énergie

Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Lancée il y a un an à la demande du président Emmanuel Macron, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire tenu à huis clos, elle prévoit la fusion des deux instances chargées de ce sujet – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), principalement responsable du contrôle et de la décision, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé de l’expertise et de la recherche. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

Perrine Mouterde : Les personnels de l’ASN et de l’IRSN, des experts du nucléaire ou encore diverses instances consultatives ont fait part de leur hostilité à l’abandon du système de gouvernance actuel. Pourtant l’Assemblée nationale a voté le 15 mars 2024 en faveur de l’article 1 qui acte la fusion. Le ministre délégué chargé de l’énergie, Roland Lescure : « C’est essentiel pour notre sûreté nucléaire et la relance de la filière. » Les enjeux de transparence ont été au cœur des débats. Les avis de l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, sont aujourd’hui publiés avant les décisions de l’ASN, le « gendarme » du nucléaire. La majorité a acté que les résultats d’expertise ne seront rendus publics que « concomitamment » à la décision.

Le point de vue des écologistes transparents

Michel SOURROUILLE : La barrière des 40 ans est la durée de vie prévue des centrales anciennes lors de leur construction. Fessenheim a fêté ses quarante ans en 2018. D’ici 2028, 48 réacteurs sur 58 atteindront la limite des quarante ans d’exploitation, limite déterminée par Framatome (devenue Areva, puis Orano) lors de la fabrication des éléments essentiels. Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Dix cuves (510 tonnes, 11 m de hauteur) de nos centrales sont fragilisées par des fissures et 3 atteignent déjà les limites de sûreté. L’accident devient probable. L’ASN s’est vue obligée d’étudier la question de la prolongation au-delà de quarante ans : elle n’a cessé de repousser sa décision !

merciPourTout : Si l’industrie nucléaire avait été d’une totale transparence, cette disparition d’un organisme de contrôle serait anodin. Or ce n’est pas du tout le cas. Les retards à Flamanville sont dus à des malfaçons dissimulées qui furent découverts par l’ARSN. Un bras de fer terrible opposa l’autorité à EdF, qui pensait pouvoir passer en force. Imprécateur : Tout les accidents nucléaires qui se sont produits à ce jour l’ont été dans des contextes d’autorité verticale, en silo et sans contre-pouvoir. Dictature du capitalisme au Japon et aux USA, du pouvoir en URSS. La France qui possède le plus important des parcs électronucléaires en a été épargné car les diverses autorités de décision, de contrôle, d’exploitation, de sûreté et d’analyse sont indépendantes et l’une ne peut agir sans l’aval des autres.

PaulD : La nouvelle entité créée par cette loi va donc regrouper expertises sûreté/gestion des risques et stratégie de développement économique. Elle sera donc à la fois juge et partie dans un contexte politique où la relance du nucléaire est érigée comme une priorité pour préserver « l’indépendance énergétique » de la France. Dans ce contexte de forte pression des acteurs politiques et économiques il n’y aura donc plus de garde fou clair à la domination du critère productiviste sur le critère de sécurité. Il y a de quoi s’inquiéter. Dans l’histoire, à chaque fois que l’on n’a pas séparé expertise sécurité et stratégie économique pour des activités de haute technicité, on a rencontré de graves problèmes de sécurité,

MR.24109 : Quand il y aura un souci sur une centrale, nous ne le saurons plus… et quand il va falloir aller plus vite pour installer les EPR, on s’affranchira de la sécurité qui devient un objet encombrant. Dans tous les domaines l’Etat actuel supprime la transparence nécessaire qu’un régime démocratique doit assurer à ses citoyens… Avec des élites ignares en science, nous n’avons pas fini de nous désoler.

Pedagogeek : On a eu l’office de la biodiversité phagocytée par l’office national de la chasse (majorité au CA).On a maintenant l’analyse des risques et la gestion qui fusionnent en matière nucléaire. Bientôt, l’Anses disparaîtra puisque l’on n’aura plus besoin des experts au profit d’une pure gestion des risques sanitaires (phytosanitaires par ex) par un comité bidule, placé près du président de la république (voir Covid).

Achab : Évidemment quand un accident surviendra personne ne sera responsable.

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Nucléaire, scénario catastrophe ou apocalypse vraie ? (2013)

extraits : Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence….

EDF, CGT, ministres…, des menteurs au service du nucléaire

extraits : Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Pourtant, selon le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson, « l’équilibre de la filière nucléaire n’est pas menacé par le prix à payer de la robustesse supplémentaire ». Qui croire, un établissement public sous tutelle des ministres ou un ministre sous tutelle des lobbies énergétique….

Laurent Samuel et l’information nucléaire (2011)

extraits : Dans les années 1970, la tâche des journalistes spécialisés en nature et environnement qui souhaitaient informer sur le nucléaire civil était redoutablement difficile : face au black-out quasi-total de l’information, il leur fallait d’abord dénicher des données critiques, souvent apportées par des associations comme l’APRI (Association pour la protection contre les rayonnements ionisants), créée par un instituteur de campagne, par des scientifiques non inféodés au lobby atomique, ou par des syndicalistes CFDT comme Bernard Laponche ! Après quoi, les journalistes devaient convaincre des rédacteurs en chef réticents de sortir ces infos….

Électrique ou thermique, NON aux voitures

Le dévoiturage, c’est l’abandon du véhicule individuel, c’est une nécessité avec l’augmentation prévisible du prix de l’énergie et les effets du réchauffement climatique Le covoiturage, le retour des transports collectifs, le vélo et surtout la marche à pied sont les prémices de l’abandon de la voiture, qu’elle soit électrique ou thermique.

Jean-Michel Normand : Pour certains, l’interdiction de commercialiser des moteurs thermiques à compter de 2035 n’est plus une donnée intangible. Porsche a engagé au début de 2023 une campagne de promotion des carburants de synthèse. Mais ce sont les citoyens qui risquent de mettre à mal l’objectif d’électrification du marché, observe Carlos Tavares, le patron de Stellantis : « Le choix devra s’effectuer entre « les progressistes dogmatiques », favorables à la promotion de la voiture électrique, et les « populistes », qui veulent freiner des quatre fers. » L’extrême droite et une partie de la droite mènent en effet une offensive contre le Green Deal de l’Union européenne. « L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 va avoir des conséquences très lourdes pour l’emploi en France », a lancé Jordan Bardella, président du RN. Donald Trump fait de la voiture électrique un repoussoir… »

Le point de vue des écologistes ? Le dévoiturage !

Voiture électrique

Ginkgo_Biloba : Article partial et dogmatique comme attendu de JM Normand qui ignore les deux interrogations majeures concernant les véhicules électriques : d’une part à puissance égale il faut plus d’énergie pour faire fonctionner un moteur électrique qu’un moteur thermique d’autre part, l’électricité n’est pas une source d’énergie et dans la plupart des pays en particulier la Chine, l’Inde ou l’Allemagne, l’électricité est produite par le charbon. Sans parler des batteries à durée de vie relativement courte.

Eugène : Une décision d’électrification prise par des fonctionnaires sans soupeser les conséquences. Car la voiture électrique est extrêmement polluante dans sa fabrication (batterie et tous les composants numériques), il n’existe à ce jour aucun procédé de recyclage de tous ces éléments (terres rares etc) et l’Europe est totalement dépendante de l’Asie pour son approvisionnement. C’est un boulevard offert à la Chine pour s’emparer du marché européen.

Pierre Angulaire : La voiture électrique pour 40 millions d’automobilistes français est impossible.

Alrabaqa : La meilleure voiture environnementale est celle dont on ne veut pas.

Voiture thermique

Isa : Moi ça me va que les gens achètent des véhicules thermiques…. du moment qu’ils acceptent de payer réellement tous les coûts induits par le réchauffement climatique et ce sur toute la durée de résidence en l’atmosphère de leurs émissions. La liberté ça va de paire avec la responsabilité d’assumer ses actes, autrement ce n’est que tyrannie.

Forza : Quand au carburant de synthèse, le bilan carbone est quasi aussi catastrophique que le pétrole.

Hotdog : Quoiqu’il arrive le véhicule thermique doit disparaître, que ce soit pour le climat, pour l’aspect sanitaire ou pour réduire la pollution sonore. Un jour nos descendants se demanderont ce qu’était ce monde fou où nous relâchions des échappements toxiques dans l’air que l’on respire.

Dévoiturage

Cendre : Tant que l’industrie automobile pourra polluer et laisser payer par d’autres les coûts sanitaires et environnementaux, pourquoi se priverait-elle?

sebastiannowenstein : Maintenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énetenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énergétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce

rgétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce qu’attendent les consommateurs : vers 1900 ils auraient répondu un bon cheval…

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Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé (2021)

extraits : Les énormes investissements réalisés dans les voitures électriques désignent clairement la nouvelle priorité des constructeurs. Mais la question de l’origine de l’électricité reste ouverte. La constitution d’un réseau de recharge dense et fiable pose problème. La voiture électrique soulève aussi la question de l’emploi, car sa fabrication réclame une main-d’œuvre environ trois fois moins nombreuse. L’automobile risque de redevenir un produit de luxe. »

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage ! (2019)

extraits : 100 citoyen·nes ont interpellé les députées le 4 juin 2019 en organisant un die-in devant l’Assemblée Nationale. “Nous n’en poumons plus” déclare la banderole placée devant le Palais Bourbon, tandis que les activistes brandissent des pancartes “Le fond de l’air effraie”. Les collectifs Respiraction, Action Climat, Alternatiba et Greenpeace Paris appellent les députés à écrire noir sur blanc la fin de la vente des voitures neuves d’ici à 2030. Ils demandent que soit généralisé le droit pour tous les salariés au « forfait mobilité durable » obligeant les employeurs à rembourser les déplacements à vélo et en co-voiturage.

Dévoiturage : l’urgence de sortir du tout routier (2016)

extraits : L’activité des transports, dans laquelle le secteur routier se taille la part du lion (89 % des déplacements de personnes et 80 % du trafic de marchandises) progresse en France deux fois plus vite que l’activité économique générale. En développant un système global fondé sur la mobilité, la prééminence du transport routier façonne désormais tout le fonctionnement de la société. Moteur du dynamisme économique et de la mobilité individuelle, le trafic routier se présente en même temps comme une des causes principales du fameux effet de double ciseau : raréfaction de la ressource pétrolière d’une part et aggravation de l’effet de serre d’autre part.

Ressource bibliographique

-Le dévoiturage ou la ville sans (sa) voiture : mobilités plurielles, services numériques et vie de quartier

dans Flux 2017/2 (N° 108), pages 80 à 87

– Le dévoiturage: une complexité sociale à ne pas négliger

Alter Échos n° 491 (03-03-2021)

Jean Malaurie est mort, les Inuits aussi

Jean Malaurie était né le 22 décembre 1922, il meurt le 5 février 2024, reprenons son message. Les Expéditions polaires françaises, dirigées par Paul-Emile Victor, avaient besoin d’un géographe. Il les rejoint au Groenland pour deux missions, en 1948 et 1949. Il disait : « La rencontre physique avec les Inuits a transformé la connaissance que je croyais avoir de moi. C’est une sorte de retour à ma véritable identité. » D’où son engagement pour la préservation de la culture de toutes les sociétés « premières». Il pensait que l’humanité devait les écouter pour connaître « un deuxième souffle », car elles « ont su conserver une dimension spirituelle ». Jean Malaurie était jusqu’en 2015 à la tête d’une collection – aujourd’hui encore éditée par Plon – qui a renouvelé le regard et l’écriture anthropologiques : « Terre humaine ».

Le Nunavut (territoire des Inuits du Canada) a acquis son indépendance le 1er avril 1999. Mais quelle indépendance ? Le contact avec la culture occidentale a déstructuré toutes les sociétés vernaculaires, y compris celle des esquimaux. Les jeunes se sentent piégés dans un territoire isolé. Alors l’alcool fait des dégâts considérables. Il y a des épidémies de suicide tellement les relations familiales sont devenues désespérantes et le mode de vie incohérent. Tous ces problèmes trouvent leur source dans les années 1950 et 1960, quand le Danemark a apporté l’Etat-Providence au Groenland. L’assistanat s’est traduit par une politique de concentration des habitants et les populations ont été coupées de leur mode de vie traditionnel. D’où la difficulté de s’identifier en tant qu’Inuit et de vouloir en même temps vivre  selon le clinquant du monde moderne. Les Inuits ont perdu le sens de la communauté 

Avec « Lettre à un Inuit de 2022 », Jean Malaurie s’adressait à un Inuit de notre époque. Il livrait un texte de résistance face aux défis posés par le réchauffement climatique. Car, dans l’Arctique, le réchauffement clima­tique est deux fois plus rapide que partout ailleurs, faut-il le rappeler. La fragilité de communautés éparses, grevées par le chômage, l’alcoolisme et le suicide, inquiétaient l’ambassadeur de l’Arc­tique à l’Unesco. Il rappelait qu’une autre organisation sociale est possible, ainsi qu’un autre rapport avec le cosmos et la nature.

