démographie

Relance des naissances, étendard de la droite dure

Le problème du MONDE, c’est que les articles de ses journalistes insistent sur le natalisme sans jamais lui porter de contradiction. Or faire des enfants dans un monde qui connaît une raréfaction des ressources, c’est oublier le fondement du malthusianisme : pour assurer la paix sociale et le bonheur de tous, on ne peut avoir une expansion démographique qu’en fonction des ressources disponibles.

Valentine Faure : Après le combat contre l’avortement, le Parti républicain a fait de la famille nombreuse son cheval de bataille. L’idée est simple : pour lutter contre l’« hiver démographique » dans lequel est entré l’Occident, il faudrait faire, et vite, de grandes familles, avec de nombreux bébés. Il est vrai que l’heure est grave pour la démographie américaine. Le taux de fécondité a atteint un niveau historiquement bas de 1,62 naissance par femme en 2023. Mais pour résoudre la crise démographique, pas question de compter sur l’immigration. La relance des naissances est le nouveau ciment des droites aux Etats-Unis.

– Quelques semaines après son retour à la Maison Blanche, le 24 février, Trump avait déjà signé un décret promettant de soutenir la fécondation in vitro (FIV), décision pour laquelle il disait mériter l’élégant titre de « président de la fécondité ». Dans son projet actuel de loi budgétaire, « Big Beautiful Bill », Donald Trump a inclus un « baby bonus » de 1 000 dollars (environ 870 euros) placés sur un compte en banque pour chaque nouveau-né américain.

– Lors de son premier discours en tant que vice-président J. D. Vance pourfend la « culture de l’avortement à la demande » : « Je veux plus de bébés aux Etats-Unis d’Amérique ! » Ce contempteur des « femmes à chat sans enfant » avait déjà suggéré en 2021 que les parents puissent ajouter à leur vote celui de leurs enfants. La logique est la suivante : « Si vous n’investissez pas dans l’avenir de ce pays, vous ne devriez peut-être pas avoir la même voix. » J. D. Vance aime rappeler que « Dieu a créé l’homme et la femme pour une raison ».

– Elon Musk, père de 14 enfants est obsédé par l’effondrement de la natalité, qu’il considère comme « de loin le plus grand danger auquel la civilisation est confrontée ». Il partage le diagnostic d’une crise civilisationnelle – « si l’on ne s’attaque pas à la baisse des taux de natalité, la civilisation mourra en gémissant dans des couches pour adultes ». Plus d’enfants, c’est plus de solutions, y compris pour le climat, les ressources planétaires, etc. : ils sont « un vote pour l’avenir », dit Musk.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Si le nombre d’enfants par femme commence à baisser dans les années 1960, la grande peur de l’époque est encore celle de la surpopulation. Le livre de Paul Ehrlich La Bombe P, paru en 1968 (publié en français chez Fayard en 1970) domine alors la conversation. En 1970, le président Richard Nixon (1913-1994) nomme une commission – soutenue à l’unanimité par le Congrès – chargée de trouver des solutions pour réduire la natalité, en améliorant notamment l’accès à la contraception. Le Parti républicain est alors pro-avortement. En 1972, un sondage Gallup révèle que 68 % des républicains sont favorables à ce que l’avortement reste une décision privée entre la femme, sa famille et ses médecins. En 1973, l’arrêt Roe vs Wade, qui garantit le droit à l’IVG, est d’ailleurs rédigé par un juge de la Cour suprême nommé par Nixon.

Mais la composante chrétienne de la droite, qui va grignoter peu à peu le parti. Jusqu’à parvenir, en 2022, près de cinquante ans après le vote de Roe vs Wade, à abroger le droit constitutionnel à l’avortement avec l’arrêt Dobbs vs Jackson. Mais ce n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Une telle victoire annule tout sentiment de succès et compromet la situation à long terme du vainqueur. Trop de population dans un pays qui va connaître l’effondrement de la société thermo-industrielle court au désastre. Les citoyennes sont réalistes, de toute façon elle font moins d’efants qu’on qu’en disent les gouvernants.

Les commentaires sur lemonde.fr

René B. : La droite américaine, c’est la nostalgie des années 50 avec la femme dans des réunions tupperware. La natalité a également été une obsession du Mussolini, des nazis… et de la IIIème République..

Captain Obviouus : Drôle de paradoxe : on laisse avec Trump, Poutine et Benyamin Nétanyahou advenir l’apocalypse climatique et géopolitique, voire on précipite activement sa venue, et on demande aux gens de se reproduire. Pour quoi faire ? Alors que dans 20 ou 30 ans la seule solution pour survivre sera de se terrer dans des bunkers !

Charly hebdo : Le pays des obèses qui veulent devenir des onbèses, c’est pas gagné !

Hiro.Niké : Dans ma famille, on fait des enfants, lorsque le couple est en accord sur le désir profond d’en avoir, avec l’espoir de pouvoir les insérer correctement dans la vie avec l’assurance de les aimer. Visiblement, dans le monde trumpiste on fait des enfants parce que Monsieur en veut pour des raisons politiques, et que Madame obéit à Monsieur. Je me demande ce que deviennent les enfants issus d’une telle décision. Quoique, la famille Musk donne une première idée…

Pat Cartier : Laissons aboyer les chiens de garde, la caravane passe. La natalité va continuer à baisser, c’est structurel. Éco-anxiété, sortie de la religion, manque d’argent, statut des mères : tout cela pèse, bien sûr. Mais aussi, sans enfants la vie offre des possibilités plus vastes. Elle est plus libre, plus prospère, plus paisible. Il est devenu impossible de l’ignorer.

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Le tabou démographique dans les archives du MONDE

Quand on tape « surpopulation humaine » dans les archives,

voici le résultat  :

12 mars 2015, La surpopulation en prison n’enfreint pas nécessairement les droits humains

la Cour européenne des droits de l’homme estime que le manque d’espace individuel ne constitue pas systématiquement un traitement inhumain ou dégradant.

30 août 2019, Au Sénégal, deux détenus meurent dans la prison centrale de Dakar

Des ONG de défense des droits humains appellent les autorités à mettre fin à la surpopulation carcérale et la vétusté des établissements pénitentiaires.

19 février 2023, « Il existe un moyen d’avancer vers des prisons plus humaines : la régulation carcérale »

Face au scandale de la surpopulation des prisons françaises, les Etats généraux de la justice avaient proposé un mécanisme favorisant la remise en liberté de détenus en fin de peine. Une idée écartée en janvier par le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, déplore dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

23 juin 2023, Prisons : que faire face à la surpopulation carcérale ?

Le taux de suroccupation des prisons n’a jamais été aussi élevé. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dénonce une réalité invivable. Dans ce podcast, Abel Mestre, journaliste au « Monde », explique pourquoi la surpopulation carcérale ne cesse de s’aggraver et évoque des pistes pour y remédier.

11 juillet 2024, La « double peine » : les prisons françaises surexposées aux conséquences du dérèglement climatique

La totalité des établissements est soumise au risque de canicule, plus d’un sur quatre à celui d’inondations. Cette surexposition est aggravée par certains facteurs, comme la surpopulation carcérale ou la vétusté des bâtiments.

24 juillet 2024, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

Malgré l’accumulation des rapports sur l’indignité des conditions de détention dans les prisons françaises, rien ne bouge, dénoncent le rapporteur de la loi pénitentiaire de 2009, Jean-René Lecerf, et le sénateur Jean-Pierre Sueur dans une tribune au « Monde ».

10 février 2024, Robert Badinter, un « juste » pour la postérité

Le rappel de la rectitude et de l’intransigeance de l’ancien garde des sceaux apparaît salutaire au moment où le ministre de l’intérieur oppose la politique au droit, où le rôle du Conseil constitutionnel est contesté et où la surpopulation carcérale atteint des records inquiétants.

Il faut donc attendre longtemps pour lire un article sur la surpopulation humaine, mais avec une dévalorisation explicite de cette réalité.

10 novembre 2022, Face à la crise climatique, des humains trop nombreux ou qui consomment trop ?

Plutôt que d’accuser le trop grand nombre d’êtres humains, de nombreux démographes insistent sur la question des modes de vie et de consommation.

Ensuite il faut remonter à 1972 pour avoir enfin une idée claire grâce de la surpopulation humaine au MONDE

19 janvier 1972, II. – LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE

 ESCOFFIER-LAMBIOTTE : La progression numérique vertigineuse de l’espèce humaine, l’échec des procédés utilisés jusqu’à présent pour tenter de la restreindre à l’échelle nationale, les dangers du déséquilibre économique et démographique qu’entraîne la surpopulation relative des pays les moins favorisés ont incité l’Organisation mondiale de la santé à consacrer à l’étude de la régulation de la reproduction humaine le plus important programme de recherche qu’elle ait jamais entrepris. Un budget qu’elle juge considérable – 6.7 millions de dollars – doit être annuellement attribué à ce programme qui, pour être mené à bien, exigerait un investissement quarante fois plus élevé (voir  » le Monde, du 18 janvier 1972).

A l’exception de l’homme, toutes les espèces vivantes sont dotées d’un système qui règle subtilement et par des mécanismes endocriniens encore mal connus le taux de leur reproduction. Celle-ci se trouve ainsi strictement ajustée tantôt à l’étendue du territoire disponible, tantôt au climat, à l’alimentation ou, plus directement, et sans qu’aucun autre facteur semble jouer, à l’importance numérique de la population. L’environnement dans le premier cas, un processus purement psycho-physiologique dans le second, mettent en branle un système de rétroaction neuro-hormonal conduisant à une atrophie ou à une inhibition sexuelle. Ce système, remarquablement précis n’est mis en échec que lorsque l’intervention de l’homme vient modifier profondément les conditions écologiques.

En accédant à la conscience logique et au langage, l’espèce humaine a perdu cette régulation automatique ; l’humanité se doit de manière impérative d’y suppléer dans les délais les plus brefs – en fait, une génération, – soit par une percée technique, soit par le déclenchement de motivations nouvelles.

Tel est le sens des actions prioritaires et des programmes des  » task forces  » (groupes de travail lancés par l’Organisation mondiale de la santé, dans un effort ultime pour modifier la situation actuelle, également inquiétante sur le plan démographique et sur celui des perspectives scientifiques. Aux espoirs engendrés par les acquisitions prometteuses de cette dernière décennie a succédé, en effet, un sévère pessimisme : il paraît vraisemblable que, compte tenu des exigences bureaucratiques auxquelles sont soumises actuellement les recherches quasiment monopolisées par les Etats-Unis, aucune méthode nouvelle et efficace ne sera utilisable avant la fin de ce siècle : si le même climat avait prévalu il y a quinze ans, aucun des contraceptifs oraux (pilule) n’aurait pu être produit en série. (…)

Certains, qui mesurent l’étendue du péril que représente la conjugaison de la poussée démographique irrépressible et de l’impasse scientifique ou administrative actuelle, en viennent à penser que la solution ne peut venir en réalité, et à l’échelle mondiale, que de la découverte d’une substance qui administrée par exemple avec l’eau de boisson, inverserait l’état naturel de fertilité des êtres humains. L’infertilité deviendrait ainsi permanente, et c’est d’une décision personnellement motivée que résulterait alors la procréation, par l’absorption d’un médicament annulant l’effet du premier. Une telle conception, si elle ne paraît pas utopique sur le plan scientifique, impliquerait évidemment un profond bouleversement des consciences et des traditions. De la fertilité volontaire – étape positive dans l’évolution des libertés humaines – aux abus de la stérilité obligatoire, il pourrait, en effet, n’y avoir qu’un pas, qui risque de conduire au génocide, aussi longtemps que n’existerait pas une véritable conscience collective, fondée sur une éthique universelle et sur le partage mondial des informations scientifiques.

