Un enfant de plus, en France ça se discute

Les parents d’un enfant unique font encore face à la pression sociale. Alors ceux et celles qui n’en ont pas ! Mais la situation est en train de s’inverser, ce sont les familles nombreuses qui vont être bientôt clouées au pilori.

Solène Cordier : Près de 20 % des femmes, soit près d’une sur cinq, sont mères d’un seul enfant. Les parents concernés subissent le « regard négatif » porté sur leur modèle familial : « Alors, le deuxième, c’est pour quand ? Il serait temps là… »… « Fille unique ! Elle sera malheureuse, égoïste, enfant roi »… « Il faudra penser à faire le deuxième, parce que, dans une voiture, il y a quatre places ! »… « avoir un seul enfant, c’est presque une pub pour donner aux autres l’envie d’en faire »… « lorsque le premier arrive « c’est quand le deuxième ? » et, après avoir eu mes deux garçons : « il faut faire la fille ! » »…, etc.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Entre 12h02 et 21h16 le 14 novembre 2023, déjà 125 commentaires sur lemonde.fr. Très peu de natalistes sur le forum, c’est une très bonne nouvelle. S’inquiéter du libre choix des personnes d’avoir fait le moins d’enfants possibles dans un monde fini ne peut être le fait que d’un irresponsable ou d’un démographe.

Le débat se déchaîne sur lemonde.fr (extraits)

Brice R. : Vu la trajectoire et le mode de gestion de retraite, il serait pertinent de taxer ceux qui ont moins de deux enfants .. comme contribution à l’effort collectif pour l’équilibre des transferts entre générations …

citoyenne @Brice R : Au contraire ceux qui ont le plus d’enfants doivent payer encore plus d’impôts car ils utilisent beaucoup plus les services publics, écoles,crèches…

Ra00f @Brice R : vu la pression environnementale exercée par chaque nouvelle vie humaine, il serait pertinent de taxer ceux qui ont plus d’un enfant, comme contribution à l’effort de préservation des milieux qui assurent nos modes de vie.

Nom_de_plume : Il est capital d’avoir plusieurs enfants, c’est une contribution au MONDE de demain. Et puis, c’est offrir le « cadeau de la vie » à ceux qui vont naître, nous qui avons eu cette chance de naître et de contribuer au monde.

Michel SOURROUILLE : Un regard négatif porté sur les femmes qui sont mères d’un seul enfant ? Mais c’est de l’inquisition de la part de natalistes en dehors des temps présent. Car pourquoi faire un enfant de plus dans un monde qui va au désastre pour les générations futures, toutes les études scientifiques le démontrent : réchauffement climatique, stress hydrique, épuisement des ressources, sans oublier famines dans certains pays et épidémies pour tous. Le vrai modèle à suivre si on est réaliste, c’est de ne pas faire du tout d’enfant. C’est ce que désirent les childfree, les ginks (green inclination, no kids) qui font passer l’urgence écologique avant les traditions pro-berceaux des religions et de la presque totalité des gouvernants.

Glapon : Si une majorité décide de ne pas avoir d’enfant, l’impact sur la démographie obligera la collectivité à faire des choix drastiques, à assumer une immigration massive d’adultes n’ayant pas forcément la même culture et les mêmes valeur. Si la majorité décide du déclin démographique, alors il faudra assumer les conséquences à tous les niveaux

ICILA : Si les perturbateurs endocriniens, les polluants, le stress et la paupérisation nous permettent encore de nous reproduire : 1 chance sur 10 d avoir un tdah ou un enfant autiste : good luck !

Glapon : Depuis la nuit des temps, la vie en groupe améliore la qualité de vie du plus grand nombre. D’ailleurs l’espèce humaine n’est pas la seule à avoir adopté ce type de comportement, qui a probablement été un élément essentiel à son développement. Du coup, la contribution au maintien de la démographie est particulièrement essentielle. Les déclinistes n’ont pas tous conscience de la violence qu’imposerait un retour à l’âge des cavernes.

Merle : Nous avons 2 enfants. Aucun ne veut d’enfant, pourtant ils ont de belles situations et ne manquent de rien. Mais ils sont inquiets vu la situation internationale et le climat qui se dégradent.

