biodiversité

Je préfère mon chien à mon homme

La vétérinaire Hélène Gateau assume, dans son livre Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant), son choix de femme vivant une relation forte avec Colonel, son border terrier. Les chiens et les chats font vendre et leur population explosent en France. C’est une passion généralisée alors que la biodiversité naturelle s’effondre. Les Français feraient mieux d’investir dans la conservation de la vie sauvage. Mais les temps sont aux plaisirs égoïstes.

Hélène Gateau : « Une femme sans enfant est déjà mise dans une case ; si en plus elle affirme préférer avoir un chien car c’est moins de contraintes, c’est la double peine. On la soupçonne d’être misanthrope, on l’accuse d’égoïsme, de souffrir du syndrome Bambi, qui consiste à s’attendrir sur tout être qui n’est pas humain… Colonel est arrivé dans ma vie à 37 ans, un âge où l’on se pose encore plus de questions sur la procréation. Mon besoin de contrôle, ma peur des aléas de la vie, mon individualisme, expliquent sans doute ma décision d’avoir un animal plutôt qu’un enfant. »

Le point de vue des écologistes qui n’aiment pas les chiens

Brutus : Je pense qu’il s’agit plutôt d’un chien qui a décidé d’avoir une humaine.

Jay : Et beh… N’oublions pas que les chiens qui vivent chez ces gens ont fait l’objet de manipulations génétiques, ont été arrachés à leur mère, mal sevrés, trimballés et vendus. « L’amour » d’un chien pour son maître n’est que le syndrome de Stockholm. Quant à l’amour du maître pour son chien…

Michel SOURROUILLE : Hélène croit que « dans notre ADN est inscrite cette faculté à l’alloparentalité, le fait de pouvoir endosser le rôle de parent pour un enfant qui n’est pas le nôtre. » Faux, notre ADN détermine notre physique, pas nos comportements sociologiques. Simone de Beauvoir écrivait à juste titre qu’on ne naît pas mère, notre contexte fait en sorte qu’on pense devoir procréer pour être une véritable « femme ». C’est notre socialisation, notre rapport à la société qui fait en sorte que noue devenons un bonne ou une mauvaise mère, et de plus en plus aujourd’hui gink, refusant d’avoir des enfants pour des raisons écologiques, ce que l’on comprend parfaitement.

OlivierMT : Décider de ne pas avoir d’enfants est très courageux car souvent incompris et bénéfique pour l’humanité car la population mondiale est trop importante.

Sauf qui Peut : On est content pour elle. D’un autre côté, elle rend un énorme service à l’enfant ou aux enfants qu’elle n’a pas eu. Dans une civilisation proche de l’effondrement, c’est presque une preuve de courage de ne pas envoyer des enfants dans l’arène.

Multatuli : Aujourd’hui, faire un enfant c’est l’envoyer dans un monde en effondrement. Difficile d’assumer cet égoïsme. Malgré l’abord étrange de la question, ce témoignage est plutôt courageux.

Alfaroubeira : Coluche dans un sketch : » on a des enfants parce que l’on aime pas frapper les bêtes »

elcondorpasa : ou bien celle-ci aussi : « il y’a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir un chien »

Linfirmier : En vrai elle fait bien ce qu’elle veut de sa vie. Je veux pas d’enfant non plus (je travaille en pédiatrie, je sais ce que c’est) et franchement ma vie est top. Pas besoin de la gâcher avec un bambin…

SergeK : Moi je vis avec mon ver, en solitaire. On ne se quitte pas et je suis très épanoui dans ma relation… Quand me publierez-vous, LE MONDE ?

Abonné_à_la_limite : Il y a des fois je me demande pourquoi je suis abonné au Monde… Certains commentaires sont plus intéressants et profonds que les articles…

lire, Éliminons chiens et chats de compagnie

Fécondité des loups, fécondité des hommes

Population maximum ou optimum, population limite, état de conservation, capacité de charge du milieu, schéma proie-prédateur et même viabilité d’une espèce, les termes se complètent. On se doute qu’une population de dix individus s’éteint très rapidement et que cent reste trop limité génétiquement. Le concept de MVP (minimum viable population) est issu d’une étude pionnière en écologie de la conservation de Shaffer en 1981. Celui-ci définissait une population minimale viable comme la plus petite population en termes d’effectif ayant 99 % de chances de se maintenir sur un horizon temporel de 1 000 ans malgré les effets de la stochasticité démographique, environnementale et génétique. Il s’agissait essentiellement d’un exercice de probabilités sur les trajectoires de populations données sur des périodes de temps déterminées.

La viabilité démographique représente l’aptitude d’une population à moyen terme (100 ans) « à résister au risque d’extinction ». La viabilité génétique concerne la capacité à s’adapter génétiquement à des conditions d’environnement changeantes à très long terme. Cette notion peut se résumer à la préservation d’un nombre suffisant d’animaux dits génétiquement efficaces. Une revue de la littérature scientifique internationale le situe aux environs de 2500 individus sexuellement matures (donc une population totale encore plus grande).

Un MVP de 500 loups

Les simulations sur l’avenir d’une espèce sont sujettes à controverse et étayent pourtant des discours politiques. Ainsi pour la gestion du nombre de loups en France. L’espèce Canis lupus, revenue en France depuis l’Italie vers 1992, était en 2008 dans un état de conservation favorable en France avec 150 individus et quatorze meutes. Des chercheurs ont estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre  à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme. Le plan loup adopté en 2018 fixait un « seuil de viabilité démographique » à 500 individus, mais ne considérait pas le nombre de femelles. On pensait que ce chiffre ne serait atteint qu’en 2023. Mais on a déjà dénombré 530 loups en 2019. Une expertise collective de 2017, dirigée par le Muséum national d’histoire naturelle, estimait que le taux global de mortalité des loups devait être maintenu « en dessous de 34 % », faute de quoi la population déclinerait. Or, alors que le plafond de tirs létaux a augmenté, le taux de mortalité a été estimé à 42 % pour la période 2014-2019.

Car pour les éleveurs, le seuil de viabilité est largement dépassé : la population compterait en 2023 un millier d’animaux signalés dans 53 départements. Il semble que la pression exercée par ces mêmes éleveurs sur les pouvoirs publics pour obtenir un plan d’abattage des loups fonctionne… On est passé de 40 loups abattus entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018 à 162 en 2022, avec une prévision à 174 en 2023…, alors qu’en 2022 le nombre des ovins tués a baissé d’environ 10 % par rapport à l’année précédente. Les organisations agricoles réclament officiellement la suppression du plafond de destruction des loups ainsi que l’équipement des éleveurs et chasseurs en armes équipées de lunettes à visée nocturne. La polémique autour de ce MVP de 500 loups est donc intense. Mais à la fin du 18ème siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France (estimations à partir d’une moyenne de 6000 loups tués annuellement). Le dernier loup français avait été tué en 1940 à Javerlhac.

Un MVP de 300 000 Européens

En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel n’est pas de savoir si la France peut héberger 500 ou 20 000 loups, le problème est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité était fixé « juste en dessous de 34 % » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition.

Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas. Ce comportement est d’autant plus admirable que le loup, bien qu’intelligent, ne dispose pas de cet outil prospectif unique au monde qu’est le néocortex humain. Un outil en l’occurrence totalement déficient : l’espèce humaine s’avère incapable d’accepter, ni même de discerner une limite à sa propre prolifération. Au contraire elle a tout fait pour croître et se multiplier. Aujourd’hui la concurrence des loups n’est qu’une infime fraction des maux que les humains doivent combattre, extinction de la biodiversité, réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, stress hydrique, etc. Ils l’ont bien cherché, leur nombre devient à la fois invivable et ingérable !

Un retour incertain à la normale

Il y a quelques 12 000 ans en Europe Il y avait environ 300 000 chasseurs-cueilleurs. Nous sommes passés, rien que dans l’Union européenne, à 448 millions. La moyenne mondiale en termes de densité est de 60 hab./km², l’UE arrive à 114 hab./km² (France 123, Royaume Uni 277, Pays Bas 518…). Or 100 hab./km², c’est un carré de seulement 100 mètres de côté pour satisfaire absolument tous les besoins d’un seul individu tout en laissant une place nécessaire à la biodiversité. C’est impossible ! Nous avons dépassé les limites de la planète dans les années 1980. Vu la vitesse avec laquelle nous nous efforçons de détruire ce qu’il nous reste de ressources depuis 20 ans, il est plus que probable qu’une réduction maîtrisée soit désormais hors d’atteinte.

Du point de vue d’un équilibre vraiment durable entre la pression humaine et le milieu naturel, il faudrait retrouver dans un futur très très lointain un niveau de population compatible avec une vie de cueilleurs-chasseurs, laissant à l’exubérance des différentes formes du vivant le droit de s’exprimer pleinement. La liste des bouleversements au cours des 120 siècles à venir sont certes inconcevables au regard de ce qui s’est passé de vertigineux au cours de la révolution industrielle, quelques deux siècles seulement et un passage de 1 milliards d’êtres humains en 1800 à 8 milliards depuis novembre 2022. Mais je précise que l’utopie, pour moi, c’est ce qui n’est pas encore réalisé, mais qui reste toujours une possibilité.

Michel Sourrouille

Article déjà paru sur le site des JNE,

https://www.jne-asso.org/2023/09/14/des-loups-et-des-hommes-par-michel-sourrouille/

Nos amis les loups en ligne de mire

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage. Errare humanum est !

Perrine Mouterde et Chiddes : La préparation du nouveau « plan loup », qui doit être adopté d’ici à la fin de l’année pour la période 2024-2029, n’échappe pas aux surenchères et aux tensions. Des chiens de protection ont été déployés, des clôtures électriques installées, des moyens financiers conséquents engagés. Les membres de la brigade mobile d’intervention « grands prédateurs terrestres », installée à Gap depuis 2015, sont envoyés sur les foyers de prédation. Mais les organisations agricoles réclament officiellement la suppression du plafond de destruction des loups et l’équipement des éleveurs et chasseurs en armes équipées de lunettes à visée nocturne. Claude Font, responsable loups de la Fédération nationale ovine : « Il faut que tous les loups qui s’approchent des troupeaux soient susceptibles d’être tué ». Olivier Laporte, fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Nièvre : « Le loup et l’élevage, ce n’est pas compatible. »

Une expertise collective de 2017, dirigée par le Muséum national d’histoire naturelle, estimait que le taux global de mortalité devait être maintenu « en dessous de 34 % », faute de quoi la population déclinerait. Or, alors que le plafond de tirs létaux a augmenté (162 loups ont été tués en 2022), le taux de mortalité a été estimé à 42 % pour la période 2014-2019. Pour les éleveurs, le seuil de viabilité, mentionné dans l’actuel plan comme étant estimé à « 500 loups », est largement dépassé : la population compte un millier d’animaux signalés dans 53 départements.

Le point de vue des écologistes amoureux des loups

1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Que diraient les Français si le taux de mortalité des animaux homo sapiens était fixé « juste en dessous de 34 % ». Et quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, comme les loups ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition

Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas. Ce comportement est d’autant plus admirable que le loup, bien qu’intelligent, ne dispose pas de cet outil prospectif unique au monde qu’est le néocortex humain. Un outil en l’occurrence totalement déficient : l’espèce humaine s’avère incapable d’accepter, ni même de discerner une limite à sa propre prolifération. au contraire ils ont tout fait pour croître et se multiplier. Aujourd’hui la concurrence des loups ne sont qu’une infime fraction des maux qu’ils doivent combattre, extinction de la biodiversité, réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, stress hydrique, etc. Ils l’ont bien cherché !

Le renard bouffe mes poules que j’aime, je n’ai rien à reprocher au renard, je me reproche de ne pas protéger mes poules qui n’ont rien demandé. Les moutons n’ont d’existence que pour que les humains les bouffent. Pourquoi pas laisser au loup sa part ? Notre planète, et nous par conséquent, ne supportera pas encore longtemps des élevages ovins et bovins aussi intensifs. Puisque l’homme est un loup pour l’homme, comme nous l’on appris Plaute, Hobbes et quelques autres, aura t’on le droit de lui tirer dessus dimanche prochain ? Les intérêts particuliers doivent passer derrière l’intérêt de la nature et de la biodiversité.

A l’heure ou manger moins de viande devient un impératif environnemental et sanitaire, le retour du loup est une formidable opportunité pour réguler la taille des troupeaux, grands émetteurs de gaz de serre. Voici un petit témoignage du terrain. J’ai un ami éleveur (900 brebis) qui avait tellement de dégâts de gibiers (sangliers, chevreuils, cerfs) sur ses cultures qu’il avait arrêté de faire des céréales pour nourrir ses bêtes. Cela lui coutait très cher de devoir acheter ses céréales. Un meute de loups s’est installée sur sa commune. Il a eu une grosse attaque à la suite de laquelle il a mis les mesures de protections (chiens, etc.). L’arrivée des loups a drastiquement fait diminuer la population ongulée. Aujourd’hui il refait ses céréales et dit clairement qu’entre le loup et les ongulés, il choisit le loup.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Loups en France ou troupeaux d’éléphants ? (2019)

extraits : Que diraient les éleveurs des montagnes françaises si, au lieu de loups, ils étaient confrontés à des troupeaux d’éléphants ! Le Botswana n’a levé que le 22 mai dernier l’interdiction de chasser l’éléphant sur son territoire. Le Botswana (superficie comparable à la France) a de loin la plus importante population d’éléphants en Afrique, avec 135 000 individus recensés en 2015, qui se déplacent librement. En France il n’y a que 430 loups. Autre comparaison, il y a 1500-2000 loups en Espagne et 1000-1500 en Italie. ..

