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En couple, l’écologie se bricole à deux

Elle veut partir en vacances à vélo, lui préfère easyJet. Qu’il s’agisse du transport, de l’alimentation ou du chauffage, dans beaucoup de couples, l’écologie est devenue un sujet de dissension, creusant parfois un abîme de CO₂ entre les amoureux.

Jane Roussel : Alimentation, vacances, logement, déplacements, enfants, etc., rares sont les questions essentielles de la vie de couple à ne pas être percutées par l’environnement. Les petites ou grosses frictions ne sont jamais loin. ELLE fait chaque soir le tour de l’appartement pour fermer chaque volet pour préserver la chaleur sans toucher au thermostat. Si cela ne tenait qu’à LUI, il se serait contenté d’actionner le « + » du radiateur. Cette scène de la vie quotidienne est un classique de « couple mixte » au niveau écologique. Il y a complet décalage, l’un cherche à faire baisser son impact carbone, l’autre beaucoup moins. L’engagement écologique est encore trop souvent vu comme une privation de ce qui nous anime, comme lié à un mode de vie ascétique, mais cela peut être une « sobriété heureuse ».

Le couple est aujourd’hui ramené sur les bancs de l’école avec un objectif de diplôme écolo en fin de parcours. Mais si on ne fait pas les choses parce qu’on les désire, ça ne fonctionne pas. Le renoncement imposé ne mène pas à une transition durable, le cheminement personnel, si.

Le point de vue des écologistes sur le couple

Vince : En fait se préoccuper en couple de notre environnement est simplement un signe d’Amour et de respect. Pour nos semblables, mais aussi pour les autres membres de la Nature présents et à venir. C’est donc l’amour de soi versus l’amour des autres au sens large. Même si on n’y arrive pas instantanément, on s’engage dans cette voie. Sérieusement. Sinon, il suffit de dire haut et fort qu’on reste un gros égoïste. Au risque de se retrouver tout seul, car l’égoïsme ce n’est pas de l’amour.

HugoS : La question n’est pas de savoir si on va en amoureux à Venise ou passer sa lune de miel en Polynésie, mais s’il est indispensable d’aller en Italie ou partir en avion pour être heureux à deux.

docteur Maboul : C’est plutôt une chance d’avoir un(e) conjoint(e) moins faible que soi sur les changements à faire pour limiter son impact carbone. C’est assez dur de changer son mode de vie, si l’autre aide c’est un gros plus.

Toujours plus surpris : Finalement vivre en couple c’est accepter de partager certaines décisions : lieu de vie, type d’habitat, alimentation, activités (dont vacances) et aménagement intérieur. Être plus résilient à l’égard de notre environnement est forcément présent dans toutes ces décisions et nous sommes plus ou moins cohérents avec nos valeurs. Une fois certaines habitudes prises en couple, on ne se pose même plus la question du compost, de l’absence de voiture dans le ménage ou du refus des écrans… et au bout de quelques années ça crée un gouffre comportemental vis à vis des couples n’ayant pas évolué sur l’écologie.

G. Unavis : Certains font un parallèle avec la religion. Je dirais que si le changement climatique n’est évidemment pas une croyance, l’importance accordée aux fameux « petits gestes » en est une (je le dis en étant moi-même à cheval sur ces éco-gestes).

arston : C’est la conclusion de Jane Roussel qui m’amuse le plus dans cet article très pertinent. « On est tous le mauvais élève de quelqu’un ». Dans notre couple c’est Madame qui est écolo et moi, mâle dominant né dans les années 60, nettement moins. Bon ceci dit je n’ai plus de voiture depuis 10 ans, ne prend jamais l’avion, ne fume pas, ne boit pas…

Frog : On peut effectivement lâcher un peu de lest sur le conjoint, sachant qu’un couple aura quoi qu’il arrive un bien meilleur bilan carbone que deux célibataires ayant chacun leur maison…

pierre guilleret : Une de mes jeunes connaissances avait un compagnon écolo, qui refusait le smartphone et avait des principes. Çà l’amusait. Et puis un jour IL a refusé qu’ils fassent des enfants : c’est mauvais pour la planète. D’abord ELLE n’a pas compris. Puis ELLE a réfléchi. Plutôt que la ligature des trompes, la vasectomie pour LUI.

Quota de 4 vols par avion dans toute une vie

Dans notre société surpeuplée d’humains, d’infos, d’intox et de faits divers de tous ordres, la parole qui compte a du mal à se frayer un chemin. Ainsi la sobriété avionnaire promue par Jean-Marc Jancovici.

24 Novembre 2022, « Il faut se limiter à 3 ou 4 vols dans une vie »

https://www.tourmag.com/Il-faut-se-limiter-a-3-ou-4-vols-dans-une-vie-selon-Jean-Marc-Jancovici_a116370.html

Jean-Marc Jancovici : « Les émissions de CO2 ne peuvent pas croître indéfiniment, ni même rester constantes, cela n’existe pas dans un monde fini. La seule question est de savoir : qu’est-ce qui les fera baisser un jour ? Est-ce notre volonté ou les évènements extrêmes ? Je rappelle que le pic de production de pétrole conventionnel date de 2008, celle de pétrole de sable bitumineux sans doute de 2018, nous allons devoir faire avec moins… Il y a des COP depuis 1995, le fonctionnement même d’une COP fait que ça ne peut pas contraindre des pays qui ne voudraient pas avancer sur le sujet. Elles sont régies par des processus onusiens, sauf au Conseil de sécurité, toutes les décisions sont prises à l’unanimité par consensus… La croissance verte, c’est un mythe, mais Elisabeth Borne fait un métier qui consiste à dire que tout est sous contrôle. Pas de croissance économique, pour l’État veut dire baisse des recettes fiscales et spectre du chômage. Mais à l’avenir il sera nécessaire de limiter drastiquement le nombre de vols à 3 ou 4 dans une vie, aussi bien pour les riches que pour les pauvres.

L’avion représente 8 % du pétrole mondial, il est né avec le pétrole et va mourir avec lui. Il n’existe pas de solution technique à l’échelle industrielle pour conserver les quelques milliards de passagers aériens par an. Pour gérer le moins, il existe deux options : gérer par les prix ou les quantités. Je trouve que de gérer par les quantités est plus égalitaire que par les prix. Après ça peut être 2 ou 5 vols, je n’ai pas fait les calculs. Les gens qui prennent l’avion pour aller dans un hôtel club, un voyage organisé, la découverte des autres civilisations est un comportement qui peut paraître exagéré.

23 mai 2023, Clément Beaune sur son compte Twitter : « Ce matin, l’interdiction des lignes aériennes en cas d’alternative de moins de 2 h 30 en train devient réalité », a écrit Le ministre des Transports célébrait en fait la publication d’un décret d’application de la loi climat et résilience, votée en 2021.

28 mai 2023, Suppression des vols intérieurs : « une mascarade », dénonce Jean-Marc Jancovici

https://www.youtube.com/watch?v=rPxbgVpR0mo

30 mai 2023, Quota de 4 vols par vie : Jean-Marc Jancovici persiste et signe. Léa Salamé l’a interrogé ce mardi 30 mai sur France Inter.

https://www.lechotouristique.com/article/quota-de-4-vols-par-vie-jean-marc-jancovici-persiste-et-signe

Jean-Marc Jancovici : « Ce quota de 3 à 4 vols dans toute une vie proposé en novembre 2022 avait fait l’effet d’une petite bombe médiatique.  Depuis, j’ai fait les calculs, c’est à peu près le bon ordre de grandeur. Mon père qui était d’une catégorie socio-professionnelle supérieure, professeur d’université, quand il est allé aux États-Unis pour faire un post-doct, il est allé en bateau. L’idée même que l’on puisse prendre quatre vols dans une vie, il y a un gros demi-siècle, ça n’existait pas pour la population dans son ensemble.

Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu’ils se rendent compte que c’est quelque chose extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole. Une fois qu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura même pas de quoi assurer quatre vols dans une vie par terrien. Il est urgent d’organiser notre avenir économique en fonction de ça. L’empreinte carbone de Paris, un tiers provient des vols. Une bonne partie de l’économie parisienne repose sur le transport aérien lié aux sièges sociaux de multinationales ou au tourisme. Il faut penser à un avenir avec moins de tout ça. 

