simplicité volontaire

Planification de nos besoins, une nécessité

« Comment bifurquer » : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre,

Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique

de Cédric Durand et Razmig Keucheyan

Les auteurs postulent une urgence à « bifurquer » pour éviter la réalisation des pires scénarios climatiques et d’effondrement de la biodiversité. Ils insistent sur un point : cette planification écologique « sera sociale ou ne sera pas ». Et ils mettent au cœur de leur raisonnement la nécessité d’articuler enfin correctement fin du monde et fin de mois. Les deux chercheurs attaquent de front les contradictions de la notion de « croissance verte ». Le marché a démontré son inefficacité à assurer les investissements nécessaires à la transition écologique dans la temporalité nécessaire. Le marché se trompe aussi en finançant du « vert » sans défaire le « gris » – puisque cela n’empêche pas la dégradation accélérée de la nature. L’une des clés d’une transition réussie, démanteler les infrastructures et les modes de production du monde des énergies fossiles.

Cédric Durand et Razmig Keucheyan élaborent la nécessité du « gouvernement par les besoins ». Mais comment définir les besoins en question, sans sombrer dans le totalitarisme et la bureaucratie soviétique ? Les auteurs tentent une définition de ces « besoins réels », qui devront être formulés par les citoyens. Une définition encore très théorique. L’autre axe de cette réflexion repose sur le changement des normes statistiques : une approche qui consiste à « faire primer la comptabilité biophysique sur la comptabilité économique ». Enfin, le dernier pilier de cette réflexion est une « démocratie augmentée » qui repose sur l’étrange concept de « cybersoviets » : l’idée que les citoyens participent à transformer le système productif et de consommation. Des commissions de « post-croissance » rédigeraient sur la base de ces délibérations un vaste « scénario de bifurcation écologique ». L’Assemblée nationale se saisirait de ce plan sans injecter de productivisme ou de consumérisme. On peut toujours rêver à la lucidité de nos parlementaires…

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on a besoin d’une récession (2008)

extraits : L’édition du MONDE 25 janvier 2008) nous offre un superbe dessin de Pessin en page 2  : Un ours qui apprend dans son journal qu’on va droit vers la récession et qui sable le champagne pour fêter cette heureuse perspective. Faut dire que le glaçon sur lequel il est assis est déjà réduit à sa plus simple expression !Les humains ont-ils donc tellement besoin d’une récession économique ? La réponse est : OUI….

besoin d’écuelle ? (2009)

extraits : Dans la société dite de consommation, l’individu qui n’est pas exclu du système passe le plus clair de son temps à travailler pour gagner sa vie, réfléchir à ses achats, ses vacances, à se comparer par rapport à son voisin ou ses collègues. Il accumule et consomme des objets ou des services.  Accède-t-il véritablement au bonheur ou à un quelconque épanouissement à travers ce que l’argent gagné lui permet d’obtenir ? Diogène de Sinope, dit le cynique, en abandonnant son écuelle : « Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’apprend que je conserve encore du superflu »…

Réévaluer notre échelle de besoins (2012)

extraits : Les contraintes financières et les crises écologiques, en particulier énergétiques, vont nous imposer de revenir à des besoins plus essentiels qu’il nous faudra satisfaire de manière plus simple. Comment s’y préparer alors que les jeunes générations actuelles ne peuvent même pas concevoir qu’à une époque encore récente il n’y avait ni télévision, ni portables, ni jeux vidéos ? Dans son Manuel de transition, Rob Hopkins nous demande d’écouter les anciens, de « rendre hommage aux aînés »…

Loin de la laideur de ce monde, limitons nos besoins (2013)

extraits : Lanza del Vasto : « Efforce-toi de désirer ce que chacun, comme toi, peut avoir. Ne proteste pas contre ce que tu désappouves. Passe-t-en. Passe-toi de toutes les organisations industrielles, commerciales, officielles. Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine. Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande.S i tu désapprouves la guerre, ne serre jamais les poings. Si tu désapprouves la banalité, ne lis par le journal. Si tu désapprouves la misère, dépouille-toi librement…..

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe…

Nous n’avons que très peu besoin de choses matérielles (2014)

extraits : Un écologiste est une personne qui a le sens des limites. Cela veut dire entre autres limiter ses besoins matériels pour approfondir ses besoins essentiels. Manfred Max-Neef, économiste chilien et prix Nobel alternatif en 1980, postule que les besoins des humains sont universels, peu nombreux et indépendants des cultures et des époques. Ils sont au nombre de neuf : Subsistence (susbsistance) ; Protection (sécurité) ; Affection ; Understanding (compréhension) ; Participation ;  Leisure (loisir) ; Creation ; Identity (identité et sens) ; Freedom (liberté). Une « réponse destructive » comme la course aux armements est une réponse au besoin de sécurité tout en entrant en concurrence avec les besoins de subsistance, d’affection, de liberté. Vouloir résoudre les pénuries d’une manière mécaniste, spécialisée et extérieure – médicaments contre les épidémies, boîtes de conserve contre la famine, argent contre la pauvreté, gendarmes contre l’insécurité… – ne permet pas d’enclencher de véritables dynamiques de développement….

Notre striatum ne dit rien de nos besoins

extraits : Le striatum, bof ! J’ai lu il y a fort longtemps « âge de pierre, âge d’abondance », un livre de Marshall Sahlins. La virgule peut prêter à interprétations. En fait cette étude démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. Autrefois, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait en effet un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux. Aujourd’hui l’intérêt du moment change, de plus en plus vite. Il y a toujours un nouveau faits divers à la télé, iI y a toujours un machin de la dernière génération qu’il faut posséder et bientôt la voiture électrique remplacera dit-on la thermique. La période contemporaine fait courir la plupart d’entre nous derrière l’illusion de l’abondance… à crédit. Mais bientôt on sera OBLIGÉ de s’auto-limiter par insuffisance des ressources…

Notre imaginaire sur nos besoins se modifie

extraits : La France est dépendante d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée sur laquelle elle a peu à peu perdu le contrôle. Or, dans un monde où six des neuf limites planétaires ont déjà été dépassées, nous devons reconsidérer nos priorités. Comment ignorer aussi que l’approvisionnement de l’Europe en pétrole risque de devenir problématique ? Il est urgent de se questionner sur les besoins que nous définirons comme essentiels. Quelle place souhaitons-nous accorder à la 5G, à la 6G, à l’ordinateur quantique ? Doivent-elles être considérées comme nos priorités ?

2027, un ministre de l’Énergie et des Besoins

extraits :  La notion de sobriété nous invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Nous pouvons définir une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun peut se livrer à l’exercice pour lui-même, en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contrepartie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! ….

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Une société sans tabac, est-ce possible ?

A l’heure où l’Allemagne légalise le cannabis récréatif, le Royaume-Uni veut interdire définitivement le tabac. Certes tous les goûts sont dans la nature, mais à ce point, c’est à ne plus rien y comprendre. Un peu tordu d’interdire le tabac, et de laisser l’alcool avec ses terribles méfaits de tous ordres. Étape suivante ? Interdiction de conduire pour ceux nés après 2009, puis interdiction de Coca et autres sodas pour les mineurs, interdiction des jeux d’argent, interdiction des écrans et leurs spectacles débilitants, etc. Certes, si on supprime tous les emplois inutiles et/ou nuisibles à l’homme et à l’environnement, le chômage dans les pays développés ferait un bond en avant extraordinaire. Mais n’est-ce pas LA solution au désastre écologique en cours ? Faisons le point en roulant notre joint.

Cécile Ducourtieux : Dans un pays où les paquets de chips couvrent des rayons entiers de supermarchés, et où les collégiens mangent des nuggets de poulet au goûter, aucun contrôle. C’est signe de l’aversion presque épidermique des tories pour le « Nanny State » (« l’Etat nounou ») – l’intervention des pouvoirs publics dans la sphère privée. C’est au nom du rejet du « Nanny State » que les conservateurs ont jusqu’à présent refusé de légiférer pour prévenir l’obésité, touchant pourtant plus de 25 % de la population adulte britannique, un record européen.

Pourtant adopté en première lecture à la Chambre des communes le 16 avril 2024, le « Tobacco and Vapes Bill » fait un tabac. Le Royaume-Uni veut interdire définitivement la vente de cigarettes aux générations nées à partir de 2009. C’est une première mondiale. Le gouvernement de Rishi Sunak assure vouloir « protéger les futures générations » des dommages du tabac. Le tabac est la « première cause évitable » de décès dans le pays, tuant les deux tiers des gros fumeurs et causant 80 000 morts par an. La pression sur le système hospitalier public est considérable : « presque chaque minute », un patient est hospitalisé à cause du tabagisme…

Le point de vue des écologistes anti-drogues

Une économie croissanciste ne peut pas reculer durablement. Si elle commence à le faire, elle risque de s’écrouler brutalement de manière cumulative. Il faut absolument croître, même quand les nécessités de base sont satisfaites pour tous ; même quand une partie de la population perd sa vie à produire des choses inutiles ou nuisibles ; même quand il s’agit persuader les gens qu’il vaut mieux acheter des soupes en boîte que les faire soi-même, boire des eaux gazeuses plutôt que de l’eau, se déplacer en voiture plutôt qu’à pied ou en vélo, ingurgiter de l’alcool et fumer. En fait nous sommes victimes du système techno-industriel et de la publicité qui va avec.

Le péché originel a été commis au cours de l’automne 1492 quand on découvre le tabac en Amérique. Jean Nicot (1530-1600) le diffuse en France. Pourtant les humains n’ont pas besoin de voiture, encore moins de la nicotine des cigarettes, mais la dynamique de l’innovation se désintéresse des finalités de la consommation pour imposer sa propre logique du profit. C’est l’invention en 1880 d’une machine capable de produire plus de 200 cigarettes à la minute, soit autant que 40 à 50 ouvrières ayant un bon coup de main, qui va changer le niveau de tabagisme. Plutôt que de licencier des centaines d’ouvrières au risque d’un conflit social, un entrepreneur a utilisé l’augmentation de productivité pour faire baisser les prix et inciter à la consommation de masse : on crée alors de nouvelles marques, de nouveaux goûts, de nouvelles addictions. Les industriels profitent de la dépendance physiologique et les experts de l’OMS n’indiquent qu’en 1988 que le tabac est une drogue aussi forte que la cocaïne ou la morphine. N’oublions pas la responsabilité des États ! En France, le Service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (SEITA), fondée en 1926, fut une entreprise publique et monopole d’État rattachée à la Caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale et d’amortissement de la dette publique. Tous responsables, tous coupables.

Mais plutôt qu’un interdit sur une de ces consommations qui nous rend esclaves, nous conseillons à Rishi Sunak d’interdire toutes les publicités sans exception. Une économie de subsistance, une société dont les membres produisent le nécessaire pour vivre, n’a pas besoin de publicité. Même une économie de marché rurale et artisanale, comme celle des pays développés jusqu’au milieu du XIX siècle, n’en a pas besoin. Aujourd’hui le marché n’est plus un ensemble concret de clients plus ou moins bien connus, mais une masse abstraite de consommateurs lointains. Il devient donc indispensable de dépenser des sommes considérables pour s’attacher ces inconnus grâce aux médias de masse. Ce sont les grandes firmes industrielles qui font de la publicité. En particulier les Big 4, Philip Morris International (PMI), British American Tobacco (BAT), Japan Tobacco International (JTI) et Imperial Brands. Interdites de publicité, ces entreprises disparaîtront et le tabagisme de masse avec. On retrouvera alors par nos propres moyens le goût de ce qu’il faut acheter ou pas.

