manger des insectes dans un environnement dégradé

D’un côté l’UICN* établit une liste rouge pour les écosystèmes en danger, de l’autre la FAO** encourage l’élevage et la consommation d’insectes. Ainsi va le monde contemporain qui détériore l’environnement et qui nous prie de nous adapter à l’insupportable.

Le baromètre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) retient quatre critères : l’évolution de la superficie qu’occupe un écosystème, sa répartition sur l’ensemble du globe, les dégradations environnementales à l’intérieur même du milieu, les variations biologiques qui s’y produisent. Résultat des comptes, pas avant 2025. Nous ne pourrons que constater les dégâts déjà réalisés, la plupart d’ailleurs irréversibles. Le rapport d’évaluation des écosystèmes pour le millénaire, établi en 2005 par les Nations unies, estimait déjà que plus de 60 % des services rendus à l’homme par les écosystèmes étaient dégradés ou surexploités. Il est naïf de croire que les entreprises et institutions financières, « soucieuses de la préservation des écosystèmes », « sauront où investir en priorité ». Notre système croissanciste vit de la dégradation de la nature, il ne sait pas penser autrement.

Alors nous mangerons des insectes. Ils se reproduisent rapidement, « présentent des taux de croissance et de conversion alimentaire élevés et ont un faible impact sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie », note l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En outre, les insectes « sont nutritifs, avec une teneur élevée en protéines, matières grasses et minéraux ». Ils peuvent « être consommés entiers ou réduits en poudre ou pâte et incorporés à d’autres aliments ». De grosses blattes OGM bien grasses nourries au lisier de porc… J’en salive d’avance, rien que du bonheur ! Ou plutôt nécessité fait loi. Selon la FAO, « d’ici à 2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries, tout comme les milliards d’animaux élevés chaque année », au moment où « la pollution des sols et de l’eau due à la production animale intensive et le surpâturage conduisent à la dégradation des forêts ».

Alors là, on comprend mieux d’où vient la dégradation des écosystèmes… Les humains, responsables, mais pas coupables ?

* LE MONDE du 15 mai 2013, Une liste rouge pour les écosystèmes en danger

**Le Monde.fr avec AFP | 13.05.2013, La FAO encourage l’élevage et la consommation d’insectes

2 réflexions sur “manger des insectes dans un environnement dégradé”

  1. C’est bien un exemple caractéristique de fuite en avant. L’homme n’est pas vraiment un insectivore mais face à son expansion démographique il consommera tout ce qui peut l’être plutôt que remettre en cause ses effectifs. Et quand nous aurons éliminé les insectes, que ferons-nous ? Nous mangerons directement les bactéries, puis après les bactéries, nous ferons comme les plantes et tirerons nos nutriment des sols. Allons-donc, il est temps d’être raisonnables.

  2. C’est bien un exemple caractéristique de fuite en avant. L’homme n’est pas vraiment un insectivore mais face à son expansion démographique il consommera tout ce qui peut l’être plutôt que remettre en cause ses effectifs. Et quand nous aurons éliminé les insectes, que ferons-nous ? Nous mangerons directement les bactéries, puis après les bactéries, nous ferons comme les plantes et tirerons nos nutriment des sols. Allons-donc, il est temps d’être raisonnables.

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