Oui, une partie des jeunes veut actuellement continuer à prendre l’avion. Mais nous vivons dans une collectivité. Après il faut faire des compromis. Nous pourrions envisager que sur les quatre vols, deux soient effectués lors des études, pour découvrir le monde. Ensuite, plus vieux, on part en vacances en Corrèze, dans les Vosges, en Corse.  En Corse en bateau bien sûr. Il m’est arrivé d’aller en train et en bateau au Maroc, en traversant Gibraltar. Il faut retrouver le temps du voyage qui est long. Et alors le voyage lui-même devient une découverte. » 

Notre blog biosphere, contre l’avion depuis longtemps

Le monde d’après Covid, avec ou sans avions ? (2021)

Des avions qui volent au colza, foutaises (2021)

Léonore Moncond’huy, seule contre les avions (2021)

Pour l’avion tous bords politiques confondus (2019)

Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion (2019)

Pour ne pas changer le climat, ne pas prendre l’avion (2015)

tout accord fait grâce à l’avion n’est pas un bon accord (2013)

trop de touristes prennent l’avion (2010)

des avions cloués au sol, la bonne affaire ! (2010)

la fin de l’avion plus lourd que l’air (2009)

les avions, au sol ! (aéroport de Nantes, 2009)

avions et climat (2007)

Extrait : Les climatologues rappellent aussi qu’à consommation égale un avion a un impact climatique qui vaut plusieurs fois celle d’un transport routier, en raison des émissions de gaz à haute altitude. Avec un transport aérien qui connaît une croissance annuelle de 10 % et qui représente une source majeure de pollution au CO2, certains veulent donc limiter les déplacements en avion. L’Association Flight Pledge prône une telle mesure, notamment pour les vols de loisirs de courtes distances et les courts séjours, rendus récurrents depuis l’avènement du low cost et qui sont aujourd’hui une tendance forte. Il semblerait que la seule régulation effective possible à grande échelle soit d’ordre économique, par le biais de taxes, d’augmentation de tarifs, de primes compensatoires pour l’environnement… Mais cela revient à poser la question de savoir s’il est réellement possible et souhaitable de limiter le nombre de voyageurs aériens….

Planification impérative écolo, notre destin

Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? Certes une planification centralisée est inopérante dans une société complexe, la variation des prix est un mode de régulation qui sert à échanger de façon décentralisée des informations sur les préférences de chacun : la loi de l’offre et de la demande détermine de façon presque automatique ce qu’il faut produire et consommer. Cependant la montée croissante des pénuries (eau, énergie, forêts, terres cultivables…) résulte de la guerre à la planète que l’économie libre et croissanciste a engendré. Alors il devient plus facile de déterminer les choix fondamentaux, le niveau des besoins à satisfaire absolument et les secteurs d’activité à abandonner. Après la simplicité volontaire d’une infime minorité, la sobriété partagée par tous, de gré ou de force !

Lire, Planification publique et carte carbone

Matthieu Goar : L’exécutif est au pied du mur. En quelques mois, le gouvernement va devoir réviser la stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat. Jeudi 25 mai, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le combat du siècle : le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! D’un côté, on a Macron qui n’a jamais intellectualisé sa pensée sur le sujet écolo. De l’autre, on a Mme Borne qui délivre un récit à la fois froid, technocratique et superficiel. Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ?

Au pied du mur, il faudra bien tenter d’impliquer le maximum de citoyens malgré des contraintes impopulaires.

Le point de vue des écologistes plus ou moins réalistes

Floréal : A part une rupture avec le système capitaliste, difficile d’y parvenir. Et cela ne fait pas partie des schémas mentaux de nos élites politiques, E. Macron en particulier.

Réaliste : Après make our planet great again, le locataire de l’Élysée a parlé des amishs et a refusé de reprendre sans filtre plusieurs propositions parmi les 147 de la convention citoyenne sur le climat. Il demande leurs avis aux lobbies de l’automobile, du nucléaire, des chasseurs, de la FNSEA… et il macrone.

MarcRaph : Ce n’est pas le gouvernement qui doit affronter des choix difficiles, ce sont la population et les entreprises qui doivent le faire !

Seb75 : C’est aux entreprises de faire la transition écolo, pas l’État. De la même manière cette idée de planification écologique c’est n’importe quoi ! Pourquoi pas un plan quinquennal soviétique tant qu’on y est ?? On n’est pas dans le Gosplan ! On doit impulser des politiques publiques incitatives en faveur de la sobriété écolo en donnant des avantages fiscaux et sociaux pour les comportements écolos vertueux.

Ludo : Quand est-ce que la sobriété sera placée au cœur du débat ? A-t-on vraiment besoin de changer d’habits/de voiture/de téléphone/etc…aussi souvent ? Si nous, collectivement consommons moins mécaniquement on polluera moins et on ne sera pas plus malheureux !

Michèle de Dordogne : Le gouvernement ne sait pas comment faire. Chaque projet d’éoliennes (qui défigurent notre si beau pays), chaque projet de parc de panneaux solaire (qui détruisent des hectares de forêts) entraîne la fronde et des actions en justice de riverains qui n’en veulent pas et bloquent tout. C’est même une taxe (écolo) sur le gaz oil qui a déclenché l’épisode des gilets jaunes. Facile de donner des leçons : les Yaka faucon ne sont décidément pas une espèce en voie de disparition.

Rochefort : L ensemble des politiques , journalistes , hommes de savoir débattent doctement de méthodes pour réaliser telle ou telle choses. Pour moi c est prendre LE PROBLÈME à L’ENVERS. Il faut au départ DÉFINIR ce qu’un MAXIMUM DE FRANÇAIS souhaite dans les domaines , logements , nourritures , culture , temps libre , santé etc
ET a partir de
leur CHOIX, entériner par referendum pour passer aux réalisations.

Zoe4444 : la neutralité carbone ne veut rien dire pour la plupart d’entre nous concrètement dans nos vies quotidiennes. Il faudrait le décliner sur nos vies. ça va probablement nécessiter des changements drastiques qu’on ne perçoit pas et un grand risque de se retrouver piégés : voiture thermique invendable pour financer une électrique; nécessité de déménager pour être plus proche de son lieu de travail mais impossibilité de vendre son logement qui ne vaudra plus rien, etc…

Amiral Bragueton : Pourquoi ne pas organiser une grande Convention Citoyenne sur le Climat, qui pourrait faire des propositions ?

Quoicoubé : Beaucoup d’entre nous sont prêts à des efforts à partager par tous les acteurs, efforts qui nécessitent une remise en question aussi du modèle économique qui a conduit à cette impasse. Pour l’instant je ne vois que l’effet de gaz lacrymogène en réponse à l’effet de serre et la matraque en réponse aux manifestants conscientisés qui remettent en question les projets de bassines, d’ autoroute inutiles et interpellent les entreprises les plus en pointe en pollution environnementale.

ExtinctionRebellion : Je mets mon billet qu’il ne se passera rien. Ni sous Macron, ni sous le (la) candidat(e) de droite dure qui lui succédera. Et ensuite, il sera trop tard pour organiser l’atterrissage. Ce sera donc un gros crash…

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octobre 2022

Planification, faire de la France une « nation verte »

extraits : Les seules proposition qui font sens seront dures à avaler : faudrait revenir en arrière. Un exemple, le logement. Que dire des « passoires thermiques », que faire pour diminuer la dépense énergétique liée au chauffage ? La première solution est assez évidente : chauffer moins, beaucoup moins. En 1945, on ne chauffait que la cuisine qui était aussi la pièce à vivre. On trouvait normal que les pièces moins occupées telles les chambres, ne soient pas chauffées. Aujourd’hui il serait normal de sacrifier son confort afin de limiter le nombre de radiateurs et donc notre consommation énergétique. La deuxième solution est d’ordre culturel : accepter de vivre ensemble dans de plus petites surfaces…

Économie de guerre, planification, règle verte

extraits : Nous avons fait la guerre à la planète, épuisé ses richesses et ses potentialités, il est urgent de faire la paix. Mais cela veut dire aller à l’essentiel, pratiquer le rationnement pour une sobriété partagée et ce sur une période très très longue. Cela veut dire aussi entrer dans une « économie de guerre ». Ce terme revêt plus fréquemment un usage métaphorique qui a été utilisée au cours de la pandémie de Covid-19 pour justifier les confinements. Il s’agit de justifier un rôle plus fort de l’État dans l’économie, d’aller à l’encontre du libéralisme économique. Derrière la question de la guerre, c’est finalement le rôle de l’État dans l’économie qui fait débat..

Mai 2022

Planification écologique, notre synthèse

Planification écologique en Suède

Planification écologique, un gadget ?

Planification écologique, Macron hésite

Planification écologique, précisions

Pacifisme, mot inapplicable aux humains

Je ne crois plus qu’on puisse améliorer l’espèce humaine, pas seulement du fait qu’on s’entasse à 8 milliards d’omnivores voraces sur une toute petite planète dont on abuse des bienfaits sans se soucier du sort des générations futures. J’ai été objecteur de conscience dans les années 1970. Je croyais naïvement que j’étais à l’avant garde d’un mouvement pacifiste qui allait nous transformer en cosmopolites de tous les pays : fini les guerres tribales entre nations artificiellement institutionnalisées. La fin de la guerre froide aurait permis un désarmement assumé internationalement. Les puissances nucléaires ont continué à faire comme si de rien n’était. Des bande armées saccagent plusieurs pays dans des États de non droit. Et maintenant la guerre absurde de Poutine en Ukraine. Et maintenant la fin du pacifisme en Allemagne et même au Japon. Je ne peux que désespérer de l’espèce humaine…

En Allemagne et au Japon, le crépuscule de l’idéal pacifiste : Le G7 vient de se tenir à Hiroshima du 19 au 21 mai 2023. Hiroshima, victime martyre du feu nucléaire le 6 août 1945 ; furent pulvérisées d’un coup 70 000 vies humaines. Sur le monument aux victimes est gravé : « Plus jamais, nous ne commettrons la même erreur » – « nous » signifiant l’humanité. Or l’Allemagne et le Japon, dont la singularité stratégique était un pacifisme affiché, sont apparues pour la première fois à ce G7 comme des puissances « normales », affichant des budgets de défense en hausse. Le pacifisme répondait à la définition qui en avait été donnée au 16e congrès universel de la paix, tenu à Munich en 1907 : une doctrine d’action pour « supprimer la guerre et résoudre par le droit les différends internationaux ».

