L’affaire des caricatures, massacre perpétré par les frères Kouachi, avait une portée métaphysique : le sens de ces crimes, c’est l’annihilation de l’Autre, de la différence. L’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka avait publié sa plaidoirie lors du procès des attentats de janvier 2015. Son opuscule, « Le droit d’emmerder Dieu » (96 pages, 10 euros), était une apologie passionnée du droit de blasphémer. Il y pourfendait tous ceux qui ont « soufflé sur les braises » « La liberté de critique des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monstre du totalitarisme. » Il publie aujourd’hui « Après Dieu » (Stock, 208 p., 19,50 €)
Virginie Larousse : L’avocat de Charlie Hebdo, le défenseur de la libre pensée, c’est Richard Malka qui voit en Voltaire, virulent défenseur du protestant Calas et du jeune chevalier de La Barre accusé de blasphème, un maître à penser. Voltaire, « tu fais partie de ceux auxquels nous devons la laïcité », relève l’avocat, qui estime avoir « une dette à l’égard de la République, de ses principes révolutionnaires, de sa laïcité et de son universalisme ». Malka déplore le « retour du religieux », égrenant au fil des pages les drames causés par les fous de Dieu depuis la fatwa visant Salman Rushdie (1989). L’homme de loi souligne l’effet néfaste de la religion au sens large, incluant tous les « ismes ». Il a fait de la loi de 1881, définissant les contours de la liberté d’expression, sa bible. Mais par quoi remplacer les « impostures » religieuses se demande Richard Malka, conscient que « l’éloignement de Dieu se paye en difficulté de vivre »; l’absence d’horizon transcendant peut se révéler paralysante. C’est dans le combat pour la liberté que Richard Malka a trouvé sa religion….
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Notre période de lâchetés et d’obscurantisme
extraits : Richard Malka : Blasphème, ce délit médiéval a été supprimé du code pénal danois il y a à peine six ans après de longs débats, mettant fin à trois cent trente-quatre ans d’interdiction de l’offense à Dieu. Le premier message de cette loi danoise, c’est qu’il existerait non seulement une obligation au respect des religions – au nom de quoi ? –, mais que celle-ci l’emporterait sur la liberté de critique. Autrement dit on en reviendrait, pas à pas, à une loi de Dieu supérieure à celle des hommes. Le ministre de la justice danois se rend-il compte du signal qu’il vient d’envoyer à des pays dont aucun n’est démocratique. Notons que l’émetteur d’une opinion transgressive peut être brûlé (comme au Pakistan), pendu (comme en Iran) ou décapité (comme en Arabie saoudite). Quant aux futurs débats de juristes pour définir ce qu’est un « objet ayant une signification religieuse importante » – la burqa ? l’étoile de David ? une hostie ? –, ils promettent des échanges potentiellement ubuesques. On peut s’étonner, au demeurant, que ce soit des pays dans lesquels l’athéisme et le renoncement à sa religion – l’apostasie – constituent des crimes passibles de la peine de mort qui demandent à des pays de liberté religieuse de changer leur loi. La logique voudrait que ce soit l’inverse qui se produise….
Religions, un frein à notre réflexion
extraits : « Ne pas croire en Dieu n’est pas une attitude négative. C’est une position qui entraîne des choix pratiques et spéculatifs autonomes, qui a donc sa spécificité, et son histoire, différente de l’histoire des croyants. Par rapport au christianisme, l’athéisme jouit même d’une antériorité qui devrait lui valoir respectabilité. 2500 ans avant Jésus-Christ, des sages indiens avaient déjà proclamé que le ciel était vide. Pour s’en tenir à la civilisation occidentale, dès le VIe siècle avant notre ère, Parménide, Héraclite, Xénophane professaient l’éternité de la matière. « [Georges Minois, Histoire de l’athéisme (Fayard, 1998)]….
