Spiritualité, religion et écologie

– Toute politique renvoie à un ensemble de prémisses fondamentales sur ce que sont le monde, le réel, la vie, donc à une ontologie (une métaphysique).

– Dans l’ontologie moderne, appelée dualiste car basée sur la séparation radicale ente nature et culture, le monde est peuplé d’individus qui se meuvent sur des marchés. Un tel postulat conduit à la monoculture.

– Le développement a échoué en tant que projet socio-économique, mais le discours du développement contamine encore la réalité sociale.

– Lorsque les fissures du maillage ontologique individu-marché-technoscience se feront plus visibles avec l’aggravation de la crise environnementale, on percevra de plus en plus nettement la forme relationnelle.

– Aucun entité ne préexiste aux relations qui la constituent. Une fleur n’existe pas, elle inter-existe. Des liens de continuité existent entre toutes les formes du vivant. Une ontologie relationnelle implique une culture diversifiée de type agro-écologique.

– Tout être vivant, y compris bien sûr l’être humain, n’est autre que l’expression de la force créatrice de la Terre. Les conceptions qui découlent de cette conviction, par exemple celles des ethnies qui se battent paru la défense de la Terre-mère, sont des visions anticipatrices.

– Aujourd’hui on voit bien que la crise écologique a le potentiel de déstabiliser n’importe quel contexte de développement existant, n’importe quelle promesse de développement.

– La montée des fondamentalismes religieux suppose un rejet de la modernité à l’occidentale.

Arturo Escobar

extraits de son livre « Sentir-penser avec la Terre (une écologie au-delà de l’Occident) » aux éditions anthropocène, le Seuil