En 1947, le Japon introduisit dans sa Constitution un article par lequel il « renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de l’Etat et à la menace ou l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux ». La transformation de l’Archipel en puissance militaire s’est faite par glissements interprétatifs de l’article 9 de la Constitution avec la création, en 1954, de « forces d’autodéfense », qui sont peu à peu devenues une armée à part entière.

Adoptée en 1949, le préambule de la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne stipule que le « peuple allemand » est « animé de la volonté de servir la paix du monde en qualité de membre égal en droits dans une Europe unie » ; seuls les « actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples en vue de préparer une guerre d’agression sont inconstitutionnels », précise l’article 26. A partir des années 1990, sa participation à plusieurs opérations extérieures n’avait pas changé la donne : celles-ci se sont limitées à des actions de maintien de la paix, l’Allemagne est fondamentalement restée une « puissance civile. Mais le chancelier Olaf Scholz a affirmé, en juin 2022, que la hausse des dépenses militaires allait conduire l’Allemagne à avoir « la plus grande armée conventionnelle d’Europe ».

Dans les deux pays, les discussions portent davantage sur le rythme avec lequel la hausse des dépenses militaires est mise en œuvre que sur les conséquences stratégiques et géopolitiques de celle-ci.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Citoyen étonné : La conclusion du communiqué du G7 commence par cette phrase : «Nous nous engageons, depuis Hiroshima, le « symbole de la paix », à ce que les membres du G7…» Or Hiroshima est le génocide et le crime contre l’humanité par excellence, le second après la Shoah. En faire un « symbole de paix » alors qu’on parle de militarisation et de guerre ça ne choque personne ? Pourquoi pas « Auschwitz, le « symbole de la fraternité » » , ça aurait été classe aux cérémonies du 75e anniversaire.

FDD : Le pacifisme est une belle doctrine, qui malheureusement a historiquement toujours profité aux voisins bellicistes. La guerre fait partie de la nature humaine et du destin commun de l’humanité. C’est très triste, mais il faut affronter cette réalité, car c’est la seule manière d’aller efficacement vers la paix. C’était le sens de l’adage latin trop décrié « si vis pacem, para bellum » : si on ne veut pas se préparer à la guerre, on peut être sûr que d’autres nous y contraindront et dans les pires conditions.

Lecteur du ghetto : Précisons que les peuples, premières victimes des guerres, sont pacifistes. Les dirigeants, planqués, le sont beaucoup moins.

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Objection de conscience en temps de guerre (en Ukraine)

extrait : Il n’existe pas d’alternative au service militaire, ni d’objection de conscience en Ukraine. Les objecteurs de conscience risquent des amendes et des peines de prison. Seuls quelques groupes religieux échappent à cette règle. Et défendre le pacifisme en temps de guerre est chose difficile. Aujourd’hui, Yurii Sheliazhenko, Ukrainien reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, «La violence engendre la violence ».

écologie de guerre, guerre à l’écologie

extrait : La guerre, une imbécillité inutile que pratiquent sans discontinuité les homo sapiens depuis sans doute l’origine de l’espèce. S’il n’y avait que des morts parmi cette lignée humaine, ce serait un moindre mal, mais les bandes armées sont également dévastatrices pour la nature et l’environnement. Les »polémo-paysages », paysages dévastés par la guerre, accompagnent les morts, les blessés et les destructions de tous ordres.

Objecteur de conscience je suis, je serai

extrait : Ma réflexion s’affine en 1970, je (Michel Sourrouille) deviens pacifiste. Il est vrai que les 26 mois de camps de concentration vécus par mon père m’avaient amené beaucoup plus tôt que la plupart des jeunes à réfléchir sur l’anéantissement programmé des personnes au niveau physique et psychologique qui résulte des conflits armés. On ne naît pas objecteur, on devrait le devenir…

Le coût écologique exorbitant des guerres

extrait : L’Union pacifiste est née en 1961 et accueille tous ceux qui se reconnaissent dans le pacifisme intégral, le refus de toute armée et de toute guerre… c’est-à-dire presque personne. Une personnalité extraordinaire comme Louis Lecoin, né en 1888 et à l’origine en France du statut des objecteurs de conscience en 1963, a été obligé d’éditer son autobiographie à son compte.

Urgence écologique de la contre-violence

En Allemagne, les autorités criminalisent le mouvement écologiste radical Letzte Generation(« dernière génération »). Pourtant le mouvement écologiste est d’essence non-violente. Par contre la violence d’État par justice interposée signifie l’absence de sensibilité écologique d’un gouvernement quand il réprime férocement les militants. C’est le déni gouvernemental de l’urgence écologique qui fait en sorte que la non-violence peut se transformer en contre-violence, par exemple par la destruction de biens nuisibles à la planète. Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ?

Un échange significatif de l’aveuglement  de certains

Untel : Le gouvernement allemand, où figurent des écologistes, est tout à fait compétent pour identifier des criminels qui se font passer pour de doux rêveurs écologistes.

Peps : Après des dizaines d’assassinats perpétrés par la Fraction Armée Rouge, les Allemands sont bien plus lucides sur ces groupuscules d’extrême-gauche, qui sous couvert d’écologie, reviennent à la charge avec des projets de révolution bolchévique meurtrière…

Michel SOURROUILLE : Untel et Peps, vous ne répondez pas à la question : « Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ? ». De votre part, c’est significatif d’une rhétorique qui se contente d’attaquer en confondant le rouge et le vert au lieu d’approfondir la problématique de l’urgence écologique. La bande à Bader, je connais, c’était de l’enfantillage meurtrier. Le réchauffement climatique, c’est du dur et du durable !

Thomas Wieder : Fondée en 2021, Letzte Generation s’est fait connaître par ses actions spectaculaires : grèves de la faim, jet de purée sur la vitre protégeant une toile de Monet dans un musée de Potsdam, intrusions dans des aéroports conduisant à l’interruption du trafic aérien, perturbations d’événements sportifs ou culturels… Rien qu’à Berlin, 2 525 procédures judiciaires ont été ouvertes contre des militants de ce mouvement en un an. Un palier a été franchi dans le bras de fer : sept personnes, suspectées d’avoir « organisé des levées de fonds » d’un total de 1,4 million d’euros dans l’intention de « commettre des actes criminels », sont visées par une procédure. Deux d’entre elles sont soupçonnées d’avoir tenté, en février 2022, de saboter l’oléoduc reliant Trieste à Ingolstadt. Plusieurs grands médias allemands, comme le Spiegel ou la Süddeutsche Zeitung, ont exprimé leurs réserves face à cette série de perquisitions conduites au nom du paragraphe 129 du code pénal, qui définit les « organisations criminelles » comme mettant en péril la sécurité publique. Cette législation s’appliquait plutôt aux groupes mafieux ou d’extrême droite.

« Ils nous font peur, mais nous ne devons pas céder. Le gouvernement nous conduit les yeux fermés vers un enfer climatique et appuie sur la pédale d’accélérateur », a déclaré la porte-parole de Letzte Generation.

Nos articles antérieurs sur la légitimité de la contre-violence

Transgressons une légalité écocidaire !

extraits : Le luddisme, c’est en Angleterre au XIXe siècle la résistance des artisans à domicile contre l’extension des manufactures. Ils ont brisé des machine qui détruisaient leur gagne-pain. Si ce mouvement avait réussi, la révolution industrielle n’aurait pu avoir lieu avec les conséquences qu’on connaît aujourd’hui, l’épuisement des ressources fossiles et le réchauffement climatique au détriment des générations futures.

Hymne au sabotage dans Le Guardian

extraits : Chacun sait maintenant, au moins à un certain degré de conscience, ce qui est en jeu. De nouvelles formes de résistance sont en train de naître. Nous pouvons détruire les machines qui détruisent cette planète. Si quelqu’un a placé un engin incendiaire à l’intérieur de l’immeuble où vous vivez, si les fondations sont déjà en feu et que des gens meurent, nous serions nombreux à estimer que vous avez l’obligation de mettre l’engin hors d’état de nuire. C’est là l’argument moral qui, à mon sens, justifie la destruction des propriétés et des infrastructures du capital fossile. Cela n’a rien à voir avec le fait d’attenter à des corps humains, action pour laquelle il n’existe aucune justification morale.

Contre-violence par destruction de bien

extraits : Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Il faut se rappeler les propos de Françoise d’Eaubonne au début des années 1970, le jour où elle fut scandalisée d’entendre un ami lui dire : « Le problème de la révolution passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui ». Il lui aura fallu plus d’un an pour assimiler la profondeur de cette vérité.

