« Atomic Boy » savoure sa victoire ! Mathieu Bihet, récent ministre belge de l’énergie, a fait voter le15 mai 2025 une loi qui supprime toute référence à une sortie de l’atome en 2025.
Le Parlement belge autorise la relance de l’atome dans le pays
Adopté en 2003, le texte antérieur interdisait la construction de nouvelles installations et prévoyait un arrêt total des sept réacteurs du pays en 2025 au plus tard. La nouvelle loi a été adoptée par une large majorité de 102 voix pour, 8 contre et 31 abstentions. « L’idéologie s’est fracassée sur le mur des réalités et de toute manière, la désactivation envisagée ne correspondait à aucune logique industrielle », explique le ministre au Monde. Mais Engie, propriétaire et opérateur du parc nucléaire belge, a dit sa volonté d’abandonner l’atome civil et de ne plus investir dans de nouvelles capacités. Les moyens de développer de nouvelles capacités ne sont donc pas déterminés. M. Bihet convient qu’un nouveau modèle industriel devra donc être défini mais se montre prudent quant à son contenu….
Le point de vue des écologistes de la sobriété énergétique
La Belgique ne sait toujours pas quoi faire de ses déchets hautement radioactifs, et la France est toujours en train d’y réfléchir. C’est la logique des technologies du passé : exploiter les ressources sans préoccupations des conséquences environnementales sur le long terme. Les idéologues et les politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, possèdent des éléments de langage qui leur ont été inculqués depuis plus de quarante ans par le lobby nucléaire.
En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. Cette énergie fabriquée pose le problème de la gestion des déchets par les générations futures, occulte la question du croissancisme actuel basé sur le fossile et (secondairement) sur le nucléaire, s’attache à la production électrothermique sans jamais envisager la sobriété énergétique. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain, etc.
Ce que je remarque, c’est que la presque totalité des commentateurs (lire ci-dessous) crachent sur les Verts et se contentent de leurs crachats. Aucune argumentation dans leurs posts. Quand les nucléaristes seront capables de présenter leurs arguments de manière un tant soit peu objective, nous aurons fait un grand pas en avant.
Le point de vue des nucléocrates
Denis Courvoisie : Aïe ! Aïe ! Aïe ! Dure journée pour Sardine Ruisseau, les khmères vertes, les ayatollahs pastèques et les Savonarole du soja pour tous.
Orion : Les idéologues antinucléaires sont en PLS 😊
pas bobo : 1 Belge vaudrait-il mieux que 2 escrologistes?
lecteur assidu : C’est pas facile de sortir du complotisme zecolo… et Voynet n’est toujours pas inculpée pour haute trahison.
GERONIMO : Ah ! les 20 ans que nous aurons fait perdre le délire des Ecolos !
Nemoauditur : Bref le vent tourne, on commence à revenir sur les délires écolos. Mais il faudra du temps pour virer les nombreux antinucléaires militants qui infiltrent toujours largement la haute administration.
Modulo37 : On ne dira jamais assez le mal que les écologistes du siècle dernier ont fait à la planète en s’en prenant au nucléaire plutôt qu’aux énergies fossiles !!! Nucléaire non merci était accolé à l’arrière de leur VAN émetteur de nuage de fumée noire et autres particules fines.
jea.vie : Les verts ont fait perdre des années à la réduction des émissions de GES ! Bande de nuls….
MD : Les écolos sont réduits à une peau de chagrin complètement inféodée à la meute.
Dans nos archives, on savait en 2005 mais on n’en a rien fait
23.06.2005 / « La vraie alternative à long terme, c’est le nucléaire ». C’est un point de vue (non publicitaire, rédactionnel) exprimé par le PDG de la banque d’investissement Suez.
La Biosphère note que la filiale électrique de Suez (Electrabel) est un partenaire d’EDF de longue date, Suez a aussi des participations croisées dans des centrales nucléaires en France et en Belgique, Suez souhaite donc participer au programme de réacteur nucléaire EPR dont la construction est prévue en France. La Biosphère note en outre que ce PDG ne parle jamais d’économiser l’énergie !
