simplicité volontaire

Le tabac tue, c’est marqué sur les paquets

Le tabac n’est pas seulement un tueur d’humains (8 millions de morts par an, dont 75 000 en France), mais aussi un massacreur de planète : 200 000 hectares de terres agricoles gaspillés, 22 milliards de tonnes d’eau perdues, 84 millions de tonnes de CO₂ relâchées chaque année, des particules fines à proportion de gigantesques feux de forêt, et les mégots, desmilliers de milliards de filtres jetés. Tout cela pour un produit toxique et inutile.

Similikowski et Hopkinson : L’industrie cigarettière détruit des vies, empoisonne les milieux naturels, nuit à la santé de nos sociétés .En France, 39 milliards d’euros de produit intérieur brut (PIB) sont perdus chaque année du fait des effets du tabagisme sur la productivité de ses victimes (santé physique, santé mentale, carrières écourtées. A l’échelle mondiale, on parle de 2 000 milliards. A cela s’ajoutent les coûts de santé directs. A cela s’ajoute le coût financier : au smic, un paquet par jour, c’est trois mois de salaire vaporisés par an. N’oublions pas les violences structurelles imposées aux cultivateurs, quasiment tous dans des pays pauvres : des revenus corrects au début, à la fin des terres qui ne peuvent plus accueillir autre chose et ne nourrissent ni famille, ni voisins, ni personne.

Que faire ? Dès maintenant, chacun peut agir. Nous devons viser pour nos enfants une société qui, par la raison et par la loi, aura banni le tabac sous toutes ses formes – cigarettes électroniques et autres « machins » ne sont qu’un piège de plus. Au Royaume-Uni, on dit : « No One Starts, Everyone Stops, No Profit in Tobacco » (« personne ne commence, tout le monde arrête, pas un sou pour l’industrie du tabac »).

Le point de vue des écologistes non fumeurs

La dynamique de l’innovation se désintéresse des finalités de la consommation pour imposer sa propre logique du profit. C’est l’invention en 1880 d’une machine capable de produire plus de 200 cigarettes à la minute, soit autant que quarante à cinquante ouvrières ayant un bon coup de main, qui va changer le niveau de la consommation tabagique. Plutôt que de licencier des centaines d’ouvrières au risque d’un conflit social, un entrepreneur a utilisé la division par deux du prix de revient unitaire pour mettre en place la production de masse de cigarettes, donc la consommation de masse. Les profits qui en résultent sont utilisés dans l’investissement promotionnel pour élargir la clientèle : on crée de nouvelles marques, de nouveaux goûts, de nouvelles addictions. Les concurrents suivent l’exemple et se mécanisent à leur tour, l’entreprise perd ses avantages comparatifs et la guerre des prix commence.

Alors il suffit de s’entendre avec ses ennemis et en 1889 les cinq principaux fabricants de cigarettes fusionnent : l’American Tobacco Company peut dorénavant maîtriser 80 % du tabagisme, jusqu’à la prise de conscience de leur intoxication par les consommateurs un siècle plus tard. Trop tard pour revenir en arrière ?

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le tabac tue et rend esclave, un écolo ne fume pas (2012)

extraits : Au cours de la réunion de Paris le 12 juillet 1947 qui a mis en oeuvre le plan Marshall, il n’y avait aucune demande des Européens spécifique au tabac. Cela a été proposé et mis en avant par un sénateur de Virginie. Au total, pour deux dollars de nourriture, un dollar de tabac a été acheminé en Europe. Les populations européennes sont alors devenues accros au tabac blond….

Cigarettes, bombes écotoxiques pour la planète (2023)

extraits : On estime que 4 500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. Un mégot de cigarette peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau. En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public. Chaque fumeur jette en moyenne 5 cigarettes par jour dans l’espace public. A Paris, environ 350 tonnes sont ramassées tous les ans….

Une société sans tabac, est-ce possible ? (2024)

extraits : Le Royaume-Uni veut interdire définitivement le tabac.Un peu tordu d’interdire le tabac, et de laisser l’alcool avec ses terribles méfaits de tous ordres. Étape suivante ? Interdiction de conduire pour ceux nés après 2009, puis interdiction de Coca et autres sodas pour les obèses, interdiction des jeux d’argent, interdiction des écrans et de leurs spectacles débilitants, etc. Certes, si on supprime tous les emplois inutiles et/ou nuisibles à l’homme et à l’environnement, le chômage dans les pays développés ferait un bond en avant extraordinaire. Mais n’est-ce pas LA SEULE solution au désastre écologique en cours, interdire ?…

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Pour choisir le meilleur moment pour mourir

Je marche 2 kilomètres chaque jour à partir de ma maison, je me fais la cuisine, j’entretiens ma maison, je suis une passionné de puzzle et de mots croisés, je tape le carton avec la famille et je fais un peu de potager… J’avoue, j’emploie quand même un jardiner de temps en temps, tailler les haies n’est plus de mon âge, j’ai 94 ans. J’ai connu les pénuries, la cuvette d’eau pour unique salle de bain, la sensation de faim pendant l’occupation, les Allemands qui ont réquisitionné la chambre de mon frère et la forge de mon père. Aujourd’hui cela va encore plus mal en Ukraine et le président des États-Unis est pire qu’un bouffon, ajoutant connerie sur connerie dans tous les domaines. Je suis en bonne santé, active, mais quand je vois le monde tel qu’il va, si demain matin je ne me réveille pas, je serai libérée d’une société sans espérance.

Ce témoignage touchant montre que le moment pour quitter ce monde est déterminé par le contexte. Beaucoup pensent que la mort est une fatalité décidée par Dieu ou le grand âge. D’autres décident de se suicider avant l’heure. Dans notre société démocratique où le libre arbitre devient fondamental, le choix de sa mort devient une réflexion personnelle et une délibération collective.

Si vous voulez nous donner votre avis sur « le meilleur moment pour mourir », nous écrire

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Euthanasie, la législation aux Pays-Bas

L’aide à mourir est inscrite depuis 1994 dans la loi des Pays-Bas. L’évolution législative va vers de plus en plus de liberté de choix, ce que regrette Theo Boer. Le débat est ouvert.

Theo Boer : Depuis plus de vingt ans, les Pays-Bas expérimentent l’euthanasie. En 2024, leur nombre a connu une hausse de 10 %. Ce n’est plus une fluctuation, c’est une tendance structurelle. L’euthanasie n’est plus exceptionnelle : elle devient, dans bien des cas, une fin de vie parmi d’autres. L’émergence de l’« euthanasie à deux » permet à des couples ou à des fratries de mourir ensemble. Les euthanasies pour troubles psychiatriques ont progressé de 59 %, touchant des personnes parfois très jeunes. Des patients physiquement en bonne santé, mais plongés dans des souffrances mentales que la médecine peine à soulager, demandent désormais à mourir – et obtiennent gain de cause. La demande d’euthanasie est souvent fondée sur la crainte d’une dépendance, d’une perte de dignité ou sur un testament de vie signé bien avant les premiers symptômes. Une constante revient : la pression s’accroît. Ce n’est plus seulement une demande individuelle, mais une attente sociale. Jusqu’où irons-nous ?

Le Parlement néerlandais étudie prochainement une proposition de loi visant à accorder le suicide assisté à toute personne de plus de 74 ans, même en l’absence de pathologie grave. Le seul critère serait l’âge. On ne meurt plus parce qu’on souffre, mais parce qu’on estime avoir assez vécu. Chaque ouverture du champ de l’euthanasie crée de nouvelles attentes, de nouvelles demandes, une nouvelle normalité. On introduit l’idée que certaines vies, dans certaines conditions, ne valent plus la peine d’être vécues – ni même d’être soignées.

Le point de vue des écologistes qui veulent en finir

 Le suicide assisté n’est pas une question médicale : nul besoin d’un médecin, c’est une question technique pour sa réalisation, mais surtout un choix personnel. PERSONNEL ! Que le corps médical, les religieux de tous poils ou les profs de morale arrêtent de prétendre savoir à la place des autres. Un référendum sur la question et ils auront droit à leur voix, ni plus ni moins… Et encore, on ne voit pas pour quelle raison une majorité interdirait de choisir le moment de sa mort et le moyen le moins sale pour y parvenir. La possibilité du suicide existe toujours, aucun réglementation sur la question !

– Le débat sur la fin de vie, c’est encore et toujours une affaire de pouvoir. Avoir barre sur la vie et la fin des autres est tellement jouissif.

– Tout est pression sociale. L’image que nous avons de nous-même ou de notre qualité de vie nous est renvoyée par la société autour de nous. Notre liberté dépend en fait des interactions spéculaires.

– La liberté d’un individu se situe toujours entre différentes contraintes. Vaut-il mieux mourir chez Orpéa à 3 500 euros le mois, dans mes couches et à bien vouloir qu’on veuille me laver de temps en temps ?

– Et oui ne vous en déplaise, certaines vies dans certaines conditions n’ont plus de vie que de nom. Et si un individu ne veut tout simplement pas de la vie qu’il subit ?

– En matière de choix, nous sommes tous des porteurs de dignité, que ce soit refus d’une transfusion sanguine ou de toute autre pratique thérapeutique jugée inutile par nous.

– La sagesse, c’est de ne pas mettre en suspens le vieillissement de nos artères, d’accepter la fatalité et la nécessité de notre mort.

– Une vie ne vaut que si elle est utile pour soi et pour les autres.

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Le suicide assisté, une pente glissante ?

extraits : La seule certitude de la vie sociale en démocratie, c’est le principe de la libre détermination de la personne une fois qu’on lui permet de choisir en toute connaissance de cause. Si dans un pays libre on permet le suicide assisté à des personnes ayant toute leur faculté de penser, c’est à la personne de décider pour sa propre mort sans qu’on puisse la rendre responsable du suicide des autres personnes. Theo Boer parle « d’incitation au désespoir ». Mais on peut aussi bien considérer la réalité psychologique inverse : si on sait qu’on peut choisir de mourir quand on veut, autant décider de continuer à vivre le plus longtemps possible. Une de ses phrases interpelle : « Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Et alors ? En quoi est-ce déshumanisant. C’est peut-être le contraire, une interrogation personnelle sur ce qu’est le sens de l’humain, le sens de la vie sur Terre. Au delà de sa propre personne, il faut s’interroger sur le sentiment d’être ou non encore utile à la collectivité humaine…

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Euthanasie, éternel débat sur le libre choix

À compter du lundi 12 mai débute la discussion par article sur les soins palliatifs et d’accompagnement. La semaine suivante, le lundi 19 mai, débutera la discussion par article sur l’aide active à mourir. Les députés seront appelés à se prononcer sur chacun par un vote solennel le même jour, a priori le 27 mai.

Catherine Vautrin, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles s’est positionnée le 9 avril en faveur d’un accès à une « aide à mourir » que pourraient demander certains malades au « stade ultime » de leur vie selon un « cadre très strict ». Le ministre de la santé, Yannick Neuder, a indiqué qu’à ses yeux il fallait que « le pronostic vital » soit un critère pris en compte dans l’accès à une aide à mourir. Le Rassemblement national (RN) et la Droite républicaine (DR) sont hostiles dans leur écrasante majorité à l’aide à mourir. Autant dire que le libre choix de la manière de mourir ne subsiste que s’il y a suicide.

Commentaires sur lemonde.fr

LT81 : Mais pourquoi tant d’hésitations, de pusillanimité, de réticences, de restrictions sur les conditions à remplir ! Notre mort nous appartient, c’est notre ultime liberté, elle n’appartient ni à dieu, ni aux religieux, ni aux médecins qui ont beaucoup trop de pouvoir et dont la consultation sur ce sujet devrait être purement technique.

ROTZ : Il n’appartient pas au médecin de décider en dernier recours à notre place. Qu’il donne un avis soit, mais la décision finale doit rester exclusivement du ressort du citoyen dont la liberté de disposer de son corps ne peut être mise en discussion.

Raki : Soutien total aux amendements visant à desserrer les contraintes et critères stricts pour l’accès à l’aide légale à mourir. Ne parlons pas de rupture anthropologique, concept pompeux et flou  ; seulement de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. Le choix revient au sujet. Personne n’est forcé.

MEKEDA : Il faudrait que notre société intègre que quand on devient vraiment vieux, la mort est naturelle et que la perte totale d’autonomie et de sens à la vie doit donner le droit absolu à la personne de demander une mort choisie et digne. Les soins palliatifs nous transforment en légumes et nous volent la conscience de notre mort.