Comme il fait très froid chez les Inuits pendant 6 mois de l’année, ils passaient l’hiver boréal dans un igloo, à zéro degré Celsius au ras du sol. La sensation de confort thermique est relative, culturellement orientée, mais surtout soumise aux conditions d’accès à l’énergie.

Dans les années 1950 en France, la température du logement dépassait rarement 15 ou 16°C ; souvent il n’y avait qu’une seule source de chaleur dans la pièce principale, les chambres étaient à la température extérieure. A la fin des années 1960, quand le pétrole est devenu presque gratuit, les Français se sont habitués à un chauffage central et à une température élevée. A la fin des années 1970 grâce au chauffage électrique nucléarisé, il n’y avait plus de limites.

Avec la descente énergétique, on comptera à nouveau sur l’énergie endosomatique, celle de notre propre corps, comme les Inuits ; c’est tellement plus écolo d’isoler des corps qui fonctionnent naturellement à 37 degrés plutôt que de se chauffer au bois, au gaz ou au nucléaire. Nous avons détruit le mode d’existence des société premières, nous seront obligés de reprendre certains de leurs enseignements.

Lire Replanter les consciences (une refondation de la relation Homme/Nature) de Sabine Rabourdin (2012)

extraits : Dans les peuples de l’extrême (Inuits, Shuars, Aborigènes, Bushmen), les erreurs de comportement envers la nature sont directement sanctionnées par l’hostilité du milieu et la rareté de ressources. Dans les sociétés de consommation, l’excès n’est pas sanctionné mais au contraire valorisé, l’équilibre avec l’écosystème est disloqué.

Lire aussi, Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique d’Antoine Missemer (2013 )

extraits : Toutes les espèces se sont adaptées à la vie grâce à des organes endosomatiques. Le caractère unique de l’espèce humaine réside dans le fait que l’humanité a transcendé la lente amélioration endosomatique par la production d’organes exosomatiques : massues, couteaux, bateaux, canons, cerveaux électroniques, etc. Le progrès technique – dans la mesure où on peut sans réserve l’appeler progrès – est un autre nom de cette évolution qui a permis à une partie de l’humanité de jouir du confort fantastique offert par l’existence exosomatique. Mais curieusement, nous n’avons pas réalisé que ce changement n’a pas été une bénédiction pure et simple pour l’humanité. Cette évolution exosomatique a assujetti l’humanité à plusieurs vicissitudes. La première découle de notre attachement pathologique au confort…

Nous préparons une planète à feu et à sang

Sans commentaire, les faits se suffisent à eux-mêmes

La Norvège prête à autoriser l’exploration minière de ses fonds marins

L’exploitation de ses fonds marins, riches en hydrocarbures, a déjà permis à la Norvège d’amasser une fortune considérable. Alimenté par les revenus tirés de l’extraction du gaz et du pétrole, son fonds souverain pèse 15 300 milliards de couronnes (soit 1 300 milliards d’euros). Cette manne financière, cependant, devrait se tarir à mesure que la transition écologique progresse. Alors Oslo prévoit déjà la suite : mardi 20 juin 2023, le gouvernement, dirigé par le travailliste Jonas Gahr Store, a annoncé qu’il souhaitait ouvrir une partie du plateau continental norvégien à l’exploration minière…

La Norvège octroie de nouvelles licences pétrogazière

Qu’importent les appels répétés du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « laisser le charbon, le pétrole et le gaz dans le sol, là où ils doivent être », le ministre norvégien du pétrole et de l’énergie a annoncé l’octroi de 62 nouvelles licences d’exploration, dans des zones dites « matures » (déjà exploitées)…

Tout n’est pas perdu, mais presque

Norvège : les ONG remportent une victoire contre l’État lors d’un procès pour le climat

Alors que le gouvernement a octroyé récemment soixante-deux nouvelles licences d’exploration, le tribunal d’Oslo a invalidé, deux jours plus tard, trois permis d’exploitation accordés aux géants norvégiens Equinor et Aker BP en mer du Nord. L’Etat est condamné pour ne pas avoir réalisé d’étude préalable sur l’impact climatique de ces projets avant de donner son feu vert.

Et pas seulement du point de vue de la production selon la Cour suprême en 2023, mais en intégrant les émissions générées par les combustibles, qu’ils soient utilisés en Norvège ou à l’étranger. Il n’est pas possible d’exclure que les émissions d’un seul de ces champs pétroliers suffisent à activer un ou plusieurs points de bascule par réactions en chaîne, provoquant l’effondrement du système climatique.

Le ping-pong habituel

Papinou : Puisque cela n’aura absolument aucun effet sur la consommation, ce pétrole sera extrait ailleurs dans des conditions bien pires, bravo ! Attaquons la consommation, s’en prendre à la production est une énorme hypocrisie.

Edies olé : et les deux mon capitaine? Au lieu de débattre du sexe des anges qui fait l’œuf…

jea.vie : Si le pétrole norvégien assurer l’indépendance de l Occident par rapport au pétrole et au gaz russes on ne peut qu’y être favorable. Les militants écolos devraient aussi aller défiler sous les fenêtres de Poutine … qui se soucie comme d une guigne du réchauffement climatique

Goku : Quand leurs forêts brûleront comme au Canada, ils commenceront peut-être à reculer…

Rodgeur : Les Norvégiens sont très riches grâce à leur pétrole.

perspicace : mais le pétrole ne se mange pas !

Artemis purp : De toute façon c est plié avec 10 milliards d habitants (démographie africaine, délirante) alors autant que les jeunes en profitent en consommant sans limites…voyages fringues bouffe etc..no futur …

Baize : En même temps arrêter de produire du pétrole demain et un mois plus tard c’est la guerre civile. Les Hypocrites se sont tous ceux qui font croire que l’on peut se passer d’un pétrole bon marche sans créer le chaos. La solution est soit la limitation drastique de la population (je vous laisse imaginer les moyens nécessaires), soit un changement de mode de vie radical qui ne pourra qu’être imposé, tellement il ira à l’encontre des aspirations de la population. Bref l’avenir de la planète est dans une société totalitaire a l’extrême.

EnioGB : Qui peut encore croire que l’on va s’en sortir sans souffrir ?

« I have nothing to offer but Blood, Toil, Tears and Sweat »

s’exclamait Churchill le 13 mai 1940

Je n’ai rien d’autre à offrir que du  sang, de la peine, des larmes et de la sueur .

Nous sommes en état de guerre, de guerre contre la planète.

Une seule solution la décroissance (maîtrisée ?)

Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

« N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs »

Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Jean-Michel Bezat : Le pilote a une feuille de route : le projet de loi sur la souveraineté énergétique, présenté dans quelques semaines au conseil des ministres. Il fait la part belle au nucléaire et relègue l’éolien et le solaire au rang de sources d’appoint, sans objectifs chiffrés. En plus des six EPR La relance de l’atome civil se justifie si l’on se projette à long terme. Il ne répond pas à l’urgence climatique. programmés, huit autres sont inscrits en filigrane dans la nouvelle loi sur l’énergie. Flamanville, petit village de la Manche, est associé aux déboires de la filière nucléaire. Plus d’une décennie qu’EDF y reporte d’année en année le lancement du premier EPR français, qui a pris douze ans de retard sur le calendrier initial (intenable) et coûté 19 milliards d’euros, six fois le « devis » initial

Le point de vue des écologistes réalistes

Réaliste : Jusqu’en 2040 environ, les futures centrales nucléaires promises mobiliseront beaucoup d’investissement et aggraveront les émissions de CO2. En effet, il faut trois ans de fonctionnement à plein régime pour qu’une telle installation compense les gaz à effet de serre émis lors de sa construction. C’est pour cela qu’il faut concentrer les investissements sur ce qui est le plus efficace rapidement, en particulier sur les économies d’énergie. Pour le photovoltaïque, s’il est décidé aujourd’hui, il produira dès la fin de l’année et aura remboursé sa dette carbone en 2030.

Jacques Py : Le nucléaire actuel dans quel état sera t-il dans dix ou 20 ans ? Prolonger son existence jusqu’à quand ? La technologie des EPR2 sera t-elle encore d’actualité dans les dix, quinze ans qui nous séparent de sa mise en service?

V.Dubourg : Plus on augmentera le nombre de centrales, plus on finira mécaniquement par avoir un incident grave avec le nucléaire sachant que les effets du réchauffement sont encore à venir et produiront d’énormes contraintes sur les possibilités de refroidissement et donc de fonctionnement du nucléaire. En parallèle, dans un futur pas si lointain les états précédemment démocratiques peuvent sombrer dans l’anarchie ou le totalitarisme obscurantiste et mal maîtriser leur industrie nucléaire. Miser sur cette industrie est incroyablement léger quand on connaît l’instabilité chronique du monde et l’impossibilité de prévoir l’avenir à une décennie.

fpj : On peut imaginer une perte de culture technique autorisant des faiblesses conceptuelles, un contrôle laxiste et un évènement naturel, inondation ou autre. La garantie institutionnelle d’un contrôle crédible vacille. Si elle bascule, la probabilité d’un Fukushima ou Tchernobyl français augmente singulièrement. Intolérable.

Toutvabien : La dépendance vis à vis de pays étrangers, pour notre approvisionnement en combustible nucléaire ainsi que le risque de concentration des attaques sur nos sites nucléaires dans un scénario à la Poutine valent bien la non pilotabilité des EnR et leurs dépendance aux éléments. Pour une fois soyons ouverts, réfléchis et humbles.

ChP : La France est en retard dans les EnR électriques, éolien et solaire, voila le constat. Pensant nucléaire, sans véritables ambitions en éolien et solaire, elle ne fait qu’accroître son scandaleux retard. Le premier parc éolien offshore vient d’être installé: Oui, 80 éoliennes. Bravo! Le RU en comptait 2225 en 2019 ! Nous sommes ridicules !

430 milliards par réacteur : Avec 6% de nucléaire en Europe, si on fixe un objectif de 42% ENR, on arrive à 42+6=48% de décarboné si on atteint l’objectif. A contrario, si on change la règle en cours de route et qu’on inclut le nucléaire, on n’arrive qu’à 42% de décarboné, soit 6% de moins et on se ridiculise pour ne pas respecter les règles et engagements qu’on a signé. Et l’action contre la crise climatique est 12,5% plus faible (6/48). Le vrai objectif de Macron est de sauver Framatome et le nucléaire, pas le climat. CQFD

Quelques mots caractéristiques de Bruno Le Maire

« Nous faisons le choix de la prospérité par l’investissement contre toute politique de décroissance. La décroissance, c’est la décadence. »

« Notre stratégie reste la même, améliorer la croissance de la France pour diminuer la dette et maîtriser nos dépenses… La politique de l’offre est la seule réponse efficace ».

« Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans deux directions : la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité. »

Moi, ma boussole, ma vision, c’est celle d’une nouvelle croissance qui est une croissance décarbonée. Et une croissance plus juste. Je pense qu’il faut dire la vérité. « Décroissance » veut dire « appauvrissement des Français » et je vois une vraie contradiction entre ce que propose Delphine Batho en nous disant « il faut aller vers la décroissance » et en même temps « il y a trop de pauvreté en France ». Pardon d’être très simpliste. Mais si vous avez de la décroissance, vous aurez moins de richesse et plus de pauvres. Ou alors il faut appauvrir tout le monde avec une logique égalitaire qui n’est pas la mienne. »

Léonore Moncond’huy : « L’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants. » Bruno Le Maire, ministre de l’économie, a qualifié les propos de la maire écologiste de Poitiers de « totalement stupides ». Il dénonce « une folie révoltante et dangereuse ».

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Le dioxyde de titane très apprécié par Bruno Le Maire

extraits : L’additif alimentaire E171 ne sera pas suspendu en France. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a remporté l’arbitrage du premier ministre contre celui de la transition écologique et solidaire. Ce colorant, formé de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2), est présent dans de nombreux produits alimentaires, en particulier des confiseries, des plats cuisinés, etc. Suspecté de présenter un risque cancérogène, sa suspension était prévue par la loi Egalim adoptée en novembre 2018. Mais Le Maire a exclu de signer l’arrêté ministériel. « Dans le doute, c’est aux industriels de s’abstenir », a expliqué le ministre…

L’aviation au banc des accusés, coupable !

extraits : Un plan « historique » pour « sauver notre compagnie nationale ». Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire n’a pas hésité sur les mots ni sur les moyens pour soutenir Air France qui va recevoir une enveloppe de 7 milliards d’euros…

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

La proposition de tribune suivante a été refusé par LE MONDE, ce qui n’est pas étonnant puisqu’il n’y a plus d’analyse de fond dans ce quotidien depuis longtemps. Mais au moins ils ont répondu à l’envoi. Ce n’est pas le cas de Reporterre qui est aux abonnés absents quand Michel Sourrouille leur propose ce genre de texte…

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Quand on a bien conscience de cette donnée de base, la prophétie du Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï jusqu’à sa mort en 1990, ne peut que se réaliser :

« Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau. » 

Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne.

