Scott Momaday

Un résumé de la pensée de Scott Momaday, professeur de littérature à l’université d’Arizona, peintre, dramaturge. Enfin quelqu’un qui pense juste !!!

« La révolution technologique a eu, entre autres effets, celui de nous déraciner, de nous arracher au sol. Nous autres Américains, nous sommes désorientés ; nous avons subi une forme de dislocation psychique de l’être. Notre sens de l’ordre naturel s’est émoussé et n’est plus fiable. Comme la nature sauvage elle-même, la sphère de nos instincts s’est rétrécie en proportion. Nous avons tous adopté une attitude d’indifférence envers la terre. Et cependant je crois qu’il est possible de formuler une conception éthique de la terre (de la Biosphère ?), une idée de ce qu’elle doit être dans notre quotidien. » (…)

« Nous sommes ce que nous imaginons être. Il y a depuis fort longtemps dans la vision du monde de l’indigène d’Amérique la conviction profonde que la terre est vivante, qu’elle a une dimension spirituelle, une dimension dans laquelle l’homme trouve sa  juste existence. Dans la mesure où je suis inclus dans la terre, il est approprié que je m’affirme dans l’esprit de la terre. Je dois célébrer ma vie dans le monde physique et  le monde dans ma vie. Tout au contraire dans la société actuelle, nous concevons la terre en termes de propriété et d’usage. C’est une valeur d’échange dépourvue de toute vie ; elle n’a pour la plupart d’entre nous pas plus de spiritualité qu’une automobile ou un réfrigérateur. Nous pouvons acheter et vendre la terre, nous pouvons en exclure autrui, en être exclu par lui et, dans le cadre de la propriété, nous pouvons en user comme bon nous semble. En ce qui concerne l’usage, à l’évidence l’Indien utilise et a toujours utilisé la terre et les ressources qu’elle offre. Mais en tant qu’Indien, je pense : « Vous dites que j’utilise la terre, et je vous réponds oui, c’est vrai ; mais ce n’est pas la vérité première. La vérité première, c’est que j’aime la terre ; je constate qu’elle est belle ; en elle, je me réjouis ; en elle, je suis vivant. »

 

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