Un seul scénario nous promet de ne pas mourir de faim

Comment nourrir de façon saine et durable une population de près de 10 milliards de personnes en 2050 sans étendre les surfaces agricoles mondiales… tout en respectant simultanément les objectifs d’atténuation du changement climatique et de protection de la biodiversité ? Pour répondre à cette question, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont conduit durant quatre ans une démarche prospective pour construire cinq scénarios. Quatre scénarios nous font découvrir des avenirs menaçants : « Des usages des terres pilotés par la métropolisation », prolongement des tendances à l’œuvre ; « Des usages des terres pour des systèmes alimentaires régionaux », des accords limitent les échanges entre grandes régions du monde ; « Des usages des terres pour des ménages pluriactifs et mobiles », chacun fait ce qu’il veut ; « Des usages des terres pour des communautés rurales dans un monde fragmenté », avec des effets contrastés au sein de chaque région. Le scénario qui dessine une voie étroite et praticable vers la sécurité alimentaire dans un environnement préservé serait celui-ci : «  Des usages des terres pour des régimes alimentaires sains et de qualité. »*

Avec un tel titre, il paraîtrait impensable de ne pas s’en sortir ! Le problème, c’est qu’on ne voit nulle part les prémices d’un changement de pratique agricole. Le monde reste divisé entre un secteur agro-industriel sans avenir et une agriculture paysanne qui peine à survivre. De toute façon il n’y a pas et il n’y aura pas de gouvernance mondiale. Les commentateurs sur lemonde.fr étrillent cette prospective théorique :

le sceptique : Résumé rapide pour lecteur pressé : « à la demande des meilleurs décideurs-bureaucrates, nous avons mobilisé les meilleurs experts-bureaucrates pour penser l’avenir de la planète. Sur 5 scénarios, un seul promet de sauver le monde: celui qui repose sur des politiques publiques fortes, c’est-à-dire sur l’extension de la bureaucratie du bonheur dont nous sommes les modestes serviteurs. Merci de votre attention, payez bien vos impôts.« 

On attend des explications : Curieuses simulations qui globalisent d’un côté. Mais le Burkina et la Beauce suivraient-ils la même trajectoire et seraient-ils soumis à la même politique ? Et qui particularisent de l’autre avec une agriculture toute seule sans lien avec les mobilités, les industries, la vie ?

Claude Hutin : On ne peut pas dire que cela soit très concret. Sans doute pour éviter les polémiques, les auteurs évitent les questions qui divisent : OGM; pesticides, courants européens bio, nouvelles technologies génétiques (riz doré, …), subventions… On suppose qu’il faut se reporter aux scénarios in extenso pour en comprendre vraiment le contenu.

PIERRE DUMONT : Tout scénario qui ne prend pas en compte l’impact socio-économique des dégâts du dérèglement ni les fortes probabilités pour des affrontement armés de moyenne intensité est un scenario de fantaisie. Et c’est bien le problème des spécialistes, un gourou des cerfs volants y trouvera une solution universelle…

MP : « Comment nourrir de façon saine et durable une population de près de 10 milliards de personnes en 2050 sans étendre les surfaces agricoles mondiales, tout en respectant simultanément les objectifs d’atténuation du changement climatique et de protection de la biodiversité ? » Réponse : ça ne se produira pas ! Soit on ne sera pas 10 milliards en 2050, soit la moitié de la population crèvera de faim.

Realiste : le problème, la démographie humaine ! A notre petit niveau en France, on continue à subventionner les naissances, alloc., congés maternité, etc !!

Jérôme : Je serais favorable pour supprimer toute incitation à avoir + de 1 ou 2 enfants. Mais démographiquement le problème ne se pose pas en France (pas par le solde naturel). C’est plutôt du côté de l’Asie et surtout de l’Afrique que ça risque de devenir très compliqué pour nourrir la population. La population africaine devrait tripler d’ici la fin du siècle. Je doute que leur prod agricole, déjà insuffisante, en fasse autant.

* LE MONDE du 15 novembre 2018, « Cinq scénarios pour l’avenir alimentaire de la planète en 2050 »

4 réflexions sur “Un seul scénario nous promet de ne pas mourir de faim”

  1. @ Séverine
    Beaucoup trop de monde autour du buffet, certes … mais surtout beaucoup trop de porcs !
    (« Vivre et penser comme des porcs ». Gilles Châtelet)

  2. Séverine Fontan

    Avec le changement climatique en cours et avec (beaucoup ?) moins de pétrole, sur lequel reposent les systèmes alimentaires ?
    Nous n’aurons pas seulement faim, mais soif aussi. La fête est bientôt finie, et il y a beaucoup trop de monde autour du buffet.

  3. marcel dit le misérable

    10 milliard d’ habitants en 2050 : quel cauchemar éveillé !
    Je doute qu’ il faille attendre aussi longtemps le dénouement de la crise démographique : messeigneurs Ebola et Marburg , des guerres dévastatrices entraînant des morts par millions dans les pays lapinistes afromuzz principalement feront le travail que le bipède stupidement « humaniste  » a enrayé par sa connerie abyssale et sa fausse sensiblerie (humanisme en gaucholangue) .

    A moins qu’ une éruption solaire dont cette étoile a le secret nous ramène à l’ âge de pierre ainsi que toute la technocul fragile dont nous dépendons trop ..

    Verdamt , me voilà tenant des propos misanthropes nauséabonds (my name is bond , nauseabond)

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