démographie

Sécheresse et Surpopulation en interdépendance

Dans son rapport du 1er décembre 2023 « Aperçu de la sécheresse dans le monde », la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification( UNCCD) alerte sur la gravité de la situation. Ses auteurs lancent un avertissement : « Dans la nature, tout est interconnecté. Nous commençons juste à le réaliser ».

Martine Valo : Le manque d’eau a des conséquences directes sur la perte de pâturage, le déclin des récoltes, l’explosion des prix alimentaires, les famines. Fin 2022, on dénombrait 23 millions de personnes plongées dans une insécurité alimentaire sévère à cause de la sécheresse persistante dans la Corne de l’Afrique. L’UNCCD estime que 1,84 milliard de personnes sont affectées par la sécheresse, dont 4,7 % de façon « sévère » ou « extrême ». La combinaison de chaleur extrême et de sécheresse devrait augmenter de 5 à 10 fois d’ici à la fin du siècle, affectant entre 35 % et 55 % de la population chinoise.

Le point de vue des écologistes interconnectés

roger du 23 : cela n’empêche pas la natalité africaine d’augmenter…alors la sécheresse a bon dos…plus de monde, moins de ressources ….

Pierre Angulaire : Les anciens depuis 50 ans (Meadows et René Dumont par exemple) nous avaient mis en garde contre la surpopulation et la démographie galopante. Nous consommons sans doute 10 fois plus d’eau que les pauvres mais ils seront bientôt 100 fois plus nombreux que les occidentaux. Les religieux et les marxistes ont nié ce grave problème et désormais on se retrouve avec une Afrique de 1,2 milliard d’habitants dont 50% a moins de 20 ans. L’enjeu démographique pour la survie de l’humanité est bien pire que nos (provisoires) surconsommations.

Novi : 2,5 MILLIARDS EN 1950, 8 MILLIARDS AUJOURD’HUI ! Le plus étonnant, c’est qu’il y ait seulement 1,8 milliards d’habitants qui soient affectés par la sécheresse. Mais le Tiers-Monde continue à faire des gosses. L’Algérie est passé de 8 millions (sans les français partis) à 40 millions (sans les millions d’algériens partis) depuis 1962 dans un pays essentiellement désertique qui importe son lait et son blé. Mon petit doigt me dit que le problème n’est peut être pas le réchauffement.

Michel SOURROUILLE : Le rapport de l’UNCCD insiste sur le fait que tout est interconnecté. Le rapport de 1972 sur « les limites de la croissance » montrait déjà que population, agriculture, industrie et ressources naturelles agissaient de façon interdépendantes. La journaliste Martine Valo fait comme si la désertification de la planète était une variable autonome. Il faut dire que le mot »surpopulation » est tabou dans les colonnes de son journal, sauf quand il s’agit d’aborder la surpopulation carcérale. Heureusement plusieurs commentateurs compensent cette lacune, Martine Valo devrait consulter leurs analyses malthusiennes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La COP15 et l’inexorable désertification (mai 2022)

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain…

Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse…. (février 2014)

extraits : « Pour comprendre la réalité du réchauffement climatique, il faut avoir les pieds dans l’eau. » Trouver cette phrase dans un éditorial du MONDE* montre à quel point la situation écologique devient plus que préoccupante… car tout le monde s’en fout ! Comme le principe de précaution ou le principe responsabilité restent des mots inconnus du grand public et d’ailleurs combattus par la nomenklatura qui nous dirige, il ne nous reste que le principe de réalité : nous adapter à l’insupportable...

Amicale associative des Malthusiens

L’association Démographie Responsable se retrouve bien seule dans la sphère francophone à militer pour une autolimitation de la natalité.

Pour mieux connaître Démographie Responsable,

https://www.demographie-responsable.fr/

Pourtant dans la sphère anglophone beaucoup d’associations œuvrent dans le même but, limiter la population humaine en proportion des ressources de la planète.

 These organizations value and work in the fields of girls’ education, women’s empowerment, access to contraception, family planning, advocacy, and implementation of practices and policies that promote small families, improve human lives, reverse unsustainable population growth, and restore nature.

 We hope you use this list to explore, discover, and support organizations that get to the heart of creating a just and sustainable future, focusing on the upstream causes of our human and planetary health crises instead of treating the downstream symptoms.

  Scientist Groups that recognize the connection of unsustainable population growth and planetary health

Alliance of World Scientists

Foundation for Climate Restoration

Millennium Alliance for Humanity and the Biosphere (MAHB)

 Family Planning, Gender Equality, Girls Education and Empowerment Organizations

Campaign For Female Education – CAMFED

Center for Reproductive Rights

Engender Health

Family Health International  

Family Planning Association, UK

Girl Rising

Guttmacher Institute

International Projects Assistance Services  

Malala fund

Marie Stopes Intl. MSI 

National Network of Abortion Funds

OASIS Initiative-Sahel Area Africa

PAI

PATH Foundation Philippines

Pathfinder International

Planned Parenthood

Red Cross and Red Crescent Societies

Reproductive Freedom for All

Save the Children

Turimiquire Foundation-Venezuela

United Nations Population Fund, UNFPA

Upstream USA

Women Deliver 

World Vasectomy Day

 Population Organizations (Education,  Human and Environmental Health and Services)

Better not Bigger (Vermont)

Population Connection

Negative Population Growth (NPG)

Numbers USA

Overpopulation Awareness Foundation – Netherlands

Population Balance

Population Institute of Canada

Population Matters UK

Population Media Center

Sustainable Population Australia

The Overpopulation Project

The Population Institute

The Population Council

Utah Population and Environmental Council

Environmental Organizations that demonstrate support of Population Education and Policies that improve human lives and planetary well-being

ALERT Conservation

Centers for Biological Diversity

Earth Force

Earth Overshoot

Environmental Health News 

Friends of the Earth (UK)

FUNDAECO’s REDD+ forestry project – Guatemala

IUCN

Jeunes Volontaires pour l’Environnement – Niger

Life Net Nature

Regenerate Africa

Rewilding Institute

Transition Earth

Wild

The Wildlife Trusts (UK)

Overshoot Organizations

Canadians for a Sustainable Society

Earth Overshoot

Global Footprint Network

Growthbusters

Post Carbon Institute

Skil.org

Stable Planet Alliance 

 Miscellaneous

Center for a Steady State Economy (CASSE)

Fair Start Movement

Institute for Humane Education

Rejoice Africa Foundation -Uganda

NB : The list below highlights institutions that recognize and proactively support a human rights-based approach to improving people and our planet. 

Zimbabwe, surpopulation et choléra

Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants en Zimbabwe est passé de 3,78 millions à 16,32 millions, soit une multiplication par plus de 4 en 62 ans seulement. Ce pays a connu la plus forte augmentation démographique en 2015 avec un taux de 4,18 %, soit un doublement de la population en moins de 16 ans ! Sa situation actuelle justifie pleinement le diagnostic de Malthus en 1798 : si un peuple ne maîtrise pas sa fécondité, il connaîtra famine, guerres et/ou épidémies.

La dernière en date, le choléra. Infection diarrhéique aiguë provoquée par l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio choleræ, le choléra est en forte recrudescence. Harare, la capitale du Zimbabwe, a été déclarée en état d’urgence en raison d’une résurgence de l’infection qui a déjà fait 51 morts confirmés dans le pays, infecté plus de 7 000 personnes et continue de se propager. Il y a eu déjà une hécatombe en 2008, lorsque le choléra y avait fait des milliers de morts. Les Zimbabwéens creusent trop souvent des puits à proximité de latrines à fosse, en particulier dans les quartiers qui n’ont pas d’eau courante. Ce qui signifie que l’eau potable est contaminée. Car l’état de surpopulation s’accompagne aussi d’une urbanisation galopante, 2,3% par an. Environ 32% des habitants vivent dans les grandes villes du pays. Des villes qui n’offrent pas des emplois en assez grand nombre, mais multiplient les cas de Sida. 3 000 personnes en meurent chaque semaine et 170 000 par an. En 2005, on recensait déjà plus de 910 000 orphelins. Entre 1990 et 2005, l’espérance de vie de la population avait même baissé de 61 à 44 ans.

Le taux de fécondité au Zimbabwe est passé de 7 enfants par femme en 1960 à 3,5 enfants par femme. Il faudrait moins de 2,2 enfant par femme pour atteindre une stabilisation de la population. La dernière étude sur le planning familial date de 1984 et c’est la banque en 1999 qui se voulait active, pas l’Etat. Le Zimbabwe était un modèle de développement économique et sociale dans les années suivant son indépendance en 1980. A partir des années 1990 avec une accélération en 2000, la corruption, le clientélisme, la mauvaise gouvernance de Mugabe et de sa clique du ZANU ont ruiné le pays. L’expansion démographique qui devient ingérable reste l’angle mort de la politique au Zimbabwe. La densité semble faible, 41 hab./km² pour une moyenne mondiale de 60 hab./km². Mais le Zimbabwe, bien que vaste pays (390 000 km² ), ne possède pas de littoral ; ce manque d’accès à l’océan se fait ressentir dans l’économie. La surexploitation des terres entraîne la déforestation, l’érosion des terres, la pollution de l’air et de l’eau. La surpopulation s’accompagne aussi de la chute de la biodiversité.

Le quotidien LE MONDE ne parle pourtant jamais de surpopulation au Zimbabwe. Ses derniers articles évoquent les écrivaines Tsitsi Dangarembga et NoViolet Bulawayo ou la vie politique par le petit bout de la lorgnette : « Sur la photo qui lui a valu son arrestation, le député de l’opposition Gift Ostallos Siziba arbore de larges lunettes de soleil et le maillot rayé noir et blanc de son équipe favorite de football… ». La vie économique pour ce journal « de référence » se résume à des robes de mariées à la location pour quelques heures. Seul un article tranche avec cette superficialité, Le Zimbabwe touché par une nouvelle vague d’hyperinflation (11 juillet 2022) : « L’hyperinflation attaque les revenus (192 % en juin, les taux d’intérêt minimaux ont atteint 200 % )… la viande est devenue un luxe… l’économie du pays est plombée depuis une vingtaine d’années, marquée par des pénuries d’argent et de nourriture… »

Surpopulation va de pair avec crise socio-économique, écologique et politique on devrait pourtant le savoir.

sur notre blog, Des éléphants ou des hommes, qui choisir ?

extraits : Il est plus que probable que si les effectifs de la population humaine ne sont pas réduits dans des proportions importantes, la vie sauvage disparaîtra complètement de la surface de la Terre et les humains s’entre-tuerons dans leurs territoires faits de béton, de goudrons et de taudis. Prenons l’exemple des éléphants. La population d’éléphants au Zimbabwe augmente de 5 % par an. 60 personnes ont été tuées par des éléphants depuis le début de l’année 2022…

Pour en savoir plus, ce récapitulatif des pays surpeuplés

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

Burkina Faso, une surpopulation à 23 millions

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Chine, une idée tabou ?

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation en France comme au Japon

Gaza, une surpopulation carcérale

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Haïti, un pays ingérable parce que surpeuplé

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Un surpeuplement inquiétant en Inde

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Surpopulation africaine par une virilité mal employée (Mozambique)

Ouganda, une surpopulation structurelle

Niger, surpopulation et coups d’État

Le Nigeria, miné par la surpopulation

Pakistan, tous les maux de la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Sri Lanka, surpopulation et agro-industrie

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Tchad, une surpopulation en voie d’explosion

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

Surpopulation en Argentine => Javier Milei !

Beaucoup de maux s’expliquent par la surpopulation. Est-ce le cas pour l’Argentine ? A l’heure actuelle l’Argentine est un bon élève, adepte de la sobriété démographique. Le taux de fécondité est de 1,91 enfants par femme (2020), un peu inférieur au taux de renouvellement de la population. Vu l’inertie démographique, le taux de croissance de la population est encore de 0,9% (2021) en variation annuelle, mais la densité de 16 hab./km² est bien inférieure à la moyenne mondiale, 60 hab./km².

Cependant, si on considère une perspective historique, la situation devient catastrophique. Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants en Argentine est passé de 20,5 millions à 46,3 millions, soit plus qu’un doublement en 62 ans. A la fin du XVIIIe siècle, lorsque le vice-roi d’Espagne Juan José de Vértiz y Salcedo effectua un recensement pour la première fois, la population argentine ne dépassait pas 380 000 habitants (territoires indiens non compris). En 1810, il n’y avait encore que 500 000 habitants environ. Arriver a plus de 46 millions, ce n’est pas un saut de puce. Il faut donner à manger à tout ce monde, et procurer un emploi.

