Tout savoir sur le débat démographique actuel

Selon les dernières projections de l’Organisation des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre un pic dans les années 2080, avec environ 10,4 milliards d’habitants et se maintenir à ce niveau jusqu’en 2100. Les uns s’inquiètent et parlent de surpopulation, d’autres considèrent au contraire qu’il faut faire encore plus d’enfants.

Elsa Conesa : « Moins de naissances, c’est moins de travail et moins de consommation, c’est un affaiblissement économique, un déclin, considère Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat.

« En dehors de l’équilibre des régimes de retraite, la démographie n’est pas une variable essentielle au bon fonctionnement d’une économie capitaliste, explique au contraire l’économiste Jean Pisani-Ferry. « Il y a eu beaucoup d’études réalisées sur la relation entre croissance économique et croissance démographique, et on n’a jamais pu mettre en évidence la moindre causalité, expliquait récemment le démographe Hervé Le Bras. L’Allemagne en fournit la preuve : le pays a mieux réussi économiquement que la France en ayant une fécondité, pendant près de cinquante ans, d’un demi-enfant de moins qu’en France. Le cas du Japon illustre bien qu’un pays peut être en récession démographique sans que cela induise de catastrophe économique. A l’inverse, les pays dont la démographie explose ne sont en effet pas nécessairement les plus prospères. »

Pour Sandrine Rousseau, députée Nupes, les perspectives démographiques qui projettent une population de plus de 10 milliards d’êtres humains sur la terre en 2050 sont une « catastrophe écologique absolue ». Défendant l’idée d’une économie en « état stationnaire » plutôt qu’en « croissance infinie », elle juge qu’« il n’y a pas absolument besoin de relancer la natalité ». L’ancienne candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en 2022 dit observer chez les partisans de la décroissance une réhabilitation des thèses de l’économiste britannique Thomas Malthus. Celui-ci voyait les naissances multiples comme un facteur d’appauvrissement dans un monde aux ressources finies.

lemonde.fr : Le spectre du déclin démographique revient hanter les discours politiques. Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. »

L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le débat est lancé, et il ne rencontre pour le moment qu’une réponse ténue parmi les macronistes. Au grand dam du MoDem de François Bayrou, qui dans une note du Haut-Commissariat au plan soutenait, en mai 2021, ​​que « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social ». La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des familles de François Hollande, se décrit quand même comme une féministe « familialiste »: « Quand un pays n’a plus envie de faire des enfants, c’est un indicateur de perte de confiance de la jeunesse dans son avenir »  Pour le reste, la sénatrice fustige les immuables relents « pétainistes » du discours de la droite : « Faire des enfants pour la France, pour le régime de retraites ou pour faire des soldats, toujours la même histoire… »

La députée écologiste Sandrine Rousseau : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! »

Le démographe Hervé Le Bras. « Ce n’est pas pour la patrie qu’on fait des enfants, ni pour la planète qu’on n’en ferait pas, mesure-t-il. Et contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, explique-t-il, c’est les jeunes le problème de la nation. » C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

Raphaëlle Besse Desmoulières : Persuadés que notre espèce est en train de disparaître, Malcom et Simone Collins, un couple en attente de son quatrième enfant, appellent depuis leur demeure cossue de Pennsylvanie à faire le plus d’enfants possible.  Les époux ont des problèmes de fertilité. Ils ont eu recours à des fécondations in vitro (FIV).

Dans le sillage d’Elon Musk, ces pronatalistes admirateurs de Donald Trump prônent aussi une sélection génétique des embryons. Les Collins ne veulent pas simplement beaucoup d’enfants, ils les souhaitent les plus optimaux possible. « Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses sont héréditaires et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux »Ils en espèrent au moins sept. Pour l’enfant que Simone attend, ils prétendent être allés plus loin encore. « A ma connaissance, il s’agit du premier bébé qui sera sélectionné pour son intelligence. »

Corine Lesnes : La plus haute juridiction américaine se penche sur le droit de prescrire la pilule abortive par télémédecine, un recours notamment pour de nombreuses femmes dont l’Etat a interdit les interruptions volontaires de grossesse.

En 2000, la Food and Drug Administration (FDA) avait approuvé la mise sur le marché de la mifépristone (aussi connue sous le nom de RU 486). En décembre 2021, elle a supprimé l’exigence selon laquelle le médicament devait être délivré lors d’une visite médicale en personne. Cette décision a facilité la commercialisation du médicament par télémédecine avec expédition par la poste, suscitant l’indignation du mouvement conservateur. Depuis la pandémie de Covid-19, l’avortement chimique, à base de deux médicaments (mifépristone et misoprostol), est devenu la procédure d’interruption de grossesse la plus courante aux Etats-Unis (63 % des procédures en 2023).

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Madeleine Pelletier, féministe ET malthusienne

« Évidemment je suis née ­plusieurs siècles trop tôt », écrivait-elle dans son journal tenu durant les premières semaines de la Grande Guerre. Aujourd’hui en 2024, on publie ses Mémoires d’une féministe intégrale, recueil des textes autobiographiques de Madeleine Pelletier. Les extraits qui nous sont parvenus font à peine 70 pages, mais ce bref ensemble est d’une époustouflante richesse  :

« Je n’aime pas les femmes telles qu’elles sont, pas plus que je n’aime le peuple tel qu’il est. Les mentalités d’esclave me révoltent… L’idéal est une illusion, mais sans cette illusion la vie ne vaut pas la peine.  »

Son histoire, ses engagements

Excellente élève, Madeleine Pelletier (1874-1939) a dû, comme tous les enfants du peuple, quitter l’école à 12 ans, ; mais elle fréquente assidûment la bibliothèque paroissiale, lisant avec avidité tous les ouvrages à sa disposition. Matérialiste, elle subodore un lien étroit entre la pensée individuelle et la société. Les interactions sociales forment la psychologie des individus qui en retour font évoluer la société. Avec une dizaine de femmes libertaires, elle fonde en janvier 1890 le groupe la Femme libre, où elle fait ses premières armes à l’oral comme à l’écrit.

En juillet 1897, à l’âge de 23 ans, elle est reçue au baccalauréat. Elle s’inscrit en 1898 à la faculté de médecine. Sur 4 500 étudiants, on ne compte que 129 femmes, étrangères pour la plupart, qui subissent sarcasmes et brimades de la part des carabins. En 1902, elle soutient une thèse remarquée sur « l’association des idées dans la débilité mentale ». Mais elle se voit refuser l’accès au concours de l’internat des asiles au prétexte qu’étant femme, elle ne jouit pas de ses droits civiques et politiques, condition requise pour l’inscription. Cependant, l’affaire fait grand bruit, les politiques s’en mêlent, et Madeleine Pelletier obtient l’autorisation de passer le concours l’année suivante. Elle devient médecin des postes – seule administration recrutant des doctoresses –, tout en ouvrant un cabinet privé dans un quartier pauvre de Paris.

En 1907, elle fonde la revue La Suffragiste et écrit La Femme en lutte pour ses droits. Son constat : pour que les femmes s’engagent un jour dans des activités politiques radicales, il faut qu’elles n’aient pas été privées a priori du droit de vote. Elle met en pratique ses idées en brisant les vitres d’un bureau de vote. En 1908, elle représente « La solidarité des femmes » aux manifestations des féministes anglaises à Hyde Park pour le suffrage des femmes. Elle est impressionnée par le nombre de manifestantes et leur détermination qui va jusqu’à la violence, ce qui lui fait regretter d’autant plus la prudence des féministes françaises. Féministe et malthusienne, elle publie en 1911 L’éducation féministe des filles ; Le Droit à l’avortement.

« La femme enceinte n’est pas deux personnes, elle n’en est qu’une, et elle a le droit de se faire avorter, comme elle a le droits de se couper les cheveux. Sur notre corps, notre droit est absolu, puisqu’il peut aller jusqu’au suicide. » Elle estime que « la force du féminisme est dans l’élite intellectuelle de la nation : un groupe d’hommes et de femmes qui, instruits, cultivés, au courant de toutes les questions qui agitent le monde, ont su se libérer des préjugés séculaires »

C’est une activiste qui va bien au-delà des mentalités de son époque. Son militantisme féministe et malthusien lui vaudra de sérieuses inimitiés. Pour une égalité complète entre les deux sexes, elle prône le service militaire pour les femmes. Mais en 1914, elle se rend sur le champ de bataille de la Marne et en revient encore plus antimilitariste, découragée par « la bêtise de l’être humain ».

Au sein de la franc-maçonnerie comme à la SFIO, elle a cherché à faire avancer la cause des femmes. Elle découvre le néo-malthusianisme. Madeleine Pelletier fait partie des féministes les plus combattantes et, au regard de la majorité des féministes françaises qu’elle côtoie, une des plus jusqu’au-boutistes. La manière dont elle s’habille montre ses idées : chapeau melon et cheveux courts, elle s’habille comme un homme sans demander auprès de la préfecture de police la permission de travestissement nécessaire. Sa conviction : une véritable liberté pour les femmes devait dépasser le suffrage et comporter le contrôle sur sa propre fertilité. Elle voit dans la maternité la cause de l’infériorité de la femme. La limitation des naissances est un moyen pour les prolétaires de ne plus vivre dans la misère et de permettre à leurs enfants de recevoir une meilleure éducation. Ses idées sur l’avortement et la disparition souhaitable de l’institution familiale heurtent les membres de la SFIO et isolent Madeleine Pelletier dans le parti.

Son activisme est brisé en 1937 lorsqu’un accident vasculaire cérébral la rend hémiplégique. Elle est accusée en avril 1939 d’avoir avorté une jeune fille de 13 ans enceinte de son frère. Déclarée irresponsable par le psychiatre chargé de l’examiner, elle est aussitôt internée avant même la tenue du procès. « Voilà comment en France on traite les femmes qui se distinguent du point de vue intellectuel. Arria Ly s’est suicidée et moi je suis dans un asile d’aliénés ».

NB : Arria Ly est le pseudonyme de Joséphine Gondon (1881-1934). Représentante de l’aile radicale du mouvement féministe français, elle prônait, comme sa consœur Madeleine Pelletier, une virginité militante.

pour en savoir plus,

https://www.humanite.fr/histoire/feminisme/la-doctoresse-madeleine-pelletier-feministe-et-revolutionnaire

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L’histoire du natalisme

En s’inquiétant d’une faiblesse de la démographie, Emmanuel Macron fait écho à une longue tradition historique. Les discours natalistes naissent au lendemain de la défaite face à la Prusse, en 1870. On y voit la responsabilité de la stagnation relative de la natalité (entamée en France au milieu du XVIIIe siècle, cent ans avant la plupart de nos voisins). Il marque un tournant idéologique, dans la mesure où, face à l’Église, le discours républicain dominant était plutôt malthusien, appelant au contrôle de soi, à préférer la qualité des enfants (leur éducation) à leur quantité. Et la relance de la natalité n’est pas, de prime abord, un souci des dirigeants politiques. Elle prend racine dans de multiples associations aux idées diverses qui recrutent par des conférences partout en France. Par exemple l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, créée en 1896 par le statisticien Jacques Bertillon, ou la Ligue populaire des pères et mères de familles nombreuses, fondée en 1908 par le capitaine Simon Maire. Parce que la République a écarte l’Église de nombre de responsabilités sociales en 1905, la demande d’assistance fait partie de leurs motivations.

Après l’hécatombe de 14-18, pendant laquelle le gouvernement envoie 1,3 millions de jeunes à la mort, l’État commence à légiférer. Il est en effet urgent de reconstituer les stocks. Il faut absolument interdire toute propagande antinataliste. Le natalisme s’institutionnalise avec le Conseil supérieur de la natalité, créé en 1920 qui lutte contre les mouvements féministes, le contrôle des naissances, la contraception et l’avortement. C’est confirmé par une loi en 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. Le néo-malthusianisme de Paul Robin devient hors la loi.

En 1896, la même année que Bertillon, le néo-malthusien Paul Robin avait fondé la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Jacques Bertillon disait en 1911 : « Qu’on prenne contre le néomalthusianisme des dispositions plus sévères. Les travaux forcés, ou même la mort, pourraient être édictées contre les néo-malthusiens sans aucune espèce d’inconvénient, puisque ne voulant pas se reproduire, on peut les considérer comme déjà morts. »

En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est aussi prohibée. Parallèlement surgit une politique nataliste. Après les primes à la naissance (1920) apparaissent les allocations familiales (1923, puis 1932), l’accès aux cantines scolaires et aux bourses, les réductions sur les frais de scolarité… le tout est couronné par le code de la famille et de la natalité française, voté le 29 juillet 1939. En 1932, la loi Landry oblige toutes les entreprises à adhérer à une Caisse d’allocations familiales, généralisant ainsi le principe de soutien privé que proposaient, dès 1918, des industriels à leurs salariés ayant au moins deux enfants (sous forme de sursalaire).

Avec la loi du 15 février 1942, l’avortement est spécifié comme « crime contre la sûreté de l’État ». Il est désormais passible de la peine de mort. Marie-Louise Lempérière est morte guillotinée en 1943 pour avoir pratiqué 27 avortements, Désiré pour 3 avortements.

Depuis 1945

Le quotient familial de l’impôt sur le revenu a été instauré en France fin 1945. Il fut voté à l’unanimité des deux chambres. Chaque ménage dispose de 0,5 parts par enfant, et 1 part entière à partir du troisième enfant.

Dès son origine L’INED (institut national d’études démographiques) avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, sera présentée par l’INED comme un exploit national.

Dans son allocution du 31 décembre 1963, le général de Gaulle avait évoqué une France de cent millions d’habitants. Michel Debré expose devant l’assemblée national les grandes lignes d’une politique démographique : « Si notre population avait la densité de celle de l’Allemagne, elle compterait cent vingt-cinq millions de personnes…le but à atteindre est trois enfants au moins par famille et la naissance d’un quatrième enfant devrait entraîner, pour la famille, une exonération fiscale d’un an … »

En 1972, l’institut national d’études démographiques, dans « A propos d’un rapport », démentait toute influence de la démographie dans nos problèmes.

Extraits : « Nous avons déjà évoqué les comportements néo-malthusiens aux Etats-Unis. Des livres à sensation, des articles dans la presse, des déclarations officielles et privées, la campagne en faveur du ZPG (« Zero Population Growth » ou croissance nulle de population), le récent rapport du MIT développent le thème de la surpopulation… On mélange les notions de pollutions, d’urbanisation cancéreuse… L’écologie subit plus de dommages du fait des techniques utilisées que du fait du nombre des hommes… »

L’association Population & Avenir, toujours active en 2024, indique sur son site1 : « Reconnue comme établissement d’utilité publique depuis 1913, l’association Population & Avenir fut fondée en 1896 par Jacques Bertillon… ».

Conclusion : on accuse à tort les malthusiens de vouloir mettre en place des politiques démographique coercitives, mais l’historique ci-dessus montre qu’en France c’est la politique nataliste qui a été favorisée… jusqu’à la coercition entre 1920 et 1945.

1https://www.population-et-avenir.com/association-population-et-avenir/

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Les raisons de ne pas avoir d’enfants

La publication du bilan démographique de l’Insee, le 16 janvier, a donné lieu à une série de réactions effrayées et à l’injonction du président de la République à engager un « réarmement démographique », lors de sa conférence de presse le même jour. Beaucoup de commentaires ont été consacrés au caractère inapproprié de ce terme et à la vision caricaturale des femmes qui le sous-tend. Une telle expression laisse en effet penser qu’avoir des enfants constitue pour celles-ci une sorte de devoir patriotique et que leur fonction est avant tout d’accroître la population française. Elle sous-entend également qu’il n’est pas question de faire appel à l’immigration pour augmenter le solde naturel de la France, dans la droite ligne de la loi « immigration ». Mais comment lutter contre une baisse de natalité multifactorielle ?

Dominique Méda : La crise économique et financière de 2008-2009 a eu, dans beaucoup de pays, un impact assez rapide sur la fécondité. Pour les baisses de 2022 et 2023, le climat général de très grande morosité est dû notamment à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux tensions géopolitiques menaçantes partout dans le monde. De plus l’inflation a considérablement entamé les revenus des ménages, or avoir un enfant a un coût. Enfin, le changement climatique et ses manifestations toujours plus nombreuses assombrissent de plus en plus l’horizon et rendent fragiles les projets de long terme. Les jeunes sont particulièrement concernés aussi par le manque d’accès au logement. Les femmes payent aussi un très lourd tribut à l’arrivée d’un enfant ; ce sont elles qui réduisent leur temps de travail, accèdent moins aux responsabilités, s’arrêtent de travailler. Les enquêtes mettent en évidence qu’un pourcentage de plus en plus élevé de garçons et de filles est aujourd’hui concerné par des problèmes de santé mentale. On constate la multiplication des phénomènes d’angoisse et de stress…

Les mesures à prendre sont donc claires : nous avons besoin d’une politique publique rendant les modes d’accueil des jeunes enfants plus abordables, un congé parental réellement partagé et mieux rémunéré.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Michel SOURROUILLE : La conclusion de Méda devait normalement aboutir au fait qu’il est normal d’avoir moins d’enfants dans une situation anxiogène et un futur bien compromis. Elle a listé toutes les nombreuses raisons qui expliquent ce fait. Paradoxalement elle en tire au contraire la conclusion qu’il faut mettre les femmes au travail…. pour qu’elles aient des enfants. Elle se retrouve donc dans la cohorte des « penseurs » idéologiquement orientés qui vont dans le même sens que Macron, un natalisme qui va à l’encontre des désirs des femmes et des couples, ne pas mettre au monde trop d’enfants dans un monde à la dérive.

