Un réfugié climatique, ça n’existe pas

La Banque mondiale estime que les réfugiés environnementaux pourraient représenter jusqu’à 143 millions de personnes en 2050. Mais les déplacés climatiques n’ont jusqu’à présent aucun statut. Ioane Teitiota habitait dans les îles Kiribati – dont les plus hauts reliefs affleurent à trois mètres. Son pays connaît la salinisation des eaux, les pollutions, les destructions des récoltes,des inondations fréquentes, l’érosion des terres, des conflits entre communautés. Pourtant Teitiota n’a pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète !

Jugement en première instance en 2013 :
Ioane Teitiota, un père de famille originaire d’un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, devrait être expulsé vers son pays après avoir été débouté par la justice néo-zélandaise de sa demande d’asile climatique. S’en tenant à la convention de Genève de 1951, la Nouvelle Zélande a fait valoir que personne ne menaçait sa vie s’il retournait chez lui. (LE MONDE géopolitique du 24 octobre 2013).

– Décision de la Cour suprême néo-zélandaise en 2015 : Ioane Teitiota n’a toujours pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète.Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient « incontestablement confrontées à des défis » climatiques, elle a également estimé que « M. Teitiota ne courait pas de “grave danger” » dans son pays natal. « Aucun élément matériel n’indique que le gouvernement des Kiribati manque à son devoir de protéger sa population des effets de la dégradation environnementale, dans la limite de ses moyens. »(Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2015)

Avis du comité des droits de l’homme, rendu public le 21 janvier 2020 à Genève : Le comité de 18 experts a mis près de quatre ans à statuer sur le cas de M. Teitiota. Il a rejeté la demande du plaignant, en faisant valoir que les îles Kiribati avaient pris des mesures pour lutter contre la montée des eaux avec la construction d’une soixantaine de digues,

Mais pour la toute première fois, le comité des droits de l’homme – organe des Nations unies composé d’experts indépendants en charge de vérifier l’application du pacte relatif aux droits civils et politiques – a estimé que les personnes qui fuient les effets du réchauffement climatique ne devraient pas être renvoyées dans leur pays si leurs droits fondamentaux sont menacés. : « Etant donné la gravité de la question et de la détérioration continue des conditions dans certains Etats insulaires, il était important que le Comité identifie les critères pour statuer sur les futurs cas et la possibilité de reconnaître les demandes d’asile pour les “réfugiés climatiques ». L’avis, non contraignant juridiquement, « reconnaît qu’il peut y avoir une violation du droit à la vie du fait du non-accès aux ressources naturelles induites par le changement climatique, il reconnaît aussi que le changement climatique est une vraie menace pour les droits de l’homme. Enfin, il recommande de ne pas appliquer la mention de “l’imminence du dangerlorsque le droit à la vie est menacé dans des dossiers relatifs au changement climatique. » (LE MONDE du 29 janvier 2020, L’ONU ouvre une brèche pour la reconnaissance des réfugiés climatiques)

Les perturbations climatiques, les difficultés agricoles et les migrations sont liées. Nous pouvons même faire un parallèle avec le diagnostic malthusien. Puisque nous ne sommes pas capables de réduire volontairement notre fécondité et de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, alors famine, guerres et épidémies résoudront tous les problèmes. Notons la duplicité du droit, même dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Le philosophe Etienne Balibar a souligné le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout Etat d’accepter l’entrée des étrangers ! Sur notre blog biosphere :

19 octobre 2015, Réfugiés climatiques, un accueil qui reste inabouti

2 septembre 2015, Il n’y a pas de réfugiés climatiques sur cette planète

6 réflexions sur “Un réfugié climatique, ça n’existe pas”

