Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue

Pour mieux combattre le virus, faut-il le laisser circuler ? Face à la diffusion à très grande échelle du virus influenza aviaire H5N1 dans les élevages de volailles aux Etats-Unis, le ministre de la santé américain, Robert F. Kennedy Jr, propose une stratégie provoquant l’inquiétude des scientifiques et des vétérinaires. Au lieu d’abattre les bêtes dans les élevages contaminés, les agriculteurs « devraient peut-être envisager la possibilité de laisser circuler le virus dans les troupeaux afin qu’ils puissent identifier les oiseaux et préserver ceux qui y sont immunisés », a proposé cet antivax notoire. Il a tout faux, à l’image de son maître, Donald Trump.

Delphine Roucaute : La stratégie consistant à sélectionner des animaux plus résistants génétiquement à certains virus pour lutter contre les épizooties n’est pas nouvelle et a déjà été explorée contre certaines maladies transmissibles, comme la tremblante qui touche les ruminants. Mais l’idée de laisser faire la nature ne marche pas avec ce virus. Ces virus influenza aviaires sont tellement évolutifs, du fait des mutations et réassortiments génétiques, que toute notion de résistance basée sur la sélection est vouée à l’échec. Quand un virus influenza aviaire touche un élevage de poulets, il décime 90 % à 95 % des animaux. Certes, certains oiseaux vont survivre, mais cela va juste donner une occasion supplémentaire au virus de muter, augmentant d’autant le risque qu’il acquière de nouvelles caractéristiques, notamment plus de virulence ou la capacité de se transmettre à de nouvelles espèces. C’est précisément ce qu’il s’est passé il y a un an, quand le virus, initialement aviaire, est passé des oiseaux aux vaches laitières. 

Par ailleurs, miser sur cette stratégie, c’est faire le pari que certaines bêtes sortent du lot génétiquement. Mais là, on parle d’élevages intensifs, avec des animaux génétiquement quasi identiques, il y a très peu de variabilité entre individus. Cela accroît le risque de franchissement de la barrière d’espèce. Aux Etats-Unis, 70 personnes ont été infectées par le virus depuis un an, essentiellement des travailleurs agricoles ; une personne en est morte en janvier. En Chine une autre souche d’influenza aviaire a été identifiée. Ce virus H7N9 a entraîné la mort de plus de 600 personnes en douze ans sur un total de 1 568 infections confirmées, soit une létalité de 38 %.

Le point de vue des écologistes morts de rire

– Trump au pouvoir, catastrophe politique, économique, écologique, sociale, scientifique, sanitaire… et j’en passe.

– Le prix des œufs aux États-Unis n’est pas prêt de baisser…

– Dans la chute de son empire, Trump ne laisse décidément rien au placard.

– Quand un pouvoir est capable de nommer à un tel poste un homme aussi dangereux, on peut considérer que ce choix ne relève pas du hasard

– Du coup, pourquoi Trump ne supprimerait-il pas aussi le ministère de la santé ?

On pourrait nourrir les poulets avec de l’eau de javel ou de la chloroquine !

– Quand on s’est tiré une balle dans un pied, autant tirer dans l’autre pour la symétrie.

– On a qu’à laisser faire la nature et dieu reconnaîtra les siens. La dictature vaccinale ne passera pas!

– Vive la peste, la grippe espagnole, le choléra, le covid etc. Ça permettra de réduire la population mondiale n’est-ce pas ?

– Quand il n’y aura plus d’humains, un covid25 très létal passant par là, le problème sera réglé, définitivement… les antivax ne seront plus là pour critiquer.

– C’était le Trumpet Show : un communiqué très spécial tous les jours.

– L’extrême droite américaine, une source d’inspiration inépuisable pour Zemmour.