Il reste que l’abolition du droit immémorial à la procréation anarchique pourrait bien être le prix que devra payer l’homme pour la survie de sa civilisation.

Faute d’une double révolution éthique et biologique, et devant l’inflation démographique actuelle, le recours au régulateur barbare et par essence antisélectif qu’est la destruction guerrière paraît inévitable. L’histoire de ces vingt dernières années, le déplacement des guerres vers un continent – l’Asie – où la population croît plus vite que les ressources, montrent bien le caractère explosif de structures où la sous-alimentation et le chômage engendrent le désespoir et l’agressivité collective.

Au-delà de toute contrainte nationaliste, de tout intérêt particulier, de toute tradition ou législation locale ou temporelle, ne serait-ce pas un devoir pour l’O.M.S., qui seule peut le faire – de diffuser à la fois la vérité actuelle, la réalité des solutions possibles et l’importance de leurs implications morales ?

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Perplexity (du MONDE) nous laisse perplexe

Ce jour 13 juin, nous venons d’interroger l’IA perplexity qui vient d’être mis en service pour les abonnés du journal LE MONDE.

Perplexity est un moteur de recherche qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour générer des réponses structurées et référencées à des questions. Le Monde a choisi de mettre cette technologie à la disposition de ses lecteurs pour leur proposer un service d’information rapide et synthétique, complémentaire à son moteur de recherche classique et à l’offre éditoriale de sa rédaction. Les réponses fournies par Perplexity s’appuieront uniquement sur les archives, articles d’actualité, analyses et enquêtes du Monde, tout en vous indiquant systématiquement les sources utilisées.

Notre question : Quelle est la position du journal LE MONDE sur la surpopulation ?

La réponse de perplexity

Position du journal Le Monde sur la surpopulation

Le Monde ne prend pas de position éditoriale tranchée sur la question de la surpopulation mondiale, mais relaie et analyse les débats scientifiques et politiques autour de ce sujet.

Sur la surpopulation mondiale :

  • Le journal souligne que la population mondiale a fortement augmenté, passant de 7 à 8 milliards en onze ans, et pourrait atteindre 10 milliards d’ici la fin du siècle selon l’ONU.
  • Plusieurs articles insistent sur le fait que la question de la surpopulation ne peut être isolée de celle des modes de vie et de consommation. De nombreux démographes, cités par Le Monde, estiment qu’il ne suffit pas d’être moins nombreux pour résoudre les problèmes environnementaux : la consommation et les modes de vie jouent un rôle majeur.
  • Le Monde relaie aussi l’avis d’experts qui relativisent le péril de la « bombe démographique » et rappellent que la croissance démographique devrait ralentir et se stabiliser dans les prochaines décennies.
  • Enfin, le journal rappelle que la menace de surpopulation est un thème récurrent dans les discours politiques depuis le XIXe siècle, parfois instrumentalisé à des fins politiques ou économiques.

Sur la surpopulation carcérale :

  • Le Monde traite également de la surpopulation carcérale en France, soulignant qu’elle s’aggrave et entraîne des conditions de détention jugées indignes, tout en exposant les débats sur les solutions possibles (construction de nouvelles prisons, location de places à l’étranger).

Le point de vue des écologistes perplexes

Perplexity s’appuie sur 4 articles seulement pour nous répondre dont la moitié sur la surpopulation carcérale. Analysons les deux autres.

L’article le plus récent (Anne Bory, 14 mai 2025) est titré « La démographie instrumentalisée » . C’est anecdotique : « La catégorie de « surpopulation » a été mobilisée à Malte pour définir les populations perçues comme « de trop »… Un langage censé rendre compte d’un excès devient le vecteur d’un rejet. ..»

C’est seulement un ancien article (Grégoire Allix, 14 février 2011) qui pose réellement la question démographique. Il est titré « Le risque de surpopulation mondiale reste réel »

« Selon l’ONU, pour garantir un niveau soutenable de population, tous les pays doivent au plus vite tomber à un taux de fécondité de 1,85 et s’y maintenir pendant un siècle avant de revenir au seuil de remplacement… L’ONU appelle à relancer d’urgence des programmes de la planification familiale, avec un dernier argument, financier cette fois : en évitant des naissances, chaque dollar investi dans la planification familiale ferait économiser de 2 à 6 dollars en dépenses de santé, d’éducation ou d’environnement... »

Notons qu’entre 2011 et 2025, la population mondiale est passée de 7 milliards à 8,1 milliards. Un milliard de plus en 14 ans seulement, ce n’est pas rien.

Perplexity veut nous faire croire que « Le Monde ne prend pas de position éditoriale tranchée sur la question de la surpopulation mondiale » alors que sa réponse révèle que LE MONDE dévalorise complètement la réalité de la surpopulation. La surpopulation carcérale l’inquiète, pas le nombre total d’humains.

Le journal ne fait que constater que la population mondiale a fortement augmenté, passant de 7 à 8 milliards en onze ans, et pourrait atteindre 10 milliards d’ici la fin du siècle selon l’ONU. Il n’en tire aucun conséquence !

Notez aussi la répétition du même argument : « Plusieurs articles insistent sur le fait que la question de la surpopulation ne peut être isolée de celle des modes de vie et de consommation. De nombreux démographes, cités par Le Monde, estiment qu’il ne suffit pas d’être moins nombreux pour résoudre les problèmes environnementaux : la consommation et les modes de vie jouent un rôle majeur. » Mais multiplier une consommation par 8 milliards, on voit déjà ce que ça entraîne aujourd’hui comme dégradation des ressources de notre planète. Les démographes ne savent-ils plus multiplier ?

Perplexity ajoute : « Le Monde relaie l’avis d’experts qui relativisent le péril de la « bombe démographique » et rappellent que la croissance démographique devrait ralentir et se stabiliser dans les prochaines décennies ». Se stabiliser à 10 milliards n’indique en rien qu’il n’y a pas péril en la demeure. On sait déjà qu’on est dans impossibilité structurelle d’éradiquer la faim dans le monde et que les conflits se multiplient pour s’accaparer ressources et territoires. « Relativiser » dans la situation présente, c’est dénier les risques entraînés par le surnombre, c’est nous inciter à ne pas agir en terme de planning familial.

Perplexity conclut : « Enfin, le journal rappelle que la menace de surpopulation est un thème récurrent dans les discours politiques depuis le XIXe siècle, parfois instrumentalisé à des fins politiques ou économiques. »

Il est vrai que dans les années 1970, la menace démographique était bien traitée dans les colonnes du MONDE. Ce n’est plus le cas actuellement. On s’intéresse à la surpopulation carcérale, à la baisse de fécondité et au vieillissement des populations, jamais à la question malthusienne, c’est à dire une interrogation sur le rapport entre notre nombre et les ressources qui nous permettent de vivre durablement.

 

 

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Surpopulation, tout dépend du contexte

Avec plus 8 milliards d’habitants, la planète suffoque. Mais le problème de la surpopulation n’est pas qu’une question de nombre. La crise écologique vient aussi du mode de vie et de la surconsommation. A cela s’ajoute des considérations socio-politiques, exemple avec l’île de Malte.

Dans ce pays, la catégorie « surpopulation » a été mobilisée pour définir les populations perçues comme « de trop ». La forte densité de population à Malte – autour de 1 740 habitants par kilomètre carré – s’explique par le cumul entre étroitesse du territoire national (316 km²) et population (plus de 550 000 habitants). Mais la surdensité ne fait pas prise de conscience. Les femmes à Malte risquent une peine allant de dix-huit mois à trois ans d’emprisonnement si elles avortent. L’île de Malte, très catholique, fait passer ses convictions religieuses avant le libre choix des femmes même s’il y a surpopulation. En fait historiquement l’excès démographique a d’abord été attribué aux pauvres « locaux » qui ont été désignés comme indésirables. L’État (assisté de l’Eglise) encourage donc financièrement et diplomatiquement une émigration massive. Mais dans les années 1960 et 1970, la main-d’œuvre locale bon marché apparaît plutôt comme une « richesse nationale » : elle est une aubaine pour le développement d’industries sous-traitantes et du tourisme. La position géographique du pays en fait aussi une terre d’arrivée pour les migrants. Mais l’intégration à l’Union européenne oblige Malte à adopter une loi sur l’asile. L’argument de la surpopulation est alors brandi pour contourner les obligations diplomatiques et morales du pays, et pour justifier l’enfermement massif des étrangers, qui constituent désormais la figure centrale à exclure. Un langage censé rendre compte d’un excès devient le vecteur d’un rejet.

Cette thèse de Lucas Puygrenier (https://theses.fr/2024IEPP0001) occulte le fait que Malte a une capacité de charge insuffisante par rapport à son niveau de population. On s’égare dans des considérations morales sur les migrants alors que Malte constitue une seule zone urbaine, une cité-État. Or toute sur-concentration urbaine entraîne un décalage entre démographie et ressources. Objectivement il y a beaucoup trop de monde à Malte, que ce soit les locaux ou les étrangers. Le Parlement de Malte a adopté le 28 juin 2023 une loi autorisant pour la première fois l’avortement, mais dans un seul cas, très restrictif : si la vie de la femme est en danger et que le fœtus n’est pas viable.

Autant dire que la surpopulation n’est pas un problème à Malte. Comme il en est de même au niveau mondial. « La faim et la malnutrition se propagent plus vite que notre capacité à y faire face », s’indigne le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. En 2024, près de 300 millions de personnes dans 53 pays analysés étaient confrontées à une situation de crise alimentaire, en progression de 13,7 millions par rapport à 2023. En nombre absolu, comme en prévalence, c’est un niveau jamais atteint. Dans ce contexte où les besoins n’ont jamais été aussi élevés, la chute des financements dédiés à l’aide humanitaire et au développement menace la capacité de réponse aux crises.

Bien entendu les causes de la famine sont multiples. Mais si on n’attache pas au moins autant d’importance au planning familial et à la limitation de la fécondité (politique structurelle) qu’à l’assistance agricole d’urgence (politique conjoncturelle), il n’y aura jamais de solution pérenne à la faim dans le monde.. et à la future famine à Malte.