Paul Lafargue, époux de Laura Marx et donc gendre de Karl Marx, proche de la limite d’âge de 70 ans qu’il s’était fixée, se suicide en 1911 avec son épouse en se justifiant dans une courte lettre :

« Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »

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Il n’est pas interdit d’interdire… la publicité

Les citoyens ne savent plus ce qu’il et vraiment bon pour eux de consommer, la publicité en décide à leur place. Pour parler savant, il y a une filière inverse : ce n’est plus le consommateur aujourd’hui qui dicte aux entreprises ce qu’il faut produire, mais les entreprises qui dictent ce qu’il faut consommer. C’est pourquoi il devrait y avoir interdiction totale de toutes les publicités sans exception. A une époque, il n’y avait pas de publicités, même pas de « réclames », et pourtant les acheteurs savaient pertinemment ce qu’il fallait acheter. La liberté s’éloigne quand les algorithmes décident à notre place. La liberté s’éloigne et laisse place à une police de la pensée : combien de marques les jeunes enfants connaissent déjà ? Infiniment plus que le nom des arbres qu’ils pourraient rencontrer. Un rapport propose d’interdire la publicité pour les produits non écolos, ce n’est qu’un premier pas dans la bonne direction.

Maryline Baumard : Le 16 juillet 2024, au lendemain des législatives, le premier ministre Gabriel Attal avait commandé un travail de fond pour tenter de réguler les incitations du consommateur à acheter les produits les plus nocifs pour l’environnement. Le groupe a produit un rapport de 465 pages, baptisé « Contribution et régulation de la publicité pour une consommation plus durable ». Globalement, cette dépense annuelle de 34 milliards d’euros est utilisée pour les deux tiers (22 milliards) à promouvoir des produits aux « caractéristiques souvent contraires à une consommation durable et de qualité », de la grosse voiture à la nourriture ultratransformée ou aux sodas en passant par la fast fashion… Les inspecteurs rappellent que le consommateur perd son latin entre la « profusion de labels environnementaux » et les « allégations souvent trompeuses » des vendeurs. Les experts préconisent une mesure assez radicale : « Interdire les communications commerciales pour les trajets courts en transport aérien , les SUV et les autres automobiles les plus polluantes (au regard non seulement de leurs émissions de CO2, mais aussi de leur cycle de vie) ainsi que les énergies fossiles ». Sur les produits alimentaires trop gras, trop salés ou trop sucrés, on recommande de « rendre obligatoire » l’affichage du Nutri-Score dans les messages publicitaires. Les inspections recommandent de « maintenir l’objectif d’une interdiction des communications commerciales pour la “fast fashion” ». Un énorme dossier à lui seul car les dépenses publicitaires en ligne pour le textile ont augmenté de près de 1 000 % depuis 2013.

L’idée de limiter certaines publicités n’émerge pas avec ce rapport. Pourtant la convention citoyenne pour le climat, en 2020, avait recommandé de le faire.

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Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

extraits : Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. » Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat.

Vivre dans un monde sans publicité, bientôt ?

extraits : La publicité dévore la planète et pollue nos sentiments. Vingt-deux associations, dont Les Amis de la Terre France, Foodwatch, l’institut Veblen, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Sherpa, Communication sans frontières…, avaient dénoncé l’influence des milliards d’euros investis en dépenses publicitaires sur les comportements, en contradiction avec la transition écologique. Les dépenses annuelles mondiales de publicité et de communication des grandes entreprises dépasseront les 1 500 milliards de dollars (1 320 milliards d’euros) en 2021.D’autant plus que le pouvoir d’influencer est complètement déséquilibré. Parmi les quelque trois millions d’entreprises en France, moins de 1 % ont accès au marché publicitaire….

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco

extraits : Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? Pourtant ce déni de l’urgence écologique trône à l’Assemblée nationale. Les députés viennent d’achever l’examen du titre 1, « consommer » du projet de loi « climat et résilience ». La prise de bec sur la publicité est significative d’un débat « démocratique » soumis aux diktats des entreprises….

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Sensationnalisme et société du spectacle

Avec Sensationnalisme. Enquête sur le bavardage médiatique (Amsterdam, 2024), Yoan Vérilhac, spécialiste de l’histoire de la culture médiatique, montre comment notre modernité a été marquée par l’avènement du choc et du scandale.

thèse : Je (Yoan Vérilhac) définis le sensationnalisme à travers trois traits : une promesse d’intensité par l’excès, une relation au présent, et une indifférence à toute forme de cohérence logique, narrative ou morale ; faire par exemple coexister un discours féministe et des photos de Miss France dénudée. A mesure de leur croissance, les groupes humains ont inventé des moyens (le langage, l’écriture, la télévision…) pour prolonger ce plaisir du bavardage, dont la fonction est de savoir qui fait quoi et avec qui. C’est ce que le sociologue Gabriel Tarde nommait, dans L’Opinion et la foule, la « sensation de l’actualité ». Des journaux à Netflix et Instagram, nous sommes aujourd’hui entourés d’outils qui augmentent notre plaisir d’éprouver ce que je nomme la « sensation intense du présent moderne ». La répétitivité des exagérations finit par neutraliser l’enjeu de chaque sujet au profit du simple plaisir de commérer, qui est une fonction en soi.

Antithèse : La pensée critique se fonde sur la valorisation de la réflexion et de la signification contre ce bavardage associé à l’absence de sens profond. Kant décrit le bavardage comme un agrément servant à faire passer le temps en société, Heidegger y voit une parole du « on », sans intérêt. Lorsque le sensationnalisme procède à un brouillage entre les catégories du sérieux et du ludique, il devient toxique. On l’observe par exemple avec les débats sur l’immigration ou l’islam de la chaîne CNews. Le bavardage ludique (on y joue à se disputer sur un mode excessif rappelant celui des commentateurs sportifs), s’articule à une puissance économique et à un dogmatisme idéologique. Le discours politique tend à ne plus apparaître comme une parole de décision, mais à se présenter aussi sous la forme d’un bavardage.

Synthèse : Le régime sensationnaliste procède à une mise en signification des contradictions du présent – à la différence que celles-ci ne reposent pas sur un affrontement logique, mais sur une mosaïque de propos contradictoires. Il existe pourtant un sensationnalisme sérieux dont la vocation est d’alerter, à l’image du journalisme de révélation.

Le point de vue des écologistes rationnels

L’analyse est frappante de vérité, le sensationnalisme n’est qu’un nouveau mot pour la société du spectacle de Guy Debord (1967) : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. » Nous sommes dans la forme aboutie d’une aliénation par la société de consommation. Nous sommes bercés à longueur de journée par des péripéties sans queue ni tête. Les journaux télévisés ne sont que des recueils de faits divers. Dès qu’un analyste commence à démontrer, le journaliste lui coupe la parole pour passer à autre chose. Les réseaux sociaux ne font que confirmer la tendance au brouillage du raisonnement.

Alors quelle solution? Elle est simple. Supprimer le téléviseur, le smartphone, les réseaux sociaux, Facebook et Twitter X, Tiktok, Instagram, etc. Le bavardage à l’ancienne par le téléphone fixe ou par la palabre au coin du bourg devrait suffire à notre bonheur de faire groupe. Pour le reste, lire LE MONDE qui aurait supprimer toute tendance au sensationnalisme…

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Militer à l’heure de la société du spectacle

extraits : Il y a les amuseurs publics qui nous font perdre notre temps, ainsi Valérie Lemercier : « Faire rire représente les premières joies de ma vie. Tout d’un coup, on a le sentiment de servir à quelque choses, d’avoir un intérêt. » Comme si une franche rigolade entre potes n’était pas la bonne méthode plutôt que sourire enfermé dans une salle de spectacle. Et puis il y a ceux qui servent vraiment à quelque chose. Ainsi Vincent Magnet qui laisse aux forêts le temps de vivre, Antidia Citores qui se met au service des océans, Sylvie Monier en défenseure opiniâtre des haies, Victor Noël, 16 ans (dont huit à protéger la nature), Rachel Lagière qui plante des variétés paysannes, François Sarano avec qui on reprend contact avec le vivant, etc. Grâce à eux et à tous les autres militants dans l’ombre, je sais que l’humanité peut être l’instrument du meilleur parmi le pire. Et je sais aussi que militer pour l’écologie, c’est ne pas s’attendre à des résultats probants, mais c’est faire ce qu’on doit faire…

Johnny Halliday, symbole de la société du spectacle

extraits : Pauvre civilisation malade qui chérit comme idole un chanteur parmi tant d’autres saltimbanques. Des dizaines de milliers de fan(atique)s pour voir passer un corbillard. Bientôt des pèlerinages pour aller voir une tombe parmi tant d’autres sépultures. Un hommage populaire qui n’est pas mérité. Johnny Hallyday n’est pour un écologiste que le symbole de la démesure, de la futilité et de l’oubli des réalités. Figure régulière du classement annuel des chanteurs français les mieux payés – deuxième en 2016, avec 16 millions d’euros de revenus, et pourtant ! Train de vie dispendieux, dettes et démêlés fiscaux ….

Société de consommation, des loisirs, du spectacle

extraits : La société de consommation devient une société des loisirs. La première nous enferme, individuellement et collectivement, dans une cage qui nous laisse moins en moins choix véritables et vraie liberté. Le matraquage publicitaire veille pour qu’il en soit ainsi. Mais la seconde élève encore notre niveau de fausse satisfaction en pratiquant personnellement des activité ludiques, mais payantes. Le summum est atteint quand se donne du plaisir à regarder les autres prendre leur pied. La société des loisirs devient la société du spectacle.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 vous manquent ? Vous allez reprendre une dose de frisson et de suspense avec la 10e édition du Vendée Globe….

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Les raisons de ne pas croire au père Noël

Les raisons de ne pas croire au père Noël, ni en Dieu, ni aux fantasmes marchands de notre époque.

Franck Ramus, spécialiste des sciences cognitives : Que diriez-vous de parents qui raconteraient à leur enfant l’histoire du Père Noël, mais qui, alors que l’enfant grandit, ne lui diraient jamais qu’il s’agit d’une histoire inventée ? Et qui, alors que l’enfant commence à douter et à opposer des arguments rationnels à l’existence du Père Noël (par exemple, l’impossibilité physique de livrer tous les foyers du monde en une nuit), maintiendraient mordicus que l’histoire est vraie, que ses détracteurs sont mal intentionnés, qu’il est essentiel pour l’enfant d’y croire, et que, s’il n’y croit pas, le Père Noël lui infligera des punitions. Vous trouveriez certainement que ces parents jouent une farce bien cruelle à leur enfant, qu’ils le maintiennent dans un état de sujétion intellectuelle et psychique inacceptable, et qu’ils lui rendent un bien mauvais service en cultivant et en perpétuant sa crédulité d’enfant au lieu de développer son esprit critique. Vous considéreriez cette attitude comme un abus de pouvoir inexcusable, et vous auriez raison.

Si l’on y réfléchit bien, de manière objective et dépassionnée, ce que font tous les parents qui élèvent leur enfant dans la religion – et que la plupart des gens (même non croyants) semblent trouver normal –, c’est exactement ce que tout le monde (même croyant) trouverait inacceptable dans le cas de la croyance au Père Noël. La différence entre Dieu et le Père Noël, c’est simplement que Dieu (et ses multiples avatars) est un Père Noël auquel de nombreux adultes dans le monde continuent à croire. Les raisons de ne pas croire en un dieu sont pourtant exactement les mêmes que celles de ne pas croire au Père Noël : aucune preuve crédible de son existence, et des attributs magiques qui défient à la fois l’expérience personnelle que chacun a du monde et la connaissance objective qu’en fournit la science.

La France s’enorgueillit d’être la patrie des droits de l’homme et de garantir la liberté de conscience de tous les citoyens. Mais celle-ci n’est-elle pas bien théorique lorsqu’elle est si systématiquement bafouée chez les enfants ? La liberté de religion n’est pas la liberté d’imposer sa religion aux autres, fussent-ils ses propres enfants.Or la plupart des religions ont bâti leurs empires sur l’embrigadement précoce d’individus trop jeunes pour disposer de cette liberté.

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Apprendre aux enfants à ne pas croire au père Noël

Une enseignante remplaçante du New Jersey a annoncé à ses élèves, âgés de 6 et 7 ans, que le père Noël n’existait pas. Face au traumatisme enduré, le directeur de l’école élémentaire a envoyé une lettre aux parents pour s’excuser et leur recommande de « prendre les mesures appropriées pour préserver l’innocence des enfants ». L’enseignante a été renvoyée. Elle aurait du être remerciée, félicitée, montrée en exemple. Car l’innocence des enfants est exploitée, dénaturée. le Père Noël est devenu le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde….

Notre texte le plus ancien sur le père Noël

24.10.2007 Le père Noël est un flic

Numéro 3 du mensuel la Gueule ouverte,

le journal qui annonce la fin du monde (janvier 1973)

Le Père Noël est un des pires flics de la terre et de l’au-delà, le Père Noël est le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. les marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, de flingue… Face à la grisaille géométrique des cités-clapiers, bidonvilles de la croissance, face aux arbres rachitiques, aux peuples lessivés, essorés, contraints, s’étale la merde plaquée or synthétique, la chimie vicieuse de monceaux de jouets, un dégueulis de panoplies criardes, avec, derrière la porte capitonnée le ricanement malin des marchands.