L’Argentine était une puissance agricole majeure, on dit qu’elle produisait de quoi nourrir plus de 450 millions de personnes, soit 10 fois sa population. L’agriculture emploie 1,8 % de la population active, contribue à environ 5 % du PIB, tout en assurant les trois quarts des exportations argentines. Près de la moitié de la superficie du pays est occupée par de l’élevage extensif. Autant d’espace en moins pour les gens et la biodiversité. De plus une sécheresse historique étouffe l’agriculture et menace l’économie du pays. Les quatre derniers mois de 2022, il est tombé seulement 44 % des précipitations moyennes. Le moteur économique du pays a vu se volatiliser 20 milliards de dollars d’exportations en 2023, faute de soja, maïs ou blé, soit un manque à gagner de 5 milliards de dollars de recettes fiscales. Le réchauffement climatique ne peut qu’accentuer la déperdition de l’agriculture, inféodées aux méthodes de l’agro-industrie, OGM, pesticides, engrais, mécanisation, toutes choses qui vont être impactées par la déplétion énergétique.

Le plus grave, c’est le statut des villes, dépendantes de l’extérieur pour tout ce qui concerne leur cycle vital. Imaginons ce qui arriverait à n’importe quelle ville si elle était enfermée sous une coupole de verre qui empêcherait les ressources matérielles nécessaires d’entrer et de sortir. Il est évident que cette ville cesserait de fonctionner en quelques jours et que ses habitants périraient… Ce modèle mental d’une coupole de verre nous rappelle assez brutalement la réalité. Or le taux d’urbanisation en Argentine est passé de 74 % en 1960 à 92 % en 2022, soit l’un des taux les plus forts au niveau mondial. Grâce à l’accès aux ressources mondiales, les populations urbaines paraissent immunisées contre les conséquences de l’appauvrissement de leur sol et de leurs ressources internes. Encore faut-il avoir les moyens financiers pour importer le nécessaire.

Avec des réserves de devises étrangères au plus bas, le pays se trouve dans une situation de renégociation permanente avec le Fonds monétaire international. L’Argentine fait même partie des pays émergents les plus endettés (114,8 milliards de dollars en 2021). Aux abois, avec des réserves totalement à sec, le pays a finalement trouvé le 31 juillet 2023 une formule acrobatique pour faire face à l’échéance de sa dette sans dépenser ses rares billets verts : un prêt-relais de 1 milliard de dollars auprès de la Banque interaméricaine de développement et un montant en yuans équivalent à 1,7 milliard de dollars, inclus dans un échange de devises avec la Chine. Les versements se font toujours plus périlleux, jetant une lumière crue sur une économie hagarde.

Voici une liste des pays surpeuplés qui est actualisée

à chaque fois que nous étudions un nouveau territoire.

Surpopulation généralisée dans tous les pays

https://biosphere.ouvaton.org/blog/surpopulation-generalisee-dans-tous-les-pays/

bonus sur l’Argentine, l’état de surpopulation laisse champ libre au populisme

En France, à un chroniqueur qui craignait l’arrivée au pouvoir du RN en 2027, Pascal Praud avait répondu :  » Les gens intelligents ont tous échoué depuis 40 ans, on peut essayer des incompétents, ça sera pas pire ! »

En Argentine, présenter le 19 novembre 2023 à la présidentielle le ministre de l’économie Sergio Massa était une provocation dans un pays où l’inflation est de 140 % et l’économie à l’arrêt. Les Argentins ont répondu : puisque vous nous présentez un bouffon incapable, nous allons élire un vrai clown ! Ils ont voté Javier Milei à 55,7 % des voix pour une distraction démagogique qui ne fera qu’amplifier les difficultés. Regardez sur le site d’El País une vidéo, les éructations de ce type sont effarantes. La démocratie accouche d’un monstre. Javier Milei est le chantre d’un libéralisme radical et caricatural, qui compare la monnaie nationale à un « excrément », prône la suppression de la banque centrale, le remplacement du peso par le dollar et veut diminuer drastiquement la dépense publique grâce à un « plan tronçonneuse ». « Vive la liberté, bordel » était son slogan préféré. Il s’est fait connaître par ses idées d’extrême droite comme la dérégulation de la vente d’armes, l’opposition à l’avortement ou encore ses déclarations sur le changement climatique, un « cycle », pas « une responsabilité de l’homme ».

« Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays », a écrit l’ancien président des États-Unis Donald Trump, tandis que l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro estime que « l’espoir brille de nouveau en Amérique latine ». Emmanuel Macron a félicité Javier Milei pour son élection. C’est l’internationale des populistes, tous ceux qui basent leurs campagnes électorales sur le dégagisme à la mode.

Eric Zemmour, surpopulation et climat

Nous avons reçu l’analyse ci-dessous de la La Radio-télévision belge de la Communauté française (rtbf). Nous sommes en désaccord total avec cette accusation de racisme qui tend à dévaloriser tous ceux qui montrent qu’une autolimitation de la natalité est absolument nécessaire, y compris en Afrique. Ce blog biosphere, l’association Démographie Responsable et toutes les personnes qui pensent que la surpopulation pose problème n’ont aucun lien de parenté avec Eric Zemmour.

« Le problème du climat, c’est la démographie et l’explosion de la natalité » :

pourquoi cet argument (raciste) est faux ?

Jean-François Viot : Une réflexion souvent partagée à propos du réchauffement climatique indique que nous, les êtres humains, serions tout simplement trop nombreux sur la Terre. Le problème essentiel serait la démographie et il faudrait moins réduire nos émissions de gaz à effet de serre que le nombre d’habitants sur notre planète. Dans ce tweet de juin 2021, le polémiste Eric Zemmour, candidat d’extrême-droite à la présidentielle française de 2022, recycle ce cliché. Il affirme que le problème du climat, c’est la démographie.

Le problème du climat, c’est la démographie et l’explosion de la natalité en Afrique et en Asie. Il faut arrêter de parler des conséquences et pas de la cause.

#Facealinfo pic.twitter.com/17X1ysXF0P

Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 24, 2021

Et, jamais bien loin de la racialisation de son discours, il dénonce ce qu’il croit être l’origine du problème : l’explosion de la natalité en Afrique et en Asie.

Une part de vérité, oui mais…

Comme tous les arguments climatosceptiques, cette déclaration contient une part de vérité. Car il n’échappe à personne que l’humanité a grandi de manière très rapide au cours des cent dernières années. De 2 milliards d’individus en 1930, nous sommes passés à 4 milliards en 1970. Nous sommes aujourd’hui plus de 8 milliards sur Terre et il n’a fallu que 12 ans pour ajouter le dernier milliard. Plus de monde sur la planète, c’est plus de besoins, plus d’achats de produits, donc plus d’énergie consommée, donc plus de CO2 émis dans l’atmosphère, parce que l’énergie est une des matières premières de notre vie : nous ne pouvons rien faire sans elle.

Une démographie en hausse implique donc aussi un renforcement du réchauffement climatique.

Une question de mode de consommation

Toutefois, le réchauffement climatique n’est pas dû principalement à la croissance de la population mondiale mais à l’évolution de nos modes de consommation. Entre 1900 à 2000, la population mondiale, a augmenté d’un facteur 4. Mais les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont, elles, augmenté d’un facteur 15. Nous voyons donc très clairement que l’augmentation de la population n’est pas le SEUL critère qui explique l’augmentation de nos émissions de dioxyde de carbone.

Et pour une raison simple : nos émissions de CO2 ne dépendent pas que de notre nombre mais aussi de nos revenus, de notre patrimoine notamment immobilier, de nos régimes alimentaires, en somme de tout ce qu’on appelle notre mode de vie.

Dans le graphe suivant, nous avons juxtaposé la production de CO2 par habitant pour différentes nationalités à travers le monde. Chaque Camerounais émet chaque année environ 0,04 tonne de CO2 par habitant. C’est cinq fois moins qu’un Indien (environ 2t), deux cent fois moins qu’un Belge (environ 8t), trois cent cinquante fois moins qu’un Américain (environ 15t) et 800 fois moins qu’un Qatari (environ 37t). Ces chiffres émanent de la Banque Mondiale. Le Français Eric Zemmour (7 t de CO2 par an, à considérer qu’il se comporte comme le Français moyen) participe donc environ 2 fois plus au réchauffement climatique qu’un Asiatique et 10 fois plus qu’un Africain, même si ceux-ci sont plus nombreux.

Et nous ne devons pas perdre une autre chose de vue : si des pays comme la Chine sont objectivement de gros émetteurs absolus de CO2, c’est aussi parce qu’une partie très conséquente des produits manufacturés que nous consommons est produite en Chine. Nous avons simplement déplacé une pollution qui aurait eu lieu chez nous si nous y avions conservé nos industries manufacturières.

Se dédouaner pour mieux responsabiliser l’autre

L’argumentation qui consiste à prétendre que la responsabilité du réchauffement revient à la démographie galopante racialise la pollution atmosphérique. Cette technique rhétorique vise à dégager sur d’autres (ici des pays étrangers) la responsabilité du réchauffement. Il s’agit d’un argument très pratique parce qu’il permet au politicien qui s’en sert de ne pas devoir présenter à sa propre population des décisions politiques nécessairement culpabilisantes. En effet, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c’est réduire notre consommation d’énergie, donc notre confort (moins de biens de consommation, une alimentation différente, moins de déplacements…).

Ce type d’argumentation est donc chère aux partis d’extrême-droite nationalistes qui veulent se dédouaner de devoir imposer des mesures à leur propre électorat et rejettent la responsabilité sur l’étranger.

Dans une remarquable animation, la NASA a représenté les émissions de CO2 au cours de l’année 2021 sous la forme d’une fumée visible. On le constate, ce sont bien l’Europe et le Moyen-Orient qui émettent le plus de CO2 de notre côté du globe. Nullement l’Afrique.

Quelques indications sur notre blog biosphere

qui montrent la complexité de la relation pauvreté / climat

Démographie et climat, un entretien avec Yves Cochet (2015)

extraits 

question : Si tu devais indiquer en une phrase ton sentiment sur la question démographique, que dirais-tu ?

YC : L’évolution à la baisse de la population est un des moteurs de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il n’est pas tenable que les Américains produisent en moyenne 16 tonnes de CO2 par an, les Chinois et les Européens 8 tonnes alors que les Africains sont à moins d’une tonne. Pour instaurer la justice sociale, il faut non seulement harmoniser le montant des émissions mais aussi diminuer le poids démographique car la population est un multiplicateur incontournable du niveau des émissions.

rôle de la démographie dans le réchauffement climatique (2015)

extraits : D’après le canadien William Rees, coauteur du concept d’empreinte écologique, non seulement l’immigration nuit à l’environnement du pays d’arrivée, mais l’argent que les immigrants envoient à leur famille restée au pays entraîne aussi une hausse de la consommation qui « aggrave la pollution et l’épuisement net des ressources », en plus de « court-circuiter toute rétroaction négative qui aurait pu mener autrement à l’instauration de politiques nationales visant à modérer la croissance démographique et la détérioration écologique »…

Lien de plus en plus étroit entre démographie et climat

extraits : La démographie reste un facteur très important dans l’évolution de la crise climatique. Car s’ils n’avaient de si grandes populations qu’ils veulent légitimement sortir de la pauvreté, les gouvernements chinois et indien ne construiraient pas autant de centrales à charbon chaque année… Il existe une autre raison pour laquelle l’histoire de l’évolution humaine et le nombre total d’êtres humains aujourd’hui sont importants alors que la planète se réchauffe. Une des stratégies de la survie des espèces menacées par le réchauffement climatique consistera à migrer vers des zones plus propices à leur existence. Mais nous sommes maintenant si nombreux, occupant tant d’espace sur la planète que nous nous trouvons sur leur chemin…

Le sénat ne veut pas des immigrés

Cette liste est longue et non exhaustive : instauration de quotas migratoires annuels ; fin de l’automaticité de la naturalisation par le droit du sol ; durcissement du regroupement familial et de l’accès aux titres de séjour ; suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) au profit d’une aide médicale d’urgence (AMU) ; restriction de certaines prestations sociales aux étrangers présents en France depuis cinq ans ; rétablissement du délit de séjour irrégulier.