Demain l’écologisme sera la religion commune
extraits : Pour qu’un groupe conserve une cohésion interne il ne doit pas dépasser 150 individus. Comment faire au-delà alors qu’un pays comme la Chine compte par exemple plus de 1,4 milliards d’habitants ? Il s’agit d’instaurer une histoire commune, une fiction qui va servir de mythe fédérateur. Nous avons donc inventé des récits comme la Bible, imaginé des sauveurs suprêmes comme Jésus Christ ou Xi Jinping et mondialement imposé les lois du marché, la variation des prix entraînant comme par enchantement l’équilibre économique général. Nous nous dirigeons de plus en plus fermement aujourd’hui vers un nouveau mythe, l’écologisme, qu’on peut déjà rencontrer sous des expressions diverses comme la Terre-mère, Mère-nature, les esprits de la forêt, les droits de la nature et des animaux, le bio-centrisme ou l’écocentrisme, l’écologie profonde, le culte de Gaïa, etc. La difficulté n’est pas de raconter des histoires, mais de convaincre les autres d’y croire….
Analyse des commentaires du monde.fr
vernon.thornton : Apparemment, que des idées rigides et dépassées. Je n’achète pas le live de Malka.
=> Vernon.thornton est mûr pour brûler des livres en place publique sans les avoir lu.
Verste : Pas de contre-sens sur Voltaire, celui qui a dit: « il est à propos que le peuple soit guidé et non qu’il soit instruit, il n’est pas digne de l’être « . Étrange libre pensée que de s’arroger le droit de penser pour les autres.
=> Il faudrait parler de Dieu et de Malka, on parle de Voltaire. Verste, hors sujet, zéro pointé.
Dorémi : Attention gros navet en perspectives : Défonçage de porte largement ouvertes et détestation d’une seule religion en particulier.
=> Dorémi doit relire la partition, l’article parle à la fois du protestantisme, du catholicisme et de l’islam…
Michel SOURROUILLE : Comme on le sait maintenant, Dieu a choisi Trump pour gouverner le monde. On peut donc dire à bon droit avec Richard Malka que les choix de Dieu sont impénétrables…
=> analyse plus que géniale, de l’humour et un texte qui laisse le lecteur libre de vagabonder en pensée.
Nom_de_plume : Richard Malka s’intéresse à l’organisation de nos sociétés. Or, notre monde évolue à un rythme qui lui est propre, je doute que l’on puisse altérer l’évolution de notre monde, encore moins l’orienter. Je doute que l’on puisse suggérer des cheminements que l’on voudrait appropriés, comme le suggère Richard Malka.
=> Richard Malka a pour objectif de démontrer que la religion devrait s’en tenir à permettre la liberté de penser, c’est déjà une bonne boussole !
À lire quand on est commentateur sur lemonde.fr
1729 Mémoire des pensées et des sentiments de Jean MESLIER
1991 Genèse (la Bible et l’écologie) de John Baird CALLICOTT
1998 Histoire de l’athéisme de Georges MINOIS
2007 Dieu n’est pas grand (comment la religion empoisonne tout) de Christopher Hitchens
La liberté ne peut constituer une religion dans le sens d’une croyance qui permet la cohésion d’un groupe social. Bien que partie de la devise de la France, « Liberté, égalité, fraternité », ce mot liberté possède tellement de sens qu’il est difficile d’en saisir les aboutissants, même quand on s’appelle ChatGPT, cet agent conversationnel qui voudrait se substituer au dialogue entre personnes bien humaines. En fait la liberté dans notre société croissanciste se résume à pouvoir choisir entre plusieurs consommations possibles, et de réclamer encore plus de pouvoir d’achat pour multiplier ces choix. Il s’agit là d’une aliénation au consumérisme, pas de liberté véritable. Dans ce contexte, manifester en s’exclamant « Je suis Charlie » n’est qu’un épisode fugace sans conséquence. (à suivre)
(suite) L’idée de liberté de choix a certes rendu possible l’essor de toutes sortes de projets d’émancipation, du mouvement abolitionniste au XIXe siècle jusqu’aux mouvements féministes modernes. Mais il y a indéniablement des risques. Cet accent mis sur le choix individuel affaiblit notre capacité et notre résolution à prendre des décisions collectives dans l’intérêt général. Les oligarques de la tech nous garantissent une grande liberté de s’exprimer et de consommer. Ils ont compris qu’ils pouvaient utiliser le « libre » choix de consommer dans l’immédiat pour mobiliser l’opinion contre toute considération du long terme. Il nous faut donc retrouver le sens des premières religions qui nous faisaient ressentir la communauté humaine comme simple partie de la nature.
Que pense ChatGPT de notre propre conclusion ?
De cette conclusion, j’en pense que Biosphère et moi devrions collaborer.
