énergie

L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

A la fin du XIXe siècle, le chimiste et ministre français Marcelin Berthelot expliquait qu’en l’an 2000 l’électricité et les énergies renouvelables auraient débarrassé le monde des « mines de charbon et par conséquent des grèves de mineurs » Dans l’entre-deux-guerres, l’historien américain Lewis Mumford (1895-1990) annonçaient le basculement imminent dans un âge « néotechnique », fondé sur l’hydroélectricité. Un « âge électrique » ? Foutaise.

Jean-Baptiste Fressoz : Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, s’est lancé dans un étrange exorde : « Dans l’histoire de l’énergie, nous avons connu l’âge du charbon et l’âge du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’âge de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir. » Il y a décalage entre le rapport de l’AIE et les déclarations de son directeur. Le « World Energy Outlook » de 2024 montre que, malgré la croissance des renouvelables, la production électrique à partir de fossiles a encore crû en 2023. le rapport révise à la hausse ses prévisions pour le charbon en raison de la forte demande d’électricité. Les investissements récents dans les terminaux gaziers laissent entrevoir une hausse de 50 % du gaz naturel liquéfié – une énergie particulièrement polluante – avant 2030. La persistance d’une vision « phasiste » des dynamiques matérielles peut être dangereuse. Elles entretiennent l’illusion.

Le point de vue des écologistes débranchés

Her dudul : Le problème est que le problème (!) est plus compliqué que ce que certains croient ou font croire. On nous dit passons à l’électricité et il n’y aura plus de problème. Mais le problème est qu’il faut la produire cette électricité ce que certains ne savent pas. Pour cela il faut du nucléaire dont beaucoup ne veulent pas, de l’éolien dont beaucoup ne veulent pas, des barrages dont beaucoup ne veulent pas, du solaire dont beaucoup ne veulent pas alors on continue à le produire avec du charbon, du gaz ou du pétrole.

FRW974 : La transition énergétique, ça n’existe pas. Par contre, la population croissant, les besoins croissent mécaniquement. Deux solutions : abaisser la population mondiale et abaisser la consommation mondiale. Personne n’en veut. Donc, on va dans le mur. Et à grande vitesse.

Chriss : Nos besoins en énergie sont tellement énormes et vont continuer à augmenter toujours plus, alors bien souvent une nouvelle source d’énergie ne vient pas en remplacer une précédente, mais s’y ajoute. Croire que l’humanité s’engage petit à petit dans une sortie des énergies fossiles parce que ici ou là on redéveloppe le nucléaire ou on construit des parcs solaires immenses, est un leurre. Cela ne fonctionnera jamais, à moins de coupler cet effort à une décroissance coordonnée organisée à l’échelle mondiale : décroissance démographique, énergétique, économique. Évidemment ça n’arrivera pas, impossible… pour l’instant !

A. Monod-Broca : L’évolution de nos besoins énergétiques dépend beaucoup de l’évolution de la population mondiale. Si nous étions 3 milliards, comme dans mon enfance, et seulement 50 millions en France nos besoins seraient moindres.

Frog : C’est pourtant si satisfaisant de consommer moins, moins prendre sa voiture, arrêter l’avion, arrêter les plats à emporter bourrés de plastiques, etc… Quand on s’y met, on s’aperçoit que c’est finalement ludique, économique, et que ça engage même une réflexion sur ce qui est vraiment bon et utile dans la vie – parce qu’on fait quand même beaucoup de stupidités « parce que ça se fait », parce qu’on nous l’a suggéré fortement, et non parce qu’on l’a réellement choisi.

Raphou : Résumé rapide : seule la sobriété peut nous éviter la catastrophe.

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

extraits : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

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Octobre 1974, 50 ans déjà, le 1er choc pétrolier

Nos dirigeants ont la mémoire courte, ils font comme si le premier choc pétrolier n’avait pas eu lieu, ni les suivants. Ils restent croissancistes. Ils attendent donc le choc pétrolier ultime, celui qui fera en sorte que nous devrons agir dans l’urgence, de façon conflictuelle au niveau national (manifestations contre la hausse des prix) et international (conflits pour la répartition des ressources rares). Voici comme piqûre de rappel ce qui s’est passé en 1973-1974.

18 octobre 1973, Premier choc pétrolier : Les pays du Golfe Persique relèvent de 17 % le prix du pétrole brut

extraits : La semaine dernière à Vienne, les représentants de ces pays négociaient encore avec les compagnies pétrolières. Six pays du golfe Persique ont décidé le 16 octobre 1973 de fixer unilatéralement le  » prix du marché  » de leur pétrole à 3,65 dollars par baril, soit une augmentation de 17 % par rapport aux derniers prix pratiqués. Cette façon de fixer unilatéralement les prix serait-elle le signe avant-coureur de nouvelles nationalisations ? Faut-il considérer les décisions prises comme le prélude à une  » guerre du pétrole  » ? En fait, il correspond à la réalité. Le pétrole étant une matière première de plus en plus rare, ceux qui le possèdent sont en mesure de maîtriser son prix, qu’il soit affiché ou qu’il relève du  » jeu  » de l’offre et de la demande….

30 octobre 1973, Premier choc pétrolier : La fin d’une ère

extraits : LE pétrole est devenu une arme, nul désormais ne l’ignore plus. Tous les États producteurs ont maintenant acquis la maîtrise à la fois des quantités de pétrole qu’ils vendent et du prix auquel ils le vendent. Autrefois c’étaient les compagnies qui faisaient la loi sur le marché. Puis elles ont été obligées de composer avec les États producteurs à partir du moment où ils surent se grouper au sein de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Maintenant le véritable  » cartel « , ce n’est plus celui des grandes compagnies pétrolières, mais celui qui est constitué par les États pétroliers. C’est lui qui domine véritablement le marché. On découvre aujourd’hui seulement – un peu tard ! – que la prospérité de l’Occident était en partie fondée sur une énergie à bon marché et sur la croyance aveugle que cette situation pourrait durer indéfiniment. ….

5 novembre 1973, Premier choc pétrolier : L’« arme du pétrole » s’est révélée être d’une redoutable efficacité

extraits : Pour le moment, la solidarité existe au niveau des producteurs et non au niveau des consommateurs. Chaque pays agit individuellement, afin de  » parer au plus pressé « . Les mesures administratives étudiées par la Maison Blanche seraient destinées à obtenir une réduction supplémentaire de la consommation américaine en essence, mazout et électricité. En Inde, le prix au détail de l’essence a été relevé de 70 % et le gouvernement a averti la population qu’un rationnement pourrait être mis en place à brève échéance….

25 décembre 1973, L’ère de l’énergie à bon marché s’achève

extraits : « LE pétrole est notre ultime et plus puissante arme. » Cette déclaration d’un journal koweïtien avait été faite le 5 novembre 1972. En 1972, ils ont expédié 1300 millions de tonnes de  » brut « . Or si les utilisateurs de ce pétrole ont déboursé – en bout de chaîne – 113 milliards de dollars, ils n’ont touché, eux, que 17 milliards, alors que les taxes prélevées par les États consommateurs ont représenté 28 milliards et les bénéfices des compagnies 28 milliards également. Le 7 octobre, au lendemain de l’ouverture des hostilités au Proche-Orient, l’Irak s’approprie – à titre de représailles – les parts des sociétés américaines Exxon et Mobil. Le 16 octobre, réunis à Koweït, les États du golfe Persique décident unilatéralement une augmentation de 70 % des prix affichés, dont ils fixeront, à l’avenir, eux-mêmes la valeur en fonction des prix réels pratiqués sur le marché international. Tous les autres producteurs s’alignent sur les décisions de Koweït. Le 22 décembre, les pays de l’OPEP ont décidé à Téhéran une très forte augmentation des prix qui équivaut à plus du doublement….

31 décembre 1973, Premier choc pétrolier : La grande remise en cause

extraits : Les faiseurs de plans économiques, ignorant délibérément les prophéties des Cassandres du club de Rome, avaient cru pouvoir inscrire à l’intérieur de notre monde fini la promesse d’un développement indéfini. L’embargo, combiné avec la majoration brutale des prix du pétrole, a assombri la scène avec la soudaineté d’un orage de septembre. Ce n’est pas seulement en réduisant la vitesse sur les routes ou le chauffage dans les immeubles collectifs qu’on va faire face à la transformation fondamentale des conditions de l’économie capitaliste qui résulte du passage de l’époque de l’énergie bon marché à celle de l’énergie chère. On va supprimer le gaspillage, répète-t-on. Bien sûr ! Mais quid de tous ceux – des millions – qui ne vivaient souvent chichement que du produit du gaspillage ?….

9 janvier 1974 : Premier choc pétrolier : Payer le brut avec du papier

extraits : Après le dernier relèvement de leurs tarifs, l’ensemble des États producteurs de pétrole va toucher en 1975 un revenu supplémentaire que l’on peut estimer grosso modo à quelque 50 milliards de dollars. Si la totalité de ces 50 milliards pouvait être utilisée par ces États à l’achat de marchandises et de biens d’équipement, le problème serait résolu de manière relativement aisée. La question est en fait beaucoup plus complexe. Sur les 50 milliards de revenus supplémentaires qu’ils toucheront cette année, les États producteurs ne pourront consacrer à des achats supplémentaires de marchandises que 10 milliards de dollars au grand maximum. Autrement dit, dans cette perspective, au minimum 40 milliards de dollars ne vont pas trouver de contrepartie au terme de biens réels. Voilà ce qui fascine littéralement les quelques économistes qui ont eu le temps de réfléchir au problème….

7 février 1974 : Premier choc pétrolier : La hausse des prix en France risque de dépasser 10 % en 1974

extraits : Une bonne partie de l’inflation est maintenant à porter au compte du pétrole. La hausse du prix du brut décidée à Koweït le 16 octobre (+70 %) a entraîné une hausse d’au moins 0,7 % des prix de détail. La seconde augmentation décidée à Téhéran le 23 décembre (+ 120 % du prix du brut) va provoquer une hausse supplémentaire. La  » note  » pétrolière sera répercutée sur les consommateurs au fil des mois….

10 septembre 1974 : Premier choc pétrolier : L’affaissement de l’Europe et du Japon est-il inéluctable ?

extraits : Comparée à l’état actuel de l’économie mondiale, la situation créée il y a maintenant près d’un an par l’embargo pétrolier arabe était beaucoup plus claire ; en effet si cet embargo avait été réellement maintenu pendant plusieurs mois, il aurait conduit au chaos et, pourquoi pas, à un conflit militaire d’une très grande gravité. Bref, ou bien s’était la catastrophe, ou bien les pays arabes renonçaient à leur réduction quantitative. L’embargo ayant été finalement levé après n’avoir été d’ailleurs que très partiel, les effets du quadruplement du prix du pétrole sont beaucoup plus difficiles à percevoir pour l’homme de la rue, dont le niveau et le mode de vie n’ont pas vraiment été affectés, du moins en apparence….

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AIE versus OPEP, un débat truqué

Alors que l’Agence internationale de l’énergie s’apprête à publier son rapport annuel, mercredi, les pays producteurs qualifient de « fantasme » ses prévisions qui annoncent une diminution de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz d’ici à 2030. Vaine controverse, l’essentiel est ailleurs : la raréfaction des ressources énergétique et le réchauffement climatique signeront la mort de la civilisation thermo-industrielle. L’abondance à crédit sera derrière nous…

Perrine Mouterde : Selon le « World Energy Outlook » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le pic de toutes les énergies fossiles avant 2030.. De son côté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a répété que la sortie des énergies fossiles était un « fantasme ». Le solaire et l’éolien ne fournissent qu’une fraction de l’énergie mondiale, et les besoins des pays du Sud vont fortement augmenter. Les projections de l’AIE et de l’OPEP, souvent alignées, diffèrent désormais fortement. Mais la baisse anticipée reste largement en deçà des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement sous 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat ; les émissions devraient théoriquement diminuer d’environ 25 % d’ici à la fin de la décennie !