NC : Le taux d’activité des femmes des pays développés est le plus haut et en même temps le taux de fécondité est le plus bas ! CQFD Mme Méda …

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Combien d’enfants faut-il avoir ?

En savoir encore plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Les raisons de ne pas avoir d’enfants Lire la suite »

Corinne Maier, le regret d’avoir enfanté

Corinne Maier a participé en 2023 à l’écriture du livre « Surpopulation… Mythe ou réalité ? ». Elle y écrivait : « Les enfantophiles ont beau s’époumoner, la fécondité est en baisse dans de nombreux pays. Beaucoup l’ont compris, les discours natalistes sur le thème « Rien n’est plus beau qu’un sourire d’enfant », « Avoir un enfant épanouit », ne sont rien d’autre qu’une propagande éhontée pour le maintien de l’ordre productiviste. Car l’enfant, futur travailleur, consommateur, contribuable, soldat peut-être (puisque la « mondialisation heureuse » n’a pas apporté la paix), est évidemment un bon plan pour les États. Beaucoup moins pour les parents, qui déboursent en moyenne dans les pays riches 300 000 euros pour élever ce petit être merveilleux, depuis sa naissance jusqu’au moment où il travaille…. » .

Dans Me first ! Manifeste pour un égoïsme au féminin (L’Observatoire, 160 pages, 18 euros), en librairie le 31 janvier, Corinne Maier consacre trois chapitres aux enfants : le premier invite à oser ne pas en avoir (pas vraiment une surprise de la part de celle qui avait publié en 2007 No Kid, chez Michalon) ;  le chapitre suivant enjoint, si on a refusé de suivre le conseil précédent, de refuser d’être une bonne mère ; et le troisième recommande de faire garder ses petits autant qu’on peut. A 60 ans, Corinne Maier reconnaît avoir enfreint toutes ces règles.

Le 4 février 2024, elle à l’honneur d’une interview dans LE MONDE : « En tant que mère, il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre » En ce moment même son témoignage recueille déjà plus de 190 commentaires, une moitié élogieux et l’autre indignés. Ainsi va la vie…

Corinne Maier : Un jour où je rangeais mes archives dans de grands dossiers , ma fille, qui devait avoir 8 ou 9 ans, m’a dit : « Quand tu seras morte, je brûlerai toutes tes archives. » Un jour, j’ai lancé à mon fils : « L’éducation qu’on t’a donnée est un échec ! » Il venait encore de se faire virer d’une école. Dans les rapports avec les autres, mais encore plus souvent en tant que mère, en me disant qu’il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre. Je suis à peu près convaincue que l’épidémie de jeunes qui ne font rien, le 1,4 million de 15-29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation [en 2021], est en partie liée au fait qu’on s’occupe trop d’eux. Mon fils de 27 ans a commencé à travailler il y a six mois, et j’ai peur qu’il ne démissionne et se retrouve bientôt à glander pendant des mois à la maison. Parce que je n’ai qu’une envie, c’est qu’on en finisse avec cette transition entre adolescence et âge adulte. Ma fille de 29 ans vit à San Francisco [en Californie] où elle est partie il y a six ans. Elle a pris la nationalité américaine.

LE MONDE : Quand vous écrivez « l’enfant coûte cher, il est épouvantablement chronophage, il emprisonne les femmes dans des vies ennuyeuses et le jeu n’en vaut pas la chandelle », vous n’avez pas peur d’envoyer vos enfants faire quarante ans de thérapie ?

Corinne : Non, mon fils est imperméable à ce que je peux dire ; il ne lit pas mes livres. Ma fille me les demande par politesse et ne les lit pas.

La controverse

DomiDal : Si la psychanalyse c’est cela, alors il faudrait tuer père et mère ! C’est immonde et je ne sais de quelle école viennent ces idées non justifiées ! Au contraire le rôle d’une mère est de connaître au mieux ses enfants.

Michel SOURROUILLE : Immonde ? Connaître ses enfants ? Les relations parents-enfants ne sont jamais simples, c’est pourquoi il faut approfondir ses connaissances avant de porter un jugement sur une personne à propos des relations intrafamiliales.

Corinne Maier est passé par l’IEP, diplômée de troisième cycle en relations internationales et en économie et surtout, pour ce qui nous intéresse, titulaire d’une thèse en « Psychanalyse et champ freudien ». Donc une multi-compétence tant sur la vie socio-économique qu’en psychologie. Dans son dernier livre, elle a fait le calcul que, à raison de vingt heures par semaine pendant vingt ans, elle a consacré vingt mille heures à l’éducation de chacun de ses enfants, ce qui n’est pas rien. Connaissant son cursus intellectuel, je ne pense pas qu’elle ignore que la responsabilité d’un parent est d’être en charge de l’équilibre de l’enfant et qui faut leur témoigner de l’amour. Par contre elle sait aussi que faire passer l’idée selon laquelle nos enfants sont tout pour nous, parent, risque fort d’empêcher leur autonomie, le fait d’être capable de se détacher de ses parents, ce qui commence par la possibilité d’affronter (amicalement ses parents), ce qu’on appelle la crise de l’adolescence.

C’est pourquoi Corinne Maier ne semble pas détruire ses enfants, elle semble au contraire leur permettre de se construire. Elle est très réaliste sur son expérience de parent, un enfant nous échappe, il ne lit plus, il est victime des réseaux sociaux, il croit que la fréquentation de ses pairs et de Tiktok est tout dans une vie. Mais Corinne accepte que ses enfants fasse leur propre vie même si elle n’en pense pas moins. Elle peut même avoir dit regretter de les avoir mis au monde, mais ce monde n’est-il pas devenu invivable ? Trop âgé pour avoir pu conceptualiser un choix radical, devenir stérilisée volontaire, elle avait écrit en 2007« No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant », à 44 ans.

Points de vue complémentaires

Lisa dorel : J’ai tout lu cet interview au premier degré, çà m’a fait un bien fou , à moi qui ai toujours tout fait pour mes enfants et çà m’a coutéééééé

Babylon : Une bouffée d’air frais, dans les relations avec les ascendants comme avec les descendants.

Pascale C. : Corinne Maier a un côté rafraîchissant après tous les discours angoissants des Mamans parfaites et de leurs épigones, selon lesquels le moindre manque d’enthousiasme devant une couche à changer peut avoir des conséquences gravissimes et la plus petite marque d’agacement envers un poupon hurleur, générer chez celui-ci un autisme sévère et irrémédiable. Etc, etc. Il fallait bien que quelqu’un le redise, les Mamans parfaites n’existent pas

Nemo auditur : J’ai lu l’interview à mon épouse et nous avons beaucoup aimé son humour. Il faut dire qu’avec cinq enfants qui vont du zadiste à la dentiste nous sommes expérimentés.

Rémy Boileau : Je suis père de deux enfants, jeunes adultes, et j’adhère totalement aux propos de cette mère et psychanalyste. Plus ils grandissaient, plus je me sentais détaché de leurs décisions qui leur appartenaient pleinement. Je n’irai pas jusqu’à dire que je m’en foutais, mais la notion de « mère suffisamment bonne » s’appliquait totalement à mon rôle de père, j’ai essayé de leur foutre la paix.

une retraitée : Contributeurs, vous n’avez pas compris, c’est de la blague tout ça ! D’ailleurs, quand elle parle d’elle (sur sa page web), elle dit qu’elle veut surtout faire rire, car « Peu importe puisque tout va s’effondrer ».

Rose : Sympathique, mais le mieux c’est quand même de ne pas faire d’enfants.

Hdh : Oui ayons le courage et l’honnêteté de ne pas faire d’enfant. La plupart des parents craquent quoiqu’ils en disent et en font trop ou pas assez soumis à la pression sociale. Et surtout ce serait un acte d’amour de ne pas infliger à ces enfants une vie sous l’emprise de la guerre, de la catastrophe écologique et des fascismes de tout bord.

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Corinne Maier, féministe et malthusienne

extraits : Avoir un enfant, c’est cher payé quand on est une femme. Certains balaient d’un revers de main cet argument ; les Français ne disent-ils pas souvent : « Quoi de plus beau qu’un sourire d’enfant » ? Le problème, c’est que cet enfant ne va pas sourire longtemps. Le temps passe, et il est appelé à devenir… Un jeune. Un quart d’entre eux sont au chômage, et les autres, souvent surdiplômés, n’ont guère de perspectives d’avenir. Au regard des « non-carrières » qui sont leur lot, il est peu probable qu’ils soient en mesure, demain, de payer les retraites de leurs aînés. Être jeune, c’est no future. Qu’ils oublient les boulots rémunérateurs, le patrimoine immobilier, ce n’est pas pour eux…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Corinne Maier, le regret d’avoir enfanté Lire la suite »

Horrible, je suis un affreux malthusien

Le texte suivant est le contre-pied parfait d’un article de George Monbiot paru dans Reporterre le 6 octobre 2009 : La surpopulation, un mythe

Surpopulation… Mythe ou réalité

Je suis un vieux riche blanc de peau ayant largement passé l’âge de la reproduction, je suis aussi un obsédé de la surpopulation mondiale. Ce n’est pas une coïncidence, mon statut me permet de réfléchir aux interactions. J’adore James Lovelock quand il déclare que « ceux qui ne voient pas que la surpopulation mondiale et le changement climatique sont les deux faces d’une même pièce, sont des ignorants ou des menteurs. Ces deux énormes problèmes environnementaux sont inséparables et discuter de l’un en ignorant l’autre est irrationnel ».

Il est vrai que les zones où la population a le plus augmenté sont celles où le taux d’oxyde de carbone s’est le moins élevé et vice-versa. En Inde, les foyers qui gagnent moins de 3 000 roupies par mois ne consomment, par tête, qu’un cinquième de l’électricité et un septième du carburant que consomment les foyers gagnant 30 000 roupies et plus. Mais il est aussi vrai que si 1 milliard de pauvres consommant très peu, c’est beaucoup plus que très peu de riches consommant trop. Surtout quand un pauvre veut avoir la climatisation. Certes la déforestation des pays pauvres est conduite par des opérations commerciales d’approvisionnement en nourriture animale pour les riches consommateurs. Mais beaucoup de pauvres contribuent à la déforestation en sacrifiant des arbres au bois de chauffe, pensez à Haïti déplumée et ses 415 habitants au kilomètre carré. Certes il y en a qui chauffent l’eau de leur piscine extérieure toute l’année. Mais à Mayotte il y a tellement de gens qu’il n’y a presque plus d’eau potable. La réalité est complexe.

La formule imparable IPAT mériterait d’être connue de tous, l’Impact écologique est égal à la Population x l’Affluance (niveau de vie) x la Technologie. Le super-yacht 118 Wally Power consommait 3.400 l/h à la vitesse de 60 nœuds, c’est presque un litre à la seconde. Mais au moins, les plus riches ont la bonne manière de ne pas faire trop d’enfants. Il n’y a pas de complot international de puissants qui tirent les ficelles dans les coulisses et qui décrètent que la croissance exponentielle de la population doit être enrayée au titre de la menace potentiellement désastreuse qu’elle représente sur tous les plans. C’est le rapport très documenté sur les limites de la croissance qui l’a écrit noir sur blanc en 1972. Population Matters au Royaume-Uni ou Démographie Responsable en France sont parmi les rares associations à vouloir décourager les gens de faire trop d’enfants au nom de la sauvegarde de la biosphère ; cela n’empêche pas du tout que d’autres associations, très nombreuses d’ailleurs, dénoncer l’impact délétère des inégalités de richesse. Il y a de fortes raisons sociales d’aider les femmes et les couples à gérer leur fécondité, et de fortes raisons environnementales étant donné le poids du nombre sur les ressources et la santé de la Terre.

N’oublions pas de parler de la célébrissime transition démographique : le taux d’accroissement de la population ralentit pour les populations économiquement aisées. C’est un schéma obsolète. Pour les exclus, encore faudrait-il qu’ils aient encore aujourd’hui accès au développement, ce qui est illusoire étant donné ce qu’on laisse aux générations futures, réchauffement climatique et déplétion des ressources. La population mondiale a dépassé 8 milliards en 2022, cela ne nous suffit pas, on va vraisemblablement atteindre un « pic » autour des 10 milliards. Ne faut-il pas s’interroger sur le fait que c’était déjà trop avec les 4 milliards atteint en 1974 ? On a depuis démontré de multiples manières que nous avons déjà dépassé les limites de la planète à supporter à la fois notre nombre, notre niveau de vie et notre technologie. Mais (presque) personne n’envisage à la fois une sobriété démographique, une décroissance économique et encore moins une limitation de notre hubris technologique. Aujourd’hui on nous pousse faire plus de bébés pour faire face au vieillissement de certaines populations (même en Chine!), on accroît les inégalités de richesse et on veut construire toujours plus de centrales nucléaires. Il n’y a pas de limite à l’extravagance humaine, jusqu’à en faire exploser la biosphère. Elon Musk veut aller sur Mars et fait beaucoup d’enfants, les classes moyennes achètent un SUV pour mener le gamin à l’école « en toute sécurité ».

Celui qui, ayant compris l’interdépendance entre surpopulation, surconsommation et suraccumulation du capital, persiste encore à considérer que la démographie n’est pas un vrai problème n’est qu’un bonimenteur, si ce n’est une éminence grise du croissancisme actuel. Il nous empêche d’agir dans tous les domaines pour enrayer la catastrophe en marche. C’est une espèce de négationnisme, blâmer le malthusien en laissant croire que seuls les excès des riches importent.

Heureusement les jeunes écolos font aussi de l’action directe contre les super-yachts et les jets privés. Il y en a même qui se font stériliser pour ne pas mettre au monde un enfant de plus sur une planète exsangue. Il est temps que nous ayons le courage de nommer les solutions. Faire l’amour et moins de bébés ; boire de l’eau du robinet ; et se déplacer de préférence à pied.

Michel Sourrouille

Voici les livres qui ont été publiés, en collectif et/ou sous mon nom.

Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (13 coauteurs, Sang de la Terre, 2014)

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable (Edilivre, 2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (23 coauteurs, Edilivre, 2023)

Horrible, je suis un affreux malthusien Lire la suite »

Amusant la critique marxiste contre Malthus

Engels qualifie les thèses de Malthus d’«infâme et vile doctrine», de «blasphème abominable contre l’homme et la nature», «l’immoralité des économistes [y] atteint son paroxysme», «la déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat»

Marx dénonce «la sottise de Malthus, empruntée à des auteurs antérieurs, sur la progression géométrique et arithmétique, [qui] n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique», il dénonce en Malthus un «plagiarus de profession» et «un sycophante professionnel de l’aristocratie foncière dont il a justifié, sur le plan économique, les rentes, les sinécures, le gaspillage, la sécheresse de cœur, etc.»… « Ce Malthus est caractérisé par une bassesse de caractère foncière, une bassesse que seul peut se permettre un curé qui voit dans la misère humaine la punition pour le péché originel et qui, en général, a besoin d’une “vallée de larmes terrestre”, mais qui en même temps, trouve tout à fait avantageux “d’adoucir”, à l’aide du dogme de la grâce et compte tenu des prébendes dont il bénéficie, le séjour des classes dominantes dans cette vallée de larmes»

Il doit donc y avoir quelque chose de central dans l’œuvre de Malthus pour que Marx et Engels mettent tant d’acharnement à critiquer la personne plutôt qu’à argumenter : Si Malthus devait avoir raison, le communisme deviendrait sinon impossible du moins problématique : même une société socialiste (en transition vers le communisme) risquerait de se heurter à la contradiction entre la croissance de sa population et celle de ses ressources alimentaires !

Marx exprime ces craintes dans sa Critique du programme de Gotha :

« Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. C’est justement en s’appuyant là-dessus que, depuis cinquante ans et plus, les économistes ont déploré que le socialisme ne peut supprimer la misère fondée en nature mais qu’il ne peut que la généraliser, la répartir simultanément sur toute la surface de la société. »

source : http://alencontre.org/ecologie/le-moment-malthus-ii-pour-une-critique-marxiste-des-theses-malthusiennes.html

Pour en  savoir plus sur Malthus, lire ses textes que nous avons résumé :

Biosphere-Info, les textes de MALTHUS

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Planification de nos besoins, une nécessité

« Comment bifurquer » : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre,

Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique

de Cédric Durand et Razmig Keucheyan

Les auteurs postulent une urgence à « bifurquer » pour éviter la réalisation des pires scénarios climatiques et d’effondrement de la biodiversité. Ils insistent sur un point : cette planification écologique « sera sociale ou ne sera pas ». Et ils mettent au cœur de leur raisonnement la nécessité d’articuler enfin correctement fin du monde et fin de mois. Les deux chercheurs attaquent de front les contradictions de la notion de « croissance verte ». Le marché a démontré son inefficacité à assurer les investissements nécessaires à la transition écologique dans la temporalité nécessaire. Le marché se trompe aussi en finançant du « vert » sans défaire le « gris » – puisque cela n’empêche pas la dégradation accélérée de la nature. L’une des clés d’une transition réussie, démanteler les infrastructures et les modes de production du monde des énergies fossiles.

