Tendance écolo à la mode, ne rien acheter de neuf

A l’initiative de Zero Waste France (pour « zéro déchet »), des milliers de personnes se sont engagées à nacheter rien de neuf pendant un an. Une journaliste du MONDE* relate l’expérience en cours : « Ce n’est pas un an sans achat, mais un an sans achat neuf… Nos intérieurs sont déjà tellement encombrés que, lorsqu’on cesse d’acheter du neuf, on reste encore très loin d’une vie frugale… On découvre que tout se répare, se prête ou se trouve en seconde main… Quand vous réparez ou quand vous empruntez, vous vous retrouvez à jubiler comme si vous veniez de hacker le système, en refusant les injonctions à consommer… On a réglé la question des anniversaires en offrant des « expériences » (visites, spectacles) ou des cadeaux faits maison… Sur le groupe Facebook Rien de neuf, le sujet sous-vêtements est largement débattu, une personne n’en met plus… Je ne traîne plus devant les magasins puisque je sais que je n’y entrerai pas… En orientant ses achats vers tel ou tel secteur, on choisit à quel type d’économie nous participons… » 

Si chacun faisait ainsi, nous fermerions la parenthèse de deux siècles de croissance économiques, deux siècles de destruction de la planète, deux siècles d’une société de consommation qui nous a transformé en cartes de crédit. L’économie du neuf est pernicieuse puisqu’elle n’intègre pas le coût réel des ressources naturelles et le recyclage nécessaire des déchets. La prise de conscience ne fait que commencer. Notre société d’abondance factice est en train d’inventer un retour à la simplicité et la sobriété : Buy Nothing Day (« Journée sans achat »), semaine sans écran, défi de vivre avec 100 objets seulement… Tu peux consulter notre recension sur les nécessaires exemples d’actions à mener. L’Américain Colin Beavan devient No impact man, le Canadien Serge Mongeau nous parle de la simplicité volontaire, le Français Frédéric Mars nous explique comment il a arrêté de CONsommer.

L’idée est d’acquérir des réflexes avant chaque achat, de se poser la question « Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? » » C’est d’ailleurs le titre du livre du Canadien Pierre-Yves McSween. La grande difficulté, c’est de changer nos habitudes de consommation.

* LE MONDE du 29-30 avril 2019, « J’ai décidé de ne rien acheter de neuf pendant un an »

5 réflexions sur “Tendance écolo à la mode, ne rien acheter de neuf”

  1. Ben oui Didier, envoyer des bagnoles à la casse alors qu’elles pourraient encore rouler 10 ans… mais quel délire ! Ben oui José, mais on vous dira qu’il faut savoir souder et s’y connaître un peu en électronique. Et là il faudra lui dire (à ce on) que ce ne sont pas les petits exemples qui manquent. Recoudre une fringue, raccommoder ses chaussettes, ce n’est pas bien sorcier. (Combien sont ceux qui le font ?) Selon moi, savoir un peu bricoler est bien plus utile que de maîtriser je ne sais quel logiciel informatique, qui de toute manière est obsolète à partir du moment où on commence à le maitriser.
    Je ne sais pas si le refus d’acheter du neuf est une véritable tendance, ou alors une simple mode de bobos, mais je n’observe pas de changement significatif dans les comportements des cons-ommateurs. Que ce soit lors des soldes, du black-friday, ou toute l’année, y’abon la con-sommation ! Et la journée sans achat… ahahahah !!!
    Maintenant, bien sûr qu’il faut faire durer les objets, bien sûr qu’il vaut mieux acheter d’occasion, ne serait-ce que pour le porte monnaie. Personnellement je suis écœuré de voir ce que les gens jettent, comme dit Didier, c’est à désespérer. Chez moi c’est l’inverse, j’ai tendance à tout garder, je me dis que ça peut toujours servir.
    D’autre part, n’oublions pas que même les clients d’Emmaüs sont des cons-ommateurs. (Chez Emmaüs je vois aussi des bourgeois). Et je serais curieux de savoir ce que tous ces gens font de l’argent qu’ils ont ainsi économisé. Si c’est pour se payer de super vacances à l’autre bout de la planète, je ne suis pas certain que le bilan soit globalement positif. Par contre s’il s’agit de travailler moins (pour vivre mieux), alors là je suis d’accord.

  2. Dans le temps, les appareils étaient fait pour durer longtemps et pour être réparables
    ce qui donnait du travail à pas mal de gens !
    Heureux temps que celui-là §

  3. Il suffit de quelques idées,comme récupérer les transfos de mobiles que les gens jettent pour les appareils à pile par exemple. 2 soudures et hop! plus de piles.

  4. Dire qu’ il y a 30 – 40 ans , les produits fabriqués étaient fait pour durer et duraient réellement mais c’ était au temps où les produits chinois n’ inondaient pas encore nos contrées avec leurs saloperies et où les consommateurs étaient un peu moins cons
    Des ingénieurs français ont développé une lessiveuse  » l’ increvable « faite pour durer longtemps et donc aisément réparable même par le consommateur . Espérons que ceci ne soit pas un effet de mode mais soit la voie à suivre du futur pour tous les produits de consommation courante .

  5. Ca fait partie des solutions, parmi d’autres, et puis bien entendu il y a l’intermédiaire, acheter un peu moins de neuf et un peu plus d’occasion. Quand je pense que c’est au nom de l’écologie qu’on encourage depuis des années à envoyer à la casse les vieilles voitures alors que faire durer les objets est la chose la plus importante qui soit, c’est à désespérer d’une bonne part de ceux qui se réclament de ce courant.

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