Le point de vue des écologistes

Nous aurions du nous poser la question de fond plus tôt : à qui appartiennent les ressources du sous-sol ? Ces richesses naturelles n’appartiennent pas aux États, encore moins aux propriétaire du sol. Ces richesses n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales qui bénéficient gratuitement de l’œuvre de la nature. Ces richesses n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Tout cela n’est qu’utilitarisme de court terme et gaspillage après pillage. Il nous faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent.

Cela implique qu’il nous faut changer complètement de mode de vie et cultiver individuellement et collectivement la sobriété dans tous les domaines. Si nous ne le faisons pas volontairement, sous la forme d’une décroissance maîtrisée, nous le ferons dans l’urgence au fur et à mesure que le pétrole, le cuivre, l’alimentaire… deviendront hors de prix.

LE DÉBAT, y’en a pas

BOUL : Évidemment, on va tout brûler jusqu’à épuisement.

Xanefu : « Le rythme d’approbation de nouveaux projets de centrales a fortement ralenti [en Chine] », donc il y en a encore plein dans les tuyaux. Ce genre d’équipement c’est pour 50 ans. C’est mal parti pour un pic du charbon chinois dans un futur proche.

Francis1234 : Tout cela est très en phase avec les projections du Giec à +4 °C à la fin du siècle. Nos enfants et petits enfants nous remercierons.

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

extraits : Le pic pétrolier ne signifie pas que le monde soit à court de pétrole. Cette expression décrit le moment où la production pétrolière ne peut plus augmenter. A ce moment, il reste encore beaucoup de pétrole. Mais il est tout simplement beaucoup plus difficile à découvrir et à extraire, ce qui signifie qu’il devient très ardu, voire impossible, d’accroître la production mondiale. L’offre reste stable pendant un temps (en plateau), puis finit par entrer en phase de déclin terminal.omme pratiquement tous les produits d’aujourd’hui sont dépendants du pétrole, l’âge du pétrole cher renchérira les prix des marchés du commerce mondial. Le pic pétrolier se traduira donc probablement par un « pic de la mondialisation ». Certains spécialistes de l’énergie estiment même que le pic pétrolier pourrait signifier la « fin de la croissance économique », car les économies ont besoin d’énergie bon marché pour se développer.

peak all, donc pic démographique

extraits : La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, l’évolution symétrique est sans doute vraie. L’espèce humaine n’est donc pas à l’abri d’un effondrement démographique. Nous sommes arrivés à une période où nous atteignons le maximum de ressources que la planète peut nous fournir : pétrole, phosphore, uranium, etc. Le peak oil devint le peak all. Cela ne peut que s’accompagner d’un pic démographique, le maximum possible avant la chute….

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Augmenter la taxe sur l’électricité paraît à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; ils considèrent que se brancher sur une centrale nucléaire ou une usine thermique est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi… Vaste débat.

LE MONDE avec AFP : Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) au-delà des 32,44 euros par mégawattheure [MWh], qui était le niveau de taxation d’avant la crise inflationniste. Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. La ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » d’aller trop loin dans l’augmentation de cette taxe :

« Si on va au-delà [des 32 euros/MWh], le risque, c’est qu’effectivement il y ait une augmentation de prix de l’électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (…) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques »

LE DÉBAT

Samivel51 : C’est vraiment la dernière chose à faire, alors qu’on essaie de convaincre les gens de passer de l’essence à l’électricité. Et que la France produit son électricité, mais pas son essence.

Biosphere : Samivel, on a essayé de populariser les voitures thermiques et maintenant on s’aperçoit du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Échec d’orientation. On essaye maintenant de te faire passer au tout électrique, mais on oublie de te dire que électricité il faut la fabriquer. Avec l’uranium du Niger, une ressource de toute façon limitée ? Avec des éoliennes ou du photovoltaïque qui sont critiqués de toute part ?

Le Jobastre : Ce que je propose, c’est qu’on arrête des mots valise comme pouvoir d’achat et qu’on parle de reste à vivre. Que constaterons-nous alors ? Une forte baisse du disponible à vivre et pour tout le monde – du moins ceux qu’ils travaillent-.

Biosphere : Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il faut s’interroger sur ce « reste à vivre », est-il nécessaire pour mieux vivre, ou serait-il complètement superflu de l’utiliser ? Vos besoins dépassent-ils déjà les possibilités de la planète ou pratiquez-vous déjà la sobriété énergétique ?

Artemis purple : Taxer l’électricité du quotidien plutôt que le kérosène des loisirs. On ne change pas de main à Bercy….

Biosphere : La (dé)taxation du kérosène découle d’une décision internationale sur laquelle la France n’a pas de prise. Mais nous sommes d’accord, le tourisme par avion, c’est mal. Le plus lourd que l’air commence à faire un vol de quelques dizaines de mètres le 17 décembre 1903. En 2103 il y a de fortes probabilités que nous aurons définitivement abandonné l’idée de ressembler à des oiseaux lestés de métal.

Pm22 : Nous avions l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. Pour satisfaire les verts/rouges, nous avons sabré en partie notre filière nucléaire qui était la plus en avance du monde.

Biosphere : le nucléaire n’est « propre » que si on occulte l’énergie grise pour construire et entretenir les centrales, la gestion non résolue des déchets et le coût d’un démantèlement qu’on ne sait ni financier, ni techniquement solutionner. On ne peut pas regarder qu’un seul côté des réalités, c’est vouloir tromper autrui.

El Cornichon : Taxer l’énergie, c’est coller des boulets aux pieds à l’économie.

Biosphere : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

Frax : Je rappelle que l’inflation est revenue ce mois-ci à un niveau de 1,2 %/an. L’inflation c’est fini. On passe à autre chose!

Biosphere : L’inflation c’est comme le chômage, ça va, ça vient. Mais on sait de source sûre que nous allons droit vers une stagflation durable, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. La raréfaction des ressources et notre nombre multiplié par la surconsommation font en sorte que nous allons vers l’envolée des prix et l’effondrement de la société thermo-industrielle. Sûr, on va passer à autre chose !

K@nny : On ne peut pas recevoir 100 milliards d’aide quand les prix augmentent et ne pas devoir les rembourser en contre-partie quand les prix baissent … c’est une simple logique. Tu empruntes mais ensuite tu rembourses.

Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable auquel il faut adjoindre le fait que « les aides » se font au détriment de l’équilibre budtaire national. Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien.

Toujours plus surpris : Et pourquoi pas une taxe progressive en fonction de la consommation ? Les premiers kWh seraient peu taxées tandis que celles excessives, déraisonnables le seraient davantage ?

Biosphere : Une bonne mesure, mais qui a un grave défaut : les riches pourront toujours payer ! Mieux vaut instituer un rationnement qui met tout le monde à égalité. La carte carbone, vous en avez déjà entendu parler ?

Post it : Les gilets jaunes, ça parle encore à nos politiques ?

Biosphere :  Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!! Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs…Les décisions politiques actuelles sont engluées dans le court terme de la protection du « pouvoir d’achat ». On fait comme si les réalités biophysiques de l’épuisement à terme des ressources terrestres n’existaient pas. Qu’on résiste ou non, les factures de l’électricité, de l’essence, du gazole, et même de la nourriture de base vont un jour ou l’autre s’envoler. On a le choix entre attendre le choc énergétique et le supporter de plein fouet, ou apprendre aux gens, par l’augmentation progressive des prix, qu’il faut économiser dans tous les domaines. L’acceptabilité sociale ne peut correspondre aux désirs de consommation des gens mais à une lutte féroce contre les inégalités de revenus.

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électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !? Lire la suite »

L’impossible sortie du charbon

A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Si le Royaume-Uni sort du charbon thermique, la consommation mondiale de charbon est au plus haut. En tant qu’écologistes réalistes, nous ne pouvons que constater que les bonnes intentions sont si rares que le monde court au désastre. Épuisement des ressources fossiles et réchauffement climatique sont les deux jumeaux de l’apocalypse à venir.

Royaume-Uni, sortie définitive du charbon thermique

La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Unis ans la présence d’énormes réserves de charbon dans son sous-sol. En 1920, 90 % de l’électricité du pays est générée par le charbon, et le Royaume-Uni est le premier exportateur mondial du combustible. La plus longue grève des mineurs de l’histoire britannique, en mars 1984, est une protestation contre la fermeture accélérée des collieries (mines) par le gouvernement Thatcher. Un an plus tard, en 1985, à l’issue d’une répression policière sans merci, les derniers grévistes lâchent prise. La dernière mine de charbon, la fosse de Kellingley, ferme en 2015. Le 30 septembre 2024, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Sa mise à l’arrêt fait du pays le premier membre du G7 à sortir définitivement du charbon pour sa production d’électricité. Le nouveau gouvernement travailliste affiche l’objectif d’une électricité totalement décarbonée en 2030. C’est ambitieux : en 2025, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique devrait encore être de 50 %.

La consommation mondiale est au plus haut

La consommation charbonnière carbure à un niveau record, avec un exercice 2024 du même acabit que le précédent : autour de 8,7 milliards de tonnes selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Soit une « augmentation totale de 10 % » par rapport aux chiffres de 2014. A elle seule, l’économie chinoise pèse pour plus de la moitié de la demande mondiale (environ 56 % en 2023). Le charbon dit « thermique » reste la principale source d’énergie primaire pour produire de l’électricité. Pour répondre à la demande, l’offre continue de se développer. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a même eu trois fois plus de capacités de production électrique à partir de charbon mises en service que fermées. Les trois quarts des capacités mondiales de production d’électricité à partir de charbon n’ont toujours pas la moindre date de fermeture prévue.

Le point de vue des écologistes

Nicolas Hulot avait quitté le gouvernement Macron pour ne plus se mentir, mais l’humanité continue, elle, à se raconter des histoires… Comme par magie, l’achat d’un véhicule électrique est devenu vertueux… Nous sommes enfermés dans des modes de vie insoutenables, conditionnés par les normes sociales, les politiques publiques, les infrastructures, les technologies, la publicité… Sans rire, qui aujourd’hui peut affirmer qu’il connaît ou travaille dans une entreprise dont le modèle est, au mieux, neutre pour l’environnement ? Personne… Une majorité de la population vit aujourd’hui de ce qui détruit l’environnement, nuit à sa santé et hypothèque l’avenir de sa descendance… Comment croire ne serait-ce qu’un instant qu’on puisse diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre… Le tragique paradoxe du solutionnisme technologique ambiant est qu’il contribue finalement à renforcer le modèle économique mortifère et l’hyper-industrialisation qu’il devrait dénoncer… On n’est pas prêt de réconcilier la fin du monde et la fin du mois… Et pendant ce temps-là, l’habitabilité de la Terre se dégrade, le vivant s’effondre, le mur s’avance… L’effondrement global à court terme de notre société industrielle est devenu plus que plausible. Inévitable… » (« Ne plus se mentir » de Jean-Marc Gancille)

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COP26, le choc charbonnier va faire mal

extraits : Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow (COP26), mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale….

