Surexploitation, la terre nourricière en péril

Rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) du 9 décembre 2021 sur l’état des ressources en terres et en eau ; le sous-titre, « Des systèmes au bord de la rupture » ne laisse pas de doute, ça va faire mal, très mal.

Lire, Un milliard d’hectares de terres dégradées

Mathilde Gérard : « Surexploitation, dégradation, pollution et raréfaction croissante », un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé. L’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée… Les ressources en eau ne se portent pas mieux : 10 % des capacités s sont prélevées, dont plus des deux tiers le sont pour l’agriculture… Le stress hydrique oscille entre 45 et 70 % en Asie de l’Est et en Asie de l’Ouest… En Afrique subsaharienne, la superficie agricole est passée de 0,80 à 0,64 hectare par habitant entre 2000 et 2017… Plus de la moitié de la superficie agricole mondiale est occupée par des exploitations de plus de 500 hectares, tandis que les petites structures (inférieures à 2 hectares) représentent 84 % des exploitations, mais seulement 12 % de la surface agricole mondiale… « Les schémas actuels d’intensification de l’agriculture s’avèrent non durables », écrit la FAO… Un sombre bilan, alors que que le niveau de production alimentaire devrait progresser de près de 50 % d’ici à 2050 pour répondre à la demande mondiale d’une population estimée à 9,7 milliards d’habitants. Or, les possibilités d’étendre les surfaces cultivées sont très limitées, voire nulles, d’autant que l’urbanisation rapide (55 % de la population vivait déjà en milieu urbain en 2018) empiète sur les terres agricoles les plus fertiles.

Lire, effondrement, le risque agricole/alimentaire

Étonnant, pas un mot dans cet article de la journaliste Mathilde Gérard (LE MONDE) sur la surpopulation croissante. Interdit de rentrer dans la Chambre à coucher des gens pour leur expliquer les conséquences de leur fécondité ! Ce qui est pourtant sûr, c’est qu’il y a une limite à la surexploitation des terres pour faire face au surpoids du nombre. Et plus on tarde à agir sur la démographie, plus les générations suivantes auront du mal à corriger le problème. Comme la maîtrise de nos émissions de gaz à effet de serre paraît au moins aussi difficile que la maîtrise de notre fécondité, le tableau d’ensemble est désespérant. Et pourtant certains gouvernements rendent encore plus difficile l’avortement…

Lire, Les natalistes veulent interdire l’avortement

Nos médias et nos élites ont complètement oublier le message malthusien qui nous exhortait à faire le lien entre évolution de la population, exponentielle (très rapide), et l’évolution de nos ressources agricoles qui ne suivent tendanciellement qu’une progression linéaire bien plus lente… d’où un décalage structurel entre population et alimentation.

Lire, Thomas Malthus, la question démographique

11 réflexions sur “Surexploitation, la terre nourricière en péril”

  1. et bien dansez maintenant

    Petite anecdote d’un ami en mission professionnelle en Ouganda.
    Là-bas les chinois avaient obtenu des contrats de constructions routières. Le contrat prévoyait que les entreprises pouvaient prendre le sol à l’emplacement des futures routes et sur 5 mètres de chaque côté. Ce qui se faisait! Transportée sur des camions jusqu’à l’océan indien, la terre était chargée sur des vraquiers pour la Chine…
    Ce business montre la valeur incroyable que prend la terre fertile comme ressource, cela nous renseigne aussi de l’état des sols chinois, lesquels sont prêts à chercher à 8000 kilomètres de chez eux de quoi in fine se nourrir. De là on peut voir le trop faible coût de l’énergie pour que soit « rentable » ces opérations. On peut y voir aussi l’accaparement…

  2. – « alors que que le niveau de production alimentaire devrait progresser de près de 50 % d’ici à 2050 pour répondre à la demande mondiale d’une population estimée à 9,7 milliards d’habitants. »

    Et d’où ils sortent ces 50 % ? Eh ben ils sortent de la FAO ! Et c’est quoi la FAO ?
    Rien à voir, par hasard… avec les multinationales, le monde du Pognon, non ? La bonne blague ! Si des gens crèvent de faim aujourd’hui sur la planète, nous savons tous que ce n’est à cause d’un problème de sous-production alimentaire. Mais ça ne fait rien, à force de répétitions etc. on finira bien par le croire.

    1. Surpoids ou surnombre ?

      – « Ce qui est pourtant sûr, c’est qu’il y a une limite à la surexploitation des terres pour faire face au surpoids du nombre. »

      À lui seul le préfixe «sur» nous dit que nous sommes au-dessus des limites.
      Ce qui est sûr, c’est qu’un moteur en surchauffe finit par casser, ou exploser. Un bateau en surcharge finit par sombrer, un avion par se crasher, un pont ou un bâtiment par s’effondrer etc.
      La surcharge, comme la surexploitation, sont souvent liées au surnombre. Sauf que le nombre ce n’est pas le poids. Un type de 120 kg pèse autant que deux de 60 kg. Si on tient absolument à se focaliser sur le Surnombre, alors on doit définir le Poids.
      Le poids soutenable, durable etc.

      1. – « Et plus on tarde à agir sur la démographie, plus les générations suivantes auront du mal à corriger le problème. »

        C’est oublier que c’est déjà fait. Que la courbe s’infléchit, que le taux de fécondité baisse etc. Seulement il y a l’inertie. Comme sur le Titanic. Est-ce que l’inertie, la gravité, la force centrifuge… sont des problèmes ? Alors quoi, où est le problème ?
        Mais qu’on nous dise exactement ce que veut dire «agir sur la démographie» !
        Cela veut-il dire : « yaka autoriser l’avortement jusqu’au 9ème mois ; yaka encourager et rendre gratuite l’euthanasie ; yaka ne plus soigner les gens après 65 ans, et yaka exécuter les taulards ; et puis yaka stériliser des milliards d’êtres humains» ?
        Si ce n’est que ça… eh ben il suffit juste de le dire. Misère misère !