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre (2018)

extraits : Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins…

Si tu tues les loups, tu dois aussi tuer les cerfs (2014)

extraits : Aldo Leopold : « Dans le Wisconsin, il y avait des loups, et ceux-ci se chargeaient de réduire les hardes de cerfs. Mais lorsque les broussailles firent leur apparition, les loups avaient été éradiqués et l’Etat avait promulgué une loi pour protéger les élans. Tout était prêt pour que commence l’invasion du cerf. Cette immense population de cerfs mangeait des broussailles de bon appétit. Qu’y avait-il dans ces broussailles ? Des arbustes qui préparaient l’avènement de la future forêt. Mais les cerfs mangeaient la forêt naissante. Il semblait évident que si nous ne réduisions par leur population nous-mêmes, la famine s’en chargerait et nous finirions par perdre à la fois forêt et cerfs. Les protecteurs de cervidés, interdisant les tentatives pour réduire la population de cerfs, sont prêts à sacrifier la future forêt. L’erreur fondamentale de cette forme de « protection de la nature », c’est qu’elle cherche à protéger une ressource en en détruisant une autre. Ces « protecteurs » sont incapables de considérer la terre comme un « tout ». Ils sont incapables de penser en termes de bien-être à long terme pour l’ensemble de  la communauté biotique. »…

Du loup ou des humains, quel est le super-prédateur ? (2014)

extraits : Les loups colonisent de nouveaux territoires, en cela ils ne font qu’imiter les pratiques humaines. Les jeunes loups quittent leur meute quand il y a concurrence pour l’alimentation, les jeunes humains quittent leur cercle d’appartenance quand il faut s’expatrier pour chercher un emploi. Les loups peuvent parcourir 40 à 50 km en une nuit, des hommes prennent l’avion et font des milliers de kilomètres en peu de temps. Il n’y a pas grand-chose qui arrête le loup, il n’est pas inféodé à un écosystème, il s’adapte à tous. Les humains ont la même plasticité…

de l’homme au loup, une trop troublante similitude (2013)

extraits : Un berger s’exclame : « On élève des brebis, pas des loups. On n’a pas signé pour faire des croquettes fraîches. » Un loup rétorque : mieux vaut des croquettes fraîches qu’un  Big Mac de chez McDonald’s… Chaque Américain dévore en moyenne 330 grammes de viande par jour (plus de 120 kilos par an). « Le loup mange en moyenne 2 à 3 kg de viande par jour, mais peut jeûner plusieurs jours. »…

pas assez de loups, trop de moutons, difficile cohabitation (2012)

extraits : La population de loups en France est estimée à 250 individus, la population humaine en métropole à 63,5 millions. En conséquence la cohabitation du loup avec les Français est en train d’atteindre son point de rupture. Entre la survie d’une espèce animale menacée, et celle d’une espèce prédatrice qui couvre toute la France, il s’agit de choisir.

Face aux éleveurs, des loups exaspérés (2012)

extraits : Quand on voit ces alpages où l’herbe n’est plus qu’un paillasson parce qu’il y a trop de moutons, nous sommes exaspérés. Regardez bien comment l’homme a défiguré la montagne par le surpâturage, par la disparition de la flore alpine du fait des dents du mouton. Une brebis peut être remplacée rapidement, une montagne mise à mal par l’excès d’ovins a besoin de deux ou trois décennies pour se reconstituer. Nous les loups, nous sommes donc utiles pour réguler la pression des herbivores sur les alpages. Avec vos troupeaux de milliers de têtes dans le Mercantour, trop, c’est trop : nous ne sommes pas encore assez ! ...

gardons nos tigres et nos loups, diminuons notre nombre (2012)

extraits : Il y a un siècle, la population de tigres en Inde était de 100 000 individus. Ils ne sont plus que 1700 aujourd’hui. Si la population mondiale d’humains suivait la même pente, nous sommes 7 milliards aujourd’hui, nous ne serions plus que 119 millions en 2112. Une vraie bénédiction pour les autres espèces en général et pour les tigres en particulier…Suivons l’enseignement de l’écologie profonde ainsi défini par Arne Naess : « L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »…

un loup de moins, humanisme en berne (2010)

extraits : Catherine Larrère : « La présence des loups ne signifie pas la mort des troupeaux, et encore moins celle des hommes, mais elle incite à changer de mode de vie, à accepter que l’espace où les hommes vivent ne soit pas uniformément et uniquement humain, mais laisse place à d’autres formes de vie. Le choix n’est pas entre l’homme et la nature, mais entre un monde uniforme, modelé aux seuls intérêts économiques et un monde divers, laissant place à la pluralité des aspirations humaines comme à la pluralité des vivants. Le monde uniforme est anthropocentrique, il n’est pas certain qu’il soit humaniste. A tout mesurer à l’aune de l’humain, on risque de ne plus mesurer qu’une partie de l’humain. »…

moins d’éleveurs, plus de loups (2008)

extraits : L’espèce Canis lupus, réintroduite depuis l’Italie vers 1992, serait dans un état de conservation favorable en France avec 150 individus et quatorze meutes. Je rêve d’un territoire français où l’espèce homo sapiens serait ramenée à 150 individus rassemblés dans quatorze villages, ce qui permettrait aux loups, aux forêts et à l’exubérance de la vie sous toutes ses formes de prendre tout l’espace dont l’homme s’est accaparé pour son seul intérêt à court terme…

Surpopulation, tout ce qu’il faut en dire

Notre association biosphere a pour objectif statuaire de défendre les intérêts de la biosphère. Si nous ne le faisons pas, l’humanité court au désastre. L’un des paramètres à observer, c’est de mettre en équilibre le nombre d’humains et les possibilités de la Nature de nous supporter durablement. Nous ne le faisons pas. Le poids de notre nombre, 8 milliards depuis novembre 2022, fait en sorte que notre monde devient à la fois invivable et ingérable. Nous savions tout cela depuis 1974, nous étions trois milliards !

« Trois milliards de terriens contre une poignée d’obèses »

Le numéro 18 (avril 1974) de la Gueule ouverte se centrait sur la surpopulation : « De plus en plus, nous serons obligés de penser globalement, au niveau planétaire, en termes de détérioration du milieu naturel et de ressources globales disponibles. Nous privilégions donc une approche écologique de la question démographique. Mais la quasi-totalité des philosophies, des religions, ou des idéologies politiques ont été natalistes. La régulation des naissances s’est heurté à une formidable coalition du passé : catholicisme, communisme, islam, nationalisme, tabous sexuels, etc. Voyez ces politiciens illuminés qui préconisent en France les 100 millions d’habitants comme si le nombre était garantie de bonheur accru (…) La croissance démographique est peut-être moins un problème matériel immédiat qu’une question de valeurs : quel est le sens de la vie humaine dans un monde surpeuplé, encombré ? Cette vie a déjà commencé, on quitte la ville où l’on vit en troupeau, pour se retrouve en troupeau sur les lieux de vacances. Il finit par naître une pensée de troupeau, et nous savons tous que le troupeau postule le berger. L’homme qui pense librement n’aura plus sa place dans la société de demain, il n’aura même plus la possibilité d’aller vivre ailleurs parce qu’il n’y aura plus d’ailleurs. En définitive le dilemme est clair : soit nous complaire dans notre délire actuel et « après nous le déluge », soit prendre délibérément, lucidement les mesures qui s’imposent :

– contraception libre et gratuite, autorisation légale de la vasectomie ;

– suppression de tous les textes répressifs relatifs à l’avortement ;

– suppression des encouragements à la natalité (allocations familiales) suppression de la prime à la naissance ;

– Dire aux couples qu’au-delà de deux enfants, il contribuent directement aux catastrophes futures ;

– Recours à une éducation en vue de la stabilisation démographique. »

Ce blog biosphere ne peut qu’approuver et confirmer ! Voici un panorama de nos articles sur la surpopulation

le constat de surpopulation

(irréfutable)

Réalité de la Surpopulation pour wikipedia

extraits : La surpopulation est un état démographique caractérisé par le fait que le nombre d’individus d’une espèce vivante excède la capacité de charge de son habitat, c’est-à-dire sa capacité à fournir les ressources nécessaires pour assurer la pérennité de cette espèce ; réparer les agressions (pollutions, perturbation des régulations écologiques naturelles) infligées par cette espèce à son environnement…

Wikipedia et le concept de surpopulation

extraits : La surpopulation est un état démographique caractérisé par le fait que le nombre d’individus d’une espèce vivante excède la capacité de charge de son habitat, c’est-à-dire sa capacité à fournir les ressources nécessaires pour assurer la pérennité de cette espèce. Qu’en est-il de l’espèce humaine ?…Les parlementaires doivent faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant…

8 milliards d’humains, surpopulation avérée

extraits : Depuis 1972 et le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance, les rapports scientifiques s’accumulent pour montrer que nous avons déjà dépassé par notre nombre et notre consommation la capacité de charge de la planète…Notons que l’ONU nous annonce un « ralentissement de la croissance », mais la date du 15 novembre 2022 pour le passage de 7 à 8 milliards fait de ce dernier milliard le pas qui a été franchi le plus rapidement, en 11 ans… La fécondité moyenne mondiale est de 2,3 enfants par femme alors qu’il faudrait favoriser, ce qui est loin d’être fait, le planning familial et la baisse de la fécondité pour arriver progressivement en dessous du taux de renouvellement… Le taux moyen de croissance de la population mondiale, soit 1 %, veut dire quand même un doublement tous les 70 ans… (une analyse de Michel Sourrouille)

Forte densité, synonyme de surpopulation ?

extraits : selon la Banque mondiale, au niveau mondial le nombre de personnes par km² de superficie des terres est passé de 23,6 en 1961 à presque 60 en 2020. En France elle était en 2020 de 123 hab./km², en Allemagne de 238 en 2020, au Bangladesh de 1 265, et en Égypte de 103. Mais les chiffres globaux sont trompeurs. Il est normal qu’un territoire très désertique ait une densité proche, voire inférieure à un habitant au kilomètre carré (Groenland : 0,03 /km2)…

« surpopulation humaine », recherche Google

extraits : Avec le moteur de recherche Google sur le thème « surpopulation humaine », nous trouvons 11 500 entrées seulement. Si nous constatons avec plaisir que notre site biosphere occupe la 4ème place du classement, le traitement de cette question de poids reste trop souvent superficielle…

les causes de la surpopulation

(innombrables, on s’en contente de deux)

Jean-Claude Noyé, procréation et religions

extraits : Le fait religieux se décline au pluriel. Autant de modalités et de sensibilités contrastées qui orientent le regard des fidèles sur la question démographique… Le 25 juillet 1968 Paul VI publiait l’encyclique Humanae Vitae et renouait avec une longue tradition qui, depuis saint Augustin, a condamné la contraception. Ce texte papal fit d’autant plus l’impression d’une douche froide parmi les fidèles et une bonne partie du clergé que le pape avait laissé la porte ouverte à une évolution significative de la doctrine magistérielle…

L’aide humanitaire, facteur de surpopulation

extraits : L’humanitaire est le substitut mercantile, infantile et hypocrite de l’humanisme… 170 ONG s’occupent des réfugiés du Moyen-orient et de l’Afrique de l’Ouest, la plupart reçoivent des subventions sans aucun contrôle. Certains l’appellent « l’industrie de l’aide »…La seule conséquence de toute aide est de favoriser la reproduction… La seule charité concevable, c’est celle qui permet d’aider une femme à avorter si elle le désire…

les conséquences de la surpopulation sur la biodiversité

(l’espace n’est pas extensible, dimension trop souvent ignorée)

Surpopulation et extinction des espèces

extraits : L’homme est un être hétérotrophe. Son métabolisme est incapable de synthétiser les sucres comme le font les plantes par photosynthèse. Il n’a pas non plus la possibilité, comme les ruminants, de synthétiser certains acides aminés à partir des sucres fournis par les végétaux. Il a donc besoin de tuer pour se nourrir. Il a exterminé les mammifères de grande taille, il a épuisé les rivières, les fleuves et les mers, il a exterminé tous les carnassiers situés au sommet de la chaîne alimentaire… il écarte tout ce qui le gêne. Il n’y a jamais eu de pause dans la croissance de la population humaine. Il est partout.

Surpopulation => fin de la Biodiversité

extraits : L’extinction ne menace pas l’espèce humaine, en surnombre, mais la biodiversité, en baisse catastrophique. 9 ou 10 milliards, c’est beaucoup trop ; il y a surpopulation humaine et cela se retrouve dans la réalité actuelle de l’extinction des espèces non humaines. Un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître et la mauvaise santé des écosystèmes menace les hommes…

Surpopulation humaine, éléphants sur la fin

extraits : L’éditorial du MONDE (27 mars 2015) titrait – halte au braconnage – : « Malgré une forte mobilisation, la proportion des éléphants africains a chuté de 15 % en dix ans ». Nous écrivions alors sur ce blog, Trop d’humains, pas assez d’éléphants et de vie sauvage. Rien ne change aujourd’hui en 2021, seulement en pire ! Sous la plume de Perrine Mouterde en 2021 : « Dans les savanes la population des éléphants d’Afrique a reculé d’au moins 60 % en cinquante ans…

les autres conséquences de la surpopulation

(Comme l’écrivait déjà Malthus en 1798, famine, épidémie et guerre)

Insécurité alimentaire et surpopulation

extraits : Entre 6 100 et 12 200 personnes pourraient mourir chaque jour de sous-alimentation avant la fin de 2021. » dit un article. Mais il y a 4,66 naissances dans le monde chaque seconde, soit 280 par minute ou 403 200 par jour (soit peu plus de 147 millions par an en 2017). La relève est assurée, l’humanité déjà surpeuplée peut se permettre quelques morts de plus. Il faut traiter par l’ironie un article qui aborde plein de sujets, mais jamais le problème central posé par la famine, la hausse spectaculaire du nombre d’humains qui, multiplié par notre pouvoir de destruction avec nos techniques démesurées et nos consommations sans limites, scie la branche sur laquelle nous sommes haut perchés.