L’adieu au charbon sera long, trop long

extraits : Après son livre de 2003 sur le pic pétrolier, Richard Heinberg s’était consacré au pic charbonnier : la production de charbon suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent….

Climat : Faut-il faire brûler les centrales à charbon ?

extraits : #EndCoal, enfin un hashtag sur Twitter qui nous parle. #EndCoal, une image sur lemonde.fr, des lettres qui s’enflamment lors d’une manifestation de Greenpeace. Dérisoire victoire. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath, dans l’ouest de l’Allemagne, a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. Les écologistes n’ont rien pu faire contre la pelleteuse escortée de policiers qui a procédé à la démolition. L’État, complice des exactions climatiques ! En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon….

Pour en savoir plus encore plus

21 octobre 2015, Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat

14 mars 2014, La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

27 avril 2012, les dangers du charbon (1/3)

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

28 septembre 2010, des mineurs bientôt sans charbon

26 juillet 2010, l’impasse charbonnière

9 février 2008, charbon de terre

5 avril 2007, bientôt une Chine sans charbon !

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Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

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Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

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Fracturation pétrolière, fracturation politique

L’écologie politique est en butte à des considérations économiques. Le prix du sans-plomb est en train de chuter sous les 3 dollars le gallon (soit environ 70 centimes d’euro le litre) aux USA. Or le prix de l’essence est également, pour le grand public, l’un des plus sûrs indicateurs du niveau de l’inflation. Dans un sondage, l’agence Bloomberg assure que, dans les Etats-clés où se jouera l’élection, trois électeurs sur dix considèrent le prix du carburant comme le problème économique le plus crucial. C’est pourquoi la facturation hydraulique (ou fracking) est une technique de fracturation des formations géologiques par l’injection d’un fluide à haute pression bénéfice d’un soutien politique. Exemples :

Florence Faucher et Lucien Thabourey (25/10/2022) : Une série de décisions du gouvernement britannique fortement critiquées par les associations écologistes : arrêt du moratoire sur la fracturation hydraulique, relance du gaz de schiste, autorisations de projets d’extraction pétroliers en mer du Nord…

Pauline Brault (11/09/2024) : Pennsylvanie. Dans cet État-clé où se trouve un immense gisement de gaz de schiste, Kamala Harris cherche à convaincre les électeurs qu’elle ne s’oppose plus à la fracturation hydraulique. Lors de la précédente campagne présidentielle, en 2020, Kamala Harris assurait vouloir interdire la fracturation hydraulique à l’échelle du pays. Mais le 29 août 2024, la démocrate est revenue sur cette position : « Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation ». De nouveau mardi 11 septembre, lors du débat télévisé avec Trump, la vice-présidente a soutenu le « fracking » et s’est félicitée de la « plus forte augmentation de la production nationale de pétrole de l’histoire » sous l’administration Joe Biden. Le revirement d’Harris sur la fracturation s’explique par des considérations électorales, il flatte les électeurs en manque de carburant et ulcère Trump. Et cette technique, qui consiste à ouvrir des fissures dans la roche pour libérer du pétrole ou du gaz de schiste a relancé la croissance industrielle et économique de la Pennsylvanie depuis les années 2000.

Le point de vue des écologistes non-fracturés

Les intellectuels : Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Réfléchissons. Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… (René Dumont, son programme lors de la présidentielle en 1974)

Les activistes : Bonnet noir et lunettes de protection, je redouble d’efforts pour faire céder la devanture de l’établissement de la Barclays. J’ai pris soin de placarder une affiche sur la façade : « Cette banque finance le chaos climatique ». Je suis membre du groupe d’activistes écologistes Extinction Rebellion, je participais à l’opération « Money Rebellion » (« rébellion de l’argent »), qui dénonce les investissements des banques dans les énergies fossiles. Les épaisseurs de verre se fragmentent sous mes coups, mais la vitrine ne cède pas. Mise en examen pour « dommages criminels » et « atteinte contre une institution financière », j’encours dix ans de prison ferme. Une première audience de mon procès aura lieu le ….., mais j’espère un bon impact médiatique.

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Prix de l’essence, des socialistes sans boussole

extraits : En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe pour le gouvernement avant les réalités écologiques, ce qui ne peut qu’amener à de fausses promesses et des désillusions. Pour retrouver une boussole, les socialistes devraient affirmer que l’économie n’est qu’une sous-partie du social, et le social une variable déterminée par les contraintes écologiques, à commencer par l’état des ressources naturelles. A quand la taxe carbone que les socialistes hors du pouvoir avaient dénommé contribution énergie ?….

Le prix de l’essence n’augmente pas, dommage !

extraits : Baisser le prix de l’essence va à l’encontre des fondamentaux : une ressource qui se raréfie (le pétrole) devrait augmenter sans cesse et de plus en plus vite au moment où on s’approche des limites de l’épuisement. En 2005, l’institution financière Ixis CIB évoquait la possibilité d’un cours du baril à 360 dollars en 2015. Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas. Un gouvernement responsable devrait planifier une augmentation de 10 % du prix de l’essence chaque année (doublement tous les 7 ans) pour que les consommateurs de carburant anticipent le choc pétrolier qui peut arriver d’un moment à l’autre et commencent à adapter leur modes de déplacements…..

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Carbone fossile ou vivant, rien ne va plus

Rare sont les économistes qui remettent en question le dogme de la croissance. Christian de Perthuis essaye dans son livre « Carbone fossile, carbone vivant », mais il ne va pas jusqu’au bout du raisonnement, la nécessaire rupture avec la société thermo-industrielle.

Christian de Perthuis : Le renouvelable a gagné la bataille des coûts qui l’opposait au fossile. … Se doter de nouvelles sources d’énergie éolienne et photovoltaïque ne peut toutefois avoir de sens qu’à condition d’abandonner les anciennes centrales thermiques. Or, nous ne savons pas bien comment « désinvestir » les filières liées aux énergies fossiles… Un tiers des émissions de gaz à effet de serre trouvent leur origine dans notre alimentation. Dans ce domaine – celui du « carbone vivant » et non plus du « carbone fossile » –, la transformation est donc tout aussi urgente… Les puits de carbone que sont les forêts et les sols, mais aussi les mers et les océans soumis à la surpêche, devraient pouvoir les compenser naturellement, mais ils sont aujourd’hui fragilisés… Les forêts en France sont en expansion, mais, du fait du réchauffement, elles perdent chaque jour un peu de leur capacité à absorber le carbone… Alors que l’eau se fait de plus en plus rare, les conflits hydrauliques autour des barrages ou des mégabassines se multiplient et cristallisent les tensions. La stratégie nationale bas-carbone – visant à définir la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre – se résume souvent à un vain exercice formel de bouclage statistique.

Le point de vue des écologistes économistes

Christian de Perthuis nous laisse sur notre faim, on ne voit pas quelle sorte de solution il imagine pour nous sortir du pétrin dans lequel nous a plongé le croissancisme, qu’il soit capitaliste, communiste ou libéral-socialiste. Il veut croire dans la capacité de la démocratie à se réinventer en échappant au double piège de l’autoritarisme des experts et des divers populismes climatosceptiques. Y’a qu’à, faucon. Comment entraîner le monde entier vers la « nouvelle économie du climat », vers laquelle pointe le livre, avec des moyens seulement économiques ? Comment échapper à la décroissance ?

La taxation carbone et les incitations en faveur de l’agroécologie prônées par l’auteur ne sont qu’un premier pas, la carte carbone est d’ores et déjà nécessaire pour nous obliger à la sobriété énergique de façon partagée. Le pétrole devrait déjà être à 1000 dollars le baril et le litre d’essence à 20 euros pour qu’on comprenne enfin notre dépendance envers la merde noire.

Pour en savoir plus sur Ch. de Perthuis grâce à notre blog biosphere

La nature a une valeur… à vrai dire incommensurable ! (2013)

extraits : Les uns écrivent que le capital vert offre de nouvelles perspectives de croissance, les autres peuvent prouver que la préservation de la nature passe par la décroissance de l’activité humaine. La base du raisonnement est commune. Alors que les économistes postulaient jusqu’à peu que la nature constituait un stock illimité de ressources, les pénuries croissantes commencent à les faire réfléchir. Certains croient que le manque de capital naturel pourra être compensé par plus de capital technique et plus de travail humain (soutenabilité faible). Mais les machines et les innovations techniques nécessitent toujours plus de ressources naturelles, même s’il y a une certaine efficacité énergétique (moins d’énergie pour le même montant de production). Et le travailleur sans voiture ni portable ne vaut plus grand chose aujourd’hui. (Le Capital vert. Une nouvelle perspective de croissance par Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet)

démocratie impuissante, fiscalité écologique en berne (2013)

extraits : Censé remettre au gouvernement des préconisations sur l’alignement de la taxation du carburant diesel sur celle de l’essence et l’introduction d’une composante « carbone » dans la fiscalité énergétique, le comité pour la fiscalité écologique n’est pas parvenu à dégager un consensus. Son président, Christian de Perthuis, suggère un rattrapage de un centime par an sur le litre de diesel. Un centime seulement ? Actuellement, le diesel est taxé à 0,65 euro le litre contre 0,86 euro pour le sans-plomb : un rattrapage en vingt ans et plus ! Si c’est l’idée d’une aide au remplacement des véhicules diesels pour les ménages les plus démunis qui émerge, ce serait toujours l’option automobile qui gagnerait…

Climat : on le savait pourtant depuis longtemps (2015)

extraits : Selon Christian de Perthuis, responsable de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » La Biosphère ajoute : « Il n’y aura pas de ruptures techniques, c’est malheureusement la catastrophe qui servira de pédagogie. » Mais la pédagogie en tant de crise n’est plus véritablement de la pédagogie, c’est le sauve-qui-peut et le chacun-pour-soi. Pourtant on savait depuis longtemps que le risque climatique était grand…

Climat : l’économie deviendrait-elle écologique ? (2015)

extraits : A en croire Christian de Perthuis, « L’économie est l’un des outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique ». Responsable dès 2002 de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, il est déjà perspicace : « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » …

COP25, le réveil très progressif des élites ! (2019)

extraits : Côme Billard et Christian de Perthuis, économistes : « Sept degrés de réchauffement global à la fin du siècle : c’est, dans le pire scénario, ce qu’indiquent les premières simulations des modèles climatiques français dans le cadre de la préparation du prochain rapport d’évaluation du GIEC. A quoi ressemblerait un monde à + 7 °C ? Difficile à anticiper. Ce qui est sûr, c’est qu’il deviendrait vite invivable. La solution ne viendra pas de l’épuisement de réserves géologiques, bien trop abondantes pour que l’on puisse stabiliser le stock de CO2. Les prélèvements ou dégradation du stock de capital renouvelable ne doivent pas dépasser certaines frontières au-delà desquelles le capital renouvelable deviendrait non renouvelable, entraînant un effondrement de la ressource. La croissance économique de demain doit donc se construire par l’intermédiaire d’une régulation réfléchie de l’accès au capital naturel d’aujourd’hui. Si les dégâts anthropiques sur le capital naturel étaient intégrés dans le calcul des richesses nationales, le niveau de gaz à effet de serre ne serait pas celui que nous connaissons. Nous devons donc imputer la dégradation de la richesse potentielle produite par ce capital dans les coûts de nos économies. »

Le mot est dit, « croissance », seulement SI on trouve un jour qqch pour rendre cette croissance durable… Les économistes qui ne sont pas écologistes sont des rigolos, sinon ils parleraient de décroissance !…

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Bientôt la crise ultime, qu’on l’attende ou non

La quasi totalité des personnes semblent ignorer que la décroissance surgit périodiquement dans le système libéral de marché, sauf que cela s’appelle crise économique, récession ou même parfois dépression. Des experts ignares, intoxiqués par l’éternelle fuite en avant, osent même parler de « croissance négative » ; quel oxymore ! Le PIB chute, et parfois dans des proportions énormes comme l’a prouvé la grande crise (financière) de 1929. Or les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend…

« Apercevoir la fin des ressources pétrolières, admettre son caractère inéluctable et définitif, provoquera une crise irrémédiable que j’appellerai crise ultime. Nous n’en souffrons pas encore. Les premières ruptures sérieuses d’approvisionnement du pétrole la déclencheront. Alors on reverra, comme au temps de Suez ou de la guerre du Kippour, un brutal renversement de l’opinion, définitif cette fois. Il ne s’agira pas, comme on le croit et comme les économistes eux-mêmes l’affirment, de surmonter une crise difficile, mais de changer de civilisation. L’humanité devra passer de l’ère d’abondance factice à celle de la pénurie, de l’orgueil insensé à celle de l’humilité. Elle devra répartir des richesses qui, au lieu d’être infinies comme elle le pensait naïvement, lui  apparaîtront à l’heure du bilan bien modeste en face de ses besoins. Les pays riches devront réduire leur train de vie, ce qui pour chaque individu représentera une contrainte douloureuse à laquelle il n’est aucunement préparé. » (Vivre sans pétrole de J.A. GREGOIRE – Flammarion, 1979)

Certains comme dans le Clunisois se mobilisent aujourd’hui, mais cela ne sera pas suffisant et cela arrive trop tard.