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De la misère humaine en milieu publicitaire par le groupe Marcuse (2004)

extraits : La fonction première de la publicité est de promouvoir la consommation de produits industriels et leur substitution aux usages populaires traditionnels. La pub suscite des chaos culturels qui introduisent en force des consommations venues d’ailleurs. Les séries télévisées, en mettant en scène la vie moderne des familles riches, font rêver de nouveaux modes de vie. Procter&Gamble a par exemple entièrement financé la série télévisée Amour, Gloire et Beauté. Les cigarettes manufaturées détrônent la pipe et le tabac à chiquer, les boissons sucrées se substituent à l’eau, la cuisine domestique est remplacée par les plats sous cellophane….

le tabac tue et rend esclave, un écolo ne fume pas (2012)

extraits : Au cours de la réunion de Paris qui a mis en mouvement le plan Marshall le 12 juillet 1947, il n’y avait aucune demande des Européens spécifique au tabac. Cela a été proposé et mis en avant par un sénateur de Virginie. Au total, pour deux dollars de nourriture, un dollar de tabac a été acheminé en Europe. Les populations européennes sont alors devenues accros au tabac blond….

Cigarettes, bombes écotoxiques pour la planète (2023)

extraits : On estime que 4 500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. Un mégot de cigarette peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau. En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public. Chaque fumeur jette en moyenne 5 cigarettes par jour dans l’espace public. A Paris, environ 350 tonnes sont ramassées tous les ans….

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Fin de vie, un historique synthétique de wiki

La fiche wikipedia sur la question de l’euthanasie est une source essentielle d’inspiration. En voici un résumé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Le mot « euthanasie » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive

À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Ils buvaient de la ciguë, l’acte était considéré comme héroïque.

Comme le note Platon dans le Phédon (vers 399 ), le philosophe Socrate a choisi la ciguë au lieu de l’exil, comme acte de bonne mort.

L’acte actuellement qualifié d’« euthanasie passive » était pratiqué dans la Grèce antique dans les cas de difformité. Dans La République (vers 374 ), Platon soutient le concept selon lequel les individus qui ne sont pas en bonne santé de corps et d’esprit doivent être abandonnés à la mort, pour le bien-être des citoyens et de la ville. Il s’oppose également à la prolongation de la vie pour quelque raison que ce soit, affirmant que la médecine ne devrait contribuer qu’à l’amélioration de la vie du patient

Le fait que les Grecs de l’Antiquité, en particulier les Spartiates, se débarrassaient régulièrement des nouveau-nés présentant des déficiences physiques visibles a été confirmé par l’histoire. Les nourrissons « déformé » n’étaient pas considérés comme odieux en soi, mais perçus comme indésirables au sein d’une structure donnée, compte tenu de l’idée philosophique grecque de symétrie et d’équilibre

Au Moyen Âge, l’Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la perspective du salut de l’âme. C’est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l’au-delà. La litanie des saints porte cette injonction : « De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».

Le concept d’euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516), où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d’atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ».

Le mot « euthanasie » a été réintroduit par le philosophe anglais Francis Bacon dans un texte de 1605 : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible . Les médecins n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité. »

Au XIXe siècle le sens s’infléchit, d’abord, sous l’influence de l’eugénisme dans le sens d’une élimination « douce » de populations « non désirables ». Le point culminant de ces pratiques d’euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l’assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n’avaient rien demandé) a parasité les débats sur l’euthanasie pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

Ce n’est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu’on commence à nommer acharnement thérapeutique, que l’on revient à un emploi plus proche du sens initial. Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la vie ont connu des progrès décisifs, s’est posée la question des limites à poser aux pratiques de «maintien de la vie». Le paternalisme médical (où le médecin savait ce qui était bon pour le patient, et donc prenait seul les décisions médicales) a été graduellement abandonné pour mieux respecter l’autonomie du patient. En Belgique, la plupart des demandes d’euthanasie (2017) pour raisons dites psychiatriques concernent des personnes avec troubles de la personnalité, dépression, et syndrome d’Asperger. Le nombre d’euthanasies demandé pour ce motif est assez faible (40 sur 2000 demandes) mais néanmoins supérieur au nombre de demandes attendues par les professionnels de la santé.

La Cour européenne des droits de l’homme a été plusieurs fois saisie sur la question de l’euthanasie, notamment sur le fondement des articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Dans l’arrêt Haas contre la Suisse du 20 janvier 2011, la Cour consacre une nouvelle évolution dans sa jurisprudence, et affirme : « le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de forger librement sa propre volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée au sens de l’article 8 de la Convention ». La Cour reconnaît dans cette décision, de façon conditionnée, une forme de droit à l’autodétermination quant à sa propre mort, autrement dit de « droit au suicide ». La Cour reconnaît l’existence de ce droit au suicide tout en fixant les conditions auxquelles elle est soumise à savoir : l’une relative à la qualité de la volonté (du discernement) de la personne concernée, l’autre à sa capacité d’agir en conséquence. La Cour a indiqué qu’il existait une obligation pesant sur les États de mettre en place une procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à la vie corresponde bien à la libre volonté de l’intéressé…

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L’art de tuer… de la naissance à la mort

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Les autres espèces ne sont qu’une de ses cibles privilégiées, les humains adorent aussi s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, infanticide, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe.

Pourtant le « pas tuer, c’est mal » est le mantra des pro-life au niveau de l’avortement et l’amour de l’acharnement thérapeutique quant à la fin de vie. Nonobstant les rétrécis du cerveau, catholiques et protestants pourraient tenir un langage commun à propos de l’interruption volontaire de vieillesse.

Corinne Vaysse-van Oost, catholique : En 2002, la Belgique s’est dotée d’une loi dépénalisant l’euthanasie, avec des conditions très strictes. Exerçant comme médecin de soins palliatifs depuis trente-cinq ans, j’ai accepté, avec les équipes de soins, d’accompagner les personnes qui expriment cette demande. Nous n’avons pas exclu les malades dont le décès n’était pas attendu à brève échéance, vu la difficulté des patients face à certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. D’autre part, ce sont certes les médecins en Belgique qui décident d’accepter de délivrer l’aide demandée. Mais contrairement à ce qui est prévu pour la France, le médecin concerné accompagne son patient jusqu’au bout. Il assume l’impuissance de la médecine à soulager, c’est lui qui porte la responsabilité de la mort évitant la culpabilité des proches. Il y va de l’honneur de nos professions dans le respect des souhaits de nos contemporains. En soins palliatifs, la sédation n’est pas demandé par les personnes qui n’en voient pas le sens ; quant aux équipes médicales, elles savent la complexité de sa mise en œuvre qui s’avère quasi impossible ailleurs qu’à l’hôpital. Si les maladies en cause sont surtout des cancers, les pathologies multiples des personnes âgées représentent la deuxième cause. Nous parlons parfois de souffrance existentielle, devant le non-sens de la fin de vie. La mort fait partie de la vie. Ainsi notre société devient plus humaine.

Le Dieu auquel je crois en tant que catholique n’abandonne pas la personne dans sa souffrance. Si le patient ne veut pas mourir en sédation, ou qu’il a plus de quinze jours à vivre encore (rendant impossible la sédation continue), l’euthanasie me paraît un acte de compassion non contraire à ma foi.

Olivier Abel, théologien protestant : Le projet français de loi sur l’« aide à mourir » doit être replacé dans son contexte global. D’abord, nous sommes des sociétés où il y a eu beaucoup de naissances et nous aurons, à terme, forcément, beaucoup de morts. Ce basculement pose un problème inédit qui n’est pas seulement celui du vieillissement : comment allons-nous faire pour mourir si nombreux ? Il nous faut apprendre des manières de mourir plus sobres, à l’encontre des acharnements thérapeutiques dispendieux. Ensuite, nous devons avoir conscience que nul ne peut prendre soin de soi tout seul d’un bout à l’autre de la vie. Cette question est aggravée par le vieillissement de la population qui augmente la proportion de solitaires. Le troisième problème est que l’augmentation de nos capacités techniques n’a cessé d’élargir la sphère de ce que nous pouvons et devons choisir. Ce dernier point a pris hélas le dessus et occulte les deux autres. Là, justement, est le tragique : le mourant est entre d’autres mains que lui et dépend de ce que nous faisons de lui. Le juriste Jean Carbonnier écrivait : « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs et à la morale. »

En dernière instance, la volonté du patient est prioritaire, il faut l’assister lorsqu’elle est formulée avec conscience et constance. Je ne comprends pas l’opposition qui s’est installée entre les tenants de l’euthanasie et ceux des soins palliatifs. Leur horizon commun, leur véritable ethos, qui leur donne leur sens et leurs limites, c’est de toute façon d’aider à mourir le moins mal possible, ce qui suppose d’élargir le sens du soin. La mort n’est pas un possible parmi d’autres, c’est juste quelque chose qui nous arrive nécessairement.

Le point de vue des stoïciens écolos face à la mort

XBG : On subit à nouveau le débat interminable qui a eu lieu sur la liberté d’avorter. Le même scénario à lieu pour l’euthanasie, avant qu’on ne l’introduise dans quelques années dans la constitution, au milieu des vivats de l’opinion qui se félicitera de cette avancée substantielle. Il y aura toujours des opposants, pour des motifs et des croyances diverses, qui relèvent d’un fanatisme idéologique. Qu’on donne libre accès aux substances létales en pharmacie, chacun est libre de son sort. Poussez les gens à un suicide horrible avec les moyens du bord est une ignominie.

Épi-Logos : Cet projet de loi français sur la fin de vie est bancal, parce que il ne fait pas confiance a celui qui veut mourir dignement. On ne demande pas à « naître », mais on peut demander l’aide au suicide. Arrivés a une certaine age, tout se dégrade et rien ne sert à essayer de survivre. Et d’ailleurs, une Société bien géré devrait comprendre que dépenser des millions (des milliards globalement) pour des vieux cacochymes est illogique. Je suis un vieux de 81 ans, prêt a mourir « quand je le déciderais« . La mort n’est RIEN, l‘idée d’une âme « transcendante » est pure entéléchie.

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

extraits : Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui. Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ». C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser….

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal »….

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)….

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie….

Tu ne tueras point… les requins

extraits : D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000. De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards….

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La culpabilité gagne les skieurs sans neige

Son attachement à la montagne, elle le doit à une passion pour le ski-alpinisme intacte depuis ses 14 ans. Aussi appelée « skimo », cette discipline consiste à dévaler des pentes hors piste après les avoir grimpées avec des skis de randonnée. « Quand on vit un tel dépassement de soi en montagne, malgré le froid et la fatigue physique, c’est viscéral, on devient accro », assure-t-elle.Mais, depuis trois ans, l’évidence s’étiole. Marie-Charlotte Iratzoquy, jeune athlète de 23 ans et trois fois championne de France par équipes, est tiraillée par sa conscience écologique…

Victoire Radenne : L’anxiété provoquée par les manifestations concrètes du dérèglement climatique en montagne s’est insidieusement installée dans son quotidien d’athlète. « Pour skier, je dois monter de plus en plus haut. Chaque hiver, les chutes de neige se font de plus en plus rares .» La fonte des glaciers trouble ses aspirations : «  Aujourd’hui, je vois tous les jours les signes de détérioration des glaciers… Je me sens égoïste de continuer à pratiquer mon sport, alors je passe mon temps à compenser sur la manière dont je consomme. » La culpabilité la ronge. « Sans neige en France, il faut partir à l’étranger et alourdir notre empreinte carbone », regrette-t-elle. En 2023, pour la Coupe du monde de ski alpin, en Suisse, la neige a été retirée directement des glaciers. Un choix irrationnel qui alimente l’accablement qu’elle éprouve : « A l’origine, notre sport, c’est le respect de la nature, pas sa détérioration. » Elle refuse désormais les compétitions trop lointaines, qui lui demandent de prendre l’avion. « Mais je continuerai tant que je pourrais pratiquer mon sport sans neige artificielle, proche de là où j’habite »…

Le point de vue des écologistes sans ski

Rumi : Pauvre jeune femme ! Qu’elle fasse donc du surf ça nous évitera ses jérémiades de crocodile.

A.Plantard : Certains commentaires montrent bien le fossé entre nos habitudes du XXIe siècle et celles à adopter.

Hydropente : Tant qu’elle y est, elle peut aussi considérer l’impact climatique négatifs de ses vêtements et chaussures en matière synthétique et habiter dans une grotte sans chauffage! Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du paléolithique y arrivaient, alors pourquoi pas elle?

