REV, un nouveau parti ecolo, un de plus

Je vous invite à lire le manifeste du REV : Rassemblement des écologiste pour le vivant. La version longue datée du 8 février 2018 est accessible sur ce site : http://rev-parti.fr/le-rev-un-nouveau-parti-ecologiste-au-service-du-vivant/.
La formule « au service du vivant » m’a plu, un peu d’écologisme profond me paraissant salutaire face à l’inconscience de nos dirigeants. Il comporte cependant un passage auquel je ne peux adhérer. Le principal défaut de ce manifeste est qu’il ignore l’écologie des écologues. Ses auteur-e-s se mettent au service des animaux plutôt qu’au service du vivant. Surfant sur la mode du véganisme, le texte réclame « une transition agricole vers un modèle entièrement végétal. » Le spécisme pro-animaux (formule boiteuse j’en conviens puisqu’il y a beaucoup d’espèces d’animaux) n’est pas tellement meilleur que le spécisme pro-humain. Il résulte à mon humble avis de la vie en ville de ses partisan-e-s et d’une méconnaissance des mécanismes de la souffrance dans l’ensemble du vivant, de la cellule à l’être humain. Ami-e-s végan-e-s ne vous moquez pas du cri de la carotte. Les végétaux communiquent à un rythme différent, avec une échelle de temps différente de la nôtre et effectivement ne crient pas, ça ne les empêche pas de souffrir, de montrer de l’entraide et de la solidarité. Depuis fort longtemps, tout être vivant dépend de la mort d’autres êtres vivants mais aussi de la coopération d’autres êtres vivants. Ce sont les écosystèmes qu’il faut chérir, et même pourquoi pas vénérer, parce qu’ils sont le berceau de toute vie, pas les animaux. La disparition en cours des insectes va fournir hélas la démonstration effrayante des dégâts que peut faire une agriculture menée par des humains uniquement préoccupés de faire pousser des végétaux.
La vision idyllique de petites clairières de cultures « entièrement végétales » disséminées au sein d’écosystèmes intacts est certes viable (à conditions d’avoir de solides clôtures !) mais pas avec la population du XXIe siècle, il s’en faut de beaucoup. En attendant, il nous faut défendre la polyculture et (au moins nous serons d’accord sur ce point) il faut une transition rapide vers l’abandon de l’élevage industriel. Alors, ensemble au service du vivant, de tout le vivant ?
Ghislain Nicaise

Le REV des citadins

16 réflexions sur “REV, un nouveau parti ecolo, un de plus”

  1. Bonjour Séverine Fontan
    Je comprends bien que le terme « intégrisme» (« … iste ») vous gêne quelque part, c’est d’ailleurs ce que j’écrivais hier à Baumgartner. Je sais aussi qu’il y a d’autres mots, qualificatifs, qui passent mal (ou très mal) aux oreilles de certains végés, et particulièrement de certains vegans, qui à mes yeux me semblent particulièrement «motivés ».
    Je dis «de certains» tout simplement parce que je ne les connais pas tous, et que je n’ai pas non plus connaissance d’études ayant analysé tout ça de près. Je sais juste que la famille Végé compte à peu près autant de membres que la famille Décroissant, soit environ 2% de la population française, allez 3 % pour se faire plaisir, parce que nous le valons bien.
    Et bien sûr comme dans toutes les familles nous trouvons des gens de toutes sortes, et chaque sorte avec des tas de nuances. Ainsi nous aurons des jeunes et des vieux, des gentils et des pas gentils, des rigolos et des grincheux, des conciliants et des cons tout court, le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con on est con ! Ce qui fait que chez eux comme ailleurs, il y a des divergences et des désaccords, et parfois, ou souvent, les repas de famille finissent en jus de boudin, ne serait-ce qu’au sujet d’un plat de carottes.
    Comme vous « je considère que nous pourrions réduire de beaucoup notre consommation de produits animaux (et pourtant j’adore le bon saucisson, le poisson…) ». Vous voyez Séverine, finalement nous sommes de la même famille.