Lors de l’examen du projet de loi immigration, le Sénat a fait adopter plusieurs propositions radicales. Devenu président du parti LR, Eric Ciotti n’a rien renié de ses années « droite populaire » : « Les Français doivent pouvoir choisir qui ils accueillent, qui ils ne souhaitent pas accueillir ». La droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême droite. (LE MONDE)

Le point de vue des migraphobes

untel : « comment la droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême droite » ? Réponse : elle a regardé ce que demande le peuple et elle décidé ne sortir de l’autisme de la classe politique. C’est mal ?

Astartes : Ces mesures semblent presque toutes frappées de bon sens. C’est même plutôt le minimum syndical qu’on demande des politiques pour la défense des intérêts des français.

Palo Alto : Cela ne vient jamais à l’idée d’un journaliste politique de se demander si les mesures envisagées sont efficaces/justes/adaptées ou non, mais seulement si ce sont des mesure de « droite » ou « extrême droite ». Le lecteur ne mérite-t-il pas mieux ?

Il Moro : « En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut stopper l’immigration officielle et clandestine » Georges Marchais, le 6 janvier 1981 (Source : Le Monde). On aurait donc pu aussi titrer : « Comment la droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême gauche »

Christophe24 : Ce n’est pas un socialiste qui disait qu’on ne peut pas accueillir la misère du monde ? Mayotte montre qu’on ne peut plus continuer comme on le fait actuellement.

Tibetan : Ils sont venus, ils sont tous là, poussant des cris d’orfraie, les professionnels de l’immigration open-bar. Malheureusement pour eux, depuis les émeutes de Juillet et les déferlements d’antisémitisme actuels, tout le monde a compris.

Le point de vue des open bar

Bates : Quand on voit que les deux tiers des réactions des lecteurs du Monde (journal de référence de la Gauche démocrate) sont plutôt très favorables à cette loi (contre l’immigration), on se dit que le train fantôme de la Démocratie a vraiment pris sa vitesse de croisière : tout le monde a envie de monter à bord.

Lacannerie : Ou comment le sénat s’est vautré dans l’indignité. Le LR est en pleine déliquescence morale. Une honte pour la république.

Effeil : vivement un référendum pour supprimer le sénat, chambre qui fait honte à la France

Médiéviste : Nous savons que Darmanin= RN, mais qu’un « catho » déclaré comme certains sénateurs puissent rejeter les pauvres et les délaissés laisse pantois. Ils oublient Jésus et ses déclarations dans les évangiles pour de mesquines considérations comptables. Les riches peuvent dormir tranquilles les impôts pour eux ont diminués et pour le reste, dont le pourcentage dans notre société augmente, ils n’ont plus qu’a traverser la rue, sauf les immigrés. Elle est devenue belle notre devise nationale: liberté, égalité et fraternité sacrifiée au nom du libéralisme dont nous voyons aujourd’hui les méfaits.

CL2P : L’ensauvagement d’une république gangrenée par la xénophobie et le racisme d’Etat… Alors une fois qu’ils auront pu exaucer tous leurs vieux fantasmes réactionnaires en privant les immigrés de tous les droits sociaux: plus d’Aide Médicale d’Etat (AME), plus d’allocations sociales, plus de regroupement familial, plus de logement social, et j’en passe….Comment imaginent-ils donc que ceux qui nettoient leurs villes, vident leurs ordures, assistent leurs enfants et leurs vieillards, soignent leurs malades, préparent leurs repas, etc.. voudront absolument rester ou venir en France sans familles, sans soins, sans logements alors même que tant d’autres destinations leur tendent littéralement les bras et recherchent leur savoir-faire??

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Immigration, démagogie ou rationalité ?

extraits : Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Les migrations sur une planète close et saturée d’humains deviennent une liberté sans fondement. Mais l’examen du projet de loi sur l’immigration, qui a commencé au Sénat le 6 novembre, est pollué par une partie de poker menteur où se mêlent les ambitions de Gérald Darmanin, l’alarmante poursuite du RN engagée par LR et l’incapacité de la gauche de tenir un cap, au risque de privilégier la démagogie plutôt que la rationalité. (…)

Démobilité, je crie ton nom. Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… On y reviendra, les frontières se ferment, inexorablement…

Eurasp à Paris le 25 novembre

samedi 25 novembre 2023 de 14H à 19h aura lieu la « Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie  » au FIAP Jean Monnet Paris XIV.

 Le programme

Marc Gillet, climatologue, présentera les liens entre réchauffement climatique et effectifs de la population mondiale

Antoine Bueno, essayiste, auteur de « Permis de procréer« , aura une approche plus généraliste et politique

Michel Garenne, démographe, spécialiste de l’Afrique, traitera de l’évolution actuelle et prévisionnelle de nos effectifs

Antoine Waechter, président du Mouvement Écologiste Indépendant, auteur du « Défi du Nombre », présentera une approche de l’écologie politique sur la démographie.

Chaque intervention durera environ 20 minutes et sera suivie d’un débat avec le public.

Après une pause avec boissons, deux tables rondes seront dédiées à la présentation de plusieurs ouvrages sur le sujet, en particulier le livre collectif de Michel SourrouilleSurpopulation… Mythe ou réalité ?

La Journée sera animée par Didier Barthès, porte-parole de l’association Démographie Responsable.

Parlez-en autour de vous et sur les réseaux sociaux….

En savoir plus sur l’EURASP

l’European alliance for a Sustainable Population  dont voici les associations membres :

Prosupop (Prosperity through Sustainable Population – deutsch, Allemagne), MinderMensen (Belgique), Démographie Responsable (France), Bocs (Hongrie), OverBevolking (Pays-Bas), ecopop ( Suisse)

Quelques éléments de réflexion sur ce site européen, pour l’instant en anglais (mais des versions française et allemande seront  prochainement disponibles)

 https://eurasp.org/

Our mission is to scientifically raise awareness

about the impact of human population,

its size and density on our most precious livelihood,

planet Earth

Sustainable Population

Human population growth and over-consumption are at the root of our most pressing environmental problems, including the wildlife extinction crisis, habitat loss, pollution and climate change. As humans, we have an impact on the health of our planet. What is a sustainable population?

A sustainable population is a population that can be maintained at that number of people indefinitely without detrimental effects on the environment or the quality of life of the members of that population and their future generations. Important factors are population growth, overconsumption en human pressure on the environment. But of course, it’s not just about people. Animals and other living beings also have the right to a good and healthy existence. Some eight million plants and animal species live on Earth. A 2019 United Nations report found that of those eight million, one million species will become extinct within a few decades – unless we take action now. For ecosystems, it takes millions of years to recover, which is why action is crucial. Scientists are making it clear to us that planetary limits have long been exceeded and that it is necessary to adjust both our consumption patterns and the number of people on Earth.

Impact = Population x Affluence x Technology

I = PxAxT is the mathematical notation of a formula put forward to describe the impact of human activity on the environment.

In order to prevent the impact from increasing due to the growth of the population and the increase in consumption (Population X Affluence), humans must balance the carrying capacity of the Earth in order to be able to continue to carry a certain number of people and their activities. Technological developments could ensure that more people can live on earth, but at the same time further deplete the natural resources so that fewer people can live on earth in the longer term.

We must work with the three factors in order to achieve a safe and just humanity. Incorporating the population factor in any policy or strategy would mean faster results and a more sustainable and just world.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

 

No kid, faire des enfants c’est fou à lier

Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.

Clara Georges : « Je suis tombée sur le magazine Society, dont le titre m’avait accroché le regard : « Faut-il être fous pour faire des enfants ? ». Quand un soir mon compagnon, optimiste-né, s’est mis à me parler de son désespoir devant l’actualité du jour, j’ai perdu pied. Nos trois bambins étaient déjà couchés et nous chuchotions pour évoquer la situation à Gaza. Je me suis entendue dire : « Mais quel monde allons-nous leur laisser ? » Nous étions fous et irresponsables d’avoir mis au monde trois humains de plus. A peine nés, ils sont déjà pris dans un défi climatique insoluble. C’est souvent l’argument avancé par les « no kids », ceux qui défendent le choix de ne pas faire d’enfants. Le philosophe sud-africain David Benatar postule qu’il est immoral de procréer parce que les parents causent un tort à leur enfant en le mettant au monde. Sa thèse repose sur l’« asymétrie morale » – en gros, il faut toujours préférer que l’enfant n’existe pas, parce qu’on lui épargne ainsi des expériences négatives, ce qui constitue un bien moral, tandis que le fait de lui éviter de vivre des expériences positives ne constitue pas un mal. Mon collègue Jean Birnbaum, le chef du « Monde des livres », vient de publier Seuls les enfants changent le monde… »

Pas lieu de controverse sur lemonde.fr

MeparazArt : Ce qui je crois manque à cet article c’est la dimension politique de cette décision. L’engagement que nécessite la lutte contre le chaos climatique qui menace les nouveaux-nés n’est en rien comparable à celui qu’ont pu prendre nos parents pour nous voir naître.

dupondt : « Seuls les enfants changent le monde » ! Trop tard, c’était à leurs parents que prendre cette responsabilité, ce qu’il n’ont pas fait, c’est à eux d’assumer la responsabilité. Pour ma part j’ai pris la décision « no kid » après le rapport Meadows en 1972 et j’ai été conforté par le rapport Stern (2006) et les différents rapports du Giec q.

R3 D3 : Faire des enfants, Il faut être un peu dans le déni face à ce qui vient !

Et pourquoi pas : Dans les faits, la probabilité de générer un(e) sauveur(e) est improbable. Quand ma fille de 8 ans me parle de ce qu’elle fera en 2050, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui se pourrait se trouver sur son chemin : un hiver nucléaire, une guerre civile, une chaleur suffocante, un air irrespirable,… Est-ce honnête de lui dire que tout ira bien?

Pat Cartier : En tant que childfree déterminé, parfois militant, je ne vois pas les gens qui pensent vraiment leur projet parental comme des adversaires. La manière dont ils savent prendre leurs responsabilités en matière d’éducation compense largement la folie de leur prise de risque. Le problème, ce sont tous ces gens, beaucoup plus nombreux, qui sont assez bêtes pour pondre sans penser, sans mûrir leur décision, par habitude, paresse et grégarisme. C’est à eux qu’il faut faire comprendre qu’il existe d’autres possibilités dans la vie que de fonder une famille, et que ces possibilités peuvent se révéler tout à fait gratifiantes à court, moyen et long terme. C’est à eux qu’il faut faire entendre que sans enfants la vie est plus libre, et plus riche.

Soteria : On ne négocie pas avec la Terre et on ne peut pas indéfiniment se défausser de nos problèmes en les laissant aux suivants.

César Bistruk : Un système pérenne et équitable serait de tirer au sort dans la population les couples ayant le droit de faire un enfant, parmi ceux en condition de procréer. À concurrence du nombre annuel d’enfants nécessaires pour atteindre une population-cible permettant un mode d’existence soutebable. Déjà anticipé par la SF d’autrefois, p. ex. dans « La stratégie Ender », d’Orson Scott Card.