Audrey Garric : Comment engager la transition écologique sans « braquer les gens » ? Dans le Clunisois, l’ambiance est détendue… jusqu’à ce que l’on évoque l’écologie. « Il faut mettre ça de côté. Ça va trop loin … ici, on a besoin de gros véhicules pour se déplacer… » Exit l’emploi de termes comme écologie ou sobriété. « On n’a pas honte de ces mots, mais on ne voulait pas braquer les gens. Il y a un effet repoussoir d’une écologie caricaturée comme punitive. » Pourtant en 2021 la structure territoriale, composée de quarante et une municipalités, vise rien de moins que la neutralité carbone en 2040 – dix ans avant l’objectif national. Ce qui revient à diviser par cinq l’empreinte carbone des 14 500 habitants, pour passer de 7 tonnes par an et par personne en 2020 à 1,4 tonne en 2040, un défi colossal. De quoi interroger, toutefois, sur la possibilité du Clunisois de tenir ses exigeants objectifs. Même l’installation d’éoliennes a suscité une levée de boucliers.

Le point de vue des écologistes réalistes

Ecotox : On aurait mieux aimé comprendre, chiffres à l’appui, comment on passe de 7 tonnes à 1,4 tonnes de CO2 par an par habitant.

JCM : L’écologie « punitive » est en train de nous tomber sur le râble: canicules et tempêtes de plus en plus fréquentes, pollution plastique, antibiorésistance etc. Tout cela n’est ni une vue de l’esprit ni un décret des « ayatollah verts », juste un constat scientifique répété année après année. Mais tout va bien : tant qu’on reste dans le déni, la situation est désespérée mais c’est pas grave.

Michel Sourrouille : Puisque la pédagogie de la catastrophe est refusée, ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie. Puisque la décroissance maîtrisé ne fait pas recette, c’est la décroissance subie qui sera notre lot commun. L’inertie des gens, entretenue par les climato-sceptiques et la plupart des médias ainsi que l’inertie politique cultivée par les dirigeants de l’extrême droite et de la plupart des autres partis, nous préparent des lendemains qui déchantent. Le réchauffement climatique a des effets trop lents pour changer les habitudes comportementales, « on s’adapte », mais le choc pétrolier ultime qui verra le prix du baril exploser fera office de détonateur. Peu de personne ont souvenir du premier choc pétrolier de 1973-1974, dommage. Le croissancisme a gagné, temporairement !

Francis Baque : Autrefois l’épicier était ambulant, cela faisait 1 véhicule, et ne nécessitait pas de parking géant. Mais le progrès est arrivé… avoir une voiture et ne pas pouvoir s’en servir. Impensable aujourd’hui.

Rhamphos : Ce qui me rappelle les Gilets jaunes râlant contre la hausse du prix des carburants ET contre la limitation à 80…

Palencia Domingo : Et pendant ce temps-là, on organise des JO démentiels où des compétiteurs et des spectateurs n’arrivent pas en pédalo, en char à voile ou en vélo, mais en avion, des Jeux où les grands pollueurs et ennemi de la santé (Coca-Cola) tiennent le haut du pavé aux côtés des firmes qui font leur pub (LVMH et autres). La planète, eux ils ne s’en préoccupent pas beaucoup, l’essentiel c’est le bénéfice net. Alors bravo les habitants du clunisois, mais ce n’est pas vos efforts qui empêcheront l’inéluctable : l’invivabilité sur Terre.

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Crise ultime et pic pétrolier

extraits : Jean Albert Grégoire nous avertissait dès 1979 : « Comment l’automobiliste pourrait-il admettre la pénurie lorsqu’il voit l’essence couler à flot dans les pompes et lorsqu’il s’agglutine à chaque congé dans des encombrements imbéciles ? L’observateur ne peut manquer d’être angoissé par le contraste entre l’insouciance de l’homme et la gravité des épreuves qui le guette. Comme le gouvernement crie au feu d’une voix rassurante et qu’on n’aperçoit pas d’incendie, personne n’y croit. Jusqu’au jour où la baraque flambera.

Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par lASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

L’addition des énergies mène droit à la crise ultime

extraits : Transition énergétique, un mot valise qui édulcore une sinistre réalité. Jean -Baptiste Fressoz souligne à juste titre que la « transition » devrait s’appeler « crise énergétique » ou « gap énergétique ». Mais dire « transition » plutôt que « crise » rend le futur beaucoup moins anxiogène en l’arrimant à une rationalité planificatrice et gestionnaire. Ainsi va un monde où il ne faut plus culpabiliser les gens, ni parler d’écologie punitive, encore moins de sang, de larmes et de sueurs. La croissance économique s’est transformée en oxymore avec le développement durable , puis en imbécillité avec la croissance verte….

Bientôt la crise ultime, qu’on l’attende ou non Lire la suite »

Pour une forte hausse du prix de l’essence

Jouer l’autruche en baissant les prix de l’essence à court terme ne peut que conduire à une catastrophe. Les factures ne sont soutenables que tant que les prix sont limités. Mais lorsque les prix augmentent, le piège se referme. Les promesses de réduction de fiscalité, d’une part, ou de blocage des prix de l’essence, d’autre part, font florès. Funestes erreurs qui ne feraient qu’empirer le mal.

collectif 1: « La baisse des prix conduit inexorablement à une hausse structurelle de la demande, et donc à une aggravation de la situation, tant environnementale que sociale. Certes, si les Français dépensent 44 milliards d’euros de carburants, c’est qu’ils en ont besoin. Mais ce besoin est le résultat d’un aménagement du territoire et d’une organisation sociale, qui eux-mêmes sont le résultat d’une mobilité toujours plus rapide et moins chère. Une heure de smic permet d’acheter quatre fois plus d’essence en 2020 qu’en 1960. Le mouvement global a encouragé la mobilité : des voitures démocratisées, un réseau routier gratuit développé, etc. En conséquence, les distances parcourues ont augmenté d’un facteur 10 en deux siècles, causant étalement urbain, périurbanisation, éparpillement… Investir dans l’efficacité et la sobriété est une vraie réponse… »

Le débat entre écologistes

Michel SOURROUILLE : Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons par exemple contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… (René Dumont, son programme lors de la présidentielle en 1974)

Franchab : Le dogme « moins c’est cher, mieux c’est » conduit a minima à du gaspillage, quel que soit le produit considéré : carburant, électricité, données mobiles pour nos portables… Je passe une partie de l’année en pleine campagne. Mes voisins vont au village faire leurs courses. Certains se garent devant la boulangerie, puis reprennent leur voiture pour aller chez le boucher (à 200m), puis la reprennent pour aller à la pharmacie (150m),… Chacun va faire ses propres courses, bien sûr. Quitte à retrouver un voisin à la pharmacie.

MING : Relativiser le poids de la France dans l’émission globale des gaz à effet de serre ou prôner les libertés individuelles pour justifier de ne rien faire me scandalise. La sobriété n’a pas qu’un but écologique mais également de bien être. Hier, à vélo, sur la côte varoise il y avait longtemps que je n’avais pas subi autant de nuisances automobiles : bruit, échappements, taille énorme de bcp de véhicules… c’était invivable.

Corentin : Le problème est que si on touche à la voiture, on a une révolution sur les bras, sur laquelle surfe sans vergogne le populisme (d’extrême-droite en particulier).

NFGS : D’une façon générale, je me demande bien comment résoudre la contradiction de la priorité au pouvoir d’achat et à la sauvegarde de la planète…

Ysé2 : La planète va se charger de résoudre la contradiction !

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Prix de l’essence, des socialistes sans boussole

extraits : En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe pour le gouvernement avant les réalités écologiques, ce qui ne peut qu’amener à de fausses promesses et des désillusions. Pour retrouver une boussole, les socialistes devraient affirmer que l’économie n’est qu’une sous-partie du social, et le social une variable déterminée par les contraintes écologiques, à commencer par l’état des ressources naturelles. A quand la taxe carbone que les socialistes hors du pouvoir avaient dénommé contribution énergie ?

Le prix de l’essence n’augmente pas, dommage !

extraits : Baisser le prix de l’essence va à l’encontre des fondamentaux : une ressource qui se raréfie (le pétrole) devrait augmenter sans cesse et de plus en plus vite au moment où on s’approche des limites de l’épuisement. En 2005, l’institution financière Ixis CIB notait que si le prix du pétrole avait augmenté depuis 1974 au rythme optimal d’une ressource épuisable, il vaudrait déjà 122 dollars en 2005 (alors qu’il ne cotait que 66,6 dollars). Le même organisme évoquait la possibilité d’un cours du baril à 360 dollars en 2015. Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas. Un gouvernement responsable devrait planifier une augmentation de 10 % du prix de l’essence chaque année (doublement tous les 7 ans) pour que les consommateurs de carburant anticipent le choc pétrolier qui peut arriver d’un moment à l’autre et commencent à adapter leur modes de déplacements.

Module sur le pic pétrolier… à diffuser

Voici une séance de formation à l’enjeu pétrolier qui pourrait faire le buzz grâce à vos relais, chers lecteurs.

A) Commencer par un sondage dans l’assistance avec 3 choix personnels possible :

1. baisser ou stabiliser le prix du carburant (c’était la méthode F.Hollande en 2012)

2. accepter une hausse (minime) de prix

3. programmer dans le temps une forte hausse avec intervention de l’Etat

Le résultat montre que la presque totalité du groupe sondé va choisir l’option 1. Il faut donc une démonstration argumentée sur le baril d’or noir.

B) le prix du pétrole

B1) Présenter les différentes manières de fixer le prix de l’essence :

prix du marché pétrolier, mécanisme de l’offre et de la demande (vision à court terme) : prix actuellement bas.

prix correspondant au coût de l’extraction (moyen terme) : entraîne une hausse progressive.

prix correspondant à la rareté croissante (long terme) : une forte hausse est inéluctable.