Doudup : On trouve des similitudes entres les alpinistes et les marins : même passion pour les grands espaces, l’air pur, le dépassement de soi. Mais même proportion aussi à dépendre des énergies fossiles pour vivre de sa passion. Organisation de compétitions à l’autre bout de la planète, recours aux matériaux carbone pour l’équipement, dérivés du pétrole, hélicoptères pour filmer les exploits.

Ours : Comme l’indique l’ADEME, l’empreinte CO2 du tourisme, c’est le déplacement… à 77 % ! le reste n’est que broutille par rapport à cet impact destructeur.

Amiliajc : Nos jeunes démarrent leur existence dans la perspective du renoncement, la liste est abyssale pour arriver comme il le faudrait à 2 tonnes de carbone ; on en est à 10. Comment diviser l’impact de nos modes de vie dispendieux par 5 sans déprimer.

Zerro : Marie-Charlotte mérite d’autant plus de considération qu’il n’est pas du tout évident à 23 ans de gérer ce type de contradictions et de questions. Quant à comprendre le chemin à prendre individuellement et collectivement pour gérer au mieux un problème systémique, c’est probablement mission impossible.

ti Gilou : Les prédictions de René Dumont à la présidentielle 1974 se sont toutes réalisées 50 ans plus tard. La croissance infini mène la planète au désastre. On ne peut que féliciter cette jeune athlète qui ne cède pas aux marchands du temple.

Gradlon : Le réchauffement climatique fait désormais l’objet des inquiétudes et discussions 24 heures sur 24. Les politiques et les médias nous abreuvent de rêves et de promesses, neutralité carbone grâce aux voitures électriques, etc. Qu’on se le dise, qu’on le répète: la seule solution au réchauffement climatique est la diminution de la population humaine. Soit elle sera subie. Soit elle sera organisée. Cela signifie le contrôle des naissances en France et en Europe en jouant sur les allocations familiales d’une part. En interdisant d’autre part toute immigration, au même titre que la Chine qui sait garder ses frontières. La vie humaine n’a pas plus de valeur, sinon moins désormais, que la faune et la flore.

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Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »

extraits : Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 aurait du nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature….

De la neige hélitreuillée pour skier

extraits : Même la ministre de l’écologie réagit : « Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible. »* Le directeur du syndicat mixte à Luchon-Superbagnères, conscient que ce n’est pas hyper écologique, se défend : « C’est vraiment exceptionnel, on n’a pas eu le choix cette fois-ci. » C’est en fait la faute du conseil départemental de Haute-Garonne qui sait calculer le bon rapport coût/bénéfice : « En termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10 ». Les skieurs sont contents et 50 à 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération aérienne….

Des vacances de Noël sans chausser les skis

extraits : La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt. Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique….

Ski : le consumérisme touristique, c’est fini

extraits : En 2018, j’étais au Pla d’Adet dans les Pyrénées, arrivé en covoiturage, refusant toute remontée mécanique, descendant en raquettes à Saint Lary, quasiment seul sur l’étroit sentier neigeux, au milieu du silence vertigineux et des sapins ployant sous le poids de la neige. Le plaisir physique et l’éloge de la lenteur. Mais n’est-ce pas déjà trop que de faire 300 kilomètres pour un plaisir solitaire même s’il est partagé en couple ?….

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Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

L’économiste David Ricardo disait au XIXe siècle qu’un pauvre, c’est quelqu’un qui marche pieds nus. Aujourd’hui, le pauvre a un smartphone mais reste pauvre.  Ce n’est pas la possession ou non d’un gadget électronique qui marque les inégalités sociales, mais la composition du budget des ménages. Certes nous ne sommes plus aux temps de Vauban pour qui le Minimum vital pour une famille ouvrière française en 1707 était le seuil au-dessous duquel la survie n’est plus possible. La ration correspondait à quelques 1500 calories, mélange de blé et d’autres céréales appelé méteil dont la part dans le budget total était presque de 70 %.

Mais dans l’avenir nous mangerons plus de pommes de terre, moins de produits importés et la dépenses alimentaire redeviendra la première des dépenses.

Elsa Cones : Des pommes de terre bouillies et du fromage blanc étalé sur d’épaisses tartines. C’est le menu quotidien des ouvrières françaises du textile au début du XXe siècle. L’alimentation représente alors plus de la moitié du budget des ménages. Cent ans plus tard, elle est tombée à 14 %. C’est ce que les économistes appellent la « loi d’Engel », du nom de ce statisticien allemand qui a montré que la part du revenu consacrée à se nourrir diminue à mesure que les gens s’enrichissent. Si la part consacrée aux loisirs (culture, vacances, abonnements divers) est restée stable, autour de 8 % depuis les années 1960, celle consacrée au logement a, en revanche, plus que doublé et atteint 28 %. Les « dépenses pré-engagées » (logement, abonnements divers, assurances, services financiers…) dépassent 40 % pour les ménages les plus pauvres contre 28 % pour les plus aisés. Le sentiment de bonheur est très corrélé à la part du revenu que l’on peut dépenser comme on l’entend, à la liberté de choix.

Le point de vue des écologistes décroissants

– Actuellement, le mode de vie conduit plutôt à manger des produits ultra transformés bas de gamme, bourrés de gras ou de sucre. Les patates bouillies ne sont pas si mauvaises, comparativement.

– La pauvreté est une valeur relative défini par le niveau de vie médian de la population. Les personnes en dessous du seuil de pauvreté en France (1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021) vivent bien mieux que des classes moyennes voire aisés dans la plupart des pays du monde.

– Poster et regarder des vidéos sur TikTok c’est bien plus important que de manger comme il faudrait.

– Une famille « modeste » a toujours le poste de télé grand écran, les enfants au pied des chaussures de sport de marque mais la nourriture est ce qu’on peut appeler la malbouffe..

– Il est possible de bien manger pour pas très cher. Mais il faut accepter de consacrer une part de son temps libre à son alimentation. C’est un choix.

– La multiplication des divorces est un moteur essentiel du développement de la pauvreté en France. La généralisation aux classes les moins aisées de l’instabilité familiale promue par l’idéologie libérale,est un désastre pour les plus fragiles. Mais est-ce à la collectivité de supporter par ses impôts ce qui reste la somme de choix individuels (amour, puis séparation) ?

– Consommation des « ménages », une généralité qui occulte l’effondrement du pouvoir d’achat des pauvres, en particulier des familles monoparentales, une situation familiale qui s’est généralisée au cours de la dernière période.

La loi d’Engel va s’inverser avec l’effondrement de la société thermo-industrielle,

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Dépenses contraintes, reste-à-vivre et minimum vital (2019)

extraits : On se souvient de l’article-portrait d’un couple de gilets jaunes pour lequel les fringues de marques faisaient évidemment partie de l’incontournable. Un article qui avait suscité une belle polémique, parfaitement justifiée, sur l’entreprise de manipulation misérabiliste à laquelle se livrait réseaux sociaux et médias. Pour un écologiste au contraire, le grand débat national devrait aboutir à une définition du minimum vital, préalable à la dynamique d’une sobriété partagée….

fin de l’Etat-providence, retour au minimum vital (2012)

extraits : En décembre 1942, William Beveridge produisit un rapport : la Sécurité sociale et ses services. Il est considéré comme l’ouvrage fondateur de l’Etat-providence. Ce que les enseignants de SES ne disent pas à leurs élèves, c’est que Lord Beveridge est plus proche de l’idée de simplicité volontaire que des familles assistées avec écran plat dans la chambre des enfants (comme l’exprime le journaliste du MONDE*) : la vision de l’austère économiste, qui prenait un bain glacé tous les matins, était assimilée au minimum vital. L’assistance offerte par l’Etat, préconisait Beveridge, ne devait pas être « généreuse » mais « permettre de survivre », afin de ne pas supprimer l’incitation à la recherche de travail….

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Plus tu veux aller vite, plus tu vas lentement

Les évaluations socio-économiques actuelles des projets continuent d’accorder une valeur monétaire considérable à l’utilité de la vitesse trop souvent au détriment de leurs effets sur l’environnement. Dans le dernier rapport de 2018 sur l’abaissement des vitesses maximales autorisées à 110 kilomètres à l’heure sur autoroute, les temps perdus représentaient un coût de 1,145 milliard d’euros pour la collectivité. La « valeur du temps » présente dans ces évaluations dévoilerait ce que les individus sont prêts à céder de leur salaire pour gagner du temps. Dans le cas de l’abaissement à 110 km/h, elle montrait de quelle somme il faudrait les dédommager pour qu’ils acceptent de perdre du temps. Les gains environnementaux – moins de carburant, de pollution et de CO2 – ne sont évalués qu’à hauteur de 474 millions d’euros. La balance pour l’économie néo-classique penche donc nettement du côté du maintien de la limite de 130 km/h.

Du grand n’importe quoi !

Emmanuel Munch : Grâce à la vitesse, nous déménageons plus loin de notre lieu de travail, allons faire des courses plus loin, partons plus loin en vacances. En conséquence, la durée quotidienne de déplacement est restée stable au cours du temps, de l’ordre d’une heure par jour.I l y a 200 ans, les Français parcouraient entre 4 et 5 kilomètres par jour à la vitesse de 4 à 5 km/h. La multiplication des distances par 10 (44 kilomètres par jour et par personne en moyenne) a été rendue possible par une augmentation des vitesses à peu près équivalente, de l’ordre de 42 km/h. Là où le bât blesse avec les « sciences » économiques, c’est lorsqu’on passe de l’utilité individuelle à l’utilité collective. Si tout le monde se déplace davantage, les réseaux de transport rapide, victimes de leurs succès, en viennent à être saturés. Il faut créer de nouvelles infrastructures. A terme, avec un tel cercle vicieux, les individus perdent littéralement du temps à cause du développement de la vitesse, et donc de la distance.

Cela conduit les populations, non plus vers la simple satisfaction de leur besoin, mais vers une dépendance définitive à l’automobile, à la vitesse et à la distance. Dans nos sociétés surindustrialisées, la survitesse revient à remplir un immense tonneau des Danaïdes. On ne peut plus valoriser les transports en s’appuyant sur des théories économiques héritées des « trente glorieuses ».

Le point de vue des écologistes

C’est exactement ce que démontrait Ivan Illich (1926-2002) dès les années 1970 (« La convivialité », 1973). Il calculait qu’en mettant en regard le temps qu’il faut pour payer le véhicule et tout ce qu’il y a autour, et la distance parcourue avec ce véhicule, on retrouve la vitesse du piéton, 5 km/h. Illich considérait que c’est le vélo (outil convivial, dont on comprend le fonctionnement, qu’on entretient soi-même, et qui ne coûte pas cher) qui avait amélioré l’équation. Mais le « monopole radical » de l’outil moderne (tout est désormais conçu pour l’homme motorisé, on ne peut plus vivre sans voiture, et la voiture a évincé le piéton et le cycliste) a créé la malédiction.

La Chine avait failli atteindre la société conviviale (au moins pour les transports) dans les années 2000, avec le vélo pour tous, le train et l’autobus, et le tricycle motorisé poids lourd pour l’utilitaire. Elle est désormais au-delà, les Chinois rêvent de voiture électrique.

Les propos intelligents d’Illich ou de Munch se heurtent en effet à la nature court-termiste du désir humain. Or le marché est le lieu le plus simple et le plus facile pour trouver un assouvissement rapide à nos besoins. Le supplément de vitesse comble ce désir d’accéder à une offre plus grande et variée d’objets ou services. Il est plus facile d’avoir un jet d’endorphines dans le cerveau en achetant une paire de Nike dans un centre commercial ou une semaine de vacances quelque part au loin que d’essayer de nouer une relation avec ses voisins autour de chez soi. Entre la réponse immédiate par le marché et la difficile recherche du bonheur, le souci écologique ne fait hélas pas le poids .

En clair, gagner du temps pour en faire quoi ? Pour aller dans une salle de sport, puis faire le coach potatoes devant Netflix ? On peut se déplacer à pied ou à vélo sans assistance dans une petite ville où on trouve tout dans la rue principale, la mairie, l’école, la poste, le cabinet médical, le commerce. Par exemple la ville de Monrmoreau, dans une commune de 2 500 habitants.

