responsable et coupable

L’ensemble de notre système thermo-industriel est à la fois responsable et coupable : alors que le tourisme par avion représente une menace pour la biodiversité et le climat, l’Unesco a même signé un partenariat avec Jet Tours qui labellise des circuits guidés par un personnel formé aux problèmes de conservation du patrimoine. L’écologie devient un simple discours sur les espèces en voie de disparition alors qu’on s’ingénie à multiplier les causes de dislocation de la Biosphère.

 

Le sanctuaire de l’antilope oryx arabe est situé dans les régions biogéographiques du désert central et des collines côtières d’Oman. Les brouillards saisonniers et la rosée y constituent un écosystème désertique unique et sa flore compte plusieurs plantes endémiques. Sa faune comprend le premier troupeau d’oryx arabes en liberté depuis l’extinction mondiale de l’espèce à l’état sauvage en 1972 et sa réintroduction en ces lieux en 1982. La population d’oryx sur ce site s’élevait en 1996 à près de 450 individus mais elle s’est depuis réduite à 65 individus, dont seulement quatre couples reproducteurs, ce qui rendait son avenir incertain.

 

Pourtant, suite à la décision d’Oman de réduire la taille de la zone protégée de 90%, le Comité du Patrimoine mondial a retiré ce bien de la liste. Après avoir largement consulté le sultanat d’Oman, le Comité a estimé en effet que la réduction unilatérale de la taille du sanctuaire et les projets de prospection d’hydrocarbures détruirait la valeur et l’intégrité du bien, qui abrite également d’autres espèces en danger comme la gazelle d’Arabie ou l’outarde houbara. Cela ne s’était jamais produit depuis la signature en 1972 de la Convention de l’Unesco sur la protection des sites culturels et naturels ! Chaque année la liste s’allongeait et comptait aujourd’hui 851 sites. Il commence  donc à rétrécir au fur et à mesure de la boulimie humaine : le sultanat a préféré la prospection pétrolière à la protection des antilopes oryx, se mettant en infraction avec les orientations de la Convention du Patrimoine mondial. Comme l’exprime Le Figaro du 7/07/2007, « Que représente la vie de quelques bestioles face à la puissance de l’or noir ? »

 

           Le sultanat n’est donc pas le seul fautif, c’est tout le système thermo-industriel qui est à la fois responsable et coupable : c’est nous, c’est notre bagnole, c’est notre mode de vie le responsable, je suis donc coupable !

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