  2. @Michel C
    Le terme « intégriste » me gêne un peu. Je ne me considère pas comme une intégriste pourtant je considère que l’alimentation animale n’est pas qu’une question de choix individuel, puisqu’elle ne concerne pas que nous-mêmes; elle entraîne la souffrance et la mort de milliards d’êtres dans des conditions atroces.
    Donc c’est aussi une question d’éthique; mais qui n’est pas perçue comme telle par la grande majorité des citoyens.
    Vous allez me dire que l’éthique est subjective. Il me paraît que la base de l’éthique est « ne pas nuire aux autres »; les autres incluant les animaux.
    Je pense que la majorité d’entre nous ne considérons comme éthique que ce que nous convient. Les animaux d’élevage n’en font malheureusement pas partie.
    Ce qui me paraît subjectif, c’est notre catégorisation en animaux qu’on ne mange pas / animaux faits pour être mangés.
    On sait par exemple qu’un cochon est aussi intelligent qu’un chien, peut être aussi joueur et affectueux. Nous sommes incohérents avec les animaux.
    Je ne fais jamais de catéchisme vegan ou « antispéciste » -néologisme à la mode -ni ne me permets de dire à quelqu’un ce qu’il doit manger ou non. Mais je considère que nous pourrions réduire de beaucoup notre consommation de produits animaux (et pourtant j’adore le bon saucisson, le poisson…).

  3. Bonsoir Séverine Fontan
    Bien sûr il y a « un peu » d’ironie dans ce que j’écris, mais il faut que vous sachiez que j’aime bien rigoler et que j’évite de me prendre trop au sérieux.
    J’ai bien aimé le passage de Ghislain Nicaise où il écrit : « Ami-e-s végan-e-s ne vous moquez pas du cri de la carotte.  » Justement nous avions discuté de ça ici il y a quelques jours.
    Et je suis absolument d’accord avec cet autre passage :  » Ce sont les écosystèmes qu’il faut chérir, et même pourquoi pas vénérer, parce qu’ils sont le berceau de toute vie, pas les animaux. » Et pourtant, croyez bien que j’aime les animaux, et particulièrement mon chien.
    Dans son commentaire Hugues Stoeckel dénonce cet intégrisme qui voudrait nous imposer ce que nous devons mettre dans nos assiettes, et je suis également d’accord avec lui.

  4. Séverine Fontan

    @Hugues Stoeckel vous me décevez, j’avais pourtant bien aimé votre livre.
    Nous ressortir le sophisme du lion qui mange la gazelle… alors que le lion est un carnivore, et que jusqu’à preuve du contraire, ne peut se nourrir que de chair, comme les autres espèces que vous citez.

    L’humain, du moins dans la majorité des pays, a bien d’autres aliments à sa disposition. Etant de plus un primate, bref…il est loin d’être un carnivore

    Je relève ici également un « y’aca manger des carottes », j’espère que c’est de l’ironie.. On trouve même maintenant des « saucisses  » « et autres escalopes » qui ont trompé des bouchers à qui ont les a fait goûter à l’aveugle.

    Toujours les mêmes antiennes, même sur Biosphère. Consternant.

  5. Ben oui Didier, c’est vrai ça, en relisant ce manifeste je crois bien qu’ils vous ont oublié.
    Je vois que ce nouveau parti «milite pour une réduction substantielle du temps de travail, la décroissance de notre consommation », ce qui ne peut manquer de nous réjouir Invite2018 et moi, mais je ne vois rien pour vous. Et ça, je crois qu’il faut leur dire, il faut absolument qu’ils le rajoutent !
    Pourtant j’avais l’impression que tout y était passé : «la corrida, l’interdiction de la chasse, des zoos, des animaux dans les cirques, de la vivisection, et bien évidemment la fin programmée de la viande » … « les énergies fossiles et nucléaires » . En bons petits-bourgeois anti-Système ils veulent porter le combat contre les fameux « 1% les plus riches », et contre l’idéologie libérale qui «a fait de l’égoïsme et de la compétition ses principes moteurs» , en bons humanistes ils se battront pour un «partage équitable des richesses avec un revenu d’existence doublé d’un plafonnement des plus hauts revenus, l’instauration d’un gouvernement mondial ou encore la fin progressive des frontières qui séparent les hommes » … sans oublier le «combat pour les droits des femmes, pour l’abolition de l’esclavage, pour la fin de la ségrégation raciale, ou pour les droits des homosexuels» , etc. etc .
    Quant au problème démographique, rien, nada. Pour moi c’est un simple oubli de leur part

  6. Il est étonnant qu’on dise ainsi vouloir protéger les animaux sans dire un mot de l’évolution du nombre des hommes qui constitue le principal facteur de leur élimination.