Au nom de la « contre-violence », Françoise d’Eaubonne participera à la lutte contre l’énergie nucléaire en commettant avec d’autres un attentat à l’explosif le 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim, retardant de quelques mois son lancement…Elle a assumé cette position radicale jusqu’au bout puisque dans ses derniers tomes de mémoires elle écrit  : « La contre-violence semble très indiquée comme retournement de l’arme de l’ennemi contre lui-même ; il va de soi que les attentats ne visent que des points de rupture précis du front ennemi, économisant au maximum les vies humaines, utilisant les moyens destructifs pour instruire le plus grand nombre possible d’abusés du sens de cette guérilla urbaine. » (Françoise d’Eaubonne, « Écologie et féminisme (révolution ou mutation ?) », première édition en 1978)

Action (non-)violente pour la décroissance !?

extraits : Andreas Malm : Deux membres des Catholic Workers, Jessica Reznicek et Ruby Montoya, tout au long du printemps 2017, ont perforé à plusieurs reprises un pipeline en construction. Elles justifient : « Après avoir épuisé toutes les formes d’action possibles, dont la participation à des réunions publiques, la collecte de signatures pour réclamer des études d’impact environnemental, la désobéissance civile, les grèves de la faim, les manifestions, boycotts et campements, nous avons constaté l’incapacité évidente de notre gouvernement (américain) à entendre les revendications populaires. »…  

Elles ont fini par sortir de la clandestinité en revendiquant publiquement leurs actions : « Nous prenons la parole pour encourager d’autres à entrer dans l’action, le cœur pur, pour démanteler l’infrastructure qui nie notre droit à l’eau, à la terre et à la liberté. »

Urgence écologique, le rôle de la violence

extraits : Presque toutes les mobilisations qui ont fait changer les choses ont intégré une composante de violence. La révolution chilienne en 2019 a commencé quand des manifestants sont entrés dans le métro et ont détruit les automates. En Iran, dans la crise déclenchée par la mort de Mahsa Amini, on a parlé des écolières qui enlevaient leur hijab, mais il y a aussi eu des confrontations avec les forces armées. Les luttes sont amenées à s’intensifier, à mesure que le dérèglement climatique s’accentuera. (Andreas Malm)

Nature « criminelle » de la thermo-industrie

extraits : Criminel. Tel est l’adjectif utilisé par le parquet de Neuruppin (Brandebourg). En cause : les actions menées contre la raffinerie de Schwedt-sur-Oder. Les membres sont parvenus, à plusieurs reprises, à couper le robinet du pipeline qui l’alimente en pétrole.Où sont vraiment les criminels ? Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui interpellent, mais aussi l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement climatique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Des militants, en s’attaquant à un complexe pétrolier, ne font que réagir à la violence de la société thermo-industrielle. Leur contre-violence est légitime, dire le contraire est criminel.

L’activisme écolo radical, une nécessité

extraits : Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées, Greta Thunberg se contente de dire aux politiques qu’ils feraient bien d’agir, les Conférences internationales sur le climat depuis plus de 26 ans n’ont absolument rien changé aux émissions de gaz à effet de serre ! Pire, des irresponsables au pouvoir dans plusieurs pays font l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe. Il est beaucoup trop rare de rencontrer des personnes qui prônent une action radicale contre la violence anti-écologique des biens consommés et des infrastructures actuelles, une contre-violence qui irait au-delà d’une non-violence jugée trop paisible.

Noël Mamère prend partie pour la castagne

extraits :  La FNSEA vient d’élire à sa présidence le patron d’Avril, puissant groupe agro-industriel international, dont la devise « Servir la terre » sonne comme une provocation. Parce qu’elle se sent trahie, la génération de jeunes militants constate les limites des marches pour le climat et des happenings bon enfant. Elle se contentera de moins en moins de la désobéissance civile non violente, pourtant inscrite dans notre culture politique depuis le XIXe siècle. Pour cette génération, la désobéissance est devenue « résistance », avec tout l’imaginaire qui l’accompagne. Il ne faudra pas s’étonner si certains basculent dans des formes d’activisme incontrôlables. (Noël Mamère en avril 2022)

 

 

Mansholt 1972…2023, cinquante ans de perdus

Sicco Mansholt, auteur d’une restructuration de la politique agricole commune (PAC) visant des gains de productivité par l’exode rural et l’agrandissement des exploitations, avait eu en 1972 une « révélation » à la lecture du rapport du Club de Rome :

« J’ai compris qu’il était impossible de s’en tirer par des adaptations : c’est l’ensemble de notre système qu’il faut revoir. » Puis il va au bout de sa pensée: « Est-il possible de maintenir notre taux de croissance sans modifier profondément notre société ? En étudiant lucidement le problème, on voit bien que la réponse est non. Alors, il ne s’agit même plus de croissance zéro mais d’une croissance en dessous de zéro. Disons-le carrément : il faut réduire notre croissance économique, notre croissance purement matérielle, pour y substituer la notion d’une autre croissance celle de la culture, du bonheur, du bien-être. »

Valéry Giscard d’Estaing, alors Ministre des Finances et des Affaires économiques, répond qu’il ne veut pas « devenir objecteur de croissance. » Nous sommes en 2023, que de temps perdu ! On a voulu la croissance jusqu’à heurter le plus violemment possible le mur des réalités biophysiques !

lire, Souvenirs, Mansholt et les limites de la croissance

Antoine Reverchon : Le 9 février 1972, Sicco Mansholt, vice-président de la Commission européenne chargé de l’agriculture (et à ce titre un des pères de la politique agricole commune), adressait une lettre au président de la Commission européenne. M. Mansholt avait suivi de près les travaux du Club de Rome, qui allait publier un mois plus tard le rapport Meadows, ou Les Limites à la croissance, en y annonçant l’épuisement final des ressources naturelles et énergétiques en cas de poursuite de la croissance mondiale au rythme atteint à l’époque : « Il est évident que la société de demain ne pourra pas être axée sur la croissance. »

Lire, les limites de la croissance ou rapport au club de ROME (1972)

Selon Mansholt, la boussole ne devrait plus être le produit national brut, mais l’« utilité nationale brute », c’est-à-dire une limitation de la production aux besoins de la société. Conscient que cela signifierait « un net recul du bien-être matériel par habitant et une limitation de la libre utilisation des biens », Mansholt préconise une planification stricte de la production par la puissance publique (la Commission et les Etats) afin de la répartir équitablement entre tous les citoyens et, pour ce qui est des matières premières, entre les entreprises.

Il souhaite aussi mettre en place la compensation de la réduction de la consommation de biens matériels par l’extension de l’offre de biens « incorporels » (santé, éducation, culture, loisirs), une aide massive aux pays du tiers-monde, qui, sinon, poursuivraient leur propre chemin de croissance au péril de l’environnement, une réorganisation de la production, y compris agricole, pour en limiter l’impact environnemental (recyclage, matériaux et énergie « propres », chasse au gaspillage, mesures antipollution), la taxation aux frontières des produits étrangers non conformes à ce mode de production, etc.A l’époque, la lettre avait suscité une avalanche de commentaires négatifs, à droite comme à gauche. Ce programme proposé il y a un peu plus de cinquante ans est peu ou prou celui que préconisent aujourd’hui les économistes écologistes.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Mansholt proposait une économie planifiée, ce que faisait à l’époque l’URSS, modèle à suivre selon le PCF. Mais le communiste Georges Marchais, dans une conférence de presse du 4 avril 1972, partage paradoxalement la position du Conseil national du patronat français (CNPF) et lance : « Au nom de la recherche d’une meilleure qualité de la vie, faut-il proposer une société de pénurie et de rationnement, ainsi que la nette diminution du niveau de vie actuel ? Cela n’est pas notre politique. Une forte croissance économique est indispensable pour couvrir les immenses besoins non encore satisfaits et améliorer le niveau de vie des plus défavorisés. » Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… les communistes française en 2023 restent malheureusement fidèles à la position de Marchais de 1972 malgré le choc climatique et la descente énergétique qui s’annonce !

Et encore, s’il n’y avait que le PCF de Fabien Roussel, mais tous les ténors aujourd’hui aussi bien politiciens qu’économistes, médias ou médiatisés, tous en cœur continuent d’entonner le chant religieux de la croissance sans fin dans un monde fin. Le temps perdu ne se retrouve pas…

 

Montrer sa colère pour éviter l’anxiété

Des échauffourées entre police et manifestants pour le climat ont éclaté le 26 mai 2023 aux abords de la salle parisienne où doit se tenir l’Assemblée générale annuelle de TotalEnergies. Après BP et Shell, c’est le géant français des hydrocarbures qui se prépare à vivre une assemblée électrique, ciblée par une coalition d’associations qui menace de la bloquer, mais aussi par une partie de ses actionnaires en désaccord avec sa politique climatique. On s’attaque aux conciliabules des grands de ce monde, pourquoi pas à un pipeline ?