Pauvreté, guerre et surpopulation sont liées

extraits : Les causalités sont multifactorielles, une conséquence est généralement la résultante de causes multiples. L’analyse est d’autant plus complexe que l’effet peut interagir avec la cause, on parle de causalité circulaire, la conséquence devenant une cause. A force de refuser d’envisager les interactions, on ne peut que tronquer le raisonnement. Ainsi du débat pauvreté, guerre et surpopulation…

Pandémie Covid-19, la faute à la surpopulation

extraits : On dit aujourd’hui que la pauvreté est la première cause de mort des victimes des pandémies. Oui la pauvreté aggrave une pandémie. Et l’eau mouille. Et le feu brûle. Mais les causes premières sont ailleurs ; la pauvreté elle-même est due principalement à la surpopulation. C’est une conséquence : trop d’enfants, d’où pauvreté, ce qui veut dire encore plus d’enfants, donc toujours plus de miséreux. C’est ce que l’on appelle une causalité circulaire…L’épicentre du coronavirus actuel, la ville de Wuhan, a été obligé à mettre en quarantaine 11 millions d’habitants. Comment croire qu’avec une telle masse de gens, le syndrome respiratoire aigu (SRAS) n’allait pas se répandre sur toute la planète et toucher d’autres concentrations humaines…

les solutions à la surpopulation

(La maîtrise de la fécondité peut se faire sans autoritarisme)

Tout savoir sur la sobriété démographique

extraits : Une politique malthusienne de maîtrise de la fécondité est plus que souhaitable, c’est absolument nécessaire, on ne peut y échapper. Malthus indiquait clairement ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En d’autres termes, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et forcée puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…

Pour une population à moins de 9 milliards en 2050 !

extraits : Robert Engelman est le président du Worldwatch Institute. Cela n’en donne que plus de poids à sa pensée : « Une population future moins nombreuse signifie que les générations futures exerceront une moindre pression sur le climat, l’environnement et les ressources naturelles. Les sociétés peuvent agir  pour faire en sorte que le pic démographique mondial se situe à un niveau inférieur aux 9 milliards d’habitants attendus, même s’il est rare que les décideurs et les médias abordent cette éventualité. Il s’agit pourtant d’un scénario de bien-être mondial sans inconvénient majeur. » Voici les 9 stratégies qu’il préconise : 1. Garantir l’accès de tous à une large gamme d’options contraceptives pour les deux sexes

Féminisme, birth control et surpopulation

extraits : Né en Angleterre au XIXe siècle, le combat néo-malthusien (Birth Control (BC) – contrôle des naissances) est mené surtout par des féministes. La Hollande possède sa Ligue néo-malthusienne dès 1882. Aux Etats-Unis Margaret Sanger fonde en 1914 la revue La femme rebelle prônant l’émancipation de la femme et le contrôle des naissances…

Cri du cœur à propos de la surpopulation

extraits : Dire que l’on peut nourrir une population de plus de 10 milliards d’habitants n’est qu’un argument d’autorité. Certes si aujourd’hui on arrêtait net le gaspillage alimentaire, on nourrirait tout le monde. Mais on est presque 8 milliards, on est en surpêche, les déserts avancent, le niveau de l’eau monte, les forêts sont coupées au profit des cultures et au détriment du climat et du cycle de l’eau, les incendies géants courent sur la planète, les phosphates vont devenir une denrée rare, et le progrès sur les rendements sont liées à l’exploitation des ressources non renouvelables a commencer par le pétrole…

Solutions radicales pour surpopulation avérée

extraits : On avait tout essayé, généralisation du planning familial dans tous les pays, émancipation des femmes et scolarisation des filles, distribution de préservatifs dans les lycées, gratuité de la pilule, cours pour enfants et adultes sur la capacité de charge d’un territoire, connaissance généralisé de l’empreinte écologique, etc. Pourtant l’espèce humaine rajoutait encore et toujours 80 à 90 millions de personnes chaque année aux milliards déjà préexistants. Le monde était donc à feu et à sang depuis des décennies…

Nos articles antérieurs sur la surpopulation

2 décembre 2017, EELV célèbre le Sida, mais se fiche de la surpopulation

22 décembre 2015, La Surpopulation, absente des résultats de la COP21

11 novembre 2014, Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

29 juillet 2014, Les pathogènes s’attaquent à la surpopulation humaine

25 février 2014, Surpopulation, c’est en partie la faute des démographes

30 octobre 2013, Surpopulation, la faute aux machos et autres sexistes

24 juillet 2013, pour casser le cercle vicieux agriculture-surpopulation

18 janvier 2012, Tribunal pour les générations futures : la surpopulation

28 août 2009, surpopulation en 2050

Comme notre blog, fondé en 2005, a été éradiqué autrefois par notre webmaster qui l’a détruit car opposé à ses idées personnelles (la censure peut même provenir d’un ami)voici dans nos archives ce que nous écrivions dès notre origine sur la question démographique :

le 29 novembre 2005 : « Même si la population occidentale se stabilise, son empreinte écologique est tellement importante qu’il faudrait diviser ces populations par trois ou quatre pour maintenir un niveau de pression acceptable sur les écosystèmes « toutes choses égales par ailleurs », c’est-à-dire en maintenant le reste du monde dans la pauvreté. La Biosphère hurle alors : riches et pauvres, faites moins d’enfants !

Le 16 juillet 2006, « Au paléolithique supérieur il y a 40 000 ans environ, l’Europe comportait seulement autour de 5 000 habitants ; cette période correspond à l’arrivé des homos sapiens sur un territoire jusque là occupé par les Néandertaliens. Après une stabilité démographique pendant 30 000 ans, il faut attendre le début du réchauffement climatique (entre – 17 000 et – 11 000) pour que la population atteigne en moyenne 28 000 personnes. La Biosphère attend avec impatience le moment où le nombre total d’habitants en Europe correspondra à nouveau à l’effectif d’une petite ville de 5000 habitants : enfin la tranquillité pour la biodiversité ! »

Le 21 juillet 2006, « Les humains pensent en priorité à augmenter leurs ressources alimentaires (eau et céréales) sans penser que le choix est tout au contraire d’adapter leur démographie à l’état des ressources. Sinon il s’ensuit une course sans fin entre population et alimentation dont la Biosphère est la victime, et à plus forte raison les générations futures des humains ! »

Nous n’avons aucune raison, en 2023, d’avoir changé d’avis…

Une espèce inutile et nuisible, homo sapiens

Soyons écologues, la plus nuisible des espèces est l’homo prétendument sapiens. Les biologistes peuvent lui discerner sans risque d’être démenti le titre d’espèce invasive, de cancer de la Terre, de parasite en haut de la chaîne alimentaire, de destructeur de la biodiversité, de perturbateur du climat, d’extracteur sans foi ni loi, etc. L’Europe ne peut supporter durablement plus de 130 000 personnes, nous avons dépassé les 740 millions. Pour les écologistes, l’inutilité des humains est manifeste. Un individu préoccupé uniquement par ses voyages touristiques, par le résultat du dernier match de foot, par l’usage de son pouvoir d’achat… est non seulement inutile, il entraîne aussi par ses dépenses une détérioration injustifiée de la planète. Une telle espèce nécessite donc d’urgence une régulation de son nombre pour permettre la résilience retrouvée de l’interdépendance des espèces.

Nicolas Loeuille : « Et sinon, les guêpes, ça sert à quoi ? » Le nom de la bestiole peut changer – moustique, cafard, loup, etc. –, mais la question implique à chaque fois l’idée qu’une espèce doit servir à quelque chose. Le plus simple – et j’avoue prendre parfois cette voie de sortie – est alors de mentionner un effet positif de l’espèce en question. Pollinisation pour les uns, recyclage pour les autres, contrôle des proliférations de cervidés, les possibilités ne manquent pas. Il n’est que de contempler la liste des espèces « nuisibles »; la nouvelle périphrase officielle est devenue « susceptibles d’occasionner des dégâts » : lesdits dégâts concernent toujours l’humain. Parfois, je prends un peu de temps pour expliquer que ce concept d’espèce utile ou nuisible est scientifiquement dépassé. Chaque espèce est prise dans un tissu complexe d’interactions avec les autres (appelé « réseau écologique ») : consommant certaines, ayant des relations positives avec d’autres, entrant en compétition avec d’autres encore. Comme ce tissu varie de lieu en lieu et dans le temps, il n’est pas possible de décréter la nuisibilité, ni même l’utilité d’une espèce de manière générale. La gestion des espèces ne devrait plus s’appuyer sur de tels principes dépassés et utilitaristes, mais au contraire mieux considérer la valeur intrinsèque de la nature.

Le point de vue des écologistes écocentrés

Silers : Dommage que les considérations bassement politiques et électoralistes empêchent les ministres et les préfets (qui prennent les arrêtés de destruction) de tenir compte des enjeux écologiques. Il est nécessaire de s’interroger : « et moi, et toi, à quoi tu sers ? ».

Lacannerie : Une chose est sûre désormais : l’espèce nuisible pour le monde vivant est assurément l’espèce humaine.

Peter : Si l’on appliquait à nous-mêmes le concept d’espèce nuisible, on arriverait à des horreurs salutaires

Silers : il est très difficile de définir si une espèce est utile ou nuisible. Puisqu’on ne peut pas savoir, il vaut mieux appliquer un principe de précaution raisonnable en s’abstenant de classer par défaut une espèce dans la catégorie des « nuisibles » (la catégorie des « utiles » n’existant pas en droit, c’est sans objet de savoir si une espèce est utile ou non).

MCC : Il se trouve que la seule espèce qui met en danger les autres, c’est la nôtre. Je ne crois pas qu’il y ait un seul cas documenté d’une espèce animale qui à elle seule en ait fait disparaître une autre.

Flytox : L’humain doit dans une très large mesure se plier à la nature : c’est un fait, pas une opinion. On a le droit de détester la gravité et les effets qu’elle nous impose, c’est beaucoup plus compliqué de s’y soustraire même si cela ne nous plaît pas…

Alain Hervé : A quoi sert l’homme ?

A quoi sert l’homme ? La biologiste Lynn Margulis propose une hypothèse : l’homme est un animal domestique élevé par les bactéries pour leur permettre de voyager et éventuellement de migrer vers d’autres planètes. Se souvenir que les bactéries occupent quarante pour cent de notre masse corporelle.

A quoi sert l’homme ? Les économistes répondent : à produire et à consommer, et que ça saute. L’homme se reposera en regardant la publicité pendant trois heures et demie par jour sur les écrans de télévision.

A quoi sert l’homme ? Après recherche, consultation et réflexion, nous proposons une réponse provisoire : à rien. Oui, je sais, il a inventé le téléphone portable, mais les pingouins et les pissenlits n’en ont rien à faire. Entre le petit trou dont il sort et le grand trou dans lequel il va tomber, il ne fait que consommer gaspiller, détruire, prêcher l’accélération, la prédation… Il se sert. Il s’est servi et il n’a rien rendu. Pourrait-il encore enchanter le monde, le servir, ne plus seulement se servir ?

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  • Inutilité des humains

De l’inutilité absolue de l’espèce humaine (2023)

extraits : La réponse classique apportée à la question : « A quoi sert l’homme ? » à savoir : à rien, ou plus exactement, à rien d’autre qu’à lui-même… est la réponse la plus réaliste qui soit. Chasser Dieu pour mettre l’homme à la place était un mauvais calcul. L’idéologie des Lumières était suicidaire. Kant, théoricien de la bourgeoisie montante, a conceptualisé l’inutilité sublime de l’homme qu’il érige de surcroît en impératif catégorique : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, soit dans ta personne, soit dans la personne d’autrui, toujours en même temps comme une fin, et que tu ne t’en serves jamais simplement comme un moyen. » L’homme devient donc lui-même sa propre fin, l’homme se referme sur lui-même.

A quoi sert donc l’humain, à rien, aucune utilité

extraits : L’humain sert dans un processus qui ne sert sans doute à rien ni à personne. Tout le bavardage humaniste contemporain sur le « propre de l’homme » découle d’une vision de l’homme comme un monument commémoratif à lui-même, en d’autres termes comme un sommet de l’art pompier. Aujourd’hui, il faut considérer l’humain comme une catastrophe écologique qui conduit à une mise à l’épreuve radicale du vivant par lui-même.

à quoi sert l’homme ? (2007)

extraits : L’écologie profonde nous apprend à ne plus considérer nos semblables comme un système de référence absolu, à ne plus se  concevoir comme un être qui ne doit rien qu’à lui-même et à qui tout est permis. Par notre faute, près d’un million d’espèces végétales et animales risquent de disparaître d’ici à 2050. L’écologie profonde nous rappelle la nécessité de passer d’un anthropocentrisme forcené à un respect des liens durables entre notre propre espèce et la Biosphère. Il faut concevoir le vivant comme un tissu composé d’un grand nombre d’espèces qui ont une multitude d’interactions entre elles. Quand une maille saute, une deuxième lâche, et une troisième, et le tissu se désorganise.

  • Valeur de la nature

La nature a une valeur… à vrai dire incommensurable ! (2013)

valeur de la nature (2009, Pavan Sukhdev)

Mouvement trans-sexuel, grotesque et vain

Les lignes qui suivent sur le phénomène « trans » sont moins relatives au Planning familial en tant que tel qu’à un fonctionnement idéologique, et elles n’émanent pas d’un « collectif » mais de militantes féministes. Nous allons plus loin dans l’analyse.

Des militantes féministes : Nous savons que le Planning est combattu, depuis sa création et encore maintenant, par des forces politiques d’extrême droite et de droite sans cesse opposées à la contraception, à l’avortement, à l’éducation à la sexualité, à la maîtrise par les femmes de leur corps et aux droits qui l’accompagnent, première condition de leur liberté. Ainsi la critique actuelle de certaines expressions utilisées par le Planning, comme « homme enceint », « sexe assigné à la naissance » ne se suffisent pas à elles-mêmes, il faut les articuler au « wokisme », à l’« intersectionnalité », à l’« écriture inclusive », tout cela mis dans le même panier pour construire un ensemble où telle position est forcément complice d’une autre.

Soutenir n’exige pas que l’on s’abstienne de toute critique. On peut ainsi être tout à fait favorable à l’accueil des personnes transgenres et à la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes et, en même temps, oser dire que « la visibilité des trans » n’exige pas l’usage d’expressions telles que « personne à utérus » ou « homme enceint ». Et estimer aussi que l’énoncé de cette critique n’autorise personne à nous qualifier de « transphobes » ou d’« extrême droite ».

le point de vue des écologistes sur le planning familial et la différenciation sexuelle

Le planning familial devrait normalement s’intéresser avant tout à la maîtrise de la fécondité humaine et ne pas s’éloigner de la considération du fait que nous avons dépassé 8 milliards, état de surpopulation mondiale. Mais lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations. Par exemple une femme noire peut être victime à la fois de racisme et de sexisme. Le féminisme universaliste considère de son côté que toutes les femmes sans exception doivent avoir accès à la même émancipation, quelles que soient leur couleur ou leur religion. Les dérives idéologiques du PF, plus proche de la défense des LGBT que de la maîtrise de la fécondité humaine, appelle nécessairement à un retour aux fondamentaux du PF, le néomalthusianisme.