Trump a les honneurs sur notre blog, c’est tellement drôle

15 mars 2025, Trump contre la réalité écologique

11 mars 2025, La trouvaille canadienne de Néron/Trump

10 mars 2025, L’écologie à l’épreuve de l’ignorance trumpiste

6 mars 2025, Donald Trump et la guerre des ressources

3 mars 2025, Trump sabote les conférences sur le climat

1er mars 2025, rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

27 février 2025, Donald Trump, très occupé en février 2025

18 réflexions sur “Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue”

  1. trop fort le donald

    Donald Trump a assuré, dans une interview le 30 mars 2025, qu’il ne « blague pas »… « Il existe des méthodes pour redevenir président, beaucoup de gens veulent que je le fasse ». Il avait déjà dit à des élus républicains : « J’imagine que je ne me présenterai pas à nouveau à moins que vous ne disiez : “Il est si bon que nous devons trouver un moyen.” » En janvier dernier, il avait dit qu’il ne « savait pas » s’il lui était interdit de se présenter à nouveau à la présidentielle. Le milliardaire de 78 ans avait aussi eu des propos très remarqués lors d’un rassemblement de chrétiens conservateurs, auxquels il avait dit qu’ils n’auraient « plus besoin de voter » s’il gagnait l’élection.

    Le 22e amendement de la Constitution, ratifié en 1951, prévoit que « personne ne peut être élu plus de deux fois au poste de président ».

    1. trop fort le donald

      Le fascisme c’est ça : vous savez quand il arrive au pouvoir mais vous ne savez pas quand il en repartira. On le voit avec Orban, Erdogan, Modi, Poutine, Xi Jinping, Meloni, etc. Tout est bon pour rester au pouvoir. On commence par instrumentaliser la justice et contrôler des médias. Les institutions sont dévoyées, la culture démocratique détruite, le vivre ensemble balayé. La planète brûle, le climat se dérègle, la biodiversité s’effondre mais les électeurs d’extrême droite ne pensent qu’à voter pour des ignorants qui minimisent la catastrophe en cours et élisent « l’homme fort ».

  2. Klaatu Vanuatu

    Ce qui est bien avec les Américains en ce moment , c’est qu’ils n’auront pas besoin de se forcer le 1er avril, personne ne verra la blague.

  3. françois L.

    Selon la Genèse, Dieu créa le monde en six jours et se reposa le septième. Le demiurge Trump détruit le monde en six jours et joue au golf le septième.

  4. Les attaques de l’administration de Donald Trump contre les sciences du climat et de l’environnement se poursuivent aux Etats-Unis. Dans le même temps, les actions en justice contrent une partie de leurs effets. « La situation actuelle est incroyablement chaotique. Des centaines de chercheurs, qui avaient été licenciés, ont ainsi été réembauchés la semaine dernière. Ce rebondissement fait suite à deux décisions de justice qui ont vu près de 25 000 employés en période d’essai réintégrer 18 agences fédérales. L’administration Trump a fait appel de la décision de réintégration.
    Sarah Cooley, directrice du programme sur l’acidification des océans de l’Agence météorologique et océanographique américaine vient d’être réintégrée… et placée en congé pour une durée indéterminée. (à suivre)

    1. (suite et fin) Ce mouvement de balancier se retrouve aussi dans les subventions pour les projets autour du climat. le Pentagone a annoncé annuler 91 études sur le climat et les sciences sociales et sur la résilience face aux risques climatiques. « Le ministère de la défense ne s’occupe pas des conneries sur le changement climatique », a déclaré le secrétaire à la défense, Pete Hegseth. Sous la précédente administration, la crise climatique était considérée par le Pentagone comme un risque pour la sécurité nationale et une menace existentielle.
      L’administration Trump projette même d’annuler le bail d’un laboratoire de la NOAA , chargé de la maintenance de l’observatoire de Mauna Loa, célèbre vigie du climat. C’est au sommet du volcan du même nom, à 3 400 mètres d’altitude, que sont enregistrées les concentrations atmosphériques de CO2 depuis 1958, soit la plus ancienne série de mesures continues.

      1. Trop fort le Donald !

        Ben voilà, pour régler le problème du Réchauffement il suffisait juste de casser le thermomètre. Mais comment n’y avait-ON pas pensé plus tôt !?

  5. Didier BARTHES

    Cela dit, a-t-il tout à fait tort ? En France avec le Covid on a fait tout le contraire, on a vacciné peut-être 80 % de la population contre la maladie et 80 % de la population a eu le Covid, Beau résultat ! Rare efficacité !
    Si Donald Trump, levant les yeux au ciel un jour de grand soleil, fait remarquer qu’il fait beau, doit-on prétendre qu’il pleut au motif que Donald Trump a dit qu’il faisait beau ?
    Il faut savoir ramener les faits aux réalités et ne pas se focaliser sur ceux qui les présentent en fonction de nos proximités ou antipathies idéologiques.