Audrey Garric avec AFP : Les forces de l’ordre ont projeté du gaz lacrymogène au milieu d’un groupe de militants qui s’étaient assis par terre. Des dizaines de militants chantent notamment « ce qu’on veut, c’est renverser Total » et « un, deux et trois degrés, c’est Total qu’il faut remercier ». Elisabeth Borne a estimé que « les militants du climat » étaient « dans leur rôle d’alerter et de dire qu’il faut accélérer ». La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a également appelé le groupe Total à aller « plus vite ». On ne peut plus laisser les entreprises détruire le vivant impunément. C’est légitime de venir manifester de manière non violente. « La légalité est de notre côté », a assuré Marie Toussaint, députée européenne écologiste. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose.

Le PDG Pouyanné : « La demande de pétrole au niveau mondial est en croissance et si ce n’est pas TotalEnergies qui répond à cette demande, d’autres le feront à notre place. » Sa stratégie se concentre sur ses émissions directes, issues de ses opérations et celles liées à l’énergie qu’elle consomme.

L’organisation d’actionnaires activistes Follow This, s’attaque principalement aux émissions indirectes de CO2, autrement dit celles liées à l’utilisation du pétrole par ses clients dans les voitures ou pour se chauffer, l’équivalent de 85 % de son empreinte carbone.

Le point de vue des écolos contre les réactionnaires

Mamani Quispe : Les militants « pacifistes » viennent pour empêcher par la force, fut-elle passive, une réunion professionnelle qui n’a rien d’illégal, et ils s’étonnent de se faire gazer. Le travail de la police est de permettre à cette réunion de se tenir. L’entrave à la libre circulation est un des délits les plus graves en droit français. Parmi ces militants écolos, il y en a combien qui n’utilisent JAMAIS d’essence, de gaz, de fuel? Combien consomment EXCLUSIVEMENT des énergies renouvelables? Combien ne prennent JAMAIS l’avion?

Pididi : Bravo, bravo, bravo maman ! Un vibrant plaidoyer pour l’inaction, nous sommes admiratifs ! Que les gens puisent dans vos propos de bons sens un modèle d’idéal. Surtout ne faisons rien et consacrons plutôt notre énergie à critiquer ceux qui agissent ! Voilà enfin quelqu’un qui a la courage de dire tout haut, ce que tout le monde pense tout bas. Au nom de tous nos enfants et nos petits-enfants qui sauront vous être reconnaissant pour avoir été à ce point visionnaire, nous vous disons tout simplement « MERCI » !

Grandlai : Les pays européens durcissent tous actuellement leur législation vis à vis de ces manifestations aussi publicitaires que liberticides. Il est temps qu’elles cessent et que la France soit beaucoup plus répressive. La transition écologique impose une réduction drastique et rapide des énergies carbonés mais transition ne signifie pas que des gens affolés et peureux militent pour provoquer par leur précipitation et leur intransigeance un traumatisme majeur des sociétés humaines.

San-San : Une entreprise Totalement écoterroriste, un gouvernement la soutenant Totalement par la violence pour terroriser les manifestants pacifistes. Aujourd’hui l’autoritarisme, demain le Totalitarisme pour défendre les plus riches, qui ne craindront pas le réchauffement climatique dans leurs piscines et palais climatisés ?

immigré de pays pauvre : Un bande de gros malins ces écolos. Quand Total a dégagé d’Iran sous menace de Trump, Le groupe pétrolier public chinois CNPC a pris la place. Ça ne change rien. Vous voulez manifester en Chine ? Bonne chance.

Réactions : Donc pour vous la cause est entendue et circulez y’a rien à voir on peut tranquillement derrière son écran attendre de griller tranquillement …

Santiago CZ : Toutes ces actions violentes menées par des activistes plus rouges que verts génèrent tellement de rejet et d’antipathie qu’elles en deviennent contre-productives.

Jules : Santiago CZ considère visiblement que s’asseoir par terre est de la violence ! Un tel décalage avec la réalité est tragi-comique. Sans doute considère-t-il également que le gazage des militants pacifiques n’est, lui, pas du tout violent.

Akhenaton : Ah, qu’il est loin le bon temps de la lutte des classes, où la jeune génération pouvait investir son énergie et sa quête d’identité dans la recherche d’idéologies libératrices ! De nos jours, elle est contrainte d’investir dans des utopies plus ou moins hasardeuses telles que la décroissance, le végétalisme, le wokisme… Utopies que beaucoup abandonneront au fil de leur intégration sociale.

L.OURS : Quelle honte de voir ces scènes de violences policières envers des militants écologistes, plutôt pacifistes, voulant perturber le ronron d’un CA d’une entreprise faisant des profits monstrueux avec les énergies fossiles et ne payant que peu d’impôts… Une boîte du passé avec un patron couvé sous les auspices de Balladur et ses boys…

Jla : Nous marchons sur la tête : expliquez-moi comment faire rouler nos voitures sans carburant, tous les français se sont rués pendant les grèves sur le stations TOTAL et probablement beaucoup de ceux qui émettent ici des critiques. Les chinois vont-ils nous envahir de leurs véhicules électriques à bas coût ? Allons nous devoir faire NICE-PARIS en vélo ?

Attilio Carbonara : Le poids moyen d’une voiture neuve est de 1.2 tonnes, son taux d’occupation moyen d’une voiture est de 1.4. Il y a 38 millions de voitures individuelles immatriculées en France pour 43 millions d’adulte. Vous vous posez la question de comment faire rouler sans carburant ces véhicules surdimensionnés ? La question n’est pas là, pas du tout ! Vous voyez bien le gâchis considérable d’énergie partout, tout le temps, pour le profit d’une entreprise climaticide. Il serait temps de réfléchir à un autre modèle, et vite !

Kazhar : Mais laissez les donc détruire le monde en paix ! Et la liberté alors ?

Eco-anxiété, les jeunes à la peine (de mort)

La psychiatre Antoine Pelissolo : « La crise environnementale est un parfait sujet d’anxiété. Il est potentiellement très grave, nous n’avons pas de prise directe, nous sentons le danger approcher… Il peut donc devenir envahissant, alimenter une sensibilité à la dépression, et priver les soignants de leviers pour remobiliser la personne, comme la projection dans l’avenir. » Les adolescents que reçoit la psychiatre Marion Robin ne se privent pas de lui faire savoir que« les adultes ont bousillé la planète ».

Nicolas Santolaria : L’autre jour, j’étais parti pour acheter un pack d’eau pétillante et je me suis fait remettre à ma place par mon fils aîné. « Papa, ça fait beaucoup de plastique, tout ça ! » La répartition différentielle des charges s’effectue en fonction des âges, mais ur les jeunes épaules pèse plus lourdement la « charge environnementale ». En atteste par exemple le titre du dernier Okapi reçu par mon fils aîné : « Climat : le temps de l’action ».Comme ils vivront, en moyenne, plus longtemps que les adultes d’aujourd’hui, les enfants auront plus de risques de voir les effets démultipliés du réchauffement, d’en éprouver les conséquences délétères, de sentir arriver l’été non plus comme un bonheur mais comme le climax angoissant de l’année.

Les effets plombants de cette charge pesant sur les enfants (et les jeunes adultes) peuvent s’appréhender au travers des résultats de l’enquête collective « Il est temps », Des 133 questions posées aux jeunes d’Europe et d’Asie, il ressort que 55 % des 16-34 ans pensent que leur avenir sera « plutôt pire » que celui de leurs parents. A 84 %, les sondés se sentent pessimistes face au dérèglement climatique et se projettent dans des angoisses très concrètes : vivre une guerre (41 %), griller à petit feu (18 %), souffrir de faim et de soif (16 %). La charge environnementale pèse d’autant plus lourd sur ces épaules juvéniles que les enfants sont à la fois tenus à l’écart des décisions qui auront un impact direct sur eux et, dans le même temps, affublés d’un costume un peu trop grand de messie climatique.

Comment se détendre sur une plage à l’autre bout du monde quand vous fabriquez en même temps pour votre petit dernier un avenir de fournaise ? Je n’ai pas forcément la réponse, mais en attendant je boirai un peu moins d’eau pétillante.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Eco-anxiété, dépression verte, « solastalgie » (2019)

Écologie, la peur peut être bonne conseillère (2021)

L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ? (2021)

La jeunesse s’inquiète des chocs écologiques (2022)

Pour rire jaune, quelques commentaires sur lemonde.fr

Tanith : Perso, je ne culpabilise plus depuis que je commande mon eau en bouteilles consignées. Et en plus je ne sors plus la poubelle des recyclables qu’une fois par mois. Mes gamins approuvent ! Normal, c’est eux qui sortent les poubelles.

Vera : Très bien tout ça… et pourquoi ne pas arrêter totalement l’eau pétillante ?

Loubera : Parce que c’est bon, tout simplement. Arrêtons donc le rouge à lèvres, le coiffeur, le rasage quotidien, les jolies chaussures et les sneakers seyants, les portables et les voitures, etc.

Vesoul : Mourir de faim et de soif, cela existe déjà dans de nombreux pays……..

Burkina Faso, une surpopulation à 23 millions

Pauline Rossi a investi un champ de recherches – la famille et la fécondité – auquel les économistes s’intéressent trop peu. Mais quand ils le font, ils ne voient pas l’essentiel, ils voient l’économique, ils oublient le surnombre !