Cédric Durand et Razmig Keucheyan élaborent la nécessité du « gouvernement par les besoins ». Mais comment définir les besoins en question, sans sombrer dans le totalitarisme et la bureaucratie soviétique ? Les auteurs tentent une définition de ces « besoins réels », qui devront être formulés par les citoyens. Une définition encore très théorique. L’autre axe de cette réflexion repose sur le changement des normes statistiques : une approche qui consiste à « faire primer la comptabilité biophysique sur la comptabilité économique ». Enfin, le dernier pilier de cette réflexion est une « démocratie augmentée » qui repose sur l’étrange concept de « cybersoviets » : l’idée que les citoyens participent à transformer le système productif et de consommation. Des commissions de « post-croissance » rédigeraient sur la base de ces délibérations un vaste « scénario de bifurcation écologique ». L’Assemblée nationale se saisirait de ce plan sans injecter de productivisme ou de consumérisme. On peut toujours rêver à la lucidité de nos parlementaires…

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on a besoin d’une récession (2008)

extraits : L’édition du MONDE 25 janvier 2008) nous offre un superbe dessin de Pessin en page 2  : Un ours qui apprend dans son journal qu’on va droit vers la récession et qui sable le champagne pour fêter cette heureuse perspective. Faut dire que le glaçon sur lequel il est assis est déjà réduit à sa plus simple expression !Les humains ont-ils donc tellement besoin d’une récession économique ? La réponse est : OUI….

besoin d’écuelle ? (2009)

extraits : Dans la société dite de consommation, l’individu qui n’est pas exclu du système passe le plus clair de son temps à travailler pour gagner sa vie, réfléchir à ses achats, ses vacances, à se comparer par rapport à son voisin ou ses collègues. Il accumule et consomme des objets ou des services.  Accède-t-il véritablement au bonheur ou à un quelconque épanouissement à travers ce que l’argent gagné lui permet d’obtenir ? Diogène de Sinope, dit le cynique, en abandonnant son écuelle : « Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’apprend que je conserve encore du superflu »…

Réévaluer notre échelle de besoins (2012)

extraits : Les contraintes financières et les crises écologiques, en particulier énergétiques, vont nous imposer de revenir à des besoins plus essentiels qu’il nous faudra satisfaire de manière plus simple. Comment s’y préparer alors que les jeunes générations actuelles ne peuvent même pas concevoir qu’à une époque encore récente il n’y avait ni télévision, ni portables, ni jeux vidéos ? Dans son Manuel de transition, Rob Hopkins nous demande d’écouter les anciens, de « rendre hommage aux aînés »…

Loin de la laideur de ce monde, limitons nos besoins (2013)

extraits : Lanza del Vasto : « Efforce-toi de désirer ce que chacun, comme toi, peut avoir. Ne proteste pas contre ce que tu désappouves. Passe-t-en. Passe-toi de toutes les organisations industrielles, commerciales, officielles. Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine. Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande.S i tu désapprouves la guerre, ne serre jamais les poings. Si tu désapprouves la banalité, ne lis par le journal. Si tu désapprouves la misère, dépouille-toi librement…..

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe…

Nous n’avons que très peu besoin de choses matérielles (2014)

extraits : Un écologiste est une personne qui a le sens des limites. Cela veut dire entre autres limiter ses besoins matériels pour approfondir ses besoins essentiels. Manfred Max-Neef, économiste chilien et prix Nobel alternatif en 1980, postule que les besoins des humains sont universels, peu nombreux et indépendants des cultures et des époques. Ils sont au nombre de neuf : Subsistence (susbsistance) ; Protection (sécurité) ; Affection ; Understanding (compréhension) ; Participation ;  Leisure (loisir) ; Creation ; Identity (identité et sens) ; Freedom (liberté). Une « réponse destructive » comme la course aux armements est une réponse au besoin de sécurité tout en entrant en concurrence avec les besoins de subsistance, d’affection, de liberté. Vouloir résoudre les pénuries d’une manière mécaniste, spécialisée et extérieure – médicaments contre les épidémies, boîtes de conserve contre la famine, argent contre la pauvreté, gendarmes contre l’insécurité… – ne permet pas d’enclencher de véritables dynamiques de développement….

Notre striatum ne dit rien de nos besoins

extraits : Le striatum, bof ! J’ai lu il y a fort longtemps « âge de pierre, âge d’abondance », un livre de Marshall Sahlins. La virgule peut prêter à interprétations. En fait cette étude démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. Autrefois, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait en effet un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux. Aujourd’hui l’intérêt du moment change, de plus en plus vite. Il y a toujours un nouveau faits divers à la télé, iI y a toujours un machin de la dernière génération qu’il faut posséder et bientôt la voiture électrique remplacera dit-on la thermique. La période contemporaine fait courir la plupart d’entre nous derrière l’illusion de l’abondance… à crédit. Mais bientôt on sera OBLIGÉ de s’auto-limiter par insuffisance des ressources…

Notre imaginaire sur nos besoins se modifie

extraits : La France est dépendante d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée sur laquelle elle a peu à peu perdu le contrôle. Or, dans un monde où six des neuf limites planétaires ont déjà été dépassées, nous devons reconsidérer nos priorités. Comment ignorer aussi que l’approvisionnement de l’Europe en pétrole risque de devenir problématique ? Il est urgent de se questionner sur les besoins que nous définirons comme essentiels. Quelle place souhaitons-nous accorder à la 5G, à la 6G, à l’ordinateur quantique ? Doivent-elles être considérées comme nos priorités ?

2027, un ministre de l’Énergie et des Besoins

extraits :  La notion de sobriété nous invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Nous pouvons définir une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun peut se livrer à l’exercice pour lui-même, en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contrepartie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! ….

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Une société sans tabac, est-ce possible ?

A l’heure où l’Allemagne légalise le cannabis récréatif, le Royaume-Uni veut interdire définitivement le tabac. Certes tous les goûts sont dans la nature, mais à ce point, c’est à ne plus rien y comprendre. Un peu tordu d’interdire le tabac, et de laisser l’alcool avec ses terribles méfaits de tous ordres. Étape suivante ? Interdiction de conduire pour ceux nés après 2009, puis interdiction de Coca et autres sodas pour les mineurs, interdiction des jeux d’argent, interdiction des écrans et leurs spectacles débilitants, etc. Certes, si on supprime tous les emplois inutiles et/ou nuisibles à l’homme et à l’environnement, le chômage dans les pays développés ferait un bond en avant extraordinaire. Mais n’est-ce pas LA solution au désastre écologique en cours ? Faisons le point en roulant notre joint.

Cécile Ducourtieux : Dans un pays où les paquets de chips couvrent des rayons entiers de supermarchés, et où les collégiens mangent des nuggets de poulet au goûter, aucun contrôle. C’est signe de l’aversion presque épidermique des tories pour le « Nanny State » (« l’Etat nounou ») – l’intervention des pouvoirs publics dans la sphère privée. C’est au nom du rejet du « Nanny State » que les conservateurs ont jusqu’à présent refusé de légiférer pour prévenir l’obésité, touchant pourtant plus de 25 % de la population adulte britannique, un record européen.

Pourtant adopté en première lecture à la Chambre des communes le 16 avril 2024, le « Tobacco and Vapes Bill » fait un tabac. Le Royaume-Uni veut interdire définitivement la vente de cigarettes aux générations nées à partir de 2009. C’est une première mondiale. Le gouvernement de Rishi Sunak assure vouloir « protéger les futures générations » des dommages du tabac. Le tabac est la « première cause évitable » de décès dans le pays, tuant les deux tiers des gros fumeurs et causant 80 000 morts par an. La pression sur le système hospitalier public est considérable : « presque chaque minute », un patient est hospitalisé à cause du tabagisme…

Le point de vue des écologistes anti-drogues

Une économie croissanciste ne peut pas reculer durablement. Si elle commence à le faire, elle risque de s’écrouler brutalement de manière cumulative. Il faut absolument croître, même quand les nécessités de base sont satisfaites pour tous ; même quand une partie de la population perd sa vie à produire des choses inutiles ou nuisibles ; même quand il s’agit persuader les gens qu’il vaut mieux acheter des soupes en boîte que les faire soi-même, boire des eaux gazeuses plutôt que de l’eau, se déplacer en voiture plutôt qu’à pied ou en vélo, ingurgiter de l’alcool et fumer. En fait nous sommes victimes du système techno-industriel et de la publicité qui va avec.

Le péché originel a été commis au cours de l’automne 1492 quand on découvre le tabac en Amérique. Jean Nicot (1530-1600) le diffuse en France. Pourtant les humains n’ont pas besoin de voiture, encore moins de la nicotine des cigarettes, mais la dynamique de l’innovation se désintéresse des finalités de la consommation pour imposer sa propre logique du profit. C’est l’invention en 1880 d’une machine capable de produire plus de 200 cigarettes à la minute, soit autant que 40 à 50 ouvrières ayant un bon coup de main, qui va changer le niveau de tabagisme. Plutôt que de licencier des centaines d’ouvrières au risque d’un conflit social, un entrepreneur a utilisé l’augmentation de productivité pour faire baisser les prix et inciter à la consommation de masse : on crée alors de nouvelles marques, de nouveaux goûts, de nouvelles addictions. Les industriels profitent de la dépendance physiologique et les experts de l’OMS n’indiquent qu’en 1988 que le tabac est une drogue aussi forte que la cocaïne ou la morphine. N’oublions pas la responsabilité des États ! En France, le Service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (SEITA), fondée en 1926, fut une entreprise publique et monopole d’État rattachée à la Caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale et d’amortissement de la dette publique. Tous responsables, tous coupables.

Mais plutôt qu’un interdit sur une de ces consommations qui nous rend esclaves, nous conseillons à Rishi Sunak d’interdire toutes les publicités sans exception. Une économie de subsistance, une société dont les membres produisent le nécessaire pour vivre, n’a pas besoin de publicité. Même une économie de marché rurale et artisanale, comme celle des pays développés jusqu’au milieu du XIX siècle, n’en a pas besoin. Aujourd’hui le marché n’est plus un ensemble concret de clients plus ou moins bien connus, mais une masse abstraite de consommateurs lointains. Il devient donc indispensable de dépenser des sommes considérables pour s’attacher ces inconnus grâce aux médias de masse. Ce sont les grandes firmes industrielles qui font de la publicité. En particulier les Big 4, Philip Morris International (PMI), British American Tobacco (BAT), Japan Tobacco International (JTI) et Imperial Brands. Interdites de publicité, ces entreprises disparaîtront et le tabagisme de masse avec. On retrouvera alors par nos propres moyens le goût de ce qu’il faut acheter ou pas.

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De la misère humaine en milieu publicitaire par le groupe Marcuse (2004)

extraits : La fonction première de la publicité est de promouvoir la consommation de produits industriels et leur substitution aux usages populaires traditionnels. La pub suscite des chaos culturels qui introduisent en force des consommations venues d’ailleurs. Les séries télévisées, en mettant en scène la vie moderne des familles riches, font rêver de nouveaux modes de vie. Procter&Gamble a par exemple entièrement financé la série télévisée Amour, Gloire et Beauté. Les cigarettes manufaturées détrônent la pipe et le tabac à chiquer, les boissons sucrées se substituent à l’eau, la cuisine domestique est remplacée par les plats sous cellophane….

le tabac tue et rend esclave, un écolo ne fume pas (2012)

extraits : Au cours de la réunion de Paris qui a mis en mouvement le plan Marshall le 12 juillet 1947, il n’y avait aucune demande des Européens spécifique au tabac. Cela a été proposé et mis en avant par un sénateur de Virginie. Au total, pour deux dollars de nourriture, un dollar de tabac a été acheminé en Europe. Les populations européennes sont alors devenues accros au tabac blond….

Cigarettes, bombes écotoxiques pour la planète (2023)

extraits : On estime que 4 500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. Un mégot de cigarette peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau. En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public. Chaque fumeur jette en moyenne 5 cigarettes par jour dans l’espace public. A Paris, environ 350 tonnes sont ramassées tous les ans….

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La dictature des faits divers, un désastre

L’aliénation médiatique consiste à occulter les questions essentielles de l’existence sociale au profit de préoccupations infantilisantes, d’anecdotes futiles, de faits divers dérisoires. C’était le cas d’une presse « à scandales », cela devient le lot commun des journaux dits de références. Un journaliste se doit de trier les évènements et ne garder que ceux qui ont de l’importance. Le fait de vouloir correspondre au penchant malsain des gens pour les faits croustillants devient un obstacle supplémentaire à la formation d’une intelligence collective.

Hélène Bekmezian : Les spéculations et les hypothèses autour de la mort du petit Emile ont permis de meubler des journées entières d’antenne. Sur BFM-TV, on n’a pas peur des mots. En bas de l’écran, le bandeau est persistant : « Randonneuse : “Le crâne au milieu du chemin” ». Sur le plateau, on s’enfonce dans les détails morbides. Un présentateur : « Je ne sais pas, je n’ai pas ces éléments. » C’est bien ce qu’on se disait. L’équilibre entre la profondeur abyssale des questions et l’absence de fond des réponses n’est pas en faveur de la qualité de l’information.

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Les faits divers, des faits qui font diversion (2021)

extraits : Un événement ponctuel est un fait divers, et leur multiplication n’en fait pas un phénomène de société ; cela reste des faits divers, mais cela permet la manipulation des lecteurs. LE MONDE dans ses choix éditoriaux impose des faits divers mettant en avant le racisme et la misogynie parce que cela facilite un discours politique de gauche, Le Figaro privilégie la délinquance et la criminalité qui facilitent une vision politique de droite.Dans ces deux journaux, la place de l’urgence écologique ne peut alors qu’être limitée. L’écologie, c’est une vision du long terme, pas un enlisement dans les faits divers….

L’effet de loupe, le fait qui fait diversion (2021)

extraits : Les médias nous défrisent, les réseaux sociaux encore plus, ils cultivent ce qu’on appelle en sociologie l’effet de loupe : montrer une réalité qui existe, certes, mais qui est tellement minoritaire qu’elle ne nécessite même pas une brève. Normalement le journalisme, c’est l’art de trier entre l’anecdotique et l’essentiel, sinon les pages d’un média se remplissent de vide. Mais à force d’être diffusés en boucle sur les réseaux de communication, un micro-évènement sature l’espace public et devient la dernière question à la mode dont il faut causer. Le problème, c’est que cela nous détourne de l’essentiel, nous rentrons dans le domaine du commérage et en oublions de réfléchir.

Rubrique faits divers, Notre-Dame de Paris en flammes (2019)

extraits : Notre république est soumise à la dictature des faits-divers. Dès 18h50, les premières flammes sont apparues sur le toit de l’édifice touristique ; quelques instants plus tard, Emmanuel Macron reporte à une date non déterminée l’allocution télévisée qu’il devait prononcer ce lundi 15 avril à 20 heures pour conclure le Grand débat. Qu’est-ce qui était le plus important, la manière de structurer notre avenir ou quelques pensées éparses pour notre passé religieux ? Qu’est-ce qui est le plus important, se laisser emporter par une émotion artificiellement construite autour de quelques pierres et charpente ou agir rationnellement contre les émissions de gaz à effet de serre ? Le musée du Louvre brûlerait-il intégralement que rien ne serait véritablement changé sur cette Terre. A plus forte raison quand Notre-Dame de Paris connaît un incident de parcours….

Avec ce blog, vous arrêterez de croire n’importe quoi (2008)

extraits : Avec la navigation sur le Web, nous sommes dans la bibliothèque de ­Babel, où l’on trouve toutes les vérités mais aussi tous les mensonges du monde. C’est la cacophonie de millions de personnes, le smartphone par exemple est non seulement un récepteur, mais aussi un émetteur de tweets. Chaque humain, qu’il soit n’importe qui ou même président des États-Unis peut dire n’importe quoi sans être vraiment détrompé….

L’écologie politique, victime des faits-divers médiatisés (2014)

extraits : La secrétaire nationale d’EELV est interrogée au Grand Rendez-vous. Aucune question sur l’écologie, pourtant la spécificité d’Emmanuelle Cosse. Mais six questions (sur 8) à propos des alcôves de l’Elysée : Aujourd’hui, la vie personnelle du président de la République est étalée en détail. Faut-il s’y faire ou s’en plaindre ?….

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Bavardage médiatique, oubli de l’écologie

Les commentateurs de plateau des chaînes d’info en continu sont devenus les principaux agents de l’euphémisation des faits scientifiques en lien avec l’environnement. Ce qui se raconte à longueur de journée ramène toujours l’écologie à des jeux politiciens, ce qui, paradoxalement, en dépolitise les enjeux pourtant immenses.