Noël est une chiotte ignoble et on va plonger nos gosses là-dedans ? Mais faut bien faire plaisir au gamin ! Rubrique « Filles » du catalogue des Nouvelles Galeries : 28 pages sur 30 exclusivement consacrées aux poupées, aux dînettes, avec trousses de toilette et fers à repasser miniatures. Les deux pages restantes sont consacrés au tissage, à la couture, à des panoplies de danseuse…et de majorette ! Si avec ça votre fifille n’a pas pigé quel est son rôle futur. Côté « les Garçons » : sur 40 pages, 32 seulement consacrées aux bagnoles, avions, panoplies de cow-boys et carabines à plomb ! Doivent retarder, aux Nouvelles Galeries, j’ai pas trouvé de panoplies de CRS ou de para. Par ailleurs ces jeux sollicitent de plus en plus de consommation électrique. Allez, tenez, on va fantasmer un peu : bientôt pour construire des centrales nucléaires, l’EDF s’adressera à nos gosses et leur proclamera la nécessité de l’atome pour fournir de l’électricité à leurs jouets !

Mais au fond, quelles sont les tendances d’enfants élevés dans un milieu naturel et n’ayant pas à souffrir du poids des divers modes d’intoxication ? Ils courent, ils jouent dans les falques, se roulent dans la boue, ou tentent de percer le mystère de « papa-maman ». Ils vivent, pensent, créent. Refouler ces pulsions naturelles est donc le but criminel de notre société. Sauter à la corde ou jouer au ballon devient un exploit quasi contestataire sur des abords d’immeubles transformés en parking. Le systèmes des marchands au pouvoir a dit : « J’achète le Père Noël ». Les marchands tuent l’enfant, tuent les parents, tuent le jouet.

Devant la clarté du propos, la Biosphère n’a rien à ajouter…

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le revenu médian des Français, trop élevé !

Nous avons reçu cette contribution qui porte à réfléchir.

C’est un débat entre écolos qui montre que dans le parti qui les rassemble, la notion de limites biophysiques n’existe pas encore pour la plupart des membres.

Yves : Alternatives Économiques publie ce 1er décembre un graphique (source Eurosat) qui montre que le revenu médian en France régresse depuis 2010 et tout particulièrement depuis 2018. Merci Macron qui nous fait descendre en queue de classement des pays européens.

Jason : La France n’en reste pas moins au dessus de la moyenne de l’UE et de la zone euro. Je précise. Si on fait une lecture rapide de l’article d’alter-eco on peut avoir l’impression que la Roumanie a le salaire médian le plus élevé, alors que faire une grosse augmentation parait plus facile en pourcentage quand le salaire médian est très faible au début de la période observée. Ça n’en reste pas moins inquiétant que nos concitoyens s’appauvrissent en moyenne et en médiane depuis une décennie…

Marie : Un salaire médian, ça devrait suivre l’augmentation du coût de la vie. Les prix variables de la SNCF et autres,  y en a marre, une chose a un coût quelle que soit la demande. Que des rabotages sur les services publics ce n’est pas de la décroissance mais du sabotage et de l’austérité à relents idéologique de droite.

Nadine : Aujourd’hui, je suis devenue une aidante et je vous assure que les histoires de salaire médian me font rigoler jaune. Continuez à être inaudibles pour le commun des mortels et nous le subirons ce Rassemblement National.

Michel : Selon les données de l’Insee pour l’année 2019, le salaire médian en France s’élevait à 1 850 euros net. En tant qu’écologiste, il faudrait se demander si un tel niveau est supportable pour les capacités de la planète…

Yves : Un niveau de revenu élevé me semble au contraire utile pour préserver les capacités de la planète. En effet, si j’ai un bon revenu j’achète bio pour me nourrir, j’investis pour un logement à énergie positive, j’achète des vêtements durables, du matériel un peu cher mais réparable. Et au total, plus j’avancerai en âge, moins j’aurai besoin de travailler car j’aurai acquis un niveau de confort satisfaisant. Au contraire, si mon revenu diminue je vais abandonner la nourriture bio et me tourner vers la nourriture industrielle bon marché néfaste pour la planète et catastrophique pour ma santé ; pareil pour les fringues et les chaussures qui ne durent qu’une saison. Et au niveau de mon logement je vais me faire arnaquer avec une soi-disant isolation à 1€. Résultat, pour une piètre vie, je devrai me plier au report de l’âge de la retraite, avant de souffler un peu en mauvaise santé et en grelottant l’hiver ou en cuisant l’été.

Michel : On retrouve ici l’argument classique selon lequel il faut plus de croissance économique pour mieux financer la transition écologique. Cette option oublie tout simplement deux choses. Une croissance illimitée dans un monde fini est physiquement impossible et nous avons déjà dépassé les limites de la planète. Tout accroissement de revenu entraîne un impact écologique, y compris en termes d’extinction de la biodiversité. Si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait en 2019 déjà 2,7 planètes pour subvenir aux besoins de l’humanité. Quant aux choix de consommation quand le revenu augmente, ce n’est pas généralement pour vivre écolo mais pour dépenser plus en superflu, poussé par une publicité qui modèle nos besoins, voiture, tourisme, parfums, etc. Il ne devrait pas être question d’augmentation ou de diminution des revenus, mais de combattre les inégalités de revenus, que ce soit au niveau national ou international. Un smicard en France possède un pouvoir d’achat énorme par rapport à d’autres pays, démesuré en termes de pillage des ressources naturelles. Si on est un écolo conscient des réalités, on accepte le report de l’âge de la retraite vu une pyramide des âges défavorable, ce qu’on appelle aussi vieillissement de la population. Il faut mettre des vêtements plus chauds pour ne pas grelotter l’hiver, mais aussi lutter contre le réchauffement climatique pour ne pas cuire l’été. Enfin pour favoriser l’espérance de vie en bonne santé, il faudrait penser aux possibilités de permettre le libre choix en matière de fin de vie. Une vie au prisme de l’écologie ne consiste pas à choisir la voie de la facilité.

Yves : Michel, juste une remarque, je n’ai jamais dit qu’il fallait plus de croissance.

Michel : Yves, augmenter les revenus ne peut se faire qu’avec plus de croissance du PIB,  sauf s’il y a inflation et alors le pouvoir d’achat n’y gagne rien. Je pense qu’il faut être réaliste et appeler un chat un chat..

Jacques : Je suis d’accord Michel que l’on peut vivre plus frugalement et plus sobrement, que la croissance n’est pas une solution, que c’est même le problème puisque les limites planétaires sont atteintes. Mais c’est la réduction des inégalités qui est primordiale, le gâchis criminel du modèle des super riches qui se gavent en faisant n’importe quoi, ne peut que générer frustration ou violence chez les plus pauvres, qui n’aspirent ainsi qu’à surconsommer dès qu’ils le peuvent… Quant à savoir si un revenu médian à 1850€ est trop élevé…. je ne crois pas, cela dépend tellement du lieu de résidence, si on a la chance d’en avoir une …. etc.

Marie : Que l’ industrie nous fournisse des objets de qualité, éthiques, recyclables, réparables, durables (sans obsolescence programmée). On est trop souvent condamné à jeter,  faute de possibilité de réparer. Et malgré la frugalité nécessaire, hors de question de se serrer la ceinture sur les livres, la culture et dans une certaine mesure au voyage qui est ce qui permet l’ouverture à l’autre, aux autres civilisations. Trop de gens racistes nationalistes parmi ceux qui n’ont jamais quitté leur village.

Michel : Ne faisons pas d’amalgame, il y a aussi plein de racistes dans les villes. Entre écolos, ne perdons pas de vue l’essentielle, le système capitaliste ne fait rien pour que notre mode de vie devienne souhaitable, vivable et durable.

Nadine : J’ai les moyens de payer les factures de fuel mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et je n’ai pas les moyens de faire les aménagements écologiques de ma maison. J’ai milité souvent et depuis longtemps pour les Verts, EELV, les Écolos, l’union de la Gauche… mais même moi, j’arrive à être écœurée. Mes valeurs de gauche ne semblent plus guère faire écho et les gens de gauche se sabordent. Je suis triste, triste et désabusée. A ce rythme, je crois que je vais finir ma vie politique à l’extrême gauche et pas sûre que LFI suffise…

Bernard : Et d’autres, écœurés par les gauchistes et par les écolos, finissent au Rassemblement National…

conclusion: Lorsque nous échangeons une heure de notre labeur contre un produit dont la fabrication en nécessite dix, nous en volons neuf à quelqu’un. C’est une estimation très loin du compte : il faut 300 ans à un producteur de café colombien pour gagner l’équivalent du revenu médian français.

le revenu médian des Français, trop élevé ! Lire la suite »

Mes dernières volontés

De la part d’un des correspondants de notre blog biosphere

En ce jour de mes 77 années, il est sans doute grand temps de prévoir les modalités de mon recyclage ; j’hésite encore entre humusation, terramation, aquamation, promession ou… simple tour du silence (zoroastrien). Mais il n’y a en France d’autorisé qu’inhumation ou incinération. Enfer et damnation ! Pas assez écolo à mon goût.  Alors, pour l’instant, je vous donne quelques bribes de mes pensées qui peuvent vous être utiles.

« Je désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances. Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum.  Donc pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare.  Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement.

Je suis émerveillé par toutes les générations précédentes d’hominidés qui depuis des millions d’années n’ont laissé pratiquement aucune trace sur terre. Ils ont permis aux décomposeurs le soin de disperser leurs molécules au profit des autres formes de vie. Je suis révolté par tous ces puissants et autres saccageurs de la nature qui font construire des pyramides et des mausolées dédiés à leur ego et à la hauteur de leur suffisance. Ils n’ont aucun sens de l’écologie, ils n’ont pas le sens des limites, ils sont néfastes.

Notre trace sur terre importe dans le souvenir que nous laissons aux vivants, pas dans l’empreinte matérielle qui défigure notre planète. Loin des rêves de conquête spatiale, c’est quand mes atomes tourbillonneront pour l’éternité dans l’espace intergalactique que j’atteindrai objectivement la véritable plénitude. »

Michel SOURROUILLE

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Fête des morts, l’art et la manière

En France, seuls deux modes de sépulture sont actuellement reconnus : l’inhumation et la crémation. Alors que de nouvelles pratiques funéraires émergent ailleurs en Europe et dans le monde,

Damien Charabidze et Martin Julier-Costes : Avec l’inhumation, les dépouilles ne se décomposent plus. Trop grand nombre de défunts enterrés au même endroit, emploi de formol pour la thanatopraxie… les sols sont devenues inertes, empêchant les processus naturels de décomposition. L’usage de cercueils hermétiques et de bois traités ralentit également la biodégradation : emprisonnés sans air et sans microfaune, les cadavres pourrissent en générant des résidus toxiques. Légalisée en 1887, la crémation a progressivement trouvé sa place dans le paysage funéraire français, jusqu’à concerner 42 % des défunts en 2022. Cette évolution nécessite de construire de plus en plus de crématoriums : des infrastructures lourdes, consommatrices d’énergie et polluantes.

Des alternatives méritent d’être considérées. Une proposition de loi vise à développer l’humusation des corps. La « terramation » désigne un ensemble de pratiques fondées sur la réduction organique aérobie des corps, autrement dit leur compostage par les micro-organismes. L’aquamation, également appelée « crémation par l’eau », propose, quant à elle, la dissolution du corps grâce à son immersion dans une solution alcaline fortement chauffée. Qu’il s’agisse d’autorisation du linceul en lieu et place du cercueil, actuellement obligatoire, ou d’autres approches innovantes, il est nécessaire de créer un cadre légal et éthique clair. Le funéraire est à la fois une question intime et politique.

Le point de vue des écologistes six pieds sous terre

FIer : Nulle mention du don du corps qui aboutit aux mêmes problématiques quand le corps a fini de servir à l’entraînement des étudiants, mais permet d’échapper au cérémonial souvent hypocrite de la cérémonie mortuaire.

Ailleurs : La nature est parfaitement équipée pour décomposer un corps. Il suffit juste de le laisser sans vêtements et sans produit chimique ni emballage. Mais l’être humain ayant un ego surdimensionné, il nous faut des cérémonies et autres inepties du genre pour que les vivants aient l’impression de « rendre hommage » au mort. Petit scoop le mort s’en tape … il est mort.

Ophrys : Concernant la décomposition source de gaz à effet de serre, il existe une solution : servir de nourriture à des carnivores et/ou des charognards, option encore plus « près de la nature » que la terramation. Sinon les vautours sont très efficaces, ils dispersent l’azote, le phosphore et les autres nutriments à grande distance, ce qui évite une pollution locale. Les larves nécrophages et les micro-organismes finissent ensuite le boulot et la famille peut transformer les os en engrais.

FrançoisM : Les tours du silence des zoroastriens sont des structures circulaires surélevées. Encore pratiqué en Inde par les Parsis qui ont, notamment à Bombay, leurs tours du silence. La pratique est rendue difficile par la quasi-disparition des oiseaux de proie en Inde.

