Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent

Le chroniqueur de la page Planète du MONDE*, Stéphane Foucart, s’appuie non seulement sur les lois de la science, mais aussi sur les lois de la nature. Il démontre que les politiques ne veulent suivre ni les unes, ni les autres. Voici quelques extraits :

« Pour une large part du monde politique, les « études scientifiques » ne sont pas tant des outils destinés à mettre en évidence des faits sur lesquels la réglementation doit se fonder que des instruments qui permettent de légitimer une décision prise d’avance. Selon le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, les limites fixées voilà trente ans par la directive de 1991 (sur les nitrates) « doivent être renégociées à l’échelle européenne » (c ‘est-à-dire assouplies)… Le plan Ecophyto, lancé en 2008, avait pour objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides en dix ans mais, depuis son lancement, les quantités de matières actives épandues n’ont cessé d’augmenter…

Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »

Voici un complément d’analyse. Tous les organismes vivants jusqu’à présent observent ces 9 lois de la biosphère, mais pas les humains d’aujourd’hui :

– s’appuyer sur la coopération et la diversité ;

– utiliser les déchets comme matériaux ;

– s’approvisionner localement ;

– ne pas surexploiter les ressources ;

– récolter en permanence des informations et s’y ajuster ;

– optimiser plutôt que maximiser ;

– utiliser l’énergie solaire (à 90 %) avec efficacité ;

– s’interdire les toxiques persistants ;

– rebondir après les chocs.

Comme les humains pratiquent la compétition et la concurrence, la prédation du sol, du sous-sol et des mers, le libre-échange mondialisé, la surexploitation des ressources renouvelables ou non, le non-ajustement à leurs informations (pensez au refus de la carte carbone par exemple), la maximisation du toujours plus, l’utilisation forcenée des énergies fossiles non renouvelables, l’usage généralisé de toxiques persistants… ils ont de fortes chance d’avoir beaucoup de difficultés à rebondir après le prochain choc pétrolier et/ou un effondrement financier.

* LE MONDE du 14-15 septembre 2014, Ces nitrates que je ne saurais voir

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