Stéphane Foucart : Le bavardage politique de plateau : voilà le danger. Sa puissance performative − le fait qu’il imprime ses biais sur la réalité elle-même – est considérable. Et ce, d’autant plus que le développement des chaînes « tout info » a fait de l’opinion bon marché le principal ingrédient des antennes (sans même évoquer leur « bollorisation »).

Sur les choix démocratiques, l’effet est mesurable à ce seul paradoxe : alors que les enquêtes placent invariablement l’environnement au nombre des principales préoccupations des Français, c’est le Rassemblement national – le parti le plus hostile à l’écologie – qui caracole en tête des sondages.

Sur la caste dirigeante, l’effet est sans doute plus inquiétant encore. Lorsque sur des plateaux les savoirs scientifiques constitués sont mis sur un pied d’égalité avec de simples éléments de langage, comment ne pas finir par croire à la validité de vos propres balivernes ? Depuis des mois par exemple, les mises en garde unanimes des scientifiques à l’endroit des décisions affaiblissant les normes environnementales en agriculture sont contrebalancées par un unique élément de langage, inlassablement ressassé : la nécessité de la « souveraineté alimentaire ». Cela procède non seulement d’un relativisme trompeur, mais aussi d’un renversement sémantique, la « souveraineté » dont il est question ici revenant à maintenir des systèmes agricoles intensifs dépendant des importations d’engrais de synthèse, notamment russes et biélorusses. Les responsables aux affaires nous mettent collectivement en danger parce qu’ils sont enfermés dans la même boucle cognitive que leurs commentateurs.

Le point de vue des écologistes

Lorsqu’un politique est interviewé, s’il commence par dire que la question est complexe, c’est qu’il n’a pas l’intention d’y répondre. Et le journaliste se garde bien d’insister. Les auditeurs sont eux aussi complices, ils se contentent de ce qu’on leur donne, ce qui leur permet de ne pas se creuser la tête. Autour de nous, personne ne parle d’écologie, encore moins de sauver la planète. C’est, au dessert, plutôt la recette du gâteau qui fait la conversation à table. Nous sommes face à une apparence de « débat « .

Ce n’est qu’en limitant volontairement ses sources et en gardant un esprit critique que l’on peut arriver à réduire le bruit médiatique. Une seule solution éteindre sa télé, et se contenter de parcourir les écrits de ce blog biosphere…

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Ce dont les médias ne parlent pas n’existe pas

extraits : Le climat n’aura occupé qu’environ 5 % du temps des débats animés par les grands médias audiovisuels, au cours de la campagne présidentielle qui s’achève. Cette quasi-absence a des effets majeurs sur notre perception collective, les questions qui ne sont pas posées disparaissent de la conversation publique….

Damnation, les médias aux ordres des publicitaires !

extraits : Le matraquage publicitaire a remplacé le moteur de la guerre et de ses commandes massives pour booster l’économie. D’où l’invention de techniques pour obtenir de la population un comportement éloigné des pratiques économes de leurs parents. Les générations actuelles y sont tellement accoutumées qu’elles ont du mal à imaginer un monde où ce matraquage serait absent. Quant à l’ampleur des dégâts, il suffit de se souvenir de ce cri du cœur d’un patron de TF1 revendiquant le droit de vendre du « temps de cerveau disponible » pour faire boire du Coca-Cola….

L’écologie politique, victime des faits-divers médiatisés (2014)

extraits : La secrétaire nationale d’EELV est interrogée au Grand Rendez-vous. Aucune question sur l’écologie, pourtant la spécificité d’Emmanuelle Cosse. Mais six questions (sur 8) à propos des alcôves de l’Elysée : Aujourd’hui, la vie personnelle du président de la République est étalée en détail. Faut-il s’y faire ou s’en plaindre ?….

les médias nous trompent car nous voulons être trompés (2012)

extraits : Sur lemonde.fr, deux articles montrent la superficialité des lecteurs. Prenons les infos du 5-6 octobre et une période comparable de mise en ligne. L’article « Les climato-sceptiques anglais et américains ont bonne presse » ne recueille que deux commentaires. L’article « BAISER VOLÉ – L’une des photos les plus romantiques révèle une agression sexuelle » sur le blog Big Browser en reçoit 182 ! Les centres d’intérêt de nos concitoyens vont au sexe et au sensationnel, pas à l’analyse comparative.

discrimination médiatique (2009)

extraits : La multiplication des réseaux d’information transforme notre réalité en un magma informel en perpétuelle expansion. Il est donc difficile d’aller à l’essentiel : comment s’y retrouver dans une cyber-poubelle aux dimensions de Google ? Bruno Frappat, aux Assises du journalisme en mai 2008, nous rassurait : « N’ayez pas peur ! Tant qu’il y aura des nouvelles, il faudra des gens pour faire le tri, hiérarchiser les événements, en jeter. » Mais la biosphère n’est pas satisfaite de la manière dont les journalistes font leur boulot de tri et de hiérarchisation.

Bavardage médiatique, oubli de l’écologie Lire la suite »

Les jeunes et le service civique écologique

Attention de ne pas confondre le Service national universel qui faisait l’objet de notre précédent article et le service civique. Le SNU est une tentative propre à Emmanuel Macron depuis qu’il a accédé à la présidence de la France ; il s’agit d’enrégimenter les jeunes au nom d’un patriotisme désuet. Le SNU nest qu’une annexe du ministère des armées ! Le service civique est beaucoup plus ancien ; sous des dénominations diverses, son rôle historique est de diminuer artificiellement le taux de chômage des jeunes.

Le service civique existe depuis 2010. Il faisait suite du « service civil volontaire » qui avait été mis en place en 2006. Le gouvernement Jospin avait antérieurement mis en place des contrats emploi-jeunes de 1997 à 2002… Le taux de chômage avait presque atteint 10 % en 1990, le nombre des emplois aidés s’est élevé 900 000 en 1991. Dans une France surpeuplée, il faut maquiller de diverses manières les statistiques du sous-emploi.

Le service « civique » (ça fait mieux que « civil ») a attiré en 2022 près de 80 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans, pour une durée allant de six à douze mois et pour une rémunération mensuelle de 620 euros. Pour septembre 2024, le gouvernement promeut un service civique « écologique »… pour « lutter contre l’écoanxiété de la jeunesse » !

Zoé Dert-Chopin : Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu a adopté les codes de la communication TikTok pour annoncer aux jeunes qu’ils pourront réaliser un service civique « écologique » à partir de septembre 2024. Une façon dit-il de permettre à cette frange de la population de « remédier à l’anxiété et [de] passer à l’action ». Le ministre promet le déploiement, dès cet automne, de 1 000 « ambassadeurs » volontaires, pour promouvoir ce type d’engagement : « Quand on voit des jeunes qui considèrent que la façon d’agir, c’est d’aller jeter de la purée dans des musées, je préfère qu’on leur donne les moyens de regarder comment, de façon concrète, s’engager au service de l’écologie ». Béchu vise l’objectif de 50 000 volontaires auprès d’associations ou d’entreprises publiques liées à la protection de l’environnement d’ici à 2027 et des emplois « verts » à la sortie.

Le point de vue des écologistes difficile à berner

Le Premier ministre Gabriel Attal avait déjà annoncé le 30 janvier 2024 que le gouvernement lancerait « un service civique écologique » lors de ses grandes orientation de politique générale. Dans la même conférence, Attal s’était placé dans la droite ligne du chef de l’Etat en pointant ceux qui voudraient une « écologie punitive » ou des contraintes plus fortes. Il défendait ceux pour qui « la voiture est un gage de travail et de liberté ». Il s’est vanté du succès du leasing social pour acheter un véhicule électrique. Pourtant nommé en mai 2022 » secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques. L’État ne fait rien, les petits jeunes feront le reste… l’écoanxiété des jeunes ne peut que grandir.

Le programme Médiaterre de l’association Unis-cité Ile-de-France avait déjà un programme écolo en 2010. Les volontaires du service civique devaient apprendre des éco-gestes aux familles défavorisées des grandes barres de la région parisienne ; plus prosaïquement, apprendre à consommer moins d’énergie, moins d’eau et à produire moins de déchets. Un lien social s’établissait entre des jeunes qui se sentent utiles et des familles en difficulté matérielle. Pourquoi pas de tels ambassadeurs. Mais cela reste complètement marginal par rapport à l’ampleur de la rupture écologique à mener.

Il faut que l’Etat annonce clairement à la population qu’il faudra faire des efforts dans tous les domaines, consommation, production, loisirs… Mais il ne suffit pas de dire qu’il faut manger moins de viande, s’abstenir de prendre l’avion, rapprocher son lieu de résidence de son lieu de travail… Il ne suffit certainement pas de demander à quelques jeunes de servir la cause écologique, le problème est structurel. L’État doit avoir le courage  de ce qu’il appelle la « transition écologique ».  Seul l’État peut refuser de nouvelles voies à grande vitesse, augmenter le prix de l’essence, taxer le kérosène, combattre l’artificialisation des sols, favoriser l’agriculture biologique, réglementer et même interdire. Mais tout cela, Macron s’y refuse absolument.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Macron écolo ? Laissez-moi rire ! (mai 2021)

extraits : Emmanuel Macron en juin 2017, son slogan « Make our planet great again » face aux climatosceptiques comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro. Depuis on déchante, tout ça n’est que de la stratégie politique. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” »….

Macron en marche vers l’écologie superficielle (juin 2022)

extraits : Pour l’écologie, Emmanuel Macron avait voulu deux ministères distincts, l’un consacrée à la transition écologique et à la cohésion des territoires, l’autre à la transition énergétique. La ministre de la nature aura pour mission principale de promouvoir la chasse à courre, la ministre des émissions de gaz à effet de serre sera chargée de mettre sous respirateur artificiel nos centrales nucléaires en fin de vie. Bref on divise, on rend ingérable. Bref, on n’y comprend plus rien….

Macron, « l’écologie à la française » !!!! (septembre 2023)

extraits : Avec ce mélange d’un refus des interdictions et d’une ambition assumée pour une « croissance verte », teintée d’un techno-solutionnisme sur l’hydrogène ou le captage du carbone, Emmanuel Macron dessine sa propre vision d’une écologie « positive ». Une façon de se tenir en équilibre instable entre « l’écologie du déni » de l’extrême droite et « l’écologie de la cure » incarnée par une infime partie des écologistes institutionnels. « Notre écologie est aussi une stratégie de préservation de notre richesse de biodiversité et au fond, de nos paysages qui constituent l’identité profonde de la France », avait conclu le président de la république, comme si la transition n’était qu’une douce évolution pour mieux protéger les modes de vie… 

Macron aime la bagnole, pas l’écologie ! (septembre 2023)

extraits : Dimanche 24 septembre 2023, décidé moins de vingt-quatre heures plus tôt, le chef de l’Etat s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique –. Face aux prix de l’essence qui s’envolent, Emmanuel Macron ose : « On aime la bagnole. Et moi, je l’adore ».Ouah ! On ne change rien….

Gabriel Attal, anti-écolo… comme Macron (janvier 2024)

extraits : Sur ce blog, nous nous étions penchés en octobre 2016 sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il était pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Macron faisait une confiance absolue à la croissance….

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SNU, service national universel, un échec

Jeunes Français, attention le SNU n’est pas fait pour vous. Le service national universel, c’est une marotte de Jupiter Macron qui se croit revenu aux temps de la conscription obligatoire. Le SNU est en réalité devenu un véritable serpent de mer qu’on voit de temps en temps et qui disparaît tout le temps.

Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017, le service national universel a été confirmé en tant que chantier du mandat présidentiel à l’occasion des vœux du président de la République aux armées le 23 janvier 2018. C’est dès lors un programme virtuel mis en place par le Premier ministre français Édouard Philippe à partir de 2019. À l’issue du Conseil des ministres du 27 juin 2018, Édouard Philippe annonce passer à la mise en place effective d’un service national universel d’une durée d’un mois pour tous les jeunes de 16 ans dans le prolongement de l’obligation scolaire.

Le 4 mars 2019, le secrétaire d’État annonce enfin le lancement officiel de la campagne de recrutement des jeunes volontaires pour la phase de « préfiguration » dans 13 départements volontaires. C’est un programme de deux semaines seulement : réveil à 6h30 , cérémonie de lever des couleurs avec le salut au drapeau et chant de la Marseillaise ; les soirées seront consacrées à un débat sur « des enjeux de société » comme l’égalité femme-homme ou encore le harcèlement en milieu scolaire. Dès la rentrée 2019, il est annoncé que le service national universel sera pérennisé et devra concerner au moins 400 000 jeunes d’ici 2022. On va voir ce qu’on va voir ! Mais s‘agissant du cadre juridique, une réforme constitutionnelle l’article 34 interdit la sujétion des citoyens pour autre chose que la défense nationale. De plus un projet de loi est nécessaire pour rendre le dispositif obligatoire et en définir ses modalités. Patatras ! Le gouvernement annonce que l’examen du projet de loi constitutionnelle n’est pas à l’ordre du jour immédiat.

En l’absence de toute base légale pour le SNU, les opérations de 2019 et 2020 ont rétrospectivement suscité moultes interrogations. Mais le 14 juillet 2022, Emmanuel Macron persiste et signe : il ordonne aux armées de s’investir « plus et mieux dans le grand projet de service national universel (SNU) qu’il porte ». Quelques mois plus tard, Emmanuel Macron annonce dans ses vœux 2023 aux Françaises et aux Français qu’il posera « dans les toutes prochaines semaines les jalons d’un service national universel ». Le 29 mars 2023, Emmanuel Macron annonce renoncer à rendre le SNU obligatoire pour tous les jeunes.

Pourtant on perçoit encore parfois la tête du serpent. Les inscriptions au SNU 2024 s’ouvrent soi-disant le lundi 6 novembre 2023 pour tous les jeunes âgés de 15 à 17 ans. Les volontaires vont se retrouver dans un « centre SNU » pendant douze jours. Le 1er ministre Gabriel Attal annonce même dans son discours de politique générale du 30 janvier 2024 la généralisation du SNU à partir de la rentrée scolaire 2026. Blabla blabla. Le secrétaire d’Etat chargée du SNU est directement rattachée au ministère des armées.

Le SNU vise, selon la communication du Gouvernement, à proposer « un moment de cohésion visant à recréer le socle d’un creuset républicain et transmettre le goût de l’engagement », à « impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation » et à « promouvoir la notion d’engagement et favoriser un sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes ». Salut au drapeau, le petit doigt sur la couture du pantalon, une posture signe d’obéissance et de soumission à l’autorité. Tout ce qu’il faut détester en système démocratique…

Le SNU dans un quotidien de référence

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/07/14/emmanuel-macron-exhorte-les-armees-a-developper-le-service-national-universel_6134697_3224.html

Visiblement, le Service national universel (SNU) n’a pas encore trouvé sa place. Le président français, Emmanuel Macron, a demandé, mercredi 13 juillet 2022, aux armées françaises de « faire davantage » pour développer cette promesse de campagne présidentielle visant les jeunes, afin de mobiliser « toute la société française ». « Il ne s’agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, mais au moment où la nation a besoin de retrouver le sel de son histoire, son sens profond (…), la République a besoin que vous fassiez davantage. » Le SNU se déroule en plusieurs phases. Pendant quinze jours, les jeunes participent d’abord à un « séjour de cohésion », moment de vie collective en dehors de leur département d’origine. Puis ils doivent s’engager auprès d’une association, d’une administration ou d’un corps en uniforme, pour une mission d’intérêt général de 84 heures.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/02/snu-emois-autour-d-une-possible-generalisation-du-programme_6163900_3224.html

Se réveiller tôt, enfiler son uniforme, participer à la levée du drapeau français, chanter La Marseillaise avant de se rendre à des activités diverses autour de l’autodéfense, de l’engagement, de la sécurité routière ou du climat. Ce rituel qui ouvre chaque journée du service national universel (SNU) aujourd’hui sera-t-il bientôt une réalité pour les 800 000 élèves de 2de ? Cette hypothèse d’une généralisation qui vaudrait obligation provoque l’ire du milieu éducatif et des organisations de jeunesse. Le SNU repose aujourd’hui sur un décret de 2020, et, eu égard aux libertés individuelles, impossible de le rendre obligatoire sans passer par une loi. En juin 2019, le Conseil d’Etat avait même estimé qu’une révision de la Constitution serait nécessaire. Depuis sa création en 2019, le SNU est composé d’un « séjour de cohésion » de deux semaines, puis d’une mission d’intérêt général de quatre-vingt-quatre heures.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/14/au-c-ur-du-service-national-universel-et-de-ses-ambiguites-ce-n-est-ni-l-armee-ni-la-colo_6181907_3224.html

Cette formation à la citoyenneté d’un nouveau genre, qui se déploie non sans débat et polémique depuis 2019 alors que l’idée de la rendre obligatoire a longtemps plané, s’inspire de certains codes de l’armée sans être un service militaire. Difficile de définir ce service national universel tant il joue sur plusieurs registres : un cadre strict, un programme éclectique qui balaie tous les pans de la citoyenneté et une ambiance de colonie de vacances entre ces adolescents, dont le sujet de conversation favori reste les idylles naissantes ou supposées au sein de la promotion.

