Sourrouille Michel, l’auteur de ce livre

Michel Sourrouille, auteur en 2017 du livre « On ne naît pas écolo, on le devient », a décidé avant de mourir de partager sa pensée avec tous les Internautes qui fréquentent ce blog biosphere. La parution se fera chaque jour pendant les mois de juillet-août. Il dédie ce livre aux enfants de ses enfants, sans oublier tous les autres enfants… car nous partageons tous la même maison, la Terre, si belle, si fragile…

Sourrouille Michel, présentation de l’auteur

Qui suis-je ? Il y a bien des nombres pour me caractériser, mon numéro d’inscription à la sécurité sociale, des chiffres pour téléphoner, un numéro sur ma porte d’entrée, un indicatif postal, une plaque minéralogique, un code bancaire, des chiffres, encore des chiffres. Et moi je ne suis qu’une simple unité parmi des milliards d’habitants qui réduisent d’autant mon espace vital, celui des autres espèces et la beauté de la nature qui m’entourait. Désespérant d’être un minuscule rouage d’une énorme machinerie numérisée qui écrase tout sur son passage. Désespérant ? C’est aussi une motivation pour réagir ! Dans mon carnet de notules que je tenais depuis 1969, j’attribuais à Tchekhov cette phrase que j’ai fait mienne : « Tout homme a en lui-même un esclave qu’il tente de libérer. »

Je me suis libéré. Pour mieux réfléchir… Pour aider à améliorer le monde… J’ai soutenu et propagé comme j’ai pu tout ce qui allait dans ce sens, la non-violence, l’objection de conscience, le féminisme, le naturisme, le biocentrisme, le sens de l’écologie, le sentiment des limites de la planète, l’objection de croissance, le malthusianisme, la simplicité volontaire… Pas étonnant que je sois considéré comme écologiste radical. Militant. En rupture avec le système dominant.

Mais je ne sais pas ce que veut dire faire la révolution, prendre le pouvoir. Trop brutal, inefficace à long terme. Je ne suis qu’un passeur. Ma vocation constante, c’est d’être éducateur. Je me serais contenté d’être instituteur, mais j’ai parcouru d’autres voies. Moniteur de colonies de vacances et instructeur CEMEA (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active), éducateur spécialisé, puis professeur de SES (sciences économiques et sociales), animateur pour jeu d’échecs et formateur d’animateurs, arbitre national FFE (Fédération Française des Echecs) et formateur d’arbitres, animateur du pôle écologique du PS et formateur EELV (Europe Ecologie Les Vert), très actif sur Internet pour diffuser mes analyses, journaliste-écrivain pour la Nature et l’écologie, toujours prêt à aller plus loin en discutant avec mes proches et mon voisin. Toute mon existence a été vouée à (in)former après m’être (in)formé, et peu importe de ne pas obtenir immédiatement un résultat probant. Je ne fais que transmettre les connaissances que j’ai acquises. Chacun de nous apprend aux autres, consciemment ou inconsciemment, de façon maladroite ou pertinente. Car chacun de nos actes ou presque est jugé par d’autres, servant de modèle ou de repoussoir. C’est notre comportement commun qui fait le sens de l’évolution sociale, mais nous ne sommes pas à la place d’autrui, chacun fait ce qu’il peut. Quant à moi, il me suffit d’avoir fait ce que j’estimais devoir faire, la part du colibri.

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. » [Pierre Rabhi, La part du colibri, l’espèce humaine face à son devenir (éditions de l’Aube, 2011)

