démographie

Tout savoir sur le débat démographique actuel

Selon les dernières projections de l’Organisation des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre un pic dans les années 2080, avec environ 10,4 milliards d’habitants et se maintenir à ce niveau jusqu’en 2100. Les uns s’inquiètent et parlent de surpopulation, d’autres considèrent au contraire qu’il faut faire encore plus d’enfants.

Elsa Conesa : « Moins de naissances, c’est moins de travail et moins de consommation, c’est un affaiblissement économique, un déclin, considère Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat.

« En dehors de l’équilibre des régimes de retraite, la démographie n’est pas une variable essentielle au bon fonctionnement d’une économie capitaliste, explique au contraire l’économiste Jean Pisani-Ferry. « Il y a eu beaucoup d’études réalisées sur la relation entre croissance économique et croissance démographique, et on n’a jamais pu mettre en évidence la moindre causalité, expliquait récemment le démographe Hervé Le Bras. L’Allemagne en fournit la preuve : le pays a mieux réussi économiquement que la France en ayant une fécondité, pendant près de cinquante ans, d’un demi-enfant de moins qu’en France. Le cas du Japon illustre bien qu’un pays peut être en récession démographique sans que cela induise de catastrophe économique. A l’inverse, les pays dont la démographie explose ne sont en effet pas nécessairement les plus prospères. »

Pour Sandrine Rousseau, députée Nupes, les perspectives démographiques qui projettent une population de plus de 10 milliards d’êtres humains sur la terre en 2050 sont une « catastrophe écologique absolue ». Défendant l’idée d’une économie en « état stationnaire » plutôt qu’en « croissance infinie », elle juge qu’« il n’y a pas absolument besoin de relancer la natalité ». L’ancienne candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en 2022 dit observer chez les partisans de la décroissance une réhabilitation des thèses de l’économiste britannique Thomas Malthus. Celui-ci voyait les naissances multiples comme un facteur d’appauvrissement dans un monde aux ressources finies.

lemonde.fr : Le spectre du déclin démographique revient hanter les discours politiques. Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. »

L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le débat est lancé, et il ne rencontre pour le moment qu’une réponse ténue parmi les macronistes. Au grand dam du MoDem de François Bayrou, qui dans une note du Haut-Commissariat au plan soutenait, en mai 2021, ​​que « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social ». La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des familles de François Hollande, se décrit quand même comme une féministe « familialiste »: « Quand un pays n’a plus envie de faire des enfants, c’est un indicateur de perte de confiance de la jeunesse dans son avenir »  Pour le reste, la sénatrice fustige les immuables relents « pétainistes » du discours de la droite : « Faire des enfants pour la France, pour le régime de retraites ou pour faire des soldats, toujours la même histoire… »

La députée écologiste Sandrine Rousseau : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! »

Le démographe Hervé Le Bras. « Ce n’est pas pour la patrie qu’on fait des enfants, ni pour la planète qu’on n’en ferait pas, mesure-t-il. Et contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, explique-t-il, c’est les jeunes le problème de la nation. » C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

Raphaëlle Besse Desmoulières : Persuadés que notre espèce est en train de disparaître, Malcom et Simone Collins, un couple en attente de son quatrième enfant, appellent depuis leur demeure cossue de Pennsylvanie à faire le plus d’enfants possible.  Les époux ont des problèmes de fertilité. Ils ont eu recours à des fécondations in vitro (FIV).

Dans le sillage d’Elon Musk, ces pronatalistes admirateurs de Donald Trump prônent aussi une sélection génétique des embryons. Les Collins ne veulent pas simplement beaucoup d’enfants, ils les souhaitent les plus optimaux possible. « Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses sont héréditaires et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux »Ils en espèrent au moins sept. Pour l’enfant que Simone attend, ils prétendent être allés plus loin encore. « A ma connaissance, il s’agit du premier bébé qui sera sélectionné pour son intelligence. »

Corine Lesnes : La plus haute juridiction américaine se penche sur le droit de prescrire la pilule abortive par télémédecine, un recours notamment pour de nombreuses femmes dont l’Etat a interdit les interruptions volontaires de grossesse.

En 2000, la Food and Drug Administration (FDA) avait approuvé la mise sur le marché de la mifépristone (aussi connue sous le nom de RU 486). En décembre 2021, elle a supprimé l’exigence selon laquelle le médicament devait être délivré lors d’une visite médicale en personne. Cette décision a facilité la commercialisation du médicament par télémédecine avec expédition par la poste, suscitant l’indignation du mouvement conservateur. Depuis la pandémie de Covid-19, l’avortement chimique, à base de deux médicaments (mifépristone et misoprostol), est devenu la procédure d’interruption de grossesse la plus courante aux Etats-Unis (63 % des procédures en 2023).

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L’histoire du natalisme

En s’inquiétant d’une faiblesse de la démographie, Emmanuel Macron fait écho à une longue tradition historique. Les discours natalistes naissent au lendemain de la défaite face à la Prusse, en 1870. On y voit la responsabilité de la stagnation relative de la natalité (entamée en France au milieu du XVIIIe siècle, cent ans avant la plupart de nos voisins). Il marque un tournant idéologique, dans la mesure où, face à l’Église, le discours républicain dominant était plutôt malthusien, appelant au contrôle de soi, à préférer la qualité des enfants (leur éducation) à leur quantité. Et la relance de la natalité n’est pas, de prime abord, un souci des dirigeants politiques. Elle prend racine dans de multiples associations aux idées diverses qui recrutent par des conférences partout en France. Par exemple l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, créée en 1896 par le statisticien Jacques Bertillon, ou la Ligue populaire des pères et mères de familles nombreuses, fondée en 1908 par le capitaine Simon Maire. Parce que la République a écarte l’Église de nombre de responsabilités sociales en 1905, la demande d’assistance fait partie de leurs motivations.

Après l’hécatombe de 14-18, pendant laquelle le gouvernement envoie 1,3 millions de jeunes à la mort, l’État commence à légiférer. Il est en effet urgent de reconstituer les stocks. Il faut absolument interdire toute propagande antinataliste. Le natalisme s’institutionnalise avec le Conseil supérieur de la natalité, créé en 1920 qui lutte contre les mouvements féministes, le contrôle des naissances, la contraception et l’avortement. C’est confirmé par une loi en 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. Le néo-malthusianisme de Paul Robin devient hors la loi.

En 1896, la même année que Bertillon, le néo-malthusien Paul Robin avait fondé la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Jacques Bertillon disait en 1911 : « Qu’on prenne contre le néomalthusianisme des dispositions plus sévères. Les travaux forcés, ou même la mort, pourraient être édictées contre les néo-malthusiens sans aucune espèce d’inconvénient, puisque ne voulant pas se reproduire, on peut les considérer comme déjà morts. »

En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est aussi prohibée. Parallèlement surgit une politique nataliste. Après les primes à la naissance (1920) apparaissent les allocations familiales (1923, puis 1932), l’accès aux cantines scolaires et aux bourses, les réductions sur les frais de scolarité… le tout est couronné par le code de la famille et de la natalité française, voté le 29 juillet 1939. En 1932, la loi Landry oblige toutes les entreprises à adhérer à une Caisse d’allocations familiales, généralisant ainsi le principe de soutien privé que proposaient, dès 1918, des industriels à leurs salariés ayant au moins deux enfants (sous forme de sursalaire).

Avec la loi du 15 février 1942, l’avortement est spécifié comme « crime contre la sûreté de l’État ». Il est désormais passible de la peine de mort. Marie-Louise Lempérière est morte guillotinée en 1943 pour avoir pratiqué 27 avortements, Désiré pour 3 avortements.

Depuis 1945

Le quotient familial de l’impôt sur le revenu a été instauré en France fin 1945. Il fut voté à l’unanimité des deux chambres. Chaque ménage dispose de 0,5 parts par enfant, et 1 part entière à partir du troisième enfant.

Dès son origine L’INED (institut national d’études démographiques) avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, sera présentée par l’INED comme un exploit national.

Dans son allocution du 31 décembre 1963, le général de Gaulle avait évoqué une France de cent millions d’habitants. Michel Debré expose devant l’assemblée national les grandes lignes d’une politique démographique : « Si notre population avait la densité de celle de l’Allemagne, elle compterait cent vingt-cinq millions de personnes…le but à atteindre est trois enfants au moins par famille et la naissance d’un quatrième enfant devrait entraîner, pour la famille, une exonération fiscale d’un an … »

En 1972, l’institut national d’études démographiques, dans « A propos d’un rapport », démentait toute influence de la démographie dans nos problèmes.

Extraits : « Nous avons déjà évoqué les comportements néo-malthusiens aux Etats-Unis. Des livres à sensation, des articles dans la presse, des déclarations officielles et privées, la campagne en faveur du ZPG (« Zero Population Growth » ou croissance nulle de population), le récent rapport du MIT développent le thème de la surpopulation… On mélange les notions de pollutions, d’urbanisation cancéreuse… L’écologie subit plus de dommages du fait des techniques utilisées que du fait du nombre des hommes… »

L’association Population & Avenir, toujours active en 2024, indique sur son site1 : « Reconnue comme établissement d’utilité publique depuis 1913, l’association Population & Avenir fut fondée en 1896 par Jacques Bertillon… ».

Conclusion : on accuse à tort les malthusiens de vouloir mettre en place des politiques démographique coercitives, mais l’historique ci-dessus montre qu’en France c’est la politique nataliste qui a été favorisée… jusqu’à la coercition entre 1920 et 1945.

1https://www.population-et-avenir.com/association-population-et-avenir/

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Les raisons de ne pas avoir d’enfants

La publication du bilan démographique de l’Insee, le 16 janvier, a donné lieu à une série de réactions effrayées et à l’injonction du président de la République à engager un « réarmement démographique », lors de sa conférence de presse le même jour. Beaucoup de commentaires ont été consacrés au caractère inapproprié de ce terme et à la vision caricaturale des femmes qui le sous-tend. Une telle expression laisse en effet penser qu’avoir des enfants constitue pour celles-ci une sorte de devoir patriotique et que leur fonction est avant tout d’accroître la population française. Elle sous-entend également qu’il n’est pas question de faire appel à l’immigration pour augmenter le solde naturel de la France, dans la droite ligne de la loi « immigration ». Mais comment lutter contre une baisse de natalité multifactorielle ?

Dominique Méda : La crise économique et financière de 2008-2009 a eu, dans beaucoup de pays, un impact assez rapide sur la fécondité. Pour les baisses de 2022 et 2023, le climat général de très grande morosité est dû notamment à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux tensions géopolitiques menaçantes partout dans le monde. De plus l’inflation a considérablement entamé les revenus des ménages, or avoir un enfant a un coût. Enfin, le changement climatique et ses manifestations toujours plus nombreuses assombrissent de plus en plus l’horizon et rendent fragiles les projets de long terme. Les jeunes sont particulièrement concernés aussi par le manque d’accès au logement. Les femmes payent aussi un très lourd tribut à l’arrivée d’un enfant ; ce sont elles qui réduisent leur temps de travail, accèdent moins aux responsabilités, s’arrêtent de travailler. Les enquêtes mettent en évidence qu’un pourcentage de plus en plus élevé de garçons et de filles est aujourd’hui concerné par des problèmes de santé mentale. On constate la multiplication des phénomènes d’angoisse et de stress…

Les mesures à prendre sont donc claires : nous avons besoin d’une politique publique rendant les modes d’accueil des jeunes enfants plus abordables, un congé parental réellement partagé et mieux rémunéré.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Michel SOURROUILLE : La conclusion de Méda devait normalement aboutir au fait qu’il est normal d’avoir moins d’enfants dans une situation anxiogène et un futur bien compromis. Elle a listé toutes les nombreuses raisons qui expliquent ce fait. Paradoxalement elle en tire au contraire la conclusion qu’il faut mettre les femmes au travail…. pour qu’elles aient des enfants. Elle se retrouve donc dans la cohorte des « penseurs » idéologiquement orientés qui vont dans le même sens que Macron, un natalisme qui va à l’encontre des désirs des femmes et des couples, ne pas mettre au monde trop d’enfants dans un monde à la dérive.

NC : Le taux d’activité des femmes des pays développés est le plus haut et en même temps le taux de fécondité est le plus bas ! CQFD Mme Méda …

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Combien d’enfants faut-il avoir ?

En savoir encore plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Les raisons de ne pas avoir d’enfants Lire la suite »

Corinne Maier, le regret d’avoir enfanté

Corinne Maier a participé en 2023 à l’écriture du livre « Surpopulation… Mythe ou réalité ? ». Elle y écrivait : « Les enfantophiles ont beau s’époumoner, la fécondité est en baisse dans de nombreux pays. Beaucoup l’ont compris, les discours natalistes sur le thème « Rien n’est plus beau qu’un sourire d’enfant », « Avoir un enfant épanouit », ne sont rien d’autre qu’une propagande éhontée pour le maintien de l’ordre productiviste. Car l’enfant, futur travailleur, consommateur, contribuable, soldat peut-être (puisque la « mondialisation heureuse » n’a pas apporté la paix), est évidemment un bon plan pour les États. Beaucoup moins pour les parents, qui déboursent en moyenne dans les pays riches 300 000 euros pour élever ce petit être merveilleux, depuis sa naissance jusqu’au moment où il travaille…. » .

Dans Me first ! Manifeste pour un égoïsme au féminin (L’Observatoire, 160 pages, 18 euros), en librairie le 31 janvier, Corinne Maier consacre trois chapitres aux enfants : le premier invite à oser ne pas en avoir (pas vraiment une surprise de la part de celle qui avait publié en 2007 No Kid, chez Michalon) ;  le chapitre suivant enjoint, si on a refusé de suivre le conseil précédent, de refuser d’être une bonne mère ; et le troisième recommande de faire garder ses petits autant qu’on peut. A 60 ans, Corinne Maier reconnaît avoir enfreint toutes ces règles.

Le 4 février 2024, elle à l’honneur d’une interview dans LE MONDE : « En tant que mère, il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre » En ce moment même son témoignage recueille déjà plus de 190 commentaires, une moitié élogieux et l’autre indignés. Ainsi va la vie…

Corinne Maier : Un jour où je rangeais mes archives dans de grands dossiers , ma fille, qui devait avoir 8 ou 9 ans, m’a dit : « Quand tu seras morte, je brûlerai toutes tes archives. » Un jour, j’ai lancé à mon fils : « L’éducation qu’on t’a donnée est un échec ! » Il venait encore de se faire virer d’une école. Dans les rapports avec les autres, mais encore plus souvent en tant que mère, en me disant qu’il faut de la distance, de l’indifférence, il faut s’en foutre. Je suis à peu près convaincue que l’épidémie de jeunes qui ne font rien, le 1,4 million de 15-29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation [en 2021], est en partie liée au fait qu’on s’occupe trop d’eux. Mon fils de 27 ans a commencé à travailler il y a six mois, et j’ai peur qu’il ne démissionne et se retrouve bientôt à glander pendant des mois à la maison. Parce que je n’ai qu’une envie, c’est qu’on en finisse avec cette transition entre adolescence et âge adulte. Ma fille de 29 ans vit à San Francisco [en Californie] où elle est partie il y a six ans. Elle a pris la nationalité américaine.

LE MONDE : Quand vous écrivez « l’enfant coûte cher, il est épouvantablement chronophage, il emprisonne les femmes dans des vies ennuyeuses et le jeu n’en vaut pas la chandelle », vous n’avez pas peur d’envoyer vos enfants faire quarante ans de thérapie ?

Corinne : Non, mon fils est imperméable à ce que je peux dire ; il ne lit pas mes livres. Ma fille me les demande par politesse et ne les lit pas.

La controverse

DomiDal : Si la psychanalyse c’est cela, alors il faudrait tuer père et mère ! C’est immonde et je ne sais de quelle école viennent ces idées non justifiées ! Au contraire le rôle d’une mère est de connaître au mieux ses enfants.

Michel SOURROUILLE : Immonde ? Connaître ses enfants ? Les relations parents-enfants ne sont jamais simples, c’est pourquoi il faut approfondir ses connaissances avant de porter un jugement sur une personne à propos des relations intrafamiliales.

Corinne Maier est passé par l’IEP, diplômée de troisième cycle en relations internationales et en économie et surtout, pour ce qui nous intéresse, titulaire d’une thèse en « Psychanalyse et champ freudien ». Donc une multi-compétence tant sur la vie socio-économique qu’en psychologie. Dans son dernier livre, elle a fait le calcul que, à raison de vingt heures par semaine pendant vingt ans, elle a consacré vingt mille heures à l’éducation de chacun de ses enfants, ce qui n’est pas rien. Connaissant son cursus intellectuel, je ne pense pas qu’elle ignore que la responsabilité d’un parent est d’être en charge de l’équilibre de l’enfant et qui faut leur témoigner de l’amour. Par contre elle sait aussi que faire passer l’idée selon laquelle nos enfants sont tout pour nous, parent, risque fort d’empêcher leur autonomie, le fait d’être capable de se détacher de ses parents, ce qui commence par la possibilité d’affronter (amicalement ses parents), ce qu’on appelle la crise de l’adolescence.

C’est pourquoi Corinne Maier ne semble pas détruire ses enfants, elle semble au contraire leur permettre de se construire. Elle est très réaliste sur son expérience de parent, un enfant nous échappe, il ne lit plus, il est victime des réseaux sociaux, il croit que la fréquentation de ses pairs et de Tiktok est tout dans une vie. Mais Corinne accepte que ses enfants fasse leur propre vie même si elle n’en pense pas moins. Elle peut même avoir dit regretter de les avoir mis au monde, mais ce monde n’est-il pas devenu invivable ? Trop âgé pour avoir pu conceptualiser un choix radical, devenir stérilisée volontaire, elle avait écrit en 2007« No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant », à 44 ans.

Points de vue complémentaires

Lisa dorel : J’ai tout lu cet interview au premier degré, çà m’a fait un bien fou , à moi qui ai toujours tout fait pour mes enfants et çà m’a coutéééééé

Babylon : Une bouffée d’air frais, dans les relations avec les ascendants comme avec les descendants.

Pascale C. : Corinne Maier a un côté rafraîchissant après tous les discours angoissants des Mamans parfaites et de leurs épigones, selon lesquels le moindre manque d’enthousiasme devant une couche à changer peut avoir des conséquences gravissimes et la plus petite marque d’agacement envers un poupon hurleur, générer chez celui-ci un autisme sévère et irrémédiable. Etc, etc. Il fallait bien que quelqu’un le redise, les Mamans parfaites n’existent pas

Nemo auditur : J’ai lu l’interview à mon épouse et nous avons beaucoup aimé son humour. Il faut dire qu’avec cinq enfants qui vont du zadiste à la dentiste nous sommes expérimentés.

Rémy Boileau : Je suis père de deux enfants, jeunes adultes, et j’adhère totalement aux propos de cette mère et psychanalyste. Plus ils grandissaient, plus je me sentais détaché de leurs décisions qui leur appartenaient pleinement. Je n’irai pas jusqu’à dire que je m’en foutais, mais la notion de « mère suffisamment bonne » s’appliquait totalement à mon rôle de père, j’ai essayé de leur foutre la paix.

une retraitée : Contributeurs, vous n’avez pas compris, c’est de la blague tout ça ! D’ailleurs, quand elle parle d’elle (sur sa page web), elle dit qu’elle veut surtout faire rire, car « Peu importe puisque tout va s’effondrer ».

Rose : Sympathique, mais le mieux c’est quand même de ne pas faire d’enfants.

Hdh : Oui ayons le courage et l’honnêteté de ne pas faire d’enfant. La plupart des parents craquent quoiqu’ils en disent et en font trop ou pas assez soumis à la pression sociale. Et surtout ce serait un acte d’amour de ne pas infliger à ces enfants une vie sous l’emprise de la guerre, de la catastrophe écologique et des fascismes de tout bord.

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Corinne Maier, féministe et malthusienne

extraits : Avoir un enfant, c’est cher payé quand on est une femme. Certains balaient d’un revers de main cet argument ; les Français ne disent-ils pas souvent : « Quoi de plus beau qu’un sourire d’enfant » ? Le problème, c’est que cet enfant ne va pas sourire longtemps. Le temps passe, et il est appelé à devenir… Un jeune. Un quart d’entre eux sont au chômage, et les autres, souvent surdiplômés, n’ont guère de perspectives d’avenir. Au regard des « non-carrières » qui sont leur lot, il est peu probable qu’ils soient en mesure, demain, de payer les retraites de leurs aînés. Être jeune, c’est no future. Qu’ils oublient les boulots rémunérateurs, le patrimoine immobilier, ce n’est pas pour eux…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

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Horrible, je suis un affreux malthusien

Le texte suivant est le contre-pied parfait d’un article de George Monbiot paru dans Reporterre le 6 octobre 2009 : La surpopulation, un mythe

Surpopulation… Mythe ou réalité

Je suis un vieux riche blanc de peau ayant largement passé l’âge de la reproduction, je suis aussi un obsédé de la surpopulation mondiale. Ce n’est pas une coïncidence, mon statut me permet de réfléchir aux interactions. J’adore James Lovelock quand il déclare que « ceux qui ne voient pas que la surpopulation mondiale et le changement climatique sont les deux faces d’une même pièce, sont des ignorants ou des menteurs. Ces deux énormes problèmes environnementaux sont inséparables et discuter de l’un en ignorant l’autre est irrationnel ».

Il est vrai que les zones où la population a le plus augmenté sont celles où le taux d’oxyde de carbone s’est le moins élevé et vice-versa. En Inde, les foyers qui gagnent moins de 3 000 roupies par mois ne consomment, par tête, qu’un cinquième de l’électricité et un septième du carburant que consomment les foyers gagnant 30 000 roupies et plus. Mais il est aussi vrai que si 1 milliard de pauvres consommant très peu, c’est beaucoup plus que très peu de riches consommant trop. Surtout quand un pauvre veut avoir la climatisation. Certes la déforestation des pays pauvres est conduite par des opérations commerciales d’approvisionnement en nourriture animale pour les riches consommateurs. Mais beaucoup de pauvres contribuent à la déforestation en sacrifiant des arbres au bois de chauffe, pensez à Haïti déplumée et ses 415 habitants au kilomètre carré. Certes il y en a qui chauffent l’eau de leur piscine extérieure toute l’année. Mais à Mayotte il y a tellement de gens qu’il n’y a presque plus d’eau potable. La réalité est complexe.

La formule imparable IPAT mériterait d’être connue de tous, l’Impact écologique est égal à la Population x l’Affluance (niveau de vie) x la Technologie. Le super-yacht 118 Wally Power consommait 3.400 l/h à la vitesse de 60 nœuds, c’est presque un litre à la seconde. Mais au moins, les plus riches ont la bonne manière de ne pas faire trop d’enfants. Il n’y a pas de complot international de puissants qui tirent les ficelles dans les coulisses et qui décrètent que la croissance exponentielle de la population doit être enrayée au titre de la menace potentiellement désastreuse qu’elle représente sur tous les plans. C’est le rapport très documenté sur les limites de la croissance qui l’a écrit noir sur blanc en 1972. Population Matters au Royaume-Uni ou Démographie Responsable en France sont parmi les rares associations à vouloir décourager les gens de faire trop d’enfants au nom de la sauvegarde de la biosphère ; cela n’empêche pas du tout que d’autres associations, très nombreuses d’ailleurs, dénoncer l’impact délétère des inégalités de richesse. Il y a de fortes raisons sociales d’aider les femmes et les couples à gérer leur fécondité, et de fortes raisons environnementales étant donné le poids du nombre sur les ressources et la santé de la Terre.

N’oublions pas de parler de la célébrissime transition démographique : le taux d’accroissement de la population ralentit pour les populations économiquement aisées. C’est un schéma obsolète. Pour les exclus, encore faudrait-il qu’ils aient encore aujourd’hui accès au développement, ce qui est illusoire étant donné ce qu’on laisse aux générations futures, réchauffement climatique et déplétion des ressources. La population mondiale a dépassé 8 milliards en 2022, cela ne nous suffit pas, on va vraisemblablement atteindre un « pic » autour des 10 milliards. Ne faut-il pas s’interroger sur le fait que c’était déjà trop avec les 4 milliards atteint en 1974 ? On a depuis démontré de multiples manières que nous avons déjà dépassé les limites de la planète à supporter à la fois notre nombre, notre niveau de vie et notre technologie. Mais (presque) personne n’envisage à la fois une sobriété démographique, une décroissance économique et encore moins une limitation de notre hubris technologique. Aujourd’hui on nous pousse faire plus de bébés pour faire face au vieillissement de certaines populations (même en Chine!), on accroît les inégalités de richesse et on veut construire toujours plus de centrales nucléaires. Il n’y a pas de limite à l’extravagance humaine, jusqu’à en faire exploser la biosphère. Elon Musk veut aller sur Mars et fait beaucoup d’enfants, les classes moyennes achètent un SUV pour mener le gamin à l’école « en toute sécurité ».

Celui qui, ayant compris l’interdépendance entre surpopulation, surconsommation et suraccumulation du capital, persiste encore à considérer que la démographie n’est pas un vrai problème n’est qu’un bonimenteur, si ce n’est une éminence grise du croissancisme actuel. Il nous empêche d’agir dans tous les domaines pour enrayer la catastrophe en marche. C’est une espèce de négationnisme, blâmer le malthusien en laissant croire que seuls les excès des riches importent.

Heureusement les jeunes écolos font aussi de l’action directe contre les super-yachts et les jets privés. Il y en a même qui se font stériliser pour ne pas mettre au monde un enfant de plus sur une planète exsangue. Il est temps que nous ayons le courage de nommer les solutions. Faire l’amour et moins de bébés ; boire de l’eau du robinet ; et se déplacer de préférence à pied.

Michel Sourrouille

Voici les livres qui ont été publiés, en collectif et/ou sous mon nom.

Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (13 coauteurs, Sang de la Terre, 2014)

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable (Edilivre, 2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (23 coauteurs, Edilivre, 2023)

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Amusant la critique marxiste contre Malthus

Engels qualifie les thèses de Malthus d’«infâme et vile doctrine», de «blasphème abominable contre l’homme et la nature», «l’immoralité des économistes [y] atteint son paroxysme», «la déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat»

Marx dénonce «la sottise de Malthus, empruntée à des auteurs antérieurs, sur la progression géométrique et arithmétique, [qui] n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique», il dénonce en Malthus un «plagiarus de profession» et «un sycophante professionnel de l’aristocratie foncière dont il a justifié, sur le plan économique, les rentes, les sinécures, le gaspillage, la sécheresse de cœur, etc.»… « Ce Malthus est caractérisé par une bassesse de caractère foncière, une bassesse que seul peut se permettre un curé qui voit dans la misère humaine la punition pour le péché originel et qui, en général, a besoin d’une “vallée de larmes terrestre”, mais qui en même temps, trouve tout à fait avantageux “d’adoucir”, à l’aide du dogme de la grâce et compte tenu des prébendes dont il bénéficie, le séjour des classes dominantes dans cette vallée de larmes»

Il doit donc y avoir quelque chose de central dans l’œuvre de Malthus pour que Marx et Engels mettent tant d’acharnement à critiquer la personne plutôt qu’à argumenter : Si Malthus devait avoir raison, le communisme deviendrait sinon impossible du moins problématique : même une société socialiste (en transition vers le communisme) risquerait de se heurter à la contradiction entre la croissance de sa population et celle de ses ressources alimentaires !

Marx exprime ces craintes dans sa Critique du programme de Gotha :

« Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. C’est justement en s’appuyant là-dessus que, depuis cinquante ans et plus, les économistes ont déploré que le socialisme ne peut supprimer la misère fondée en nature mais qu’il ne peut que la généraliser, la répartir simultanément sur toute la surface de la société. »

source : http://alencontre.org/ecologie/le-moment-malthus-ii-pour-une-critique-marxiste-des-theses-malthusiennes.html

Pour en  savoir plus sur Malthus, lire ses textes que nous avons résumé :

Biosphere-Info, les textes de MALTHUS

Amusant la critique marxiste contre Malthus Lire la suite »

L’apologie du suicide est-elle recevable ?

Communiqué de l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) : Ce mercredi 10 avril 2024, et pour la première fois depuis la création de l’ADMD en 1980, un projet de loi de légalisation de l’aide active à mourir est présenté en Conseil des ministres. En l’état, ce texte n’est pas satisfaisant et nous aurons un gros travail à effectuer auprès des parlementaires pour faire porter nos amendements, notamment en ce qui concerne l’engagement du pronostic vital, la prise en compte des directives anticipées dans une demande d’aide active à mourir et l’absence de collégialité dans la prise de décision, afin de laisser le libre choix à la personne, au citoyen.

Néanmoins, c’est la toute première fois qu’un texte valide ainsi le principe de l’administration d’un médicament létal afin d’abréger « les souffrances physiques ou psychologiques réfractaires ou insupportables. » Nous ne faiblirons pas quant au mandat que nous avons reçu des adhérents de l’ADMD : nous demanderons la mise en œuvre des dispositions incluses dans notre proposition de loi de 2018.

Jérôme Cazes : Mon histoire personnelle m’a obligé à réfléchir à l’aide au suicide de personnes lucides. Mes deux parents se sont suicidés le 22 novembre 2013, sans aide. Autour de leur quatre-vingtième anniversaire, mon père a commencé à perdre la tête, et ma mère la vue. La perspective d’un long enfer s’est rapprochée chaque jour. Mes parents n’ont pu partir qu’après des années de souffrance et de peur inutiles. Leur peur n’était pas existentielle, mais terriblement concrète : allaient-ils souffrir avec la méthode d’asphyxie qu’ils ont retenue, la tête dans un sac en plastique ? Etaient-ils sûrs qu’on n’allait pas les ranimer, ranimer l’un des deux ou les ranimer dans un état les rendant incapables de recommencer ? L’un d’eux a d’ailleurs bien failli être « sauvé » par les pompiers. L’attitude face au suicide est un marqueur de liberté. La France va à nouveau légiférer, mais on parle de médecins, de soignants, de commissions, de droit de réserve, de pronostic médical à court, moyen ou long terme, de seuil de souffrance… on ne parle pas de personnes comme mon père et ma mère. Notre médecin commun qui avait entendu parler de la décision de mes parent, à la fin du rendez-vous d’un air de connivence : « Si vous voulez, je peux les faire interner… » En France, un médecin a l’interdiction de vous aider à vous suicider, mais il peut vous faire enfermer pour vous empêcher de vous suicider.

Témoignage concordants

Trop facile de demander une mort douce chimique, donc mettez un sac sur la tête vous même ? Trop facile de dire : ceux qui veulent mourir « n’ont qu’à se suicider ». Nous sommes maître de notre vie devant la loi, sauf à la fin.

J’ai vu ma mère grabataire se dessécher littéralement pendant plus de 10 ans en Ehpad pour mourir avec seulement la peau sur les os parce qu’elle n’arrivait plus à manger… J’ai connu le cas de ces paisibles retraités, membres de l’association Ultime liberté ; les gendarmes ont débarqué chez eux à 6 h du matin pour perquisitionner et confisquer les barbituriques commandés sur internet, dans l’idée d’avoir un jour une porte de sortie si besoin était… Mon père est décédé après 6 mois d’agonie, atteint d’une tumeur au cerveau incurable. Le diagnostic était clair : quelques mois à vivre avec dégradation graduelle de toutes les fonctions. Ses directives anticipées étaient aussi très claires : il demandait une sédation profonde terminale. Refusée !… Je me rappelle le suicide de ma mère. Des années à demander à quitter cette vie dans laquelle son corps et ses nerfs l’avaient lâchée, mais ni son cœur et ni son cerveau. Le calvaire aurait pu encore durer longtemps. Sans solution médicale et faute de pouvoir voir ses proches l’aider sans risquer d’être condamnés, elle a mis fin à ses jours en se défenestrant, seule, un matin, sans rien dire à personne… En cas d’Alzheimer, je préférerais une mort choisie plutôt que ces mouroirs où les « déments » (terminologie qui regroupe la démence sénile, Alzheimer et autres) sont attachés pour éviter qu’ils ne tombent ou qu’ils n’agressent d’autres pensionnaires. Mon père est passé par là, j’en fais encore des cauchemars….

C’est révoltant de voir les lobbies religieux et/ou médicaux nous interdire l’accès à l’aide à mourir dans la dignité. Nos vies nous appartiennent, et l’idée que des ayatollahs bigots en décident autrement me met dans une colère noire. Les riches vont mourir en Suisse, les pauvres se suicident comme ils peuvent.

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Suicide mode d’emploi, de 1982 à 2023

extraits : Sous le titre  » Suicide, mode d’emploi « , le quotidien  » Libération  » du 21 février 1979 publiait un répertoire des six manières les plus courantes de se donner la mort… L’éditeur Alain Moreau a publié « Suicide mode d’emploi » en 1982. Le 31 décembre 1987, l’Assemblée nationale a voté un texte spécifique réprimant par des peines de deux à trois ans d’emprisonnement la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyen de se donner la mort »…

Canada, le droit à mourir comme soin ultime

extraits : Au Québec la loi de 2015, élaborée après une large concertation citoyenne et transpartisane, a d’emblée placé l’aide à mourir dans un continuum de soins, c’est le « soin ultime ». La loi canadienne sur l’euthanasie a ensuite été votée en juin 2016, la Cour suprême du Canada enjoignant au gouvernement de se mettre en conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés, reconnaissant à chaque individu la liberté de disposer de son propre corps….

Pour le suicide assisté en libre service

extraits : La liberté de choisir d’avoir ou non un bébé, de faire ou non une IVG, de décider de vivre ou de mourir, nous paraît incontournable. Une société doit valoriser le fait de choisir sa destinée en toute connaissance de cause, envisageant aussi bien l’intérêt commun que son propre cas personnel. Il nous faut une éducation à la responsabilité, une autonomie de choix qui ne se réfère pas à des normes autoritaires imposées au nom de la religion ou d’une morale désuète….

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : Un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution : « Nous demandons l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)…. La France pourrait pour une fois ne pas être à la traîne de ses voisins et faire acte d’innovation avec cette aide légale à mourir, qui paraît être aussi la conséquence naturelle de la constitutionnalité du droit à disposer de soi-même qui vient d’émerger en Allemagne et devrait émerger dans toutes les démocraties….

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Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Le grec ancien a offert des milliers de termes à notre langage. Le mot « euthanasie » qui signifie littéralement « bonne mort » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive. À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Plutôt que de vieillir et de tomber malade, ils préféraient boire de la ciguë dans une atmosphère festive ; l’acte était considéré comme héroïque.

Aujourd’hui le mot « euthanasie » désigne une pratique médicale qui s’efforce par tous les moyens possibles d’abréger les souffrances d’un patient à l’agonie afin de l’accompagner dans la mort. C’est-à-dire une aide à mourir et plus précisément une aide à bien mourir, dignement. Il se pourrait bien qu’il n’y ait pas lieu à débat, mais on n’en prend pas le chemin.

Camille Riquier, philosophe : La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante. S’indigner au nom de grands principes, qu’est-ce d’autre sinon user d’autorité et, par paresse, se dispenser de donner des arguments ? La jurisprudence est préférable à la doctrine tant il est difficile de tenir le juste milieu entre « deux tentations de faire le bien : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ». Ne pas s’obstiner à apporter certaines réponses est parfois la plus grande preuve de sagesse. Le projet de loi annoncé par le chef de l’Etat le 10 mars 2024 voudrait aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, laquelle allait plus loin que la loi Leonetti de 2005, laquelle allait plus loin que la loi Kouchner de 2002… Il me semble embarrassant d’inviter la nation à mobiliser ses efforts autour d’un projet de loi qui n’avait rien d’urgent. La France a le taux de suicide des jeunes le plus élevé des pays européens. Sur ce problème, la France n’a pas de plan, ni décennal, ni quinquennal, ni triennal, aucun. Mais la jeunesse sera peut-être heureuse d’apprendre que lorsqu’elle ne sera plus en capacité de mourir toute seule, par elle-même, comme une grande, elle pourra bientôt compter sur une aide de l’Etat. Elle n’aura qu’à demander.

Le point de vue des écologistes pressés d’en finir

alain29 : Pourquoi autant de débats sur une question pourtant a priori simple dans une société laïque, le droit de chacun à mourir dans la dignité, sans rien enlever au droit des autres ? Rien n’oblige personne, chacun choisit librement.

Épi-Logos : La « Santé mentale des jeunes » … VERSUS la loi sur l’euthanasie…. est d’un RIDICULE abyssal !

Supersined : Monsieur Riquier pense qu’il n’est pas urgent de s’occuper de la fin de vie. Malheureusement, nous sommes nombreux à y être confrontés pour nous-mêmes ou nos proches. Il y a tous les jours de grandes souffrances à soulager et des personnes qui ne peuvent s’en aller dignement faute de cadre juridique. Pour toutes ces personnes, une nouvelle loi est urgente.

H. Rizk : Il est peu digne de mobiliser la réflexion philosophique pour nous inviter à regarder ailleurs et, surtout, à renoncer à penser la question existentielle de la fin de vie. Quand selon notre Camille Riquier, sera-t-il opportun de le faire ? Sans doute jamais… Pourquoi opposer les urgences pour fuir cette interrogation tragique ? Il est spécieux de se dissimuler derrière le sort de jeunes déprimés pour dénier à un malade souffrant de manière intolérable le fait qu’il demeure sujet de son existence et qu’il mérite la compassion, l’accompagnement . Ce qui est franchement intolérable, ce sont les artifices rhétoriques au service de la fuite et de l’indifférence à la détresse.

Michel SOURROUILLE : Riquier est un philosophe très sophistique qui s’indigne sur l’usage des grands principes moraux mais use d’un autre stratagème, botter en touche : « la fin de vie n’est pas le problème de la loi, rien ne presse, parlons d’autre chose, des jeunes. » Ce qui ne fait pas nullement avancer le débat ! Rappelons que la loi Macron ne privilégie pas l’essentiel de la fin de vie, respecter la libre volonté des personnes qui veulent en finir avec une vie jugée par eux insupportable. Laissons la pilule létale en vente libre en pharmacie et le problème sera résolu une fois pour toutes, que ce soit d’ailleurs pour le grand âge, les grands malades ou les petits jeunes qui en ont marre de vivre ce qu’on leur fait vivre. L’État doit s’abstenir dans tous les cas de se permettre de juger de leur propre sort à la place des citoyens.

Claustaire : Nous sommes très nombreux à savoir gré à Monsieur Riquier de ne pas « s’embarrasser à entrer dans un débat aussi grave » avec des objections aussi légères sinon dilatoires voire, à proprement parler, déplacées… comme si l’assistance médicale active à la fin de vie était contradictoire avec l’assistance médicale à notre jeunesse !

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Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul (mars 2024)

extraits : Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres….

Fin de vie, Macron invite encore les religions (février 2024)

extraits : Macron demande leur avis à des gens dont la place n’est pas au Château et dont il connaît parfaitement les opinions….

Fin de vie, le lobbying religieux (janvier 2024)

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre »….

Fin de vie, la procrastination de Macron (décembre 2023)

extraits : Un an après le lancement de la convention citoyenne sur la fin de vie, l’association « Les 184 », regroupant plus de 80 de ses membres, appelle à la présentation rapide du projet de loi….

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine (septembre 2023)

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… » De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Convention sur la fin de vie, le manifeste (avril 2023)

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022….

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés (février 2023)

extraits : Seize personnalités sont conviées mercredi 22 février à la table présidentielle. Sur les 16, le chef de l’État a convié six représentants des religions, tous opposés à l’euthanasie….

Incertitudes de Macron sur la fin de vie ! (décembre 2022)

extraits : Le sujet de la fin de vie s’invite à l’Élysée dès 2018 lors d’un dîner consacré à la bioéthique. Parmi la douzaine de convives figure le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui dérape en comparant l’euthanasie à la Shoah….

Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes (octobre 2022)

extraits : Voici les protagonistes de cette sombre affaire : Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : a rendu un avis sur la fin de vie le 13 septembre 2022, : il sera associés à la rédaction de la future loi. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)  attend encore sa saisine officielle. Comité de gouvernance (« co-gouv ») de la convention citoyenne sur la fin de vie : réuni par le CESE pour la première fois le 29 septembre 2022. Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation des professions de santé : responsable de l’animation du débat politique sur la fin de vie. Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique : « j’ai vocation à porter le débat sur la fin de vie auprès des Français, à côté de la convention citoyenne dont je superviserai l’organisation  ». Trois groupes de travail animée Agnès Fimin le Bodo à partir de la mi-octobre …

297 députés veulent choisir leur fin de vie (mai 2021)

extraits : Plus de la moitié de l’Assemblée nationale a demandé le 7 mai 2021 au premier ministre, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme le 8 avril face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains…..

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L’art de tuer… de la naissance à la mort

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Les autres espèces ne sont qu’une de ses cibles privilégiées, les humains adorent aussi s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, infanticide, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe.

Pourtant le « pas tuer, c’est mal » est le mantra des pro-life au niveau de l’avortement et l’amour de l’acharnement thérapeutique quant à la fin de vie. Nonobstant les rétrécis du cerveau, catholiques et protestants pourraient tenir un langage commun à propos de l’interruption volontaire de vieillesse.

Corinne Vaysse-van Oost, catholique : En 2002, la Belgique s’est dotée d’une loi dépénalisant l’euthanasie, avec des conditions très strictes. Exerçant comme médecin de soins palliatifs depuis trente-cinq ans, j’ai accepté, avec les équipes de soins, d’accompagner les personnes qui expriment cette demande. Nous n’avons pas exclu les malades dont le décès n’était pas attendu à brève échéance, vu la difficulté des patients face à certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. D’autre part, ce sont certes les médecins en Belgique qui décident d’accepter de délivrer l’aide demandée. Mais contrairement à ce qui est prévu pour la France, le médecin concerné accompagne son patient jusqu’au bout. Il assume l’impuissance de la médecine à soulager, c’est lui qui porte la responsabilité de la mort évitant la culpabilité des proches. Il y va de l’honneur de nos professions dans le respect des souhaits de nos contemporains. En soins palliatifs, la sédation n’est pas demandé par les personnes qui n’en voient pas le sens ; quant aux équipes médicales, elles savent la complexité de sa mise en œuvre qui s’avère quasi impossible ailleurs qu’à l’hôpital. Si les maladies en cause sont surtout des cancers, les pathologies multiples des personnes âgées représentent la deuxième cause. Nous parlons parfois de souffrance existentielle, devant le non-sens de la fin de vie. La mort fait partie de la vie. Ainsi notre société devient plus humaine.

Le Dieu auquel je crois en tant que catholique n’abandonne pas la personne dans sa souffrance. Si le patient ne veut pas mourir en sédation, ou qu’il a plus de quinze jours à vivre encore (rendant impossible la sédation continue), l’euthanasie me paraît un acte de compassion non contraire à ma foi.

Olivier Abel, théologien protestant : Le projet français de loi sur l’« aide à mourir » doit être replacé dans son contexte global. D’abord, nous sommes des sociétés où il y a eu beaucoup de naissances et nous aurons, à terme, forcément, beaucoup de morts. Ce basculement pose un problème inédit qui n’est pas seulement celui du vieillissement : comment allons-nous faire pour mourir si nombreux ? Il nous faut apprendre des manières de mourir plus sobres, à l’encontre des acharnements thérapeutiques dispendieux. Ensuite, nous devons avoir conscience que nul ne peut prendre soin de soi tout seul d’un bout à l’autre de la vie. Cette question est aggravée par le vieillissement de la population qui augmente la proportion de solitaires. Le troisième problème est que l’augmentation de nos capacités techniques n’a cessé d’élargir la sphère de ce que nous pouvons et devons choisir. Ce dernier point a pris hélas le dessus et occulte les deux autres. Là, justement, est le tragique : le mourant est entre d’autres mains que lui et dépend de ce que nous faisons de lui. Le juriste Jean Carbonnier écrivait : « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs et à la morale. »

En dernière instance, la volonté du patient est prioritaire, il faut l’assister lorsqu’elle est formulée avec conscience et constance. Je ne comprends pas l’opposition qui s’est installée entre les tenants de l’euthanasie et ceux des soins palliatifs. Leur horizon commun, leur véritable ethos, qui leur donne leur sens et leurs limites, c’est de toute façon d’aider à mourir le moins mal possible, ce qui suppose d’élargir le sens du soin. La mort n’est pas un possible parmi d’autres, c’est juste quelque chose qui nous arrive nécessairement.

Le point de vue des stoïciens écolos face à la mort

XBG : On subit à nouveau le débat interminable qui a eu lieu sur la liberté d’avorter. Le même scénario à lieu pour l’euthanasie, avant qu’on ne l’introduise dans quelques années dans la constitution, au milieu des vivats de l’opinion qui se félicitera de cette avancée substantielle. Il y aura toujours des opposants, pour des motifs et des croyances diverses, qui relèvent d’un fanatisme idéologique. Qu’on donne libre accès aux substances létales en pharmacie, chacun est libre de son sort. Poussez les gens à un suicide horrible avec les moyens du bord est une ignominie.

Épi-Logos : Cet projet de loi français sur la fin de vie est bancal, parce que il ne fait pas confiance a celui qui veut mourir dignement. On ne demande pas à « naître », mais on peut demander l’aide au suicide. Arrivés a une certaine age, tout se dégrade et rien ne sert à essayer de survivre. Et d’ailleurs, une Société bien géré devrait comprendre que dépenser des millions (des milliards globalement) pour des vieux cacochymes est illogique. Je suis un vieux de 81 ans, prêt a mourir « quand je le déciderais« . La mort n’est RIEN, l‘idée d’une âme « transcendante » est pure entéléchie.

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

extraits : Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui. Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ». C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser….

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal »….

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)….

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie….

Tu ne tueras point… les requins

extraits : D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000. De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards….

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Communiqué de l’assoc. Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.fr/

Voici les nouvelles de ce printemps

Salons

Nous avons participé au salon Primevère du 1er au 3 mars. Comme à chaque édition, nous avons eu de nombreuses discussions avec le public majoritairement favorable à nos idées. Les livres présentés sur notre stand ont eu beaucoup de succès, ce qui témoigne de l’intérêt pour le sujet et un certain nombre de visiteurs ont été heureusement surpris de découvrir l’association. 

– Nous serons présents à la foire Eco Bio d’Alsace à Colmar du 9 au 12 mai. Nous serons heureux d’y rencontrer nos adhérents de la région.

Conférences

 – B. Bousquet, auteur de « La sagesse de l’éléphante », a tenu une conférence à Périgueux le 12 mars  » Biodiversité en sursis » (affiche en PJ) avec le soutien de la SEPANSO. Vous pouvez  suivre la conférence ici sur youtube, elle a été présentée par G. Charollois, cofondateur de Convention Vie et Nature, association partenaire de la nôtre. 

– J.L Bertaux,membre de notre comité scientifique, a tenu une conférence-débat le 12 mars à Paris à l’invitation du CNRS : « Gérer le nombre d’humains pour vivre bien et longtemps sur la planète ». Il est aussi l’auteur de « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence »

Articles, publications...

– sur notre site de la réponse de B. Bousquet à un article de Greenpeace. 

– sur son blog, d’un article de D. Barthès, notre porte-parole , » Dépopulation : l’angoisse irrationnelle », écrit en réaction aux innombrables propos  entendus récemment  à ce sujet dans les médias et aux souhaits de « réarmement démographique » de divers gouvernants…

– de ce nouvel article de l’INED paru dans Populations et sociétés, au sujet de la démographie française

 Notre adhérent J.M Favrot , auteur de « Démographie, l’impasse évolutive », et sa compagne Isabelle, ont été interrogés par le Progrès de Lyon pour un article sur les personnes ne souhaitant d’enfant pour des raisons écologiques

Pour en savoir plus

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_responsable

Communiqué de l’assoc. Démographie Responsable Lire la suite »

Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Selon une étude publiée dans « The Lancet » le 21 mars 2024, l’indice de fécondité moyen en 2050 pourrait se situer autour de 1,8 enfant par femme à l’échelle de la planète, soit au-dessous du seuil de renouvellement de la population. Un indice qui pourrait chuter à 1,6 enfant par femme à la fin du siècle. Par comparaison, les dernières projections des Nations unies, rendues en 2022, projetaient un nombre moyen d’enfants par femme autour de 2,1 en 2050 et de 1,8 en 2100.

Stéphane Foucart : Les travaux publiés le 20 mars 2024 anticipent une baisse de la fécondité humaine plus rapide qu’escompté au niveau mondial. Issus du projet collaboratif pilotés par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), les chercheurs ont mené leur analyse pays par pays. Dans les pays du Sud, le nombre d’enfants par femme baisse à mesure que les populations s’y urbanisent, que les femmes accèdent à l’éducation et à des moyens de contraception, que la mortalité infantile baisse, etc. L’Afrique subsaharienne demeurerait la seule grande région du monde dynamique pour une grande part du siècle en cours. Les chercheurs s’attendent à ce qu’en 2100 seuls les Samoa, la Somalie, les îles Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan se maintiennent au-dessus du seuil de renouvellement des populations.

Quant au « réarmement démographique » prôné par Emmanuel Macron, il ne devrait pas enrayer la tendance lourde à la baisse : les chercheurs estiment que les politiques natalistes n’ont qu’un effet marginal, de l’ordre d’un incrément de seulement 0,2 enfant par femme.

Le point de vue des écologistes sérieux

Aguirre : Cette analyse de l’IHME manque de réalisme. Compte tenu de son inertie, nous serons toujours aux alentours des 10 milliards à l’horizon 2100. Cela est catastrophique en matière de pollution, de dégradation de l’environnement et de disparition de la vie sauvage et de la biodiversité.

Venga : Penser qu’une réduction de la population mondiale conduirait automatiquement à la sauvegarde des ressources planétaires est le syllogisme le plus répandu : la majorité des ressources utilisées actuellement est le fait d’une très faible partie de la population. Le modèle d’ultra consommation continue son expansion et attire déjà une immigration massive qui lui garantit la pérennité pour les 50 ans à venir.

Michel SOURROUILLE : L’IHME se répète. Selon leurs prévisions précédentes de 2020, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Les chercheurs anticipaient une baisse globale du nombre de naissances par femme, en raison d’un meilleur accès aux moyens de contraception et d’un niveau d’éducation des filles plus élevé, qui retarderait l’âge de la première naissance. Ce scénario de convergence des pays vers un taux de fécondité plus bas que celui estimé par l’ONU reste « une hypothèse spéculative ». Les experts de l’ONU s’appuient sur l’évolution passée des indicateurs de mortalité et de fécondité. L’équipe de l’IHME a anticipé que les décisions politiques, notamment en matière d’éducation et de santé, pouvaient influer la fécondité. Or la recherche de puissance d’un côté et la peur du vieillissement de l’autre pousse à accroître les naissances.

Frog : je crains aussi qu’entre les catastrophes climatiques et les tensions sur les ressources qui en découlent, il y aura d’autre risques pour la population mondiale d’ici 2100.

Kirlu : Reste à régler la répartition et la redistribution des richesses, les nationalismes, les dictatures …

Marie-C.D : De toutes façons, quel sera l’avenir de ces jeunes et de leurs enfants ? Un monde qui ira pourrissant, un climat délétère, des polluants éternels, des pluies diluviennes, des archipels submergés, des terres desséchées qui ne pourront suffire à nourrir la population, des famines, et des guerres, bien sûr, des dictateurs qui ne penseront qu’à s’enrichir…

Restons civils : Dans un monde fini, la croissance exponentielle permanente n’est pas possible. Le 21e siècle sera celui d’un changement radical et probablement irréversible vers une civilisation plus équilibrée… si nous réussirons l’exploit de ne pas nous entre-tuer avant.

PaulPomme : Fier sommet de l’évolution, l’homme a réussi à bousiller la planète de façon irréversible. Il a inventé la guerre, la torture, le viol, le mensonge et le cynisme systématique, l’alcoolisme, la finance reine et le Chacun pour Soi. En résumé une espèce sado-maso. Qu’elle crève l’humanité, la biodiversité en sera soulagée.

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9,7 milliards, la population mondiale en 2064

extraits : Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Peut-on sérieusement croire que dans les pays du Sahel les politiques mettent à disposition des femmes des moyens de contraception alors que l’augmentation de leur population est justement un objectif politique ? Comment croire qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne perdrait la moitié de ses habitants d’ici 2100 ? Idem la Chine?….

Earth4all, une autre tromperie démographique

extraits : Des chercheurs de l’initiative Earth4all ont publié un rapport dans lequel ils esquissent deux scénarios possibles pour l’avenir. Dans le premier, le monde continue à se développer économiquement comme il l’a fait au cours des 50 dernières années. La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100.Ce scénario repose sur une hypothèse, la perpétuation de la croissance avec les avantages de développement social qui vont avec. Or tous les indicateurs sont au rouge, écologiques, géopolitiques, économiques… Un monde sous tension n’a plus les moyens de se préoccuper de la fécondité humaine….

MEADOWS et la décroissance démographique

extraits : Lorsqu’une situation se dégrade, les boucles de rétroaction positives tirent le système vers le bas à un rythme sans cesse croissant. Lorsque les populations ont faim, elle cultivent la terre de façon plus intensive. Elles obtiennent davantage de nourriture à court terme, mais cela se fait aux dépens d’investissement à long terme dans l’entretien des sols. La fertilité de la terre diminue, entraînant avec elle la baisse de la production de nourriture. Dans une économie affaiblie, il se peut que les services sociaux soient réduits. Si l’on diminue le financement de la planification familiale, le taux de natalité risque de s’élever. La population augmente alors, ce qui diminue un peu plus encore les services par habitant….

Baisse de la fécondité humaine, une rêverie Lire la suite »

Éducation sexuelle et malthusianisme

Le premier projet de programme d’éducation à la sexualité en France a été publié le 5 mars 2024 sur le site du Conseil supérieur des programmes (CSP). Le programme s’intitule « Éducation à la vie affective et relationnelle » de la petite section de maternelle au CE2, puis « Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » du CM1 à la classe de terminale. Ce projet doit désormais faire l’objet d’une consultation pour être éventuellement amendé avant sa publication officielle.

Paul Ehrlich en 1968 : « Nous avons besoin d’une loi qui rende obligatoire l’éducation sexuelle. Quand je parle d’éducation sexuelle, je ne pense pas à des cours d’hygiène. Il s’agit de présenter la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. L’humanité devrait trouver le moyen de réduire l’importance conférée au rôle reproductif du sexe. Il s’agira en particulier de découvrir des valeurs nouvelles pour remplacer ce sentiment de plénitude que la femme retire du don de la vie, et cette satisfaction de l’ego engendrée chez le père par le spectacle d’une nombreuse progéniture. Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale. »

Sylvie Lecherbonnier en 2024 : Les trois séances annuelles d’éducation à la sexualité prévues tout au long de la scolarité ont été introduites par une loi de juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Depuis vingt-deux ans pourtant, seule une minorité d’élèves bénéficient de l’ensemble de ces séances. La droite conservatrice est opposée à ces enseignements qui doivent, selon eux, rester dans la sphère familiale. A l’inverse, le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction ont, eux, saisi le tribunal administratif de Paris, en mars 2023, pour que les trois séances prévues par la loi soient réellement effectives. Le projet insiste sur la dimension pluridisciplinaire de l’éducation à la sexualité, afin de dépasser le cadre sanitaire et les seules sciences de la vie et de la Terre (SVT). Le document fait des ponts avec les programmes de français, d’éducation morale et civique, d’arts plastiques et même de mathématiques.

L’intervention d’associations agréées doit ainsi être « systématiquement coordonnée » et ne pas être instrumentalisée « au profit d’une cause militante ou d’une idéologie ». L’étude de la notion de consentement ou celle des stéréotypes de genre sont préconisées dès le CP. « Le document va dans le bon sens. La transphobie est clairement évoquée, par exemple », juge Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie. Les Associations familiales catholiques se montrent au contraire virulentes et demandent la suppression des « très nombreuses références au genre ».

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Éducation sexuelle, une nécessité écologique

extraits : Le libre choix d’avoir ou non des enfants a été nié pendant la majorité de l’histoire humaine, et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays, même aux États-Unis. C’est pourtant une avancée majeure de l’évolution culturelle, grâce à l’éducation sexuelle et l’accès facile à la contraception. Aujourd’hui en France, l’éducation à la sexualité patine encore dans des questions de « genre » alors que l’ABCD de l’égalité et du malthusianisme devrait être enseigné à tous les élèves. Nos jeunes devraient savoir que nous franchissons la barre des 8 milliards d’êtres humains en 2022 suite à l’exubérance de notre sexualité et qu’il va donc falloir définir des limites : jouir sans procréer, et non jouir sans entraves…

Quelques commentaires sur lemonde.fr

Bérénice Vosrhiz : le mot plaisir n’apparaît pas dans ce programme officiel. L’éducation à la sexualité ne devrait-elle pas être centrée sur la notion de plaisir, voire même de jouissance partagée ?

Jacques81 @ Bérénice : Centrer l’éducation sexuelle sur la jouissance, c’est en monter uniquement l’aspect du désir animal et biologique, alors que l’éducation humaine doit d’abord parler de relation amoureuse, de confiance, de respect. Vous êtes sans doute adepte du coup d’un soir, mais pour l’immense majorité des français et françaises, c’est dans le cadre « éducation à la vie affective » que les familles demandent qu’elle soit abordée. Après chacun reste libre de tenter les 36 positions avec son partenaire …

Castanea à Jacques : Arrêtez de caricaturer les propos de Bérénice : elle ne fait qu’insister sur le fait que beaucoup d’enfants croient que la sexualité n’est destinée qu’à la reproduction. Et beaucoup d’enseignants ne l’abordent que sous cet aspect mécanique et incomplet. Et les enfants culpabilisent parce qu’ils savent bien que cela leur produit aussi du plaisir. C’est un passe-temps universel et vieux comme le monde ! Donc il faut que les enfants sachent aussi que le sexe, ce n’est pas que la reproduction et que les adultes… la savent et ne condamnent pas ! C’est pourtant simple non ?

le rat du vide : « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment. » (Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 27 novembre 1883).

Random1 : Parler de sexualité au CM1 ? Mais fichez leur la paix.pourquoi vouloir précipiter les choses ? A partir de la cinquième ou quatrième oui mais avec pudeur.

Castanea  @Random1 : je suis enseignant en école élémentaire. C’est lors de séances d’éducation sexuelle avec des CP et des CE2 que j’ai détecté 2 cas extrêmement graves d’inceste qui ont nécessité un retour au Procureur dans l’heure qui a suivi et ont abouti à des jugements relevant du criminel pour les auteurs des abus.

BM69 : Je sais que la terre est plate. Cela doit être enseigné par l’EN afin que le programme scolaire soit acceptable par tous. L’idéologie rondiste ne passera pas.

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Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Changer la loi de 2016 sur la fin de vie qui admettait une « sédation profonde et continue » (en cas de souffrances intolérables lorsque le pronostic vital est engagé à court terme), c’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Il a plusieurs fois reporté sa décision. Cette fois, il se lance, fort de son éthique très personnelle !

LE MONDE avec AFP : Emmanuel Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres. Les patients majeurs, « capables d’un discernement plein et entier », atteints d’une « maladie incurable » avec un « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » et subissant des souffrances « réfractaires » pourront « demander à pouvoir être aidés afin de mourir ». Les mineurs et les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, en seront donc exclus. En cas d’avis collégial favorable de l’équipe médicale, une substance létale sera prescrite à la personne, qu’elle pourra s’administrer elle-même, ou avec l’aide d’un tiers si elle « n’est pas en mesure d’y procéder physiquement ».

Emmanuel Macron dit avoir personnellement écrit ses propres « directives anticipées » sur les soins qu’il souhaite, ou non, recevoir en fin de vie.

Le point de vue des écologistes pré-Alzheimer

ROTZ : En clair, les Français qui souhaitent choisir leur fin de de vie devront continuer á aller en Suisse ou en Belgique… Tout ça pour ça!

Neal59 : Avril de quelle année ? Il y a eu une convention citoyenne, les propositions intéressantes restent aux abonnés absents!

Van Velde : Le président se prend clairement pour Zeus. Personne n’est compétent à lui seul, mais c’est lui qui va nous expliquer ce qui est « éthique et souhaitable » ou ne l’est pas concernant notre manière de mourir.

Michel SOURROUILLE : Un comité d’éthique s’est déjà prononcé, une assemblée citoyenne a déjà eu lieu dont Macron ne tient aucun compte, des ministres ont été mobilisés plusieurs mois et Macron hésitait hésitait tout en invitant des religieux à sa table à plusieurs reprises. Notre « jeune » président de la République ne vit pas au XXIe siècle, mais aux temps de la messe tous les dimanche. De toute façon il en est de l’avortement comme de la fin de vie, l’absence d’une loi n’a jamais empêché quiconque de vivre l’une et/ou l’autre de ces pratiques par usage de sa propre liberté. L’avis personnel de Macron indiffère.

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Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal » ???

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie.

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L’avortement était un crime… en France

Le 4 mars 2024, réunis en congrès, les parlementaires consacrent le droit à l’avortement. Le 8 mars, journée internationale de la femme, faut-il crier victoire ? Sera désormais insérée à l’article 34 (un article qui détermine la compétence du législateur) la phrase suivante : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. » Cet ajout a pour but de « protéger » la loi Veil de 1975 et non de l’étendre. Et le fait que « La loi détermine les conditions.. » ouvre la porte à toutes les possibilités. Souvenons-nous, pendant des siècles les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratiquement à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant.

La loi épouse l’air du temps et des circonstances, il n’y a aucune constance. Voici l’histoire mouvementée de l’avortement.

Lors de la Révolution française, la liberté pour les femmes de contrôler leur fécondité fit un bond en avant : le Code pénal de 1791 supprima toute peine envers celles qui avaient avorté, ainsi que la peine de mort pour les avorteurs. Cette liberté ne dura qu’un temps.

La répression de l’avortement

En 1810, sous le Premier empire, l’article 317 du Code pénal napoléonien requalifiait l’avortement en crime, par conséquent jugé par une cour d’assises, et passible d’une peine d’emprisonnement ; le médecin ayant aidé une femme risquait, lui, les travaux forcés.

– La seconde moitié du 19e siècle vit un essor des courants natalistes, l’industrie avait besoin de main-d’œuvre, la colonisation avait besoin de colons, le pouvoir avait besoin de soldats.

– Début du XXe siècle, il fallait repeupler la France après les hécatombes causées par la Première Guerre mondiale et la grippe espagnole qui avait suivi. Le 31 juillet 1920, la Chambre des députés, qualifiée de « bleu horizon », couleur de l’uniforme des soldats, votait à une large majorité (par 521 voix contre 55) une loi réprimant plus fortement l’avortement. Cette loi ne changea rien à l’article 317 du Code pénal de Napoléon 1er en ce qui concerne les poursuites pénales, l’avortement étant toujours considéré comme un crime passible d’emprisonnement. Le principal changement résidait dans la condamnation de la « provocation » à l’avortement et à la propagande anticonceptionnelle.

– Le Code de la famille du 29 juillet 1939 alourdissait les peines encourues par les femmes. Et plus encore sous le régime de Vichy, où la dénatalité était jugée responsable de la défaite de juin 1940. En février 1942, une loi fit de l’avortement « un crime contre la société, l’État et la race » pouvant conduire à la peine de mort. Deux personnes, ayant aidé des femmes à avorter, seront guillotinées l’année suivante.

– Sous le gouvernement provisoire instauré en 1944 avec la participation de ministres communistes que la répression contre l’avortement fut la plus forte. Même le PCF avait sombré dans le nationalisme, repeupler la France était devenu une priorité.

La montée en puissance de la liberté d’avorter

Abrogeant la loi du 31 juillet 1920, la loi Neuwirth (sous le nom de « Loi relative à la régulation des naissances) met en place une législation autorisant la fabrication et l’importation de moyens de contraception, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale. Votée en deuxième lecture à l’Assemblée le 14 décembre 1967, définitivement adoptée par l’Assemblée et le Sénat le 19 décembre 1967, avant d’être promulguée par le général de Gaulle le 28 décembre.

17 janvier 1975 La loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est promulguée pour cinq ans. Ses dispositions deviendront définitives avec le vote de la loi, le 31 décembre 1979

31 décembre 1982 La loi Roudy instaure le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale

27 janvier 1993 La loi Neiertz crée le délit d’entrave à l’IVG et dépénalise « l’autoavortement »

4 juillet 2001 La loi Aubry-Guigou allonge le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse et assouplit les conditions d’accès aux contraceptifs et à l’IVG pour les mineures

17 décembre 2012 L’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie

4 août 2014 Suppression de la notion de détresse des conditions de recours à l’IVG

26 janvier 2016 Les sages-femmes peuvent réaliser les IVG médicamenteuses ; le délai de réflexion de sept jours est supprimé

2 mars 2022 La loi Gaillot allonge le délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse et autorise les sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales en établissement de santé

8 mars 2024, la constitutionnalisation de l’IVG en France est promulguée. Mais rien n’est jamais acquis. Dans une volte-face historique, la Cour suprême des Etats-Unis a annulé, le 24 juin 2022, l’arrêt Roe vs Wade, qui, depuis 1973, accordait aux Américaines le droit d’avorter dans tout le pays. Cette décision ne rendait pas les interruptions volontaires de grossesse (IVG) illégales mais renvoyait à chaque État la décision d’autoriser, ou non, l’avortement sur son territoire. Plusieurs Etats américains sont devenue répressifs envers l’avortement. En Allemagne aujourd’hui, l’avortement est encore régi par l’article 218 du code pénal qui dispose que l’avortement est un crime en soi mais peut être dépénalisé à plusieurs conditions : s’il est pratiqué avant la douzième semaine de grossesse, si la femme enceinte a consulté un centre de conseil, ou si la grossesse est la conséquence d’un viol ou qu’elle met en danger la vie de la femme.

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L’avortement, réalité et législations de l’IVG

extraits : En 2022, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 », le niveau le plus haut depuis 1990. Démographes et acteurs de la santé émettent des hypothèses (précarité, méfiance à l’égard de la pilule) pour comprendre cette augmentation, rappelant qu’un nombre élevé d’avortements ne doit pas être vu comme un problème.

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

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« gérer le nombre d’humains », le débat

Mardi 12 Mars 2024 à 19H30

A l’Amphithéâtre Henri Mineur de l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP)

98 bis Boulevard Arago, 75014 Paris

Carte – Blanche à Jean – Loup Bertaux

Directeur de Recherche émérite au CNRS (LATMOS/UVSQ, Sorbonne Université)
Gérer le nombre d’humains pour vivre bien et longtemps sur la planète.

Dans un de ses derniers écrits, Stefan Zweig cite Goethe : “C’est pour nous rendre éternels que nous sommes là”, phrase que l’on peut interpréter comme : “maintenant qu’elle est là, l’Humanité se doit de survivre le plus longtemps possible”. Pour un Homo Sapiens astrophysicien, cela rejoint la nouvelle frontière qui consisterait à chercher à communiquer avec nos éventuels plus proches voisins extraterrestres. Car, pour ce faire, le facteur temps est essentiel : la durée de vie d’une civilisation dans la formule de Drake, et aussi le temps aller – retour d’un dialogue avec ETI (Extra Terrestrial Intelligence) qui se compte en années, voire en centaines ou milliers d’années.

On peut aussi ajouter un objectif : vivre le plus agréablement possible, ce qui implique que nous devons surmonter la triple crise du 21ème siècle : climatique, environnementale et (je l’assume !) démographique. De façon incontournable, nous devrons diminuer notre population à un niveau compatible avec les ressources que peut nous apporter notre planète Terre sans se détériorer. Et cela, pacifiquement, par attrition naturelle : moins de naissances que de décès. A court terme, la tactique se résume en cinq mots : “zéro fossile et moins d’enfants”. Je présenterai mon point de vue sur ces aspects parfois polémiques.

 

Entrée libre sur réservation :

http://www.iap.fr/science/conferences/conferences_carte_blanche/

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Solidarité internationale en berne, nécessaire ?

Bruno Le Maire vient d’annoncer le 18 février 2024 une coupe dans le budget de la solidarité internationale de 742 millions d’euros, ce qui représente environ un tiers de l’APD (aide publique au développement) de la France.

collectif d’ONG œuvrant dans l’humanitaire et le développement : Cette coupe acte l’annulation de multiples projets qui auraient permis de répondre aux crises humanitaires, de promouvoir l’égalité de genre, d’assurer un accès à l’eau, la santé, l’alimentation….Comment peut-on espérer construire un monde en paix si nous laissons prospérer la pauvreté, les souffrances et les inégalités ?

Le point de vue des écologistes près de leurs sous

Michel SOURROUILLE : Ces ONG qui se disent « humanitaires » font donc l’impasse totale sur un soutien au planning familial dans des pays souvent en voie de sous-développement. Ne regarder que l’aide alimentaire ou médicale ne peut donc qu’accroître un niveau démographique trop souvent déjà dans le rouge de la surpopulation. Se consacrer « à l’égalité de genre » en lieu et place de la maîtrise de la fécondité humaine ne peut que laisser prospérer la pauvreté et les souffrances. Pour les malthusiens, les pauvres sont les premiers responsables de leur condition présente en ne limitant pas leur population à un niveau d’équilibre avec leurs ressources.

Winstoned : Je ne vais pas reprocher à Mr Le Maire de s’attaquer au problème de la dette française avant de se courber devant l’humanisme de gauche. Il faut savoir cesser de creuser un puits de dettes sans fonds. Les contribuables français devraient être consultés pour savoir s’ils sont aussi « solidaires » que les ONG. Le résultat pourrait surprendre!

Jebulon : Je lis : « la France est-elle en train de se soustraire à sa responsabilité envers la solidarité internationale ? » En quoi la France aurait elle une « responsabilité » quelconque à assumer ? C’est comme pour les particuliers : on donne ce qu’on veut à qui et quand on veut, si et quand on peut ! En plus, ce serrage de vis aura peut-être pour mérite de faire un tri un peu sérieux parmi toutes ces pompes à fric que sont beaucoup d’ONG aux actions et aux bilans opaques. Si ces organisations se veulent « non gouvernementales », alors il faut assumer ce statut. Sinon, être non-gouvernemental avec le pognon que donne le gouvernement, c’est un peu particulier, non ?

Pierre59 : évidemment tous ceux qui vivent en agitant la sébile se fichent comme d’une guigne de l’endettement de la France.

DS-32 : Financer les ONG par l’argent public est un luxe quand l’argent manque. Qu’elles lancent donc des appels aux dons dans le public. Plus elles récolteront d’argent, plus elles pourront démontrer leur utilité.

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APD, l’aide au développement, une illusion

extraits : Il faut reconsidérer la notion de pauvreté. Cette notion est absente du vocabulaire de toutes les langues pendant des millénaires. « Pauvre » existait en tant qu’adjectif et ce, pour indiquer que quelque chose n’était pas à la hauteur de ce qu’il devrait être, comme par exemple un sol pauvre, une santé pauvre. Les gens vivaient de très peu, sans jamais penser qu’ils étaient pauvres. En effet, si l’on prend la pauvreté dans le sens d’un mode de vie qui se suffit du nécessaire, la pauvreté était la condition normale des humains. La façon de vivre ensemble était le rempart le plus durable de leur communauté contre la misère. Comme le dit un proverbe tswana : « Là où il n’y a pas de richesse, il n’y a pas non plus de pauvreté. » Dans la déclaration d’Arusha en 1967, on estimait à juste titre qu’il est « stupide d’imaginer que la Tanzanie pourra enrayer sa pauvreté avec l’aide financière étrangère plutôt qu’avec ses propres ressources (…) Etre indépendant, cela veut dire compter sur soi (…) Qu’elles proviennent de l’impôt ou de l’extérieur, les ressources financières de l’Etat doivent être affectées en priorité aux paysans et non aux villes (…) Il convient de viser l’autosuffisance alimentaire… »….

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

extraits : Disons-le alors tout net, tout pays qui ne fait pas l’effort de maîtriser sa fécondité, et subit en conséquences des problèmes économiques et socio-politiques structurels, n’a pas droit à une aide alimentaire continue. Malthus était très clair sur ce point : « N’oublions pas que l’humanité et une vraie politique requièrent impérieusement que dans des circonstances de famine, les pauvres reçoivent tous les secours que la nature des choses permet de leur donner. Il est donc de notre devoir de leur donner dans les années de détresse quelques secours temporaires. »

Baisse de l’aide publique au développement

extraits : Dans un compte-rendu de colloque, « Malthus hier et aujourd’hui » (1984), le politicien sénégalais Landing Savané affirmait : « L’aide internationale est comparable à la Loi des pauvres puisqu’elle bloque la nécessité de développer la production locale et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. On voit mal comment il serait soutenable de fournir en permanence des aides toujours croissantes à une population dont la croissance provoquerait la dégradation des sols sur lesquels elle vit, et donc une diminution de ses propres ressources. »  Depuis, on a laissé la situation démographique se détériorer jusqu’à ce que dans plusieurs pays comme l’Égypte ou le Nigeria on ait atteint le point de non retour.

Tout savoir sur l’aide au développement

extraits  : Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré. La maîtrise de la fécondité est un accompagnant obligé de la production de nourriture, sinon il y a une course sans fin entre croissance démographique et ressources vivrières comme l’avait montré Malthus. C’est d’autant plus urgent que ce sont les cultures d’exportation qui sont aidés de façon préférentielle, ce qui détériore la capacité d’autonomie alimentaire des pays concernés.

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Aurelio Peccei et le déclin de l’humanité

Dans les archives du MONDE (2 juin 1979)

L’humanité va vers un déclin progressif, à moins que…

nous déclare Aurelio Peccei, président du Club de Rome

Aurelio Peccei : Nous (le Club de Rome) tentons d’être un centre de réflexion pour l’humanité, c’est-à-dire que nous l’incitons à réfléchir sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle veut devenir. Car la planète est tout à fait différente de celle que les hommes ont connue jusqu’ici. Tout se passe comme si quatre milliards de super-hommes et de super-femmes venaient de débarquer sur une terre appauvrie. Ils ont un pouvoir immense, des connaissances encyclopédiques (on publie chaque année dans le monde six cent mille livres, et quelques millions d’articles scientifiques) mais sont dans l’incapacité de mettre ces acquis à profit. Ils peuvent changer le climat, détruire les espèces, mais ne savent pas comment conserver la nature.Il est nécessaire de prendre conscience que nous sommes des super-hommes enfantins, des géants au cerveau non développé mais développable.

