Violences obstétricales, médicalisation de l’accouchement

Dans le Tennessee, des sages-femmes dispensent les savoir-faire perdus depuis que le système médical états-uniens recourt aux techniques modernes pour faire venir les enfants au monde. Aux Etats-Unis, un tiers des femmes accouchent par césarienne, ce qui génère des risques tant pour la mère que pour l’enfant. Le programme de The Farm a permis de former de nombreuses sages-femmes et a attiré l’attention sur la surmédicalisation de l’accouchement, démontrant que la césarienne est rarement nécessaire. Sur les 3000 naissances intervenues dans le cadre de ce programme depuis 1971, seules 2 % ont été réalisées par césarienne. En considérant les ressources tant financières qu’écologiques indispensables à l’intervention chirurgicale, la diminution des interventions chirurgicales inutiles est inéluctable. La sagesse ancestrale prendra toute sa place dans un avenir aux ressources limitées.*

En France aujourd’hui, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a dit vouloir lutter contre les « violences obstétricales ». L’absence d’explications et de recueil du consentement des patientes, par exemple pour l’utilisation des forceps ou la pratique d’une épisiotomie sont mis en cause, car ils rendent ces gestes incompréhensibles. Il y a encore en France 30 % d’épisiotomies (44 % pour le premier enfant, 14 % ensuite). La péridurale et la position allongée sont devenues routinières. Quasiment toujours médicalisé, l’accouchement est aujourd’hui standardisé. Pendant sa grossesse, la future mère peut être suivie par une demi-douzaine de personnes différentes. « On a l’impression de n’être plus qu’un utérus », résume Magali.**

La naissance est un processus physiologique naturel sur lequel il convient d’interférer le moins possible. Rappelons que l’acte de donner la vie n’est pas une maladie ! Rappelons que les techniques dures, technicisée, remplacent de plus en plus dans tous les domaines les techniques douces et conviviales. Notre société, en s’éloignant toujours plus de la nature, se dénature. Les écologistes véritables ne veulent pas de l’hyper-contrôle des personnes du berceau à la tombe, ils ne veulent pas de la main-mise des spécialistes dans tous les domaines de leur existence, ils veulent retrouver une certaine autonomie, ils crient « halte à la technique pour la technique ». C’est sous la pression des médecins que les pouvoirs publics ont déconseillé en France dès 1972 les accouchements à domicile. Pourtant l’accouchement dans son propre lit était la règle pour les générations antérieures. Cf. nos articles antérieurs sur les accouchements  à domicile :

Accouchement, désert médical ou société surmédicalisée ?

Donner la vie n’est pas une maladie

Bien naître, bien-être

* WWI, Vers une prospérité durable

** http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/08/30/la-violence-de-l-accouchement-en-question_5178270_1651302.html#rqsba2IM81b1VvpA.99

2 réflexions sur “Violences obstétricales, médicalisation de l’accouchement”

  1. Nous avons aujourd’hui des moyens afin de limiter voire supprimer la douleur. Et là il s’agit d’une bonne chose, d’un réel progrès.
    Faire souffrir inutilement un humain comme un animal, le laisser volontairement souffrir, pire prendre un certain plaisir à le voir souffrir… tout ça est abject et relève souvent de la psychiatrie.
    Bien entendu chaque femme qui accouche (en général ce sont des femmes) devrait pouvoir choisir la façon et le lieu. Maintenant je ne pense pas que la femme puisse toujours décider toute seule. N’étant pas docteur, je ne sais pas par exemple si ce serait une bonne chose que la femme puisse exiger une anesthésie générale.
    Et bien entendu aussi, la santé, les mises au monde comme les mises en terre (funérailles) … ne devraient pas être des secteurs lucratifs pour les marchands.

  2. Il est impératif que chaque personne accouchant puisse choisir comment elle veut accoucher.

    Il faut aussi que les gens qui sont sur le point d’accoucher puissent, s’ils ont envie, bénéficier d’une anesthésie générale. Le mode d’accouchement doit tenir compte des souhaits et besoins des patientes, et non de la rentabilité des industriels.

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