écologie appliquée

Les jeunes et le service civique écologique

Attention de ne pas confondre le Service national universel qui faisait l’objet de notre précédent article et le service civique. Le SNU est une tentative propre à Emmanuel Macron depuis qu’il a accédé à la présidence de la France ; il s’agit d’enrégimenter les jeunes au nom d’un patriotisme désuet. Le SNU nest qu’une annexe du ministère des armées ! Le service civique est beaucoup plus ancien ; sous des dénominations diverses, son rôle historique est de diminuer artificiellement le taux de chômage des jeunes.

Le service civique existe depuis 2010. Il faisait suite du « service civil volontaire » qui avait été mis en place en 2006. Le gouvernement Jospin avait antérieurement mis en place des contrats emploi-jeunes de 1997 à 2002… Le taux de chômage avait presque atteint 10 % en 1990, le nombre des emplois aidés s’est élevé 900 000 en 1991. Dans une France surpeuplée, il faut maquiller de diverses manières les statistiques du sous-emploi.

Le service « civique » (ça fait mieux que « civil ») a attiré en 2022 près de 80 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans, pour une durée allant de six à douze mois et pour une rémunération mensuelle de 620 euros. Pour septembre 2024, le gouvernement promeut un service civique « écologique »… pour « lutter contre l’écoanxiété de la jeunesse » !

Zoé Dert-Chopin : Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu a adopté les codes de la communication TikTok pour annoncer aux jeunes qu’ils pourront réaliser un service civique « écologique » à partir de septembre 2024. Une façon dit-il de permettre à cette frange de la population de « remédier à l’anxiété et [de] passer à l’action ». Le ministre promet le déploiement, dès cet automne, de 1 000 « ambassadeurs » volontaires, pour promouvoir ce type d’engagement : « Quand on voit des jeunes qui considèrent que la façon d’agir, c’est d’aller jeter de la purée dans des musées, je préfère qu’on leur donne les moyens de regarder comment, de façon concrète, s’engager au service de l’écologie ». Béchu vise l’objectif de 50 000 volontaires auprès d’associations ou d’entreprises publiques liées à la protection de l’environnement d’ici à 2027 et des emplois « verts » à la sortie.

Le point de vue des écologistes difficile à berner

Le Premier ministre Gabriel Attal avait déjà annoncé le 30 janvier 2024 que le gouvernement lancerait « un service civique écologique » lors de ses grandes orientation de politique générale. Dans la même conférence, Attal s’était placé dans la droite ligne du chef de l’Etat en pointant ceux qui voudraient une « écologie punitive » ou des contraintes plus fortes. Il défendait ceux pour qui « la voiture est un gage de travail et de liberté ». Il s’est vanté du succès du leasing social pour acheter un véhicule électrique. Pourtant nommé en mai 2022 » secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques. L’État ne fait rien, les petits jeunes feront le reste… l’écoanxiété des jeunes ne peut que grandir.

Le programme Médiaterre de l’association Unis-cité Ile-de-France avait déjà un programme écolo en 2010. Les volontaires du service civique devaient apprendre des éco-gestes aux familles défavorisées des grandes barres de la région parisienne ; plus prosaïquement, apprendre à consommer moins d’énergie, moins d’eau et à produire moins de déchets. Un lien social s’établissait entre des jeunes qui se sentent utiles et des familles en difficulté matérielle. Pourquoi pas de tels ambassadeurs. Mais cela reste complètement marginal par rapport à l’ampleur de la rupture écologique à mener.

Il faut que l’Etat annonce clairement à la population qu’il faudra faire des efforts dans tous les domaines, consommation, production, loisirs… Mais il ne suffit pas de dire qu’il faut manger moins de viande, s’abstenir de prendre l’avion, rapprocher son lieu de résidence de son lieu de travail… Il ne suffit certainement pas de demander à quelques jeunes de servir la cause écologique, le problème est structurel. L’État doit avoir le courage  de ce qu’il appelle la « transition écologique ».  Seul l’État peut refuser de nouvelles voies à grande vitesse, augmenter le prix de l’essence, taxer le kérosène, combattre l’artificialisation des sols, favoriser l’agriculture biologique, réglementer et même interdire. Mais tout cela, Macron s’y refuse absolument.

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Macron écolo ? Laissez-moi rire ! (mai 2021)

extraits : Emmanuel Macron en juin 2017, son slogan « Make our planet great again » face aux climatosceptiques comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro. Depuis on déchante, tout ça n’est que de la stratégie politique. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” »….

Macron en marche vers l’écologie superficielle (juin 2022)

extraits : Pour l’écologie, Emmanuel Macron avait voulu deux ministères distincts, l’un consacrée à la transition écologique et à la cohésion des territoires, l’autre à la transition énergétique. La ministre de la nature aura pour mission principale de promouvoir la chasse à courre, la ministre des émissions de gaz à effet de serre sera chargée de mettre sous respirateur artificiel nos centrales nucléaires en fin de vie. Bref on divise, on rend ingérable. Bref, on n’y comprend plus rien….

Macron, « l’écologie à la française » !!!! (septembre 2023)

extraits : Avec ce mélange d’un refus des interdictions et d’une ambition assumée pour une « croissance verte », teintée d’un techno-solutionnisme sur l’hydrogène ou le captage du carbone, Emmanuel Macron dessine sa propre vision d’une écologie « positive ». Une façon de se tenir en équilibre instable entre « l’écologie du déni » de l’extrême droite et « l’écologie de la cure » incarnée par une infime partie des écologistes institutionnels. « Notre écologie est aussi une stratégie de préservation de notre richesse de biodiversité et au fond, de nos paysages qui constituent l’identité profonde de la France », avait conclu le président de la république, comme si la transition n’était qu’une douce évolution pour mieux protéger les modes de vie… 

Macron aime la bagnole, pas l’écologie ! (septembre 2023)

extraits : Dimanche 24 septembre 2023, décidé moins de vingt-quatre heures plus tôt, le chef de l’Etat s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique –. Face aux prix de l’essence qui s’envolent, Emmanuel Macron ose : « On aime la bagnole. Et moi, je l’adore ».Ouah ! On ne change rien….

Gabriel Attal, anti-écolo… comme Macron (janvier 2024)

extraits : Sur ce blog, nous nous étions penchés en octobre 2016 sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il était pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Macron faisait une confiance absolue à la croissance….

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écologie, le ministère de l’impossible

L’écologie à l’épreuve du pouvoir, c’était le titre de mon livre de 2016 aux éditions Sang de la Terre. C’est aussi le sous-titre du livre de Léo Cohen paru début 2024. Le constat est le même, la considération de l’écologie dans un gouvernement est faible, parfois même inexistante. Il est vrai aussi que le traitement médiatique de l’urgence écologique n’a émergé que tardivement. C’est seulement à partir de 1969 que LE MONDE ouvre un dossier « Environnement » au service de documentation, il n’y a pas encore de journaliste spécialisé. La conversion écologique de ce quotidien « de référence » va être lente, aussi lente que la prise de conscience générale dans une société où priment l’économique et le socio-politique sur la sauvegarde de la planète. LE MONDE n’a commencé à traiter spécifiquement d’environnement qu’en 1971, lorsque le ministère de la protection de la nature et de l’environnement a été crée. Voici l’histoire de ce ministère.

L’écologie est une préoccupation relativement récente. Le fait le plus marquant est la parution en 1962 du livre de Rachel Carson, « Printemps silencieux » . L’utilisation du DDT tuait certes les insectes, mais pouvait affamer les oiseaux. Aujourd’hui en 2024, nous en sommes toujours là, depuis ces trente dernières années la biomasse totale des insectes a diminué de 2,5 % par an. Des groupes ont commencé à défendre la nature à la fin des années 1960. En 1968, il y a création de la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature, aujourd’hui connue sous le nom de France nature Environnement (FNE). Le 22 avril 1971, c’est la journée internationale de la terre sous l’égide de l’ONU. Et en 1972 est organisée à Stockholm la première conférence des Nations unies sur l’environnement.

Ce contexte explique la nomination en 1971 d’un secrétaire délégué de la protection de la nature et de l’environnement auprès du premier ministre. En 1973, Robert Poujade est confirmé et devient le premier de nos ministres de l’écologie. Dans son livre-témoignage de 1975, « Le ministère de l’impossible », il relate: « Vous n’aurez pas beaucoup de moyens. Vous aurez peu d’action très directe sur les choses. » prévient le président de la République Georges Pompidou. Les autoroutes se multiplient, le ministère de l’Environnement a le droit d’émettre un avis sur le tracé, en aucun cas de s’interroger sur son bien-fondé. Pompidou martèle qu’« il faut adapter la ville à l’automobile »; on ferme des voies de chemin de fer ; on développe l’agriculture intensive. R. Poujade écrit :

« Avec 300 fonctionnaires et un budget minuscule, il me fallait infléchir – essayer d’infléchir ! – la politique d’une douzaine de ministères, disposant d’administrations puissantes, et de très grands moyens…J’ai eu trop souvent le sentiment de lutter presque seul contre des entreprises que tout aurait dû condamner… On accepte de subventionner n’importe quelle activité sous la pression des intérêts privés, mais beaucoup plus difficilement de prélever une part très modeste de profits, faits au détriment de la collectivité, pour lui permettre de réparer des dommages… La civilisation industrielle a préféré le rendement immédiat à la protection des ressources naturelles. ». Son témoignage est reproduit quasiment tel quel jusqu’à nos jours.

Vingt ans plus tard,Corinne Lepage tire de son expérience gouvernementale en 1995-1997 un livre « On ne peut rien faire, Madame le ministre »  :

« Le principe d’intégration qui veut que l’environnement soit intégré en amont de tous les choix publics est piétiné… Les ministères de l’agriculture, de l’industrie, des transports, de la santé, gèrent désormais seuls ou presque les pesticides et les nitrates, les choix énergétiques, le bruit des avions et les pollutions de la mer… Le ministère de l’agriculture sera celui des agriculteurs, le ministère des transports celui des transporteurs 

Nommé ministre de l’écologie et du développement durable en 2004, Serge Lepeltier ose dans son allocution de départ :

« Ceux que l’on dérange, les représentants d’intérêts particuliers, ne souhaitent qu’une chose, c’est que ce ministère n’existe pas. C’est ma crainte. On ne le supprimera pas, c’est impossible politiquement. Mais, sans le dire, on risque de n’en faire qu’une vitrine. »

Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie en 2009-2010 :

« On m’a fait venir au gouvernement en me disant « on veut une écolo moderne ». En fait, ils voulaient l’image, mais pas le son. Et moi, j’ai produit du son ! J’étais en désaccord avec le premier ministre François Fillon sur la construction du circuit de formule 1 dans les Yvelines, ou la taxe carbone, je l’ai dit. On me l’a reproché. « Maintenant que tu es ministre, tu n’es plus une militante, mais une politique » m’a dit François Fillon. Sous-entendu : tu dois savoir taire tes convictions. .. »

Nicole Bricq, ministre (socialiste) de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie du gouvernement Hollande, n’a duré qu’un mois (16 mai 2012 au 18 juin 2012). Elle a été virée par le premier ministre (socialiste) Jean-Marc Ayrault pour avoir annoncé la suspension des permis d’exploration d’hydrocarbures, une décision pénalisant l’entreprise pétrolière Shell, qui prospectait au large de la Guyane. Sa remplaçante entre juin 2012 et juillet 2013, la socialiste Delphine Batho, a été aussi limogée par Jean-Marc Ayrault… parce qu’elle contestait la faiblesse du budget qui avait été attribué à l’écologie ! Dans son livre de 2014, « Insoumise », elle relate le clash :

« Sur RTL, j’affirme sciemment le 2 juillet 2013 que le budget du ministère de l’écologie était « mauvais”, car en baisse de 7 %. Faire de mon budget la plus forte coupe budgétaire de toute la loi de finances est lourd de sens politique ». Quelques minutes plus tard, je reçois un SMS de Jean-Marc Ayrault : « Tes déclarations sur ton budget sont inadmissibles, je te demande de rectifier. » A 18h08, le communiqué de la présidence de la République tombe à l’AFP : « Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Madame Delphine BATHO… »

Comme le constate l’ex-ministre, « la Bourse ne fera jamais le choix de la transition énergétique. Je sous-estimais, avant d’occuper les fonctions de ministre de l’Ecologie, la vigueur du lobby pétrolier en France. Les lobbies industriels sont forts et puissants. Mais ils sont surtout forts de la faiblesse des gouvernants en face d’eux. » Son successeur de juillet 2013 à mars 2014, Philippe Martin, a dénoncé de même ces gens-là qui « chuchotent à l’oreille des puissants que cela va nuire à l’emploi, à la croissance, ils parlent mal de vous dans les dîners en ville, ils essaient d’influer les parlementaires ». Le lobbying est omniprésent.