Né en 1947, je ne suis arrivé qu’après mai 1968 aux années de mon éclosion, de ma renaissance. Élevé dans une société autoritaire, imbibée de religiosité et d’économisme, j’ai quand même réussi à penser autrement. J’arrive à la fin de ma vie, la retraite ne m’empêche pas d’agir. Je passe plus d’heures au service de l’espèce humaine et de la biosphère que si je travaillais à plein temps. Avec ce livre, je n’ai pas voulu me contenter de dénonçer l’inertie socio-politique et le déni économique face à l’urgence écologique. Ma bibliothèque est déjà plus que pleine de ces livres sur l’effondrement en cours de notre civilisation thermo-industrielle sans qu’on sache quoi que ce soit de l’engagement personnel de l’auteur. J’ai essayé de mettre de la chair autour des idées. Cela me semblait plus porteur qu’un énième livre sur la crise écologique. C’est pourquoi dans chaque partie de ce livre je raconte ma propre expérience pour essayer d’en tirer des enseignements profitables à tous. Je voudrais te convaincre que tu es toi aussi un écologiste qui sommeille, qui s’éveille, qui peut agir. On ne naît pas écolo, on le devient. J’ai essayé de montrer que nous sommes à la fois déterminés par notre milieu social et libre de choisir notre destinée. Il n’y a de liberté véritable que dans la mesure où nous savons mesurer les contraintes qui pèsent sur nous.

Je m’appelle Michel Sourrouille et j’ai écrit ce livre pour partager

mes pensées et mon vécu avec toi

car nous partageons la même maison, la Terre, si belle, si fragile.

(à suivre… demain sur ce blog biosphere)

Déjà paru :

On ne naît pas écolo, on le devient, introduction

Abécédaire, la façon la plus simple pour s’y retrouver

Abeille, qui ne pique que si on l’embête

Abondance, s’éloigne dès qu’on lui court après

Absolu, un mot à relativiser, un mot indispensable

Acteurs absents, dont on a eu tort d’ignorer l’existence

Adolescence, moment de révolte ou de soumission ?

Alcool, dur pour un écolo de refuser de trinquer !

Amour, une construction sociale trop orientée

Animal, une facette de notre humanité trop ignorée

Austérité, mot qui fait peur et pourtant source de bonheur

Barbe, un attribut des hommes qu’on voulait faire disparaître

Cannabis, une dépénalisation qui créerait l’usage

Chasse, activité dénaturée par des chasseurs motorisés

Compétition, système inhumain au service d’une société inhumaine

Croissance, l’objectif économique le plus débile que je connaisse

Démographie, le problème central qui est systématiquement ignoré

Devoir, la contre-partie nécessaire de nos droits

Doryphore, symbole d’une agriculture post-moderne

École obligatoire et gratuite, une entreprise de déculturation

Écologiste en devenir, notre avenir commun

Électricité, les inconvénients d’un avantage

Ethnologie, la leçon primordiale des aborigènes

Eugénisme, engendrer de bonne façon est-il condamnable ?

Euthanasie, mourir de belle manière comme heureuse conclusion

Féminisme, on ne naît pas femme, on le devient

Futur, il sera à l’image de notre passé !

Génériques, l’achat au meilleur rapport qualité/prix

Homoparentalité, la stérilité n’est pas une damnation

Interaction spéculaire, je fais ainsi parce que tu fais de même

IVG, une mauvaise expérience par manque d’expérience

Logement, une maison à la mesure de nos besoins réels

Loisirs, plutôt les échecs que le match de foot à la télé

Mariage pour tous, l’oubli du sens des limites

Militantisme, une construction de soi qui ne va pas de soi

Mobilité, aller moins loin est bien plus rapide

Musée, pas besoin du passé pour être un vrai artiste

Objecteur de conscience j’ai été, je suis, je serai

Pêche, une activité artisanale devenue un massacre de masse

Peine de mort, abolie un jour, tentation toujours

Philosophie, les valeurs de l’écologie profonde

Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ?

Publicité, une agression qui touche à l’acharnement

Recherche sans développement, refondation de la science

Religions, un frein à notre réflexion

Repas, manger comme acte profondément politique

Roman, qui ne mérite pas l’arbre qu’on a coupé pour lui

Sciences économiques et sociales, une tentative holistique ratée

Simplicité… volontaire aujourd’hui, obligatoire demain

5 réflexions sur “Sourrouille Michel, l’auteur de ce livre”

  1. Remarques à Michel C.
    Fidèle de ce blog, vous en êtes à 321 commentaires sous ce pseudo. Nous savons que vous êtes capable d’apporter des approfondissements judicieux à notre post… comme vous êtes aussi parfois coupable d’essayer la contradiction pour la contradiction. Une attitude est constructive, l’autre délétère.