Quant à l’identité sexuelle, soyons précis. Dans la détermination du sexe, le rôle du chromosome Y est simple, mais capital : il détermine la masculinité du fœtus. Pendant les premières semaines de vie de l’embryon humain, les organes génitaux internes et externes sont indifférenciés entre les individus XX (femme) et XY (homme). Les gonades peuvent se transformer en testicules ou en ovaires, les organes génitaux externes à l’origine similaires se transforment soit en pénis et scrotum, soit en clitoris et vulve. La différenciation est minime, on sait aujourd’hui qu’ovaires et testicules produisent les deux types d’hormone, androgènes et œstrogènes, d’ailleurs très voisines sur le plan chimique : seul leur taux relatif dans l’organisme fait basculer les caractères sexuels vers le féminin ou vers le masculin. C’est donc l’intervention d’autrui dès les premiers moments du nourrisson qui va fixer votre sentiment d’appartenance à un sexe déterminé et orienter votre rapport à l’autre sexe.

Le point de vue de Dany-Robert Fufour (« Le phénomène Trans », édition Le Cherche Midi, 2023)

Le transsexualisme est une idéologie qui ignore le sens des limites. Les Grecs disaient que celui qui est en proie à l’hybris et franchit la limite encourt la Némésis, le châtiment. Touchant l’activisme trans, on peut citer les troubles psychiques, juridiques et sociaux qui résultent de l’affirmation grotesque qu’un homme peut être une femme (ou vice-vers). Les trans-activistes affirment qu’on peut choisir son sexe, ce qui est impossible. Et pourtant cela est aujourd’hui avalisé par le droit (la loi). On est passé en quelques années de l’idée qu’un individu pouvait exhiber des traits sociaux de l’autre sexe (ce qui a existé de tout temps) à l’affixation qu’il pouvait devenir l’autre sexe. Tragique erreur. Ce n’est pas, en effet, parce que je parais à peu près comme l’autre sexe que je suis l’autre sexe.

Aujourd’hui le wokisme, venu des États-Unis, n’a fait qu’aggraver la situation. Les wokistes se présentent sous des allures contradictoires : ils vont prôner la tolérance compassionnelle qui sied a tous ceux qui se disent victimes de discrimination, mais n’hésiteront pas à « canceler » (bannir) violemment tout opposant à leurs vues. Ils vont faire de la politique sur le mode victimaire de la minorité sexuelle qui jouit de sa souffrance pour imposer ses vues morales. Ils ont investir la culture, mais en pratiquant le séparatisme culturel, un comédien hétéro ne pourra pas jouer le rôle d’un homo, une femme ne doit pas lire le roman écrit par un homme. Cela donne au final des ligues de vertu exigeant le refonte totale des lois et de la langue commune pour que celles-ci inscrivent leurs listes sans fin de « droits » particulier. Le grand perdant, c’est l’universalisme qui posait des valeurs communes. Le grand gagnant, c’est la ghettoïsation avec l’apparition de groupes identitaires, chacun camp sur sa prétendue morale supérieur, en guerre permanent contre les autres.

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Le Planning familial devient « genré » !!! (mai 2023)

Un planning familial irresponsable (mars 2023)

Charlie Hebdo dénonce le planning familial (novembre 2022)

Le planning familial international, nataliste (novembre 2022)

La religion woke contre l’écologisme (septembre 2022)

genre, parité, quotas… un anti-féminisme (janvier 2021)

Le Planning familial devient « genré » !!!

Les deux milliards d’humains qui vont bientôt s’ajouter à la population mondiale feront beaucoup plus de dégâts que les deux milliards précédents. Mais cela, le planning familial français n’en a rien à braire, ce qui compte c’est la « lutte contre les discriminations ». Rappelons que lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations.

Selon l’accueil de son site, « Il n’existe pas une sexualité « naturelle » mais des sexualités ! Une fille peut être attirée et/ou amoureuse d’une  fille, et de la même façon, un garçon peut être attiré et/ou amoureux d’un garçon… Avec un don de 100 €, vous nous permettez d’intervenir gratuitement dans une classe pour faire une séance d’éducation à la sexualité, parler LGBTphobies avec des collégien.nes /d’acheter un outil pédagogique pour intervenir auprès de plus jeunes enfants. »

Les défenseurs de ce planning à la mode « trans » se présentent comme victimes dès qu’on parle de leur couper les subventions. Pourtant on ne dénonce que le détournement de la fonction première du planning, faire en sorte que les femmes aient le nombre de naissance vraiment désirées, rien de plus.

Tribune d’un collectif d’intellectuels : « Le Planning familial est aujourd’hui, dans toutes ses actions, aux côtés des personnes trans… Depuis sa fondation, en 1956, il est partie prenante de toutes les luttes en faveur des personnes discriminées (antiracisme, antivalidisme, antisérophobie, etc.)… Depuis plusieurs mois, le Planning familial a été continuellement attaqué. Attaqué pour le soutien et la visibilité qu’il apporte aux personnes trans. Les attaques les plus récentes se concentrent sur l’activité d’éducation à la sexualité et contestent la visibilité que le Planning donne, à cette occasion, à l’existence des personnes trans… Il ne s’agit pas ici de revenir sur l’ineptie qui consiste à nier la construction sociale des rôles de genre, ni de rappeler l’immense diversité des corps et la façon dont ils sont quotidiennement soumis à la binarité des normes genrées… Que veulent donc les auteurs de ces brûlots qui appellent publiquement à priver le Planning de ses financements ? Ces offensives récurrentes marchent main dans la main avec celles menées contre les minorités LGBTQI, une réalité qui ne concerne pas que les États-Unis ou la Pologne. »

Le point de vue des personnes sachant raison garder

PMF : Ce ne sont pas les attaques contre le Planning qui masque l’essentiel de ses activités (prévention, contraception, avortement). C’est justement ce bruyant militantisme Lgbt qui place en arrière-plan son histoire et sa raison d’être. Nul besoin donc de se victimiser ainsi ; il suffit de retrouver ses esprits.

misha : Est ce que les signataires de cette tribune se rendent compte de leur aveuglement ? Le Planning a œuvré dés les années 60 pour la contraception et la liberté de l’avortement, mais à présent, il dérive complètement, c’est clair ! Prétendre qu’un homme peut être enceint va contre la science, la raison, c’est purement idéologique. Tout idéologie peut légitimement être contestée, et ce sont les féministes de la première heure, souvent, qui s’inquiètent : si pour être une femme ou un homme , il suffit de le décider, nous rentrons dans la science fiction, et si n’importe qui peut être une femme, il n’y a plus de femmes, et les discriminations qu’elles subissent n’existent plus !

PMF : éducation dispensée dans les établissements scolaires, de surcroît. Avec toute la bienveillance accordée à ce genre de militance par les CPE et infirmières scolaires.

Colibris : Difficile de bien comprendre cette tribune qui semble ignorer les messages qui lui sont adressés en surfant maladroitement sur une vague féminisme ultra qui détourne les missions et objectifs poursuivis par le PN. Il est importe de respecter cette minorité (féministe ultra, wokiste), mais elle ne correspond pas à la grande majorité. En fait cette posture ressemble fort à une forme de discrimination vis à vis de la majorité des femmes sur l’autel d’une focalisation portant sur des publics très minoritaires…

Mètre des phynances : il est arrivé au Planning Familial, qui a jadis mené un combat des plus utiles pour la défense des droits humains (en l’occurrence féminins) les plus essentiels, ce qui est arrivé à la LDH et à MSF: une tragique et inexorable dérive sectaire vers le délire genriste, l’isl@mogochisme, le nobordérisme, au point qu’il ne lui reste plus que son nom prestigieux, mais aujourd’hui trompeur. Le PF de 2023 n’a vraiment plus rien à voir avec celui des années 60. Tout cela est bien documenté, suffit de chercher un peu. Et la méchante fachosphère se garde bien de réclamer sa dissolution, au contraire: par leurs délires, ils constituent une remarquable publicité pour le camp des méchants, devenu grâce à eux celui de la raison, du bon sens et du réalisme. Simplement, on souhaiterait que ces délires sectaires ne soient plus subventionnés par le contribuable.

Jma : Après l’affiche du planning familial sur les# hommes enceints#, plus rien à attendre du planning familial.

Lire, Le planning familial pour des hommes enceints (septembre 2022)

Mauvais sang : Ma fille de quinze ans, supposée avaler sans problème toutes ces inepties tirées d’une théorie du genre, part d’un grand rire lorsque je l’interroge sur ces questions. Elle me répond : Papa, est-ce que la terre est plate ?

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Un planning familial irresponsable (mars 2023)

Charlie Hebdo dénonce le planning familial (novembre 2022)

Le planning familial international, nataliste (novembre 2022)

Hugo Clément ne mange pas de lapins

Une recension par citations du livre de Hugo Clément , « Les lapins ne mangent pas de carottes » (Fayard, 2022)

Chaque individu, quelle que soit l’espèce, accorde une importance prioritaire à sa propre survie et à celle de ses congénères. Quand il faut choisir, il est donc normal de faire passer l’intérêt vital d’un homme avant celui d’un autre animal. Pour autant il est vain de hiérarchiser les intelligences en plaçant la nôtre au sommet de la pyramide. Cela se traduit par l’exploitation sans limite, la cruauté infligée à ceux qui ne sont pas humains. C’est une erreur qu’il nous appartient de réparer.

Chaque jour en France, nous abattons trois millions d’animaux destinés à la consommation, 2000 par minutes, et encore ce nombre n’inclut pas les poissons. Même en rendant les normes d’abattage plus strictes et en multipliant les contrôles, tant que nous consommerons autant de viande les animaux ne seront pas traités comme des êtres sensibles, mais comme des objets.

Un végétalien utilise 1300 m² de surface agricole par an pour s’alimenter, quand un Français qui consomme 107 grammes de viande par jour, c’est la moyenne nationale, mobilise 4300 m². Un gros mangeur de viande, 170 grammes par jour, a besoin quant à lui de 6000 m² de surface agricole !

Réapparus en France après avoir été totalement éradiqués, les loups étaient 624 adultes en 2021 selon l’Office français de la biodiversité. L’État autorise l’abattage de 20 % chaque année, soit presque un quart de la population rayées de la carte ! La faune sauvage doit être « régulée » au risque de « proliférer ». On pourrait questionner la notion de « gestion » des écosystèmes prônée par l’espèce humaine, qui détruit environnement comme aucune autre auparavant. Nous surexploitons la nature et nous reprochons ensuite à la faune sauvage de perturber les activités humaines qui empiètent pourtant sur l’habitat des autres espèces.

Les chasseurs abattent environ 430 000 renards chaque année. Or personne en mange de renard. Il est légal de torturer un renard, un blaireau ou un sanglier. Si vous faites cela à un animal domestique ou à un animal tenu en captivité, vous risquez des poursuites judiciaires.

La colonisation humaine de tous les milieux provoque l’effondrement de la biodiversité. Je défends le concept de « libre évolution », permettre à la nature d’exprimer tous ses potentiels, la laisser fonctionner sans qu’on cherche à la gérer ou à obtenir une rentabilité économique. Pour cela il faut préserver certaines zones.

On compte moins de 4000 tigres dans la nature, alors qu’ils sont près de 14 000 en captivité.

Le terme d’animaux dits « nuisibles » peut faire sourire, s’il y a une espèce nuisible sur cette planète, c’est bien la notre. Nous sommes les seuls à détruire l’environnement dont nous dépendons pour survivre, et à provoquer l’extinction des êtres qui partagent notre écosystème. De nombreux groupes criminels lorgnent le moindre espace naturel, les forêts sont détruites, le bois vendu et des cultures installées à la place des arbres.

« Dans un monde entièrement fait pour l’homme, il se pourrait bien qu’il n’y eut pas non plus place pour l’homme » (Romain Gary)

« Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir », disait Albert Einstein.

De nombreux militants qui tentent de protéger l’environnement, les ressources naturelles ou les papillons monarques sont assassinés.

Les humains préfèrent bêtement les méduses

« Peut-être le destin de l’homme est-il d’avoir une vie brève, mais fiévreuse, excitante et extravagante, plutôt qu’une existence longue, végétative et monotone. Dans ce cas, que d’autres espèces dépourvues d’ambition spirituelle – les méduses par exemple – héritent d’une Terre qui baignera longtemps encore dans une plénitude de lumière solaire ! »

(La décroissance (entropie, écologie, économie) Nicholas Georgescu-Roegen, 1979)

L’une des plus grandes préoccupations des scientifiques tient dans le fait que les états de référence (shifting baselines) ont changé pour de nombreux écosystèmes sous-marins. Cela signifie que des personnes visitent actuellement des environnements côtiers dégradés, et les qualifient de « magnifiques », sans se douter de ce qu’ils étaient avant. Voilà pourquoi il est si important de documenter comment les choses sont, et comment elles étaient. L’institut Scripps de conservation des océans et la SurfRider fondation ont organisé une campagne médiatique afin d’attirer l’attention sur le problème de changement des états de référence. Nous devons tous nous poser les questions suivantes : A quoi ressemblaient les océans ? Est-ce que mes préférences alimentaires participent à mettre la santé des océans en danger ? Certains biologistes marins déclarent même qu’avec la disparition des espèces désirables, seules les plus résistantes et les moins désirables vont persister, vraisemblablement les méduses et les bactéries.

shifting baseline, des références changeantes (2012)

« En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Les méduses sont des carnivores qui ne connaissent pas la satiété. Et les cnidaires (sauf les coraux) résistent à l’acidification des océans .… »

(LE MONDE du 25-26 mai 2014,

Les « attaques » de méduses se multiplient partout dans le monde)

« L’océan est à la fois confronté à une forte pollution, à la surpêche et au changement climatique. Pour illustrer l’effet en chaîne, j’aimerais vous raconter une histoire. En Namibie, il y avait énormément de sardines – des millions de tonnes !- et beaucoup d’anchois. Dans les années 1980, ces espèces ont fait l’objet d’une surexploitation intense et ont été presque décimées. Il s’est alors produit un changement écosystémique : on a observé l’explosion de deux espèces de méduses extrêmement rares auparavant, dont les populations gigantesques pèsent aujourd’hui entre 20 et 40 millions de tonnes. Depuis les sardines ne sont pas revenues. Si vous retirez certaines composantes de l’écosystème, vous obtenez une explosions des populations de méduses. C’est une phénomène que l’on constate en mer Noire, dans la mer de Bohai en Chine, au Japon et dans beaucoup d’autres endroits. On commence aussi à l’observer en Méditerranée. »

(Philippe Cury, dans le livre « Dernières limites »,avril 2023)

La vie sauvage n’a plus sa place en France

Texte d’un correspondant de notre blog biosphere

Vous pouvez envoyer vos analyses à biosphere@ouvaton.org

Dans l’article suivant, Les bobos des villes aiment la vie sauvage mais pas dans leur vie : « Avec le recul du pastoralisme, les modifications du biotope, etc., la broussaille arrive au bord des villes, expliquait le 11 mars à 20 Minutes Max Alliès, président de la Fédération des chasseurs de l’Hérault. Une cinquantaine de chasseurs ont donc participé à une battue urbaine, lors de laquelle les sangliers ont été repoussés vers des zones inhabitées, avant qu’ils ne soient abattus. »

Le Bobo, ce bourgeois qui vit en ville et qui va au spectacle, ne comprend rien à la vie sauvage mais veut imposer ses fantasmes à ceux qui vivent dans et avec la nature domestiquée. Les sangliers en surpopulation pénétrant dans la ville ne sont plus l’emblème de la vie sauvage mais des nuisibles.