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Pour être libre de décider de vivre ou de mourir

Enfin un point de vue de médecins qui va à l’essentiel sur l’aide à mourir et qui ne devrait pouvoir être remis en question par personne ayant une fibre démocratique. Regardez l’évolution sociétale, le droit de vote des femmes, l’accès à la contraception, à l’avortement, à la lutte contre la douleur, à l’obligation de consentement éclairé des patients, à l’interdiction de l’obstination déraisonnable. La liberté de choix est une référence de plus en plus vivante.

François Blot et Bernard Kouchner : « La loi fondatrice du 4 mars 2002* avait sanctuarisé les droits des patients : être informés loyalement, consentir de façon éclairée, pouvoir refuser. Plusieurs décennies de luttes pour la reconnaissance de l’autonomie, des valeurs et des préférences des patients, de leur libre arbitre, autorise aujourd’hui à inscrire l’ultime demande dans cette lignée. Une grande loi de liberté serait digne du pays qui a rédigé la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La transgression est déjà largement pratiquée mais cachée sous le tapis : nous parlons de reconnaître un acte jusqu’alors arbitraire et clandestin. A nous, soignants, de rester à notre juste place, au service du patient et de ses proches. Aux médecins de sortir la tête de leur ligne de nage et ne plus faire uniquement ce pour quoi on les a élevés (le cancérologue, une chimiothérapie de plus ; le réanimateur, une ventilation artificielle qui dure ; le chirurgien, une énième intervention ; le médecin de soins palliatifs, l’accompagnement jusqu’au bout, et quoi qu’il en coûte, d’un patient qui demanderait qu’on le laisse tranquille).

La médecine accompagnera enfin une évolution de la société qu’elle a jusqu’alors surtout subie (vérité dite au malade, années 1950 ; pilule et avortement, années 1970 ; consentement aux soins, années 2000 ; sédation profonde et continue, années 2010…). Dispensons-nous des accusations d’intégrisme, ou à l’inverse d’individualisme, d’ultralibéralisme, d’utilitarisme, de validisme, d’économies sur le dos des vieux ! Demain, ce cadre légal garantira le respect de chacun (soignants opposés à l’aide à mourir, notamment) dans sa conscience et ses convictions. Mais, surtout, faisons que ce patient, ou bien plutôt cette femme ou cet homme, soit libre de décider sa fin et non le médecin à sa place. »

Quelques points de vue complémentaires

– Enfin des soignants qui affirment la nécessité pour les médecins de respecter l’opinion des patients.

– Le médecin doit être celui qui soulage la souffrance et non celui qui la prolonge.

– On pourrait aussi parler d’acharnement palliatif dans certains cas, non ?Pourquoi exclurent les troubles psychiatriques du champ d’application de la nouvelle loi ?

– j’ai 81 balais et je veux, si on me détecte une maladie dégénérative, pouvoir mourir entouré des miens.

– Rajouter de la vie aux jours et non l’inverse devrait être une évidence pour qui se soucie de l’Autre.

– Qu’est ce que « la liberté »? Vous avez toute votre vie pour en écrire la rédaction.

* Annexe documentaire sur la loi Kouchner

LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades

Art. L. 1111-2. – Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus.

« Art. L. 1111-4. – Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé.

Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d’interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables.
« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

«  Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l’article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.
« Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision.

« L’examen d’une personne malade dans le cadre d’un enseignement clinique requiert son consentement préalable.

« Art. L. 1111-6. – Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit.

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000227015/

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Fin de vie et libre choix à l’Assemblée nationale

A la veille du lancement des débats le 12 mai dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la ministre de la santé Catherine Vautrin veut « compléter » la rédaction du texte sur l’aide à mourir pour un accès encore plus encadré, en définissant plus strictement le droit de recours par des malades en « phase avancée ». Comme « le discernement est absolument majeur », elle va aussi déposer « au nom du gouvernement un amendement pour rétablir le délai de réflexion incompressible de 48 heures à compter de l’accord des médecins ». Quant à savoir si cette réforme, qui divise jusqu’au sein du gouvernement et n’a eu de cesse d’être retardée, sera adoptée avant la fin du quinquennat, la ministre se veut « extrêmement prudente ».

Donc ce qui compte pour la ministre, c’est le pouvoir des médecins, l’obligation des soins palliatifs et un discernement des citoyens qui n’existe pas. Même LE MONDE va dans ce sens avec Sara Piazza.

Sara Piazza : « Liberté individuelle », « droit ultime », « avancée sociale » : la proposition de loi actuellement réexaminée, qui vise à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, est aujourd’hui portée par une partie de la gauche comme un combat progressiste. Et si elle relevait plutôt d’une fiction libérale, celle d’un individu autonome jusqu’à sa mort ? La « liberté individuelle » est vaine sans les conditions socio-économiques qui permettent de choisir. Un « choix » posé dans la précarité, l’isolement, le manque de soins n’est pas un vrai choix. Il est induit, parfois intériorisé. Des conditions de vie dégradées ou des représentations sociales délétères biaisent fondamentalement le prétendu choix libre et éclairé. Plutôt que d’ouvrir la porte à la mort médicalement administrée, consacrons nos moyens à nos services publics à combattre les inégalités d’accès au soin et à l’accompagnement.

Le point de vue des écologistes prêts à mourir

Michel Sourrouille : Sara, permettre l’aide à mourir n’est pas incompatible avec l’idée de donner des moyens aux soins palliatifs. Au contraire, ceux qui décident d’abréger leur vie laisse plus de moyens financiers pour ceux qui veulent finir comme des grabataires. Quant à ton argument d’une liberté de choix sous contrainte, rappelons qu’il n’y jamais de liberté absolue, mais de choix socialement orienté. Tu as l’air de défendre l’extension de clientèle pour alimenter ton job de psychologue en service de soins palliatifs, nous aimerions aussi savoir explicitement si ce sont des conceptions religieuses qui te poussent à vouloir nous empêcher de choisir notre mort ? Google nous indique que tu es chrétienne.

Alain29 : Les soins palliatifs sont une chose, le droit à mourir dignement en est une autre. Tout à fait d’accord pour développer les soins palliatifs dont l’accès doit être garanti à tous. Mais le choix de sa mort est un droit fondamental qui ne prive personne de ses convictions intimes, qui n’oblige personne, qui laisse intact le droit personnel de s’y refuser. Ce débat est un archaïsme renvoyant à l’époque où les religions dictaient la loi.

Phillhermite : En plus, le projet de loi est très restrictif, il faut être à l’article de la mort pour être éligible. Alzeimer/Parkinson ne rentre pas dans le cadre. Et là, c’est parti pour plusieurs années en ehpad (avec les inconvénients que l’on connaît). La personne perd la mémoire, la liberté de mouvement et on l’oblige à vivre avec sa maladie, sa prison jusqu’au bout. Ces politiques n’ont aucune humanité. Il faut leur dire aussi que ça permet aussi de réduire le déficit de la sécu et de la retraite.

Merle : Bon finalement la Suisse et la Belgique restent encore les 2 solutions, nos politiques cathos français sont tellement timorés sur ce sujet pourtant crucial. Nos ministres ont le droit d’être contre une telle mesure à titre personnel mais n’ont pas le droit moral d’imposer leur choix à toute une société.

Nos articles sur le libre choix

Euthanasie, éternel débat sur le libre choix

extraits : Notre mort nous appartient, c’est notre ultime liberté, elle n’appartient ni à dieu, ni aux religieux, ni aux médecins qui ont beaucoup trop de pouvoir et dont la consultation sur ce sujet devrait être purement technique. Parlons de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. Le choix revient au sujet. Personne n’est forcé….

Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

extraits : La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante. S’indigner au nom de grands principes, qu’est-ce d’autre sinon user d’autorité et, par paresse, se dispenser de donner des arguments ? La jurisprudence est préférable à la doctrine tant il est difficile de tenir le juste milieu entre « deux tentations de faire le bien : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ». Mais la jeunesse sera peut-être heureuse d’apprendre que lorsqu’elle ne sera plus en capacité de mourir toute seule, par elle-même, comme une grande, elle pourra bientôt compter sur une aide de l’Etat. Elle n’aura qu’à demander….

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre. Rappelons que dans un sondage Ifop d’octobre 2022, les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79 % des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82 % des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière…..

Fin de vie, les médecins n’ont rien à en dire

extraits : Il va y avoir, croit la présidente de la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs), des « conflits d’interprétation » entre médecins et malades à propos de l’aide à mourir. Pour qui se prennent ces médecins : de nouveaux prêtres ? La réponse de fond est la suivante : le médecin est au service du malade et ses états d’âme personnels, ses dogmes ou ses névroses n’ont pas à intervenir ! S’il y a des « conflits d’interprétation » entre les médecins et le patient, l’avis du patient doit prédominer….

Fin de vie et libre choix à l’Assemblée nationale Lire la suite »

Fin de vie, démographie et écologie

Nous répondons à la question d’un de nos commentateurs, Michel : « Que viennent faire les écologistes (qui veulent en finir avec la vie) dans le débat politique sur le suicide assisté ?

Réponse : Le droit à la vie n’est pas un principe intangible, il est modulable selon l’évolution de la conscience sociale et écologique. Sur une planète de 8 milliards d’êtres humains, surpeuplée, on peut s’interroger aussi bien sur les conditions de donner la vie comme sur les modalités de sa mort. Le mouvement gink (pas d’enfant pour des raisons écologiques) est une option de départ. L’interruption volontaire de vieillesse (ou de maladie) une autre en fin de course. L’essentiel dans les deux cas est de respecter la liberté de choix des personnes. Mais si on ne limite pas la population en proportion des ressources disponibles, alors il y a mortalité non désirée, famine, guerre ou épidémie comme l’a montré Malthus et l’histoire humaine.

Le commandement « tu ne tueras point » est d’ailleurs mis à mal de tous temps sur des champs de bataille. Il s’agit en fait de suicide sur ordonnance « patriotique ». La guerre sert d’infanticide différé, ce n’est pas le choix de notre blog qui combat aussi pour le pacifisme…

Question : Pour sauver la planète… et bien entendu dans les règles de la Démocratie, et évidemment sur la base du Volontariat, ce qui est selon vous l’Essentiel … êtes-vous favorable à un référendum qui porterait sur un « Plan 75 » comme au Japon?

Réponse : Le film « Plan 75 », présenté mi-mai 2022 à Cannes  émet hypothèse que dans un futur proche et face au vieillissement, le gouvernement japonais estime que les seniors deviennent une charge trop lourde pour la société. Il met en place le programme « Plan 75 », lequel permet aux plus de 75 ans de se faire euthanasier s’ils le souhaitent pour ne plus être un « fardeau » pour la société.

Une démocratie véritable repose sur le positionnement de citoyens éclairés. Un référendum en France sur un « Plan 75 » est certes toujours possible dans un avenir lointain. Comme le montre le débat parlementaire sur la fin de vie, on commence à faire en sorte que l’aide à mourir soit facilité. D’autres pays sont déjà allés beaucoup plus loin dans le libre choix que la France.

