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CLIMAT. Une convention citoyenne trahie !

Un « gâchis » et une « trahison » : l’amertume des membres de la convention citoyenne pour le climat de 2020 est palpable. Ces 150 Français tirés au sort, âgés de 16 ans à 80 ans, de toutes les régions et catégories socioprofessionnelles ont vécu neuf mois de travaux, d’octobre 2019 à juin 2020. Tous ses membres avaient des opinions statistiquement identiques à la population générale sur l’écologie et les politiques climatiques. Ils ont réfléchi ensemble, aidés par des experts de tous horizons ; ils ont compris la gravité du choc climatique. La totalité de leurs délibérations aurait du être rendue publique, ce serait plus formateur que la télé-réalité. C’est resté confidentiel et sans suivi politique.

Le 21 juin 2020, les Français tirés au sort remettaient leurs 149 propositions au gouvernement. En septembre 2020, le président Macron décidait que la France allait « prendre le tournant de la 5G » – alors que la CCC demandait un moratoire. Macron a ironisé sur ceux qui préféreraient « le modèle amish » et « le retour à la lampe à huile ».

Audrey Garric : Le rapport contenant 149 mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 40 % d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale. Une partie de leur travail a été repris dans la loi Climat et résilience, promulguée au Journal officiel en août 2021. Les anciens  conventionnels interrogés par Le Monde se disent tous extrêmement « déçus » du sort réservé à leurs mesures. Les mots qui reviennent dans leur bouche sont durs : « mascarade », « gâchis », « sabotage », « trahison », « fausses promesses », « catastrophe », « échec ». Déjà détricotées au moment de l’adoption de la loi Climat et résilience, leurs propositions ne cessent d’être ensuite rabotées par le gouvernement et le Parlement : suspension de l’aide MaPrimeRénov’pour les rénovations énergétiques d’ampleur, multiples atteintes à l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN), tentatives de suppression des zones à faibles émissions (ZFE). Au final ne subsistent que des « mesurettes qui ne résolvent rien », dénoncent-ils.

Le modéré Grégoire Fraty, qui cherchait toujours à voir le « verre à moitié plein » à l’époque de la convention, ressent désormais une « gueule de bois ». Sylvain Burquier peine à cacher sa colère. : « Macron avait promis que le quinquennat serait écologique ou ne serait pas. Mais sur ce sujet, il est en dessous de tout, comme le gouvernement. Je ne sais pas si le premier ministre est au courant qu’il a une ministre de la transition écologique »…

Le point de vue des écologistes ulcérés

– C‘est typiquement français: lancer un truc pour ne rien en faire.

– Les gens sont d’accord pour la transition énergétique à condition que cela ne leur coûte rien.

– Ce n’est pas Emmanuel Macron le problème. C’est l’électorat.

– Les gens n’ont pas voulu de « l’écologie punitive » , ils vont goûter au capitalisme punitif…

– Je crains les manipulation des populistes qui mèneront à des états totalitaires.

– Dans les dictatures, on approuve 100 % des propositions qui émanent du leader suprême.

– Qu’on se rassure : l’amertume de la CCC sera vite effacée par la vengeance implacable de dame Nature.

– La météo et ses errements va mettre tout le monde d’accord

– Les ressources fossiles manqueront bien un jour ou l’autre !

– Cette convention citoyenne était un coup d’essai. Mais un jour ce sera la norme.

La convention citoyenne sur notre blog biosphere

Tout savoir sur la Convention Citoyenne (février 2021)

extraits : Un livre vient de sortir qui décrit dans le détail les travaux et les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC). Le titre, « Cap 2030, une décennie pour changer le monde », est mal choisi car il ne dit rien du contenu, la CCC. Ce livre de 218 pages est à 10 euros seulement, l’effort pour se le procurer est minuscule. De notre côté nous ne parlerons pas de la question démographique qui a été soigneusement évitée par la CCC. Par contre nous allons commenter ses propositions pour le transport, sachant que la taxe carbone a été explicitement retirée de l’ordre du jour des travaux. Or pour parvenir à la neutralité carbone, un Français devrait émettre en moyenne 2 tonnes de CO2 équivalent par an, soit 5 fois moins que ce qu’il émet individuellement. « Se déplacer », l’un des six groupes de travail, a donné lieu à 43 propositions de la CCEC sur 149, presque 30 %. La mobilité moderne est remise en cause, le recours massif au pétrole entraîne un coût climatique important. De toute façon, taxe carbone ou non, les prix du baril sont voués à augmenter car les réserves diminuent, le pic du pétrole conventionnel est déjà dépassé….

La loi Convention Climat, cafouillage prévu (février 2021)

extraits : Barbara Pompili, la serpillière de Macron et accessoirement ministre de la transition écologique, a présenté le projet de loi « climat et résilience » en conseil des ministres le 10 février 2021. Cette loi est inspirée des travaux de la convention citoyenne pour le climat (CCC) : fin des passoires thermiques en 2028, interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, réduction par deux du rythme d’artificialisation des sols, interdiction des vols intérieurs quand une alternative en train existe en moins de deux heures trente minutes… La liste est longue, mais ne convainc pas. Les mesures suggérées par les citoyens ont été « détricotées », dixit Cyril Dion. Dans un avis en date du 27 janvier, 2021 le CESE (Conseil économique, social et environnemental) souligne que ces dispositions, « restent souvent limitées, différées, ou soumises à des conditions telles que leur mise en œuvre à terme rapproché est incertaine ». Matthieu Orphelin, porte parole de la fondation de Nicolas Hulot de 2012 à 2015 et ex-député LREM en 2017, renchérit : « Barbara Pompili a perdu tous ses arbitrages, sur la rénovation énergétique, la publicité, l’écocide… Je n’y vois pas les grandes mesures qui changent la donne »….

Parlement godillot et convention citoyenne (décembre 2020)

extraits : Qui représente qui ? Un parlementaire ne représente que lui-même, c’est l’article 27 de la Constitution qui le dit : «  Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du parlement est personnel ». Ces élus sont en outre inféodés à un groupe d’appartenance (leur parti et parti-pris) et soumis aux pressions des lobbies techno-industriels et agro-alimentaires. Ils ne représentent pas le bien commun et le climat ils s’en foutent. Par contre la convention citoyenne sur le climat était composé de personnes représentatives de la diversité de la population française. Des experts ont informé les membres de ce groupe sur les problèmes spécifiques du réchauffement climatique. Ces conventionnels ont pu en discuter démocratiquement entre eux, chercher le consensus et voter les mesures à prendre. C’est donc un avis conforme aux décisions à prendre et d’ailleurs personne n’a contesté la validité des 149 propositions faites….

Une convention climat qui n’a servi à rien (octobre 2020)

extraits : « J’irai au bout du contrat moral qui nous lie », affirmait Emmanuel Macron. Mais sur les 149 mesures évoquées, des « jokers » sont avancés les uns après les autres.

1. Taxer de 4 % les dividendes dans les entreprises qui en distribuent plus de 10 millions annuels pour financer la transition écologique. Joker, « Ce serait réduire notre chance d’attirer des investissements supplémentaires ».

2. Modification du préambule de la constitution souhaitée par la convention. Joker, « Elle menace de placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques. Ce serait contraire à notre texte constitutionnel, à l’esprit de nos valeurs ».

3. Passage de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h : «  Joker, il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure. Pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens, ll ne faut pas les diviser. Et donc je propose de repousser ce débat. Je ne voudrais pas que vous connaissiez le même sort que moi, c’est à dire avoir des mois de travail qui s’abîment dans une polémique. »

4. Le moratoire sur la 5G ? Joker, « je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine » assène Macron.

5. Une trajectoire progressive sur la fiscalité du kérosène ? Balayée d’un revers de la main, lors d’une émission matinale diffusée sur LCI, par le ministre des transports.

6. Composante poids sur le bonus-malus auto, pour favoriser la vente des véhicules les plus légers ? Joker de Bercy, qui refuse de l’inscrire dans le projet de loi de finances.

7. Régulation de la publicité ? Joker ! Le ministre de l’économie n’y croit pas, la ministre de l’écologie attend « la fin des consultations en cours »…..

les leçons à tirer de la Convention Climat (juin 2020)

extraits : « Citoyennes et citoyens de toutes origines et professions, nous sommes représentatifs de la société ; nous avons été sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans nous être portés volontaires préalablement. Nous ne sommes pas des experts, la convention citoyenne reconnaît la capacité des citoyens moyens de s’exprimer sur un sujet d’avenir majeur. Pour répondre à la question qui nous était posée, « Comment réduire d’au moins 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre [(GES)] d’ici à 2030, dans le respect de la justice sociale ? », nous avons échangé librement dans la pluralité de nos opinions. Nous nous sommes nourris d’échanges avec des experts et des représentants économiques, associatifs et publics, afin d’être en capacité de rédiger des mesures concrètes, en connaissance de cause et en toute indépendance. Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique : la Terre peut vivre sans nous, mais, nous ne pouvons pas vivre sans elle. Si nous ne rattrapons pas le retard pris, beaucoup de régions du globe deviendront inhabitables, du fait de la montée des eaux ou de climats trop arides. C’est une question de vie ou de mort ! »….

Climat, pour ou contre la Convention des 150 (juin 2020)

extraits : Editorial du MONDE, en bref : « La conclusion des travaux de la convention citoyenne sur le climat apparaît prometteuse. Il n’était pas écrit d’avance que 150 citoyens tirés au sort parviennent à formuler des propositions précises visant à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 « dans un esprit de justice sociale ». Il aura fallu développer toute une ingénierie participative. Près de 140 experts ont été auditionnés, des animateurs ont encadré les travaux de chaque groupe de travail, un comité de pilotage a veillé à la bonne marche de la convention. Le message est clair : la démocratie participative peut être l’une des réponses convaincantes à la crise de la représentativité, à condition que la réponse du président de la République soit, maintenant, à la hauteur. En 2007, le Grenelle de l’environnement avait soulevé un grand espoir avant d’accoucher d’une souris après la crise de 2008. Cette fois, il n’y a plus le choix : l’urgence climatique est telle qu’il faut agir vite et fort. Mais deux sujets essentiels ont été éludés, le sort de la taxe carbone et la part du nucléaire dans le mix énergétique… »….

Convention citoyenne sur l’écologie, acte 5 (février 2020)

extraits : Cinquième week-end de travail des 150 membres de la Convention citoyenne pour la transition écologique*. Voici quelques les propositions des groupes de travail thématiques (30 personnes) :

1) se loger, lutter contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain, rénover énergétiquement tout le parc immobilier, inciter à ne pas dépasser une température de 19 °C dans les bâtiments…

2) se déplacer, limiter les émissions polluantes du secteur aérien et l’impact carbone du numérique, encourager l’usage du vélo et des transports en commun, covoiturage pour les trajets domicile-travail…

3) se nourrir, ne pas ratifier le CETA en l’état…

4) consommer, éviter le suremballage, interdire les terrasses chauffées et l’éclairage des magasins la nuit après leur fermeture…

5) produire-travailler, limiter la consommation d’énergie dans les lieux publics….

CLIMAT, convention citoyenne et décisions (janvier 2020)

extraits : Le site de la convention citoyenne pour le climat vaut le détour. Pratiquer les recommandations qui en émergent mériteraient d’entrer en application tout de suite. Exemples :

– Faire une commission de citoyens tirés au sort qui déciderait de la commercialisation ou non des produits que les entreprises souhaitent vendre, selon leur impact pour la société ;

– Faire calculer à tous les élèves de primaire le bilan carbone de leurs parents et le comparer aux objectifs de 2030 afin de les sensibiliser ;

Inverser la politique actuelle d’allocations familiales en n’ouvrant des allocations qu’au premier enfant ;

– Obliger la vente à emporter de ne vendre que des boissons à verser dans des gourdes ;

Apprendre aux élèves de l’école primaire à bricoler et réparer les objets ; ……….

Convention citoyenne sur le climat, mascarade ? (septembre 2019)

extraits : La convention citoyenne sur la transition écologique a été annoncée par Emmanuel Macron le 25 avril 2019 lors de sa conférence de presse de conclusion du grand débat : une assemblée de 150 citoyens tirés au sort sera placée sous la double tutelle du ministère de la transition écologique et solidaire et du Conseil économique social et environnemental (CESE). Cette convention « répond à la double demande de plus de participation et de plus d’écologie » et « a vocation (…) à mobiliser l’intelligence collective pour passer du consensus sur le diagnostic au compromis sur les solutions ». Greenpeace a estimé que « le gouvernement brandit la participation des citoyens pour dissimuler son inaction… Le gouvernement se dédouane de ses responsabilités et repousse le moment d’agir, alors que les solutions sont connues depuis longtemps et que des textes importants pour le climat, comme la loi d’orientation sur les mobilités ou la loi climat-énergie, sont en cours d’examen. »….

La volonté du peuple exprimée grâce au tirage au sort (août 2019)

extraits : Convention citoyenne pour le climat, une assemblée de 150 Français tirés au sort à partir des listes électorales… mais aussi à partir des listes des abonnés au téléphone afin d’élargir la convention aux personnes éloignées de la politique. Le fait qu’il n’y a pas de compétence particulière des membres est un avantage, l’ouverture d’esprit de chacun n’est pas viciée par un parti pris associatif, politique ou économique. Même si par miracle un climato-sceptique s’y retrouve, il lui faudra trouver la meilleure façon de comprendre et assumer des avis différents. Quant à la compétence technique, mieux vaut ne pas faire confiance aux experts ; le sens du bien commun est une qualité partagée par tous nos concitoyens ou presque, surtout quand on est réuni pour le rechercher ensemble. Notons d’ailleurs que nos députés n’ont pas de compétence particulière, si ce n’est l’art et la manière de se faire élire, ce qui ne prédispose en rien à être représentatif d’autrui…..

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Parkinson, la faute aux chimistes

Parkinson. Il n’existe, pour l’heure, aucun traitement permettant de guérir de la maladie, ni même d’en ralentir l’évolution. Le nombre de personnes concernées dans le monde – environ 12 millions en 2021 – devrait plus que doubler d’ici à 2050. Le rôle des polluants environnementaux dans le risque de développer la maladie est important, on ne soigne pas réellement l’effet si on n’agit pas sur la cause. On travaille sans relâche pour trouver des nouveaux traitements, mais si, en parallèle, on intoxique sans arrêt la population, cela n’a pas de sens.

Près d’un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit à la vente en raison de la présence excessive de produits chimiques dangereux (plomb, cadmium, phtalates…) nous informe l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans un rapport publié le 13 décembre 2023. Il ne suffit pas d’alerter, il faut agir et instaurer une taxonomie de nos besoins. Çà urge, on s’empoisonne !

