Voiture ou climat, on est obligé de choisir

Le déplacement d’une voiture gaspille une ressource fossile mise gratuitement par la nature à la disposition de la civilisation thermo-industrielle. Mais, contrairement à l’usage d’un cheval, cette source d’énergie n’est pas renouvelable : plus on fabrique de voitures, plus on accroît l’imminence du pic pétrolier, ce moment où la production de pétrole va diminuer inexorablement. Alors nous nous rendrons compte que la voiture pour tous n’était qu’un rêve, entretenu par une pression médiatique et publicitaire absurde dont même LE MONDE se faisait régulièrement l’écho. Les temps changent

Lire, LE MONDE est l’otage des lobbies automobiles

Marie Pouzadoux : La France a été redessinée par et pour l’automobile. Aujourd’hui, 85 % des foyers disposent au moins d’un véhicule, et c’est devenu un bien indispensable pour deux tiers d’entre eux, qui vivent notamment en zones périurbaines et rurales. Il n’est donc pas facile pour le personnel politique de condamner la voiture. A droite et à l’extrême droite, aucun candidat ne souhaite froisser les automobilistes. Valérie Pécresse, prétendante à l’investiture du parti Les Républicains, fustige toute « écologie punitive ». Le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour défend la suppression du permis à points. Anne Hidalgo propose une baisse de la TVA sur le carburant à 5,5 % face à l’augmentation des prix du baril. Yannick Jadot souhaite soutenir le secteur industriel automobile français, et prévoit d’étendre le prêt à taux zéro pour l’achat d’un véhicule « propre ». Seule Sandrine Rousseau, candidate déçue de la primaire d’EELV, se positionne en faveur d’une hausse des taxes sur le carburant.

Aucune transition ne se fait rapidement sans contraintes, elle générera douleurs et crispations. Nous avons privilégié ci-dessous les commentaires sur le monde.fr qui en sont conscients, sauf le sceptique de service.

le sceptique : La Ford T a été un objet politique majeur, le moment où l’abondance moderne est devenue à portée de (presque) tous les individus. Le reste a suivi, la maison, l’électro-ménager, l’ordinateur etc. Autant de technologies et industries qui ont produit l’individuation moderne à la place du communautarisme paysan et du collectivisme de la première révolution industrielle. Pas vraiment de « casse-tête » , les bobos écolos de métropole sachant circuler en taxi-TGV-avion contre la voiture, d’un côté, le reste de la société pour, rapport 20/80.

ChP : Mon dieu, que voila avec le sceptique une belle étude sur la sociologie de la bagnole. Elle peut se résumer autrement de la façon suivante : une société organisée autour de la voiture ne peut pas se passer de voiture. Réciproquement, pour se passer de voiture, il faut réorganiser la société. Voila qui est plus dur. C’est pour cela que personne n’en parle. C‘est pourtant facile de comprendre la politique.

Lire, Quand la bagnole s’est imposée dans nos vies

Glazikbleu : OUI il faut le dire – la transition écologique sera douloureuse et contraignante et coûteuse ! Certaines contraintes seront communes ( température des habitations 17 °C, donc pulls le jour et duvets la nuit) — densification des lotissements (avec interdiction des piscines) – boutique d’entretien et de réparation des vélos dans chaque commune — jardins communaux partagés pour fruits et légumes — et recherche constante de la non consommation d’énergie — c’est la diminution réelle et constante de la consommation d’énergie qui seule sera efficace sur le long terme ! Bienvenue au pays de la sobriété heureuse et partagée !

LaVénalitéenMarcHe : « ce moyen de transport, très polluant mais indispensable à la plupart des Français » Depuis quand cette horreur est-elle devenue soi-disant indispensable ? Depuis que nous sommes gouvernés par les lobbies de la bagnole, du pétrole, du béton & bitume, de la grande distrib.ution..

ebrun : Ça pleure toujours sur le coût de la bagnole pour aller au boulot. Si on suit cette idée que la voiture coûte cher, les gens devraient en avoir un usage raisonné,. Mais les week-end il y a toujours autant de trafic, autant de bouchons. En pendant les vacances c’est encore pire. Les Français sont tout simplement accros à leur drogue.

Isaphan : On ne peut pas toujours avoir le beurre (la maison -plus grande surface qu’un appartement pour le même prix- et les barbecues entre amis) et l’argent du beurre (des trajets pas chers: carburants polluants pas chers.) Les français auraient dû regarder l’habitat loin de son lieu de travail sous l’angle global, coût des déplacements + coût du logement. Quand le premier monte, le second baisse et vice versa.

lire, La transition écologique nécessite une déstructuration

Walter : Il va pourtant bien falloir s’en passer, de la bagnole, fermer cette parenthèse automobile. On aura bien rigolé pendant 100 ans, perdu énormément de temps assis dans des caisses aussi, passons à autre chose. Ce sera une excellente occasion de transformer une économie caractérisée par le gaspillage (oxymore bien réel). Investir dans des transports collectifs mieux pensés, développer les trams trains, avoir des autocars cadencés en campagne, reprendre le pouvoir que les commerçants ont pris sur l’urbanisme, remettre en service des lignes ferroviaires en souffrance etc.. ce sera toujours moins cher que de mourir pollués, réchauffés, effondrés.