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La vraie tragédie, ce serait que l’humanité survive

extraits : « Faudra-t-il demain exterminer totalement l’espèce humaine pour préserver la Terre ? Nous avons enquêté dans les méandres de ces « fous » de Gaïa. L’ Eglise d’Euthanasia (The Church of Euthanasia – COE) est le groupe antihumain le plus influent. Elle a son siège social à Somerville (USA) et revendique officiellement un statut religieux. Elle est implantée depuis 1991 aux Etats-Unis, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, etc.… Son premier service « religieux » s’est tenu, en octobre 1995, sous un portrait du « bon » docteur Kevorkian, connu aux Etats-Unis pour être le champion du suicide assisté puisqu’il fournit aux « candidats » une « machine à suicide ». La COE ne propose cependant pas (contrairement à d’autres groupes) l’extinction totale de l’Humanité, sauf si les efforts entrepris pour restaurer rapidement l’équilibre devaient finalement échouer (sic)….(Paul Ariès, texte de 2002)

Les deux associations prenant pour objectif une limitation drastique de la population.

– Le Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité, ou VHEMT (de l’anglais Voluntary Human Extinction Movement), est un mouvement écologiste qui appelle tous les humains à s’abstenir de se reproduire. Le VHEMT prône l’extinction de l’être humain principalement parce qu’il estime que cela permettrait d’éviter la détérioration de l’environnement. Le VHEMT est fondé en 1991 par U. Knight, un militant américain qui s’engage dans le mouvement écologiste dans les années 1970. Une étude de 1995 révèle que 36 % des adhérents du VHEMT se considèrent également membres de l’organisation Earth First! 

Knight indique que l’idéologie de son groupe va à contre-courant du natalisme de la société contemporaine. Il pense que cette pression a empêché de nombreuses personnes de soutenir, ou même de débattre du contrôle démographique. Il reconnaît que les chances de succès de son groupe sont maigres, mais maintient qu’essayer de réduire la population de la planète est la seule option morale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_pour_l%27extinction_volontaire_de_l%27humanit%C3%A9

– L’Église de l’Euthanasie (Church of Euthanasia) est un groupe religieux fondé par Chris Korda en 1992. Il prône la réduction de la population humaine dans le but de préserver l’environnement. Son unique commandement est « Tu ne procréeras point » (« Thou shalt not procreate »). Il prône entre autres le suicide et l’avortement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_l%27Euthanasie

Nos textes antérieurs sur la fin de vie

janvier 2025, Fin de vie : François Bayrou dit non

juillet 2024, Éducation thérapeutique et fin de vie

mars 2024, Fin de vie, un historique synthétique de wiki

mars 2024, Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

mars 2024, Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

février 2024, Fin de vie, Macron invite encore les religions

janvier 2024, Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

janvier 2024, Fin de vie, le lobbying religieux

décembre 2023, Fin de vie, la procrastination de Macron

novembre 2023, Fin de vie. Les élucubrations d’une juriste

septembre 2023, Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

juin 2023, Blocage palliatif sur la fin de vie

avril 2023, Convention sur la fin de vie, le manifeste

mars 2023, Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

mars 2023, Oregon, paradis de la fin de vie

mars 2023, Fin de vie, vive l’anorexie finale

février 2023, Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

février 2023, La zone grise tragique de la fin de vie

décembre 2022, Fin de vie, ma mort m’appartient

décembre 2022, Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

décembre 2022, Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

octobre 2022, L’ADMD et la Convention « fin de vie »

octobre 2022, Fin de vie et suicide, un débat actuel

octobre 2022, Fin de vie, le débat confisqué

octobre 2022, Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes

septembre 2022, Dilemme, mettre fin à la vie d’un proche

novembre 2021, Fin de vie, comparaison internationale

mai 2021, 297 députés veulent choisir leur fin de vie

avril 2020, Covid-19, comment gérer la fin de vie

janvier 2020, Fin de vie à domicile, la galère

janvier 2020, Fin de vie, prendre du midazolam ?

décembre 2014, Fin de vie, encore une mesurette de François Hollande

novembre 2014, L’engagement 21 de François Hollande sur la fin de vie

juin 2014, Acceptons la fin de vie, par nature notre lot commun

janvier 2014, Vincent Lambert, qui peut décider de sa fin de vie ?

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Surpopulation : le grand impensé écologique ?

Virginie Martin : « Depuis des décennies, la question de la surpopulation hante les débats écologiques. Claude Lévi-Strauss alertait déjà sur ses effets dévastateurs : non seulement sur les ressources naturelles, mais aussi sur l’équilibre culturel et écologique. Pourtant, si l’on parle sans cesse de changement climatique, de déforestation ou de pollution plastique, la démographie mondiale reste un angle mort, un sujet tabou. Car derrière cette question se cachent des enjeux éthiques, politiques et économiques explosifs. Dans un monde aux ressources limitées, un modèle basé sur la croissance infinie est, par essence, insoutenable.

Nous savons que le monde est sous pression. Avec 8 milliards d’habitants en 2023, la planète suffoque. Chaque individu a besoin de nourriture, d’eau, d’énergie, de logement. Résultat ?
• Des forêts rasées à un rythme effréné pour nourrir une population croissante.
• Un stress hydrique mondial : près de 2 milliards de personnes vivent déjà avec des ressources en eau insuffisantes.
• Une dépendance aux énergies fossiles : même avec les renouvelables, l’explosion démographique pousse à toujours plus de consommation.

Surpopulation ou surconsommation ?

Mais le problème n’est pas qu’une question de nombre. Un habitant des États-Unis consomme bien plus de ressources qu’un habitant du Bangladesh. La croissance démographique est souvent pointée du doigt dans les pays en développement, alors que la véritable crise écologique vient du mode de vie des pays riches. Autrement dit, le problème n’est pas seulement combien nous sommes, mais comment nous vivons.

Nous sommes face à un double tabou : éthique et politique. Limiter la croissance démographique ? Impossible à imposer sans heurter des principes fondamentaux. Le droit à la reproduction est un droit fondamental, et toute restriction évoque immédiatement des souvenirs de politiques brutales, comme l’enfant unique en Chine. Mais dans un monde où les inégalités explosent, comment demander aux pays les plus vulnérables de limiter leur croissance démographique, alors que les pays industrialisés pillent déjà la planète ?

Nous devons adopter une approche globale

Si la surpopulation est un défi, elle ne peut être isolée des autres enjeux.

 • L’éducation et l’émancipation des femmes : plus de scolarisation, c’est souvent moins de natalité.
• Un changement de modèle : réduire l’empreinte des pays riches avant d’accuser les pays émergents.
• Une réflexion sur nos limites : car la question n’est pas juste combien nous sommes, mais comment nous partageons les ressources.

En réalité, la surpopulation n’est pas une cause unique, mais un facteur amplificateur des déséquilibres écologiques. Mais tant qu’on refusera d’ouvrir ce débat, la planète continuera à payer le prix du tabou. Peut-on encore ignorer cette question, ou est-il temps de l’intégrer pleinement aux politiques environnementales ?

En conclusion, la surpopulation est bien une cause structurelle des problèmes écologiques. Cependant, toute solution doit être pensée dans une perspective globale, éthique et équitable, intégrant démographie, consommation et justice sociale.

Publié le mercredi 16 avril 2025 par Xerficanal

https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Virginie-Martin-Surpopulation-le-grand-impense-ecologique-_3753805.html

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Surpopulation, en marche vers la dictature

Cette photo de soldats nord-coréens participant à un défilé militaire à Pyongyang le 25 avril 2025 montre parfaitement le résultat d’une société trop nombreuse : l’accaparement de tout le pouvoir par une élite restreinte..

Des soldats nord-coréens participent à un défilé militaire pour les commémorations du 93ᵉ anniversaire de l’« armée révolutionnaire du peuple coréen », à Pyongyang, le 25 avril 2025. - KIM WON JIN / AFP

C’est d’autant plus inquiétant qu’il s’agissait de la commémoration du 93ᵉ anniversaire de l’« armée révolutionnaire du peuple coréen » alors que ce n’était que l’arrivée d’une dictature héréditaire en Corée du nord. Aujourd’hui cette « armée révolutionnaire » combat contre la démocratie en Ukraine aux côtés d’un autre dictateur, Poutine.

Demander à ce que la population mondiale maîtrise sa fécondité, c’est œuvrer pour la paix…

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Euthanasie, la législation aux Pays-Bas

L’aide à mourir est inscrite depuis 1994 dans la loi des Pays-Bas. L’évolution législative va vers de plus en plus de liberté de choix, ce que regrette Theo Boer. Le débat est ouvert.

Theo Boer : Depuis plus de vingt ans, les Pays-Bas expérimentent l’euthanasie. En 2024, leur nombre a connu une hausse de 10 %. Ce n’est plus une fluctuation, c’est une tendance structurelle. L’euthanasie n’est plus exceptionnelle : elle devient, dans bien des cas, une fin de vie parmi d’autres. L’émergence de l’« euthanasie à deux » permet à des couples ou à des fratries de mourir ensemble. Les euthanasies pour troubles psychiatriques ont progressé de 59 %, touchant des personnes parfois très jeunes. Des patients physiquement en bonne santé, mais plongés dans des souffrances mentales que la médecine peine à soulager, demandent désormais à mourir – et obtiennent gain de cause. La demande d’euthanasie est souvent fondée sur la crainte d’une dépendance, d’une perte de dignité ou sur un testament de vie signé bien avant les premiers symptômes. Une constante revient : la pression s’accroît. Ce n’est plus seulement une demande individuelle, mais une attente sociale. Jusqu’où irons-nous ?

Le Parlement néerlandais étudie prochainement une proposition de loi visant à accorder le suicide assisté à toute personne de plus de 74 ans, même en l’absence de pathologie grave. Le seul critère serait l’âge. On ne meurt plus parce qu’on souffre, mais parce qu’on estime avoir assez vécu. Chaque ouverture du champ de l’euthanasie crée de nouvelles attentes, de nouvelles demandes, une nouvelle normalité. On introduit l’idée que certaines vies, dans certaines conditions, ne valent plus la peine d’être vécues – ni même d’être soignées.

Le point de vue des écologistes qui veulent en finir

 Le suicide assisté n’est pas une question médicale : nul besoin d’un médecin, c’est une question technique pour sa réalisation, mais surtout un choix personnel. PERSONNEL ! Que le corps médical, les religieux de tous poils ou les profs de morale arrêtent de prétendre savoir à la place des autres. Un référendum sur la question et ils auront droit à leur voix, ni plus ni moins… Et encore, on ne voit pas pour quelle raison une majorité interdirait de choisir le moment de sa mort et le moyen le moins sale pour y parvenir. La possibilité du suicide existe toujours, aucun réglementation sur la question !

– Le débat sur la fin de vie, c’est encore et toujours une affaire de pouvoir. Avoir barre sur la vie et la fin des autres est tellement jouissif.

– Tout est pression sociale. L’image que nous avons de nous-même ou de notre qualité de vie nous est renvoyée par la société autour de nous. Notre liberté dépend en fait des interactions spéculaires.

– La liberté d’un individu se situe toujours entre différentes contraintes. Vaut-il mieux mourir chez Orpéa à 3 500 euros le mois, dans mes couches et à bien vouloir qu’on veuille me laver de temps en temps ?