Louis Bresson : Il existe un troisième type de sépulture, autrefois pratiqué dans la marine, maintenant interdit, mais que Paul-Émile Victor avait obtenu par une dérogation exceptionnelle de François Mitterrand : l’immersion. Outre que c’est sans doute le moyen le plus écologique de rendre le corps humain à la nature, c’est aussi l’occasion d’une cérémonie émouvante qui rapproche les personnes embarquant sur le bateau qui va conduire la personne décédée à sa « dernière demeure ».

Ellipsoïde : A la porte du Paradis (ou des Enfers), il y a désormais des pancartes « Prière de déposer vos implants, vos broches et vos pacemakers au vestiaire avant d’entrer »‘.

Nos plus anciens articles sur la question

5 août 2006, Le statut du corps mort

En 1980 la crémation en France concernait moins de 1 % des décès, mais presque 24 % en 2004. Il est vrai que ce procédé revient environ 30 % moins cher qu’une inhumation : on place le cercueil dans un four chauffé à 800° et sous l’effet de la chaleur l’auto-combustion dure environ une heure et demie. La crémation est autorisées depuis 1887 en France, et un décret de 1976 permet même aux familles de disposer librement des restes du défunt, y compris en se partageant les cendres. Les cendres sont remises dans une urne et, à part l’interdiction d’une dispersion sur la voie publique, les rivières ou à moins de 300 mètres du rivage, on peut placer l’urne ou disperser les cendres selon les désirs de la famille. Les familles ont un lien de plus en plus lointain avec un cimetière particulier ; avec la crémation, c’est même la représentation d’un espace collectif pour les morts qui est remis en question.

Mais les alternatives sont nombreuses, on pourrait par exemple transformer les cimetières en forêts : on fabrique une urne avec des matériaux biodégradables, on y insère les cendres mélangées à de la terre et du compost, on place la graine d’un arbre et le tour est joué. Plusieurs générations successives d’une famille pourront célébrer la trace du défunt auprès d’un chêne plus que centenaire. La Biosphère te dit : à chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts à la condition de ne pas oublier que la destinée de ton cadavre est de participer au recyclage global. La voie de la simplicité volontaire doit limiter les coûts environnementaux d’une sépulture.

7 novembre 2008, sépulture propre et verte

extraits : En France la loi de 1887 instituait la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols…

2 novembre 2011, fête des morts ; où les enterrer ?

extraits : Aux USA, vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département…

26 décembre 2011, Mon testament écolo

extraits : Je soussigné désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances.  Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare. Pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement. Pour faciliter la chose, Paris nous offre paraît-il un modèle que je recommande : la commune fournit aux personnes décédées (sans ressources ni famille) des caissons en béton étanche équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin. L’oxygène accélère le dessèchement du corps et l’évacuation des gaz de décomposition est assurée. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini : tous les cinq ans, il est à nouveau disponible. Nous ne nous appuyons pas assez sur les compétences de la biosphère qui possède depuis des temps immémoriaux un sens pratique très développé en ce qui concerne l’équilibre dynamique et le recyclage performant.

27 octobre 2014, Tout écologique, même au moment de notre enterrement

extraits : L’empreinte écologique de nos obsèques. La crémation génère 160 kg de CO2 contre 39 kg pour une inhumation. L’aquamation consiste à plonger la dépouille mortelle dans une eau alcaline pour dissoudre les tissus et ne conserver que les os a posteriori mis en poussière. Avec la promession, où on plonge le corps du défunt dans l’azote liquide pour le rendre friable, le tout sans émission de CO2 ni émanation de produit toxique…

9 juillet 2019, écolo pour l’éternité… au cimetière

extraits : Dès septembre 2019 à Paris, un premier espace funéraire écologique sera créé dans le cimetière d’Ivry. Objectif officiel : mettre en place « un lieu de recueillement et d’inhumation respectueux de l’environnement », afin de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de « funérailles écologiques ». Sur 1 560 mètres carrés, on n’accueillera que des cercueils en carton, ou en bois local et les inhumations « auront lieu en pleine terre ». Pas de monument en surface, surtout pas de caveau en béton…

11 novembre 2019, Transformer notre corps en humus, le pied

extraits : Je ne suis que poussière et j’y retournerai (selon la bible). En termes écolo, mieux vaut après notre mort se transformer en bon humus pour perpétuer le cycle de la vie. L’État de Washington a adopté un texte permettant de transformer le corps de défunts en compost. Sur le site Humusation.org, la fondation Métamorphose pour mourir… décrit ainsi le processus d’humusation… 

29 octobre 2020, Inhumation, incinération ou humusation ?

extraits : L’humusation consiste à reproduire avec le corps humains ce qui se passe dans la nature où les matières naturelles sont transformées en humus grâce à la microfaune du sol. Il suffit d’ensevelir le défunt vêtu d’un simple linceul biodégradable directement sur le sol au milieu d’une butte de trois mètres cubes de terreau végétal gorgé d’eau. Le tout devient en douze mois 1,5 mètres cubes d’humus environ. Ce compost humain pourra fertiliser les arbres et régénérer les sols pauvres.e qui n’est absolument pas le cas pour enterrement et l’incération qui s’avèrent extrêmement polluants et privent à jamais les couches superficielles des sols des restes de ce qu’elles ont créé….

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Parlons transphobie et autres transitions

Sur ce blog biosphere, nous aimons bien le préfixe « trans », transition écologique, transition énergétique, transnationalisme, transparence de l’information, transculturel, le fait d’aller au-delà de l’apparence des temps présents pour percevoir un monde meilleur. Malheureusement le bon côté du fait de pouvoir aller « au delà » des choses s’est transformé en possibilité technoculturelle de faire n’importe quoi : transhumanisme et transsexualisme. Cela serait de peu d’importance si ce phénomène « trans » à la mode n’entraînait de la part de ces mouvements marginaux des condamnations de tout ce qui serait jugé technophobe ou transphobe. Voici le dernier exemple en date :

LE MONDE : Tensions autour de la venue à l’Issep (de Marion Maréchal) de la militante Marguerite Stern. La conférence s’intitule « Comment l’idéologie transgenre détruit des vies » et doit aborder « la question des dérives de l’idéologie trans ». Des inscriptions sur la façade de l’Issep telles que « Fachos », « Pas de quartier pour les fascistes » ont été constatés. Un incendie a par ailleurs dû être maîtrisé dans un local jouxtant l’établissement, vingt-cinq pompiers ont été mobilisés. A l’appel du collectif « Organisation de Solidarité Trans de Lyon », une manifestation devait être organisée…

Le point de vue du sens commun

Delest : Les antifa se battent pour la démocratie et la liberté. Moyennant quoi, ils mettent le feu chez ceux qui ne pensent pas comme eux. Cherchez l’erreur

Simon M : Je ne me prononce pas sur le fond, que je ne connais pas, mais factuellement certaines personnes décident que les arguments de cette Mme Stern ne doivent pas être exposés au public. Sur le principe je ne leur reconnais pas leur droit d’arbitrer ce qui est entendable, et ce qui ne l’est pas.

Jelevaux : Je réside aux USA, j’ai un ado trans, j’ai pu observer chez moi pendant trois ans le fonctionnement de l’affirmation du genre à coup de thérapie pour le gamin, pour les parents, et je peux témoigner de la bêtise, je crois que le mot est juste, d’une très grande partie du mouvement transgenre. A commencer par la façon dont on part de l’idée que le genre est une construction sociale ou culturelle pour en arriver à une obsession inversée pour le binaire : si tu n’es pas Ken, c’est que tu es donc Barbie, avec à l’horizon le diktat d’une transformation physique qui puisse « passer pour » l’autre genre, que des médecins sont prêts à valider à coups d’hormones, bistouri et beaucoup de dollars. Du côté des psychologues censés aider un gamin de 14 ans à faire la part des choses, il n’y a pas beaucoup de courage, mais de la complaisance, ça oui…

MS : Le transsexualisme n’est en fait que la manifestation d’une mode selon laquelle il n’y a aucun limite, les humains peuvent à leur guise dénaturer la nature des choses. Entre transsexualisme et transhumanisme, même combat… perdu d’avance. On ne peut se détourner indéfiniment des réalités physiques.

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Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

extraits : Les Journées d’été des Écologistes (ex-EELV) ont eu lieu du 22 au 24 août 2024 à Tours. J’ai suivi avec intérêt la profusion des idées « en tout genre », et c’est le cas de le dire. Le thème de l’atelier auquel j’ai assisté le jeudi : « Transphobie et propagande d’extrême droite : la conquête des droits comme contre-offensive ». Question de genre donc….

Mouvement trans-sexuel, grotesque et vain

extraits : Soutenir n’exige pas que l’on s’abstienne de toute critique. On peut ainsi être tout à fait favorable à l’accueil des personnes transgenres et à la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes et, en même temps, oser dire que « la visibilité des trans » n’exige pas l’usage d’expressions telles que « personne à utérus » ou « homme enceint ». Et estimer aussi que l’énoncé de cette critique n’autorise personne à nous qualifier de « transphobes » ou d’« extrême droite »….

Transidentités, un débat faussé et inutile

extraits : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction homme/femme est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi….

Mon père, transgenre, devenu ma mère

extraits : Deux manchots (animal que Xavier Gorce utilise pour croquer l’actualité par le dessin) en pleine discussion. Le plus petit des deux demande à l’autre : « Si j’ai été abusée par le beau-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Pour ce texte, Xavier a été censuré par LE MONDE, voici son analyse-réponse : « En lisant posément le texte du dessin, on comprend qu’à aucun moment il ne moque les victimes d’actes incestueux ni ne fait porter une quelconque responsabilité sur les personne en translation de genre. Quel est donc l’argument du MONDE pour s’excuser de la publication de mon dessin….

Après les homosexuels et les trans, les fluides

extraits : L’écologie scientifique constate que les escargots et les lombrics sont hermaphrodites, mais dans la plupart des espèces sexuées on naît mâle ou on naît femelle. Par contre pour l’espèce humaine, qui prend ses constructions cérébrales pour des réalités, on ne naît pas homme ou femme, on le devient par la socialisation. Certains profitent de cette faille potentiellement anti-nature pour entretenir la confusion entre les deux problématiques suivantes : l’ordre biologique, fondé sur la différence de sexe et la complémentarité en vue de la reproduction, et l’ordre culturel qui institue des inégalités de pouvoir selon le sexe d’origine. Or qui dit différence ne dit pas inégalité….

Mouvement trans, négation de l’altérité

extraits : Devenir unisexe sans amour est présenté comme le summum de la liberté. J’ai été il y a peu en Amérique du Nord où beaucoup d’enfants, souvent de couples LGBT mais pas seulement, reçoivent des inhibiteurs de puberté qui empêchent le développement des parties sexuées du corps. Pourquoi ? Pour que ces enfant décident plus tard, « en toute liberté », du sexe qu’ils se seront choisi. Bref il n’y a pas de limites à ce à quoi j’ai droit puisque « c’est mon choix ». Sauf que c’est d’abord le choix du marché qui se fait fort de permettre aux individus de choisir….

Quel monde voulons-nous pour demain, transhumaniste ?

extraits : En 2018, ouverture des États généraux de la bioéthique sur cette question : « Quel monde voulons-nous pour demain ? » On consacre le fait qu’il y aurait un « sens de l’histoire », qui ne peut qu’accompagner la libéralisation progressive des règles freinant le marché de la reproduction et de l’artificialisation de l’homme. On a remarqué que la quasi-totalité des thèmes abordés ont trait au transhumanisme, cet ultime avatar du capitalisme et sa sortie de secours avant l’inéluctable effondrement : derrière le marché juteux de la reproduction artificielle de l’humain (procréation médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, contrats de location d’utérus, recherche embryonnaire, génétique et génomique), il sera aussi question d’intelligence artificielle, de robotique, de big data et de contrôle des comportements par les neurosciences….

PS : Transmania est un livre-enquête sorti le 11 avril 2024 écrit par Marguerite Stern et Dora Moutot, cherchant à rendre compte des « dérives de l’idéologie transgenre ». Pour résumer le livre, sa quatrième de couverture : « L’idéologie transgenre est en train de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société. Elle se présente comme un simple mouvement pour les droits d’une minorité opprimée, pourtant, derrière les paillettes, se trouve un projet politique néfaste qui s’apprête à bouleverser notre rapport au réel ».

En France, elles sont considérées comme des Terf, des « Trans-exclusionary radical feminist ». Comprenez « Féministe radicale excluant les personnes trans ». Les autrices revendiquent leur droit à la critique, leurs opposants estiment que leurs discours transphobes ne sont pas une opinion et n’ont pas leur place dans le débat public. Dora Moutot a expliqué sur les réseaux sociaux avoir été menacée de mort à plusieurs reprises….

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Vivre dans une société sans école, le rêve

Trop d’études tue les études, choisissons la Déscolarisation. Dans Le changement climatique expliqué à ma fille, Jean-Marc Jancovici nous explique : « Les gens ne comprennent pas qu’en détruisant la planète, on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos descendants, et que les générations futures, c’est toi (ma fille), ta classe de collège, et toutes les classes d’enfants du monde. On peut encore éviter le pire. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. Cela peut paraître révolutionnaire, désacraliser l’école et pourfendre allongement des études, c’est pourtant dans l’air du temps.