Eric.Jean : Pas besoin de contraception ou d’abstinence pour régler le problème démographique, les épidémies, les famines et les guerres feront ça très bien. Mais rassurez-vous, ce ne sera pas tout ça, partout, en même temps. Avec un peu de chance vos enfants vivront au bon endroit au bon moment.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La pensée d’avant-garde du « no kid »

extraits : Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, son titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon. Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique…

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

extraits : Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby. Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas…

No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant

extraits : (Juillet 2014) Il y a des articles assez dégueulasses sur les nullipares, ainsi cet article du Nl Obs sur les croisés de la dénatalité : « Les forcenés de la grève de l’utérus… Pas d’enfants de la vie, un rêve pour ces angoissés de l’hyperfertilité… Ces pythies de la non-reproduction… ». Et puis paradoxalement, dans le dernier Figaro-Madame*, un article perspicace sur le « No-kid par militantisme » : « Pour certains, ne pas avoir de fils ou de fille, est un service rendu à l’humanité… On est déjà beaucoup trop sur terre… Il faut réguler la démographie… Une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. »…

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

extraits : Il est tellement rare qu’une revue présente la mouvance malthusienne de façon objective que nous en faisons la promotion en reprenant leur article. Nous attendons avec impatience l’ analyse de « Silence » sur le passage aux 8 milliards d’êtres humains prévu par l’ONU au 15 novembre 2022.

https://www.revuesilence.net/

Fin de vie. Les élucubrations d’une juriste

La mise en pratique de « l’aide active à mourir » était voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Ce changement de paradigme est dur à avaler pour certains, mais en démocratie ce qui compte ce n’est pas le pouvoir des religieux, des politiques, des soignants ou des juristes, c’est la libre volonté des patients…

Marie Grosset, juriste : « Si chaque individu est « libre » de mettre fin à sa vie, ce geste n’est cependant ni un droit ni une liberté au sens juridique du terme. Le code pénal sanctionne pour non-assistance à personne en danger celui qui n’aurait pas tenté de sauver une personne confrontée à un péril imminent. Les acteurs du soin engagent leur responsabilité pénale lorsqu’ils manquent à leurs obligations de surveillance et que le patient hospitalisé dont ils ont la charge met fin à ses jours. Ce corpus de règles témoigne de deux valeurs essentielles qui fondent notre contrat social et irriguent tout le droit : le caractère primordial de la vie et le devoir de solidarité. Si la loi devait dorénavant garantir à l’individu la liberté de se suicider, ressurgira alors le débat pourtant clos depuis l’abolition de la peine de mort, de la valeur relative ou absolue de la vie. Pour apprécier le plus finement possible le caractère libre de la demande d’aide au suicide, le législateur renverra sans doute aux experts médicaux le soin d’évaluer le degré d’autonomie de la volonté du demandeur.

Sommes-nous prêts à plonger dans l’obscurité des âmes pour y déceler un souhait libre de mourir ? Au chevet du malade s’inviteront les avocats, les juges et les experts, et parfois même la presse. Supprimer les bornes claires qui fondent notre contrat social pourrait se révéler coûteux et déstabilisant pour la société à moyen et long terme. »

Pour une vie digne d’être vécu,

quelques commentaires sur le monde.fr

Emma : Rien ne me convainc dans cet argumentaire. Sous couvert de subtilité juridique, de lucidité sur les « risques » et de désir de poser à la « belle âme », on retrouve le même vieux fond conservateur hérité du catholicisme, qui a déjà contribué aux retards français en matière de droit à la contraception, à l’avortement, au mariage homosexuel, à la dépénalisation des drogues douces. Quand ces gens comprendront-ils que le temps des notables réacs qui imposent leurs valeurs à toute la société, c’est fini – ou du moins ça devrait l’être ?

Amadis : On plaidera la mauvaise foi, à défaut de l’ignorance, puisqu’elle est juriste en bioéthique. Elle oublie ainsi de mentionner que la CEDH considère « que le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de former librement sa volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée ».

Michel SOURROUILLE : « Le caractère primordial de la vie » est le fondement idéologique de la pensée de Marie Grosset. Cela veut dire, si cette dame était consciente de la portée de sa phase, qu’elle est contre l’interruption volontaire de grossesse (avec les religieux pro-life), contre les armées qui s’octroient le droit de tuer (même des civils), contre les polices qui font usage de leurs armes pour se défendre, contre la liberté absolue de l’individu de se suicider, liberté que personne ne peut empêcher de se concrétiser : même en prison, on se suicide. Cette « juriste » est plutôt le faux nez des tenants jusqu’au boutisme des soins palliatifs et du précepte divin « Tu ne tueras point » .

chary21 : après les religieux, certains soignants, voilà une juriste qui veut décider pour les autres dans un choix de fin de vie qui n’appartient qu’à la personne…

Gramoune : Mme Grosset réagit en « juriste », c’est-à-dire se focalise sur des arguties de lois, donc pour le commun des mortels, sur des mots, des virgules.. donc ce qui n’a rien à voir avec la RÉALITÉ de la vie, ou de la fin de vie. Donc, à mon avis, un article complètement à côté des personnes concernées.

MEKEDA : Après les médecins réacs et les religieux, les juristes s’y mettent. La demande de l’accès à un suicide légal moins barbare que nos méthodes artisanales actuelles sous le recours coûteux à l’étranger est une garantie de liberté. Personne n’est obligé d’y avoir recours. Le corps médical a eu le droit de prolonger la vie de manière très notable et souvent déraisonnable, pas toujours avec le plein accord des patients d’ailleurs. Je ne vois pas pourquoi leur bricolage de la vie serait plus éthique qu’une sortie volontaire. La France compte une population notable de grands vieillards, le sort qui leur est réservé dans les EHPAD ressemblent bien souvent à une transformation en semi légume, à prix d’or. Il faudrait vraiment regarder les choses en face et s’accorder sur la définition d’une vie digne et autonome et le droit d’en sortir de même manière et faire cesser l’hypocrisie ambiante.

Fer : De nombreux pays ont avancé dans le domaine. La France, pas du tout. Et ce genre de tribune, qui pose de vrai et de faux problèmes, ne fait que ralentir les choses…

Épi-Logos : Elle dit n’importe quoi comme prouve le fait que aux endroits (aux Pays) ou on l’à accepté (l’aide active a mourir) il ne se passe rien de toutes les risques quelle imagine. Et d’ailleurs si je vois quelqu’un se suicider je ne l’empercherait pas. De quel droit empêcher d’aider celui qui veut se suicider… Ou mourir.

Benkium : Il serait tout de même préférable qu’un cadre légal permette à ceux qui le souhaitent se suicider. L’absence de cadre pose des problèmes : retards de transports liés à ceux qui se suicident en se laissant déchiqueter, nombre de traumatismes psychologiques pour ceux qui sont témoins de telles scènes. S’il était légal pour chacun de pouvoir se rendre dans un centre spécialisé pour demander un traitement lui permettant de se suicider, cela éviterait nombre de conséquences néfastes, et faciliterait le travail médico-légal. Au nom de quoi, dans un Etat qui prétend que la liberté est une valeur fondamentale, peut-on juger du bien fondé ou non des intentions d’un individu à vouloir se suicider ?

Mamapasta : à une époque ou l’on parle de consentement , il n’existe pas de loi qui oblige à respecter l’opinion de celui qui ne veut absolument pas consentir à ce qu’on le maintienne artificiellement en vie.

Marianne : Et donc, on fait quoi ??? Comme pour les avortements avant la Loi Simone Veil, les plus fortunés iront en Hollande, en Belgique, en Suisse etc, et les plus pauvres pourront crever dans des mouroirs, appelés EPHAD pour certains, unité de soins palliatifs pour d’autres…

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Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite (30 septembre 2023)…

Suicide mode d’emploi, de 1982 à 2023

Sous le titre  » Suicide, mode d’emploi « , le quotidien  » Libération  » du 21 février 1979 publiait un répertoire des six manières les plus courantes de se donner la mort. Il ne s‘agissait que d’un exercice de style qui n’apprenait pas grand-chose sur le plan de la technique des suicides, suffisamment connue et décrite au cinéma et dans la littérature. Notre article un peu plus explicite « Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes », a été publié le 5 juillet 2013. Il arrive encore aujourd’hui (en 2023) en troisième position de consultation (sur les 28 derniers jours). Question brûlante donc, recherche individuelle constante. Interdire ou non la pensée du suicide, le débat n’est pas neuf. Peut-on écrire sur le suicide sans risquer des sanctions. Peut-on légiférer sur le suicide sans risque d’attenter aux libertés individuelles ?

Nous revenons sur ces débats à l’occasion de la mort d’Alain Moreau le 7 novembre 2023. Cet éditeur engagé avait publié « Suicide mode d’emploi » en 1982. Claude Guillon, écrivain libertaire, avait cosigné ce livre avec le journaliste Yves Le Bonniec. Le scandale avait éclaté, il contenait plusieurs pages sur les moyens de mettre fin à ses jours. Il s’en écoule aussitôt cent mille exemplaires. En juin 1983, le Sénat a voulu adopter un texte pour interdire ce livre. Mais la commission des lois de l’Assemblée nationale devait le rejeter par un vote en décembre 1984 au motif que sa portée trop extensive aurait englobé l’euthanasie et interdit toute allusion, même littéraire, au suicide. La commission des lois a donc restreint le champ d’application de la loi à le seule condamnation de la provocation au suicide. Le ministre de la justice, M. Albin Chalandon, a apprécié le texte de la commission des lois. « En punissant seulement la provocation suivie d’effet, le législateur montre qu’il entend laisser intacte la liberté de renoncer à la vie pourvu que cet acte résulte d’une volonté consciente. »

Le 31 décembre 1987, l’Assemblée nationale a voté un texte spécifique réprimant par des peines de deux à trois ans d’emprisonnement la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyen de se donner la mort ». L’éditeur et les deux écrivains ont été plusieurs fois poursuivis en justice. M Francis Teitgen l’a dit encore en février 1995 : « Je n’aime pas ce livre, mais je n’aime pas qu’on brûle les livres. » Défenseur d’Alain Moreau, d’Yves Le Bonniec et de Claude Guillon, l’avocat s’indignait d’une nouvelle poursuite.

En fait on ne saurait dénier à l’adulte le droit au suicide. Si ce n’est pas une liberté qu’on octroie, on peut quand même la pratiquer. Se suicidant à l’âge de 69 ans avec son épouse Laura – la plus jeune des filles de Karl Marx – le 26 novembre 1911, Paul Lafargue, le fondateur du Parti ouvrier français qui était aussi médecin, laissait une lettre où il écrivait : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. » L’auteur du Droit à la paresse expliquait : « Depuis des années, je me suis promis de ne pas dépasser les soixante-dix années, j’ai fixé l’époque de l’année pour mon départ de la vie et j’ai préparé le mode d’exécution pour ma résolution, une injection hypodermique d’acide cyanhydrique. » Plus près de nous, l’écrivain Henry de Montherlant laissa ces mots, en 1972 : « Je deviens aveugle. Je me tue. » Il disait son regret de n’avoir pas écrit « un petit ouvrage uniquement de pratique, bon marché pour être largement répandu, dont le titre eût été, par exemple : Vite et Bien ou l’Art de ne pas se rater, en cinq leçons ».

Ce débat sur le suicide se complique aujourd’hui à l’occasion du projet de loi statuant sur la fin de vie. On parle couramment maintenant dans les médias de « suicide assisté » ou de droit à l’euthanasie. En 1982, tout en se démarquant du livre Suicide, mode d’emploi, l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a diffusé auprès de ses adhérents un Guide de l’autodélivrance, mettant en pratique un « droit à la connaissance des méthodes, moyens, procédés, substances et produits susceptibles de faire cesser la vie, des effets et de la rapidité de ce processus et des difficultés qui lui sont liées ». En 2001 Mireille Jospin, la mère du 1er ministre sous Chirac, s’est suicidée à l’âge de 92 ans. Elle figurait parmi les membres du comité de parrainage de l’ADMD et menait un combat pour la dépénalisation de l’euthanasie. Aujourd’hui Macron, sur la fin de vie, hésite, hésite, hésite… à proposer une actualisation de la loi Leonetti.

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Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes

extraits : Le lieu idéal, c’est la Suisse. Il suffit d’envoyer un dossier médical à l’association suisse Dignitas, rencontrer un médecin par deux fois pour que ce dernier s’assure daela volonté de mourir (procédure de suicide assisté), boire une première potion qui prépare l’estomac à recevoir trente minutes plus tard le pentobarbital de sodium. Nous n’inventons rien, c’est écrit dans LE MONDE du 2 juillet 2013, « J’ai aidé ma mère à mourir ». Rappelons qu’en 1987, le parlement français avait voté un texte spécifique réprimant la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisées comme moyen de se donner la mort ». Mais comme aucune loi ne peut empêcher de se donner la mort, pourquoi la société ne donnerait-elle pas à l’individu les moyens de sa liberté ? Où placer une dignité humaine indéfinissable ? Une maladie incurable ne peut-t-elle donner le droit au suicide assisté ? Quand le fait de se donner la mort paraît la seule issue possible, pourquoi ne pas l’accepter socialement… Enfin, si on se place du point de vue de la Biosphère, toute mort consentie n’est-elle pas une délivrance partielle sur une planète ravagée par le poids des humains ? …

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : Ci-dessous un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution (…) « Le suicide assisté et l’euthanasie volontaire ne sont pas une question médicale et le corps médical n’est concerné qu’à la marge, et non de façon centrale comme dans la loi actuelle ou comme dans les réflexions sur une éventuelle évolution telles qu’elles paraissent s’engager. C’est une pure question de liberté dont devrait disposer chacun d’entre nous, liberté moralement limitée par le précepte « ne pas nuire à autrui », délimitée par la loi et si possible garantie par la Constitution.

