Près de 1 milliard de questions… par jour. Depuis son lancement en 2022, les agents conversationnels voient sans cesse augmenter le nombre de ses interlocuteurs. L’intelligence artificielle (IA), outil ou menace pour la démocratie ? Au début, la technologie, on y croit. Ensuite on se rend compte de tous ses méfaits. Mais c’est trop tard pour revenir en arrière.
Marion Dupont : Les acteurs du secteur se sont empressés de promouvoir leurs produits en insistant sur leurs qualités supposément prodémocratiques. Plus de pensée unique, plus de Big Brother : « Le principe de la démocratie tel qu’il s’applique à la technologie est : une personne, un ordinateur (spot publicitaire de Macintosh en 1984). » Internet, à travers la forme réseau, allait produire une société réticulaire dégagée des macropouvoirs. Dans un contexte de domination de médias unidirectionnels (au sens où les récepteurs de l’information ne peuvent pas eux-mêmes en produire et en diffuser à leur tour), on comprend l’effervescence provoquée, dans les années 1990, par l’arrivée du Web 2.0, aussi appelé « Web participatif », celui des sites, des blogs et des forums. On démocratise l’accès à l’information, on constitue ainsi une nouvelle démocratie, horizontale. : le citoyens lambda fait irruption dans l’espace médiatique.
Ce discours progressiste et optimiste reste dominant jusqu’au milieu des années 2010, moment de bascule à partir duquel le numérique commence à être envisagé comme une menace. Cyberharcèlement et fake news provoquent l’élection de Trump (2017) et le Brexit (2020).
– La recommandation algorithmique va à l’encontre de la dynamique démocratique, elle forme des bulles cognitives. GAFA choisit ce qui sera vu et ce qui ne sera pas vu dans l’espace public.
– Les plateformes ont tendance à promouvoir les contenus les plus sensationnels et les plus polarisants, avec tous ses effets politiques pervers– quand ces plateformes ne sont pas directement mises au service d’un agenda politique, comme le réseau X d’Elon Musk.
– Les nouveaux moyens de communication (et de transport) ont dramatiquement réduit le temps et l’effort nécessaire aux individus pour se voir et se parler. Or l’espace public est censé être un espace d’échange de connaissances spécifiques qui doit permettre la discussion argumentée. Cela prend du temps.
– Les plateformes privilégient pour des raisons publicitaires la réactivité et la viralité. Le système techno-numérique n’a pas pour objectif la lente construction d’un intérêt général et d’un monde commun, mais la rapide génération de profits.
– L’IA renforce les difficultés déjà existantes. Elle ajoute à la dispersion spatio-temporelle une dispersion du réel, de la réalité, voire de la vérité. La perte de repères est plus importante qu’avec toutes les autres technologies qui ont précédé.
– ChatGPT apporte du prêt-à-penser et instaure un rapport non critique à l’information, un rapport de pur consommateur : l’utilisateur ne décide rien par lui-même.
Mais au fond, c’est bien l’état de santé des démocraties dans lesquelles les technologies se déploient qui détermine si ces dernières sont remède ou poison.
Le point de vue des écologistes techno-critiques
– Il faut se méfier des réseaux « sociaux » à but lucratif qui sont en train de nous rendre addict à leur utilisation.
– Par flemme c’est sûr que l’IA va prendre le pas sur les moteurs de recherche.
– Les réponses de l’IA sont extrêmement formatées.
– Si nos facultés d’esprit critique sont moins sollicitées, alors elles seront moins stimulées.
– Nous nous dirigeons, à toute allure et de notre plein gré, vers un enfer dystopique.
– Les religions du Livre étaient et sont toujours le pire des formatages…
– Autrement dit, nous devenons de moins en moins intelligents alors qu’il nous faudrait l’inverse.
– Le totalitarisme revient, aidé par le techno-numérique.
– Il repose sur la « volonté de pouvoir » d’une caste fanatique et technologisée.