Pauline Rossi : « La famille et la fécondité, ce sujet parle à tout le monde. Chacun a un avis sur le fait d’avoir des enfants, combien, quand, avec qui. L’agrégation de ces millions de décisions individuelles a des répercussions sur les pays. Il existe depuis toujours une tension entre ces choix intimes et les comportements que les pouvoirs publics souhaiteraient voir adoptés. Mais la démographie est un paquebot difficile à diriger. Chaque manœuvre se fait sentir sur trente ou cinquante ans. L’Afrique est le dernier continent à ne pas avoir encore achevé sa transition démographique, les projections des Nations unies anticipent aujourd’hui un quasi-quadruplement de sa population d’ici à 2100. Dans des sociétés qui ne garantissent pas l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière de droits de propriété ou d’héritage, il est important d’avoir de nombreux enfants pour assurer ses vieux jours. La raison qui explique fondamentalement la permanence d’un fort taux de fécondité, c’est donc l’insécurité économique. En Afrique australe, il est frappant de voir comment la baisse de la fécondité est corrélée à la création des systèmes de retraite.

La contraception ne peut rester qu’un instrument aux effets marginaux. L’étude que je viens d’achever au Burkina Faso va dans ce sens. Un groupe de femmes rattaché à un centre de santé a eu accès gratuitement pendant trois ans à la contraception. Au terme de cette période, nous n’avons pas constaté qu’elles aient moins d’enfants que celles qui ne participaient pas à l’étude. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

L’Éveillée : Je n’ai vu nulle part que ce sont avant tout une conception culturelle et des valeurs traditionnelles qui balayent tout le reste.

Statisticon : Quelques chiffres pour ne pas sombrer dans l’optimisme béat de la transition démographique. La densité du Burkina Faso est passée de 18 hab./km² en 1961 à 79 hab./km² en 2020. Le taux de croissance était de 1,4 % en 1961, 3,1 % en 2005 et encore de 2,7 % en 2021. Ce dernier taux signifie un doublement de la population tous les 26 ans, soit une population qui passerait de 23 millions en 2023 à 46 millions en 2050. Elle était de 4,3 millions en 1951, donc une multiplication par plus de dix  en un siècle ! C’est invivable et définitivement ingérable… A titre de comparaison, la population française en un siècle en 1800 est de 29 millions, de 40 millions en 1900, ce qui est déjà beaucoup trop.

Michel SOURROUILLE : Il y a une contradiction interne dans les propos de Pauline Rossi. Elle dit que l’insécurité économique l’emporte sur les méthodes de contraception en matière de fécondité. Mais elle constate aussi qu’il n’y pas de dividende démographique quand la population augmente trop vite. C’est donc un cercle vicieux, le développement économique en Afrique devient impossible et il n’y a pas de transition démographique. Si les femmes au Burkina Faso et ailleurs ne se rendent pas compte que des enfants de trop sans avenir assuré va à l’encontre de leurs propres enfants, on n’y peut rien, sauf à aider le planning familial par l’aide au développement. Au niveau mondial, près de la moité des grossesses ne sont pas planifiées, soit près de 121 millions de femmes concernées. 60 % de ces grossesses aboutissent à un avortement. L’économiste et apprentie sociologue Pauline Rossi ne connaît-elle pas cette statistique ?

Démographie Responsable : Étudier les causes du retard de la baisse de la fécondité africaine peut aider à trouver des parades et des solutions et ce serait tout-à-fait bienvenu. Car si la population du continent est multipliée par quatre d’ici la fin du siècle, on peut à coup sûr prédire le pire pour ses habitants. Quant aux idéologues qui se succèdent sur les plateaux télévisés pour nier le problème et retarder la prise de conscience, ils seront en partie responsables de l’inévitable chaos environnemental et humain.

LouisPierre : Je crois que l’on devrait faire un parallèle entre la manière dont les européens ont détruit leur environnement et ce qui est en train de se passer en Afrique. L’Europe a pillé et détruit ailleurs pour ne pas avoir à gérer sa croissance démographique… Malheureusement, sur une planète exsangue, il n’y a plus rien à piller parce que tout a été déjà détruit ! L’avenir des jeunes Burkinabés est bien compromis.

Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés,

lire sur notre blog biosphere

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Haïti, un pays ingérable parce que surpeuplé

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Un surpeuplement inquiétant en Inde

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

Le don de nourriture, point trop n’en faut

Avec les Restos du cœur, le projet initial de Coluche consistait à donner un coup de pouce ponctuel, pas de s’inscrire dans la durée. Mais les Restos, créés en 1985, se sont institutionnalisés jusqu’à devenir, pour 5,5 millions de Français chaque année, un mode d’alimentation. L’anthropologue Bénédicte Bonzi, autrice de « La France qui a faim », tire, dans un entretien au « Monde », une critique structurelle de notre système alimentaire pour en déduire une absence de solution réaliste.

Bénédicte Bonzi : L’explosion du nombre de bénéficiaires oblige à s’interroger sur cette aide, le projet originel de Coluche pour lutter contre la pauvreté est devenu le maillon d’une chaîne inégalitaire. La loi de modernisation agricole de 2010 a assigné à l’aide alimentaire le rôle de débouché pour l’agro-industrie. La loi contre le gaspillage alimentaire de 2016 a même fait de l’aide alimentaire la poubelle de la grande distribution, le conventionnement entre supermarchés et associations contraint ces dernières à récupérer les invendus. Cette violence se retrouve en amont du système alimentaire, dans le milieu agricole, où beaucoup ne peuvent pas vivre de leur travail. Marcel Mauss (Essai sur le don, 1925) soulignait que le don permet beaucoup de choses, mais pas la justice. En effet, le don porte en lui deux dimensions inextricables. Le lien social qu’il implique recèle une force créatrice et symbolique. Mais il comporte simultanément une domination en ce qu’il rend impossible de rendre. En cela, le don n’a rien d’un droit…

Une sécurité sociale alimentaire, reposant sur la cotisation et un conventionnement démocratique des lieux de production, permettrait d’aller vers une agriculture durable.

Lire sur Benedicte Bonzi, Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!

Le point de vue des commentateurs sur lemonde.fr

paul duvaux : Dans la galimatia des sociologues marxistes, je note l’arrivée d’un nouvea concept, celui de la violence. Le capitalisme crée de la violence sociale dont sont victimes les pauvres.

Anthemius : Que propose-t-elle pour résoudre le problème ? Que signifient « la cotisation et un conventionnement démocratique des lieux de production » ? Cela ne veut rien dire ou mériterait d’être précisé clairement

Michel SOURROUILLE : La proposition de sécurité alimentaire consiste en une cotisation (par exemple 150 € par mois et par travailleur), dans le but de garantir l’aide aux individus les plus précaires. On ajoute donc aux cotisations sociales une cotisation alimentaire. On accroît la couverture sociale des assistés, multipliant ainsi le nombre de personne qui pourront manger sans travailler. Un tel système, n’est pas durable. Rappelons que les Restos du cœur consistait à donner un coup de pouce ponctuel, pas de s’inscrire dans la durée, ce qu’indique d’ailleurs l’article lui-même. Il y a donc une contradiction inhérente à ce projet de « sécurité sociale alimentaire » qui voudrait institutionnaliser l’aide.

Raphaele B. : Avec ce raisonnement, on supprime également la Sécurité sociale, qui permet aux assistés de se soigner sans travailler ! L’alimentation saine et équilibrée est un droit pour tous, elle ne devrait pas dépendre des revenus.

Cyae : Raphaele B., si sur le fond, vous avez parfaitement raison, il est souhaitable que chaque humain sur terre se voit reconnaitre (et respecter) un droit à manger sainement et boire une eau non polluée, disposer de sa liberté de pensée et d’expression, à un toit, à l’éducation, à la sécurité (et certainement d’autres que j’omets ici). Dans la forme (et même en se contentant de restreindre le périmètre à la France), donner un droit aux plus démunis se fait le plus souvent en ponctionnant les quelques franges captives au dessus, qui voient l’écart entre ce plancher qu’on essaie de rehausser et eux même se réduire. Jusqu’à finir par se demander s’il vaut bien le coup de se fatiguer et ne pas plutôt profiter de ces droits garantis et offerts. A un moment, si le travail ne paie plus, autant rester chez soi.

Jacques : Raphaele B. vous semblez ignorer que la Sec.Soc. est financée par les travailleurs, elle a été étendue à d’autres catégories qui ne cotisent pas, mais il faudra toujours un nombre suffisant de travailleurs pour la financer. L’alimentation saine et équilibrée coute à produire, il faut donc des acheteurs (qui acceptent un prix rémunérateur) et seuls les surplus peuvent être donnés, mais il faudra toujours un nombre suffisant de cotisants pour les financer.