B2) Faire un graphique montrant que le prix grimpe de manière exponentielle quand on arrive à la barre verticale symbolisant la fin du pétrole conventionnel (en 2050 environ). Indiquer ce qu’est un choc pétrolier (1973, 1979, 2008), c’est à dire une variation conjoncturelle du prix à fort impact sur le PIB (choc pétrolier).

C) les quantités de pétrole

C1) Faire un graphique montrant le pic du pétrole conventionnel en 2006 (la quantité). Cette date indique le moment où la difficulté de pomper davantage de pétrole entraîne une baisse des quantités extraites.

C2) Présenter les différentes actions sur les quantités. Actuellement le pic pétrolier ne se fait pas encore sentir car :

on utilise le pétrole non conventionnel (sables bitumineux, pétrole de schiste, off-shore profond)

on fait appel aux agrocarburants, à la liquéfaction du charbon, au méthane ou à l’hydrogène

on utilise des sources d’énergie alternatives comme les voitures électriques (nucléaire, éolien, photovoltaïque, etc.)

on espère un saut technologique (4ème génération du nucléaire, ASTRID, ITER, agrocarburants de 3ème génération, etc.)

D) relations entre prix et quantités

D1) Une hausse de prix entraîne une hausse des quantités, ce qui fait que le pic pétrolier n’est pas un sommet, mais un plateau ondulant. La fin du pétrole est donc repoussée d’année en année (depuis cinquante ans, on annonce chaque année qu’il n’y aura plus de pétrole dans 50 ans).

D2) Mais ce système a une fin inéluctable, la merde du diable est une ressource non renouvelable. Persévérer dans l’extraction entraîne des inconvénient technologiques croissants : compétition entre agrocarburants et ressources alimentaires, fortes pollutions des ressources fossiles non conventionnelles, échec de certaines technologies (surgénérateur)… Sans compter le réchauffement climatique entraîné par la combustion du pétrole.

Conclusion

Théoriquement, plus rapidement on préparerait la sortie des énergies fossiles, plus la transition énergétique serait facile. Un mouvement politique responsable aurait indiqué qu’une augmentation du carburant de 10 % chaque année (doublement de prix en 7 ans) était nécessaire. Il fallait préparer les citoyens à la civilisation de l’après-pétrole. Mais nous n’avons pas compris les leçons des chocs pétroliers des années 1970, nous n’avons rien fait pour économiser le pétrole, le choc pétrolier ultime qui se profile sera d’autant plus brutal. Nous serons confrontés à des guerres et violences pour l’accès aux ressources. Certaines analyses du complexe militaro-industriel l’envisagent déjà.

Comme Il est maintenant trop tard politiquement pour mettre en place une taxe carbone conséquente, nous allons inéluctablement vers un rationnement par l’instauration d’une carte carbone pour chaque personne. Pour une acceptation sociale de la pénurie à venir, une incitation psychosociologique devrait être mis en place, appel à l’effort des citoyens, à la sobriété énergétique dans tous les domaines. Cet exercice que nous venons de faire (avec vous) peut contribuer à la prise de conscience.

Ouverture du sujet : à qui appartient le pétrole qui est sous terre ? A l’émir de tel ou tel pays arabe ? A la multinationale qui exploite les gisements ? Au consommateur final qui paye son essence ? Ou bien aux générations futures ? La question était piégé, le pétrole appartient à la Terre. La lutte contre le réchauffement climatique impose de laisser sous terre les énergies fossiles qui sont source de gaz à effet de serre. Forer pour atteindre une ressource non renouvelable bien cachée dans ses entrailles constitue un viol de notre Terre-mère.

1liste des signataires : Christian de Perthuis, fondateur de la chaire Economie du climat ; Hélène Gassin, présidente de l’association NégaWatt ; Patrice Geoffron, membre du conseil scientifique de l’Alliance pour la décarbonation de la route ; Thomas Matagne, président et fondateur d’Ecov.

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Danemark, surpopulation dans le futur

On pense « surpopulation » pour des pays pauvres, et dans nos pays riches on se plaint plutôt de la baisse de natalité et du vieillissement de la population. Mais notre richesse par le PIB résulte principalement de la révolution thermo-industrielle commencée au XIXe siècle. Toutes les analyses scientifiques sur le caractère exponentiel de nos croissances montrent que cette civilisation va s’effondrer au cours de ce XXIe siècle. Les prévisions du rapport au Club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance restent valides aujourd’hui. Les pays riches deviendront des pays pauvres et donc surpeuplés, même des pays actuellement avantagés comme le Danemark.

En plus de 7 300 kilomètres de littoral (contre 5 500 kilomètres pour la France métropolitaine), ce pays de 6 millions d’habitants en 2024 (4,58 millions en 1960) est aussi le deuxième pays à l’altitude la plus basse d’Europe, juste derrière les Pays-Bas. Les Danois ont découvert le 19 octobre 2023 à quoi ressemblerait leur futur. La « tempête du siècle » s’est abattue sur le royaume. Le niveau de la mer a dépassé plus de deux mètres à certains endroits du littoral. A l’avenir, avec la montée du niveau de la mer, les tempêtes n’auront pas besoin d’être particulièrement violentes pour provoquer des événements similaires à la tempête du siècle. Dans le pire scénario du réchauffement climatique, une élévation de 50 centimètres du niveau de la mer, ces catastrophes seront quarante fois plus fréquentes au Danemark, à la fin du siècle. Si l’accord de Paris était respecté, ils auraient lieu sept fois plus souvent. Mais l’accord de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne reposait que sur la bonne volonté des États, c’est-à-dire sur rien. D’où le premier facteur qui montre que le Danemark est surpeuplé, où mettre tous ces gens qui vont être chassés par la montée des eaux ?

Pourtant ce qui est mis en évidence actuellement dans les médias, c’est la surpopulation « carcérale » au Danemark. Ce pays veut même délocaliser ses prisonniers dans d’autres pays ! A croire qu’il n’y a pas de surpopulation humaine au Danemark. Il est vrai que l’apparence est trompeuse, un pays riche, une économie florissante, une densité moyenne acceptable pour un pays européen (146 hab./km2 en 2021), mais c’est déjà plus du double de la densité mondiale, 61 hab./km2. Le taux de fécondité de 1,67 enfants par femme (2020) est en dessous du seuil de renouvellement de 2,1. La démographie du pays se stabilise, même si le taux de croissance est encore positif. La superficie n’est que de 43 000 km² (sans les îles Féroé et le Groenland).

Avec une superficie agricole frôlant les deux tiers du pays, l’agriculture danoise ne pèse que pour 1 % du PIB national, alors que le secteur agroalimentaire représente plus de 8 % de ce même PIB. Grâce à l’aquaculture, le Danemark se positionne même comme premier exportateur européen de poissons et de fruits de mer. Ce pays détient environ 15 % de parts du marché mondial des ingrédients alimentaires (émulsifiants, colorants …), il exporte entre 95 et 98 % de sa production totale. Tourné vers l’exportation, le Danemark souffrira quand l’idée de souveraineté alimentaire de chaque territoire et l’idéal de nourriture non transformée industriellement prendra de l’ampleur. Les principaux secteurs d’activité sont les industries chimiques, pharmaceutiques et biotechnologiques, avec des industries de niche dans les énergies renouvelables et la biotechnologie. Mais le Danemark dispose de ressources naturelles limitées, ce qui entrave le développement futur. Actuellement le taux de chômage est faible, soit 4,2% en 2023 contre 7,1% en France. Les Danois entre 60 et 64 ans sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe (61%), de même que les jeunes Danois (15-24 ans, avec 57%). Mais les statistiques présentes ne disent rien du chômage futur quand la déplétion des ressources fossiles entraînera une baisse drastique d’un PIB dont le niveau élevé dépend principalement de l’énergie exosomatique des esclaves énergétiques.

Le plus inquiétant est le degré d’urbanisation du Danemark, près de 90 %. Toute ville qui ne peut s’approvisionner dans sa propre ceinture vivrière court le risque d’une famine de masse quand les circuits mondiaux de distribution vont s’enrayer. L’idéologie du libre échange commence en effet à être derrière nous, les protectionnismes se multiplient et cela peut faire rapidement boule de neige. De toute façon une ville tentaculaire étouffe la convivialité des rapports entre habitants. L’agglomération de Copenhague, avec plus d’un million d’habitant, est certes en tête du classement des villes « les plus sûres » du monde. Classée en fonction de différents critères, la capitale danoise a obtenu, sur une échelle de 0 à 100, un score de 82,4. Mais depuis 2014 des enfants de 10 à 14 ans étoffent régulièrement les registres de la criminalité de la police de Copenhague ; la hausse spectaculaire inquiète les autorités. Rien n’est jamais acquis définitivement.

Un chômage réduit, une agriculture et une industrie mondialisée et l’abondance actuelle de biens et services au Danemark empêche de penser « surpopulation ». Mais nous avons montré que les perspectives sont mauvaises, le sort des générations futures paraît peu enviable, au Danemark et ailleurs…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Une filière nucléaire hors sol

Dans un entretien au « Monde », l’auteur du « Nucléaire imaginé. Le rêve du capitalisme sans la Terre » analyse la façon dont la relance de la filière nucléaire puise dans le récit construit dans les années 1950-1970 autour d’une énergie autonome, minimisant les difficultés techniques et humaines.

Ange Pottin : « L’imaginaire construit dans les années 1950-1970 trouve aujourd’hui une nouvelle vie chez les promoteurs de la filière nucléaire : une technologie de pointe qui va rétablir la souveraineté nationale, une formidable quantité d’énergie immédiatement disponible, une énergie indépendante des rythmes de la Terre contrairement aux énergies fossiles et renouvelables.

En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. On fait l’impasse sur le traitement des déchets dans l’attente d’une solution technique dont la crédibilité n’est pas assurée. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain... »

Le point de vue hors sol des nucléocrates

Commentateur du dimanche : Quelle grandiloquence pour enrober, en substance, quelques poncifs bien connus et d’ailleurs applicables pour la plupart à n’importe quelle activité industrielle. Quant on a usé jusqu’à la corde tous les pseudos arguments scientifiques contre le nucléaire, il ne reste qu’à convoquer des concepts aussi évanescents que « l’emprise terrestre » les « rythmes de la Terre » etc.

munstead : C’est devenu ça la philosophie ? Un discours niais, obsolète, sur une technique que l’auteur ne connaît pas à partir d’une formule a priori comme « le nucléaire français est pensé comme une énergie déconnectée de l’emprise terrestre. ». Comme si les ingénieurs des années 50 n’avaient aucune idée des problèmes industriels, de recyclage des déchets du nucléaire !

G RICH : Article « orienté ». La France mettait Superphénix (qui était destiné à brûler les déchets des PWR en particulier le Plutonium) en route quand Jospin est arrivé au pouvoir. Les 35 heures de triste mémoire et cette autre mesure démagogique qui a consisté à arrêter Super Phénix a permis à la gauche « plurielle » d’arriver au pouvoir. Un désastre pour le pays.

Le point de vue des Terriens

Philémon Frog : Je fais partie de la génération qui était étudiante dans les 1980’s et à laquelle on présentait encore l’énergie nucléaire comme une énergie quasi éternelle par le recyclage infini de ses déchets et surpuissante qui permettrait d’atteindre la vitesse de la lumière ! Comme tous mes congénères, j’ai été enthousiaste jusqu’à ce que je comprenne que l’on nous servait là, sous la pression d’EDF, une véritable idéologie de l’indépendance qui, effectivement, devient un objet abstrait, totalement déconnecté des réalités de son approvisionnement (limité : 2100)), de son exploitation (mal maîtrisée, accaparant 52 % de l’eau, productrice de déchets qui eux seuls sont quasiment éternels à l’échelle humane), de sa sécurité (vulnérable aux guerres et même aux simples attentats), etc.