24.06.2005 / Bien plus que le vote, la démocratie, c’est aussi la reconnaissance des droits d’information et d’expression, la séparation des pouvoir ; bien plus que ces principes généraux, la démocratie c’est surtout l’existence de citoyens qui agissent en toute connaissance de cause et au mieux de l’intérêt de tous. Autant dire que la démocratie peut se fourvoyer par manque de clairvoyance ! Ainsi ces quatre pages de supplément inséré dans un quotidien national par une association intitulée alternatives, parler autrement de l’énergie. En fait il s’agit d’une publicité initiée par Areva, entreprise qui « propose à ses clients des solutions technologiques pour produire l’énergie nucléaire et acheminer l’électricité ». Sous couvert de s’occuper de l’indépendance énergétique de l’Europe élargie, cette publicité présente ainsi Areva : « AREVA, pour l’accès à l’énergie pour le plus grand nombre » (EDF et ses sbires s’ingénient à laisser croire que l’électricité est un bien essentiel), « AREVA pour la préservation de la planète » (comme on devrait le savoir, l’énergie nucléaire n’émet presque pas d’effet de serre !), « AREVA et sa responsabilité vis-à-vis des générations futures » (la gestion des déchets nucléaires, non résolues à ce jour, sera décidée en 2006 seulement et de toute façon imposée aux générations futures vu la durée de vie de ces déchets) ».
La démocratie, ce n’est vraiment pas possible avec des journaux financés indirectement par les industriels et leurs pubs qui détournent la réalité et font du populisme. La démocratie peut aussi bien préserver la planète que laisser libre cours à la folie humaine !
5.07.2005 / Sans avoir commandé de nouveaux réacteurs depuis l’accident de Three Mile Island en 1979, les USA se contentaient de leurs 103 réacteurs (21 % de l’électricité produite), mais ils comptent bientôt se rattraper pour faire de leur pays une « nation plus sûre et moins polluante ». De leur côté les Chinois envisagent 25 à 30 nouvelle centrales d’ici à 2020, l’Inde devrait décupler ses capacités et le Japon (54 centrales) en construit déjà trois supplémentaires. La France (58 réacteurs) poursuit son projet d’EPR, soumis à une enquête d’utilité publique.
La Biosphère crie au scandale, les réserves d’uranium ne couvrent que 30 à 60 années de production selon les besoins actuels, le problème des déchets radioactifs ne sont pas réglés en France (ils seront « parlementarisé » en 2006) et à plus forte raison dans les autres pays, et surtout tous les pays privilégient encore un mode de développement grand consommateur d’énergie sans s’interroger sur la finalité de la vie humaine !
14.07.2005 / EDF s’engage à produire une énergie aussi performante que pleinement maîtrisée et respectueuse de l’environnement. C’est l’intitulé principal de quatre pages de publicité payées par le lobby nucléaire, analysons leur justification ? Pour l’une, « Le nouveau logo possède une symbolique qui renvoie à une empreinte animale, donc à la nature ». Un autre affirme que les centrales nucléaires respectent des sites parmi les plus beaux de France en démontrant que la taille, nécessairement gigantesque des réacteurs, n’exclue pas une insertion harmonieuse dans la nature grâce à des formes spécifiques prenant en compte les deux éléments essentiels que sont le vide et la lumière. Et puis il ne faudrait pas oublier qu’EDF soutient généreusement la Fédération française Handisport : « Avec l’escrime, la proximité de l’électricité est très forte puisque chaque touche allume un voyant lumineux. Câblés et branchés, les escrimeurs sont ainsi doublement bourrés d’énergie ! ». En définitive quatre pages de conneries !
La Biosphère se demande comment les humains peuvent encore supporter l’impudence d’EDF, si ce n’est que tout le monde croit maintenant que l’électricité est essentielle, peu importe alors les moyens de l’obtenir. Comment faire confiance à ce PDG ? Comment un lecteur-citoyen qui n’a jamais entendu parler du réseau « Sortir du nucléaire » ou de l’association « Négawatt » peut-il s’y retrouver au milieu de toutes ces informations manipulées par les industriels et les financiers ? La démocratie peut aussi bien préserver la planète que laisser libre cours à la folie humaine !
11.09.2005 / La France a été contrainte d’adopter en 2002 les conventions internationales de comptabilité en matière d’énergie, ce qui a ramené la part du nucléaire à sa valeur réelle, soit 17 % (au lieu des 50 % annoncés précédemment !). De plus le coût du démantèlement est fixé de manière approximative en France alors que la Nuclear Decommissionning Authority en Grande-Bretagne a estimé plus rationnellement à 96 milliards d’euros le coût pour les 20 sites nucléaires britanniques. Si on applique cette évaluation au nucléaire français, il faudrait au moins 150 milliards d’euros. Pourtant les provisions fin 2003 (c’est à dire la somme attendue en 2040) pour le démantèlement et les déchets s’établissent à 71,4 milliards d’euros qui se répartissent entre Areva (12,3 milliards), le CEA (11,1 milliards) et EDF (48 milliards). En février 2005, même la Cour des comptes doutait qu’EDF puisse financer le démantèlement par ses propres moyens. On sait alors qui va payer, les contribuables de demain…
Bien sûr la Biosphère reconnaît qu’il y a déjà une radioactivité naturelle, mais les générations futures n’en souffriront pas. Par contre le nucléaire ne sert que les intérêts de la génération présente alors que ce sont les générations futures (et peut-être même les non-humains) qui paieront plus tard cette inconscience radioactive.
