Scandale climatique, un économiste à la tête du GIEC

Science climatique : un économiste à la tête du GIEC !! On voit bien que le climat ne tourne pas rond, mais alors pas rond du tout… Le sud-coréen Hoesung Lee a été élu président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il sera la voix de la science climatique, ou plutôt le porte-parole des entreprises. Hoesung est en effet l’exact contraire d’un avocat de la cause climatique, il suffit de parcourir les trois axes de son projet* :

« identifier localement les centres de recherche d’excellence travaillant sur le développement économique ».
– « incorporer des contributions du monde des affaires, de l’industrie et de la finance ».
– « promouvoir l’étude des questions liées à la création d’emploi, l’innovation et le développement technologique ».

Rien, absolument rien pour faire face à l’urgence écologique. Ce n’est pas ainsi qu’on améliore la neutralité et la pertinence du travail d’expertise du GIEC. D’ailleurs son prédécesseur, l’Indien Rajendra Pachauri, ingénieur de formation, avait déjà été choisi car plus susceptible de porter un discours favorable aux industriels. Nous avons connu mieux inspiré et plus critique le journaliste auteur de l’article*, Stéphane Foucart, qui dénonce souvent par ailleurs les dérives d’un système techno-scientifique soumis aux lobbies de l’industrie. Plus grave, ce journaliste scientifique clôt son article sur une banale erreur dans un des nombreux rapports du GIEC. Ce faux événement est détaillé longuement pour se terminer par cette simple phrase : « Les différents audits ont conclu à la qualité incontestable des travaux du GIEC ».

Nous préférons Stéphane Foucart écrivant en 2010 le livre « Le populisme climatique, Claude Allègre et Cie (enquête sur les ennemis de la science) ». Contre les miasmes propagés par les sceptiques du climat, pas besoin d’agressivité. Stéphane Foucart nous offrait un exercice maîtrisé de critique constructive : les bêtises colportées par Claude Allègre ; les tribulations tout aussi fallacieuses de Vincent Courtillot ; les campagnes contre le GIEC dans les médias anglais et américains ; le scepticisme mercenaire des pétroliers ; les menaces contre la science lancées par les élus extrémistes aux Etats-Unis ; la veulerie des institutions scientifiques françaises (CNRS, Académie des Sciences) face aux dignitaires de la science devenus sceptiques du climat. Nous attendons maintenant le livre de Stéphane sur le climat otage de la finance…

* LE MONDE du 8 octobre 2015, un économiste sud-coréen élu à la tête du GIEC