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Bientôt des bouchons de voitures propres

extraits : Sans régulation, l’usage de la voiture augmentera, avec bientôt des bouchons de voitures propres… Plus vite, plus loin, plus souvent et moins cher  » était un slogan,sans avenir il sera remplacé par : « Moins vite, moins loin, moins souvent, et beaucoup plus cher ». Cette évolution est inéluctable, raréfaction des ressources pétrolières et réchauffement climatique l’exigent. Le tout-voiture a été une erreur fondamentale et remplacer les moteurs thermiques par des moteurs électriques ne change rien à l’affaire. Nous n’avons pas écouté Ivan Illich au début des années 1970, pourtant son analyse dite de la « vitesse généralisée » était imparable …

Ivan ILLICH, une personnalité qui a laissé sa trace

extraits : Si la voiture doit prévaloir, il reste une seule solution : supprimer les villes, c’est-à-dire les étaler sur des centaines de kilomètres, le long de banlieues autoroutières. C’est ce qu’on a fait aux Etats-Unis. Ivan Illich (in Energie et équité) en résume le résultat :

« L’américain type consacre plus de 1500 heures par an à sa voiture : cela comprend les heures qu’il passe derrière le volant, en marche ou à l’arrêt ; les heures de travail nécessaires pour la payer et pour payer l’essence, les pneus, les péages, l’assurance, les contraventions et impôts. Bilan : les gens travaillent une bonne partie de la journée pour payer les déplacements nécessaires pour se rendre au travail. La voiture en fin de compte fait perdre plus de temps qu’elle n’en économise. Comme cet Américain fait 10 000 kilomètres dans l’année, il fait donc du 6 km par heure. Dans les pays privés d’industrie des transports, les gens se déplacent exactement à cette même vitesse en allant à pied, avec l’avantage supplémentaire qu’ils peuvent aller n’importe où et pas seulement le long des routes asphaltées. »…

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Moins de bébés, donc moins de logements ?

Combien faut-il de nouveaux logements en France ? Tout dépend en premier lieu de la superficie exigée. Aux USA après la Seconde Guerre mondiale, les soldats démobilisés et leurs familles emménageaient dans des logements de 90 mètres carrés. Dans les années 1970, la taille moyenne des maisons était de 150 m2. En 2011 elle est de 233. Aujourd’hui c’est pire, il faut au moins deux garages. La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis de l’environnement est de choisir une petite maison, qui consommera automatiquement moins de tout. Fin 2021, l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, préconisait, parmi les moyens d’améliorer le bilan carbone du pays, de construire beaucoup moins.

On n’en a pas encore officiellement l’idée en France. Malgré les raisons écologiques et la baisse de natalité, on prévoit de construire, de construire, de construire…

Claire Ané : La cheffe économiste de la direction générale du Trésor estime qu’il faut environ 250 000 nouveaux logements par an. La Fédération des promoteurs immobiliers présente en mars 2023 une étude concluant à un besoin proche de 450 000 logements par an. Ces études ont en commun de calculer la « demande potentielle » de logements, nombre attendu de ménages, qui dépend de la démographie (natalité, espérance de vie, solde migratoire) et surtout des modes de cohabitation. Selon Samuel Depraz, « 34 % des besoins de logement sont désormais liés à la réduction de la taille des ménages », elle-même liée principalement au recul de la vie à deux (célibat, divorces) et au vieillissement. Les autres paramètres sont, par ordre décroissant, le nombre escompté de nouvelles résidences secondaires, ainsi que le besoin de renouvellement du parc.

Aucun espoir de respecter l’objectif d’arriver en 2050 au “zéro artificialisation net” des sols.

Le point de vue des écologistes débâtisseurs

En résumé, il y a déjà bien assez de logements déjà construits si les couples ne divorcent plus et gardent la progéniture chez soi le plus longtemps possible, si les enfants n’ont pas chacun leur chambre, si les personnes âgées se retrouvant seules prennent des colocataires, si la taille des logements occupés diminue, s’il n’y a plus de logements vacants, si on loge les sans domicile fixe dans les résidences secondaires qu’on ne devrait pas avoir, si les villes se vident pour ne pas faire exploser le prix des loyers et si la baisse de fécondité se poursuit comme elle le devrait.

Pourquoi s’inquiéter, quand le bâtiment va mal, les maçons ont moins mal au dos…

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Logement, avec quelle superficie ?

extraits : C’est par mes gestes quotidiens que je favorise ou non les émissions de gaz à effet de serre. Prenons la façon de se loger. Il n’y a pas de limites à la limitation de nos besoins : Diogène se contentait de vivre dans un tonneau.La taille de la maison est une donnée qui doit être repensée. Les plus grosses économies d’énergie dans l’habitat sont à chercher d’abord dans la superficie.

Interdiction d’avoir plus de deux logements

extraits : La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis des générations futures est d’habiter une petite maison, une seule, près du boulot, qui consommera automatiquement moins de tout et réduira les émissions de gaz à effet de serre. N’oublions pas que chaque logement qui se construit, chaque habitat pavillonnaire qui s’étend à l’extérieur des villes, chaque résidence secondaire… empiète sur le territoire des autres espèces et explose l’empreinte écologique.

Logement social, un socialisme sans qualité

extraits : Adepte du quantitatif, la qualité on s’en fout. On veut imposer une augmentation du quota de logements sociaux dans les villes de plus de 3 500 habitants. On veut multiplier par cinq les sanctions contre les communes qui ne respecteraient pas leurs obligations légales. On veut réquisitionner des terrains publics pour y construire des logements. Mais on ne dit rien sur le niveau d’isolation des maisons, est-ce que ce sera des passoires thermiques ? On ne dit rien sur l’emploi qui devrait être le plus près possible à un logement. On ne dit rien sur le mitage du territoire qu’on devrait combattre…

Notre plus ancien article sur la question,

réduisons la surface de nos logements (2011)

extraits : En 2007, Laura Turner a achevé l’équipement de son modeste EcoManor de 575 m2 à Atlanta. Cette maison a été la première à recevoir la norme environnementale LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Avec 27 panneaux solaires sur le toit, la récupération complète des eaux de pluie, de la géothermie partout, une isolation en mousse de soja et des portes en aggloméré de paille de blé, la baraque consomme de 80 à 90 % de moins d’énergie qu’une maison de la même taille dans la région. Mais une grande maison où vivent peu de personnes ne peut se revendiquer d’un mode de vie durable.

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Jean Malaurie est mort, les Inuits aussi

Jean Malaurie était né le 22 décembre 1922, il meurt le 5 février 2024, reprenons son message. Les Expéditions polaires françaises, dirigées par Paul-Emile Victor, avaient besoin d’un géographe. Il les rejoint au Groenland pour deux missions, en 1948 et 1949. Il disait : « La rencontre physique avec les Inuits a transformé la connaissance que je croyais avoir de moi. C’est une sorte de retour à ma véritable identité. » D’où son engagement pour la préservation de la culture de toutes les sociétés « premières». Il pensait que l’humanité devait les écouter pour connaître « un deuxième souffle », car elles « ont su conserver une dimension spirituelle ». Jean Malaurie était jusqu’en 2015 à la tête d’une collection – aujourd’hui encore éditée par Plon – qui a renouvelé le regard et l’écriture anthropologiques : « Terre humaine ».

Le Nunavut (territoire des Inuits du Canada) a acquis son indépendance le 1er avril 1999. Mais quelle indépendance ? Le contact avec la culture occidentale a déstructuré toutes les sociétés vernaculaires, y compris celle des esquimaux. Les jeunes se sentent piégés dans un territoire isolé. Alors l’alcool fait des dégâts considérables. Il y a des épidémies de suicide tellement les relations familiales sont devenues désespérantes et le mode de vie incohérent. Tous ces problèmes trouvent leur source dans les années 1950 et 1960, quand le Danemark a apporté l’Etat-Providence au Groenland. L’assistanat s’est traduit par une politique de concentration des habitants et les populations ont été coupées de leur mode de vie traditionnel. D’où la difficulté de s’identifier en tant qu’Inuit et de vouloir en même temps vivre  selon le clinquant du monde moderne. Les Inuits ont perdu le sens de la communauté 

Avec « Lettre à un Inuit de 2022 », Jean Malaurie s’adressait à un Inuit de notre époque. Il livrait un texte de résistance face aux défis posés par le réchauffement climatique. Car, dans l’Arctique, le réchauffement clima­tique est deux fois plus rapide que partout ailleurs, faut-il le rappeler. La fragilité de communautés éparses, grevées par le chômage, l’alcoolisme et le suicide, inquiétaient l’ambassadeur de l’Arc­tique à l’Unesco. Il rappelait qu’une autre organisation sociale est possible, ainsi qu’un autre rapport avec le cosmos et la nature.

Comme il fait très froid chez les Inuits pendant 6 mois de l’année, ils passaient l’hiver boréal dans un igloo, à zéro degré Celsius au ras du sol. La sensation de confort thermique est relative, culturellement orientée, mais surtout soumise aux conditions d’accès à l’énergie.

Dans les années 1950 en France, la température du logement dépassait rarement 15 ou 16°C ; souvent il n’y avait qu’une seule source de chaleur dans la pièce principale, les chambres étaient à la température extérieure. A la fin des années 1960, quand le pétrole est devenu presque gratuit, les Français se sont habitués à un chauffage central et à une température élevée. A la fin des années 1970 grâce au chauffage électrique nucléarisé, il n’y avait plus de limites.

Avec la descente énergétique, on comptera à nouveau sur l’énergie endosomatique, celle de notre propre corps, comme les Inuits ; c’est tellement plus écolo d’isoler des corps qui fonctionnent naturellement à 37 degrés plutôt que de se chauffer au bois, au gaz ou au nucléaire. Nous avons détruit le mode d’existence des société premières, nous seront obligés de reprendre certains de leurs enseignements.

Lire Replanter les consciences (une refondation de la relation Homme/Nature) de Sabine Rabourdin (2012)

extraits : Dans les peuples de l’extrême (Inuits, Shuars, Aborigènes, Bushmen), les erreurs de comportement envers la nature sont directement sanctionnées par l’hostilité du milieu et la rareté de ressources. Dans les sociétés de consommation, l’excès n’est pas sanctionné mais au contraire valorisé, l’équilibre avec l’écosystème est disloqué.

Lire aussi, Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique d’Antoine Missemer (2013 )

extraits : Toutes les espèces se sont adaptées à la vie grâce à des organes endosomatiques. Le caractère unique de l’espèce humaine réside dans le fait que l’humanité a transcendé la lente amélioration endosomatique par la production d’organes exosomatiques : massues, couteaux, bateaux, canons, cerveaux électroniques, etc. Le progrès technique – dans la mesure où on peut sans réserve l’appeler progrès – est un autre nom de cette évolution qui a permis à une partie de l’humanité de jouir du confort fantastique offert par l’existence exosomatique. Mais curieusement, nous n’avons pas réalisé que ce changement n’a pas été une bénédiction pure et simple pour l’humanité. Cette évolution exosomatique a assujetti l’humanité à plusieurs vicissitudes. La première découle de notre attachement pathologique au confort…

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#metoo mis en accusation

Nous essayons sur ce blog biosphere de commenter chaque jour ce qui nous paraît le meilleur de l’information du moment. Nous essayons ainsi de promouvoir l’intelligence collective dans un monde qui a perdu tous ses repères. Notre analyse de fond, c’est que nous sommes entrés dans une société de la démesure, explosion démographique, surconsommation de biens et de services, suraccumulation de capital technique, extractivisme sans limites, innovations technologiques insensées, greffes d’ovaires ou d’utérus, Crispr.Cas9 et manipulation du vivant, etc.