Comme ce constat de réalité est inaccessible à la population qui vit à l’occidentale, voiture personnelle, chauffage à volonté, voyage en avion, etc, les 28 années de négociations internationales sur le climat (les COP) ne sont qu’une parodie. Les États négocient dans l’intérêt de leurs ressortissant et de leur pouvoir d’achat, pas du tout pour une lutte réelle contre les émissions de gaz à effet de serre. Le blocage actuel n’est pas du principalement aux manœuvres des lobbies pétroliers, mais à l’inertie politique. A Dubaï, rien ne garantit que la réduction de l’usage des combustibles fossiles – et encore moins leur élimination à une date précise – sera entérinée. Et même si c’était le cas, une telle décision ne constituerait qu’un signal, qu’il reviendrait aux pays de mettre réellement en œuvre. On peut donc déjà prévoir l’impuissance de la COP28.

Il faut regarder ailleurs. En diminuant leur production de pétrole, les exportateurs luttent (quoique involontairement pour le moment) contre le réchauffement climatique. L’alliance informelle dite « OPEP+ », treize États membres de l’OPEP et leurs dix alliés, représente plus de la moitié de la production mondiale, soit environ 55 % sur un total de près de 94 millions de barils par jour en 2022. Ce club se tient prêt à intégrer un vingt-quatrième pays dès janvier 2024, le Brésil. Le ministre brésilien des mines et de l’énergie a déjà pris part à la réunion en visioconférence du 30 novembre. Le même jour – il faut rapprocher les évènements– que l’ouverture de la COP28 aux Émirats arabes unis. Pour maintenir sous tension les prix de l’or noir et, partant, garantir ses revenus, le groupe des 24 continuera à restreindre périodiquement une partie de sa production pétrolière. Au fur et à mesure de l’épuisement de leurs réserves d’or noir, ces pays vont privilégier leur demande intérieure et le prix du baril ne peut qu’augmenter. D’où des conséquences très néfastes sur des pays comme la France, dépendante de ressources naturelles externes.

Actuellement le groupe des 24 n’est pas parvenu à s’entendre sur une stratégie partagée et a dû s’en remettre à des réductions volontaires unilatérales. De son côté, les États-Unis veulent contrecarrer les baisses de l’offre annoncées par l’OPEP + pour satisfaire la demande des automobilistes américains. Or rappelons que le pic du pétrole conventionnel aux États-Unis a été atteint entre 1971 et 1972 (pic de Hubbert), il y a trente ans. Autant dire que les USA (et d’ailleurs les autres pays non OPEP ) arrivent à la fin de leurs réserves, les prix vont flamber. Les pays de l’OPEP+ voudront valoriser au maximum leurs dernières ressources, le prix du baril va s’envoler. En fin de compte, c’est la disponibilité ou non des ressources physiques qui dicte sa propre loi aux marchés de l’offre et de la demande.

Pour résumer, c’est la hausse des prix des différents carburants entraînée par la raréfaction des ressources qui va entraîner la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Michel Sourrouille

COP28. La sortie des énergies fossiles, tabou

Fin octobre, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. Tous les changements évoqués convergent vers un affaiblissement de nos capacités de production alimentaire. Une refonte de nos modes de vie est nécessaire. L’urgence est telle qu’il faut confirmer sans attendre une suggestion de l’ONU formulée le 20  septembre 2023 : l’arrêt immédiat de tout nouveau projet d’extraction de tous les combustibles fossiles. Il faut également que la COP28 appelle à engager dès que possible la fin définitive de l’extraction des énergies fossiles. De toute façon, avec la déplétion des ressources énergétiques, la prophétie du Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï jusqu’à sa mort en 1990, se réalisera nécessairement :

« Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau. » (in Pétrole, la fête est finie de Richard Heinberg – 2008)

 Perrine Mouterde : Les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont à l’origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui leur confère le rôle de principaux responsables de la crise climatique qui menace l’humanité. Et pourtant, au cours des trois dernières décennies, par un incroyable tour de passe-passe, ils ne se sont jamais retrouvés sur le devant de la scène des négociations climatiques. Preuve de ce tabou, le mot « fossile » n’apparaît dans aucune décision adoptée à l’issue des COP jusqu’en 2021. L’option d’envisager la baisse de l’usage de tous les fossiles n’a figuré dans aucun des textes soumis à discussion pendant la COP27. Fin octobre 2023, lors de la pré-COP28 à Abou Dhabi, Riyad a de nouveau appelé à « éviter de cibler des sources d’énergie ». C’est la société civile qui a multiplié les mouvements de protestation contre des pipelines ou des mines de charbon et intenté des procédures judiciaires. Ce sont les scientifiques qui ont porté l’idée que limiter le réchauffement impliquait de sortir des énergies fossiles, de laisser des réserves dans le sol.

Le point de vue des écologistes inquiets

Le PDG de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company préside la COP28, c’est mettre le loup dans la bergerie. Commencer à parler fossile seulement après 27 années de COP à ne rien dire de tangible, c’est irréel. Mais sortir des énergies fossiles, c’est totalement irréaliste. La Chine autorise en moyenne deux nouvelles centrales au charbon par semaine, c’est cela la réalité. L’exhortation à agir se heurte à une réalité sociale : dans leur très grande majorité, les peuples ne veulent pas remettre en question leurs habitudes et modes de vie. Il suffit de constater les positions prises par la plupart des électeurs, en marche toute vers l’extrême droite climato-sceptique. Ça rassurer. En conséquence les gouvernements ne peuvent prendre de décisions à la hauteur du problème.

Pourtant la réalité du réchauffement climatique est incontestable, pourtant les conséquences sont déjà désastreuses dans le vécu d’un nombre de plus en plus important de personnes… A ne pas vouloir préparer la décroissance économique et démographique, nous préparons un avenir proche où la décroissance sera imposée par les réalités biophysiques. Dire autrement, c’est être aveugle.

La porte de sortie nous semble apocalyptique. Mais quand la plus grande partie de l’humanité aura été éliminée par des famines, des guerres et des épidémies, ça ira beaucoup mieux…

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après le pic pétrolier, le pic charbonnier ! (6 novembre 2010)

extrait : Peu après 2030, la stagnation puis le déclin de la production de charbon, combinée avec le déclin accéléré de la production de gaz et de pétrole touchera toutes les économies thermo-industrialisées. Entre 2040 et 2050, le commerce du charbon cesse totalement et la production de pétrole est devenue marginale et essentiellement consommée sur place. Les coupures d’électricités deviennent la norme et l’activité industrielle disparaît progressivement. Les infrastructures mal entretenues s’effondrent tandis que le manque de carburant bloque les communications. Les investissements dans les énergies renouvelables sont devenus impossibles, faute de moyens financiers et matériels. Le niveau de vie baissera de manière dramatique. Seules les nations disposant de ressources fossiles ou d’une solide agriculture de subsistance pourront survivre. Partout ailleurs, l’ordre social disparaît et la plupart des gouvernements sont en cessation de paiement…

Pétrole et charbon, des lobbies très sales

« Pétrole, un lobby tout-puissant », sur Arte : à la recherche du temps perdu

Le 26 mars 1979, la compagnie pétrolière Exxon produit une petite note truffée de grandes ambitions. L’objectif de cette lettre de mission ? Lancer des recherches scientifiques afin d’examiner la « probabilité d’un effet de serre global ». La conclusion de l’étude était sans appel : « concentration du CO2 », « montée des températures », « élévation des mers », « modification de la biosphère »… Le documentaire décrit en deux parties – Le Déni et Le Doute – les mille stratégies utilisées par le lobby pétrolier pour entraver la lutte contre le réchauffement climatique. Le très puissant American Petroleum Institute mobilise des chercheurs dont la mission est de semer le doute ; financer des fondations aux doux noms, Americans for Prosperity ou Clean Skies ; cibler les politiques élus dans des Etats très dépendants de cette industrie, comme l’Oklahoma… Les compagnies précipiteront l’échec de la taxe British Thermal Unit de Bill Clinton et de son vice-président, Al Gore, et l’enlisement de la politique environnementale de Barack Obama. Depuis, les compagnies promettent de développer la technologie du captage de carbone et le climatoscepticisme continue de prospérer. 

On ne réglera pas la crise du climat si on ne règle pas la crise de la désinformation.

FutureCoal : Alliance mondiale pour un charbon durable

Les charbonniers continuent d’utiliser les méthodes du lobby pétrolier alors qu’on sait qu’il faudrait déjà laisser le charbon sous terre. Notre messagerie biosphere a reçu aujourd’hui le message suivant :

Calcutta, Inde – Après 38 ans d’existence, la World Coal Association (WCA) – Association mondiale du charbon – va cesser ses activités et entrer dans une nouvelle ère sous une marque qui change la donne : FutureCoal – The Global Alliance for Sustainable Coal (Alliance mondiale pour un charbon durable).

En présentant le nouveau logo et la nouvelle identité de la marque lors d’une conférence de presse prévue à cet effet, à Delhi, Michelle Manook, directrice générale de FutureCoal, a expliqué que ce changement répondait à une demande des secteurs du charbon et des secteurs connexes de se moderniser et de se rassembler autour d’un objectif commun. L’organisation défend les droits souverains de tous les pays producteurs et consommateurs de charbon

« Pendant trop longtemps, notre chaîne de valeur mondiale du charbon a laissé l’hostilité à l’égard du charbon nous dominer et nous diviser, ce qui a entraîné une détérioration de l’image du charbon à l’échelle mondiale. Cela a diminué les capacités et les progrès potentiels de nombreux pays en développement vulnérables et de pays émergents, mais aussi, nous le constatons maintenant, ceux de certains pays développés. »

(1) Qu’est-ce que FutureCoal ? L’Alliance mondiale informe sur la ressource essentielle qu’est le charbon et sur le rôle considérable et continu que celui-ci joue dans l’amélioration de la vie et des moyens d’existence de notre communauté mondiale.

(2) Qu’est-ce que la gestion durable du charbon ? La gestion durable du charbon (SCS selon l’anglais Sustainable Coal Stewardship) offre une voie qui permet d’extraire plus de valeur par tonne de charbon. La valeur est déterminée et mesurée à l’aune des avantages qu’elle apporte à l’économie et à l’environnement.

(3). Au-delà de la combustion. Les futures opportunités commerciales s’étendent à la transformation du charbon en de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée, comme la liquéfaction du charbon (CTL), ce qui crée des hydrocarbures liquides synthétiques, de l’hydrogène, du méthanol et des produits agrochimiques…

La noirceur de ce charbon-là fait peur, et dire que la COP28 va être présidée par un pétrolier… dès fois je comprends les écoguerriers.

Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie

Nous allons boire le pétrole jusqu’à la dernière goutte, manger les forêts et vider les océans. Nos générations futures auront en échange le réchauffement climatique, l’absence de ressources fossiles, une terre soumise à la désertification et beaucoup trop d’armes dont ils se serviront à foison. Une évaluation menée par la Global Alliance for the Future of Food (GAFF) chiffre pour la première fois la forte dépendance des systèmes alimentaires aux combustibles fossiles. La transition de l’agriculture ne pourra se passer d’une réflexion sur sa dépendance aux combustibles fossiles.

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire. Les étapes les plus consommatrices en énergies fossiles sont celles de la transformation et du conditionnement (42 %), suivies par la distribution et le gaspillage alimentaire (38 %). En vingt ans, la distance parcourue par notre alimentation s’est rallongée de 25 %, augmentant les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Nos régimes ont aussi évolué vers une consommation accrue de produits transformés, emballés et industrialisés. Mais l’étape qui inquiète le plus la GAFF est celle de la production en tant que telle, notamment d’intrants, qui représente 20 % de la consommation agricole d’énergies fossiles. Il y a une forte expansion de la pétrochimie pour la fabrication d’intrants pour l’alimentation (plastique et emballage) et la production d’engrais.

