une société sans limites

LeMonde du 14 octobre présente une illustration parfaite de l’absence de limites dans la société de croissance, et principalement en France :

– en page 1, un président de la République se permet de nominer son jeune fils à une haute responsabilité. On pourrait donc encore agir de droit divin dans un système démocratique !

– en page 3, les émissions de télé-réalité se permettent tout. L’une d’entre elles va envoyer des jeunes en prison pour rire, ce qui multipliera le nombre des caïds en herbe !

– en page 4, l’impact environnemental des projets de TGV est âprement discuté…en Suède. En France, il faut fermer les petites structures et construire de nouvelles LGV (lignes à grande vitesse)…sans discuter !

– en page 10, on multiplie les annonces sur les dérives des déficits budgétaires en Grande-Bretagne ou en Belgique. Mais en France (page 12), Henri Guaino le conseiller de Sarko ne veut pas d’un « tout petit emprunt » !

  en page 15, le surendettement des ménages explose. Normal, la société de croissance a habitué l’Etat comme les individus à vivre au-dessus de leurs moyens !

            Je pense comme 60 % des Français (page 14) que « le plus dur reste à venir », mais la plupart de mes compatriotes n’a certainement pas encore mesuré les impacts du très proche pic énergétique. En Allemagne (page 16), où les citoyens sont un peu plus éclairés qu’en France, des écologistes viennent de stopper la construction d’une centrale au charbon. Cela règle une infime partie du problème des gaz à effet de serre, mais ne présage rien de bon pour la satisfaction des besoins en électricité d’une société de croissance !

4 réflexions sur “une société sans limites”

  1. respecter la planète implique la capacité d’accepter la frustration qui résulte du fait qu’il y a une limite à ce qu’il est possible de faire.

    Lorsqu’il refuse toute limite à sa consommation (de téléréalité, de voyages, d’énergie utilisée, etc.), l’individu reste infantilisé.

    Le problème, c’est qu’il aime ça.

  2. Vous voudriez que le train s’arrêta. Mais où exactement? et comment? on ne pourra jamais réduire l’humanité à un élément parmi d’autres de la « biosphère », que l’on régira rationnellement à commencer par son nombre, le tout afin de préserver une prétendue harmonie de ladite biosphère. Ce serait faire preuve d’un anti-humanisme qui finirait par échouer, comme tous les anti-humanismes avant lui.

    Ce que vous cherchez à faire c’est à vous dédouanner de votre condition humaine afin d’apaiser votre conscience. Mais ça n’est pas possible, c’est un leurre.

  3. Notre société vire à la schizophrénie. D’un côté on sait que l’on ne peut plus continuer comme avant et la conscience de la finitude de la planète est acquise. De l’autre nous continuons comme avant, prêts à tout pour continuer à consommer. Nous utilisons le crédit pour aller plus vite sur le mur énergétique et vers les emmerdements liés au changement climatique. Notre humanité semble être dans une phase suicidaire. Est-ce même utile de continuer à tirer le signal d’alarme ?

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