énergie

Le pétrole de Patrick Pouyanné en procès

Patrick Pouyanné dirige Total, un des 5 groupes pétroliers qui ont dépensé 1 milliard d’euros en lobbying pour qu’aucune mesure contraignante ne soit adopté ces dernières années. Dans deux ou trois siècles, on regardera sûrement les patrons des multinationales qui dévastent la nature, asservissent leur main d’œuvre et manipulent les consommateurs comme on regarde aujourd’hui les seigneurs de l’Ancien régime qui pouvaient faire ce qu’ils voulaient de la vie des serfs.

Certains n’attendent pas qu’ils soient jugés par l’histoire, ils utilisent les prétoires pour se faire entendre.

Communiqué de presse

(Amis de la Terre France, Greenpeace France et Notre Affaire à Tous)

Pour la première fois en France, une multinationale pétro-gazière a dû répondre devant un tribunal de la sincérité et de la promotion de ses engagements climatiques auprès des consommateurs. L’audience au fond du recours pour pratiques commerciales trompeuses contre TotalEnergies s’est tenue le 5 juin 2025 devant le Tribunal judiciaire de Paris. Cette action vise à faire reconnaître comme trompeuse la campagne de communication de l’entreprise opérée en 2021 autour de son changement de nom vers TotalEnergies. recours s’est imposé pour dénoncer le fossé entre les communications tendant à verdir l’image de TotalEnergies et la poursuite de sa stratégie d’expansion massive des hydrocarbures. Au cœur du dossier : une campagne de publicité diffusée auprès de millions de consommateurs français, où TotalEnergies prétend être un acteur majeur de la transition énergétique, affiche un objectif de “neutralité carbone” et distille des affirmations fallacieuses sur les prétendues vertus environnementales du gaz fossile et des agrocarburants. C’est une tromperie, et cette tromperie, comme les précédentes, nous fait collectivement perdre un temps inestimable dans la lutte contre la crise climatique.

La stratégie d’expansion fossile de l’entreprise reste en contradiction flagrante avec les objectifs de l’accord de Paris. Pour rappel, plus de 97 % de la production d’énergie globale de TotalEnergies reste assurée par les hydrocarbures et près de 80 % de ses investissements sont toujours orientés vers le développement des énergies fossiles. Les plaidoiries ont mis en lumière les contre-vérités, déroulées par TotalEnergies dans sa campagne de communication. A titre d’exemple, la major explique que le gaz est une énergie de transition que l’on pourrait distinguer des autres énergies fossiles. Ses arguments sur le sujet ont été démontés au regard de l’impact climatique réel du gaz fossile, et de la stratégie d’investissement de l’entreprise qui verrouille notre société dans la dépendance à cette énergie pour encore des décennies, à rebours de l’urgence de réduire les émissions des gaz à effet de serre. Non seulement ces projets gaziers aggravent le dérèglement climatique mais ils sont aussi liés à de graves violations de droits humains comme au Mozambique, et nous rendent tributaires de régimes autoritaires comme la Russie.

L’avocate de Total a accusé les associations d’instrumentaliser le droit de la consommation. Mais l’enjeu fondamental de ce recours est bien celui de la protection des consommateurs face à la désinformation. Nos associations, légitimes à poursuivre sur ce sujet, ont rappelé que le droit de la consommation impose une communication honnête et vérifiable, y compris en matière climatique et environnementale. Alors que l’État ne joue pas aujourd’hui son rôle de régulateur, nous espérons que la justice nous entendra et fera le choix de protéger les consommateurs.

Enfin, cette affaire s’inscrit dans un contexte international où de plus en plus d’entreprises sont attaquées pour des pratiques similaires. Les décisions des régulateurs et des juridictions de différents pays en matière de greenwashing se multiplient, notamment à l’encontre de majors pétrolières. Sur d’autres sujets, la communication de TotalEnergies a déjà été jugée trompeuse, comme en Allemagne en 2023, en Afrique du Sud en 2024 et au Royaume-Uni en 2025. Le jugement sera rendu le 23 octobre prochain. Il pourrait envoyer un signal fort à l’ensemble des entreprises qui exploitent les énergies fossiles.

En savoir plus sur Patrick Pouyanné

L’hypocrisie « Total » de Patrick Pouyanné

extrait : Atteindre la « neutralité carbone » en 2050, tel est l’engagement de Patrick Pouyanné, PDG de Total. Il nous prend pour des idiots, sa raison d’être repose sur la production et la vente d’énergies fossiles, donc de contribuer fortement au réchauffement climatique… il est vrai que l’expression « neutralité carbone » est un leurre, c’est la volonté de ne rien faire : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffirait de compenser par ailleurs ces émissions, Total illusion. Pouyanné fait référence pour cela à des techniques qui n’ont pas prouvé leur efficacité, les technologies de captage et de stockage de carbone. D’autre part Pouyanné fait porter la responsabilité de 90 % des émissions de gaz à effet de serre sur les consommateurs. «  Ce n’est pas nous qui décidons à quoi tournent les moteurs de nos clients. Total ne fabrique ni avions, ni voitures, ni ciment. C’est la demande qui crée l’offre, et pas l’inverse. » Rappelons que la théorie libérale du consommateur-roi qu’il invoque est une Total illusion….

Les géants du pétrole, amoureux des arbres !

extrait : Petit calcul sur la compensation carbone. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a décidé de planter des acacias sur les plateaux Batéké en République du Congo. Cette forêt de 40 000 hectares piégera 10 millions de tonnes de CO2 sur une vingtaine d’années, soit environ 1370 tonnes par jour. Quelque 2 000 kilomètres plus à l’est, la compagnie va lancer sur les bords du lac Albert un des plus grands projets pétroliers au monde pour pomper chaque jour 230 000 barils de brut. Mais un baril de pétrole pèse 136 kg et le taux de pollution au carbone du pétrole brut est de 400 kg de CO2 par baril. Le groupe pétrolier va donc émettre chaque jour avec ce projet de pompage 92 000 tonnes de CO2. D’un côté 1370 tonnes pour compensation, de l’autre 92 000 tonnes supplémentaires émises. On est loin de la neutralité carbone, un objectif de toute façon insuffisant pour sauver le climat.

Nos articles plus anciens

10 février 2018, L’aveuglement de Patrick Pouyanné, PDG de Total

extrait : Qu’on fasse des investissements ou non, un jour prochain le pétrole viendra à manquer, c’est une inéluctabilité d’origine biophysique. Alors autant se préparer déjà à la pénurie de ressources fossiles non renouvelables. D‘autant plus que lutter contre le réchauffement climatique implique de laisser la plus grand partie du pétrole sous terre, ce qu’oublie de dire Patrick Pouyanné ! L’essentiel est de diminuer nos besoins en énergie, tout le reste n’est que gesticulation financière…

8 novembre 2015, Mr Pouyanné, faut-il rompre avec les énergies fossiles ?

extrait : LE MONDE ose la question qui tue : La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ? Patrick Pouyanné fait semblant de ne pas comprendre la question : « L’enthousiasme peut venir si l’on réfléchit à horizon de quinze ou vingt ans. Lorsque Total a investi dans le solaire, certains actionnaires nous ont critiqués. La rentabilité n’est pas immédiate. Il faut être patient….

15 février 2013, Oil Man : l’information Total qu’il ne fallait pas loup

extrait : La production de pétrole du groupe Total décline pour la 8ème année ! Les extractions de pétrole de Total se sont établies à 1,22 million de barils par jour (Mb/j) en 2012, en recul de 0,5 % par rapport à 2011. Le recul est de 19,2 % par rapport à 2007 et de 28 % par rapport à 2004, date du début de la baisse de la production du groupe. Le nombre de puits de pétrole exploités à part entière par Total a pourtant été accru de 40 % entre 2007 et 2011, essentiellement à travers des acquisitions….

21 février 2013, Droit de réponse contre l’avocat du groupe Total

extrait : Juste avant le premier tour, de la présidentielle LE MONDE laisse passer, est-ce un hasard de calendrier, un point de vue de l’avocat de Total titré méchamment « Eva Joly a une vision obscurantiste ». Cet avocat, Jean Veil, croit encore que l’or noir irriguera notre société pour des siècles et des siècles : « Sans le pétrole comment vivriez-vous, Eva Joly ? Sans le pétrole, pas de chauffage, pas d’électricité. Sans le pétrole, pas d’avion, pas de voiture, pas de train non plus. Iriez-vous en traîneau tiré par des rennes de Paris à Oslo ? Sans le pétrole, disparition de tellement d’autres choses, vos lunettes par exemple… »…..

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Sortie du nucléaire autrefois, retour aujourd’hui

« Atomic Boy » savoure sa victoire ! Mathieu Bihet, récent ministre belge de l’énergie, a fait voter le15 mai 2025 une loi qui supprime toute référence à une sortie de l’atome en 2025.

Le Parlement belge autorise la relance de l’atome dans le pays

Adopté en 2003, le texte antérieur interdisait la construction de nouvelles installations et prévoyait un arrêt total des sept réacteurs du pays en 2025 au plus tard. La nouvelle loi a été adoptée par une large majorité de 102 voix pour, 8 contre et 31 abstentions. « L’idéologie s’est fracassée sur le mur des réalités et de toute manière, la désactivation envisagée ne correspondait à aucune logique industrielle », explique le ministre au Monde. Mais Engie, propriétaire et opérateur du parc nucléaire belge, a dit sa volonté d’abandonner l’atome civil et de ne plus investir dans de nouvelles capacités. Les moyens de développer de nouvelles capacités ne sont donc pas déterminés. M. Bihet convient qu’un nouveau modèle industriel devra donc être défini mais se montre prudent quant à son contenu….

Le point de vue des écologistes de la sobriété énergétique

La Belgique ne sait toujours pas quoi faire de ses déchets hautement radioactifs, et la France est toujours en train d’y réfléchir. C’est la logique des technologies du passé : exploiter les ressources sans préoccupations des conséquences environnementales sur le long terme. Les idéologues et les politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, possèdent des éléments de langage qui leur ont été inculqués depuis plus de quarante ans par le lobby nucléaire.

En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. Cette énergie fabriquée pose le problème de la gestion des déchets par les générations futures, occulte la question du croissancisme actuel basé sur le fossile et (secondairement) sur le nucléaire, s’attache à la production électrothermique sans jamais envisager la sobriété énergétique. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain, etc.

Ce que je remarque, c’est que la presque totalité des commentateurs (lire ci-dessous) crachent sur les Verts et se contentent de leurs crachats. Aucune argumentation dans leurs posts. Quand les nucléaristes seront capables de présenter leurs arguments de manière un tant soit peu objective, nous aurons fait un grand pas en avant.

Le point de vue des nucléocrates

Denis Courvoisie : Aïe ! Aïe ! Aïe ! Dure journée pour Sardine Ruisseau, les khmères vertes, les ayatollahs pastèques et les Savonarole du soja pour tous.

Orion : Les idéologues antinucléaires sont en PLS 😊

pas bobo : 1 Belge vaudrait-il mieux que 2 escrologistes?

lecteur assidu : C’est pas facile de sortir du complotisme zecolo… et Voynet n’est toujours pas inculpée pour haute trahison.

GERONIMO : Ah ! les 20 ans que nous aurons fait perdre le délire des Ecolos !

Nemoauditur : Bref le vent tourne, on commence à revenir sur les délires écolos. Mais il faudra du temps pour virer les nombreux antinucléaires militants qui infiltrent toujours largement la haute administration.

Modulo37 : On ne dira jamais assez le mal que les écologistes du siècle dernier ont fait à la planète en s’en prenant au nucléaire plutôt qu’aux énergies fossiles !!! Nucléaire non merci était accolé à l’arrière de leur VAN émetteur de nuage de fumée noire et autres particules fines.

jea.vie : Les verts ont fait perdre des années à la réduction des émissions de GES ! Bande de nuls….

MD : Les écolos sont réduits à une peau de chagrin complètement inféodée à la meute.

Dans nos archives, on savait en 2005 mais on n’en a rien fait

23.06.2005 / « La vraie alternative à long terme, c’est le nucléaire ». C’est un point de vue (non publicitaire, rédactionnel) exprimé par le PDG de la banque d’investissement Suez.

La Biosphère note que la filiale électrique de Suez (Electrabel) est un partenaire d’EDF de longue date, Suez a aussi des participations croisées dans des centrales nucléaires en France et en Belgique, Suez souhaite donc participer au programme de réacteur nucléaire EPR dont la construction est prévue en France. La Biosphère note en outre que ce PDG ne parle jamais d’économiser l’énergie !

24.06.2005 / Bien plus que le vote, la démocratie, c’est aussi la reconnaissance des droits d’information et d’expression, la séparation des pouvoir ; bien plus que ces principes généraux, la démocratie c’est surtout l’existence de citoyens qui agissent en toute connaissance de cause et au mieux de l’intérêt de tous. Autant dire que la démocratie peut se fourvoyer par manque de clairvoyance ! Ainsi ces quatre pages de supplément inséré dans un quotidien national par une association intitulée alternatives, parler autrement de l’énergie. En fait il s’agit d’une publicité initiée par Areva, entreprise qui « propose à ses clients des solutions technologiques pour produire l’énergie nucléaire et acheminer l’électricité ». Sous couvert de s’occuper de l’indépendance énergétique de l’Europe élargie, cette publicité présente ainsi Areva : « AREVA, pour l’accès à l’énergie pour le plus grand nombre » (EDF et ses sbires s’ingénient à laisser croire que l’électricité est un bien essentiel), « AREVA pour la préservation de la planète » (comme on devrait le savoir, l’énergie nucléaire n’émet presque pas d’effet de serre !), « AREVA et sa responsabilité vis-à-vis des générations futures » (la gestion des déchets nucléaires, non résolues à ce jour, sera décidée en 2006 seulement et de toute façon imposée aux générations futures vu la durée de vie de ces déchets) ».

La démocratie, ce n’est vraiment pas possible avec des journaux financés indirectement par les industriels et leurs pubs qui détournent la réalité et font du populisme. La démocratie peut aussi bien préserver la planète que laisser libre cours à la folie humaine !

5.07.2005 / Sans avoir commandé de nouveaux réacteurs depuis l’accident de Three Mile Island en 1979, les USA se contentaient de leurs 103 réacteurs (21 % de l’électricité produite), mais ils comptent bientôt se rattraper pour faire de leur pays une « nation plus sûre et moins polluante ». De leur côté les Chinois envisagent 25 à 30 nouvelle centrales d’ici à 2020, l’Inde devrait décupler ses capacités et le Japon (54 centrales) en construit déjà trois supplémentaires. La France (58 réacteurs) poursuit son projet d’EPR, soumis à une enquête d’utilité publique.

