Voici le script d’un débat interne à un mouvement écolo qui est significatif du fait qu’il y a deux conceptions de l’écologie, une engluée dans le social et l’autre plus radicale.
Marc : Suppression des ZFE : les députés votent la fin de ces zones à faibles émissions qui restreignent la circulation de certains véhicules polluants. La mesure a été approuvée, contre l’avis du gouvernement, par les députés de droite, d’extrême droite, les insoumis (!) et quelques macronistes. Ils jugent injuste ce dispositif visant à lutter contre la pollution aux particules fines. Sa fin reste suspendue au vote sur le projet de loi tout entier…
Lire, Zones à faibles émissions (ZFE), clapped- out !
Michel : Notre futur n’intéresse plus personne. Le raisonnement est uniquement basé sur le moment, les émotions. Avec la suppression des ZFE, Les députés démontrent un peu plus chaque jour leur indigence et leur peu de considération de l’intérêt général à long terme. Honte à LFI, pris en flagrant délit d’alliance avec la droite la plus rance, en se cachant derrière un prétexte « social » peu crédible. La France va-t-elle emboîter le pas à Trump ?
Jacques : La réalité, c’est qu’un smicard à 1 426 euros par mois ne peut pas s’offrir une voiture neuve répondant au critère Crit’Air. En cela, La France Insoumise relaye simplement la voix de ceux qu’on n’écoute plus. Dans mon entourage, plusieurs personnes favorables à l’écologie et ayant voté à plusieurs reprises pour les écologistes critiquent aujourd’hui une loi qui, sous couvert d’écologie, les contraint à changer de véhicule alors qu’elles n’en ont tout simplement pas les moyens. Quand tu te rends en région parisienne avec des enfants et que tu veux te déplacer en transports en commun, cela revient souvent plus cher que d’utiliser ta voiture. Et comme beaucoup de gens venant de province ou de personnes qui ne travaillent plus n’ont pas d’abonnement unique permettant de passer du bus au métro sans frais supplémentaires, le calcul est vite fait; se déplacer en voiture est tout simplement moins cher. Bien écologiquement…
Michel : Le problème de fond pour les écologistes qui s’occupent du long terme, c’est d’oser dire publiquement la vérité : la voiture individuelle qui n’a qu’un siècle d’existence et a modifié notre mode de vie pour le pire va disparaître, qu’elle soit thermique ou électrique, dans le siècle à venir. Il nous faut donc nous préparer collectivement à d’autres modalités de déplacement.
Les ZFE comme les mobilités douces, le covoiturage, les transports publics, etc… ne sont que des modalités de la rupture écologique nécessaire aux équilibre planétaires bien compromis actuellement.
Jacques : Je suis tout à fait d’accord avec toi, Michel, mais il faudrait que l’on revienne à notre première revendication « Vivre et travailler au pays ». Si la voiture a pris une telle place dans nos déplacements, c’est en partie parce que les gens travaillent de plus en plus loin de chez eux. Le temps de travail a certes diminué, mais en contrepartie, le temps perdu pour s’y rendre s’est allongé.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Le futur de la mobilité, sans voitures c’est mieux !