Emmanuel Macron devient président le 14 mai 2017. Le 17 mai, Nicolas Hulot est nommé ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Dès sa nomination, j’ai commencé à écrire un livre sur sa problème démission. « Seul à la manœuvre », ainsi Nicolas Hulot qualifiait-il son passage au ministère de la Transition écologique en annonçant à la radio le 28 août 2018 sa décision de démissionner du gouvernement. J’avais déjà achevé l’écriture de mon livre publié sous le titre : Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir. Écologiste sincère et médiatiquement reconnu, le nom de Nicolas vient allonger la liste des ministres de l‘écologie repartis frustrés, dépités par leur expérience au gouvernement, ne parvenant pas à inverser durablement le cours des choses : l’effondrement de la biodiversité se poursuit, l’artificialisation des sols continue, la France est en retard sur les énergies renouvelables, la consommation de pesticides est en augmentation… Dans son ultime témoignage médiatique, Mr Hulot dénonçait lui aussi « la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir ». Sous la présidence d’Emmanuel Macron, un palier a été franchi. Les relations entre la haute fonction publique et les grandes entreprises sont plus fortes, ce sont les mêmes copains de promo, les mêmes dîners en ville, c’est assumé et il n’y a pas de contrepoids politique.

En juillet 2022, Christophe Béchu est nommé ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Face au Black Friday, Christophe Béchu dégaine les « dévendeurs », clip télé  en faveur de la réparation et du réemploi :

« Le dérèglement climatique nous impose des choix de société. Si nous voulons mener à terme notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer... »

La Confédération des PME réclame aussitôt l’arrêt de cette campagne de communication.

En 2024, Léo Cohen fait un constat similaire de blocage après avoir passé « 800 jours au ministère de l’impossible ». Membre des cabinets de Barbara Pompili, lorsqu’elle était secrétaire d’État à la Biodiversité, de 2016 à 2017, puis de François de Rugy, ministre de la Transition écologique, de 2018 à 2019, il ne peut que constater : « J’ai été deux fois conseiller dans deux gouvernements différents, issus de deux majorités différentes, et j’ai observé à chaque fois les mêmes dysfonctionnements… » La même impuissance.

Pour un livre paru début 2024, Justine Reix a mené l’enquête sur le ministère de l’écologie pendant deux ans, à la rencontre de ministres, de députés, de lobbyistes. Elle constate que le ministère de l’écologie n’a cessé de voir son budget et ses effectifs fondre, année après année et l’espérance de vie du titulaire est une des plus courtes au sein du gouvernement. Alors, le fait de placer le ministère de l’écologie comme numéro deux ou trois relève seulement de la poudre aux yeux. Roquelaure est le siège d’un ministère transversal confronté à ses ennemis, l’économie, mais aussi l’agriculture, l’éducation ou les armées. Il y a concurrence temporelle entre l’écologie – dont les bénéfices se mesurent à long terme – et un système politique centré sur le court terme, dont la priorité est de faire baisser la dette et le taux de chômage pour voir ses dirigeants réélus.

De 1971 à 2024, L’écologie, c’est toujours le ministère de l’impossible.

texte de Michel SOURROUILLE

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Polluants éternels, le poison de l’emploi

A l’appel de leur direction, plusieurs centaines de salariés du groupe Seb, à la veille de l’examen d’une proposition de loi, ont manifesté bruyamment près de l’Assemblée nationale le 3 avril 2014 à Paris pour qu’il n’y ait pas d’interdiction des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs de la poêle Tefal aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature. Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire.

Stéphane Mandard : La PPL prévoit notamment d’interdire les « polluants éternels » dans les ustensiles de cuisine à partir de 2026. Le maire de Rumilly, Christian Dulac : « Tefal, c’est 3 000 emplois directs et indirects. Sauver les emplois, c’est sauver la ville. » Un cariste, manutentionnaire chez Seb : « Nous sommes contre cette loi car elle va détruire nos emplois. Nos produits sont contrôlés depuis cinquante ans et il n’y a jamais eu de soucis pour le consommateur. » La toxicologue pour l’association Générations futures, dénonce des « mensonges par omission » : « La fabrication et l’utilisation industrielle de ces polymères impliquent l’utilisation d’autres PFAS dangereux qui polluent l’environnement et nos organismes. »

Ces substances chimiques artificielles peuvent, même à faible dose, se révéler toxiques. L’un de ces polluants, le PFOA a notamment été classé cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il a longtemps été utilisé dans la fabrication du Téflon, revêtement antiadhésif, interdit depuis 2020 en France, utilisé en particulier pour les poêles à frire. La famille des PFAS compterait plus de 10 000 composés. Du côté du gouvernement, on se montre « réservé » vis-à-vis de la proposition de loi et on plaide pour attendre une évolution future de la réglementation au niveau européen.

Le point de vue de vue des écologistes empoisonnés

Donc la sauvegarde de l’emploi présent justifie un empoisonnement généralisé. Onze acteurs politiques ont accepté de se prêter à une analyse biologique en donnant quelques gouttes de leur sang aux Bureau européen de l’environnement (EEB) et Chemsec. Tous, sans exception, présentent des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans leur sang, selon des résultats rendus publics mercredi 31 janvier 2024. Parmi eux, Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission chargé du Pacte vert. Sur treize PFAS recherchées, sept ont été mesurées dans son organisme. En France, une étude a détecté des PFAS dans le sang de l’ensemble de la population.

Le débat habituel

Volodimir : Allez un petit retour à la terre de tous les écolos parisiens pour leur faire gratter le sol. Sans pesticides et pour arracher comme au XIII ème siècle. Jachère obligatoire et assolement triennal.

Krakatoe : Et un petit séjour de Volodimir dans les services oncologie de nos hôpitaux pour les tenants idéologiques d’un progrès mythifié.

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Reach, riche en produits chimiques

extraits : Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles avait annoncé en octobre 2023 l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques. Le règlement « Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals » était déjà d’une complexité insondable. Même inscrit sur la listes des molécules interdites, une substance peut être maintenue plusieurs années sur le marché dans certains de ses usages « si l’impact économique est supérieur aux risques et qu’il n’existe pas de substitut ».

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Tous nos articles… publiés en mars 2023

Bonjour

voici les articles publiés en mars 2024 sur ce blog

A chacun d’ouvrir la ou les problématiques de son choix…

Perspectives de long terme

Entre imaginaires contradictoires, que choisir ?

Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Gaspillage alimentaire et famine mondiale

L’activisme écologique

A69, entraves à la liberté de la presse

« écologie punitive », slogan des impuissants

La culpabilité gagne les skieurs sans neige

La Religion à l’épreuve de l’écologie

L’impuissance politique

SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

La PAC, vert moisie car productiviste

Des décisions aveuglées par l’état de guerre

Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

La bombe nucléaire, gadget (très) dangereux

Service national universel, foutaise macroniste

Les questions économiques

Libéralisme économique, le marché est Dieu

Bénéfices et profit, des anomalies financières

Plus tu veux aller vite, plus tu vas lentement

EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Énergie et ressources

Il n’y aura pas de transition énergétique…

Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’extractivisme se veut indispensable, à tort

Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Pour une démographie responsable

Éducation sexuelle et malthusianisme

Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Échec en transparence, échec de la démocratie

L’avortement était un crime… en France

Questions sociétales

Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

Horrible, limiter la liberté d’expression

Solidarité internationale en berne, nécessaire ?

Mieux vaut être Amish qu’ami de Macron

Pour échanger ou abonner une connaissance

biosphere@ouvaton.org

Merci de votre attention,

et faites connaître notre blog biosphere

merci

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Gaspillage alimentaire et famine mondiale

Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde. Une « tragédie  », déplorent les Nations unies dans un récent rapport, alors que 9,2 % de la population, soit 735 millions de personnes, souffre de faim chronique. Mais le gaspillage est inhérent au type de société dans lequel nous vivons. On attente avec impatience son effondrement.

Clementine O’Connor, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement : On estime que 28 % des terres agricoles mondiales sont utilisées pour de la nourriture qui n’est pas consommée. En moyenne, ce sont 79 kilogrammes de nourriture jetés par personne et par an. Ce gaspillage aggrave la crise climatique en produisant près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Les collectivités doivent payer pour la collecte et la gestion de ces déchets. Chaque année, il en coûte 1 000 milliards de dollars (927 milliards d’euros) à l’économie mondiale. La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des objectifs de développement durable.

Le point de vue des écologistes anti-gaspi

Notons d’abord qu’il n’y a pas de système de vases communicants par lequel la nourriture gâchée en occident ou ailleurs serait miraculeusement transférée, en un temps record, dans les régions du monde subissant des famines. Ensuite ce gaspillage est une partie inhérente au système croissanciste et libre-échangiste. Beaucoup trop de produits alimentaires qui sont cultivés dans un pays, conditionné dans un autre puis vendus dans un troisième. Cela a pour conséquence qu’une pomme de terre conditionnée en frites surgelées aura parcouru des milliers de kilomètres avant peut-être de finir dans la poubelle, pour finalement être évacuée par un camion poubelle fonctionnant au diesel : c’est là aussi l’absurde destin de nos yaourts. Mais c’est logique, un système totalement ubuesque qui crée de la valeur, des emplois !

Supprimons ce qui permet le gaspillage et toute la pyramide techno-industrielle s’effondre. Cuisinons les produits d’un jardin potager de proximité, c’est cela qui améliorera les conditions d’existence des générations futures. Plus du tout d’aliments ultra-transformés, beaucoup moins d’obésité. Supprimons totalement la publicité, source première de notre surconsommation et donc de notre gaspillage, pas seulement alimentaire.

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CLIMAT, supprimons totalement la publicité

extraits : Les quelque 34 milliards d’euros de dépenses annuelles en publicité et marketing promotionnel – un montant comparable à l’effort des entreprises françaises en matière de recherche et développement – continuent de doper des modèles économiques fondés sur la surconsommation et incompatibles avec les limites planétaires….

Biosphere-Info, l’écologie de la tomate

extraits : Un camion de tomates a quitté la Hollande pour l’Espagne. Dans le même temps, un camion de tomates quittait l’Espagne pour la Hollande. Ils se sont percutés à mi-chemin, dans la vallée du Rhône. On est, loi du marché oblige, en pleine chorégraphie de l’absurde….