Ce qui est vrai c’est que les sangliers sont des animaux ne pouvant vivre que dans leur environnement, les bois. Donnez leur des zones sauvages sans intervention humaine et ils ne seront plus des nuisibles.

Je suis toujours obligé de répéter que les animaux et les végétaux ne peuvent vivre aux côtés de l’homme qui passe son temps à détruire la vie ou à la domestiquer, la torturer.

La vie sauvage est incompatible avec l’homme. La France n’a plus de zones sans intervention humaine et ceci depuis longtemps. Les moines bûcherons sont passés par là.

Les loups et les ours n’ont plus leurs place en France, leur environnement n’existe plus, que ce soit dans les montagnes inhospitalières ou les bois plantés pour la production de bois. Et Les bobos veulent transformer la France en un zoo à ciel ouvert ? Pourquoi ? Pour satisfaire des élucubrations intellectuelles ?

Les sangliers , les ours et les loups et autres sont comme des fous dans un labyrinthe où des camions aveuglant et des hommes assassins les éliminent au gré de leurs humeurs.

Enlèvements et déportations des ours slovènes, bergers tueurs. Loups capturés et lâchés dans le Jura ou ailleurs et puis louvetiers autorisés à les prélever, les assassiner.

Sangliers croisés avec des cochons et hors de contrôle démographique. Pourchassés et détruits en masse ou assassinés par des citadins apeurés par quelques sangliers.

L’humain est un nuisible et un fou par rapport à la vie sauvage.

Nos articles antérieurs sur notre blog biosphere… en guise de commentaire

de la vie sauvage (novembre 2007)

Extraits :  Chateaubriand écrivait : « les forêts précèdent les hommes ; les déserts les suivent. » Triste réalité ! Notre égoïsme fait que nous sommes devenus tout à fait inaptes à prévoir. « Après nous le déluge ! » entend-on souvent d’homme ayant procréé. Ils n’auraient donc fait des enfants que pour eux-mêmes ? (Pensées d’Alain Saury, le manuel de la vie sauvage – revivre par la nature)

Trop d’humains, pas assez d’éléphants et de vie sauvage (mars 2015)

Extraits : La pression démographique humaine, qui limite les habitats naturels nécessaires à la vie sauvage, doit être mise sur le banc des accusés. Il faut donc limiter la fécondité humaine, vaste programme. Mais restreindre la propension des humains à s’étaler dans l’espace avec tout leur appareillage de routes et de LGV, de magasins et de parkings, de villes tentaculaires et d’habitats dispersés semble encore plus difficile que de prôner le planning familial…

Des éléphants ou des hommes, qui choisir ? (mai 2022)

Extraits : Il est plus que probable que si les effectifs de la population humaine ne sont pas réduits dans des proportions importantes, la vie sauvage disparaîtra complètement de la surface de la Terre et les humains s’entre-tuerons dans leurs territoires faits de béton et de goudrons…

Nous sommes la Terre qui se soulève

Nous sommes la Terre qui se soulève, nous sommes la forêt qui se défend, nous sommes le peuple de l’eau et nous sommes multiples, insaisissables. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. Le mouvement des soulèvements ne peut être dissout, car il est composé de tous les mouvements paysans, écologistes, de sauvegarde l’eau et de nos terres. On ne dissout pas un mouvement qui gronde, on ne dissout pas une révolte qui se prépare.

présentation de Soulèvements de la Terre : Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. À mesure que s’accélère la dégradation des conditions de vie sur terre, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à se sentir tenaillé.e.s par la confusion, la colère et l’absence d’horizon. Qu’attendre d’une énième COP ou d’un catalogue printanier de promesses électorales ? Seul un basculement radical – un soulèvement – pourrait permettre d’enrayer le réchauffement climatique et la 6ème extinction massive des espèces déjà en cours. Au fond, nous le savons, il ne nous reste aujourd’hui plus d’autre voie que de mettre toutes nos forces dans la bataille pour enrayer le désastre en cours, et abattre le système économique dévorant qui l’engendre.

Wikipedia : Les Soulèvements de la Terre est une association de fait contestataire. Fondée en janvier 2021, elle est opposée à l’accaparement des terres et lutte contre certains projets d’aménagement. Elle mène des actions de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures.

Dissoudre les Soulèvements de la Terre ? La volonté du ministre de l’intérieur Darmanin se fonde notamment sur une note confidentielle qui synthétise les remontées des services de renseignement. Dans ce document de trois pages, l’argumentaire liste un certain nombre d’actions du mouvement et analyse sa doctrine qui vise « à présenter les actes de sabotage (…) comme un moyen de défense de l’environnement » en normalisant le « recours au sabotage et aux dégradations matérielles », un discours « désormais partagé par la majorité des militants » et « parfaitement assumé ». Pour les seules retenues d’eau, cette note recense dix-huit actes de sabotages ou tentatives depuis septembre 2021. Ces événements résulteraient d’une stratégie élaborée et d’une organisation avec port de cagoule et de combinaison, de masque à gaz, d’un armement composé de boules de pétanque, de mortiers d’artifice, de cocktails Molotov, « équipement révélateur de [la] volonté d’en découdre ».

Le point de vue des écologistes

Horus : Cessons de tourner autour du pot : l’ultralibéralisme ne s’est imposé dans le monde que par l’ultra violence. Ce système est le destructeur du monde social pour imposer une domination par l’argent. Nous le savons, que nous soyons aisés ou non. Pourquoi ne pas commencer par étudier cette violence intrinsèque au système pour comprendre ses différentes ramifications et réagir ?

Alain Georges : C’est très, très compliqué.Je me définis en effet comme non-violent. Mais je me demande si cette posture est une attitude noble ou une preuve de lâcheté, d’autant qu’ici, il s’agit moins d’espérer l’atteinte d’une utopie mais la responsabilité d’offrir un avenir convenable, vivable, aux générations futures. On peut arguer que la violence ne résout rien, comme prouver son contraire. Les années sanglantes de la Révolution n’ont pas mené à la société idéale rêvée, il a fallu 160 ans pour que les femmes puissent voter.

Pm22 : Un martyr, nous voulons un martyr. c’est bon pour la cause. Je cite : « De Creys-Malville à Sainte-Soline, en passant par Auckland et Sivens, les martyrs de l’écologie se dressent contre ses fossoyeurs français, tenants d’un capitalisme du désastre qui fait le lit du carbofascisme.  » Edwy Plenel

bon et maintenant : même si on peut condamner la violence de certains manifestants, le fond du problème c’est le partage de l’eau…notion étrangère dans le monde des de l’agro-industrie.… Se focaliser sur la seule violence des manifestations ne remplit pas les panes phréatiques.

Perros Jean Michel : Vous avez raison. Une sécheresse gravissime touche déjà une bonne partie de l’Espagne, du Sud-Est de la France et dans le Sud-Ouest « les nappes phréatiques sont à 30 à 40 % » de leur niveau moyen, annonce le président du Comité de bassin Adour-Garonne’. Ces guéguerres d’un autre temps menées par les agriculteurs de la FNSEA paraîtront ahurissantes d’ici quelques années.

John Baird Callicott : En se déplaçant, par la pensée, hors du noyau de son organisme, il est impossible de percevoir une démarcation entre Soi et ce qui l’entoure. La vision relationnelle de Soi transforme l’égoïsme en écologisme. « Je protège la forêt tropicale » devient : « Je suis une part de la forêt tropicale qui me protège moi-même. » Le monde est le prolongement de ton propre corps, et ton corps est la concentration du monde dans un endroit particulier de l’espace-temps. Nul n’existe indépendamment, bios est intrinsèquement symbiose. Le monde est ton corps, tu es poussière et tu retourneras poussière. Sans un environnement naturel riche et complexe, l’intellect humain risque de s’atrophier.

Le biologiste Edwin Pfister a passé une bonne partie de sa vie à tenter de sauver de l’extinction Cyprinodon diabolis, minuscule poisson vivant dans des flaques d’eau qui ne pouvait intéresser ni les pêcheurs, ni les poissonneries. A la question « A quoi ce poisson est-il bon ? », il répliquait : « Et vous, à quoi êtes-vous bon ? » Alors même que nous serions bons à rien, nous continuons pourtant de croire que nous avons encore quelque droit à l’existence, à la liberté. Si seules les personnes douées d’une valeur instrumentale pouvaient bénéficier d’un droit à l’existence, le monde ne souffrirait pas de surpopulation ! Si la valeur intrinsèque de la nature était pleinement reconnue, alors ma peau ressemble à la surface d’un lac, le lac pas plus que le moi n’a d’existence indépendante. J’incarne les énergies qui circulent, nul n’existe indépendamment.

nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Tous ensemble contre les Grands Projets Inutiles (août 2013)

Eco-guerriers plutôt qu’éco-terroristes (novembre 2022)

 

Tu ne tueras point… les requins

D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000.

De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards.

Les requins de Nouvelle-Calédonie ont aussi le droit de se nourrir….

Charlotte Mannevy : Une nageuse a été attaquée par un squale, un touriste australien est happé par un requin de grande taille en Nouvelle-Calédonie. L’une des zones les plus à risque de la planète ? Là où il y en avait une par an avant 2000, on en dénombre désormais deux chaque année. On mise sur l’abattage des requins bouledogues et tigres…

le point de vue des amis des requins

Pascal : Bande de crétins.… On parle de la quoi là..? 2 attaques seulement…? Foutez leurs la paix aux requins.. Attaquez les moustiques plutôt..!

lavig5k ; Sur Terre, les deux premiers tueurs d’humains sont les moustiques et les humains eux-mêmes. Si on appliquait à ces deux espèces ce qui est prévu pour les requins ?

DoCh : Les requins sont chez eux, pas nous … . Ils chassent et nous allons nous promener dans leur garde manger … .

R.Berre : Les Australiens ne tuent plus les requins après des attaques. Ils reconnaissent que c’est l’homme qui envahit un espace qui n’est pas le sien. On n’a toujours pas compris que la destruction d’une espèce n’est pas une solution.

Voyageur : Surfréquentation de l’espace maritime, pollution de l’espace maritime, explosion démographique à Nouméa, surpêche dans le Pacifique proche…bref, l’homme porte une certaine responsabilité dans la multiplication de ces attaques, qui de toute façon, causent bien moins de décès que les accidents de la route, sans parler de l’alcool et du tabac ! Triste de voir la lâcheté de nos hommes et femmes politiques dans ce domaine…Dire que la France est signatrice des CITES qui classent les requins en espèces vulnérables voir menacée !

Ephrusi : ça me rappelle l’époque peut-être pas révolue où après un accident mortel d’une voiture contre un platane (à quelle vitesse allait le platane quand il a percuté la voiture?), il a été décidé d’abattre les arbres bordant les routes. Qui n’avaient rien demandé. Ni rien fait d’ailleurs .

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains (avril 2015)

Mieux vaut un surfeur mort que la chasse aux requins (mai 2013)

Noyer les chatons, œuvre de salut public

Le culte de l’animal de compagnie « chat » sert les intérêts d’une puissante industrie. Sans surprise,  « pet care »  en forte croissance génère un énorme impact écologique. Outre ce résultat néfaste de sa marchandisation, leur prolifération est devenue une sérieuse menace pour la vie sauvage. Face à cette catastrophe écologique, la plupart des défenseurs de la cause animale se gardent bien de faire une analyse globale du problème

lire, Présidentielle 2022, place au Parti animaliste

thèse : Il est loin le temps où tonton jetait des sacs de chatons dans la rivière sans que cela n’émeuve grand monde, le chat est devenu un membre de la famille. Dans les vidéos de bébés, les parents présentent le nourrisson à son « grand frère » moustachu. Cela change son chat ! La plupart des spécialistes s’accordent sur le fait que l’animal de compagnie préféré des Français (15 millions de matous en 2021, pour 7,5 millions de toutous) a modifié son comportement. Les chats en effet sont perméables aux différences culturelles, ils ne se comportent pas de la même façon au Japon et aux États-Unis. Et ces différences se transmettent de génération en génération. Les humains exigent dorénavant de lui qu’il soit un véritable compagnon, qu’il interagisse avec lui, qu’il joue et réponde à ses sollicitations. S’adaptant à ces nouvelles exigences, dans cinquante ans, le chat aura opéré sa mue ; comme le chien avant lui, et sera totalement domestiqué.