    1. Monsieur Barthes, il s’agissait de la grippe aviaire, pas du Covid. Chaque virus a sa spécificité .
      Le virus de la rage a un taux de létalité de près de 100 % chez les personnes non vaccinées.

      1. Didier BARTHES

        Mon propos visait surtout à critiquer les réactions faites en fonction de la personne qui évoque un sujet plutôt qu’en fonction du sujet lui même.

        1. esprit critique

          Monsieur Barthes, reconnaissez tout de même que cette personne est quelque peu douteuse. Menteur comme un arracheur de dents, manipulateur, champion du virage à 180 degrés etc. Pas très fiable quoi.
          Pour ne pas dire pas du tout. Et donc s’il nous dit il fait beau… eh ben moi je dis qu’il vaut mieux regarder ça de plus près.
          Voilà ce qui arrive aux gens qui perdent toute crédibilité.

  6. C’est bizarre, ils n’ouvrent plus le bec. Nos deux dindons auraient-ils chopé la grippe aviaire ?
    – L’administration Trump met fin au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains (france24.com 22 mars 2025)

  7. Donald Trump avait exigé la « destitution » d’un juge fédéral après que le magistrat avait ordonné la suspension d’une opération spectaculaire d’expulsion de migrants : « Ce juge, comme beaucoup des juges corrompus devant lesquels je suis forcé de comparaître, devrait être destitué. » Ce juge « n’a pas été élu président », a-t-il clamé, en le qualifiant de « gauchiste radical dérangé, fauteur de troubles et agitateur malheureusement nommé par Barack Hussein Obama ».
    Rarissime prise de position publique le président de la Cour suprême John Roberts a lancé le 18 mars un rappel à l’ordre public à Donald Trump en déclarant que le président américain n’était pas fondé à exiger la destitution d’un juge fédéral. Les juges fédéraux sont nommés à vie par la présidence américaine. (à suivre)

    1. (suite) Le 19 juillet 2005, Roberts est nommé par le président George W. Bush à la Cour suprême des États-Unis. Le 5 septembre suivant, Bush le nomme président de la Cour, en remplacement de William Rehnquist, mort deux jours auparavant. En 2018, lors du premier mandat de Donald Trump, à la surprise générale, John Roberts était déjà sorti de sa réserve pour recadrer le président républicain qui, une nouvelle fois, avait accusé un magistrat d’être partisan. « Il n’y a pas de juges pro-Obama, ou de juges pro-Trump, pro-Bush ou pro-Clinton » (à suivre)

      1. (suite et fin) C’est très intéressant de voir un président des Etats-Unis affaiblir son propre pays dans tous les domaines : juridique, économique, social, scientifique, administratif et culturel. Fondé en 1971, le Kennedy Center est le berceau de l’orchestre national symphonique. Trump n’y mettait pas les pieds. Ce président des Etats-Unis en a pris le contrôle en février, car « le Kennedy Center a présenté un spectacle de drag-queens ». Il a promis une nouvelle programmation qui « ne sera pas woke ». Trump a viré la directrice du Kennedy Center, s’est autoproclamé président du centre culturel et a annoncé sa nomination sur son réseau social en mimant les gestes d’un chef d’orchestre. Il a dans le collimateur les Kennedy Center Honors, qui récompensent chaque année des artistes contribuant au rayonnement américain. Il envisage de présenter lui-même à la télévision le gala des récompenses, car il se dit le « roi des audiences ».

        1. Parti d’en rire

          Et dire qu’il y en a encore, et même ici, qui persistent à le trouver génial.
          Mon dieu quelle misère !

        2. Toujours dans le même sens

          – Décret de Trump contre l’Obamacare : symbole ou révolution ?
          ( institutmontaigne.org 25/01/2017 )
          – États-Unis : l’accès aux soins de millions d’Américains menacé par les nouveaux décrets de Trump
          ( lefigaro.fr 23 janvier 2025 )
          – Pourquoi Donald Trump bouleverse et inquiète (aussi) le monde de la santé
          ( lopinion.fr 25 février 2025 )
          – « L’administration Trump met en péril l’accès à la prévention et au dépistage du VIH »
          ( lemonde.fr 21 mars 2025 )

  8. mort de rire

    Des petits virus Super Canard n’en fait qu’une becquetée.
    Avec une bonne dose d’eau de Javel et d’ultraviolets.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *