démographie

Mathilde Gérard n’aime pas la démographie

La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé,

« un aveu d’échec terrible »,

C’est le titre de l’article de Mathilde Gérard  du 24/07/2024

extraits : « La faim a stagné en 2023 à un niveau très élevé, touchant 9,1 % de la population mondiale. Un signal d’alarme, alors que l’éradication de la faim est le deuxième des Objectifs de développement durable que s’est fixés la communauté internationale pour l’horizon 2030. Le réchauffement climatique s’impose enfin comme un des facteurs majeurs de l’insécurité alimentaire, dégradant les sols, l’accès à l’eau et faisant baisser la productivité agricole. L’insécurité alimentaire ne peut être réduite à un seul choc, comme la pandémie de Covid-19 ou le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine…)... »

Pas un mot sur la causalité démographique, c’est ce que font remarquer beaucoup de commentaires sur lemonde.fr

Marcel Proust : L’article réussit l’exercice de style de ne jamais citer le problème numéro un : la natalité galopante en Afrique.

Friday : L’éléphant dans la pièce, qui n’est même pas esquissé dans l’article, c est évidemment la démographie délirante dans certaines régions du monde. Du grand journalisme, assurément.

jan aimar : Chapeau, pas un mot sur la démographie galopante en Afrique ….plus de monde égal moins de ressources pour chacun. C’est quand même simple…mais c est sûrement tabou de dire cela …

Marie-C.D : Ne pourrait -on, ne devrait-on corréler cette hausse de la population mondiale sous-alimentée, avec la hausse, pour l’instant, de la population totale? Moins de terres cultivables, moins d’eau, et toujours plus de gens sur terre? Ne pourrait-on évoquer parallèlement l’échec également terrible du contrôle des naissances, cette volonté des gouvernements, et des populations elles-mêmes de ne pas s’y astreindre?

Michel SOURROUILLE : Depuis trois ans que je suis les articles de Mathilde Gérard sur la faim dans le monde, nombre de commentateurs lui font remarquer que la variable démographique est complètement absente de son discours. J’avoue que je ne sais pas si cela correspond à à une consigne éditoriale de la part du MONDE ou d’un parti-pris de Mathilde. Il est vrai que dans ce journal de référence, on n’emploie jamais le terme « surpopulation », sauf pour parler de « surpopulation carcérale » !

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Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri (2024)

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants… Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Sécurité ou souveraineté alimentaire ? (2024)

Mathilde Gérard : Le projet de loi (en France) ne définit pas la souveraineté alimentaire, il en fixe l’esprit à travers une liste de politiques y contribuant : assurer l’approvisionnement alimentaire, anticiper et s’adapter aux conséquences du changement climatique, contribuer à la décarbonation de l’économie….

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle (2023)

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat…

Les coûts cachés de la croissance agricole (2023)

Mathilde Gérard : A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres….

Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie (2023)

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire….

L’Afrique affamée par sa démographie délirante (2023)

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols….

Une normalité structurelle, la famine (2023)

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve (2023)

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité….

Tout savoir sur la famine et même plus (2023)

Mathilde Gérard : Près de 10 % de la population mondiale souffre de la faim, l’insécurité alimentaire grimpe en flèche, et a explosé ces trois dernières années sous les effets de la pandémie de Covid-19, des extrêmes climatiques et des répercussions de la guerre en Ukraine. 350 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en 2022, contre 80 millions en 2017. 158 millions de personnes ont reçu une aide du PAM en 2022….

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale (2023)

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien (2022)

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

Surexploitation, la terre nourricière en péril (2021)

Mathilde Gérard : « Surexploitation, dégradation, pollution et raréfaction croissante », un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé. L’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée… Les ressources en eau ne se portent pas mieux…. 

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

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Les mots « surpopulation humaine », un tabou

À la rédaction du MONDE

Bonjour

Abonné au MONDE depuis maintenant 50 ans, je suis étonné que la « surpopulation humaine », bien analysée à une époque lointaine par votre quotidien, ne l’est plus à l’heure actuelle. Par contre nous trouvons de façon récurrente beaucoup d’articles sur la « surpopulation carcérale ».

Selon mon point de vue, se centrer uniquement comme vous le faites dans vos colonnes sur le vieillissement de la population, la baisse de natalité en France ou le natalisme de Macron laisse de côté le poids du nombre. Nous sommes emprisonnés à 8 milliards d’individus sur une planète minuscule et beaucoup d’entre nous vivent dans des conditions de vie beaucoup plus insupportables que dans les prisons françaises, certains d’entre les humains meurent même de faim… Ne faut-il pas en parler en utilisant l’expression « surpopulation humaine » ? Cette expression  est-elle tabou ?

Voici le résultat de ma recherche sur le moteur de recherche interne du monde.fr

« surpopulation humaine »

Je n’ai pas trouvé cet item en titre d’un article ou même en contenu, par contre beaucoup d’articles de cet item parlent encore dans leur contenu de surpopulation carcérale

« surpopulation carcérale »

31 janvier 2024, Prisons : 75 897 détenus en France au 1ᵉʳ janvier, un nouveau record de surpopulation

30 novembre 2023, La surpopulation carcérale à un niveau sans précédent en France

14 septembre 2023, Surpopulation carcérale en France : la contrôleuse des prisons prône à nouveau un « mécanisme contraignant » de régulation

24 juillet 2023, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

9 juin 2023, Eric Dupond-Moretti interpellé par les avocats au sujet de la surpopulation carcérale

9 avril 2023, David Sénat : « La surpopulation carcérale en France n’a rien d’une fatalité »

2 juin 2023, Un rapport sur les prisons appelle à desserrer « l’étau de la surpopulation » carcérale

NB : Je n’ai répertorié que les articles contenant « surpopulation carcérale » en titre, sauf celui de hier. Les articles parlant de cette situation sont encore plus nombreux.

Première réponse du MONDE, un simple accusé de réception

Cher lecteur, chère lectrice,

Nous avons bien reçu votre courriel. Nous allons en prendre connaissance et le faire suivre si nécessaire à la personne ou au service concerné.

Nous nous efforcerons de vous répondre, mais sachez que nous recevons plusieurs centaines de messages par jour et qu’il nous est donc matériellement impossible de répondre individuellement à chacun d’entre eux.

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Fermeture des frontières au Japon

Le Japon va passer de 125 millions de personnes aujourd’hui à 100 millions avant 2048 et 86 millions en 2060, la Biosphère s’en trouve soulagée. Comme l’immigration reste un sujet tabou dans le pays, il n’y aura pas d’accroissement de ce côté là ; chacun dans son écosystème, c’est mieux pour tous. Mais le vieillissement fait peur, il ne devrait pas.

Philippe Mesmer : « Pourquoi le Japon a-t-il des difficultés sur le plan économique ? Parce qu’ils sont xénophobes. Ils ne veulent pas d’immigrés », a dit le président américain Joe Biden. Or les grandes villes américaines ne sont plus en mesure d’accueillir le nombre croissant de migrants en raison du fardeau financier que représentent les coûts d’hébergement, de nourriture et d’éducation des enfants des migrants. L’immigration est un sujet sensible dans un Japon confronté à une baisse régulière de sa population. Le nombre de naissances en 2023 dans le pays, 758 631, était en baisse pour la huitième année consécutive. Mais dans le domaine de l’emploi, il y a 128 postes disponibles pour 100 chômeurs. Le taux de chômage n’est que de 2,6 %. Les économistes ne sont pas tous d’accord sur la question de savoir si l’immigration est économiquement positive ! Dans certains pays, les immigrés sont actifs, mais globalement, beaucoup posent problème.

Le nombre de travailleurs étrangers au Japon dépassait les 2 millions pour la première fois en 2023. Le statut de « travailleur à qualification spécifiée » est accessible aux personnes ayant une compétence dans un des onze secteurs d’activité définis, dont la santé, la construction ou l’agriculture. Le Japon reste très strict sur l’octroi du statut de réfugié. En 2023, seules 303 personnes – un record pour le Japon – l’ont obtenu sur 13 823 personnes qui l’avaient demandé.

Le point de vue des écologistes malthusiens

On comprend que le Japon surpeuplé ferme ses frontières aux migrants. En 1868, le Japon comptait 26 millions de personnes. Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire, contre 54 % pour la France. En 1980, la population était pourtant passée à 117 millions, 125 millions aujourd’hui. En 2020, le Japon était capable de produire moins de 40 % de la nourriture dont la population a besoin. La densité est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable. En résumé,le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes seulement.

Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement !!! De l’argent pour des bébés. Ainsi dixit le premier ministre japonais qui a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, « des mesures sans précédent pour enrayer la chute de la natalité… Nous sommes sur le point de ne plus pouvoir maintenir le fonctionnement de la société ». Pour relancer la natalité, le gouvernement prévoit de créer une agence des affaires familiales, le doublement des allocations familiales, la hausse de l’allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Instaurer une pyramide de Ponzi démographique n’est jamais une bonne idée !  La solution à un vieillissement de la population ne peut pas être l’augmentation de la proportion de jeunes, car ces derniers seraient vieux à leur tour un jour et réclameraient donc encore plus de jeunes : c’est la fuite en avant, la situation ne ferait que s’aggraver.

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Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé (juillet 2014)

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ? (octobre 2022)

Japon, le gouvernement devient nataliste (février 2023)

Surpopulation en France comme au Japon (mars 2023)

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Au Sénégal : « Jeunes, restez en Afrique »

lemonde.fr avec AFP : Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais, a appelé samedi 6 juillet les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique vers l’Europe :

« Un énième naufrage s’est passé au large de nos côtes et qui aurait coûté, en attendant d’avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes. C’est dommage, c’est déplorable. Je lance encore un appel à la jeunesse : votre solution ne se trouve pas dans les pirogues. Les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu’ils sont eux-mêmes en crise ou en début de crise. L’avenir du monde est en Afrique, et vous devez en être conscients, vous, les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, c’est l’Afrique. »

le point de vue des écologistes malthusiens

PPDL : Il y a une quarantaine d’années l’ambassadeur du Sénégal en France disait déjà la même chose, il rajoutait que les émigrés formés devaient revenir dans leur pays pour aider à son développement. À l’époque ça allait tellement à l’encontre des idées «humanistes » que de tels propos faisaient scandales, pourtant tellement vrais.

Edgard Wibeau : Nous en sommes d’accord. Mais rester en Afrique, pour quoi faire ? C’est là la question. Si c’est pour continuer à participer à l’explosion démographique, au nom du respect de « valeurs » traditionnelles, culturelles et religieuses complètement absurdes, alors le « rêve sénégalais » va vite s’écraser contre le mur de la réalité : il n’y a pas de ressources naturelles pour une population doublant tous les dix ans : pas d’eau, pas de terres en état d’être utilement cultivées, pas de nourriture. Si la Russie et l’Ukraine toussent, l’Afrique de l’Ouest meurt de faim.

RVD : « L’avenir du monde est en Afrique ». Avec le réchauffement climatique, la hausse des inégalités et la déstabilisation géopolitique globale, personne n’y croit et encore moins les premiers concernés.

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Le Sénégal deviendra-t-il malthusien ?

Un Sénégalais, Mohamed Dia : « Au Sénégal, le taux de fécondité est de 4,77 enfants par femme. La fécondité : voilà un sujet qu’aucun candidat n’évoquera de peur de se faire lyncher par la population, surtout par les guides religieux. Selon les malthusiens et les néo-malthusiens, une population qui s’accroît d’une manière exponentielle, sans aucun contrôle, ne pourra jamais se développer. Thomas Malthus écrivait, « si une population n’est pas freinée, elle s’accroît selon une progression géométrique, alors que les subsistances augmentent selon une progression arithmétique ». Les néo-malthusiens nous disent que c’est primordial de freiner la croissance de la population pour qu’il y ait assez de ressources pour tous. En augmentant les personnes disproportionnellement à la création de richesses, on notera une stagnation du niveau de vie, ce qui explique qu’au Sénégal, depuis l’indépendance, à part quelques infrastructures dans la capitale, le développement humain ne peut pas prendre place. Des routes, des hôpitaux, la création d’emplois, tout cela ne sera pas visible si nous ne diminuons pas le taux de fécondité.…

 Nous savons tous que la fécondité est un sujet tabou au Sénégal, mais nous constatons que tout est lié. Nous devons aider l’État à nous aider. Si nous réduisons le taux de fécondité, l’État sera en mesure de faire sa part. Dieu nous dit dans son coran qu’Il parle aux doués d’intelligence, utilisons cette intelligence pour savoir que Dieu n’a pas obligé une personne qui n’en a pas les moyens de se marier. Si le mariage n’est pas forcé en Islam, croyez-vous qu’avoir beaucoup d’enfants soit forcé ?

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Surpopulation : 10,3 milliards en 2085 !?

Selon l’ONU, nous avons dépassé 8 milliards d’êtres humains en novembre 2022 et nous atteindrons 10,3 milliards en 2085. Enfer et damnation !

Delphine Roucaute : Selon les dernières estimations du département des affaires économiques et sociales des Nations unies (ONU), publiées le 11 juillet 2024, l’humanité va continuer à grossir pendant cinquante ans, atteignant un pic à 10,3 milliards d’individus au milieu des années 2080, pour ensuite décliner jusqu’à 10,2 milliards en 2100.

Bien entendu cet article du MONDE se termine par le sempiternel « La question centrale est peut-être moins celle du nombre que celle des modes de vie. » Or les deux variables sont intrinsèquement liées, le nombre de voitures dépend du nombre de conducteurs.

De plus l’article ne se pose la question de la compatibilité d’un tel niveau (plus de 10 milliards) avec les possibilités durables de la planète de supporter le poids de l’humanité. Or toutes les études scientifiques démontrent la raréfaction de nos ressources, tant renouvelables que non renouvelables. Le pic de la population humaine s’accompagne du pic des ressources fossiles, du pic des métaux, du stress hydrique, de la baisse des rendements agricoles dus au réchauffement climatique et, ce qu’on oublie trop souvent, de la chute drastique de la biodiversité suite à la destruction des milieux naturels par les humains. Une initiation au malthusianisme serait une bonne chose pour les journalistes du MONDE.

De plus ces prévisions reposent sur des hypothèses concernant l’indice synthétique de fécondité (ISF). Calculé à partir du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer à un instant T, cet indicateur est très dépendant des évolutions des comportements sociaux. Si la fécondité restait semblable à celle d’aujourd’hui dans tous les pays jusqu’à la fin du siècle, l’humanité atteindrait 18 milliards d’individus. Un phénomène d’inertie sous-tend la poussée démographique au niveau mondial : les femmes qui feront grossir les rangs de l’humanité dans les trente prochaines années sont déjà nées. Même un affaissement brutal de la fécondité ne permettrait pas d’enrayer le phénomène. Certes plus de la moitié des pays sont déjà passés sous le seuil de renouvellement des générations (en moyenne 2,1 enfants par femme). 126 pays ne devraient atteindre leur pic qu’après 2054. Neuf pays, tous sur le continent africain, verront pourtant leur population doubler en à peine trente ans, voire quadrupler d’ici à 2100. Ajoutons que le ralentissement de la croissance démographique n’éliminera pas la nécessité de réduire l’impact moyen attribuable aux activités de chaque personne. Car le nombre des humains doit être multiplié par l’empreinte économique (le niveau de vie) de chaque individu. Pourtant en France, on exige une hausse du pouvoir d’achat. Cherchez l’erreur.

La surpopulation humaine est avérée, et pourtant beaucoup de gouvernements veulent lutter contre la baisse de fécondité à l’intérieur de leurs frontières ! En définitive le diagnostic de Malthus devient une réalité : guerres, famines et épidémies accroissent déjà notre mortalité puisqu’on n’a pas mené une politique responsable de maîtrise de la fécondité humaine. 

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Baisse natalité, solution à la surpopulation

extraits : On veut nous faire penser que « la chute de la natalité est un problème plus préoccupant que la surpopulation ». C’est une ineptie, la baisse tendancielle (et non « la chute ») de la fécondité est au contraire une solution partielle (car trop tardive) à l’état de surpopulation que nous subissons. Nous sommes plus de 8 milliards, une augmentation d’un milliard ces onze dernières années. C’est invivable, c’est ingérable….

ESCOFFIER-LAMBIOTTE dénonce la surpopulation

extraits : Docteur ESCOFFIER-LAMBIOTTE (18 janvier 1972) : les dernières statistiques des Nations unies montrent clairement que pour bien des pays sinon pour l’espèce tout entière, la croissance incontrôlée de la population est un des pires dangers qui soient. La population mondiale est actuellement de 3 632 millions d’êtres. Il faut douze ans à l’heure actuelle, contre un siècle en 1800, pour produire un milliard d’hommes. La population terrestre doublera dans les trente prochaines années, alors qu’il lui avait fallu, depuis Jésus-Christ, dix-sept siècles pour y parvenir….

Surpopulation généralisée dans tous les pays

extraits : Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés. Pourtant les démographes se contentent des chiffres sans y voir nulle trace de surpopulation, les économistes s’intéressent au PIB et certainement pas au poids du nombre, les médias préfèrent parler de la surpopulation carcérale, les politiques analysent les enjeux géostratégiques du pays, pas les ravages entraînés par la démographie, etc. !

Sans planning familial, no future. Si vous êtes conscients du fait qu’il faut d’urgence promouvoir une autolimitation de la fécondité, vous pouvez rejoindre l’association Démographie Responsable.

https://www.demographie-responsable.fr/

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Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri

Éradiquer la faim semble un objectif de moins en moins atteignable au fur et à mesure que les chocs climatiques, les inégalités économiques et les conflits font progresser l’insécurité alimentaire. On attend depuis longtemps que LE MONDE ajoute à ces déterminants le poids du nombre. On attend depuis trop longtemps que LE MONDE utilise le terme de surpopulation et des freins culturels et politiques à l’autolimitation de la fécondité. On attend avec impatience de savoir quelles sont les politiques de planning familial instaurées dans les différents pays cités par l’article suivant d’une journaliste du MONDE .

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants : un quart des enfants de moins de 5 ans dans le monde (181 millions) vivent dans une situation de pauvreté alimentaire sévère, c’est-à-dire qu’ils ne sont nourris exclusivement que par un ou deux groupes d’aliments – le plus souvent du lait maternel ou infantile et/ou des féculents –, se retrouvant privés d’aliments nutritifs et diversifiés indispensables à leur santé et leur développement, comme les fruits et légumes, les légumineuses ou les protéines animales. C’est le cas de 63 % des enfants en Somalie, de la moitié des enfants en Afghanistan, 40 % en Inde et 32 % en Afrique de l’Ouest. Selon une autre étude dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, la part des jeunes enfants (moins de 5 ans) consommant au quotidien des snacks ou des boissons sucrées se situe entre 25 et 45 %. Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Le point de vue des écologistes néomalthusiens

Qui ne peut nourrir ses enfants n’en fait pas… sinon on peut parler à propos de ces parents indignes « d’incitation à la malnutrition ». Cette réalité doit être perceptible depuis toutes les chambres à coucher du monde, sinon la famine ne peut que s’amplifier. Voici quelques donnés démographiques sur les pays cités par Mathilde Gérard :

Afghanistan : En 1950, l’Afghanistan compte environ 7,5 millions de personnes.En 2021 on atteint près de 40 millions d’habitants. En 2023, la population de l’Afghanistan aurait augmenté de 1 270 382 personnes et à la fin de l’année elle serait de 43 349 960 personnes.

Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) : La population en Afrique de l’Ouest (391 millions d’habitants en 2019) devrait doubler d’ici 2050 (796 millions d’habitants) et être multipliée par 3,8 à la fin du siècle (1,5 milliard d’habitants). »

Inde : Au recensement de 1921, la population comptait 300 millions d’habitants, on atteint 400 millions en 1955.  L’ Inde vient de dépasser la Chine en 2023, elle est devenue le pays le plus peuplé de la planète avec 1,4 milliard d’habitants. Comme plus de 40 % de sa population a moins de 25 ans, cela veut dire que la croissance démographique est loin d’être terminée. Notez que l’Inde a déjà une densité de 470 hab./km2.

Rwanda : Le nombre de Rwandais était de 4,8 millions en 1978 et déjà 8,1 millions en 2002 malgré le génocide des Tutsis. Nous arrivons à 13,3 millions en 2022 et 20 millions sont prévus en 2050. En 1965, le Rwanda avait une densité de 126 hab/km². En 1990, LE MONDE la densité avait atteint 760 personnes au km2 . Il est prévu une densité autour de 1 000 hab/km² en 2050, soit 10 habitants par hectare.

Somalie : En Somalie, 16 millions d’habitants, le taux de fécondité est de 5,98 enfants par femme (2019) et le taux de croissance annuel de la population de 2,9% de variation annuelle (2020) soit un doublement en 24 ans seulement.

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Démographie africaine et migrations vers l’Europe

extraits : Emmanuel Macron avait déclaré, en marge du Sommet du G20 en juillet 2017 : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » Il s’attira les foudres de l’ambassadrice de l’Unicef, Angélique Kidjo : « Moi ça ne m’intéresse pas qu’un Président, d’où qu’il vienne, dise à des millions [d’Africains] ce qu’ils doivent faire dans leur chambre à coucher ». Cette déclaration montre bien à quel point l’incompréhension demeure au niveau de l’Unicef sur les enjeux démographiques africains. …

Le péril noir menace aux portes de l’Europe

extraits : L’Agence française de développement (AFD) ne participe pas à des programmes de contrôle des naissances, seulement à des mesures de protection maternelle et infantile. C’est un tort. L’association « Démographie responsable » a demandé qu’un quart du budget actuel de l’Aide au Développement de l’UE soit affecté à la Planification Familiale. Cela nous semble la voie de la sagesse… car les migrations internationales ne peuvent plus servir d’exutoire dans un monde clos et saturé d’humains….

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L’aide à mourir va-t-elle entrer dans la loi ?

« Suicide assisté », « aide à mourir » ou « euthanasie », peu importe le mot pourvu qu’on ait la délivrance. Nous pensons que dans une véritable démocratie, tout repose sur la libre volonté d’une conscience éclairée. Pouvoir s’engager dans l’armée pour aller tuer d’autres gens ne se comprend que si on laisse à chacun le droit d’être objecteur de conscience et donc de refuser la lutte armée. Choisir de garder un enfant à tout prix ou opter pour l’interruption volontaire de grossesse est un élément de la libération de la femme. Pour décider de sa propre mort, on peut demander pour soi les soins palliatifs ou l’interruption volontaire de vieillesse. L’essentiel en démocratie est de laisser aux citoyens le choix, sinon la volonté du peuple n’existe pas.

lemonde.fr : La ministre de la santé, Catherine Vautrin, rappelle que l’« aide à mourir » « n’est pas une autorisation de se suicider puisque des conditions strictes sont prévues dont un examen médical ». Il ne s’agit pas, non plus, d’une « euthanasie puisqu’une personne extérieure n’intervient que si le patient n’est plus en capacité physique de s’administrer le produit létal ». Le 6 juin 2024 l’article 5, voté par 88 voix contre 50, introduit pour la première fois dans la loi la possibilité de demander une aide à mourir : « L’aide à mourir consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale. » L’article ainsi adopté dispose que « la personne s’administre une substance létale ou, lorsqu’elle n’est pas en mesure physiquement d’y procéder, se la fasse administrer par un médecin ou un infirmier ». Les élus Les Républicains (LR) et ceux du Rassemblement national (RN) l’ont âprement combattu : « Cet article 5 est une rupture anthropologique avec le principe d’inviolabilité de la vie humaine , selon un député LR. A l’inverse, les principaux zélateurs ont été les députés insoumis, socialistes et écologistes, soutenus par l’aile gauche de la macronie : l’« aide à mourir » est le moyen d’éviter aux personnes malades de « souffrir le martyre et l’enfer », selon René Pilato, député « insoumis » de Charente. Introduire l’aide à mourir dans le code de la santé publique revient à considérer que l’acte létal pourrait être un soin.

Le point de vue des écologistes qui veulent mourir dans la dignité

Daniel : L’aide à mourir ! Pourquoi ne pas utiliser les termes employés par l’association ADMD, « droit de mourir dans la dignité » car c’est bien de cela qu’il devrait être question…

Alfred K. : LR et RN massivement contre ! Il faut prendre conscience de ce qu’expriment ces droites : une rupture radicale avec l’immense majorité des Français. Et un positionnement accablant face aux nécessités de notre époque confrontée à l’acharnement thérapeutique.

Pile ou face : Ce qu’une loi peut faire, une autre loi peut le défaire…sauf pour ceux qui seront partis entre-temps bien sûr. Le principal est de déterminer la direction générale de l’évolution des lois, vers plus de conscientisation des personnes ou vers l’encadrement des gens.

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L’aide active à mourir gagne du terrain

extraits : La députée Marine Brenier avait déposé une proposition de loi le 17 décembre 2020 sur « l’aide active à mourir ». : «  A titre personnel, j’ai eu plusieurs de mes proches qui sont partis, chacun sous l’égide d’un différent dispositif de la loi. Mon grand-père, sous la première loi Leonetti (de 2005), ma grand-mère sous la loi Leonetti 2 (de 2016). Je dénonce la sédation profonde, permise par la loi Claeys-Leonetti de 2016 comme une hypocrisie de la législation. Comment considérer que de laisser partir un être cher dénutri et déshydraté permettrait de respecter sa dignité….

Canada, le droit à mourir comme soin ultime

extraits : Au Québec la loi de 2015, élaborée après une large concertation citoyenne et transpartisane, a d’emblée placé l’aide à mourir dans un continuum de soins, c’est le « soin ultime ». La loi canadienne sur l’euthanasie a ensuite été votée en juin 2016, la Cour suprême du Canada enjoignant au gouvernement de se mettre en conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés, reconnaissant à chaque individu la liberté de disposer de son propre corps….

Mourir dans la dignité, quelle définition ?

extraits : Sur une planète saturée d’humains, l’écologie s’intéresse forcément à la démographie, qui porte autant sur le nombre des naissances que sur notre façon de mourir, autant sur l’entrée des immigrés que sur le départ des émigrants. L’essentiel est que cela se passe dans la dignité la plus parfaite possible. La dignité humaine est la promesse d’une fin de vie heureuse. Intervenir pour entraver une tentative de suicide reviendrait à briser la volonté d’autrui. La mort fait partie de la vie, et si j’ai la possibilité de me l’approprier, pourquoi devoir y renoncer ? Pour quelle raison me l’interdirait-on ? ….

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Démographie galopante en Afrique

Enfin un article du MONDE qui met l’accent sur la problématique démographique

La croissance africaine encore bridée par sa démographie galopante

quelques extraits : En Tanzanie, l’ex-président John Magufuli priait les femmes de « libérer leurs ovaires », car, « lorsque la population est nombreuse, l’économie se développe ». Le président du Nigeria, Bola Tinubu devant un parterre d’entreprises réunies pour sonder les opportunités de ce pays de quelque 220 millions d’habitants :  « Nous avons la jeunesse la plus importante et la plus dynamique d’Afrique ». Sa population a déjà été multipliée par cinq depuis son indépendance en 1960. Au Niger, la population pourrait être multipliée par huit entre aujourd’hui et 2100. Dès 2050, un humain sur quatre sera africain et même un sur trois parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, d’après les Nations unies.

Un emballement susceptible d’amplifier la triple crise – économique, climatique et sécuritaire. Ce facteur démographique apparaît derrière presque toutes les grandes questions du moment, de la congestion des villes aux difficultés dans la provision d’électricité en passant par la migration, constate un démographe camerounais. Durant les années où la forte croissance (5 % en moyenne en Afrique subsaharienne entre 2004 et 2014) nourrissait les discours afro-optimistes, la jeunesse était perçue comme l’un des plus beaux actifs du continent. Depuis une décennie, l’activité progresse moins vite que la démographie. Ce qui signifie qu’en termes réels les ménages africains se sont appauvris. Pour les investisseurs, il est difficile de capitaliser sur un marché dont les consommateurs sont dotés de très faibles revenus. De fait, les perspectives manquent dans des économies où dominent l’informel et le secteur agricole. Ne reste souvent qu’une seule option : partir, migrer ailleurs…

Le point de vue des écologistes malthusiens

Edgard Wibeau : Cela fait des années que lorsque l’on souligne ce point essentiel, « la surpopulation », en commentaire des articles sur l’Afrique, on s’attire des remarques grossières et idéologiquement très marquées. Et voilà que cela fait l’objet d’un article complet, avec forces détails. Le titre montre la gêne (ce « encore », totalement surréaliste …), mais on progresse un petit peu. Avec des décennies de retard, et alors que la situation est pratiquement désespérée.

Michel SOURROUILLE : Ayant accès comme tout abonné aux archives du MONDE, j’avais constaté que le concept de surpopulation était absent des différents articles écrits sur les pays africains. Cet article ne fait pas exception, mais au moins il pose le problème du déséquilibre démographique par rapport aux ressources. J’ai écrit plusieurs livres, avec d’autres co-auteurs, sur la surpopulation, mais LE MONDE ne donne la parole qu’au Français Gilles Pison qui s’évertue à minimiser les problèmes. De plus cet article n’est pas très lisible car il mélange les données de plusieurs pays. Il en ressort néanmoins que l’Afrique noire est mal partie, mais c’est ce qu’écrivait déjà René Dumont en 1962. Comme l’action sur la fécondité est une tâche de longue période, la plupart des pays africains deviennent aujourd’hui des pays en voie de sous-développement. On n’a pas écouté le malthusien René Dumont, le temps perdu ne se rattrape pas…

Demokratos : La baisse de la natalité vient déjà de la volonté éducative, on le sait depuis des décennies. Si c’est pour s’accrocher à des traditions ancestrales, il est clair que ça ne va pas avancer très vite. Il existe des forces néo-conservatrices très puissantes en Afrique qui freinent une réduction rapide de la natalité. Mais on ne va pas imposer de manière coercitive une démarche malthusienne aux pays africains. C’est aux Africains eux-mêmes de se sentir responsables de leurs populations. Il y a malheureusement en Afrique un déficit de la réflexion intellectuelle sur ces sujets, souvent encouragé d’ailleurs par nos altermondialistes occidentaux qui considèrent que tous les problèmes de l’Afrique sont exogènes. La responsabilité est entre les mains des dirigeants africains, nulle part ailleurs.

KLP : Pour le bien de la Planète il serait absolument nécessaire de restreindre le développement des pays africains. Leur accès à un mode de vie du type occidental constituerait en effet une catastrophe en terme d’émissions de GES, réduisant ainsi à néant tous les efforts qui sont en train d’être déployés. Il faut également lancer une importante campagne de diffusion de la contraception et de l’avortement dans ces pays. Les moyens sont connus : arrêt immédiat de l’aide au développement industriel et de technologies d’origine occidentales, fin des livraisons de céréales importées qui concurrencent les cultures agricoles vivrières locales, lesquelles permettent le maintien des populations dans les campagnes, livraisons massives de moyens de contraception !

Mandar : A noter que les ONG américaines ont arrêter de soutenir des programme de planning familial suite aux remontrances des mouvements évangéliques.

Le11 : Dans les pays du Sahel, vouloir ralentir la natalité se heurte aux réalités socio-religieuses: en gros si la femme est enceinte, c’est la volonté de Dieu, et on ne doit pas chercher à aller contre. A ma connaissance les nouveaux dirigeants putschistes n’ont pris aucune mesure destinée à ralentir la démographie.

pierre guillemot : cet article démontre au moins une chose : l’émigration n’est pas une solution. Question de volume. L’effet des départs vers l’Europe et l’Amérique (quelques millions par an) est presque invisible dans les pays africains. Dans les chiffres, car dans les têtes c’est destructeur. Tous ceux qui ont quelques capacités et quelques ressources pensent à partir dans les pays riches au lieu de réussir chez eux.

Bulgroz : Les naïfs présentent l’Afrique et sa « jeunesse » comme l’avenir de l’humanité. Elle sera surtout son boulet…

le sceptique : Le développement, une redistribution pour la paix sociale et la circulation des élites, un passage du stade agraire au stade industriel, une forte classe moyenne ayant intérêt à la stabilité et à la reconnaissance du mérite individuel, un évitement du syndrome hollandais (vivre sur quelques rentes minières ou autres), etc. Or beaucoup de ces conditions manquent encore dans beaucoup de pays africains.

Hansi : Le véritable coupable est la médecine occidentale du XXe siècle. Le taux de mortalité des enfants en bas âge a très fortement chuté grâce aux progrès de la médecine mais comme le taux de natalité n’a pas baissé, on a une grosse augmentation de la population.

Camtaoij : Arrêtons de dire que la population du Niger va être multipliée par 8 d’ici 2100. Cette prévision n’a aucune chance de se réaliser parce qu’il n’y a pas au Niger un potentiel agricole suffisant pour nourrir tous ces gens (et de loin). Seulement 8% du territoire reçoit des précipitations suffisantes pour cultiver dans des conditions correctes. Le pays, comme le Mali et le Burkina (déjà sujets aux conflits d’accès aux terres), courent droit à la catastrophe. D’autre part Mali, Niger, Soudan, Soudan du Sud, Somalie, Congo, Centrafrique sont gangrenés par les conflits ethniques et religieux, comment voulez-vous que ces pays se développent ?

Odomos : Si on pense au bien de la planète et si on prend garde à ce que dit l’article : densité de 49 hab/km2 au sud du Sahara, 112 au sein de l’UE => il serait donc bien plus simple et efficace de diviser par deux la population européenne.

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Baisse natalité, solution à la surpopulation

D’ici à 2100, la plupart des pays auront un taux de natalité trop faible pour assurer le renouvellement de leur population. Le risque ? « Qu’il n’y ait plus suffisamment de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés » ose l’hebdomadaire “New Scientist” (18/04/24), article repris par Courrier International.

On veut nous faire penser que « la chute de la natalité est un problème plus préoccupant que la surpopulation ». C’est une ineptie, la baisse tendancielle (et non « la chute ») de la fécondité est au contraire une solution partielle (car trop tardive) à l’état de surpopulation que nous subissons. Nous sommes plus de 8 milliards, une augmentation d’un milliard ces onze dernières années. C’est invivable, c’est ingérable. Reprenons l’argumentation de cet article nataliste point par point .

– Comme la natalité baisse à mesure que les pays s’enrichissent, le véritable problème démographique pourrait finalement être la décroissance démographique.

=> La transition démographique est certes allé de pair avec le développement économique. L’amélioration culturelle dans un pays qui s’enrichit peut certes permettre une autolimitation de la fécondité. Mais l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique et bien d’autres facteurs préoccupants indiquent que nous allons entrer dans une période de récession économique qui sera particulièrement impactant pour les plus pauvres. Côté avancée culturelle, le plus extravagant est l’interdiction actuelle en Afghanistan de la scolarisation des filles. Beaucoup de pays y compris la France, ont une politique nataliste à l’inverse souvent des choix citoyens. Même la Chine auroudhui avec son soutien au troisième enfant !

– Les démographes prédisent que sous vingt-cinq ans trois quarts des États afficheront des taux de natalité trop bas pour renouveler leur population.

=> Les estimations sont variables, une prévision pour 2050 n’est qu’une hypothèse ; « Les démographes » n’existe pas en tant qu’entité unie. C’est l’ONU qui estime que le nombre de personnes habitant sur la planète devrait croître de 2 milliards d’ici à 2050, passant de 7,7 à 9,7 milliards, puis la fécondité étant en baisse, avoisiner les 11 milliards à la fin du siècle. Mais il ne s’agit là que du scénario moyen et ses pronostics évoluent avec le temps. Quant aux « taux de natalité trop bas pour renouveler leur population », en quoi se maintenir au même niveau serait-il un critère d’optimalité ?

– Le vieillissement de la population est inévitable. Avoir moins de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés et subvenir aux besoins d’autres groupes qui n’ont pas d’activité économique présente un défi économique colossal.

=> Accroître les naissances pour verser des retraites est ce qu’on appelle une pyramide de Ponzi démographique : les futurs actifs feront encore plus de retraités plus tard, il faudrait donc faire encore plus d’enfants… jusqu’à ce que la pyramide s’écroule. Ensuite le chômage de masse qui s’amplifie va accroître la population à charge. Notez enfin que la retraite, qu’elle soit par capitalisation ou par répartition, n’est le privilège que d’une fraction de l’humanité. Dans beaucoup de pays c’est l’emploi informel qui prédomine et le statut de retraité n’existe que pour une minorité.

– Le monde va simultanément connaître un pic des naissances dans certains pays et une chute des naissances dans d’autres. Assurer la stabilité économique et sociétale dans ce contexte de vastes disparités constituera l’un des principaux défis du siècle. Que doivent donc faire les pays pour se préparer à cette bombe démographique à retardement ?

=> Que faire ? Pour simplifier, les pays riches doivent accepter une baisse importante de leur niveau de vie et les pays pauvres doivent soutenir un planning familial performant. Sinon les tensions socio-politiques ne peuvent que s’accroître.

– Nous sommes en voie d’atteindre le “pic démographique” entre 2060 et 2080, soit 9,5 à 10 milliards de Terriens – un chiffre qui diminuera ensuite.

=> 1 milliard d’humains en 1800, c’est déjà beaucoup ; 4 milliards en 1974 c’est beaucoup trop ; 8 milliards en 2022, c’est terrifiant. Les démographes professionnels, sauf rarissimes exceptions, ne portent pas de jugement de valeur sur une statistique, ils se contentent de constater. Or toutes les études scientifiques montrent que nous avons déjà dépassé largement les capacités de la planète à satisfaire les besoins actuels de l’humanité. Quand on sait aussi que la diminution « après un pic à 10 milliard » n’est même pas une certitude, il faut se poser la question : est-ce que toutes les personnes qui s’inquiètent de la baisse de fécondité dans certains pays ne sont pas en fait des natalistes convaincus ou des idéologues anti-malthusiens ?

– Les pays ont généralement besoin d’une natalité de 2,1 enfants par femme pour maintenir la stabilité de la population.

=> Pourquoi avoir « besoin » d’une stabilité de la population, à un niveau donné ? Le chiffre 2,1 (reproduction à l’identique d’une population) est devenu un mythe sans fondement réel. Il faut au contraire souligner qu’un taux inférieur à 2,1 enfant par femme est plutôt un signe de clairvoyance des femmes et des couples plutôt qu’un désastre ! Même la France est déjà surpeuplée, à plus forte raison l’Italie et bien d’autres pays où la fécondité est jugée « trop » faible… pour les gouvernements et certains médias.

– Pour ralentir la chute de la natalité, les pays riches doivent faciliter et rendre plus tentant le fait d’avoir plus d’enfants, par exemple en améliorant l’accès au logement et aux traitements contre l’infertilité.

=> En janvier 2024, Emmanuel Macron a voulu faire de la lutte contre l’infertilité son combat… pour relancer la démographie française. Il ose parler de réarmement démographique. Il ne s’est pas du tout interrogé pour savoir si une France métropolitaine de plus de 66 millions au 1er janvier 2024 n’est pas déjà signe de trop plein. Il ose même parler de lutte contre l’infertilité comme dans l’article“ New Scientist” que nous commentons alors que l’infertilité est un signe donné par la nature de s’abstenir de procréer. On ne fait pas un enfant parce qu’on a personnellement besoin d’avoir un enfant à tout prix, on fait un enfant à la fois pour son autonomie et pour la planète.

– La gestion d’une population vieillissante et d’un recul démographique passera aussi par la construction d’hôpitaux, la modernisation des transports et un nombre plus faible d’écoles

=> Il est infantile de se contenter de « yaka ». Dans un pays surpeuplé, les finances ne suivent pas les besoins en services. On le voit déjà en France où la dette dépasse déjà 3000 milliards d’euros et où il faudra bien se restreindre dans les domaines même essentiels, de gré ou de force.

– Les entreprises doivent aussi faciliter et prolonger le maintien au travail des seniors, par exemple avec des temps partiels.

=> Les droits acquis ne le sont jamais définitivement. C’est seulement en 1945 avec la création de la Sécurité sociale qu’est véritablement né le système français de retraite. Et je connais une personne de bientôt 94 ans qui est dans son jardin tous les jours à retourner la terre et à planter des légumes. Bien sûr on peut préférer des zombies dans des Ephad…

– L’émigration depuis les pays pauvres qui ont une natalité élevée a aussi toutes les chances de perdurer… cette approche ne fonctionnera que si un changement s’opère dans l’attitude politique et populaire qui prévaut actuellement vis-à-vis de l’immigration.

=> La langue de bois n’est pas que l’apanage de la caste politique…

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1 enfant ça va, 3 ou plus bonjour les dégâts

Lors des présidentielles récentes, la question de la maîtrise de la fécondité n’est toujours au programme d’aucun des candidats, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par EELV. Un présidentiable qui préparerait un avenir plus durable dirait pourtant deux ou trois choses. D’abord la France doit montrer l’exemple et rejeter toute sa législation actuelle soutenant une politique nataliste. On ne peut donner de leçons aux pays pauvres que si on s’applique à soi-même ce qu’on recommande pour les autres. Ensuite l’éducation de tous devrait permettre à chacun de maîtriser des notions comme malthusianisme, densité mondiale, population optimum, capacité de charge d’un territoire, choix éclairé du nombre d’enfant à désirer, etc.

Anna Villechenon : Les familles nombreuses représentent une famille sur cinq, avec en grande majorité trois enfants (15,7 %), et plus rarement quatre ou plus (5,7 %). Aux yeux de l’Etat, les familles creusent l’écart à partir du troisième enfant : congé postnatal presque deux fois plus long, part fiscale supplémentaire, doublement du montant des allocations familiales… Les avantages sociaux et fiscaux font un bond. Mais avec « trois, quatre ou cinq enfants », on se rend compte que « ce n’est pas possible ». « Quel monde vais-je leur laisser ? », s’interroge-t-on. Entre l’« absence de prise en compte de l’écologie par nos politiques » et la « montée de l’extrême droite et de l’intolérance en France et dans le monde », les couples commencet à être« inquiets » pour l’avenir de leurs enfants. Tant pis pour la famille nombreuse, la raison l’emporte sur le cœur ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

Gedeon42 : Une chose m’étonne toujours lorsque je lis de tels articles, c’est que si peu de personnes interrogées évoquent la responsabilité que représente le fait de mettre un enfant au monde, et par là même de le condamner à vivre. Lorsqu’on voit le nombre de jeunes qui se suicident, qui souffrent du divorce de leurs parents ou de l’absence d’un des parents, qui portent toute leur vie le poids d’une maladie chronique, qui souffrent d’état anxieux voire dépressif, ou qui seront chômeurs ou travailleurs pauvres, comment se fait- il que nous ne nous posons pas plus de questions avant d’en faire? Sans parler de tous les parents qui vous répondent un peu gênés et coupables: « c’est peut-être un futur Einstein ». Responsables mais pas coupables ?

Gbouvier : Avoir des enfants (cela commence dès le premier) est une agression de la Planète bien pire que de prendre l’avion, de manger du steak, d’imprimer ses relevés bancaires ou d’aller au ski (avec les enfants, en faisant une pause toute les deux heures au Mac Do). Il faut le dire.

Jan01 : Ne pas faire plus de 2 enfants est aussi un choix social (en plus d’être écologique et/ou économique). En effet, imposer à la collectivité les charges « famille nombreuse » des États qui, ne connaissant rien à l’économie, fondent la « croissance » sur une augmentation de la population… absurde. Aucune création de sens, simplement une nécessité de plus produire en pillant toujours plus…

Tourane : Une de mes connaissances vient d’avoir son troisième. Avec son mari ils vivent dans un 55 m². De plus la première a des problèmes comportementaux et nécessite beaucoup d’attention qu’elle ne peut plus avoir. Je trouve cette attitude immature et désolante .

Benmonkoko : Le problème ce n’est pas le nombre d’enfants, c’est qui les fait et quelle éducation ils donnent

boulbiba : Un enfant est heureux avec de l’AMOUR et du TEMPS. Deux conditions qui se perdent, alors évidemment qu’on ne fait plus d’enfants. Si c’est pour leur promettre une vie devant les écrans, à quoi bon ?

Michel SOURROUILLE : Il n’est pas compréhensible que l’État français reste antinataliste en incitant par ses largesses aux familles nombreuses alors que nous sommes plus de 8 milliards sur la planète et une densité de 124 hab./km² en France. Depuis le rapport sur les limites de la croissance de 1972, on prévoit que nous ferons face à un effondrement au cours de ce siècle. Notre taux d’urbanisés ne tiendra pas la route à la moindre crise d’importance. Puisque le choix des individus est le mantra de notre société dite moderne, alors allons jusqu’au bout de cette logique : laissons les couples et les mères solos face à leurs responblités ; aucune allocation, aucune aide dès le premier enfant. Un choix personnel doit s’assumer, mais pas aux frais de la collectivité…

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John Stuart Mill, familles nombreuses je vous hais

extraits : John Stuart Mill (1806-1873), arrêté à 17 ans pour avoir distribué des tracts en faveur de la contraception : « J’avoue que je ne suis pas enchanté par un idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que cette mêlée où l’on se foule aux pieds, où l’on se coudoie, où l’on s’écrase, et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus enviable pour l’humanité », écrit-il dans ses Principes d’économie politique de 1848….

Parentalité, un métier qui s’apprend

extraits : Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Voici quelques éléments de réflexion….

Un planning familial irresponsable

extraits : Selon la définition des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé, la planification familiale est « la capacité des individus et des couples à prévoir et à atteindre le nombre d’enfants qu’ils désirent ainsi que l’espacement et le moment de leurs naissances. » Rien sur l’intérêt collectif et la capacité des écosystèmes à supporter un nombre de naissances individuellement choisis. L’OMS ajoute : « Le planning familial est réalisé grâce à des méthodes contraceptives et au traitement de l’infertilité involontaire. L’avortement n’est généralement pas recommandé comme méthode primaire de planification familiale. » Mieux vaut donc une PMA (procréation médicalement assistée) qu’une IVG (interruption volontaire de grossesse)….

Faire un enfant quand tout est foutu

extraits : Marianne Durano : « Au moment où j’écris ces lignes, je suis enceinte de mon troisième enfant.Et moi, je rédige un article sur la fin du monde. N’est-il pas criminel d’enfanter dans un monde promis à la destruction ? On connaît le succès des discours néomalthusiens, justifiés par les rapports scientifiques et les chiffres qui s’accumulent depuis des dizaines d’années. Ce monde, c’est celui de la croissance sans limite et dénuée de sens. Les inégalités ne cessent d’augmenter, les ressources de s’épuiser, la biodiversité de décliner, la température d’augmenter, les glaces de fondre, les migrants de migrer….

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Aide au développement, on coupe les vivres

Faut-il continuer à aider les pays pauvres quand on constate historiquement que cela n’a servi à rien ? Le fonds de l’Association internationale de développement (AID) est réservé aux 75 pays les plus pauvres de la planète, 2,5 milliards d’habitants. Elle est la première source d’aide au développement au monde. Mais les donateurs se raréfient…

Julien Bouissou : Le tiers des pays les plus pauvres est plus pauvre qu’en 2020. La moitié est en situation de surendettement, avec hémorragie de capitaux en sus, sans oublier les conséquences du réchauffement climatique. Malgré cette situation, les nations les plus riches coupent dans leurs budgets d’aide au développement. La France a annoncé le 22 février 2024 une coupe de 742 millions d’euros de son aide publique au développement pour 2024. Il s’agit de la ligne budgétaire qui a enregistré la baisse la plus importante (13 %). Signe des temps, les donateurs ne veulent plus entendre parler d’« aide » mais d’« investissement solidaire », comme si l’aide sans contrepartie ne suffisait plus à justifier les efforts financiers. Il est vrai que la faillite des pays pauvres n’aurait quasiment aucune conséquence sur le système financier mondial.

Le point de vue des écologistes malthusiens

solon01 : Les aides sans contrepartie pouvant conduire à l’autonomie ne peuvent qu’accélérer la démographie des pays bénéficiaires, ce qui conduit à encore plus d’aides et ainsi de suite. Exemple, la population de Gaza ne vit ou survit que grâce à l’aide internationale. Sa démographie a explosé. Taux de fécondité d’environ 4.

Le 11 : Je suis surpris que le sujet de la démographie soit souvent oublié ou à peine abordé lorsqu’on parle de développement. A t-on peur de choquer en disant que pour s’en sortir, les pays pauvres devraient commencer par faire moins de gosses ?

pm42 : Question : cela fait combien de décennies qu’on aide ces pays ? Question suivante : est ce que cela a servi à quelque chose ?