Sur ces dérives techno-économiques se greffe la démesure sociétale, fake news sur les réseaux sociaux, mariage entre personnes du même sexe, avoir un enfant sans père, etc. La fenêtre d’Overton est grande ouverte, les idées jugées « acceptables » par le plus grand nombre au sein d’une société particulière fourmillent et le sensationnalisme recherché par les médias fait le reste. Aussi, quand une parole nous indique ce qui paraît juste et nécessaire, nous reprenons l’idée avec plaisir sur ce blog. Lire ci-dessous.

Jacqueline Laffont, avocate pénaliste, à la question

« Que vous inspirent les évolutions induites par #metoo ? »,

sa réponse :

« Une grande inquiétude. Sous couvert de combats justes et nécessaires, on renonce à des principes fondamentaux, comme la présomption d’innocence, le droit à l’oubli, l’exigence de la preuve. Aujourd’hui, parce qu’on accuse, on est du bon côté de la barre. Or une accusation ne se suffit jamais à elle-même. Je déplore aussi qu’on veuille rétablir des peines de bannissement : après avoir effectué votre peine, vous n’auriez plus le droit de vivre… On mesure aussi l’état d’une démocratie à celui des droits de la défense. »

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Compost et recyclage, l’illusion croissanciste

La bouse de vache que le paysan récupérait était d’une composition relativement simple. Avec la complexité des déchets des ménages, il est impossible de garantir la qualité du compost que l’on va récupérer. Urbanisation, surpopulation et surconsommation nous amènent dans une impasse. Baptiste Monsaingeon est l’auteur d’Homo detritus. Critique de la société du déchet. Voici son diagnostic.

Baptiste Monsaingeon : « La collecte séparée des déchets organiques aurait dû être mise en place bien plus tôt ! Depuis trente ans. Aujourd’hui il s’agit d’envisager la biomasse comme un nouvel or noir. Le souci, c’est que cela ne répond pas au problème de fond de la surproduction et de la surconsommation, mais que, au contraire, cela contribue à l’aggraver. Il y a un risque que le tri des biodéchets dans les foyers favorise paradoxalement des pratiques de gaspillage alimentaire. Les promesses du tout-recyclage nourrissent l’espoir qu’il est possible de continuer comme avant, malgré les bouleversements écologiques en cours. La mise en place des filières de recyclage n’a pas enrayé la production de produits jetables, par exemple. Pire, elle a pu constituer un argument permettant de rendre acceptable leur consommation.

Certains discours qui valorisent le compostage comme participant d’une économie circulaire perpétuent cette utopie d’une croissance illimitée. En visant à l’immortalité par la technique, les sociétés industrielles s’inscrivent en réalité dans une démarche mortifère pour l’environnement. »

Le point de vue des écologistes

Ours : Le rôle premier du recyclage, c’est de déculpabiliser l’acheteur ! Si l’on prend l’exemple des téléphones, toutes les marques insistent sur le recyclage et – plus encore – sur l’utilisation de matériaux recyclés. Cela permet de levé le frein au renouvellement convulsif des téléphones, un mouvement perpétuel – et donc sans impact – étant possible grâce au recyclage. Sauf que dans les fait, seul 1 % de la masse des téléphones est recyclé, les 99 % restant partant en décharge ! Ce qui est vrai pour les téléphones est vrai dans tous les domaines, pour tous les produits recyclés. Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas recycler – bien au contraire – mais que le recyclage ne doit pas être un alibi à une consommation effrénée.

Michel Brunet : Les « foyers » ne sont pas tant gaspilleurs que çà si on suit la chaîne alimentaire. 32% du gaspillage alimentaire a lieu pendant la phase de production (culture, élevage, récolte), 21% du gaspillage alimentaire se produit au moment de transformation (industries agroalimentaires), 14% des pertes alimentaires sont causées lors de la distribution (dans les commerces, industriels, grandes surfaces…), 33% de la nourriture gaspillée est jetée lors de la consommation (la moitié au restaurant et la moitié dans les foyers). Répartition du gaspillage alimentaire en France selon l’lnsee

O.Kusai : Je partage les constats de Baptiste Monsaingeon sur les déchets, mais je reste aussi sur un goût amer d’impuissance. Je me demande vraiment qu’est-ce que change un tel discours dans l’espace public ? Voir si ce n’est pas contre-productif (dois-je arrêter mon lombricompost) ? Où sont les solutions ? Et finalement, à quoi ça sert de produire du savoir ?

A. Meinier : La « croissance illimitée » est le substrat idéologique même du capitalisme thermo-industriel. Donc en sortir, c’est sortir du capitalisme. On a déjà essayé, on connaît le résultat !

Michel SOURROUILLE : Si elles pratiquaient le recyclage total, les populations industrielles mûrissantes, à population stable, pourraient aisément fonctionner grâce aux stocks d’acier, d’aluminium, de papier, de verre, etc., qui existent déjà. Mais le geste du tri sélectif avec le récipient particulier pour le compost, la poche transparente pour le recyclage, la poche ordinaire pour les déchets ultimes, le conteneur à l’extérieur spécialisé pour le verre ou le plastique, les récipients dédiés aux piles usagées ou aux huiles de vidange, tout cela entraîne un coût en énergie qui n’a pas d’avenir. Les boues d’épuration des centres urbains ne trouvent plus à se recycler, toute concentration d’activité sur un territoire pose des problèmes insolubles. L’avenir du déchet, c’est donc sa disparition à la source, le compost dans son propre jardin, le cabas à provision au lieu de la poche plastique, les objets réutilisables directement par l’usager.

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La croissance étouffée par ses déchets

extraits : Nos déchets forment désormais de véritables couches géologiques. Il est certain qu’aucune créature autre que l’homme n’a jamais réussi à souiller son nid en un temps aussi court. Dans son livre, Homo detritus, critique de la société du déchet, Baptiste Monsaingeon constate que jusqu’à la fin du XIXe siècle, le déchet n’existe pas. Les excréta urbains servent de matières premières, les chiffons sont récupérés, les boues organiques (épluchures et boues noires) servent de compost pour les paysans. L’apparition des poubelles marque l’abandon de ces vertueuses pratiques de synergie entre villes et campagnes. Le 24 novembre 1883, Eugène-René Poubelle, préfet du département de la Seine, impose aux Parisiens l’usage de réceptacles pour l’enlèvement des ordures ménagères…

Un univers sans déchets, possible pour zero waste

extraits : Béa Johnson, une Française installée près de San Francisco, est devenue la figure du mouvement international « zero waste ». Dans la famille Johnson, chacun a une garde-robe qui tient dans une seule valise. Béa, la maman, possède en tout et pour tout une vingtaine de vêtements. La vie doit être « hypersimple » et les vêtements, « multifonctionnels ». Passionnés du minimalisme, le maître-mot chez les Johnson est « usage multiple ». Leur philosophie tient en cinq principes : « Refuser le superflu ; réduire le nécessaire ; réutiliser ce que l’on achète ; recycler tout ce que l’on n’a pas pu refuser ; composter le reste. »…

Un composteur pour tous et toutes

extraits : A compter du 31 décembre 2023, toutes les villes européennes devront proposer une solution de tri des biodéchets à leurs habitants, dans le cadre de l’application du « Paquet économie circulaire » adopté en 2018 par le Parlement européen et les Etats membres. La France a retranscrit cet objectif dans la loi antigaspillage pour une économie circulaire, votée début 2020…

Compost et recyclage, l’illusion croissanciste Lire la suite »

Taxonomie et produits chimiques dangereux

Près d’un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit à la vente en raison de la présence excessive de produits chimiques dangereux (plomb, cadmium, phtalates…) nous informe l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans un rapport publié le 13 décembre 2023. Il ne suffit pas d’alerter, il faut agir et instaurer une taxonomie de nos besoins. Çà urge, on s’empoisonne !

Stéphane Mandard : Sur environ 2 400 articles contrôlés en 2022 dans vingt-six pays de l’Union européenne par les services de répression des fraudes ou les douanes, plus de 400 (20 %) étaient en infraction avec la législation européenne. Les appareils électriques (jouets électriques, chargeurs, câbles, écouteurs) sont les premiers concernés : plus de la moitié de cette catégorie d’articles (52 %) a été jugée non conforme, principalement en raison de la présence de plomb dans les soudures, de phtalates dans les pièces en plastique souple ou de cadmium dans les circuits imprimés. Avec 16 % de non-conformité, les jouets non électriques regorgent également de produits dangereux pour la santé. Largement sous-estimés jusqu’ici, les impacts sanitaires de l’exposition au plomb ont été réévalués à plus de cinq millions de morts par an dans le monde et à une perte de quotient intellectuel de l’ordre de 765 millions de points chez les enfants de moins de 5 ans à l’échelle de la planète…

Le point de vue des écologistes désabusés

Attention, l’humanité s’auto-détruira dans… 5 secondes de l’échelle géologique.Entre les produits chimique qui diminuent le QI et l’intelligence artificielle qui menace l’originelle, on se demande où va l’humanité. Les Chinois ont trouvé un moyen très simple de nous anéantir sans faire la guerre. Ben oui, quoi, avec l’impact de toutes ces toxines sur la fertilité ! Si le réchauffement climatique ne nous rattrape pas tous avant… Les récentes pubs de l’Ademe « Moins consommer pour moins polluer » ne font rien à l’affaire. On aurait aimer le même article avec un sondage chez les consommateurs : « Entre ce produit conforme à 30€ et cet autre produit équivalent à 15€ non conforme, lequel achetez-vous ? »

Car il faut tout de même faire éclater une vérité embarrassante, on n’achète pas des trucs débiles pour donner du travail au paysan chinois qui migre pour aller à l’usine, non, on importe pour alimenter une consommation déjà obèse et enrichir les dealers de cette addiction. Aller contre la volonté du peuple, exercice ardu dans une démocratie. Instaurer une taxonomie de nos besoins, ça urge.

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La taxonomie écologique classe les activités selon leur niveau de « propre » et pourrait servir de point de repère à nos comportements. Mais la taxonomie européenne ne s’intéresse qu’aux investissements.

La Commission européenne avait publié le 18 juin 2019 une proposition de « référentiel d’activités durables » pour permettre aux investisseurs d’identifier les secteurs qui génèrent des bénéfices environnementaux. Son objectif est d’orienter les investissements sur des activités durables, passer « du marron au vert. En décembre 2019, la France et le Royaume-Uni ont bloqué la tentative de taxonomie parce qu’elle rendait pratiquement impossible le financement de l’énergie nucléaire par des produits financiers durables… De toute façon on devrait aller plus loin et apprendre aux consommateurs à choisir en toute connaissance de cause.

Au niveau d’une taxonomie de nos besoins, la notion de sobriété nous invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Nous pouvons définir une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun peut se livrer à l’exercice pour lui-même, en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! Prenons l’exemple de nos besoins de mobilité individuelle. Ai-je vraiment besoin de me déplacer ? Quels sont les déplacements de loisirs et les déplacement contraints ? Le principe de sobriété nous incite à les réduire en essayant de nous rapprocher de notre lieu de travail. Nous pouvons aussi recourir à un mode doux de déplacement, marche, vélo, rollers, trottinette… La sobriété dimensionnelle nous incite à éviter toute surpuissance inutile dans le choix d’un véhicule. La sobriété coopérative repose sur la mise en commun pour réduire les besoins : mutualisation des équipements, autopartage, co-voiturage, auto-stop. La sobriété d’usage consiste à limiter le niveau et la durée d’utilisation d’un appareil, conduite douce par exemple.

La taxonomies aurait l’avantage de devenir un élément de langage collectif permettant à une société de retrouver à la fois une certaine cohérence et des perspectives d’avenir moins sombres…

Lire, L’art de classer ce qui est bien ou mal

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Consommation responsable : définition et enjeux

Les gestes simples pour consommer plus responsable

Les Français et la consommation responsable

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Horrible, la société idéale non violente ?

Les policiers n’étaient pas armés. De toute façon il n’étaient plus en uniforme, ils étaient anonymés et n’intervenaient d’ailleurs que rarement. Plutôt secouristes qu’agent de la force publique. Car en ce temps là il n’y avait plus de crimes, de viols, de vols, ou même d’altercations. Plus personne ou presque n’avait l’idée d’agresser quiconque, tout cela était désormais du passé, l’intelligence collective était passée par là. La pensée même d’atteinte à l’intégrité d’une personne était devenue inconcevable grâce à une éducation constante à la non violence.