13 réflexions sur “Un enfant de plus, en France ça se discute”

  1. Esprit critique

    Je vous conseille cet article, avec les commentaires.
    Personnellement je trouve que le niveau est bon. Mais bon…
    – Avoir des enfants, pour ou contre ? La pression sociale. (socaliente.fr/2019/12/07/)

    Bien que moins fréquentes (pas sur ce blog en tous cas), les pressions (familiales, sociales) pour renoncer à faire des enfants sont tout aussi insupportables (invivables, ingérables etc. ) :
    – « Tu crois pas que cinq ça suffit ? Il serait peut-être temps là … »

    Bref, vous connaissez la devise du Parti d’en rire :
    – Ne pas se la mettre, surtout pas se la faire mettre, la pression il faut la boire ! 🙂

  2. Didier BARTHES

    Non, il n’y a pas mille façons de financer les retraites, c’est toujours un prélèvement sur la production du moment. Que l’on appelle ça répartition ou capitalisation, c’est pareil, on prend sur la richesse existante (et le capital lui même n’a de valeur que s’il y a une production en face, sinon ce n’est qu’une écriture informatique désormais). Mais oui d’une façon ou d’une autre c’est une forme de solidarité (pareil d’ailleurs à l’autre bout pour la scolarisation offerte aux enfants).

    1. Quand je dis «mille» façons, je peux également dire une infinité. ON peut, par exemple, inventer une vignette… qu’ON collerait sur le pare-brise de la Bagnole… les recettes seraient reversées aux vieux. Pour plus de justice, sociale, les petites vieilles seraient moins taxées que les grosses. Celles qui ont un gros pare-brise. Pourquoi pas aussi faire cotiser les robots ?
      Et «mille» fois plus les robots à la con. Je voulais juste dire qu’il y a «mille» façons de taper là où est le Pognon. Taper ou pomper peu importe, sauf que ça exige d’en finir de la logique Shadock. La décolonisation des imaginaires… je reconnais que c’est pas gagné.
      Et ne parlons pas des Musk, Zuck, Arnault, Bolloré & Co, ceux-là sont bien sûr irrécupérables. Pour eux le Capitalisme c’est la fin de l’Histoire. La suite écrite dans les étoiles. Mars et les exoplanètes, la Fusion, le Cosmogol… .

      1. Taxer les robots c’est idiot puisque les entreprises delocaliseraient là où les robots ne sont pas taxés ! Le problème c’est qu’il y a compétition fiscale pour rendre son territoire plus attractif en terme de compétitivité ! Mais avec les gauchos toujours la même histoire qui consiste à trouver un pigeon à plumer pour subventionner la paresse, alors ça invente de nouvelles taxes et oui toujours la même histoire de nouvelles taxes…

        1. parti d'en rire

          Et voilà ! Merci Bga de venir con firmer que ce «débat» sur les retraites ne peut mener qu’au grand n’importe quoi.
          Et à part ça, et pour recadrer avec le sujet, alors… le mariage… c’est pour quand ?
          Tu crois pas qu’il serait temps, là… non ? Après rien ne t’oblige à faire six gosses.
          Mais bon, quand tu nous racontes que la France est dispensée de décroissance démographique… que tu nous bourres le mou avec le Grand Remplacement…
          si tu veux être un peu cohérent alors il est grand temps que t’y mettes !

  3. Sur ce soi-disant «regard négatif» que portent les braves gens avec leurs questions, à la con :
    – « Alors, le deuxième, c’est pour quand ? »
    Personnellement je ne vois là aucun jugement, négatif. Du moins a priori. Je ne vois juste qu’une façon, comme une autre, d’engager une discussion, de parler de quelque chose, sérieusement ou pas peu importe. C’est comme quand ON me demande : « Alors, le mariage, c’est pour quand ? »
    Ou encore : « Alors, c’est quand que tu changes de bagnole ? Il serait temps là… »
    Je sais très bien que le ON en question me demande ça parce qu’il me connaît bien. Et même comme s‘il m’avait fait. Le taquin (ou la taquine) en question sait très bien que le mariage c’est pas mon truc, que les belles bagnoles non plus, et même que j’en ai rien à foot !
    Bref, je comprends de suite qu’ON est parti pour rigoler. ( à suivre)

    1. (suite) Maintenant s’il s’agit là d’un sujet sensible… et que le ON sait très bien que je voudrais bien (me marier ou changer de bagnole) mais que j’ne peux point… parce que je suis fauché, ou je ne sais quelle autre bonne raison… alors là le ON en question est un con.
      Et bien sûr c’est pareil au sujet de ce désir d’enfants. Et ce ne sont pas non plus les sujets sensibles qui manquent. Déjà qu’il n’est pas facile de faire comprendre à certains que leur gros SUV et leurs petits week-ends à Rome c’est pas bon pour la planète… et donc pour leur enfants… il faut vraiment être con pour aller faire la morale à des parents d’une famille nombreuse.