Sylvie Renouf : Les formes génétiques pures, liées à la mutation d’un gène et héréditaires, ne représentent, en effet, que 5 % des cas. Dans les 95 % restants, le risque de développer cette maladie neurodégénérative, dont la prévalence augmente avec l’âge, est le résultat d’une « équation avec plein d’inconnues,Pour chaque personne, il y a au moins une centaine de causes en interrelations qui entrent en jeu pour expliquer qu’après dix ou quinze ans de mécanismes de compensation du corps la perte de neurones sera suffisamment importante pour que les signes cliniques apparaissent. Pour Bastiaan Bloem, directeur du centre expert sur la maladie de Parkinson, l’exposition aux polluants environnementaux seraitune cause majeure de la maladie. Les facteurs de prédisposition génétique « agissent en interaction avec les toxiques environnementaux », c’est-à-dire que « leur rôle principal serait d’augmenter le risque qu’une neurotoxicité se produise après une exposition à des produits chimiques »

Encore débattu il y a quelques années, l’impact des pesticides est désormais indiscutable. En France, la maladie de Parkinson a d’ailleurs été reconnue en 2012 comme maladie professionnelle chez les agriculteurs manipulant ces produits. « On a beaucoup travaillé sur ce sujet ces dernières années, et nos études montrent qu’en France le risque de maladie de Parkinson est augmenté d’environ 80 % chez les agriculteurs. Ses travaux ont aussi révélé que « les personnes vivant dans des régions très rurales, et notamment très viticoles » présentaient, elles aussi, un surrisque de maladie de Parkinson, même s’il était moins prononcé que chez les agriculteurs.plus on est exposé, plus le risque est important.r les effets que l’on mesure aujourd’hui sont, en réalité, le reflet d’une exposition passée, remontant parfois à plusieurs décennies. Cela signifie que « l’on ne sait pas du tout quels sont les risques associés aux molécules plus récentes, comme les très discutés fongicides SDHI [inhibiteurs de la succinate déshydrogénase] A côté des pesticides, une autre molécule inquiète de plus en plus les chercheurs : le trichloroéthylène. Ce solvant industriel très commun, utilisé pour le dégraissage et le nettoyage des métaux, est aussi présent dans certains produits d’entretien, peintures ou vernis.Les solvants, c’est monstrueux, c’est très mauvais pour tous les lipides et donc pour le cerveau, qui est une motte de beurre 

Le point de vue des écologistes

Le principe de précaution n’est pas appliqué par l’industrie chimique car il nuit aux affaires. Pendant des décennies, l’un des plus grands fabricants mondiaux de pesticides a appliqué la stratégie de l’industrie du tabac pour maintenir son produit phare omniprésent, malgré des recherches internes démontrant qu’il nuisait aux agriculteurs. Syngenta communiquait sur le fait que le Paraquat par exemple « peut être utilisé de manière sûre », mais des documents internes montraient comment la société réduisait au silence les critiques et influence les agences sanitaires.

Face à la pollution de l’environnement, comment faire pour limiter les risques ? Devenir des citoyens activistes » en exigeant l’application du principe de précaution, pour amener à une généralisation de l’agriculture biologique.

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principe innovation / principe de précaution

extraits : Dans le livre « Les Gardiens de la raison », on explore les nouvelles stratégies des firmes pour instrumentaliser le savoir. L’usage de l’autorité scientifique est vital au maintien de pans entiers de l’industrie : c’est donc la possibilité même de la diffusion de la vérité scientifique auprès du plus grand nombre qui se trouve attaquée. Les années 2000 ont été vouées au lobbying des “marchands de doute” et de leurs études sponsorisées dissimulant les dangers de leurs activités. Aujourd’hui les arguments de l’industrie se dissimulent sous les atours de la science comme recherche du bien commun. Critiquer les pesticides, les biotechnologies ou le nucléaire, c’est être “contre la science”, c’est verser dans l’“obscurantisme”. L’idéal de vérité est perverti….

SDHi et le principe de précaution bafoué

extraits : Notre blog biosphere a reçu le 21 janvier 2020 le message suivant de la part de l’UIPP (appelée improprement Union des Industries de la Protection des Plantes) : « Suite à l’annonce d’une action en justice ciblant les produits à base de SDHI, l’UIPP déplore une action fondée sur une lecture résolument excessive du principe de précaution… Les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) ne sont délivrées que lorsque les instances politiques et les experts en charge de l’évaluation ont vérifié et fait l’analyse critique des informations transmises par les industriels… » L’UIPP avoue, il n’y a pas véritablement d’expertise neutre et objective puisqu’on reste tributaire des « informations » faites par les industriels eux-mêmes….

Moi, malade de Parkinson, demande à mourir

extraits : Dans le débat sur l’euthanasie, on entend surtout des « experts » de toutes sortes, le personnel médical, les représentants des cultes… Les grands oubliés, ce sont les malades, directement concernés. Il y a trois ans, on m’a diagnostiqué un syndrome de Parkinson. Le débat actuel, pour moi, n’est pas un affrontement de principes universels et désincarnés mais une question existentielle urgente. Une majorité de soignants rejette l’euthanasie active. C’est leur droit le plus strict. Une petite minorité se dit prête à administrer un produit létal ou à accompagner le suicide. C’est amplement suffisant. Les autres ne devraient pas se sentir concernés….

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Notre maison brûle et nous regardons ailleurs

Le 2 septembre 2002 au sommet de la Terre, le président français Jacques Chirac avait lancé : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ! » ; puis il est rentré chez lui pour parler d’autre chose. Résultat en 2025 ?

Dans la revue Earth System Science Data et signée par 61 scientifiques de 17 pays différents, on indique : l ’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, fixé lors de l’accord de Paris sur le climat il y a dix ans, « n’est désormais plus atteignable ». Le budget carbone résiduel, c’est-à-dire les émissions à ne pas dépasser pour garder plus de 50 % de chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, est presque épuisé. Ce n’est pas une question de physique mais d’inertie des sociétés : les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas et la transition écologique est attaquée dans de nombreux pays.

Le point de vue des écologistes

Le passage le plus célèbre du discours de Jacques Chirac en 2002 est constitué par ces quelques phrases que tous les écologistes peuvent faire siennes : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre…. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas pour les générations futures celui d’un crime de l’Humanité contre la vie.» Le président français concluait son discours en rappelant que l’apparition de l’être humain est bien récente au regard de la vie géologique de la planète Terre et il appelait de ses vœux une coopération renforcée entre les pays, pour mettre un frein « à la puissance et aux appétits  de l’espèce humaine, sans quoi celle-ci pourrait bien disparaître par égoïsme ou par aveuglement ».

Malheureusement nous en sommes toujours là en 2025 et les commentateurs sur lemonde.fr confirment.

Rossignol des bois : Pourtant nos super génies Laurent Fabius et Ségolène Royal nous avaient dit en 2015 lors de la COP25, « qu’ils avaient sauvé la planète ! » Oubliant juste de préciser qu’il s’agissait d’un accord non prescriptif. Donc, que cela ne servait à rien. Ils nous ont menti !

Jacques_81 : L’Accord de Paris était une farce, car sans aucune sanction à la clé, il devenait purement indicatif. Or personne, ni les citoyens-consommateurs ni les entreprises ne veulent changer leurs modes de vie et de fonctionnement, réduire leur pouvoir d’achat et leur bénéfice, s’imposer des contraintes et respecter des normes. Chacun veut continuer à jouir sans entrave dans l’abondance et l’insouciance ! Donc ce sera de mal en pis.

Gazebo : On est 8 milliards et tous veulent vivre comme les nantis (nous).

ti Gilou : En même temps, la droite et l’extrême droite tirent à boulets rouges contre les ZFE et les contraintes écologiques. Ce sont des irresponsables.

D4dA : Drill baby, drill ! Tant que l’Humanité n’est pas dans le mur, le climat ne sera pas une question politique traitée avec sérieux. Quand les intérêts vitaux des entreprises et des Etats commenceront à être impactés, alors les gouvernants s’y intéresseront sérieusement, mais compte tenu de l’inertie du phénomène de réchauffement, il sera déjà bien trop tard. Et le coup de s’en remettre à une technologie innovante de captation qui n’existe pas encore, c’est bidon. Mais à 79 balais passés, c’est clair que ça n’a plus trop d’importance pour moi.

Artemis purple : Dans un article de ce jour, l’industrie du transport aérien se réjouit de féminiser son personnel afin de pouvoir répondre à sa croissance accélérée. Courte vue et sombre destin.

Antwan : N’oubliez pas qu’avant le réchauffement prévu d’ici quelques décennies, la fin du pétrole abondant, surtout en Europe, va créer des réjouissances tout aussi savoureuses.
Imaginez une société sans transports, sans fret de marchandise, sans services publics, sans retraite, sans secu, etc etc. Bien sûr tout ça ne va pas arriver d’un seul trait, mais la _contraction_ des disponibilités va créer de telles tensions que toute l’économie bien huilée basée sur une abondance mondialisée des ressources va s’effondrer.

MEKEDA : La seule vraie solution, une part de décroissance couplée à des techniques d’adaptation aurait due être amorcées depuis bien longtemps. Rien ou presque n’a été fait et la convention citoyenne a été un enfumage de grande taille de la population. Comme on fait son lit…..

testiflette : Pourquoi la transition énergétique et le développement soutenable ne sont-ils pas enseignés obligatoirement tout au long de la scolarité ??? Il y aurait de bien meilleures actions (et acceptations) si la société était éclairée sur toute la complexité du problème. Peut-être qu’avoir une grosse voiture ou prendre Ryanair tous les WE deviendraient alors has been pour la jeune génération.

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23 années à se contenter de regarder la planète brûler (novembre 2017)

extraits : Je suis désespéré, nous allons au désastre. 196 pays, près de 22 000 participants, la COP23 est terminée. Mais on savait avant même l’ouverture que l’objectif de limiter le réchauffement de la planète sous le seuil des 2 °C resterait un rideau de fumée. On échange des points de vue et les américains plombent encore une fois les débats. Les divisions entre pays développés et pays en développement ressurgissent, en particulier autour des promesses financières sans lendemain des nations industrialisées. Aucune perspective ne permet de couvrir les « pertes et dommages » des pays les plus vulnérables. Les dérèglements climatiques, l’agriculture industrielle et l’explosion démographique vont continuer à nourrir la faim dans le monde….

La planète brûle et nous regardons ailleurs (mai 2017)

extraits : Le premier trimestre de l’année 2017 est le deuxième plus chaud jamais enregistré. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM),lsa température moyenne en 2016 a excédé de 1,1 °C les niveaux de l’ère préindustrielle, battant ainsi le record de l’année 2015. Qui elle-même battait le record de l’année précédente.La concentration atmosphérique de CO2 est de plus de 410 parties par million (ppm) – un niveau jamais atteint depuis le pliocène, il y a quelque 2 millions d’années. Le taux atmosphérique de CO2 est demeuré sous 280 ppm tout au long du dernier million d’années. Chaque jour, la perspective s’éloigne un peu plus de pouvoir conserver le climat terrestre sous la barre des 2°C d’augmentation de la température moyenne, par rapport à l’ère préindustrielle….

Nos dirigeants déconnent pendant que la planète brûle (avril 2017)

extraits : Donald Trump engage une contre-révolution énergétique (LE MONDE du 30 mars 2017) : Donald Trump a donné une impulsion décisive à sa contre-révolution énergétique . Il a signé un décret remettant en cause l’essentiel de la réglementation mise en place par son prédécesseur pour lutter contre le réchauffement climatique. Il a annoncé « la fin de la guerre contre le charbon ». Les mesures prises s’ajoutent au renoncement à une meilleure efficacité énergétique pour l’industrie automobile et à la suppression de contraintes au niveau fédéral pour l’exploitation d’énergies fossiles….

Annexe : le discours de Chirac en 2002 à l’ONU lors du sommet de la Terre

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables. Il est temps, je crois, d’ouvrir les yeux. Sur tous les continents, les signaux d’alerte s’allument. L’Europe est frappée par des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brun, s’étend et menace d’empoisonnement un continent tout entier. L’Afrique est accablée par les conflits, le SIDA, la désertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatique. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le 21e siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie.

Notre responsabilité collective est engagée. Responsabilité première des pays développés. Première par l’histoire, première par la puissance, première par le niveau de leurs consommations. Si l’humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins. Responsabilité des pays en développement aussi. Nier les contraintes à long terme au nom de l’urgence n’a pas de sens. Ces pays doivent admettre qu’il n’est d’autre solution pour eux que d’inventer un mode de croissance moins polluant.

Dix ans après Rio, nous n’avons pas de quoi être fiers. La conscience de notre défaillance doit nous conduire, ici, à Johannesburg, à conclure l’alliance mondiale pour le développement durable. Une alliance par laquelle les pays développés engageront la révolution écologique, la révolution de leurs modes de production et de consommation. Une alliance par laquelle ils consentiront l’effort de solidarité nécessaire en direction des pays pauvres. Une alliance par laquelle le monde en développement s’engagera sur la voie de la bonne gouvernance et du développement propre. Nous avons devant nous, je crois, cinq chantiers prioritaires.

Le changement climatique d’abord. Il est engagé du fait de l’activité humaine. Il nous menace d’une tragédie planétaire. Il n’est plus temps de jouer chacun pour soi. De Johannesburg, doit s’élever un appel solennel vers tous les pays du monde, et d’abord vers les grands pays industrialisés, pour qu’ils ratifient et appliquent le Protocole de Kyoto. Le réchauffement climatique est encore réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre.

Deuxième chantier: l’éradication de la pauvreté. A l’heure de la mondialisation, la persistance de la pauvreté de masse est un scandale et une aberration. Appliquons les décisions de Doha et de Monterrey. Augmentons l’aide au développement pour atteindre dans les dix ans au maximum les 0,7 % du PIB. Trouvons de nouvelles sources de financement. Par exemple par un nécessaire prélèvement de solidarité sur les richesses considérables engendrées par la mondialisation.

Troisième chantier : la diversité. La diversité biologique et la diversité culturelle, toutes deux patrimoine commun de l’humanité, toutes deux sont menacées. La réponse, c’est l’affirmation du droit à la diversité et l’adoption d’engagements juridiques sur l’éthique.

Quatrième chantier: les modes de production et de consommation. Avec les entreprises, il faut mettre au point des systèmes économes en ressources naturelles, économes en déchets, économes en pollutions. L’invention du développement durable est un progrès fondamental au service duquel nous devons mettre les avancées des sciences et des technologies, dans le respect du principe de précaution. La France proposera à ses partenaires du G8 l’adoption, lors du Sommet d’Evian en juin prochain, d’une initiative pour stimuler la recherche scientifique et technologique au service du développement durable.

Cinquième chantier: la gouvernance mondiale, pour humaniser et pour maîtriser la mondialisation. Il est temps de reconnaître qu’existent des biens publics mondiaux et que nous devons les gérer ensemble. Il est temps d’affirmer et de faire prévaloir un intérêt supérieur de l’humanité, qui dépasse à l’évidence l’intérêt de chacun des pays qui la compose. Pour mieux gérer l’environnement, nous avons besoin d’une Organisation mondiale de l’environnement.

Au regard de l’histoire de la vie sur terre, celle de l’humanité commence à peine. Et pourtant, la voici déjà, par la faute de l’homme, menaçante pour la nature et donc elle-même menacée. L’Homme, pointe avancée de l’évolution, peut-il devenir l’ennemi de la Vie ? Il est apparu en Afrique voici plusieurs millions d’années. Fragile et désarmé, il a su, par son intelligence et ses capacités, essaimer sur la planète entière et lui imposer sa loi. Le moment est venu pour l’humanité, dans la diversité de ses cultures et de ses civilisations, le moment est venu de nouer avec la nature un lien nouveau, un lien de respect et d’harmonie, et donc d’apprendre à maîtriser la puissance et les appétits de l’homme. Aujourd’hui, à Johannesburg, l’humanité a rendez-vous avec son destin. »

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CLIMAT, on souffle le chaud et plutôt le froid

Un panorama des nouvelles les plus récentes sur le front climatique n’est pas très réjouissant. Tant qu’on n’expliquera pas à la population qu’elle devrait faire des économies d’énergie drastiques, le futur sur une planète brûlée par nos soins ne sera pas très agréable (litote).