Nous demandons alors l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)... »

Le suicide assisté, une pente glissante ?

extraits : La seule certitude de la vie sociale en démocratie, c’est le principe de la libre détermination de la personne une fois qu’on lui permet de choisir en toute connaissance de cause. Si dans un pays libre on permet le suicide assisté à des personnes ayant toute leur faculté de penser, c’est à la personne de décider pour sa propre mort sans qu’on puisse la rendre responsable du suicide des autres personnes. Theo Boer parle « d’incitation au désespoir ». Mais on peut aussi bien considérer la réalité psychologique inverse : si on sait qu’on peut choisir de mourir quand on veut, autant décider de continuer à vivre le plus longtemps possible. Une de ses phrases interpelle : « Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Et alors ? En quoi est-ce déshumanisant. C’est peut-être le contraire, une interrogation personnelle sur ce qu’est le sens de l’humain, le sens de la vie sur Terre. Au delà de sa propre personne, il faut s’interroger sur le sentiment d’être ou non encore utile à la collectivité humaine…

SURPOPULATION… Mythe ou réalité ?

Un livre qui fait le point sur la question démographique vient de sortir aux éditions Edilivre.

https://www.edilivre.com/surpopulation-mythe-ou-realite-michel-sourrouille.html

Coordonné par Michel Sourrouille, il a rassemblé 23 auteurs

Résumé du livre

L’idée de ce livre collectif provient d’une désillusion partagée. On pouvait croire que le passage  à 8 milliards d’humains le 15 novembre 2022 selon l’ONU allait provoquer un choc médiatique. On aurait pu sensibiliser les populations au fait qu’un milliard de terriens de plus ces onze dernières années, c’était beaucoup trop et beaucoup trop vite. À notre grand étonnement, cela n’a pas eu lieu. Tout au contraire, les intervenants privilégiés par la presse et les chaînes de télévision ont pour l’essentiel banalisé, voire ignoré, l’évolution démographique et ses impacts.

Il nous fallait donc à plusieurs voix démêler le vrai du faux dans ce qui se dit. Chaque contributeur ne s’exprime qu’en son nom personnel et sous sa responsabilité. Mais pour les 23 participants de cet ouvrage, la maîtrise de la fécondité humaine possède cette particularité de découler d’abord du libre choix des personnes. La contrepartie de cette liberté fondamentale devrait entraîner pour les individus et les couples un sens aigu de la responsabilité personnelle car chaque naissance supplémentaire implique la collectivité tout entière et l’état de la planète.

Il ne s’agit pas d’envisager une contrainte étatique, seulement une éducation propice à une décision éclairée des hommes et des femmes.

Présentation des contributeurs

Nous sommes 23 auteurs à avoir présenté chacun son point de vue personnel sur la problématique de la surpopulation en lien avec l’écologie. Du scientifique au pragmatique, les analyses se croisent et se complètent. Chacun son style pour porter un regard sur le fait que nous sommes 8 milliards d’êtres humains depuis novembre 2022.

Philippe Annaba, journaliste à la retraite, a publié « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? (2018)

Didier Barthès, co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), a publié avec Antoine Waechter « Le défi du nombre » (2022), coprésident du Mouvement Écologiste Indépendant, porte-parole de l’association Démographie Responsable

Jean-Loup Bertaux, astronome des planètes, auteur du livre « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence » (2017), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Antoine Bueno, essayiste et prospectiviste, a publié entre autres « Permis de procréer » (2019)… « L’effondrement (du monde) n’aura (probablement) pas lieu » (2022)

Odette Chauve, Terrienne de 79 ans, vice-présidente de l’association Démographie Responsable. Un seul enfant et pas de petits-enfants.

Jean-Michel Favrot, chercheur physico-chimiste (recyclage, épuisement des ressources. . . ) à la retraite. Il est membre actif de nombreuses organisations de protection de l’environnement depuis plus de 40 ans, dont Démographie Responsable. Il a écrit « Démographie, l’impasse évolutive. Des clefs pour de nouvelles relations Homme – Nature » (2021)

Denis Garnier, professeur de gestion puis moniteur d’escalade, co-fondateur de l’association Démographie Responsable et président actuel, conférencier

Marc Gillet, ingénieur général des ponts des eaux et des forêts et point focal du GIEC pour le gouvernement français entre 2000 et 2010, membre de l’association « Démographie Responsable »

Théophile de Giraud, dénataliste qui a publié en 2006 « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)» (2006). co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (2014). Il a aussi publié en 2019 un essai intitulé « La grande supercherie chrétienne » dans lequel il démontre que le christianisme des origines était un antinatalisme.

Gilles Lacan, ancien magistrat, président de l’association Écologie sans frontière et conseil juridique de Démographie Responsable, milite pour la décroissance démographique et l’arrêt des politiques natalistes, ainsi que pour la décroissance économique, la protection des animaux sauvages et la souveraineté alimentaire.

Stéphane Madaule, docteur en économie, travaille dans le monde du développement durable en tant que consultant, professeur d’économie dans le supérieur et ancien directeur à l’Agence française de développement (AFD). Ses articles dans la presse nationale -Le Monde, Libération, La Croix- sont nombreux. Il est par ailleurs chroniqueur à Alternatives économiques.

Jacques Maret, paysan, a publié « Le Naufrage Paysan ou comment voir l’avenir en vert » (2006), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Corinne Maier, économiste et psychanalyste, a publié entre autres « No Kid – 40 raisons de ne pas avoir d’enfants (2008) » et co-auteur de «  Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Fabien Niezgoda, professeur agrégé d’histoire-géographie, a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein. Co-auteur, avec Antoine Waechter, du livre  « le sens de l’Écologie Politique » (2017).

Marie-Eve Perru, ingénieure en génie urbain, spécialisée dans les problèmes environnementaux des grandes métropoles, élue conseillère régionale au sein de la région Île-de-France. Membre du bureau de l’association Démographie Responsable, elle milite pour une taille de population mondiale qui soit écologiquement soutenable afin que les limites planétaires ne soient plus dépassées.

Alice Rallier, chargée d’accompagnement scolaire et stérilisée volontaire.

Martin Rott, docteur en droit des universités de Giessen (Allemagne) et de Toulouse, cadre dirigeant à la retraite des  sociétés européennes de construction aéronautique, membre de l’Association Démographie Responsable, membre du board de European Alliance for Sustainable Population.

Pablo Servigne, formation d’agronome et d’éthologue. Il a quitté le monde académique en 2008 pour devenir chercheur « in-terre-dépendant » (auteur, conférencier, scénariste, etc.). Il a co-écrit, avec Gauthier Chapelle ou Raphaël Stevens, plusieurs livres dont des best-sellers : Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015), L’entraide, l’autre loi de la jungle (LLL, 2017), Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018) et L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents (Seuil, 2022).

Michel Sourrouille, carrière de professeur de sciences économiques et sociales, membre des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) et de Démographie Responsable, a coordonné l’ouvrage « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (2014) » et publié entre autres « Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable » (2022)

Lucia Tamburino has a background in Mathematics and Natural Sciences. She holds a PhD in Forest Ecology and has a post-doctoral research experience at SLU (Swedish University of Agricultural Sciences). Lucia is currently a researcher at IGDORE (Institute for Globally Distributed Open Research and Education).

Michel Tarrier, éco-entomologiste et écosophe, a publié entre autres « Faire des enfants tue la planète » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014) et récemment publié « Le Malheur de naître » (2022)

Antoine Waechter, homme politique français, a publié entre autres « Le défi du nombre » (2022 avec Didier Barthès)

Philippe Waldteufel, Physicien de l’atmosphère (LATMOS, Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales ), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Immigration, démagogie ou rationalité ?

Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Les migrations sur une planète close et saturée d’humains deviennent une liberté sans fondement. L’examen du projet de loi sur l’immigration, qui a commencé au Sénat le 6 novembre, est pollué par une partie de poker menteur où se mêlent les ambitions de Gérald Darmanin, l’alarmante poursuite du RN engagée par LR et l’incapacité de la gauche de tenir un cap, au risque de privilégier la démagogie plutôt que la rationalité.

éditorial du MONDE : L’immigration, thème dont la complexité est facilement convertible en passions, s’est révélée comme un formidable levier électoral. Au volet répressif, des mesures destinées à faciliter les éloignements forcés ; côté libéral, un droit à la régularisation pour les sans-papiers employés dans des métiers « en tension »… Plutôt que d’un débat permanent sans vision, plutôt que d’une droite hystérisée et d’une gauche inaudible, le pays a besoin de clarté et de pédagogie.

Le point de vue de commentateurs sur lemonde.fr

Ganesha : Après un titre prometteur évoquant une « vision », l’article déçoit en évoquant juste « un plan global permettant l’intégration de travailleurs et l’expulsion des étrangers dangereux ». On pouvait s’attendre à une réflexion sur l’état du monde, sur les troubles nombreux qui déstabilisent tant de pays, et bien sûr sur le changement climatique générateur de migrations qui ne vont que s’intensifier dans les années à venir, et pour finir sur la façon pour les pays d’immigration (parce que plus riches…) de se préparer à une toute nouvelle donne en matière d’immigration. Une vision à moyen et long terme est le préalable à la définition des actions à court terme. Quant au périmètre d’application d’une telle réflexion, il est a minima européen. Mais ceci est une autre histoire…

Hector : Le dernier paragraphe de l’éditorial peut servir de modèle pour n’importe quel sujet, combinant vagues exhortations et généralités applicables à tous les domaines, « vision, clarté, pédagogie… »

Peps72 : Le journal qui nous bombarde de tribunes de sociologues no border, nous met en garde contre un « débat sans vision » sur l’immigration. Mais c’est quoi un « débat sans vision » sur l’immigration ? Donner les clefs de la maison France aux mecs de SOS Méditerranée, qui agissent aux larges des côtes libyennes comme supplétifs des passeurs et des trafiquants d’êtres humains ?

Rabino : Mon impression est que Le Monde ne traite pas le sujet ; pourquoi partout en Europe les opinions se rebiffent et appellent aux restrictions sévères de l’immigration ? Tous ces électeurs européens ont le sentiment qu’un cap a été franchi et qu’il faut prendre des mesures sévères pour contrer une immigration qui augmente trop.

Wework : Le recours au referendum désiré par Macron me semble très prématuré: il pourrait à la rigueur se concevoir si des orientations apparaissaient comme nécessaires mais ne rencontraient pas de majorité pour les voter.

Bandera : La pantalonnade des métiers en tension, pourquoi n’y met-on pas les gens au RSA ? Une formation d’éboueurs c’est pas très long à suivre.

Tofot : Quelle vision donne LE MONDE sur l’immigration ? Il n’a eu depuis ses trente dernières années qu’une politique éditoriale compassionnelle sans visibilité.

Le point de vue des écologistes pas migraphobes mais presque

Démobilité, je crie ton nom. Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… On y reviendra, les frontières se ferment, inexorablement.

Si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît ce que la sociologie appelle un « effet cocotte-minute » qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où la politique de l’enfant unique. Sinon la cocotte saute un jour ou l’autre, le peuple est dans la rue. En revanche, dans le cadre de liberté de flux migratoires, une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans les pays d’accueil. S’il y a accueil…

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Le modèle danois en matière de non-immigration

extraits : Le Danemark, petit pays nordique de 5,6 millions d’habitants, affiche une des politiques migratoires les plus restrictives d’Europe. Le ministre danois de l’immigration, Kaare Dybvad, un social-démocrate : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel »…

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ?

extraits : L’objectivité en matière migratoire peut-elle exister ? Restreindre l’arrivée d’immigrants sur un territoire qu’on estime déjà surpeuplé, c’est la politique effective de l’Europe et de bien d’autres pays. Mais il n’y a pas à évoquer le racisme en la matière, seulement le nécessaire équilibre entre une population locale et son milieu de vie à protéger…

Les décroissants réunis… à Paris

La prochaine réunion de Décroissance IDF aura lieu demain soir,

mercredi 8 novembre à 18h30 à la MVAC

181 avenue Daumesnil 75012, métro Daumesnil

Intervention de Jean-Luc Pasquinet sur le thème :

Décroissance et démographie

Pourquoi la démographie est-elle un sujet tabou chez les décroissants ?