Les plus grandes entreprises de la pétrochimie, du plastique et de l’agrochimie sont concentrées au sein des mêmes multinationales, notamment China Petroleum & Chemical Corp, TotalEnergies et ExxonMobil. Alors que la demande alimentaire devrait continuer de grimper pour nourrir une population mondiale en hausse, c’est toute la gouvernance de l’alimentation qui a besoin de sobriété partagée.« 

Le point de vue des écologistes conscients

Michel SOURROUILLE : Alors que les rendements à l’hectare ont constamment augmenté, il est paradoxal de constater que l’agriculture affiche un bilan énergétique global négatif : elle consomme désormais beaucoup plus d’énergie fossile non renouvelable qu’elle ne crée de calories. Si on intègre la transformation agro-alimentaire et le transport des produits agricoles, le bilan est encore plus négatif. L’agriculture traditionnelle, basée sur l’énergie solaire par assimilation chlorophyllienne, était la seule à donner plus qu’elle ne coûte en énergie.Ajoutons que se préoccuper des ressources alimentaires sans se préoccuper de l’expansion démographique, c’est ne percevoir que la moitié du problème.

Tomentosum : Mettre en chiffres l’évidence et le bon sens.… mais il faudrait aller dans les supermarchés pour l’expliquer au communs des mortels.

Jean Kaweskars : Le lundi, ce sont les transports qui représentent 20% des GES. Le mardi, c’est l’habitat qui représente 25% des GES. Le mercredi, c’est la santé qui représente 15% des GES. Le jeudi, c’est l’alimentation qui représente 15% des GES. Le vendredi, c’est l’industrie qui représente 15% des GES. Le samedi , c’est le secteur des services qui représente 15% des GES. Le dimanche, ce sont les loisirs qui représentent 5% des GES. A la fin de la semaine, LE MONDE n’a fait que du catastrophisme

JDL : Il manque une hiérarchisation des possibles : tout autant que la consommation de viande, limiter les transports intercontinentaux (ananas, avocats…). Il y a un siècle les oranges étaient un cadeau pour Noël : la sobriété c’est aussi cela.

pierre guillemot : Avant les engrais chimiques et les camions, les bateaux sur les canaux de Tianjin (c’est en Chine du Nord) transportaient les légumes vers la ville le matin, et les baquets sortis des toilettes publiques le soir vers la campagne. C’était poétique et écologique, Paul Claudel en parle dans « Connaissance de l’Est ». Les toilettes publiques étaient des entreprises privées, assez rentables pour que les usagers ne paient rien et aient du papier de qualité aux armes de la maison. D’autres faisaient le tour des familles dans les quartiers résidentiels. La merde de riches, plus azotée, se vendait plus cher. À la campagne, les familles ne laissaient rien perdre. C’est comme ça que la Chine impériale était prospère et peuplée. Au lieu de ça, la ville moderne a les égouts et les stations d’épuration, où on détruit à grands frais l’équivalent de ce que les usines d’engrais fabriquent avec du pétrole.

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Tout savoir sur une agriculture durable

extraits : Marc Dufumier en 2012 : « L’agriculture biologique sait aussi recycler dans les couches arables les éléments minéraux libérés par l’altération des roches mères en sous-sol. Savante, mais artisanale, elle exige davantage de travail à l’hectare ; c’est donc une forme d’agriculture intensive en emplois .Par contre l’agriculture industrielle ne fournit que très peu de travail à l’unité de surface. Les systèmes de production exagérément spécialisés ne sont pas durables.La seule issue pour nourrir correctement l’humanité entière est de faire en sorte que prédominent des unités de production agricole familiales… » …

L’agriculture biologique est bien la plus performante

extraits : Le calcul des rendements est faussé car il ne considère pas tous les éléments du rapport productif. Pour avoir une vision complète du rendement à l’hectare, il faudrait mettre en comparaison le nombre de calories des végétaux produits sur une superficie donnée et tous les facteurs de production qu’on peut transformer en calories : le tracteur, les engrais, les pesticides, l’irrigation, etc. En terme imagé, nous mangeons du pétrole. Le résultat de ce rendement « généralisé », c’est que l’agriculture biologique (traditionnelle) est dans presque tous les cas bien plus performante que l’agriculture conventionnelle (productiviste)…

Les illusions de la productivité agricole

extraits : Pour calculer un indice statistique globalisé du rendement, il faut faire le rapport production/intrants : combien de calories ont été utilisées pour produire, combien de calories délivrent les champs cultivés. Précisons. Une étude réalisée aux Etats-Unis montrait que l’énergie consommée par l’ensemble de la chaîne alimentaire, compte tenu du processus de transformation et de la distance parcourue par les produits agricoles, représente 10 fois l’énergie restituée sous forme de calories utilisées pour l’alimentation humaine. Et encore, nous n’avons pas développé sur la détérioration des sols et du climat par l’agriculture productiviste ! Quand l’appareil agro-industriel affiche un bilan énergétique négatif, on ne peut même plus parler de rendements décroissants, mais de fuite en avant…

Prix Nobel de la paix 2020 à l’agriculture

extraits : « La baisse de la fécondité reste le meilleur vaccin contre le chaos ». C’est pourquoi nous décernons la prix Nobel de la paix à toutes les associations qui œuvrent dans le monde pour une réduction maîtrisée de la population humaine. Malheureusement le comité Nobel a une autre conception que la nôtre, « La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos ». Car en distinguant le Programme alimentaire mondial pour alerter sur l’urgence de la faim dans le monde, on ne fait qu’accroître les problèmes. Il y a une course sans fin, bien analysée par le révérend Malthus, entre population (à croissance exponentielle) et agriculture nourricière (soumise à la loi des rendements décroissants)…

Les bombes carbones vont exploser, BOUM

Les productions de ressources fossiles déjà existantes excèdent largement le « budget carbone » pour maintenir le réchauffement sous la barre de 1,5 °C d’ici à la fin du siècle. Or, d’ici à 2030, les émissions mondiales doivent chuter de 45 % pour rester sur la bonne trajectoire, ce qui implique une baisse importante et rapide de la production de combustibles fossiles ET donc de la demande. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies : « Il faut commencer en s’attaquant au cœur pollué de la crise climatique, l’industrie fossile… Plus aucune nouvelle centrale à charbon. Mettez fin aux licences et aux financements de nouvelles installations pétrolières ou gazières. Arrêtez l’expansion des champs actuels. »

Perrine Mouterde : Selon le dernier rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le budget carbone pour avoir une chance sur deux de rester sous 1,5 °C est de 500 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent de seulement douze années d’émissions au rythme actuel. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a affirmé pour la première fois en mai 2021 qu’aucun investissement dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières, ni dans de nouvelles centrales à charbon sans solution de capture ou de stockage du carbone, ne devrait être réalisé. C’est un reniement : l’AIE a été fondée pour défendre les intérêts des pays importateurs d’or noir et avait promu les fossiles pendant des décennies. La notion selon laquelle il ne faut pas investir dans de nouveaux projets commence juste à être abordé dans les discussions, mais ce n’est pas du tout le cas pour l’idée qu’il faut accélérer la fin de la production existante. De nombreux patrons d’entreprises pétrogazières et nombre de responsables politiques justifient leur soutien à de nouvelles installations en affirmant qu’elles sont indispensables pour « répondre à la demande » et assurer la sécurité d’approvisionnement.

Éditorial du MONDE : L’enquête sur 422 mégaprojets d’extraction de combustibles fossiles met en lumière la dissonance cognitive des Etats, qui continuent d’autoriser ces exploitations tout en disant engagés dans la transition énergétique. Les rejets prévus de CO2 qui sont liés aux 294 sites d’exploitation les plus importants, qu’il s’agisse de charbon, de pétrole ou de gaz, dépassent déjà les limites fixées par les accords de Paris pour contenir la hausse des températures mondiales sous la barre de 1,5 °C,. La situation risque encore d’empirer, car 128 autres « bombes carbone », encore à l’état de projets, pourraient repousser cette hausse au-delà de 2 °C. Et c’est sans compter les milliers d’autres projets d’extraction fossile, plus modestes, dont les possibles rejets cumulés de CO2 sont encore supérieurs. A moins d’un mois de la prochaine COP, qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, dont la compagnie nationale opère trois « bombes carbone », il est urgent de mettre en évidence ce phénomène de dissonance cognitive. Les grands groupes énergétiques justifient leurs investissements au nom de la loi de la demande et pour répondre aux impératifs de la transition vers les énergies renouvelables. Notre égoïsme à courte vue est pourtant l’assurance d’une fuite en avant qui n’épargnera personne.

Le point de vue des écologistes allergiques aux fossiles

Steinbeck : L´humanité glisse sur une planche savonnée et inclinée à 45 degrés. – pour les uns, il faut freiner car la chute est inévitable. – pour les autres, rallonger la planche suffira. – pour les derniers, la planche n´est pas savonnée, la planche n´est pas inclinée, la planche n´existe pas.

Osqar : Les baisses nécessaires pour maîtriser le réchauffement climatique paraissent extrêmement difficiles à tenir. Aucun signal positif en ce sens. Le camarade Xi a exhorté ses compatriotes de produire cette année encore plus que les 2 milliards de tonnes de charbon de l’année dernière ! Pour la Chine cette consommation à outrance est un droit absolu en raison de son retard historique par rapport aux pays « riches ».

Petit Pierre : La crise des énergies fossiles ressemble au trafic de drogue, toute proportion gardée. Producteurs et consommateurs s’autoentretiennent, et malgré les moyens anti-drogue, la production ne fait qu’augmenter. S’en prendre uniquement aux producteurs d énergie fossiles comme le font les ONG avec les bombes climatiques n est pas rationnel, la bombe climatique se trouve partout où l’énergie fossile est utilisée, à la consommation. Mais évidemment combattre les multinationales, c’est plus facile que de proposer de réduire la consommation de 5% par an qui impose une contrainte sociale que personne ne veut.

Eric.Jean : Les fossiles pétrole/gaz/charbon c’est 80% de l’énergie primaire dans le monde. L’énergie c’est ce qui fait tourner l’économie. Retirez même seulement 2 ou 3% de l’offre les prix doublent, le château de carte économique s’effondre et les émeutes populaires se généralisent. On n’y arrivera pas.

T: Selon un dernier sondage de l’Ifop (30 octobre 2023), Marine Le Pen au delà des 30% et les verts entre 1 et 2% . Les visions apocalyptiques n’ont pas l’air de marcher.

Cassandre : réserve totale: 1.182 GT CO2, émission annuelle en 2022: 36,8 GT CO2 ! Donc si on ne diminue rien (comme ça semble bien parti), on est à sec dans 32 ans: le problème sera drastiquement résolu.

Michel SOURROUILLE : Remplacez « L’or et l’argent » par les ressources fossiles, et la phrase de Thomas More (L’utopie, 1516) est actualisée :

« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. »

L«or noir », en réalité la merde du diable

Le politiste Timothy Mitchell, dans son livre « Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole » (2011), soutient que nos démocraties modernes ont été permises par l’hégémonie du pétrole. Le livre collectif « Vivre et lutter dans un monde toxique. Violence environnementale et santé à l’âge du pétrole », (2023) dresse une nécropolitique de l’«or noir ».

Youness Bousenna : « Le livre « Vivre et lutter dans un monde toxique » s’intéresse aux violences environnementales produites par une industrie qui a imposé aux territoires où elle s’est implantée une « longue histoire de conversion productive » émaillée de désastres. Les gains économiques immédiats camouflent une « violence lente » qu’est la contamination généralisée des lieux de vie. Les « pétropolitiques », massivement encouragées par les Etats, sont analysées au prisme du concept de nécropolitique du philosophe camerounais Achille Mbembe : ces choix politiques maintiennent certains groupes sociaux dans des conditions de vie « de nature à précipiter leur mort ».

