Trois ornithologues respectés dénoncent, dans un rapport la mainmise des chasseurs sur les "données ornithologiques". Il faut savoir que depuis 1987, un interminable contentieux opposa devant les tribunaux, les protecteurs de la Nature et opposants à la chasse au lobby cynégétique sur la question des dates d'ouverture et de fermeture de la chasse des oiseaux migrateurs.
Une directive européenne du 2 avril 1979 porte conservation des oiseaux et prohibe, très logiquement, la chasse des oiseaux "lors de leur trajet de retour vers leurs lieux de nidification et pendant la période de reproduction".
Pour les chasseurs, les oiseaux n'effectuent que très tardivement "leur trajet de retour vers leurs lieux de nidification", en fin d'hiver et achèvent très tôt "leur reproduction", en fin d'été. L'objectif est bien sûr de chasser le plus longtemps possible. Par ailleurs, pour les chasseurs toutes les espèces se portent magnifiquement bien et peuvent être soumises à la guerre sans honneur que leur livrent les porteurs de fusils.
Or, les rapports scientifiques, dont le rapport dit LEFEUVRE remis au gouvernement français en 1999, contrariaient les intérêts cynégétiques en privant les tueurs agréés de leur loisir durant sept mois de l'année, frustration insupportable. Aussi, depuis sept ans, grâce à la complaisance du pouvoir politique soumis, les techniciens révisent les "données ornithologiques" et brusquement, de manière très surprenante, les oiseaux migrent plus tardivement, achèvent plus tôt leur reproduction, et toutes les espèces sont en excellent état de conservation.
Pour la CONVENTION VIE ET NATURE, l'aspect écologique n'épuise pas le débat autour de la chasse. Par-delà les incidences catastrophiques de ce loisir sur la biodiversité se pose un défi éthique fondamental : L'animal, fut-il sauvage, est un être sensible. A ce titre, il ne doit pas être maltraité, mutilé, traqué, tué pour tromper l'ennui d'une minorité d'individus adoptant à l'égard de la faune un comportement inadapté aux conditions matérielles et morales du temps.
Pour la CONVENTION VIE ET NATURE, le loisir de mort doit être aboli et une attitude bienveillante et respectueuse du vivant s'impose, tant en raison des agressions multiformes que la société contemporaine perpétue à l'encontre de la biodiversité, qu'en considération d'une élévation morale essentielle.
Gérard CHAROLLOIS, Président de la CVN
Tél 06 76 99 84 65
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