    Nous aimerions savoir, Michel C, si dans vos Pyrénées vous faites votre part de colibri. Nous voudrions savoir si l’écoanxiété vous guette ? 8 milliards d’être humains cette année sur notre planète dévastée, est-ce que ça vous parle ? En définitive quelle est votre came perso à part exercer vos talents sur ce blog ?

    1. 321 (commentaires je suppose) sous ce nom, plus je ne sais combien sous les autres pseudos. Ce qui, de mon point de vue, est largement suffisant pour que vous n’ayez pas à me poser ce genre de questions. Depuis le temps, si vous analysez ce que je raconte, et rabâche, vous devriez savoir où j’en suis.
      Toutefois je veux bien approfondir, être plus clair si vous y tenez. Moi aussi je peux dire que je participe, à ma façon, à améliorer le monde. Du moins à faire tout ce que je peux pour éviter qu’il ne prenne la pire des tournures. Et ce que je fais, comme ce que je ne fais pas, me suffit pour être en paix avec ma petite conscience, ce qui est déjà ça. Là aussi je me contente de peu, d’autant plus que je sais très bien que ce que je fais ne changera pas le monde. Justement ça tombe bien, je n’en ai pas la prétention. ( à suivre )

      1. Comme n’importe qui, ou presque, moi aussi je peux dire que pour aider à améliorer le monde… j’ai soutenu et propagé comme j’ai pu tout ce qui allait dans ce sens.
        Reste ensuite à voir le fameux “tout ce qui va dans ce sens“. Prêcher la non violence, par exemple, c’est très bien. Mais que penser alors de votre silence, de votre complaisance, quant à tous ces commentaires racistes et haineux ? Pourquoi autant d’intérêt à ce que je raconte, et si peu pour toutes ces saloperies ? Et qu’on ne me parle pas de liberté d’expression !
        Pour finir de vous répondre. Comme je ne sais pas ce que je peux devenir demain, comment je vais finir etc. je ne peux donc pas dire si l’écoanxiété me guette, ou pas.
        En attendant tout ça ne m’empêche pas de dormir, ni de rigoler. Ma came perso, c’est avant tout le détachement quant à toute cette merde.

  2. Michel Sourrouille … a décidé avant de mourir de … nous présenter là son CV.
    ( Curriculum vitae = « déroulement de la vie » ) Un CV tout à fait honorable, mais pas exceptionnel pour autant. Pour moi ce passage traduit tout le reste :
    – « Pour aider à améliorer le monde… J’ai soutenu et propagé comme j’ai pu tout ce qui allait dans ce sens, la non-violence, l’objection de conscience, le féminisme, le naturisme, le biocentrisme, le sens de l’écologie, le sentiment des limites de la planète [etc.] »

    Comme tant d’autres, Michel Sourrouille pense avoir consacré sa vie à améliorer le monde.
    Du moins il pense, qu’il aura aidé, participé, qu’il aura fait sa part, sa petite part de colibri.
    Et ce comme il a pu, autrement dit de son mieux. Ce qui finalement lui suffit, pour penser, et croire, entre autres, qu’il aura fait son devoir.
    (« Quant à moi, il me suffit d’avoir fait ce que j’estimais devoir faire, la part du colibri. »)

    1. Esprit critiqiue

      Le sentiment du devoir accompli permet d’être en paix avec sa conscience, tout simplement.
      Ce qui participe au maintient de l’équilibre vital (homéostasie), tout simplement.
      Et pour ça, à chacun sa came, en attendant.

      Quoi de plus louable que de vouloir améliorer le monde ? Vouloir améliorer le monde implique de connaître la Bonne Direction. Vouloir le tirer vers le Haut, on dira que c’est bien.
      Vouloir le tirer vers le Bas… on dira juste que ça relève de la psychiatrie.
      Vouloir améliorer le monde c’est bien. Sauf que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
      Michel Sourrouille dit avoir soutenu et propagé comme il a pu tout ce qui allait dans ce sens (sic). Celui de la Bonne Direction évidemment. Mais… s’est-il demandé seulement si le malthusianisme allait vraiment dans ce sens ? Et pourquoi pas plutôt le communisme, ou le christianisme… par exemples ?

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