La plupart des habitants demeurent pourtant résignés. La protestation politique souffre même d’une connotation négative. Mais une « protestation victorieuse », chez un public initialement réticent, peut enclencher une « recomposition identitaire ». En France – de l’étang de Berre au complexe de Lacq – , de nombreuses mobilisations ont permis d’opposer à la fabrique de l’ignorance une production de « savoirs militants », fondée sur des alliances entre citoyens et chercheurs. »

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Pétrole, la merde du diable fait des siennes

extraits : Pour les Romains le gage de la croissance était le nombre d’esclaves, pour le monde moderne c’est la merde du diable (le pétrole). Le pétrole tient dans ses barils le futur de la civilisation thermo-industrielle. Pour une période faste qui aura duré moins de deux siècles, les humains ont gaspillé un don de la nature accumulé pendant des millions d’année et enfoui sous terre. Le problème essentiel n’est pas seulement l’effet de serre, mais un système de croissance éphémère basé sur l’éloignement croissant entre domiciles et lieux de travail, entre localisation de la production et centres commerciaux, entre espaces de vie et destinations du tourisme.Si nous étions prévoyants, il faudrait dès aujourd’hui se préparer à des changements structurels de nos modes de vie pour éviter la pétrole-apocalypse. Il faudrait que le prix de l’essence tourne autour de 100 euros le litre pour que les gens comprennent…

BIOSPHERE-INFO… Pétrole, la merde du diable !

extraits : L’énergie des esclaves (le pétrole et la nouvelle servitude) d’Andrew Nikiforuk.« Ce qui stupéfia le sociologue F.Cottrell en observant la rapide injection d’énergie fossile dans la société nord-américaine fut la façon dont elle atomisait la famille et renforçait l’Etat. Mais le pétrole fit beaucoup plus que cela. Chaque automobiliste nord-américain, en achetant du pétrole étranger, contribua involontairement aux révolutions, à la corruption et à la mise en place de gouvernements autocratiques un peu partout dans le monde. le Vénézuélien Juan Pablo Pérez Alfonso, fondateur de l’OPEP : « Regardez autour de vous. Gaspillage, consommation, effondrement de nos services publics… Nos conditions de vie ne sont pas meilleures… Nous nous noyons dans les excréments du diable. Le pétrole nous conduira à la ruine. »…

La « merde du diable » triomphe en Algérie et en France

extraits : Bien gérer la sortie de scène du « Dieu fossile » ne va pas être une mince affaire dans les pays riches, mais dépendants. La France, pays importateur d’énergie fossile, ne sera pas mieux lotie que l’Algérie quand le pétrole viendra à manquer. Si demain ce pays insouciant n’avait plus ni pétrole, ni gaz, ce n’est pas 4 % du PIB qui s’envolerait en fumée (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. « Conservez les neurones et supprimez les combustibles fossiles : nous ne serons plus capables de proposer des machines géniales à chaque consommateur occidental pour un prix qui n’a cessé de baisser au fil des temps. Tout plan qui présuppose une économie bâtie sur des flux carbonés croissants fera faillite. » (Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici (Calmann-lévy, 2011)…..

Pétrole nigérian, sang de jésus ou merde du diable ?

extraits : Demandons à un Français s’il accepterait que du jour au lendemain on double le prix de l’essence. Ce serait la révolution. Doublons le prix de l’essence au Nigeria, c’est la guerre civile. Pas seulement pour des raisons pétrolières. Mais essentiellement pour cela à l’heure actuelle. Le 1er janvier 2012, le gouvernement a supprimé les subventions au secteur pétrolier qui coûtait 5 % du PNB. Les subventions au pétrole représentaient quatre fois le budget de la santé. Le litre à la pompe est ainsi passé du jour au lendemain de 0,30 à 0,66 euros. Les Africains nomment l’essence le « sang de jésus ». c’est plutôt la mierda del diablo, la merde du diable ! En termes moins imagés, on parle de la rente pétrolière comme d’une malédiction pour un pays producteur de pétrole. Le Nigeria a donc la malchance de sa chance : les recettes pétrolières peuvent atteindre 50 milliards de dollars. Où va donc cet argent ? Dans une croissance économique factice, dans la corruption, dans les détournements de fonds, dans les dépenses somptuaires, etc. Il n’est donc pas étonnant que 70 % de Nigérians vivent en dessous du seuil de pauvreté…

Hugo Chavez, la merde noire a gagné au Venezuela

extraits : Hugo Chavez a été réélu en 2012. Neuvième producteur de brut mondial et cinquième exportateur, le Venezuela vit de la rente pétrolière. Or les ressources du sous-sol sont devenues de véritables malédictions, dégâts écologiques, émissions de gaz à effet de serre, déstructuration des populations, etc. Hugo Chavez devrait connaître l’histoire de Nauru, l’île dévastée alors qu’elle avait d’immenses ressources en phosphate. A partir de l’indépendance en 1968, l’argent du phosphate se mit à couler à flot dans le micro-État. Une entrée d’argent massive joue un rôle incroyablement déstabilisateur : un peu comme ces gagnants du loto qui finissent par perdre la tête…

la merde du diable (article de 2008)

extraits : LeMonde (15.07.2008) nous permet sur plusieurs pages de voir l’avenir en raccourci. En page 2, on nous annonce que le pétrole est facteur de guerres civiles. Mieux vaut donc parler de merde du diable plutôt que d’or noir. Le  pétrole est le sang qui irrigue l’économie mondiale, alors il coule des barils de sang, guerres pour le pouvoir, guerres du pétrole. Près de la moitié des pays de L’Opep sont plus pauvres aujourd’hui qu’ils ne l’étaient trente ans auparavant !….

Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

Une quinzaine d’associations et plusieurs riverains du site à Bure estimaient que le stockage des déchets méconnaît la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution. En particulier, l’absence de réversibilité du stockage au-delà d’un siècle après la mise en service du site était critiquée par les requérants. Le délai considérable, jusqu’à des centaines de milliers d’années, durant lequel les déchets les plus toxiques doivent être conservés avant que les radiations ne retombent à des niveaux sûrs, excède largement 100 ans et hypothèque le droit des générations futures.

L’avis du Conseil constitutionnel : Les sages ont jugé, dans une décision rendue le 27 octobre 2023, que la mise en œuvre du projet Cigéo, centre d’enfouissement des déchets les plus radioactifs, à Bure (Meuse) est conforme à la Constitution. Ils ont conclu qu’il y avait suffisamment de « garanties » apportées : dès lors, les dispositions du projet « ne méconnaissent pas » le droit des générations future, et sont « conformes à la Constitution ». Mais le Conseil constitutionnel affirme pour la première fois la dimension intertemporelle de la protection de l’environnement. Trois ans après avoir jugé que la protection de l’environnement ne s’arrêtait pas aux frontières, les membres du Conseil constitutionnel vont plus loin en affirmant que « le législateur doit veiller à ce que les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne compromettent pas la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ».

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Nicolas Hulot et BURE

extraits : Concernant le projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, je (Nicolas Hulot) refuse de précipiter  les choses en tant que ministre de l’écologie. Dans le sous-sol de cette commune de la Meuse doivent être enfouis, à 500 mètres de profondeur, les déchets nucléaires français les plus dangereux : 85 000 m3 de produits hautement radioactifs et à vie longue – des dizaines ou des centaines de milliers d’années. Mon travail est de vérifier que le stockage se fasse dans des conditions de sécurité absolue. Ensuite, cela doit nous pousser encore plus à réfléchir sur le nucléaire. Ce n’est pas ma conception d’une civilisation d’avoir des déchets que l’on délègue aux générations futures…

Déchets nucléaires : ça commence à cogner à Bure

extraits : Le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse) a rendu, mardi 13 novembre, sa décision concernant six militants antinucléaires contre le projet d’enfouissement de déchets du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure. Un opposant au site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure  été condamné à trois mois de prison ferme (Le Monde avec AFP 13 novembre 2018)…

Bure et la considération du long terme

extraits : Une des caractéristiques de l’écologisme est sa préoccupation du long terme, à savoir le sort des générations futures et de la biodiversité. Le gouvernement devait tester trois options, la transmutation, l’entreposage de longue durée en sub-surface et le stockage en profondeur. La transmutation reste du domaine des utopies technologiques. Alors, entreposage ou enterrement ? Le nucléaire civil, qui ne tenait pas compte du cycle de vie du produit (de la ressource à la maîtrise des déchets), n’était pas une activité raisonnable. Accepter Bure parce qu’on n’a plus vraiment le choix, c’est aussi trouver absolument inacceptable toute nouvelle construction de réacteur nucléaire ! Le problème de fond, c’est qu’envisager sereinement une gestion des déchets sur des siècles est une imposture, car les sociétés humaines sont essentiellement fragiles sur le long terme…

Des déchets nucléaires enfouis à Bure pour l’éternité… (article de 2013)

extraits : En 2013 commence le débat public sur l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure.  En 2015, ce sera une demande d’autorisation, soumise à enquête publique. Le chantier pourrait alors débuter en 2019 avec mise en service en 2025. Mais la saga a commencé bien plus tôt. Après la flambée des prix du carburant en octobre 1973, le gouvernement Messmer avait décidé unilatéralement la mise en route d’une filière électronucléaire. Mais on n’a commencé à s’intéresser aux déchets qu’en 1991 (loi Bataille). De 1991 à 2006, on devait tester trois axes, la transmutation, l’entreposage de longue durée en sub-surface et le stockage en profondeur. A l’échéance du nouveau vote au Parlement en 2006, rien n’était scientifiquement satisfaisant. La transmutation reste du domaine des utopies technologiques, il n’existait ni sélection de site, ni plan d’entrepôt pour les déchets HAVL (haute activité et vie longue) et les recherches sur le site d’enfouissement à Bure dans la Meuse ne permettaient pas encore de conclure à la faisabilité du stockage géologique.Au début de l’année 2006, le président de l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) avait envoyé aux députés français le « dossier 2005 Argile » (qui traite du centre d’enfouissement à Bure) en reconnaissant qu’il n’a pas été produit de seconde version du « dossier 2005 Granite » (centre de stockage dans le granite, projet qui a été abandonné).

Bonus pour approfondissement

Sextus Empiricus : Dommage qu’on n’aille pas plus au fond des choses. Une question, parmi d’autres : quelles sont les garanties données par l’ANDRA auxquelles il est fait référence ? En quoi répondent-elles aux besoins et aux intérêts des générations futures ? S’il s’agit de leur donner des informations (puisqu’il n’est plus pour eux question de participer à la décision), comment seront-elles rendues accessibles et lesquelles ?

Pierr Charlo : La réversibilité du stockage et même le stockage (définitif en sous-sol à grande profondeur) sont des idées d’hommes politiques, et non pas des ingénieurs et autres promoteurs techniques du nucléaire. Ces derniers, en France, préconisaient le recyclage complet, ils ont commencé à en montrer la possibilité et c’est déjà un peu mis en œuvre (partiellement donc). Un inconvénient du recyclage est évidemment qu’il suppose de continuer (et donc développer) l’industrie nucléaire. Cette option est implicitement abandonnée à court terme, depuis la décision de Macron, de cesser de chercher à développer des surgénérateurs.

Latour : Pour les écologistes les déchets ultimes ( 4 % de l’ensemble des déchets) sont tellement dangereux qu’ils ne faut pas les enfouir mais les conserver en surface, au plus près des populations.

COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

La demande d’énergies fossiles devrait rester « trop élevée » pour respecter les objectifs les plus ambitieux de limitation du réchauffement planétaire, insiste l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à un mois de la COP28 à Dubaï, du 30 novembre au 12 décembre. Mais rien dans son rapport sur la nécessaire, indispensable, obligatoire et incontournable économie d’énergie dans le sens « sobriété partagée ». A l’horizon 2030, l’AIE estime seulement qu’il devrait y avoir dans le monde 10 fois plus de véhicules électriques sur la route qu’aujourd’hui, tandis que la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial devrait approcher de 50 % (contre 30 % actuellement) !

Agence internationale de l’énergie (AIE) :  « Dans l’état actuel des choses, la demande de combustibles fossiles devrait rester bien trop élevée pour maintenir l’objectif climatique le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015. Il vise à limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Malgré la croissance impressionnante des énergies propres, les émissions de gaz à effet de serre resteraient suffisamment importantes pour faire grimper les températures moyennes mondiales d’environ 2,4 °C au cours de ce siècle. Compte tenu des tensions et de la volatilité qui caractérisent aujourd’hui les marchés énergétiques traditionnels, les affirmations selon lesquelles le pétrole et le gaz représentent des choix sûrs ou sécurisants pour le monde entier ne sont pas fondées. Les coûts de l’inaction pourraient être énormes… »

Le point de vue des écologistes radicalement sobres

La première priorité pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, c’est la sobriété énergétique. Aucune trace de cette urgence dans le rapport de l’AIE. Les deux autres leviers à mettre en œuvre, les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique, ne sont que des leurres. L’expérience montre que jusqu’à présent les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles, mais s’ajoutent pour répondre à notre boulimie énergétique. Quand à la technologie sur laquelle repose l’efficacité énergétique, non seulement il y a l’effet rebond qui annule les progrès possibles quand on évite la sobriété, mais croire que remplacer une automobile thermique par une voiture électrique est une avancée est idiot car l’électricité, il faut la fabriquer…

La part actuelle des renouvelables dans le mix énergétique mondial n’est pas de 30 % mais seulement de 14 ou 15 %, dont la moitié en hydroélectrique (barrages principalement). La confusion dans les articles entre mix électrique (quelle énergie primaire utilisée pour produire l’électricité) et mix énergétique global (toutes énergies primaires, indépendamment de la forme finale sous laquelle cette ressource est utilisée) est déplorable. Dans le mix énergétique global les fossiles représentent toujours plus ou moins 80%, une proportion qu’on n’arrive pas à faire baisser depuis au moins 30 ans, et une croissance continue en quantités absolues qui se traduit par une hausse des émissions de CO2. Bref on en est toujours au niveau zéro des efforts à accomplir.

