Parkinson, la faute aux chimistes
Parkinson. Il n’existe, pour l’heure, aucun traitement permettant de guérir de la maladie, ni même d’en ralentir l’évolution. Le nombre de personnes concernées dans le monde – environ 12 millions en 2021 – devrait plus que doubler d’ici à 2050. Le rôle des polluants environnementaux dans le risque de développer la maladie est important, on ne soigne pas réellement l’effet si on n’agit pas sur la cause. On travaille sans relâche pour trouver des nouveaux traitements, mais si, en parallèle, on intoxique sans arrêt la population, cela n’a pas de sens.
Près d’un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit à la vente en raison de la présence excessive de produits chimiques dangereux (plomb, cadmium, phtalates…) nous informe l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans un rapport publié le 13 décembre 2023. Il ne suffit pas d’alerter, il faut agir et instaurer une taxonomie de nos besoins. Çà urge, on s’empoisonne !
Sylvie Renouf : Les formes génétiques pures, liées à la mutation d’un gène et héréditaires, ne représentent, en effet, que 5 % des cas. Dans les 95 % restants, le risque de développer cette maladie neurodégénérative, dont la prévalence augmente avec l’âge, est le résultat d’une « équation avec plein d’inconnues,Pour chaque personne, il y a au moins une centaine de causes en interrelations qui entrent en jeu pour expliquer qu’après dix ou quinze ans de mécanismes de compensation du corps la perte de neurones sera suffisamment importante pour que les signes cliniques apparaissent. Pour Bastiaan Bloem, directeur du centre expert sur la maladie de Parkinson, l’exposition aux polluants environnementaux seraitune cause majeure de la maladie. Les facteurs de prédisposition génétique « agissent en interaction avec les toxiques environnementaux », c’est-à-dire que « leur rôle principal serait d’augmenter le risque qu’une neurotoxicité se produise après une exposition à des produits chimiques »
Encore débattu il y a quelques années, l’impact des pesticides est désormais indiscutable. En France, la maladie de Parkinson a d’ailleurs été reconnue en 2012 comme maladie professionnelle chez les agriculteurs manipulant ces produits. « On a beaucoup travaillé sur ce sujet ces dernières années, et nos études montrent qu’en France le risque de maladie de Parkinson est augmenté d’environ 80 % chez les agriculteurs. Ses travaux ont aussi révélé que « les personnes vivant dans des régions très rurales, et notamment très viticoles » présentaient, elles aussi, un surrisque de maladie de Parkinson, même s’il était moins prononcé que chez les agriculteurs.plus on est exposé, plus le risque est important.r les effets que l’on mesure aujourd’hui sont, en réalité, le reflet d’une exposition passée, remontant parfois à plusieurs décennies. Cela signifie que « l’on ne sait pas du tout quels sont les risques associés aux molécules plus récentes, comme les très discutés fongicides SDHI [inhibiteurs de la succinate déshydrogénase] A côté des pesticides, une autre molécule inquiète de plus en plus les chercheurs : le trichloroéthylène. Ce solvant industriel très commun, utilisé pour le dégraissage et le nettoyage des métaux, est aussi présent dans certains produits d’entretien, peintures ou vernis.Les solvants, c’est monstrueux, c’est très mauvais pour tous les lipides et donc pour le cerveau, qui est une motte de beurre
Le point de vue des écologistes
Le principe de précaution n’est pas appliqué par l’industrie chimique car il nuit aux affaires. Pendant des décennies, l’un des plus grands fabricants mondiaux de pesticides a appliqué la stratégie de l’industrie du tabac pour maintenir son produit phare omniprésent, malgré des recherches internes démontrant qu’il nuisait aux agriculteurs. Syngenta communiquait sur le fait que le Paraquat par exemple « peut être utilisé de manière sûre », mais des documents internes montraient comment la société réduisait au silence les critiques et influence les agences sanitaires.
Face à la pollution de l’environnement, comment faire pour limiter les risques ? Devenir des citoyens activistes » en exigeant l’application du principe de précaution, pour amener à une généralisation de l’agriculture biologique.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
principe innovation / principe de précaution
extraits : Dans le livre « Les Gardiens de la raison », on explore les nouvelles stratégies des firmes pour instrumentaliser le savoir. L’usage de l’autorité scientifique est vital au maintien de pans entiers de l’industrie : c’est donc la possibilité même de la diffusion de la vérité scientifique auprès du plus grand nombre qui se trouve attaquée. Les années 2000 ont été vouées au lobbying des “marchands de doute” et de leurs études sponsorisées dissimulant les dangers de leurs activités. Aujourd’hui les arguments de l’industrie se dissimulent sous les atours de la science comme recherche du bien commun. Critiquer les pesticides, les biotechnologies ou le nucléaire, c’est être “contre la science”, c’est verser dans l’“obscurantisme”. L’idéal de vérité est perverti….
SDHi et le principe de précaution bafoué
extraits : Notre blog biosphere a reçu le 21 janvier 2020 le message suivant de la part de l’UIPP (appelée improprement Union des Industries de la Protection des Plantes) : « Suite à l’annonce d’une action en justice ciblant les produits à base de SDHI, l’UIPP déplore une action fondée sur une lecture résolument excessive du principe de précaution… Les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) ne sont délivrées que lorsque les instances politiques et les experts en charge de l’évaluation ont vérifié et fait l’analyse critique des informations transmises par les industriels… » L’UIPP avoue, il n’y a pas véritablement d’expertise neutre et objective puisqu’on reste tributaire des « informations » faites par les industriels eux-mêmes….
Moi, malade de Parkinson, demande à mourir
extraits : Dans le débat sur l’euthanasie, on entend surtout des « experts » de toutes sortes, le personnel médical, les représentants des cultes… Les grands oubliés, ce sont les malades, directement concernés. Il y a trois ans, on m’a diagnostiqué un syndrome de Parkinson. Le débat actuel, pour moi, n’est pas un affrontement de principes universels et désincarnés mais une question existentielle urgente. Une majorité de soignants rejette l’euthanasie active. C’est leur droit le plus strict. Une petite minorité se dit prête à administrer un produit létal ou à accompagner le suicide. C’est amplement suffisant. Les autres ne devraient pas se sentir concernés….
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