  7. Bien sûr c’est pas bien de faire du mal aux vaches, alors yaca manger des carottes et puis faucon ait accès aux sabots en bois made in France bien local. Bien sûr faucon arrête avec ces fibres synthétiques qui polluent, et vu qu’en France on ne fait pas pousser de coton, et que de toute manière le coton c’est pas bon pour la planète, et que c’est pas bien non plus de tondre les moutons, pas gentil du tout de voler la soie aux vers à soie, etc. etc. yaca s’habiller avec des feuilles de vigne. Bio la vigne , cela va de soi !

  8. Il est inadmissible que les gens soient contraints de choisir entre des chaussures issues de surexploitation d’animaux non-humains et des chaussures de Chine issues de surexploitation d’êtres humains.

    Il faut que toute personne puisse accéder à des fringues végans dont la production n’engendre aucune condition sociale abominable.

  9. Pour finir
    J ai lu e livre de Mr Caron Utopia , comment dire … il y a de bonnes choses mais j ai une certaine réserve , grâce à dieux j ai pas connue les camps Bruns, les goulags rouges , j ai pas envie de voirle Goulag vert, le gentil REV se transformer en cauchemar …
    Personnellement j espère que la prochaine évolution écologique nous les occidentaux auront un rôle remplie d humilité et que pour une foie nous aurons la sagesse de reconnaître que d autres puissent nous enseigner, meme si c est ceux que nous avons injustement traiter de sauvages dans un passé pas si lointain .

  10. Justement, ce chroniqueur télé, dont je n’ai pas repéré ses godasses, mais seulement ses dents blanches, son brushing et sa chemise ouverte… et qui a le culot de se prétendre anarchiste… ce Caron est le top de ces tartufes que je dénonce. Je préférais « mille » fois Natacha Polony.

  11. L autre jour je regardais MR Caron dans un émission de TV , et là surprise j observe à ses pieds une paire de baskettes d une célèbre marque US , alors certe en tissu mais fabriqué en chine dans les conditions que nous imaginons avec des matériaux en partie certainement dérivés du pétrole et qui ont traversées le monde en cargo bien polluant.
    De plus en principe ce type de Baskette ne durent qu une saison .
    Alors OK je suis pas végane ,j ai des chaussures en cuir hors mode mais fabriquées en France et dont certaines paires vont sur les 20 ans avec un ressemelage d entretien .
    Cela dit si ce nouveau partie peut faire avancer les choses sur la chasse et la corrida c est bien, pour le reste je reste très méfiant
    Il est bien de s occuper de la maltraitante animal mais il faudrait aussi dénoncer la maltraitance humaine dans ces agglomérations tentaculaires comme Paris et bientôt le grand Paris qui sont comme des nécroses sur la terre et absolument en rien écologique .

  12. Entièrement d’accord avec Ghislain Nicaise, ainsi qu’avec ce qu’en disent Hugues Stoeckel et SARAH PY dans les commentaires.
    Si EELV représente une «écologie molle» … comme le disent les auteurs de ce manifeste du REV, et que je ne contesterais évidemment pas… alors je dirais que la leur (écologie) qu’ils nous présentent comme «nouvelle, radicale » … « essentielle » … «méthaphysique, antispéciste» et blablabla, représente une écologie de bobos, bref d’écotartufes.

  13. Il est impératif que la production d’aliments animaux soient très très fortement réduites. Il faut fortement végétaliser l’alimentation.

    Il faut aussi mettre fin à la surpêche, cesser de zigouiller la faune sauvage, étendre l’accès à la contraception, abolir les zoos et la tauromachie…

  14. SARAH PY sur lemonde.fr : Une sensibilité à toutes les formes du vivant :
     » Toute parcelle de vie possède a priori le même droit que chacun de nous à persévérer dans son existence…« .
    Cela est séduisant mais c’est l’au-delà de ce qui est écrit qui importe. La vie humaine, sa protection, sa préservation en propre, sa supériorité n’existe plus. Ce n’est pas l’extrémisme de cette position qui fait sourire , c’est le chamboulement qu’il signifie : nous avons tué Dieu, c’est l’humain qui est tué ici, rien de moins.

  15. Ghislain a totalement raison. Imposer le végétarisme aux humains n’a de sens que si on convertit aussi les lions, aigles, requins (& co.) au végétarisme. Ou si on les éradique pour leur apprendre à vivre sans chair animale… Attention : on ne parle pas ici de choix d’individus (qui sont respectables), mais d’interdits pour des espèces entières.
    Hugues Stoeckel

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