Antithèse : Tout mignon qu’il soit, le félin en liberté reste un super prédateur : on estime que les seuls chats errants sont responsables, sur les 500 dernières années, de la disparition de 63 espèces de mammifères, de reptiles et d’oiseaux. Quant aux chats domestiques, ils tuent entre 1,4 et 3,7 milliards d’oiseaux par an et entre 6,9 et 20,7 milliards de petits mammifères rien qu’aux Etats-Unis. L’empreinte carbone du matou est par ailleurs considérable. Une étude publiée en 2017 évalue que tous les ans, rien qu’aux Etats-Unis, l’alimentation des chiens et des chats – estimés à 163 millions dans le pays – produit jusqu’à 64 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit l’équivalent du CO₂ émis par 13,6 millions de voitures pendant un an. A eux seuls, les chats en France consommeraient annuellement plus de 200 000 tonnes de viande. A Canberra, tenir son chat en laisse est obligatoire, sous peine d’une amende de 300 dollars australiens (194 euros).

Synthèse : C’est un fléau écologique, on les a trop fait croître, environ 600 millions dans le monde. Un couple de chats peut engendrer 20 000 individus en quatre ans seulement.. Il faut tous les stériliser, car ce sont des super prédateurs. Mais on pourrait sans peine tirer la même conclusion quant aux humains carnivores. Bien sûr c’est l’homme qui est le fléau écologique et dans ce cas par le biais de la domestication des chats. C’est comme la voiture propre ou le tourisme équitable, il n’y a pas de chat vert et de chien innocent. La seule vraie solution c’est de ne pas « consommer ». Pas de voiture, moins de déplacements, pas de chien ni de chat, mangeons plutôt végétarien sauf parfois un chien en maraude. En complément ordinaire, on peut adopter des poules pondeuses qui sont aussi attachantes qu’un chat/chien et qui sont en plus productrices de protéines.

Bien entendu nous n’avons rien contre les chiens d’aveugles et les patous protecteurs de troupeaux, ni contre les chats qui limitent l’action des rongeurs chez un producteur de céréales. Mais pour être rationnel, il faut déterminer l’utilité maximum pour le moins d’impact écologique possible. Ajoutons pour conclure que la meilleure façon de réduire globalement le bilan carbone de l’humanité, c’est de réduire notre propre nombre de la façon la plus acceptable possible.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

7 mai 2021,Éliminons chiens et chats de compagnie

11 juin 2019, Le coût écologique des animaux domestiques

31 octobre 2012, le coût écologique de ton animal de compagnie

Transidentités, un débat faussé et inutile

Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage !

Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi. Ce n’est pas l’avis d’une journaliste du MONDE :

Solène Cordier : « Faut-il consacrer le droit à l’« autodétermination de genre », qui permet de se voir reconnaître homme ou femme sans diagnostic médical ? La Caisse nationale d’assurance-maladie comptabilisait 294 bénéficiaires du dispositif de l’affection longue durée pour transidentité chez les moins de 18 ans en 2020, contre 8 en 2013. Soit une augmentation de l’ordre de 3 675 %.

Les psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson mènent l’offensive comme en témoigne leur ouvrage La Fabrique de l’enfant transgenre. Elles formulent notamment « l’hypothèse,que la transidentité relève d’une subculture idéologique contagieuse via les réseaux sociaux, se rapprochant par maints aspects de l’emprise sectaire … Allons-nous assister au premier grand scandale médical et éthique du XXIe siècle avec les traitements dispensés aux mineurs qui souhaitent changer de sexe ? » Accusées de transphobie, elles ont été empêchées par des militants de présenter leur livre lors de conférences.

L’anthropologue Laurence Hérault déplore « un fantasme sur la prise en charge médicale des jeunes trans », s’inscrivant dans « une vieille antienne des anti-LGBT qui, sous couvert de protection de la jeunesse, véhicule en fait un discours de haine ». Un débat de société apaisé est au contraire nécessaire pour éviter la stigmatisation de populations souvent vulnérables. »

Pile Oufasse : Nous demander de nous apaiser , c’est nous demander de replonger dans le sortilège. Il faut se réveiller et éteindre l’incendie débutant. Le langage peut véhiculer une logique perverse, un masquage d’un totalitarisme particulièrement pervers. Il impose l’indétermination, l’impossibilité de l’enracinement. En effet, au nom du respect de l’identité , il empêche toute possibilité d’identification avec ce ces iel et ces suffixes en « x ». Et dans les textes anciens ou sacrés : faut il les réécrire , avec des x comme on le demande maintenant ? .C’est Monstrueux.

Commentateur du dimanche : Pour promouvoir un débat apaisé, peut-être faudrait-il commencer par permettre que chacun puisse s’exprimer sans en être empêché par les actions violentes de groupuscules défendant la conformité idéologique qui leur sied. On pourrait aussi éviter de stigmatiser toute interrogation critique des changements anthropologiques à l’œuvre en l’enfermant dans la catégorie « discours de haine ». Ce serait un bon début.

YV : Débattre de la transidentité serait transphobe. Faut-il tout acquiescer benoîtement.

Egg : Je ne comprends pas comment un article qui appelle à un débat « apaisé » peut être aussi partial ! Outre que les opposants aux changements de sexe pour les mineurs sont assimilés à la manif pour tous, l’article omet de dire que la GB et les pays du Nord ont rétropédalé sur le sujet suite à des scandales comme celui de la clinique Tavistock, que de nombreux jeunes veulent detransitionner moins de 5 ans après le début des traitements, et que pour certains leur corps est définitivement brisé. L’article oublie aussi de préciser les risques liés à l’hormono-thérapie, le fait par exemple qu’un changement de voix est également irréversible, et il n’a donné la parole à aucun de ces detransitionneurs. Enfin, il oublie aussi de mentionner le fait qu’environ 30 % de ces candidats à la « transition » de genre sont autistes, et que récemment une tribune de spécialistes de l’autisme a alerté sur ce fait. Bref, pour l’objectivité on repassera.

Elsie : Je trouve assez invraisemblable que dans un article qui parle essentiellement de changement de genre chez les mineurs ne soit même pas mentionnée la fermeture, à la demande du NHS, de la clinique Tavistock au UK, qui était la seule spécialisée dans ces problématiques. La BBC y a consacré un certain nombre d’articles qui soulignaient que les mineurs disant souffrir d’une dysphorie de genre avaient en réalité très souvent d’autres problèmes psychiques, qui eux n’étaient pas pris en compte. Que par conséquent, ne les traiter que pour la dysphorie de genre (en particulier avec des bloqueurs de puberté) ne permettait souvent pas d’améliorer leur état psychique.

Richardauguste : et les personnes qui se ressentent à la fois d’un genre et d’un autre et celles qui se ressentent alternativement d’un genre et de l’autre?

Gara : « L’« autodétermination de genre » » n’est qu’une des facettes, allant cette fois au cœur de l’identité, de l’autonomie démocratique qui se déleste des cadres structurants de la tradition. Dans ce cas, c’est le donné biologique qui est « remis en question » par le « libre choix » du genre, mais la paradoxe est que cette liberté est le fruit d’une injonction socialement construite par la dynamique de la modernité. A la place de « l’anatomie c’est le destin » de Freud, vient le Baron de Münchausen qui se défait de son assignation sexuelle biologiquement héritée en tirant sur ses bottes…

furusato : Oui écarter  » le donné biologique  » en ce sens c’est un basculement total, cela va bien plus loin que la tradition qui peut toujours être relativisée : c’est la réalisation du « être maître de soi  » portée à l’incandescence du spectacle, le fameux performatif de Judith Butler mais intégré par la chirurgie .La référence au baron et à son mouvement d’auto-élévation est foutrement bien choisie. J’en ai été jaloux !

Wotan : On comprend maintenant Poutine quand il évoque la décadence de l Europe.

Rico : L’avantage qu’on a en France c’est qu’on est toujours à la ramasse et on fait tout après les autres. Ça permet de voir ce qui passe dans des pays comme la Suède qui ont été pionnier de la transition facilitée pour les plus jeunes. Résultat: ils font marche arrière car ils se sont retrouvé avec des transitionnés qui souhaitait revenir en arrière dans des proportions inquiétantes. Le trans-genrisme était devenu pour beaucoup une sorte de trans-gression qui ne durait qu’un temps. La dysphorie de genre est une affection plutôt rare et je suis assez persuadé que ceux qui sont réellement concernés sont ceux qu’on entend le moins,

Alazon : Article mollasson qui passe un peu vite sur des réalités préoccupantes, la première étant que la fameuse épidémie, bien réelle, touche avant tout les filles, qui veulent en masse devenir des garçons. Difficile de ne pas y voir une nouvelle forme de discrimination puisant dans les autres. La deuxième est qu’à une période où l’on veut déconstruire le genre, l’identification au genre opposé pose la question de savoir ce qui fait qu’on s’y identifie, ce qui fait presque invariablement appel aux pires clichés qu’on essaie précisément de combattre.

O. Pinion : Pourquoi se sentir obligé de changer de sexe ? N’a-t-on pas le droit et la possibilité d’être heureux en France en étant une fille plutôt masculine et un homme plutôt féminin ? Ne peut-on pas trouver son bonheur dans une activité qui n’est pas habituellement pratiquée par ceux de son genre ou sexe ou auprès d’un compagnon ou d’une compagne quel qu’il soit ? Que sait-on à l’adolescence ? Qu’a-t-on comme représentations ? Quelle part y-a-t-il dans ces envies du besoin de se montrer différent pour exister ou bien conforme à un groupe et suivre une mode à la mode ?

HENRI F : personne ne parle de transgénétique. On ne parle pas des chromosomes XX ou XY qui sont pourtant la clé de l’affaire. Aucune hormone, aucune chirurgie n’y changera rien.

Asph : Les différences de sexe existent objectivement, qu’on le veuille ou pas, et rares sont les gens qui se trompent pour identifier le sexe de ceux qu’ils rencontrent (y compris quand ceux-ci ont fait leur transition). Il n’y a pas transition de sexe, car le sexe reste exactement le même).

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Autodétermination de notre sexe, formidable !

Le planning familial pour des hommes enceints

Mon père, transgenre, devenu ma mère

Tout savoir sur la sobriété démographique

Compte-rendu d’une récente table ronde qui a réuni Michel Sourrouille, Laure Noualhat, Gilles Pison, Hélène Soubelet et Emmanuel Pont.

La totalité de cette conférence-débat (2 heures) est sur youtube grâce aux JNE

https://www.youtube.com/watch?v=24cyH_hEhdw

Voici le script de l’intervention de Michel Sourrouille.

Table ronde du 12 janvier 2023 à l’Académie du climat (Paris) organisée par l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) :

 Sobriété : et si on parlait de démographie ?

L’animatrice des JNE, Carine Mayo, avait structuré le débat autour de trois questions, chacun des 5 intervenants ayant la parole cinq minutes à chaque fois.

1) Y a-t-il trop d’humains sur terre ?

Je suis né en novembre 1947, nous étions 2,3 milliards. Le 15 novembre 2022, nous sommes passé à 8 milliards. Sur 75 ans, cela correspond à un accroissement annuel de 76 millions d’êtres humains. Je ne prêtais aucune attention à cette évolution démographique, vivant ma vie à mon échelle. Naître dans un monde surpeuplé, c’est s’y habituer.

Mais, faisant des études de sciences économiques et devenant militant, j’ai été amené à m’intéresser à la problématique démographique dans les années 1970. J’ai vécu les débuts de l’écologie politique et étudié 4 évènements consacrés à la question démographique. D’abord la Bombe « P » de Paul Ehrlich publié en 1971 en France. Il y avait explosion de la Population et on devait réagir. L’année suivant le rapport sur les limites de la croissance a fait grand bruit. L’évolution exponentielle de cinq variables en interactions (population, alimentation, industrie, pollution et ressources non renouvelables) faisait prévoir un effondrement socio-économique au cours du XXIe siècle si on n’allait pas vers la croissance zéro. Conscientisé par ces connaissances, j’ai voté pour la première fois de ma vie à la présidentielle de 1974. Le candidat et agronome de renom René Dumont présentait un programme écologiste d’avenir et un projet de réduction de la natalité. La préoccupation démographique avait acquis une telle importance à l’époque que s’est tenu la première Conférence internationale sur la population à Bucarest. Nous étions déjà 4 milliards.

J’avais définitivement intégré l’idée de la surpopulation humaine. Car avec 8 milliards aujourd’hui, le poids du nombre ne pouvait être allégé. Tous les indicateurs sont au rouge, les scientifiques le constatent : réchauffement climatique, 6e extinction des espèces, pic des combustibles fossiles et pic des métaux, etc. L’équation IPAT montre qu’il ne va pas être facile de revenir à une situation d’équilibre. L’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe réellement, on constate que le taux annuel de la croissance de la population mondiale est de 1 % et le taux de croissance du PIB en moyenne de 3 %. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, alors l’impact environnemental augmente de 4 %  environ. Or il faudrait pour résoudre uniquement le problème du réchauffement climatique diviser par 4 ou 5 nos émissions de gaz à effet de serre. Toute croissance, économique ou démographique est incompatible avec cet objectif.

Il est donc nécessaire d’opter pour la sobriété démographique, ce qui n’empêche pas de promouvoir aussi la sobriété dans le mode de vie.

2) Opter pour une sobriété en matière de démographie, est-ce un bon moyen de réduire notre empreinte écologique ?

Jusqu’à récemment, faute de mieux j’utilisais le mot « décroissance ». Or l’idée de « sobriété » s’impose aujourd’hui aux esprits. Décroissance est de l’ordre du quantitatif et du fatalisme, sobriété correspond mieux à une valeur, c’est l’expression d’un volontarisme. Par exemple l’association France-Nature-Environnement nous souhaite pour 2023 une année « sobre et heureuse ». Mais elle rajoute que c’est nécessaire pour éviter une sobriété « contrainte ». Je développerai cet aspect en 3ème partie. Il existe différentes sobriétés, énergétique, alimentaire, partagée…, on peut aussi parler de sobriété démographique. Cette attitude est déjà présente dans « Essai sur le principe de population » de Thomas Robert MALTHUS,  dont la première ébauche date de 1798.

Malthusien est devenu un terme de notre dictionnaire. Il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Le terme Malthusien est explicatif, le mot antinataliste en reste au quantitatif. La loi de Malthus est incontournable. La fécondité humaine a une tendance naturelle à suivre une évolution exponentielle, un doublement tous les 25 ans en moyenne (1, 2, 4, 8, 16…). La production agricole, soumise à la loi des rendements décroissants, ne peut au mieux que suivre une évolution linéaire (1, 2, 3, 4, 5…). En conséquence il y a un décalage croissant qui implique qu’on ne peut se contenter d’améliorer la productivité agricole si on ne maîtrise pas en même temps l’expansion démographique.