Voilà la fonction du Club de Rome. Il a commencé par dire: « Attention, on ne peut pas croître physiquement et indéfiniment dans un environnement fini. ce que dit le Club de Rome est clair : si les tendances du monde restent ce qu’elles sont, nous allons sûrement au-devant de désastres écologiques, militaires, politiques, sociaux, psychologiques, économiques. Quel est le premier élément qui déclenchera les autres ? Nous ne le savons pas, mais nous sommes certains que l’humanité va vers un déclin progressif, vers des situations plus difficiles, des problèmes plus complexes, et cela sans qu’elle ait appris à les maîtriser.

Question du journaliste : La croissance démographique est à nouveau d’actualité. Chez nous, certains la trouvent insuffisante et prônent une politique nataliste. Le désir d’avoir des enfants est-il compatible avec le souhait d’avoir plus de nourriture et davantage de biens en tout genre ?

Aurelio Peccei : Sur ce plan, je suis radical. Nous sommes déjà beaucoup trop nombreux sur cette terre. L’humanité a mis trois millions d’années pour parvenir à un milliard d’individus, à la fin du siècle passé. Puis en soixante ans, elle s’est multipliée par trois. D’ici à la fin de ce siècle, en vingt ans, elle va encore doubler. Voilà le type même du phénomène incontrôlable. On ne peut pas gérer la croissance démographique d’une humanité morcelée en cent cinquante États souverains. L’époque des grandes migrations étant achevée, la densité de la population atteindra dans certaines zones des sommets incroyables. S’ajoute à cela l’urbanisation. Au rythme du développement actuel, Mexico, par exemple, comptera trente millions d’habitants à la fin du siècle (ndlr, aire urbaine = 21 millions en 2015). Sans adduction d’eau potable, sans égouts ! D’ici à l’an 2000, il serait nécessaire de créer un milliard deux cents millions d’emplois nouveaux. Malgré cela, il y aurait encore quatre cent millions de chômeurs.

Aucun modèle capitaliste ou socialiste n’est capable de répondre à ce défi. Nous sommes dans une époque de folie qu’il faudra payer d’une manière ou d’une autre.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Démographie, apocalypse ou régulation ?

dans les archives du MONDE, 21 février 1977 (extraits)

La population mondiale

Apocalypse ou régulation ?

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : En matière démographique, et pour M. Albert Jacquard, professeur à l’Université de Genève et directeur de recherches à l’Institut national d’études démographiques (INED), la mutation à laquelle assiste notre génération pourrait conduire à l’apocalypse.

Les premiers hommes n’étaient que quelques millions. L’invention de l’agriculture, il y a dix mille ans, par la manne alimentaire qu’elle procure, déclenche la première révolution démographique. L’effectif humain passe rapidement à 300 millions d’hommes à l’époque de Jésus-Christ. Survient alors la seconde mutation : la victoire sur la mortalité infantile conduit à une augmentation exponentielle des populations qui passent de 1 milliard 200 millions d’hommes en 1850 à 2 milliards 500 millions un siècle plus tard. Au rythme actuel, il y aura 50 milliards d’hommes à la fin du siècle prochain, ce qui signifie que toutes les terres émergées auront la densité humaine du Japon. La démonstration de M. Jacquard, qui s’appuie sur l’espace vital et le nombre des mètres carrés, montre la gravité d’une situation que ne changeraient en rien l’exploitation d’énergies nouvelles ou les comprimés de protéines…

 » Un système qui n’est pas autorégulé ne peut aboutir qu’à une explosion… Si les rapports de force ne sont pas proportionnels aux effectifs humains, ils seront alors et nécessairement d’ordre totalitaire « , conclut M. Jacquard.

La vision d’apocalypse qui est la sienne est tempérée par la foi que place M. Girard, professeur de démographie, dans les facultés d’adaptation des hommes ; cette adaptation, qui peut être très rapide, se traduit en l’occurrence par les restrictions de natalité qui suivent comme en Occident) la baisse de la mortalité. Pourquoi penser que le tiers-monde ne suivra pas cette même évolution. Mais ce qui préoccupe M. Girard est cet autre phénomène, totalement inédit dans l’histoire de l’humanité, qu’est la maîtrise totale de la reproduction, laquelle était soumise depuis des millénaires aux règles du hasard. La démographie n’obéira plus qu’aux lois de l’opinion publique ou personnelle… à moins que des pressions politiques ne viennent écraser les revendications de cette liberté nouvelle.

Pour M. Keifitz, professeur de sociologie et de démographie, le taux numérique de la population n’est plus en tant que tel un élément majeur du rapport des forces à l’ère de la technologie. Les puissances industrielles ou militaires s’appuient beaucoup plus sur le niveau d’équipement que sur le nombre d’hommes…

En somme, conclut le professeur Ruffié, les hommes ont toujours été hantés par deux peurs : être trop nombreux ou ne pas l’être assez. Sur ce point, rien n’a changé depuis la nuit des temps.

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Pierre SAMUEL, De l’espace ou des enfants

Dans les archives du MONDE (21 juillet 1975)

De l’espace ou des enfants (extraits)

M. Pierre Samuel, professeur à l’université de Paris-Sud et secrétaire des Amis de la terre, nous écrit à propos de l’article de M. Michel Debré :  » Un favoritisme justifié  » (le Monde du 15 juillet 1975)

Pierre Samuel : M. Debré et les autres panégyristes d’une natalité abondante raisonnent en fonction d’une époque révolue : époque d’espaces illimitées d’abord, puis de matières premières abondantes et d’énergie particulièrement facile à capter. Cette époque a vu la population mondiale quadrupler en un siècle environ sous l’effet des progrès de la médecine et surtout de l’hygiène, alors que d’autres progrès techniques permettaient – tant bien que mal et avec de dramatiques inégalités – de nourrir, de vêtir, de loger et de transporter ces milliards d’hommes supplémentaires. Mais, à l’opposé des techniques médicales et hygiéniques, ces autres techniques demandent des quantités considérables d’énergie et de matières premières. Ce sont là des denrées qui deviennent rares et, par la loi des rendements décroissants, le surcroît de richesses apporté par un surcroît de travail et de technique est en train de diminuer.

On dit souvent que le problème de la surpopulation ne se pose que dans certains pays du tiers-monde, et que la croissance de la population y est bien plus rapide qu’en France (temps de doublement de vingt à trente ans, contre plus de soixante-dix en France). C’est oublier que l’habitant d’un pays développé est accompagné de multiples esclaves mécaniques – plus d’une quinzaine en France, si l’on se fonde sur l’énergie qu’ils consomment. Si la croissance de notre population  » libre  » a été relativement modérée par rapport à la moyenne mondiale ces dernières décennies, celle de notre population  » esclave  » a été vertigineuse. Cinquante millions de Français, plus huit cent millions d’esclaves mécaniques. Vingt millions de Français de plus, ce serait donc quelque deux cents millions d’esclaves supplémentaires.Or ces esclaves exigent de l’espace, des matières premières et beaucoup d’énergie. Je suis de ceux qui réclament que, parmi ces esclaves mécaniques, l’on choisisse les plus sobres – les transports en commun de préférence aux voitures individuelles, les télécommunications de préférence aux voyages supersoniques.

Il ne faudrait pas que cet arrêt provienne de catastrophes – guerres, famines ou épidémies. Il faut, au contraire, souhaiter un arrêt raisonné, un freinage en douceur. C’est ce que la population des pays développés commence à faire, de façon plus ou moins consciente.

Dans l’inquiétude des natalistes en face du vieillissement de la population, transparaît leur conception singulièrement restreinte de ce qu’ils appellent la production : il n’est pour eux de production que comptabilisable dans le P.N.B. Les biens et les services que peuvent fournir les vieux (aides domestiques, menus travaux, conseils, rapports avec les enfants…) ne figureront probablement pas dans le P.N.B. ; ils n’en sont pas moins essentiels.

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LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE

dans les archives du MONDE (19 janvier 1972)

LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE (extraits)

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : A l’exception de l’homme, et contrairement à ce que pensait Malthus, toutes les espèces vivantes sont dotées d’un système qui règle subtilement et par des mécanismes endocriniens encore mal connus le taux de leur reproduction. En accédant à la conscience logique et au langage, l’espèce humaine a perdu cette régulation automatique.l’humanité se doit de manière impérative d’y suppléer dans les délais les plus brefs – en fait, une génération, – soit par une percée technique, soit par le déclenchement de motivations nouvelles.Tel est le sens des actions prioritaires et des programmes des  » task forces  » (groupes de travail lancés par l’Organisation mondiale de la santé, dans un effort ultime pour modifier la situation actuelle. La pilule est, certes, utilisée par vingt millions de femmes, sur les cinq cent millions en âge de procréer que compte l’univers, mais elles appartiennent, pour leur immense majorité, à des nations ou à des communautés évoluées où le taux de natalité est déjà très faible.

L’avortement garde dans les pays sous-développés une faveur que seul peut atténuer le développement culturel. Même lorsque ce développement est acquis, le bilan de la dernière décennie montre que cette technique constitue, dans l’état actuel des choses, l’une des plus puissantes méthodes de contrôle de la fertilité à l’échelle d’une nation. On estime que trente millions d’avortements sont provoqués chaque année dans le monde, dont dix millions légalement ; 8 % des femmes en âge de procréer connaissent cette épreuve à un stade déjà tardif de la grossesse, alors qu’elle risque d’entraîner des complications immédiates ou tardives.

Certains, qui mesurent l’étendue du péril que représente la conjugaison de la poussée démographique irrépressible et de l’impasse scientifique ou administrative actuelle, en viennent à penser que la solution ne peut venir en réalité, et à l’échelle mondiale, que de la découverte d’une substance qui administrée par exemple avec l’eau de boisson, inverserait l’état naturel de fertilité des êtres humains. L’infertilité deviendrait ainsi permanente, et c’est d’une décision personnellement motivée que résulterait alors la procréation, par l’absorption d’un médicament annulant l’effet du premier. Une telle conception, si elle ne paraît pas utopique sur le plan scientifique, impliquerait évidemment un profond bouleversement des consciences et des traditions. De la fertilité volontaire – étape positive dans l’évolution des libertés humaines – aux abus de la stérilité obligatoire, il pourrait, en effet, n’y avoir qu’un pas, qui risque de conduire au génocide, aussi longtemps que n’existerait pas une véritable conscience collective, fondée sur une éthique universelle. Il reste que l’abolition du droit immémorial à la procréation anarchique pourrait bien être le prix que devra payer l’homme pour la survie de sa civilisation.

Faute de cette double révolution éthique et biologique, et devant l’inflation démographique actuelle, le recours au régulateur barbare et par essence antisélectif qu’est la destruction guerrière paraît inévitable. L’histoire de ces vingt dernières années, le déplacement des guerres vers un continent – l’Asie – où la population croît plus vite que les ressources, montrent bien le caractère explosif de structures où la sous-alimentation et le chômage engendrent le désespoir et l’agressivité collective.

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