Après le Covid-19, vers une démondialisation

extraits : Le protectionnisme est une évidence à l’heure d’un libre-échange généralisé qui met la planète au pillage. Si la pandémie actuelle peut nous servir à renouer avec les vertus de la relocalisation, ce serait un miracle que nous attendons avec impatience… La multiplication des kilomètres que parcourt un yaourt ou la construction d’un avion n’est pas soutenable. Ces kilomètres ont besoin d’énergie fossile, d’où l’absurdité de ces va-et-vient puisque le pétrole est en voie de disparition….

Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!

extraits : L’aide alimentaire n’est pas une sympathique aide aux pauvres. Elle est un maillon dans la chaîne du contrôle des populations par les institutions étatiques et marchandes dominantes. Pour résumer, une agriculture hyper-industrielle a massivement détruit les milieux naturels et le travail des paysans, ce qui entraîne 4 millions de personnes qui se retrouvent devoir compter sur l’aide alimentaire. La loi Garot de 2016, issue du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, a pris alors la forme d’une convention de don à l’avantage des supermarchés auxquels les dons assurent une défiscalisation. Grâce aux pauvres, les riches paient moins d’impôts ! ….

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

Qui connaît le SGPE ? Un « Secrétariat général à la planification écologique », c’est pourtant normalement important. Qui connaît Antoine Pellion ? A 39 ans, il devait « coordonner l’élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire », avait fait valoir la première ministre dans un communiqué du 20 mai 2022.

En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Matthieu Goar : Gabriel Attal, le nouveau premier ministre a tenté de calmer les agriculteurs en reculant sur les normes environnementales ; il a aussi sabré le « budget vert » de 2,2 milliards d’euros, secteur le plus touché par le récent plan d’économies de 10 milliards d’euros ; de possibles marqueurs politiques, comme la « grande loi de programmation sur l’énergie et le climat », ont été renvoyés aux calendes grecques

Le président de France Nature Environnement, au sortir d’une réunion récente avec Gabriel Attal : « Nous, nous avions besoin d’entendre que le Secrétariat général à la planification écologique [SGPE] continuait d’exister et qu’il pourrait tenir tête éventuellement au ministre de l’agriculture… Attal était seulement dans une posture d’écoute… Il nous a répété que le déficit budgétaire actuel était un frein considérable… »

La directrice de Réseau Action Climat : « Mais si on ne consacre pas de l’argent maintenant, ça nous coûtera beaucoup plus cher à l’avenir pour nous adapter aux conséquences du réchauffement… » 

Le point de vue des écologistes planificateurs

Que faire ? Planification impérative comme aux temps de feu dans l’URSS des années 1930 ? Ou planification indicative à la française comme au temps de feu le commissariat au plan quinquennaux  après 1945 ? Il s’agit de déterminer politiquement les secteurs d’activité qui doivent être supprimés, réorientés ou soutenus. Le dernier plan français a pris fin en 1992, les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre… Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. Mais aujourd’hui le réchauffement climatique devient de plus en plus visible. Le gouvernement aurait du expliciter sa stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat.

Le 25 mai 2023, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le « combat du siècle »  selon les termes employés par M. Macron le 16 mars 2022 à Marseille: le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ? On n’en sait toujours rien ! Le SGPE ne sert à rien.

Pourtant, si on veut qu’entreprises et ménages réduisent leurs émissions, il ne suffit pas de fixer pour aujourd’hui, il faudrait programmer la hausse du prix du carbone pour dans vingt ans. Et donc planifier. Il n’y aura de transition réussie que si les citoyens se reconnaissent dans un projet collectif, y voient la possibilité d’un avenir désirable et en deviennent les acteurs.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits : Nicolas Hulot : « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? »….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local.

SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée Lire la suite »

Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Après l’irruption des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement reconnaissait en 2005 les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme

lire https://biosphere.ouvaton.org/reperes/593-charte-de-lenvironnement

Il manque encore la reconnaissance des droits de la nature, mais l’idée fait son chemin…

Antoine Denoix, PDG d’AXA Climat : Les agriculteurs sont exsangues et les aléas climatiques de plus en plus extrêmes. Leur imposer en plus des normes environnementales sans redéfinir avec eux leur rôle futur, cela ne passera pas. Les équipes chargées, au sein des entreprises, du « reporting » social et environnemental (RSE) sont déjà épuisées sous des milliers de pages de documents et de chiffres à produire. Leur demander de mesurer non seulement l’impact du changement climatique sur leur modèle économique, mais aussi l’effet de leurs activités sur la planète et l’humain sans repenser le rôle de la comptabilité, cela ne passera pas. Les manageurs ont déjà le sentiment d’être asphyxiés sous le nombre de réunions et le stress. Leur demander en plus de « donner du sens » à leurs équipes, sans repenser le rôle des managers, cela ne passera pas.

L’écologie, c’est l’irruption des droits du vivant (humain et non-humain) au centre de toutes nos décisions et nos actions. Une déflagration équivalente à l’irruption des droits politiques au XIXe siècle ou des droits sociaux au XXe siècle. Et cela tire tout le reste : le social, l’économique…Nous, dirigeants d’entreprise, devons (ré) apprendre à agir de façon systémique, en acceptant la complexité plutôt qu’en la simplifiant. Nous devons endosser ce nouveau rôle, pour faire émerger une vision de long terme et permettre à chacun d’y jouer le sien.

Le point de vue des écologistes pas dupes

Antoine Denoix est le PDG d’AXA Climate, une entité du groupe AXA lancée il y a 5 ans, dédiée à l’adaptation climatique et environnemental … Axa, groupe mondial d’assurances au CA de 78,8 milliards d’euro en 2023 fait du greenwashing ! Notons que la tribune de leur homme-lige est curieuse : Denoix liste tout ce qui « ne passera pas » et qui, effectivement, commence à occasionner la crise du pacte vert européen. Mais ensuite, l’auteur conclut simplement qu’il faut accepter l’écologie et gérer la complexité, sans indication du moindre début d’une méthode efficace. De toute façon les assurances s’en foutent d’une augmentation des risques écologiques, les tarifs augmentent et c’est tout bénéfice comme avant.

Il n’empêche qu’Antoine Denoix soulève une thématique nouvelle qui est aussi une éthique, « mettre l’irruption des droits du vivant au centre de nos décisions ». Il nous faut penser l’avenir au nom des acteurs absents. Ce qu’on ne nomme pas n’existe pas. Nommer permet de représenter, de pouvoir en discuter, d’y croire jusqu’à pouvoir en faire un statut social. C’est pourquoi l’expression « acteurs absents » précise l’idée de « droits du vivant ».

Selon la définition du Dictionnaire du développement durable, il s’agit des générations futures et des non-humains, absents de nos délibérations actuelles. Une expression nouvelle permet de rendre visible l’invisible. C’est possible, les religions du livre en témoignent : elles font célébrer un dieu abstrait dont l’existence ne pourra jamais être prouvée. Par contre, les enfants de nos enfants et la biodiversité dans la nature sont une réalité tangible dont l’avenir est compromis. Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote aux femmes et aux adulescents si on pouvait inclure dans la participation électorale les êtres vivants non humains, le milieu naturel et les générations futures. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents ou tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération sans participation de tous les concernés dans l’espace et dans le temps ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions : on s’immerge dans la défense d’un groupe particulier et/ou on ignore le long terme.

Mais comment inclure dans la participation électorale des acteurs absents qui, par définition, ne peuvent être présents ? Notre blog biosphere donne des réponses.

Acteurs absents de nos délibérations présentes

extraits : Partout ou presque, on trouve des qualifications doctrinales à propos des « droits » des riverains à un cours d’eau non pollué. Ce qui ne pèse pas dans la balance, c’est le dommage subi par le cours d’eau, ses poissons et ses formes de vie « inférieures ». Il n’est ni inévitable ni bon que les objets naturels n’aient aucun droit qui leur permette de demander réparation pour leur propre compte. Il ne suffit pas de dire que les cours d’eau devraient en être privés faute de pouvoir parler. Les entreprises n’ont plus ne peuvent pas parler, pas plus que les Etats, les nourrissons et les personnes frappées d’incapacité. Mais je suis sûr de pouvoir juger avec davantage de certitude quand ma pelouse a besoin d’eau qu’un procureur ne pourra estimer si les Etats-Unis ont le besoin de faire appel d’un jugement défavorable. La pelouse me dit qu’elle veut de l’eau par son jaunissement, son manque d’élasticité ; comment « les Etats-Unis » communiquent-ils avec le procureur général ? Nous prenons chaque jour des décisions pour le compte d’autrui et dans ce qui est censé être son intérêt ; or autrui est bien souvent une créature dont les souhaits sont bien moins vérifiables que ceux des rivières ou des arbres. » [Christopher D.Stone, « Should Trees Have Standing? Toward Legal Rights for Natural Objects” 1ère édition 1972 (Les arbres doivent-ils pouvoir ester en justice ? Vers des droits de la nature)

droits de la Nature contre droits de l’Homme ?

extraits : La déclaration de Stockholm rédigée en 1972 à l’issue du Sommet sur l’environnement renvoyait encore au Droit de l’homme «  à un environnement sain ». Ce n’était qu’un compromis qui n’a d’ailleurs abouti à aucune amélioration du milieu naturel. C’est pourquoi très récemment (2012) on se radicalise. L’Equateur évoque « la reconnaissance d’un droit de la nature au plein respect de son existence, au maintien et à la régénération de ses cycles vitaux et processus évolutionnaires »

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A69, entraves à la liberté de la presse

Sur la ZAD de la Crem’Arbre, et le long du tracé de l’A69, la liberté de la presse n’est pas garantie. Or, elle est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression. Cette situation va donc à l’encontre de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, a demandé le 29 février 2024 à ce que le travail de la presse soit facilité sur le site occupé par les opposants au projet de l’autoroute A69. A l’issue de sa visite sur le lieu de la mobilisation, à Saïx, dans le Tarn, il a pointé plusieurs atteintes aux droits de l’homme : interdiction de ravitaillement en nourriture, entraves à l’accès à l’eau potable, privation délibérée de sommeil des militants par des membres des forces de l’ordre : « Lors de ma visite, j’ai pu constater que la presse et les membres de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières étaient tenus à une distance importante du site de la « Crem’Arbre », dans une zone avec une visibilité extrêmement limitée. » Il demande aux autorités françaises de faciliter le travail de la presse et des observateurs, conformément aux obligations internationales de la France.

Il faut laisser les journalistes accéder au site occupé par les opposants au projet d’autoroute A69 et exercer leur mission d’informer !

NB : plusieurs médias (JNE, Reporterre, Vert, Era-Environnement…) ont publié une tribune, n‘hésitez pas à la relayer largement autour de vous ! (copier le texte ici). Comme le rappelle le point 7 de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, « certains intérêts économiques et politiques œuvrent activement à la construction de propos qui trompent la compréhension des sujets et retardent l’action nécessaire pour affronter les bouleversements en cours. ».

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A69, quand le futur combat le passé (nov. 2023)

extraits : Valérie Masson-Delmotte  : « Ce projet [l’A69] a été pensé à un autre moment [l’origine de ce dossier remonte à une trentaine d’années] et se retrouve anachronique ». A cette levée de boucliers s’oppose le négationnisme politique. Clément Beaune, ministre des transports : « On ne peut pas avoir comme critère de décision des tribunes ou des actions, aussi sincères soient-elles, quand des décisions démocratiques et des recours juridiques ont été utilisés. »….