Malthus peut donc être considéré comme un précurseur de l’écologie en tant que recherche de l’équilibre entre l’humain et son milieu de vie. En termes contemporains, un système socio-économique doit rester compatible avec les possibilités de notre écosystème, la Terre. En 1970 la situation était en équilibre mais les spécialistes s’inquiétaient déjà à l’époque de la surpopulation. Or, selon le calcul de l’empreinte écologique, en 2023 il nous faudrait 1,75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme en termes de surface. On est en train de dilapider le capital terrestre au lieu de vivre de ses fruits. Le « Jour du dépassement » a eu lieu au niveau mondial le 28 juillet 2022. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme des Français, il faudrait même 2,9 planètes, ce qui est impossible ; notre niveau de vie n’est pas généralisable. Il y a une finitude de notre planète dont il faudrait bien prendre acte politiquement. Notez que cet indicateur est très anthropo-centré, on part du principe que les biocapacités sont entièrement dédiées à la seule survie des humains sans considération de la biodiversité.

En conséquence, il nous faut collectivement devenir à la fois écologiste ET malthusien pour essayer de préserver le sort des générations futures, il nous faut agir.

3) Une politique en faveur de la baisse de la démographie est-elle réalisable et souhaitable ?

Une politique malthusienne de maîtrise de la fécondité est plus que souhaitable, c’est absolument nécessaire, on ne peut y échapper. Malthus indiquait clairement ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En d’autres termes, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et forcée puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…

Le rapport de 1972 sur les limites de la croissance indiquait que face à une évolution exponentielle de la population, il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. Toute société qui tient à éviter un accroissement brutal de ce taux de mortalité doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité : «  En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. » On envisageait donc une croissance zéro de la population alors que la population comptait 4 milliards d’humains. Avec le double aujourd’hui, il nous faut en toute logique mettre en œuvre une diminution.

Une politique en faveur de la baisse de la démographie est réalisable, mais plus on attend, plus il sera difficile d’agir. Il y a inertie de la croissance économique comme de la croissance démographique, ralentir la course à l’abîme aurait du être initié dès les années 1970. Il faut donc considérer un engagement  très volontariste, à la fois individuel, politique et associatif. Personnellement j’ai fait un choix éclairé de fécondité en acceptant un avortement en 1973 (avant la loi sur l’IVG) et en n’ayant qu’un seul enfant biologique. D’autres vont plus loin en restant sans enfant après une contraception définitive pour des raisons particulières ou de plus en plus écologiques. Une politique démographique repose avant tout sur le libre choix (pro-choice) des femmes et des couples. Une naissance doit être désirée. 50 % des grossesses ne sont pas planifiées soit près de 121 millions de femmes. En définitive 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement, soit au total 30 % de l’ensemble des grossesses.

Pour que la décision de procréation soit exercée en toute connaissance de cause, l’État doit assumer son rôle éducateur. Au sortir des écoles, un jeune citoyen ne doit plus ignorer aucun des aspects de la question démographique, vie sexuelle, égalité de sexes, méthodes de contraception, relation entre population et alimentation, capacité de charge d’un territoire, etc. La politique fiscale en matière d’allocations familiales doit être repensée. N’oublions pas que la France a été anti-malthusienne depuis les lois de 1920 réprimant contraception et avortement. On est allé jusqu’à prévoir la peine de mort pour quiconque contribue à un avortement, une femme et un homme ont été exécuté pendant la seconde guerre mondiale. L’INED (Institut national d’études démographiques) avait lors de sa création en 1945 un objectif nataliste. L’avortement a été interdit jusqu’en 1974, la propagande antinataliste a été interdite jusqu’en 1992. On met en épingle l’Inde et les avortements fortement « conseillés » par le gouvernement d’Indira Gandhi. Mais aujourd’hui 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer ont volontairement choisie la stérilisation. Soyons réalistes, pas dogmatiques ni autoritaires.

Entre l’individu et l’État, il y a l’action des associations. En août 2021 a été crée une « Alliance Européenne pour une Population Soutenable » regroupant différents mouvements abordant le thème de la surpopulation. On constate aujourd’hui que seule en France « Démographie Responsable » a pour objet d’œuvrer pour la stabilisation de la population humaine et sa diminution sur le long terme. Les Amis de la Terre avaient traduit et publié « la bombe P » en 1971, ils ont oublié cette origine. Greenpeace fait une fiche sur la surpopulation, il traite les malthusiens de « racistes » !

A cette table ronde du 12 janvier 2023, sur 5 intervenants je suis le seul à constater le poids du nombre et la nécessité d’agir. Mais si on ignore les contraintes biophysiques, cela ne peut que nous conduire au désastre.

Pour agir avec l’association Démographie responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Pour en savoir plus

un livre de Michel Sourrouille

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

à acheter auprès de son libraire de proximité,

ou à commander à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

On pourrait ne pas y croire, mais c’est vrai

  • Les humains sont désormais plus nombreux sur Terre que les rats et les autres mammifères. Une dizaine de jours après l’annonce de l’ONU du passage aux 8 milliards d’êtres humains, le quotidien hongkongais South China Morning Post a publié une infographie. Le document compare la population humaine à celles des mammifères les plus présents sur Terre, comme les rats, les chiens, les chats ou encore les bovins. La population humaine est donc désormais la plus importante à l’échelle mondiale, devant celle des rats qui est estimée à 7 milliards d’individus. Loin derrière, nous retrouvons les bovins (1,5 milliard), les ovins (1 milliard), les chiens (900 millions), les porcs (780 millions) et les chats (440 millions). Très drôle.
    • ExxonMobil était parfaitement au courant du réchauffement climatique. Les recherches menées par les scientifiques recrutés par l’entreprise étaient « solides », et lui ont permis, dès 1977, de prendre la mesure du réchauffement planétaire causé par les activités humaines.Ils avaient ainsi évalué que le réchauffement serait d’environ 0,20 °C par décennie et correctement estimé le budget carbone dans le cas d’un scénario de réchauffement limité à 2 °C. L’entreprise pétrogazière a fait l’objet ces dernières années de nombreuses auditions publiques au Congrès américain et au Parlement européen à cause de son déni du changement climatique. Très très drôle.
      • Aux Emirats arabes unis, l’information n’émeut personne. Sultan Al-Jaber, PDG du groupe Adnoc (Abu Dhabi National Oil Company, dont l’objectif est de produire 5 millions de barils par jour en 2027) est chargé de diriger la COP28 qui aura lieu en fin d’année dans la capitale de cet État du golfe Arabo-Persique. En clair, l’un des plus gros émetteurs de CO2 de la planète aurait pour mission de coordonner les échanges entre une centaine de chefs d’Etat dans le but explicite d’en émettre beaucoup moins. Vraiment très drôle.
  • A Berne, Albert Rösti  a pris ses nouvelles fonctions de conseiller fédéral (ministre) le 1er janvier 2023. Il dirige désormais le puissant Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, un super-ministère que d’aucuns considèrent comme le plus puissant du gouvernement suisse, qui n’en compte que sept. Pourtant M. Rösti avait notamment représenté pendant plusieurs années au Parlement suisse Swissoil, qui fédère les négociants en combustibles. Député influent, il était aussi le porte-parole des intérêts nucléaires, des concessionnaires automobiles et du transport routier. Maintenant Rösti devra soutenir la nouvelle loi climatique visant la neutralité carbone de la Suisse en 2050. Or son parti a déposé le 9 janvier les 80 000 signatures qui obligeront les autorités à tenir prochainement un référendum contre ce projet de loi. Coauteur originel du texte du référendum ? Un certain Albert Rösti. Toujours plus drôle.

La démographie, pression sur la biodiversité

Cette note (résumée) a été rédigée par les membres du Conseil scientifique 2018-2021 de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB),

https://www.fondationbiodiversite.fr/la-demographie-une-pressions-indirectes-identifiees-par-lipbes/

Quel(s) rôle(s) a joué et continue de jouer l’augmentation continue du nombre d’humains dans l’érosion – mais aussi l’évolution au sens darwinien – de la biodiversité ? Ce travail est focalisé sur le réseau des liens entre la biodiversité et le facteur indirect sans doute le moins exploré de ce point de vue : la démographie humaine. La quantification de l’effet de la croissance de la population humaine sur l’érosion de la biodiversité, par rapport à d’autres facteurs de pression, comme le changement climatique par exemple, reste, quant à elle, un aspect peu abordé dans la littérature et constitue à ce titre un « front de science », une question appelant à des recherches inédites.

Dans son récent rapport sur l’état et les tendances de la biodiversité mondiale (années 1970-2050), l’Ipbes dresse le constat de l’impressionnante détérioration de la biosphère à toutes les échelles spatiales, ainsi que de l’exceptionnelle rapidité de l’érosion de la biodiversité – des gènes aux communautés d’espèces – la dégradation des écosystèmes.

Parallèlement :

  • le nombre d’humains a triplé au cours du demi-siècle écoulé ;
  • en sept décennies, de 1950 à 2019, le produit intérieur brut (PIB) global par habitant a presque quintuplé, passant de 3 500 à 17 000 dollars internationaux (réf. prix 2011) alors que la population mondiale passait de ∼2,5 à 7,7 milliards d’humains ; l’activité économique s’est alors construite sur l’exploitation de ressources finies rendant ce modèle non soutenable ;
  • la superficie des zones urbaines et du réseau de leurs infrastructures a doublé en trois décennies : plus d’une personne sur deux vit aujourd’hui en ville et ce chiffre devrait être porté à deux sur trois en 2050 ; la taille des villes a augmenté de manière exponentielle depuis 1950 et les 28 premières agglomérations dans le monde, en 2030, auront des effectifs proches ou supérieurs à 20 millions d’habitants (United Nations, 2018) créant une demande en infrastructures et approvisionnements (énergie, alimentation, etc.) ;
  • les terres consacrées à l’agriculture et à l’élevage occupent désormais plus du tiers des surfaces continentales et, si une grande partie des terres a historiquement été utilisée par les humains, l’intensification de l’utilisation a concouru à l’érosion de la biodiversité.

Au-delà de ces constats, l’Ipbes a élaboré un modèle conceptuel qui distingue, d’une part, les « moteurs directs » de l’érosion de la biodiversité (amplification des usages de l’océan et des terres, exploitation des écosystèmes, changement climatique, pollutions, espèces exotiques envahissantes) et d’autre part les « moteurs indirects », c’est-à-dire les causes profondes des atteintes à la biodiversité, dont la démographie humaine, la consommation, l’économie, les échanges commerciaux, les progrès technologiques, les institutions, la gouvernance, etc. étayés par un système de valeurs et de choix de comportement. Ces moteurs indirects rétroagissent et aggravent les pressions directes exercées sur la biodiversité. Les interactions entre la biodiversité et les moteurs directs ont été – et demeurent – l’objet de nombreuses recherches. En revanche, l’étude des relations entre la biodiversité et les moteurs indirects, notamment la démographie, semble moins fréquente.

S’il existe une incidence de la croissance des populations humaines sur les pressions qui pèsent sur la biodiversité, ce dossier met aussi en lumière le fait que la relation entre le nombre d’humains et la dégradation de l’environnement est loin d’être linéaire. Cela permet donc d’envisager un découplage entre démographie et impact humain, découplage qui impliquerait une réduction des pressions directes (par l’éducation, la réglementation ou les incitations de toute nature, etc.) ainsi que des actions menées sur des facteurs indirects de pression (par la réflexion sur certaines technologies, modes de gestion des espaces, de consommation, de modèles économiques, de gouvernance, de fiscalité, réglementation, etc.).

Ainsi, alors que la consommation des ressources naturelles et des biens de consommation par habitant s’accroît et se mondialise entre pays développés et pays émergents, la réduction des impacts anthropiques, dans un contexte de croissance de la population humaine, pourrait passer par une réduction et une rationalisation de l’utilisation globale des ressources naturelles – réduction et rationalisation qui, elles-mêmes, sous-entendent une révision des modes de production au niveau mondial et une meilleure répartition des ressources. Ce levier d’action semble le plus facile à envisager dans la mesure où agir sur les évolutions démographiques reste un sujet épineux et suppose, de plus, un effet d’inertie.

Un dernier élément de réflexion autour de cette nécessaire transition vers la durabilité souligne qu’elle ne pourra sans doute pas se faire sans un profond changement de notre rapport au vivant et de notre regard sur la biodiversité, souvent réduite à un ensemble de « ressources » pour l’espèce humaine.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Didier : L’argument mis en avant selon lequel le lien entre augmentation de la population et pression sur la biodiversité n’est pas linéaire et que donc cela autorise à envisager un découplage entre les deux phénomènes me semble très discutable.

D’une part, la non linéarité du lien ne nie en rien le couplage. Elle peut même aggraver les choses si la croissance de la population entraîne une pression plus que proportionnelle. D’autre part il peut y avoir des irrégularités dans le déroulement temporel de ce lien, des spécificités locales et enfin des effets de seuils.Tout cela relève d un véritable couplage, moins simple que linéaire, mais tout aussi destructeurs

Anne-Marie : Après avoir dressé le constat de l’impressionnante détérioration de la biodiversité  et mis en parallèle l’impressionnant constat de la multiplication  des humains, il semble que la relation entre les deux soit si aveuglante  et si peu correcte idéologiquement que les membres de la FRB  se sont empressés de conceptualiser leur déni  par la NON LINEARITE.. . s‘autopersuadant par un tour de passe-passe intellectuel que le changement de modèle de consommation et la conception de petits écolos suffira pour résoudre l’équation.

L’exemple du confinement est incroyable : oui, quand on fige l’humanité, qu’on l’empêche de travailler, de produire, d’utiliser sa voiture, on pollue moins. Rêvent-ils de l’humanité au Bois Dormant pour que l’on puisse continuer à croire que le nombre n’est pas un souci ? Si la réduction démographique est un sujet épineux et soumis à l’inertie (c’est bien pour ça qu’il est urgent d’agir) que dire d’un changement rapide  et global de nos systèmes économiques ?!