17.10.2005 / La Biosphère constate que sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel. Mais ce n’est pas seulement l’éclairage public qui est en cause dans la boulimie d’énergie de la civilisation thermo-industrielle. Un lecteur devrait lire sans lumière artificielle, les programmes de télévision pourraient s’arrêter à la tombée de la nuit, le travail de nuit sera interdit.
Redonnez à la nuit sa toute puissance, il vous suffit de dormir à ce moment-là, de papoter ou de faire l’amour.
18.10.2005 / Depuis la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986, on n’avait plus construit de réacteur nucléaire. Aujourd’hui on a oublié l’expérience du passé (l’expérience, une lanterne que les humains ont dans le dos et qui n’éclaire que leur passé), et on croit (la foi, autre caractéristique du cerveau humain), qu’il est absolument indispensable de lutter contre l’effet de serre en construisant de nouvelles centrales. Le premier pays à se lancer dans l’aventure est la Finlande qui a officiellement mis en chantier un EPR (European pressurized reactor) le 12 septembre dernier (mise en service en 2009). Dans trois ans ce sera au tour de la France de commencer à construire un EPR à Flamanville. Pourtant le parlement finlandais avait repoussé en 1993 toute idée d’un cinquième réacteur nucléaire, il ne l’a accepté en 2002 que par 107 voix « pour » et 92 « contre », soit une majorité de 54 % seulement. Pourtant en France, selon le comité des sages issu du débat national sur l’énergie, l’urgence d’une nouvelle construction de réacteur n’était pas clairement démontrée.
La Biosphère sait qu’il faut des centaines d’années de réajustements itératifs pour trouver un équilibre précaire dans un écosystème, les humains croient qu’ils peuvent tout faire dans l’immédiat alors qu’ils ont très peu de réserves d’uranium et que le problème des déchets nucléaires n’est pas encore résolu !
20.10.2005 / En France, la dernière mine d’uranium a fermé ses portes en 2001. L’extraction de ce minerai consiste à remonter en surface des millions de tonnes de roche, par exemple 57 millions de tonnes rien que pour le Limousin. Ces roches sont systématiquement triées au compteur Geiger pour les mettre de côté quand la teneur en uranium est faible. Malheureusement la radioactivité de ces « stériles » peut être dix à cent fois plus élevé que celle des sols naturels : en Limousin, 100 fois l’activité moyenne de l’écorce terrestre et 20 fois celle d’un granite. Ces stériles amoncelées en verses posent problème dans la mesure où les eaux de ruissellement se chargent en uranium, à plus forte raison quand elle sont utilisées comme remblais ou même base de loisirs. L’Unscear estimait en 1993 qu’à l’échelle mondiale, l’extraction de l’uranium représentait 47 % de la dose collective de radiations liée à l’ensemble de la filière de production d’énergie électronucléaire.
Ce n’est pas parce qu’on extrait maintenant l’uranium dans des pays éloignés comme le Niger que l’activisme français doit ignorer les risques de l’énergie nucléaire : d’ailleurs dans la Biosphère, il n’y a pas normalement besoin d’électricité, si ce n’est quelque coups de foudre de temps en temps !
21.10.2005 / Le groupe français Areva a créé une société commune avec la compagnie d’électricité américaine Constellation dans le but explicite de construire aux USA quatre réacteurs nucléaire EPR. Depuis 1978, aucune tranche n’avait été commandé aux USA. En effet l’opinion publique avait été marquée par l’accident dans la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie) en mars 1979 et par la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986. De toute façon le pays possède déjà un parc de 104 réacteur assurant 21 % de sa production électrique, mais G.Bush veut maintenant aller au-delà et plaide : « Plus d’énergie nucléaire rendra notre nation plus sûre et moins polluante. Il est temps pour ce pays de commencer à nouveau à construire des centrales nucléaires (discours du 22 juin 2005) ».
