> Les étapes à venir de la gouvernance de la pêche du thon rouge.
Au deux tiers de la saison 2010 de pêche au thon rouge, la question de l’avenir de cette espèce se pose plus que jamais. L’état actuel du stock et les scénarios possibles pour l’avenir de la ressource et de la pêcherie. L’ICCAT tiendra sa réunion annuelle à Paris, la deuxième quinzaine de novembre.
> L’ICCAT peut-elle encore soutenir l’exploitation du thon rouge par les thonniers senneurs ?
Ces navires industriels, fortement dotées en technologie, ont besoin de 100 à 200 tonnes de thon rouge par saison pour accéder à la rentabilité. Ils représentent en réalité peu d’emplois à l’année, valorisent de façon médiocre le fruit de leur activité en vendant le thon en grande quantité mais à faible prix (jusqu’à moins de 6€/kg). De plus, les thonniers senneurs français ne favorisent nullement la filière aval nationale (mareyeur, poissonnier, restaurateur) puisque leur politique commerciale est principalement orientée vers la vente de thons rouges vivants à des fermes d’engraissement exclusivement étrangères, principalement espagnoles et maltaises.
> Pendant ce temps-là, la pêche artisanale se meurt !
Depuis l’instauration des quotas, cette pêche industrielle a évincé petit à petit la véritable pêche artisanale qui ne dispose pas des mêmes moyens de lobby, ni d’alliés dans la représentation professionnelle au niveau national.
Le moratoire sur la senne et le suivi strict des recommandations scientifiques dans l’établissement des quotas par l’ICCAT sont désormais les deux seules options qui s’imposent pour la mise en place d’une pêche durable en Méditerranée.
Charles Braine, chargé de programme Pêche Durable WWF-France : 06 24 65 03 13