Et ce dans l’intérêt de l’intelligence collective, de la vraie Liberté… et d’une démocratie enfin digne de ce nom.
Reste à voir ce qu’en pensent vos trois pelés et un tondu ? 🙂
Question : La liberté peut-elle être vue comme une religion ?
Réponse de ChatGpt :
– « La question de savoir si la liberté peut être vue comme une religion est complexe et suscite des réflexions profondes. Voici quelques points à considérer :
La Liberté comme Valeur Suprême
1. Fondement Moral : Dans de nombreuses philosophies et systèmes de croyance, la liberté est considérée comme une valeur fondamentale. Pour certains, elle transcende même les dogmes religieux traditionnels et devient un principe moral universel.
2. Culte de la Liberté : Historiquement, des mouvements ont exalté la liberté (comme la Révolution française) au point de créer un véritable culte. La Déesse Raison, par exemple, a été célébrée comme un symbole de liberté et de rationalité.
Les Éléments d’une Religion [etc. etc.]
( à suivre)
(suite) Conclusion
Bien que la liberté puisse posséder des caractéristiques semblables à celles d’une religion — telles que sa valeur fondamentale, ses défenseurs ardents et des mouvements communautaires — elle ne s’articule pas autour d’un système de croyances rigides ou de rituels standardisés. Elle pourrait être plutôt perçue comme une aspiration humaine universelle, jouant un rôle central dans de nombreuses traditions et pensées philosophiques, mais n’ayant pas une structure religieuse strictement définie.
Qu’en pensez-vous ? »
Eh ben moi je pense que ce ChatGpt il est très fort.
Et vous… qu’en pensez-vous ?
Liberté de croire, n’importe quoi. Liberté de choisir… son dieu, son ou ses idoles, sa marque de lessive, son type de bikini, ou son genre de burkini, son genre tout court, sa mort, sa façon de vivre, et de penser… liberté d’aller et venir, liberté de dire, d’écrire, chanter et dessiner n’importe quoi etc. Et tout ça parce que je le veau bien etc. etc.
Libéraux, libertaires, libertariens, culs nus, textiles, du côté des POUR comme des CONTRE, de tous les côtés ON crie Vive la Liberté ! C’est formidable.
Combien de litres d’encre, de pages et de bouquins, de poèmes et de chansons, de réflexions et de «réflexions», de débats et de «débats»… au sujet de la Liberté ?
Et combien de sang et de larmes, au nom de la Liberté !?
Et au nom de la religion, alors là je vous dis pas !
Mais enfin c’est un détournement des mots, l’écologisme c’est un engagement cela n’a rien d’une religion. C’est autre chose une religion, c’est une croyance en un créateur, en un au-delà, rien de tout ça n’est présent dans l’écologisme.
Ne mélangeons pas engagement politique et religion, science et religion, morale et religion.
C’est source de tant de confusions.
C’est vrai. Déjà ne confondons pas la liberté de religion (ou de culte) avec la liberté comme religion. Que j’entends alors comme religion de la Liberté (???)
Une religion n’est pas nécessairement une croyance en un créateur, en un au-delà etc.
Le mot «religion» peut s’entendre de diverses façons, et un tas de choses peuvent être vues comme des objets de cultes. Le culte du corps, le culte de la Bagnole, cette Science… en laquelle croient les scientistes, d’où la religion du Progrès (qui progresse pour des siècles et des siècles amen)… ce ne sont là que quelques exemples.
L’écologie (écologisme) également, elle est d’ailleurs vue par beaucoup comme une religion. Particulièrement par ceux que Biosphère appelle les «anti-écolos». Et ceux-là en effet reprochent justement à l’écologie ce côté religieux, voire sectaire.
– L’écologie est-elle une religion ? (agriculture-environnement.fr 14 déc 2009 )
– L’écologie est-elle une religion ? (regardsprotestants.com 01/08/2023)
– Bordeaux : « L’écologie est-elle une nouvelle religion ? », les Tribunes de la Presse posent la question (sudouest.fr 14/10/2021)
– etc. etc.
Puisqu’ON se la pose autant, c’est que la question n’est peut-être pas si absurde que ça. Pour ce qui est de la réponse… d’un côté c’est oui et de l’autre c’est non.
Et là je me dis que l’écologie c’est comme la liberté… c’est formidable.
Chacun peut finalement en penser ce qu’il veut. 🙂