La Biosphère sait qu’il faut des centaines d’années de réajustements itératifs pour trouver un équilibre précaire dans un écosystème, pourtant les humains croient qu’ils peuvent tout faire dans l’immédiat alors qu’ils ont très peu de réserves d’uranium et que le problème des déchets nucléaires n’est pas encore résolu !
24.10.2005 / Pour F.Loos, ministre délégué à l’industrie, un projet de loi sur les déchets nucléaires sera examiné par le Parlement dès le 2ème trimestre 2006. Selon lui, la faisabilité du stockage réversible en couche géologique profonde est établie et il attend une unanimité parlementaire sur cette question comme lors de la loi Bataille du 30 décembre 1991 : celle-ci prévoyait de ne pas discuter des déchets puisqu’on en reparlerait 15 ans après, en 2006 donc ! Contre cet optimisme béat, il faut noter que l’entreposage de longue durée en surface ne pourra être poursuivi très longtemps d’une part, que séparation et transmutation nécessitent encore quelques décennies de recherche pour un résultat incertain d’autre part. Reste l’enfouissement dans de l’argile à Bure, site dont l’évaluation officielle n’est pas encore terminée… Alors le gouvernement cache son impuissance derrière un prétendu « débat public » qui a débuté en septembre 2005 pour s’achever le 13 janvier 2006. Dans ce contexte défavorable à la poursuite du nucléaire civil, EDF et le gouvernement ont pourtant décidé de la prochaine construction d’un réacteur EPR : le lobbying pro-nucléaire continue d’imposer ses choix « réalistes » qui vont aggraver un niveau de radiation perturbateur de la vie terrestre pendant des siècles et des siècles.
Alors que la question des déchets nucléaires n’est pas encore résolue, la Biosphère juge cette attitude irresponsable.

Si je dois chosir mon camp entre celui des écologistes de la sobriété énergétique (sic Biosphère) et celui des (zécologistes) nucléocrates… c’est vite vu !
Des nucléorocrates (comme des zécologistes) ce n’est pas ça qui manque !
Des écologistes de la sobriété énergétique… là par contre c’est une autre histoire.
Et celle selon laquelle être moins nombreux est une bonne façon de le faire (sic à 12:33), est une énorme blaque. J’ai dit X fois qu’il suffisait de regarder l’évolution des consommations électriques depuis les années 60 jusqu’à nos jours.
Quant à l’optimisme des nucléorocrates, leurs « arguments » sont tout aussi grotesques.
Pour l’instant (à 12:33)… tout va très bien Madame la Marquise ! Pas de graphique certes dans nos merveilleuses centrales atomiques (à 13:30)… mais toutefois quelques fissures, quelques dysfonctionnements « sous contrôle »… et puis les déchets, à « gérer » pour des siècles et des siècles amen. Mais qu’à cela ne tienne, dormez tranquilles braves gens !
Je nuancerais cette analyse, car si nous sommes d’accord : l’essentiel est de faire des économies d’énergie (et être moins nombreux est une bonne façon de le faire), beaucoup des reproches adressés ici au nucléaire pourraient l’être aux autres formes d’énergie. L’extraction des ressources concerne toutes les énergies fossiles et il faut du cuivre et es terres rares pour les éoliennes et le solaire et pour tout ce qui est électrique.
A l’inverse le nucléaire est très favorable en terme d’emprise au sol et de lutte contre les émissions de CO2
Restent les dangers spécifiques au nucléaire, pour l’instant cette énergie a fait beaucoup moins de morts que toutes les autres (une seule catastrophe, – Tchernobyl – a fait des morts en nombre. Qu’ont fait les barrages et la pollution chimique ?
Les déchets enfouis sous terre ne me semblent pas un problème (pas la place ici de développer) par contre, oui, il y a un risque que j’admets en cas de conflit de grande ampleur entre pays possesseurs de centrales nucléaires
Qu’on arrête de vouloir nous terroriser avec la propagande Tchernobyl ! En effet, ce qui s’est produit à Tchernobyl n’arrivera jamais en Europe de l’Ouest, ni même dans l’Union Européenne, puisque c’est du graphite dans le cœur du réacteur de Tchernobyl qui a provoqué la catastrophe, or il est interdit d’utiliser du graphite dans nos cœurs de réacteur de nos centrales nucléaires en Europe !
Quant aux déchets nucléaires, grâce aux technologies d’Orano, uniques au monde à l’échelle industrielle, 96 % du combustible nucléaire usé dans les réacteurs est recyclable. Les déchets radioactifs de haute activité représentent moins de 200 m3 par an, soit l’équivalent du poids d’une pièce de 20 centimes par habitant.