Edgard Wibeau : Il se trouve que dans une vie professionnelle antérieure, j’ai bossé dans le développement. La démographie était l’impensé de ce secteur. Tout au plus nous expliquait-on doctement, qu’avoir beaucoup d’enfants, c’est l’assurance vieillesse des pauvres. Au fil des ans, je me suis rendu compte que c’était exactement le contraire. Les pays pauvres s’écroulent sous le poids de leur population et de leur jeunesse. Il n’est tout de même pas difficile de comprendre que lorsque la population double en dix ans, quadruple en vingt ans, etc.. TOUS les efforts faits pour améliorer l’alimentation, l’éducation, l’équipement du pays se perdent comme l’eau dans le sable. TOUT est absorbé et détruit par cette malédiction. La diminution drastique du taux de natalité est une condition préalable indispensable, mais non suffisante, de la sortie de la misère. Pour des pays tels que le Mali, le Niger et le Burkina, il n’y a plus rien à faire. Ils sont en train de s’enfoncer dans le chaos et l’involution économique.

jan aimar : la seule aide moralement acceptable, c’est celle du caoutchouc et de la pilule….le reste est inutile….

Laromolle : Les pays les plus riches développent leur armement . Ce n’est pas moral mais personne ne proteste, de l’extrême gauche à l’extrême droite !

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Tout savoir sur l’aide au développement

extraits : Aide financière au développement, seulement 19 % des soutiens français affichent une volonté de réduction de la pauvreté, 10,9 % soutiennent l’agriculture familiale. La France investit presque deux fois plus dans des projets agro-industriels que dans des projets d’agroécologie. Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré….

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

extraits : Disons-le alors tout net, tout pays qui ne fait pas l’effort de maîtriser sa fécondité, et subit en conséquences des problèmes économiques et socio-politiques structurels, n’a pas droit à une aide alimentaire continue. Malthus était très clair sur ce point :

« N’oublions pas que l’humanité et une vraie politique requièrent impérieusement que dans des circonstances de famine, les pauvres reçoivent tous les secours que la nature des choses permet de leur donner. Il est donc de notre devoir de leur donner dans les années de détresse quelques secours temporaires. »….

aide au développement, nouvelle formule

extraits : C’est seulement en 1949 qu’un discours du président américain Truman invente la notion de sous-développement : « Nous devons nous engager dans un nouveau programme audacieux et utiliser notre avancée scientifique et notre savoir-faire industriel pour favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance économique dans les régions sous-développées ».  La société thermo-industrielle devenait ainsi une référence universelle, il fallait passer obligatoirement par les cinq étapes de la croissance économique, c’est-à-dire dépasser l’état de société traditionnelle, faire son décollage économique pour aboutir à l’ère de la consommation de masse. Cette théorie du parcours obligé a merveilleusement servi les intérêts des grandes puissances….

APD, l’aide au développement, une illusion

extraits : Le développement n’a été que la poursuite de la colonisation par d’autres moyens . Ce n’est qu’une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises. L’aide au développement est même devenue une menace pour le pays en difficulté. Il sera entraîné dans une série de dépendances qui en feront un instrument entre les mains de l’institution « donatrice ». Ce n’est pas sans raison que le gros des dépenses va à l’aide militaire, l’aide pour les infrastructures du « développement » et l’aide financière pour sauver des institutions bancaires de la faillite….

Aide au développement, on coupe les vivres Lire la suite »

Prostitué, un travailleur comme un autre

Autre endroit, autres mœurs ! Un grand pas est fait par la Belgique vers la normalisation de la prostitution, au moment même où le gouvernement français réaffirme le choix d’une politique abolitionniste. En Belgique, les « travailleurs du sexe » pourront avoir un contrat de travail. C’est une première mondiale. En France, on reste répressifs. La prostitution y est autorisée, mais sans client, puisque c’est un délit d’être client d’un(e) prostitué(e). On devrait naturaliser Kafka à titre posthume.

Belgique

Depuis une loi votée au printemps 2022, il est déjà possible pour les milliers de prostitués du pays (des femmes à 95 %) d’exercer sous un statut d’indépendant. Le Parlement fédéral a adopté, dans la nuit du 2 au 3 mai 2024, une loi qui permet aux prostituées d’avoir accès aux mêmes droits du travail que les autres salariés. Le texte va plus loin en donnant à ceux qui s’y livrent la possibilité de signer un contrat de travail, censé garantir aussi bien une couverture sociale large que le respect des règles qui encadrent la durée du temps de travail, la rémunération et les règles de sécurité. Seuls les employeurs qui auront reçu un agrément pourront légalement salarier des prostitués, les autres continueront d’encourir le risque de poursuites pour proxénétisme. Le ministre de l’économie et du travail a défendu la philosophie de décriminalisation : « Les formules de prohibition ou, pire, l’hypocrisie avec laquelle on traite ces questions de société ne sont pas la solution. Je préfère regarder la réalité en face, même si cette réalité est violente, crue, même si elle questionne toute une série de fondements de notre société. » Cette loi est adoptée à une large majorité (93 voix pour, 33 abstentions, aucune voix contre) .

C’est très bien. Je reprends le bon mot de Charline Vanhoenacker qui disait à peu près : « n’avez-vous pas remarqué que lorsqu’on regarde la carte, la Belgique est comme le cerveau posé sur la France ? »

France

Présentée le 2 mai 2024, la nouvelle stratégie de l’exécutif tient pour l’essentiel à mieux faire appliquer la loi de 2016, qui avait notamment supprimé le délit de racolage, instauré la pénalisation des clients et créé un parcours de sortie de la prostitution. Depuis son vote il y a 8 ans, sa mise en œuvre était plus qu’hétérogène. Alors que 40 000 personnes (94 % de femmes) sont en situation de prostitution, seules 1 747 d’entre elles ont bénéficié, depuis 2017, d’un parcours de sortie de la prostitution. La nouvelle stratégie reste floue sur l’attribution de fonds supplémentaires alloués à cette mission. De nouvelles formes de prostitution sont apparues depuis la loi de 2016, comme l’essor de la prostitution en ligne.

Les partisans du modèle réglementariste estiment de leur côté que le commerce du sexe est une activité professionnelle qu’il convient au contraire d’encadrer. Plusieurs associations de « travailleurs du sexe » ont d’ailleurs déposé, en décembre 2019, un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme pour demander l’abrogation de la loi de 2016.

Le point de vue des écologistes adeptes du péché de chair

L’exercice de la sexualité procure naturellement du plaisir quand on se laisse aller. Il n’y a prostitution que parce qu’il y a frustration. Si les humains passaient plus de temps à faire l’amour comme les Bonobos, sans esprit de conquête et chaque fois qu’il faut réduire les tensions sociales, sans doute n’y aurait-il plus de prostitution (ni même de guerres). Comme on disait en d’autres temps, « peace and love », l’amour et la paix. L’amour libre, le sexe libéré, implique aussi de lutter contre les rapports de domination. . Les rapports de domination ne s’exercent pas seulement dans la sexualité, mais dans tous les domaines de la société. Comme tout travail, la prostitution peut être libre ou subie ; le seul moyen efficace de mettre fin à la contrainte d’un supposé « système prostitutionnel » est de rendre les prostitués, hommes et femmes, libres de leur force de travail…

Réconcilier nature (plaisir sexuel) et culture (règles régissant le rapport entre les sexes), n’est-ce pas là l’objectif premier des écologistes ?

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Prostitution, un cas de discrimination

extraits : Selon le discours des Verts français, « La prostitution n’est pas un élément naturellement constitutif de la vie en société. » C’est vrai, la sexualité tarifée relève du culturel. Mais la sexualité ordinaire aussi. Il n’y a donc aucune règle définitive qui puisse nous permettre de privilégier a priori la répression totale de la prostitution ou la légalisation intégrale des travailleurs du sexe. Le 1er juin 2022, la Belgique est devenue le premier pays européen et le deuxième au monde, après la Nouvelle-Zélande en 2003, à décriminaliser la prostitution….

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Malthus, un précurseur de la décroissance

Compte-rendu de la conférence-débat organisée par les Amis de la décroissance » de Belle-Île-en-mer le 26 avril 2024 .

Thème : « Malthus est-il ou non un précurseur de la décroissance ? »

Intervenant : Michel Sourrouille

Introduction

La population mondiale augmente de façon exponentielle, 1 milliards d’êtres humains en 1800, 2 milliards en 1930, 4 milliards en 1974 et 8 milliards selon l’ONU en novembre 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et lui offrir quelques commodités. Juger qu’un tel niveau de croissance dans un monde fini est acceptable n’est le fait que des natalistes ou des démographes. La densité moyenne mondiale est conséquente, 61 hab./km² actuellement. La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine, une situation ingérable et invivable dans la plupart des territoires.

Michel Sourrouille a publié trois livres sur la surpopulation, le premier en 2014 avec 13 auteurs (Moins nombreux, plus heureux) et le dernier en 2023 avec 23 contributeurs (Surpopulation… mythe ou réalité ? ». Il se situe explicitement comme un ami de la décroissance démographique, regrettant seulement que le mensuel « La décroissance » se refuse encore à aborder cette thématique. Malthus fait-il donc peur ? Bien qu’inconnu du grand nombre, le terme malthusien est pourtant entré dans le dictionnaire. Mais pas dans l’éducation nationale ! Il est rare qu’un patronyme devienne un élément de langage, l’approche malthusienne devrait être connue de tout élève. Malthus a publié à partir de 1798 son « Essai sur le principe de population ». C’est à la fois une explication de l’origine du surnombre et une solution à y apporter.

1) le message de Malthus

Rappelons d’abord la loi de Malthus ainsi définie par lui-même :

« Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (exponentielle). On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire. En effet, l’agriculture étant soumise à la loi des rendements décroissants, les moyens de subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique (linéaire). D’où un décalage croissant entre population et alimentation ».

Il en déduisait qu’il était nécessaire de limiter sa fécondité pour essayer de garder un niveau de population en concordance avec l’état des ressources.

« Les obstacles à la population qui maintiennent le nombre des individus au niveau de leurs moyens de subsistance, peuvent être rangés sous deux chefs. Les uns agissent en prévenant l’accroissement de la population, et les autres en la détruisant. La somme des premiers compose ce qu’on peut appeler l’obstacle privatif ; celle des seconds, l’obstacle destructif. Pour les obstacles privatifs, l’abstinence du mariage, jointe à la chasteté, est ce que j’appelle contrainte morale. Les obstacles destructifs sont d’une nature très variée. Ils renferment toutes les causes qui tendent de quelque manière à abréger la durée naturelle de la vie humaine. Ainsi on peut ranger sous ce chef l’insalubrité des grandes villes, toutes les espèces de maladies et d’épidémies, la guerre, la famine. »

Notez que Malthus n’est pas antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Il indique seulement qu’on ne peut avoir une niveau de fécondité acceptable qu’en rapport avec les ressources naturelles. C’est en ce sens qu’il est non seulement un précurseur de la décroissance, mais aussi un précurseur de l’écologie scientifique, l’étude du rapport d’une espèce avec le milieu qui la fait vivre. Notez aussi qu’il privilégie l’autolimitation de la fécondité, mettant les pauvres face à leurs responsabilités. Si on ne fait pas preuve d’une conscience éclairée en matière de procréation, le fait d’être victime d’un accroissement de la mortalité par des obstacles destructifs n’est pas de son fait. Nulle trace d’autoritarisme dans ses écrits.

2) les critiques et leur dépassement

Le rapport sur les limites de la croissance de 1972 reprenait l’idée de l’impossibilité d’une croissance exponentielle durable dans un monde fini. Sauf qu’il ne considérait pas seulement 2 variables, population et alimentation, mais y ajoutait 3 autres variables, industrie, ressources naturelles non renouvelables et pollution. Cette étude scientifique prévoyait un effondrement au cours du XXIe siècle. Bien d’autres études depuis ont montré que nous avons largement dépassé les limites de la planète. La pensée malthusienne est donc une réalité actuelle. Pourtant bien des critiques sont adressées au malthusianisme. Elles étaient bien présentes dès la parution de son livre :

« La plupart des attaques contre mon essai sont moins des réfutations que des déclamations ou des injures qui ne méritent aucune réponse. Je suis donc appelé à relever seulement des objections qui ont été faites en simple conversation. »

Malthus doit être réhabilité aujourd’hui.

opposition marxiste 

Karl Marx et Engels au XIXe siècle ont été très opposés aux thèses malthusiennes. Engels qualifiait les thèses de Malthus de « déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat». Marx dénonçait «la sottise de Malthus sur la progression géométrique et arithmétique, qui n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique». Il suffirait pour Marx et Engels de faire la révolution et de mettre le prolétariat au pouvoir pour que chacun puisse vive l’abondance sans se soucier de l’état des ressources. Ce programme a complètement échoué.

