Richard Branson, reste en orbite s’il te plaît

Il fut un temps où les multi-milliardaires se contentaient d’avoir un yacht plus gros que les autres. L’Al Saïd (155 m, famille royale du sultanat d’Oman) dispose d’une salle de concert susceptible d’accueillir un orchestre de cinquante musiciens. Le Prince Abdulaziz (147 m, famille royale saoudienne) jouit d’un bloc opératoire et d’une mosquée. Maintenant les hyper-riches font désormais la course pour être le premier à partir dans l’espace.

Dans la catégorie « ma fusée est plus grosse que la tienne », Richard Branson s’envoie en l’air le 11 juillet 2021. Vers les limites de l’attraction terrestre, il veut ouvrir la voie au tourisme dans l’espace. Le 25 juin, l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a fourni une licence l’autorisant à transporter des clients. Des billets ont été mis en vente et six cents réservations ont déjà été prises. Prix du voyage : autour de 250 000 dollars (environ 211 000 euros), avec les premiers départs en 2022, espère Virgin Galactic. Que Branson reste en orbite ! On devrait interdire ce genre de connerie par respect pour toutes les personnes qui sont obligées de marcher à pieds. Le gaspillage de l’énergie nécessaire pour satisfaire ce caprice sera payé par l’ensemble du vivant sur des siècles.

Jeff Bezos assume désormais son statut d’homme le plus riche du monde. Il a commandé un yacht à voile plus long qu’un terrain de football… Mais il vit aussi sa passion pour l’espace avec sa société Blue Origin, qui doit faire de lui l’un des premiers touristes spatiaux, le 20 juillet 2021. Il a même vendu une place aux enchères pour 28 millions de dollars. Après avoir contribué à la destruction de milliers d’emplois, ce monsieur va apporter sa pierre au réchauffement climatique. Que Bezos reste en orbite !   Et boycottons Amazon, retournons au commerce de proximité…

Après la voiture électrique et autonome, l’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation d’une colonie sur Mars. En attendant l’effondrement de ce rêve, il fait des trucs ridicules comme envoyer dans l’espace une Tesla rouge cerise pour un vol d’essaim, il multiplie les petits satellites autour de la terre, il prépare un vol privé autour de la Lune. Qu’il y reste ! Les nouveaux riches ne se contentent plus de piller la terre et d’exploiter les gens, ils veulent polluer l’espace !!!

D’un point de vue écologique, le tourisme spatial est une aberration de l’esprit humain. Pourquoi tant de recherche, tant de prise de risques, tant de ressources naturelles dilapidées pour envoyer en l’air quelques hurluberlus? Ce sont les riches qui propagent un style de vie destructeur pour la planète : palais, yachts, avions privés, saut spatial, etc. Ah, si les trop riches mettaient leur argent au sujet d’une vraie cause… Comparez l’initiative de Trevor Neilson aux extravagances de Branson, Bezos et Musk. Cet investisseur américain a lancé en juillet 2019 le Climate Emergency Fund (CEF), un fonds consacré au financement de la désobéissance civile pour le climat. Son fonds a pour l’heure rassemblé moins d’un million de dollars.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

18 août 2019, Méga-yachts, à couler d’urgence

9 février 2018, Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

5 réflexions sur “Richard Branson, reste en orbite s’il te plaît”

  1. Esprit critique

    Oui, qu’ils aillent tous tourner sur orbite. Et qu’ils y restent !
    Ceci dit, que penser de ces milliardaires qu’on qualifie de philanthropes ? N’y a t-il pas un truc qui cloche, a priori, non ? Aurions-nous perdu tous sens critique ? Les plus célèbres sont les époux Gates. Qui n’a pas entendu parler de Soros ? Pas Marcel en tous cas. En fait on ne les compte plus, les milliardaires au grand coeur, ils le sont tous. Même Branson, Musk et Compagnie. Outre leurs fantaisies lunaires et leurs délires martiens, ceux-là aussi s’emploient à ce que le monde tourne plus rond.
    – « Environ la moitié de mon argent est destinée à résoudre des problèmes sur Terre ; l’autre moitié vise à établir une ville autonome sur Mars pour assurer la continuité de la vie.» (Elon Musk. Oct 2018)

    1. Esprit critique

      Trevor Neilson fait lui aussi partie de cette clique, tous assoiffés de Pognon, de Pouvoir et de Modernité. Seulement on dira qu’il n’est pas comme les autres. C’est c’là oui !
      Trevor Neilson est co-fondateur, président et PDG de WasteFuel. Son créneau, le Green Business, la «valorisation des déchets de nouvelle génération qui utilise une technologie éprouvée pour faire face à l’urgence climatique et révolutionner la mobilité».
      Depuis le temps on devrait savoir que cette pseudo philanthropie fait partie de la culture de l’«élite», en particulier aux États-Unis. Depuis le temps, pour quels résultats, hein ?
      Et quand bien même elle serait vraie, pure etc. leur philanthropie, souvenons-nous que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

      1. Parti d'en rire

        Je pense là à mes petits camarades (d’atelier) qui idolâtraient le «milliardaire rouge» (Jean-Baptiste Doumeng, mort le 6 avril 1987).
        Mon dieu ce qu’ils étaient bêtes ! Ils l’appelaient Jean, ils ne l’avaient probablement jamais vu mais ils aimaient raconter que Jean était bon. Bien sûr qu’il l’était, Jean bon, puisqu’il était communiste.

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