La Biosphère crie au scandale, les réserves d’uranium ne couvrent que 30 à 60 années de production selon les besoins actuels, le problème des déchets radioactifs ne sont pas réglés en France (ils seront « parlementarisé » en 2006) et à plus forte raison dans les autres pays, et surtout tous les pays privilégient encore un mode de développement grand consommateur d’énergie sans s’interroger sur la finalité de la vie humaine !

14.07.2005 / EDF s’engage à produire une énergie aussi performante que pleinement maîtrisée et respectueuse de l’environnement. C’est l’intitulé principal de quatre pages de publicité payées par le lobby nucléaire, analysons leur justification ? Pour l’une, « Le nouveau logo possède une symbolique qui renvoie à une empreinte animale, donc à la nature ». Un autre affirme que les centrales nucléaires respectent des sites parmi les plus beaux de France en démontrant que la taille, nécessairement gigantesque des réacteurs, n’exclue pas une insertion harmonieuse dans la nature grâce à des formes spécifiques prenant en compte les deux éléments essentiels que sont le vide et la lumière. Et puis il ne faudrait pas oublier qu’EDF soutient généreusement la Fédération française Handisport : « Avec l’escrime, la proximité de l’électricité est très forte puisque chaque touche allume un voyant lumineux. Câblés et branchés, les escrimeurs sont ainsi doublement bourrés d’énergie ! ». En définitive quatre pages de conneries !

La Biosphère se demande comment les humains peuvent encore supporter l’impudence d’EDF, si ce n’est que tout le monde croit maintenant que l’électricité est essentielle, peu importe alors les moyens de l’obtenir. Comment faire confiance à ce PDG ? Comment un lecteur-citoyen qui n’a jamais entendu parler du réseau « Sortir du nucléaire » ou de l’association « Négawatt » peut-il s’y retrouver au milieu de toutes ces informations manipulées par les industriels et les financiers ? La démocratie peut aussi bien préserver la planète que laisser libre cours à la folie humaine !

11.09.2005 / La France a été contrainte d’adopter en 2002 les conventions internationales de comptabilité en matière d’énergie, ce qui a ramené la part du nucléaire à sa valeur réelle, soit 17 % (au lieu des 50 % annoncés précédemment !). De plus le coût du démantèlement est fixé de manière approximative en France alors que la Nuclear Decommissionning Authority en Grande-Bretagne a estimé plus rationnellement à 96 milliards d’euros le coût pour les 20 sites nucléaires britanniques. Si on applique cette évaluation au nucléaire français, il faudrait au moins 150 milliards d’euros. Pourtant les provisions fin 2003 (c’est à dire la somme attendue en 2040) pour le démantèlement et les déchets s’établissent à 71,4 milliards d’euros qui se répartissent entre Areva (12,3 milliards), le CEA (11,1 milliards) et EDF (48 milliards). En février 2005, même la Cour des comptes doutait qu’EDF puisse financer le démantèlement par ses propres moyens. On sait alors qui va payer, les contribuables de demain…

Bien sûr la Biosphère reconnaît qu’il y a déjà une radioactivité naturelle, mais les générations futures n’en souffriront pas. Par contre le nucléaire ne sert que les intérêts de la génération présente alors que ce sont les générations futures (et peut-être même les non-humains) qui paieront plus tard cette inconscience radioactive.

17.10.2005 / La Biosphère constate que sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel. Mais ce n’est pas seulement l’éclairage public qui est en cause dans la boulimie d’énergie de la civilisation thermo-industrielle. Un lecteur devrait lire sans lumière artificielle, les programmes de télévision pourraient s’arrêter à la tombée de la nuit, le travail de nuit sera interdit.

Redonnez à la nuit sa toute puissance, il vous suffit de dormir à ce moment-là, de papoter ou de faire l’amour.

18.10.2005 / Depuis la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986, on n’avait plus construit de réacteur nucléaire. Aujourd’hui on a oublié l’expérience du passé (l’expérience, une lanterne que les humains ont dans le dos et qui n’éclaire que leur passé), et on croit (la foi, autre caractéristique du cerveau humain), qu’il est absolument indispensable de lutter contre l’effet de serre en construisant de nouvelles centrales. Le premier pays à se lancer dans l’aventure est la Finlande qui a officiellement mis en chantier un EPR (European pressurized reactor) le 12 septembre dernier (mise en service en 2009). Dans trois ans ce sera au tour de la France de commencer à construire un EPR à Flamanville. Pourtant le parlement finlandais avait repoussé en 1993 toute idée d’un cinquième réacteur nucléaire, il ne l’a accepté en 2002 que par 107 voix « pour » et 92 « contre », soit une majorité de 54 % seulement. Pourtant en France, selon le comité des sages issu du débat national sur l’énergie, l’urgence d’une nouvelle construction de réacteur n’était pas clairement démontrée.

La Biosphère sait qu’il faut des centaines d’années de réajustements itératifs pour trouver un équilibre précaire dans un écosystème, les humains croient qu’ils peuvent tout faire dans l’immédiat alors qu’ils ont très peu de réserves d’uranium et que le problème des déchets nucléaires n’est pas encore résolu !

20.10.2005 / En France, la dernière mine d’uranium a fermé ses portes en 2001. L’extraction de ce minerai consiste à remonter en surface des millions de tonnes de roche, par exemple 57 millions de tonnes rien que pour le Limousin. Ces roches sont systématiquement triées au compteur Geiger pour les mettre de côté quand la teneur en uranium est faible. Malheureusement la radioactivité de ces « stériles » peut être dix à cent fois plus élevé que celle des sols naturels : en Limousin, 100 fois l’activité moyenne de l’écorce terrestre et 20 fois celle d’un granite. Ces stériles amoncelées en verses posent problème dans la mesure où les eaux de ruissellement se chargent en uranium, à plus forte raison quand elle sont utilisées comme remblais ou même base de loisirs. L’Unscear estimait en 1993 qu’à l’échelle mondiale, l’extraction de l’uranium représentait 47 % de la dose collective de radiations liée à l’ensemble de la filière de production d’énergie électronucléaire.

Ce n’est pas parce qu’on extrait maintenant l’uranium dans des pays éloignés comme le Niger que l’activisme français doit ignorer les risques de l’énergie nucléaire : d’ailleurs dans la Biosphère, il n’y a pas normalement besoin d’électricité, si ce n’est quelque coups de foudre de temps en temps !

21.10.2005 / Le groupe français Areva a créé une société commune avec la compagnie d’électricité américaine Constellation dans le but explicite de construire aux USA quatre réacteurs nucléaire EPR. Depuis 1978, aucune tranche n’avait été commandé aux USA. En effet l’opinion publique avait été marquée par l’accident dans la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie) en mars 1979 et par la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986. De toute façon le pays possède déjà un parc de 104 réacteur assurant 21 % de sa production électrique, mais G.Bush veut maintenant aller au-delà et plaide : « Plus d’énergie nucléaire rendra notre nation plus sûre et moins polluante. Il est temps pour ce pays de commencer à nouveau à construire des centrales nucléaires (discours du 22 juin 2005) ».

La Biosphère sait qu’il faut des centaines d’années de réajustements itératifs pour trouver un équilibre précaire dans un écosystème, pourtant les humains croient qu’ils peuvent tout faire dans l’immédiat alors qu’ils ont très peu de réserves d’uranium et que le problème des déchets nucléaires n’est pas encore résolu !

24.10.2005 / Pour F.Loos, ministre délégué à l’industrie, un projet de loi sur les déchets nucléaires sera examiné par le Parlement dès le 2ème trimestre 2006. Selon lui, la faisabilité du stockage réversible en couche géologique profonde est établie et il attend une unanimité parlementaire sur cette question comme lors de la loi Bataille du 30 décembre 1991 : celle-ci prévoyait de ne pas discuter des déchets puisqu’on en reparlerait 15 ans après, en 2006 donc ! Contre cet optimisme béat, il faut noter que l’entreposage de longue durée en surface ne pourra être poursuivi très longtemps d’une part, que séparation et transmutation nécessitent encore quelques décennies de recherche pour un résultat incertain d’autre part. Reste l’enfouissement dans de l’argile à Bure, site dont l’évaluation officielle n’est pas encore terminée… Alors le gouvernement cache son impuissance derrière un prétendu « débat public » qui a débuté en septembre 2005 pour s’achever le 13 janvier 2006. Dans ce contexte défavorable à la poursuite du nucléaire civil, EDF et le gouvernement ont pourtant décidé de la prochaine construction d’un réacteur EPR : le lobbying pro-nucléaire continue d’imposer ses choix « réalistes » qui vont aggraver un niveau de radiation perturbateur de la vie terrestre pendant des siècles et des siècles.

Alors que la question des déchets nucléaires n’est pas encore résolue, la Biosphère juge cette attitude irresponsable.

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Un baril à moins de 60 dollars, enfer et damnation

Ni les journalistes, ni les pétromonarchies, encore moins les politiciens ne s’interrogent sur la raréfaction croissance du pétrole et le réchauffement climatique provoqué par la combustion de pétrole. Le long terme n’existe pas pour les « spécialistes », rien ne vaut le bon temps du court et moyen terme. Les générations futures se passeront de pétrole, ils n’avaient qu’à naître au moment des Trente Glorieuses, période qu’on surnommera plus tard les années toxiques.

Adrien Pécout : Depuis début avril, le prix du baril de brent de la mer du Nord (la référence européenne), mais aussi de son équivalent à la Bourse new-yorkaise des matières premières, le West Texas Intermediate (WTI), a plongé sous les 70 dollars (environ 63 euros). Voire, fugacement, sous les 60 dollars. Il y a encore de la marge par rapport à la dégringolade de 2014-2016 (avec le brent sous la barre des 35 dollars). Jusqu’où les cours descendront-ils ? Vont-ils remonter ?

Il y a un énorme écart par rapport à la flambée de l’été 2008 (147 dollars), sur fond de tensions entre l’Iran et Israël, ou à celle de 2022 (120 dollars), après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. D’un côté les pays de l’OPEP ont intérêt à restreindre leurs quotas de production, pour maintenir des prix élevés et optimiser leurs revenus. Et toute baisse des prix des fossiles s’apparente à une mauvaise nouvelle pour la lutte contre le dérèglement climatique. De l’autre les déplacements routiers ou aériens deviennent plus abordables avec un prix du pétrole en recul. Aux États-Unis, c’est bientôt l’heure de la driving season (« saison de la conduite »). Celle des week-ends prolongés et des escapades en voiture, à partir du Memorial Day, fin mai. La soif de pétrole sera très longue à étancher.

Le point de vue des écologistes bio-physiques

Le prix du baril n’est rien, la disponibilité en quantité de la ressource devrait être le seul indicateur fiable. Or la quantité de pétrole est fixé à l’avance, il a été formé autre fois pendant des centaines de millions d’années. Depuis des dizaines d’années la consommation de pétrole est supérieure à la quantité découverte. Pourtant, la production de pétrole a continué d’augmenter, mais un pétrole qu’il faut aller chercher pour beaucoup plus cher. Il faut donc nous préparer au choc pétrolier ultime en nous sevrant progressivement de notre soif d’or noir. Prenons au sérieux la pénurie à venir d’une ressource non renouvelable et l’alerte climatique, transformons nos besoins et nos économies afin de diminuer si fortement la consommation d’énergies fossiles qu’elle tombera en dessous de leurs limites géologiques à venir. Un programme nécessaire… mais vaste et rude qu’évite cette chronique d’Adrien Pécout, Total et les politiciens.

Sur ce blog biosphere, nous ne nous intéressons qu’aux déterminants du long terme et pas à l’écume des jours présents.

Commentaires sur lemonde.fr

Vert de Terre : Actuellement on trouve un baril de pétrole quand on en consomme 6. L’avenir est écrit, l’âge d’or du pétrole est derrière nous. Autre problème il faudrait ne pas extraire la moitié du pétrole que l’on a déjà trouvé pour éviter un dérèglement catastrophique du climat. Bref, il nous faut sortir au plus vite de notre dépendance au pétrole. Une diminution volontaire de notre consommation d’énergie est un élément indispensable pour éviter une diminution contrainte et brutale bien plus « désagréable ». Ce sujet majeur pour notre société est bien trop absent des discours politiques et médiatiques.

Patrick S : Nous sommes tous drogués au pétrole et ses dérivés depuis plus d’un siècle. La désintoxication va être douloureuse…

NNQL : La soif du pétrole ne sera malheureusement étanchée que quand il n’y en aura plus sous terre !

BIOMAN : La situation actuelle dans le secteur des hydrocarbures pourrait s’apparenter dans quelques années à celle d’un …boomerang.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Hausse du baril, baisse de l’effet de serre ! (octobre 2022)

extraits : Les treize membres du cartel et leurs dix partenaires, regroupés au sein de l’OPEP +, ont décidé de réduire leur production quotidienne de 2 millions de barils (2 % de la demande mondiale). Ils s’inquiètent de la baisse tendancielle des cours depuis début juin, où le baril valait 125 dollars, après avoir atteint 140 dollars au début de la guerre en Ukraine. Les cours avoisinent aujourd’hui les 80 dollars le baril, ils sont une bénédiction pour les finances des producteurs, une catastrophe pour les automobilistes. Les analystes de Morgan Stanley estiment que le seuil de 80 dollars le baril marque l’entrée dans une zone de « destruction de la demande »….

post-covid, à quel prix le baril après-demain (avril 2020)

extraits : Ubuesque paradoxe, la valeur du baril cotait à New York le 20 avril au-dessous de 0 dollar, un prix négatif. Autrement dit, les spéculateurs cherchaient à se débarrasser de leurs barils tellement le marché était saturé. La Covid-19 a fait chuter a demande de 30 %, les déplacements en voiture ou en avion sont réduits au minimum. Cette chute illustre aussi la financiarisation du pétrole ; les spéculateurs qui avaient acheté un contrat pétrolier n’ont pas de lieu pour stocker le pétrole et attendre des jours meilleurs. Enfin les considérations géopolitique sont toujours présentes, l’Arabie saoudite et la Russie s’étaient lancées dans une violente guerre des prix en augmentant leur production pour remporter des parts de marché. Bien que spectaculaire, ce prix négatif pour le contrat à terme WTI (West Texas Intermediate) n’est qu’anecdotique. Les économistes sont très forts, ils peuvent expliquer une chose et son contraire, la prospérité éternelle et la crise profonde… après que les faits se soient déroulés….