La société des purs (écolos) avait commencé par agir à la racine du mal, les parents, la source première d’une socialisation bienveillante ou défaillante. Les couples se formaient en toute liberté jusqu’à ce que la mort les sépare. Les enfants étaient donc entourés toute leur vie par des parents compétents. Dès l’adolescence, tout le monde suivait un entraînement à la parentalité. On prenait alors conscience que le droit à la procréation était d’abord et surtout une lourde responsabilité qui engageait sur plusieurs années. La pression du groupe était telle que les personnes perturbées n’avaient même pas idée de fonder une famille. L’éducation était fondée à la fois sur la libre parole, le respect des autres et le souci de mère nature.

Certes les première années de la mise en place de cet apprentissage à la bienveillance, il y a eu malheureusement quelques ratés ; certains individus se laissaient encore aller à des tendances agressives, elles n’en faisaient qu’à leur tête, oubliant d’œuvrer pour le bien collectif. Elles étaient définitivement exclues du groupe. L’homogénéité culturelle non violente devenait la norme sociale, acceptée puis intériorisé par tous et toutes.

Les jeux d’enfant dans ce futur proche ne célébraient que le plaisir de jouer ensemble à main nue. Pas besoin de matériel sophistiqué. Pensez à ce tableau de Bruegel l’Ancien. La scène se déroule dans un village flamand au XVIe siècle. Dans un cadre bien structuré par la perspective, plus de 250 enfants y jouent à plus de 90 jeux différents. Nul besoin de jouets industriels, de salles de sport et de jeux vidéos pour s’amuser collectivement. Pas de pistolet en plastique ou électronique pour se faire peur, dans notre société idéale Doom a complètement disparu.

Doom » : trente ans de violence dans le jeu vidéo (1993-2023)

Pierre Trouvé : « C’était le 10 décembre 1993, minuit. Des milliers d’internautes téléchargent simultanément le premier épisode de Doom. Ce jeu vidéo soigne un élément alors rare, la violence graphique. L’arme au poing, les premiers joueurs découvrent les couloirs de la base de l’UAC sur Phobos, ne laissant que des cadavres sur leur chemin. On débute avec un petit pistolet et l’on termine avec le fameux BFG 9 000, qui élimine tous les ennemis. Action frénétique, usage novateur de la 3D, effets visuels sanglants… Les joueurs sont magnétisés. Les polémiques sont instantanées. Aux Etats-Unis, Doom sort le lendemain des premières auditions du congrès sur le thème de la violence dans les jeux vidéo. En Allemagne, le jeu est interdit à la vente aux mineurs. Malgré de nombreuses études menées sur le sujet depuis presque vingt-cinq ans, jamais l’existence d’un lien de cause à effet entre les jeux vidéo et des événements tragiques n’a été établi. Pourtant Doom accompagne la fascination pour la guerre et les armes… »

(à suivre) Chronique horrible à retrouver bientôt dans un autre épisode…

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Utilisez très souvent le préfixe « dé », merci

A ce jour, la catégorie « mots en français préfixés avec dé- » du Wiktionnaire compte 609 pages. Dans la presse et chez les militants, le préfixe « dé » connaît déjà un succès grandissant, il exprime la nécessité qu’il y a de modifier nos comportements. Deux lettres pour inverser une tendance qui peut être néfaste.

Michel Dalloni : En plein Black Friday, un dé-vendeur à la télé était chargé par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, de nous déconditionner par le biais de quatre spots publicitaires. Dans le sillage du célèbre « déconstruire », introduit au XXe siècle par la philosophie, d’autres occurrences ont rejoint le peloton. Le détravail dans la revue Socialter, démythifier, déconfliction (en jargon militaire), détotaliser (refuser les énergies fossiles), désairbnbiser (renoncer à un week-end à petit prix). La démarchandisation va avec la déconsommation, qui accompagne à merveille la décroissance imposée par la décarbonation.

Ces mots marchent très, très bien, car ils sont efficaces. L’oreille est vite accrochée. On comprend que le préfixe fait formuler le processus inverse à l’habituel, les tenants de l’ordre établi sont en porte-à-faux.  C’est un outil sémantique qui permet d’exprimer sa colère. Il aide à prendre la mesure de notre effroi devant le futur annoncé. Notre ami ce préfixe ajoute du sens aux mots qu’ils dénoncent. Déconstruire n’est pas détruire, déconsommer ne veut pas dire se priver.. Et quand on est d’accord sur ce qui crée le désaccord, un monde en commun devient possible. Nous sommes devant un travail rhétorique, une euphémisation stratégique. Le mot est beaucoup moins chargé émotionnellement. Aucun doute : « dé » milite pour une forme de rupture progressive, un changement qui ménagerait un certain temps la permanence du monde ancien. Il y a une réflexion pour un projet différent car “Dé” raconte une insatisfaction. Les mots mènent parfois le combat à notre place.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Le journaliste Dalloni minimise la force du mot obus « décroissance », critique fondamentale de notre société de sur-croissance. Et il a oublié des mots qui préfigurent pourtant notre avenir, démondialisation, désindustrialisation, désétatisation, détechnicisation, déconnexion, dévoiturage, désurbanisation, démilitarisation, démobilité, dénatalité, dépopulation.

En résumé, il s’agit de mettre en œuvre une décolonisation de notre imaginaire. Penser en « dé », c’est aussi condamner les SUR qui dominent le monde actuel, surexploitation, surconsommation, surdéveloppement, surabondance, surpêche, surpâturage, suremballage, surcommunication, surmédicalisation, surendettement, suréquipement…

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Entrons en résistance, « Dé »construisons

extraits : A l’heure de la suprématie des « SUR » (surproduction, surpollution, surpopulation…), définissons pour l’après-Covid une société apaisée des « Dé »….

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Notre imaginaire sur nos besoins se modifie

Dans la masse d’informations inutiles véhiculées par le quotidien de référence (LE MONDE), il faut chercher longtemps ce qui envisage notre avenir réel. En voici deux exemples ci-dessous, qui parlent reconsidération de nos besoins et de la chaîne des valeurs. L’ampleur des critiques qui sont faites au premier montre l’inertie des mentalités. Les commentaires du second nous redonnent un peu d’espoir.

Collectif : La France est dépendante d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée sur laquelle elle a peu à peu perdu le contrôle. Les secteurs identifiés comme stratégiques sont choisis et traités suivant une approche typique de « l’ancien monde », fondée sur la compétitivité et une concurrence internationale forcenée. Or, dans un monde où six des neuf limites planétaires ont déjà été dépassées, nous devons reconsidérer nos priorités. Comment ignorer aussi que l’approvisionnement de l’Europe en pétrole risque de devenir problématique tant certains pays producteurs s’approchent de leur pic de production, voire l’ont dépassé ? Il est urgent de se questionner sur les besoins que nous définirons comme essentiels. Quelle place souhaitons-nous accorder à la 5G, à la 6G, à l’ordinateur quantique ? Doivent-elles être considérées comme nos priorités ? (28/04/2023)

Commentaires des abonnés du monde.fr

JM Dupont : Il me semble essentiel que le collectif arrête ses études pour se mettre à la reindustrialisation sobre .

pm22 : Réindustrialisation de la tomate cerise du balcon circulaire…. Avec subvention

Narrabeen : Le jour,où ces braves gens auront intégré qu’un smartphone fabriqué en France coûtera au bas mot 3000€, et un jean 200€, je leur proposerai d’investir dans une société qui relocalise. Ces gens nous préparent un nouveau naufrage, comme Bull.

Eco : Tribune un peu vague, avec en plein milieu un exemple totalement incongru : l’ordinateur quantique. Les auteurs n’ont probablement aucune idée de quoi il s’agit, sinon ils ne l’auraient pas cité, mais sans doute ont ils pris ça comme l’archétype du besoin inutile, une sorte de super-Macintosh hype inutile porté par le marketing et le snobisme. Qu’ils se renseignent un minimum, ce n’est absolument pas de cela qu’il s’agit. Si l’ordinateur quantique fonctionne un jour, et c’est presque le cas, ce sera une révolution et une rupture comparable à l’apparition de de l’ordinateur lui même.

J-1 : Tribune encore une fois d’une totale démagogie. Les auteurs ne voient les avancées technique que par le prisme de l’ « entertainment ». Avec l’ordinateur quantique, nombre de labos travaillent sur des algorithmes pour améliorer le captage du CO2 dans l’air avec des matériaux nanoporeux. Le débat bien entendu ne doit pas faire l’objet d’un large débat démocratique qui sera basé sur une méconnaissance totale de la technoscience.

lecteur assidu : Les déficits de la balance des paiements fait que l’on doit surtout s’orienter vers l’international plutôt que vers une hypothétique demande intérieure.

Anaïs Voy-Gillis : Les modèles industriels doivent évoluer sous l’effet des contraintes environnementales. Quels produits veut-on fabriquer ? Quels sont ceux que l’on veut importer ou rapatrier, dans quels volumes, etc. ? La croyance est encore trop forte que l’on va s’en sortir avec quelques aménagements à la marge et en décarbonant l’industrie. Mais une fois que l’on a décarboné, il reste encore beaucoup de questions à résoudre, comme l’accès aux ressources et aux matières premières. Parler d’industrie verte comme de croissance verte n’a guère de sens. Neutre à 100 %, cela n’existe pas et n’existera pas. Beaucoup d’experts posaient depuis plusieurs années la question de la maîtrise des chaînes de valeur, mais on ne voulait pas les écouter. La pandémie due au coronavirus et la crise énergétique ont changé la donne. (27/11/2023)

Commentaires des abonnés du monde.fr

F. P. : Des réponses qui ont pour première qualité de n’être pas idéologiques, c’est toujours agréable à lire, et même un peu plus : porteur d’espoir…

mon pseudo : Réflexion bienvenue. On pourrait rappeler que la France n’est pas un pays de matières premières, donc tout ce que consommons doit être acheté quelque part. Or de la valeur, nous pouvons en générer par notre travail, basique s’il s’agit de planter des clous. Plus c’est simple, plus n’importe qui peut le faire…

le sceptique : Si vous pensez que 8-10 milliards d’humains en vie au cours de ce siècle vont plutôt vouloir converger vers un haut niveau d’équipement en biens et services propre aux sociétés industrielles avancées, vous vous trompez. Le débat est plutôt entre raser la biodiversité et modifier le climat à grande vitesse d’un part ou le faire en ralentissant le rythme, le temps qu’une décroissance démographique s’engage (ce qui impliquerait la possibilité d’un gain per capita à pression identique sur l’environnement).

Bertrand de Kermel : Aujourd’hui, les marchandises circulent, mais l’argent circule en un clic, et les usines s’installent dans les pays à bas coûts. Les dumpings sont légion. Loin d’être pure et parfaite, la concurrence internationale est totalement faussée. Cela signifie que l’on a retenu le concept de libre-échange, en oubliant complètement les conditions de sa réussite. Relocaliser sans modifier parallèlement les accords de libre-échange serait une erreur.

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2027, un ministre de l’Énergie et des Besoins

extraits : Voici les quatre propositions qui doivent nous permettre d’affronter la descente énergétique : diminuer nos besoins individuels et collectifs ; créer une taxe carbone vraiment efficace ; envisager une carte carbone et la fin de l’extractivisme… 

Loin de la laideur de ce monde, limitons nos besoins

extraits : Lanza del Vasto a préfiguré la simplicité volontaire des objecteurs de croissance. Voici quelques extraits de sa pensée : « Efforce-toi de désirer ce que chacun, comme toi, peut avoir. Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine. Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande. Si tu désapprouves la banalité, ne lis par le journal. Si tu désapprouves le mensonge, quitte la ville. Que font-elles de nécessaire les villes ? Font-elles le blé du pain qu’elles mangent ? Elles font la boîte. Elles font l’étiquette. Elles font la réclame et du bruit. Elles nous ont ôté l’or de l’évidence, et l’ont perdu. »…

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Libre d’accoucher comme on veut, où on veut ?