Énergie et climat en France

Selon le code de l’énergie, le gouvernement aurait dû soumettre au Parlement une grande loi de programmation énergie-climat au plus tard le 1er juillet 2023, qui aurait ensuite donné lieu à sa déclinaison opérationnelle, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Mais en avril 2024, le gouvernement de Gabriel Attal a finalement renoncé à soumettre ce texte au Parlement, faute d’être certain de dégager une majorité pour le soutenir. Un sénateur, Daniel Gremillet, soumet alors sa propre proposition « de programmation et de simplification », adoptée par le Sénat en octobre 2024. Maximalistes, l’extrême droite et la droite poussent pour un développement très important du nucléaire et pour mettre à l’arrêt les filières solaire et éolienne. Le RN souhaite par exemple, d’ici à 2050, la construction de 70 gigawatts (GW) de nouvelles capacités nucléaires, soit plus que la capacité du parc actuel. Au contraire, les députés « insoumis », écologistes et socialistes mettent l’accent sur les renouvelables, même si le groupe socialiste a précisé être favorable à la construction de huit nouveaux réacteurs.

La façon dont le texte est sorti de commission montre que la suite est imprévisible…

Le réchauffement climatique entraînera des pertes de production importantes dans les grandes nations agricoles

Une étude américaine, publiée le 18 juin 2025 dans la revue Nature, conclut que, pour chaque degré de réchauffement supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, l’équivalent de 120 kilocalories par jour et par personne pourrait être perdu. Pour le blé, la baisse de rendements atteindrait de 15 % à 25 % en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud, et de 30 % à 40 % en Chine, en Russie, et en Amérique du Nord…

en Suède, des agents publics s’inquiètent d’une « chasse à l’activisme » menée par le gouvernement

Le gouvernement libéral conservateur, soutenu par l’extrême droite, en poste depuis l’automne 2022, semble avoir renoncé à toute ambition en matière de lutte contre le changement climatique. Dans ce contexte, les fonctionnaires témoignent d’une « très grande prudence », au sein de certaines agences gouvernementales, sur les sujets du climat et de l’environnement. Il ne faut pas, leur dit-on, violer les principes de « la culture administrative » et agir en tant qu’« activistes ».….

En 2024, les émissions de CO2 de la Suède, en augmentation chaque trimestre, ont crû de 5,8 % sur l’année, le pire résultat de l’Union européenne.

Comment parler de la transition climatique d’une manière positive ?

Question posée par Luca à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr :

« Bonjour, je manque d’arguments pour continuer à motiver les gens sur la transition écologique. Avec la série de reculs du gouvernement, on a le sentiment que tous les efforts seront à faire individuellement, sans aucune aide, et c’est très déprimant. Qu’est-ce qui pourrait motiver les gens à ne pas baisser les bras ? Merci ! »,

réponse : Vous avez raison, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front de la transition. Comment garder le moral ?  Conserver un niveau d’éco-anxiété élevé ce n’est pas grave si la personne arrive à faire quelque chose. On peut être pessimiste actif, c’est mieux que pessimiste paralysé. Les gens commencent par des écogestes qui ne soulagent pas vraiment, ils se sentent isolés et commencent à aller mieux quand ils passent aux écoactions collectives, avec leurs voisins ou leurs amis par exemple.

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Les guerres du climat d’Harald Welzer

extraits : C’est un livre angoissant car il montre de façon argumentée la violence potentielle contenue dans l’être humain ; les solutions sont extrêmes quand on se retrouve en situation de péril extrême. Fini la démocratie, place aux ploutocrates. L’ère des Lumières pourrait s’achever définitivement avec les guerres des ressources amplifiés au XXIe siècle par la donnée climatique. Le souvenir de l’exploitation, de l’esclavage et de la destruction a été gommé par une amnésie démocratique, comme si les Etats de l’Occident avaient toujours été tels qu’ils sont à présent, alors que leur richesse et leur prépondérance se sont bâties sur une histoire meurtrière….

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L’amour du foot, c’est l’amour des dictatures

Tout comportement social résulte d’un conditionnement. Il n’y a pas que la religion qui constitue l’opium du peuple, il y a le nationalisme, le racisme, l’identification à un groupe d’appartenance, le rejet de tout ce qui n’est pas NOUS… et le footisme. Magouille, argent à tout va, violence, le foot est le reflet décadent de notre société ! Foot, foot, les médias parlent beaucoup foot alors que ce n’est qu’un faits divers parmi d’autres. Mais cela contribue à leur audience.

Pourquoi le football rassemble-t-il autant de fans et suscite-t-il un tel engagement de la part de ceux-ci ? Le foot est devenu une religion, habillé des mêmes oripeaux, une tenue spéciale sur le stade ou dans les gradins, des chants comme à la messe, le culte des sanctifiés du ballon rond, des trophées en forme de calice, la ferveur d’une communauté en transe, des foules de supporters confites en dévotion. Plus besoin d’aller à la messe quand on aime le foot…..Il y a souvent chez les supporteurs de foot un attrait pour tout le rituel avant, pendant et après le match, qui serait hérité de la toute petite enfance. Le fils peut s’identifier à son père et se mettre dans le même état que lui pour le foot. Un rituel libère des endorphines (véritable antidouleur naturel), réduisant l’anxiété et facilitant la cohésion du groupe. Une hormone, la dopamine, est libérée lorsque nous faisons des prédictions. Le fait qu’il puisse y avoir plus ou moins de buts marqués et que ceux-ci surviennent de manière sporadique explique pour partie la tension émotionnelle et la motivation des spectateurs. Les joueurs de football sont des sportifs qui véhiculent le plus grand nombre d’attributs liée à la vie de groupe comme l’esprit d’équipe, l’agressivité, la vitesse, la dextérité, l’endurance… Le lien qui unit les supporteurs de football à leur équipe est surtout « tribal ». En cas de victoire de leur équipe, les supporteurs activent de manière significative leur amygdale cérébrale (impliquée dans la perception et le ressenti des émotions) ainsi que le circuit de la récompense.

L’amour du foot reflète un état spécifique d’excitation à même de doper les plus fanatiques, mais également de leur faire commettre parfois l’irréparable. Le comportement des foules est influencé par la perte du sentiment de responsabilité de l’individu, on agit comme la masse agit. Les dictateurs profitent largement de cet état d’esprit que l’amour du foot facilite.

Le point de vue des écologistes

Dans quelle mesure peut-on aimer le foot ? Pourquoi tant d’attention envers ces gamins attardés qui courent derrière un ballon ? Les écologistes véritables condamnent tout ce qui est aliénation de la pensée et de l’acte : pourquoi des stades, ces grands projets inutiles, alors que la marche et la course à pied (avec ou sans ballon) peuvent se faire sans béton ni spectateurs… Si les supporters du foot mettaient autant d’enthousiasme que les pantins médiatisés de la FIFA pour essayer d’agir contre les émissions de gaz à effet de serre, la fonte des glaciers pourrait peut-être s’enrayer…

Mais le foot fait diversion pour le pire. Xénophobie et racisme ne sont qu’une réaction normale en situation de stress : besoin de se retrouver en groupe, soudé contre l’adversité. Dans ce contexte, quoi de plus facile pour chercher une cohésion interne que de désigner un bouc émissaire : les AUTRES. Il y aura NOUS et il y aura EUX. Même une société qui se dit humaniste est pleine de ces petites haines fabriquées pour faire bloc. Cela commence par SON équipe de foot contre l’AUTRE, même s’il ne s’agit que d’un petit club et de ses plus jeunes footeux : faut gagner, faut les abattre, NOUS serons vainqueurs, vive NOUS… Cela se termine par la compétition exacerbée entre clubs, entre villes, entre pays. Cela aboutit parfois à une espèce de pogrom contre un joueur, un arbitre ou les supporters de l’AUTRE équipe. Pourtant quel est l’enjeu véritable quand il ne s’agit que de taper dans un ballon pour l’amener entre deux poteaux ? Aucun.

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Match de foot ou d’échecs ? Plutôt Meadows (avril 2023)

extraits : Connaissez-vous le résultat du match de foot entre Toulouse et Nantes le 29 avril 2023 ? Si vous dites non, c’est que vous habitez sur une autre planète tellement les médias nous abreuvent d’un ballon rond qui normalement ne devrait intéresser que ceux qui pratiquent ce jeu sans avoir besoin du foot-spectacle. Connaissez-vous Ding Liren ? Si vous dites oui, c’est que vous connaissez bien ce jeu où le spectateur peut essayer de jouer en même temps que ceux qui sont en train de jouer, il suffit de savoir déplacer les pièces avec méthode. Le 30 avril 2023, Ding Liren devient le premier Chinois à décrocher le titre mondial aux échecs…

Coupe du monde des footeux, on s’en fout (décembre 2022)

extraits : Nous n’attendrons pas le match de mercredi prochain pour affirmer que le football est coupable de notre décervelage. Du 14 juin au 18 juillet 2018, la Coupe du monde de foot nous avait emmerdé à longueur de journées. Un long calvaire lié à la futilité de courir après un ballon, la corruption de la FIFA, le chauvinisme des supporteurs et par dessus tout la crétinisation des masses. S’ajoutait cette année-là le fait que cela se déroulait en Russie et que Vladimir Poutine en avait tiré un avantage politique. Globalement le foot professionnel ne conteste pas l’ordre établi, il le renforce. Le football n’est jamais innocent, à l’image de nos sociétés et de nos émotions….

pour en savoir encore plus

Foot au Qatar, le sport EST politique (novembre 2022)

Un intellectuel ne devrait pas faire l’éloge du football (août 2018)

BIOSPHERE-INFO, futilité du mondial de foot (août 2018)

Total football. Mondial, une arme de diversion massive (juillet 2018)

Le football est coupable de notre décervelage (juin 2018)

Euro2016, le désenchantement : sécurité et football (juillet 2016)

FIFA en accusation… comme le foot spectacle ! (juin 2015)

La xénophobie commence sur les terrains de foot (décembre 2014)

Mondial de foot, gabégie et inutilité se terminent enfin (juillet 2014)

Le football (la FIFA), une multinationale comme une autre (juillet 2014)

Martine Aubry en sidération footbalistique (mai 2011)

Sarko, footeux 1er (juin 2010)

Dieu n’aime pas le foot (juin 2010)

foot, opium du peuple (juin 2008)

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Relance des naissances, étendard de la droite dure

Le problème du MONDE, c’est que les articles de ses journalistes insistent sur le natalisme sans jamais lui porter de contradiction. Or faire des enfants dans un monde qui connaît une raréfaction des ressources, c’est oublier le fondement du malthusianisme : pour assurer la paix sociale et le bonheur de tous, on ne peut avoir une expansion démographique qu’en fonction des ressources disponibles.

Valentine Faure : Après le combat contre l’avortement, le Parti républicain a fait de la famille nombreuse son cheval de bataille. L’idée est simple : pour lutter contre l’« hiver démographique » dans lequel est entré l’Occident, il faudrait faire, et vite, de grandes familles, avec de nombreux bébés. Il est vrai que l’heure est grave pour la démographie américaine. Le taux de fécondité a atteint un niveau historiquement bas de 1,62 naissance par femme en 2023. Mais pour résoudre la crise démographique, pas question de compter sur l’immigration. La relance des naissances est le nouveau ciment des droites aux Etats-Unis.

– Quelques semaines après son retour à la Maison Blanche, le 24 février, Trump avait déjà signé un décret promettant de soutenir la fécondation in vitro (FIV), décision pour laquelle il disait mériter l’élégant titre de « président de la fécondité ». Dans son projet actuel de loi budgétaire, « Big Beautiful Bill », Donald Trump a inclus un « baby bonus » de 1 000 dollars (environ 870 euros) placés sur un compte en banque pour chaque nouveau-né américain.

– Lors de son premier discours en tant que vice-président J. D. Vance pourfend la « culture de l’avortement à la demande » : « Je veux plus de bébés aux Etats-Unis d’Amérique ! » Ce contempteur des « femmes à chat sans enfant » avait déjà suggéré en 2021 que les parents puissent ajouter à leur vote celui de leurs enfants. La logique est la suivante : « Si vous n’investissez pas dans l’avenir de ce pays, vous ne devriez peut-être pas avoir la même voix. » J. D. Vance aime rappeler que « Dieu a créé l’homme et la femme pour une raison ».

– Elon Musk, père de 14 enfants est obsédé par l’effondrement de la natalité, qu’il considère comme « de loin le plus grand danger auquel la civilisation est confrontée ». Il partage le diagnostic d’une crise civilisationnelle – « si l’on ne s’attaque pas à la baisse des taux de natalité, la civilisation mourra en gémissant dans des couches pour adultes ». Plus d’enfants, c’est plus de solutions, y compris pour le climat, les ressources planétaires, etc. : ils sont « un vote pour l’avenir », dit Musk.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Si le nombre d’enfants par femme commence à baisser dans les années 1960, la grande peur de l’époque est encore celle de la surpopulation. Le livre de Paul Ehrlich La Bombe P, paru en 1968 (publié en français chez Fayard en 1970) domine alors la conversation. En 1970, le président Richard Nixon (1913-1994) nomme une commission – soutenue à l’unanimité par le Congrès – chargée de trouver des solutions pour réduire la natalité, en améliorant notamment l’accès à la contraception. Le Parti républicain est alors pro-avortement. En 1972, un sondage Gallup révèle que 68 % des républicains sont favorables à ce que l’avortement reste une décision privée entre la femme, sa famille et ses médecins. En 1973, l’arrêt Roe vs Wade, qui garantit le droit à l’IVG, est d’ailleurs rédigé par un juge de la Cour suprême nommé par Nixon.

Mais la composante chrétienne de la droite, qui va grignoter peu à peu le parti. Jusqu’à parvenir, en 2022, près de cinquante ans après le vote de Roe vs Wade, à abroger le droit constitutionnel à l’avortement avec l’arrêt Dobbs vs Jackson. Mais ce n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Une telle victoire annule tout sentiment de succès et compromet la situation à long terme du vainqueur. Trop de population dans un pays qui va connaître l’effondrement de la société thermo-industrielle court au désastre. Les citoyennes sont réalistes, de toute façon elle font moins d’efants qu’on qu’en disent les gouvernants.

Les commentaires sur lemonde.fr

René B. : La droite américaine, c’est la nostalgie des années 50 avec la femme dans des réunions tupperware. La natalité a également été une obsession du Mussolini, des nazis… et de la IIIème République..

Captain Obviouus : Drôle de paradoxe : on laisse avec Trump, Poutine et Benyamin Nétanyahou advenir l’apocalypse climatique et géopolitique, voire on précipite activement sa venue, et on demande aux gens de se reproduire. Pour quoi faire ? Alors que dans 20 ou 30 ans la seule solution pour survivre sera de se terrer dans des bunkers !

Charly hebdo : Le pays des obèses qui veulent devenir des onbèses, c’est pas gagné !

Hiro.Niké : Dans ma famille, on fait des enfants, lorsque le couple est en accord sur le désir profond d’en avoir, avec l’espoir de pouvoir les insérer correctement dans la vie avec l’assurance de les aimer. Visiblement, dans le monde trumpiste on fait des enfants parce que Monsieur en veut pour des raisons politiques, et que Madame obéit à Monsieur. Je me demande ce que deviennent les enfants issus d’une telle décision. Quoique, la famille Musk donne une première idée…

Pat Cartier : Laissons aboyer les chiens de garde, la caravane passe. La natalité va continuer à baisser, c’est structurel. Éco-anxiété, sortie de la religion, manque d’argent, statut des mères : tout cela pèse, bien sûr. Mais aussi, sans enfants la vie offre des possibilités plus vastes. Elle est plus libre, plus prospère, plus paisible. Il est devenu impossible de l’ignorer.