Sylvie Lecherbonnier : Le livre « L’Emprise scolaire » (sous-titré Quand trop d’école tue l’éducation) de François Dubet et Marie Duru-Bellat étudie le poids de l’école depuis le début de la massification scolaire dans les années 1950. Au cours des cinq dernières décennies, le taux de bacheliers a été multiplié par quatre. Le nombre d’étudiants a, lui, presque doublé depuis 2000, au point qu’« être étudiant est devenu la façon normale de vivre sa jeunesse. » L’allongement continu des études et la primauté des savoirs académiques sont-ils encore souhaitables ? Non, répondent les deux sociologues. Car le « toujours plus d’école se retourne aujourd’hui  contre les élèves ». En cinquante ans, les hiérarchies professionnelles se sont en grande partie calquées sur les hiérarchies scolaire. Plus le nombre de diplômés augmente dans la population, plus la concurrence se durcit et plus les stratégies des plus favorisés et des plus informés se complexifient pour décrocher le diplôme le plus rentable.

Dans cette « course sans fin », les non-diplômés trinquent et  même pour un bac + 5, l’avantage se réduit au fur et à mesure que la part de la population qui en dispose augmente. Ainsi, « le spectre du déclassement » grandit, et avec lui « l’amertume de ceux qui, grâce à la démocratisation, obtiennent des diplômes plus élevés que leurs parents et découvrent que ce n’est pas encore suffisant»… Les vainqueurs du tri scolaire se sentent légitimes alors que les vaincus se sentent ignorés et méprisés. Il s’agit dorénavant de revoir la hiérarchie des savoirs et des métiers, de « multiplier les mérites » pour sortir du tout-académique.

Le point de vue des écologistes qui ont de la mémoire

Rien de nouveau sous le soleil. Ces chercheurs ne font que reprendre la thèse d’Ivan Illich, « une société sans école » (publié en 1971!) : « L’institution tenue pour sacrée légitime un monde où la grande majorité des individus sont stigmatisés comme recalés tandis qu’une minorité seulement sortent de ces institutions avec en poche un diplôme qui certifie leur appartenance à une super-race qui a le droit de gouverner…. »

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une société sans école

extraits : Ivan Illich : « L’éducation « universelle » prépare à une société qui est en train de faire faillite : les emplois dans le secteur industriel et tertiaire vont plus ou moins brutalement s’effondrer définitivement. La mobilité géographique et professionnelle que prépare la scolarisation universelle deviendra impossible à celui qui sortira du système éducatif trop tôt.La scolarisation fait office de portier à l’entrée des boulots ; or le marché du travail disparaît. L’obsession de notre société qui oblige les enfants des bas quartiers (et du Tiers-monde) à fréquenter les écoles des bas quartiers est une cruauté absurde…. »

Décroissance, pour une société sans école !

Extraits

Gandhi : « Lorsqu’il faut choisir entre liberté et érudition, qui ne dira que l’on doit mille fois préférer la première à la seconde. Les jeunes gens que j’ai invités à sortir, en 1920, de ces citadelles de l’esclavage qu’étaient leurs écoles et leurs universités seront probablement à même de remonter aux sources du conseil que je leur ai donné : mieux valait demeurer illettré et casser des cailloux pour l’amour de la liberté que de chercher à acquérir une culture littéraire sans cesser d’être enchaîné comme un esclave. »….

Illich : « L’invention de l’éducation, nouvelle voie vers le salut, est proposée par Comenius à la fin du XVIe siècle. L’apprentissage allait être vu comme le fruit d’un enseignement par des maîtres professionnels et comme un curriculum, littéralement une course. Puis au cours du XXe siècle a été découverte une nouvelle raison de l’éducation universelle et obligatoire. L’école a été définie comme nécessaire pour le travail. J’ai appris avec stupéfaction que la direction sanitaire de la ville de New York excluait les boueux qui n’avaient pas leur baccalauréat ! »….

Post-covid, pour une société sans école

extraits : L’école des parents est essentielle dans la formation cérébrale, c’est elle qui formatera par la socialisation primaire des personnalités actives ou passives. L’école, attachant les élèves à leurs chaises pendant des années et des années, n’est qu’une création du système thermo-industriel qui a chassé les paysans de leurs terres et rendu l’école obligatoire pour trouver du travail ailleurs, « en sachant lire, écrire et compter ». Les profs ne sont utiles que pour la pérennité d’une orientation professionnelle qui trie les élèves vers les métiers annuels pour ceux qui ne sont pas jugés aptes aux études longues….

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JO 2024, le dernier des jeux olympiques, enfin

Les jeux olympiques de Paris 2024 se terminent aujourd’hui 11 août 2024. Quel soulagement ! Il faut en finir avec cette sacralisation fugitive dont même LE MONDE est complice, avec ses titres dithyrambiques :

– le sacre de Zheng Qinwen, tête de proue d’un tennis chinois

– le nouveau sacre de l’équipe de France mixte de judo

– le sacre de Novak Djokovic, roi de la persévérance

– Julien Alfred, nouvelle reine du 100 m aux JO 2024

– Pour Léon Marchand, après le sacre aux JO de Paris, la célébration

– JO 2024 : « C’est au-delà de la beauté, de la magie »

Le point de vue des écologistes anti-gaspi

Dans le miroir des Jeux olympiques, la France, tout au moins une petite partie d’entre elle, se croyait comme suspendu dans un rêve, trêve olympique illusoire dans un monde de plus en plus perturbé. Les JO, c’est une pure construction médiatico-politique qui nous ramène à l’antique antienne « du pain et des jeux » qui a signé la fin de l’empire romain. Le sport de haut niveau actuel est un dévoiement. Il ne s’agit pas d’une pratique physique visant à être collectivement en bonne santé. Il s’agit d’un imaginaire collectif imaginée pour endormir les masses qui font du sport devant écrans ou sont spectateurs dans des stades géants. Le sport est devenu une industrie qui transforme l’activité physique en produit marchand, c’est-à-dire l’inverse de l’épanouissement personnel.

Nous sommes avec notre blog biosphere un des rares médias qui ose en permanence critiquer l’existence même des Jeux Olympiques. Le site Reporterre n’est par exemple que le relais de (vieux) livres anti-JO :

5 février 2021, Les Jeux olympiques ? Une idéologie autoritaire et cupide

extraits : Dans « 2024. Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu », Marc Perelman déconstruit les promesses miraculeuses de Jeux olympiques. Non, l’olympisme n’est pas apolitique, n’est pas écologique, ne fait pas œuvre sociale, n’agit pas pour la santé commune, ne respecte pas les territoires qu’il occupe.Ils n’ont comme horizon que la croissance : plus de licenciés, plus de spectateurs, plus d’argent. Mais nous ne sommes pas obligés de leur dérouler le tapis rouge….

6 octobre 2018, Les Jeux olympiques 2024 : grand projet inutile et imposé

extraits : L’ouvrage collectif « Paris JO 2024, miracle ou mirage ? » analyse les JO 2024 pour dénoncer l’ampleur d’une gabegie. Décidés de manière antidémocratique, soutenus par une campagne médiatique effrénée qui les présente comme une chance pour la France, ils seront sans nul doute — comme l’ont été la plupart des éditions précédentes — non seulement ruineux, mais aussi socialement et écologiquement désastreux. Ils feront la promotion d’un sport dévoyé par l’argent, par le dopage, et favoriseront les sponsors des grandes marques commerciales….

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16 juillet 2024, Jeux olympiques à Paris, à éviter absolument

extraits : Les Jeux olympiques d’été de 2024, officiellement appelés les Jeux de la XXXIIIᵉ olympiade, auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris. A éviter absolument. Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. Mieux vaudrait frustrer les spectateurs. Mieux vaut généraliser l’effort physique de chacun qui rend heureux et maintient en bonne santé, aller au travail en vélo, aimer la randonnée à pied, et pourquoi pas concours de bêche et course de brouette. Célébrons la fin définitive des JO, un jour ou l’autre. En attendant ce sont les Français qui perdront des milliards dans les JO de Paris !….

2 juin 2024, Les Jeux Olympiques de Paris, une connerie

extraits : Le sénateur socialiste du Nord Patrick Kanner ancien ministre des sports (2014-2017) déplore dans une tribune le relatif désintérêt de l’État pour les Jeux olympiques. Nous pensons avec d’autres que les JO devraient être supprimés !Les JO, c’est la synthèse de tout ce qu’on déteste, l’affairisme, la corruption, le dopage, la publicité de « grandes » marques, l’oubli des limites. L’idéal olympique ? Il s’agit surtout de piller les ressources publiques et de plumer les contribuables….

12 mai 2024, Contre-violence et rupture radicale

extraits : Il n’y a pas pire violence que celle dont on ne se rend pas compte. La flamme olympique avait débarqué à Marseille le 8 mai 2024 sous les critiques de collectifs militants : « Cet événement imposé vient amplifier les problèmes écologiques, économiques ou sociaux actuels .» Mais c’était inaudible, tout le monde se doit de vénérer le passage de cette flamme à 150 000 euros par département. La seule critique admissible, c’est de savoir si Jul avait ou non le droit de porter cette bougie de luxe. Triste monde qu’on fait revivre comme à une époque lointaine, avec du pain et des jeux, une abondance factice et des divertissements débiles. Divertir pour ne pas penser à l’essentiel ! Autant dire sauver le système : celui qui détruit les écosystèmes, bousille notre climat, détruit la vie sur terre, fait exploser les maladies chroniques, et mène l’humanité au désastre….

13 avril 2024, JO 2024 à Paris, les anti-JO à la peine

extraits : Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. On ne peut qu’être contre ces jeux du cirque, obscène exhibition de bêtes de foire hormonées décorées du logo Coca Cola. Il est irresponsable de dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique… Les centaines de milliers de touristes qui viendront par avion provoqueront d’énormes pics de pollution… Les prétendus « Jeux verts » établiront un bilan carbone record… Des ressources budgétaires limitées ne peuvent aller à des fastes médiatiques où s’exhibent des athlètes en service commandé au profit du CIO, de ses sponsors et annonceurs…

6 avril 2024, Culte de la performance sportive, un dévoiement

extraits : Sport et performance sont des nouveautés historiques qui caractérisent le monde actuel, croissanciste. Jusqu’au XIXe siècle, ce qui domine, c’est le jeu ; or le jeu ancien, s’il peut relever de la compétition, est le contraire du sport à venir. Les livres d’hygiène autrefois incitaient à ne pas se dépasser, à ne pas faire d’excès. Or, on constate chez le fondateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin, le renversement complet de cet idéal de la mesure : il y a l’idée que le sport est, et doit être, un lieu de l’excès.

La question écologique et les conséquences parfois tragiques de cette vision du « toujours plus » nous obligent aujourd’hui à trouver des façons de décélérer. Aujourd’hui, il nous faut penser le « moins ». On peut imaginer un jeu où l’on s’arrête quand il y a égalité ; ou encore, un jeu où les scores ne sont pas calculés et où seul compte le plaisir de faire…..

7 août 2023, JO 2024 à Paris, une idiotie de plus

extraits : La ville de Munich n’était plus candidate à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2022 : les habitants de la région s’étaient majoritairement prononcés contre en 2013. Les habitants de Hambourg ont rejeté en 2015 la candidature pour les JO 2024 avec 51,7 % des votes favorables au « non ». Le Comité olympique italien avait mis un terme en 2016 à la candidature de Rome aux Jeux olympiques 2024, après le refus de la nouvelle maire de la ville de soutenir le projet. Elle estimait qu’il était « irresponsable d’accepter les « Jeux du béton »….

30 janvier 2023, JO de Paris 2024, aberration insupportable 

extraits : Alors que les jeux olympiques ont été privés jusqu’en 1972 de ressources financières parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme, le Comité international olympique est devenu aujourd’hui richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les Jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand. Déjà à Athènes en 2004, la lutte contre le « marketing sauvage » s’était traduite par l’interdiction faite au public de pénétrer dans les enceintes olympiques en arborant d’autres marques que celles des sponsors officiels ou avec une boisson gazeuse autre que Coco-Cola ! Le CIO n’est plus qu’un regroupement de personnes qui mettent les JO aux enchères en pensant à la visibilité médiatique à la mode et aux retombées financières parallèles quand elles existent !….

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8 août 2021, Fin des Jeux Olympiques, enfin ! (au Japon)

25 juillet 2021, La mort des Jeux Olympiques, bonne idée !

20 septembre 2020, NON aux Jeux Olympiques à Paris en 2024

3 mai 2020, Post-covid, le sport-spectacle sans avenir

9 févier 2020, Sport spectacle, pieds nus et tout nus

27 janvier 2018, Bizarre, une loi d’exception pour les Jeux Olympiques

4 juillet 2017, Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux

2 septembre 2016, Que retenir des JO 2016 au Brésil : la fin de records

7 juin 2017, La politisation macroniste des jeux olympiques

9 août 2012, marre des JO, faut s’abonner à BIOSPHERE-INFO !