Zarathoustra : Le nucléaire, c’est de l’uranium qui vient du Kazakhstan, de l’Australie, du Niger, de l’Ouzbékistan… et de Russie : et on parle de souveraineté énergétique ? La bonne blague ! Le nucléaire, ce sont les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… et le chantage de guerre sur Zaporija : et on parle d’une énergie sûre ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’omerta sur les maladies (cancers, leucémies infantiles…) à proximité des sites de production : et on parle de confiance ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’absence de solutions de stockage pour des montagnes de déchets à longue durée de vie et haute dangerosité : et on parle d’énergie propre et verte ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est un coût de production du MWh qui dépasse celui des renouvelables, qui met en faillite EDF, et dont aucun assureur n’accepte d’assurer les risques (terroriste…) : et on parle de compétitivité énergétique ? La bonne blague !

Jacques Py : Le nucléaire vu comme une énergie centralisée dans des enceintes protégées quasi militairement, potentiellement très dangereuses, hyper technologique, exigeant de maintenance pour une sécurité toujours aléatoire, produisant des déchets qui seraient une menace pour des millénaires, ce nucléaire est effectivement un défi à la conscience humaine. D’autant qu’il s’oppose aux renouvelables, l’énergie du soleil, du vent, de l’eau, continuité d’avec notre passé de toujours, du simple, du technologique a minima, du décentralisée, du risque inexistant, de l’accessible pour chacun sur son toit.

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Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

extraits : « N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs » Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

extraits : Une quinzaine d’associations et plusieurs riverains du site à Bure estimaient que le stockage des déchets méconnaît la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution. En particulier, l’absence de réversibilité du stockage au-delà d’un siècle après la mise en service du site était critiquée par les requérants. Le délai considérable, jusqu’à des centaines de milliers d’années, durant lequel les déchets les plus toxiques doivent être conservés avant que les radiations ne retombent à des niveaux sûrs, excède largement 100 ans et hypothèque le droit des générations futures…

Présidentiables 2022 et question nucléaire

extraits :

Zemmour : construction de quatorze nouveaux réacteurs, car il estime que le nucléaire permet à la France d’« être le pays qui émet le moins de CO2 »

Macron : Il a décidé début 2022, en exercice de ses fonctions, de faire investir l’Etat dans la construction de 6 réacteurs nucléaires de type EPR2 d’ici à 2050, à mis à l’étude la construction de 8 EPR de plus…

Pécresse : La candidate des Républicains souhaite réinvestir dans les centrales existantes pour en prolonger le fonctionnement, et lancer six nouveaux EPR…

Le Pen : Marine Le Pen souhaite lancer « la construction de trois nouveaux [réacteurs] EPR » en plus de la révision et de la modernisation des centrales existantes…

Roussel : Relancer le projet Astrid visant à fabriquer un réacteur nucléaire de quatrième génération. Le député communiste estime que le nucléaire est indispensable…

Jadot : L’eurodéputé prône une « sortie responsable » du nucléaire, en ne construisant pas de nouvelles centrales et en arrêtant dix réacteurs nucléaires « d’ici 2035 »

Mélenchon : Le candidat « insoumis » propose d’abandonner les projets d’EPR, de planifier le démantèlement des centrales et la reconversion des sites nucléaires, sans avancer de date…

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Fusion nucléaire : l’ITER sans avenir

Pendant qu’on perd notre temps en d’inappropriées élections législatives, les chercheurs cherchent de façon inappropriée à nous promettre le soleil sur la Terre. C’est l’enjeu d’ITER (acronyme anglais de Réacteur thermonucléaire expérimental international et qui signifie « le chemin » en latin) :

il faudrait démontrer, dans une machine expérimentale en voie de fabrication, la capacité techno-scientifique à maîtriser la fusion des noyaux d’hydrogène, la même qui est à l’œuvre dans le Soleil et les étoiles.

AFP : Lancé il y a près de vingt ans, le projet pharaonique de Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) accuse un nouveau retard. La date de première production de plasma, indispensable à la fusion, initialement prévue pour 2025, est reportée à au moins 2033. Les retards et réparations de pièces défectueuses vont entraîner des surcoûts, évalués pour l’instant, à « 5 milliards » d’euros. Les pays membres partenaires – Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne et Russie – ont accepté la poursuite du projet selon ce nouveau calendrier.

Le point de vue des écologistes low tech

– Le projet Iter a pour but de produire de l’électricité avec le principe utilisé par une bombe H. Au lieu d’une bombe découlant d’une fission des atomes, il s’agit d’une fusion… difficile à contrôler. Notez que pour faire exploser une bombe à hydrogène, il faut d’abord faire sauter une bombe à fission qui sert de déclencheur.

– pour les technophiles, trois ans de retard et 5 milliards d’euros ne sont que goutte d’eau au regard de l’extraordinaire complexité d’un tel projet : notamment la construction de cuves devant supporter des températures de plusieurs millions de degrés avec, à quelques centimètres près, d’autres qui au contraire doivent supporter une température à trois degrés au-dessus du zéro absolu. Pour les techno-sceptiques, cela veut dire que passer du stade expérimental au stade industriel sera forcément impossible. Donc on peut raisonnablement anticiper que d’autres surcoûts sont à prévoir, pour un résultat très incertain.

– ITER n’est qu’un prototype, qui a pour objectif de faire ses preuves, ce qui est très très loin d’être réalisé. Il utilise une technologie, celle du Tokamak (chambre toroïdale avec bobines magnétiques), qui rencontre deux problèmes sérieux, non résolus et possiblement insolubles : l’instabilité MHD du plasma et la maîtrise des flux de neutrons. Dommage pour le rêve d’une énergie abondante à volonté mais les lois de la physique y sont insensibles.

– On sait depuis longtemps que même si le miracle advenait, de toute façon ce sera trop tard pour faire face au réchauffement climatique.

– Et même si la fusion maîtrisée devenait possible, l’humanité se jettera dans l’hubris d’une énergie sans limite qui signera la catastrophe tant elle lui donnera un pouvoir sans limite de destruction de la nature… Les humains s’autodétruisent déjà de façon suicidaire avec l’énergie fossile .. alors avec l’énergie du soleil à domicile !

– Hubert Reeves parlait à juste raison de la fusion nucléaire en ces termes : « une énergie du futur… et qui le restera ».

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ITER a besoin de se refroidir… fortement (mai 2021)

extraits : Les travaux de construction de ce réacteur géant se poursuivent à Saint-Paul-lez-Durance pour espérer réaliser des expériences de fusion nucléaire dans cinq ans. Il s’agit d’imiter le processus à l’œuvre au cœur d’une étoile. Le réacteur fusionnera des noyaux d’hydrogène lourd pour dégager de l’énergie si on chauffe à 150 millions de degrés pour concentrer la matière réactive dans un plasma contrôlé par des champs magnétiques intenses. Ce processus peut s’interrompre à tout moment, une « disruption » conduit à de forts dégagements d’énergie sur les parois…  Ainsi va la technoscience qui cherche désespérément à nous trouver une nouvelle source d’énergie, notre boulimie en cette matière étant devenue infinie. Il ne vient à l’esprit d’aucun décideur que la première chose à faire avant de se lancer dans des expériences aventureuses est d’économiser l’énergie en réduisant nos besoins….

Pour en savoir encore plus

2 juillet 2020, ITER, symbole de la croyance technologique

17 mars 2019, Nucléaire, des risques sans alternative nucléaire

4 mai 2016, ITER, Sarkozy ne sait même pas ce que c’est

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Européennes, le paradis de Jordan Bardella

Les mesures proposées par le Rassemblement national laissent entrevoir un cauchemar énergétique plutôt qu’un paradis : des factures d’énergie plus élevées pour les Français, des émissions de gaz à effet de serre en hausse, et une dépendance plus grande aux importations. Démonstration :

Jordan Bardella : « Je veux que la France redevienne un paradis énergétique. Ma manière de réussir la transition énergétique consiste à développer fortement l’énergie nucléaire et à arrêter immédiatement le développement de l’éolien et du solaire. Je propose aussi de sortir des mécanismes de fixation des prix du marché européen de l’électricité et d’établir un prix français basé uniquement sur la production électrique dans l’Hexagone. Pour convaincre les autres pays de l’Union européenne, on verra bien. Ma promesse de baisser les factures d’électricité de 30 % à 40 % est certes au mieux irréaliste, au pire mensongère, mais c’est la mienne. Enfin je propose d’abroger l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035. Il faudra bien sûr importer plus de pétrole bien que, je le sais, le défi du XXIe siècle sera la fin inévitable de l’ère des énergies fossiles. Mais on a le temps de faire autrement. » 

Le point de vue des écologistes Négawatts

Philémon Frog : Ce programme du RN est certes aberrant mais ce n’est pas si éloigné que cela de ce que pensait la Macronie il y a à peine 2 ans, notamment le nucléaire. Ils ont fini par comprendre que l’urgence ne permettait pas d’attendre 2038 au plus tôt pour qu’une nouvelle centrale soit construite, ils ont fini par confirmer plusieurs projets d’éolien offshore. Concernant Bardella, si au moins il n’y avait que ça d’aberrant dans son programme…

Rectification2 : d’ici 10 à 20 ans, la quasi totalité des centrales (40 GW) auront plus de 60 ans et devront partir en démantèlement (c’est l’ASN qui le dit), or nous pouvons industriellement au mieux en construire une trentaine de GW… C’est donc un fait mathématique que nous ne pouvons que difficilement garder notre assiette de production nucléaire dans un contexte où il faudra augmenter massivement notre production pour remplacer les chaudières à gaz par des radiateurs électriques etc. Avoir un autre récit c’est simplement faux scientifiquement et une erreur politique lourde. Défendre le FN/RN sur leur programme énergétique c’est prouver son incompétence et sa malhonnêteté en la matière, pas étonnant d’ailleurs que ce sont souvent des climato-sceptiques, ils sont habitués au mensonge.

Raoul Radis : comme pour Trump, l’engouement pour Bardella est irrationnel. Alors ça ne sert à rien d’expliquer qu’il présente un programme irréaliste et aux contours fluctuants. Ça ne sert à rien de prouver sa vacuité. Ça ne sert à rien de démontrer qu’en tant que député européen, il n’a rien fichu à part toucher une solide paye plus indemnités. Ça ne sert à rien parce que ses électeurs ne veulent pas entendre ces arguments. Ils voient un jeune homme propre sur lui, qui promet plein de dépenses sociales et qui affiche un racisme soft.

Jm Dionisi : Très peu d’électeurs votent pour un programme, mais pour une lubie, un rêve, une contestation, une illusion, comme on croit en Dieu. Alors tous ces beaux arguments, aussi vrais soient-ils, malheureusement tombent dans l’œil d’aveugles. C’est ainsi qu’on peut voter pour Erdogan, Trump, Modi ou Javier Milei. Et même pire. Le fanatisme et l’obscurantisme sont universels, et à l’heure actuelle sans doute une valeur montante !