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Notre avenir dépend-il de la technique ?

L’écrit de philosophie a lieu le 16 juin de 8 heures à midi. « Notre avenir dépend-il de la technique ?  » est l’une des deux dissertations proposées. En voici un commentaire fait par l’IA « Perplexity » du journal LE MONDE et notre apport grâce à notre blog biosphere

Réponse de l’IA Perplexity

Notre avenir dépend-il de la technique ?

Les articles du Monde soulignent que la technique, en particulier les technologies numériques, est devenue un moteur central du XXIe siècle et conditionne largement l’avenir des sociétés, notamment en Europe.

Dépendance et souveraineté

  • L’Europe est aujourd’hui dépendante des grandes entreprises technologiques américaines et chinoises, qui contrôlent l’essentiel des infrastructures, des logiciels et des services numériques, y compris dans des secteurs stratégiques comme l’automobile ou les communications.
  • Cette dépendance est telle que la souveraineté numérique est désormais indissociable de la souveraineté tout court : « Il n’y a pratiquement aucune différence entre souveraineté numérique et souveraineté véritable ».
  • La maîtrise de la technique conditionne donc la capacité à contrôler son destin économique, politique et social.

Conséquences concrètes

  • Les données, ressource clé du XXIe siècle, sont massivement exploitées par des acteurs étrangers, ce qui place l’Europe dans une situation de « colonialisme à l’ère numérique ».
  • La transition vers des industries technologiques (ex : la voiture électrique) accentue cette dépendance, car ces nouveaux produits reposent sur des technologies numériques étrangères.
  • Un scénario d’« embargo numérique » illustre la vulnérabilité des pays européens face à des décisions unilatérales de puissances étrangères, mettant en lumière la nécessité d’une autonomie technologique.

Perspectives

  • Pour sortir de cette dépendance, plusieurs voix appellent à une politique numérique non alignée et à des investissements massifs dans les technologies européennes.
  • L’avenir des sociétés européennes, leur autonomie et leur capacité à peser sur la scène internationale dépendent donc directement de leur rapport à la technique et de leur capacité à la maîtriser.

En résumé, selon les analyses récentes du Monde, notre avenir dépend étroitement de la technique, tant pour la souveraineté que pour la prospérité et la sécurité des sociétés.

Le point de vue du blog biosphere

LE MONDE a donc une approche entièrement technophile alors que la technologie est de plus en plus critiquée, que ce soit l’emprise technicisée sur nos vies, l’aliénation par les écrans, les dangers du nucléaire civil et militaire, la dépendance extrême aux ressources fossiles, les émission de gas à effet de serre provoqués par nos activité comme l’avion ou l’automobile, etc.

Voici nos document (en lien) pour en savoir plus

en finir avec le progrès technique

extraits : Le progrès technique est-il une fuite en avant ? Sujet-type de philosophie, mais réponse trop évidente à l’heure de Fukushima ! La technosphère pourra-t-elle vivre en symbiose avec la biosphère ? Oui… mais seulement si nous n’utilisons que des techniques douces ! Voici ci-dessous quelques références historiques sur la question technologique ….

L’EPR et l’électronucléaire n’ont aucun avenir

La 5G, une technologie sans avenir

Voiture autonome, autonomie de la technique

Technique de pêche et voracité humaine, l’avenir menacé

Techniques… appropriées ou néfastes

Simplicité, Sobriété… Techniques douces

2027, ministère des Techniques appropriées

Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

BIOSPHERE-INFO, Ivan ILLICH analyse la technique

Voici les 5 articles utilisés par Perplexity du MONDE

« Pour sortir de la dépendance européenne aux Big Tech, il faut une politique numérique non alignée »

Entreprises : « La transformation numérique n’est pas un jeu à somme nulle »

Le retour de Donald Trump ravive les débats sur la souveraineté technologique européenne

« Il n’y a pratiquement aucune différence entre souveraineté numérique et souveraineté véritable »

« La souveraineté numérique et la reconstruction militaire de l’Europe doivent progresser de concert »

NB : Certains des articles cités sont des tribunes, ils peuvent donc contenir des analyses subjectives.

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Le tabou démographique dans les archives du MONDE

Quand on tape « surpopulation humaine » dans les archives,

voici le résultat  :

12 mars 2015, La surpopulation en prison n’enfreint pas nécessairement les droits humains

la Cour européenne des droits de l’homme estime que le manque d’espace individuel ne constitue pas systématiquement un traitement inhumain ou dégradant.

30 août 2019, Au Sénégal, deux détenus meurent dans la prison centrale de Dakar

Des ONG de défense des droits humains appellent les autorités à mettre fin à la surpopulation carcérale et la vétusté des établissements pénitentiaires.

19 février 2023, « Il existe un moyen d’avancer vers des prisons plus humaines : la régulation carcérale »

Face au scandale de la surpopulation des prisons françaises, les Etats généraux de la justice avaient proposé un mécanisme favorisant la remise en liberté de détenus en fin de peine. Une idée écartée en janvier par le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, déplore dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

23 juin 2023, Prisons : que faire face à la surpopulation carcérale ?

Le taux de suroccupation des prisons n’a jamais été aussi élevé. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dénonce une réalité invivable. Dans ce podcast, Abel Mestre, journaliste au « Monde », explique pourquoi la surpopulation carcérale ne cesse de s’aggraver et évoque des pistes pour y remédier.

11 juillet 2024, La « double peine » : les prisons françaises surexposées aux conséquences du dérèglement climatique

La totalité des établissements est soumise au risque de canicule, plus d’un sur quatre à celui d’inondations. Cette surexposition est aggravée par certains facteurs, comme la surpopulation carcérale ou la vétusté des bâtiments.

24 juillet 2024, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

Malgré l’accumulation des rapports sur l’indignité des conditions de détention dans les prisons françaises, rien ne bouge, dénoncent le rapporteur de la loi pénitentiaire de 2009, Jean-René Lecerf, et le sénateur Jean-Pierre Sueur dans une tribune au « Monde ».

10 février 2024, Robert Badinter, un « juste » pour la postérité

Le rappel de la rectitude et de l’intransigeance de l’ancien garde des sceaux apparaît salutaire au moment où le ministre de l’intérieur oppose la politique au droit, où le rôle du Conseil constitutionnel est contesté et où la surpopulation carcérale atteint des records inquiétants.

Il faut donc attendre longtemps pour lire un article sur la surpopulation humaine, mais avec une dévalorisation explicite de cette réalité.

10 novembre 2022, Face à la crise climatique, des humains trop nombreux ou qui consomment trop ?

Plutôt que d’accuser le trop grand nombre d’êtres humains, de nombreux démographes insistent sur la question des modes de vie et de consommation.

Ensuite il faut remonter à 1972 pour avoir enfin une idée claire grâce de la surpopulation humaine au MONDE

19 janvier 1972, II. – LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE

 ESCOFFIER-LAMBIOTTE : La progression numérique vertigineuse de l’espèce humaine, l’échec des procédés utilisés jusqu’à présent pour tenter de la restreindre à l’échelle nationale, les dangers du déséquilibre économique et démographique qu’entraîne la surpopulation relative des pays les moins favorisés ont incité l’Organisation mondiale de la santé à consacrer à l’étude de la régulation de la reproduction humaine le plus important programme de recherche qu’elle ait jamais entrepris. Un budget qu’elle juge considérable – 6.7 millions de dollars – doit être annuellement attribué à ce programme qui, pour être mené à bien, exigerait un investissement quarante fois plus élevé (voir  » le Monde, du 18 janvier 1972).

A l’exception de l’homme, toutes les espèces vivantes sont dotées d’un système qui règle subtilement et par des mécanismes endocriniens encore mal connus le taux de leur reproduction. Celle-ci se trouve ainsi strictement ajustée tantôt à l’étendue du territoire disponible, tantôt au climat, à l’alimentation ou, plus directement, et sans qu’aucun autre facteur semble jouer, à l’importance numérique de la population. L’environnement dans le premier cas, un processus purement psycho-physiologique dans le second, mettent en branle un système de rétroaction neuro-hormonal conduisant à une atrophie ou à une inhibition sexuelle. Ce système, remarquablement précis n’est mis en échec que lorsque l’intervention de l’homme vient modifier profondément les conditions écologiques.

En accédant à la conscience logique et au langage, l’espèce humaine a perdu cette régulation automatique ; l’humanité se doit de manière impérative d’y suppléer dans les délais les plus brefs – en fait, une génération, – soit par une percée technique, soit par le déclenchement de motivations nouvelles.

Tel est le sens des actions prioritaires et des programmes des  » task forces  » (groupes de travail lancés par l’Organisation mondiale de la santé, dans un effort ultime pour modifier la situation actuelle, également inquiétante sur le plan démographique et sur celui des perspectives scientifiques. Aux espoirs engendrés par les acquisitions prometteuses de cette dernière décennie a succédé, en effet, un sévère pessimisme : il paraît vraisemblable que, compte tenu des exigences bureaucratiques auxquelles sont soumises actuellement les recherches quasiment monopolisées par les Etats-Unis, aucune méthode nouvelle et efficace ne sera utilisable avant la fin de ce siècle : si le même climat avait prévalu il y a quinze ans, aucun des contraceptifs oraux (pilule) n’aurait pu être produit en série. (…)

Certains, qui mesurent l’étendue du péril que représente la conjugaison de la poussée démographique irrépressible et de l’impasse scientifique ou administrative actuelle, en viennent à penser que la solution ne peut venir en réalité, et à l’échelle mondiale, que de la découverte d’une substance qui administrée par exemple avec l’eau de boisson, inverserait l’état naturel de fertilité des êtres humains. L’infertilité deviendrait ainsi permanente, et c’est d’une décision personnellement motivée que résulterait alors la procréation, par l’absorption d’un médicament annulant l’effet du premier. Une telle conception, si elle ne paraît pas utopique sur le plan scientifique, impliquerait évidemment un profond bouleversement des consciences et des traditions. De la fertilité volontaire – étape positive dans l’évolution des libertés humaines – aux abus de la stérilité obligatoire, il pourrait, en effet, n’y avoir qu’un pas, qui risque de conduire au génocide, aussi longtemps que n’existerait pas une véritable conscience collective, fondée sur une éthique universelle et sur le partage mondial des informations scientifiques.

Il reste que l’abolition du droit immémorial à la procréation anarchique pourrait bien être le prix que devra payer l’homme pour la survie de sa civilisation.

Faute d’une double révolution éthique et biologique, et devant l’inflation démographique actuelle, le recours au régulateur barbare et par essence antisélectif qu’est la destruction guerrière paraît inévitable. L’histoire de ces vingt dernières années, le déplacement des guerres vers un continent – l’Asie – où la population croît plus vite que les ressources, montrent bien le caractère explosif de structures où la sous-alimentation et le chômage engendrent le désespoir et l’agressivité collective.

Au-delà de toute contrainte nationaliste, de tout intérêt particulier, de toute tradition ou législation locale ou temporelle, ne serait-ce pas un devoir pour l’O.M.S., qui seule peut le faire – de diffuser à la fois la vérité actuelle, la réalité des solutions possibles et l’importance de leurs implications morales ?

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Perplexity (du MONDE) nous laisse perplexe

Ce jour 13 juin, nous venons d’interroger l’IA perplexity qui vient d’être mis en service pour les abonnés du journal LE MONDE.

Perplexity est un moteur de recherche qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour générer des réponses structurées et référencées à des questions. Le Monde a choisi de mettre cette technologie à la disposition de ses lecteurs pour leur proposer un service d’information rapide et synthétique, complémentaire à son moteur de recherche classique et à l’offre éditoriale de sa rédaction. Les réponses fournies par Perplexity s’appuieront uniquement sur les archives, articles d’actualité, analyses et enquêtes du Monde, tout en vous indiquant systématiquement les sources utilisées.

Notre question : Quelle est la position du journal LE MONDE sur la surpopulation ?

La réponse de perplexity

Position du journal Le Monde sur la surpopulation

Le Monde ne prend pas de position éditoriale tranchée sur la question de la surpopulation mondiale, mais relaie et analyse les débats scientifiques et politiques autour de ce sujet.

Sur la surpopulation mondiale :

  • Le journal souligne que la population mondiale a fortement augmenté, passant de 7 à 8 milliards en onze ans, et pourrait atteindre 10 milliards d’ici la fin du siècle selon l’ONU.
  • Plusieurs articles insistent sur le fait que la question de la surpopulation ne peut être isolée de celle des modes de vie et de consommation. De nombreux démographes, cités par Le Monde, estiment qu’il ne suffit pas d’être moins nombreux pour résoudre les problèmes environnementaux : la consommation et les modes de vie jouent un rôle majeur.
  • Le Monde relaie aussi l’avis d’experts qui relativisent le péril de la « bombe démographique » et rappellent que la croissance démographique devrait ralentir et se stabiliser dans les prochaines décennies.
  • Enfin, le journal rappelle que la menace de surpopulation est un thème récurrent dans les discours politiques depuis le XIXe siècle, parfois instrumentalisé à des fins politiques ou économiques.

Sur la surpopulation carcérale :

  • Le Monde traite également de la surpopulation carcérale en France, soulignant qu’elle s’aggrave et entraîne des conditions de détention jugées indignes, tout en exposant les débats sur les solutions possibles (construction de nouvelles prisons, location de places à l’étranger).

Le point de vue des écologistes perplexes

Perplexity s’appuie sur 4 articles seulement pour nous répondre dont la moitié sur la surpopulation carcérale. Analysons les deux autres.

L’article le plus récent (Anne Bory, 14 mai 2025) est titré « La démographie instrumentalisée » . C’est anecdotique : « La catégorie de « surpopulation » a été mobilisée à Malte pour définir les populations perçues comme « de trop »… Un langage censé rendre compte d’un excès devient le vecteur d’un rejet. ..»

C’est seulement un ancien article (Grégoire Allix, 14 février 2011) qui pose réellement la question démographique. Il est titré « Le risque de surpopulation mondiale reste réel »

« Selon l’ONU, pour garantir un niveau soutenable de population, tous les pays doivent au plus vite tomber à un taux de fécondité de 1,85 et s’y maintenir pendant un siècle avant de revenir au seuil de remplacement… L’ONU appelle à relancer d’urgence des programmes de la planification familiale, avec un dernier argument, financier cette fois : en évitant des naissances, chaque dollar investi dans la planification familiale ferait économiser de 2 à 6 dollars en dépenses de santé, d’éducation ou d’environnement... »

Notons qu’entre 2011 et 2025, la population mondiale est passée de 7 milliards à 8,1 milliards. Un milliard de plus en 14 ans seulement, ce n’est pas rien.

Perplexity veut nous faire croire que « Le Monde ne prend pas de position éditoriale tranchée sur la question de la surpopulation mondiale » alors que sa réponse révèle que LE MONDE dévalorise complètement la réalité de la surpopulation. La surpopulation carcérale l’inquiète, pas le nombre total d’humains.

Le journal ne fait que constater que la population mondiale a fortement augmenté, passant de 7 à 8 milliards en onze ans, et pourrait atteindre 10 milliards d’ici la fin du siècle selon l’ONU. Il n’en tire aucun conséquence !