– La Chine de Xi Jinping est le régime totalitaire le plus technologique de l’histoire.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
L’Intelligence Artificielle à l’école, une erreur majeure
extraits : C’est notre propre pensée qui est la mesure de toutes choses, encore faut-il qu’elle soit éclairée… ce qui demande des efforts. La génération des écrans (nos enfants) était déjà abrutie par un espace numérique omniprésent, l’intelligence artificielle pompe maintenant le peu de matière grise qui subsistait. L’éducation nationale, après avoir fait l’erreur de numériser les classes et les élèves, veut maintenant imposer l’Intelligence Artificielle à l’école. La ministre en charge du dossier, Elisabeth Borne, a cru bon de rappeler que seuls 20 % des enseignants utilisent l’IA, alors que son usage est déjà démocratisé chez les élèves….
Techno-numérique …
2 juillet 2025 à 12:59 (“Notre indice de capacité destructrice”) je soulignais que le sociologue Alain Gras parlait plutôt d’électro-numérique. Je citais également l’économiste grec Yanis Varoufakis, qui lui parle de techno-féodalisme (j’ai donné des sources permettant d’en savoir plus sur sa vision du monde, que personnellement je trouve intéressante).
D’autres parlent de techno-capitalisme :
– Le techno-capitalisme cherche à exploiter chaque séquence de l’existence (shs.cairn.info)
D’autres de techno-solutionnisme :
– La face cachée du techno-capitalisme : une réflexion critique sur notre dépendance à la technologie. Introduction au techno-capitalisme et au techno-solutionnisme (ufeelme.fr)
– Technosolutionnisme (Wikipédia)
( à suivre )
(suite) D’autres encore de techno-fascisme :
– Technofascisme : technologies et autoritarismes (XIXe-XXIe siècle) (calenda.org)
Bref, là encore pas besoin de sortir des «grandes» écoles (d’économie, de commerce ou de politique) pour comprendre que tout est lié. Et peu importe finalement le mot utilisé pour nommer ce système (Le Système), pour comprendre que la démocratie n’y a aucune place. Et enfin comprendre, une bonne fois pour toutes… que les élections, comme la Transition (pièges à cons), comme les débats («débats»), les Yakas, les petits pas et cætera ne sont là que pour amuser et abuser les gogos. ( à suivre )
(et fin) J’estime donc que tous ceux qui se disent et/ou se pensent écologiste (mot qui ne veut plus rien dire, la Preuve là encore *), ou soucieux de l’environnement, de l’avenir des générations futures etc. devraient au moins avoir compris ça.
Quoi donc ? Eh ben que c’est pas bon tout ça. Et même pas du tout !
Et là je m’adresse aussi bien à ceux qui combattent ardemment Le Système (capitaliste ou néo-féodal peu importe), c’est à dire les rouges, les gauchos, comme les nomment certains… qu’à ceux qui le défendent, disons les droitards.
Sans oublier bien sûr les ni-ni, tous ceux qui finassent, plus ou moins bien, pour finalement le défendre, Le Système.
Je pense donc particulièrement à tous ces technolâtres et autres technophiles (peu importe leur couleur) qui rêvent d’un monde meilleur. Quant aux fachos, pour moi ceux-là sont irrémédiablement irrécupérables. Misère misère !
* Vers le totalitarisme (II) : Le techno-écologisme (zinfos974.com)
Juste pour illustrer ce que je viens de dire précédemment.
– « Un programme sérieux et réellement communiste doit donc se faire le champion du progrès et être à l’avant-garde des grandes avancées techniques et technologiques de notre temps. »
(Le progrès technique est écologique : l’exemple par le nucléaire et l’intelligence artificielle – instituthumanismetotal.fr)
Mon dieu toutes ces conneries que certains peuvent débiter !
C’est bien pour ça que je refuse de me dire écolo. Et pour ça également que je dis que des cons il y en a partout.
Après ça j’espère que les zécolos anti-rouges seront morts de rire. 🙂