CharlesdM : Tous les experts interrogés s’entendent pour montrer que le programme du FN est irréaliste et même dangereux pour l’ensemble des citoyens français. Mais c’est plus compliqué de lire l’avis de spécialistes plutôt que de regarder un clip de 20 sec sur TikTok ;

Krikri : Si le scénario présenté par Bardella se matérialise, ce sera bien fait pour les électeurs RN et il sera trop tard pour les jérémiades. Personnellement, je trouverai cela très amusant.

le sceptique : Le défaut des partis spécialisés sur l’immigration, la sécurité, l’islam et quelques autres thèmes, c’est qu’ils n’ont en général aucune approche claire et cohérente du fonctionnement de l’Etat et de l’économie. L’argument « mon pays seul » reste une profonde aberration au plan institutionnel (sauf les « exiters » qui sont au moins cohérents sur le processus de détachement unilatéral de toute obligation européenne) et pratique (des usines à gaz en vue pour « nationaliser » des économies qui souffrent plutôt de désavantages compétitifs). Sans parler des slogans (par exemple quand on dit « nucléaire » on croit avoir tout dit sur l’énergie).

Damien16 : Depuis quand on se pose des questions sur la crédibilité économique du FN/RN ou de sa faisabilité ? Ce qui est important, c’est d’avoir l’air sûr de soi et de dire que ceux qui sont au pouvoir sont incompétents. Une fois qu’on a dit ça, tout le reste n’a aucune espèce d’importance. Ce qui était rassurant, c’est que jusqu’à maintenant, l’extrême droite n’avait aucune intention de gouverner et de mettre en œuvre un programme dont ils savent le manque de fond. Oui mais voilà, les français vont les mettre au pouvoir. La suite ? Bien malin ceux qui peuvent la prédire, mais a priori, ils ne feront pas grand chose de ce qu’ils ont promis. On va se retrouver un peu plus dans la mouise qu’aujourd’hui, voire beaucoup beaucoup plus.

PDubois : tant qu’on a assez d’électricité pour faire des selfies, tout va bien.

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Match en bio Jordan Bardella / Gabriel Attal

Extraits : Entre les deux jeunes et beaux gosses, Gabriel Attal et Jordan Bardella, à qui dire « Je t’aime » ? Pour vous aider à faire votre choix, petite présentation de ces deux personnages qui concourent au « Moins écolo que moi, tu meurs »….

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électricité, les inconvénients d’un avantage

De côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW).

Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes.

Marche forcée de la production électrique

Le chantier de l’EPR a duré seize ans et cinq mois, il devait initialement s’achever en juin 2012. Ses coûts de construction ont quadruplé par rapport à l’estimation initiale : ils atteignent 13,2 milliards d’euros en décembre 2022. Mercredi 8 mai 2024, EDF a annoncé avoir commencé le premier chargement du combustible nucléaire. Dans les semaines à venir, des essais pour permettre la divergence, c’est-à-dire le début de la fission nucléaire. Ensuite, en principe à partir de l’été, ce sera le moment du raccordement au réseau électrique. Théoriquement, « Flamanville 3 » a été conçu pour fonctionner durant soixante ans. Emmanuel Macron envisage la construction d’au moins six nouveaux réacteurs, voire de huit autres par la suite.

électrification à marche forcée des usages

Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

Le point de vue des écologistes débranchés

Complication sans fin de notre royaume électrifié ! Plus les infrastructures se complexifient dans le temps, plus elles sont fragiles et susceptibles d’erreurs, de bugs, d’intrusions. Règle intangible. On le sait. Notre extrême dépendance au quotidien à ces systèmes fragilisés deviendra très problématique dans l’avenir avec les conséquences en cascade que l’on peut imaginer. Le toujours plus porté par le capitalisme trouvera ses limites d’autant que les conséquences du réchauffement climatique lui porteront des coups difficiles à surmonter. La théorie du chaos est à prendre au sérieux.

Sans électricité la vie d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. Il est possible de vivre sans électricité, à l’ancienne.  Par exemple l’électricité a été strictement contrôlé par les Amish car, en plus du fait qu’être relié au réseau électrique aurait rompu la séparation avec le monde moderne, le confort et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…) amène la destruction des valeurs traditionnelles, le rejet de la notion de labeur, la détérioration de la paix du foyer et la dégradation des rapports communautaires. C’est pourquoi les Amish ont décidé qu’aucune technologie les liant au monde extérieur ne viendrait perturber leurs vies et leurs principes : « L’harmonie de la nature, de la famille et de la communauté »

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électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

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Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’OPEP « possède » environ 70 % des réserves prouvées de pétrole, soit 1215 milliards de barils. À 100 millions de barils par jour, moyenne actuelle, soit 36,5 milliards par an, cela fait seulement 33,3 années de production. Ajoutons quelques pays hors OPEP, et l’off shore très très profond, de toute façon l’échéance est proche : plus du tout de pétrole = effondrement de la société thermo-industrielle.

Sachant que les nuisances du réchauffement climatique nous imposent de laisser sous terre une grande partie des ressources fossiles, nous avons très très peu de temps pour nous sevrer des énergies faciles, les énergies fossiles. Comme les magnats du pétrole veulent leurs royalties et que le consommateur lambda reste accro à sa voiture et son confort, nous ne voudrons rien faire de sérieux à court terme. On voudra attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur. Nos générations futures vont souffrir, c’est cela les perspectives du long terme.

Adrien Pécout : Du côté des quantités, le poids de l’OPEP dans la production mondiale de pétrole (brut, sables bitumineux, schiste, condensats) a déjà décliné : il est passé de 43,2 % en 2012 à 36,3 % en 2022, sur désormais plus de 93 millions de barils par jour. La part des Etats-Unis a grimpé : elle s’est élevée à 18,9 % en 2022, contre 9,6 % dix ans auparavant, c’est-à-dire avant la « révolution » texane des pétroles de schiste. L’euphorie américaine sera de courte durée, elle est portée entièrement par le shale oil (pétrole de schiste) dont le déclin inéluctable débute en 2025 selon l’AIE).

Du côté des prix, les restrictions de quotas ont maintenu jusqu’à présent les prix à un niveau élevé : le baril de brent, référence en Europe, a tourné à 83 dollars en moyenne (environ 76 euros) durant toute l’année 2023. Moins qu’en 2022 (101 dollars), sur fond de guerre en Ukraine, mais davantage qu’en 2021 (71 dollars). Parce qu’ils redoutent de perdre des parts de marché, plusieurs membres de l’OPEP rechignent aujourd’hui à baisser leurs quotas de production.

Le point de vue des écologistes

L’affrontement fait rage, l’OPEP d’un côté, la demande mondiale de l’autre et l’AIE qui veut servir d’arbitre… mais les réalités géo-physiques sont les plus fortes.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… L’utilisation d’un baril de pétrole c’est l’émission de 400 kg de CO2. 1700 milliard de baril de pétrole en réserve c’est potentiellement 680 milliard de tonnes de CO2. Pour rester sous les 1,5 degrés il faut émettre moins de 250 milliard de tonnes. Pour éviter la catastrophe climatique, une très grande partie de ces réserves prouvées doit donc rester sous terre.

Du point de vue de l’OPEP, le point de vue des climato-réalistes est une déclaration de guerre. L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. « Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé le directeur général de Saudi Aramco.

Mais il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008, depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle….

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AIE, OPEP, un match pour ± 100 Mb/j.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. L’affrontement fait rage.

Sylvaine Travadon : La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… C’est une déclaration de guerre du point de vue de l’OPEP

« Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé Amin Nasser, le directeur général de Saudi Aramco,

le point de vue des écologistes

Il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008 , depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable, mais il est trop lent car le réchauffement climatique implique de laisser dès maintenant sous le sol la majorité du pétrole sous terre. Mais cela met en péril à la fois les magnats du pétrole et le consommateur lambda accro à sa voiture. Alors on va encore attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

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Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Lancée il y a un an à la demande du président Emmanuel Macron, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire tenu à huis clos, elle prévoit la fusion des deux instances chargées de ce sujet – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), principalement responsable du contrôle et de la décision, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé de l’expertise et de la recherche. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

Perrine Mouterde : Les personnels de l’ASN et de l’IRSN, des experts du nucléaire ou encore diverses instances consultatives ont fait part de leur hostilité à l’abandon du système de gouvernance actuel. Pourtant l’Assemblée nationale a voté le 15 mars 2024 en faveur de l’article 1 qui acte la fusion. Le ministre délégué chargé de l’énergie, Roland Lescure : « C’est essentiel pour notre sûreté nucléaire et la relance de la filière. » Les enjeux de transparence ont été au cœur des débats. Les avis de l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, sont aujourd’hui publiés avant les décisions de l’ASN, le « gendarme » du nucléaire. La majorité a acté que les résultats d’expertise ne seront rendus publics que « concomitamment » à la décision.

Le point de vue des écologistes transparents

Michel SOURROUILLE : La barrière des 40 ans est la durée de vie prévue des centrales anciennes lors de leur construction. Fessenheim a fêté ses quarante ans en 2018. D’ici 2028, 48 réacteurs sur 58 atteindront la limite des quarante ans d’exploitation, limite déterminée par Framatome (devenue Areva, puis Orano) lors de la fabrication des éléments essentiels. Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Dix cuves (510 tonnes, 11 m de hauteur) de nos centrales sont fragilisées par des fissures et 3 atteignent déjà les limites de sûreté. L’accident devient probable. L’ASN s’est vue obligée d’étudier la question de la prolongation au-delà de quarante ans : elle n’a cessé de repousser sa décision !

merciPourTout : Si l’industrie nucléaire avait été d’une totale transparence, cette disparition d’un organisme de contrôle serait anodin. Or ce n’est pas du tout le cas. Les retards à Flamanville sont dus à des malfaçons dissimulées qui furent découverts par l’ARSN. Un bras de fer terrible opposa l’autorité à EdF, qui pensait pouvoir passer en force. Imprécateur : Tout les accidents nucléaires qui se sont produits à ce jour l’ont été dans des contextes d’autorité verticale, en silo et sans contre-pouvoir. Dictature du capitalisme au Japon et aux USA, du pouvoir en URSS. La France qui possède le plus important des parcs électronucléaires en a été épargné car les diverses autorités de décision, de contrôle, d’exploitation, de sûreté et d’analyse sont indépendantes et l’une ne peut agir sans l’aval des autres.

PaulD : La nouvelle entité créée par cette loi va donc regrouper expertises sûreté/gestion des risques et stratégie de développement économique. Elle sera donc à la fois juge et partie dans un contexte politique où la relance du nucléaire est érigée comme une priorité pour préserver « l’indépendance énergétique » de la France. Dans ce contexte de forte pression des acteurs politiques et économiques il n’y aura donc plus de garde fou clair à la domination du critère productiviste sur le critère de sécurité. Il y a de quoi s’inquiéter. Dans l’histoire, à chaque fois que l’on n’a pas séparé expertise sécurité et stratégie économique pour des activités de haute technicité, on a rencontré de graves problèmes de sécurité,

MR.24109 : Quand il y aura un souci sur une centrale, nous ne le saurons plus… et quand il va falloir aller plus vite pour installer les EPR, on s’affranchira de la sécurité qui devient un objet encombrant. Dans tous les domaines l’Etat actuel supprime la transparence nécessaire qu’un régime démocratique doit assurer à ses citoyens… Avec des élites ignares en science, nous n’avons pas fini de nous désoler.

Pedagogeek : On a eu l’office de la biodiversité phagocytée par l’office national de la chasse (majorité au CA).On a maintenant l’analyse des risques et la gestion qui fusionnent en matière nucléaire. Bientôt, l’Anses disparaîtra puisque l’on n’aura plus besoin des experts au profit d’une pure gestion des risques sanitaires (phytosanitaires par ex) par un comité bidule, placé près du président de la république (voir Covid).

