Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains

Ah ! Si les arbres étaient équipés de tronçonneuses, ce serait la race des bûcherons qui serait en voie de disparition.

Si les lapins pouvaient utiliser un fusil aussi petit qu’efficace, il y aurait beaucoup moins de chasseurs.

Si les insectes pouvaient muter suffisamment pour rigoler des insecticides et transmettre à coup sûr chikungunya ou Zika.

Si les végétaux émettaient des doses létales systémiques au lieu de subir un herbicide non sélectif comme le Roundup.

Si les requins se précipitaient pour croquer à pleines dents surfeurs et baigneurs, il n’y aurait plus de stations balnéaires.

Si les microbes étaient immunisés contre les antibiotiques, ils pourraient proliférer dans ses variantes pathogènes.

Si les loups pouvaient pratiquer le tir d’abattage pour réguler la population française, on aurait besoin de moins de moutons.

Si l’eau secrétait des toxines à la seule vue d’une présence humaine, il n’y aurait plus d’eau potable.

Si les autochtones d’Amérique avaient éliminés au fur et à mesure de leur arrivée les colonisateurs anglo-saxons, il y aurait encore beaucoup de bisons dans les vertes prairies.

Si la nature savait se défendre contre l’ingéniosité humaine, la terre serait débarrassée de ce parasite destructeur qui aime par dessus tout tuer et assassiner, enlever la vie des plantes et des animaux, des microbes et des insectes, la vie dans l’eau dans les airs, et même la vie des humains.

Mais la nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrit Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

4 réflexions sur “Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains”

  1. Si le texte que j’ai proposé en inspire certains (bacheliers, futurs bacheliers, ou autres) eh bien c’est déjà ça.
    La prise de recul est une façon comme une autre de se consoler, de s’arranger, de faire avec, bref de fuir et ceci dans le simple but de vivre. La lucidité poussée à l’extrême est un aveuglement qui ne peut que nous conduire à la mort. Personnellement je n’envie pas ceux qui la nuit rêvent de catastrophes et de fin du monde. La mort est notre lot à tous, à quoi bon être pressé ? Tant que nous sommes animés par cette force, qui reste un grand mystère (le désir de vivre), nous sommes bien obligés de nous arranger des aspects moches de la réalité. Et ce de multiples façons. Soit en les faisant disparaître (or comment éliminer la misère, les guerres, la bêtise humaine ?) soit en les niant (le déni est un mécanisme de fuite, de défense), soit enfin en y trouvant un certain sens (mythe) , juste manière d’enjoliver ces horreurs. En réfléchissant un peu on peut arriver à penser que le Monde (évidemment pas ce journal « objectif ») n’a justement aucun sens , bref que Tout Cela n’a aucun sens. Et comme l’absurde est a priori déconcertant, alors peut-être ne nous reste t-il plus qu’à le trouver amusant.

  2. Rédigé par : Michel C
    C’est pourtant bien connu, si ma tante en avait je l’ appellerais « mon oncle »

    Comme celui d hier sur la « révolution néolithique » c est exactement ce que m inspire ce sujet …

  3.  » Ce matin un lapin a tué un chasseur… C’était un lapin qui , c’était un lapin qui… Ce matin un lapin a tué un chasseur , c’était un lapin qui avait un fusil. » Quelle misère ! Pauvre Chantal ! Ben quoi, les Chantal ont bien le droit de se déguiser en lapin pour mieux les chasser, non ?
    Hier sur l’article précédent j’ai laissé un commentaire et il a fini à la corbeille rejoindre d’autres rebuts. J’avais mis un lien vers un texte que je juge intéressant et qui je crois, est encore utile aujourd’hui pour réfléchir à cette affaire de « si ». Autrement dit au hasard. Ce hasard qui a fait que je suis là aujourd’hui à lire des âneries et à en écrire d’autres. Et vous de les lire.
    C’est pourtant bien connu, si ma tante en avait je l’ appellerais « mon oncle »… et si mon oncle en était, alors laissons tomber. Je veux dire par là qu’il ne sert à rien de se lamenter sur les fruits du hasard, qu’il ne sert à rien d’essayer de réécrire l’ histoire, notamment celle de l’évolution. Par contre il me semble utile de chercher à comprendre cette histoire, ne serait-ce que pour cesser de se lamenter sur notre misérable état. l’Homme est comme il est, et il évolue. Dans un sens comme dans l’autre.
    Je ne redonne donc pas l’adresse internet de ce texte (version pdf) qui semble ne pas passer, mais les éléments permettant à quiconque d’y accéder. Taper :  » L’insoutenable légèreté du darwinisme – Les Sceptiques du Québec – Philippe Thiriart  »

    PS : En espérant que celui-ci non plus ne finisse pas au rebut.

  4. Pierre Jouventin a raison, une fois de plus.
    Notons toutefois que c’est une question de choix des échéances dans l’analyse.
    La nature est en train de perdre au sens ou elle disparait largement et que cela laissera des traces pour des millions d’années (le temps nécessaire pour re-créer de nouvelles espèces de mégafaune équivalentes à celles que nous avons éliminées).
    Pour autant, dans le long terme, disons dix millions d’années, soit un 400 ème de l’histoire de la planète et moins d’un dixième de l’histoire de la vie des grands animaux, tout cela sera égal et la nature gagnera.
    Cette prise de recul constitue l’une des rares méthodes pour se consoler de notre crime.
    Le côté pessimiste est par contre de se dire que peut-être l’intelligence qui est le fruit de la sélection naturelle (encore que cette dernière ne s’applique plus guère à notre espèce aujourd’hui) constitue peut-être une impasse de l’évolution et que si la vie dans l’Univers existe, l’intelligence non, parce qu’elle conduit systématiquement une espèce à dominer les autres et donc à détruire les équilibres. Elle porte en elle sa propre destruction.
    L’intelligence est elle une maladie auto-immune de la vie ? : Un beau sujet pour le prochain bac.

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