7 août 2012, Quelques suggestions pour des jeux Olympiques alternatifs

3 août 2012, Les sportifs oublient leurs limites aux Jeux Olympiques

1er août 2012, le sens des limites, contraire à l’esprit olympique

31 juillet 2012, Le CIO (Comité international Olympique), une caste détestable

31 juillet 2012, les Jeux Olympiques nous font oublier l’essentiel

30 juillet 2012, l’abominable histoire des Jeux Olympiques

29 juillet 2012, Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric

28 juillet 2012, bilan des Jeux Olympiques, écologiquement décevant

17 février 2012, 2020, en finir avec les Jeux Olympiques

5 octobre 2009, à quoi servent les JO ?

17 novembre 2008, supprimons les JO

9 août 2009, le sens des limites (aux JO)

8 août 2008, les JO ? Plutôt courir pieds nus !

31 mai 2008, un CIO totalitaire

9 avril 2008, esprit olympique ???

extraits : Il y a des athlètes français qui pensent que l’esprit olympique, c’est œuvrer « pour un monde meilleur » (Le Monde du 7.04.2008). Pourquoi pas, bien qu’on se demande comment la tentative de courir plus vite que son ombre peut changer quoi que ce soit à la méchanceté humaine….

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Le smartphone nous pourrit la vie

De la part d’un correspondant, François Diebolt. Il réside au Canada, mais il rencontre les mêmes problèmes qu’en France !

Au risque de passer pour un dinosaure, j’ai, jusqu’à présent, réussi à me passer de smartphone et à mener une vie quasi normale. Mais j’ai perdu mon accès en ligne à mon compte bancaire car l’application sur smartphone est incontournable. Je reçois des injonctions d’autres institutions me réclamant mon numéro de smartphone pour faire des doubles vérifications de mon identité.

Le site tictactrip_eu confirme la tendance : « Aujourd’hui, les bornes SNCF se font plus rares, les guichets SNCF ouverts également, surtout dans les villes et villages. Nous allons vers un voyage et un billet de train SNCF 100% dématérialisé… Vous pouvez profiter gratuitement du e.billet SNCF pour voyager plus simplement, en utilisant votre smartphone…

Même sur le site service-public_fr, on prépare la transition:  « La carte Vitale sous forme d’application mobile se déploie progressivement sur le territoire jusqu’au 31 décembre 2025. » Je trouve ces pratiques abusives à plus d’un titre:

1) ces organismes ont pris la décision unilatérale de conditionner certaines prestations de service à la possession d’un smartphone et de son abonnement, ce qui entraîne des dépenses non négligeables ;
2) cette vérification d’identité n’est possible qu’en passant par les GAFAM, détenteurs exclusifs et monopolistiques des technologies et données nécessaires, sans qu’il soit possible de contrôler ce qu’ils font de nos données personnelles ;
3) les GAFAM eux-mêmes se sont montrés vulnérables au piratage ;
4) les cellulaires ont une obsolescence programmée de 18 mois et moins, à comparer aux autres preuves d’identité – passeports et cartes d’identité – qui ont une validité de 10 ans et sont biométriques et contrôlés par les gouvernements.

Une fois de plus, on nous impose des contraintes sous couvert de facilité, on nous pousse au consumérisme (2 milliards de téléphones dans nos poubelles chaque année), le tout au profit de la surveillance de masse.

Nous sommes complètement en accord avec le constat de François. Comme l’avait autrefois démontré Jacques Ellul, la technologie nous échappe :

« La machine a créé un milieu inhumain, concentration des grandes villes, manque d’espace, usines déshumanisées, travail des femmes, éloignement de la nature. La vie n’a plus de sens. Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. »

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Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ? (2018)

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable. Or le portable est un instrument très sophistiqué qui comporte des éléments naturels rares et difficiles à recycler….

Le portable comme système d’aliénation consentie (2016)

extraits : Les usages du téléphone portable peuvent être considérés comme des révélateurs de la nature de l’hyper modernité qui définit nos sociétés. Dès le premier chapitre de son livre*, Francis Jauréguiberry se livre à une identification minutieuse des usages du portable, régis par la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran. Le désir d’ubiquité médiatique – être ici sans être là – se donne à voir dans l’« envol du branché ». Le portable favorise aussi la contagion de l’urgence, et les critères de gestion, de rationalité et d’efficacité du monde professionnel en viennent à envahir la sphère privée….

Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? (2015)

extraits : On a bien interdit de fumer à l’école, pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? Ce débat se retrouve dans LE MONDE, nous avons confronté les pour et les contre pour en tirer ensuite quelques conclusions.
Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.

Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »

Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »

Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs. »…..

Autonomie de la technique, obligation du téléphone portable (2014)

extraits : Il arrive un moment où l’évolution technologique devient contre-productive : pourquoi remplacer la téléphonie fixe alors que c’était devenu un service universel ? Une innovation chasse l’autre, ainsi pour la communication à distance. Les premières cabines téléphoniques apparaissent à Paris en 1881 dans l’enceinte de l’Exposition internationale d’électricité, cinq ans après l’invention du téléphone. Deux ans plus tard le premier réseau de cabines publiques est mis en service à Reims, il y en avait neuf… Atteignant le nombre de 162 000 fin 1983, le réseau des Publiphones atteint son apogée, en 1997 avec 250 000 unités. Le parc français est alors le plus dense d’Europe, avec 4 cabines pour 1000 habitants. Depuis, l’histoire du Publiphone ressemble à une lente agonie.la mode des portables rend inutile la cabine téléphonique, tout le monde balade son mobile dans la rue….

sans portable ni carte bancaire, ce sera notre avenir (2013)

extraits : Que faire ? Se passer d’ordinateur, de portable et autres gadgets électroniques. Cela semble impossible. En dix ans, le téléphone portable est passé de l’état de curiosité à celui d’outil. 80 % des Africains en possèdent un. 800 millions de personnes utilisent le GPS, disponibles depuis l’an 2000. Le SMS, âgé de dix ans seulement, est devenu le langage universel de la jeunesse. Nous n’avons ni portable, ni GPS, ni même de carte bancaire. Nous sommes pour la simplicité volontaire et la réduction de notre poids sur la planète. Notre exemplarité ne sera suivi que quand les gens y seront obligés. La raréfaction des hydrocarbures et autres ressources naturelles montreront à tous dans quelques années que nous avions raison de ressentir les limites de la planète et de l’exprimer dans notre mode de vie….

Nomophobie, la peur sans portable (2012)

extraits : Une phobie est une peur, souvent irrépressible comme l’arachnophobie, la peur des araignées. Les médias viennent de consacrer la nomophobie, non la peur des lois comme l’étymologie le laisserait supposer, mais la peur panique d’être privé de son téléphone portable : nomophobie, contraction de « no mobile phobia ». Le mot a été inventé au cours d’une étude menée en 2008 par la UK Post Office à propos des angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Environ 58 % d’hommes et 48 % de femmes souffrent de cette phobie en Grande-Bretagne….

le portable, technique douce ou dure ? (2011)

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

non aux portables (2008)

extraits : Il faut changer de portable aussi souvent que l’exigent la mode, le « progrès » et les fabricants. Plus que tous ses prédécesseurs, ce gadget pousse au mimétisme et au conformisme si chers au marchandising. Faites le test, dites à vos collègues que vous n’avez pas de portable ; la majorité s’esclaffe : « T’es contre le progrès ? Tu t’éclaires à la bougie ? » Ou s’inquiètent : « Mais comment tu fais ? » Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Mais pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et qui morcelle nos vies….

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CLIMAT. Adaptation, Atténuation ou Rupture ? 

L’exploitation et la dégradation des biens communs par les uns ont nécessairement des répercussions sur les autres. Une situation propice à l’émergence de « passagers clandestins », c’est-à-dire d’Etats, d’entreprises et d’individus qui entendent profiter des efforts des autres, sans y contribuer en aucune manière. Il n’y a d’ailleurs guère d’intérêt pour trop de personnes à sacrifier son propre confort quand la plus grande partie de l’humanité aspire à plus et à mieux. Alors s’adapter à une planète transformée par nos soins en fournaise ? L’enfer sur Terre, les passagers clandestins l’auront bien voulu.

Serge Guérin, Philippe Naccache et Julien Pillot : Quel impact peuvent avoir les micro-efforts demandés aux populations en matière de tri, de recyclage, de consommation de viande, d’eau et d’électricité, ou encore d’électrification et de collectivisation de leurs déplacements… quand une grande partie du reste du monde continue de brûler quantité de combustibles fossiles. L’Arabie saoudite a accueilli une compétition de ski par des températures extérieures avoisinant les 25 ºC. Les organisateurs ont également mis un point d’honneur à rappeler qu’à l’horizon 2029, la station de ski parfaitement artificielle de Trojena pourra héberger les Jeux asiatiques d’hiver. Un projet pharaonique, contre-nature et, osons le dire, climaticide, qui vient s’ajouter à une longue liste, dont la mise à l’eau récente de Icon of the Seas, le plus grand paquebot de l’histoire. A l’heure de la promotion des écogestes et du « je baisse, j’éteins, je décale », le paradoxe ne peut que frapper les esprits. Des actions coordonnées et astreignantes seraient nécessaires pour contrer les pratiques des secteurs identifiés comme fortement émetteurs et consommateurs de ressources, tant à l’échelle planétaire qu’au niveau local.

A défaut d’un tel consensus, inexistant, le plus sage serait d’arrêter, dès à présent, de courir, tels des poulets sans tête, après la chimère des + 1,5ºC et de concentrer tous nos efforts sur l’adaptation à un monde à + 4ºC, chaque jour un peu plus probable.

Le point de vue des écologistes inadaptés

– S’adapter à + 4 degrés !? Je suggère à nos auteurs de regarder ce que cela signifie sur le plan de la physique et des conséquences sur la biosphère. Ils comprendraient que cette option est suicidaire.

– Quand par hypothèse nous nous serons « adaptés » à un monde à +4 degrés, eh bien nous continuerons à croître et à réchauffer la planète encore davantage.

– Propos de néo-climatosceptiques qui se veulent malins: « on y arrivera pas, donc continuons de balancer du CO2 comme avant »

– Même s’il le pouvait, le poisson rouge ne casserait pas son bocal, sachant qu’en dehors de l’eau, il est condamné.

– Après tout, après nous, il restera les insectes, moins stupides qu’Homo sapiens (sapiens ???!!!)

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CLIMAT : Atténuation ou adaptation ?

extraits : Alors que l’atténuation se concentre sur les mesures à prendre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation regroupe toutes les politiques nécessaires pour amortir les impacts et prévoir les coûts engendrés (construction d’une digue, réparation, santé publique, etc.) par le réchauffement. mais même les pays riches ne pourront pas s’adapter à 4 °C de hausse moyenne des températures… même si le gouvernement français dit s’y préparer ! L’adaptation devient un biais idéologique qui élimine toute idée d’atténuation par baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre….

CLIMAT, l’adaptation dessert la résilience

extraits : Appelant à « lutter contre » le dérèglement climatique en vivant avec, en exhortant chacun à prendre part de manière positive et citoyenne, la loi euphémise le fait que nous sommes dans la catastrophe, en tablant sur nos aptitudes à rebondir vers un « monde de demain » déjà là. Sortir de la prétention technologique de pouvoir répondre à des situations impossibles, c’est prendre conscience de l’impuissance et de ses causes de notre impuissance. La suite en découlera….

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Planification de nos besoins, une nécessité

« Comment bifurquer » : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre,

Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique

de Cédric Durand et Razmig Keucheyan

Les auteurs postulent une urgence à « bifurquer » pour éviter la réalisation des pires scénarios climatiques et d’effondrement de la biodiversité. Ils insistent sur un point : cette planification écologique « sera sociale ou ne sera pas ». Et ils mettent au cœur de leur raisonnement la nécessité d’articuler enfin correctement fin du monde et fin de mois. Les deux chercheurs attaquent de front les contradictions de la notion de « croissance verte ». Le marché a démontré son inefficacité à assurer les investissements nécessaires à la transition écologique dans la temporalité nécessaire. Le marché se trompe aussi en finançant du « vert » sans défaire le « gris » – puisque cela n’empêche pas la dégradation accélérée de la nature. L’une des clés d’une transition réussie, démanteler les infrastructures et les modes de production du monde des énergies fossiles.