Il est également de mauvaise foi d’aller chercher le temps où nous n’étions que quelques milliers pour prouver que le nombre n’a aucun rapport avec la pression sur la biodiversité ! Cela prouve seulement que l’humain quelle que soit son avancée technologique, par son intelligence et ses capacités d’invention, a toujours impacté son environnement, MAIS justement cela prouve aussi que si quelques chasseurs-cueilleurs détruisent que dire de 10 milliards d’humains modernes ?

Nous ne reviendrons pas plus vite à une ascèse économique mondiale qu’à une sobriété démographique. Il y a le même effet d’inertie  et d’inacceptabilité. Il semble même que diminuer sa reproduction soit plus facile (2 enfants seulement mais  bien nourris, éduqués  et avec un avenir acceptable, est un modèle qui se répand un peu partout ) et même un rêve pour de nombreuses femmes dans les PVD

Gilles : Entièrement d’accord avec Didier et Anne-Marie : couplage, ou plus simplement relation de causalité, ne signifie pas linéarité. Démographie Responsable ni aucune ONG militant pour la modération démographique n’a jamais prétendu que la démographie était le seul facteur explicatif de la chute de la biodiversité. En revanche, il est probable que l’humanité, tant dans son nombre que dans son activité, soit la cause principale de l’actuel effondrement de la biodiversité… dont l’ampleur est sans rapport avec les quelques atteintes que cette même humanité d’avant le XIXe siècle, a pu porter à l’environnement. Il y a même une certaine corrélation entre la forte densité démographique d’un pays et sa faible biocapacité par habitant, si l’on s’en tient aux calculs de Global Footprint Network, qu’il s’agisse des pays à forte densité (Inde, Bangladesh, Pakistan, Chine, Vietnam, Japon, Corée du Sud, Corée du Nord, Egypte, Benelux, Italie) ou au contraire à faible densité (Gabon, Guyane, Guyana, Surinam, Canada, Finlande, Mongolie, Australie).

Les tenants de l’inaction démographique agitent des problèmes éthiques, fondées sur la liberté individuelle, par ailleurs tout à fait respectables, mais ils font semblant d’ignorer que des politiques démographiques (natalistes) sont actuellement à l’œuvre dans des pays comme la France… sans susciter de débats éthiques. Deux poids, deux mesures ? De la même manière, si les politiques natalistes menées depuis la Libération sont efficaces, pourquoi leur abandon serait sans effet dans un sens contraire ?

Fiche 6 de la FRB – DÉMOGRAPHIE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE

Whynes & Nicholas (2017) établissent que les quatre mesures les plus efficaces sont d’avoir un enfant de moins (ce qui réduit en moyenne les émissions d’équivalent CO2 de 58,6 tonnes par an), vivre sans voiture (2,4 tonnes équivalent CO2économisées par an), éviter les voyages en avion (1,6 tonnes équivalent CO2économisées par vol transatlantique aller-retour) et une alimentation à base de plantes (0,8 tonnes équivalent CO2économisées par an). Ils démontrent que ces actions ont un potentiel beaucoup plus grand de réduction des émissions que les stratégies couramment promues comme le recyclage (quatre fois moins efficace qu’un régime à base de plantes) ou le changement des ampoules domestiques (huit fois moins efficace).

Comme pour toutes les autres pressions, une partie de l’augmentation du changement climatique est directement liée à la démographie, une autre partie est liée aux modes de consommation, de production et à l’augmentation de la demande par habitant. La part de responsabilité de la pression démographique et donc du strict nombre d’humains dans le changement climatique est cependant complexe à établir, pour les mêmes raisons que celles qui ont été discutées dans le paragraphe relatif aux modes de consommation et au niveau de vie.

FICHE 7 – DÉMOGRAPHIE ET POLLUTIONS

Plus il y a d’humains en un lieu, plus ils génèrent de pollutions et de déchets, même si la production de déchets est très dépendante du mode de consommation. Ainsi, un grand nombre de pressions «abiotiques», par exemple dues à l’agriculture, sont liées à la démographie: la contamination généralisée par les pesticides, par le phosphore, par l’azote réactif qui découle de l’utilisation des engrais chimiques produits à partir d’azote atmosphérique.

Similairement, mais pour d’autres pratiques, il existe une corrélation positive entre le nombre d’humains (et la quantité d’objets de consommation) et la pollution. Si la relation linéaire entre démographie et pollution peut s’envisager à comportement constant, l’impact des technologies utilisées est, pour cette pression, très fort. Par exemple, les céramiques antiques ont généré des tonnes de déchets non biodégradables, mais, aujourd’hui, cette industrie a largement diminué ses impacts.

FICHE 9 – DÉMOGRAPHIE ET TECHNOLOGIE

Il est maintenant admis que l’influence des populations humaines sur les écosystèmes, donc sur la faune et la flore, remonte loin dans le temps à des époques où ces populations étaient très clairsemées. Ainsi, les outils et la technologie (pièges, fusils, canots) ont permis à des groupes humains réduits d’impacter dramatiquement une population d’intérêt et de la conduire pratiquement ou effectivement à l’extinction.

Les boucles de rétroaction entre la population et la technologie font aussi l’objet de recherche. Esther Boserup, par exemple, dès le milieu des années 1960, avait prédit que la surpopulation humaine, au lieu d’être régulée automatiquement par le manque de ressources, allait entraîner une explosion des innovations technologiques qui entraînerait une augmentation de productivité. Ceci a été confirmé dans le domaine agricole avec le développement de l’irrigation, la réglementation des semences et la sélection variétale, l’intensification des cultures, l’innovation dans le machinisme et les techniques de labour.

COP15, un combat perdu d’avance

Un éditorial du MONDE en dit plus que tout ce que nous pourrions ajouter…

Éditorial du MONDE : Le « pacte de paix avec la nature » a bien été paraphé, le 19 décembre 2022, par plus de 190 Etats à Montréal. Mais, dans un plan de paix, ce n’est pas tant la signature qui importe que l’application effective des engagements par les parties prenantes. Les promesses n’engagent à ce stade que ceux qui les croient. Lors de la COP10 de Nagoya en 2010, sur les vingt cibles qui avaient été fixées pour la fin de la décennie, aucune n’a été atteinte. Pire, le déclin de la plupart des espèces les plus fragiles s’est poursuivi. La lutte pour la préservation de la biodiversité constitue un défi aussi compliqué que celui du réchauffement climatique. Les effets sont souvent diffus, invisibles pour les populations urbaines. Sans mécanisme contraignant, beaucoup d’engagements risquent de rester lettre morte. Certains pays comme la Chine ont obtenu gain de cause, lors de la COP15, pour que les objectifs de préservation soient globaux et non pas à l’échelle de chaque nation. Le procédé ne trompe personne sur le degré de volontarisme de chacun à agir : le Not In My Backyard (nimby, « pas dans mon jardin ») reste la notion la mieux partagée du monde.

Ce bilan calamiteux pose la question de la méthode de cette COP15. Alors que, dans beaucoup de domaines, le point de non-retour est atteint, il n’est plus envisageable d’attendre dix ans pour constater l’échec des politiques menées.

COP15 sur la biodiversité, le blabla habituel

Les travaux de la 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) ont débuté le mercredi 7 décembre 2022 au Canada. On connaît déjà le résultat final !

Le point de vue des écologistes

Les végétaux constituent la base des chaînes alimentaires, ils ne dépendent que de l’énergie solaire pour produire leurs aliments. Ces producteurs primaires servent de nourriture à des animaux herbivores, les consommateurs primaires. Ces derniers seront la proie de prédateurs, animaux carnivores dits consommateurs secondaires. L’humanité est un superprédateur, une espèce envahissante dont la pullulation entraîne un déséquilibre écologique dans les chaînes alimentaires. Son régime omnivore détériore le potentiel végétal par la déforestation et le remplacement des zones sauvages par des zones cultivées. La surpêche enraye le processus reproductif des ressources halieutiques, les humains mangeant à la fois les herbivores et les carnassiers, les plus petits et les plus gros. Sur terre on extermine tous les vivants qui entrent en concurrence avec l’alimentation humaine, les loups en France par exemple, mais aussi les « mauvaises » herbes, les méchants insectes et même les parasites : herbicides, insecticides, fongicides, pesticides. Alors protéger la biodiversité dans un tel contexte, c’est tâche impossible…

Insecticide, herbicide, fongicide, pesticide… interdit ?

Dans l’état de nature, les prédateurs sont démographiquement régulés par le nombre de proies présentes dans leur milieu naturel. Or la démographie humaine échappe jusqu’à présent à l’équilibre fluctuant proies/prédateurs car cette espèce mobilise tous les leviers, extension des surfaces, usage de technologies, recherche de toutes les proies possibles sur terre, sur mer et dans les airs. On change le régime alimentaire, on veut mettre les insectes, les algues et le krill dans nos assiettes. Il faudrait manger mois de viande, non seulement pour lutter contre le réchauffement climatique, mais pour enrayer aussi la déperdition de calories quand on passe du végétarisme aux viandards. Alors protéger la biodiversité dans un tel contexte, c’est tâche impossible…

Nous mangerons bientôt du krill, des insectes, nos déchets

Nous ne sommes pas « au sommet » de la chaîne alimentaire. L‘espèce humaine remodèle le système biologique à son propre service depuis l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, début du néolithique il y a environ 10 000 ans. Ce mode d’organisation, fondé aujourd’hui les monocultures, l’élevage intensif, et la mondialisation des ressources alimentaires, est profondément instable. Plus nous sommes nombreux, plus nous voulons manger, plus nous fragilisons le milieu naturel car c’est la richesse de la biodiversité qui permettait une résilience durable. Alors la COP15 dans un tel contexte, c’est tâche impossible à l’image de la COP27 sur le climat , 27 années de négociations pour rien.

Le point de vue officiel

Antonio Guterres : « Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive. Nous traitons la nature comme des toilettes et, finalement, nous nous suicidons par procuration. Il n’est que temps de conclure un traité de paix avec la nature, d’assumer la responsabilité des dommages que nous avons causés, car contrairement aux rêveries de certains milliardaires, il n’y a pas de planète B. Cette conférence est notre chance de mettre fin à cette orgie de destruction. Je vous en conjure : faites ce qu’il faut. Agissez pour la nature. Agissez pour la biodiversité. Agissez pour l’humanité. »

Perrine Moutarde : Protéger, d’ici à 2030, 30 % des terres et des mers de la planète. C’est à l’aune de cet objectif que sera évalué, au moins en partie, le succès de la COP15. En l’état, le projet de texte ne contient que peu de mesures précises visant à réformer le système agroalimentaire, le secteur de la pêche ou à réduire les pollutions, et les discussions sur ces enjeux s’annoncent compliquées. Présente au début des négociations, la notion de « protection forte »des aires protégées, qui faisait figure de repoussoir pour beaucoup, a rapidement disparu.

Lire, La COP15 et l’inexorable désertification

Démographie et biodiversité, l’incompatibilité

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) avait publié le 10 septembre 2020 la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV) : Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %. Dans l’édition 2022 publié le 13 octobre, aucune amélioration : les populations de vertébrés ont chuté de 69 % en moins de cinquante ans.

article du MONDE : Les principaux facteurs d’effondrement de la biodiversité au niveau mondial sont connus et ont été classés par ordre d’importance par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Le premier est le changement d’usage des terres et la fragmentation des espaces, principalement liés à l’agriculture intensive. Viennent ensuite la surexploitation (pêche intensive, chasse, braconnage…), les pollutions à égalité avec le dérèglement climatique, puis les espèces invasives. Si rien n’est fait pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement deviendra bientôt la principale menace pour la biodiversité.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Il y a une population de vertébrés qui a hélas augmenté : les êtres humains. L’ONU estime leur nombre au 15 novembre 2022 à 8 milliards. Si la biodiversité se meurt c’est bien la démographie du « sapiens » qui en est responsable. Comme à son habitude, LE MONDE occulte complètement cette donnée. Or le poids de notre nombre est bien la cause principale de notre expansion territoriale au détriment des espaces de toutes les autres espèces… sauf en ce qui concerne nos garde-mangers, vaches, cochons et couvées. Il y a actuellement plus de vertébrés sur terre qu’il n’y en a jamais eu. Simplement ce ne sont pas les mêmes qu’au paléolithique. On tue 800 millions de poulets et 80 millions de canards tous les ans. Parmi les ruminants, il y a certes moins de bisons, gazelles ou antilopes, mais il y a des millions de moutons et de chèvres. Une meute (10 loups maximum) a besoin de 150 à 300 km². Admettons qu’il y ait eu jusqu’à 30 000 loups adultes sur tout le territoire français : il y a actuellement 17 chiens au km² .

Si d’ailleurs il y a agriculture intensive, c’est bien pour essayer de nourrir notre multitude à grand renfort de pesticides. Les poisons qu’on appelle improprement produits « phytosanitaires « (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) cause la disparition de bien d’autres espèces que les vertébrés. La surexploitation des ressources halieutiques et terrestres a bien une cause première, la surpopulation. Les espèces invasives sont véhiculées la plupart du temps par les activités humaines, non seulement les humains sont prolifiques, mais ils cultivent aujourd’hui le déplacement lointain. Enfin le réchauffement climatique est le produit à la fois de nos émissions de gaz à effet de serre et du nombre d’humains dont il faut satisfaire les besoins. Le nombre de voitures est obligatoirement lié au nombre de conducteurs.

Tant que la population humaine croîtra, celle des autres espèces chutera. Rien de durable ne peut être obtenu en négligeant la question démographique. Il ne faut pas être doctorant d’Harvard ou financer des études savantes pour comprendre que l’expansion incontrôlée du bipède se fait au détriment de la biodiversité. Dans la lutte Humanité/Nature, la nature mise sur la diversité, l’humanité sur la gestion, le contrôle, la simplification et l’uniformité. Et faisant cela, il transforme une planète vivante en une planète entièrement artificielle. Notre société thermo-industrielle a même construit une technologie qui est capable de faire vivre l’humain dans l’espace au milieu de rien d’autre de vivant que lui-même. Notre surnombre, notre surconsommation et notre technologie sans limites sont des fléaux qu’il nous faut combattre.

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Pour commander le livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/