Le baril de pétrole à 80 dollars, ridiculement bas ! (septembre 2018)

extraits : Pour la première fois, la barre historique des 100 millions de barils produits par jour a été franchie au mois d’août 2018, soit 15 900 000 000 litres, soit environ deux litre par jour et par habitant au niveau mondial ! C’est vertigineux, démentiel, non durable. La prise de conscience planétaire pour le climat, le fait de devoir laisser les ressources fossiles sous terre pour éviter la catastrophe est encore loin. Pour rester en dessous de la barre symbolique de 2°C d’augmentation de la température mondiale, il faudrait en effet s’abstenir d’extraire un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % du charbon disponibles dans le sous-sol mondial. Or les pays membres de l’OPEP, le cartel des exportateurs de pétrole, ont pourtant augmenté leur production ces derniers mois….

Quel est le véritable prix du baril de pétrole ? (juin 2018)

extraits : Pour les Romains le gage de la croissance était le nombre d’esclaves, pour le monde moderne c’est la merde du diable (le pétrole). Le prix du baril Brent était de 74,75 dollars le 29 mai 2018, le marché du système libéral ne sait pas si demain il sera à 20 dollars ou à 1000 dollars. Tout ce qu’on prévoit quand on raisonne en fonction des réalités géophysiques, c’est que le pic du pétrole conventionnel est déjà dépassé depuis 2006, ce qui aurait dû entraîner une hausse constante de prix car plus c’est rare, plus c’est cher. L’ère utile du pétrole en tant que combustible fossile s’achèvera avant le milieu du XIXe siècle, autant dire demain….

Le quadruplement du prix du baril, une bonne nouvelle (mars 2017)

extraits : Pour les investisseurs, le scénario de la production de pétrole jusqu’à la dernière goutte reste le plus attractif. Pourtant l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son rapport World Energy Outlook 2011, révélait que la combustion de l’énergie fossile produite actuellement et dans les années à venir par les équipements existants en 2010 provoquerait à l’horizon 2050 un réchauffement du climat de 6° C. L’AIE précisait que « notre économie planétaire ne pourrait absorber sans catastrophe majeure qu’une élévation de température de 2°C. ….

hausse du baril et limites de la démocratie (mars 2011)

extraits : En économie, c’est la loi du renard libre dans un poulailler libre. Comme  il n’y a pas de lobby des économies d’énergie, il n’y a donc pas d’économies d’énergie. Face au système de production actuel, soumis à des intérêts financiers, les consommateurs, l’avenir et la biosphère ne font pas le poids. Bien sûr on peut connaître le scénario Négawatts, on peut se prendre pour un No impact man ou vivre adepte du locavore… mais les bonnes intentions et les initiatives individuelles ne font pas le poids ! Seul un baril à 300 dollars pourra commencer à nous faire réfléchir sur ce qu’est vraiment une pénurie durable….

le baril à 200 dollars (suite) (mai 2010)

extraits : J’ai fini par comprendre que l’alternative entre limite économique (passagère) et géologique (définitive) n’est qu’un trompe-l’œil. C’est vrai, il y a encore tout un tas de ressources en carbone fossile à exploiter. Il est possible – extrêmement délicat, coûteux et polluant, mais… possible – de forer au large du Grand Nord, ou à des milliers de mètres de profondeur en face des côtes brésiliennes. On peut même envisager de construire des centrales nucléaires pour générer l’énergie nécessaire à la transformation en essence des pétroles « lourds ». Pour reprendre le concept de l’historien et économiste Joseph A. Tainter, on peut parler d’un « rendement décroissant de l’investissement marginal dans la complexité ». Ceci revient à dire que le pétrole risque quoi qu’il arrive de devenir plus rare et plus cher à mesure que le temps passera, mutant en menace pour l’organisation économique et sociétale qu’il a largement contribué à fonder…

juste prix du baril (mars 2009)

extraits : Les spécialistes n’ont pas vu venir l’envolée des prix du baril (147,5 dollars à la mi-juillet 2008) ni son effondrement (35 dollars mi-décembre). Pourtant le spécialiste du Monde (rubrique matières premières, 29-30 mars) s’interroge doctement sur le juste prix ou optimum économique. A-t-il la réponse ? Oui, il a la réponse : « Le prix équitable se situe autour de 70 dollars ». Pour l’affirmer, il suffit à Jean-Michel Bezat de recopier ce que réclame les pétromonarchies du Golfe. Mais c’est un prix surestimé, s’exclament les spécialistes de la consommation  par la voix du Centre for Global Energy Studies….

Bientôt un baril à plus de 100 dollars

(courrier des lecteurs du MONDE, 9 septembre 2004)

Michel Sourrouille : « Un expert européen estime qu’un baril à 44 dollars ne peut casser la reprise (Le Monde du 24 août 2004). Cela me fait penser à tous ces spécialistes qui, pendant les débuts du conflit en Irak, pensaient que le marché permettrait de rester durablement en dessous de 30 dollars. Je n’ai pas grand mérite à prévoir un baril à plus de 100 dollars dans les mois ou les années qui viennent puisque le pétrole est une ressource limitée : l’ère utile du pétrole en tant que combustible s’achèvera avant le milieu du XXIe siècle, autant dire demain.

« Or toute rareté implique un prix élevé. Le prix du pétrole est artificiellement bas depuis le début de son exploitation puisqu’il a permis aux humains de gaspiller en moins de deux siècles un don de la nature accumulée pendant des millions d’année. Le problème essentiel n’est pas seulement l’effet de serre, mais un système de croissance basé sur l’éloignement entre domiciles et lieux de travail, entre localisation de la production et centres commerciaux, entre espaces de vie et destinations du tourisme.

« Le changement structurel qui s’est opéré sur plus d’un siècle ne peut être modifié brutalement sauf à provoquer une crise économique et sociale sans précédents. La société thermo-industrielle est très fragile puisqu’elle est basée sur une facilité de déplacement et un confort de vie issue du bas prix de l’essence et du gasoil, du fioul et du kérosène.

 « Dès aujourd’hui il faut se préparer au plus vite à des changements structurels de nos modes de vie pour éviter la pétroapocalypse. Seule une augmentation du prix du pétrole constante et progressive, dont les royalties iraient à la promotion des économies d’énergie et non aux rentiers du pétrole, permettrait une prise de conscience mondiale. »

Un baril à moins de 60 dollars, enfer et damnation Lire la suite »

Nucléaire civil, l’enfouissement des déchets ?

Construire des galeries à 500 mètres sous terre, y stocker les déchets les plus dangereux produits par le parc nucléaire français et exploiter l’installation jusqu’à sa fermeture, au bout de cent cinquante ans, le pari des nucléocrates. Dans le centre d’enfouissement Cigéo doivent être entreposés, dans une couche d’argile épaisse de 150 mètres, les déchets nucléaires dits « de haute activité et de moyenne activité à vie longue », dont certains resteront radioactifs jusqu’à des centaines de milliers d’années.

lemonde.fr : Le 12 mai 2025, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) doit remettre au ministère chargé de l’industrie et de l’énergie l’évaluation actualisée du coût total du projet Cigéo, un centre industriel de stockage géologique, pour la période 2016-2170. Cela pourrait coûter entre 26,1 milliards et 37,5 milliards d’euros. Ce chiffrage ne prend pas en compte le coût associé aux déchets qui seraient produits par six, voire quatorze nouveaux réacteurs pressurisés européens (EPR), dont la construction a été annoncée par l’exécutif. Seul un laboratoire souterrain a, pour l’instant, été construit à Bure.

L’Andra a déposé, en janvier 2023, une demande d’autorisation de création du site, sur laquelle l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) devrait rendre un avis global, d’ici au début de 2026. Des consultations puis une enquête publique sont prévues. La phase d’exploitation devrait durer environ un siècle, de 2050 à 2145, la phase de démantèlement et de fermeture du site, qui sera entièrement scellé, devrait s’achever aux alentours de 2170.

Le point de vue des écologistes post-nucléaires

Krakatoe : Ça en fait des milliards. Plus les milliards pour les centrales à construire… Plus les milliards pour les centrales à démanteler, si un jour on y parvient. Eh bèh, elle est belle l’énergie nucléaire. Quand j’entends les arguments contre les renouvelables, c’est vraiment la paille dans l’œil du voisin.

Walter : Contrairement à la dette publique qu’il est toujours envisageable de réduire voire d’inverser, la production de déchets nucléaires s’accumule sans limites, alors que rien ne garantit la permanence de l’Etat et des grandes structures économiques.

HBM : Où en sont les projets de destruction des déchets transuraniens, les plus dangereux et ceux à plus grande longévité.

J-F KO : En France, on a plus de pétrole mais on aura des déchets, en veux tu, en voilà !

MakeOurPlanetGreatAgain : Des dettes et un problème à gérer pour des millénaires, voici ce qu’on laisse aux générations futures

Fouilla : « Des dettes et un problème à gérer pour des millénaires », c’est exactement ce que je pense au sujet des gaz à effet de serre disséminés pour des générations dans l’atmosphère , et aux effets néfastes pour le futur.

Géralde : et une plus grande sobriété énergétique, ça coûterait combien ?

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Des déchets nucléaires enfouis à Bure pour l’éternité… (article de 2013)

extraits : En 2013 commence le débat public sur l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure. En 2015, ce sera une demande d’autorisation, soumise à enquête publique. Le chantier pourrait alors débuter en 2019 avec mise en service en 2025. Mais la saga a commencé bien plus tôt. Après la flambée des prix du carburant en octobre 1973, le gouvernement Messmer avait décidé unilatéralement la mise en route d’une filière électronucléaire. Mais on n’a commencé à s’intéresser aux déchets qu’en 1991 (loi Bataille). De 1991 à 2006, on devait tester trois axes, la transmutation, l’entreposage de longue durée en sub-surface et le stockage en profondeur. A l’échéance du nouveau vote au Parlement en 2006, rien n’était scientifiquement satisfaisant. La transmutation reste du domaine des utopies technologiques, il n’existait ni sélection de site, ni plan d’entrepôt pour les déchets HAVL (haute activité et vie longue) et les recherches sur le site d’enfouissement à Bure dans la Meuse ne permettaient pas encore de conclure à la faisabilité du stockage géologique.Au début de l’année 2006, le président de l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) avait envoyé aux députés français le « dossier 2005 Argile » (qui traite du centre d’enfouissement à Bure) en reconnaissant qu’il n’a pas été produit de seconde version du « dossier 2005 Granite » (centre de stockage dans le granite, projet qui a été abandonné).

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février 2018, Les Zadistes à Bure, c’est un combat perdu d’avance

mars 2018, Bure et la considération du long terme

mars 2018, Pour une alternative à l’enfouissement à Bure

mars 2028, Bernard Laponche a vu le Saint Esprit au-dessus de Bure

novembre 2018, Déchets nucléaires : ça commence à cogner à Bure

Juin 2021, Le procès « Bure », politiquement manipulé

Novembre 2021, Nicolas Hulot et BURE

Octobre 2023, Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

Nucléaire civil, l’enfouissement des déchets ? Lire la suite »

Chute du brut, l’inverse de ce qu’il faudrait

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP +) continue à desserrer le robinet de leur production. Pour Donald Trump, dont le flot de parole est constamment ouvert à haut débit, la rengaine c’est devenu « drillBabydrill ». Or qui dit flux de barils supplémentaires dit reflux des cours. En début de séance le 2 mai 2025, le prix du baril de brent de la mer du Nord glissait légèrement aux alentours de 61,80 dollars. En juin 2022, le baril valait 125 dollars, après avoir atteint 140 dollars au début de la guerre en Ukraine. La Banque mondiale table maintenant sur un prix moyen du Brent de 60 dollars en 2026. L’institution anticipe en effet un ralentissement de la demande mondiale de pétrole et un coup de frein au commerce mondial secoué par des tarifs douaniers erratiques.

Michel Sourrouille : Le prix du baril comme l’indique l’actualité pétrolière découle du jeu de l’offre et de la demande, un mécanisme de marché qui n’envisage que le court terme. Or nos réserves fossiles (non renouvelables) sont à terme en voie d’épuisement inéluctable. Ce qui veut dire que le prix du pétrole devrait augmenter constamment. Car soyons clair par rapport aux quantités physiques. Un baril par jour correspond à peu de chose près à 50 tonnes par an. La consommation mondiale de pétrole est proche de 100 millions de barils par jour soit 5 milliards de tonnes par an. Nous sommes plus de 8 milliards de parasites sur cette Terre qui continuent à se multiplier et à surconsommer, plus de 600 litres par personne et par an. Mais tout parasite qui tue son hôte (fossile) voit son existence abrégée. Sans pétrole, même les végétaux seront un jour hors de prix.

Devinez ce qui va se passer…

Une réponse dystopique de biosphere

Les pays arabes, aidés par Poutine, ont décidé finalement de garder le plus possible de réserves fossiles pour leurs générations futures. Le GIEC approuve, c’est la bonne méthode pour combattre le réchauffement climatique, laisser le pétrole sous terre. L’or noir quintuple, passant de 60 dollars le baril à 300 dollars en trois mois.

La facture pétrolière française a en effet explosé, la France est importatrice de brut, plus de 47 Mtep (millions de tonne équivalent pétrole). Le gouvernement réagit à bon escient. Nécessité fait loi, il programme le fait que le prix du baril va impacter nos activités en proportion du choc pétrolier. L’État met en place une intense campagne de sensibilisation de la population aux enjeux géophysiques. Dans les médias et les écoles, on insiste sur la fragilité extrême de notre société thermo-industrielle, devenue trop complexe et malade de son croissancisme. Pour faciliter l’acceptation sociale des immenses efforts à accomplir, on lutte contre les inégalités sociales. Par un vote presque unanime du Parlement, il y a instauration d’un revenu maximum autorisé, bonus et revenus du capital compris ; il est fixé à dix fois le salaire minimum. Au delà, l’État prend tout.

L’essentiel du plan gouvernemental est centrée sur les mesures d’économies d’énergie dans tous les domaines. Gaspiller devient source de culpabilité. Les municipalités suppriment complètement l’éclairage public, les dépenses d’infrastructures sont complètement repensées. Les citoyens commencent à bouder volontairement les escalators pour faire de l’exercice physique dans les escaliers. Prendre son vélo ou marcher est devenu tendance, rouler en voiture est désormais ressenti comme exceptionnel, si ce n’est condamnable. Il y a réduction de la vitesse à 80 km/h sur toutes les routes sans exception, 20 km/h en ville. Comme le prix de l’essence est passé assez rapidement de moins de 2 euros le litre à 10 euros, les déplacements se font au minimum de frais. Les transports en commun deviennent indispensables.