A69, la logorrhée des imbéciles aveugles (oct. 2023)

extraits : Commentaires putrides sur le monde.fr. « Israël a le Hamas Nous avons le Soulèvement de la terre… Bienvenue en France au pays des émeutiers et des casseurs qui s’en prennent aux forces de l’ordre… Ça suffit de tous ces oisifs et assistés qui ne font que saboter ce pays !… De gentils zadistzs qui balancent des pierres « parce que c’est hyper violent cette autoroute». Guignols….

autoroute A69, inutile et imposée

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension, « Montagne d’or » de Guyane, ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, « grand contournement ouest » de Strasbourg, LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, ferme « des mille vaches », projet de Center Parcs, méga-centre commercial Val Tolosa, projet Europacity à Gonesse… Il n’y a pas que ces exemples….

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Mieux vaut être Amish qu’ami de Macron

Le mode de vie austère de la communauté amish a été beaucoup moqué, notamment par le président actuel Emmanuel Macron : « Si on est contre les bus, on empêche les gens de se déplacer. Je ne suis pas pour une société amish. (18 novembre 2016) ».« J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile : je ne crois pas au modèle amish. Et je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine. (16 septembre 2020) »

Le présidentiable Macron avait déjà affirmé en 2017 : « Je suis pour une société écologique, mais je ne suis pas pour une société Amish. » Les Amis de la Terre se sont renommés pour l’occasion les « Amish de la Terre ». Qui a raison ? Contre le « modèle amish » rejeté avant même d’avoir été défini, Emmanuel Macron ne promeut rien d’autre que le très naïf modèle de la start-up. Il y a aujourd’hui des avantages certains à envisager un avenir attaché à la solidarité et à la sobriété dans tous les domaines.

Julien Guintard : Les amish, descendants de protestants suisses et alsaciens qui n’utilisent ni caméra, ni drone, ni aucune technologie qui puisse favoriser l’individualisme, ont accepté qu’un « English » (le nom qu’ils donnent aux autres Américains) se mêle à eux et les filme ; vidéo intitulée « Amish Building Move ! », mise en ligne par Bill Lyons en juillet 2022. Se lever tôt pour accomplir une œuvre collective. Faire avancer ensemble un projet. Rassembler les énergies afin de lever les obstacles. N’oublier personne au bord du chemin. Mener une authentique révolution. Ces mots d’ordre lancinants dans le discours politique français s’appliquerait parfaitement au modèle amish. On peut reprocher aux Amish de limiter l’école à 14 ans, de ne pas enseigner les sciences, de refuser de voter, de conserver l’inégalité entre les femmes et les hommes… Mais ce sont aussi des pacifistes qui refusent de nuire à leur prochain.

A l’heure où l’omniprésence des résidus de pesticides dans l’environnement compromet notre santé et celle de la faune sauvage, à l’heure où le monde agricole défile pour ne pas disparaître dans l’indifférence et où le syndicat majoritaire de l’agriculture française propose d’y remédier en supprimant toutes les zones de non-traitement aux produits phytosanitaires, il n’est pas du tout certain que de nombreux riverains d’installations agro-industrielles ne voient pas là un contre-modèle ayant quelques avantages.

Le point de vue des écologistes amis des Amish

– Il faut reconnaître qu’ils ont réussi la performance d’être la seule utopie de l’Histoire ne se terminant pas dans le sang.

– Pas d’internet, pas de journaux, un monde rêvé, aucun immigré, des paysans nombreux et heureux.

– Je crois que la question va se poser de préciser ce que peut être un modèle « économe des ressources ».

– Rien n’empêche nos sociétés d’inventer un mode de vie à l’ancienne respectueux des limites planétaires.

– Il est évident qu’il faudra limiter nos déplacements motorisés et réduire notre consommation globale d’énergie.

– On pourrait même imaginer une communauté type Amish non religieuse où les hommes et les femmes seraient à égalité.

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modèle Amish contre start-up Macroniste (2021)

extraits : Aux temps du triomphe de l’automobile, les Amish perpétuent l’emploi du cheval dans les travaux des champs et les déplacements. Ils privilégient le local et les circuits courts. Loin de rejeter en bloc les innovations, ils acceptent les batteries et les panneaux solaires tout en refusant d’être raccordés aux grands réseaux électriques. Ils n’adoptent une nouvelle technologie que si elle aide à faire ce que la majorité juge réellement important au lieu de faire confiance les yeux fermés aux publicitaires du système thermo-industriel. Les Amish sont de très bons mécaniciens, réparateurs et agriculteurs.Vivre à l’ancienne n’est pas synonyme de retour à l’âge de pierre…

modèle Amish contre start-up Macroniste (2021)

extraits : Le mouvement Amish tire son nom de Jacob Ammam (1644-1730), un anabaptiste suisse qui prônait l’autorité suprême de l’Écriture biblique et la nécessité de se préserver de toute emprise de l’État, en refusant notamment les impôts ou le port des armes. Victimes de persécutions, ils émigrent aux États-Unis, recherchant l’autonomie agricole et alimentaire, privilégiant une vie sobre avec austérité de leurs vêtements et refus de la plupart des innovations technique modernes. Le modèle amish nous apprend en définitive qu’il est possible de soumettre les choix de vie à d’autres fins que celles du marché. Or, c’est précisément ce dont nous avons besoin aujourd’hui, trouver les moyens de soumettre les projets technologiques au maintien d’une vie durable et vivable. Si pour les Amish c’est une certaine conception de Dieu et du sacré qui priment, pour un athée ça pourrait être tout autant les enseignements de la science écologique ou la quête d’une société égalitaire et conviviale.

Emmanuel Macron, l’antithèse des Amish (2020)

extraits : Samuel Beiler, un Amish : « Nous ne sommes pas contre l’instruction. Nous sommes contre celle qu’on donne dans vos écoles… Jamais de mémoire d’homme un Amish ne comparut devant un tribunal pour un délit autre que le refus d’envoyer ses enfants à l’école. »… La Cour suprême américaine avait en juin 1972 donné officiellement le droit au Amish, en plein âge nucléaire, de continuer à vivre en un temps révolu et de le perpétuer à travers leurs enfants…

les Amish de mes Amish ne sont pas mes Amish (2011)

extraits : Les Amish, non soluble dans la modernité, ont même fini par obtenir de ne plus être imposables car ils ne coûtent quasiment rien à l’État : pas d’eau courante, pas de raccordement électrique, pas de sécurité sociale, pas de recours à la justice… Le rapprochement avec les militants de la décroissance est évidemment facile. Mais cela s’accompagne d’une doctrine invasive de progénitures. La famille nombreuse est de rigueur, avec une moyenne de huit enfants par couple… J’ajoute que les Amish vivent en phallocratie niaise et triomphante…

Faux Amish ? Selon Stéphane Lavignotte (Entropia n° 5, automne 2008)

extraits : Dans l’Ordnung des Amish du Nouvel Ordre, l’interdiction de la télévision, des caméras et des radios est motivée par l’enseignement de la Bible de « renoncer aux possessions matérielles qui semblent adoptées pour servir la chair plus que Dieu ». Le cinéma comme les stupéfiants, les plaisanteries grossières et les longues parties de chasse et de pêche loin de la famille sont prohibés en réponse à l’invitation : « Abstenez-vous de toute espèce de mal ». Dans l’Ordnung des Beachy Amish, dans la catégorie prohibée des « habitudes dont vous devenez esclaves », on trouve tricher et fumer, mais rien sur la télévision. Les amplificateurs sont interdits : « Louons Dieu avec les fruits de nos lèvres ». …

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L’Orgie capitaliste, un livre à lire

Recension du livre « L’Orgie capitaliste », de Marc Dugain, entretiens avec Adrien Rivierre, Allary, 224 p., 20,90 €

Alain Beuve-Méry : Face à l’évolution du monde qui l’alarme, il ne peut plus se taire. Le romancier et cinéaste Marc Dugain entend transformer sa colère en moteur de changement. Cela donne une longue conversation, découpée en six chapitres, dont le premier s’intitule L’Orgie capitaliste, retenu comme titre de l’ouvrage. Marc a pour interlocuteur Adrien Rivierre, il ferraille contre le capitalisme néolibéral, la dictature consumériste et la surveillance numérique, au risque de ressembler à Don Quichotte qui, accompagné de son fidèle Sancho Pança, part à l’assaut des moulins de la sulfureuse modernité.

« Pour la première fois, nous sommes menacés par notre être collectif », explique Marc Dugain. « Les jeunes intègrent parfaitement la menace de notre potentielle disparition en tant qu’espèce. Qu’importe que cette dernière soit une disparition pure et simple, provoquée par la destruction de notre environnement, ou une disparition causée par l’émergence d’une nouvelle espèce augmentée, mécanisée, robotisée, hybridée au numérique »

D’individuel, l’égoïsme a prospéré en vase clos, au sein du club des plus privilégiés de la planète. Dans sa diatribe, il note par exemple que les grands patrons à la tête des entreprises géantes du numérique ont tous des « comportements autistiques », d’Elon Musk à Mark Zuckerberg, en incluant Bill Gates ou Larry Page. Mais Marc Dugain ne refuse pas complètement la modernité. Écrivain à succès, il utilise, comme ses semblables, smartphones et réseaux sociaux. Ce qui ne l’empêche pas d’être inquiet des discours sans nuances sur les bienfaits de la « start-up nation » ou de la panacée du technosolutionnisme.

« Pour renverser la table, il faut embrasser le récit strictement opposé à celui de la croissance infinie », dit-il. Aller vers plus de sobriété est nécessaire.

Le point de vue des écologistes qui lisent

Michel SOURROUILLE : Bravo pour cette recension. Aujourd’hui je suis toujours effaré par le nombre de titres qui encombrent nos librairies. Que choisir parmi tant de livres ? Les concepteurs du  Monde des livres sont de la partie, alignant semaine après semaine les recensions d’inutiles lectures. « Quelles que soient les directions successives, le roman a joui d’une sorte de préséance dans notre supplément hebdomadaire. On y évide une évidence, à savoir que le roman joue un rôle capital dans la conscience que nous avons du monde (25 mai 2007). » Mais le « partage d’humanité » permet au lecteur de se replier dans une petite bulle confortable où il ne prête nulle attention aux malheurs de la Biosphère. Ce n’est pas ainsi qu’on fait une conscience ! Le prix Nobel de littérature récompensait normalement une « inspiration idéaliste » ; maintenant les romans ne sont plus fait pour apprendre et se souvenir, mais pour passer le temps et oublier d’agir.

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Nombre d’ouvrages sont parus ces dernières années pour dénoncer nos effectifs pléthoriques et leur croissance permanente. Pour s’en convaincre, voici une brève sélection par Didier Barthès de livres sur ce thème… 

Des livres incontournables sur la surpopulation

L’association « Démographie Responsable » est la seule en France à militer pour une décroissance démographique. Plusieurs de ses membres ont publié un livre, en voici une présentation…

Pour une Démographie Responsable, les livres

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Décroissance psychiatrique par déprescription

Grâce au mensuel « La décroissance » de février 2024, nous pouvons ajouter un mot à la liste des « Dé » qui nous tient tant à cœur : « déprescription ». Voici l’essentiel du discours de trois psychiatres.

Fabrice Berna : la décroissance en psychiatrie s’associe d’abord pour moi à la notion de déprescription, c’est-à-dire alléger les ordonnances de psychotropes. Cette pensée orientée vers la sobriété médicamenteuse comporte au moins trois bénéfices : limiter l’iatrogénique, réduire l’impact environnemental de nos prescriptions et s’habituer à optimiser en faisant mieux avec moins.

