Le mépris de la sensibilité animale issue d’une longue tradition philosophique humaniste associée à une conception cartésienne et scientiste des bêtes a conduit à une exploitation animale de masse insensée. Puis les révolutions de la science, mais aussi le travail des associations de protection animale, nous ont permis d’inverser la tendance et de découvrir que les animaux ne sont pas des machines, que l’intelligence est une question de degré selon les espèces, que les compétences sont propres à chacune et que celles des humains ne peuvent plus servir de mètre étalon. Plus les avancées scientifiques progressent, plus notre sensibilité envers les animaux se développe et plus cette question persiste: si ces derniers ne sont plus des outils, que devient notre légitimité à les exploiter? Une question qui en soulève bien d’autres, qui nous prépare surtout à aborder celle de leurs droits.