Le décès d’une femme de 37 ans qui avait décidé d’accoucher à son domicile, sous la supervision d’une sage-femme, a amené une large frange de gynécologues obstétriciens à rappeler leurs fortes réserves, voire leur franche opposition, à cette pratique.

Mattea Battaglia : Un millier de naissances seraient des accouchements à domicile, sur plus de 700 000 recensées chaque année.« La dangerosité potentielle de l’accouchement à domicile doit être dénoncée, insiste Bertrand de Rochambeau, à la tête du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, et il en est de même de tout ce qui peut favoriser ce choix, et de tout ce qui galvaude les risques encourus. » Hémorragie, embolie amniotique, césarienne en urgence : dans ces situations, « chaque minute compte », ont coutume de dire les soignants, qui insistent sur les « garanties » apportées par les ressources d’un hôpital.

Du côté des sages-femmes, le principe de l’accouchement à domicile ne suscite pas la même opposition : « La demande existe, des patientes la font valoir… L’accouchement à domicile n’est pas interdit par la loi. » Il existe aussi l’« accouchement non assisté », un « ANA », selon l’acronyme en vigueur, inspiré du « freebirth » des Anglo-Saxons.

Quelques commentaires sur lemonde.fr

Pro-choice : Le rapport de l’Enquête nationale sur les morts maternelles faisait état de 262 décès maternels sur la période 2013-2015, soit 1 décès tous les 4 jours en France d’une cause liée à la grossesse, à l’accouchement ou à leurs suites. Non seulement la statistique est ancienne, les chiffres faibles et les causes de décès multiples, y compris hors accouchement. Peu importe, la question essentielle est celle du consentement, le mot à la mode. Le principe de libre choix individuel implique que c’est à la femme enceinte de privilégier l’accouchement non assisté ou bien plus ou moins médicalisé. Le débat devrait s’arrêter là, sans intervention des professionnels de l’accouchement payant ! Il est utile de rappeler qu’en Hollande (plus haut niveau de vie de l’Europe), l’accouchement à domicile est normal, avec le même taux d’incident, et concerne une femme sur 6.

Mètre des phynances : La mortalité obstétricale est de l’ordre d’un décès pour 10000 naissances en ce qui concerne les mères, plus importante pour les nouveau-nés, mais je n’ai pas le chiffe exact .

M.d Allemagne : Mon corps, mon choix. Oui, j’ai le droit de choisir mon accouchement. Personnellement je suis heureuse de ne pas avoir dû accoucher en France, allongée sur le dos, les pieds dans les étriers. Seuls les hommes ont décidé que c’était la bonne façon de faire. Pas une femme au monde n’accouche ainsi quand elle a le choix. Donc oui, mon droit, mon corps.

Carlinette : La naissance, processus a priori physiologique mais confié aux spécialistes pratiquant dans des centres de plus en plus éloignés des domiciles des futures mères à la campagne… Le mérite de la discussion est de permettre qu’on se pose quelques bonnes questions de nouveau. À l’accouchement à domicile, on oppose la « sécurité » hospitalière. Mais l’hôpital de campagne n’est plus assez sûr non plus, d’après nos grands spécialistes. Donc bientôt accoucher relèvera des hôpitaux universitaires… Limoges, Toulouse ou Clermont-Ferrand !!

dominique5: la mortalité en couches a été l’angoisse des femmes jusque dans les années 1950, et explique pourquoi la (peut-être excessive ) médicalisation a été vécue comme un soulagement fondamental : la mort en couches était en effet la cause principale de mortalité féminine pendant des millénaires.

Sodade : Entre-temps, des millions de femmes à travers le monde accouchent en toute insécurité chez elles, ne pouvant que rêver de l’assistance que ces femmes françaises refusent.

Paul Very : Bref, un problème de riches !

Alimonosou : Autrefois on naissait à la maison et on mourait dans son lit. « Maintenant ça n’est plus ça, ça change, ça change.… »

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Accouchement à domicile, un interdit ? (novembre 2020)

extraits : Il n’est pas recommandé de donner la vie de manière naturelle, sans péridurale ni ocytocine, cette hormone de synthèse qu’on injecte pour accélérer et renforcer les contractions. Les femmes sont minoritaires à aller à rebours des accouchements médicalisés, entre 1 000 et 3 000 actes par an pour 800 000 naissances annuelles en France. L’accouchement accompagné à domicile (AAD) ne s’est jamais vraiment remis de l’avènement de l’hôpital public, dans les années 1950 et 1960…

Violences obstétricales, médicalisation de l’accouchement (septembre 2017)

extraits : L’absence d’explications et de recueil du consentement des patientes, par exemple pour l’utilisation des forceps ou la pratique d’une épisiotomie sont mis en cause, car ils rendent ces gestes incompréhensibles. Il y a encore en France 30 % d’épisiotomies (44 % pour le premier enfant, 14 % ensuite). La péridurale et la position allongée sont devenues routinières. Quasiment toujours médicalisé, l’accouchement est aujourd’hui standardisé. Pendant sa grossesse, la future mère peut être suivie par une demi-douzaine de personnes différentes. « On a l’impression de n’être plus qu’un utérus », résume Magali…

L’accouchement à domicile, c’est un choix de l’écologie (novembre 2013)

extraits : LE MONDE se refuse à toute propagande en faveur de l’accouchement à domicile. Car entre lemonde.fr* et la parution papier**, il a entre autres sucré cette phrase de Carole Rossow, jeune accouchée « maison » : « C’est cet accompagnement (par une sage-femme) que je recherchais, accoucher chez soi, dans l’intimité et la douceur, et non à être accouchée dans un protocole strict, avec un rythme d’usine et par des gens inconnus. » Il a sucré aussi le fait des manifestations en faveur de l’accouchement à domicile. Il ne reste que des considérations bassement financières : attestation d’assurance pour l’intervenant(e) de 19 000 à 25 000 euros par an, l’équivalent du revenu total moyen d’une sage-femme, pour un acte facturé moins de 314 euros…

accouchement, désert médical ou société surmédicalisée ? (octobre 2012)

extraits : « Mort sur l’autoroute A20 d’un nouveau-né dont la mère n’avait pu accéder à une maternité. » Diantre ! beaucoup de bruit pour pas grand chose. Personnellement ma mère m’a mise au jour à domicile, comme cela se faisait autrefois. Jamais nous n’aurions à l’époque pris une autoroute, elles n’existaient pas. Le président François Hollande s’exclame : « Aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins d’urgence ». Mais presque toutes les femmes enceintes se trouvent à moins de cinq minutes d’un lit, d’eau chaude et de soins attentionnés si notre société était plus solidaire et les citoyens mieux formés à l’art de l’accouchement… Aux Pays-Bas, l’accouchement à domicile est courant. Rappelons que l’acte de donner la vie n’est pas une maladie…

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Dévendeur, déconsommation… Béchu Christophe !

Face au Black Friday, l’Ademe et Christophe Béchu dégainent les « dévendeurs ». La Confédération des PME réclame l’arrêt de cette campagne de communication pour la réparation et le réemploi qu’elle juge stigmatisante  : « Les commerces sont explicitement visés avec un message qui se veut humoristique d’un soi-disant « dévendeur » dont la mission est de faire fuir les clients d’un magasin de bricolage, d’électroménager ou d’habillement. » « Nous demandons à l’Ademe son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial », ont annoncé l’Union des industries textiles (UIT) et l’Union française des industries mode et habillement (Ufimh). La campagne de publicité prônant la sobriété dans la consommation a été qualifiée de « maladroite » par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire…

Christophe Béchu , ministre de la transition écologique : « Le dérèglement climatique nous impose des choix de société. Si nous voulons mener notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer. Pour prendre ce tournant, il nous faut combattre des récits et des imaginaires très puissants, qui sont totalement contraires au modèle de société durable que nous devons construire. Je pense, par exemple, au récit de la « fast fashion », je pense au récit du « Black Friday » qui vantent un modèle de surconsommation insoutenable pour la planète mais aussi pour notre souveraineté économique. Notre propre récit collectif, autour du personnage fictif du « dévendeur », incite les gens non pas à ne pas acheter, mais à examiner d’abord les alternatives à l’achat neuf, comme la réparation, la location ou les produits reconditionnés. Tous les ingrédients sont sur la table pour que le 24 novembre les Français se tournent vers un « Green Friday », un « vendredi vert » consacré aux alternatives à l’acte d’achat neuf, comme la réparation, et au « made in France ». »

sur notre blog : + 4°C, rupture civilisationnelle en vue

extraits : « La lecture des études a fini de me convaincre. Il nous faut suivre la lucidité des scientifiques et sortir collectivement du déni. Cela peut contribuer à une accélération de la prise de conscience, et donc de la stratégie de planification. Chaque dixième de degré compte et crée, de façon exponentielle, des conséquences sur nos sociétés. » (Christophe Béchu)

Le point de vue des écologistes dévendeurs

XY : Les spots sont géniaux et jubilatoires ! Pour une fois qu’une infime partie du gouvernement pense à l’intérêt des citoyens !

Diego : Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tout mon soutien à M. Béchu. Les gesticulations face à lui du lobbyiste désigné de la surproduction, pour quelques minutes de timide bon sens, sont pathétiques et symptomatiques de ce qui nous attend : le capitalisme à outrance ne cédera RIEN, pas un pouce de terrain devant à la nécessité de la transition écologique, sans geindre et tempêter. Il est vain de chercher un compromis avec ces gens-là.

Qleberche : Et bien on n’est pas sorti de l’auberge si, dès qu’on parle de qualité au lieu de quantité, tous les commerçants hurlent de concert…

Pierre : Pourquoi parler d’une « campagne de publicité » de l’ ADEME ? Il s’agit simplement de messages de bon sens pour la sobriété de consommation ! Mais bien sûr, dès qu’on touche au « bizness », ça crie !

Wender : La maison brûle et on tire sur les pompiers. Est-ce du bon sens ?

Hervé Corvellec : Un peu comme des buralistes qui se plaindraient que les campagnes anti-tabac leur retirent des clients.

O. Pinion : Vaut-il mieux nuire à tout un secteur plutôt que nuire à tout le climat de la planète et aux conditions de vie futures de la majorité de ses habitants ?

Jbs : Réciproquement, les pubs pour des équipements neufs sont aussi une insulte pour les réparateurs d’appareils en panne.

lecteur lamba : Réparer = acheter (un service, des pièces, etc). Acheter d’occasion = acheter quand même. Louer = faire tourner un commerce de location. Donc ces spots ne dénigrent pas le commerce, enfin !! Au contraire, ils promeuvent le travail des commerces et artisans locaux, et pas de la grande industrie.

Michel SOURROUILLE: Après nous avoir abreuvé de publicités pour surconsommer, les entreprises ne sont pas contentes quand il y a opposition à leur impérialisme ! Appuyé par le ministre de l’économie, elles n’ont rien compris à incompatibilité de notre mode de vie actuel avec une planète dont on croyait pouvoir disposer à notre guise.Vivement qu’on interdise toute publicité pour les vêtements et la suppression totale des défilés de mode.

Christophe Béchu : « Que 0,2 % du temps d’antenne publicitaire soit consacré à se demander si tous les achats sont utiles, franchement, vu les enjeux de transition écologique, ça ne semble pas déraisonnable »

Jean-Claude Herrenschmidt : Manifestement le message de sobriété a du mal à passer. Il nous faudra encore beaucoup d’inflation, de perte de pouvoir d’achat, d’augmentation vertigineuse du prix de l’énergie, de début de disettes, enfin de beaucoup de choses désagréables pour que la prise de conscience qu’il se passe quelque chose de « pas comme d’habitude » à laquelle on ne peut vraiment rien faire… Ceux qui vivent déjà à la rue ne verront pas beaucoup de différences.

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FNE pour la multiplication des Dévendeurs

France Nature Environnement félicite l’ADEME pour ses 4 spots de publicités autour du Dévendeur.