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Les jeunes et la guerre, la mort s’avance

Une étude sociologique, menée sur « les jeunes et la guerre », doit être rendue publique, vendredi 12 avril, à Sciences Po. Paris. En voici une synthèse.

Anne Muxel : Les résultats sont révélateurs d’une évolution sensible du regard des jeunes sur l’engagement militaire. Plus de 51 % des jeunes sondés se disent désormais « prêts » ou « peut-être prêts » à s’engager « si la protection de la France nécessitait que le pays s’engage dans la guerre en Ukraine », même si seulement 17 % d’entre eux se déclarent certains de ce choix. les moins de 35 ans apparaissaient « nettement plus favorables » à l’envoi, par la France, de troupes en Ukraine, contre 17 % des 50 ans et plus. Il y a disparition de l’antimilitarisme qui prévalait, auparavant, chez les jeunes générations. Ce regain de patriotisme convoque un altruisme moral, référentiel des répertoires d’engagement des jeunes d’aujourd’hui.

Interrogés sur leur acceptabilité de « tuer » un « ennemi » en cas de guerre pour « défendre [leur] pays », 57 % se disent ainsi « prêts » ou « peut-être prêts ». 45 % se montrent « prêts » ou « peut-être prêts » à être « gravement blessés physiquement » et 42 % à « mourir au combat ». A la question : « Jugez-vous acceptable pour un pays, qui la détient, d’utiliser l’arme nucléaire contre un autre pays en cas de conflit majeur ? », 49 % l’ont jugé « acceptable, dans certains cas » ou « tout à fait acceptable ».

Le point de vue des écologistes pacifistes

Bien entendu, si on ne parle jamais des objecteurs de conscience, opposés à l’usage des armes, on ne peut pas penser à devenir OC. Bien entendu si on martèle que la nation est une réalité sacrée, à défendre les armes à la main, on n’a aucun souci pour faire couler un sang impur. Si on est le général François Lecointre, chef d’état-major des armées de 2017 à 2021, on a des nuits blanches et des cauchemars lancinants sur ce que signifie la guerre en vrai. Les jeunes sont victimes de la propagande militariste à sens unique, ils n’ont même pas le droit de se déclarer objecteur de conscience lors de leur Journée Défense et Citoyenneté.

D’où ces informations de base sur la JDC pour qu’ils ne meurent pas idiots :

page wikipedia

La Journée défense et citoyenneté (JDC), dénommée jusqu’en 2011 Journée d’appel de préparation à la défense (JAPD), est une journée d’appel instituée en 1997 en France dans le cadre de la réforme du service national portée par Jacques Chirac. La JDC est la troisième étape du parcours de citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes de nationalité française : la première étape est l’enseignement de défense dispensé en classe de troisième dans le cadre des cours d’enseignement moral et civique ainsi qu’en classe de première dans le cadre des cours d’éducation civique, juridique et sociale, la seconde étape étant le recensement obligatoire en mairie.

L’objectif de cette journée est d’aborder différentes problématiques dont les principales sont la citoyenneté et les questions liées à la Défense. La JDC vise également à favoriser le recrutement dans les différentes armées et services du Ministère des Armées ou dans la réserve militaire. Aucun signe d’appartenance à un groupe ou mouvement à caractère politique, philosophique ou religieux ne peut être exhibé durant la journée sous peine d’exclusion. Il est également demandé aux participants de « s’abstenir d’organiser toute manifestation ou action de propagande philosophique, religieuse ou syndicale et de participer à celle-ci .

L’objection de conscience ne fait pas partie de ce programme !

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F871

Vous voulez vous inscrire à un examen (bac, permis de conduire…) et l’on vous demande un certificat de participation à la journée défense et citoyenneté (JDC). Vous vous interrogez sur le déroulement de la JDC ? Nous vous indiquons tout ce qu’il faut savoir. En général, la JDC dure 7h30 à compter de l’heure de convocation.

Durant votre Journée défense et citoyenneté, vous recevez :

    • des enseignements sur les enjeux et objectifs généraux de la défense nationale, et sur les différentes formes d’engagement
    • un enseignement sur le civisme, sur la base de la charte des droits et devoirs du citoyen français
    • une information sur l’égalité entre les femmes et les hommes, sur la lutte contre les préjugés sexistes et sur la lutte contre les violences physiques, psychologiques ou sexuelles commises au sein du couple

Vous passez également des tests d’évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française.

L’objection de conscience ne fait pas partie de ce programme !

https://www.defense.gouv.fr/sga/au-service-nation-du-public/jeunesse/devenir-citoyen/journee-defense-citoyennete-jdc

Troisième étape du « parcours de citoyenneté », la JDC s’impose à tous les citoyens, femmes et hommes, avant l’âge de 18 ans. Ils ont la possibilité de régulariser jusqu’à l’âge de 25 ans. Vous recevrez votre convocation environ 1 an après la date de votre recensement (Le recensement doit être effectué auprès de la mairie de votre lieu de domicile). La JDC est une journée qui permet de rappeler à chacun que la liberté a un prix. C’est aussi une occasion unique de contact direct avec la communauté militaire, et de découverte des multiples métiers et spécialités, civiles et militaires qu’offre aujourd’hui aux jeunes, la Défense. Opportunités professionnelles mais également opportunité d’aide spécifique pour les jeunes en difficulté, qui pourront – s’ils le souhaitent – obtenir lors de cette journée des conseils d’orientation vers des structures d’aides adaptées. En fin de journée, un certificat individuel de participation est remis.

L’objection de conscience ne fait pas partie de ce programme !

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Soutien aux réfractaires russes en Ukraine

Nous relayons cet appel de soutien aux soldats russes du refus en Ukraine. Il se passe des choses, mais les médias les ignorent…

https://www.4acg.org/Appel-de-soutien-aux-soldats-russes-du-refus-en-Ukraine

Antimilitaristes, pacifistes, objecteurs,

insoumis, syndicalistes aux armées,

nous soutenons les réfractaires à l’armée russe.

Le 24 février 2022, l’armée russe a envahi le territoire ukrainien. Depuis, la population ukrainienne subit les bombes, tirs d’artillerie, chars, qui tuent, mutilent, détruisent. Ils et elles résistent aux attaques décidées par le régime dictatorial de Poutine. Comme dans toute guerre, ce sont les peuples qui sont les premières victimes. Des témoignages montrent des refus d’obéissance au sein de l’armée russe. Des soldats désertent.

Anciens déserteurs, réfractaires à la guerre d’Algérie et d’autres guerres plus récentes, objecteurs de conscience, insoumis au service militaire, antimilitaristes, nous sommes solidaires des réfractaires, insoumis, objecteurs et déserteurs de l’armée russe qui refusent de participer à la guerre menée en Ukraine. Ils doivent être accueillis dans le pays de leur choix, en tant que réfugiés politiques !Nous sommes pour le droit à l’objection de conscience dans tous les pays et toutes les circonstances.

Pour soutenir cet appel : refractairessolidaires@gmail.com

Les premiers signataires :

1. André Bernard, insoumis à la guerre d’Algérie (1956), objecteur de conscience, incarcéré (1961-1963).
2. Tony Orengo, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie, incarcéré (1959-1963)
3. Jacques Baynac, insoumis à la guerre d’Algérie, exilé (1960).
4. André Gazut, déserteur à la guerre d’Algérie, exilé (1960).
5. Jacques Pous, déserteur à la guerre d’Algérie, exilé (1960).
6. Eric Pot, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie, incarcéré (1960-1963)
7. François Cerutti, insoumis à la guerre d’Algérie (1961), exilé, incorporé en 1965 après avoir fui le coup d’Etat de Boumedienne, incarcéré en 1966 après une mutinerie.
8. Michel Hanniet, insoumis, réfractaire à la guerre d’Algérie, incarcéré (1961). 9. Victor Savary, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie (1961).
10. Yves Bel, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie (1961-1963).
11. Didier Poiraud, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie (1961-1963).
12. Robert Siméon, insoumis à la guerre d’Algérie, incarcéré, (1961-1963).
13. Pierre Sommermeyer, insoumis à la guerre d’Algérie, objecteur de conscience, incarcéré (1961-1965).
14. Jorge Valadas, déserteur de la marine portugaise pendant la guerre coloniale (1961-1974), exilé et émigré en France depuis 1967.
15. Americo Nues, déserteur de l’armée portugaise pendant la guerre coloniale (1961-1974).
16. Jacques Millet, objecteur de conscience, réfractaire à la guerre d’Algérie (1962-1963).
17. Claude Duval, objecteur de conscience (1963).
18. Philippe Girodet, réfractaire à la guerre d’Algérie, objecteur de conscience, incarcéré (1963-1965).
19. Rosemarie Ott-Eckenspieller, refus de la part militaire de l’impôt (1963-1967).
20. Dan La Botz, objecteur de conscience américain à la guerre contre le Vietnam (1963-1975).
21. Maurice Montet, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1965), cofondateur du Bureau européen de l’objection de conscience.
22. Alain Dugrand, objecteur de conscience (1965-1968).
23. Philippe Pialoux, objecteur de conscience (1965-1968).
24. Gérard Chenet, insoumis au service militaire, incarcéré (1966).
25. Willi Hajek, objecteur de conscience, insoumis à l’armée de la République fédérale allemande, contre la guerre du Vietnam (1967).
26. Denis-Jacques Chevalier, objecteur de conscience (1967-1969).
27. Dominique Arrivé, objecteur de conscience-déserteur (1967-1970).
28. Pierrick Le Dantec, objecteur de conscience (1967-1970).
29. Gilbert Ott, objecteur de conscience, déserteur (1967-1970).
30. Gérard Sohier, objecteur de conscience (1967-1970).
31. Bernard Baissat, service civil en coopération (1968-1970).
32. Guy Dechesne, objecteur de conscience en Belgique (1968-1970).
33. Yves Buison, insoumis au service militaire (1969).
34. Bernard Bulliard, antimilitariste, emprisonné pour « incitation de militaires à la désobéissance » (1969).
35. Ed Hedemann, a refusé l’ordre d’incorporation dans l’armée des Etats-Unis durant la guerre contre le Vietnam (1969).
36. Gérard Lambert, objecteur de conscience (1969).
37. Jean-François Pressicaud, objecteur de conscience (1967-1970).
38. Alain Petit, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1969-1971).
39. John Braxton, emprisonné pour avoir refusé de coopérer avec le système de conscription des États-Unis, durant la guerre contre le Vietnam (1969-1975).
40. Gaston Jambois, insoumis au service militaire, incarcéré (1970-1972).
41. François Ménétrier, objecteur de conscience et de raison (1970-1972).
42. Yves Charfe, objecteur de conscience (1971).
43. Michel Auvray, objecteur au service militaire (1971), insoumis au service civil (1972).
44. Bernard Macret, objecteur de conscience (1972).
45. Gilbert Nicolas, renvoyeur de livret militaire (1972).
46. Joël Vacher, insoumis au service militaire (1972-1976).
47. André Rosevègue, soldat en uniforme au défilé du 1er mai 1973, 51e Régiment d’infanterie d’Amiens (1973).
48. Jean-Marie Burgaud, comité de soldats du 1er Régiment de marche du Tchad (1973-1974).
49. Pierre Chevalier, comité de soldats du 601° GCR d’Achern, Allemagne (1973-1974).
50. Bernard Cholet, syndicaliste aux armées, comité de soldats de la garnison de Landau, Allemagne (1973-1974).
51. Jean-Luc Laurent, syndicaliste aux armées, comité de soldats GCR602 d’Achern, Allemagne (1973-1974).
52. Dominique Mellon, objecteur de conscience, insoumis au service national (1973-1974).
53. Christian Sunt, syndicaliste aux armées, emprisonné, comité de soldat régiment de chasseurs de Mourmelon.
54. Jean Philippe Ternon, comité de soldats au 2e GCM de Saarburg, Allemagne (1973-1974).
55. Patrice Coulon, membre du comité de soldats de Montlhéry (1973-1974), signataire de l’appel des Cent (1974), objecteur-réserviste (1983).
56. Robert Pelletier, comité de soldats (1973-1975), manifestation de Draguignan (1974).
57. François Marchand, objecteur de conscience, insoumis au service militaire 1974).
58. Daniel Pinós, insoumis au service militaire (1973-1981).
59. Jean Beckers, insoumis au service militaire, Belgique (1974).
60. Patrice Bouveret, objecteur de conscience, insoumis au service national (1974), co-fondateur de l’Observatoire des armements.
61. Xavier Claret, signataire de « l’Appel des Cent », base aérienne 901 à Drachenbronn, (1974).
62. Jacques Picard, objecteur de conscience (1974).
63. Jean-Paul Brinon, comités de soldats de Radolfzell, Allemagne (1974-1975)
64. Etienne Deschamps, insoumis au service militaire (1974-1975).
65. Yves Hollinger, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 24 e Groupement de chasseurs mécanisés de Tübingen, Allemagne (1974-1975).
66. Didier Labadie, comité de soldat du 32e régiment de génie de Vieux-Brisach, Allemagne (1974-1975), signataire de « l’Appel des Cent ».
67. Patrick Laurenceau, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 1er RAMA de Melun (1974-1975).
68. Laurent Lecoin, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 1er Régiment de spahis de Spire, Allemagne (1974-1975).
69. Johan Leestemaker, syndicaliste VVDM, armée néerlandaise, membre de l’European Conference of consrcipts organizations, (1974-1975).
70. Paul Elie Lévy, comité de soldats du 57e Régiment d’infanterie de Souges (1974-1975).
71. Patrice Perret, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 81e Régiment de soutien à Trèves, Allemagne (1974-1975).
72. Jean-Pierre Rangot, comité de soldats au 43e RIMA d’Offenburg, Allemagne (1974-1975), signataire de « l’Appel des Cent ».
73. Raynaldo Ruiz, comité de soldats du 37e Régiment d’infanterie de Radolfzell, Allemagne, puis du 42e Régiment d’infanterie de Wittlic ( 1974-1975).
74. Patrick Branchereau, comité de rédaction de Lutte antimilitariste (1974-1976).
75. Bernard André, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1974-1981).
76. Pierre Malod, insoumis au service militaire (1974-1981).
77. Jean-Louis Phan-Van, insoumis au service militaire (1974-1981).
78. Pierre Martial, insoumis au service militaire (1974-1982), animateur du journal des insoumis en cavale Avis de Recherche et des éditions du même nom.
79. Serge Aberdam, comité de soldats inter-unités des casernes de Vincennes(1975).
80. Armand Creus, incarcéré pour soutien aux comités de soldats (1975).
81. Patrice Duboz, syndicaliste aux armées, syndicat de soldats du 19e RG de Besançon (1975).
82. Alain Genot, syndicat de soldats du 19e Régiment du génie de Besançon (1975).
83. Gérard Gueniffey, antimilitariste révolutionnaire, comité de soldats 3e RPIMA de Carcassonne (1975).
84. Alexandre Legrand, comité de soldats du 170e RI d’Epinal (1975).
85. Jean-Marc Raynaud, renvoyeur de son livret militaire (1975).
86. Olivier Sagette, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 152° RI de Colmar (1975).
87. Alain Baron, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 1er Groupe de chasseurs de Reims (1975-1976).
88. Dominique Boury, comité de soldat de l’EMIAT d’Agen (1975-1976).
89. Patrick Bourbon, comité de soldats du 16e Régiment de chasseurs motorisés de Saarburg, Allemagne (1975-1976).
90. Eric Thouzeau, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 54e RA de Verdun (1975-1976).
91. Daniel Vey, syndicaliste aux armées, comité de soldats de Lyon (1975-1976).
92. Jean-Pierre Sadoux, insoumis au service militaire (1975-1982).
93. Michel Dubois, Groupe antimilitariste des Mureaux (1975-1990).
94. Michael Fishelson, comité de soldats du 21e RIMA, membre d’Information pour les droits des soldats (1976-1977)
95. Jean-Marie Harribey, démis de son mandat de secrétaire général de l’Union départementale CFDT de la Gironde par la confédération, pour cause de soutien aux comités de soldats (1976).
96. Patrick Le Moal, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 8e Régiment de hussards d’Altkirch (1976).
97. Jacques Verrieres, comité de soldats du 1er RAMA de Melun (1976).
98. Bruno Dalberto, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 110e Régiment d’Infanterie de Donaueschingen, Allemagne (1976 à 1977).
99. Gilles Laumonier, syndicaliste aux armées, comité de soldats de Rennes (1976-1977), membre de l’ex-Collectif rennais antimilitariste.
100. Philippe Maréchal, comité de soldats du 10e Régiment de génie de Vieux-Brisach, Allemagne (1976-1977).
101. Philippe Morel, syndicaliste aux armées, comité de soldats de l’École d’application du train (1976-1977).
102. Marc Nauroy, comité de soldats du 67e BCA (1976-1977).
103. Jean-Jacques Petiteau, comité de soldats du 43e RIMA d’Offenburg, Allemagne (1976-1977), Comité de défense des appelés et son journal Crosse en l’air.
104. Patrick Silberstein, syndicaliste aux armées , comité de soldats de l’École d’application du t rain (1976-1977), o fficier de réserve, membre d’Information pour les droits du soldat et de l’European Conference of consrcipts organizations.
105. Thierry Fresnay, objecteur de conscience (1976-1978).
106. Daniel Aïache, insoumis au service militaire (1976-1981).
107. Michel Busse, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1976-1981).
108. Claude Guillon, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1976-1981).
109. Jean-Michel Lacroûte, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1976-1981).
110. Hervé Belin, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1977).
111. Dominique Malvaud, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 41e Régiment d’artillerie de marine, La Fère (1977).
112. Michel Roy, objecteur de conscience, insoumis au service civil (1977).
113. Patrick Destruhaut, insoumis au service militaire (1977-1978).
114. Bruno Dufour, comité de soldats (le GV t’as rien) du 61e RI de Lons-le-Saunier (1977-1978).
115. Jean-René Quinard, sergent dans l’armée de l’air, emprisonné pour désertion (1977-1978), animateur du collectif des anciens engagés.
116. Bernard Galin, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 46e RI de Berlin, Allemagne (1977-1978).
117. Claude Lavialle, comité de soldats du 35e RIM de Belfort (1977-1978).
118. Charles Maurice, comité de soldats L’Alpin déchaîné de Briançon (1977-1978).
119. Alain Montaufray, comité de soldats du 51° Régiment d’infanterie d’Amiens (1977-1978).
120. Dominique Boisrenoult, objecteur de conscience (1977-1979).
121. François Bouteille, objecteur de conscience, déserteur (1977-1979).
122. Francis Descroizette, objecteur de conscience (1977-1979).
123. Pascal Bedos, objecteur de conscience, insoumis au service militaire (1977-1981).
124. Maurice Balmet, renvoyeur de livret militaire (1978).
125. Jean-Luc Dupriez, objecteur de conscience, insoumis au service national (1978), ancien directeur de publication de RAS ?, journal d’action et de réflexion antimilitaristes.
126. Pierre Louvard, syndicaliste aux armées, comité de soldats 3du 9e RI de Rouen (1978).
127. Antoine Malamoud, comité de soldats du BA 272 (1978).
128. Jean-Pierre Hardy, syndicaliste aux armées, comités de soldats des 7e Régiment blindé de hussards de Besançon et 19e Régiment blindé de chasseurs de Villigen, Allemagne (1978-1979).
129. Pierre Jeanne, comité de soldats du 3e RAMA de Vernon (1978-1979).
130. François Richard, comité de soldats du 76e Régiment d’infanterie de Vincennes (1978-1979).
131. Jean-Claude Salin, objecteur de conscience (1978-1979).
132. Yves Masset, objecteur de conscience (1978-1980).
133. Jean-Claude Catry, objecteur de conscience, insoumis au service national (1978-1981).
134. Gilles Cousin, objecteur de conscience auquel le statut a été refusé (1979).
135. Didier Fontaine, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 32e RA d’Oberhoffen-sur-Morder (1979).
136. Bruno Negroni, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 5e RG de Versailles (1979).
137. Ramon Pino, renvoyeur de son livret militaire (1979).
138. Rémy Querbouêt, objecteur de conscience, insoumis au service militaire (1979).
139. Noël Morel, insoumis au service militaire (1979-1980).
140. Patrick Guillaudat, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 4e Régiment de chasseurs de La Valbonne (1979-1980).
141. Christophe Inizan, syndicaliste aux armées, comité de marins Tonnerre de Brest (1979-1980).
142. Pierre Spielvogel, syndicaliste aux armées, comité de marins Tonnerre de Brest (1979-1980).
143. Serge Verstraeten, objecteur de conscience, Belgique (1979-1980).
144. Laurent Fouillard, objecteur insoumis (1979-1981).
145. Claude Guémas, objecteur insoumis (1979-1981).
146. Dominique Mejsnerowski, objecteur de conscience (1979-1981).
147. Philippe Craponne, objecteur de conscience réformé (1980).
148. Patrick Le Trehondat, syndicaliste aux armées, comité de soldats Tonnerre de Brest, (1980-1981), membre d’Information pour les droits du soldat et de l’European Conference of consrcipts organizations.
149. Michel Regnier, objecteur de conscience, Belgique (1980-82).
150. Christian Mahieux, objecteur de conscience, insoumis au service militaire (1980-1984).
151. Philippe Cruzel, objecteur de conscience, insoumis au service national (1981).
152. Christian Drouet, objecteur de conscience, insoumis au service national (1981-1982).
153. Sylvain Garel, objecteur de conscience (1981-1982).
154. Romain Treppoz, comité de soldats du 9e Régiment de génie de Neuf-Brisach (1981-1982).
155. Thierry Campanati, insoumis au service militaire (1981-1983).
156. Thierry Dubuisson, insoumis au service militaire (1981-1983).
157. Jean Kopp, objecteur de conscience, insoumis au service national (1981-1986).
158. Alain Dropsy, insoumis au service militaire (1981-1988).
159. Pierre-Yves Dacheux, objecteur de conscience (1982).
160. Olivier Real, comité de soldats de l’ENEORSSA de Libourne (1982-1983). 161. François Brocquet, objecteur de conscience (1984-1984), directeur de publication du Journal des Objecteurs.
162. Jehan Guy, insoumis au service militaire (1983).
163. Jean-François Castel, comité de soldats des bases aériennes d’Orléans et Toulouse-Francazal (1983-1984).
164. Olivier Le Cour Grandmaison, comité de soldats de Kehl, Allemagne (1983-1984).
165. Olivier Le Pichon, comité de soldats « arrête ton char ! » d’Olivet (1983-1984).
166. Jean-Yves Lefeuvre, syndicaliste aux armées, comité de soldats du 753e GMU de Rastatt, Allemagne (1983-1984).
167. Dominique Bouyahia, objecteur de conscience (1983-1985).
168. Michel Lebailly, objecteur de conscience (1984), renvoyeur de livret militaire.
169. Michel Briganti, syndicaliste aux armées (1984-1985), comité de soldats de l’École militaire, Paris.
170. Laurent David, objecteur de conscience (1984-1985).
171. Etienne Lécroart, objecteur de conscience (1984-1986).
172. Patrick Aguiar, , insoumis au service militaire (1985).
173. Thierry Castelbou, objecteur de conscience (1985).
174. Thierry Maricourt, insoumis au service militaire (1985).
175. Olivier Jaillet , objecteur de conscience (1985-1986).
176. Alain Refalo, objecteur de conscience (1985-1987).
177. Christian Renoux, objecteur de conscience (1985-1987).
178. Philippe Wannesson, objecteur de conscience (1987-1989).
179. Stéphane Tabourin, objecteur de conscience (1987-1989), co-animateur du Mouvement de l’objection de conscience de Nancy.
180. Michel Tommasini, comité de soldats « Estheraz’y en a marre », du 3e Régiment de hussards de Pforzheim, Allemagne (1988-1989).
181. Torsten Froese, insoumis au service militaire (1989), coordinateur de DFG-VK Frankfort am Main, Allemagne (1994-2004).
182. Ludovic Guillauma, objecteur de conscience, MOC-Objection 82 (1989-1991).
183. Pierre de Goër, objecteur de conscience (1990-1992).
184. Daniel Guerrier, radié des cadres de réserve de la Marine pour appel à l’ objection, l’insoumission et la désertion lors de la 1 ère guerre du Golfe (1991).
185. Thierry Argant, objecteur de conscience (1994-1995).
186. Mickaël Le Saux, objecteur de conscience (1994-1995).
187. Jean-Michel Boniface, objecteur dans la réserve (depuis 1995), co-animateur Mouvement de l’objection de conscience de Nancy.
188. Jérôme Martinez-Garcia, objecteur de conscience, fondateur du Réseau d’information aux réfractaires (1995-2003).
189. Franck Leprivey, objecteur de conscience (1997-1998), co-animateur du Mouvement de l’objection de conscience de Nancy.
190. Guillaume Liberge, objecteur de conscience (1998-2000).

