un ministre est libre de sa parole, à ses risques et périls

Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll se dit favorable au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat Jean-Vincent Placé annonce qu’il appellera à voter contre ce projet, la ministre de l’environnement Ségolène Royal condamne ces prises de position : « Ce n’est pas aux membres du gouvernement de se prononcer. » A propos des déclarations de JVP, elle précise que le référendum est fixé en Loire-Atlantique : « Ceux qui ne sont pas dans ce département, normalement, n’ont pas leur avis à donner.» * Comme si les passagers d’un avion étaient issu d’un seul département, comme si les avions qui utiliseraient cet aéroport ne contribuaient pas au réchauffement climatique de la planète entière.

N’importe qui à quelque poste que ce soit doit avoir le droit à sa libre expression quand il s’agit de défendre l’intérêt public. Mas il est vrai qu’un ministre est nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre, il peut donc être mis fin à ses fonctions sur le champ. Prendre position en 1974 contre les essais nucléaires dans le Pacifique, c’est tenir 15 jours au gouvernement ( Jean-Jacques Servan-Schreiber, ministre des Réformes). Prendre position en faveur de la légalisation du cannabis en 1988, c’est tenir 9 jours (Léon Schwartzenberg, ministre de la santé). Le 16 mai 2012 Nicole Bricq est nommée ministre de l’écologie, le 13 juin 2012, elle annonce la suspension de tous les permis de forages exploratoires d’hydrocarbures au large de la Guyane, le 19 juin 2012 elle est démissionnée.

Un ministre est toujours libre de sa parole, c’est cela un système démocratique. Mais il peut être viré du jour au lendemain, c’est cela le mécanisme du pouvoir. Les lanceurs d’alerte dans les entreprises en savent quelque chose… Mais tout citoyen doit porter haut et fort la voix des générations futures et de l’équilibre planétaire même s’il lui en coûte. Et les personne qui soutiennent le projet d’aéroport de NDDL (Ayrault, Hollande, Valls, Le Foll…) doivent être qualifiés pour ce qu’ils sont, des complices de crime contre l’environnement.

* Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 17.03.2016, NDDL : pour Ségolène Royal, les membres du gouvernement n’ont pas à donner leur avis