– Et oui ne vous en déplaise, certaines vies dans certaines conditions n’ont plus de vie que de nom. Et si un individu ne veut tout simplement pas de la vie qu’il subit ?

– En matière de choix, nous sommes tous des porteurs de dignité, que ce soit refus d’une transfusion sanguine ou de toute autre pratique thérapeutique jugée inutile par nous.

– La sagesse, c’est de ne pas mettre en suspens le vieillissement de nos artères, d’accepter la fatalité et la nécessité de notre mort.

– Une vie ne vaut que si elle est utile pour soi et pour les autres.

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Le suicide assisté, une pente glissante ?

extraits : La seule certitude de la vie sociale en démocratie, c’est le principe de la libre détermination de la personne une fois qu’on lui permet de choisir en toute connaissance de cause. Si dans un pays libre on permet le suicide assisté à des personnes ayant toute leur faculté de penser, c’est à la personne de décider pour sa propre mort sans qu’on puisse la rendre responsable du suicide des autres personnes. Theo Boer parle « d’incitation au désespoir ». Mais on peut aussi bien considérer la réalité psychologique inverse : si on sait qu’on peut choisir de mourir quand on veut, autant décider de continuer à vivre le plus longtemps possible. Une de ses phrases interpelle : « Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Et alors ? En quoi est-ce déshumanisant. C’est peut-être le contraire, une interrogation personnelle sur ce qu’est le sens de l’humain, le sens de la vie sur Terre. Au delà de sa propre personne, il faut s’interroger sur le sentiment d’être ou non encore utile à la collectivité humaine…

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Euthanasie, éternel débat sur le libre choix

À compter du lundi 12 mai débute la discussion par article sur les soins palliatifs et d’accompagnement. La semaine suivante, le lundi 19 mai, débutera la discussion par article sur l’aide active à mourir. Les députés seront appelés à se prononcer sur chacun par un vote solennel le même jour, a priori le 27 mai.

Catherine Vautrin, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles s’est positionnée le 9 avril en faveur d’un accès à une « aide à mourir » que pourraient demander certains malades au « stade ultime » de leur vie selon un « cadre très strict ». Le ministre de la santé, Yannick Neuder, a indiqué qu’à ses yeux il fallait que « le pronostic vital » soit un critère pris en compte dans l’accès à une aide à mourir. Le Rassemblement national (RN) et la Droite républicaine (DR) sont hostiles dans leur écrasante majorité à l’aide à mourir. Autant dire que le libre choix de la manière de mourir ne subsiste que s’il y a suicide.

Commentaires sur lemonde.fr

LT81 : Mais pourquoi tant d’hésitations, de pusillanimité, de réticences, de restrictions sur les conditions à remplir ! Notre mort nous appartient, c’est notre ultime liberté, elle n’appartient ni à dieu, ni aux religieux, ni aux médecins qui ont beaucoup trop de pouvoir et dont la consultation sur ce sujet devrait être purement technique.

ROTZ : Il n’appartient pas au médecin de décider en dernier recours à notre place. Qu’il donne un avis soit, mais la décision finale doit rester exclusivement du ressort du citoyen dont la liberté de disposer de son corps ne peut être mise en discussion.

Raki : Soutien total aux amendements visant à desserrer les contraintes et critères stricts pour l’accès à l’aide légale à mourir. Ne parlons pas de rupture anthropologique, concept pompeux et flou  ; seulement de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. Le choix revient au sujet. Personne n’est forcé.

MEKEDA : Il faudrait que notre société intègre que quand on devient vraiment vieux, la mort est naturelle et que la perte totale d’autonomie et de sens à la vie doit donner le droit absolu à la personne de demander une mort choisie et digne. Les soins palliatifs nous transforment en légumes et nous volent la conscience de notre mort.

Paul Lafargue, époux de Laura Marx et donc gendre de Karl Marx, proche de la limite d’âge de 70 ans qu’il s’était fixée, se suicide en 1911 avec son épouse en se justifiant dans une courte lettre :

« Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »

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Émaciation, cachexie et surpopulation

Il y a les conférences internationales et il y a la réalité

A Paris, s’est ouvert un sommet pour lutter contre la malnutrition. La rencontre organisée par la France, les 27 et 28 mars 2025, est le premier rendez-vous de solidarité internationale depuis l’annonce de l’arrêt de la majorité des financements américains pour l’aide humanitaire et le développement. Au ministère des affaires étrangères, il a fallu batailler pour imposer cette rencontre, parfois moquée en « sommet des biberons » . Selon une évaluation de la Banque mondiale, il faudrait investir 128 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans d’ici à 2035 pour couvrir les besoins en nutrition (soit 13 dollars par femme enceinte et 17 dollars par enfant de moins de 5 ans et par an).

Constatons que 45 millions d’enfants souffrent d’émaciation, à savoir une réduction du poids corporel en dessous de 80 % du poids normal. Sans élimination des causes, une émaciation entraîne rapidement des changements irréversibles. C’est alors la cachexie, un affaiblissement structurel de l’organisme et la fonte du tissu adipeux, le tout lié à une dénutrition trop importante. La cachexie réduit les personnes atteintes à un état d’immobilité par atrophie musculaire.

De la même manière que pour le climat ou la faim dans la monde, les sommets internationaux ne résolvent aucun des problèmes qu’ils sont censés résoudre. La malnutrition, première cause de mortalité infantile dans le monde, est chroniquement sous-financée, et ce même avant le revirement américain et la baisse des financements de plusieurs pays européens. La France a réduit son aide publique au développement de plus de 30 % en 2025. Pourtant la faim n’est pas une fatalité. Elle résulte principalement de l’état de surpopulation dans les pays frappés par la cachexie des plus jeunes. Et le monde développé n’est pas responsable de cet état de fait. Où sont les programmes de planning familial et de fécondité responsables dans les pays surpeuplés ? Soyons juste, ce n’est pas le seul élément à considérer. Les ONG type Actions contre la faim infantilisent les femmes et surtout déresponsabilisent les gouvernements concernés. Souvent il y a un état de guerre sans fin dans certains pays. Moins d’un pays africain sur cinq fait ce qu’il faut en matière de financement de l’éducation. Les femmes sont dans la majorité des cas infériorisées, leur fécondité ne valorise que la gente masculine. Le pouvoir est trop souvent autocratique, une infime minorité fait de la prédation sur son propre pays.

Autant dire que les morts de faim vont rester une constance de l’humanité. D’autant plus que le malthusianisme, la recherche de l’équilibre entre le nombre d’humains et la disponibilité des ressources, est considéré trop souvent en France comme une faute à ne pas commettre.

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Contre la faim, du fric ou un préservatif ?

Extraits : En assistant continuellement un pays l’aide t’on vraiment ? Si notre aide se résume à expédier en Afrique des céréales, on tue les cultures vivrières locales, en débarquant sur les quais des denrées à prix cassés provenant de nos stocks d’invendus, ce qui fait que les paysans désertent leurs champs et vont grossir les bidonvilles….

Surpopulation, sa perception en 1973 et 2021

L’idée de surpopulation en 1973 : La population du monde ne cesse de s’accroître. Bientôt les villes auront envahi la terre entière. La nourriture (du plancton) sera rationnée. Dans ce monde de béton sans arbres, ni fleurs, les hommes seront enserrés, prisonniers…

L’idée de surpopulation en 2021 : Alors que la population mondiale augmentera de 1,5 milliard d’habitants d’ici à 2030, la décroissance aggraverait davantage la situation des habitants réduits à la famine. Par contre, l’agriculture pourra produire davantage pour nourrir la planète…. (extraits)

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Texas, la protection de la vie en vente libre

Le Texas est l’un des Etats américains à la législation anti-IVG parmi les plus restrictives depuis que la Cour suprême a annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement en 2022. L’IVG y est interdit même en cas de grossesse consécutive à un viol ou un inceste. Une seule exception : quand la vie de la femme enceinte est menacée – un critère insuffisamment défini.

AFP : Maria Margarita Rojas est la première personne poursuivie au pénal au Texas dans le cadre des lois antiavortement de cet Etat américain. Cette sage-femme, âgée de 48 ans, a été arrêtée le 17 mars, elle est poursuivie pour avoir pratiqué des interruptions volontaires de grossesse (IVG) dans trois cliniques de Houston dont elle est propriétaire. Elle risque jusqu’à vingt ans de prison. « Au Texas, la vie est sacrée. Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger les enfants à naître » et « défendre les lois “pro-vie” de notre Etat », a affirmé le procureur général, Ken Paxton.

Le point de vue des écologistes pro-choice

Caillou : Sujet, « Au Texas la vie est sacrée….c’est pour cela que les armes sont en vente libre… » Vous avez 4 heures.

Clavi : En gros, mettez des bébés au monde, ils feront de très belles cibles plus tard.

Gaspard : Au Texas, le « death penalty state » légalisant la peine de mort, la vie humaine est « sacrée ». Plus hypocrite, tu meurs.

MF : « Au Texas, la vie est sacrée ». Ouf, ça a donc changé depuis l’exécution d’un condamné en février.

XdZ : Il est beau ce vent de liberté qui souffle au 4 coins du globe… une femme de 48 ans qui risque 20 ans de prison pour avoir fais des avortements aux USA, la Gay Pride interdite en Hongrie, les belles élections libres en Russie et Biélorussie…

Lacuzon : Comme dirait les télés Bolloré, il y a plus de liberté aux USA de Trump, qu’en France…

OZ : Quand Marion Maréchal sera ministre de la santé, ça sera la même chose qu’au Texas !

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L’avortement était un crime… en France

extraits : En 1810, sous le Premier empire, l’article 317 du Code pénal napoléonien requalifiait l’avortement en crime, par conséquent jugé par une cour d’assises, et passible d’une peine d’emprisonnement ; le médecin ayant aidé une femme risquait, lui, les travaux forcés. En février 1942, une loi fit de l’avortement « un crime contre la société, l’État et la race » pouvant conduire à la peine de mort. Deux personnes, ayant aidé des femmes à avorter, seront guillotinées l’année suivante. Sous le gouvernement provisoire instauré en 1944, c’est avec la participation de ministres communistes que la répression contre l’avortement fut la plus forte. Le pays avait sombré dans le nationalisme, repeupler la France était devenu une priorité….

L’avortement, réalité et législations de l’IVG

extraits : En 2022, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 », le niveau le plus haut depuis 1990. Démographes et acteurs de la santé émettent des hypothèses (précarité, méfiance à l’égard de la pilule) pour comprendre cette augmentation, rappelant qu’un nombre élevé d’avortements ne doit pas être vu comme un problème.

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

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Dépasser les limites amène à l’effondrement

Un roman de 482 pages qui parle de la réalité de l’effondrement à venir, « Cabane », d’Abel Quentin. Cet auteur a les même références que ce blog, le rapport Meadows sur les limites de la croissance, Arne Naess, Theodore Kaczynski, Alexander Grothendieck, etc.… et pourtant nous ne nous sommes pas concertés.