Soutien aux réfractaires russes en Ukraine Lire la suite »

Pacifisme, une nouvelle rubrique de ce blog

Nous inaugurons aujourd’hui une nouvelle catégorie de classement des idées, « pacifisme ». Nous pensons qu’une décroissance de l’appareil militaire doit nécessairement accompagner la décroissance du niveau de vie de ceux qui vivent à l’occidentale et la décroissance démographique sur une planète largement surpeuplée. Nous pensons qu’il faut mettre un terme au fait de s’entre-tuer avec des moyens technologiques de plus en plus disproportionnés jusqu’à avoir envisagé d’instaurer un hiver nucléaire sur la planète. Nous pensons que le pacifisme apporte un message d’espoir, on remplace le principe ineffficace « si tu veux la paix, prépare la guerre », pas la conviction « si tu veux la paix, prépare la paix ». Nous pensons que si nous étions intelligents, il n’y aurait pas eu d’invasion en Ukraine, de guerres en Palestine ou de déchirements au Soudan. Nous pensons que l’objection de conscience à l’usage des armes permet de meilleures perspectives pour l’existence humaine sur Terre. Nous pensons que la mondialisation politique par des instances internationales permet maintenant d’envisager la disparition des armées nationales.

Je suis à l’origine de ce blog biosphere, profondément motivé par l’urgence écologique. Mais je suis aussi personnellement objecteur de conscience, statut obtenu en 1971. Je suis même insoumis à l’incorporation forcée à l’ONF (office nationale des forêts) qui a eu lieu à cette époque. J’ai été obligé pour des raisons administratives de m’engager dans les forces armées à 32 ans ; une personne qui n’est pas au clair par rapport au service national ne pouvait pas rester enseignant. Je peux donc comprendre ceux qui sont réfractaires à l’ordre militaire, déserteurs après une prise de conscience, insoumis à des exigences gouvernementales injustes ou militaires pour pouvoir pourrir l’armée de l’intérieur. Tu peux m’envoyer ton témoignage par cet intermédiaire, biosphere@ouvaton.org

Michel SOURROUILLE

Panorama des sites dédiés au pacifisme

Internationales des Résistants à la Guerre – (IRG/WRI)

site : http://www.wri-irg.org

Bureau Européen de l’Objection de Conscience (BEOC/ EBCO) Bruxelles

site : http://www.ebco-beoc.org

Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits
www.irnc.org

L’Union pacifiste de France : section française de l’Internationale des résistants à la guerre,

http://unionpacifiste.org/

MAN, mouvement pour une alternative non violente

https://nonviolence.fr/

Comité Louis Lecoin

site : http://www.louis-lecoin.fr

Réapprendre à désobéir

site : http://www.desobeir.net

Nos articles antérieurs sur la question militaire

objection de conscience et religion (24 juillet 2010)

extraits : Il en est de la conscience des choses comme pour tout le reste : les humains peuvent penser une chose ou son contraire, en toute bonne conscience. Ainsi l’objecteur de conscience est défini très officiellement comme « celui qui refuse d’accomplir son service militaire ». Cette démarche est bonne, si tout le monde était objecteur de conscience, il n’y aurait plus d’armées, il n’y aurait plus de guerre. Mais LE MONDE du 22 juillet 2010 utilise cette expression d’objecteur de conscience pour qualifier tous ceux qui en Espagne n’appliquent pas la loi sur l’interruption volontaire de grossesse….

écologie de guerre, guerre à l’écologie (3 octobre 2022)

extraits : La guerre, une imbécillité inutile que pratiquent sans discontinuité les homo sapiens depuis sans doute l’origine de l’espèce. S’il n’y avait que des morts parmi cette lignée humaine, ce serait un moindre mal, mais les bandes armées sont également dévastatrices pour la nature et l’environnement. Les « polémo-paysages », paysages dévastés par la guerre, accompagnent les morts, les blessés et les destructions de tous ordres. La revue Green (Géopolitique, Environnement, Energie, Réseaux, Nature) veut penser la guerre et l’écologie sous tous ses aspects, notamment la notion d’« écologie de guerre ». Cette revue se veut à la fois optimiste et désabusée….

Objecteur de conscience je suis, je serai (9 août 2022)

extraits : Personnellement je suis et reste un objecteur de conscience. Pourtant je suis devenu insoumis au service civil pour contester une affectation autoritaire à l’ONF (office national des forêts). Pourtant l’éducation nationale m’a demandé de faire mon service militaire (à 32 ans) puisque en tant que fonctionnaire je n’étais pas « au clair » par rapport à mes obligation statutaires de participation à la défense nationale. La vie est un éternel compromis entre nos propres valeurs et les contraintes institutionnelles. Ce n’est qu’à la mi-février 1970 que Michel Debré m’avait appris sans le vouloir l’existence des objecteurs de conscience lors d’un débat sur la patrie avec le communiste Duclos : « La patrie apporte la liberté par le suffrage universel : la liberté de la minorité de se plier aux exigences de la majorité (…) Les objecteurs de conscience ont de la chance qu’il y ait des patriotes. » J’avais déduis de l’échange que Duclos était pour une patrie rattaché à l’URSS et Debré pour la patrie du grand capital….

Pacifisme, mot inapplicable aux humains (29 mai 2023)

extraits : J’ai été objecteur de conscience dans les années 1970. Je croyais naïvement que j’étais à l’avant garde d’un mouvement pacifiste qui allait nous transformer en cosmopolites de tous les pays : fini les guerres tribales entre nations artificiellement institutionnalisées. La fin de la guerre froide aurait permis un désarmement assumé internationalement. Mais les puissances nucléaires ont continué à faire comme si de rien n’était. Des bande armées saccagent plusieurs pays dans des États de non droit. Et maintenant la guerre absurde de Poutine en Ukraine. Et maintenant la fin du pacifisme en Allemagne et même au Japon. Je ne peux que désespérer de l’espèce humaine…

Je deviens objecteur de conscience (15 juillet 2023)

extraits : Je ne récuse pas encore un service militaire mixte et de très courte durée qui permettrait de forger mes capacités physiques et de savoir comment me défendre. Seulement la liberté d’information et d’expression doit être aussi préservée dans ce cadre. Je m’informe sur la discipline militaire : un soldat est libre de son opinion, mais il ne peut se livrer à une activité politique à l’intérieur du domaine militaire ! Je me pose la question du pourquoi d’une coupe de cheveux qui « doit être nette et sans excentricité, les tempes et la nuque dégagée » ! J’en ai déduis qu’on rentre dans l’armée comme on rentre en religion. Très peu pour moi ! Toutes ces contraintes ne me plaisent pas, l’ordre militaire commence à m’incommoder, je revis la même expérience réflexive que lors de ma contestation de l’ordre religieux ou scolaire….

Agir en tant qu’objecteur de conscience (16 juillet 2023)

extraits : Début février 1971, je note dans mon carnet : « Je peux dire sans beaucoup me tromper que si tous les budgets militaires depuis la nuit des temps avaient été consacrés à aider les humains au lieu de vouloir les détruire, il y aurait déjà un gouvernement mondial, une même langue, une même monnaie et une société où patrons et ouvriers marcheraient la main dans la main. »…. Je boucle enfin ma lettre de motivation pour obtenir le statut : pas de politique, uniquement du religieux et du philosophique ! Ils en veulent, ils en auront, mais je savais ce que je mettais entre les lignes : « « Etre catholique ou athée, pacifiste et non violent ! Les mots ont trop de pièges pour ne pas en être effrayé tant soit peu. Je suis seulement un individu qui essaie bon gré mal gré de discerner le bien du mal, le vrai du faux, avec les faibles moyens dont je dispose et les connaissances disparates que j’ai acquises….

Objecteur de conscience… puis insoumis (20 juillet 2023)

extraits : L’objection de conscience naît en France pratiquement au moment de ma naissance. C’est le synode réformé de 1949 qui demanda un extraits : statut légal des objecteurs, ce n’est pas la papauté catholique. C’est Charles de Gaulle qui signe le 15 septembre 1958 une ordonnance limitant à cinq ans l’incarcération des objecteurs et libère ainsi 14 d’entre eux dont Edmond Schanegé, dans sa dixième année de prison ! Le statut des objecteurs est voté le 23 juin 1963 par 204 voix contre 32 sur 433 votants. Il y a 197 abstentions volontaires…..

Insoumis… puis militaire !( 21 juillet 2023)

extraits : Avant mon incorporation « librement choisie » le 4 décembre 1979 (voir texte précédent), j’ai discuté avec le lieutenant-colonel commandant le 22ème RIMA (régiment d’infanterie de marine) où j’étais affecté. Nous nous sommes compris. Il a justifié son engagement dans l’armée par l’existence des camps de concentration et le fait qu’il fallait savoir faire la guerre pour être en paix. J’ai expliqué que mon père avait fait 26 mois de camps de concentration, en particulier dans le tunnel de Dora, un des plus épouvantables bagnes nazis…

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010) (6 janvier 2024)

extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : Quel type de société mérite d’être défendu ? Contre qui ? Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?….