Il est donc probable que seule la raréfaction physique des énergies fossiles limitera leur consommation. Il y a bien entendu un problème d’offre, insuffisante en énergie décarbonée, mais aussi et surtout un problème de demande. Les multinationales des énergies fossiles n’extrairaient pas de gaz ou de pétrole s’il n’y avait personne pour lui en acheter…

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La sobriété, ignorée de nos dirigeants (2023)

extraits : Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Vous avez bien lu leur tribune, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge…

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation. Cette réflexion, nous l’avions publiquement faite lors d’une rencontre organisée par l’entreprise Schneider Electric en 2013 dans le cadre d’un débat national sur la transition énergétique…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires… Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe…

Boycott de la COP28, la seule option ?

extraits : L’édition de la 28e COP (Conférence des parties), organisée à partir du 30 novembre à Dubaï, est un choix désastreux pour la lutte contre le dérèglement climatique. Nous appelons les pouvoirs publics, associations et dirigeants d’entreprises à ne pas cautionner par leur présence cette mise en scène dans un pays qui ne prospère que grâce à l’extraction d’énergies fossiles. Abou Dhabi prévoit même d’augmenter sa production de barils de 25 % d’ici à 2027 ! A Dubaï, la dérive devient caricature : l’événement sera présidé par le patron de la plus grande entreprise d’énergies fossiles des Emirats arabes unis – Sultan Ahmed Al-Jaber – quelques semaines après des révélations de la presse britannique nous apprenant que les Émirats mentent depuis dix ans sur leurs émissions de méthane. Nous ne nous faisons pas d’illusions : à la COP28 de Dubaï, les ambitions et les objectifs seront poliment rappelés, mais les moyens concrets de mise en œuvre – en particulier la réduction massive de la consommation d’énergies fossiles – seront muselés et renvoyés aux calendes grecques…

L’énergie doit être pensée avant le climat

L’histoire nous apprend que nous n’apprenons rien de l’histoire. Lors de la guerre du Kippour en 1973 fut brandie, pour la première fois avec succès, “l’arme du pétrole” : le prix du baril a quadruplé. En 2023, on a depuis longtemps oublié la rivalité israélo-arabe de 1973, le pétrole coule toujours à flot continu et le climat dérape. En 2073, à 560 ppm [parties par million] de CO2 dans l’atmosphère, soit deux fois le niveau de concentration préindustriel, la planète brûle. On a déjà perdu cinquante ans pour agir, ite missa est, la messe est dite, les jeux sont faits, c’est la fin des haricots, ce sera à la fois la fin d’un monde et la faim des hommes.

Michel Lepetit : 1973 marque la fin des « trente glorieuses », d’une certaine abondance. Cette inflexion temporaire dans l’histoire de l’humanité est rattachée à un événement militaire, la courte guerre du Kippour, du 6 au 25 octobre 1973, où fut brandie, pour la première fois avec succès, « l’arme du pétrole ». La récession économique qui frappe les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est suivie d’une nouvelle contraction lors d’un second choc pétrolier, en 1979. L’inflation déclenchée par les chocs pétroliers des années 1970 est énorme. Le mot d’ordre de l’OCDE est la sobriété pétrolière, qu’on qualifie dès 1974 d’« utilisation rationnelle de l’énergie ». Le rationnement des carburants aux Etats-Unis, finalisé en 1973, sera mis en œuvre lors du second choc pétrolier. Les vitesses sont limitées en 1973 presque partout…

En 2023 : le mot « sobriété » revient au goût du jour sous l’expression démagogique de « bouclier énergétique ». On demande aux fonctionnaires de limiter leur vitesse, mais on subventionne l’achat d’essence.

Le point de vue des écologistes énergéticiens

le sceptique : Le grand sujet est l’énergie. Le climat n’est que l’effet secondaire du choix des énergies fossiles, émettrices de gaz à effet de serre. II est donc contre-productif de parler du climat et plus du tout de l’énergie? Face à une crise énergétique dans les années 1970, les gens ont accepté des mesures « chasse au gaspi ». Si en 2023 on mettait en avant la crise énergétique, il y aurait peut-être moins de dissension. A tout baser sur le climat, à gaver les gens 10 fois par jour pour dire qu’il faut trop chaud ou qu’il y a des incendies ou qu’on bat encore un record, on finit par lasser sans mobiliser. Et on détourne de l’essentiel : l’énergie.

Michel SOURROUILLE : Un spécialiste de l’automobile en 1979, JA Grégoire :

« L’observateur ne peut manquer d’être angoissé par le contraste entre l’insouciance de l’homme et la gravité des épreuves qui le guette. Comme le gouvernement crie au feu d’une voix rassurante et qu’on n’aperçoit pas d’incendie, personne n’y croit. Jusqu’au jour où la baraque flambera. Comment l’automobiliste pourrait-il admettre la pénurie lorsqu’il voit l’essence couler à flot dans les pompes et lorsqu’il s’agglutine à chaque congé dans des encombrements imbéciles ? Cette situation me paraît beaucoup plus inquiétante encore que celle des Français en 1938. Ceux qui acceptaient de regarder les choses en face apercevaient au-delà des frontières la lueur des torches illuminant les manifestations wagnériennes, ils entendaient les bruits de bottes rythmant les hurlements hystériques du Führer. Tous les autres refusaient de voir et d’entendre. On se souvient de notre réveil en 1940 ! » (in Vivre sans pétrole)

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Ukraine, bientôt le choc pétrolier ultime (2022)

extraits : Le monde est un baril de pétrole qui ne demande qu’à s’enflammer. Qui aurait dit en septembre 1972 que le prix du baril allait quadrupler au cours de l’année 1973, entraînant pour les années suivantes stagnation de l’activité économique et inflation (stagflation) ? La guerre du Kippour d’octobre 1973 a entraîné le premier choc pétrolier, l’invasion de l’Ukraine pourrait bien déclencher le choc pétrolier ultime !…

BIOSPHERE-INFO, bientôt la crise pétrolière ultime

extraits : Les politiques s’intéressent marginalement au réchauffement climatique et pas du tout au pic pétrolier. Pourtant les quantités de pétrole commencent à plafonner au niveau de la production mondiale. C’est le début de la fin, ce que nous pouvons appeler la Crise Ultime, la Longue Catastrophe ou Pétrole-apocalypse. Des livres nous avertissent, des blogs nous interpellent… personne ou presque ne réagit ! « L’économie mondiale ne croîtra pas éternellement. Mais elle ne s’arrêtera que lorsque l’économie de Thomas Malthus écrasera l’économie de Joseph Schumpeter  – autrement dit lorsque les contraintes de ressources surpasseront l’innovation. » (Martin Wolf, Financial Times)…

Rallyes, plus de 65 litres aux 100 kilomètres

extraits : Le premier ministre Pierre Messmer avait réclamé le 30 novembre 1973 l’interdiction du sport automobile sur le sol national. Il est vrai que le prix du baril avait quadruplé suite à la guerre du Kippour, l’essence devenait brutalement très chère. Messmer impose aussi les vitesses de 90 km/h sur route et 130 sur les autoroutes alors qu’auparavant on roulait comme on voulait. On n’avait pas de pétrole, il fallait avoir des idées ! Le prix du baril fait normalement accepter des dispositions coercitives…

Nos articles antérieurs consacrés au choc pétrolier

2 septembre 2021, Pic pétrolier, faudrait vraiment en discuter !

6 mars 2021, Module sur le pic pétrolier… à diffuser

1er juin 2020, Biosphere-Info, SARS-CoV-2 et choc pétrolier

17 septembre 2019, Bientôt le choc pétrolier ultime ?

18 mai 2019, Le réchauffement climatique a occulté le pic pétrolier

23 avril 2014, Le PIB va s’effondrer avec le prochain choc pétrolier

31 mars 2013, transition énergétique : rien sur le pic pétrolier !!!

10 décembre 2012, Pic pétrolier : l’alerte ignorée d’un expert du FMI

25 février 2012, campagne présidentielle française et déni du pic pétrolier

6 février 2012, pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

16 février 2011, le pic pétrolier vu par les politiciens

15 février 2011, le pic pétrolier vu par Yves Cochet

14 février 2011, le pic pétrolier vu par Jean-Marc Jancovici

13 février 2011, le pic pétrolier vu par Bernard Durand

30 décembre 2010, Crise ultime et pic pétrolier

4 décembre 2010, tout savoir sur le pic pétrolier (bibliographie)

25 novembre 2010, pic pétrolier, le commencement de la fin

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

5 novembre 2010, LE MONDE et le pic pétrolier

12 août 2010, la date du pic pétrolier par Matt Simmons

27 janvier 2009, pics pétroliers (trois ans pour sauver le monde)

La sobriété énergétique, c’est tabou !

A quelques mois de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), prévue à Dubaï fin novembre, et alors que les Etats sont appelés à réviser leurs engagements climatiques d’ici à 2025, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prend enfin conscience qu’il est urgent d’accélérer pour limiter le réchauffement. « Une tâche herculéenne » dont l’AIE ne perçoit pas les modalités !

Perrine Mouterde : L’Agence internationale de l’énergie précise le 26 septembre, dans une actualisation du scénario « zéro émission nette », l’ampleur des efforts à accomplir pour espérer revenir sur la bonne trajectoire. Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol :

« Maintenir le réchauffement sous la barre de 1,5 °C est la seule solution pour que l’on puisse continuer à vivre plus ou moins de la même manière… La demande en combustibles fossiles doit donc diminuer de près de 25 % d’ici à 2030… C’est une tâche herculéenne qui n’est pas dictée par l’AIE, elle est dictée par la situation dans laquelle se trouve la planète… La voie vers cet objectif s’est encore rétrécie, mais le développement spectaculaire des énergies propres la maintient ouverte… Aucun investissement dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières, ni dans de nouvelles centrales à charbon sans solution de capture ou de stockage du carbone, ne doit être réalisé…. L’AIE estime désormais que seules 35 % des réductions d’émissions attendues d’ici à 2050 sont liées à des technologies qui ne sont pas encore disponibles sur le marché, contre la moitié en 2021. »

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Notre remarque à la journaliste Perrine Mouterde :  La première priorité pour diminuer nos émission de gaz à effet de serre est la sobriété énergétique. Aucune trace de cette urgence dans le rapport de l’AIE. C’est cette absence que vous auriez du constater.

Notez aussi, madame,  que les deux autres leviers à mettre en œuvre, les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique, sont des leurres. L’expérience montre que jusqu’à présent les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles, mais s’ajoutent pour répondre à notre boulimie énergétique. Quand à la technologie sur laquelle repose l’efficaciénergétique, non seulement il y a l’effet rebond qui annule les progrès possibles quand on évite la sobriété, mais croire que remplacer une automobile thermique par une voiture électrique est une avancée est idiot car l’électricité, il faut la fabriquer…

Nos articles antérieurs

La sobriété, ignorée de nos dirigeants (2023)

extraits : Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Vous avez bien lu leur tribune, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge…

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation. Cette réflexion, nous l’avions publiquement faite lors d’une rencontre organisée par l’entreprise Schneider Electric en 2013 dans le cadre d’un débat national sur la transition énergétique…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires… Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe...

Moi vouloir rouler à l’œil dans mon SUV !

Après les chèques carburant, les ristournes à la pompe subventionnées, les injonctions faites à TotalEnergies pour plafonner le prix du litre sous les 2 euros, le gouvernement autorise de vendre à perte pour les distributeurs. Une décision qui pourrait être fatale à nombre de pompistes indépendants et illustre la difficulté du gouvernement à concilier pouvoir d’achat des Français et transition climatique.

éditorial du MONDE : La première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé le 16 septembre, « qu’à titre exceptionnel » les enseignes pourront vendre à perte dans leurs stations-service. Le gouvernement revient ainsi sur une loi de 1963. Le gouvernement tente d’improviser en réaction à une situation qui dépend du bon vouloir des pays exportateurs de pétrole. Il prend le risque de parasiter sa communication sur la nécessaire transition énergétique en incitant à consommer toujours autant de carburants, au moment où il faut au contraire chercher à s’en passer. Une fois de plus, le gouvernement fait le choix d’une mesure qui va profiter indistinctement à tous, en contradiction avec la lutte contre le réchauffement climatique. Le gouvernement navigue à vue. A sa décharge, les oppositions ne brillent pas par leur sens des responsabilités.