extraits : Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et la ministre des transports, Elisabeth Borne, ont présenté le 20 juillet 2018, « les engagements de l’Etat en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l’air ». Ils préfigurent la future loi d’orientation sur les mobilités (LOM), d’abord annoncée au printemps et désormais attendue en fin d’année ou début 2019. Comme d’habitude un retard à l’allumage, de simples déclarations d’intention, une écologie superficielle qui se contente de faux-semblants : zones à circulation restreinte dites ZFE (zones à faibles émissions), le langage technocratique règne en maître quand il s’agit de ne rien faire de sérieux, il n’y aura aucune obligation pour les collectivités concernées. Il n’y aura pas de plan vélo, Macron évite tout ce qui coûte de l’argent quand il s’agit d’écologie. Autre grand absent des « engagements », le report modal dans le transport de marchandises vers le fret ferroviaire. Comme d’habitude, Nicolas Hulot se contente de miettes…
Dévoiturage, on commence juste à en parler
extraits : Sur ce blog biosphere, il y a bien longtemps que nous parlons de dévoiturage. Il faudrait dire aux élèves de sciences économiques et sociales que de leur vivant ils seraient obligé un jour ou l’autre de se passer de voiture personnelle. Sylvie Landriève reflète parfaitement ce discours, on devrait tous le tenir si on était vraiment écologiste, merci à elle : « La voiture a colonisé l’espace public et l’a reconverti en zone de circulation rapide et dangereuse. Sans même revenir sur le nombre d’accidents et de morts de la route, situation que l’on n’accepterait d’aucune autre politique publique. Et si le problème était… la voiture ? N’est-ce pas l’occasion d’être plus radical ? Passons-nous dès demain de ce formidable objet du siècle passé. Allons vers un autre système de mobilité intégrant marche et vélo pour les trajets courts, cars fréquents pour les distances moyennes, train pour les longues distances… »….
Ces ZFE appréciés par ceux qu’elles ne concernent pas sont une stupidité.
Non seulement elles sont anti sociales, une partie de la gauche l’a souligné, mais elles sont anti écologiques.
Elles poussent à changer de voiture quand la base d’un comportement écolo est de faire durer les objets.
Elles conduisent aussi à avoir des véhicules de plus en plus lourds et de plus en plus sophistiqués comme le sont les véhicules hybrides ou électriques quand nous devrions aller dans la direction exactement inverse.
Elles constituent une subvention à l’industrie automobile qui voit là une opportunité pour augmenter ses ventes et ses marges sur des produits toujours plus chers.
Un comble pour des mesures censées protéger l’environnement,
Elles sont d’autant plus ridicules qu’avec le temps les vieilles voitures seront remplacées. Bref des mesures de court terme et absolument inefficaces, à supprimer de toute urgence.
Monsieur Barthès, vous avez un point de vue sans aucune considération de l’article que vous êtes censé commenter. Nous vous rappelons l’argument de fond adressé à tous les écologistes qui s’occupent du long terme :
« La voiture individuelle n’a qu’un siècle d’existence et a modifié notre mode de vie pour le pire. Elle va disparaître, qu’elle soit thermique ou électrique, dans le siècle à venir. Il nous faut donc nous préparer collectivement à d’autres modalités de déplacement. Les ZFE comme les mobilités douces, le covoiturage, les transports publics, etc… ne sont que des modalités de la rupture écologique nécessaire aux équilibre planétaires bien compromis actuellement. »
Votre argument de fond tient évidemment la route, en effet Elle va disparaître. L’Avion probablement avant, mais ça c’est moins grave (façon à de dire) vu qu’il est moins indispensable que la Bagnole. En tous cas pour moi. En attendant, tout est fait pour nous empêcher de le croire.
ON nous dit «ON n’arrête pas le Progrès»… ON nous bourre le mou avec les innovations, ON construit et ON nous vante (pub) des bagnoles bourrées de gadgets, qui ressemblent toujours plus à des chars d’assaut (que seuls les riches peuvent se payer), ON n’oublie pas de nous dire «pensez à covoiturer» (hypocrisie), ON fait des courses de FE (toujours plus puissantes), ON construit des nouvelles autoroutes, les petites lignes ferroviaires ferment les unes après les autres (pas rentables), etc. etc.
Quant au long terme… demain est un autre jour.
En attendant, aujourd’hui je suis d’accord avec Monsieur Barthès. 😉
Je ne comprends pas ce commentaire, en quoi mon propre commentaire était il sans aucune considération pour l’article en question ? Il parlait précisément du sujet. Oui, je pense que ces ZFE sont anti-écologiques, elles constituent bien des subventions à l’industrie automobile, nous poussant à acheter des voitures toujours plus lourdes,et plus sophistiquées. Je m’étonne que Biosphère semblent les défendre.
Les voitures électriques sont loin d’être des modèles de transport écologiques.