L’État prône les quatre D, Démondialisation, Désurbanisation, Dévoiturage et Décentralisation. Pour la Dépopulation, les élus commencent seulement à y réfléchir. Le citoyen a compris que la résilience à un choc pétrolier structurel ne pourra s’effectuer que par l’autonomie alimentaire et énergétique acquise au niveau local. L’État décide d’abandonner la plupart de ses prérogatives au bénéfice des entités territoriales.  Se rendre personnellement autonome devient un leitmotiv. Les couples restent plus longtemps en couple, partageant difficultés… et appartement. Ils décident de faire moins d’enfants, et les enfants partagent la même chambre dans des maisons plus petites, plus faciles à chauffer. On garde les personnes âgées dans le foyer familial le plus longtemps possible. Les familles élargies, source de solidarité intergénérationnelle se généralisent. Le suicide assisté se banalise.

Les habitants des villes se demandent ce qu’ils vont manger, ils commencent à s’organiser. Les jardins partagés se multiplient au milieu des HLM, les tomates poussent sur les balcons. Les pelouses deviennent des potagers, les jardins d’ornement font place à des arbres fruitiers. L’œuf sera pondu dans le poulailler familial, le lait produit dans une économie communautaire et le miel récolté dans des ruchers collectifs. Il y a de moins en moins d’employés et de cadres, moins d’emplois surnuméraires. Avoir fait des études longues est devenu un handicap, l’intelligence manuelle est revalorisée. Les artisans, petits commerçants, et paysans se multiplient dans tous les domaines. La reconversion des tâches effectuées par nos esclaves mécaniques est ressentie comme nécessaire. Des techniques douces sont mises en place, la force physique et l’ingéniosité humaine permet de suppléer l’obsolescence de la thermodynamique industrielle. On recycle un peu partout les grosses machines qui ont produites le chômage de masse, car avec moins d’énergie, il y moins de métaux disponibles.

Chacun comprend qu’aller moins vite, moins loin et moins souvent pouvait procurer le vrai bonheur. Les voitures rouillent, les rotules se dérouillent : marcher dans la forêt devient le nec plus ultra, plus besoin de paradis artificiels. La France est devenue le pays que le monde entier va imiter… le Bonheur national brut a remplacé le PIB. Puisse le rêve devenir réalité !

Précisions : Pétrole de schiste américain : 1) pas rentable en dessous de 65 $ ; 2) : durée de vie d’un puits : 3 ans maximum ; 3) en 2030 tout le territoire forable l’aura été ; d’où : 4) : effondrement de la production américaine avant 2035. Pour le pétrole «  conventionnel, le pic de production mondial a été atteint en 2008 ; nous sommes actuellement sur un plateau qui va commencer à décliner après 2030 et dont la pente du déclin va s’accélérer : aucun mécanisme de marché ne pourra l’arrêter. La civilisation thermo-industrielle c’est terminé, peu avant ou bien après 2050, peu importe la date. Les réalités biophysiques sont plus fortes que les sentiments humains…

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L’électricité, qui rend notre société super-fragile

Lundi 28 avril, une panne d’électricité géante, d’origine encore inconnue, a rapidement plongé la péninsule Ibérique dans le chaos – trains à l’arrêt, métros fermés, trafic routier paralysé, vols annulés, communications téléphoniques et accès à Internet partiellement coupés, lecteurs de cartes de crédit et distributeurs de billets hors service… Sans électricité dans le monde dit moderne, tu n’es plus rien.

Sandrine Morel : Dans une ambiance digne d’un film apocalyptique, des clients cherchent des lampes torches et des bougies, des piles et des radios portables… Des rayons de plats préparés, ceux garnis de packs d’eau en bouteilles, de papier toilette ou de sac de charbon de bois, ont été pris d’assaut… Les pompiers ont porté secours à des milliers de personnes coincées dans des ascenseurs… Les feux de circulation se sont éteints, provoquant des embouteillages infernaux… Les métros se sont aussi arrêtés brusquement, obligeant les passagers à marcher sur les voies pour rejoindre les stations… Plus de 110 trains circulaient sur le réseau ferroviaire espagnol, l’Unité militaire d’urgence a réussi à évacuer 35 000 passagers… Je ne peux pas ouvrir la porte de mon garage où se trouve ma voiture ; de toute façon, ma voiture, elle est électrique…

C’est dingue de se sentir si vulnérable et dépendant de l’électricité…

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

extraits : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles. Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !….

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

extraits : A la fin du XIXe siècle, le chimiste et ministre français Marcelin Berthelot expliquait qu’en l’an 2000 l’électricité et les énergies renouvelables auraient débarrassé le monde des « mines de charbon et par conséquent des grèves de mineurs » Dans l’entre-deux-guerres, l’historien américain Lewis Mumford (1895-1990) annonçaient le basculement imminent dans un âge « néotechnique », fondé sur l’hydroélectricité. Un « âge électrique » ? Foutaise….

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Le soleil sur la terre pendant 1 337 secondes

La fission nucléaire produit de l’électricité. La fusion n’est qu’un projet dénoncé par Claude Allègre en 2005 : « Les hommes politiques, fiers, ignorants et naïfs, sont persuadés qu’Iter (International thermonuclear ractor,) va leur apporter richesse, prospérité et prestige ! Malheureusement rien de tout cela ne se produira : Iter saignera à blanc les collectivités locales et affaiblira un peu plus le budget de la recherche française. Iter est encore un de ces projets de prestige. Résultats pour la science ? Rien ou presque. Si on sait réaliser la fusion de manière explosive, on ne sait pas la contrôler et, depuis quarante ans, on tourne en rond. Des projets comme Iter, on en a installé à Princeton, puis en Grande-Bretagne, mais on n’a jamais vraiment progressé : Iter n’est qu’un engin destiné à la recherche fondamentale ».

Pour une fois nous sommes d’accord avec Allègre. Marre de toutes ces inventions qui veulent donner aux humains toujours plus de puissance alors qu’ils savent si mal maîtriser celles qu’ils ont déjà libéré ! Pourtant les technophiles croient que 50 millions de degrés atteint sur notre Terre pendant quelques secondes annonce un avenir radieux.

Samia Hanachi : On injecte dans le réacteur à fusion des atomes d’hydrogène, puis on leur arrache des électrons au moyen d’une décharge électrique. La « soupe » qui en résulte, formée d’électrons libres et d’atomes chargés, constitue le plasma. Elle est ensuite chauffée grâce à des micro-ondes jusqu’à atteindre une température d’environ 50 millions de degrés (plus de trois fois la température du cœur du Soleil). Pour stabiliser ce plasma pendant de longues durées et le maintenir loin des parois du tokamak au contact desquelles il refroidirait, il a également été soumis à un champ électromagnétique produit par des aimants.

A Cadarache le 12 février 2025, avec le réacteur à fusion (tokamak) WEST du CEA, ce plasma a perduré pendant 1 337 secondes, soit plus de 22 minutes. C’est un nouveau record mondial, qui franchit pour la deuxième fois seulement la barrière des 1 000 secondes. Un record réalisé grâce au tokamak WEST, qui détrône de 5 minutes celui obtenu par son rival, le tokamak chinois EAST, en janvier 2025.

Ces avancées pourront être utilisées pour le réacteur thermonucléaire expérimental international ITER. Ce n’est encore qu’un projet. Il faudra non seulement atteindre des longues durées de stabilité des plasmas, mais aussi s’assurer que les composants qui constituent les tokamaks puissent y résister. Encore faut-il que la fusion nucléaire soit capable de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.

Technophiles contre techno-réalistes

Mandar : On ne se rend pas compte à quel point cette nouvelle est importante. Il en va de l’avenir sans souffrance de l’humanité. Notre monde de 8 milliards d’habitants a besoin de quantités astronomiques d’énergie et nous n’en aurons bientôt plus assez pour tout le monde.

Michel SOURROUILLE : Même si la fusion maîtrisée devenait possible, l’humanité se jetterait dans l’hubris d’une énergie sans limite qui signera la catastrophe tant elle lui donnera un pouvoir sans limite de destruction de la nature… Les humains s’autodétruisent déjà de façon suicidaire avec l’énergie fossile .. alors avec l’énergie du soleil à domicile ! Hubert Reeves parlait à juste raison de la fusion nucléaire en ces termes : « une énergie du futur… et qui le restera ».

Gunther : On est les champions, on est les champions, on est, on est, on est les champions de la fusion ! Beau boulot, c’est pour ça que je paie des impôts.

mofo lany : 22 minutes ! C’est tout ?? Permettez moi de rigoler, pas de quoi pour recharger ma voiture électique !

FRW974 : Magnifique et impressionnant ! Souhaitons une continuation de cette réussite.

Loriot : Nouveaux Prométhées. Ces ingénieurs, après le gouffre financier qu’était Superphénix et celui actuel des EPR, voici qu’ils pensent pouvoir maîtriser le soleil pour distribuer l’électricité dans le réseau public. A côté, Trump paraît même être un type sensé… Pour la période 2021-2027, la contribution de l’Union européenne au projet ITER s’élève à hauteur de 5,6 milliards d’euros. De toute façon, ce projet sera abandonné….

Pour en savoir encore plus

11 juillet 2024, Fusion nucléaire : l’ITER sans avenir

2 juillet 2020, ITER, symbole de la croyance technologique

17 mars 2019, Nucléaire, des risques sans alternative nucléaire

4 mai 2016, ITER, Sarkozy ne sait même pas ce que c’est

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Des idées pour en finir avec l’énergie fossile

Les principes d’une sortie du fossile impliquent que les efforts doivent être réalisés SIMULTANEMENT par TOUS les pays, et en tout premier lieu par les pays les plus émetteurs: US, Chine, EU, Russie, Indes… Le problème est en effet systémique : notre civilisation est basé sur le principe de la croissance infinie et l’accumulation capitalistique grâce au charbon, au pétrole et au gaz.

Mais plus on parlera d’éliminer nos émissions de gaz à effet de serre et des moyens pour y parvenir, plus on arrivera à changer les comportements des entreprises, des consommateurs et des politiques.

Cécile Cazenave : L’objectif est de réduire drastiquement notre consommation d’énergies fossiles. C’est l’essence de nos voitures, le gaz de nos chaudières ou le charbon qui alimente nos hauts-fourneaux. La France en est dépendante à 60 %. En matière d’alimentation comme de transport ou d’énergie, consommer, c’est polluer, et les initiatives individuelles ne suffiront pas à décarboner la planète. Mais comment se débarrasser d’un problème que personne ne voit ? Voici dix pistes de réflexion pour lutter collectivement contre le changement climatique.

incarner l’espoir que représente la merde ; onze grammes d’azote et 0,7 gramme de phosphore, c’est ce que contient l’urine que chacun déverse quotidiennement

ouvrir un “repair café” dans toutes les communes et dans tous les quartiers de France pour rendre réparables et recyclables les objets

– populariser un véhicule intermédiaire », un vélo-voiture de moins de 100 kilos, équipé d’une carrosserie contre les intempéries et d’un pédalage assisté jusqu’à 45 km/h

– rendre obligatoire et contraignant le Nutri-Score, un étiquetage qui indique la qualité nutritionnelle des aliments

– création d’un malus sur les vêtements ne respectant pas des conditions sociales minimales de production

– 300 conventions, environ trois par départements, pour reprendre la parole, puis la main, sur le système alimentaire global

– créer un « fossile score », une sorte d’indice de dépendance aux énergies fossiles, qui puisse être accolé à toutes les décisions de politique publique

ratio de financement, investir 10 euros dans les énergies renouvelables pour 1 euro dans les énergies fossiles

– un indicateur d’« empreinte carbone », afin de tenir compte des effets de nos activités sur le climat

– Taxer les biens à hauteur de la proportion de charbon contenue dans l’électricité qui a permis leur production

Le point de vue des écologistes

En fait il n’y a qu’une solution qui oblige les gens à faire ce qu’ils devraient faire, une carte carbone de rationnement. Chaque individu, chaque famille a un droit limité d’acheter qqch à base d’énergie fossile. Il débite sa carte et quand il dépasse son quota, il n’a plus qu’à mettre des vêtements très chauds dans un logement qu’il ne peut plus chauffer… Et s’il prend l’avion, il ne lui restera plus beaucoup de crédit carbone jusqu’à la fin de sa vie.

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COP28. La sortie des énergies fossiles, tabou

extraits : Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. Tous les changements évoqués convergent vers un affaiblissement de nos capacités de production alimentaire. Une refonte de nos modes de vie est nécessaire. L’urgence est telle qu’il faut confirmer sans attendre une suggestion de l’ONU formulée le 20  septembre 2023 : l’arrêt immédiat de tout nouveau projet d’extraction de tous les combustibles fossiles….

L’UE, addict aux ressources fossiles

extraits : L’Union européenne (UE) a beau répéter qu’elle est le continent le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle arrivera à la COP28, qui doit se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, avec un mandat de négociation au nom des Vingt-Sept complètement vide. « Si vous écoutez tous les scientifiques, il est assez clair que nous devons éliminer progressivement tous les combustibles fossiles », avait plaidé sans succès le ministre du climat néerlandais. La position commune de l’UE pour la COP28 ne prévoit pas de date pour la sortie des énergies fossiles….

COP27 : Vive les énergies fossiles !

extraits : La conférence mondiale sur le climat (COP27) s’est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, elle a échoué faute d’accord sur les énergies fossiles. La COP27 a répondu aux symptômes de la crise mais pas à ses causes. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles, la même promesse que celle prise l’an dernier. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile. ..

Optimisme, pessimisme et énergies fossiles

extraits : Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d’énergie dont dépendent les émissions de gaz carbonique était multipliée par 40 ! C’est là que réside mon pessimisme : je ne vois pas comment on va s’en sortir. D’autant plus qu’on en rajoute chaque jour. Le gouvernement du Royaume-Uni annonce une centaine de nouveaux permis d’exploitation de gaz et de pétrole en mer du Nord. C’est clair, nous sommes foutus, le présent occulte l’avenir. La dernier goutte de pétrole ira nourrir les méfaits d’une guerre pour les ressources. Mais ne restons pas pessimistes, l’utopie est ce qu’il reste du monde à bâtir !….

Nos articles les plus anciens sur ce blog biosphere

Mai 2016, Le crépuscule fossile selon Geneviève Férone-Creuzet

avril 2015, Laisser les énergies fossiles sous terre, une obligation

octobre 2014, Transition énergétique, l’oubli des combustibles fossiles

octobre 2013, sans énergie fossile, seulement 2 milliards d’humains

Des idées pour en finir avec l’énergie fossile Lire la suite »

Licencié pour avoir refusé de prendre l’avion

De plus en plus de personnes commencent à ressentir la « honte de voler » en avion, flygskam en suédois, flight shame en anglais. Ce sentiment de culpabilité nous semble tout à fait normal rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable à l’heure de la fin du kérosène et du réchauffement climatique. On obtiendra même peut-être un jour le comportement idéal : « J’ai honte de voyager en avion, j’ai honte de manger de la viande, j’ai honte de lire « Le Monde » numérique, j’ai honte de rester plus de deux minutes sous la douche, j’ai honte de faire du tourisme au long cours, j’ai honte de ne pas avoir de toilettes sèches, j’ai honte de posséder encore une voiture thermique (vade retro Satanas !)… » On installera des confessionnaux où chacun pourra regretter ses péchés et la planète sera (peut-être) sauvée.

