La conception actuelle de la citoyenneté se caractérise par une grande rigidité : un seul espace de citoyenneté, l’Etat-nation ; un strict encadrement de l’accès à la nationalité par le biais des conditions de naturalisation ; un statut délimité par des droits civiques différents selon les pays. Pourtant lors de l’assemblée générale des Etats-Unis à Paris en 1948, Gary Davis déchire son passeport américain afin de se proclamer citoyen du monde. Dès lors un citoyen n’est plus normalement un soldat prêt à mourir aveuglément pour sa patrie : la guerre d’Algérie, qui est injuste en soi vu du côté du front de libération national algérien, aurait du entraîner une insoumission généralisée du contingent français si la métropole n’avait pensé l’Algérie en tant que « française ». Aujourd’hui les frontières s’effacent dans un monde globalisé par ses moyens de communications, et il n’y a plus en réalité des Palestiniens ou des Israéliens, des Allemands ou des Français, il n’y a qu’une seule race. Si l’humanité retrouve ainsi ses racines, la citoyenneté devient une utopie créatrice fondée sur l’égalité des droits quel que soit son ethnie d’origine, c’est la contestation de tous les privilèges. Mais cela serait encore insuffisant si cette conception du monde se limitait aux rapports inter-humains ; il y a aussi tout le reste de la Biosphère.
Nous sommes tous cosmopolites,
C’est-à-dire citoyen de l’univers,
Amis des humains comme des non-humains.