Cédric Durand et Razmig Keucheyan élaborent la nécessité du « gouvernement par les besoins ». Mais comment définir les besoins en question, sans sombrer dans le totalitarisme et la bureaucratie soviétique ? Les auteurs tentent une définition de ces « besoins réels », qui devront être formulés par les citoyens. Une définition encore très théorique. L’autre axe de cette réflexion repose sur le changement des normes statistiques : une approche qui consiste à « faire primer la comptabilité biophysique sur la comptabilité économique ». Enfin, le dernier pilier de cette réflexion est une « démocratie augmentée » qui repose sur l’étrange concept de « cybersoviets » : l’idée que les citoyens participent à transformer le système productif et de consommation. Des commissions de « post-croissance » rédigeraient sur la base de ces délibérations un vaste « scénario de bifurcation écologique ». L’Assemblée nationale se saisirait de ce plan sans injecter de productivisme ou de consumérisme. On peut toujours rêver à la lucidité de nos parlementaires…

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on a besoin d’une récession (2008)

extraits : L’édition du MONDE 25 janvier 2008) nous offre un superbe dessin de Pessin en page 2  : Un ours qui apprend dans son journal qu’on va droit vers la récession et qui sable le champagne pour fêter cette heureuse perspective. Faut dire que le glaçon sur lequel il est assis est déjà réduit à sa plus simple expression !Les humains ont-ils donc tellement besoin d’une récession économique ? La réponse est : OUI….

besoin d’écuelle ? (2009)

extraits : Dans la société dite de consommation, l’individu qui n’est pas exclu du système passe le plus clair de son temps à travailler pour gagner sa vie, réfléchir à ses achats, ses vacances, à se comparer par rapport à son voisin ou ses collègues. Il accumule et consomme des objets ou des services.  Accède-t-il véritablement au bonheur ou à un quelconque épanouissement à travers ce que l’argent gagné lui permet d’obtenir ? Diogène de Sinope, dit le cynique, en abandonnant son écuelle : « Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’apprend que je conserve encore du superflu »…

Réévaluer notre échelle de besoins (2012)

extraits : Les contraintes financières et les crises écologiques, en particulier énergétiques, vont nous imposer de revenir à des besoins plus essentiels qu’il nous faudra satisfaire de manière plus simple. Comment s’y préparer alors que les jeunes générations actuelles ne peuvent même pas concevoir qu’à une époque encore récente il n’y avait ni télévision, ni portables, ni jeux vidéos ? Dans son Manuel de transition, Rob Hopkins nous demande d’écouter les anciens, de « rendre hommage aux aînés »…

Loin de la laideur de ce monde, limitons nos besoins (2013)

extraits : Lanza del Vasto : « Efforce-toi de désirer ce que chacun, comme toi, peut avoir. Ne proteste pas contre ce que tu désappouves. Passe-t-en. Passe-toi de toutes les organisations industrielles, commerciales, officielles. Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine. Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande.S i tu désapprouves la guerre, ne serre jamais les poings. Si tu désapprouves la banalité, ne lis par le journal. Si tu désapprouves la misère, dépouille-toi librement…..

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe…

Nous n’avons que très peu besoin de choses matérielles (2014)

extraits : Un écologiste est une personne qui a le sens des limites. Cela veut dire entre autres limiter ses besoins matériels pour approfondir ses besoins essentiels. Manfred Max-Neef, économiste chilien et prix Nobel alternatif en 1980, postule que les besoins des humains sont universels, peu nombreux et indépendants des cultures et des époques. Ils sont au nombre de neuf : Subsistence (susbsistance) ; Protection (sécurité) ; Affection ; Understanding (compréhension) ; Participation ;  Leisure (loisir) ; Creation ; Identity (identité et sens) ; Freedom (liberté). Une « réponse destructive » comme la course aux armements est une réponse au besoin de sécurité tout en entrant en concurrence avec les besoins de subsistance, d’affection, de liberté. Vouloir résoudre les pénuries d’une manière mécaniste, spécialisée et extérieure – médicaments contre les épidémies, boîtes de conserve contre la famine, argent contre la pauvreté, gendarmes contre l’insécurité… – ne permet pas d’enclencher de véritables dynamiques de développement….

Notre striatum ne dit rien de nos besoins

extraits : Le striatum, bof ! J’ai lu il y a fort longtemps « âge de pierre, âge d’abondance », un livre de Marshall Sahlins. La virgule peut prêter à interprétations. En fait cette étude démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. Autrefois, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait en effet un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux. Aujourd’hui l’intérêt du moment change, de plus en plus vite. Il y a toujours un nouveau faits divers à la télé, iI y a toujours un machin de la dernière génération qu’il faut posséder et bientôt la voiture électrique remplacera dit-on la thermique. La période contemporaine fait courir la plupart d’entre nous derrière l’illusion de l’abondance… à crédit. Mais bientôt on sera OBLIGÉ de s’auto-limiter par insuffisance des ressources…

Notre imaginaire sur nos besoins se modifie

extraits : La France est dépendante d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée sur laquelle elle a peu à peu perdu le contrôle. Or, dans un monde où six des neuf limites planétaires ont déjà été dépassées, nous devons reconsidérer nos priorités. Comment ignorer aussi que l’approvisionnement de l’Europe en pétrole risque de devenir problématique ? Il est urgent de se questionner sur les besoins que nous définirons comme essentiels. Quelle place souhaitons-nous accorder à la 5G, à la 6G, à l’ordinateur quantique ? Doivent-elles être considérées comme nos priorités ?

2027, un ministre de l’Énergie et des Besoins

extraits :  La notion de sobriété nous invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Nous pouvons définir une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun peut se livrer à l’exercice pour lui-même, en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contrepartie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! ….

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Une société sans tabac, est-ce possible ?

A l’heure où l’Allemagne légalise le cannabis récréatif, le Royaume-Uni veut interdire définitivement le tabac. Certes tous les goûts sont dans la nature, mais à ce point, c’est à ne plus rien y comprendre. Un peu tordu d’interdire le tabac, et de laisser l’alcool avec ses terribles méfaits de tous ordres. Étape suivante ? Interdiction de conduire pour ceux nés après 2009, puis interdiction de Coca et autres sodas pour les mineurs, interdiction des jeux d’argent, interdiction des écrans et leurs spectacles débilitants, etc. Certes, si on supprime tous les emplois inutiles et/ou nuisibles à l’homme et à l’environnement, le chômage dans les pays développés ferait un bond en avant extraordinaire. Mais n’est-ce pas LA solution au désastre écologique en cours ? Faisons le point en roulant notre joint.

Cécile Ducourtieux : Dans un pays où les paquets de chips couvrent des rayons entiers de supermarchés, et où les collégiens mangent des nuggets de poulet au goûter, aucun contrôle. C’est signe de l’aversion presque épidermique des tories pour le « Nanny State » (« l’Etat nounou ») – l’intervention des pouvoirs publics dans la sphère privée. C’est au nom du rejet du « Nanny State » que les conservateurs ont jusqu’à présent refusé de légiférer pour prévenir l’obésité, touchant pourtant plus de 25 % de la population adulte britannique, un record européen.

Pourtant adopté en première lecture à la Chambre des communes le 16 avril 2024, le « Tobacco and Vapes Bill » fait un tabac. Le Royaume-Uni veut interdire définitivement la vente de cigarettes aux générations nées à partir de 2009. C’est une première mondiale. Le gouvernement de Rishi Sunak assure vouloir « protéger les futures générations » des dommages du tabac. Le tabac est la « première cause évitable » de décès dans le pays, tuant les deux tiers des gros fumeurs et causant 80 000 morts par an. La pression sur le système hospitalier public est considérable : « presque chaque minute », un patient est hospitalisé à cause du tabagisme…

Le point de vue des écologistes anti-drogues

Une économie croissanciste ne peut pas reculer durablement. Si elle commence à le faire, elle risque de s’écrouler brutalement de manière cumulative. Il faut absolument croître, même quand les nécessités de base sont satisfaites pour tous ; même quand une partie de la population perd sa vie à produire des choses inutiles ou nuisibles ; même quand il s’agit persuader les gens qu’il vaut mieux acheter des soupes en boîte que les faire soi-même, boire des eaux gazeuses plutôt que de l’eau, se déplacer en voiture plutôt qu’à pied ou en vélo, ingurgiter de l’alcool et fumer. En fait nous sommes victimes du système techno-industriel et de la publicité qui va avec.

Le péché originel a été commis au cours de l’automne 1492 quand on découvre le tabac en Amérique. Jean Nicot (1530-1600) le diffuse en France. Pourtant les humains n’ont pas besoin de voiture, encore moins de la nicotine des cigarettes, mais la dynamique de l’innovation se désintéresse des finalités de la consommation pour imposer sa propre logique du profit. C’est l’invention en 1880 d’une machine capable de produire plus de 200 cigarettes à la minute, soit autant que 40 à 50 ouvrières ayant un bon coup de main, qui va changer le niveau de tabagisme. Plutôt que de licencier des centaines d’ouvrières au risque d’un conflit social, un entrepreneur a utilisé l’augmentation de productivité pour faire baisser les prix et inciter à la consommation de masse : on crée alors de nouvelles marques, de nouveaux goûts, de nouvelles addictions. Les industriels profitent de la dépendance physiologique et les experts de l’OMS n’indiquent qu’en 1988 que le tabac est une drogue aussi forte que la cocaïne ou la morphine. N’oublions pas la responsabilité des États ! En France, le Service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (SEITA), fondée en 1926, fut une entreprise publique et monopole d’État rattachée à la Caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale et d’amortissement de la dette publique. Tous responsables, tous coupables.

Mais plutôt qu’un interdit sur une de ces consommations qui nous rend esclaves, nous conseillons à Rishi Sunak d’interdire toutes les publicités sans exception. Une économie de subsistance, une société dont les membres produisent le nécessaire pour vivre, n’a pas besoin de publicité. Même une économie de marché rurale et artisanale, comme celle des pays développés jusqu’au milieu du XIX siècle, n’en a pas besoin. Aujourd’hui le marché n’est plus un ensemble concret de clients plus ou moins bien connus, mais une masse abstraite de consommateurs lointains. Il devient donc indispensable de dépenser des sommes considérables pour s’attacher ces inconnus grâce aux médias de masse. Ce sont les grandes firmes industrielles qui font de la publicité. En particulier les Big 4, Philip Morris International (PMI), British American Tobacco (BAT), Japan Tobacco International (JTI) et Imperial Brands. Interdites de publicité, ces entreprises disparaîtront et le tabagisme de masse avec. On retrouvera alors par nos propres moyens le goût de ce qu’il faut acheter ou pas.

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De la misère humaine en milieu publicitaire par le groupe Marcuse (2004)

extraits : La fonction première de la publicité est de promouvoir la consommation de produits industriels et leur substitution aux usages populaires traditionnels. La pub suscite des chaos culturels qui introduisent en force des consommations venues d’ailleurs. Les séries télévisées, en mettant en scène la vie moderne des familles riches, font rêver de nouveaux modes de vie. Procter&Gamble a par exemple entièrement financé la série télévisée Amour, Gloire et Beauté. Les cigarettes manufaturées détrônent la pipe et le tabac à chiquer, les boissons sucrées se substituent à l’eau, la cuisine domestique est remplacée par les plats sous cellophane….

le tabac tue et rend esclave, un écolo ne fume pas (2012)

extraits : Au cours de la réunion de Paris qui a mis en mouvement le plan Marshall le 12 juillet 1947, il n’y avait aucune demande des Européens spécifique au tabac. Cela a été proposé et mis en avant par un sénateur de Virginie. Au total, pour deux dollars de nourriture, un dollar de tabac a été acheminé en Europe. Les populations européennes sont alors devenues accros au tabac blond….

Cigarettes, bombes écotoxiques pour la planète (2023)

extraits : On estime que 4 500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. Un mégot de cigarette peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau. En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public. Chaque fumeur jette en moyenne 5 cigarettes par jour dans l’espace public. A Paris, environ 350 tonnes sont ramassées tous les ans….

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Fin de vie, un historique synthétique de wiki

La fiche wikipedia sur la question de l’euthanasie est une source essentielle d’inspiration. En voici un résumé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Le mot « euthanasie » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive

À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Ils buvaient de la ciguë, l’acte était considéré comme héroïque.

Comme le note Platon dans le Phédon (vers 399 ), le philosophe Socrate a choisi la ciguë au lieu de l’exil, comme acte de bonne mort.

L’acte actuellement qualifié d’« euthanasie passive » était pratiqué dans la Grèce antique dans les cas de difformité. Dans La République (vers 374 ), Platon soutient le concept selon lequel les individus qui ne sont pas en bonne santé de corps et d’esprit doivent être abandonnés à la mort, pour le bien-être des citoyens et de la ville. Il s’oppose également à la prolongation de la vie pour quelque raison que ce soit, affirmant que la médecine ne devrait contribuer qu’à l’amélioration de la vie du patient

Le fait que les Grecs de l’Antiquité, en particulier les Spartiates, se débarrassaient régulièrement des nouveau-nés présentant des déficiences physiques visibles a été confirmé par l’histoire. Les nourrissons « déformé » n’étaient pas considérés comme odieux en soi, mais perçus comme indésirables au sein d’une structure donnée, compte tenu de l’idée philosophique grecque de symétrie et d’équilibre

Au Moyen Âge, l’Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la perspective du salut de l’âme. C’est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l’au-delà. La litanie des saints porte cette injonction : « De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».