Guillaume Fond : La dépression est la première cause d’invalidité de l’adulte en 2030 selon l’OMS. Actuellement sept millions de Français consomment quotidiennement un antidépresseur. Il est désormais démontré qu’arrêter de fumer améliore la santé mentale, réduit le risque de dépression et diminue également la pression sur la déforestation liée à industrie du tabac. Quel que soit d’ailleurs l’exemple, il n’y a pas d’opposition entre santé mentale et santé planétaire, les deux vont dans le même sens. C’est une bonne nouvelle pour les personnes éco-anxieuses : les personnes les plus engagées sont également les plus heureuses.

Nicolas Franck : Des études montrent que les adultes ont une meilleure santé mentale si, enfants, ils ont grandi dans la nature. De la même manière, bénéficier de moments prolongés dans la nature à l’âge adulte permet de préserver sa propre santé mentale. D’autres études ont montré qu’après une opération chirurgicale, des gens qui avaient de leur chambre une vue sur un mur en béton ou sur un arbre récupéraient bien mieux dans le second cas. Pourtant la tentation devient facile pour les médecins de prescrire des antidépresseurs face à des situations qui ne correspondent pas à leur validité, réaction dépressive à un conflit professionnel ou une rupture sentimentale par exemple. En Angleterre, 20 % de la population est aujourd’hui traitée par antidépresseurs avec des patients qui n’arrivent plus à arrêter ces traitement du fait des symptômes de sevrage. Une solution alternative met l’action sur les comportements de santé (activité physique en plein air, aliments non transformés…) et d’autres mesures non pharmacologiques (relaxation, méditation de pleine conscience…). La décroissance n’implique pas de se détourner des innovations technologiques, elle nous invite à ne pas céder à l’euphorie aveugle à l’égard de leurs promesses.

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Utilisez très souvent le préfixe « dé », merci

extraits : des mots qui préfigurent pourtant notre avenir, démondialisation, désindustrialisation, désétatisation, détechnicisation, déconnexion, dévoiturage, désurbanisation, démilitarisation, démobilité, dénatalité, dépopulation…

Vincent Cheynet, Le choc de la décroissance

extraits : Vincent Cheynet, rédacteur en chef du périodique « La décroissance », attaque assez assidûment ses confrères en objection de croissance… Mais comme il dit assez souvent des choses très vraies, attardons-nous sur ces morceaux choisis de son livre de 2008 paru au Seuil…

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Match en bio Jordan Bardella / Gabriel Attal

Entre les deux jeunes et beaux gosses, Gabriel Attal et Jordan Bardella, à qui dire « Je t’aime » ? Pour vous aider à faire votre choix, petite présentation de ces deux personnages qui concourent au « Moins écolo que moi, tu meurs ».

Gabriel Attal, 1er ministre de Macron : Pour satisfaire les revendications des agriculteurs, il détricote plusieurs mécanismes de protection de la biodiversité. Suspension du plan Ecophyto, mise sous tutelle des agents de l’Office français de la biodiversité, allégement de la réglementation sur les haies…

Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) : « halte à l’écologie punitive, halte à la tyrannie des ONG, halte au gouvernement des juges, halte aux normes restrictives adoptées en France et en Europe pour restaurer la biodiversité… »

L’opinion publique peut vous permettre d’affiner votre choix

– Ou seront tous ces politichiens qui opposent agriculture et biodiversité lorsque les conséquences du réchauffement climatique lamineront les plus fragiles de la profession ?

On parle bien de Bardella, ce député Européen qui brille par son inactivité au parlement ? J’ai bien cherché, il n’a jamais pris la parole, de la timidité peut-être…

– Je m’étonne toujours qu’Attal n’ait pas encore inventé le terme d’agro-terrorisme pour designer les activistes écolo.

– ll faut reconnaître à Bardella une capacité d’adaptation déconcertante : à peine arrivé en visite promotionnelle dans une ferme, il a démontré qu’il savait très bien différencier une vache d’un tracteur !

– Quand le dernier arbre aura été coupé, la dernière rivière empoisonnée et le dernier pollinisateur affamé, alors seulement Attal découvrira que l’argent ne se mange pas.

– Si demain pour être élu il faudrait dire que la terre est plate et que les poules ont des dents, Bardella serait le premier à nous en faire la démonstration. Bref il vendrait sa mère, la Terre !

– Bof, il restera bien 2 ou 3 oiseaux, et 4 ou 5 insectes. C’est le rêve d’Attal, une nature extrêmement simplifiée

=> Le confinement de 2020 me manque. On parlait du « monde d’après », on voyait la Nature reprendre ses droits, les cétacés revenir dans les calanques de Marseille, les canaux de Venise s’éclaircir…tout allait changer… Mais Attal et Bardella sont arrivés !

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Surdité des juges face à l’état de nécessité

Le 15 janvier 2024, deux juridictions allemandes ont condamné ou confirmé les condamnations de trois scientifiques ayant participé à des actions de désobéissance civile au printemps et à l’automne 2022. Niko Froitzheim, professeur de géologie à l’université de Bonn, avait bloqué un pont pour alerter contre la dérive climatique Les autres avaient occupé le siège munichois du fonds d’investissement BlackRock et y avaient déversé de la mélasse… Leurs amendes demeurent très élevées, les juges n’ont tenu aucun compte de la gravité de la situation dénoncée par les chercheurs.

Stéphane Foucart : « En droit français, l’état de nécessité peut être invoqué pour dispenser de responsabilité pénale toute personne qui, « face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace » (article 122-7 du code pénal).

L’état de nécessité n’a jamais été reconnu par la justice dans le cadre d’une action environnementale. Or les personnes condmanées aujourd’hui rendent un grand service à notre société. « Si nos démocraties libérales et leurs systèmes juridiques ne parviennent pas à ménager des espaces légitimes de prise en considération de la portée politique de la désobéissance (…), le risque est grand de voir les frustrations accumulées éclater au grand jour : le temps de la désobéissance civile non violente sera alors révolu, écrivent Dominique Bourg, a crise climatique allait se résoudre d’elle-même si ceux qui attirent l’attention sur elle sont réduits au silence. »

Le point de vue des écologistes légtitimistes

Jean Rouergue : Bon sujet, merci Foucart. Les juges jugent en fonction de lois édictées pour certaines bien avant les 1ers rapports du GIEC. Un seul article sur l’état de nécessité, que pèse t’il ? et puis les scientifiques militants combien sont ils ? Combien de régiments face aux régiments des actionnaires et de ceux qui en vivent ?… Si au niveau de la politique nationale il y avait un coup de godille favorable à la nécessaire prise en compte des conséquences du réchauffement, peut être cela inciterait il quelques juges à franchir leur Rubicon, mais Jupiter plane, siège sur les nuages et rêve de jetski….

Zahnstocher : Les juges ne font malheureusement que leur boulot, qui est d’appliquer les lois. Le problème fondamental reste que notre société dans son ensemble n’a toujours pas du tout pris conscience de ce qu’il se passe et ne s’est toujours pas dotée de lois à la hauteur.

Slibo : La justice est rarement en avance sur la société civile. Il a fallu que celle derrière s’empare de grands faits sociaux, comme les violences conjugales, pour que la justice s’emploie à réagir de manière plus conséquente. Ce sera pareil pour la grande cause qu’est la préservation d’un environnement viable.

Bergeist : Activiste du climat et de la biodiversité, je me suis fait à l’idée d’être un jour à la barre des prévenus. Je me suis préparé à l’argumentation juridique suivante. Dans l’affaire Barbie. au nom de qui le Parquet requière t’il ? De l’État français, du peuple français, de la communauté européenne ou occidentale… ou de l’humanité. C’est une question importante car la lutte contre le réchauffement climatique a de nombreuses similitudes avec la notion de crime contre l’humanité. Il faut reconnaître que tous les procureurs n’ont pas la stature de Pierre Truche…

Frog : Hélas, le résultat va être d’abord que la crise climatique est en train d’atteindre le monde de plein fouet sans que la justice n’ait seulement commencé à le prendre en compte. Sans doute que quand ils se pencheront dessus, ce sera trop tard, comme pour les industriels qui découvriront sans doute que leur business marche moins bien une fois que la planète est essorée…

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Écologie, la tentation du sabotage

extraits : La destruction ou la dégradation de biens matériels au nom de l’urgence environnementale est désormais pratiquée par de nombreux activistes. La légitimité semble de leur côté ! Nombre de militants préfèrent désormais le terme « désarmement », utilisé par Les Soulèvements de la Terre. Il y a un renversement de la responsabilité : avec le “désarmement”, ce ne sont plus les auteurs de sabotage qui sont hors la loi, mais l’État, les industriels ou les tenants de l’agriculture intensive qu’il faut empêcher de détruire le vivant. ..

Biosphere-Info, la désobéissance civique

extraits : Décrocher un portrait de Macron a été jugé « légitime » le 16 septembre 2019 par un juge du tribunal de Lyon qui a invoqué« l’état de nécessité ». Dans son jugement de huit pages, le magistrat estime que les pouvoirs publics français n’ont pas su atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés pour lutter contre le réchauffement climatique : « Face au défaut de respect par l’État d’objectifs pouvant être perçus comme minimaux dans un domaine vital, le mode d’expression des citoyens en pays démocratiques ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique… Aucune sanction ne doit être prononcée du fait d’une privation de jouissance d’un objet par ailleurs de valeur de remplacement négligeable. »

Surdité des juges face à l’état de nécessité Lire la suite »

Afghanistan, une surpopulation ignorée

Si on tape sur le moteur de recherche de Google « Afghanistan « surpopulation » », on tombe d’abord sur la surpopulation carcérale. On dirait que médiatiquement il est impossible de parler de surpopulation humaine. Pourtant la surpopulation carcérale n’est que la conséquence directe de la surpopulation humaine du pays. Le journal LE MONDE fin 2023 analyse la situation afghane de manière très diverse, mais jamais du point de vue démographique:

12 décembre 2023 : La production du stupéfiant a chuté de 95 % en Afghanistan après l’interdiction de la culture du pavot par les talibans…

8 novembre 2023 : Un bus qui circulait dans un quartier de l’ouest de la capitale afghane, majoritairement peuplé par la communauté chiite hazara, a explosé…

25 octobre 2023 : Le régime de Kaboul détourne à son profit les fonds internationaux destinés à l’éducation…

18 octobre 2023 : Le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, détenu en Afghanistan, a été libéré…

Pourtant le constat de surpopulation de ce pays devrait être incontournable. En 1950, l’Afghanistan compte environ 7,5 millions de personnes, en 2021 on atteint déjà plus 40 millions. En 2023, la population de l’Afghanistan augmentera de 1 270 382 personnes et à la fin de l’année elle sera de 43 349 960 personnes. Sous réserves bien entendu ! Les statistiques ne sont jamais parfaites en matière démographique, et les mouvements de population peuvent changer la donne. Pour la première fois depuis 1979, l’Afghanistan avait lancé un vaste programme de décompte de sa population… en 2014. Le nombre d’Afghans se situerait à cette époque entre 26 et 32 millions, une fourchette significative de l’imprécision des chiffres. Pendant des mois, le recensement afghan avait dû être suspendu : les représentants des différentes ethnies du pays craignaient de voir les résultats modifier les rapports de force politique. Dans les 15 provinces évaluées, 3 549 168 individus au total sont rentrés de l’étranger ou ont été déplacés à l’intérieur du pays entre janvier 2012 et décembre 2017. Fin 2023, le gouvernement afghan a décidé de renvoyer chez eux 1,7 million d’Afghans en situation irrégulière, malgré les risques liés au régime des talibans.