Notez aussi la répétition du même argument : « Plusieurs articles insistent sur le fait que la question de la surpopulation ne peut être isolée de celle des modes de vie et de consommation. De nombreux démographes, cités par Le Monde, estiment qu’il ne suffit pas d’être moins nombreux pour résoudre les problèmes environnementaux : la consommation et les modes de vie jouent un rôle majeur. » Mais multiplier une consommation par 8 milliards, on voit déjà ce que ça entraîne aujourd’hui comme dégradation des ressources de notre planète. Les démographes ne savent-ils plus multiplier ?

Perplexity ajoute : « Le Monde relaie l’avis d’experts qui relativisent le péril de la « bombe démographique » et rappellent que la croissance démographique devrait ralentir et se stabiliser dans les prochaines décennies ». Se stabiliser à 10 milliards n’indique en rien qu’il n’y a pas péril en la demeure. On sait déjà qu’on est dans impossibilité structurelle d’éradiquer la faim dans le monde et que les conflits se multiplient pour s’accaparer ressources et territoires. « Relativiser » dans la situation présente, c’est dénier les risques entraînés par le surnombre, c’est nous inciter à ne pas agir en terme de planning familial.

Perplexity conclut : « Enfin, le journal rappelle que la menace de surpopulation est un thème récurrent dans les discours politiques depuis le XIXe siècle, parfois instrumentalisé à des fins politiques ou économiques. »

Il est vrai que dans les années 1970, la menace démographique était bien traitée dans les colonnes du MONDE. Ce n’est plus le cas actuellement. On s’intéresse à la surpopulation carcérale, à la baisse de fécondité et au vieillissement des populations, jamais à la question malthusienne, c’est à dire une interrogation sur le rapport entre notre nombre et les ressources qui nous permettent de vivre durablement.

 

 

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L’intelligence artificielle atteint ses limites

A la veille de Noël 1995 se dessine sur des écrans d’ordinateur une drôle de « une » du Monde, la première qui ne soit pas en papier. Premier journal immatériel de la presse française…Mais peu d’articles sont mis en ligne. En 1995, on ne peut lire en accès libre que le fac-similé de la « une » du journal, plus quelques dossiers thématiques. Alain Giraudo se vante d’avoir été « le premier à partir en reportage avec un ordinateur portable, un Zenith de dix kilos ! Le Syndicat du Livre s’inquiète de l’arrivée de ces petits nouveaux du Web qui se fichent comme d’une guigne des rotatives et de l’imprimerie…

C’était il y a trente ans. On mesure la rapidité de l’informatisation du monde, le papier devient aujourd’hui obsolète. Mais le numérique atteint maintenant ses limites énergétiques. Il y a longtemps, on savait se parler mais on ne savait pas écrire. On y reviendra un jour, faute de pétrole et d’électricité, à la simplicité des rapports humains directs. L’intelligence artificielle n’aura fait qu’un temps.

les décodeurs : Une question simple posée par intelligence artificielle interposée.. une réponse immédiate. En coulisses c’est pourtant un système informatique complexe qui s’est mis en branle. Le tout au prix d’une consommation d’énergie bien réelle : notre bref échange avec l’IA a nécessité 0,363Wh d’électricité, soit près de 2% de la charge d’un smartphone.si les tâches demandées se complexifient, elle va se montrer de plus en plus énergivore. Le développement effréné de l’IA générative devrait plus que doubler la demande d’électricité des centres de données dans le monde d’ici à 2030. « Nos serveurs fondent, nous allons devoir introduire certaines limites. » Deux jours après avoir intégré une nouvelle option de génération d’images à ChatGPT le 25 mars, le patron d’OpenAI, Sam Altman, ne cachait pas être dépassé. En cause, l’engouement suscité par la possibilité de transformer, grâce à l’intelligence artificielle (IA), des photos dans des styles différents.

L’IA générative apprend en ingurgitant : un modèle de texte est nourri de livres, d’articles, de sites web ; un modèle d’image doit avaler des millions d’images légendées. Une fois cette base de données constituée, on crée un cerveau artificiel sans souvenirs, qui ne sait rien au départ. Il va alors apprendre par essais, en faisant des erreurs. On lui soumet des phrases ou images partiellement masquées, et on lui demande de prédire ce qui manque. A chaque erreur, l’IA ajuste automatiquement ses calculs grâce à un mécanisme appelé rétropropagation, qui lui permet de corriger ses connexions internes et de progresser. Ce processus est particulièrement long et coûteux.

Mais l’entraînement des machines semble désormais moins problématique que son utilisation massive. De 100 millions d’utilisateurs hebdomadaires fin 2023, ChatGPT aurait atteint les 400 millions en février 2025 pour doubler de taille avec 800 millions d’utilisateurs actifs en avril.

Le point de vue des écologistes intelligents sans prothèse

Le Dogue : Je me demande combien d’énergie consommerait ChatGPT si on lui demandait « tu as envie de faire quoi dimanche prochain ? »

Marie81 : Pour les ingénieurs, dont je suis, l’IA est surnommée depuis 30 ans l’Imbécilité Artificielle. Dans le sens « Les nuls croient que ça va résoudre leurs problèmes ».

Laurent1837 : L’intelligence artificielle se développe à mesure que l’intelligence naturelle baisse.

PASCAL D. : L’exemple de reformulation illustre à merveille l’imbécilité de l’usage de l’IA: on formule une question pour obtenir une réponse qu’on aurait pu écrire directement, sans y passer plus de temps qu’à poser la question. Le coût énergétique de l’usage de l’IA devrait être facturé aux utilisateurs.

Emilio : Je paye des tas d’autres trucs qui ne servent à rien et qui consomment aussi un paquet d’énergie comme des fonctionnaires, par exemple.

Nafnaf : Vivement : Non seulement utiliser l’IA pour trouver une information consomme beaucoup trop, mais prendre la réponse pour argent comptant est très risqué.

2mains : L’idée c’est de se débarrasser de 99% de la populace en la castrant intellectuellement voire chimiquement. 99% d’ultrapauvres nourris à l’IA et à la pâtée farcie au cadmium et autres pesticides vs 1% de seigneurs dans leurs forteresses

PMF : On a lancé des constellations de satellites de navigation pour que le quidam trouve la pizzeria du coin sur Maps ; plus personne ne sait lire une carte. On met l’IA à disposition de tous les publics pour générer des images débiles envoyées ensuite sur des réseaux tout aussi débiles. Voilà des moyens puissants mis au service de l’amusement

MGridoux : Le problème de L’Intelligence artificielle n’est pas seulement celui de sa consommation d’énergie. L’IA est à notre cerveau ce que le fauteuil roulant est à nos jambes. Son entraînement nous entraîne à renoncer à nous entraîner; son apprentissage est fait pour nous désapprendre à apprendre.

Jardinier : Il fut un temps où on savait écrire soi-même une lettre, à un employeur, des amis, un créancier, etc etc.

Ni blanche ni noire : Chers enseignants, bon courage pour développer l’esprit critique de la maternelle à l’université.

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L’Intelligence Artificielle à l’école, une erreur majeure

extraits : C’est notre propre pensée qui est la mesure de toutes choses, encore faut-il qu’elle soit éclairée… ce qui demande des efforts. La génération des écrans (nos enfants) était déjà abrutie par un espace numérique omniprésent, l’intelligence artificielle pompe maintenant le peu de matière grise qui subsistait. L’éducation nationale, après avoir fait l’erreur de numériser les classes et les élèves, veut maintenant imposer l’Intelligence Artificielle à l’école. La ministre en charge du dossier, Elisabeth Borne, a cru bon de rappeler que seuls 20 % des enseignants utilisent l’IA, alors que son usage est déjà démocratisé chez les élèves….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps.Le jour où l’IA écrira les livres à la place des auteurs (ça commence déjà) et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi.I l est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. …

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes. HAL pourrait décider de sélectionner uniquement les humains vraiment utiles et nécessaires…

La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse »….

L’IA, une intelligence sans conscience

extraits : Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance….

 

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L’écologie est, par nature, « punitive »

Après un bon repas  on fait la vaisselle. C’est punitif ! Mais c’est la condition sine qua non pour profiter du prochain repas en mangeant dans de la vaisselle propre… La différence entre pauvres et riches c’est que les riches la font faire et les pauvres la font eux-mêmes ; les « entre-deux » ont un lave vaisselle ! Quant à l’écologie politique, c’est pareil, il faut faire des efforts, même si les riches et les pauvres s’en sortent différemment ! Les obligations et les interdits peuplent nos existences, c’est obligé. N’oublions pas, l’écologie n’est pas une idéologie , c’est la nécessaire prise de décision par rapport à ce que nous indique les écologues, les scientifiques. Pour le bien de la planète et de notre avenir, tout le monde devrait s’en rendre compte et l’accepter.


Laurent Joffrin : Depuis six mois, l’écologie a subi plusieurs revers spectaculaires. Trahison des pouvoirs publics ? Pas seulement : à chaque fois, c’est la protestation populaire qui a fait reculer l’État. À chaque fois l’action écologique a été contrecarrée par un refus populaire. Les ZFE ont été écartées à la suite de la campagne démagogique menée par Alexandre Jardin au nom des « gueux » propriétaires de véhicules anciens qu’une législation écologiste « hors-sol » aurait empêché d’accéder au cœur des villes. La loi Duplomb est née de l’inquiétude des agriculteurs devant le durcissement des normes encadrant l’usage des produits chimiques censés protéger les cultures. La lutte contre l’artificialisation des sols se heurte à la volonté de nombre d’élus locaux qui veulent décider librement de l’urbanisation de leur commune. Enfin l’interdiction de louer des « passoires thermiques » met en colère nombre de petits propriétaires qui sont privés du modeste revenu additionnel sur lequel ils comptaient. D’où la montée en puissance du déni climatique et du refus populaire de l’écologie.

Pourtant, au regard des nécessités écologiques, sanitaires ou climatiques, ces mesures sont logiques, rationnelles et justifiées. C’est là qu’on touche au cœur de la question : pour verdir les politiques publiques, il faut imposer aux citoyens de nouvelles contraintes. C’est mensonge que de prétendre le contraire : en ce sens, l’écologie, impératif catégorique si l’on veut préserver les équilibres écologiques, est par nature « punitive ».

À cette contradiction oxymorique, il n’y a qu’une seule solution : compenser par la redistribution financière les contraintes imposées aux classes défavorisées au nom de l’écologie. C’est-à-dire infliger aux classes plus riches des efforts supplémentaires. Ce qui confirme la thèse initiale : par nature, pour les riches ou pour les pauvres, l’écologie est décidément « punitive ». (publié le 12/06/2025)

Le point de vue des écologistes donneurs de fessée
La « tragédie de l’horizon» reste
d’actualité pour le commun des mortels. Cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. Les investissements fossiles sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, ils prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent pourtant à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Le marché, même s’il est efficient pour synthétiser l’information présente, est incapable de leur fournir une boussole pour s’orienter vers le futur. Quant aux citoyens, leur dépendance au fonctionnement socio-économique global leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’après.

Il nous faudrait jeter un pont entre le présent et l’avenir. Il revient aux acteurs politiques de déterminer une vision du long terme, ce qui passe par le courage de dire la vérité. Ce n’est pas la croissance du niveau de vie qui nous attend, c’est une descente aux enfers si on ne fait rien pour le climat, la biodiversité, l’épuisement des ressources, etc. L’écologie est punitive par essence dans une situation de raréfactions et de limites. On le sait depuis 1972 et le rapport au club de Rome !

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« écologie punitive », slogan des impuissants

extraits : Largement utilisée à droite et à l’extrême droite, l’expression« écologie punitive », enferme les politiques environnementales dans un registre liberticide, ce qui permet à ceux qui veulent de fait encore plus de dégâts environnementaux de faire porter la responsabilité de leur impuissance sur les autres. Le premier à l’exprimer est Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007. La formule est reprise un an plus tard par l’ancien ministre de l’éducation nationale Claude Allègre, climato-négationniste revendiqué. En 2010, le premier ministre de l’époque, François Fillon, l’intègre à son discours de politique générale, avant que Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ne s’en empare en 2012. C’est paradoxalement Ségolène Royal, alors ministre socialiste de l’environnement, qui lui offre la notoriété en 2014, lorsqu’elle renonce à l’écotaxe – redevance visant à faire participer les entreprises du transport routier aux coûts des infrastructures, pourtant mesure démocratiquement votée par le parlement….

Écologie punitive et tragédie de l’horizon

extraits : Le punitif n’est qu’une question temporelle, s’il n’écoute rien on punit un enfant pour qu’il ne recommence pas ses bêtises dans l’avenir. Globalement cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. C’est la « tragédie de l’horizon», les investissements fossiles par exemple sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, et prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Quant aux citoyens, leur dépendance au consumérisme leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’un futur qu’on croit lointain. Producteurs, consommateurs et politiciens, il nous faut donc tous jeter un pont entre le présent et l’avenir, c’est-à-dire mettre un terme à notre préférence pour le présent. C’est pas gagné…. 

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Le vélo, petite reine des temps à venir

A temps de déplacement égal, le risque pour un cycliste d’être tué dans un accident de la route est trois fois plus important que pour un piéton, quatre fois plus qu’un automobiliste et sept fois moins qu’un usager de deux-roues à moteur. Les cyclistes sont pourtant vus maintenant comme des bobos privilégiés des centres-villes. La hausse des conflits entre usagers de la voie publique reflète à la fois l’exacerbation des clivages sociaux et géographiques, et les tensions autour des mesures destinées à lutter contre le changement climatique. C’est donc un phénomène politique important.


Philippe Bernard  : Qu’il est loin le temps où, en 1972, des manifestants défilaient en scandant « La bagnole, ça pue, ça pollue et ça rend con » et « Des vélos, pas d’auto ! » A l’époque, le vélo en ville symbolisait la rébellion contre le mode de vie, la logique économique et les nuisances qu’impose le « tout-bagnole ». Mais l’engin sans pollution, signe de totale coolitude, s’est mué en symbole d’agressivité, de chacun pour soi et de chaos urbain. En quelques années, le « cycliste sympa » s’est transformé en adepte du « chacun pour soi ». « Il y a autant de cons à vélo qu’en voiture », constate, amer, le coprésident de l’association lyonnaise La Ville à Vélo. L’essor généralisé des violences, de l’individualisme et de l’incommunicabilité dans la société se manifeste aussi dans ce domaine. Le vélo devait être le symbole d’une autre façon de vivre ensemble.

Le point de vue des écologistes vélocipèdistes

555 commentaires sur lemonde.fr entre le 8 juin à 5h23 et le 10 juin à 10h30. Un record significatif de l’importance des enjeux. Quelques morceaux choisis:

Gailuron : Il suffit de se déplacer à pied ou à vélo dans Paris et dans Copenhague pour voir ce qu’est une société civilisée qui a le sens et le respect du collectif et une société où l’individu se veut roi et ne se sent pas concerné par l’application des règles de base d’une cohabitation harmonieuse.

Solferino59 : « je circule en ville en vélo donc j’ai tous les droits » ! Voici ce que je ressens quand je vais en ville. Qu’on le veuille ou non, pléthore de cyclistes n’ont pas une âme de cycliste et se conduisent en sagouins sur les routes et trottoirs.

Fromafar : Après plusieurs décennies de règne, l’automobiliste considère naturel de pouvoir rouler, généralement seul, dans son canapé blindé d’une tonne en crachant des nuages de gaz toxiques. Même les véhicules les plus pourris qui vous arrachent les poumons vont pouvoir continuer à intoxiquer nous enfants avec la bénédiction des députés.