Tout au cours de ce livre, nous avons une bonne approche de la question démographique, un des cinq paramètres du rapport Meadows. En voici le contenu :

– Beaucoup de phénomènes agissent de façon différée. Prenez la baisse de la mortalité infantile. On sait qu’elle conduit les couples à faire moins d’enfants. Mais on sait aussi que cet effet n’est pas immédiat. Il faut a minima qu’une génération se passe. Donc il faut introduire des délais dans notre modèle statistique (Gros Bébé). Ils essayèrent de nouvelles hypothèses : et si la population se stabilisait rapidement, avec un enfant par femme? Et si l’on freinait drastiquement la production industrielle ? Et si l’on parvenait à endiguer les niveaux de pollution grâce à l’innovation technologique ? Et si l’on découvrait d’immenses gisements de ressources énergétiques facilement exploitables ? Gros Bébé était formel : aucun de ces mesures ne pouvait, seule, éviter l’effondrement. Pour espérer une issu favorable elles devaient être mises en œuvre SIMULTANÉMENT et IMMÉDIATEMENT. (page 51-52)

– Bien sûr l’humanité n’allait pas disparaître, l’effondrement serait d’ordre économique et démographique ; il y aurait quelques centaines de millions de gens qui disparaîtraient dans le processus, il y aurait une grande « régulation » (à défaut de trouver une meilleurs formule), mais après celle-ci, la population et la production seraient à nouveau adaptées à la capacité de charge de la planète. Ce n’était pas la fin du monde, mais la fin d’un monde. (87)

– Nous avons rédigé de préconisations. Par exemple, une politique d’enfant unique dans l’ensemble des pays ayant un taux de fécondité supérieur à la moyenne mondiale. Mildred a dit : on ne peut pas écrire ça. J’ai dit à Mildred que c’était pourtant la conséquence logique (du rapport Meadows). Elle a dit : oui, mais ça ne s’écrit pas. Ce n’est pas politique. J’ai dit que je ne connaissais pas la politique, que je ne connaissais que la vérité. (341)

– Je ne vois plus que les famines, les pénuries, les monstruosités que préparent nos orgies présentes. (344)

– janvier 1984, dispute à propos d’une famine en Éthiopie. J’ai dit que la régulation des populations humaines par la Nature était saine. Les famines sont une sorte de purge. Elles sont la réaction normale d’un organisme vivant. Il m’a traité de fanatique, de fou. Nous avons rompu. (349)

– Motifs récurrents dans ma tête, la suite de Fibonacci sur la multiplication exponentielle des lapins, la malédiction des villes, symbole de la bombe démographique, les grandes cités où pullulait l’espèce invasive, la race maudite, le super-prédateur qui déréglait l’ordre naturel. (357)

– Cher Gudsonn, on dirait que la question des populations a éclipsé toutes les autres. Oui. D’ailleurs, personne ne niera que c’est une bombe à retardement. Dans notre rapport, nous avions prévu que la population mondiale décroîtrait au milieu du XXIe siècle, conséquence de la fameuse transition démographique. Nos prévisions se sont avérées parfaitement exactes. L’usage du préservatif et de la pilule a permis des avancées significatives. Mais cette transition est lente. Avant de décroître, la population mondiale aura le temps d’atteindre 10 ou 11 milliards d’’humains. Pour pimenter le tout, les bassins de population explosent dans des zones qui risquent fortement de disparaître : le delta du Gange au Bangladesh, est un exemple particulièrement atroce. (438)

– La taille des populations humaines, peu d’écologistes osent brandir cette carte-là. Malthus est considéré unanimement comme un penseur ringard, un mélange de nazi et de professeur Nimbus. Et pis, on touche là à l’intime, au sacré. Pour beaucoup, décourager les naissances revient à s’attaquer à la vie même. Du coup les décroissants s’en tiennent à la dénonciation des habitudes de consommation et des modèles de production. Rares sont ceux qui osent l’ouvrir sur les habitudes de procréation et les allocations familiales. (439)

– Un jour, pour la énième fois, Gudsonn m’avait dit qu’il fallait écrire dans le rapport que nous préconisions un contrôle strict des naissance. Et – je m’en souviendrais tout ma vie – il avait ajouté une phrase glaçante, il avait dit : « Dans un premier temps ». (440)

– Erika m’a dit qu’il fallait frapper le système en plein cœur. Elle parlait de charges explosives, de sabotage des trains, de fusis automatiques. Elle me parait de faire sauter la banque centrale, ou la raffinerie de Statoil. Je lui ai répondu : « A quoi sert de détruite les Machines si nous laissons des hommes pour les reconstruire ? » (457)

– Moi, Johannes Gudsonn, ce que je vais accomplir avec quelques autres ont une seule signification : montrer l’exemple, initier le grand mouvement pour desserrer notre empreinte funeste sur le vivant. Nous sommes une avant-garde, mais des milliers suivront et des millions imiteront les milliers. Laissons les maisons vides se faire dévorer par le lierre sauvage. Déserter la vie pour sauver la Vie. (472)

– Dan ouvre le coffre. Il décharge les packs de soda et le petit jerrican qui contient un mélange de cyanure de potassium, de Valium et d’hydrate de chloral. (475)

la recension d’Emmanuel Carrère

Le livre d’Abel Quentin, « Cabane », parle de l’effondrement. Les optimistes s’attendent à la fin du monde que nous connaissons et les pessimistes à la fin du monde tout court, mais aujour­d’hui cette peur millénariste est devenue une évidence à la fois scientifique et d’expérience quotidienne. Il est surprenant que tant de gens continuent à le faire comme si de rien n’était, comme si, au volant d’une voiture qui va dans quelques ­secondes s’encastrer dans un camion remorque, ils continuaient à régler l’autoradio à la recherche de leur playlist préférée. Abel Quentin part d’un rapport réel, le rapport Meadows, commandé par un think tank appelé le Club de Rome et paru en 1972 sous le titre « Les limites à la croissance (dans un monde fini) ». Il y a cinquante-deux ans, le rapport Meadows prévoyait très exactement tout ce qui nous arrive aujourd’hui. Il a troublé certains esprits. D’autres, plus nombreux, ont traité ses auteurs de Cassandres. On a haussé les épaules, on est passé à autre chose. Business as usual : l’éternelle histoire.Cabane s’ouvre sur cette « note de l’auteur » : « Le contenu du rapport 21 est librement inspiré du rapport sur les limites de la croissance de 1972. Quant aux auteurs du rapport 21, ils ont été inventés de toutes pièces pour les besoins de la cause. » Abel Quentin remplace les auteurs réels du rapport au Club de Rome Donella Meadows, Dennis Meadows et Jorgen Randers, par des auteurs fictifs de qui il peut faire ce qu’il veut. Le procédé gêne, pourquoi transformer en roman la réalité ?

Sur notre site de documentation quelques compléments d’analyse

Les limites de la croissance ou rapport Meadows au club de ROME (1972)

Arne Naess, Vers l’écologie profonde avec David Rothenberg (1992)

Ecologie, communauté et style de vie d’Arne Naess (1976)

L’effondrement du système technologique de Theodore J. Kaczynski (2008)

En savoir encore plus sur le rapport Meadows

Meadows prévoit la décroissance démographique

extraits : Voici une compilation des réponses en 2023 de Dennis Meadows à 21 des questions les plus récurrentes sur le rapport « Les limites de la croissance », publié en 1972. Si nous acceptons qu’une petite fraction de la population contrôle la plupart des richesses de la planète et exerce un contrôle central sur la majeure partie de l’humanité, qui vit dans la pauvreté matérielle, avec une mauvaise santé et peu de liberté, plusieurs milliards de personnes pourraient probablement survivre sur Terre plus ou moins indéfiniment. Si, au contraire, nous voulons que les peuples de la Terre vivent longtemps et en bonne santé, avec une relative aisance matérielle, une bonne santé et une liberté substantielle, et avec une équité en matière de bien-être et de pouvoir politique, le niveau de population durable sera certainement bien inférieur aux chiffres actuels…..

Le message actualisé du rapport Meadows

extraits : Le rapport sur les limites de la croissance avait observé que l’impact environnemental de la société humaine avait augmenté de 1900 à 1972 à cause de la croissance de la population mondiale, de l’utilisation des ressources et de l’impact environnemental par personne. Cette hausse s’est poursuivie depuis 1972, l’empreinte écologique humaine totale augmente encore, poussée par l’augmentation de la population mondiale et de la consommation matérielle. Nous savons aujourd’hui qu’aucune action réelle visant à prévenir le dépassement n’a été mise en place (dans le monde réel) en 1975. Aucun effort majeur n’était non plus en cours en 2000. Quand les limites approcheront, la société passera du temps à discuter de sa réalité mais pendant ce temps, la croissance continuera et mènera l’empreinte écologique en territoire insoutenable….

Dépasser les limites amène à l’effondrement Lire la suite »

Vers une démographie de l’extrême…

L’ urbanisation extrême de la planète

Un des moyens pour l’humanité de faire face à la croissance démographique mondiale serait-elle une intense urbanisation de la planète ? Historiquement inséparable de l’essor des civilisations, celle-ci semble toutefois de moins en moins accompagner un progrès économique et social. Quelques chiffres :

1950 2020 2050
Taux d’urbanisation mondial 30 % 56 % 68 %
Nombre total de citadins 751 millions 4,4 milliards 6,7 milliards
Nombres de villes

(> 10 millions d’hab.)

2 (New York + Tokyo =

24 millions)

34

(total de 557 millions)

48

(total de 862 millions)

Faudrait-il alors freiner l’urbanisation ? Cela semble bien difficile. Les autorités indiennes ont cherché à promouvoir les villes de taille moyenne. Cela n’a pas empêché la population de Kolkata (Calcutta) de passer de 5 millions à 15 millions d’habitants entre 1950 et 2020, celle de Mumbai (Bombay) de 3 millions à 20 millions d’habitants et celle de Dehli de 1 million à 30 millions. De leur côté, les autorités chinoises ont très tôt pratiqué un contrôle systématique des déplacements visant à mettre fin aux migrations vers les villes, sans grand succès non plus. Chongqing est passe de 2 millions à 16 millions entre 1950 et 2020, Beijing (Pékin) de 2 millions à 200 millions et Shanghai de 4 millions à 27 millions.

Un des fameux objectifs de développement durable des Nations unies concerne les villes qui doivent être « sûres, résilientes et durables ». Pareil objectif reste passablement ambitieux compte tenu des défis à relever. Parmi les dix villes les plus polluées au monde, sept sont situées en Inde. Chaque hiver, la capitale indienne s’assombrit au point que l’on se croirait au crépuscule. La concentration en particules fines est au début de 2024 trois fois supérieure à la limite définie par l’OMS. Les habitants sont invités à porter un masque ou à rester chez eux. Ce n’est pas un privilège des villes asiatiques. Mexico ou Santiago en souffrent tout autant, ce qui participe au fardeau sanitaire des maladies respiratoires. L’objectif zéro déchet devient aussi une utopie.