Le taux de fécondité est de 4,75 enfants par femme (2020) et l’Afghanistan détient le triste record de plus haute mortalité infantile. Les femmes sont dominées à un niveau rarement atteint dans l’histoire de l’humanité. On refuse même explicitement le droit des femmes à disposer de leur corps : « L’approbation par le Président Afghan Hamid Karzai de la loi Shia Personal Status en mars 2009 a effectivement détruit le mouvement Shia pour les droits de la femme et la liberté en Afghanistan. Selon cette loi, les femmes n’ont pas le droit de refuser l’acte sexuel à leur époux sauf si elles sont malades, et peuvent être privées de nourriture en cas de refus »1. Aujourd’hui il y a interdiction de l’accès au collège et au lycée des jeunes filles. En l’absence totale de libre choix pour les femmes, le taux de croissance de la population est de 2,9% de variation annuelle (2021), soit un doublement de la population en 24 ans. Mais comme d’habitude le Fonds des Nations Unies pour la population minimise toute idée de surpopulation en Afghanistan2. Cet organisme ne s’intéresse qu’à la crise humanitaire : 

«  On dénombre 28,3 millions de personnes, soit les deux tiers de la population du pays, ayant besoin d’une aide humanitaire d’urgence pour survivre. Instabilité politique, rapide déclin économique et trois années consécutives de sécheresse ont provoqué une forte insécurité alimentaire et des niveaux de famine sans précédent. Cette crise est également en train de compromettre des avancées acquises ces vingt dernières années, en particulier en matière de droits des femmes et des filles. Cet état de crise a été aggravée par trois séismes et une série de répliques qui ont touché l’ouest de l’Afghanistan à partir du 7 octobre 2023. La plupart des victimes sont des femmes et des enfants, qui étaient à la maison pendant que les hommes travaillaient. Des millions d’Afghan·e·s ont un accès très limité voire inexistant aux soins de santé, et le pays reste l’un des plus dangereux du monde pour accoucher. En moyenne, une femme y meurt toutes les deux heures à cause de sa grossesse ou de son accouchement, de causes largement évitables avec des soins de qualité. Les services vitaux de protection pour les femmes et les filles risquant de subir ou subissant de la violence basée sur le genre, eux aussi, sont limités à cause de l’effondrement des voies de signalement, des mécanismes juridiques et des refuges. »

Le travail de l’UNFPA en Afghanistan se concentre sur la prestation de services essentiels de santé reproductive et de soutien psychosocial par et pour les femmes. On agit pour sécuriser les accouchements, on ne dit jamais que faire moins d’enfant serait un bien pour le pays.

Cette situation dramatique est accentuée par le retour des Talibans au pouvoir. Le 15 août 2021 est une date qui restera marquée à jamais dans la mémoire des Afghans. Apprendre le matin de ce dimanche que les dernières capitales provinciales étaient tombées aux mains des Tâlebân et que ceux-ci étaient aux portes de Kaboul attendant les ordres pour y rentrer a été la fin d’une séquence en accéléré de la désintégration de la République Islamique d’Afghanistan3. L’aide internationale a disparu et les réserves de la Banque centrale ont été gelées alors qu’une sécheresse dramatique frappe le pays et provoque une famine. Soucieux de nourrir leurs familles, les jeunes hommes s’enrôlent souvent dans les groupes armés promoteurs de cet islamisme radical. Le cercle vicieux surpopulation, famine, intégrisme religieux, fécondité non maîtrisée, surpopulation… s’installe durablement.

Aujourd’hui, avec un système bancaire presque totalement bloqué, des salaires non payés, des prix des produits alimentaires qui explosent, la vie des Afghans devient de plus en plus difficile dans un pays qui subit depuis plusieurs années des séche­resses rendant ses productions agricoles totalement insuffisantes. Tant que ce pays ne mettra pas en place un planning familial qui cherche à équilibrer le nombre d’Afghans et les ressources alimentaires, il n’y a nulle issue de secours.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Nos vœux pour 2024, agir pour survivre

Rien de nouveau sous le soleil, l’An nouveau sera celui de la continuité, l’espèce humaine est désespérante ! Ils seront toujours là en 2024, en pleine forme !! Xi Jinping, Kim Jong un, Modi, Bolsonaro, Le Pen, Abdel Fattah al-Sissi, Bashar al-Assad, Maduro, Ortega-Murillo, Orban et j’en oublie… Réservons une place d’honneur à Poutine, l’instigateur inoubliable d’une guerre des tranchées reconduite au XXIe siècle. Toujours dans la sphère des pires, Benyamin Netanyahou : raser complètement Gaza, cette prison à ciel ouvert, et ce dans l’indifférence absolue des grandes puissances. Pourtant « bonne année 2024 » vont répéter en chœur sur tous les tons tous les gens à œillères.

L’intelligence artificielle ne sera pas en mesure de pallier le niveau de bêtise de l’espèce humaine. La COP28 dans sa 28ème année n’a donné lieu qu’à des parlottes, elle était dédiée au pays pétroliers. Surchauffe et inondations vont donc continuer de plus belle. En 2024 ce sera l’Azerbaïdjan qui recevra les participants de la 29e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, on sait déjà que rien ne se fera. Le gaz et l’essence augmenteront, mais ça, c’est une bonne nouvelle, économie d’énergie oblige.

Restons optimistes dans ce monde de brut et de brutes. Des écologistes se mobilisent, il faut qu’ils soient plus nombreux. Voici un récapitulatif de leurs actions à consulter sur notre blog biosphere.

La pensée pour l’acte

Tout savoir sur Ted Kaczynski, un précurseur

Th. Kaczynski, adepte de la contre-violence

Malm et la destruction de biens nuisibles

Andreas Malm, le Karl Marx de l’écologie

Noël Mamère prend partie pour la castagne

Le film de Daniel Goldhaber, Sabotage

Nous sommes tous des écoterroristes !

Radicalisation des mouvements

Nous sommes tous des (éco)terroristes (l’A69)

Écologie, la tentation du sabotage

CLIMAT, attaque au marteau d’un tableau

Détruire les biens nuisibles à la planète

Pour ou contre la dégradation d’un golf ?

Les soulèvements de la terre

« Nous sommes les Soulèvements de la terre »

La dissolution de SLT devant le Conseil d’État

Contre le « monde du béton », soulèvements

Bassines, un combat à mort

Le point judiciaire sur la désobéissance écolo

Un objectif de décroissance

Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

Vers la décroissance, subir ou choisir ?

Action (non-)violente pour la décroissance !?

La communauté de résilience, un idéal à atteindre

Actions diverses

RAP, pour nous libérer de la publicité

Pour résister à l’agression publicitaire

FNE pour la multiplication des Dévendeurs

Greta Thunberg, fière d’être mise à l’amende

Démographie Responsable en actes

un nouveau contexte psychologique

Montrer sa colère pour éviter l’écoanxiété

A69, quand le futur combat le passé

Urgence écologique de la contre-violence

Urgence écologique, le rôle de la violence

Toile de la vie et Travail qui relie

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1ᵉʳ janvier 2024, les biodéchets en panne

A partir du 1er janvier 2024, les collectivités sont censées proposer à tous les Français des solutions pour trier leurs biodéchets (restes de repas mais aussi déchets verts issus du jardinage) afin de les « valoriser » sous forme de compost ou de biogaz.

Stéphane Mandard : Le défi est gigantesque : aujourd’hui, les déchets organiques représentent encore un tiers des ordures ménagères résiduelles (la poubelle grise) des Français, soit en moyenne 83 kg par an et par habitant. Ainsi, chaque année, environ 5,5 millions de tonnes finissent encore brûlés dans un incinérateur ou enfouis : un non-sens écologique !

Mais les collectivités, qui ont la responsabilité de la gestion des déchets, ne seront pas prêtes pour l’échéance du 1er janvier 2024. Selon les dernières estimations de l’Ademe, moins d’un Français sur trois (environ 20 millions) devrait être desservi par une solution de tri à la source des biodéchets au début de l’année. Et encore, le chiffre est sans doute largement surévalué. L’obligation figure pourtant dans la loi (pour la croissance verte) depuis 2015 et l’échéance du 31 décembre 2023, fixée par la directive européenne sur les déchets en 2018, a été transposée dans le droit français par la loi « antigaspillage et pour une économie circulaire » de 2020.

Le point de vue des écologistes

jan01 : Toulouse, que seule la motivation de la société civile permet à la mairie de communiquer sur une ville un peu plus vertueuse, dit clairement qu’elle ne fera rien à part la distribution de composteur de jardin… rien de surprenant pour un maire dont le dada reste une 2nde Rocade… à des millénaires de l’idée d’une mobilité intégrant la Vie, c’est-à-dire prenant en compte l’environnement le social et l’économie. Un « carton plein » de mauvais points pour Toulouse.

F-IL : Ici a Marseille, on a 30 ans de retard, le métropole ne s’en soucie pas. La ville est une poubelle a ciel ouvert. Mais la nature est bien faite, les goélands et les rats participent activement au recyclage de biodéchets. Bref dommage qu’on n’aie pas créée des rats génétiquement modifiés pour manger les déchets en plastique. On en est encore au tri des bouteilles en verre, après l’Europe fait son show sur le recyclage biodégradable. Il faut qu’une mutation génétique survienne chez nos responsables de métropoles.

Celestine : à Strasbourg la collecte volontaire des bio- déchets est au rdv et avec des premiers résultats qui dépassent les prévisions…

Elis : La ville de Grenoble est en pointe sur la question. Chaque immeuble est doté d’une poubelle marron pour les bio déchets, les sachets biodégradables sont gratuits et à disposition dans de nombreux commerces de la ville. Chacun a reçu un petit seau pour y mettre ses bio déchets. L’installation du système s’est faite progressivement dans les quartiers.

Achevallier : J’habite Grenoble, je confirme. Cela fait plusieurs années que nous disposons de poubelles marrons dans notre copropriété à coté des poubelles jaunes et vertes pour le tri et des poubelles grises pour le reste. Le ramassage est organisé par la communauté de communes ( en parallèle des deux autres types de ramassage). Les sacs biodégradables sont fournis gratuitement dans des commerces ou antennes de mairies, etc.. Cela nous a permis de considérablement réduire nos déchets en sacs poubelles classiques. Franchement c’est facile. Il faut toutefois une volonté politique et ne pas s’imaginer que ce type de transition se fait en 3 semaines sans préparation des habitants et des services publics. Pédagogie indispensable.
CecileC : Pourquoi ne pas avoir mentionné le cas de Lyon ? Le déploiement de bornes de collecte s’est fait avec succès sur l’année 2023. Je ne comprends pas bien pourquoi les parisiens n’y arrivent pas.

Fab44 : La moitié de la population habite en maison individuelle. Avoir un composteur ne nécessite pas beaucoup d’efforts. Contrairement à ce que beaucoup pensent, c’est enfantin (il suffit que ce soit relié à la terre si on ne veut pas ajouter de vers de terre), et surtout il n’y a aucune odeur. Et le résultat est spectaculaire : du compost gratuit sans rien faire. Idéal pour le potager et les fleurs.

Jacques_81 : Dans mon petit village, presque tout le monde a un jardin avec un composteur. D’ailleurs à la campagne nos ancêtres avaient l’habitude de refiler les biodéchets pour les lapins, les poules et les cochons ; donc rien de bien nouveau !