MS : Si tous les cyclistes prenaient leur voiture au lieu de leur vélo plus possible de circuler en voiture. Toutes les agglomérations auraient des embouteillages incontournables.
Les automobilistes devraient remercier les cyclistes à chaque fois qu’ils prennent leur voiture.

Danny : 20 000 morts par an sur les routes en Europe, grâce aux voitures. Gare aux voitures !

Michel Henri : Le piéton que je suis à Paris a bien plus peur des vélos que des voitures. Je hurle quand les écolos parisiens qualifient le vélo de « mobilité douce ». 80 % des cyclistes n’ont ni Dieu ni maître et n’envisagent pas une seconde de poser le pied à terre.

Daeth : L’erreur fondamentale, c’est la roue : l’humain humain muni de roue(s) devient un écraseur en puissance.

Michel SOURROUILLE : Le problème de fond pour les écologistes qui s’occupent du long terme, c’est d’oser dire publiquement la vérité : la voiture individuelle qui n’a qu’un siècle d’existence et a modifié notre mode de vie pour le pire va disparaître, qu’elle soit thermique ou électrique, dans le siècle à venir. Il nous faut donc nous préparer collectivement à d’autres modalités de déplacement. Les ZFE comme les mobilités douces, le vélo, le covoiturage, les transports publics, etc… ne sont que des modalités de la rupture écologique nécessaire aux équilibre planétaires bien compromis actuellement. Mais les automobilistes ne prendront conscience des réalités biophysiques qu’avec un litre d’essence à plus de 10 euros.

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Le vélo c’est bien, la voiture c’est trop mal

extraits : L’automobiliste n’a pas encore compris qu’il est plus rapide de rouler en vélo. Considérer 80 km/h ou 200 km/h, c’est un calcul superficiel de la vitesse de déplacement. On ne prend en compte que la distance parcourue et le temps resté au volant. Mais pour avoir le droit de s’installer sur son confortable siège, il a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcourue dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Le calcul montre qu’on va moins vite en voiture qu’en vélo. Alors, demain, tout le monde en vélo ? Ou à pied….

Incontestable, le vélo va bien plus vite que l’auto

– L’Américain moyen dépense 1600 heures chaque année pour parcourir 10 000 kilomètres ; cela représente à peine six kilomètres à l’heure. Car qu’on soit dans sa voiture en marche ou à l’arrêt, qu’on travaille pour payer le premier versement des traites ou l’essence, les péages, l’assurance, les impôts et les contraventions, l’Américain donne quatre heures chaque jour à sa voiture, qu’il l’utilise ou qu’il gagne les moyens de le faire. Passé un seuil critique, l’industrie du transport fait perdre plus de temps qu’elle n’en fait gagner. Depuis deux générations, la durée du trajet entre le logement et le lieu de travail a augmenté plus vite que n’a diminué la durée de la journée de travail. L’utilité marginale d’un accroissement de la vitesse de quelques-uns est acquise au prix de la désutilité marginale croissante de cette accélération pour la majorité. En d’autres termes, chaque privilégié se transforme en voleur qui dérobe le temps d’autrui. (Ivan Illich, 1973)

– Nous avons calculé la vitesse généralisée de l’automobile. Loin d’être un instrument de gain de temps, l’automobile apparaît comme un monstre chronophage. On estime toutes les dépenses annuelles liées à la possession et à l’usage d’une automobile : amortissement des frais d’acquisition, frais fixes payables annuellement, dépenses courantes d’utilisation… Ces dépenses sont converties en temps, en les divisant par le revenu horaire. On l’additionne au temps passé effectivement à se déplacer. Le temps global ainsi obtenu, mis en rapport avec le kilométrage annuel parcouru, permet d’obtenir la vitesse généralisée recherchée. Extrait d’un tableau comparatif de différentes catégories professionnelles : en 1967, la vitesse généralisée d’un ouvrier spécialisé est de 13 km/h en bicyclette, 10 en Citroën 2CV, 8 en Simca 1301 et 6 en Citroën DS 21. Plus un engin permet d’atteindre une vitesse effective de déplacement élevée, plus sa vitesse généralisée est faible. Le temps social que nous mange l’automobile est de l’ordre de trois à plus de quatre heures par jour (Jean-Pierre Dupuy, 1975)…. 

Plus tu veux aller vite, plus tu vas lentement

extraits : Grâce à la vitesse, nous déménageons plus loin de notre lieu de travail, allons faire des courses plus loin, partons plus loin en vacances. En conséquence, la durée quotidienne de déplacement est restée stable au cours du temps, de l’ordre d’une heure par jour. Il y a 200 ans, les Français parcouraient entre 4 et 5 kilomètres par jour à la vitesse de 4 à 5 km/h. La multiplication des distances par 10 (44 kilomètres par jour et par personne en moyenne) a été rendue possible par une augmentation des vitesses à peu près équivalente, de l’ordre de 42 km/h. Là où le bât blesse avec les « sciences » économiques, c’est lorsqu’on passe de l’utilité individuelle à l’utilité collective. Si tout le monde se déplace davantage, les réseaux de transport rapide, victimes de leurs succès, en viennent à être saturés. Il faut créer de nouvelles infrastructures. A terme, avec un tel cercle vicieux, les individus perdent littéralement du temps à cause du développement de la vitesse, et donc de la distance.

Cela conduit les populations, non plus vers la simple satisfaction de leur besoin, mais vers une dépendance définitive à l’automobile, à la vitesse et à la distance. Dans nos sociétés sur-industrialisées, la survitesse revient à remplir un immense tonneau des Danaïdes….

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L’origine de notre plat de viande

Le travail commence. Le bovin entre dans le couloir de la mort où un ouvrier le guide avec une tige électrique en cas d’indocilité. L’animal se retrouve coincé de toutes parts. Le tueur place un matador entre les deux yeux. Il s’agit d’un pistolet d’abattage qui propulse un piston qui perfore le crâne jusqu’au cerveau. La bête s’écroule et roule sur un sol incliné. Mort cérébralement, il bouge encore. Attrapé par une chaîne par la patte arrière gauche, il est hissé par un treuil sur un rail qui conduit jusqu’au seigneur. Celui-ci lui tranche la jugulaire avec un couteau. Le sang jaillit tel un geyser, le bovin se vide de 30 à 40 litres de sang. Parfois la bête donne des coups de patte, ses yeux révulsés ; l’odeur de la peur. Tu entends les meuglements désespérés des animaux qui attendent encore dans le couloir de la mort. Un ouvrier ouvre le sternum pendant qu’un autre lui tranche la tête ; tout ça part à la triperie par une autre chaîne. L’animal passe ensuite à la vidange où lui sont retirés ses intestins et sa panse. Tout son appareil digestif tombe sur une large tapis roulant qui va emporter ses viscères à la boyauderie. La carcasse, vidée de ses abats, est coupée en deux dans le sens de la hauteur à l’aide d’une scie géante. Un couteau pneumatique rotatif à lame circulaire sert à retirer les parties graisseuse, dont une part sert à la fabrication de produits de beauté…

Un jour Mauricio Garcia Pereira travaille seul à la boyauderie avec son grand couteau quand une énorme poche vide sur lui son liquide amniotique chaud et gluant. Mauricio en sort un veau entièrement formé… Il prévient le chef : « C’est pas un problème, tu fais le tri comme d’habitude et le fœtus, tu le jettes dans ce bac-là ». Joignant le geste à la parole, le chef pousse le veau encore vivant jusqu’au bac à déchets destinées à l’incinération.

Mauricio consulte la Toile et trouve un numéro de téléphone pour L214. Brigitte Gothière, la cofondatrice de l’association, est sidérée d’apprendre ce cas de vaches gestantes. Mais l’abattage de vaches gestantes n’est interdit ni en UE, ni en France. Une vache pleine de plusieurs mois est en effet plus grasse, sa carcasse pèse 20 à 30 kg de plus, sa viande est plus juteuse….

Mauricio a écrit un livre sur son expérience, « Ma vie toute crue, un employé d’abattoir dit tout ! »

Source : Alternatives non-violentes n° 215 de juin 2025 (extraits)

L’origine de notre plat de viande Lire la suite »

L214, contre la maltraitance animale

L’association de défense des animaux L214 a publié le 10 juin 2025 un travail de prospective proposant vingt mesures pour réduire de moitié le nombre d’animaux abattus ou pêchés en 2030. Il s’agirait de descendre à 600 millions d’animaux terrestres et 3,5 milliards d’animaux aquatiques chaque année en France. Un tel cap est en effet aligné avec les enjeux climatiques – tous les scénarios de neutralité carbone prévoyant une baisse du nombre d’animaux élevés –, sanitaires et de protection de la biodiversité. Le rapport de L214 cite de nombreux travaux scientifiques à l’appui de sa démonstration tels que ceux de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), de l’association Solagro ou encore du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Mathilde Gérard : Dans toutes les études prospectives sur le climat ou la transition du système agricole, une baisse des cheptels et de la consommation de viande fait figure de condition indispensable, avec des variations dans les ordres de grandeur. Mais l’association se démarque de ces scénarios, dans lesquels la question du bien-être animal entre rarement en ligne de compte, en plaçant l’intérêt des animaux au cœur de sa démarche. Parmi les mesures présentées, L214 défend un moratoire sur les élevages intensifs, « c’est-à-dire des élevages où les animaux ne sortent pas à l’extérieur ». En parallèle, L214 propose une réorientation des subventions pour développer les légumes et les légumineuses. Enfin, l’association insiste sur les actions à mener sur les « récits », en régulant notamment la publicité. Le rapport est publié dans un contexte où la baisse des cheptels est considérée comme taboue par une partie des responsables politiques. Le gouvernement a mis en consultation en avril un projet de Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc), dans lequel aucun objectif chiffré n’a été inclus pour la consommation de viande. Les études s’accordent sur l’idée qu’il est beaucoup moins coûteux d’agir aujourd’hui que de payer, dans dix, vingt ou trente ans, des réparations pour la dégradation de l’environnement et de la santé.

Le point de vue des écologistes anti fake news

pm22 sur lemonde.fr : Le plus gros donateurs de L214 est l’Open Philanthropy. Il existe clairement un intérêt indirect stratégique pour Open Philanthropy à financer des ONG qui affaiblissent l’image ou la légitimité de la viande conventionnelle. Cela sert un agenda idéologique, favorable à l’émergence d’un marché nouveau dominé par des acteurs techno-industriels.

biosphere : Il est vrai que fin 2017, l’Open Philanthropy a soutenu L214 par un don de 1,14 million d’euros pour 2 ans. Ce soutien a été renouvelé pour les deux années suivantes à hauteur de 1,4 million d’euros. Une transparence dont des géants de l’industrie de la viande comme Bigard ou Lactalis, par exemple, pourraient s’inspirer. Mais ce soutien n’indique pas en soi un soutien du techno-élevage. Itinéraire d’une fake news particulièrement tenace :

Le samedi 14 novembre 2020, l’émission Secrets d’info de France Inter diffusait une émission réalisée par la cellule investigation de Radio France, intitulée « Derrière L214, l’ombre de la viande in vitro ». Comment une théorie fumeuse née dans les milieux agricoles s’est-elle retrouvée présentée comme une vérité par des médias ? Cette hypothèse a été développée en 2019 par Jocelyne Porcher dans son livre Cause animale, cause du capital. Parmi les dons de l’Open Philanthropy à des organisations œuvrant pour la paix dans le monde ou à des mouvements sociaux progressistes (racisme, maltraitance animale, droits des minorités…), l’investissement réalisé en 2016 dans Impossible Foods – une entreprise qui développe des alternatives végétales à la viande (pas de la viande de culture) – est sans doute à l’origine de cette confusion. En conclusion, aucun élément n’accrédite l’existence d’une stratégie – secrète ou non – des entreprises développant de la viande de culture qui viserait à financer l’action des associations de défense des animaux dans le but de préparer l’opinion à cette technologie.

Le choix de se focaliser dans un domaine spécifique – défini comme une cause hautement prioritaire – est l’un des choix les plus importants d’un philanthrope. Open Philanthropy donne la priorité aux causes qui ont un score élevé sur une combinaison des trois critères suivants :

  • Importance: combien de personnes sont touchées et à quelle gravité?
  • Caractère négligé: quelle quantité de ressources est déjà allouée au problème?
  • Facilité de résolution: quelle est la marge de progression restante?

En savoir plus sur L214 grâce à notre blog biosphere

Association L214, les croisés de la cause animale

extraits : En 2008, Arsac et Gothière ont baptisé leur association en s’inspirant du film de Bertrand Tavernier L627, « un titre qui claquait bien ». Le cinéaste faisait référence à l’article du code de la santé publique qui prohibe les stupéfiants. Le nom L214 renvoie à celui du code rural en 1976 : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. » Ce qui n’est pas vraiment le cas dans les batteries industrielles ou les abattoirs. Avec deux millions d’euros de dons reçus en 2017 et plus de 24 000 adhérents, l’organisation compte désormais vingt-trois salariés, qui touchent tous le même salaire, patrons compris.…

Poules en batterie : maltraitance censurée par la justice

extraits : L’association  L214, spécialisée dans la défense des animaux d’élevage, a été condamnée à payer une somme conséquente à deux élevages de poules pondeuses en batterie, au motif… d’une « atteinte à la vie privée » : deux reportages vidéo ont été tournés de façon clandestine dans deux élevages en batterie qui détiennent « des milliers de poules enfermées dans des cages non conformes à la réglementation ». Mais les images ont été obtenues sans autorisation ! L214 déplore de se retrouver « criminalisée dans son rôle d’information » , s’étonnant que la justice qualifie d’atteinte à la vie privée « ce qui relève avant tout de l’intérêt général »….

en Chine, les cochons vivent en HLM

extraits : Pour empêcher une nouvelle épidémie de fièvre porcine, la Chine a transformé ses élevages traditionnels en fermes-usines géantes. A Hongqiao (« Pont arc-en-ciel »), un bâtiment d’élevage de 26 étages est opérationnel depuis octobre 2022. Chaque étage compte 10 000 gorets pour à peine une poignée de vétérinaires et d’agents d’entretien. En juillet, un deuxième bâtiment sera inauguré. La capacité de l’élevage sera doublée pour atteindre 540 000 cochons….

Les végans, soutien de l’agroalimentaire

extraits : Nous voyons débarquer dans les gondoles des « viandes végétales » et bientôt des « viandes cultivées » (in vitro). Des prouesses techniques mêlant génie génétique, biologie de synthèse, nanotechnologies, intelligence artificielle, gestion de données qui réjouissent les gourous du numérique. À la tête de ces entreprises, majoritairement des véganes militants, financés par des milliardaires du numérique (Gates, Thiel, …) rejoints par les grands industriels de la viande (Cargill,…), ceux-là même qui ont industrialisé l’élevage. Aux véganes la dénonciation, aux industriels la solution, à la poubelle les paysans et les métiers de bouche ; cela participe de l’altération du réel….