  1. La population de Kiribati est passée de 33.000 habitants en 1950 à 119.000 en 2020, soit 3,6 fois plus (ONU).L’archipel a eu son heure de prospérité avec l’exploitation des phosphates sur l’île de Banaba, jusqu’en 1979. Exploitation qui a d’ailleurs conduit à l’existence de réfugiés, non pas climatiques, mais expulsés par l’extension de l’exploitation minière. La population de cette île, alors attractive, a très fortement diminué avec la fin de sa richesse.
    Comme pour les autres îles du Pacifique, le niveau de la mer n’a guère varié depuis trente ans, ce qui est étudié par le Bureau de la météorologie d’Australie, ici :
    http://www.bom.gov.au/pacific/projects/pslm/
    La montée de la mer est en moyenne de un millimètre par an, depuis 60 ans, pour Kanton et pour Christmas Island, le plus grand atoll. Mais c’est en moyenne 2,4 mm/an à Betio, où la population est de 11.000 h/km2 et où se trouve la capitale Tarawa. Dans ce cas, la plus forte montée relative du niveau de la mer s’explique aussi par la subsidence de l’atoll.Voir ici, en cherchant Kiribati dans les îles du Pacifique :
    https://tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/sltrends_global.html
    Enfin, les atolls coralliens montent en même temps que le niveau de la mer. A condition de ne pas extraire les coraux du littoral pour les utiliser comme du sable pour faire du béton.C’est le même problème que la destruction des mangroves ailleurs, qui entraîne l’érosion des rivages.
    La population augmente -> le bois manque -> on utilise le bois des mangroves -> cela entraîne l’érosion côtière -> on crie au loup du réchauffement climatique.Sans compter avec la subsidence dans tous les deltas du monde, dont celui du Bengale au Bangladesh.
    Mais pourrions-nous compter des réfugiés venus de Suisse ? Plusieurs tsunamis se sont produits dans le lac de Genève depuis deux mille ans, dont un en 563, suite à un effondrement dans le Tauredunum, avec une vague de huit mètres au niveau de Genève et de treize mètres à celui de Lausane.

  2. Le fait que les tsunamis soient aussi vieux que le monde, autrement dit que la Terre a toujours connu des catastrophes naturelles, ne vient changer au fait que le réchauffement climatique actuel est une des conséquences désastreuses des activités humaines.
    D’autre part, ce n’est pas la volonté de vivre comme des pachas qui pousse des milliers et des milliers d’êtres humains à quitter leur village, leur région voire leur pays. Par contre, c’est bien cette volonté là qui trop souvent anime ceux qui leur ferment leurs portes.

  3. Mythe créé pour justifier le grand remplacement des Occidentaux blancs par des populations du 1/3 monde et l’ islamisation ===> réfugiés économiques !
    Les mondialistes (multinationales) peuvent ainsi réaliser leur rêve de Grand Reich consommatoire grâce à tous les zombies du monde entier avide de malbouffe , de merde in China et de téléréalité .
    Zombies victimes de 2 fleaux : la crétinisation massive par l’ islam et son (edul)coran et la surconsommation à l’ américaine : POUAH !

    1. Le mythe des réfugiés climatiques est né comme je le décrivais précédemment, tout simplement (avec ou sans guillemets).
      Ce que vous évoquez-là est une autre fable (un autre mythe) qui puise ses origines bien plus loin encore, il s’agit de celle du dit «grand remplacement ». Nous savons qu’il ne s’agit là que d’une théorie complotiste, tout simplement. Et qui plus est, une théorie complotiste d’extrême droite, raciste et xénophobe. (même pas la peine de le démontrer).

      Pour ne parler que du mythe des réfugiés climatiques, le problème c’est qu’il repris et véhiculé par des tas de gens ayant des objectifs très divers. Comme par certains, pouvant être qualifiés d’«apôtres du Giec et/ou de Greta Carbone», ou de «catastrophistes» etc. et qui s’en servent pour alerter, alarmer, bref pour raconter une des nombreuses conséquences fâcheuses du réchauffement (dérèglement). Comme tout aussi bien par certains «climato-réalistes» (vrais ou faux sceptiques) pour au contraire minimiser les conséquences du réchauffement si ce n’est pour le nier tout court. Ceux-là expliquant que ce n’est pas le dérèglement climatique («à supposer qu’il existe», qu’ils préciseront…) qui est responsable des migrations mais seulement la mauvaise gouvernance. Mauvaise gouvernance, dans les pays de départ comme d’accueil, on ne connait que trop la sinistre chanson.
      Sauf que tout est lié.