Pessicart : Quand j’utilise le compost collectif je dois le trier, une fois l’eau évaporée et les déchets dégradés il reste nombre d’étiquettes, bouts de plastique ou aluminium, élastiques, tout ce qui ne se dégrade pas. Une seule personne peut polluer un compost, il faudrait donc supprimer les emballages à la source.

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Compost. Comment recycler l’essentiel ? (novembre 2023)

extraits : Je me rappelle encore quand j’allais chez mes grands-parents dans les Landes. Les latrines étaient dans un cabanon, à quelques mètres de la porte d’entrée. On installait ses fesses sur une installation en bois fait maison, les excréments tombaient directement dans une fosse où nageaient des tas de vers blancs. De temps en temps on vidait la fosse à coups de seaux vers le composteur végétal au fond du jardin ; le tout était recyclé par différents légumes cultivés à proximité…

Un composteur pour tous et toutes (octobre 2023)

extraits : Pour l’heure, seule une centaine de communautés de communes ou d’agglomérations proposent une vraie collecte séparée des biodéchets. Zero Waste France soulève les limites de la loi actuelle qui ne précise ni comment ce tri doit être assuré, ni comment vérifier qu’il est bien mis en œuvre. « Certaines collectivités commencent déjà à dire : “On a mis en place une expérimentation, on respecte la loi” », constate l’ONG. Comment leur opposer que deux ou trois points de compost dispersés sur une agglomération…

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St. Foucart et l’émergence de l’extrême droite

Inondations, l’artificialisation des sols, exacerbation de maladies chroniques… tout ce qui éprouve le corps social nourrit les sentiments d’injustice et d’abandon, alimente colère et ressentiment et fait le jeu de l’extrême droite.

Stéphane Foucart : Alors que la « préférence nationale » va faire son entrée dans le droit français, l’extrême droite parvient depuis quelques années à entraîner avec elle tout le camp conservateur dans une dérive populiste sur la question environnementale, alimentée par le simplisme et la démagogie, le déni et, en fin, de compte, l’inaction. C’est l’autre grande victoire idéologique de l’ultradroite. Le RN s’est forgé, sur les questions environnementales, une doctrine réduite à un mélange d’agrarisme et de localisme (« consommer local » relève d’une préférence nationale). Le tout teinté de climatoscepticisme, de techno-solutionnisme et de complaisance vis-à-vis des pollueurs de tout poil – pour peu qu’ils soient enracinés dans les territoires. Les mêmes tendances sont à l’œuvre un peu partout dans le monde. Les politiques que les droites souhaitent promouvoir ne permettent ni l’adaptation ni la résilience des sociétés face aux menaces du réchauffement, des pollutions ou de l’écroulement de la biodiversité.

L’extrême droite et la crise écologique ont tout pour être les deux portions d’un même cercle vicieux. La montée en puissance de l’extrême droite est le meilleur carburant à la crise environnementale, et la crise environnementale a toutes les chances, en retour, de nourrir l’adhésion aux idées de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour ou de Vincent Bolloré.

Le point de vue des écologistes

Pfon : Stéphane Foucart en résumé. La crise climatique augmente les catastrophes, les catastrophes augmentent l’insatisfaction, l’insatisfaction pousse les gogos à voter Le Pen. Un monument de logique : « Nous sommes au bord du gouffre, faisons un grand pas en avant » !

Audry : Que l’extrême-droite ne soit pas passionnée par le sujet écologique est une évidence, mais regardons les choses en face : des personnalités de droite et de gauche nous ont sciemment menti pendant des années sur les conséquences de la croissance et nous ont trompés sur le caractère anodin de la surpopulation.

Juste du Bonsens : Exact ! Les théories des pères du libéralisme économique négligent les coûts externes qui ne sont pas supportés par les acteurs économiques mais par les tiers, notamment les coûts environnementaux.

Canicule : Nous sommes de plus en plus conscients que notre confort de vie est menacé par le dérèglement climatique. Face à ce fait anxiogène, nous avons des réactions très divers : déni, rejet, ou alors croire à des solutions miracles. Mais nous ne faisons pas l’effort de réfléchir à ce qui est important et essentiel dans notre vie dans ce monde aux ressources limitées.
Dans ce contexte, l’extrême droite joue sa partition et s’oppose à toute mesure contraignante face au dérèglement climatique avec l’idée de gagner des parts électorales.

Ja : L’extrême droite est un réflexe identitaire de gens apeurés. Or la peur favorise le repli sur soi et la désignation des « autres » comme la cause de leurs difficultés. C’est très lié à une forme de faiblesse intellectuelle, de raccourcis idéologiques pour des problématiques pourtant complexes. C’est habituel. Ce qui est aussi constant dans l’Histoire, ce sont les conséquences immédiates lorsque l’extrême droite est au pouvoir : violences et persécutions des minorités, restrictions des libertés publiques et individuelles, destruction de la démocratie et culte de la personnalité d’un leader. On y va tout droit.

XYZ : Le « lepénisme » est avant tout une amnésie. Quant au climat, tant que ce sont les lobbys qui gouvernent, par marionnettes interposées. Il n’y aura donc de solution que celle que la nature nous imposera. Et quand le Titanic va couler (sans canaux de sauvetage celui-là), tout le monde sera précipité au fond de l’océan.

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Dans LE MONDE du 29 juillet 2011, Stéphane Foucart s’intéressait déjà à l’état de la planète : « Tandis que les uns fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. Les effets négatifs du système technique commencent à en concurrencer les effets bénéfiques car ses dimensions sont désormais telles qu’elles se heurtent aux limites physiques de la terre. Arrivé au sommet des courbes, on peut voir le déclin se profiler.

Stéphane Foucart devient très très pessimiste (septembre 2021)

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices…

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique (décembre 2014)

extraits : Spectaculaire conversion de François Hollande à la cause climatique ? Il faut se méfier des effets d’annonce lorsqu’il s’agit d’environnement : c’est le terrain privilégié des paroles en l’air et des promesses non tenues… L’action de Jacques Chirac n’a rien produit qui fût à la mesure de ces paroles : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. »… Le mandat de Nicolas Sarkozy a été caractérisé par une inflation verbale aussi constante dans son intensité que versatile dans son orientation…

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent (septembre 2014)

extraits : Le plan Ecophyto, lancé en 2008, avait pour objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides en dix ans mais, depuis son lancement, les quantités de matières actives épandues n’ont cessé d’augmenter… Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive…

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : Internet est souvent vu comme un formidable outil d’émancipation, c’est aussi un instrument très adapté à la pire forme de propagande, la propagande virale.     L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

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Emmanuel Macron devenu un simple pigiste

Le président de la république en est réduit à émettre une simple tribune dans LE MONDE : « Nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté ». Voici un résumé significatif de son vide sidéral et quelques commentaires bien sentis.

Macron : «  Les priorités qui sont les nôtres : réduire nos émissions de dioxyde de carbone (CO2), viser la neutralité carbone en 2050, sauver notre biodiversité et lutter contre la pauvreté et les inégalités…. Nous devons sortir du charbon en 2030, sortir du pétrole en 2045 et sortir du gaz en 2050… Nous devons accélérer le financement des énergies renouvelables mais aussi de l’énergie nucléaire… Le coût de l’investissement doit être à l’avenir plus élevé… Nous devons créer les conditions d’un choc financier pour aider les pays les plus vulnérables… Le coût de l’investissement doit être à l’avenir plus élevé… Cela suppose d’identifier aussi des mécanismes de gouvernance à l’échelle mondiale.. Nous devons revoir la gouvernance de Bretton Woods… Nous devons construire les bases d’une « bioéconomie »… Nous avons besoin d’un taux d’intérêt vert et d’un taux d’intérêt brun… Nous avons besoin d’une clause climatique dans nos accords commerciaux…Nous avons besoin d’une Bourse internationale du carbone et de la biodiversité… »

Quelques commentaires sur lemonde.fr

LaurentL : Comme l’a si bien dit Greta Thunberg : BLA BLA BLA.

CertifDétud : Une tribune, de la part d’un président en exercice se décline en général seulement durant des élections… Au demeurant, en lisant les lignes une à une, et entre, et par derrière, la conclusion est immuable pour E Macron : « Y’aka », mais en même temps « Faukon » !

Fredgeo : Nous avons élu un visionnaire en 2017. Visionnaire qu’il est resté d’estrades en tribunes, déclarations et autres débats, tout en gouvernant et légiférant en libéral-réactionnaire, en remontrant dans tous les domaines à la droite dont il a volé les programmes. La rhétorique et l’inventivité verbale ne tiennent pas face aux faits, aux reniements et aux outrances assumées dans l’exercice du pouvoir.

Black Kay : Pathétique tentative de diversion totalement démagogue au moment où le gouvernement du « en même temps » arrive au fond de l’impasse dans laquelle il s’est engagé.

Neal59 : Depuis le temps qu’il est président aurait pu avancer sur ces sujets qui ne datent pas d hier….

SOS3535 : Incroyable tous ces messages haineux. Il faut vous calmer les gars, ça devient pathologique…

Zahnstocher : Je n’ai pas vu de haine, mais des gens légitimement écœurés par un nième discours déconnecté de toute réalité. On a ici quelqu’un qui s’est assis sur les propositions de la convention citoyenne, qui traite de Hamish ceux qui refusent une 5G sans intérêt, qui déclare son adoration de la bagnole, qui n’a rien fait pendant des années pour déployer les ENR ou le transport ferroviaire, qui continue de construire des autoroutes absurdes comme la A69, qui pense gérer les changements climatiques avec des méga-bassines, quelqu’un qui laisse ses ministres perler d’écoterrorisme au sujet des rares qui ont pris la mesure des événements etc… Comment devrions-nous réagir ?

Turbulentsilence : Le problème de Macron c’est d’énoncer correctement les problèmes mais de ne jamais mettre en place les solutions et dans la réalité du pouvoir de céder à la puissance des lobbies et de l’argent !

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Macron, un technolâtre de l’aviation

extraits : Le président de la République a annoncé le 16 juin 2023 une salve d’investissements pour créer une filière française de biocarburants baptisée « BioTJet ». Macron enfile les oxymores comme des perles : «  avion ultrasobre, appareil zéro émission, des carburants aériens durables, moteur à biocarburant, kérosène durable… » La voiture propre et la croissance verte passent dans la stratosphère, le greenwashing fait toujours ses ravages.

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !!

extraits : En visite au Salon du Bourget, lundi 19 juin 2023, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ?

Macron aime la bagnole, pas l’écologie !

extraits : Dimanche 24 septembre 2023, décidé moins de vingt-quatre heures plus tôt, le chef de l’Etat s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique –. Face aux prix de l’essence qui s’envolent, Emmanuel Macron ose : « On aime la bagnole. Et moi, je l’adore ». Ouah ! On ne change rien, victoire, tu régneras, oh joie tu nous sauveras, roulez petits bolides !

 

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Recyclage, un droit des générations futures

Le « droit des générations futures » a été appliqué pour la première fois par la justice en France le 7 novembre 2023.

Stéphane Mandard : Le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu le confinement définitif des 42 000 tonnes de déchets toxiques (arsenic, amiante, chrome, résidus d’incinération…) dans les anciennes mines de potasse d’Alsace à Stocamin : Il y a « un doute sérieux sur la légalité de la décision de confinement définitif des déchets »… Le choix de l’irréversibilité « méconnaît l’article 1er de la Charte de l’environnement, éclairé par le septième alinéa de son préambule ». Ce dernier stipule en effet « qu’afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ».

