Sarkozy et la langue de bois

Nous ne voyons pas pourquoi un Président de la république se forcerait aux vœux télévisés quand il n’a rien à dire. Lors de ses premiers vœux de nouvel an en décembre 2007, Sarko avait tenté de lancer un débat sur la « politique de civilisation ». Il n’a jamais réussi à lui donner un contenu. Pourtant les crises financières et écologiques à répétition qui ont déjà commencé nous obligent au changement de civilisation. Les recettes sont déjà connues :

– le facteur nature doit devenir la catégorie essentielle de la pensée sociale ; ce sont les possibilités de la planète qui conditionnent l’activité humaine ;

– nous devons comprendre que l’humanité sans la nature ne serait plus humaine. Opposer l’amour des hommes et l’amour de la nature serait une erreur, l’espèce humaine n’étant qu’un élément de la nature ;

– tous les revenus doivent être encadrés par des normes minimales ET maximales, par exemple le RMA ou revenu maximal admissible ;

– les membres de la classe dominante doivent s’engager à pratiquer la simplicité volontaire pour une sobriété heureuse ;

– à l’opposé de la croyance en une mégapolisation du monde, littéralement hors-sol, on doit réhabiliter la notion du territoire comme unité vivante de la nature et de la culture ;

– l’Etat central doit abandonner la plupart de ses prérogatives au profit des entités territoriales ; des systèmes de partage équitable doivent été mis en place à l’échelle locale ;

– l’approche fiscale de la fécondité est remplacée par la formation des jeunes et des adultes en matière de capacité de charge de la planète, ce qui entraîne la baisse volontaire de la natalité ;

– le complexe agroalimentaire va faire faillite. Pour atténuer les conséquences néfastes sur la production agricole, la population occidentalisée doit diminuer sa consommation de viande et se rapprocher de la terre ;

– l’innovation doit se recentrer sur les besoins fondamentaux de l’humanité (alimentation, santé, lien social) ; nous devons abandonner nos moyens techniques disproportionnés (pesticides, OGM , nanotechnologies, géo-ingénierie…) ;

– le slogan du XXe siècle, « plus vite, plus loin, plus souvent et moins cher » doit devenir « moins vite, moins loin, moins souvent et beaucoup plus cher » ;

– les décideurs doivent prendre conscience que « l’ensemble du peuple » ne se réduit pas aux générations actuelles d’un pays déterminé. Chaque membre d’une instance délibérative doit se faire l’avocat des acteurs-absents, à savoir les habitants des autres territoires, les générations futures, mais aussi les non-humains (la biodiversité).

Mais que fait donc Sarkozy face à l’urgence socio-écologique? Il tente d’adopter un style, en fait ce n’est qu’un verbatim en langue de bois (LeMonde du 2 janvier 2009) :

– nous allons relever le défi de l’environnement ;

– il nous reste encore bien du travail ;

– il va nous falloir faire reculer le chômage ;

– nous réformerons notre justice ; 

– nous devons rester unis.

5 réflexions sur “Sarkozy et la langue de bois”

  1. « à l’opposé de la croyance en une mégapolisation du monde, littéralement hors-sol, on doit réhabiliter la notion du territoire comme unité vivante de la nature et de la culture »

    C’est exactement ce que disait Pétain qui combattait le cosmopolitisme mondialisé juif : « La Terre ne ment pas ».

  2. Il n’y a de défi de l’environnement que chez les politicards écolos qui ont réussi à enrôler dans leur cuisine électorale des idéologues, des histrions et des faux savants, qui ont réussi à intoxiquer l’opinion par des méthodes dignes de la propagande du 3ème Reich. Yann Arthus Bertrand fait appel exactement aux mêmes ficelles que Rennie Riefenstahl. Ni plus ni moins. Et si je comparais les méthodes propagandistes de Hulot à celles de Goebbels, je serais censuré. Il règne aujourd’hui une atmosphère irrespirable d’entre deux guerres. Si vous n’êtes pas d’accord avec la bienpensance unique, vous êtes un traitre à l’humanité, un salaud et vous méritez un procès de Nuremberg. Je ne rigole pas, je l’ai lu souvent et je me le suis fait personnellement envoyer à la figure parce que je suis en désaccord avec Monsieur JOUZEL.

    (Je parle bien des moyens et des méthodes de communication, pas des contenus.)

  3. « Pourrions-nous savoir comment ce système policier et judiciaire sera organisé? »

    Bien. Il sera bien organisé.

    Pourquoi ? Vous voudriez qu’il soit organisé différemment ou d’une manière spécialement spéciale ? Que les menottes soient bio-dégradables ? Que les képis soit vert plutôt que bleu marine ?
    ça peut toujours se discuter, remarquez…

  4. Que de devoirs! Chaque article comporte une obligation. Mais depuis toujours, les obligations n’ont des chances d’être mises en œuvre que si elles sont appuyées par des lois, des forces de l’ordre, avec un système répressif en cas de manquements. Pourrions-nous savoir comment ce système policier et judiciaire sera organisé?

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