Michel SOURROUILLE: A l’époque de la Ford T en 1908, il n’y avait en France que 1672 voitures, aujourd’hui il y en a 38,8 millions La démocratisation de l’automobile a incité à multiplier les voies carrossable, puis les autoroutes, la mondialisation du complexe pétrolier, etc. Mais la voiture pour tous, c’est ce que Lewis Mumford appelle une technique autoritaire, qui rassemble à une échelle monumentale une nouvelle organisation de masse. Il faut donc remettre en question le processus de sur-structuration qui pousse à l’augmentation des flux de véhicules. Il nous faut déconstruire ce qu’un passé dépassé continue à imposer. Il nous faut revenir à des organisations à l’échelle humaine, rechercher localement l’autonomie alimentaire et énergétique, retrouver les circuits courts et les liens de proximité. Le dévoiturage devrait être le cri de ralliement de l’écologie politique. Ce n’est pas le cas. Alors c’est le choc pétrolier ultime qui nous obliger à changer, brutalement.

Lire, Adieux à l’automobile, le dé-voiturage en marche

Zhkarojr : Une chose est sûre, la France était beaucoup plus belle avant l’arrivée des voitures.

Danmer : Oui, avec les carrosses pour le roi et les nobles.

4 réflexions sur “Voiture ou climat, on est obligé de choisir”

  1. – « Alors que la majorité des parcs européens de voitures particulières grossissent chaque année, celui de la France diminue doucement depuis 2013. » ( BFM Business 07/09/2019 )
    Qui n’a pas entendu dire que les vendeurs de bagnoles allaient finir sous les ponts ?
    D’autre part, depuis presque 10 ans on nous dit partout que les Français roulent moins.
    Alors pourquoi qu’on pleurniche ?

  2. Esprit critique

    En remettant la «démocratisation» de la Bagnole dans son contexte historique, je ne vois pas en quoi «le sceptique de service» ferait preuve d’inconscience. Et je ne vois pas pourquoi les professeurs de Yaka-Faukon seraient les seuls à avoir les yeux en face des trous.
    Déjà il n’y a pas que «la France qui a été redessinée par et pour l’automobile». Et encore s’il n’y avait que la Bagnole. La cigarette aussi a été «démocratisée», notamment pour les femmes (voir Edward Bernays). Et puis l’Avion, la Télé, les couches jetables pour les marmots etc. etc. Et depuis quelques années c’est l’informatique, qui est également devenue un «bien indispensable».
    Nous savons TOUS qui a fait qu’il en soit ainsi et pourquoi. Business as usual !
    Nous ne serons donc pas étonnés, scandalisés, «révoltés» etc. que le personnel politique se garde de condamner ouvertement la Voiture (la Bagnole, l’Avion, l’Ordi et tout le reste).

    1. Quant aux professeurs de Yaka-Faukon et autres leçons de morale, c’est finalement du même ordre. Tout ce «joli monde» fait preuve d’une hypocrisie sans limites.
      Aujourd’hui on n’a rien trouvé de mieux que de CULPABILISER l’automobiliste. Et au-delà le con-sot-mateur, le citoyen n’en parlons pas. Mais c’est facile ça ! Comme si c’est en accablant un junky qu’on l’aidait à décrocher. Un peu ça va, je veux bien, mais là encore la juste mesure bordel !
      Aujourd’hui c’est de TOUS les côtés qu’on cherche à nous culpabiliser ! Rouler en diesel, prendre l’Avion, manger de la viande, acheter du made in China, faire trois gosses etc. tout ça c’est BEURK ! Ne pas voter, ne pas être vacciné, entretenir la Dette et j’en passe, c’est BEURK aussi ! Le Truc consiste à nous parler comme à des gosses, et à nous amener à penser que tout ça c’est la HONTE.
      Mais c’est quoi la honte, elle est où la honte ??

      1. HONTE à la HONTE !

        – « La honte est l’affect majeur de notre temps. On ne crie plus à l’injustice, à l’arbitraire, à l’inégalité. On hurle à la honte. » (Frédéric Gros. 2021)

        Lire l’article du 23 septembre 2021 sur L’AntiÉditorial :
        – Pourquoi la honte est à la mode.
        Extraits : « Oui, vraiment, on carbure désormais à la honte. […] La peur d’avoir honte est le commencement de la docilité.»
        – La honte, à consommer avec modération. ( Vidéo YouTube 6min55 )

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