  4. Si ça se discute c’est très bien. Maintenant si c’est pour débiter des conneries comme celles de Brice R. citoyenne, Ra00f et Jean Passe, et/ou se déchaîner avec des histoires d’explosion, de migrants et de «grand remplacement», de financement de retraites et patati et patata… alors ce n’est même pas la peine ! Non, parce qu’ON voit trop bien ce que ça donne. Rien de bon !
    Mis à part avec Merle, discuter pour en dire quoi ? Que les jeunes n’en veulent pas… mais qu’ils en voudraient volontiers si… (ma tante en avait). Nous voilà bien avancés !
    – « En France, fin 2020, l’ICF était de 1,82 enfant par femme. Le désir d’enfant, mesuré à l’initiative de l’Unaf, était lui de 2,39 enfants par personne – femmes et hommes – de plus de 15 ans. »
    ( Le désir d’enfant en cinq questions clefs – unaf.fr 10/05/2023 )
    En 2023 «L’idéal personnel moyen du nombre d’enfants en France» était de 2,27 (Unaf)

  5. Je ne suis pas sûr qu’il faille suggérer des comportements « vertueux » aux femmes ou aux familles et ce, quelle que soit l’orientation suggérée : familles nombreuses, deux enfants plutôt qu’un, no kids… Les pouvoirs publics doivent se borner à des incitations fiscales et sociales cohérentes, mener et afficher une politique de réduction globale de la population, assumer le vieillissement de celle-ci en termes d’âge de départ à la retraite notamment, mais éviter de culpabiliser les gens en leur donnant des modèles sociaux ou familiaux auxquels ils devraient se conformer pour être de « bons » citoyens.

    1. Pour l’Etat, d’accord pour limiter son rôle. Quant à notre comportement, il est toujours dirigé par des normes sociales et des valeurs, qu’elles soient dictées par une religion ou une culture. Un bon citoyen devait faire autrefois beaucoup d’enfants pour la patrie ou son Dieu, nous en tant qu’écolos disons qu’il faut changer de modèle de référence et choisir la sobriété démographique.
      Arrêtons de nous culpabiliser en tant que militant malthusien, tout changement de norme sociale découle d’abord d’une minorité qui combat les normes du présent, et qui donc culpabilise ceux qui commencent à modifier leur comportements… C’est un passage normal, avoir honte de ne pas faire encore ce qu’il faudrait. Il n’y a pas là de notion de péché, seulement l’énoncé d’une réalité, nous sommes en surpopulation et donc notre comportement de fécondité doit changer.

      1. parti d'en rire

        Qui vous demande de culpabiliser, en tant que militant malthusien ? Si vous en êtes fier, tant mieux pour vous. Moi je n’en suis pas, pourquoi devrais-je avoir honte ?
        N’empêche que déjà qu’il n’est pas facile de faire comprendre à certains que leur gros SUV et leurs petits week-ends à Rome c’est pas bon pour la planète, et donc pour leurs enfants… alors bon courage pour le reste (à 13:45).

  6. Ce qui est extraordinaire c’est que le regard sur la démographie chez certains semble tout à fait indépendant du niveau de celle dernière. Il était prescrit dans la bible de croître et de multiplier mais cela a été écrit ans un monde de 150 millions d’habitants, et l’on continue à s’en servir comme référence avouée ou inconsciente (même chez les non-croyants) dans un monde de plus de 8 milliards et de bientôt 10 milliards ! Bel exemple de non adaptation aux réalités.
    Quant à la question des retraites, certains encore devraient bien comprendre que s’il y a un problème de financement c’est peut-être parce qu’il y a beaucoup de personnes âgées c’est à dire parce qu’il y a eu énormément de naissances 70 à 80 ans plus tôt.
    Dans quelle folle spirale du toujours plus veulent-ils nous entraîner ?

    1. Sur la question des retraites, et de leur financement, à quoi bon discuter ?
      ON voit trop bien où mènent ces «débats».
      Il y a «mille» façons de financer les retraites… or ON nous présente toujours les mêmes. Notre système des retraites a été pensé et mis en place à une certaine époque… où les robots n’existaient pas, où certaines choses comme des valeurs ne se discutaient pas, etc. Notre système des retraites (par répartition) est basé sur la solidarité… intergénérationnelle. Or qu’est devenue la solidarité de nos jours ? Et intergénérationnelle n’en parlons pas !
      Tout ça n’est que le résultat de ce système, capitaliste. Ce système (Le Système) qui nous oblige ceci et nous interdit cela, qui nous pousse à penser comme ci et pas comme ça, et qui nous enferme toujours plus dans la Matrice.
      – « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet)

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