1/4) Yves Cochet devant la catastrophe

Tous les discours médiatisés ont un point commun : la croissance va revenir, on va s’en tirer, le cours ordinaire des choses reprendra à terme. C’est là l’illusion qui expose au danger. Car si rien ne change, nous savons que nous allons à la catastrophe.

Il y a des domaines qui dépendent d’un accord entre humains, d’autres des ressources naturelles. Or la nature ne négocie pas avec les humains. A cet égard, le projet de loi sur les retraites, adopté en octobre 2010, est non seulement injuste lorsqu’on examine ses fondements socioéconomiques, mais il est surtout irréaliste dans sa conception même, fondé sur un rapport du Conseil d’orientation des retraites publié en avril 2010. Celui-ci fondait ses calculs les plus pessimistes sur une croissance annuelle moyenne de 1,5 % jusqu’en 2050, soit une augmentation du PIB de 100 % à cet horizon. Comment peut-on sérieusement supputer cela aujourd’hui ? Aucun de ces auteurs ne partage le point de vue écologiste de la singularité absolue de la situation actuelle. Je suis du côté des objecteurs de croissance. J’estime que la récession probable – voire la dépression – sera un passage fatal vers toute société de décroissance.

En effet, à la manière de Marx, je crois que ce sont les circonstances matérielles qui déterminent les consciences et non l’inverse. Notre existence  sociale n’est pas déterminée par notre conscience, mais dépend plutôt d’une réalité qui nous dépasse : les rapports de production chez Marx, la géologie chez moi.

Ce sont ceux qui nient la proximité de la catastrophe, ceux qui croient à la continuité, ceux qui s’enivrent de l’illusion de la croissance, qui sont catastrophistes sans le savoir, par aveuglement.

Yves Cochet in Où va le monde ? Une décennie (2012-2022) au devant des catastrophes

6 réflexions sur “1/4) Yves Cochet devant la catastrophe”

  1. « Si tout progrès a son revers, alors la mise en réseau planétaire prépare la scène de l’accident intégral ». Paul Virilio.

  2. « Si tout progrès a son revers, alors la mise en réseau planétaire prépare la scène de l’accident intégral ». Paul Virilio.

  3. Il est très juste de rappeler que la nature ne négocie pas avec les humains (si la nature avait une conscience propre j’ajouterais qu’elle a bien raison). Il est très juste aussi de mettre les réalités physiques du monde (la géologie par exemple) au-dessus de nos intentions.
    Je serais moins sévère avec le capitalisme, car sur le fond ce qui est en cause c’est le nombre des hommes et leur consommation. Tout autre système qui conduirait à un tel niveau démographique et à un même montant de consommation individuel moyen conduirait au même désastre écologique. Donc fondamentalement, le capitalisme n’est responsable que de nous avoir permis d’atteindre ce niveau. Beaucoup de gens qui voudraient la mort du capitalisme estiment qu’un autre système donnerait plus à autant de gens grace à une meilleure répartition. Cela, je l’ignore, mais je suis persuadé que par nature un tel système serait aussi destructeur. Pardon d’amener ici une petite touche contradictoire à la « bienpensance » écologique générale majoritairement persuadée de la culpabilité intrinsèque et fondamentale de l’économie de marché.

  4. Il est très juste de rappeler que la nature ne négocie pas avec les humains (si la nature avait une conscience propre j’ajouterais qu’elle a bien raison). Il est très juste aussi de mettre les réalités physiques du monde (la géologie par exemple) au-dessus de nos intentions.
    Je serais moins sévère avec le capitalisme, car sur le fond ce qui est en cause c’est le nombre des hommes et leur consommation. Tout autre système qui conduirait à un tel niveau démographique et à un même montant de consommation individuel moyen conduirait au même désastre écologique. Donc fondamentalement, le capitalisme n’est responsable que de nous avoir permis d’atteindre ce niveau. Beaucoup de gens qui voudraient la mort du capitalisme estiment qu’un autre système donnerait plus à autant de gens grace à une meilleure répartition. Cela, je l’ignore, mais je suis persuadé que par nature un tel système serait aussi destructeur. Pardon d’amener ici une petite touche contradictoire à la « bienpensance » écologique générale majoritairement persuadée de la culpabilité intrinsèque et fondamentale de l’économie de marché.

  5. L’issu du scrutin des élections présidentielles n’y changera rien. Les entreprises chantent toujours le refrain de la croissance et de la rentabilité…
    Personne ne voit pourtant la catastrophe se profilé hormis les écologistes comme Yves Cochet ou Serge Latouche.
    Le capitalisme va s’effondrer. Soyons indulgents envers les chantres d’un système moribond destructeur des écosystèmes, de la biodiversité et de la vie. Bientôt, il se sentiront désemparés et perdus…

  6. L’issu du scrutin des élections présidentielles n’y changera rien. Les entreprises chantent toujours le refrain de la croissance et de la rentabilité…
    Personne ne voit pourtant la catastrophe se profilé hormis les écologistes comme Yves Cochet ou Serge Latouche.
    Le capitalisme va s’effondrer. Soyons indulgents envers les chantres d’un système moribond destructeur des écosystèmes, de la biodiversité et de la vie. Bientôt, il se sentiront désemparés et perdus…

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