Le point de vue des écologistes en vélo

Guillaume : Nous avons dépassé les stades de l’amateurisme et l’incompétence, nous sommes désormais dans celui de l’invocation, du vaudou ou du chamanisme économiques. Outre les grandes surfaces qui vont se rattraper sur les autres produits à notre détriment, les pompistes indépendants qui vont fermer, notre gouvernement instaure un oligopole de fait de la grande distribution et une distorsion de concurrence contraires à tous les principes économiques dont se réclament Macron et Le Maire

Michel Brunet : Avec les carburants on assiste à un concours de « démagogie » avec un rappel de la présidentielle où Mélenchon voulait bloquer à 1,50€, Lepen détaxer et Macron dans son flou habituel avec ses chèques carburants. Aujourd’hui peu de changement, la Nupes veut bloquer (dixit Alexis Corbière avec LFI), le RN détaxer et Borne innove avec une distribution à perte que seuls les gros pourront se permettre… Et tous nous parlent qu’il faut diminuer nos émissions de CO2. Comme quoi on est dans la « posture », le jour où il faudra prendre des mesures contraignantes et drastiques n’est pas pour demain …

DMA : 50 ans de spécialisation des espaces, d’encouragement au « rêve pavillonnaire » et à l’étalement urbain ont conduit à une augmentation constante des distances parcourues et de la dépendance à la bagnole. D’un autre côté, l’ attachement quasi maladif à l' »autosolisme », y compris pour les déplacements pendulaires, semble contredire l’idée que le carburant est trop cher.

Alimonosou : En 1974 le litre d’essence était de 1, 85 F soit environ 2€20 (1 franc 74 = 0,86 €). René Dumont parti écologiste préconisait le litre à 5 francs = 4,30 €… On a encore de la marge !

Fiat Lux : Il est apparemment impossible d’expliquer aux gens que le coût réel des carburants n’a quasiment pas bougé depuis plus de 30 ans…Au 1er juillet 1990, le smic horaire était à 31,28 francs et en 1990 le litre de SP 95 valait 5,35 francs. Il fallait donc un peu plus de 10 minutes de travail pour pouvoir acheter 1 litre de SP 95 en 1990. Depuis le 1er mai 2023, le smic horaire est de 11,52 € (pour 35 h contre 39h en 1990) et si le prix du SP 95 (ou du diesel) est plafonné à 1,99 €, cela veut dire qu’il faudra environ 10 minutes et demi pour acheter 1 litre de SP 95, soit une vingtaine de secondes de plus qu’il y a 30 ans. Pas vraiment de quoi parler de catastrophe financière, ni même grever le pouvoir d’achat, d’autant que l’essence est aujourd’hui de meilleure qualité et que les moteurs en consomment moins: 8,68 l/100 en moyenne en 1990 contre 7,3 l. 30 ans plus tard. Et chacun est libre de lever le pied pour consommer encore moins…

Liberté Egalite Fraternite et Republique : Comment entrer dans ce XXIème siècle qui nous lance des défis écologiques, économiques, civilisationnels qui conditionnent la survie biologique, sociologique de notre peuple avec un tel libéralisme transnational qui par des campagnes de com veut faire passer des rustines pour des solutions ?? Impossible tant on sait qu’un projet politique qui répondrait à ces défis demande une révolution copernicienne dans l’ objectif fixé qui doit être la défense de la vie et non pas l’intérêt financier d’une minorité, de plus ce projet doit avoir une temporalité tout autre qu’actuelle à savoir un temps long de mesure de ses incidences et enfin obtenir une adhésion du peuple, de tout le peuple. La maison brûle !

Michel SOURROUILLE : Cherchez l’erreur ! Le SUV (sport utility vehicle) apparu en Europe avec le Nissan Qashqai en 2007, ne dépassait pas 10 % des immatriculations en 2010. Début 2023, il totalise 51 % du marché continental avec 3,37 millions d’unités. Structurellement, un SUV est au moins 200 kilos plus lourd qu’une berline et sa surface frontale comme sa hauteur dégradent forcément ses performances aérodynamiques. Mais « my SUV is bigger than your’s ». Trop facile de concentrer les critiques sur les politiques, tout le monde est concerné par l’effort à faire, devenir des Amish de la Terre!

Vince : Vélo électrique alimentés en auto-consommation solaire. Ne cherchez pas plus loin…

lire, L’impossible blocage du prix des carburants

Énergie et climat, le triangle de l’inaction

On persévère aveuglement dans ce qu’on peut appeler le triangle de l’inaction : Les Français ne font rien en matière écologique et attendent tout de l’État, l’État pointent le doigt sur les entreprises responsables et les entreprises rétorquent qu’ils ne font que suivre la volonté des consommateurs donc des Français. Voici un exemple de dialogue de sourds :

Le climatologue Jean Jouzel, lors de l’université d’été du Medef : « Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous n’avons plus que cinq ans d’émissions au rythme actuel … Il faut en conséquence,arrêter d’investir dès maintenant dans les énergies fossiles. »

Patrick Pouyanné, président de TotalEnergies : « Cette transition, je suis désolée Jean, elle prendra du temps. J’assume de poursuivre mes investissements pétro-gaziers car la demande croît. Je respecte l’avis des scientifiques mais il y a la vie réelle. »

Entre le scientifique du climat et le patron d’industrie, un silence prend toute la place : celui de l’État. Que fait le gouvernement pour changer cette vie réelle dont les deux hommes parlent différemment, mais que l’on sait insoutenable ? Il n’y aura pas de sortie des énergies fossiles sans construire un rapport de force avec ceux qui ont intérêt à ce que la « vie réelle » reste désespérément nocive pour… notre vie, et celles des générations à venir. Nous savons interdire de financer le terrorisme et le blanchiment d’argent. Le pouvoir lors du confinement a obligé les Français de revenir à l’essentiel de ses besoins et donc de ses achats, de limiter les déplacements etc. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même avec des activités qui mettent en péril nos conditions de vie sur Terre ? Entre Jouzel et Pouyanné, la puissance publique doit choisir. Macron a choisi Pouyanné ! La planification écologique est mort-née.

La planification écologique au point mort

Après plusieurs mois d’atermoiements, Elisabeth Borne a présenté aux chefs de parti, lundi 18 septembre, sa feuille de route sur la planification écologique. Selon Matignon, cette réunion visait à permettre à l’exécutif et aux différentes forces politiques de débattre des solutions pour mettre en place une transition écologique « juste » et non « punitive ».

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts (EELV)  : « Les réunions ne servent à rien s’il n’y a pas d’action . Je réclame un impôt sur les grandes fortunes « climatique » et une loi de programmation des finances publiques sur l’écologie.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste : « Une guerre contre le climat, ça suppose une économie de guerre, et on en est très, très loin ».

Fabien Roussel, PCF, était surtout désireux de « faire baisser la facture » d’électricité et de gaz !

Eric Ciotti, pour la droite, réclame une conférence « sur les prix de l’énergie » et une baisse des taxes sur le gaz et l’électricité !!

Mathilde Androuët, au nom du Rassemblement national, a déploré une « absence totale de souci du peuple », pour qui l’environnement est devenu « une contrainte » !!!

François Bayrou, seul responsable de la majorité à s’exprimer, a jugé « intéressante » la réunion !!!!

L’annonce des principales mesures pour la planification écologique est réservée à une prise de parole future d’Emmanuel Macron !!!!!

Le rendez-vous organisé à huis clos s’était tenu sans La France insoumise (LFI), qui avait décidé de boycotter cette réunion

Rappelons que le gouvernement avait promis un plan « très concret » et « très opérationnel » afin « d’être au rendez-vous européen » de la baisse de 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, et de se « projeter vers la neutralité carbone en 2050 »,

Le point de vue des écologistes pas dupes

beaba : En clair : « ça va devenir concret, mais on serait obligé de présenter des décisions de sobriété qu’on ne veut pas assumer, ça n’est pas supportable pour le menu peuple. On préfère que les vraies mesures, utiles mais impopulaires, ne viennent pas de nous ».

On rembobine : Discours de Macron dans l’entre 2 tours au pharo de Marseille (16 Avril 2022) : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas . (sic) Ah bon ? Combien d’années faudra t il attendre que sa Seigneurie et sa cour se penche une bonne fois pour toutes sur la Planification écologique, Sujet MAJEUR, en lieu et place de convoquer tous les 4 matins les oppositions pour digresser durant des heures ?

Toutvabien : Je me suis arrêté à  » juste et non punitive ». Le slogan de l’écologie punitive vient de la droite obscure et rance pour limiter par principe ses ambitions en matière de protection de la nature et d’une gauche opportuniste (Ségolène Royale). Face à ce jeu de dupes, une seule réalité : c’est la non écologie qui est punitive, il suffit d’ouvrir le poste pour s’en rendre compte, inondations, sécheresses, incendies, etc.

Punchingball : Quand est-ce qu’on se débarrassera de cette rengaine de l’écologie punitive ? La punition (si le mot a un sens ici) que la nature nous infligera sera infiniment plus dure à supporter, y compris par ceux qui s’imaginent encore que l’innovation ou leur fric les mettra à l’abri …

Cbir : En continuant de parler d’écologie « punitive », le gouvernement et Mme Borne sont les 1ers climatosceptiques. Ras le bol de ce parti au pouvoir incapable de prendre ses responsabilités !

DTDM : « Écologie punitive », un concept sujet à caution, propre aux néo-conservateurs, ultra-libéraux et « climato-sceptiques » de tout bord. Il n’y a pas d’écologie « punitive » (concept encore une fois utilisé sur un plateau télé à l’émission dite « les informés » du 18 septembre par une certaine A.Boulhiaguet ! Mais à force de ne rien faire (et l’immobilisme macronien est une illustration édifiante de ce comportement politique qui cherche à gagner du temps ), un jour, pas si lointain, et parce que l’espèce humaine sera au pied du mur, alors ce genre d’écologie le sera pour de bon et s’imposera de façon draconienne pour la survie de l’espèce et là, on verra ce que veut dire cette expression.

Claude Danglot : En résumé, on continue à discutailler sans agir. Et pourtant, nous avons le feu à la planète, mais aucun de nos dirigeants ne semble avoir encore compris que c’est l’extinction de l’espèce humaine qui en jeu. Même les plus riches n’y échapperons pas. Demain les chiens, comme l’écrivait Clifford D. Simak. La Terre est livrée aux souris, les derniers mammifères restants.

La sobriété, ignorée de nos dirigeants

Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen,présidente de la Commission européenne. Ils nous disent dans une tribune au MONDE :

« Nous pouvons encore actionner ce qui est, selon nous, l’un des leviers les plus importants pour réduire les émissions : l’accélération du déploiement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique… En plus de fournir une énergie plus propre et de réduire la demande d’énergie moins propre, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique apportent de nombreux autres avantages. Elles créent des emplois pérennes… En Afrique, où près de 600 millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité et près d’un milliard n’ont pas accès à la cuisson propre, l’abondance de ressources renouvelables apporte des perspectives plus favorables et permettra d’offrir à tous un accès fiable et économique à l’énergie d’ici à 2030… »

Le point de vue des écologistes ulcérés

Vous avez bien lu, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit plus de décarboner l’économie (sauf pour les petits états insulaires) mais d’ajouter aux énergies fossiles les ENRs !! C’est l’addition des sources d’énergies qui est proposée, comme c’est le cas depuis des décennies. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge !

Ajoutons qu’une énergie « propre », cela n’existe pas. Les dirigeants qui osent proférer de telles inepties sont soit des ignorants, soit des imposteurs. La définition de l’énergie c’est « la quantification de la transformation de l’environnement ». Donc, qui dit « transformation » dit, grosso modo, destruction de la planète. Avec de tels discours, favorisant l’écologie de marché et le solutionnisme technologique, le monde court à sa perte. Seule solution : arrêter de produire et donc se serrer la ceinture.

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E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !! (2023)

extraits : En visite au Salon du Bourget, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ? 