Marx exprimait déjà quelques craintes dans sa Critique du programme de Gotha : « Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. »

opposition du complexe agro-industriel

Certains pensent aujourd’hui qu’on pourrait nourrir 10 milliards de personnes et plus. Mais la famine est encore bien présente dans le monde actuel alors que nous sommes au summum de la richesse produite. En outre, les statisticiens calculent de façon très superficielle la productivité agricole. Il ne faut pas seulement tenir compte des rendements à l’hectare, mais de tous les intrants qui permettent le forçage de la terre. Si on transforme le numérateur (la production) et le dénominateur (les facteurs de production) en calories pour les rendre comparable, on se rend compte que la productivité baisse. On a aussi voulu ignorer la loi des rendements décroissants bien connue de Malthus, on a épuisé la terre, il y a une stérilisation des sols par agriculture thermo-industrielle.

Le prix Nobel de la paix 1970, Norman Borlaug, initiateur des semences à haut rendement, reconnaissait lui-même lors de son discours de réception de son prix que si la révolution agricole ne s’accompagnait pas d’une maîtrise de la fécondité, on ne pouvait aboutir à aucun équilibre durable.

opposition socialiste

Malthus écrivait : « Les lois sur les pauvres tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ainsi les lois y créent les pauvres qu’elles assistent. » Ce constat semble irréfutable, pourtant le rejet de Malthus par une certaine gauche actuelle résulte du fait d’y voire là une dénonciation des pauvres par les riches. Malthus ne faisait qu’essayer de responsabiliser : « Le peuple doit s’envisager comme étant lui-même la cause principale de ses souffrances… » Contrairement aux idéologues, Malthus avait le sens de la nuance : « Ce que je propose, c’est l’abolition graduelle des lois sur les pauvres, assez graduelle pour n’affecter aucun individu qui soit actuellement vivant. » Une aide ne peut qu’être temporaire, sinon elle entretient la misère.

Voici la dernière phrase du long essai de Malthus : « Tout lecteur équitable doit, je pense, reconnaître que l’objet pratique que l’auteur a eu en vue par dessus tout, est d’améliorer le sort et d’augmenter le bonheur des classes inférieures de la société. »

Bien d’autres oppositions au malthusianisme existent. Les capitalistes se réjouissent d’un surcroît de naissance qui leur permet d’exploiter une main d’œuvre surnuméraire à bas prix. Les politiciens font preuve d’une volonté de puissance par le nombre, la France est restée depuis les lois répressives de 1920 dirigé par des natalistes. Mais l’opposition contemporaine qui se veut plus subtile regrette la baisse de fécondité qui est le fait de pays de plus en plus nombreux : qui va payer nos retraites ? Il est pourtant absurde de mettre en place une pyramide de Ponzi démographique : faire des enfants pour payer les retraites, c’est faire dans l’avenir encore plus d’enfant pour des retraités encore plus nombreux…, jusqu’à se rendre compte que c’est là une voie sans issue. Reconnaissons d’ailleurs que du temps de Malthus, la notion de « retraité » n’existait pas.

Conclusion

Malthus est un pragmatique réaliste qui s’est explicitement positionné contre les idéalistes de son temps. Il pouvait écrire :

« L’ouvrage de Condorcet, intitulé Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, est un exemple remarquable de l’attachement qu’un homme peut vouer à des principes démentis par l’expérience de chaque jour… Godwin, dans son ouvrage sur la justice politique, se repose avec trop de confiance sur des propositions abstraites et générales…. »

Contre les idées généreuses mais hors sol, Malthus préfère dire que chacun est responsable de son destin et ne doit pas trop compter sur l’État. A une époque où l‘école pour tous n’existait pas, il préconisait d’éduquer le peuple afin qu’il comprenne les réalités de notre monde. De l’avis de Michel Sourrouille, Malthus est non seulement un précurseur de la décroissance, mais son message sur le nécessaire équilibre entre un niveau de population et l’état des ressources devrait être connu de tous. D’autant plus que l’autolimitation de la fécondité est d’abord un choix individuel des femmes et des couples. On a besoin d’une démocratie éclairée, même dans les chambrées.

Pour en savoir plus, Biosphere-Info, les textes de MALTHUS

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Pour l’autolimitation de la fécondité

Le fait d’inciter, comme le demande l’association Démographie Responsable, à la diminution sur le long terme de la population humaine, implique de déterminer les moyens à utiliser. Comme l’exprime le principe démocratique d’une « l‘autolimitation de la natalité », il s’agit de valoriser tout ce qui a trait à la libre détermination des personnes. En conséquence cela implique un soutien aux différentes méthodes de maîtrise de la fécondité humaine, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et la stérilisation librement choisie. L’idée générale, c’est de respecter la liberté d’une femme ou d’un couple de procréer (ou non) en toute connaissance de cause.

On peut donc juger du caractère plus ou moins démocratique d’un pays en regardant son évolution juridique en matière d’avortement. Même aux Etats-Unis, pays qui se dit libéral, une dizaine d’Etats ont aujourd’hui interdit l’avortement, obligeant des cliniques à fermer ou à déménager. Les pro-life ont un tempérament de type dictatorial. De leur côté les pro-choice, en faveur de l’IVG, n’empêchent pas les croyants de s’interdire pour eux-même l’avortement.

L’exemple de la loi « incroyablement extrême » de l’Idaho en 2020 sur l’avortement est un cas d’école. Avant même la décision de la Cour suprême de mettre fin à la protection constitutionnelle de l’IVG en juin 2022, les conservateurs de cet Etat du nord-ouest avaient fait adopter une loi interdisant tout avortement … sauf dans le cas où la mort de la mère est une certitude absolue. Si vous avez un fœtus qui n’a ni cerveau, ni aucune chance de survie, la loi de l’Idaho vous oblige à le porter pendant neuf mois ! Les médecins risquent cinq ans de prison et la suspension de leur autorisation d’exercer s’ils pratiquent un avortement. Beaucoup préfèrent partir. L’Idaho a perdu un quart de ses gynécologues et plus de la moitié des spécialistes des maternités à risque. Les élus sont confrontés aux conséquences de leur intrusion législative dans le domaine médical : dans certaines parties de l’Etat, les femmes doivent parcourir 250 kilomètres pour consulter un gynécologue, non pas pour un avortement mais pour une visite de routine !!!

Fortement remis en cause aux Etats-Unis depuis l’annulation par la Cour suprême de l’arrêt Roe vs Wade – qui accordait aux Américaines un droit d’avorter au niveau fédéral –, l’accès à l’IVG est devenu l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle actuelle. Bien que catholique pratiquant, Joe Biden est devenu l’un des plus vigoureux défenseurs du droit à l’interruption volontaire de grossesse. Le 23 avril 2024, il a attaqué son rival à la présidentielle de novembre, Donald Trump : « Une personne est responsable de ce cauchemar, ramener les Américaines cent soixante ans en arrière. Elle le reconnaît et s’en vante. C’est Donald Trump. L’électorat va lui demander des comptes. Il ne s’agit pas des droits des Etats, mais des droits des femmes… »

La position démocratique est claire, laisser la liberté de choix ! L’IVG sécurisée sauve des vies. Si un gouvernement interdit l’avortement, des femmes le font quand même, mais de façon clandestine. Chaque année dans le monde selon l’OMS, 585 000 femmes meurent de complications liés à la grossesse, à l’accouchement, aux suites de couche et à l’avortement (ce dernier contribuant pour 13 % des décès maternels). Trop de pays et trop de croyants interdisent encore de différentes manières l’avortement. Ce sont des natalistes qui n’ont aucune conscience de ce que veulent dire des mots comme surpopulation ou malthusien. Ce sont des barbares qui ne respectent ni les choix individuels, ni le bien commun. Notre niveau de population est si élevé (8 milliards depuis 2022) qu’un État éclairé devrait nécessairement favoriser l’IVG pour diminuer la pression du nombre.

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant…..

la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat à majorité de droite s’est prononcé mercredi 1er février 2023, par 166 voix contre 152, pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ».

C’est donc à la loi de déterminer les modalités de l’IVG, mais on ne voit pas la différence avec la situation actuelle sauf à croire faussement que l’inscription dans la constitution » protège le droit à l’avortement. Mais si l’Assemblée nationale décide plus tard de restreindre l’accès l’IVG en y mettant des « conditions », on sera toujours dans le nouveau cadre constitutionnel…..

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

extraits : Une femme sur trois en France connaît dans sa vie une interruption volontaire de grossesse. C’est un choix, mais plus encore une liberté, et pourtant cela est encore et partout un droit fragile. S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi de la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés…..

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement….

Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

extraits : Les gouvernements, ivres de chair à canon ou de main d’œuvre servile, ont mené toutes étiquettes politiques confondues une lutte anti-malthusienne qui s’est traduit par la loi de 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle était interdit, le crime d’avortement était passible de la cour d’Assises. La contrainte n’est donc pas du côté des malthusiens, mais des natalistes. Pour un néo-malthusien, la liberté de contraception (loi de 1967) et d’avortement (loi Veil de 1975) sont des avancées sociales qui permettent le libre choix entre faire l’amour par plaisir ou faire l’amour pour procréer. Voici l’état actuel de la législation française…..

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Tout savoir sur le débat démographique actuel

Selon les dernières projections de l’Organisation des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre un pic dans les années 2080, avec environ 10,4 milliards d’habitants et se maintenir à ce niveau jusqu’en 2100. Les uns s’inquiètent et parlent de surpopulation, d’autres considèrent au contraire qu’il faut faire encore plus d’enfants.

Elsa Conesa : « Moins de naissances, c’est moins de travail et moins de consommation, c’est un affaiblissement économique, un déclin, considère Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat.

« En dehors de l’équilibre des régimes de retraite, la démographie n’est pas une variable essentielle au bon fonctionnement d’une économie capitaliste, explique au contraire l’économiste Jean Pisani-Ferry. « Il y a eu beaucoup d’études réalisées sur la relation entre croissance économique et croissance démographique, et on n’a jamais pu mettre en évidence la moindre causalité, expliquait récemment le démographe Hervé Le Bras. L’Allemagne en fournit la preuve : le pays a mieux réussi économiquement que la France en ayant une fécondité, pendant près de cinquante ans, d’un demi-enfant de moins qu’en France. Le cas du Japon illustre bien qu’un pays peut être en récession démographique sans que cela induise de catastrophe économique. A l’inverse, les pays dont la démographie explose ne sont en effet pas nécessairement les plus prospères. »

Pour Sandrine Rousseau, députée Nupes, les perspectives démographiques qui projettent une population de plus de 10 milliards d’êtres humains sur la terre en 2050 sont une « catastrophe écologique absolue ». Défendant l’idée d’une économie en « état stationnaire » plutôt qu’en « croissance infinie », elle juge qu’« il n’y a pas absolument besoin de relancer la natalité ». L’ancienne candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en 2022 dit observer chez les partisans de la décroissance une réhabilitation des thèses de l’économiste britannique Thomas Malthus. Celui-ci voyait les naissances multiples comme un facteur d’appauvrissement dans un monde aux ressources finies.

lemonde.fr : Le spectre du déclin démographique revient hanter les discours politiques. Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. »

L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le débat est lancé, et il ne rencontre pour le moment qu’une réponse ténue parmi les macronistes. Au grand dam du MoDem de François Bayrou, qui dans une note du Haut-Commissariat au plan soutenait, en mai 2021, ​​que « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social ». La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des familles de François Hollande, se décrit quand même comme une féministe « familialiste »: « Quand un pays n’a plus envie de faire des enfants, c’est un indicateur de perte de confiance de la jeunesse dans son avenir »  Pour le reste, la sénatrice fustige les immuables relents « pétainistes » du discours de la droite : « Faire des enfants pour la France, pour le régime de retraites ou pour faire des soldats, toujours la même histoire… »

La députée écologiste Sandrine Rousseau : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! »

Le démographe Hervé Le Bras. « Ce n’est pas pour la patrie qu’on fait des enfants, ni pour la planète qu’on n’en ferait pas, mesure-t-il. Et contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, explique-t-il, c’est les jeunes le problème de la nation. » C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

Raphaëlle Besse Desmoulières : Persuadés que notre espèce est en train de disparaître, Malcom et Simone Collins, un couple en attente de son quatrième enfant, appellent depuis leur demeure cossue de Pennsylvanie à faire le plus d’enfants possible.  Les époux ont des problèmes de fertilité. Ils ont eu recours à des fécondations in vitro (FIV).