Pour l’instant le refus de prendre l’avion ne concerne que quelques personne à l’avant-garde. Les objecteurs de conscience sont toujours minoritaires. D’autant plus que le changement de mode de vie et de production ne peut se faire en un jour dans un système actuel d’organisation très très complexe où tout peut être sujet à discussion.

Audrey Garric : Gianluca Grimalda est connu comme le premier employé licencié pour avoir boycotté l’avion. Il avait refusé de prendre un vol pour rentrer d’une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. A la place, il avait parcouru 28 000 kilomètres en train, cargo, ferry et voiture, un périple de soixante-douze jours à travers 16 pays pour rejoindre la ville allemande où il travaillait. Cette décision lui a coûté son poste à l’Institut pour l’économie mondiale (IfW). Gianluca Grimalda et son ancien employeur ont accepté l’accord proposé par le tribunal du travail de Kiel : l’institut dédommagera le chercheur, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ».

C’est déjà un premier pas dans la reconnaissance légale d’une objection de conscience pour des raisons climatiques. Son cas permet d’ouvrir une discussion sur l’usage de l’avion et sur l’articulation entre contraintes professionnelles et réduction de l’empreinte carbone. A ceux qui jugent sa décision insensée, Gianluca Grimalda rétorque que « la folie réside dans la poursuite du “business as usual” », qui mène à des points de bascule climatique. Notons que l’IfW a clairement exercé des représailles contre l’engagement d’un scientifique engagé dans la désobéissance civile au sein du collectif Scientist Rebellion (Scientifiques en rébellion pour la branche française).

Le point de vue des écologistes perplexes

Le chercheur s’était rendu sur l’île de Bougainville, dans l’archipel des Salomon, en Océanie, pour étudier les impacts sociaux sur les populations relocalisées en raison de la montée des océans. Son boulot est-il vraiment utile ? On aurait sans doute pu confier sa mission à un journaliste local. Pourquoi ne pas prendre un avion qui n’est pas complet, prendre une place n’ajoute aucun CO2 ? Les alternatives à l’avion fonctionnent-il sans électricité issue de centrales à charbon ou de pétrole pour les bateaux ?

Dans un monde en pleine phase de catastrophe écologique et avec des ressources qui s’épuisent, il est urgent de remettre en cause la mobilité généralisée. On commence à entrer dans un monde dans lequel on voyagera beaucoup moins, de gré ou de force. Jadis on allait en Papouasie en voilier. Lesquels faisaient le tour du monde en un ou deux ans. L’avenir des chercheurs est à chercher dans le passé. Regardez Darwin ! Son voyage à bord du Beagle a duré cinq ans. Ce qui est absurde c’est de faire comme si on pouvait continuer à faire usage de l’avion comme auparavant.

Il faut arrêter le golf aux Seychelles, la semaine all inclusive en République dominicaine, le bonga-bonga en Thaïlande.… tout çà pour des selfies à facebooker….le vide existentiel !!! Même Bernard Arnault commence à voir honte : il a vendu son jet privé, il loue désormais des avions privés …

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Décroissance par suppression des vols en avion

extraits : Le Flyer des frères Wright est le premier avion ayant effectué un vol motorisé validé historiquement en 1903 ; il vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. En 1914, un entrepreneur américain ouvre la première ligne aérienne régulière en Floride, la compagnie survivra pendant quatre mois. En 1919, Lucien Bossoutrot réalise le premier vol commercial entre Paris et Londres… Autant dire que la consommation de masse du plus lourd que l’air a moins de 100 ans. Il est donc possible en moins de 100 ans à revenir à des transports qui n’utilisent jamais l’avion, même si à l’heure actuelle de l’aliénation consumériste de la classe globale (tous ceux qui ont une voiture personnelle), cela nous parait impossible.

Notre plus ancien article sur la question

28.09.2005 Limiter le trafic aérien

Si les émissions totales de gaz à effet de serre ont diminué en Europe de 3 % entre 1990 et 2002, celles générées par le trafic aérien ont augmenté de près de 70 %. Au niveau international, le trafic aérien a engendré en 2002 des émission qui représentent 12 % du total des émissions produites par les transports. Mais l’impact est nettement plus grand si tous les facteurs sont pris en considération. Les oxydes d’azote qui sont rejetées par les avions à leur attitude de croisière forment de l’ozone. Ils engendrent la formation de traînées de condensation qui contribuent également au réchauffement climatique. Pour donner une idée de l’ampleur du problème, sachez que chaque vol aller-retour entre Londres et New York produit, pour deux passagers, presque autant de CO2 qu’une voiture particulière européenne moyenne en un an. La commission européenne pense que si les prix reflètent ces coûts externes, les consommateurs seront plus conscients du coût global de leur vol et les compagnies seront plus enclines à investir dans des technologies respectueuses de l’environnement.

La Biosphère pense que les riches n’ont pas à monopoliser les voyages en avion ; de plus faire confiance au progrès technique est une illusion car rien ne peut faire voler des plus lourds que l’air sans conséquences sur l’entropie. A chacun d’en tirer les conclusions !

Notre blog biosphere, contre l’avion depuis longtemps

Le monde d’après Covid, avec ou sans avions ? (2021)

Des avions qui volent au colza, foutaises (2021)

Léonore Moncond’huy, seule contre les avions (2021)

Pour l’avion tous bords politiques confondus (2019)

Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion (2019)

Pour ne pas changer le climat, ne pas prendre l’avion (2015)

tout accord fait grâce à l’avion n’est pas un bon accord (2013)

trop de touristes prennent l’avion (2010)

des avions cloués au sol, la bonne affaire ! (2010)

la fin de l’avion plus lourd que l’air (2009)

les avions, au sol ! (aéroport de Nantes, 2009)

avions et climat (2007)

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EPR de Flamanville, un coût exorbitant

En 2006, avant le début du chantier, les coûts de construction étaient évalués entre 3,2 et 3,3 milliards d’euros. La Cour des comptes estime le coût total à 23,7 milliards d’euros et prévoit « une rentabilité médiocre » alors que l’État actionnaire envisage la construction de six à quatorze nouveaux réacteurs nucléaires !

Adrien Pécout : Le réacteur numéro 3 de la centrale normande de Flamanville a été couplé au réseau électrique français le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard. Deux exemplaires l’ont précédé en Chine et un en Finlande, également avec retards et surcoûts. Si le mégawattheure d’électricité se vend à moins de 90 euros, selon les hypothèses retenues, il sera compliqué selon la Cour des comptes d’envisager une rentabilité atteignant même 2 %. Du moins, sur la base des éléments dont elle dispose. Car, malgré une recommandation formulée dès le rapport de 2020, « EDF a refusé de manière délibérée et persistante de communiquer (…) des informations sur la rentabilité et le coût de production prévisionnels ».

L’Etat est redevenu l’actionnaire unique d’EDF en 2023. Du brouillard entoure encore la relance. Depuis l’annonce du chef de l’État le 22 février 2022 d’au moins six nouveaux réacteurs nucléaires, « la structure du financement du programme EPR 2 n’est toujours pas arrêtée ». Et la Cour d’ajouter par ailleurs : « Même si la filière nucléaire française a commencé à s’organiser (…), elle est loin d’être prête et doit encore surmonter de nombreux défis dont certains sont préoccupants. »

Notre plus ancien article sur la question EPR

18.10.2005 Renaissance du nucléaire ?

Depuis la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986, on n’avait plus construit de réacteur nucléaire. Aujourd’hui on a oublié l’expérience du passé (l’expérience, une lanterne que les humains ont dans le dos et qui n’éclaire que leur passé), et on croit (la foi, autre caractéristique du cerveau humain), qu’il est absolument indispensable de lutter contre l’effet de serre en construisant de nouvelles centrales. Le premier pays à se lancer dans l’aventure est la Finlande qui a officiellement mis en chantier un EPR (European pressurized reactor) le 12 septembre dernier (mise en service en 2009). Dans trois ans ce sera au tour de la France de commencer à construire un EPR à Flamanville. Pourtant le parlement finlandais avait repoussé en 1993 toute idée d’un cinquième réacteur nucléaire, il ne l’a accepté en 2002 que par 107 voix « pour » et 92 « contre », soit une majorité de 54 % seulement. Pourtant en France, selon le comité des sages issu du débat national sur l’énergie, l’urgence d’une nouvelle construction de réacteur n’était pas clairement démontrée.

La Biosphère sait qu’il faut des centaines d’années de réajustements itératifs pour trouver un équilibre précaire dans un écosystème, les humains croient qu’ils peuvent tout faire dans l’immédiat alors qu’ils ont très peu de réserves d’uranium et que le problème des déchets nucléaires n’est pas encore résolu !

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22 décembre 2024, Flamanville, un réacteur enfin branché

extraits : Au terme de dix-sept ans de chantier, et avec douze ans de retard, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, le plus puissant de France, a été raccordé, samedi 21 décembre 2024, au réseau électrique national. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a vingt-cinq ans. Pour Emmanuel Macron, il s’agit là d’un exemple qui montre que « réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française qui renforce notre compétitivité et protège le climat »….

30 octobre 2024, L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

extraits : Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, s’est lancé dans un étrange exorde : « Dans l’histoire de l’énergie, nous avons connu l’âge du charbon et l’âge du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’âge de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir. » Il y a décalage entre le rapport de l’AIE et les déclarations de son directeur. Le « World Energy Outlook » de 2024 montre que, malgré la croissance des renouvelables, la production électrique à partir de fossiles a encore crû en 2023. le rapport révise à la hausse ses prévisions pour le charbon en raison de la forte demande d’électricité. Les investissements récents dans les terminaux gaziers laissent entrevoir une hausse de 50 % du gaz naturel liquéfié – une énergie particulièrement polluante – avant 2030….

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Gaz, le trop lent sevrage de l’Europe

Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait laisser 60 % du pétrole et du gaz dans le sol, et 90 % du charbon. La production de gaz devrait diminuer en moyenne de 3 % par an dans le monde jusqu’en 2050 selon les conclusions d’une étude parue dans Nature en septembre 2021. Or aucun des engagements de réduction des émissions pris à ce jour par les principaux pays producteurs de gaz n’inclut d’objectifs explicites de réduction de la production. Pire on pleure le gaz russe qui n’arrive plus.

Éditorial du MONDE : Le 1er janvier 2025, un nouveau pas a été franchi dans le sevrage. A la suite du non-renouvellement par Kiev du contrat quinquennal avec le géant russe Gazprom, plus un seul mètre cube de gaz russe ne transite désormais par l’Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky, en mettant un terme à ce transit, prive Moscou de 6,3 milliards d’euros de revenus annuels tirés de la vente de ce gaz aux Européens, à un moment où l’économie russe accuse enfin le coup, fragilisée par le financement de l’effort de guerre. Le gaz russe constituait, en septembre, 19 % des importations de l’UE, un progrès certain par rapport aux 45 % de 2021, mais la rupture est loin d’être totale. En prenant la décision de rompre totalement sa relation gazière avec Moscou, l’Ukraine n’a pas seulement mis fin au paradoxe de ce contrat avec un pays qui lui fait la guerre. Elle a aussi mis en lumière la lenteur des Européens à mettre en accord leurs actes avec leurs paroles alors que certains ne rêvent que de rouvrir les vannes du gaz russe dès qu’un cessez-le-feu sera en vue en Ukraine,

Le point de vue des écologistes sobres

L’éditorial et les commentaires n’ont pas vu l’essentiel qui est resté dans le titre « le trop lent sevrage de l’Europe ». Le sevrage est nécessaire, pas seulement pour lutter contre le réchauffement climatique, mais pour préparer la fin des énergies fossiles. Je constate qu’à l’heure actuelle, personne n’y pense. Se polariser sur le gazoduc en Ukraine fait oublier l’essentiel. On pompera jusqu’à la dernière goutte de pétrole, jusqu’au dernier mètre cube de gaz, les multinationales sont là pour ça, et les politiques à leurs bottes, et les consommateurs qui consomment. Il est impensable, dans un monde à la « concurrence libre et non faussée », de ne pas continuer à aller dans le mur. on veut rouler rouler… Dans nos voitures toujours plus grosses… On veut con conso consommer… Habiter la ville à la campagne…. On veut tout pomper… Pomper jusqu’à la dernière goutte… Et rouler rouler toujours plus loin… Pour montrer aux enfants… Ce qui reste de la nature…

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Soutenabilité faible (juillet 2005)

Pour les tenants de la soutenabilité faible, il suffit que les rentes procurées par l’exploitation des ressources naturelles épuisables soient réinvesties en capital technique (substitution toujours possible entre facteurs de production) pour que l’économie continue de se porter à merveille ! Mais les rentes sont gaspillées en dépenses ostentatoires et de toute façon l’énergie fossile n’a pas de substitut aussi abondant et facile d’usage que le pétrole ou le gaz, sachant que toute combustion accroît un effet de serre à considérer comme déchet. Les générations futures ont d’ores et déjà perdu.

Les tenants de la soutenabilité forte estiment au contraire qu’il n’y pas de substitution possible entre facteurs de production ( travail, capital et ressources naturelles), les générations futures ont donc besoin d’un stock intact de capital naturel, ce qui impose le respect de ces trois principes :

    1. Les taux d’exploitation des ressources naturelles renouvelables ne doivent pas dépasser leurs taux de régénération.
    2. Les taux d’émission des déchets doivent être égaux aux capacités d’assimilation et de recyclage des milieux dans lesquels ces déchets sont rejetés.
    3. L’exploitation des ressources naturelles non renouvelables doit être remplacée par des ressources renouvelables.