Le concept d’euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516), où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d’atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ».

Le mot « euthanasie » a été réintroduit par le philosophe anglais Francis Bacon dans un texte de 1605 : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible . Les médecins n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité. »

Au XIXe siècle le sens s’infléchit, d’abord, sous l’influence de l’eugénisme dans le sens d’une élimination « douce » de populations « non désirables ». Le point culminant de ces pratiques d’euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l’assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n’avaient rien demandé) a parasité les débats sur l’euthanasie pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

Ce n’est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu’on commence à nommer acharnement thérapeutique, que l’on revient à un emploi plus proche du sens initial. Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la vie ont connu des progrès décisifs, s’est posée la question des limites à poser aux pratiques de «maintien de la vie». Le paternalisme médical (où le médecin savait ce qui était bon pour le patient, et donc prenait seul les décisions médicales) a été graduellement abandonné pour mieux respecter l’autonomie du patient. En Belgique, la plupart des demandes d’euthanasie (2017) pour raisons dites psychiatriques concernent des personnes avec troubles de la personnalité, dépression, et syndrome d’Asperger. Le nombre d’euthanasies demandé pour ce motif est assez faible (40 sur 2000 demandes) mais néanmoins supérieur au nombre de demandes attendues par les professionnels de la santé.

La Cour européenne des droits de l’homme a été plusieurs fois saisie sur la question de l’euthanasie, notamment sur le fondement des articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Dans l’arrêt Haas contre la Suisse du 20 janvier 2011, la Cour consacre une nouvelle évolution dans sa jurisprudence, et affirme : « le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de forger librement sa propre volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée au sens de l’article 8 de la Convention ». La Cour reconnaît dans cette décision, de façon conditionnée, une forme de droit à l’autodétermination quant à sa propre mort, autrement dit de « droit au suicide ». La Cour reconnaît l’existence de ce droit au suicide tout en fixant les conditions auxquelles elle est soumise à savoir : l’une relative à la qualité de la volonté (du discernement) de la personne concernée, l’autre à sa capacité d’agir en conséquence. La Cour a indiqué qu’il existait une obligation pesant sur les États de mettre en place une procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à la vie corresponde bien à la libre volonté de l’intéressé…

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L’art de tuer… de la naissance à la mort

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Les autres espèces ne sont qu’une de ses cibles privilégiées, les humains adorent aussi s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, infanticide, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe.

Pourtant le « pas tuer, c’est mal » est le mantra des pro-life au niveau de l’avortement et l’amour de l’acharnement thérapeutique quant à la fin de vie. Nonobstant les rétrécis du cerveau, catholiques et protestants pourraient tenir un langage commun à propos de l’interruption volontaire de vieillesse.

Corinne Vaysse-van Oost, catholique : En 2002, la Belgique s’est dotée d’une loi dépénalisant l’euthanasie, avec des conditions très strictes. Exerçant comme médecin de soins palliatifs depuis trente-cinq ans, j’ai accepté, avec les équipes de soins, d’accompagner les personnes qui expriment cette demande. Nous n’avons pas exclu les malades dont le décès n’était pas attendu à brève échéance, vu la difficulté des patients face à certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. D’autre part, ce sont certes les médecins en Belgique qui décident d’accepter de délivrer l’aide demandée. Mais contrairement à ce qui est prévu pour la France, le médecin concerné accompagne son patient jusqu’au bout. Il assume l’impuissance de la médecine à soulager, c’est lui qui porte la responsabilité de la mort évitant la culpabilité des proches. Il y va de l’honneur de nos professions dans le respect des souhaits de nos contemporains. En soins palliatifs, la sédation n’est pas demandé par les personnes qui n’en voient pas le sens ; quant aux équipes médicales, elles savent la complexité de sa mise en œuvre qui s’avère quasi impossible ailleurs qu’à l’hôpital. Si les maladies en cause sont surtout des cancers, les pathologies multiples des personnes âgées représentent la deuxième cause. Nous parlons parfois de souffrance existentielle, devant le non-sens de la fin de vie. La mort fait partie de la vie. Ainsi notre société devient plus humaine.

Le Dieu auquel je crois en tant que catholique n’abandonne pas la personne dans sa souffrance. Si le patient ne veut pas mourir en sédation, ou qu’il a plus de quinze jours à vivre encore (rendant impossible la sédation continue), l’euthanasie me paraît un acte de compassion non contraire à ma foi.

Olivier Abel, théologien protestant : Le projet français de loi sur l’« aide à mourir » doit être replacé dans son contexte global. D’abord, nous sommes des sociétés où il y a eu beaucoup de naissances et nous aurons, à terme, forcément, beaucoup de morts. Ce basculement pose un problème inédit qui n’est pas seulement celui du vieillissement : comment allons-nous faire pour mourir si nombreux ? Il nous faut apprendre des manières de mourir plus sobres, à l’encontre des acharnements thérapeutiques dispendieux. Ensuite, nous devons avoir conscience que nul ne peut prendre soin de soi tout seul d’un bout à l’autre de la vie. Cette question est aggravée par le vieillissement de la population qui augmente la proportion de solitaires. Le troisième problème est que l’augmentation de nos capacités techniques n’a cessé d’élargir la sphère de ce que nous pouvons et devons choisir. Ce dernier point a pris hélas le dessus et occulte les deux autres. Là, justement, est le tragique : le mourant est entre d’autres mains que lui et dépend de ce que nous faisons de lui. Le juriste Jean Carbonnier écrivait : « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs et à la morale. »

En dernière instance, la volonté du patient est prioritaire, il faut l’assister lorsqu’elle est formulée avec conscience et constance. Je ne comprends pas l’opposition qui s’est installée entre les tenants de l’euthanasie et ceux des soins palliatifs. Leur horizon commun, leur véritable ethos, qui leur donne leur sens et leurs limites, c’est de toute façon d’aider à mourir le moins mal possible, ce qui suppose d’élargir le sens du soin. La mort n’est pas un possible parmi d’autres, c’est juste quelque chose qui nous arrive nécessairement.

Le point de vue des stoïciens écolos face à la mort

XBG : On subit à nouveau le débat interminable qui a eu lieu sur la liberté d’avorter. Le même scénario à lieu pour l’euthanasie, avant qu’on ne l’introduise dans quelques années dans la constitution, au milieu des vivats de l’opinion qui se félicitera de cette avancée substantielle. Il y aura toujours des opposants, pour des motifs et des croyances diverses, qui relèvent d’un fanatisme idéologique. Qu’on donne libre accès aux substances létales en pharmacie, chacun est libre de son sort. Poussez les gens à un suicide horrible avec les moyens du bord est une ignominie.

Épi-Logos : Cet projet de loi français sur la fin de vie est bancal, parce que il ne fait pas confiance a celui qui veut mourir dignement. On ne demande pas à « naître », mais on peut demander l’aide au suicide. Arrivés a une certaine age, tout se dégrade et rien ne sert à essayer de survivre. Et d’ailleurs, une Société bien géré devrait comprendre que dépenser des millions (des milliards globalement) pour des vieux cacochymes est illogique. Je suis un vieux de 81 ans, prêt a mourir « quand je le déciderais« . La mort n’est RIEN, l‘idée d’une âme « transcendante » est pure entéléchie.

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

extraits : Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui. Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ». C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser….

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal »….

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)….

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie….

Tu ne tueras point… les requins

extraits : D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000. De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards….

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La culpabilité gagne les skieurs sans neige

Son attachement à la montagne, elle le doit à une passion pour le ski-alpinisme intacte depuis ses 14 ans. Aussi appelée « skimo », cette discipline consiste à dévaler des pentes hors piste après les avoir grimpées avec des skis de randonnée. « Quand on vit un tel dépassement de soi en montagne, malgré le froid et la fatigue physique, c’est viscéral, on devient accro », assure-t-elle.Mais, depuis trois ans, l’évidence s’étiole. Marie-Charlotte Iratzoquy, jeune athlète de 23 ans et trois fois championne de France par équipes, est tiraillée par sa conscience écologique…

Victoire Radenne : L’anxiété provoquée par les manifestations concrètes du dérèglement climatique en montagne s’est insidieusement installée dans son quotidien d’athlète. « Pour skier, je dois monter de plus en plus haut. Chaque hiver, les chutes de neige se font de plus en plus rares .» La fonte des glaciers trouble ses aspirations : «  Aujourd’hui, je vois tous les jours les signes de détérioration des glaciers… Je me sens égoïste de continuer à pratiquer mon sport, alors je passe mon temps à compenser sur la manière dont je consomme. » La culpabilité la ronge. « Sans neige en France, il faut partir à l’étranger et alourdir notre empreinte carbone », regrette-t-elle. En 2023, pour la Coupe du monde de ski alpin, en Suisse, la neige a été retirée directement des glaciers. Un choix irrationnel qui alimente l’accablement qu’elle éprouve : « A l’origine, notre sport, c’est le respect de la nature, pas sa détérioration. » Elle refuse désormais les compétitions trop lointaines, qui lui demandent de prendre l’avion. « Mais je continuerai tant que je pourrais pratiquer mon sport sans neige artificielle, proche de là où j’habite »…

Le point de vue des écologistes sans ski

Rumi : Pauvre jeune femme ! Qu’elle fasse donc du surf ça nous évitera ses jérémiades de crocodile.

A.Plantard : Certains commentaires montrent bien le fossé entre nos habitudes du XXIe siècle et celles à adopter.

Hydropente : Tant qu’elle y est, elle peut aussi considérer l’impact climatique négatifs de ses vêtements et chaussures en matière synthétique et habiter dans une grotte sans chauffage! Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du paléolithique y arrivaient, alors pourquoi pas elle?

Doudup : On trouve des similitudes entres les alpinistes et les marins : même passion pour les grands espaces, l’air pur, le dépassement de soi. Mais même proportion aussi à dépendre des énergies fossiles pour vivre de sa passion. Organisation de compétitions à l’autre bout de la planète, recours aux matériaux carbone pour l’équipement, dérivés du pétrole, hélicoptères pour filmer les exploits.

Ours : Comme l’indique l’ADEME, l’empreinte CO2 du tourisme, c’est le déplacement… à 77 % ! le reste n’est que broutille par rapport à cet impact destructeur.

Amiliajc : Nos jeunes démarrent leur existence dans la perspective du renoncement, la liste est abyssale pour arriver comme il le faudrait à 2 tonnes de carbone ; on en est à 10. Comment diviser l’impact de nos modes de vie dispendieux par 5 sans déprimer.

Zerro : Marie-Charlotte mérite d’autant plus de considération qu’il n’est pas du tout évident à 23 ans de gérer ce type de contradictions et de questions. Quant à comprendre le chemin à prendre individuellement et collectivement pour gérer au mieux un problème systémique, c’est probablement mission impossible.

ti Gilou : Les prédictions de René Dumont à la présidentielle 1974 se sont toutes réalisées 50 ans plus tard. La croissance infini mène la planète au désastre. On ne peut que féliciter cette jeune athlète qui ne cède pas aux marchands du temple.

Gradlon : Le réchauffement climatique fait désormais l’objet des inquiétudes et discussions 24 heures sur 24. Les politiques et les médias nous abreuvent de rêves et de promesses, neutralité carbone grâce aux voitures électriques, etc. Qu’on se le dise, qu’on le répète: la seule solution au réchauffement climatique est la diminution de la population humaine. Soit elle sera subie. Soit elle sera organisée. Cela signifie le contrôle des naissances en France et en Europe en jouant sur les allocations familiales d’une part. En interdisant d’autre part toute immigration, au même titre que la Chine qui sait garder ses frontières. La vie humaine n’a pas plus de valeur, sinon moins désormais, que la faune et la flore.

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Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »

extraits : Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 aurait du nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature….

De la neige hélitreuillée pour skier

extraits : Même la ministre de l’écologie réagit : « Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible. »* Le directeur du syndicat mixte à Luchon-Superbagnères, conscient que ce n’est pas hyper écologique, se défend : « C’est vraiment exceptionnel, on n’a pas eu le choix cette fois-ci. » C’est en fait la faute du conseil départemental de Haute-Garonne qui sait calculer le bon rapport coût/bénéfice : « En termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10 ». Les skieurs sont contents et 50 à 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération aérienne….

Des vacances de Noël sans chausser les skis

extraits : La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt. Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique….

Ski : le consumérisme touristique, c’est fini

extraits : En 2018, j’étais au Pla d’Adet dans les Pyrénées, arrivé en covoiturage, refusant toute remontée mécanique, descendant en raquettes à Saint Lary, quasiment seul sur l’étroit sentier neigeux, au milieu du silence vertigineux et des sapins ployant sous le poids de la neige. Le plaisir physique et l’éloge de la lenteur. Mais n’est-ce pas déjà trop que de faire 300 kilomètres pour un plaisir solitaire même s’il est partagé en couple ?….

La culpabilité gagne les skieurs sans neige Lire la suite »