Dans le sillage d’Elon Musk, ces pronatalistes admirateurs de Donald Trump prônent aussi une sélection génétique des embryons. Les Collins ne veulent pas simplement beaucoup d’enfants, ils les souhaitent les plus optimaux possible. « Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses sont héréditaires et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux »Ils en espèrent au moins sept. Pour l’enfant que Simone attend, ils prétendent être allés plus loin encore. « A ma connaissance, il s’agit du premier bébé qui sera sélectionné pour son intelligence. »

Corine Lesnes : La plus haute juridiction américaine se penche sur le droit de prescrire la pilule abortive par télémédecine, un recours notamment pour de nombreuses femmes dont l’Etat a interdit les interruptions volontaires de grossesse.

En 2000, la Food and Drug Administration (FDA) avait approuvé la mise sur le marché de la mifépristone (aussi connue sous le nom de RU 486). En décembre 2021, elle a supprimé l’exigence selon laquelle le médicament devait être délivré lors d’une visite médicale en personne. Cette décision a facilité la commercialisation du médicament par télémédecine avec expédition par la poste, suscitant l’indignation du mouvement conservateur. Depuis la pandémie de Covid-19, l’avortement chimique, à base de deux médicaments (mifépristone et misoprostol), est devenu la procédure d’interruption de grossesse la plus courante aux Etats-Unis (63 % des procédures en 2023).

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L’histoire du natalisme

En s’inquiétant d’une faiblesse de la démographie, Emmanuel Macron fait écho à une longue tradition historique. Les discours natalistes naissent au lendemain de la défaite face à la Prusse, en 1870. On y voit la responsabilité de la stagnation relative de la natalité (entamée en France au milieu du XVIIIe siècle, cent ans avant la plupart de nos voisins). Il marque un tournant idéologique, dans la mesure où, face à l’Église, le discours républicain dominant était plutôt malthusien, appelant au contrôle de soi, à préférer la qualité des enfants (leur éducation) à leur quantité. Et la relance de la natalité n’est pas, de prime abord, un souci des dirigeants politiques. Elle prend racine dans de multiples associations aux idées diverses qui recrutent par des conférences partout en France. Par exemple l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, créée en 1896 par le statisticien Jacques Bertillon, ou la Ligue populaire des pères et mères de familles nombreuses, fondée en 1908 par le capitaine Simon Maire. Parce que la République a écarte l’Église de nombre de responsabilités sociales en 1905, la demande d’assistance fait partie de leurs motivations.

Après l’hécatombe de 14-18, pendant laquelle le gouvernement envoie 1,3 millions de jeunes à la mort, l’État commence à légiférer. Il est en effet urgent de reconstituer les stocks. Il faut absolument interdire toute propagande antinataliste. Le natalisme s’institutionnalise avec le Conseil supérieur de la natalité, créé en 1920 qui lutte contre les mouvements féministes, le contrôle des naissances, la contraception et l’avortement. C’est confirmé par une loi en 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. Le néo-malthusianisme de Paul Robin devient hors la loi.

En 1896, la même année que Bertillon, le néo-malthusien Paul Robin avait fondé la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Jacques Bertillon disait en 1911 : « Qu’on prenne contre le néomalthusianisme des dispositions plus sévères. Les travaux forcés, ou même la mort, pourraient être édictées contre les néo-malthusiens sans aucune espèce d’inconvénient, puisque ne voulant pas se reproduire, on peut les considérer comme déjà morts. »

En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est aussi prohibée. Parallèlement surgit une politique nataliste. Après les primes à la naissance (1920) apparaissent les allocations familiales (1923, puis 1932), l’accès aux cantines scolaires et aux bourses, les réductions sur les frais de scolarité… le tout est couronné par le code de la famille et de la natalité française, voté le 29 juillet 1939. En 1932, la loi Landry oblige toutes les entreprises à adhérer à une Caisse d’allocations familiales, généralisant ainsi le principe de soutien privé que proposaient, dès 1918, des industriels à leurs salariés ayant au moins deux enfants (sous forme de sursalaire).

Avec la loi du 15 février 1942, l’avortement est spécifié comme « crime contre la sûreté de l’État ». Il est désormais passible de la peine de mort. Marie-Louise Lempérière est morte guillotinée en 1943 pour avoir pratiqué 27 avortements, Désiré pour 3 avortements.

Depuis 1945

Le quotient familial de l’impôt sur le revenu a été instauré en France fin 1945. Il fut voté à l’unanimité des deux chambres. Chaque ménage dispose de 0,5 parts par enfant, et 1 part entière à partir du troisième enfant.

Dès son origine L’INED (institut national d’études démographiques) avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, sera présentée par l’INED comme un exploit national.

Dans son allocution du 31 décembre 1963, le général de Gaulle avait évoqué une France de cent millions d’habitants. Michel Debré expose devant l’assemblée national les grandes lignes d’une politique démographique : « Si notre population avait la densité de celle de l’Allemagne, elle compterait cent vingt-cinq millions de personnes…le but à atteindre est trois enfants au moins par famille et la naissance d’un quatrième enfant devrait entraîner, pour la famille, une exonération fiscale d’un an … »

En 1972, l’institut national d’études démographiques, dans « A propos d’un rapport », démentait toute influence de la démographie dans nos problèmes.

Extraits : « Nous avons déjà évoqué les comportements néo-malthusiens aux Etats-Unis. Des livres à sensation, des articles dans la presse, des déclarations officielles et privées, la campagne en faveur du ZPG (« Zero Population Growth » ou croissance nulle de population), le récent rapport du MIT développent le thème de la surpopulation… On mélange les notions de pollutions, d’urbanisation cancéreuse… L’écologie subit plus de dommages du fait des techniques utilisées que du fait du nombre des hommes… »

L’association Population & Avenir, toujours active en 2024, indique sur son site1 : « Reconnue comme établissement d’utilité publique depuis 1913, l’association Population & Avenir fut fondée en 1896 par Jacques Bertillon… ».

Conclusion : on accuse à tort les malthusiens de vouloir mettre en place des politiques démographique coercitives, mais l’historique ci-dessus montre qu’en France c’est la politique nataliste qui a été favorisée… jusqu’à la coercition entre 1920 et 1945.

1https://www.population-et-avenir.com/association-population-et-avenir/

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Les raisons de ne pas avoir d’enfants

La publication du bilan démographique de l’Insee, le 16 janvier, a donné lieu à une série de réactions effrayées et à l’injonction du président de la République à engager un « réarmement démographique », lors de sa conférence de presse le même jour. Beaucoup de commentaires ont été consacrés au caractère inapproprié de ce terme et à la vision caricaturale des femmes qui le sous-tend. Une telle expression laisse en effet penser qu’avoir des enfants constitue pour celles-ci une sorte de devoir patriotique et que leur fonction est avant tout d’accroître la population française. Elle sous-entend également qu’il n’est pas question de faire appel à l’immigration pour augmenter le solde naturel de la France, dans la droite ligne de la loi « immigration ». Mais comment lutter contre une baisse de natalité multifactorielle ?

Dominique Méda : La crise économique et financière de 2008-2009 a eu, dans beaucoup de pays, un impact assez rapide sur la fécondité. Pour les baisses de 2022 et 2023, le climat général de très grande morosité est dû notamment à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux tensions géopolitiques menaçantes partout dans le monde. De plus l’inflation a considérablement entamé les revenus des ménages, or avoir un enfant a un coût. Enfin, le changement climatique et ses manifestations toujours plus nombreuses assombrissent de plus en plus l’horizon et rendent fragiles les projets de long terme. Les jeunes sont particulièrement concernés aussi par le manque d’accès au logement. Les femmes payent aussi un très lourd tribut à l’arrivée d’un enfant ; ce sont elles qui réduisent leur temps de travail, accèdent moins aux responsabilités, s’arrêtent de travailler. Les enquêtes mettent en évidence qu’un pourcentage de plus en plus élevé de garçons et de filles est aujourd’hui concerné par des problèmes de santé mentale. On constate la multiplication des phénomènes d’angoisse et de stress…

Les mesures à prendre sont donc claires : nous avons besoin d’une politique publique rendant les modes d’accueil des jeunes enfants plus abordables, un congé parental réellement partagé et mieux rémunéré.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Michel SOURROUILLE : La conclusion de Méda devait normalement aboutir au fait qu’il est normal d’avoir moins d’enfants dans une situation anxiogène et un futur bien compromis. Elle a listé toutes les nombreuses raisons qui expliquent ce fait. Paradoxalement elle en tire au contraire la conclusion qu’il faut mettre les femmes au travail…. pour qu’elles aient des enfants. Elle se retrouve donc dans la cohorte des « penseurs » idéologiquement orientés qui vont dans le même sens que Macron, un natalisme qui va à l’encontre des désirs des femmes et des couples, ne pas mettre au monde trop d’enfants dans un monde à la dérive.

NC : Le taux d’activité des femmes des pays développés est le plus haut et en même temps le taux de fécondité est le plus bas ! CQFD Mme Méda …

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Combien d’enfants faut-il avoir ?

En savoir encore plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Corinne Maier, le regret d’avoir enfanté

Corinne Maier a participé en 2023 à l’écriture du livre « Surpopulation… Mythe ou réalité ? ». Elle y écrivait : « Les enfantophiles ont beau s’époumoner, la fécondité est en baisse dans de nombreux pays. Beaucoup l’ont compris, les discours natalistes sur le thème « Rien n’est plus beau qu’un sourire d’enfant », « Avoir un enfant épanouit », ne sont rien d’autre qu’une propagande éhontée pour le maintien de l’ordre productiviste. Car l’enfant, futur travailleur, consommateur, contribuable, soldat peut-être (puisque la « mondialisation heureuse » n’a pas apporté la paix), est évidemment un bon plan pour les États. Beaucoup moins pour les parents, qui déboursent en moyenne dans les pays riches 300 000 euros pour élever ce petit être merveilleux, depuis sa naissance jusqu’au moment où il travaille…. » .

Dans Me first ! Manifeste pour un égoïsme au féminin (L’Observatoire, 160 pages, 18 euros), en librairie le 31 janvier, Corinne Maier consacre trois chapitres aux enfants : le premier invite à oser ne pas en avoir (pas vraiment une surprise de la part de celle qui avait publié en 2007 No Kid, chez Michalon) ;  le chapitre suivant enjoint, si on a refusé de suivre le conseil précédent, de refuser d’être une bonne mère ; et le troisième recommande de faire garder ses petits autant qu’on peut. A 60 ans, Corinne Maier reconnaît avoir enfreint toutes ces règles.

Le 4 février 2024, elle à l’honneur d’une interview dans LE MONDE : « En tant que mère, il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre » En ce moment même son témoignage recueille déjà plus de 190 commentaires, une moitié élogieux et l’autre indignés. Ainsi va la vie…

Corinne Maier : Un jour où je rangeais mes archives dans de grands dossiers , ma fille, qui devait avoir 8 ou 9 ans, m’a dit : « Quand tu seras morte, je brûlerai toutes tes archives. » Un jour, j’ai lancé à mon fils : « L’éducation qu’on t’a donnée est un échec ! » Il venait encore de se faire virer d’une école. Dans les rapports avec les autres, mais encore plus souvent en tant que mère, en me disant qu’il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre. Je suis à peu près convaincue que l’épidémie de jeunes qui ne font rien, le 1,4 million de 15-29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation [en 2021], est en partie liée au fait qu’on s’occupe trop d’eux. Mon fils de 27 ans a commencé à travailler il y a six mois, et j’ai peur qu’il ne démissionne et se retrouve bientôt à glander pendant des mois à la maison. Parce que je n’ai qu’une envie, c’est qu’on en finisse avec cette transition entre adolescence et âge adulte. Ma fille de 29 ans vit à San Francisco [en Californie] où elle est partie il y a six ans. Elle a pris la nationalité américaine.

LE MONDE : Quand vous écrivez « l’enfant coûte cher, il est épouvantablement chronophage, il emprisonne les femmes dans des vies ennuyeuses et le jeu n’en vaut pas la chandelle », vous n’avez pas peur d’envoyer vos enfants faire quarante ans de thérapie ?

Corinne : Non, mon fils est imperméable à ce que je peux dire ; il ne lit pas mes livres. Ma fille me les demande par politesse et ne les lit pas.

La controverse

DomiDal : Si la psychanalyse c’est cela, alors il faudrait tuer père et mère ! C’est immonde et je ne sais de quelle école viennent ces idées non justifiées ! Au contraire le rôle d’une mère est de connaître au mieux ses enfants.