Les arguments permettant de parler de « crise des villes « ne manquent pas. Le mode de vie y encourage l’individualisme, le lien social se distend, les incivilités se multiplient, l’insécurité se développe. Le nombre de sans-abri ne cesse de s’étendre. La ségrégation socio-spatiale montre l’ampleur des inégalités. Encourageant une sédentarité délétère, l’urbanisation stimule dans le même temps une forte mobilité sur de plus longues distances, laquelle est préjudiciable à l’environnement. Les habitudes alimentaires en ville, plus tournée vers les produits agro-industriels, entraîne une transformation vers des systèmes agricoles productivistes. Et les produits ultra-transformés sont néfastes à la santé comme le montre la progression de l’obésité.

Comment lutter contre une pollution atmosphérique dommageable à la santé des citadins ? Comment gérer une production abondante de déchets ? Un impact sur l’environnement (I) est le produit d’un effet population (P), d’un effet consommation par tête (A, pour affluence en anglais) et d’un effet technologie (T), soit I = P xA xT. Il n’y a pas de petits gestes quand on est 8 milliards à les faire, mais encore faut-il être 8 milliards à les faire… et ne pas être entassés dans des villes.

Quelle conclusion en tirer ? Faut-il ou non avoir des enfants ?

Le marquis de Sade nous entraîne très au-delà du débat malthusien. De son point de vue, une situation de basse fécondité persistante et la dépopulation qui s’ensuivrait n’auraient rien de catastrophique : « Quand il n’y aurait pas un seul homme sur la Terre, tout n’en irait pas moins comme il va… » Comme notre présence n’est, pour Sade, que fortuite, l’avenir de l’humanité n’importe nullement : « La nature n’a pas le plus petit besoin de la propagation humaine ; et la destruction totale de la race l’affligerait si peu qu’elle n’en interromprait pas plus son cours que si l’espèce entière des lapins venait à manquer sur notre globe. »… En l’absence d’une démonstration de l’utilité du peuplement humain de la Terre, il ne saurait y avoir selon lui outrage chaque fois qu’on s’écarte de cette stupide propagation. Et ceux « qui n’ont jamais que cette idée de propagation dans la tête sont de purs imbéciles ». Sade nous situe dans le cadre d’une démographie de l’extrême. (page 123- 124)

L’examen fatal de Matheson (page 133)

Dans une nouvelle parue en 1954, intitulée L’Examen, Richard Matheson imagine qu’une loi impose aux personnes âgées de passer tous les cinq ans un examen visant à apprécier l’évolution de leurs aptitudes physiques et mentales. Si les personnes sont jugées « inaptes » à l’issue de cet examen, elles doivent se présenter au « centre administratif » afin d’y subir une injection qui mettra un terme à leur vie. L’objectif officiel de cette loi était de juguler la surpopulation, mais la véritable raison de son adoption était que « les gens voulaient être tranquilles » parce qu’il voulaient vivre à leur guise sans avoir la charge d’une personne âgée.

source : La démographie de l’extrême de Jacques Véron et Jean-Marc Rohrbasser

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Dénatalité : Moins nombreux, plus heureux

Martin Rott, Délégué régional Occitanie de l’association Démographie Responsable

Bien que la Terre n’ait jamais été aussi peuplée et aussi artificialisée, bien que ses autres habitants – les animaux, mais aussi les plantes, les forêts, les prairies et tout ce qui fait l’élégance de notre monde –  n’aient jamais été relégués à des territoires aussi réduits, la peur de la dépopulation vient désormais côtoyer l’angoisse écologique.  A en croire certains l’humanité serait presque en voie de disparition. La Chine tremble, l’Europe a peur et les autorités françaises appellent virilement au «  réarmement démographique » .

Dénatalité : une peur démentie par les chiffres

La peur de la dépopulation repose sur la constatation de la baisse de la fécondité (le nombre d’enfants par femme)  et même de la baisse de la natalité (le nombre de naissances) aussi bien dans une majorité de pays développés que, désormais, dans certains pays en voie de développement. Quoiqu’en croissance permanente, l’humanité a franchi en matière démographique plusieurs maxima. Elle se trouve désormais de l’autre côté de ces pics et ces franchissements qui, par nature, impliquent une redescente, sont seuls retenus pour alimenter les peurs.

Malgré ces baisses – dont rien ne permet de garantir la continuité- ce qui importe sur un plan écologique c’est la population mondiale qui, elle, augmente et n’a pas encore atteint son pic. D’après les chiffres et les prévisions fournis par l’ONU( 2024), notre planète qui comptait 3 milliards d’habitants en 1960, compte désormais 8,2 milliards et devrait en compter 9,7 milliards en 2050 pour atteindre un pic de 10,2 milliards en 2100.

Plus nous sommes nombreux, plus nous polluons

Ce constat de simple bon sens a été scientifiquement confirmée par le GIEC dans son rapport publié le 4 avril 2022 : «  Sur un plan global, le PIB par tête et la croissance de la population sont restés les plus forts accélérateurs de la combustion de pétrole. » Au delà du climat, une multitude de dégradations du « système Terre »trouvent leur origine dans la surpopulation humaine : perte de la biodiversité, pénurie des sources naturelles renouvelables et n on-renouvelables, artificialisations des sols, ravages de l’agriculture intensive qui est nécessaire pour nourrir un population toujours plus grande, etc.

Ce qui a fait avancer chaque année le jour du dépassement écologique mondiale, c’est l’adoption d’une consommation de masse par une population de plus en plus nombreuse, dans les pays développés – 1,2 milliard d’humains – mais également dans les pays émergents avec 4 milliards d’humains, et dans une moindre mesure et décalé dans le temps, des 3 milliards dans les pays les plus pauvres. Pour absorber le déficit écologique, l’ensemble de cette population devrait à la fois se détourner de la consommation de masse et bannir au plus vite l’utilisation d’énergies fossiles. Cela ne prend pas le chemin, comme montre le débat autour du maintien du pouvoir d’achat en France, pouvoir d’achat que voudrait atteindre le reste de l’humanité. Quant à la décarbonation de l’énergie , la fameuse croissance verte, c’est une illusion, dont la Tribune de Jean-Jacques Fresko ( La Gazette de Nïmes , du 13 février 2025, p.6 ) «  L’hydrogène, cela se dégonfle », fournit un exemple parmi d’autres.

Le jour du dépassement mondial, le 1er août 2024, il faudrait qu’on soit seulement 4,7 milliards pour que la Terre puisse régénérer notre consommation et absorber nos pollutions. En ce qui concerne la France, l’équilibre de l’empreinte écologique peut être atteint (à consommation individuelle moyenne constante) si la population redescend à 41 millions (le chiffre des années cinquante !), tout en conservant le 1,1 million de bio-producteurs(agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) nécessaires à l’exploitation maximale de la biocapacité de notre pays, qui ne peut plus augmenter.

Les baisses de fécondité et de natalité sont donc une excellente chose pour notre planète et pour la France et doivent continuer jusqu’à atteindre la taille d’une population écologiquement durable. C’est seulement à ce moment que la question de la survie de l’humanité se posera à frais nouveaux. Et les hommes et les femmes, libérées de l’éco-anxiété, trouveront la réponse.

Des problèmes d’inquiétude à surmonter

Certes, la baisse démographique pose des problèmes économiques, mais seulement dans les sociétés accro à une croissance perpétuelle. On s’alarme de l’évolution du ratio actifs/inactifs pesant sur l’équilibre du système des retraites et sur les dépenses médicales inévitablement en augmentation dans une population plus âgée. Face à cette inéluctable évolution, la solution consistant à augmenter les naissances constitue une véritable fuite en avant, une véritable Ponzi démographique, car les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain. Nous ne ferions que repousser le problème à plus tard et sur une plus vaste échelle encore.

D’après certains il y aura en France à partir de 2060 plus assez de personnes pour travailler. Notons face à cette crainte que les pays les plus pauvres du monde sont ceux à forte fécondité avec une main-d’œuvre abondante. À l’inverse le Japon, dont la population vieillit et diminue depuis plus de vingt ans, reste l’un des pays les plus riches du monde, parce que la baisse démographique pousse partout dans le monde à l’innovation et à la productivité. Ce qui importe pour le bien-être matériel de l’individu n’est pas le PIB national total – qui augmente avec le nombre des consommateurs – mais le PIB par habitant qui augmente avec la baisse démographique !

Moins nombreux, plus heureux

Est-ce que ceux qui brandissent le spectre de la dénatalité sont conscient des ravages non seulement écologiques mais aussi humanitaires qu’une fertilité non maîtrisée peut causer ? C’est à cause d’elle que la population du continent africain augmentera d’un milliard de personnes d’ici 30 ans . Un milliard d’êtres humains dont la seule perspective réaliste de vie est la pauvreté, la faim, la violence ou encore la noyade en Méditerrané.

« Nous n’héritons pas la planète de nos parents ; nous l’empruntons à nos enfants », disait Saint-Exupéry. Devant le constat incontournable que la surpopulation abîme la planète de façon souvent irréversible, on doit en conclure lucidement que plus nos enfants seront nombreux, moins ils seront heureux.

C’est une révision déchirante d’un paradigme ancré profondément dans notre cerveau : la satisfaction de procréer. C’est pourtant seulement à ce prix qu’on pourra éviter des conflits armés pour s’accaparer les ressources naturelles en diminution, mécanisme décrit par la formule lapidaire d’Henri Bergson : « Laissez faire Vénus, et vous aurez Mars. »

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Angola, l’absence de pétrole entraînera la chute

En 1940, 3 738 010 habitants en Angola, en 2024 environ 37, 8 millions d’habitants, soit une multiplication par 10. Cela ne peut qu’être invivable et ingérable. Aujourd’hui près de 45 % de la population a moins de 14 ans, donc beaucoup de procréation à venir. Si la densité paraît faible, 29 hab./km² pour une moyenne mondiale de 62 hab./km², cela pourrait être un atout pour l’avenir si les structures socio-politiques étaient favorables. Ce n’est pas le cas.

Depuis l’indépendance du pays en 1975, le pays n’a connu que deux présidents, issus du MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola). Le président de la République concentre tous les pouvoirs. C’est lui qui nomme quasiment tous les responsables politiques, des gouverneurs de province aux maires. Blocage politique, blocage économique, les inégalités sont criantes. Les 50 % les plus pauvres se partageaient 9 % des revenus en 2023 et la situation empire. Le pour-cent le plus riche accapare 26 % des revenus du pays en 2023, contre 15,3 % en 2008. Alors que Luanda abrite des hôpitaux luxueux, les dispensaires des zones rurales ne sont que des murs vides. Seulement 10 % des 50 millions d’hectares de terres arables sont cultivés, le pays importe 95 % de sa consommation de riz et de blé.. Des millions de tonnes de café, de bananes, de maïs et de miel sortaient du pays chaque année avant que la guerre civile (1975-2002) n’y mette fin. Le conflit a fait fuir les paysans vers la capitale, Luanda, plus de 9 millions d’habitants qui abrite presque un quart de la population. L’Angola pourrait être une terre d’abondance, il manque d’antibiotiques et de médicaments pour soigner la tuberculose et le paludisme. Le remboursement des emprunts, qui atteint les 70 % du PIB, aspire la moitié des dépenses budgétaires.