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Pour mieux connaître Jean-Marc JANCOVICI

Bibliographie, les livres de Jean-Marc Jancovici 

Le plein s’il vous plaît (2006)

C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde (2009)

Le changement climatique expliqué à ma fille (2009)

Changer le monde, tout un programme (2011)

Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie (2015)

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Jean-Marc JANCOVICI devient malthusien

extraits : Résumé de sa dernière publication,  une BD (Le monde sans fin) : Depuis deux siècle, tu vois (sur le graphique) une augmentation de la population qui tient plus de l’hyperbole que de l’exponentielle. Début de la révolution industrielle, 0,5 milliards d’humains ; 1800, un milliard ; 1930, deux milliards ; 1960, trois milliards ; 1975, quatre milliards  ; 1985, cinq milliards ; 2000, six milliards ; 2019, plus de 7,5 milliards. Est-ce que cet accroissement spectaculaire aurait pu avoir lieu sans énergie abondante ? Et si on entre dans une décrue énergétique forte, va-t-on rester 7 ou 8 milliards ? Ce n’est pas complètement sûr. C‘est même assez certain que nous ne connaîtrons pas un monde qui prolongera la tendance que nous avons connu dans le passé…

Jean-Marc Jancovici, 1 milliard d’humains ?

extraits : L’espèce humaine peut s’adapter, il n’y a aucun doute. Mais de qui parle-t-on ? De chacun des 8 milliards d’individus qui composent aujourd’hui l’espèce humaine ? La bonne question consiste à se demander si nous sommes prêts à prendre le risque que l’espèce humaine survive avec juste 1 milliard de représentants. Si la réponse est oui, on peut totalement se désintéresser de la question du réchauffement climatique. Si la réponse est : « On aimerait quand même qu’il n’y ait pas trop de dégâts », alors on a raison de se faire des cheveux blancs.

Jean-Marc Jancovici, coming out malthusien

extraits : La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui. La seule question c’est comment va se faire la régulation. Ou bien on essaie de la gérer au moins mal nous-mêmes, ou bien ça se fera de manière spontanée par des pandémies, des famines et des conflits. Il vaudrait mieux s’en occuper et en discuter, même si c’est un débat difficile. La France a déjà commencé un peu à faire une réduction de la natalité, avec en moyenne moins de deux enfants par famille….

Jancovici nous pousse hors zone de confort

extraits : Pour ma génération, il y avait une certaine insouciance, et l’esprit – moi le premier – c’était plutôt : après l’X, à nous le monde et l’argent ! Les temps changent. Cette génération a une quête de sens, elle sait que même un diplôme de l’X ne les protégera pas des crises à venir… Normalement, la formation d’ingénieur apprend à tenir compte des limites, c’est-à-dire de ce qui ne dépend pas de nous. Dans les écoles de commerce, c’est parfois compliqué, car la finitude du monde vient tamponner toute la théorie économique mainstream enseignée dans ces institutions ; il est plus facile d’enseigner les bases physiques du changement climatique par un prof de mécanique en école d’ingénieurs que par un prof de finance en école de commerce. Les écoles sont prises en étau entre les enjeux d’attractivité et d’employabilité. Ce que veulent les étudiants est contradictoire avec ce que demandent les entreprises….

Tout savoir sur Jean-Marc Jancovici

extraits : Le monde dans lequel nous vivons est un monde fini, et croire que nous disposerons toujours des ressources énergétiques à notre disposition aujourd’hui, c’est se bercer d’illusions. L’alternative à ne pas imposer de contrainte, c’est que la contrainte arrivera d’une manière qu’on n’a pas choisie. Beaucoup de gens sous-estiment cruellement “le sang et les larmes” qu’il faudra pour parvenir à la neutralité carbone. Je vais vous donner un seul chiffre : 5 %. Il faut que les émissions de CO2 baissent de 5 % par an. Ce chiffre nous est imposé par la physique, il ne peut pas être négocié en votant une loi au Parlement…

Pour en savoir encore plus

6 octobre 2019, Jancovici, « sans pétrole t’es plus rien »

18 décembre 2017, Extraits du discours décapant de Jean-Marc Jancovici

14 février 2011, le pic pétrolier vu par JM Jancovici

4 janvier 2009, Jean-Marc Jancovici (ses opinons politiques)

Pendant 5 secondes, j’y ai cru. Pensez donc : c’est la première fois depuis que je suis né que nous avons à la fois un candidat (Sarkozy) qui a signé le pacte écologique, un n° 2 du gouvernement en charge de l’environnement, un Grenelle avec Greenpeace embrassant presque le Ministre sur la bouche, et enfin deux prix Nobel (Sen et Stiglitz) chargés de remplacer le PIB par quelque chose de plus djeun’s. C’est dire si la guettais, pendant les voeux, la petite phrase du locataire de l’Elysée expliquant qu’il n’y aura pas plus d’activités économiques sans ressources naturelles que de beurre sans lait. 

 Et bien j’en aurai été pour mes frais : rien ! nada ! nib ! peau-de-balle ! bernique ! Pas le moindre atome de carbone dans l’allocution ! Pas la moindre ressource environnementale dans la feuille de route ! Pas la moindre ambition de nous « sortir du fossile » alors que (presque) tout ce que la planète compte de pétroliers et de scientifiques du climat est pendu à la corde du tocsin ! Et à la place d’un plan qui ravirait les quelques millions d’enfants de notre pays, que nous concocte notre président ? Une « relance économique » basée sur ce qui a fonctionné au 20è siècle, en croyant que ça va continuer à fonctionner à l’avenir, avec force vente de voitures et kilomètres d’autoroutes, une pincée d’immobilier en banlieue étalée pour pimenter le tout !

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« Shifters », pour un monde climato-compatible

L’armée des bénévoles de Jean-Marc Jancovici nous rappelle : « On est à l’ère glaciaire et la moyenne des températures n’est que de 5 °C inférieure à celle des débuts de l’ère industrielle et c’est  une Europe inhabitable. Dans un monde à + 3 °C comme cela devient prévisible, la vie humaine ne tiendra plus qu’à un fil. »

Marilyne Baumard : évangéliser sur le dérèglement climatique, c’est « faire “shifter” ceux qui écoutent – du verbe anglais to shift qui signifie changer, déplacer. Il s’agit d’amener son prochain à réduire son empreinte carbone, actuellement de 10 tonnes annuelles en moyenne par Français. « Janco », c’est le nom magique, le surnom de l’ingénieur qui a inventé le bilan carbone. En 2010, il crée The Shift Project, un cercle de réflexion qui produit des travaux d’utilité publique sur la décarbonation : 57 comités locaux, 12 000 cotisants et 30 000 sympathisants. Les statuts de l’association imposent de se former ; on se repasse le rapport Meadows (1972) sur Les Limites de la croissance (dans un monde fini) et la bande dessinée Le Monde sans fin (2021) vendue à 1 million d’exemplaires que Janco a cosignée avec Christophe Blain. Le Shift Project cherche de l’argent par crowdfunding pour imposer le thème de la décarbonation dans la campagne présidentielle de 2027…

Le point de vue des écologistes qui shiftent

– Le shift project vient de battre le record européen de financement participatif sur la plateforme ulule avec 2,3 million récoltés pour peser sur la présidentielle 2027.

– Les shifters font partie des rares associations qui ont résisté au chants des sirènes de l’adaptation. Cette stratégie suicidaire de l’adaptation ne fait pas partie du discours ni des plans proposés.

– Ils ne travaillent pas avec les ministres et leurs cabinets. Donc pas de façon verticale, par le haut.

Il s’agit toujours d’agir avec les professionnels du domaine étudié. Pour les avions, avec les constructeurs et les compagnies. Pour l’agriculture, avec les agriculteurs Pour l’éducation, avec le personnel éducatif. Pour la finance, avec les financiers. Etc.

– Leurs rapports sont extrêmement documentés y compris par leurs propositions d’actions.

– Poser le débat, poser des questions c’est déjà apporter des débuts de réponses.

De toute façon les limites nous seront imposées par la matière, la biophysique.
– Je shifte, tu shiftes, nous shiftons… la seule solution viable
à long terme, celle dont personne ne veut parler, c’est de réduire drastiquement la population.

Un ping-pong sur lemonde.fr

Frogeater : La limite du truc, c’est que shifter la France n’aura quasi aucun impact. Si ces bénévoles voulaient vraiment faire une différence, il faut agir à l’international, auprès des gros pollueurs, des gros producteurs, des gros consommateurs, des plus grosses populations de la planète.

Jong @ Frogeeater : Pas mal cette solution à l’aspect de dissonance cognitive : « je pollue mais bcp moins que d’autres, c’est donc à eux de faire des efforts pour descendre à mon niveau, je peux continuer en conséquence a faire ce que je fais sans changer (donc conserver le même confort carboné) et le réconcilier avec ma compréhension du problème climatique (je ne suis pas bête), car mon cerveau est persuadé que je ne fais pas partie du problème, il s’est convaincu que je suis vertueux face à pire que moi ». Problème réglé ! Pas besoin de changer !

Mike : « il y a pire que nous ». C’est l’excuse commode des gens qui ne veulent rien changer à leur petite vie. En oubliant que la pollution des méchants autres, c’est en bonne partie celle qu’on a délocalisé mais qui sert nos intérêts.

Ours : Si on veut faire quelque chose, c’est de faire comprendre aux climato-réactionnaires que le monde change. En 2024 la chine a baissé de 7 % ses émissions de CO2 malgré une croissance que l’on n’ose même pas imaginer en Europe. En 2025, la puissance installé des ENR en Chine a dépassé pour la première fois celle des centrales au charbon. Mais c’est tellement confortable de penser que les autres ne font rien pour justifier sa propre irresponsabilité !

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Shift Project, les politiciens l’ignorent (2022)

extraits : Beaucoup de politiciens n’ont pas compris le côté systémique du problème climatique. Ce qui organise le monde aujourd’hui, ce sont des infrastructures qui ont des durées de vie très longues. Pour changer un réseau de transport ou d’électricité, il faut environ un siècle. Pour modifier l’urbanisme à large échelle, il faut plusieurs siècles. Donc si on veut changer ce système, on a besoin de voir loin sinon on déstabilise tout le système ; ça s’appelle planifier. La planification a un avantage, c’est qu’elle sécurise, et un inconvénient, c’est qu’elle contraint. Une fois qu’on a poussé au maximum les améliorations technologiques, on se rend compte que ça ne suffit pas pour atteindre la neutralité carbone, il faut donc avoir recours à la sobriété. Collectivement, nous avons intérêt à évoluer vers un système dans lequel on a un peu plus d’efforts à faire à court terme et beaucoup plus de sécurité à moyen terme. (Jancovici dixit)….

downshifters (2008)

extraits : Les désengagés (downshifters) travaillent moins et dépensent moins car ils veulent le faire de façon constructive. Ils déterminent ce qui est important et ce qui ne l’est pas dans leur vie. Même le Figaro s’y met (15.10.2007) : « Au diable l’avion (trop polluant), la télé, les fast-foods, les vêtements de marque, le dernier sac tendance… Vive Emmaüs, les légumes bio, le recyclage, le vélo, la vie à la campagne et le savon de Marseille ! Baptisés downshifters aux Etats-Unis, nos décroissants prônent la « slow life », refusant l’« étouffement de l’individu dans cette société dévorée par les objets et la technologie »…..

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Hadrien Goux travaille chez Bloom, bravo

L’attitude à l’égard de Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom (créée le 28 février 2005) est variée.

Il y a ceux qui la détestent : « Je suis hyperclivante. Les pêcheurs néerlandais m’appellent Hitler…  »

Il y a ceux qui la comprennent. « C’est une adversaire respectable, concède le président de la commission pêche au Parlement européen. Elle est attachante même si elle est parfois chiante. »

https://bloomassociation.org/

Voici le témoignage d’un des salariés de son association qui agit contre la destruction de l’océan, du climat et des pêcheurs artisans

Hadrien Goux : Je gagne 2 100 euros net par mois et cela me suffit amplement pour vivre. étudiant à l’Ecole des mines de Paris, on nous met en tête qu’on obtiendra des salaires mirobolants en sortie d’études. Aujourd’hui, deux ans après avoir obtenu mon diplôme, je suis salarié de l’organisation non gouvernementale française Bloom, qui se consacre à la sauvegarde des océans. Quand on m’interroge sur ma rémunération qui reste modérée, je réponds souvent : « A quoi ça sert de gagner 50K [50 000 euros] si c’est pour contribuer à un système qui s’autodétruit et fera perdre sa valeur à l’argent ? »

Évidemment, ça génère des discussions avec certains de mes camarades ingénieurs qui ne sont pas aussi conscients des crises en cours et à venir. Je ne crois pas au fait de changer les choses de l’intérieur comme nombre de mes camarades, je vois par contre très bien comment c’est le système qui les change.

Je n’ai pas toujours été aussi déterminé. Quand j’étais en prépa au lycée Hoche à Versailles, en 2019, je regardais un peu de loin les marches pour le climat. J’étais impliqué mais mon écologie n’était pas très politique, je voulais sauver les ours polaires. Puis je suis arrivée à l’Ecole des mines, et comme tous les étudiants fraîchement sortis de prépa, j’ai suivi le cours de Jean-Marc Jancovici sur l’énergie et le climat. Une claque. En tant qu’ingénieur on comprend bien la problématique scientifique, mais on nous laisse avec cette question : pourquoi est-ce qu’on est aussi apathiques ? Je suis passé de la perception d’une crise lointaine avec des ours polaires en danger à : ce sont des humains, – nous, en fait – qui vont subir les canicules, la montée des eaux, les sécheresses comme on le voit déjà bien en France, et pire ailleurs.J’ai fait un premier stage dans le nucléaire chez Orano. Je suis arrivé en pensant contribuer à la décarbonation de la production d’énergie et j’en suis ressorti avec le sentiment que je n’y ferai pas bouger les lignes.

Agir est le meilleur remède à l’anxiété, sûrement pas un gros salaire, plutôt même le contraire ! Je n’ai pas ce rêve d’acheter une maison, de faire des voyages ou de fonder une famille, parce qu’au vu de la trajectoire actuelle du dérèglement climatique, mon temps est bien mieux utilisé à limiter la catastrophe que de faire des plans sur la comète qui nous arrive droit dessus ! J’essaie pour l’instant de changer le monde à mon échelle.

Le point de vue des écologistes contesté par des aveugles

On ne comprend pas pourquoi des commentateurs abonnés au MONDE se permettent de critiquer Hadrien…. à moins qu’ils ne soient payés par une officine de l’appareil thermo-industriel pour nous empêcher d’agir en faveur de nos générations futures.

lecteur assidu : Un gros salaire permet une solidarité sociale active tandis que le petit non-croissant, confit dans son individualisme, ne voit que le doigt de son confort égotique.

Ln49 : Si ça vous rassure… Cette personne paie des impôts et reste au dessus du niveau médian. Quant à l’individualisme, il s’est engagé dans un combat collectif puisque politique.

jea.vie : Le Monde a le chic pour dénicher dans une promotion de l’Ecole des Mines le seul ingénieur qui est raccord avec sa propre idéologie, ce qui lui permet d’en rajouter une couche. Ce jeune homme est un marginal dans la population à laquelle il appartient !

Olivier L. : Les commentaires négatifs montrent à quel point certaines personnes sont conditionnées par le « système » (libéralisme, efficacité économique, concurrence, performance, rentabilité, etc.) et, aussi, inconscients des problèmes environnementaux. Ce jeune homme est un modèle, ses parents peuvent être fiers de lui, la société lui est reconnaissante.