Michel SOURROUILLE : Immonde ? Connaître ses enfants ? Les relations parents-enfants ne sont jamais simples, c’est pourquoi il faut approfondir ses connaissances avant de porter un jugement sur une personne à propos des relations intrafamiliales.

Corinne Maier est passé par l’IEP, diplômée de troisième cycle en relations internationales et en économie et surtout, pour ce qui nous intéresse, titulaire d’une thèse en « Psychanalyse et champ freudien ». Donc une multi-compétence tant sur la vie socio-économique qu’en psychologie. Dans son dernier livre, elle a fait le calcul que, à raison de vingt heures par semaine pendant vingt ans, elle a consacré vingt mille heures à l’éducation de chacun de ses enfants, ce qui n’est pas rien. Connaissant son cursus intellectuel, je ne pense pas qu’elle ignore que la responsabilité d’un parent est d’être en charge de l’équilibre de l’enfant et qui faut leur témoigner de l’amour. Par contre elle sait aussi que faire passer l’idée selon laquelle nos enfants sont tout pour nous, parent, risque fort d’empêcher leur autonomie, le fait d’être capable de se détacher de ses parents, ce qui commence par la possibilité d’affronter (amicalement ses parents), ce qu’on appelle la crise de l’adolescence.

C’est pourquoi Corinne Maier ne semble pas détruire ses enfants, elle semble au contraire leur permettre de se construire. Elle est très réaliste sur son expérience de parent, un enfant nous échappe, il ne lit plus, il est victime des réseaux sociaux, il croit que la fréquentation de ses pairs et de Tiktok est tout dans une vie. Mais Corinne accepte que ses enfants fasse leur propre vie même si elle n’en pense pas moins. Elle peut même avoir dit regretter de les avoir mis au monde, mais ce monde n’est-il pas devenu invivable ? Trop âgé pour avoir pu conceptualiser un choix radical, devenir stérilisée volontaire, elle avait écrit en 2007« No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant », à 44 ans.

Points de vue complémentaires

Lisa dorel : J’ai tout lu cet interview au premier degré, çà m’a fait un bien fou , à moi qui ai toujours tout fait pour mes enfants et çà m’a coutéééééé

Babylon : Une bouffée d’air frais, dans les relations avec les ascendants comme avec les descendants.

Pascale C. : Corinne Maier a un côté rafraîchissant après tous les discours angoissants des Mamans parfaites et de leurs épigones, selon lesquels le moindre manque d’enthousiasme devant une couche à changer peut avoir des conséquences gravissimes et la plus petite marque d’agacement envers un poupon hurleur, générer chez celui-ci un autisme sévère et irrémédiable. Etc, etc. Il fallait bien que quelqu’un le redise, les Mamans parfaites n’existent pas

Nemo auditur : J’ai lu l’interview à mon épouse et nous avons beaucoup aimé son humour. Il faut dire qu’avec cinq enfants qui vont du zadiste à la dentiste nous sommes expérimentés.

Rémy Boileau : Je suis père de deux enfants, jeunes adultes, et j’adhère totalement aux propos de cette mère et psychanalyste. Plus ils grandissaient, plus je me sentais détaché de leurs décisions qui leur appartenaient pleinement. Je n’irai pas jusqu’à dire que je m’en foutais, mais la notion de « mère suffisamment bonne » s’appliquait totalement à mon rôle de père, j’ai essayé de leur foutre la paix.

une retraitée : Contributeurs, vous n’avez pas compris, c’est de la blague tout ça ! D’ailleurs, quand elle parle d’elle (sur sa page web), elle dit qu’elle veut surtout faire rire, car « Peu importe puisque tout va s’effondrer ».

Rose : Sympathique, mais le mieux c’est quand même de ne pas faire d’enfants.

Hdh : Oui ayons le courage et l’honnêteté de ne pas faire d’enfant. La plupart des parents craquent quoiqu’ils en disent et en font trop ou pas assez soumis à la pression sociale. Et surtout ce serait un acte d’amour de ne pas infliger à ces enfants une vie sous l’emprise de la guerre, de la catastrophe écologique et des fascismes de tout bord.

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Corinne Maier, féministe et malthusienne

extraits : Avoir un enfant, c’est cher payé quand on est une femme. Certains balaient d’un revers de main cet argument ; les Français ne disent-ils pas souvent : « Quoi de plus beau qu’un sourire d’enfant » ? Le problème, c’est que cet enfant ne va pas sourire longtemps. Le temps passe, et il est appelé à devenir… Un jeune. Un quart d’entre eux sont au chômage, et les autres, souvent surdiplômés, n’ont guère de perspectives d’avenir. Au regard des « non-carrières » qui sont leur lot, il est peu probable qu’ils soient en mesure, demain, de payer les retraites de leurs aînés. Être jeune, c’est no future. Qu’ils oublient les boulots rémunérateurs, le patrimoine immobilier, ce n’est pas pour eux…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

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Horrible, je suis un affreux malthusien

Le texte suivant est le contre-pied parfait d’un article de George Monbiot paru dans Reporterre le 6 octobre 2009 : La surpopulation, un mythe

Surpopulation… Mythe ou réalité

Je suis un vieux riche blanc de peau ayant largement passé l’âge de la reproduction, je suis aussi un obsédé de la surpopulation mondiale. Ce n’est pas une coïncidence, mon statut me permet de réfléchir aux interactions. J’adore James Lovelock quand il déclare que « ceux qui ne voient pas que la surpopulation mondiale et le changement climatique sont les deux faces d’une même pièce, sont des ignorants ou des menteurs. Ces deux énormes problèmes environnementaux sont inséparables et discuter de l’un en ignorant l’autre est irrationnel ».

Il est vrai que les zones où la population a le plus augmenté sont celles où le taux d’oxyde de carbone s’est le moins élevé et vice-versa. En Inde, les foyers qui gagnent moins de 3 000 roupies par mois ne consomment, par tête, qu’un cinquième de l’électricité et un septième du carburant que consomment les foyers gagnant 30 000 roupies et plus. Mais il est aussi vrai que si 1 milliard de pauvres consommant très peu, c’est beaucoup plus que très peu de riches consommant trop. Surtout quand un pauvre veut avoir la climatisation. Certes la déforestation des pays pauvres est conduite par des opérations commerciales d’approvisionnement en nourriture animale pour les riches consommateurs. Mais beaucoup de pauvres contribuent à la déforestation en sacrifiant des arbres au bois de chauffe, pensez à Haïti déplumée et ses 415 habitants au kilomètre carré. Certes il y en a qui chauffent l’eau de leur piscine extérieure toute l’année. Mais à Mayotte il y a tellement de gens qu’il n’y a presque plus d’eau potable. La réalité est complexe.

La formule imparable IPAT mériterait d’être connue de tous, l’Impact écologique est égal à la Population x l’Affluance (niveau de vie) x la Technologie. Le super-yacht 118 Wally Power consommait 3.400 l/h à la vitesse de 60 nœuds, c’est presque un litre à la seconde. Mais au moins, les plus riches ont la bonne manière de ne pas faire trop d’enfants. Il n’y a pas de complot international de puissants qui tirent les ficelles dans les coulisses et qui décrètent que la croissance exponentielle de la population doit être enrayée au titre de la menace potentiellement désastreuse qu’elle représente sur tous les plans. C’est le rapport très documenté sur les limites de la croissance qui l’a écrit noir sur blanc en 1972. Population Matters au Royaume-Uni ou Démographie Responsable en France sont parmi les rares associations à vouloir décourager les gens de faire trop d’enfants au nom de la sauvegarde de la biosphère ; cela n’empêche pas du tout que d’autres associations, très nombreuses d’ailleurs, dénoncer l’impact délétère des inégalités de richesse. Il y a de fortes raisons sociales d’aider les femmes et les couples à gérer leur fécondité, et de fortes raisons environnementales étant donné le poids du nombre sur les ressources et la santé de la Terre.

N’oublions pas de parler de la célébrissime transition démographique : le taux d’accroissement de la population ralentit pour les populations économiquement aisées. C’est un schéma obsolète. Pour les exclus, encore faudrait-il qu’ils aient encore aujourd’hui accès au développement, ce qui est illusoire étant donné ce qu’on laisse aux générations futures, réchauffement climatique et déplétion des ressources. La population mondiale a dépassé 8 milliards en 2022, cela ne nous suffit pas, on va vraisemblablement atteindre un « pic » autour des 10 milliards. Ne faut-il pas s’interroger sur le fait que c’était déjà trop avec les 4 milliards atteint en 1974 ? On a depuis démontré de multiples manières que nous avons déjà dépassé les limites de la planète à supporter à la fois notre nombre, notre niveau de vie et notre technologie. Mais (presque) personne n’envisage à la fois une sobriété démographique, une décroissance économique et encore moins une limitation de notre hubris technologique. Aujourd’hui on nous pousse faire plus de bébés pour faire face au vieillissement de certaines populations (même en Chine!), on accroît les inégalités de richesse et on veut construire toujours plus de centrales nucléaires. Il n’y a pas de limite à l’extravagance humaine, jusqu’à en faire exploser la biosphère. Elon Musk veut aller sur Mars et fait beaucoup d’enfants, les classes moyennes achètent un SUV pour mener le gamin à l’école « en toute sécurité ».

Celui qui, ayant compris l’interdépendance entre surpopulation, surconsommation et suraccumulation du capital, persiste encore à considérer que la démographie n’est pas un vrai problème n’est qu’un bonimenteur, si ce n’est une éminence grise du croissancisme actuel. Il nous empêche d’agir dans tous les domaines pour enrayer la catastrophe en marche. C’est une espèce de négationnisme, blâmer le malthusien en laissant croire que seuls les excès des riches importent.

Heureusement les jeunes écolos font aussi de l’action directe contre les super-yachts et les jets privés. Il y en a même qui se font stériliser pour ne pas mettre au monde un enfant de plus sur une planète exsangue. Il est temps que nous ayons le courage de nommer les solutions. Faire l’amour et moins de bébés ; boire de l’eau du robinet ; et se déplacer de préférence à pied.

Michel Sourrouille

Voici les livres qui ont été publiés, en collectif et/ou sous mon nom.

Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (13 coauteurs, Sang de la Terre, 2014)

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable (Edilivre, 2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (23 coauteurs, Edilivre, 2023)

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Amusant la critique marxiste contre Malthus

Engels qualifie les thèses de Malthus d’«infâme et vile doctrine», de «blasphème abominable contre l’homme et la nature», «l’immoralité des économistes [y] atteint son paroxysme», «la déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat»

Marx dénonce «la sottise de Malthus, empruntée à des auteurs antérieurs, sur la progression géométrique et arithmétique, [qui] n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique», il dénonce en Malthus un «plagiarus de profession» et «un sycophante professionnel de l’aristocratie foncière dont il a justifié, sur le plan économique, les rentes, les sinécures, le gaspillage, la sécheresse de cœur, etc.»… « Ce Malthus est caractérisé par une bassesse de caractère foncière, une bassesse que seul peut se permettre un curé qui voit dans la misère humaine la punition pour le péché originel et qui, en général, a besoin d’une “vallée de larmes terrestre”, mais qui en même temps, trouve tout à fait avantageux “d’adoucir”, à l’aide du dogme de la grâce et compte tenu des prébendes dont il bénéficie, le séjour des classes dominantes dans cette vallée de larmes»

Il doit donc y avoir quelque chose de central dans l’œuvre de Malthus pour que Marx et Engels mettent tant d’acharnement à critiquer la personne plutôt qu’à argumenter : Si Malthus devait avoir raison, le communisme deviendrait sinon impossible du moins problématique : même une société socialiste (en transition vers le communisme) risquerait de se heurter à la contradiction entre la croissance de sa population et celle de ses ressources alimentaires !

Marx exprime ces craintes dans sa Critique du programme de Gotha :

« Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. C’est justement en s’appuyant là-dessus que, depuis cinquante ans et plus, les économistes ont déploré que le socialisme ne peut supprimer la misère fondée en nature mais qu’il ne peut que la généraliser, la répartir simultanément sur toute la surface de la société. »

source : http://alencontre.org/ecologie/le-moment-malthus-ii-pour-une-critique-marxiste-des-theses-malthusiennes.html

Pour en  savoir plus sur Malthus, lire ses textes que nous avons résumé :

Biosphere-Info, les textes de MALTHUS

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