    2. Cela dit si on augmente de près de 25 % la population et un peu le niveau de consommation de la partie la plus pauvre de cette même population, l’ordre de grandeur de + 50 % n’est pas complètement aberrant.
      En ce qui concerne la consommation des plus pauvres, il faut noter que contrairement à une idée reçue, en matière alimentaire le ratio n’est pas si impressionnant qu’on le croit généralement, un nigérien consomme environ deux fois moins de calories qu’un Américain (le ratio est même un plus resserré et il faut ajouter que le climat n’est pas le même, le froid nécessite plus de calories)

      1. @ Didier Barthès.
        L’article « Alimentation mondiale : les besoins sont largement sous-estimés » (futura-sciences.com 21/11/2018) va dans votre sens. L’argumentation tourne autour de la prédiction de la FAO. Cette augmentation de 50% de la production serait donc nécessaire du fait que les humains… grandissent. Et grossissent. Parce qu’ils ont de plus en plus besoin (avec ou sans «») de calories. Ce qui nous donnerait donc «L’équivalent de quatre France à nourrir en plus». D’autre part «une précédente étude avait montré que l’accroissement de l’obésité dans le monde allait représenter l’équivalent de 500 millions de personnes en plus à nourrir en 2050.»
        Tout ça est-il sérieux ? Jusqu’où et jusqu’à quand pensez-vous que nous allons continuer à grandir et grossir ?

      2. En attendant, lire « Comprendre le système alimentaire mondial et ses impacts environnementaux en 8 chiffres » (agenceecofin.com 30 octobre 2020).
        Là aussi les chiffres de la FAO servent de référence. Le dernier chiffre résume le problème : « 10 000 milliards $ . C’est la valeur marchande du système alimentaire mondial […] Si ce chiffre démontre l’importance économique du secteur agroalimentaire mondial, le groupe d’experts met en lumière le fait qu’en réalité, l’industrie, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, détruit plus de ressources naturelles qu’elle ne crée de richesse.»
        D’autre part, si «Dans le monde, 14 % de la nourriture produite est perdue annuellement avant d’atteindre le marché, selon la FAO», n’oublions pas non plus la part du gaspillage alimentaire du côté de la distribution et de la consommation. Notamment sous nos latitudes.

  3. « Étonnant, pas un mot dans cet article de la journaliste Mathilde Gérard (LE MONDE) sur la surpopulation croissante. Interdit de rentrer dans la Chambre à coucher des gens pour leur »

    Rien d’ étonnant de la part de ce torchon merdiatique gauchomondialiste de surcroît au service zélé et obséquieux du gros patronat et très largement subsidié .
    Il est plus que temps de supprimer toute aide ou subside aux merdias , la plupart de gauche , c’ est dire !

    1. Comment rien d’étonnant ? Il y a 4 jours (07/12) l’éditorial du MONDE titrait «Inégalités mondiales : agir avant qu’il ne soit trop tard». Le quotidien des affairistes Niel-Pigasse et Kretinsky osait alors «s’indigner» de la croissance exponentielle des grosses fortunes.
      La population de mon département est stable depuis 30 ans, la ville où j’habite a perdu 30% de sa population en 50 ans. Ce qui n’empêche pas le béton de gagner toujours plus (lire le storytelling à 10:57). Alors, qu’est-ce que le (sur)nombre a à voir avec ça, hein ?
      En attendant, étonnant ou pas c’est pareil, demain on parlera d’autre chose. Et à moins que le plat du jour ne soit les échecs ou la belote, vous aurez encore l’occasion de venir balancer vos insanités. Misère misère.

  4. Rien de nouveau sous le soleil. Les rapports se suivent et se ressemblent, et finalement se résument en deux mots : TOUJOURS PLUS. Toujours plus de CO2 et autres GES dans l’atmosphère (avec toutes les conséquences que nous savons), toujours plus de plastiques dans les océans (idem), et de dégradations des sols (idem), et de surfaces artificialisées (itou). Et toujours plus d’inégalités et de misère partout dans le monde, et toujours plus de milliardaires toujours plus riches, etc. etc. etc.
    Autrement dit, toujours plus de rapports et de blablabla ! Les rapports servent juste à occuper du monde, à faire vendre du papier et couler de l’encre, en attendant. Nul besoin d’en rajouter avec le (sur)nombre, ni de s’indigner de ce que je raconte là, parce que tout ça tout le monde le sait. Et puisque de toutes façons nous nous empressons de l’oublier, ça ne sert à rien de chouiner face à la réalité.

    1. Tout près de chez moi, il y a 20 ans il y avait trois fermes, des vaches, des poules etc. C’était encore la campagne. Aujourd’hui ce coin est une zone commerciale.
      La terre nourricière est en péril… la bonne blague !! Ma ville est écolo, Môsieur ! Elle prend soin des papillons, ville fleurie par dessus le Marché ! En ce moment les bulls s’attaquent aux deux derniers hectares, à la dernière prairie, coincée là entre Décat et Peugeot. Prochainement s’ouvrira là une grande surface spécialisée dans les produits frais et locaux. Comme si avec nos deux marchés nous n’en avions déjà pas assez comme ça. Et tout le monde dira que ce magasin c’est bon pour les petits paysans, et pour la planète et blablabla.

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