1) Il est important que la question démographique soit traitée par la décroissance, au lieu de faire l’objet d’un déni comme c’est le cas aujourd’hui.
Par contre son exhumation de l’oubli ne doit pas se faire comme au début du mouvement écologique en la considérant comme l’unique cause des dérèglements, mais plutôt y voir un problème se rajoutant -ou lié- à la question de la richesse (ou croissance) et de la technologie (discours qui prétend qu’il n’y aurait que des solutions techniques à nos problèmes et surtout pas culturelles, ni politiques), très bien résumé par la formule Impact = PAT

2) Par ailleurs, la décroissance étant opposée au développement considéré comme une continuation du colonialisme et comme un phénomène d’acculturation, comment allons-nous contrôler les démographies débridées, sans développement ou comment allons-nous réduire la population en décroissant ? Rappelons que d’après les démographes (pro-croissance ou ignorant que le mode de vie occidental ne peut pas être étendu à la Terre entière) sans développement il ne peut pas y avoir de « transition démographique », c’est-à-dire de réduction du taux de natalité.

3) Il existe pourtant l’exemple français où nos ancêtres ont pu réduire et contrôler leur natalité sans véritable développement à partir de 1795, sans doute à cause de la remise en cause du pouvoir de l’Eglise et à la mise en place d’un nouveau système d’héritage égalitaire à la Révolution française.

4) Dans tous les cas la décroissance est pour une démographie responsable et s’oppose à toutes politiques coercitives dans ce domaine.

Nous espérons vous voir nombreux pour échanger sur ce thème avec nous.

Pour rappel, Décroissance IDF se réunit chaque 1er mercredi du mois (sauf exception) pour traiter des sujets d’actualité en lien avec la Décroissance. 

Vous pouvez retrouver les dates et les sujets abordés sur l’Agenda Militant & Indépendant.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer.

A bientôt

Elon Musk, un tout fou très nataliste

Ce que fait la Silicon Valley à ses enfants est devenu un sujet d’intérêt parental. Steve Jobs, père de quatre enfants, ne les laissait pas jouer sur une tablette. Elon Musk, de son côté, invite régulièrement à faire le plus d’enfants possible pour sauver la civilisation. L’homme de 52 ans a même montré l’exemple avec onze (pour le moment). Sa biographie vient de paraître, titrée de son nom. Voici ce qu’on en dit sur LE MONDE.

Guillemette Faure : « J’élève mon enfant pour aller sur Mars ». Né en 2020, son fils X Æ A-XII apprend, bébé, à compter à rebours à partir de 10 en regardant des lancements de fusée. Son père lui montre un jour Mars à l’aide d’un télescope en lui disant : « Regarde, c’est là où tu vivras un jour. » Elon Musk a eu dans les derniers temps une fille par mère porteuse avec l’artiste canadienne Grimes (avec qui il avait déjà un fils), et deux conçus par PMA avec Shivon Zilis, une cadre dirigeante de sa start-up Neuralink, sa « compagne intellectuelle ». Auparavant le milliardaire avait déjà eu six enfants avec sa première épouse, Justine Wilson : un premier fils (décédé), puis des jumeaux et enfin des triplés. Et après les ceux de 2021, il en a eu un onzième avec Grimes. Les plus jeunes des onze portent des prénoms à la croisée du tableau périodique des éléments et de la mythologie, un marqueur clair des gens qui ont lu trop de science-fiction quand ils étaient petits.

Son aînée, Vivian Jenna Wilson, autrefois Xavier, a transitionné. Il/elle est devenue marxiste. En 2020 Vivian devient communiste et exprime sa haine des riches (« Je te déteste, toi et tout ce que tu représentes », lui dit-elle par texto). Elon Musk revend toutes ses maisons pour redevenir locataire. Ses enfants sont les seules personnes à pouvoir le contredire sans prendre le risque d’être virés. Que Musk, apôtre du free speech en roue libre sur X (comme il a rebaptisé Twitter), ait pu croire qu’en maîtrisant l’environnement éducatif de ses enfants il contrôlerait ce qu’ils ont dans la tête semble assez naïf.

Le point de vue des écologistes les pieds sur Terre

Qui pour dire à Musk que le monde et ses enfants ne lui appartiennent pas et que c’est impossible de vivre durablement sur Mars ? Qui pour dire à Musk que trop d’enfants, c’est nuire aux générations futures ? L’humanité a atteint les frontières de son propre monde, il n’y a plus d’expansion possible sur une planète close et saturée d’humains et de pollutions. Il nous faut maintenant reconnaître que nous n’avons qu’une seule Terre et qu’elle est bien trop petite pour assurer nos fantasmes de nouvelles frontières perpétuelles. Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire, qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles. Et à chacun ses rêves dans son propre sommeil, cela ne coûte rien.

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Elon Musk et la question démographique

extraits : La question démographique semble inquiéter Elon Musk : « L’effondrement de la population est un problème bien plus grave que les gens ne le réalisent » Elon Musk, qui croit n’importe quoi et qui le fait savoir, craint que le « déclin » (une prévision de certains démographes) de la population mondiale ne nuise à son projet de « conquête interplanétaire » : « Mars a un grand besoin de personnes, les humains sont les gardiens d’une autre vie sur Terre. Amenons la vie sur Mars ! ». Il considère la potentielle décroissance démographique comme un problème majeur, ajoutant qu’il y a désormais plus de chance que notre civilisation finisse « dans un gémissement » que dans un « bang ».

Sa quête halluciné d’une colonisation de Mars l’empêche de réaliser qu’au lieu de rêver conquête spatiale, il nous faut réguler nos émissions de gaz à effet de serre et notre expansion démographique sur Terre

Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

extraits : Folie humaine, une Tesla rouge cerise envoyée dans l’espace par le milliardaire (à crédit) Elon Musk pour un vol d’essai. Un type à enfermer, une info qui prend pourtant une page du MONDE. La conquête spatiale, mais pour quoi faire ? L’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation sur Mars. En attendant on prépare des trucs ridicules comme multiplier les petits satellites autour de la terre et un vol privé autour de la Lune. Même dans ces projets démesurés, il y a concurrence entre la société SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos…

Un démographe qui pense « surpopulation »

Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. La croissance soutenue des populations humaines est inquiétante dans la mesure où elle compromet le bien-être de l’humanité.

Joseph Chamié : Dans la mesure où elle contribue à la crise climatique, à la dégradation de l’environnement, à la perte de biodiversité, à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution, la croissance démographique mondiale pose un problème sérieux. Préoccupée par ses conséquences graves et de grande portée, climatologues, écologistes, scientifiques, célébrités et autres ont appelé à plusieurs reprises à la stabilisation de la population humaine ou à réduire progressivement sa taille.

Pourtant, alors que la vie sur la planète est en péril, les partisans d’une croissance démographique continue, parmi lesquels de nombreux élus gouvernementaux, chefs d’entreprise, investisseurs et conseillers économiques, ont ignoré les informations largement disponibles et les preuves. Tant dans leurs politiques que dans leurs actions, ils ont rejeté les avertissements et les recommandations pour une sobriété démographique. Tout ralentissement de la croissance démographique est perçu d’un mauvais œil. La croissance économique aurait besoin d’une croissance démographique soutenue. Ce serait vital pour la progression du niveau de vie. Tout ralentissement de la croissance démographique est accueillie comme une calamité par des dirigeants politiques et économiques. Quelques-uns ont même affirmé que le déclin de la population dû au faible taux de natalité constitue un risque bien plus grand pour la civilisation que le changement climatique. D’autres estiment que la pénurie de main-d’œuvre associée au vieillissement de la population ont des conséquences en ce qui concerne la solvabilité financière des programmes nationaux de retraite. Ils veulent promouvoir une pyramide de Ponzi, un système non durable qui est voué à s’effondrer. En outre, la stratégie sous-jacente du schéma démographique de Ponzi est de privatiser les profits et de socialiser les coûts économiques, sociaux et environnementaux supportés par des populations toujours croissantes.

Depuis 1976, la proportion de pays dotés de politiques gouvernementales visant à augmenter les niveaux de fécondité a progressé de 9 à 28 %. Ces mesures comprennent des incitations fiscales, des allocations familiales, des primes pour bébé, des incitations en espèces, des prêts gouvernementaux, des congés de maternité et de paternité, des services de garde d’enfants subventionnés par l’État, des horaires de travail flexibles, des congés parentaux et des campagnes visant à changer les attitudes du public. L’Europe compte la plus forte proportion de pays cherchant à augmenter les taux de fécondité, soit 66 %, suivie par l’Asie avec 38 %. Le groupe de pays cherchant à augmenter leur niveau de fécondité comprend l’Arménie, le Chili, la Chine, Cuba, la France, la Hongrie, l’Iran, Israël, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, l’Espagne, la Thaïlande, la Turquie et l’Ukraine.

Contrairement aux craintes d’une baisse de la population, nous pensons qu’une fécondité plus faible et une population plus petite devraient être célébrées plutôt que redoutées. Outre les conséquences positives sur le changement climatique et l’environnement, des taux de natalité plus faibles sont souvent liés à une éducation accrue des femmes, à une plus grande égalité des sexes, à de meilleurs niveaux de santé et à un niveau de vie plus élevé. Mais, en conséquence du déni démographique, les politiques malthusiennes seront probablement trop limitées et trop tardives pour atténuer les effets négatifs de la croissance démographique sur la planète et sur l’humanité.

Joseph Chamié est démographe consultant, ancien directeur de la Division de la population des Nations Unies et auteur de nombreuses publications sur les questions démographiques, dont son récent livre, “Niveaux, tendances et différentiels de population”.

L’avortement, réalité et législations de l’IVG

« Je ne suis pas du tout prête à être enceinte, je suis en dernière année, en train de rédiger mon mémoire, répète Jeanne, emmitouflée dans un gros gilet en moumoute noir. Je ne suis pas du tout prête à aimer un enfant, je ne suis même pas sûre de vouloir être maman un jour… »

Mattea Battaglia et Solène Cordier : En 2022, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 », le niveau le plus haut depuis 1990. Démographes et acteurs de la santé émettent des hypothèses (précarité, méfiance à l’égard de la pilule) pour comprendre cette augmentation, rappelant qu’un nombre élevé d’avortements ne doit pas être vu comme un problème. L’IVG n’est ni une épidémie ni une maladie. L’IVG sécurisée sauve des vies, tue rarissimement, largement moins que les accouchements.

 « Pourquoi avorter ? » : c’est une question que les médecins que nous avons contactés expliquent ne « jamais » poser aux femmes qu’ils ont face à eux. Leur rôle est de les « accompagner dans l’exercice de ce droit ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

lhoministe : On a donc (en mettant de coté les fausses couches qui représentent un quart des grossesses) en 2022 un quart des grossesses qui aboutit à une IVG. 33 % des Françaises ont recours une fois à l’IVG dans leur vie.

Perros Jean Michel : Avec ce que nous prépare les changements climatiques, c’est très bien. La vie deviendra quasi impossible sur une bonne partie de la terre donc moins il y aura d’humains mieux ce sera. N’oubliez pas qu’un gamin fabriqué aujourd’hui aura 50 ans en 2074… s’il peut vivre jusque là.

Freretug : Qui voudrait ajouter un rejeton à cette espèce destructrice qu’est l’humanité dans un monde qui s’écroule ?

Jacques Fr : Que vaut-il mieux, avorter ou avoir un enfant qui ne sera pas aimé, pas élevé et alimentera les colonnes des individus délinquants ou à problèmes ? Personnellement je pense qu’un enfant doit être désiré

Suzette : On parle toujours de la pilule, mais ne pas oublier le stérilet de cuivre ou la vasectomie, bien plus efficaces, avec bien moins d’effet secondaire, réversibles et sans risques d’oublis.

Mo-Ah : On parle de femmes qui se font avorter et de leur contraception et de leur sensibilisation, mais peut on de nouveau rappeler que la contraception est une responsabilité partagée? Et que les hommes jouent un certains rôle potentiel dans les grosses non voulues

walhalla : C’est le moment de convoquer Cioran : « les enfants que je n’ai pas eus ne savent pas le bonheur qu’ils me doivent ».