FNE félicite aussi l’ensemble des associations professionnelles de commerçants pour avoir donné une réelle visibilité à ces publicités en période de matraquage marketing autour du Black Friday (vendredi noir, au sens propre du terme, pour la nature et l’environnement), en demandant le retrait de ces publicités.

Si le monde vivait comme la moyenne de la population française, il faudrait 2,8 planètes pour satisfaire nos besoins. Faire revenir nos modes de vie dans les limites planétaires d’ici le mitant du siècle est une évidence et une urgence. Cela passe par une modification profonde de nos modes de consommation, en consommant moins, beaucoup moins, mais mieux, beaucoup mieux.

Emprunter ou louer plutôt qu’acheter ; réparer plutôt que remplacer ; Acheter du reconditionné plutôt que du neuf ; acheter quand on a vraiment besoin plutôt que répondre à une impulsion : les messages portés par cette série de spots publicitaires sont parfaitement en phase avec les plaidoyers que nous portons.

Concernant l’habillement, les quantités achetées en France augmentent régulièrement de 4% par an depuis une dizaine d’années, avec en moyenne 46 pièces d’habillement achetées par an et par personne en France en 2019.

La marge de progrès pour revenir dans les limites planétaires en termes d’habillement est très importante.

Le commerce de proximité, dans ce contexte d’urgence environnementale, doit se réinventer. La solution passe par le développement des circuits de seconde main, la réparation des vêtements et la vente de vêtements plus durables et plus locaux.

Pour Antoine Gatet, président de France Nature Environnement : « L’avenir, c’est le développement d’une mode plus durable, portée par des initiatives comme la prime à la réparation des vêtements récemment lancée. Nous saluons l’initiative de l’ADEME et du Ministère de la Transition Ecologique de communiquer autour de solutions alternatives à l’achat compulsif produit par la publicité et le Black Friday. » 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (23 novembre 2023)

France Nature Environnement est LA fédération des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement en France. Nous sommes le porte-voix de plus de 6 200 associations et 900 000 citoyennes et citoyens engagés partout en France pour un #MondeVivable

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No kid, faire des enfants c’est fou à lier

Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.

Clara Georges : « Je suis tombée sur le magazine Society, dont le titre m’avait accroché le regard : « Faut-il être fous pour faire des enfants ? ». Quand un soir mon compagnon, optimiste-né, s’est mis à me parler de son désespoir devant l’actualité du jour, j’ai perdu pied. Nos trois bambins étaient déjà couchés et nous chuchotions pour évoquer la situation à Gaza. Je me suis entendue dire : « Mais quel monde allons-nous leur laisser ? » Nous étions fous et irresponsables d’avoir mis au monde trois humains de plus. A peine nés, ils sont déjà pris dans un défi climatique insoluble. C’est souvent l’argument avancé par les « no kids », ceux qui défendent le choix de ne pas faire d’enfants. Le philosophe sud-africain David Benatar postule qu’il est immoral de procréer parce que les parents causent un tort à leur enfant en le mettant au monde. Sa thèse repose sur l’« asymétrie morale » – en gros, il faut toujours préférer que l’enfant n’existe pas, parce qu’on lui épargne ainsi des expériences négatives, ce qui constitue un bien moral, tandis que le fait de lui éviter de vivre des expériences positives ne constitue pas un mal. Mon collègue Jean Birnbaum, le chef du « Monde des livres », vient de publier Seuls les enfants changent le monde… »

Pas lieu de controverse sur lemonde.fr

MeparazArt : Ce qui je crois manque à cet article c’est la dimension politique de cette décision. L’engagement que nécessite la lutte contre le chaos climatique qui menace les nouveaux-nés n’est en rien comparable à celui qu’ont pu prendre nos parents pour nous voir naître.

dupondt : « Seuls les enfants changent le monde » ! Trop tard, c’était à leurs parents que prendre cette responsabilité, ce qu’il n’ont pas fait, c’est à eux d’assumer la responsabilité. Pour ma part j’ai pris la décision « no kid » après le rapport Meadows en 1972 et j’ai été conforté par le rapport Stern (2006) et les différents rapports du Giec q.

R3 D3 : Faire des enfants, Il faut être un peu dans le déni face à ce qui vient !

Et pourquoi pas : Dans les faits, la probabilité de générer un(e) sauveur(e) est improbable. Quand ma fille de 8 ans me parle de ce qu’elle fera en 2050, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui se pourrait se trouver sur son chemin : un hiver nucléaire, une guerre civile, une chaleur suffocante, un air irrespirable,… Est-ce honnête de lui dire que tout ira bien?

Pat Cartier : En tant que childfree déterminé, parfois militant, je ne vois pas les gens qui pensent vraiment leur projet parental comme des adversaires. La manière dont ils savent prendre leurs responsabilités en matière d’éducation compense largement la folie de leur prise de risque. Le problème, ce sont tous ces gens, beaucoup plus nombreux, qui sont assez bêtes pour pondre sans penser, sans mûrir leur décision, par habitude, paresse et grégarisme. C’est à eux qu’il faut faire comprendre qu’il existe d’autres possibilités dans la vie que de fonder une famille, et que ces possibilités peuvent se révéler tout à fait gratifiantes à court, moyen et long terme. C’est à eux qu’il faut faire entendre que sans enfants la vie est plus libre, et plus riche.

Soteria : On ne négocie pas avec la Terre et on ne peut pas indéfiniment se défausser de nos problèmes en les laissant aux suivants.

César Bistruk : Un système pérenne et équitable serait de tirer au sort dans la population les couples ayant le droit de faire un enfant, parmi ceux en condition de procréer. À concurrence du nombre annuel d’enfants nécessaires pour atteindre une population-cible permettant un mode d’existence soutebable. Déjà anticipé par la SF d’autrefois, p. ex. dans « La stratégie Ender », d’Orson Scott Card.

Eric.Jean : Pas besoin de contraception ou d’abstinence pour régler le problème démographique, les épidémies, les famines et les guerres feront ça très bien. Mais rassurez-vous, ce ne sera pas tout ça, partout, en même temps. Avec un peu de chance vos enfants vivront au bon endroit au bon moment.

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La pensée d’avant-garde du « no kid »

extraits : Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, son titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon. Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique…

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

extraits : Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby. Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas…

No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant

extraits : (Juillet 2014) Il y a des articles assez dégueulasses sur les nullipares, ainsi cet article du Nl Obs sur les croisés de la dénatalité : « Les forcenés de la grève de l’utérus… Pas d’enfants de la vie, un rêve pour ces angoissés de l’hyperfertilité… Ces pythies de la non-reproduction… ». Et puis paradoxalement, dans le dernier Figaro-Madame*, un article perspicace sur le « No-kid par militantisme » : « Pour certains, ne pas avoir de fils ou de fille, est un service rendu à l’humanité… On est déjà beaucoup trop sur terre… Il faut réguler la démographie… Une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. »…

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

extraits : Il est tellement rare qu’une revue présente la mouvance malthusienne de façon objective que nous en faisons la promotion en reprenant leur article. Nous attendons avec impatience l’ analyse de « Silence » sur le passage aux 8 milliards d’êtres humains prévu par l’ONU au 15 novembre 2022.

https://www.revuesilence.net/

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Matraquage publicitaire et malbouffe

On le sait et on ne fait rien ! Surpoids et obésité augmentent les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabète de type 2, de syndrome du foie gras et même les risques de cancer. Un enfant sur six est un futur malade.

Collectif : « Sourd aux appels répétés à encadrer le marketing de la malbouffe qui cible les enfants, le gouvernement s’est contenté ces dernières années de faire confiance aux industriels qui promettent de limiter l’exposition des plus jeunes aux produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Grave erreur. Le gouvernement – comme les précédents – a déjà refusé à au moins cinq reprises d’agir ces dernières années, alors que cet encadrement était possible dans la loi EGalim (2018), dans plusieurs propositions parlementaires sur l’alimentation industrielle ou la malbouffe, dans la réforme de l’audiovisuel public (2020), dans la loi Climat et résilience (2021) et récemment dans la loi encadrant les dérives des influenceurs (2023).

Alors que faire ? Faire confiance aux fabricants pour s’autoréguler est une folie. Alors que le temps passé par les plus jeunes devant les écrans augmente d’année en année, les marques alimentaires usent de nombreux stratagèmes pour vendre de la malbouffe : placement de produits dans des jeux vidéo, concours sur TikTok, recours à des influenceuses et influenceurs, création d’applications, jeux-concours, partenariats, sponsoring, personnages de dessins animés sur les emballages, etc.Depuis 2010, l’OMS Europe appelle les gouvernements à légiférer pour limiter l’exposition des plus jeunes au marketing et à la publicité alimentaires. »

Le point de vue des écolos casseurs de pub

Que faut-il vraiment faire ? Les acteurs économiques suivent une logique de profit incompatible avec une logique restrictive de protection sanitaire (et environnementale par ailleurs). Compter sur leur bonne volonté est une impasse. Les PETITS bandeaux « manger bouger », « 5 fruits légumes/jour » en dessous des pubs pour les bombes atomiques caloriques, lipidiques, transformées, c’est entre grotesque et risible. Mettre les parents face à leurs responsabilités est une possibilité. Mais les parents sont dépassés par leurs progénitures formatées par les écrans. Le portefeuille serait un excellent régulateur, taxer massivement toutes les horreurs qui entrent dans la composition de la malbouffe, sucres, gras, additifs alimentaires. Mais on préfère manger de la merde du moment qu’il n’y a plus qu’à la mettre dans le caddie. Le plus simple et le plus efficace serait d’interdire tous les produits dont la consommation pose soucis. Mais alors la liste serait si longue qu’on n’arriverait pas à la ficeler.

Et puis faudrait-il mettre fin au matraquage publicitaire seulement sur nos enfants ! Grave erreur, les adultes sont au moins aussi influençables que les enfants. Pour en revenir à la réalité de nos besoins, un programme politique écologiquement cohérent devrait donc annoncer la suppression totale de la publicité pour les enfants ET pour les adultes. Dans un contexte où la publicité serait totalement absente, on retrouverait une certaine pertinence au prix à payer. Et les études qualité/prix des produits devraient suffire à notre information….

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Publicité, une agression caractérisée

extraits : Le 8 juin 1970 j’écrivais ce qui me semble toujours d’actualité : « Qu’est-ce que la violence quand les affiches publicitaires agressent l’homme qui pense. La publicité, c’est un conditionnement absurde à acheter l’inutile, l’appel au sexe subi, à l’orgueil, à la puissance et à l’envie. C’est nuisible. » En mars 1971, j’étudie La persuasion clandestine de Vance Packard : « Il est impossible d’établir comme postulat que les gens savent ce qu’ils veulent. Il est même dangereux de croire les gens capables d’une conduite rationnelle… En 2004 Patrick Le Lay (le PDG de TF1) déclarait : « Le métier de TF, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco

extraits : Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? Pourtant ce déni de l’urgence écologique trône à l’Assemblée nationale. Les députés viennent d’achever l’examen du titre 1, « consommer » du projet de loi « climat et résilience ». La prise de bec sur la publicité est significative d’un débat « démocratique » soumis aux diktats des entreprises. La liberté d’entreprendre et la santé immédiate des secteurs économiques passe avant la détérioration des conditions de vie sur notre planète.

Interdire la publicité, c’est incontournable

extraits : Interdire de publicité tous les produits les plus nocifs pour l’environnement et la santé publique, cela devrait aller de soi. Pas pour l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) qui montre son vrai visage. Elle considère les appels à la régulation (non professionnelle) comme de « nouvelles censures », dénonce de supposées « haines sociales » dont la publicité serait la cible, condamne l’organisation par une minorité d’une tyrannie morale de la « bien-pensance » qui mettrait en danger la démocratie et la liberté d’expression… Pourtant la liberté d’expression définie par les grands textes internationaux ne protège de l’intervention de l’État que le discours politique, religieux et journalistique . Selon une jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme, la communication commerciale ne bénéficie pas de ce niveau de protection…

Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

extraits : Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. » Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat

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