Le point de vue d’un écologiste démographe

Malthus en 1798 : Les lois sur les pauvres (en Angleterre) tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ainsi les lois y créent les pauvres qu’elles assistent. Secondement, la quantité d’aliments qui se consomme dans les maisons de travail (Work-houses) diminue d’autant les portions qui sans cela seraient réparties à des membres de la société plus laborieux et plus dignes de récompense. C’est une dure maxime, mais il faut que l’assistance ne soit point exempt de honte. C’est un aiguillon au travail, indispensable pour le bien général de la société. Heureusement, il y a encore chez les paysans quelque répugnance à recourir à l’assistance. C’est un sentiment que les lois sur les pauvres tendent à effacer.

Malthus contre les lois sur les pauvres

MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider !

Pour aller plus loin grâce à notre blog biosphere

« Assistanat », la gauche se déchire

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

L’aide humanitaire, facteur de surpopulation

Famine Et pauvreté au programme mondial (de l’aide alimentaire)

« Cinéma uni pour la transition », du vent

Un collectif soutenu par plus de 400 professionnels du cinéma, parmi lesquels Isabelle Adjani, Cyril Dion, Louis Garrel et Natalie Portman, lance, lundi 22 mai, à Cannes, le manifeste CUT ! (Cinéma uni pour la transition) pour que le 7ᵉ art se mette urgemment au service de l’écologie.

Le manifeste : Tout est lié. Nous sommes tous liés. Nous formons la société du spectacle. Nous disposons de superpouvoirs. Et, par conséquent, de super-responsabilités. Chaque jour, nos films touchent des millions de personnes. Les salles, les œuvres créent des liens uniques entre les humains, les réunissent autour d’histoires communes, qui influencent la façon dont ils regardent, comprennent le monde… En ces temps critiques pour l’humanité, à quoi servons-nous vraiment ? Comment nous, artistes et professionnels du cinéma, pouvons-nous faire notre part. Tout comme les Américains ont promu et disséminé dans le monde entier l’« American way of life » à la fin de la seconde guerre mondiale en utilisant les films, la télévision, la publicité, nous pouvons aujourd’hui construire de nouvelles représentations du monde, de l’avenir. Tout doit être repensé, réinventé, reconstruit.

Aujourd’hui, nous décidons de prendre part pleinement à cette bataille du siècle : celle qui nous permettra de garder ce monde vivable pour toutes et tous. Aujourd’hui, nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent agir à rejoindre le manifeste CUT ! (Cinéma uni pour la transition).

Wyz : Belle initiative, qui devrait faire école. A quand Agriculture unie pour la transition, Marchands de fringues unis pour la transition, Compagnies aériennes unies pour la transition, Publicitaires unis pour la transition…

Michel SOURROUILLE : Rares sont les films, en dehors des documentaires, qui intègrent l’écologie comme thématique. Les séries télévisées sont encore plus loin du sujet. La chanson française est peu inspirée par les changements du climat et des écosystèmes. La mode qui permet la vacuité des comportements reste bien loin des enjeux environnementaux. La société de consommation de spectacles qui est la nôtre se garde d’inquiéter la population à l’heure où, au contraire, on devrait être angoissé des périls en cours, épuisement des ressources fossiles et des métaux, réchauffement climatique, océans sur-pêchés et pollués, etc. Les artistes qui vivent de l’air contemporain préfèrent amuser ou épater la galerie plutôt que d’aborder les véritables problèmes de fond, anxiogènes. L’écologie ne semble pas inspirer les artistes. Pas encore mais ça commence, dit cette tribune… on n’y croit pas !

Gaston : C’est quoi l’idée ? Faire du catéchisme écologique ? On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, et probablement pas non plus de bon cinéma. Ça va donner des films ennuyeux et prétentieux que personne n’ira voir,

tartopom : Comment pouvez-vous faire ? Très franchement ? Boycottez Cannes, son bizness, ses yachts, ses jets, ses boîtes, sa coco (même équitable), et tout ce que cette manifestation représente !

Michel Lepesant : Plafonnement des cachets, par exemple : pas plus de 4 fois le salaire minimum.

Brigitte Vuitton : Isabelle Adjani et Nathalie Portman pourraient déjà commencer par arrêter de se faire du pognon en participant à des pubs pour des marques de luxe qui promeuvent un modèle de surconsommation absolument pas durable, en instillant l’idée à tout le monde que leur beauté (trafiqué par des équipes de très nombreux professionnels), leur richesse, ouwou, leur glamour, c’est le nec plus ultra de la vie sur terre. Donc voilà les meufs, déjà, vous pourriez commencer par faire pour vous ce que vous professez.
Pour les autres, cette industrie est une industrie du gâchis (avion décors and co), en grande partie subventionnée, qui plus est dans un système népotique

Peps72 : Je note que la tribune oublie (curieusement) de prôner la décroissance du secteur cinématographique,

Pommepoirescoubidou : Filmer en 3 jours dans sa cuisine au téléphone avec 3 acteurs, pas de costumes, pas de décors, pas d’effets spéciaux. On en salive d’avance.

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La bouffonnerie de l’humanité, LE film à voir (2021)

L’écologie ne semble pas inspirer les artistes (2017)

Cassons tous les écrans pour notre bien

Quelle est loin la semaine sans écrans qui a eu lieu du 20 au 26 avril 2009. Depuis l’écran est partout, même en vélo on regarde son smartphone ! En Suède, près de la moitié des enfants de 3 ans utilisent quotidiennement Internet et 20 % des 5-8 ans avaient leur propre smartphone (2018). A partir du collège, les élèves passent de plus en plus de temps devant les ordinateurs, en général fournis par l’établissement : peu importent les matières, ils doivent se connecter à Internet. S’appuyant sur l’avis de médecins, le gouvernement suédois veut réduire le temps passé par les élèves devant les écrans et faire revenir les manuels scolaires dans les classes.

Anne-Françoise Hivert : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Depuis quelques mois, cette petite musique monte en Suède. Le 15 mai, la ministre des écoles a enterré la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire (Skolverket) en faveur de la poursuite du numérique, présentée en décembre 2022 : « Que tous les élèves, durant leur scolarité, aient la possibilité de développer des compétences numériques est une question de démocratie et d’égalité, car c’est une condition préalable pour pouvoir participer à la vie sociale, aux études et à la vie professionnelle future », arguait le directeur de l’agence.

La ministre lui répond : « Attitude dépourvue d’esprit critique qui considère, avec désinvolture, la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu ». Un chercheur : « On avait l’ambition d’être moderne. On a donné un ordinateur aux élèves, sans réfléchir à ce qu’on faisait et pour quelles raisons. La numérisation est devenue un objectif en soi, sans aucune vision d’ensemble. »

Le point de vue des écologistes pro-papier

Michel SOURROUILLE : En mars 2010, la chronique de Sandrine Blanchard « journée sans… » avait oublié la semaine sans écrans ! La journaliste du MONDE nous énumère, journée sans voiture, journée sans tabac, journée sans achat, journée sans viande, journée sans portable, journée sans baladeur. Sandrine croit que les « journées sans », c’est comme une punition… qui n’a pas beaucoup de prises sur les jeunes. C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale.

Firesnake : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Oui. Un manuel est un objet physique limité et précis dont on peu maîtriser et évaluer la quantité d’information. Pas une tablette. Le savoir infini est un leurre.

Ced-Alexa : Je suis suédoise et j’ai vu le passage au tout numérique à l’école pour les plus petits. Et comme à la maison, c’est comme en France. Cela fait trop, beaucoup trop. Ici, en France, mes enfants ont appris l’écriture discursive (qui repose sur le raisonnement, par opposition à intuitif).

Pgayet : Le problème des jeunes suédois n’est pas tellement l’usage des ordi en classe à but pédagogique ( je suis prof en Suède depuis plus de dix ans), mais l’usage non stop de leur téléphone mobiles à l’extérieur et même à la maison !!! Mais personne ne remet en question les parents et leur éducation totalement laxiste !!! Du coup les gamins ne savent plus lire et écrire, ou réfléchir, parce qu’ils ne font jamais avec leur parents, trop contents de les laisser sur leur tik-tok et autre stupidités a longueur de journée et de soirée. C’est LA stricte vérité.

Morty la muse : Nous contrôlons strictement le temps d’exposition aux écrans de notre enfant… Il est évident qu’il y a un fossé socio-culturel dans l’exposition aux écrans que l’école ne devrait pas creuser encore plus.

Rose : L’ordinateur ne peut remplacer le livre. Il donne l’illusion que l’enfant se cultive. La masse d’informations doit être triée ce qu’il ne sait pas faire. Il faut développer l’esprit critique des élèves et la sérendipité (faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité) par l’écran est juste une perte de temps.

Dodiese : Moi, qui ne suis pas très intelligent, je pense qu’un écran c’est quelque chose qui empêche de voir derrière. Derrière l’écran, c’est le vrai monde. Mais, je le répète je ne suis pas très intelligent.