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant.

L’IVG dans la Constitution ?

Nathalie Segaunes : Le chef de l’Etat a annoncé le 19 octobre 2023 qu’un projet de loi constitutionnelle visant à protéger l’interruption volontaire de grossesse serait envoyé au Conseil d’Etat cette semaine, et présenté en conseil des ministres d’ici à fin 2023. Il s’agira d’ajouter, à l’article 34 de la Constitution, que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».

Xtophe : Voyons, voyons, la semaine prochaine, il y a le 65eme anniversaire de la constitution… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir annoncer, quelque chose qui claque, genre coalition contre Daech…

Gribovelles : L’inclusion de l’avortement dans la Constitution est doublement inutile. D’une part, personne ne demande l’interdiction de l’avortement et le risque à ce sujet est inexistant. D’autre part, cette réforme ne met pas à l’abri d’une interdiction de l’avortement par une nouvelle réforme de la Constitution. Le vrai problème est ailleurs : rendre en pratique l’interruption de grossesse accessible partout. Le délabrement de notre système de santé ne le permet pas. Alors, plutôt que de le remettre d’aplomb, on vote un texte !

Jemedisais : Dans sa rédaction actuelle le texte ne garantit rien puisque la loi pourra en limiter la portée par exemple en raccourcissant le délai dans lequel on pourra se faire avorter…

Onaiel : Pauvre Constitution ! On en vient, par démagogie, à lui appliquer une procédure qui décalque la détestable habitude « un fait divers, une loi » qui plombe déjà la production législative… En termes d’ingénierie, on pourrait dire que la Constitution est le « design » de l’organisation sociale, la Loi en étant l’implémentation.

Denis Monod-Broca : L’idée qu’une loi, a fortiori la constitution, se bonifie avec l’âge, qu’elle doit être respectée en l’état, qu’il ne faut y toucher que « les mains tremblantes », est absolument étrangère à Macron.

Eglantine : Droit aux femmes de disposer de leur corps, même un peu plus, soit, cela peut se discuter. Mais pourquoi , alors, pas le droit de disposer vraiment, totalement, de son corps : le droit à l’euthanasie dans la constitution, par exemple ?

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la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat à majorité de droite s’est prononcé mercredi 1er février 2023, par 166 voix contre 152, pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ». C’est donc à la loi de déterminer les modalités de l’IVG, mais on ne voit pas la différence avec la situation actuelle sauf à croire faussement que l’inscription dans la constitution » protège le droit à l’avortement. Mais si l’Assemblée nationale décide plus tard de restreindre l’accès l’IVG en y mettant des « conditions », on sera toujours dans le nouveau cadre constitutionnel.

stages de responsabilité parentale ?

Le stage de responsabilité parentale intervient quand l’enfant a déjà dérapé. Plutôt qu’un contrôle a posteriori de l’incompétence parentale, ne faudrait-il pas instaurer un permis de procréer plus en amont ?

Suite aux émeutes en juin 2024 du fait souvent de très jeunes et évoquant « la situation de certains quartiers, où tous les défis sécuritaires, sociaux, familiaux, éducatifs semblent s’additionner », la première ministre annonce déployer des réponses judiciaires, éducatives ou sociales ». Désirant lutter contre la « démission de certains parents devant les dérives de leurs enfants », Elisabeth Borne annonce le 26 octobre 2023 que son gouvernement proposera au Parlement que « des stages de responsabilité parentale ou des peines de travaux d’intérêt général puissent être prononcées à l’encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs ».

Rien de nouveau sous le soleil. Ce genre de stage découle déjà du décret n° 2007-1388 du 26 septembre 2007 relatif à la mise en œuvre du stage de responsabilité parentale.

L’objectif de ce stage est avant tout de responsabiliser les parents afin de prévenir la délinquance des mineurs due à une carence familiale grave. Un soutien éducatif sur un temps limité est apporté aux parents de manière à les engager dans un processus de changement. Dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance, l’article 227-17 du code pénal prévoit des poursuites à l’égard des parents « qui se sont soustraits sans motif légitime à leurs obligations légales au point de compromettre la santé, la moralité ou l’éducation de leur enfant mineur ». Alternative aux poursuites, le stage de responsabilité parentale vise à rappeler les obligations juridiques, économiques, sociales et morales qu’implique l’éducation d’un enfant. Si elle s’inscrit dans un cadre judiciaire contraint (à la demande et sous le contrôle du Procureur de la République), la démarche se veut éducative et constructive.

Les principaux objectifs assignés à ce stage sont :

– L’élaboration d’une réflexion autour de la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants et l’identification des difficultés résultant de la fonction de parent ;

– La prise de conscience des conséquences de l’acte/comportement sur l’enfant ;  

– L’inscription dans une démarche de résolution du conflit parental et d’accompagnement de l’enfant permettant d’instaurer une parentalité active ;

– La prise de conscience par les parents de leurs responsabilités pénales au regard de l’infraction commise.

D’un contrôle a posteriori des parents à un mécanisme préalable à la procréation ?

Tous les parents doivent se sentir responsables de leurs enfants. Ceux qui n’ont pas le permis de conduire ne peuvent pas prendre leur voiture, ceux qui n’ont pas les capacités de devenir parent doivent-ils conserver le droit de procréer ?

Le métier de parent se pratique sans expérience préalable, si ce n’est la vague connaissance qu’on a de sa propre enfance et les exemples contradictoires qu’on peut trouver ici ou là. On constate alors que les adultes projettent plus ou moins consciemment dans leur comportement ce qu’ils sont déjà, ils reproduisent leur propre vécu antérieur. Cette prédisposition ne prépare pas forcément à prendre en charge l’éducation des enfants de la meilleure façon possible. Il faudrait donc un entraînement à la parentalité.

Antoine Bueno : « A l’heure où j’écris ces lignes, ma femme et moi nous attendons notre second enfant. Nous avons finalement cédé à notre désir, tout en sachant qu’il était égoïste. Je ne vois aucune raison d’être fier de ce choix. Mais quand il me faut annoncer la nouvelle, j’ai droit au « félicitations ! » de rigueur. Félicitations pour quoi ? Pour contribuer activement à ruiner l’écosystème ? Ce « félicitations » est la preuve de l’inconscience suicidaire dans laquelle nous demeurons vis-à-vis de notre environnement. Dans l’un des pays les plus avancés du monde, même si des gens supposés éclairés ne voient pas le rapport entre procréation et environnement, c’est que, peut-être, la bataille écologique est déjà perdue… Le permis de procréer est une solution politique inédite au problème de la surpopulation. Parce qu’il est urgent que la société abandonne son productivisme démographique. La planète ne peut plus attendre. »1

 Avoir des enfants n’est pas seulement un droit individuel puisqu’il met en jeu toute la société humaine et son avenir. Dans certains cas en France2, les futurs adoptants doivent obtenir un agrément pour adopter. Cet agrément est délivré par le président du Conseil départemental. La réforme de 2022 rappelle que « l’agrément a pour finalité l’intérêt des enfants qui peuvent être adoptés. Il est délivré lorsque la personne candidate à l’adoption est en capacité de répondre à leurs besoins fondamentaux, physiques, intellectuels, sociaux et affectifs« . La loi du 22 février 2022 met en place une préparation des candidats à l’agrément aux enjeux de l’adoption et des besoins de l’enfant adoptable. Le projet d’adoption fait l’objet d’une évaluation sociale et psychologique. L’agrément est délivré pour 5 ans. Alors, pourquoi un tel agrément ne serait-il pas exigé pour des futurs parents biologiques ?

Le débat sur le droit d’avoir des enfants a été largement abordé dans les pays anglo-saxon sous l’angle du « permis de parentalité ». Il se fonde sur l’analogie avec le permis de conduire. Le terme « permis » semble inapproprié, il faudrait plutôt parler d’aide à la parentalité, ce qu’Antoine Bueno appelle « permis de procréer » :

« Le permis de procréer est distinct du permis de parentalité car il est conforme aux droits de l’homme (page 24). Le volet social du permis de procréer implique une politique à mettre en œuvre à l’échelle nationale. Il s’agit de mieux accompagner les projets parentaux par une procédure inspirée de celle de l’adoption. Chaque projet parental ferait l’objet d’une enquête psychosociale (page 28). Le contrôle des naissances doit être un système de discrimination positive. En dehors des situations de risque manifeste pour l’enfant, l’examen du projet parental doit servir à définir un plan d’aide pour les familles qui en auraient le plus besoin. Autrement dit, constater que les futurs parents ont des besoins socio-économiques, psychologiques ou médicaux ne servirait pas à leur interdire d’être parents, mais à les aider à le devenir dans de meilleures conditions (page 60). »3

Le permis de procréer peut avoir plusieurs définitions

Théophile de Giraud en 2006 : « Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences. Le Parlement de Taïwan a rendu obligatoire pour tous les candidats au mariage un cours d’éducation familiale consistant à quatre heures d’information sur la gestion de la famille et de conseils sur la manière d’élever des enfants. Quatre heures toutefois, cela semble un peu court : nous prônons quatre années. Intensives. Il n’est pas acceptable que des individus deviennent parents sans posséder un bagage équivalent à celui d’un spécialiste de la psychologie infantile ».4

Paul Watson en 2012 : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant ! »5

Antoine Bueno en 2019 : « De même qu’il faut avoir une compétence pour conduire une voiture, il faut à l’évidence une compétence pour être parent. Il est donc nécessaire de fixer des critères pour être éligible à la parentalité (critères médicaux, d’âge, de moralité…). Deuxièmement, les personnes qui sont éligibles à la parentalité doivent réussir un examen pour pouvoir avoir des enfants. (pages 24 à 26)… Nul ne contestera qu’être parent nécessite un minimum de connaissances, des aptitudes, de la patience, de l’empathie, etc. L’analogie entre parentalité et activités soumis à autorisation semble donc bien fonctionner. (pages 49 à 52) ».

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Du permis de parentalité au permis de procréer

extraits : Soyons clair, les enfant n’ont pas choisi de naître, donc les parents sont entièrement responsables. Pour qu’il y ait moins d’enfants martyrisés, mieux vaut instituer un permis de parentalité : il y a passage par une école des parents, puis tests successifs avec des exigences socialement définies comme on le fait d’ailleurs déjà dans le cas d’une adoption. Dernière étape finale, un permis de procréer, ils pourront passer l’acte. Comme pour le bac, des années d’études et le passage terminal. Il faut un permis de conduire une voiture, il est vraiment étrange que pour l’énorme responsabilité parentale, on puisse faire dix enfant et ne pas pouvoir s’en occuper dignement.

Sanctions pour non respect du permis de procréer ?

extraits : Le nouveau-né n’est que potentialité à la naissance, il ne devient véritablement humain que grâce aux adultes qui accompagnent son épanouissement socioculturel dans un contexte d’équilibre écologique durable. Aucune personne n’a de droit absolu à procréer quand on sait que cet enfant va souffrir socialement et/ou que la collectivité sera mis en demeure de le prendre en charge. Dire cela, est-ce glisser sur une très mauvaise pente qui conduirait directement vers un éco-fascisme ? Nous pensons au contraire que la montée du totalitarisme dans nos sociétés résulte du fait de ne pas aborder de front nos problèmes, à commencer par ceux de nos enfants en perdition…

permis de parent

extraits : Tu peux lire dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard ce constat de réalité: « Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture…

1 Antoine Bueno « Permis de procréer », éditions Albin Michel

2 https://www.notaires.fr/fr/couple-famille/adoption/les-conditions-dadoption-en-france

3 BUENO Antoine, Permis de procréer, édition Albin Michel, 2019

4 GIRAUD Théophile de, L’art de guillotiner les procréateurs, opus déjà cité

Avoir un enfant, c’est un choix politique !

Les chiffres de la démographie que publie chaque mois l’Insee montrent un fort déclin de la natalité. Loin de s’en inquiéter, une poignée d’irréductibles militants l’appelle de ses vœux, au nom de l’écologie. Quitte à choquer.