66 années de gaz de ville devant nous, tout baigne (2006)

extraits : Braves gens, pourquoi vous inquiéter, le gaz est bien plus abondant que l’or noir, des experts affirment même que les réserves prouvées (au rythme actuel de production) peuvent satisfaire nos besoins pendant 66 années encore (contre 40 pour le pétrole). Mais si on demandait aux générations futures leur point de vue, c’est immédiatement qu’il faudrait se passer de pétrole et de gaz ; c’est eux qui souffriront du réchauffement climatique et sans aucune réserves de ressources fossiles à disposition pour s’adapter. Tout journaliste qui ne parle pas dans son article d’économies d’énergie doit être immédiatement accusé de crime contre la Biosphère…

Gaz à tous les étages, notre mode de vie dans l’impasse (2017)

extraits : Aujourd’hui, c’est la planète entière qui désire l’eau courante avec chasse d’eau incorporée dans chaque WC et le gaz à tous les étages. Le gaz, source d’énergie fossile, source d’énergie facile. Quand le président américain Donald Trump fait des civilités à son meilleur ennemi, son homologue chinois Xi Jinping, ils se racontent des histoires de gaz. Ils ont signé jeudi 9 novembre 2017 un accord d’investissement chinois pour l’exploitation d’un gisement en Alaska.Comme d’habitude nos agissements individuels et collectifs veulent ignorer les contraintes biophysiques du long terme. Le gaz naturel est une ressource non renouvelable qui devrait atteindre son pic de production entre 2030 et 2040. Ce qui veut dire qu’il est impossible de conserver au cours des années 2050 le gaz à tous les étages et le confort qui va avec.

Alerte, l’envolée des prix du gaz en Europe (2021)

extraits : Pour ne pas avoir d’insomnies, nous avons adopté plusieurs stratégies. Le déni (« c’est des conneries »), la croyance (« La science trouvera bien une solution »), le greenwashing (« j’achète des crédits carbone »), le n’importe quoi (« avec la croissance verte, tout est possible »). Nous nous refusons à aborder les problèmes de fond, ainsi la pénurie de gaz qui nous pend au nez.

Nucléaire et gaz, le greenwashing à l’UE (2022)

extraits : Lexécutif communautaire a fini par publier, le 2 février 2022, son décret sur la taxonomie verte, classement des activités selon leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Le nucléaire classé énergie « verte » et le gaz « énergie de transition », se révèle pour ce qu’elle est, un exercice purement politicien.

Pour un sevrage d’énergies fossiles, comment ? (2023)

extraits : La civilisation industrielle à base fossile s’est mise en place entre 1770 et 1970. Il faut un degré d’ignorance abyssale de l’histoire des sciences, techniques et industries pour penser que sortir mondialement des infrastructures mises en place serait juste affaire d’un peu de bonne volonté sur deux ou trois décennies. Sans la productivité des machines énergétiques remplaçant le travail humain, la vie moderne est inconcevable, les deux-tiers de nos emplois actuels sont à changer. Et tous les horizons d’innovation sont énergivores (spatial, IA, robotique, médecine personnalisée, calcul quantique, nouveaux matériaux, etc.). Mais rassurez-vous, il y à fort à parier que le nettoyage se fera de lui-mème. La planète va devenir invivable, beaucoup d’espèce disparaître, l’humanité prendre un sacré coup, mais ensuite cela se calmera quand la nature aura repris le dessus. Profitons bien du voyage car 1) c’est trop tard 2) je ne veux pas imposer ma vision d’écolo.

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Flamanville, un réacteur enfin branché

Augmenter la taxe sur l’électricité paraîtrait à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; on considère que se brancher sur une centrale nucléaire est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis très récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien aujourd’hui. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi…

Vaste débat de fond, retardé par la mise en route de l’EPR à Flamanville.

LE MONDE avec AFP : Au terme de dix-sept ans de chantier, et avec douze ans de retard, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, le plus puissant de France, a été raccordé, samedi 21 décembre 2024, au réseau électrique national. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a vingt-cinq ans. La facture finale de la construction du réacteur nucléaire de nouvelle génération a été multipliée au moins par six par rapport au coût évalué, pour cause de malfaçons qui ont retardé sa mise en service, atteignant un coût de plus de 19 milliards d’euros. Pour Emmanuel Macron, il s’agit là d’un exemple qui montre que « réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française qui renforce notre compétitivité et protège le climat ». Il a décidé, en 2022, de relancer le secteur nucléaire en commandant à EDF six nouveaux réacteurs (et huit supplémentaires en option). Mais le cadre budgétaire se fait attendre pour ce chantier d’autant plus lourd que l’énergéticien EDF, détenu à 100 % par l’Etat français, est lourdement endetté.

Le point de vue des (anti)écologistes

Lamax : C’est une fake news. L’EPR Noël n’existe pas

Zavatter : Plus d’énergie nucléaire, enfin une bonne nouvelle pour l’écologie.

AH : Les déchets radioactifs vous disent bonjour.

BIOMAN : Et je ne parle du temps nécessaire à son démantèlement qui inévitablement arrivera un jour ! La centrale nucléaire de Brennilis arrêtée en 1985 verra son démantèlement achevé en 2040 soit près de 55 ans avec un coût pharaonique !!! Nos enfants nous accuseront…

Eco : C’est amusant de voir comment les contempteurs habituels du nucléaire sont à cours d’arguments. A part seriner « le nucléaire c’est mal, ça coûte cher, ça pollue » ils sont incapables de répondre aux arguments les plus simples dès qu’ils sont chiffrés. Cet EPR, malgré les dérives budgétaires, fournira à coût bien plus faible que l’éolien ou le solaire, une électricité totalement décarbonée pendant au moins 60 ans.

Réalis @ Eco : premier coup de pioche de Flamanville en 2006. Si tout va bien, en 2026, on sera à 31 g de CO2 par kWh, en 2028 à 12 g, en 2034 à 6 g. Votre énergie décarbonée sera au niveau de l’hydraulique dans 10 ans. J’ai pris pour source l’ADEME selon l’article du Monde du 22 juin 2022.

Zahnstocher : Le nucléaire, c’est seulement 2% de l’énergie finale mondiale et au mieux 5% en 2050. Ils serait donc bon d’envisager le niveau global.

Eglantine13 : La question qui demeure c’est pourra t’on demain le recharger ? Aujourd’hui il l’est mais demain ?… Grace à Macron le Niger a retiré l’exploitation de la plus grande mine d’uranium… Alors, a t’on sécurisé notre énergie ? J’ai un doute…

SuperKurva : Le Niger représente environ 6% de la production mondiale, très loin derrière le Canada, le Kazakhstan ou l’Australie.

Freddom : L’EPR c est une puissance de 1660 MW avec un facteur de charge moyen de 69% c est l équivalent de 1527 éoliennes (les plus grosses actuellement) avec un facteur de charge de 25% (les meilleurs années). L’EPR c est un investissement de 19 milliards (c est un prototype) vs 1527 éoliennes géantes offshore (18 millions d euro pièce) qui revient à 27,5 milliards. Impact climat : nucléaire 4 g CO2 / kwh. Éolien 14g CO2 / kwh

Guigage : Vous confondez l’éolien en mer et l’éolien terrestre, ce qui fausse complètement votre raisonnement. L’éolien en mer a un facteur de charge de 45% environ, parfois un peu moins, parfois plus). La puissance unitaire des machines aujourd’hui est de l’ordre de 12 à 14 MW. En prenant un facteur de charge de 75% (69% c’est faible !) pour l’EPR, on a donc besoin de 200 à 230 éoliennes en mer, représentant une puissance installée de 2800 MW pour produire autant que l’EPR. Quant au coût, disons 3,5 M€/MW installé environ pour être large, on arrive à 9,5 Mds€. Deux fois moins cher à construire pour produire autant. Et on ne parle même pas des coûts d’exploitation et de démantèlement. L’éolien terrestre, c’est encore moins cher. L’avantage du nucléaire, c’est sa production « base load » et pilotable. Mais elle a un coût !

Beyle : Une petite info supplémentaire pour tous ceux qui sont béats d’admiration. Début des tests, + 2 ans ! Après, il est déjà prévu que la centrale devra arrêter en 2026 : il faudra changer le couvercle de la cuve du réacteur qui ne répond pas (pas plus que la cuve elle même !) au critères de résistance imposés par l’Autorité de sûreté… L’arrêt est déjà prévu pour « au moins » 250 jours. Les ingénieurs se demandent aussi quoi faire avec ce déchet nucléaire d’une dimension inédite. On n’a pas fini de parler des surcoûts ni des délais !

 

Louis Molières : Je propose qu’on limite la puissance électrique souscrite par les anti-tout à 3kW/h, ce qui suffit amplement pour les les usages domestiques irremplaçables de l’électricité. On verra ainsi combien on a de vrais militants dans le pays.

Phirenard : EPR, la façon la plus chère qu’on ait jamais inventé pour faire bouillir de l’eau.

Soyonshonnetes : J’ai regardé hier soir les 6 épisodes de « Chernobyl » juste pour se rappeler un peu de ce que c’est qu’une catastrophe nucléaire. Même si il n’y a plus de comparaison possible avec L’USSR des années 80 ça fait quand même froid dans le dos quand on voit ce qui pourrait se produire

cerise53 : Et l’accident nucléaire de Fukushima est encore en cours…

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électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes.

Nucléaire, trop coûteux pour être valable

extraits : Entre 1976 et 1990 (14 ans), la France a mis en service 48 réacteurs, entre 1990 et 2010 (20 ans), 8 réacteurs à eau pressurisée dite de deuxième génération. Entre 2010 et aujourd’hui, rien, zéro. Le chantier du réacteur nucléaire EPR (European Pressurized Reactor) de « troisième génération » à Flamanville connaît retard et surcoûts. EDF a commencé le chantier de l’EPR en 2007, et visait initialement une mise en service… pour 2012. La date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur a été décalée de fin 2022 au second trimestre 2023. Le coût de construction était estimé à l’origine à 3 milliards d’euros, il est passé à 12,7 milliards d’euros annonce l’entreprise. En juillet 2020, la Cour des comptes considérait même que le coût total du chantier s’élèverait à plus de 19 milliards d’euros.

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L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

A la fin du XIXe siècle, le chimiste et ministre français Marcelin Berthelot expliquait qu’en l’an 2000 l’électricité et les énergies renouvelables auraient débarrassé le monde des « mines de charbon et par conséquent des grèves de mineurs » Dans l’entre-deux-guerres, l’historien américain Lewis Mumford (1895-1990) annonçaient le basculement imminent dans un âge « néotechnique », fondé sur l’hydroélectricité. Un « âge électrique » ? Foutaise.

Jean-Baptiste Fressoz : Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, s’est lancé dans un étrange exorde : « Dans l’histoire de l’énergie, nous avons connu l’âge du charbon et l’âge du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’âge de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir. » Il y a décalage entre le rapport de l’AIE et les déclarations de son directeur. Le « World Energy Outlook » de 2024 montre que, malgré la croissance des renouvelables, la production électrique à partir de fossiles a encore crû en 2023. le rapport révise à la hausse ses prévisions pour le charbon en raison de la forte demande d’électricité. Les investissements récents dans les terminaux gaziers laissent entrevoir une hausse de 50 % du gaz naturel liquéfié – une énergie particulièrement polluante – avant 2030. La persistance d’une vision « phasiste » des dynamiques matérielles peut être dangereuse. Elles entretiennent l’illusion.

Le point de vue des écologistes débranchés

Her dudul : Le problème est que le problème (!) est plus compliqué que ce que certains croient ou font croire. On nous dit passons à l’électricité et il n’y aura plus de problème. Mais le problème est qu’il faut la produire cette électricité ce que certains ne savent pas. Pour cela il faut du nucléaire dont beaucoup ne veulent pas, de l’éolien dont beaucoup ne veulent pas, des barrages dont beaucoup ne veulent pas, du solaire dont beaucoup ne veulent pas alors on continue à le produire avec du charbon, du gaz ou du pétrole.

FRW974 : La transition énergétique, ça n’existe pas. Par contre, la population croissant, les besoins croissent mécaniquement. Deux solutions : abaisser la population mondiale et abaisser la consommation mondiale. Personne n’en veut. Donc, on va dans le mur. Et à grande vitesse.

Chriss : Nos besoins en énergie sont tellement énormes et vont continuer à augmenter toujours plus, alors bien souvent une nouvelle source d’énergie ne vient pas en remplacer une précédente, mais s’y ajoute. Croire que l’humanité s’engage petit à petit dans une sortie des énergies fossiles parce que ici ou là on redéveloppe le nucléaire ou on construit des parcs solaires immenses, est un leurre. Cela ne fonctionnera jamais, à moins de coupler cet effort à une décroissance coordonnée organisée à l’échelle mondiale : décroissance démographique, énergétique, économique. Évidemment ça n’arrivera pas, impossible… pour l’instant !

A. Monod-Broca : L’évolution de nos besoins énergétiques dépend beaucoup de l’évolution de la population mondiale. Si nous étions 3 milliards, comme dans mon enfance, et seulement 50 millions en France nos besoins seraient moindres.

Frog : C’est pourtant si satisfaisant de consommer moins, moins prendre sa voiture, arrêter l’avion, arrêter les plats à emporter bourrés de plastiques, etc… Quand on s’y met, on s’aperçoit que c’est finalement ludique, économique, et que ça engage même une réflexion sur ce qui est vraiment bon et utile dans la vie – parce qu’on fait quand même beaucoup de stupidités « parce que ça se fait », parce qu’on nous l’a suggéré fortement, et non parce qu’on l’a réellement choisi.

Raphou : Résumé rapide : seule la sobriété peut nous éviter la catastrophe.

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

extraits : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

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Octobre 1974, 50 ans déjà, le 1er choc pétrolier

Nos dirigeants ont la mémoire courte, ils font comme si le premier choc pétrolier n’avait pas eu lieu, ni les suivants. Ils restent croissancistes. Ils attendent donc le choc pétrolier ultime, celui qui fera en sorte que nous devrons agir dans l’urgence, de façon conflictuelle au niveau national (manifestations contre la hausse des prix) et international (conflits pour la répartition des ressources rares). Voici comme piqûre de rappel ce qui s’est passé en 1973-1974.

18 octobre 1973, Premier choc pétrolier : Les pays du Golfe Persique relèvent de 17 % le prix du pétrole brut

extraits : La semaine dernière à Vienne, les représentants de ces pays négociaient encore avec les compagnies pétrolières. Six pays du golfe Persique ont décidé le 16 octobre 1973 de fixer unilatéralement le  » prix du marché  » de leur pétrole à 3,65 dollars par baril, soit une augmentation de 17 % par rapport aux derniers prix pratiqués. Cette façon de fixer unilatéralement les prix serait-elle le signe avant-coureur de nouvelles nationalisations ? Faut-il considérer les décisions prises comme le prélude à une  » guerre du pétrole  » ? En fait, il correspond à la réalité. Le pétrole étant une matière première de plus en plus rare, ceux qui le possèdent sont en mesure de maîtriser son prix, qu’il soit affiché ou qu’il relève du  » jeu  » de l’offre et de la demande….