J. Dupont : C’est tellement plus facile de prôner la décroissance et s’afficher « anti-système » que de chercher des solutions. Tout cela c’est un concentré de paresse, de veulerie et de bêtise. Et encore plus consternant pour quelqu’un qui a eu la chance d’être diplômé d’une des plus prestigieuse école d’ingénieurs. Depuis que l’Homme existe il se bat contre la nature pour subsister. En étant imaginatif, en s’organisant, en cherchant à surmonter les difficultés. Mais il avait faim, il avait froid, il était en danger… et pas dans le confort douillet d’une « ecoanxiété » puérile .

yeux ouverts : « Paresse, veulerie, bêtise » : puis quoi encore ? Vous croyez qu’associatif rime avec inaction ? Qu’on ne peut pas faire preuve d’imagination et mettre ses talents au service d’une grande cause ? Au contraire il y a des tas de choses à penser et construire en sortant du système qui alimente la destruction de la planète. Il faut juste reconnaître le courage : de renoncer à un salaire confortable et d’accepter de se retrouver marginalisé par le regard des autres.

Jean-Charles D.. : Merci aux contribuables d’avoir financé les études d’Hadrien, et qui n’aura aucun retour sur investissement…

TTC : Bien au contraire, voilà de l’argent bien placé par le contribuable : quelqu’un qui cherche à ce que nous ayons un futur. N’est-ce pas ce que tout le monde devrait souhaiter ?

Jx : Oui alors c’est surtout les contribuables qui lui ont permis de ne pas faire de prêt étudiant en rendant les études quasi gratuites. Franchement ça saoule de payer des études d’ingénieurs pour des types qui vont glander dans des associations ou qui partent à l’étranger. Il faut changer le système et les forcer à rembourser.

Dark Knight : Ben oui vous avez raison, on devrait obliger chaque citoyen à être rentable et faire un bilan comptable individuel chaque année. Gare à ceux qui ne rempliraient par leurs objectifs, ils seraient virés de la citoyenneté française, ces flemmards. On pourrait créer une entreprise pour gérer ça, et l’ouvrir à l’actionnariat, qui permettrait un enrichissement sans fin et qui ferait à coup sûr ruisseler son indescriptible richesse vers les plus nécessiteux (s’ils font des efforts en contrepartie). Je propose même de nommer immédiatement B. Arnault président, l’homme de la situation! Bizarre qu’on y ait pas pensé plus tôt.

Bandera : Si les hurluberlus comme lui ne font pas d’enfants, c’est parfait. Dans une génération nous seront débarrassés des écolos.

On va tous crever du chgt climatique : Oui, Bandera, et on profitera pleinement du bonheur de vivre sur une planète saccagée par les industriels…

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Claire Nouvian, militantisme et désespoir

extraits : Claire Nouvian aujourd’hui (en 2020) : « J’ai toujours été un prophète de malheur : celle qui annonce la catastrophe afin que l’on puisse réagir et l’éviter. Mais aujourd’hui je regarde les faits, le dérèglement du climat, la disparition des espèces, le recul de la démocratie, la concentration inouïe des richesses dans les mains de quelques-uns, l’état de surveillance numérique, le divertissement qui a gagné contre la culture de la connaissance. Garder espoir relèverait de la profession de foi. Je ne suis pas croyante. Moi qui, plus jeune, pensais que les militants de Greenpeace étaient des extrémistes, j’ai compris que les vrais extrémistes étaient les capitalistes qui détruisaient la planète….

Bloom et Nicolas Hulot, même combat en mer

extraits : Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom vient de recevoir le prix Goldman, considéré comme la plus haute distinction internationale dans le domaine de l’environnement.* Bloom est une petite association de 8 salariés entièrement vouée « aux océans et à ceux qui en vivent », avec pour ambition d’établir « un pacte durable entre l’homme et la mer ». Si la madone des poissons se fait autant remarquer, c’est surtout parce qu’elle remporte les campagnes qu’elle mène. L’interdiction de la pêche profonde en dessous de 800 mètres décrétée par l’Union européenne en 2016 est très largement à mettre à son crédit….

Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche…..

La pêche industrielle dans l’impasse

extraits : Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs. Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches…

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Conférence des Nations unies sur l’océan, bof !

Du 9 au 13 juin, la Conférence des Nations unies sur l’océan doit réunir 70 dirigeants mondiaux et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG à Nice sur la côte d’une des mers les plus polluées du monde, la Méditerranée, qui a atteint à l’été 2024 la température record de 28,90 °C. La conférence doit déboucher sur l’adoption d’un « plan d’actions opérationnel ». Les Etats-Unis, premier domaine maritime au monde, ne devraient pas envoyer de délégation, comme aux négociations climatiques.

Enric Sala : Le chalutage de fond consiste à faire traîner de lourds filets – certains étant aussi grands que deux tours Eiffel – sur le fond marin, capturant tout ce qui se trouve sur son chemin, sans distinction. Après un seul passage de filet, des récifs riches et pleins de vie peuvent être transformés en terrains stériles. Les chalutiers de fond rejettent à la mer jusqu’à trois quarts des espèces capturées dans les filets. Les partisans du chalutage de fond l’affirment bénéfique pour la société : emplois, revenus et recettes. Les gouvernements européens subventionnent le chalutage de fond à hauteur de 1,2 milliard d’euros par an, soit presque l’équivalent de la valeur des emplois créés par ce secteur. Le chalutage de fond est pratiqué dans 77 % des zones Natura 2000 de la France. Seule l’élimination progressive du chalutage de fond et d’autres activités destructrices dans les aires marines protégées – et non la simple délocalisation de la pêche – permettrait de corriger le tir.

Le point de vue des écologistes de fond

Sans ces subventions, le chalutage de fond ne serait pas rentable dans de nombreux pays. En d’autres termes, les gouvernements utilisent l’argent des contribuables pour soutenir un secteur en faillite. Mais les solutions dépassent largement l’interdiction de certains filets.

soustraire aux pêcheurs les aires marines protégées…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

mettre fin aux subventions.

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One Ocean Summit, des mots, que des mots

extraits : Le sommet de l’océan, organisé à la va-vite par la France, s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022. Un flop ! La France demande un traité contraignant protégeant la haute mer ET en même temps refuse de signer le moratoire sur l’extraction minière des fonds marins. C’est du Macronisme tout craché. Quant à la suppression des subventions menant à la surpêche dans le monde… pas le moindre engagement a été pris. Pas un mot sur la prédation des ressources marines des pays en développement par nos flottes subventionnées, provoquant insécurité alimentaire et déstabilisation socio-économique. Les mesures qui pourraient avoir un impact direct sur le monde marin, comme la fin du chalutage qui racle les fonds, évoquée par le président de Colombie, n’ont pas trouvé d’écho. …

Comment représenter les forêts, les pôles et les océans ?

extraits : Nous les écologistes, nous voulons être les représentants des acteurs absents, ceux qui ne participent pas à nos délibérations démocratiques, c’est-à-dire les éléments de la biosphère, les générations futures, les non-humains. Si vous passez d’une carte administrative à une carte géologique, vous verrez clairement que de vastes pans de l’existence terrestre, dont pourtant les nations dépendent, ne sont représentés par personne : ni l’atmosphère, ni l’océan, ni les animaux, ni les forêts. S bien qu’on peut les piller comme s’ils ne formaient pas le socle de l’Europe, de la Chine ou de l’Ethiopie. Les États sont pensés hors sol et hors mer, à peu près comme on cultive des salades hydroponiques…

La pêche industrielle dans l’impasse

extraits : Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs. Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches…

Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

Conférence des Nations unies sur l’océan, bof ! Lire la suite »

en Chine, les cochons vivent en HLM

Quand, à l’été 2018, la peste porcine africaine a atteint la Chine par la Russie, le pays s’est montré impuissant à contenir l’épidémie. Il a fallu abattre 200 millions de porcs, près de la moitié du cheptel. Face à la pénurie, le prix de la viande de porc a doublé en un an : un choc pour une population qui en consomme 3,5 kilos par habitant et par mois.

Jordan Pouille : Pour empêcher une nouvelle épidémie de fièvre porcine, la Chine a transformé ses élevages traditionnels en fermes-usines géantes. A Hongqiao (« Pont arc-en-ciel »), un bâtiment d’élevage de 26 étages est opérationnel depuis octobre 2022. Chaque étage compte 10 000 gorets pour à peine une poignée de vétérinaires et d’agents d’entretien. En juillet, un deuxième bâtiment sera inauguré. La capacité de l’élevage sera doublée pour atteindre 540 000 cochons.

L’absence de contact entre l’homme et l’animal est une priorité, le profit une obligation, la technologie une obsession. Les animaux sont pesés, les plus gros sont amenés par un système de rampes vers un monte-charge cheminant lentement vers la sortie, et la route menant à l’abattoir. Aucune bête ne doit dépasser 200 jours. Au-delà, le cochon mange encore plus mais grossit lentement. Le profit sera moins élevé. Cette ferme verticale qui défigure Hongqiao et répugne ses habitants n’est pas une anomalie. La Chine en compterait 200. ces usines à cochons créent peu d’emplois, mais promettent une sécurité sanitaire maximale, des coûts et des pertes réduits, un approvisionnement stable. Elles sont adossées à des méthaniseurs servant à alimenter d’autres usines.

Le point de vue des écologistes à l’air libre

Bref une maison close pour cochons. Les dirigeants de la FNSEA en rêvent toutes les nuits, les végétariens s’écrient : La fin de la viande, VITE ! Pauvres cochons. Pauvres humains. Pauvre Terre. La société industrielle et mécanisée dans ce qu’elle a de pire. Vivement la viande de laboratoire rêvent les technophiles. C’est là que tu te dis que l’être humain est complètement dingue ou alors qu’on est vraiment trop sur cette planète. 8 milliards d’humains, 1,5 milliard de porcins ,1,6 milliard de bovins et 25 milliards de volailles. Un petit virus ou une petite bactérie pourrait-elle s’introduire? On imagine….mais non elle n’a pas la carte numérique lui permettant de passer les portes blindées… Dans les élevages chinois de porcs, plus de 20 antibiotiques sont utilisés, dont plus de la moitié classés critiques pour le traitement des infections chez les humains par l’OMS. Cependant la nature trouve toujours un moyen de parvenir à ses fins ! Les utilisations d’antibiotiques chez l’animal entraînent le développement d’infections résistantes à ces antibiotiques.

L’élevage en batterie est un non sens écologique. Mais quand les humains sont élevés en batterie vu leur nombre, les deux font la paire.

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Vaches en batterie : l’immonde étable à 1000 laitières

extraits : Même LE MONDE se pose des questions sur les usines à vache : « La ferme des 1 000 vaches commence à sortir de terre… l’étable géante de 234 mètres de long… la production de lait passera de 9 000 à 11 500 litres par an et par bête… reste un problème de taille : que faire du « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par le méthaniseur ?… l’inlassable mobilisation de Novissen contre cette « ferme-usine »… son mot d’ordre : « Halte aux travaux. Exigeons l’abandon total du projet [de la société] Ramery »… la Confédération paysanne dénonce aussi « l’industrialisation de l’agriculture »

Poules en batterie : maltraitance censurée par la justice

extraits : L’association  L214, spécialisée dans la défense des animaux d’élevage, a été condamnée à payer une somme conséquente à deux élevages de poules pondeuses en batterie, au motif… d’une « atteinte à la vie privée » : deux reportages vidéo ont été tournés de façon clandestine dans deux élevages en batterie qui détiennent « des milliers de poules enfermées dans des cages non conformes à la réglementation ». Mais les images ont été obtenues sans autorisation ! L214 déplore de se retrouver « criminalisée dans son rôle d’information »…

Lire, Les poules préfèrent les cages d’Armand Farrachi (2000)

extraits : L’objectif à peine dissimulé de l’économie mondialisée est de soumettre le vivant aux conditions de l’industrie. En ce sens le sort des poules en cage, qui ne vivent plus nulle part à l’état sauvage, qui n’ont plus aucun milieu naturel pour les accueillir, augure ainsi du nôtre. Il est possible dans notre monde actuel de prouver que les poules préfèrent les cages, que les otaries préfèrent  les cirques, les poissons les bocaux, les Indiens les réserves, les Tziganes les camps de concentration, les humains les cités. Si les poules préfèrent les cages, on ne voit donc pas pourquoi les humains ne préfèreraient pas les conditions qui leur sont faites, aussi pénibles, aussi outrageantes soient-elles, à une liberté dont ils ne sauraient faire bon usage et qu’ils retourneraient contre eux-mêmes….

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Fast-fashion ou mode éphémère, à interdire

La nouveauté vestimentaire n’est pas normalement un besoin : autrefois chacun s’habille comme ses parents et grands-parents. A l’époque l’habillement, c’est un coût ; il représente encore un tiers du budget des ménages en 1950… contre 5 % en 2020. Alors il faut faire vendre pour garder le chiffre d’affaires. L’industrie du luxe prolifère, et les pauvres ont la fast-fashion. Les vêtements sont destinés à être portés pendant une très courte période, et à un coût suffisamment bas pour que la clientèle soit fortement incitée à les renouveler très fréquemment. La durée d’utilisation des vêtements n’est pas limitée seulement par l’idée de démodé, mais aussi par leur faible qualité, ce qui les rend difficiles à revendre ou à donner. Ils sont de plus difficiles à recycler à cause du polyester. La fast-fashion ou mode éphémère est un des pièges de la surconsommation qui nous mène au désastre. Le secteur de la mode compte parmi les industries ayant un des impacts les plus importants sur les changements climatiques et le renforcement des inégalités socio-économiques à travers le monde.

Une proposition de loi vise à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile.

Juliette Garnier : C’est le texte qui électrise le secteur de la mode. Adopté à l’unanimité par les députés en mars 2024, il prévoyait d’imposer aux acteurs de la fast-fashion, cette mode éphémère à prix cassés, un malus indexé sur un score environnemental et de leur interdire de faire de la publicité. Largement amendé par la commission du développement durable du Sénat, l’interdiction de publicité se limiterait à empêcher les plateformes de recourir à des influenceurs pour faire leur promotion. Examinée les 2 et3 juin 2023 au Sénat, le gouvernement a annoncé soutenir un amendement pour rétablir l’interdiction totale de publicité.

Le point de vue des écologistes démodés

On va encore se laisser envahir par cette m… ?

Quand on achète des vêtements qui ne dureront qu’une saison, produits à l’autre bout du monde au mépris des droits humains et de l’environnement, en concurrence directe avec les boutiques de proximité… et bien on doit avoir deux sous de bon sens pour se dire que tout le monde est perdant dans l’opération ! Même le consommateur qui, certes achète moins cher, mais pour des choses dont il n’a pas besoin et/ou qui seront hors d’usage au bout de quelques mois. Notons que les grandes enseignes d’habillement françaises font aussi fabriquer leurs collections dans des pays à bas coût. Elles ont aussi recours à des tissus bon marché en polyester à forte empreinte environnementale. Elles vendent aussi pléthore de références après avoir abandonné le rythme d’antan de deux collections par an. La liberté de communiquer et d’entreprendre a bon dos.

Dans un système mondialisé, il faut faire de la démondialisation de la production. Dans un système de surconsommation, il faut faire de la sobriété textile. On se rappelle avec nostalgie la philosophie du rouet de Gandhi par laquelle chaque famille indienne se devait de tisser ses propres étoffes pour lutter contre les importations (en provenance d’Angleterre) destructrices du tissu social indien. Il ne reste plus aux syndicalistes occidentaux qu’à appliquer cette leçon de l’histoire : il est de tout temps nécessaire de fabriquer localement ses propres vêtements.

Dans le désert, nous crions : non à la mode, non au luxe, non aux inégalités de revenus, oui à la stabilité, oui à la simplicité. Nous voulons des vêtements unisexe, simples, inusables ou presque.


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