transition énergétique : rien sur le pic pétrolier !!!

Le débat sur la transition énergétique se poursuit. Dans le document du ministère, « Socle de connaissances », un seul et bref paragraphe traite de la question du pic des énergies fossiles : « Il pourrait se situer vers 2015-2025 pour le pétrole, 2025-2045 pour le gaz et 2100 pour le charbon. Le développement actuel de l’extraction d’énergies fossiles dites « non conventionnelles », telles que les gaz de schistes ou le pétrole off-shore profond, représente une réponse de court à moyen terme. Ces énergies non conventionnelles peuvent transformer le pic en « plateau », voire repousser très sensiblement le pic, sans pour autant modifier le caractère épuisable de ces ressources. »

« Repousser très sensiblement le pic«  ? Que nous disent les derniers événements sur la planète pétrole à propos de la validité de cette assertion lapidaire ?

– aux USA, système de Ponzi pour les huiles de schiste ;

– En Grande-Bretagne, la production offshore n’était plus que de 0,7 Mb/j en octobre 2012, contre 2,8 Mb/j en 1999 !

– Depuis 2007, les extractions algériennes ont reculé de 14 % ;

– Baisse de 2 % la production brésilienne enregistrée l’an dernier ;

– La production de brut a atteint le pic pétrolier en 1997 au Gabon ;

                Or, dans la quasi totalité des pays pétroliers, la consommation domestique de brut continue à s’accroître. En conséquence la demande de pétrole des pays importateurs va être plus difficile à satisfaire… bientôt les lendemains qui déchantent !

Éléments d’information tirés de l’excellent blog  de Matthieu Auzanneau 

4 réflexions sur “transition énergétique : rien sur le pic pétrolier !!!”

  1. pic de l’électricité
    Entre la crise économique et les économies d’énergie, la consommation d’électricité ne cesse de baisser en Europe. Le pic a été atteint en 2008, et on ne le retrouvera probablement jamais. Cela aboutit à l’existence de surcapacités de production d’électricité.
    Gérard Mestrallet, l PDG de GDF Suez
    in LE MONDE | 21.05.2013, l’Europe de l’énergie est un échec, il faut agir

  2. des croissants

    Moins de pétrole ==> fin de la croissance … chouette !
    – utilisant moins d’électricité vous irez vous coucher plus tôt, vous éteindrez votre télé pour jouer à la belote ou faire de la musique avec vos voisins
    – moins de pétrole, on nous allongera les vacances pour nous donner le temps de rallier la bord de mer à vélo,
    – moins de matières premières, vous n’aurez pas besoin d’i-pad et donc pas besoin d’aller travailler pour vous le payer.

  3. Le pic pétrolier nous l’avons ou sommes en train de la passer.
    On pourrait le visualiser sous la forme des premières dents de l’engrenage vers une décroissance obligée. Les gaz de schistes, repousseront pour quelques temps le pic gazier, pas pour très longtemps, car le gaz lui même devra se substituer pour une part au pétrole manquant. Puis un peu plus tard, se produira le même processus avec le charbon dont la demande explosera puisqu’il devra lui se substituer (dans la limite des possibilités techniques) à la fois au pétrole et au gaz tous deux alors disparus. Le tout, dans un monde de 10 milliards d’hommes soit 40 % de plus qu’aujourd’hui.
    Mais quand le personnel politique prendra-t-il la mesure de ces perspectives ? Quand un leader politique aura-t-il le courage de dire : Nous devons désormais bâtir les équilibres du monde sur d’autres piliers que la croissance ?
    Les mises en garde énergétiques d’un Jean-Marc Jancovici (et de bien d’autres, Aspo comprise), ne semblent servir à rien.
    Les mises en gardes écologiques d’un James Lovelock (la fameuse hypothèse Gaïa) paraissent tout autant tomber dans l’oreille de 7 milliards de sourds.
    Il faut donc nous y résoudre, les problèmes trouveront leurs solution sous la contrainte des limites du monde. C’est pour moi une excellente définition de l’échec et une sacré perspective de souffrance, pour la nature comme pour l’humanité. Mais Franck Fenner a sans doute raison, le combat me semble maintenant perdu.

  4. L’ère de l’essence bon marché est derrière nous, mais François Hollande ne le sait pas encore. Il ne s’intéresse pas au problème du pétrole car cela remet trop de chose en question. Pas de substitution possible = sobriété et donc réorganisation sociale, relocalisation économique, reconversion des entreprises, modifications des pratiques agricoles et de la commercialisation des produits etc… Trop compliqué pour un politique !

Les commentaires sont fermés.