30 octobre 1973, Premier choc pétrolier : La fin d’une ère

extraits : LE pétrole est devenu une arme, nul désormais ne l’ignore plus. Tous les États producteurs ont maintenant acquis la maîtrise à la fois des quantités de pétrole qu’ils vendent et du prix auquel ils le vendent. Autrefois c’étaient les compagnies qui faisaient la loi sur le marché. Puis elles ont été obligées de composer avec les États producteurs à partir du moment où ils surent se grouper au sein de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Maintenant le véritable  » cartel « , ce n’est plus celui des grandes compagnies pétrolières, mais celui qui est constitué par les États pétroliers. C’est lui qui domine véritablement le marché. On découvre aujourd’hui seulement – un peu tard ! – que la prospérité de l’Occident était en partie fondée sur une énergie à bon marché et sur la croyance aveugle que cette situation pourrait durer indéfiniment. ….

5 novembre 1973, Premier choc pétrolier : L’« arme du pétrole » s’est révélée être d’une redoutable efficacité

extraits : Pour le moment, la solidarité existe au niveau des producteurs et non au niveau des consommateurs. Chaque pays agit individuellement, afin de  » parer au plus pressé « . Les mesures administratives étudiées par la Maison Blanche seraient destinées à obtenir une réduction supplémentaire de la consommation américaine en essence, mazout et électricité. En Inde, le prix au détail de l’essence a été relevé de 70 % et le gouvernement a averti la population qu’un rationnement pourrait être mis en place à brève échéance….

25 décembre 1973, L’ère de l’énergie à bon marché s’achève

extraits : « LE pétrole est notre ultime et plus puissante arme. » Cette déclaration d’un journal koweïtien avait été faite le 5 novembre 1972. En 1972, ils ont expédié 1300 millions de tonnes de  » brut « . Or si les utilisateurs de ce pétrole ont déboursé – en bout de chaîne – 113 milliards de dollars, ils n’ont touché, eux, que 17 milliards, alors que les taxes prélevées par les États consommateurs ont représenté 28 milliards et les bénéfices des compagnies 28 milliards également. Le 7 octobre, au lendemain de l’ouverture des hostilités au Proche-Orient, l’Irak s’approprie – à titre de représailles – les parts des sociétés américaines Exxon et Mobil. Le 16 octobre, réunis à Koweït, les États du golfe Persique décident unilatéralement une augmentation de 70 % des prix affichés, dont ils fixeront, à l’avenir, eux-mêmes la valeur en fonction des prix réels pratiqués sur le marché international. Tous les autres producteurs s’alignent sur les décisions de Koweït. Le 22 décembre, les pays de l’OPEP ont décidé à Téhéran une très forte augmentation des prix qui équivaut à plus du doublement….

31 décembre 1973, Premier choc pétrolier : La grande remise en cause

extraits : Les faiseurs de plans économiques, ignorant délibérément les prophéties des Cassandres du club de Rome, avaient cru pouvoir inscrire à l’intérieur de notre monde fini la promesse d’un développement indéfini. L’embargo, combiné avec la majoration brutale des prix du pétrole, a assombri la scène avec la soudaineté d’un orage de septembre. Ce n’est pas seulement en réduisant la vitesse sur les routes ou le chauffage dans les immeubles collectifs qu’on va faire face à la transformation fondamentale des conditions de l’économie capitaliste qui résulte du passage de l’époque de l’énergie bon marché à celle de l’énergie chère. On va supprimer le gaspillage, répète-t-on. Bien sûr ! Mais quid de tous ceux – des millions – qui ne vivaient souvent chichement que du produit du gaspillage ?….

9 janvier 1974 : Premier choc pétrolier : Payer le brut avec du papier

extraits : Après le dernier relèvement de leurs tarifs, l’ensemble des États producteurs de pétrole va toucher en 1975 un revenu supplémentaire que l’on peut estimer grosso modo à quelque 50 milliards de dollars. Si la totalité de ces 50 milliards pouvait être utilisée par ces États à l’achat de marchandises et de biens d’équipement, le problème serait résolu de manière relativement aisée. La question est en fait beaucoup plus complexe. Sur les 50 milliards de revenus supplémentaires qu’ils toucheront cette année, les États producteurs ne pourront consacrer à des achats supplémentaires de marchandises que 10 milliards de dollars au grand maximum. Autrement dit, dans cette perspective, au minimum 40 milliards de dollars ne vont pas trouver de contrepartie au terme de biens réels. Voilà ce qui fascine littéralement les quelques économistes qui ont eu le temps de réfléchir au problème….

7 février 1974 : Premier choc pétrolier : La hausse des prix en France risque de dépasser 10 % en 1974

extraits : Une bonne partie de l’inflation est maintenant à porter au compte du pétrole. La hausse du prix du brut décidée à Koweït le 16 octobre (+70 %) a entraîné une hausse d’au moins 0,7 % des prix de détail. La seconde augmentation décidée à Téhéran le 23 décembre (+ 120 % du prix du brut) va provoquer une hausse supplémentaire. La  » note  » pétrolière sera répercutée sur les consommateurs au fil des mois….

10 septembre 1974 : Premier choc pétrolier : L’affaissement de l’Europe et du Japon est-il inéluctable ?

extraits : Comparée à l’état actuel de l’économie mondiale, la situation créée il y a maintenant près d’un an par l’embargo pétrolier arabe était beaucoup plus claire ; en effet si cet embargo avait été réellement maintenu pendant plusieurs mois, il aurait conduit au chaos et, pourquoi pas, à un conflit militaire d’une très grande gravité. Bref, ou bien s’était la catastrophe, ou bien les pays arabes renonçaient à leur réduction quantitative. L’embargo ayant été finalement levé après n’avoir été d’ailleurs que très partiel, les effets du quadruplement du prix du pétrole sont beaucoup plus difficiles à percevoir pour l’homme de la rue, dont le niveau et le mode de vie n’ont pas vraiment été affectés, du moins en apparence….

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AIE versus OPEP, un débat truqué

Alors que l’Agence internationale de l’énergie s’apprête à publier son rapport annuel, mercredi, les pays producteurs qualifient de « fantasme » ses prévisions qui annoncent une diminution de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz d’ici à 2030. Vaine controverse, l’essentiel est ailleurs : la raréfaction des ressources énergétique et le réchauffement climatique signeront la mort de la civilisation thermo-industrielle. L’abondance à crédit sera derrière nous…

Perrine Mouterde : Selon le « World Energy Outlook » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le pic de toutes les énergies fossiles avant 2030.. De son côté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a répété que la sortie des énergies fossiles était un « fantasme ». Le solaire et l’éolien ne fournissent qu’une fraction de l’énergie mondiale, et les besoins des pays du Sud vont fortement augmenter. Les projections de l’AIE et de l’OPEP, souvent alignées, diffèrent désormais fortement. Mais la baisse anticipée reste largement en deçà des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement sous 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat ; les émissions devraient théoriquement diminuer d’environ 25 % d’ici à la fin de la décennie !

Le point de vue des écologistes

Nous aurions du nous poser la question de fond plus tôt : à qui appartiennent les ressources du sous-sol ? Ces richesses naturelles n’appartiennent pas aux États, encore moins aux propriétaire du sol. Ces richesses n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales qui bénéficient gratuitement de l’œuvre de la nature. Ces richesses n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Tout cela n’est qu’utilitarisme de court terme et gaspillage après pillage. Il nous faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent.

Cela implique qu’il nous faut changer complètement de mode de vie et cultiver individuellement et collectivement la sobriété dans tous les domaines. Si nous ne le faisons pas volontairement, sous la forme d’une décroissance maîtrisée, nous le ferons dans l’urgence au fur et à mesure que le pétrole, le cuivre, l’alimentaire… deviendront hors de prix.

LE DÉBAT, y’en a pas

BOUL : Évidemment, on va tout brûler jusqu’à épuisement.

Xanefu : « Le rythme d’approbation de nouveaux projets de centrales a fortement ralenti [en Chine] », donc il y en a encore plein dans les tuyaux. Ce genre d’équipement c’est pour 50 ans. C’est mal parti pour un pic du charbon chinois dans un futur proche.

Francis1234 : Tout cela est très en phase avec les projections du Giec à +4 °C à la fin du siècle. Nos enfants et petits enfants nous remercierons.

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

extraits : Le pic pétrolier ne signifie pas que le monde soit à court de pétrole. Cette expression décrit le moment où la production pétrolière ne peut plus augmenter. A ce moment, il reste encore beaucoup de pétrole. Mais il est tout simplement beaucoup plus difficile à découvrir et à extraire, ce qui signifie qu’il devient très ardu, voire impossible, d’accroître la production mondiale. L’offre reste stable pendant un temps (en plateau), puis finit par entrer en phase de déclin terminal.omme pratiquement tous les produits d’aujourd’hui sont dépendants du pétrole, l’âge du pétrole cher renchérira les prix des marchés du commerce mondial. Le pic pétrolier se traduira donc probablement par un « pic de la mondialisation ». Certains spécialistes de l’énergie estiment même que le pic pétrolier pourrait signifier la « fin de la croissance économique », car les économies ont besoin d’énergie bon marché pour se développer.

peak all, donc pic démographique

extraits : La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, l’évolution symétrique est sans doute vraie. L’espèce humaine n’est donc pas à l’abri d’un effondrement démographique. Nous sommes arrivés à une période où nous atteignons le maximum de ressources que la planète peut nous fournir : pétrole, phosphore, uranium, etc. Le peak oil devint le peak all. Cela ne peut que s’accompagner d’un pic démographique, le maximum possible avant la chute….

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Augmenter la taxe sur l’électricité paraît à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; ils considèrent que se brancher sur une centrale nucléaire ou une usine thermique est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi… Vaste débat.

LE MONDE avec AFP : Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) au-delà des 32,44 euros par mégawattheure [MWh], qui était le niveau de taxation d’avant la crise inflationniste. Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. La ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » d’aller trop loin dans l’augmentation de cette taxe :

« Si on va au-delà [des 32 euros/MWh], le risque, c’est qu’effectivement il y ait une augmentation de prix de l’électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (…) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques »

LE DÉBAT

Samivel51 : C’est vraiment la dernière chose à faire, alors qu’on essaie de convaincre les gens de passer de l’essence à l’électricité. Et que la France produit son électricité, mais pas son essence.

Biosphere : Samivel, on a essayé de populariser les voitures thermiques et maintenant on s’aperçoit du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Échec d’orientation. On essaye maintenant de te faire passer au tout électrique, mais on oublie de te dire que électricité il faut la fabriquer. Avec l’uranium du Niger, une ressource de toute façon limitée ? Avec des éoliennes ou du photovoltaïque qui sont critiqués de toute part ?

Le Jobastre : Ce que je propose, c’est qu’on arrête des mots valise comme pouvoir d’achat et qu’on parle de reste à vivre. Que constaterons-nous alors ? Une forte baisse du disponible à vivre et pour tout le monde – du moins ceux qu’ils travaillent-.

Biosphere : Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il faut s’interroger sur ce « reste à vivre », est-il nécessaire pour mieux vivre, ou serait-il complètement superflu de l’utiliser ? Vos besoins dépassent-ils déjà les possibilités de la planète ou pratiquez-vous déjà la sobriété énergétique ?

Artemis purple : Taxer l’électricité du quotidien plutôt que le kérosène des loisirs. On ne change pas de main à Bercy….

Biosphere : La (dé)taxation du kérosène découle d’une décision internationale sur laquelle la France n’a pas de prise. Mais nous sommes d’accord, le tourisme par avion, c’est mal. Le plus lourd que l’air commence à faire un vol de quelques dizaines de mètres le 17 décembre 1903. En 2103 il y a de fortes probabilités que nous aurons définitivement abandonné l’idée de ressembler à des oiseaux lestés de métal.

Pm22 : Nous avions l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. Pour satisfaire les verts/rouges, nous avons sabré en partie notre filière nucléaire qui était la plus en avance du monde.

Biosphere : le nucléaire n’est « propre » que si on occulte l’énergie grise pour construire et entretenir les centrales, la gestion non résolue des déchets et le coût d’un démantèlement qu’on ne sait ni financier, ni techniquement solutionner. On ne peut pas regarder qu’un seul côté des réalités, c’est vouloir tromper autrui.

El Cornichon : Taxer l’énergie, c’est coller des boulets aux pieds à l’économie.

Biosphere : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

Frax : Je rappelle que l’inflation est revenue ce mois-ci à un niveau de 1,2 %/an. L’inflation c’est fini. On passe à autre chose!

Biosphere : L’inflation c’est comme le chômage, ça va, ça vient. Mais on sait de source sûre que nous allons droit vers une stagflation durable, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. La raréfaction des ressources et notre nombre multiplié par la surconsommation font en sorte que nous allons vers l’envolée des prix et l’effondrement de la société thermo-industrielle. Sûr, on va passer à autre chose !

K@nny : On ne peut pas recevoir 100 milliards d’aide quand les prix augmentent et ne pas devoir les rembourser en contre-partie quand les prix baissent … c’est une simple logique. Tu empruntes mais ensuite tu rembourses.

Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable auquel il faut adjoindre le fait que « les aides » se font au détriment de l’équilibre budtaire national. Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien.

Toujours plus surpris : Et pourquoi pas une taxe progressive en fonction de la consommation ? Les premiers kWh seraient peu taxées tandis que celles excessives, déraisonnables le seraient davantage ?

Biosphere : Une bonne mesure, mais qui a un grave défaut : les riches pourront toujours payer ! Mieux vaut instituer un rationnement qui met tout le monde à égalité. La carte carbone, vous en avez déjà entendu parler ?

Post it : Les gilets jaunes, ça parle encore à nos politiques ?

Biosphere :  Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!! Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs…Les décisions politiques actuelles sont engluées dans le court terme de la protection du « pouvoir d’achat ». On fait comme si les réalités biophysiques de l’épuisement à terme des ressources terrestres n’existaient pas. Qu’on résiste ou non, les factures de l’électricité, de l’essence, du gazole, et même de la nourriture de base vont un jour ou l’autre s’envoler. On a le choix entre attendre le choc énergétique et le supporter de plein fouet, ou apprendre aux gens, par l’augmentation progressive des prix, qu’il faut économiser dans tous les domaines. L’acceptabilité sociale ne peut correspondre aux désirs de consommation des gens mais à une lutte féroce contre les inégalités de revenus.

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électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !? Lire la suite »

L’impossible sortie du charbon

A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Si le Royaume-Uni sort du charbon thermique, la consommation mondiale de charbon est au plus haut. En tant qu’écologistes réalistes, nous ne pouvons que constater que les bonnes intentions sont si rares que le monde court au désastre. Épuisement des ressources fossiles et réchauffement climatique sont les deux jumeaux de l’apocalypse à venir.