Pire, l’économie est sous transfusion avec le pétrole comme circuit sanguin. Le secteur des hydrocarbures pèse aujourd’hui 30 % du produit intérieur brut, 95 % des revenus d’exportation, deux tiers des recettes fiscales et emploie seulement 35 000 Angolais. Les revenus du pétrole ont donné naissance à un Etat hégémonique qui n’avait plus besoin de l’argent des contribuables pour fonctionner ; les impôts sur le revenu n’existaient pas jusqu’à récemment. Derrière l’État et la corruption, une économie fantôme.

Mais l’Etat perd maintenant de sa puissance financière en raison de l’assèchement des revenus du pétrole. La production de l’or noir a quasiment diminué de moitié ces quinze dernières années, passant de 1,85 million de barils par jour en 2008 à 1 million de barils par jour environ en 2024. Les zones les plus accessibles, d’abord à terre, ont d’abord été épuisées. A l’orée des années 1980, le gisement (bloc 3) était situé à quelques encablures des côtes angolaises et à une profondeur d’une centaine de mètres. On a ensuite foré à 700 mètres. Aujourd’hui le bloc 17 produit de l’« huile » enfouie à 1 600 mètres sous la surface de la mer à une distance moyenne de 200 kilomètres des terres. Plus loin encore, il y a le bloc 32, à 260 kilomètres des terres. Il faut chercher le pétrole à une profondeur d’eau d’environ 2 000 mètres, à laquelle il faut ajouter une perforation de la couche terrestre qui peut atteindre 1 500 mètres. La folie humaine n’a pas de limites. Le bloc 48 est situé dans des eaux ultra-profondes, à 400 kilomètres de Luanda. Il y a une profondeur de 3 600 mètres d’eau et il s’agira du puits d’exploration le plus profond jamais réalisé. Autant dire que l’Angola, deuxième producteur africain d’hydrocarbures, se prépare à la fin du pétrole.

Notre plus ancien article sur l’Angola

25.04.2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception.

Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

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Le dernier souffle, ce n’est pas un film

Tout le monde y passe, c’est la seule certitude de notre existence, il faudra bien mourir un jour. Autant s’y préparer. Comme on ne croit plus aux portes du paradis que va nous ouvrir Saint Pierre, il y a trois écoles.

– La mort on fait avec même si c’est douloureux. C’est une pratique très développée dans les pays pauvres. Les mourants font à la manière d’Ivan Illich, ils considèrent la mort et la souffrance comme quelque chose de normal, et même pour certains voulus par Dieu.

– La mort on peut se la donner, c’est gratuit, cela s’appelle un suicide. Mais dans les pays riches, on se pose la question de l’aide au suicide. En France la question n’arrête pas d’être posée. Plusieurs lois déjà, et c’est toujours en débat.

– La mort, on la recule le plus possible. C’est une invention des pays très riches et ça s’appelle « soins palliatifs ». Il s’agit d’assurer le confort du malade en fin de vie, en général avec une substance interdite aux toxicomanes, la morphine. Bien sûr il existe aujourd’hui un bel atlas de l’APCA de 79 pages sur les soins palliatifs en Afrique. Mais dans un rapport publié en juin 2011, l’organisation Human Rights Watch (HRW) passait en revue 192 pays ; dans 35 d’entre eux, moins de 1 % des patients bénéficiaient effectivement des antalgiques puissants dont ils ont besoin. Par exemple le Nigeria, plus de 173 000 patients atteints d’un cancer à un stade terminal ou d’un sida, seuls 274 malades bénéficient de soins palliatifs (soit 0,16%). On peut douter que la situation se soit amélioré depuis l’époque. L’humanisme a un coût.

Que dit le film de Costa-Gavras « Le Dernier Souffle » de ce triptyque. Inspiré du livre co-écrit par un fondateur d’USP (unité de soins palliatifs), le docteur Claude Grange, et par l’écrivain Régis Debray, il prend fait et cause pour l’acharnement thérapeutique. Ce qu’ils appellent de façon imagée « une meilleure couverture des besoins ». Pour eux, faire des perfusions, c’est un métier formidable qui rend humain ce qui ne l’est pas ! Les soignants en soins palliatifs sont des athlètes de la sollicitude qui ont l’art d’accoucher la mort sans douleur et d’écouter l’inaudible. Ils amadouent l’invincible, ce qui n’a en fait ni traitement ni guérison. C’est un monde médical insoupçonné , capable de rendre « l’inacceptable supportable » – une réplique du film. Donc pour eux les soins palliatifs, « une médecine qui contribue à redonner un droit de cité à l’agonie et à la mort ». Ah bon !

Ni Costa-Gavras et Régis Debray n’abordent d’emblée dans une interview au MONDE l’autre versant du débat sur la fin de vie : celui de la légalisation de l’aide à mourir, qu’il s’agisse du suicide assisté ou de l’euthanasie. Mais Costa-Gavras ne s’y dérobe pas. S’il a délibérément choisi de ne pas introduire le sujet dans son film, c’est pour ne pas « donner le sentiment de vouloir peser dans le débat ». Il préfère peser en faveur des soins palliatifs ! Mais à titre personnel, il choisirait l’euthanasie : « Quand j’arriverai à un moment de ma vie où je ne pourrai plus créer, tourner des films, travailler, je veux avoir cette liberté de pouvoir partir, dit-il. Je comprends les raisons qu’a eues Godard de se suicider ». Le réalisateur d’A bout de souffle s’est donné la mort, en Suisse, le 13 septembre 2022, par l’intermédiaire d’une association. 

Régis Debray consent à son tour à répondre à la question qui brûle « Je suis absolument pour les évolutions législatives qui pourraient rendre possible la mort volontaire qu’on appelle aide active à mourir. Quand la mort ne vient pas et qu’on a des souffrances épouvantables, il me semble évident qu’on doit avoir un droit de se donner la mort. » Une évolution qui lui paraît « inéluctable ».

Même le docteur Grange s’autorise : « J’ai cheminé , je suis aujourd’hui sur une ligne que je qualifie de “compromis” : j’entends la position d’une personne qui dit : “J’ai la liberté individuelle de pouvoir décider du moment de ma propre mort”. Qui souhaite ne pas connaître la déchéance, rester maître du temps qu’il lui reste à vivre. Dont acte ».

Le dernier souffle, ce n’est pas un film, c’est une réalité qu’il faut assumer.

Pour en savoir plus sur la fin de vie grâce à notre blog

https://biosphere.ouvaton.org/blog/?s=fin+de+vie

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Naître moins nombreux, vivre plus longtemps

Entre le culte du nombre à la naissance et le culte de la durée en fin de vie, notre société en oublie le qualitatif…

Delphine Roucaute sur les naissances: L’indice conjoncturel – aussi appelé « synthétique » suivant les publications – de fécondité revêt une importance particulière pour comprendre la dynamique démographique. Cet ICF est une construction théorique, puisqu’il s’agit de la somme du nombre moyen d’enfants par femme à chaque âge de la vie féconde, c’est-à-dire entre 15 ans et 50 ans, durant une année donnée. Concrètement, cela signifie que si les jeunes filles ayant 15 ans en 2024 en France adoptaient au cours de leur vie les mêmes comportements féconds que ceux des femmes observées cette année-là, elles auraient en moyenne 1,62 enfant chacune. La France garde sa première place parmi les pays européens ayant la plus forte fécondité ; 1,16 pour l’Espagne, 1,24 pour l’Italie et 1,32 pour la Grèce en 2022). Le solde naturel de la France, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances vivantes et le nombre de morts enregistrées la même année, reste positif (+ 17 000), alors qu’il est devenu négatif dans beaucoup de pays.

Delphine Roucaute sur l’espérance de vie : Si hommes et femmes vivent de plus en plus vieux, la durée de vie en bonne santé ne croît pas au même rythme. La différence entre les deux tend à augmenter, montre une récente étude menée à l’échelle mondiale. Ces vingt dernières années, cet écart a augmenté de 9,6 ans dans 183 pays du monde, Autrement dit, au niveau mondial, l’espérance de vie (72,5 ans) dépasse de 9,6 ans l’espérance de vie ajustée sur la santé (63,3 ans). En France, où l’espérance de vie se stabilise en 2024 à un niveau historiquement élevé de 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes, l’écart entre l’espérance de vie et celle en santé est de 10,38 ans. Cet écart entre la durée de vie et la durée en bonne santé est le reflet de l’amélioration de la survie aux maladies aiguës et du plus grand nombre de personnes atteintes de maladies chroniques.Un paradoxe qui est une conséquence involontaire de l’amélioration des soins de santé.

Le point de vue des écologistes

En résumé, nous augmentons le nombre de grabataires et il faudrait faire plus d’enfants que ce que nous faisons pour payer plus tard les soins d’encore plus de grabataires. Est-ce cela qu’on appelle le progrès social par le réarmement démographique selon Macron et la poursuite des soins palliatifs selon ceux qui en vivent ?

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Fin de vie : François Bayrou dit non

message de l’ADMD, association pour le droit de mourir dans la dignité

Le Premier ministre, François Bayrou, le mardi 21 janvier 2025, a annoncé son souhait que le texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie soit scindé en deux textes distincts. Le premier sur les soins soins palliatifs – le second portant sur l’aide active à mourir.

Pourtant les soins palliatifs comme l’aide active à mourir sont les deux aspects de la même prise en charge fraternelle des situations de fin de vie. L’ADMD sait aussi très bien que, dès lors qu’un premier texte de loi sur les soins palliatifs aura été voté, il n’y aura plus d’espace parlementaire pour discuter de la fin de vie.

Quoi que souhaite François Bayrou, la longévité de l’ADMD sera supérieure à celle de son Gouvernement. Nous écrirons cette loi de liberté avec ou sans lui…

Fin de vie : les britanniques disent oui

Les députés britanniques ont ouvert la voie, vendredi 29 novembre 2024, à la légalisation de la « fin de vie assistée » Le texte permet à toute personne de plus de 18 ans dont le pronostic vital est de moins de six mois d’obtenir l’aide des autorités médicales pour abréger sa fin de vie. Après feu vert de deux médecins ainsi que d’un juge de la Haute Cour, on doit pouvoir s’administrer la dose létale soi-mêmes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Éducation thérapeutique et fin de vie

extraits : La fin de vie met en jeu un processus de construction sociale du consentement. Cet acte terminal doit naître de la volonté du patient de choisir les conditions de sa mort. Mais qui consent à quoi ? Trop souvent, le consentement se résume à la signature d’un document manifestant l’approbation d’un patient à un traitement thérapeutique proposé par le médecin. Le risque est alors que l’éducation thérapeutique se réduise à l’effort du corps médical pour mener le patient vers le traitement recommandé par l’évolution de la maladie, sans porter une réelle attention à sa propre volonté. Subsiste en quelque sorte un héritage « paternaliste » au sein duquel l’autorité médicale prédominerait….

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