Achab : Évidemment quand un accident surviendra personne ne sera responsable.

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Nucléaire, scénario catastrophe ou apocalypse vraie ? (2013)

extraits : Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence….

EDF, CGT, ministres…, des menteurs au service du nucléaire

extraits : Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Pourtant, selon le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson, « l’équilibre de la filière nucléaire n’est pas menacé par le prix à payer de la robustesse supplémentaire ». Qui croire, un établissement public sous tutelle des ministres ou un ministre sous tutelle des lobbies énergétique….

Laurent Samuel et l’information nucléaire (2011)

extraits : Dans les années 1970, la tâche des journalistes spécialisés en nature et environnement qui souhaitaient informer sur le nucléaire civil était redoutablement difficile : face au black-out quasi-total de l’information, il leur fallait d’abord dénicher des données critiques, souvent apportées par des associations comme l’APRI (Association pour la protection contre les rayonnements ionisants), créée par un instituteur de campagne, par des scientifiques non inféodés au lobby atomique, ou par des syndicalistes CFDT comme Bernard Laponche ! Après quoi, les journalistes devaient convaincre des rédacteurs en chef réticents de sortir ces infos….

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Électrique ou thermique, NON aux voitures

Le dévoiturage, c’est l’abandon du véhicule individuel, c’est une nécessité avec l’augmentation prévisible du prix de l’énergie et les effets du réchauffement climatique Le covoiturage, le retour des transports collectifs, le vélo et surtout la marche à pied sont les prémices de l’abandon de la voiture, qu’elle soit électrique ou thermique.

Jean-Michel Normand : Pour certains, l’interdiction de commercialiser des moteurs thermiques à compter de 2035 n’est plus une donnée intangible. Porsche a engagé au début de 2023 une campagne de promotion des carburants de synthèse. Mais ce sont les citoyens qui risquent de mettre à mal l’objectif d’électrification du marché, observe Carlos Tavares, le patron de Stellantis : « Le choix devra s’effectuer entre « les progressistes dogmatiques », favorables à la promotion de la voiture électrique, et les « populistes », qui veulent freiner des quatre fers. » L’extrême droite et une partie de la droite mènent en effet une offensive contre le Green Deal de l’Union européenne. « L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 va avoir des conséquences très lourdes pour l’emploi en France », a lancé Jordan Bardella, président du RN. Donald Trump fait de la voiture électrique un repoussoir… »

Le point de vue des écologistes ? Le dévoiturage !

Voiture électrique

Ginkgo_Biloba : Article partial et dogmatique comme attendu de JM Normand qui ignore les deux interrogations majeures concernant les véhicules électriques : d’une part à puissance égale il faut plus d’énergie pour faire fonctionner un moteur électrique qu’un moteur thermique d’autre part, l’électricité n’est pas une source d’énergie et dans la plupart des pays en particulier la Chine, l’Inde ou l’Allemagne, l’électricité est produite par le charbon. Sans parler des batteries à durée de vie relativement courte.

Eugène : Une décision d’électrification prise par des fonctionnaires sans soupeser les conséquences. Car la voiture électrique est extrêmement polluante dans sa fabrication (batterie et tous les composants numériques), il n’existe à ce jour aucun procédé de recyclage de tous ces éléments (terres rares etc) et l’Europe est totalement dépendante de l’Asie pour son approvisionnement. C’est un boulevard offert à la Chine pour s’emparer du marché européen.

Pierre Angulaire : La voiture électrique pour 40 millions d’automobilistes français est impossible.

Alrabaqa : La meilleure voiture environnementale est celle dont on ne veut pas.

Voiture thermique

Isa : Moi ça me va que les gens achètent des véhicules thermiques…. du moment qu’ils acceptent de payer réellement tous les coûts induits par le réchauffement climatique et ce sur toute la durée de résidence en l’atmosphère de leurs émissions. La liberté ça va de paire avec la responsabilité d’assumer ses actes, autrement ce n’est que tyrannie.

Forza : Quand au carburant de synthèse, le bilan carbone est quasi aussi catastrophique que le pétrole.

Hotdog : Quoiqu’il arrive le véhicule thermique doit disparaître, que ce soit pour le climat, pour l’aspect sanitaire ou pour réduire la pollution sonore. Un jour nos descendants se demanderont ce qu’était ce monde fou où nous relâchions des échappements toxiques dans l’air que l’on respire.

Dévoiturage

Cendre : Tant que l’industrie automobile pourra polluer et laisser payer par d’autres les coûts sanitaires et environnementaux, pourquoi se priverait-elle?

sebastiannowenstein : Maintenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énetenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énergétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce

rgétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce qu’attendent les consommateurs : vers 1900 ils auraient répondu un bon cheval…

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Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé (2021)

extraits : Les énormes investissements réalisés dans les voitures électriques désignent clairement la nouvelle priorité des constructeurs. Mais la question de l’origine de l’électricité reste ouverte. La constitution d’un réseau de recharge dense et fiable pose problème. La voiture électrique soulève aussi la question de l’emploi, car sa fabrication réclame une main-d’œuvre environ trois fois moins nombreuse. L’automobile risque de redevenir un produit de luxe. »

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage ! (2019)

extraits : 100 citoyen·nes ont interpellé les députées le 4 juin 2019 en organisant un die-in devant l’Assemblée Nationale. “Nous n’en poumons plus” déclare la banderole placée devant le Palais Bourbon, tandis que les activistes brandissent des pancartes “Le fond de l’air effraie”. Les collectifs Respiraction, Action Climat, Alternatiba et Greenpeace Paris appellent les députés à écrire noir sur blanc la fin de la vente des voitures neuves d’ici à 2030. Ils demandent que soit généralisé le droit pour tous les salariés au « forfait mobilité durable » obligeant les employeurs à rembourser les déplacements à vélo et en co-voiturage.

Dévoiturage : l’urgence de sortir du tout routier (2016)

extraits : L’activité des transports, dans laquelle le secteur routier se taille la part du lion (89 % des déplacements de personnes et 80 % du trafic de marchandises) progresse en France deux fois plus vite que l’activité économique générale. En développant un système global fondé sur la mobilité, la prééminence du transport routier façonne désormais tout le fonctionnement de la société. Moteur du dynamisme économique et de la mobilité individuelle, le trafic routier se présente en même temps comme une des causes principales du fameux effet de double ciseau : raréfaction de la ressource pétrolière d’une part et aggravation de l’effet de serre d’autre part.

Ressource bibliographique

-Le dévoiturage ou la ville sans (sa) voiture : mobilités plurielles, services numériques et vie de quartier

dans Flux 2017/2 (N° 108), pages 80 à 87

– Le dévoiturage: une complexité sociale à ne pas négliger

Alter Échos n° 491 (03-03-2021)

Électrique ou thermique, NON aux voitures Lire la suite »

Jean Malaurie est mort, les Inuits aussi

Jean Malaurie était né le 22 décembre 1922, il meurt le 5 février 2024, reprenons son message. Les Expéditions polaires françaises, dirigées par Paul-Emile Victor, avaient besoin d’un géographe. Il les rejoint au Groenland pour deux missions, en 1948 et 1949. Il disait : « La rencontre physique avec les Inuits a transformé la connaissance que je croyais avoir de moi. C’est une sorte de retour à ma véritable identité. » D’où son engagement pour la préservation de la culture de toutes les sociétés « premières». Il pensait que l’humanité devait les écouter pour connaître « un deuxième souffle », car elles « ont su conserver une dimension spirituelle ». Jean Malaurie était jusqu’en 2015 à la tête d’une collection – aujourd’hui encore éditée par Plon – qui a renouvelé le regard et l’écriture anthropologiques : « Terre humaine ».

Le Nunavut (territoire des Inuits du Canada) a acquis son indépendance le 1er avril 1999. Mais quelle indépendance ? Le contact avec la culture occidentale a déstructuré toutes les sociétés vernaculaires, y compris celle des esquimaux. Les jeunes se sentent piégés dans un territoire isolé. Alors l’alcool fait des dégâts considérables. Il y a des épidémies de suicide tellement les relations familiales sont devenues désespérantes et le mode de vie incohérent. Tous ces problèmes trouvent leur source dans les années 1950 et 1960, quand le Danemark a apporté l’Etat-Providence au Groenland. L’assistanat s’est traduit par une politique de concentration des habitants et les populations ont été coupées de leur mode de vie traditionnel. D’où la difficulté de s’identifier en tant qu’Inuit et de vouloir en même temps vivre  selon le clinquant du monde moderne. Les Inuits ont perdu le sens de la communauté 

Avec « Lettre à un Inuit de 2022 », Jean Malaurie s’adressait à un Inuit de notre époque. Il livrait un texte de résistance face aux défis posés par le réchauffement climatique. Car, dans l’Arctique, le réchauffement clima­tique est deux fois plus rapide que partout ailleurs, faut-il le rappeler. La fragilité de communautés éparses, grevées par le chômage, l’alcoolisme et le suicide, inquiétaient l’ambassadeur de l’Arc­tique à l’Unesco. Il rappelait qu’une autre organisation sociale est possible, ainsi qu’un autre rapport avec le cosmos et la nature.

Comme il fait très froid chez les Inuits pendant 6 mois de l’année, ils passaient l’hiver boréal dans un igloo, à zéro degré Celsius au ras du sol. La sensation de confort thermique est relative, culturellement orientée, mais surtout soumise aux conditions d’accès à l’énergie.

Dans les années 1950 en France, la température du logement dépassait rarement 15 ou 16°C ; souvent il n’y avait qu’une seule source de chaleur dans la pièce principale, les chambres étaient à la température extérieure. A la fin des années 1960, quand le pétrole est devenu presque gratuit, les Français se sont habitués à un chauffage central et à une température élevée. A la fin des années 1970 grâce au chauffage électrique nucléarisé, il n’y avait plus de limites.

Avec la descente énergétique, on comptera à nouveau sur l’énergie endosomatique, celle de notre propre corps, comme les Inuits ; c’est tellement plus écolo d’isoler des corps qui fonctionnent naturellement à 37 degrés plutôt que de se chauffer au bois, au gaz ou au nucléaire. Nous avons détruit le mode d’existence des société premières, nous seront obligés de reprendre certains de leurs enseignements.

Lire Replanter les consciences (une refondation de la relation Homme/Nature) de Sabine Rabourdin (2012)

extraits : Dans les peuples de l’extrême (Inuits, Shuars, Aborigènes, Bushmen), les erreurs de comportement envers la nature sont directement sanctionnées par l’hostilité du milieu et la rareté de ressources. Dans les sociétés de consommation, l’excès n’est pas sanctionné mais au contraire valorisé, l’équilibre avec l’écosystème est disloqué.

Lire aussi, Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique d’Antoine Missemer (2013 )

extraits : Toutes les espèces se sont adaptées à la vie grâce à des organes endosomatiques. Le caractère unique de l’espèce humaine réside dans le fait que l’humanité a transcendé la lente amélioration endosomatique par la production d’organes exosomatiques : massues, couteaux, bateaux, canons, cerveaux électroniques, etc. Le progrès technique – dans la mesure où on peut sans réserve l’appeler progrès – est un autre nom de cette évolution qui a permis à une partie de l’humanité de jouir du confort fantastique offert par l’existence exosomatique. Mais curieusement, nous n’avons pas réalisé que ce changement n’a pas été une bénédiction pure et simple pour l’humanité. Cette évolution exosomatique a assujetti l’humanité à plusieurs vicissitudes. La première découle de notre attachement pathologique au confort…

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