  4. En attendant le statut de réfugié climatique parlons un peu du MYTHE.
    Chacun sait qu’un mythe est une histoire, une fable, une construction de l’esprit qui ne repose sur aucun fondement. Sauf que les mythes, comme les légendes, se construisent généralement sur des faits historiques, avérés.
    Le mythe du réfugié climatique est né en 2004 à la suite d’un fait réel qui s’est déroulé sur une île de l’archipel du Vanuatu. Alors menacé par la montée des eaux, le village de Lataw est déplacé de quelques centaines de mètres. Du coup, l’ONU déclare ses habitants les tous «premiers réfugiés climatiques» de la planète. Une étude montrera plus tard que cette rapide montée des eaux observée à l’époque (1997-2009) ne résultait pas du réchauffement climatique mais de mouvements tectoniques. Mais peu importe ce genre de détail, le mythe du réfugié climatique était né.
    Les mythes naissent donc de l’imagination, mais qui plus est ils la nourrissent. En fait, c’est la même chose pour tout ce qui sort des cerveaux des hommes. Ainsi par exemple le film catastrophe «Le jour d’après» sorti sur les écrans en 2004 (comme par hasard). Après avoir eu tout plein tout plein de gros frissons et bien froid dans le dos … à la fin du film on voit des milliers et des milliers de gens qui marchent et qui marchent… vers le Sud, dans un immense décor blanc. Que c’est beau ! Et puis c’est le THE END. Ouf, l’espèce humaine est sauvée ! Et là il ne nous reste plus qu’à imaginer les gentils sudistes les bras ouverts, accueillant tous ces malheureux nordistes. Ah que c’est beau la solidarité, et la fraternité !

    Depuis 2004 le mot MYTHE a été utilisé à plusieurs reprises au sujet de cette idée selon laquelle le dérèglement climatique engendrerait des flots de milliers ou de millions de personnes, obligées de fuir vers des lieux plus propices. Pourtant depuis le temps, nous devrions avoir compris que les causes des migrations humaines sont multiples, et qu’elles s’entrelacent, et que les mouvements des populations se limitent généralement à l’intérieur des frontières etc. etc.
    Mais non, on aime bien se faire des films… on aime bien les scénarios Hollywoodiens, on adooore se faire peur, avec des grosses vagues, des gros tsunamis etc. etc. Pour pouvoir lire et apprendre sur ce fameux mythe, il suffit juste de taper 3 mots (mythe réfugié climatique).
    – «L’afflux massif» de réfugiés est un mythe aux effets pervers. Non, il n’y a pas de «vague», de «tsunami» ou d’«essaim» prêt à «déferler», estime le chercheur Robin Stünzi, doctorant au Centre des migrations de l’Unine. Le drame des réfugiés est aussi une guerre des mots ».

    1. Tu sais moi non plus je ne crois pas que le réchauffement climatique soit lié à l’activité humaine ! Tiens à propos de Tsunamis, il est bon de rappeler que ces fameux Tsunamis existaient bien avant l’ère industrielle et que ce mot pour les désigner soit vraiment très ancien ! C’est bien la preuve que les Tsunamis existaient bien avant l’apparition de l’industrie, les japonais ne l’ont pas inventé depuis la dernière pluie, et qu’il y a toujours eu des catastrophes naturelles… MAIS les taxovores, ces fameux gauchistes UmPs qui recherchent des ressources supplémentaires pour continuer de vivre comme des pachas sur le dos des contribuables nous bassinent avec le réchauffement climatique et ses réfugiés climatiques pour pouiller les gens à coups de taxes écologiques…

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