« Avoir un enfant, c’est un choix politique »

Le Parisien, 25 octobre 2023 à 13h35

Le jour de sa stérilisation a été « le plus beau jour de sa vie », raconte-t-elle. Malgré la douleur, l’anesthésie générale, la froideur de l’hôpital, Alice Rallier s’est sentie envahie d’un immense sentiment de soulagement. « C’était génial ! » s’exclame même cette femme originaire du Nord qui s’est fait enlever, à sa demande en 2020, trois centimètres de trompe de chaque côté de l’utérus.

« Après des années de pilules, de préservatifs, j’en avais marre de la sexualité sous plastique. J’étais en burn-out contraceptif », lâche l’écrivaine publique de 45 ans qui a pris conscience, dès son adolescence, de son non-désir d’enfant et observe avec attention, mois après mois, la baisse mensuelle des naissances dans le pays. Une tendance lourde que devrait confirmer jeudi l’Insee, avec la publication des chiffres de septembre.

Le mois prochain, cette écologiste convaincue, membre de l’association décroissante Démographie responsable, publiera un ouvrage « Surpopulation : mythe ou réalité ? », aux éditions Edilivre. Avec vingt-deux autres auteurs, Alice y martèle ce dont elle est convaincue depuis des années : chaque naissance supplémentaire nuit à l’état de la planète.

Pour permettre à la population mondiale de se stabiliser, puis de diminuer, il faudrait, notamment, faciliter l’accès à la contraception, sensibiliser les enfants à ce sujet… Des idées qui font, selon elle, leur chemin en France, tandis que l’éco-anxiété (la peur liée aux catastrophes environnementales) gagne du terrain, que les naissances atteignent un seuil historiquement bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 Il y a un frémissement dans la société, il se passe quelque chose… Avoir un enfant, aujourd’hui, c’est un choix politique. Les couples devraient mieux réfléchir, se poser simplement la question d’en avoir ou pas », estime-t-elle avant de déplorer : « Mais quand on dit ça, ça gratte. Sur les réseaux sociaux, je me prends encore des tombereaux d’insultes. »

Alice ne se laisse pas pour autant décontenancer. « Je suis une militante des causes difficiles », lâche, lucide, cette femme célibataire, amoureuse de la chanson française, qui a été en couple de longues années avec des hommes ne désirant pas non plus avoir d’enfants. Avec Démographie responsable, sa petite association créée en 2009, Alice ferraille, encore et toujours.

Dans cette structure de 330 adhérents dont de nombreux sexagénaires et septuagénaires parfois parents eux-mêmes, elle y fait figure de jeune recrue, et se distingue par son côté radical, elle qui se définit comme « no kid », « antinataliste » même, quand d’autres tiennent un discours plus modéré, défendant une « modestie démographique » (avec pour objectif que les femmes n’aient pas plus de deux enfants chacune à l’échelle de la planète).

En novembre 2022, lorsque l’humanité a passé la barre des 8 milliards d’habitants, quelques militants de Démographie responsable se sont rassemblés, munis de pancartes, près du Centre Beaubourg, à Paris (IVe). Plus récemment, Alice a aussi battu le pavé, du côté de Valencienne (Nord) munie de poupons en plastique, de licornes en peluches et de banderoles avec des slogans comme : « Nous sommes tous des bombes écologiques » ou encore : « Pas de planète B, pas de bébé ! ».

Le mois prochain, les dénatalistes tiendront encore une conférence à Paris sur la surpopulation. Mais souvent, lorsqu’ils sont invités sur les plateaux de télévision, on les regarde de biais. « Pour la plupart des gens, nous sommes des extraterrestres. Mais je m’en fous du regard des autres. Quand on a raison, on est jamais nombreux », balaye Alice.

Parmi ces poignées de militants ces derniers mois, l’espoir renaît à mesure que les jeunes de la génération Z confient leur éco-anxiété et leurs doutes à l’idée de devenir parents. D’autres livres sont prévus sur le sujet l’an prochain comme celui de l’économiste et psychanalyste suisse Corinne Maier, elle-même membre de Démographie responsable « Me First : manifeste pour un égoïsme au féminin » (Éd. de l’Observatoire) sur les difficultés de la parentalité ou encore « l’Heure du choix » de Bettina Zourli (Éd. Payot) à paraître en février.

« Nous vivons aujourd’hui un tournant. Nos livres ne sont toujours pas des best-sellers, mais les jeunes femmes hésitent de plus en plus avant de se lancer », renchérit Michel Sourrouille, 76 ans, membre de l’association qui regrette toutefois le « tabou démographique » français.

« Les gens sont enfin prêts à nous entendre », espère aussi Didier Barthès, 65 ans, porte-parole de l’association. Il faut dire que le discours dénataliste a longtemps été évincé du débat public en France. « Une loi du 13 juillet 1920 a même interdit dans notre pays toute propagande en faveur de la contraception et de l’avortement, rappelle Catherine Scornet, maîtresse de conférences en sociologie à l’université d’Aix-Marseille. La France est le seul pays occidental à avoir eu explicitement une politique nataliste au XXe siècle. Il y règne depuis le XVIIIe une peur de la baisse de la natalité, et du manque de dynamisme démographique alors même que notre pays demeure l’un des plus féconds d’Europe », analyse la chercheuse.

Mais les mentalités évoluent. Celles des femmes, notamment. Fin 2022, un sondage de l’Ifop révélait qu’une Française sur trois en âge de procréer estime que la maternité n’est pas « nécessaire ou souhaitable au bonheur d’une femme ». Soit trois fois plus qu’il y a une vingtaine d’années.

Bérangère Lepetit

En Inde, l’échec de la révolution verte

Grand architecte de la « révolution verte » indienne des années 1960, le généticien et agronome Monkombu Sambasivan Swaminathan est mort le 28 septembre 2023. Il ne pouvait réussir son pari de nourrir tous les Indiens, il avait oublié la variable démographique. Car le défi ne cesse de croître : l’Inde dénombrait 398 millions d’habitants en 1955, 623 millions en 1975 et 1,4 milliard en 2023… Comment nourrir durablement la « plus grande démographie » de la planète ?

Bruno Philip (nécrologie en 2023) : M. S. Swaminathan jeta les bases, dès la fin des années 1950, de cette « révolution » agricole dont le principe consistait en l’implantation de nouvelles variétés de céréales (blé et riz), susceptibles de s’adapter au climat du pays tout en garantissant des rendements bien supérieurs. L’Inde produisait 50 millions de tonnes de céréales par an dans les années 1960, elle en a produit 330 millions en 2022, tout en étant devenue pays exportateur. Le premier ministre indien, Narendra Modi, a salué la mémoire de l’agronome : « A une période très critique de l’histoire de notre pays, son travail révolutionnaire dans l’agriculture a transformé la vie de millions de personnes et a assuré la sécurité alimentaire de notre pays. »

Mais pour aussi spectaculaire qu’elle ait été, la réussite du professeur Swaminathan a cependant emmené son pays sur la voie d’une exploitation agricole intensive particulièrement dommageable pour l’environnement et les paysans ; ils se sont surendettés pour avoir les moyens d’acheter des semences et autres intrants dans un contexte agricole qui a vu la taille des terres diminuer drastiquement : moins de 1 hectare aujourd’hui en moyenne. Le désarroi du monde paysan indien a provoqué ces dernières années une vague de suicides sans précédent de fermiers et d’ouvriers agricoles, une dizaine de milliers en 2020. « La “révolution verte” a certes permis aux Indiens de ne plus mourir massivement de faim comme en 1943, mais qui n’a pas garanti pour autant une alimentation saine et équilibrée, tant s’en faut. en 2022, l’Inde figure aux derniers rangs dans l’indice mondial de la faim, derrière même le Soudan, ceci alors qu’elle s’est aussi hissée parmi les tout premiers importateurs mondiaux de pois, lentilles et huiles végétales, variétés complètement délaissées par la “révolution verte”, tout comme les fruits et légumes riches en fibres, vitamines et minéraux ».

Récemment, Monkombu Sambasivan Swaminathan avait même convenu, devant la presse indienne, que, finalement, « la “révolution verte” est insoutenable ».

Monkombu Sambasivan Swaminathan en 2011 : « La sécurité alimentaire est assurée à trois conditions : la disponibilité de la nourriture, qui est actuellement assez bonne ; l’accès des consommateurs aux marchés, qui n’est pas assuré ; la qualité nutritionnelle de l’alimentation, aujourd’hui très insuffisante. Pour lutter contre cette « faim cachée », il faut réhabiliter ce que l’on appelle, à tort, les céréales secondaires, comme le millet, qui sont par ailleurs plus résistantes aux accidents climatiques et exigent moins d’eau que le riz ou le blé. Face à la crise actuelle, on cherche des macrosolutions, au niveau global, alors que nous avons besoin de solutions locales.

Nous devons aussi protéger la Terre comme notre mère, en plaçant l’environnement au cœur des technologies qui nous aideront à produire davantage. C’est la différence avec la révolution verte, qui n’avait pour but que d’augmenter les rendements. »

Le point de vue des écologistes sur notre blog biosphere

Norman Borlaug aurait, paraît-il, sauvé un nombre incalculable de vies humaines en contribuant à vaincre les famines par ses semences à haut rendement (« révolution verte »). Soulignons que Borlaug lui-même était bien conscient de la relation perverse entre démographie et alimentation. Lors de son discours de réception du prix Nobel de la paix en 1970, Borlaug s’est exclamé :

« Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine. »

L’Afrique affamée par sa démographie délirante

Selon le titre du MONDE du 8 octobre 2023, « l’Afrique est affamée par le dérèglement mondial. » Mais elle est aussi affamée par sa démographie délirante. L’état de pauvreté qui s’accompagne souvent de sous-nutrition ou de malnutrition n’est pas une donnée de base, mais la conséquence de multiples facteurs dont on ne peut jamais enlever la variable démographique sauf à faire preuve d’un biais idéologique. Mathilde Gérard est une spécialiste de ce biais.

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols La fragilisation des tissus ruraux africains a déstabilisé jusqu’aux régimes alimentaires et transformé les habitudes de consommation à une vitesse fulgurante. De plus en plus, le pain à base de farine de blé – importé – prend la place des bouillies traditionnelles, et le riz, consommé sous forme de brisures, s’est imposé comme aliment de base. « Beaucoup pensent que le riz est un produit traditionnel du Sénégal. Or, ça ne l’est pas, insiste Mamadou Goïta. C’est une culture qui a relégué à l’arrière-plan le mil et le sorgho. 

Le point de vue des écologistes malthusiens

MING : Et la démographie galopante ? Elle est de 3 % en moyenne, soit le doublement de la population en 20 ans. Cela ne crée aucun problème ?

Colombe : Oui, cette donnée majeure ( 8 enfants par femme au Niger par exemple) reste un impensé absolu … Quel déni !!

Michel SOURROUILLE : Les journalistes du MONDE, ainsi Mathilde Gérard ce jour, s’évertuent à compiler toutes les causes possibles de la famine sans jamais faire référence à l’analyse démographique de Malthus (1798) qui montrait que, sans agir sur la fécondité humaine exubérante, nous allions nécessairement au désastre car la production alimentaire est soumise à la loi des rendement décroissants. Je propose à la direction du MONDE de venir faire gratuitement à Paris une journée de formation pour ses journalistes sur la validité concrète du discours malthusien…

Kiamb : De 1960 à aujourd’hui, soit en 60 ans à peine, l’Afrique est passée de 280 millions d’habitants à 1 milliards 400 millions .. soit quasiment 5 fois plus .. un peu comme si la France sur la même période était passée de 55 millions à 240 millions aujourd’hui..
Cela fait beaucoup de monde à nourrir, et le taux de fécondité moyen actuel du continent est de 4 enfants/femme .. (tous les chiffres sont disponibles sur Wi..dia) Étonnant que le Monde n’évoque même pas cette question. Un biais idéologique ?

Jean-Pierre M : Quand on a peu d’argent, on économise et on évite les dépenses superflues. Quand on n’a pas assez de nourriture on rationne la nourriture et on contrôle les naissances. C’est simple.

Munstead : Ce qui en cause serait plutôt et dans l’ordre décroissant:  démographie, conflits et instabilités politiques, mentalités et religion, exode rural, fragilisation des tissus agricoles familiaux, corruption, incompétence des dirigeants, dérèglement climatique… qui tous ont pour cause première la surpopulation.

Mathilde Gérard sur notre blog biosphere

Une normalité structurelle, la famine

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité.

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.