Monsieur Barthès, je ne sais pas si vous me lirez… mais sachez au moins que sur ce coup je suis d’accord avec vous. Hier soir j’ai posté un commentaire qui allait dans ce sens… et là encore il est resté coincé quelque part.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, a regretté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), qui restreignent la circulation de certains véhicules thermiques. Elle a déclaré avoir « honte de ce qu’il s’est passé à l’Assemblée nationale », dénonçant « le cynisme » et « la démagogie » des députés ayant voté la suppression des ZFE. Mme Pannier-Runacher a dénoncé une « alliance de circonstance » entre le RN, LR et LFI : « on est dans une situation où là encore, le cynisme le dispute au déni et je dirais à la lâcheté »,« Ils sont portés par une forme de lâcheté et de déni… » Elle a attaqué une forme de « démagogie » qui consiste à raconter à des personnes aux revenus modestes « que parce qu’ils avaient une vieille voiture, ils ne pourraient plus aller dans aucune grande agglomération, (…) c’est absolument faux ». Elle a énuméré différentes situations permettant à des voitures pourtant polluantes de rouler dans les ZFE…
Agnès Pannier-Runacher… cette grande bourgeoise, grande «écolo» de droite au brillant palmarès… dont cette formidable «avancée», l’interdiction des publicités lumineuses entre 1 heure et 6 heures ! Celle qui en février dernier soutenait cet appel dans le but de relancer le chantier de l’autoroute A69… et qui est là, à ce poste bidon, pour sauver la planète. Et ce bien sûr sans froisser les gros et les grosses, entreprises !
Et maintenant elle regrette, la pauvre, et elle nous chante que c’est de la «démagogie»… que c’est faux, que les gueux pourront toujours rentrer dans Paris avec leurs vieilles charrettes qui puent et blablabla.
ZFE : Zones à faibles émissions… ou plutôt à fortes exclusions ?
Des “Crit’Air” de classe ? Invisibiliser la pollution des plus aisés ?
En voilà des bonnes questions !
– Les ZFE : Zone à faibles émissions ou à forte exclusion ? (socialter.fr 27 février 2024)
Article issu du numéro 62 « L’écologie, un truc de bourgeois ? ».
Un échange tel que les aime… que celui entre ce Michel et ce Jacques, en qui je me reconnais.
Ne serait-ce que sur cette vieille revendication, « Vivre et travailler au pays ».
Seulement même dans ce cas, la réalité… c’est que la Bagnole est incontournable. Pour aller bosser, à 10 ou 20, voire 2 kilomètres… et pour aller chercher le pain, à 200 mètres… et puis pour amener les gosses à l’école, au foot, à la danse, au cheval etc. etc.
Je préfère donc défendre ce bon vieux slogan, que pas grand monde hélas ne connaît, et encore moins ne comprend : « Volem rien foutre al païs » (voir Wikipedia)
Quant à ces fumeuses ZFE, j’ai déjà dit (31 MAI 2025 ) ce que j’en pense. C’est comme les sacs et les pailles en papier pour sauver le Bize… oh pardon la planète. (à suivre)
(suite) Et en même temps c’est comme ces bagnoles qui roulent à 200 et dont ON vous interdit l’usage. C’est comme si vous aviez un superbe canon que vous n’aviez pas le droit de tirer. Du grand n’importe quoi ! Mais comment ne pas voir que les ZFE c’est juste pour booster le business des bagnoles électriques (nucléaires, «propres», «durables» et tout et tout) !? Bref que ce n’est que du footage de gueule !
Et en même temps ON salope toujours plus nos paysages, et la biosphère :
– Le parc d’éoliennes en mer s’étend en Méditerranée (france24.com 02/06/2025)
Et encore s‘il n’y avait qu’en mer et qu’en Occitanie que ces horreurs, toujours plus grosses, se multipliaient. Et encore s‘il n’y avait que ça comme merdes !
Mais comment ne pas comprendre que c’est toujours le Business (Capitalisme) qui prime pour tout et n’importe quoi !?