Ukraine, éviter l’invasion était possible (6 janvier 2024)

extraits : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun morts. Certes une dictature peut perdurer, mais tant que les citoyens feront preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Hitler, Staline ou Poutine n’ont que leur temps, ils ne maîtrisent pas l’avenir. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie, mais l’inertie des peuples. Avec des citoyens profondément objecteurs de conscience, nous n’aurions pas en France suivi les fantasmes de gloire de Napoléon, nous ne serions jamais intervenus militairement en Indochine ou en Algérie….

Objection de conscience en temps de guerre (6 février 2024)

extraits : Les médias ne prêtent pas suffisamment attention à l’objection au service militaire. C’est pourquoi il y a aussi peu d’objecteurs de conscience. Il est vrai aussi que nous sommes enfermés dans des ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation » ; le patriotisme est resté une vertu pour les dirigeants, qu’on s’appelle Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine ou même Emmanuel Macron. Portraits croisés d’objecteurs de conscience de toutes nationalités….

Déclarons-nous tous objecteurs de conscience (10 avril 2024)

extraits : Notre synthèse pour mieux percevoir les enjeux de l’objection de conscience, à savoir en finir avec toutes les guerres « S’il m’était prouvé qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirai quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une société humaine sur des monceaux de cadavres. »….

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Lisez La Décroissance, la joie de vivre en +

Dès son premier numéro de mars 2004, quelle bouffée d’oxygène. Nous découvrions un nouveau périodique mettant en cohérence toutes les… incohérences de notre société. « La Décroissance » devenait la référence en matière de critique de la société consumériste, productiviste et capitaliste : démontage en règle de ses instruments (la pub) et de ses moyens (le pic pétrolier), dénonciation de la saloperie à ne pas acheter, promotion de la simplicité volontaire…

lire le livre de Vincent Cheynet, rédacteur en chef

Le choc de la décroissance (Seuil, 2008)

extraits : La réflexion sur les mots est primordiale car ceux-ci sont le socle sur lequel faire avancer les idées. Il existe tout autant des mots poisons qui empêchent de penser, que d’autres qui frayent de nouveaux imaginaires. L’expression objecteurs de croissance est très parlante : les objecteurs de croissance font acte de non violence en refusant la guerre économique comme les objecteurs de conscience refusent l’ordre de la guerre…..

Aujourd’hui le mensuel de Vincent Cheynet est toujours source d’inspiration pour ceux qui veulent réfléchir davantage. Ainsi dans le numéro d’avril 2024 :

page 2, rubrique « Les Amis de La Décroissance » (Jean-Luc Pasquinet) à Belle Île : le 26 à partir de 19h30, intervention de Michel Sourrouille intitulée « Malthus est-il ou non un précurseur de la décroissance ? (la question démographique dans la crise écologique) ».

p.5 Verbatim : Il existe bien une autre voie, qui rompt avec l’idée et la pratique d’une économie reposant sur l’illimitation des ressources et des rejets. Sa règle : l’économie n’existe pas hors de la biosphère… (Guillaume Quiquerez)

p.7, la page habituelle sur la simplicité volontaire en acte. Laurent Blourdier, un prêtre récemment converti au vélo (non électrique) : « Le choix du vélo m’a fait recoller à la nature, au chant des oiseaux, à l’existence de « frère vent » pour parler comme François d’Assise dans son magnifique « Cantique des créatures. … Il faut nous penser comme les jardiniers de la Création comme l’a écrit un autre François dans son encyclique Laudato si. Et pour cela nous n’avons pas besoins de data center… »

p.10, chronique de Vincent Jarrige, Dépendances fossiles agricoles : Il conviendrait de soutenir ceux qui souhaitent la dé-mécanisation et l’aide à l’agriculture paysanne… Ce serait un programme de décroissance qui impliquerait bien sûr une augmentation des prix payés pour les denrées agricoles, l’accroissement du nombre de paysans…

p.14, rubrique Lectures. Utile piqûre de rappel à tous ceux qui traitent les écolos de bobos privilégiés ; « « Sur une planète qui essore ses ressources, défendre une forêt ou un morceau de terre n’a jamais été une affaire d’écologistes gâtés ou d’écolos gentillets. » C’est ce que montre le journaliste péruvien Joseph Zate en donnant la parole à des habitants de la forêt amazonienne qui luttent au péril de leur vie…

p.15, rubrique pacte du mois : D’après une étude australienne, nous absorbons de manière hebdomadaire, en moyenne, 5 grammes de microplastiques, soir l’équivalent d’une carte bleue…

Bien entendu un contenu ne peut pas être toujours clairvoyant. Ainsi cette critique de Jérôme dans le courrier des lecteurs (p.2, à moitié satisfait) : « Une part beaucoup trop importante du journal est consacré à donner la parole aux ennemis de la décroissance et donc de ce fait à produire, comme disent les communicants, un buzz négatif qui ne donne pas envie de lire les textes de fond et qui laisse peu de place à des articles consacrés à la pratique de la décroissance. »

Sur ce blog biosphere, nous parlons régulièrement de ce mensuel,

pointant les bons… comme les mauvais côtés.

La Décroissance en mai 2011

extraits : Quelques moments forts du dernier numéro du mensuel La Décroissance pour en décrypter les principaux errements. En résumé, ce journal est anti-Hulot, anti-malthusien, anti-écolos….

LA DECROISSANCE est-elle écolo ? (septembre 2011)

extraits : Le mensuel LA DECROISSANCE est plus un outil d’attaque contre les écologistes qu’un organe anticapitaliste. Dommage ! Prenons le numéro de septembre 2011. Les « décroissants » s’attaquent comme d’habitude à Nicolas Hulot : «  La défaite de NH (aux primaires de l’écologie) est aussi notre victoire ». …

La revue décroissante jugée par le parti de la décroissance (janvier 2012)

extraits : « Le Parti Pour La Décroissance affirme son indépendance avec le mensuel La Décroissance. Un grand nombre d’Objecteurs de Croissance (OC) affichés ne partagent plus ses positions et ses méthodes. La tentation d’occuper le devant de la scène et de minimiser la multiplicité des points de vue dans l’objection de croissance, s’inscrit dans une posture autoritaire globale du journal. En ce qui concerne le fond des idées proposées, ce qui saute aux yeux, c’est cette attitude dogmatique qui consiste à systématiquement rejeter en bloc tout ce qui n’est pas dans la ligne…. »….

Achetez la Décroissance, ça défrise (avril 2012)

extraits : C’est presque gratuit, à 2,20 euros pour un mensuel qui défrise et fait penser. Entre le vrai visage des Anonymous, la thermodynamique contre le croissancisme, les soubassements de la simplicité volontaire et une BD, etc., il y a de quoi comprendre et respirer. Comme avant-goût, nous vous résumons le texte de Pierre-Jean Delahousse, président de l’association Paysages de France, contre l’affichage publicitaire…..

mensuel « La Décroissance » numéro 101, le bilan général (juillet-août 2013)

extraits : Ce numéro double juillet-août 2013 nous fait l’historique de la revue. Il contient aussi comme d’habitude des informations intéressantes. Nous avons relevé deux choses. D’abord, la messe est dite, ensuite il faudra penser et agir autrement. « Aujourd’hui, il est trop tard pour éviter un effondrement des sociétés et les concepts de la thermodynamique feront partie de nos sociétés futures….

Question qui tue : la décroissance est-elle antisociale ? (octobre 2013)

extraits : Le mensuel La Décroissance nous en informe, tout dépend de ce qu’on appelle social. Voici un résumé du dossier : comment se fait-il que la décroissance soit accusée d’être antisociale ? Tout simplement parce que, dans une économie productiviste, la décroissance est assimilée à la récession. La récession est antisociale parce qu’elle détruit des emplois et qu’elle entraîne un manque de financement des mécanismes de solidarité. ….pendant la Seconde Guerre mondiale, le rationnement a profité aux ouvriers et aux populations les plus pauvres puisque les ressources étaient distribuées de manière équitable…

Cheynet : La Décroissance souffle le chaud et le froid (octobre 2014)

extraits : Vincent Cheynet mérite d’être connu. En tant que rédacteur en chef du mensuel « La Décroissance », il est quasiment le seul à mener une bataille médiatique frontale contre un système croissanciste qui nous mène à notre perte. Son dernier numéro d’octobre 2014 nous rappelle que le prochain et ultime choc pétrolier nous attend, que nous subissons l’empire des économistes libéraux sans contre-partie, montre que la notion de limites est centrale pour l’écologie politique, dénonce la robotisation de l’homme et nous informe que nous sommes entrés dans l’ère de la catastrophe….

La Décroissance, c’est simplement le sens des limites (novembre 2014)

extraits : Le mensuel La décroissance de novembre 2014 insiste à juste titre sur ce qui constitue un des fondements de la pense écologique, retrouver le sens des limites. En voici une présentation succincte : p.3, La perte de la mesure (Olivier Rey)….

La Décroissance en kiosque, est-ce du négativisme ? (mai 2015)

extraits : « La terre est morte sous les produits chimiques. La mer meurt sous la pollution. Les espèces disparaissent par milliers. Le climat est déboussolé et les catastrophes à venir sont déjà perceptibles. MAIS IL NE FAUT PAS ETRE NEGATIF. Il ne faut pas dénoncer le système… car ça peut faire peur aux gens, ce ne serait pas mobilisateur… ». Ainsi s’exprime un lecteur, Michel Chevalier, dans le mensuel La Décroissance*. Achetez ce brûlot, il mérite le détour. Voici quelques autres articles dans le même numéro :….

A acheter en kiosque, le mensuel « La Décroissance » (juin 2015)

extraits : Le « journal de la joie de vivre » était devenu, en France, le porte-drapeau du mouvement naissant de la Décroissance. Réalisé avec peu de moyens, sans aucune publicité, ses articles sont réalisés par des auteurs amoureux du bénévolat. Son rédacteur en chef, Vincent Cheynet, vit sans doute au-dessous du SMIC. Hommage lui soit rendu sur ce point, l’amour de ses idées et le mépris apparent de l’argent….

Un peu de pub pour le mensuel « la Décroissance » (mai 2016)

extraits : Nous menons un combat d’arrière garde : celui de la vie contre les mégamachines. Qui passe par la lutte contre la numérisation du monde. Et qui passe par le refus de nos textes sur Internet. Nous sommes pour une presse papier, qui s’achète pour ne pas être vendue…..

La Décroissance, un journal anti-écolo, anti-Hulot (juin 2017)

extraits : « Hulot, le garde vert du capital » titre un article du mensuel La Décroissance*. Cette revue, qui se présente faussement comme « le 1er journal d’écologie politique », tire en fait sur tout ce qui bouge au niveau écologique en se gardant bien de pourfendre les entreprises qui détériorent la planète. Tout le monde y passe, ce sont des écotartuffes, Pierre Rabhi, Yves Cochet, Yann Arthus-Bertrand, Fabrice Nicolino, etc. Nicolas Hulot est en particulier leur tête de turc,

Hauts et bas du mensuel « La Décroissance »(novembre 2018)

extraits : Ce journal, contestation radicale de la société croissanciste, nous semble dans le vrai. Mais, comme tout un chacun, il a aussi ses insuffisances. Dans la rubrique lecteurs, au chapitre des regrets, j’ajouterai l’absence totale que vous portez à la question démographique. Je ne me souviens pas vous avoir vu une seule fois aborder ce sujet, sinon pour hurler à la misanthropie**. Faut-il être journaliste à « La Décroissance » pour penser qu’une croissance infinie de la population est possible dans un monde fini ?…..

À lire, mensuel « La décroissance », extraits (septembre 2019)

extraits : Raoul Anvélaut : Nous remettons fondamentalement en cause l’hypermobilité et appelons à en finir avec la grande vitesse, que ce soit sur mer, dans les airs, sur rail, sur route ou dans des tubes à faible pression d’air. Ni TGV, ni Hyper-loop, ni avion à réaction. De la lenteur, de l’enracinement, de l’enclavement….

« Casseurs de pub » vingt ans après (2019)

extraits : Casseurs de pub n° 1 ( dossier de novembre 1999, 25 francs) 1999 : Automobile, la solution finale ! La civilisation automobile nous conduit tout droit à l’holocauste écologique. Épuisement des ressources naturelles, fossiles, minières… Pollution atmosphérique…2019 : L’idée selon laquelle la voiture n’est qu’un objet, et non un système demeure. Les gens se disent que la voiture privée est nécessaire, car il n’y a actuellement aucune alternative à l’utilisation de la voiture…

Vincent Cheynet, la décroissance démographique (avril 2023)

extraits : Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance » et de son rédacteur en chef Vincent Cheynet, voici ce mois d’avril 2023 une première approche, disons assez « décalée ». Le grand titre en première page : «  Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre »….

Le pire et le meilleur de « La Décroissance » (février 2020)

extraits: Un mensuel comme La Décroissance (né en 2004) consacre une partie de ses colonnes à faire le tri entre les « vrais » et les « faux » écologistes,ces derniers étant jugés « écotartuffes ». On bascule d’une posture politique à une posture moralisatrice. La récupération des questions écologiques est un problème crucial car cet opportunisme qui prétend agir « au nom de l’écologie » (écoblanchiment, greenwashing) va à l’encontre de ce qu’il faut faire vraiment. Une des difficultés pour les écologistes décroissants est de ne pas tomber pour autant dans une chasse aux sorcières….

Que vive La Décroissance en septembre 2020

extraits : Quand j’étais adolescente, je me lavais avec une bassine, en utilisant l’eau que je faisais chauffer sur le poêle. Il n’y avait pas de salle de bain. On vivait du jardin et des produits de la ferme… Si on a une carte bleue assez alimentée et qu’on peut acheter ce qu’on veut immédiatement, on n’a plus en tête la valeurs des choses. (Danielle, rubrique « Simplicité volontaire »)….

Aurelio Peccei et la revue « La Décroissance » (janvier 2021)

extraits : Nous aimons bien le mensuel « La Décroissance », coup de poing contre la pensée unique croissanciste. Nous aimons beaucoup moins le fait que tout ce qui bouge au niveau des écologistes y est automatiquement classé comme « écotartufe », que ce soit Hugo Clément ou Aurélio Peccei dans leur dernier opuscule (numéro de décembre 2020/janvier 2021)….…..

Tout savoir sur Vincent Cheynet, l’écotartuffe (avril 2023)

extraits : Vincent Cheynet, né en 1966, est un militant décroissant français. Il est le fondateur, en 1999, de l’association et de la revue Casseurs de pub, en 2003 du journal La Décroissance, puis en 2006 du Parti pour la décroissance….

Action (non-)violente pour la décroissance !? (mai 2023)

extraits : Les points de vue d’après Sainte-Soline sur l’utilité ou non de la violence militante sont très différents dans le mensuel « La décroissance » de mai 2023. Mais la destruction de biens nuisibles à l’environnement prônée par Andreas Malm nous semblent un incontournable…..

Décroissance psychiatrique par déprescription (février 2024)

extraits : Grâce au mensuel « La décroissance » de février 2024, nous pouvons ajouter un mot à la liste des « Dé » qui nous tient tant à cœur : « déprescription ». Voici l’essentiel du discours de trois psychiatres….

À lire, L’article que vous ne lirez pas…

à cause de V.Cheynet

extraits : Vincent Cheynet, rédacteur en chef du mensuel La Décroissance, n’a pas voulu que nous reproduisions un vieil article de Pierre Thiesset (mensuel la décroissance, n° 103, novembre 2013) qui faisait pourtant une excellente synthèse de l’évolution mortifère des Verts : « L’écologie politique digérée par le système. » Il est allé se plaindre au MONDE, qui a retiré de ce blog biosphere (qu’il hébergeait) cet article daté du 12 avril dernier  ; vous ne le lirez pas, vous en savez la cause (…)

Nous, les objecteurs de croissance, nous sommes minoritaires, marginalisés et pourtant nous montrons la catastrophe en marche, la course au désastre de la société thermo-industrielle. Nous ne sommes donc pas opposés, nous menons le même combat. Pourquoi ne pas unir nos forces ? »

Lisez La Décroissance, la joie de vivre en + Lire la suite »

JO2024 à Paris, les anti-JO à la peine

Les JO, c’est la synthèse de tout ce qu’on déteste, l’affairisme, la corruption, le dopage, la publicité de « grandes » marques, l’oubli des limites. L’idéal olympique ? Il s’agit surtout de piller les ressources publiques et de plumer les contribuables. Nous écologistes, nous sommes contre les Jeux Olympiques, contre tous les sports massifiés, spectacularisés, symboles du culte de la performance et de la marchandisation des humains. Le sport professionnel est avec la publicité un des meilleurs moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs.

Ce point de vue est malheureusement complètement minoritaire, d’autant plus que l’État emploie les gros moyens pour asphyxier toute rébellion.