Royaume-Uni, sortie définitive du charbon thermique

La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Unis ans la présence d’énormes réserves de charbon dans son sous-sol. En 1920, 90 % de l’électricité du pays est générée par le charbon, et le Royaume-Uni est le premier exportateur mondial du combustible. La plus longue grève des mineurs de l’histoire britannique, en mars 1984, est une protestation contre la fermeture accélérée des collieries (mines) par le gouvernement Thatcher. Un an plus tard, en 1985, à l’issue d’une répression policière sans merci, les derniers grévistes lâchent prise. La dernière mine de charbon, la fosse de Kellingley, ferme en 2015. Le 30 septembre 2024, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Sa mise à l’arrêt fait du pays le premier membre du G7 à sortir définitivement du charbon pour sa production d’électricité. Le nouveau gouvernement travailliste affiche l’objectif d’une électricité totalement décarbonée en 2030. C’est ambitieux : en 2025, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique devrait encore être de 50 %.

La consommation mondiale est au plus haut

La consommation charbonnière carbure à un niveau record, avec un exercice 2024 du même acabit que le précédent : autour de 8,7 milliards de tonnes selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Soit une « augmentation totale de 10 % » par rapport aux chiffres de 2014. A elle seule, l’économie chinoise pèse pour plus de la moitié de la demande mondiale (environ 56 % en 2023). Le charbon dit « thermique » reste la principale source d’énergie primaire pour produire de l’électricité. Pour répondre à la demande, l’offre continue de se développer. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a même eu trois fois plus de capacités de production électrique à partir de charbon mises en service que fermées. Les trois quarts des capacités mondiales de production d’électricité à partir de charbon n’ont toujours pas la moindre date de fermeture prévue.

Le point de vue des écologistes

Nicolas Hulot avait quitté le gouvernement Macron pour ne plus se mentir, mais l’humanité continue, elle, à se raconter des histoires… Comme par magie, l’achat d’un véhicule électrique est devenu vertueux… Nous sommes enfermés dans des modes de vie insoutenables, conditionnés par les normes sociales, les politiques publiques, les infrastructures, les technologies, la publicité… Sans rire, qui aujourd’hui peut affirmer qu’il connaît ou travaille dans une entreprise dont le modèle est, au mieux, neutre pour l’environnement ? Personne… Une majorité de la population vit aujourd’hui de ce qui détruit l’environnement, nuit à sa santé et hypothèque l’avenir de sa descendance… Comment croire ne serait-ce qu’un instant qu’on puisse diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre… Le tragique paradoxe du solutionnisme technologique ambiant est qu’il contribue finalement à renforcer le modèle économique mortifère et l’hyper-industrialisation qu’il devrait dénoncer… On n’est pas prêt de réconcilier la fin du monde et la fin du mois… Et pendant ce temps-là, l’habitabilité de la Terre se dégrade, le vivant s’effondre, le mur s’avance… L’effondrement global à court terme de notre société industrielle est devenu plus que plausible. Inévitable… » (« Ne plus se mentir » de Jean-Marc Gancille)

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COP26, le choc charbonnier va faire mal

extraits : Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow (COP26), mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale….

L’adieu au charbon sera long, trop long

extraits : Après son livre de 2003 sur le pic pétrolier, Richard Heinberg s’était consacré au pic charbonnier : la production de charbon suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent….

Climat : Faut-il faire brûler les centrales à charbon ?

extraits : #EndCoal, enfin un hashtag sur Twitter qui nous parle. #EndCoal, une image sur lemonde.fr, des lettres qui s’enflamment lors d’une manifestation de Greenpeace. Dérisoire victoire. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath, dans l’ouest de l’Allemagne, a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. Les écologistes n’ont rien pu faire contre la pelleteuse escortée de policiers qui a procédé à la démolition. L’État, complice des exactions climatiques ! En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon….

Pour en savoir plus encore plus

21 octobre 2015, Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat

14 mars 2014, La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

27 avril 2012, les dangers du charbon (1/3)

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

28 septembre 2010, des mineurs bientôt sans charbon

26 juillet 2010, l’impasse charbonnière

9 février 2008, charbon de terre

5 avril 2007, bientôt une Chine sans charbon !

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Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

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Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

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Fracturation pétrolière, fracturation politique

L’écologie politique est en butte à des considérations économiques. Le prix du sans-plomb est en train de chuter sous les 3 dollars le gallon (soit environ 70 centimes d’euro le litre) aux USA. Or le prix de l’essence est également, pour le grand public, l’un des plus sûrs indicateurs du niveau de l’inflation. Dans un sondage, l’agence Bloomberg assure que, dans les Etats-clés où se jouera l’élection, trois électeurs sur dix considèrent le prix du carburant comme le problème économique le plus crucial. C’est pourquoi la facturation hydraulique (ou fracking) est une technique de fracturation des formations géologiques par l’injection d’un fluide à haute pression bénéfice d’un soutien politique. Exemples :

Florence Faucher et Lucien Thabourey (25/10/2022) : Une série de décisions du gouvernement britannique fortement critiquées par les associations écologistes : arrêt du moratoire sur la fracturation hydraulique, relance du gaz de schiste, autorisations de projets d’extraction pétroliers en mer du Nord…

Pauline Brault (11/09/2024) : Pennsylvanie. Dans cet État-clé où se trouve un immense gisement de gaz de schiste, Kamala Harris cherche à convaincre les électeurs qu’elle ne s’oppose plus à la fracturation hydraulique. Lors de la précédente campagne présidentielle, en 2020, Kamala Harris assurait vouloir interdire la fracturation hydraulique à l’échelle du pays. Mais le 29 août 2024, la démocrate est revenue sur cette position : « Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation ». De nouveau mardi 11 septembre, lors du débat télévisé avec Trump, la vice-présidente a soutenu le « fracking » et s’est félicitée de la « plus forte augmentation de la production nationale de pétrole de l’histoire » sous l’administration Joe Biden. Le revirement d’Harris sur la fracturation s’explique par des considérations électorales, il flatte les électeurs en manque de carburant et ulcère Trump. Et cette technique, qui consiste à ouvrir des fissures dans la roche pour libérer du pétrole ou du gaz de schiste a relancé la croissance industrielle et économique de la Pennsylvanie depuis les années 2000.

Le point de vue des écologistes non-fracturés

Les intellectuels : Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Réfléchissons. Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… (René Dumont, son programme lors de la présidentielle en 1974)

Les activistes : Bonnet noir et lunettes de protection, je redouble d’efforts pour faire céder la devanture de l’établissement de la Barclays. J’ai pris soin de placarder une affiche sur la façade : « Cette banque finance le chaos climatique ». Je suis membre du groupe d’activistes écologistes Extinction Rebellion, je participais à l’opération « Money Rebellion » (« rébellion de l’argent »), qui dénonce les investissements des banques dans les énergies fossiles. Les épaisseurs de verre se fragmentent sous mes coups, mais la vitrine ne cède pas. Mise en examen pour « dommages criminels » et « atteinte contre une institution financière », j’encours dix ans de prison ferme. Une première audience de mon procès aura lieu le ….., mais j’espère un bon impact médiatique.

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Prix de l’essence, des socialistes sans boussole

extraits : En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe pour le gouvernement avant les réalités écologiques, ce qui ne peut qu’amener à de fausses promesses et des désillusions. Pour retrouver une boussole, les socialistes devraient affirmer que l’économie n’est qu’une sous-partie du social, et le social une variable déterminée par les contraintes écologiques, à commencer par l’état des ressources naturelles. A quand la taxe carbone que les socialistes hors du pouvoir avaient dénommé contribution énergie ?….

Le prix de l’essence n’augmente pas, dommage !

extraits : Baisser le prix de l’essence va à l’encontre des fondamentaux : une ressource qui se raréfie (le pétrole) devrait augmenter sans cesse et de plus en plus vite au moment où on s’approche des limites de l’épuisement. En 2005, l’institution financière Ixis CIB évoquait la possibilité d’un cours du baril à 360 dollars en 2015. Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas. Un gouvernement responsable devrait planifier une augmentation de 10 % du prix de l’essence chaque année (doublement tous les 7 ans) pour que les consommateurs de carburant anticipent le choc pétrolier qui peut arriver d’un moment à l’autre et commencent à adapter leur modes de déplacements…..

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Carbone fossile ou vivant, rien ne va plus

Rare sont les économistes qui remettent en question le dogme de la croissance. Christian de Perthuis essaye dans son livre « Carbone fossile, carbone vivant », mais il ne va pas jusqu’au bout du raisonnement, la nécessaire rupture avec la société thermo-industrielle.

Christian de Perthuis : Le renouvelable a gagné la bataille des coûts qui l’opposait au fossile. … Se doter de nouvelles sources d’énergie éolienne et photovoltaïque ne peut toutefois avoir de sens qu’à condition d’abandonner les anciennes centrales thermiques. Or, nous ne savons pas bien comment « désinvestir » les filières liées aux énergies fossiles… Un tiers des émissions de gaz à effet de serre trouvent leur origine dans notre alimentation. Dans ce domaine – celui du « carbone vivant » et non plus du « carbone fossile » –, la transformation est donc tout aussi urgente… Les puits de carbone que sont les forêts et les sols, mais aussi les mers et les océans soumis à la surpêche, devraient pouvoir les compenser naturellement, mais ils sont aujourd’hui fragilisés… Les forêts en France sont en expansion, mais, du fait du réchauffement, elles perdent chaque jour un peu de leur capacité à absorber le carbone… Alors que l’eau se fait de plus en plus rare, les conflits hydrauliques autour des barrages ou des mégabassines se multiplient et cristallisent les tensions. La stratégie nationale bas-carbone – visant à définir la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre – se résume souvent à un vain exercice formel de bouclage statistique.

Le point de vue des écologistes économistes

Christian de Perthuis nous laisse sur notre faim, on ne voit pas quelle sorte de solution il imagine pour nous sortir du pétrin dans lequel nous a plongé le croissancisme, qu’il soit capitaliste, communiste ou libéral-socialiste. Il veut croire dans la capacité de la démocratie à se réinventer en échappant au double piège de l’autoritarisme des experts et des divers populismes climatosceptiques. Y’a qu’à, faucon. Comment entraîner le monde entier vers la « nouvelle économie du climat », vers laquelle pointe le livre, avec des moyens seulement économiques ? Comment échapper à la décroissance ?

La taxation carbone et les incitations en faveur de l’agroécologie prônées par l’auteur ne sont qu’un premier pas, la carte carbone est d’ores et déjà nécessaire pour nous obliger à la sobriété énergique de façon partagée. Le pétrole devrait déjà être à 1000 dollars le baril et le litre d’essence à 20 euros pour qu’on comprenne enfin notre dépendance envers la merde noire.

Pour en savoir plus sur Ch. de Perthuis grâce à notre blog biosphere

La nature a une valeur… à vrai dire incommensurable ! (2013)

extraits : Les uns écrivent que le capital vert offre de nouvelles perspectives de croissance, les autres peuvent prouver que la préservation de la nature passe par la décroissance de l’activité humaine. La base du raisonnement est commune. Alors que les économistes postulaient jusqu’à peu que la nature constituait un stock illimité de ressources, les pénuries croissantes commencent à les faire réfléchir. Certains croient que le manque de capital naturel pourra être compensé par plus de capital technique et plus de travail humain (soutenabilité faible). Mais les machines et les innovations techniques nécessitent toujours plus de ressources naturelles, même s’il y a une certaine efficacité énergétique (moins d’énergie pour le même montant de production). Et le travailleur sans voiture ni portable ne vaut plus grand chose aujourd’hui. (Le Capital vert. Une nouvelle perspective de croissance par Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet)

démocratie impuissante, fiscalité écologique en berne (2013)

extraits : Censé remettre au gouvernement des préconisations sur l’alignement de la taxation du carburant diesel sur celle de l’essence et l’introduction d’une composante « carbone » dans la fiscalité énergétique, le comité pour la fiscalité écologique n’est pas parvenu à dégager un consensus. Son président, Christian de Perthuis, suggère un rattrapage de un centime par an sur le litre de diesel. Un centime seulement ? Actuellement, le diesel est taxé à 0,65 euro le litre contre 0,86 euro pour le sans-plomb : un rattrapage en vingt ans et plus ! Si c’est l’idée d’une aide au remplacement des véhicules diesels pour les ménages les plus démunis qui émerge, ce serait toujours l’option automobile qui gagnerait…

Climat : on le savait pourtant depuis longtemps (2015)

extraits : Selon Christian de Perthuis, responsable de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » La Biosphère ajoute : « Il n’y aura pas de ruptures techniques, c’est malheureusement la catastrophe qui servira de pédagogie. » Mais la pédagogie en tant de crise n’est plus véritablement de la pédagogie, c’est le sauve-qui-peut et le chacun-pour-soi. Pourtant on savait depuis longtemps que le risque climatique était grand…

Climat : l’économie deviendrait-elle écologique ? (2015)

extraits : A en croire Christian de Perthuis, « L’économie est l’un des outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique ». Responsable dès 2002 de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, il est déjà perspicace : « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » …

COP25, le réveil très progressif des élites ! (2019)

extraits : Côme Billard et Christian de Perthuis, économistes : « Sept degrés de réchauffement global à la fin du siècle : c’est, dans le pire scénario, ce qu’indiquent les premières simulations des modèles climatiques français dans le cadre de la préparation du prochain rapport d’évaluation du GIEC. A quoi ressemblerait un monde à + 7 °C ? Difficile à anticiper. Ce qui est sûr, c’est qu’il deviendrait vite invivable. La solution ne viendra pas de l’épuisement de réserves géologiques, bien trop abondantes pour que l’on puisse stabiliser le stock de CO2. Les prélèvements ou dégradation du stock de capital renouvelable ne doivent pas dépasser certaines frontières au-delà desquelles le capital renouvelable deviendrait non renouvelable, entraînant un effondrement de la ressource. La croissance économique de demain doit donc se construire par l’intermédiaire d’une régulation réfléchie de l’accès au capital naturel d’aujourd’hui. Si les dégâts anthropiques sur le capital naturel étaient intégrés dans le calcul des richesses nationales, le niveau de gaz à effet de serre ne serait pas celui que nous connaissons. Nous devons donc imputer la dégradation de la richesse potentielle produite par ce capital dans les coûts de nos économies. »

Le mot est dit, « croissance », seulement SI on trouve un jour qqch pour rendre cette croissance durable… Les économistes qui ne sont pas écologistes sont des rigolos, sinon ils parleraient de décroissance !…

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