Mais l’éclairage diffère sensiblement en fonction des juges. Dans le cas de Cigéo, le Conseil constitutionnel a estimé que les verrous prévus par la loi pour respecter le principe de réversibilité imposé dans le code de l’environnement (pouvoir changer de méthode ou récupérer les déchets durant au moins cent ans) présentent des garanties suffisantes. Il en conclut que les dispositions du projet « ne méconnaissent pas » le droit des générations futures et sont donc « conformes à la Constitution ». Dans le cas de Stocamine, le juge administratif estime au contraire que cette possibilité de « réversibilité » fait défaut.  Le droit des générations futures commence à être invoqué dans les contentieux climatiques.

Dans une décision historique rendue en avril 2021, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en Allemagne, a obligé Berlin à revoir ses objectifs climatiques à la hausse, au motif que les libertés des « générations futures » – et en particulier leurs droits fondamentaux à la vie et à la santé – étaient menacées par le « fardeau écrasant » de la réduction des émissions de gaz à effet de serre envisagée après 2030.

Le point de vue des écologistes

Tiens, on ne peut donc plus dire « après moi le déluge » ? Quel ennui, quelle entrave au développement et à l’enrichissement sans limites ! Reste à décider ce qu’on fait des saletés qu’on ne peut plus cacher sous le tapis. Pourquoi ne pas trouver, moyennant une petite enveloppe, un pays sous-développé qui accepterait toutes nos merdes, comme on a fait pendant longtemps. Crotte de bique, ce temps est (presque) révolu.

Alors, tous les industriels obligés de prendre en charge toute la chaîne, de la matière première jusqu’au recyclage en assumant aussi les coûts indirects ? On produira beaucoup moins, on consommera qeu ce qui est vraiment nécessaire… on peut toujours rêver. Et j’imagine, dans cent trente générations, un humanoïde cherchant dans nos débris et débouchant un récipient contenant de l’hexafluorure de plutonium …

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du berceau au berceau

extraits : Pour longtemps encore des navires de commerce contenant des produits toxiques seront désossés sur les plages du Bangladesh ou du Pakistan sans égards pour la santé des humains et l’intégrité de la planète. Des associations réclament la suppression du « beaching », c’est-à-dire du démantèlement sur les plages. Mais la gouvernance internationale aurait dû depuis longtemps imposer la procédure « Cradle to Cradle », du berceau au berceau. Nous ne bouclons pas actuellement le cycle de vie du produit, depuis l’utilisation de ressources naturelles jusqu’au recyclage des déchets…

du berceau au berceau (contre la Révolution industrielle)

extraits : Les caractéristiques de la Révolution industrielle se généralisent maintenant dans les pays dits émergents. Nous y voyons plutôt  des « pays en décomposition ». Pour échapper à cela, il faudrait que tout ce que l’humain produise puisse être littéralement mangé ou tout au moins digéré sous forme d’humus, éliminant ainsi jusqu’à la notion même de déchets. Un livre récemment traduit en France, Cradle to cradle (du berceau au berceau) pose  cette problématique. Il faudrait boucler le cycle de vie du produit, supprimer les métaux lourds ou les confiner pour les réutiliser, inaugurer dès à présent un nouveau modèle économique où la notion même de déchets est bannie au profit de cycles fermés…

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Horrible, des éoliennes partout, partout !

Dans une société normale, il y aurait une éolienne en lieu et place du moulin à vent d’autrefois, cela devrait suffire pour faire cuire le pain et alimenter en électricité quelques activités absolument indispensables. Il n’y aurait plus de voiture thermiques ou électriques, le commerce du village suffit à la consommation de base, alimenté par quelques véhicules de transports propulsés par des biocarburants. Pas de chauffage électrique, les maisons ne sont pas chauffées, l’isolation du corps se fait à même le corps. L’énergie exosomatique est remplacé par la force des bras, il n’y a plus de métiers parasites, tout le monde ou presque travaille la terre. Il n’y a plus de chefs d’entreprise, de chefs du gouvernement, de riches… on échange des heures de travail contre des heures de travail et la vie démocratique reste locale et directe. La vie dans la biorégion est en équilibre stable et durable avec le respect de la biodiversité et des ressources du territoire.

On se trouve à des années lumières des débats début XXIe siècle où les gens s’écharpent pour un rien, sur la place des éoliennes dans le paysage, parmi les rapaces.

Anne Devailly : « Le massif de l’Escandorgue est l’un des plus méridionaux du Massif central. En 2017, on comptait déjà six parcs, soit 51 éoliennes sur ce massif, très bien venté sur ses crêtes. La cour d’appel de Nîmes a ordonné ce jour-là le démontage des sept éoliennes de Bernagues. Destruction décidée pour préserver la biodiversité et notamment des aigles royaux qui nichent sur le massif. C’est une première en France, qui pourrait donc faire jurisprudence. Jamais le constructeur du parc de Lunas n’a demandé à l’Etat une dérogation de destruction d’espèces protégées. Il l’aurait obtenue si l’Etat jugeait le projet d’utilité publique… Deux aigles royaux sont morts [en août 2017 et en janvier 2023] sous les pales d’éoliennes Les compensations consistent à déplacer un batracien d’une mare à une autre, mais il n’existe pas de solution pour les grands rapaces. »

Le point de vue des écologistes écartelés entre les pro et les contre

JeDubiteTuDubites : Ceux qui n’aiment pas les éoliennes ont le choix entre le nucléaire ou pas d’électricité du tout. Je ne suis pas sûr qu’ils en soient conscients.

Tubal : Pas de place pour les aigles royaux en République !

Alain DUMAS : Les paysages sont défigurés par ces horreurs qui polluent la vue sur des dizaines de kilomètres. Un pays qui vit du tourisme devrait y penser sans recourir à des prétextes comme la présence de quelques volatiles.

Eco : Allez, on va résumer la situation qui ne devrait même pas être discutée. 1/ La transition énergétique est urgente et indispensable. 2/ On doit décarboner notre économie donc faire passer les 80% d’énergie primaire issue du fossile à presque 0% en quelques années en électrifiant tout ce qui est possible d’électrifier. Ça demandera des économies d’énergie drastiques (oui, énormément de SOBRIETE). Il faut développer au pas de charge tout ce qui est possible pour produire de l’électricité décarbonée: éolien terrestre et offshore, nucléaire, solaire. Ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est tout en même temps! Donc les écolos qui ne savent pas faire une addition et les juges qui ne savent pas faire une multiplication, ça commence vraiment à bien faire. La planète brûle!

Fredou : L’aigle royal mérite d’être protégé et ces éoliennes alimentent à peine de quoi faire tourner quelques millions de comptes Netflix inutiles… La sobriété doit être le levier principal.

Silgar : J’aime beaucoup l’esthétisme des éoliennes, mais objectivement ce sont des solutions (1) onéreuses avec une empreinte matérielle élevée, (2) intermittentes qui obligent à construire des centrales à gaz pour garantir la production d’électricité, (3) plus émissives de CO2 et autres GES que le nucléaire et l’hydroélectrique, (4) moins durables du fait d’une durée de vie dépassant rarement les 20 ans, (5) essentiellement construites à l’étranger et donc ne participant que marginalement à l’emploi en France.

Electre62 : Les sceptiques devraient visiter le parc animalier de Cauterets (Pyrénées). Une partie est consacrée à soigner de grands oiseaux blessés et mutilés par les éoliennes. Celles-ci étant qualifiées dans le zoo de « hachoirs à rapaces ». On lit qu’au pied de chaque éolienne on trouve des centaines de cadavres d’oiseaux et chauves souris.

Eco : “On lit” beaucoup de bêtises… le vrai bilan est de 7 oiseaux morts par ans et par éolienne. Pendant de temps les gentils minous de vos salon font des centaines de millions (oui millions!) de victimes chez les oiseaux.

Fmo : Pour des oiseaux qui voient des souris à 3km s’ils ne peuvent pas voir les éoliennes , de qui se moquent on ?

Bob18 : Peut-être pourrions-nous remplacer les éoliennes par une centrale à charbon ? Apparemment ce serait bien moins risqué pour les rapaces, selon les scientifiques.

dies olé sparadrap : On sent que cette information bouleverse la vision du monde de certains contributeurs : ceux qui, ne sachant plus où mettre leur bobo-écolo au couteau entre les dents, sont obligés de prendre parti pour les éoliennes qu’ils conspuaient quelques articles plus tôt. Ceux qui, venant tout juste de découvrir qu’un changement climatique est en cours, sont peu regardants sur l’affairisme éolien du moment que celui-ci leur promet « une électricité décarbonée » (on est priés de ne pas rire). On trouve aussi les amoureux de la Machine qui souffrent aussitôt qu’un paysage naturel n’est pas saccagé par quelque horreur technologique vomie par un cerveau malade.

Tout ce joli monde explique que les aigles n’ont qu’à s’adapter, que les chauves-souris n’ont qu’à voler le jour et qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Notons que ces même gens poussent les hauts cris dès qu’on leur demande de restreindre leur train de vie. Il est vrai qu’ils sont bien loin d’être des aigles.

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éoliennes, Droite et Extrême D. sont contre (2021)

extraits : Xavier Bertrand avait redit tout le mal qu’il pensait des éoliennes, ce « scandale national ». Marine Le Pen renchérit le 15 mai 2021 : « Le combat contre les éoliennes est un combat majeur, parce que les éoliennes sont une véritable catastrophe, visuelle, écologique, économique » C’est Hervé Juvin, tête de liste RN pour les régionales, qui peaufine l’argumentaire : « Avec les éoliennes, il faut de toute façon une énergie de complément, nécessairement fossile, puisque ce sont des énergies intermittentes et qu’on ne sait pas les stocker.

Les anti-éoliens sont-ils des écologistes ? (2020)

extraits : Des listes « citoyenne » anti-éolien pour les municipales, il y en a : « Construire des éoliennes devant le Canigou, c’est comme construire des éoliennes devant Notre-Dame de Paris ! »… « Nous partons d’une émotion, la colère, contre ces ventilateurs pourris devant le point culminant emblématique de notre département] ! »… « Notre engagement premier, c’est l’opposition à l’installation des éoliennes »… « concertation, communication, implication ». Les anti-anti-éoliens s’exclament : « Il y a ceux qui ont la lumière et il y a ceux qui ne l’auront pas ! »…

Tout savoir sur les anti-éoliens… et même plus (2018)

extraits : Leurs slogans : « Non à l’éolien en France » ; « Défendons notre patrimoine rural contre les affairistes éoliens » ; « promoteurs imposteurs » ; « La Charente-Maritime aura bientôt plus d’éoliennes que d’églises romanes » ; « mensonge des emplois car ce sont des entreprises qui ne sont pas françaises qui viendront » ; « Le paysage est attaqué »

éoliennes et paysage (2009)

extraits : Qu’est-ce qu’un paysage à conserver tel qu’il est quand il a été partout dans la vieille Europe retravaillé par l’activité humaine ? Où est la nature naturelle, la nature sauvage que nous nous nous sommes acharnés à massacrer depuis la révolution industrielle  ? Qu’est qu’un panorama non défiguré quand des autoroutes, des pylônes électriques et des villes tentaculaires infectent tel ou tel terroir d’origine, tel ou tel lieu de rêve ? L’anthropocentrisme dominant ne reconnaît aucune valeur intrinsèque à la nature spontanée et non aménagée…

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