Sylvia Zappi : Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a clairement averti qu’il ne laisserait aucune protestation perturber le déroulement des Jeux olympiques et paralympiques (JO) de Paris 2024. Le 22 janvier. Le risque de perturbation émanait « d’environnementalistes d’ultragauche ». Les anti-JO sont pourtant peu audibles. Derrière leurs rares actions, on retrouve les collectifs Extinction Rebellion (XR), Youth for Planet, PEPS (Pour une écologie populaire et sociale) ou Saccage 2024, des groupes des mouvances de l’écologie radicale ou des milieux de l’autonomie. Mais la perspective d’être confronté à un des plus gros dispositifs policiers jamais déployé a refroidi les ardeurs.

Le point de vue des écologistes anti- JO

Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. On ne peut qu’être contre ces jeux du cirque, obscène exhibition de bêtes de foire hormonées décorées de logo Coca Cola. Mieux vaut généraliser l’effort physique de chacun qui rend heureux et maintient en bonne santé, aller au travail en vélo, aimer la randonnée à pied, et pourquoi pas concours de bêche et course de brouette.

Il est irresponsable de dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique… Les centaines de milliers de touristes qui viendront par avion provoqueront d’énormes pics de pollution… Les prétendus « Jeux verts » établiront un bilan carbone record… Des ressources budgétaires limitées ne peuvent aller à des fastes médiatiques où s’exhibent des athlètes en service commandé au profit du CIO, de ses sponsors et annonceurs…

Aussi nous appelons les forces politiques et syndicales, les organes de presse et leurs journalistes, les autorités morales à dénoncer les Jeux olympiques en France en 2024. Il est temps de proposer pour le « monde d’après » d’autres projets que le dogme olympique de la compétition de tous contre tous, par exemple la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité.

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8 août 2021 à Tokyo, Fin des Jeux Olympiques, enfin !

extraits : Les Jeux Olympiques se terminent ce 8 août 2021 au Japon, enfin, c’est pas trop tôt ! Cette résurgence des jeux Olympiques antiques devenus un spectacle de cirque sponsorisé n’a que trop duré. Yves Cochet estimait en 2008, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars, que les JO de Londres n’auront pas lieu en 2012, crise écologique oblige. Il s’est trompé pour la date. La société thermo-industrielle possède l’art de dépasser les difficulté du moment présent pour mieux nous rapprocher collectivement du gouffre final. Voici quelques arguments en faveur de la suppression d’un sport-spectacle qui n’a aucun intérêt réel….

25 juillet 2021, La mort des Jeux Olympiques, bonne idée !

extraits : A l’origine, le sport n’est qu’un prétexte pour maintenir notre corps en forme et santé. Pratiqué de manière intensive et professionnelle, le sport devient au contraire nuisible à la santé : troubles musculo-squelettiques, dopage, obsession mentale délirante, esprit de compétition régressif et grotesque… Sans oublier le coût excessif pour les contribuables (stades), les manipulations publicitaires, la starification aux effets délétères, la survalorisation du sport comme écran de fumée au détriment des vrais sujets (écologie, justice sociale), l’imbécillité régressive des spectateurs surjouant l’hystérie : puérilité, esprit de clocher, sexisme, machisme, racisme. Pour le bien de l’humanité, le sport professionnel doit disparaître….

15 juillet 2021, Les JO de Tokyo, à éviter absolument (synthèse)

20 septembre 2020, NON aux Jeux Olympiques à Paris en 2024

3 mai 2020, Post-covid, le sport-spectacle sans avenir

9 févier 2020, Sport spectacle, pieds nus et tout nus

27 janvier 2018, Bizarre, une loi d’exception pour les Jeux Olympiques

4 juillet 2017, Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux

2 septembre 2016, Que retenir des JO 2016 au Brésil : la fin de records

7 juin 2017, La politisation macroniste des jeux olympiques

extraits : Lors de la présentation de ses ministres sur le perron de l’Elysée le 14 mai 2017, Emmanuel Macron arborait une cravate avec logo de Paris2024. Les Jeux Olympique ne sont que le cache-sexe du politique. Aux premiers jeux olympiques de 1896 à Athènes, il y eut deux semaines de délire nationaliste. Le public réserve toute sa ferveur à ses champions nationaux sans le moindre égard pour ceux des autres pays, cela ne changera pas en 2024….

9 août 2012, marre des JO, faut s’abonner à BIOSPHERE-INFO !

7 août 2012, Quelques suggestions pour des jeux Olympiques alternatifs

3 août 2012, Les sportifs oublient leurs limites aux Jeux Olympiques

1er août 2012, le sens des limites, contraire à l’esprit olympique

31 juillet 2012, Le CIO (Comité international Olympique), une caste détestable

31 juillet 2012, les Jeux Olympiques nous font oublier l’essentiel

30 juillet 2012, l’abominable histoire des Jeux Olympiques

29 juillet 2012, Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric

28 juillet 2012, bilan des Jeux Olympiques, écologiquement décevant

17 février 2012, 2020, en finir avec les Jeux Olympiques

5 octobre 2009, à quoi servent les JO ?

17 novembre 2008, supprimons les JO

9 août 2009, le sens des limites (aux JO)

8 août 2008, les JO ? Plutôt courir pieds nus !

31 mai 2008, un CIO totalitaire

9 avril 2008, esprit olympique ???

extraits : Le monde actuel ne vit plus selon les règles du fair play. Le CIO n’est plus qu’un regroupement de personnes qui mettent les JO aux enchères en pensant à la visibilité médiatique à la mode et aux retombées financières parallèles. Alors que les jeux olympiques ont été privés de ressources financières jusqu’en 1972 parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme, le CIO d’aujourd’hui est devenu richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les Jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand : sur le stade comme ailleurs, la lutte entre Etats se transforme en lutte entre firmes….

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ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

L’artificialisation des sols et l’étalement urbain entraînent la destruction de la biodiversité, la non-adaptation de nos territoires aux impacts climatiques, mais renforcent aussi les fractures sociales, territoriales et économiques. La trajectoire nationale de zéro artificialisation nette a été instituée en 2021 par la loi Climat et résilience. Son objectif, réduire de 50 % d’ici à 2030 la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le pays, puis atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Tout espace qui sera alors artificialisé sera compensé par un espace naturel équivalent. Non seulement la mécanisme de compensation est inopérant, mais il faudrait déjà promouvoir des espaces naturels supplémentaires. Nous n’en prenons pas le chemin, les impératifs de la réindustrialisation passeraient selon certains avant l’urgence écologique, les politiciens s’affrontent.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire : « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN car la pression monte. Il faut dégager des terrains pour l’industrie. Pas question de se retrouver dans la situation invraisemblable de devoir refuser des investissements industriels représentant des milliards d’euros d’investissement et des milliers d’emplois parce qu’il n’y a pas de terrains disponibles. »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique : « Il n’y aura rien sur le ZAN dans la loi sur la simplification… Tous les projets industriels qui nous ont été remontés par les élus locaux s’intègrent dans le forfait déjà prévus de 12 500 hectares réservés à des projets industriels d’envergure nationale ou européenne et d’intérêt général majeur. Pas besoin de faire évoluer ce cadre.

Le député (Horizons) de Haute-Garonne, Jean-François Portarrieu : « Dans les prochaines années, de nombreuses PME ou des start-up innovantes qui travaillent sur les avions du futur devront sans doute passer en production. Il ne faudrait pas qu’on les empêche de construire des usines au nom du ZAN. Il y va de la souveraineté industrielle de la France »

Maxime Paquin, ONG France nature environnement : « Si les projets industriels devaient sortir du ZAN, pourquoi s’arrêter à l’industrie et ne pas exclure demain les transports ou les services publics, qui sont aussi d’intérêt général ? A la fin, ce serait purement détricoter le ZAN. »

le point de vue des écologistes sauvages

Tous les croissancistes sont contre la ZAN. Les industriels pour leurs usines, les bétonneurs pour leurs lotissements-clapiers, les élus locaux pour leurs voix aux prochaines élections, les énergéticiens pour leurs voltaïques etc etc. Dans un petit village du sud, le fada de maire veut son lotissement géant de 80 clapiers qui va augmenter la population de 30%… le tout sur des terres agricoles. Dans les Hauts-de-France, des friches industrielles, il y en a partout, partout, partout. Le pompon revient à Airbus qui réclame à cor et à cri de la surface pour « les avions du futur », parce que bien sûr, dans la transition et une optique de sobriété, la priorité est de fabriquer des avions… parler de ré-industrialisation en couinant pour réclamer des terrains comme si l’on en avait pas. Avant de se payer le luxe de raser d’autres forêts pour une belle usine toute neuve, on peut commencer par réoccuper tous les sites pollués qu’on a tranquillement laissés avec la clé sous le paillasson. Lemaire est mûr pour un retour chez LR, sous la houlette de Wauquiez, anti ZAN en chef.

Notons que ce sont les zones humides qu’il faut sanctuariser, ZAN sur l’ensemble du territoire ne veut pas dire grand chose. Notons en passant que la remarque du responsable de la FNE est erronée : les services publics et les transports sont déjà exclus de la ZAN . Alors que concrètement bâtiments et routes publiques ne sont pas comptés dans l’artificialisation des sols, c’est bien un grignotage incessant du territoire. Les terres agricoles ont perdu 7,7 % de leur surface depuis 1982 en France métropolitaine, soit 2,4 millions d’hectares. Enfin la compensation a ses limites : reverdir un terrain bétonné alors que tout est mort dessous ou dépolluer une friche à prix exorbitant ? Et quand il n’y aura plus rien à artificialiser, comment fera-t-on pour continuer encore à « croître »?

Dans notre société, très peu de gens savent aujourd’hui survivre sans routes, sans supermarché, sans station-service et sans usines. Lorsqu’une société devient hors-sol, c’est-à-dire lorsqu’une majorité de ses habitants n’a plus de contact direct avec le système-Terre, la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure s’écroule, c’est la survie de la population qui pourrait ne plus être assurée.

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Artificialisation des sols, à combattre

extraits : L’importance démesurée des réseaux de voirie entraîne une dégradation effroyable des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour l’équilibre de la Biosphère, jamais une société respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage et les circuits courts. !

CLIMAT, folle zizanie parmi les ministres

extraits: Quel arbitrage entre ministères ? Le 22 février 2021, la ministre de l’écologie Barbara Pompili a pris le contre-pied de plusieurs de ses collègues, qui avaient condamné l’instauration par le maire écologiste de Lyon d’un menu unique sans viande dans les cantines de la ville. Déplorant « un débat préhistorique », elle a notamment contredit le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et regretté les « clichés éculés » de celui de l’agriculture, Julien Denormandie. Le porte-parole de La République en marche (LRM), Jean-Baptiste Moreau, a reproché publiquement à Barbara Pompili de manquer de « loyauté ». Un sentiment largement partagé dans les rangs macronistes : « Le problème, c’est que Barbara donne l’impression de vouloir toujours faire passer ses convictions avant la solidarité gouvernementale »….

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L’apologie du suicide est-elle recevable ?

Communiqué de l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) : Ce mercredi 10 avril 2024, et pour la première fois depuis la création de l’ADMD en 1980, un projet de loi de légalisation de l’aide active à mourir est présenté en Conseil des ministres. En l’état, ce texte n’est pas satisfaisant et nous aurons un gros travail à effectuer auprès des parlementaires pour faire porter nos amendements, notamment en ce qui concerne l’engagement du pronostic vital, la prise en compte des directives anticipées dans une demande d’aide active à mourir et l’absence de collégialité dans la prise de décision, afin de laisser le libre choix à la personne, au citoyen.

Néanmoins, c’est la toute première fois qu’un texte valide ainsi le principe de l’administration d’un médicament létal afin d’abréger « les souffrances physiques ou psychologiques réfractaires ou insupportables. » Nous ne faiblirons pas quant au mandat que nous avons reçu des adhérents de l’ADMD : nous demanderons la mise en œuvre des dispositions incluses dans notre proposition de loi de 2018.

Jérôme Cazes : Mon histoire personnelle m’a obligé à réfléchir à l’aide au suicide de personnes lucides. Mes deux parents se sont suicidés le 22 novembre 2013, sans aide. Autour de leur quatre-vingtième anniversaire, mon père a commencé à perdre la tête, et ma mère la vue. La perspective d’un long enfer s’est rapprochée chaque jour. Mes parents n’ont pu partir qu’après des années de souffrance et de peur inutiles. Leur peur n’était pas existentielle, mais terriblement concrète : allaient-ils souffrir avec la méthode d’asphyxie qu’ils ont retenue, la tête dans un sac en plastique ? Etaient-ils sûrs qu’on n’allait pas les ranimer, ranimer l’un des deux ou les ranimer dans un état les rendant incapables de recommencer ? L’un d’eux a d’ailleurs bien failli être « sauvé » par les pompiers. L’attitude face au suicide est un marqueur de liberté. La France va à nouveau légiférer, mais on parle de médecins, de soignants, de commissions, de droit de réserve, de pronostic médical à court, moyen ou long terme, de seuil de souffrance… on ne parle pas de personnes comme mon père et ma mère. Notre médecin commun qui avait entendu parler de la décision de mes parent, à la fin du rendez-vous d’un air de connivence : « Si vous voulez, je peux les faire interner… » En France, un médecin a l’interdiction de vous aider à vous suicider, mais il peut vous faire enfermer pour vous empêcher de vous suicider.

Témoignage concordants

Trop facile de demander une mort douce chimique, donc mettez un sac sur la tête vous même ? Trop facile de dire : ceux qui veulent mourir « n’ont qu’à se suicider ». Nous sommes maître de notre vie devant la loi, sauf à la fin.

J’ai vu ma mère grabataire se dessécher littéralement pendant plus de 10 ans en Ehpad pour mourir avec seulement la peau sur les os parce qu’elle n’arrivait plus à manger… J’ai connu le cas de ces paisibles retraités, membres de l’association Ultime liberté ; les gendarmes ont débarqué chez eux à 6 h du matin pour perquisitionner et confisquer les barbituriques commandés sur internet, dans l’idée d’avoir un jour une porte de sortie si besoin était… Mon père est décédé après 6 mois d’agonie, atteint d’une tumeur au cerveau incurable. Le diagnostic était clair : quelques mois à vivre avec dégradation graduelle de toutes les fonctions. Ses directives anticipées étaient aussi très claires : il demandait une sédation profonde terminale. Refusée !… Je me rappelle le suicide de ma mère. Des années à demander à quitter cette vie dans laquelle son corps et ses nerfs l’avaient lâchée, mais ni son cœur et ni son cerveau. Le calvaire aurait pu encore durer longtemps. Sans solution médicale et faute de pouvoir voir ses proches l’aider sans risquer d’être condamnés, elle a mis fin à ses jours en se défenestrant, seule, un matin, sans rien dire à personne… En cas d’Alzheimer, je préférerais une mort choisie plutôt que ces mouroirs où les « déments » (terminologie qui regroupe la démence sénile, Alzheimer et autres) sont attachés pour éviter qu’ils ne tombent ou qu’ils n’agressent d’autres pensionnaires. Mon père est passé par là, j’en fais encore des cauchemars….

C’est révoltant de voir les lobbies religieux et/ou médicaux nous interdire l’accès à l’aide à mourir dans la dignité. Nos vies nous appartiennent, et l’idée que des ayatollahs bigots en décident autrement me met dans une colère noire. Les riches vont mourir en Suisse, les pauvres se suicident comme ils peuvent.

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Suicide mode d’emploi, de 1982 à 2023

extraits : Sous le titre  » Suicide, mode d’emploi « , le quotidien  » Libération  » du 21 février 1979 publiait un répertoire des six manières les plus courantes de se donner la mort… L’éditeur Alain Moreau a publié « Suicide mode d’emploi » en 1982. Le 31 décembre 1987, l’Assemblée nationale a voté un texte spécifique réprimant par des peines de deux à trois ans d’emprisonnement la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyen de se donner la mort »…

Canada, le droit à mourir comme soin ultime

extraits : Au Québec la loi de 2015, élaborée après une large concertation citoyenne et transpartisane, a d’emblée placé l’aide à mourir dans un continuum de soins, c’est le « soin ultime ». La loi canadienne sur l’euthanasie a ensuite été votée en juin 2016, la Cour suprême du Canada enjoignant au gouvernement de se mettre en conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés, reconnaissant à chaque individu la liberté de disposer de son propre corps….

Pour le suicide assisté en libre service

extraits : La liberté de choisir d’avoir ou non un bébé, de faire ou non une IVG, de décider de vivre ou de mourir, nous paraît incontournable. Une société doit valoriser le fait de choisir sa destinée en toute connaissance de cause, envisageant aussi bien l’intérêt commun que son propre cas personnel. Il nous faut une éducation à la responsabilité, une autonomie de choix qui ne se réfère pas à des normes autoritaires imposées au nom de la religion ou d’une morale désuète….

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : Un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution : « Nous demandons l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)…. La France pourrait pour une fois ne pas être à la traîne de ses voisins et faire acte d’innovation avec cette aide légale à mourir, qui paraît être aussi la conséquence naturelle de la constitutionnalité du droit à disposer de soi-même qui vient d’émerger en Allemagne et devrait émerger dans toutes les démocraties….

L’apologie du suicide est-elle recevable ? Lire la suite »