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation…

Transition énergétique, un oxymore de plus (2020)

extraits : La « transition » énergétique  n’a pas eu lieu, elle n’aura jamais lieu, la croissance record des renouvelables ne fait rien à l’affaire. Du point de vue des écologistes, il faut parler de « rupture » d’avec la société thermo-industrielle, pas de molle transformation progressive. Le nucléaire n’a pas remplacé le gaz qui n’a pas remplacé le pétrole qui n’a remplacé le charbon qui n’a pas remplacé le bois. Nous vivons sur une hypothèse (la substitution) qui n’a pas raison d’être si nous ne devenons pas plus frugaux…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires. Notons que la sobriété énergétique est totalement absente des différents programmes des présidentiables 2017. Difficile pour un politique d’expliquer à ses électeurs qu’ils vont devoir se serrer la ceinture, prendre moins souvent la voiture, aller moins loin en vacances et se chauffer modérément en hiver. Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité !…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Sobriété, un concept central de la pensée de l’association négaWatt, qui propose de « s’interroger sur nos besoins » et de faire la part entre ce qui est « utile » et ce qui est « futile »… Faut-il imposer au particulier la rénovation thermique de son logement ? Oui, estime le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER), car on « n’a pas le choix de faire ou de ne pas faire » lorsqu’il y a un gisement considérable d’économies d’énergie. Non, rétorquent les syndicats FO et CGT, en mettant en avant le pouvoir d’achat…

L’essence à deux euros le litre, c’est donné

Nous avions écrit sur ce blog en août 2012 : « Les cours du pétrole sont en nette hausse depuis deux mois, le prix du gazole à la pompe atteint 1,50 euros le litre et les perspectives sont mauvaises. Normal, une denrée quelconque en voie de raréfaction doit nécessairement connaître, selon la loi du marché et la réalité géologique, une croissance exponentielles des prix. Inexorablement le prix du baril va rendre impossible toute manipulation politique du prix du carburant. »

Dix ans après, notre diagnostic reste le même, l’essence devrait être à 10 euros le litre en 2023, et pourtant à 2 euros, il y a toujours manipulation politique pour que ce soit encore moindre. Un politique digne de ce nom devrait nous préparer au monde à venir, pas nous enfermer dans notre consumérisme motorisé…La consommation mondiale de pétrole est proche de 100 millions de barils par jour soit 5 milliards de tonnes par an. Nous sommes 8 milliards de parasites sur cette Terre qui continuent à se multiplier et à surconsommer grâce à 2 litres de pétrole par personne et par jour. Mais tout parasite qui tue son hôte voit son existence abrégée. Sans pétrole, même les végétaux seront hors de prix…

LE MONDE avec AFP : En pleine remontée des cours du pétrole, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a demandé à TotalEnergies de prolonger son plafonnement des prix à la pompe de 1,99 euro « au-delà du 31 décembre ». Le gouvernement écarte, en revanche, toute nouvelle ristourne généralisée sur les prix des carburants, après avoir déjà recouru à cette solution en 2022. Bruno Le Maire y voit une « triple aberration : écologique, budgétaire et diplomatique ». Si on fait une remise de 20 centimes sur les prix des carburants pendant un an, cela coûterait 12 milliards d’euros . Et une nouvelle ristourne reviendrait à « payer la diplomatie pétrolière de M. Poutine et de l’Arabie saoudite »  (qui ont décidé de réduire leur production).

Le point de vue des écologistes en vélo

Jimédumien : Un bon instantané du libéralisme en cours : un ministre qui quémande à une grande entreprise de ne pas être trop cupide !!!

AP1932 : Aucune ristourne, je n’ai pas de voiture et je paie des impôts. J’en ai marre d’être la vache à lait des boomers et des gilets jaunes obsédés par leur voiture. S‘ils veulent rouler alors qu’ils paient.

Gazebo : Aucun nouveau gisement n’est une découverte récente, aucun. Ce sont juste des forages que l’on fait maintenant car avant ce n’était pas rentable. Les puits de la mer du nord, le Brent, sont quasi à sec. Calculez les réserves mondiales restantes : 1600 milliards de barils divisées par la consommation effrénées, 35 milliards de barils par an, et vous avez à peu près 40 ans de pétrole à exploiter. Les analyses du Shiftproject tablent sur une division par 2 de la production de pétrole en 2050, autant dire demain. Et des approvisionnements vers l’Europe par les 16 pays de l’OPEP divisés par un chiffre qui va de 2 à 10. Ces pays se garderont bien sûr de plus en plus cette énergie pour eux. Donc sortir du pétrole est une obligation économique, avant même climatique.

Frog : J’aime mon joli vélo !

Raphou : Il faudra nous sevrer du pétrole tôt ou tard. Plus on attend, plus le sevrage sera dur.

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L’impossible blocage du prix des carburants (mars 2022)

extraits : Les extrêmes se rejoignent dans le populisme. Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois…

A qui doit profiter la hausse du prix du carburant ? (novembre 2018)

extraits : D’un côté c’est «Coup de pompe», «Cher carburant», «Le gouvernement assassine le petit peuple», «La voiture c’est essentiel pour aller travailler», «des enfants moins gâtés à l’approche de Noël»… De l’autre on raille ces «ploucs» qui n’ont rien compris et qui feraient mieux de prendre leur vélo  et de se contenter d’offrir pour Noël une orange à leurs rejetons ! Comment créer dialogue et empathie, entre ces deux mondes ? Qui a raison ? C’est la question à laquelle sont confrontées nos sociétés, plus schizophrènes que jamais…

Dire la vérité, c’est augmenter le prix du carburant (novembre 2018)

extraits : Conduire pollue, et cette pollution tue, et tuera pour plusieurs siècles en ce qui concerne le gaz carbonique. La levée de boucliers concernant la hausse du prix du carburant constitue un moment de vérité écologique. Le principe pollueur-payeur justifie que ces dommages soient intégrés au prix des carburants à la pompe. Ce principe a cette vertu qu’il incite les pollueurs à intégrer dans leurs décisions les dommages générés par leur émission de gaz carbonique comme s’ils en étaient eux-mêmes les victimes… 

blocage du prix des carburants, véritable casse-tête (août 2012)

extraits : Les cours du pétrole sont en nette hausse depuis deux mois, le prix du gazole à la pompe atteint 1,50 euros le litre et les perspectives sont mauvaises. Normal, une denrée quelconque en voie de raréfaction doit nécessairement connaître, selon la loi du marché et la réalité géologique, une croissance exponentielles des prix. Inexorablement le prix du baril va rendre impossible toute manipulation politique du prix du carburant…

Prix du baril

Hausse du baril, baisse de l’effet de serre ! (octobre 2022)

extraits : Les treize membres du cartel et leurs dix partenaires, regroupés au sein de l’OPEP +, ont décidé de réduire leur production quotidienne de 2 millions de barils (2 % de la demande mondiale). Ils s’inquiètent de la baisse tendancielle des cours depuis début juin, où le baril valait 125 dollars, après avoir atteint 140 dollars au début de la guerre en Ukraine. Les cours avoisinent aujourd’hui les 80 dollars le baril…

Très bientôt le baril de pétrole à 100 dollars (janvier 2022)

extraits : C’est la fin de l’utopie libérale qui voulait faire de la planète un immense supermarché. Flambée des prix de l’énergie + tensions sur les matières premières + remontée des taux d’intérêt + explosion des dettes publiques et privées = ça sent le krach boursier. Les gouvernements vont avoir la lourde tâche d’arbitrer entre réponses à effondrement des ressources, maintien du pouvoir d’achat et stabilité du système monétaire. Le triangle de l’impossible…

Bravo l’OPEP, bientôt le baril à 320 dollars (octobre 2021)

extraits : L’or noir quadruple, passant de 80 dollars le baril à 320 dollars en trois mois. La facture pétrolière française explose, le gouvernement réagit à bon escient. Après une intense campagne de sensibilisation de la population aux enjeux écologiques, la réduction à 80 km/h sur les routes ordinaires s’élargit à une vitesse limitée à 100 km/h sur toutes les autoroutes. La taxe carbone est étendue à toutes nos dépenses énergétiques, il y a rationnement par le prix…

post-covid, à quel prix le baril après-demain (avril 2020)

extraits : Ubuesque paradoxe, la valeur du baril cotait à New York le 20 avril au-dessous de 0 dollar, un prix négatif. Autrement dit, les spéculateurs cherchaient à se débarrasser de leurs barils tellement le marché était saturé. La Covid-19 a fait chuter a demande de 30 %, les déplacements en voiture ou en avion sont réduits au minimum. Sur ce blog biosphere, nous ne nous intéressons qu’aux déterminants du long terme et pas à l’écume des jours présents…

Optimisme, pessimisme et énergies fossiles

Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d’énergie dont dépendent les émissions de gaz carbonique était multipliée par 40 ! C’est là que réside mon pessimisme : je ne vois pas comment on va s’en sortir. D’autant plus qu’on en rajoute chaque jour. Le gouvernement du Royaume-Uni annonce une centaine de nouveaux permis d’exploitation de gaz et de pétrole en mer du Nord. C’est clair, nous sommes foutus, le présent occulte l’avenir. La dernier goutte de pétrole ira nourrir les méfaits d’une guerre pour les ressources. Mais ne restons pas pessimistes, l’utopie est ce qu’il reste du monde à bâtir !

LE MONDE avec AFP : Cette décision survient en pleine remise en question, au sein de la majorité conservatrice mais aussi dans l’opposition travailliste, de certaines politiques vertes en raison de leur coût pour les Britanniques en pleine inflation. Le premier ministre, Rishi Sunak, : « Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l’énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques. »

Selon un sondage YouGov du printemps, 65 % des britanniques se disent inquiets des conséquences du changement climatique, mais ils s’opposent majoritairement à la plupart des mesures qui leur demanderaient un effort personnel. Le gouvernement a aussi laissé entendre que certains objectifs environnementaux pourraient être assouplis, notamment sur les normes énergétiques des logements.

Le point de vue des écologistes désespérés

dronte : C’est clairement fichu. Ce type de décision ne fait que le conforter. Je suis navré pour les actuels jeunes enfants qui auront à subir ces effets dévastateurs de plein fouet.

Nico71 : « 65 % des britanniques se disent inquiets des conséquences du changement climatique, mais ils s’opposent majoritairement à la plupart des mesures qui leur demanderaient un effort personnel. » Tout est dit.

Feldid : Eh oui : abaisser la vitesse à 80km/h sur nationales et 110 sur autoroutes est vécu comme une atteinte intolérable à la liberté individuelle…

toutvabien : Nous sommes confits dans notre graisse consumériste et les gouvernements qui devraient élever les populations les suivent lâchement, encouragés en cela par des producteurs cupides. Jamais nous n’avons collectivement autant ressemblé à un troupeau de bovins à l’étable.

Jap777 : Bravo les Anglais ! Rien à faire du réchauffement climatique. Les générations futures n’ont qu’à se débrouiller par elle même.

GC 49 : Quand un bateau prend l’eau, on explique à ceux qui vont mourir par noyade ce qu’est le pragmatisme et la modération dans l’art d’écoper. C’est exactement ce que fait le gouvernement britannique. Wait and see !

SBRC : En France et dans beaucoup de pays ce sera la même chose. C’est pour cela que c’est cuit, sans mauvais jeu de mot. Il faudra attendre que les divers effets du RC deviennent très impactants pour tous et que leur coût économique devienne supérieur au coût de la transition pour qu’elle doit vraiment enclenchée. Cela viendra mais alors il sera beaucoup trop tard pour ne serait-ce que limiter le RC au supportable. Donc, ce sera RC max et effets max.

Volcelest : La réalité des choses c’est que, finalement, nous ne sommes pas intelligents.

Christophe N. : Au point où nous en sommes autant vider les stocks pour de bon après quand il n’y aura plus rien nous serons bien obligés de vivre différemment !

Quelques citations pour ne pas mourir idiot

Stéphane Foucart : Certains journalistes fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient.

Claude Lorius : Avant, j’étais alarmé, mais j’étais optimiste, positiviste. Je pensais que les économistes, les politiques, les citoyens pouvaient changer les choses. J’étais confiant dans notre capacité à trouver une solution. Aujourd’hui, je ne le suis plus…

Vaclav Havel : « Je ne suis pas optimiste parce que je ne suis pas certain que tout finira bien. Je ne suis pas non plus pessimiste, car je ne suis pas certain que tout finira mal. Au lieu de cela, je suis un réaliste plein d’espoir, et l’espoir est la croyance dans la signification de la liberté et de la justice. »

David Brower : « L’optimisme et le pessimisme expriment sous des formes différentes la même capitulation face au futur ; car tous les deux le traitent comme une fatalité et non comme un choix. »

Rob Hopkins : « Le pessimisme et l’optimisme sont tous deux des distractions qui nous éloignent d’une vie pleinement vécue. »

Steven Pinker : « Notre pessimisme nous conduit à croire que tout effort pour améliorer le monde est une perte de temps ».

Albert Camus : Concilier une pensée pessimiste et une action optimiste. C’est là le travail des philosophes.

William Arthur Ward : Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles

Antonio Gramsci : Je suis pessimiste par l’intelligence et optimiste par la volonté

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La collaposologie est-elle la voie de l’optimisme ?

Évitons l’optimisme en 2019, cela empêche le réalisme

L’optimisme irréaliste du MONDE à propos des métaux

optimisme débridé des pétroliers, silence au MONDE !