Vers de terre et humains, même combat

1er acte. Les fongicides ou SDHi (pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase ») bloquent le fonctionnement d’une enzyme (la SDH) nécessaire à la respiration cellulaire des champignons. Ce mécanisme est présent non seulement chez les champignons, mais aussi chez la majorité des organismes – des vers de terre aux insectes en passant par les humains. Avec, comme risque, de voir se développer des maladies chroniques induites par le défaut de fonctionnement de la SDH : « encéphalopathies sévères », « tumeurs du système nerveux  », « prédispose en outre à certains cancers du rein ou du système digestif », est associé à la maladie de Huntington, de Parkinson… détaillaient des chercheurs en avril 2018. En réponse à cette mise en garde, l’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a conclu, dans un rapport rendu en janvier 2019, à l’absence d’alerte sanitaire, tout en recommandant la poursuite de la recherche.

2e acte. La Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé ­publique et d’environnement (cnDAspe),une instance officielle indépendante constituée de 22 experts bénévoles, a publié, mardi 19 novembre 2019, un avis estimant que l’alerte était fondée, étayée par « des données scientifiques de qualité ». Les données montrent bien, sur des cultures cellulaires, que les substances appartenant à la famille des SDHI ne ciblent pas seulement les champignons et les moisissures, mais une diversité d’organismes comme l’abeille domestique, le lombric ou l’être humain. Le recul n’est pas suffisant sur les usages actuels de plusieurs de ces produits pour pouvoir se fonder sur des données épidémiologiques relatives aux personnes exposées. Sur les onze substances en question, huit ont été autorisées pour la première fois il y a moins de dix ans.La controverse illustre un hiatus grandissant entre la science réglementaire d’une part (tests standardisés avant une autorisation de mise sur le marché) et la science académique de l’autre, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances publiées dans la littérature savante. Elle pose la question des conditions d’application du principe de précaution.

3e acte. « Des travaux financés par l’Anses ont été publiés en 2012 et montrent que le bixafène (l’un des SDHi) est génotoxique [toxique pour l’ADN] in vitro, écrit la députée Mme Batho. Les experts toxicologues disent que ce type de résultat doit être confirmé in vivo : j’ai donc demandé à l’Anses si, depuis sept ans, de tels travaux avaient été entrepris. » L’Anses n’est pas en mesure de répondre !

Merci Stéphane Foucart, journaliste scientifique du MONDE, de nous tenir éveillé sur les risques techno-scientifiques. Le gros problème, c’est combien de nos concitoyens sont éduqués pour s’y retrouver au milieu des SDH, Anses, SDhi, cnDAspe ? La réponse inexpliqué pourquoi le complexe chimico-industriel garde le pouvoir, avec son fric, son pouvoir de lobbying au niveau politique et ses scientifiques qu’il rétribue pour justifier ses poisons.

NB : Vous pouvez signer une pétition en ligne contre glyphosate et SDhi,

https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/stop-glyphosate-sdhi/67626

ET vous pouvez envoyer une lettre à vos élus,

https://nousvoulonsdescoquelicots.org/sdhi/

2 réflexions sur “Vers de terre et humains, même combat”

  1. Bonjour, Ce que je pense c’est que les vers sont indispensable à la vie sur terre et que l’ humain y est un invité extrêmement mal élevé qui abîme tout sur sont passage.
    le ver est utile, l’humain est inutile, moi cela me donne de l’humilité à penser cela,quand je regarde vraiment, je vois une nature si magnifique et si parfaite, je me demande à quoi ça sert les guêpes, à quoi ça sert les serpents…
    cordialement jc

  2. Signer une pétition pour sauver les vers de terre, écrire aux élus pour sauver les coquelicots… je rêve. Mais qui y croit encore à la force des pétitions (à la farce des clics), et des manifs festives, et des alertes ? Et du tous ensemble tous ensemble ouai ouai. Des millions et des millions de clics, de signatures ou de croix et de lettres pour ceux qui savent écrire… je rêve. Et pourquoi pas nous habiller tous en clowns, juste manière d’animer ce grand cirque ?

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