Kentel : Les écrans sont devenus une plaie pour la société et un ennemi pour l’intelligence: incapacité à se concentrer, culture générale très basse (très très basse…), recherche systématique de la facilité dans toutes les situations, effondrement des capacités d’analyse et j’en passe. Je suis prof et je vois les dégâts, c’est vraiment dramatique. Et au final, oui ça empêche de trouver un emploi: le candidat un peu cultivé, qui sait s’exprimer et qui a une vraie aisance sociale passera devant les zombies des écrans à tous les coups.

ti Gilou : Mon fils enseigne la programmation informatique et a plusieurs années d’enseignement de mathématiques avec des élèves très divers. Sa conclusion : il proscrit les écrans pour ses propres enfants pendant la petite enfance. Un petit enfant privilégie d’abord l’affect. Je me souviens encore des histoires que m’ont racontées ma grand mère et une monitrice de home d’enfants. Quand je vois des jeunes mamans coller leurs tout petits devant un téléphone au restaurant ou au salon de thé pour pouvoir papoter tranquillement avec leurs copines, je bous. Pour un enfant, rien ne remplace l’accompagnement de l’adulte.

Le Scribe : Les patrons et les hauts cadres des GAFA mettent tous leurs enfants dans des écoles privées sans écran mais avec presque un enseignant par élève.

Hein : La Suède envisage de réduire nettement l’usage des écrans à l’école, ayant constaté après expérimentation que le niveau des élèves baissait au lieu de monter. La Suède envisage de réviser drastiquement ses politiques d’asile et d’immigration, ayant constaté après expérimentation que la concorde sociale périclitait au lieu de s’améliorer. La Suède a radicalement changé de cap sur le terrain médical, proscrivant désormais certains traitement hormonaux sur mineurs, ayant constaté après expérimentation et sur la durée que cela faisait plus de gens malheureux qu’heureux.

Acétylsalicylique : Les abonnés au numérique vont-ils délaisser leur tablette pour partager leurs commentaires, préférant envoyer leur prose écrite au stylo plume au « courrier des lecteurs » ?

Michel SOURROUILLE : Acétyl, j’ai envoyé par lettre postale au courrier des lecteurs du MONDE avant l’existence de l’ordinateur et ma prose paraissait parfois dans les colonnes du Monde papier ! Il n’y a jamais eu de fatalité à passer au tout numérique, seulement la décision d’entrepreneurs de faire du fric avec l’engouement des personnes pour la nouveauté !!

Michel SOURROUILLE : L‘objet technicisé à outrance est à la fois la solution à un problème et la source d’un nouveau, conséquence de la résolution du premier. L’écran n’échappe pas au statut de pharmakon, remède et poison. En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intègre par exemple le jeu vidéo à sa classification internationale des maladies (« trouble de l’usage »). Dans notre société de l’excès, la numérisation des relations entraîne dégradations du cerveau par captation de l’attention, du sommeil, de la vue et même troubles du comportement. Le monde numérique est un cocon dont il est difficile de sortir, une source d’addiction à l’égal du tabac ou de l’alcool.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

mai 2021, L’écran pharmakon, à la fois remède et poison

mars 2021, La génération des écrans, dégénérescence

octobre 2019, Écrans, décérébration à grande échelle

octobre 2019, La fabrique du crétin numérique

mai 2018, Démence digitale, l’addiction des petits aux écrans

février 2018, Les écrans contre la santé psychique des enfants

janvier 2018, L’addiction aux écrans, signe de folie technologique

octobre 2017, Libérons nos enfants de l’emprise des écrans

septembre 2016, Ecrans ou éducation, il faut choisir… le présentiel

janvier 2016, La génération de l’écran en perdition intellectuelle

novembre 2014, Est-il encore possible aujourd’hui de vivre sans écrans ?

Janvier 2013, l’enfant face aux écrans, l’interdit est nécessaire

décembre 2012, Noël, sans achat de tablette numérique pour enfants

octobre 2011, nuit gravement à la santé… la télé

juin 2011, pourquoi vivre sans écrans

juin 2011, vivre en famille sans écrans

mars 2011, TV lobotomie, de jeunes esclaves

février 2011, la télévision, mouroir de la pensée

juin 2011, vivre sans télé

mars 2010, Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

mars 2010, l’invasion des écrans

mars 2010, vivre sans écrans, c’est possible

mars 2010, l’écran pervertit (les relations humaines)

mars 2010, l’écran chasse les livres

mars 2010, tout sur l’écran et rien dans la tête

mars 2010, l’écran est une drogue

mars 2010, Le quotidien « Le Monde » n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…(lire la suite)

avril 2009, semaine sans écran : Du 20 au 26 avril 2009 s’est déroulé la semaine sans écran ou encore « Semaine de la désintoxication mentale ».

mars 2009 l’emprise des écrans

septembre 2007, l’emprise des écrans

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Le Ghana était le modèle de la nouvelle Afrique, avec sa démocratie stable et prospère. Ce petit pays, niché entre la Côte d’Ivoire et le Togo, était le chouchou de la diaspora africaine, avec un revenu par tête parmi les plus élevés de la région et un dynamisme exemplaire. Aujourd’hui, le Ghana est en ruine. Durant les années 2000, le Ghana, comme ses voisins et tout le continent, a largement investi dans des ports, des routes, des trains et des aéroports avec l’argent étranger, et notamment chinois. Souvent aussi, comme à Accra, la capitale du Ghana, dans des édifices somptueux, une cathédrale de 5 000 places au cœur de la ville. Cela explique pour partie son délitement, mais jamais on ne parle de surpopulation.

Si on interroge Google avec l’item « surpopulation » Ghana, on tombe sur « surpopulation carcérale » ou à la rigueur « surpopulation des salles de classe », rien sur la réalité du surnombre de Ghanéens ! Pourtant, avec une densité de 141 hab./km² (2020), c’est un carré de moins de 84 mètres sur 84 mètres (moins d’un hectare) pour chaque Ghanéen, carré dans lequel pour être autonome il faudrait pouvoir à la fois faire son potager, nourrir son bétail, construire sa maison, trouver des ressources naturelles, et même laisser un peu d’espace pour la nature sauvage… Ce qui est impossible. Sans planning familial, no future.

Le taux de fécondité est encore de 3,62 enfants par femme (2020), le taux de croissance de la population de 2 % de variation annuelle (2021), soit un doublement tous les 35 ans. En moyenne, sur la période 1985-1995, le taux de croissance démographique se situait autour de 3 %. Selon le recensement de 2010, la population du Ghana était estimée à 24,6 millions d’habitants. En 2021 elle a atteint déjà 32,8 millions. Une telle explosion, c’est invivable, c’est ingérable. De plus environ 51 % de la population réside en milieu urbain, or ce sont des populations hors sol, dépendant de ressources venant de l’extérieur, en particulier agricoles. Autant dire que la sécurité alimentaire dans ce pays est proche de zéro. Famine en vue !

Mais LE MONDE ne s’intéresse pas du tout à la démographie du Ghana, jamais on n’y parle de surpopulation, mais de faits souvent complètement secondaires :

Au Ghana, les skateuses vivent leur passion en dépit des préjugés

Au Ghana, Angel Maxine porte la voix d’une communauté LGBT+ stigmatisée

Les derniers articles du MONDE sur le Ghana

Dette : « Au Ghana comme dans le reste de l’Afrique, le retour d’un cauchemar »

extraits : En décembre 2022, le pays s’est déclaré en défaut, incapable de rembourser ses dettes, et a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un plan de sauvetage. Selon The Economist, 17 % du revenu des gouvernements africains partent dans le remboursement de la dette extérieure. Au Ghana, c’est 30 %…

Le Ghana, poubelle de la « fast fashion » mondiale

extraits: « Or Foundation », l’ONG basée au Ghana, lutte contre la transformation du pays d’Afrique de l’Ouest en poubelle textile de l’Occident. C’est un « colonialisme des déchets », et 40 % des fripes sont de si piètre qualité qu’il faut les mettre au rebut…

Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés, lire sur notre blog

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

L’anus dilaté de Bruno Le Maire

La vie politique en France devient amusante. On ne résiste pas aux cancans. Bruno Le Maire, notre ministre de l’économie, en pleine crise de la dette (3000 milliards) et de l’inflation (autour de 6 %), a pris le temps de faire paraître un roman de 480 pages assez explicite : « Quand est-ce que tu m’encules ? », lance Julia, page 59.

Dans les cercles du pouvoir et ailleurs, on se gausse aussi de la page 74, scène d’ébats entre le héros, Oskar, et son amie Julia : « Elle me montrait le renflement brun de son anus… Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais. » Dès le 27 avril 2023, le ministre expliquait que son « besoin » d’écrire n’est « pas négociable ». Il fustige, le 9 mai sur France Culture, « l’ordre moral qu’on veut nous imposer … La sensualité, la sexualité, qui est très présente effectivement dans mon livre, est une manière d’être libre ».

Elisabeth Borne explose : « Il ferait mieux de travailler au lieu d’écrire des livres de cul ! »« Cet ordre du jour est dilaté comme jamais », fait mine de soupirer un proche de la première ministre. l’élu Les Républicains (LR) de l’Oise Jérôme Bascher dit vouloir éviter, le 3 mai, « que notre dette soit “dilatée comme jamais” » Le Maire se voyait en marquis de Sade… Schiappa en Emmanuelle. La secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire, pose dans le magazine de charme Playboy paru le 6 avril, pour défendre « la liberté sexuelle » face aux « rétrogrades ». Un « fantasme depuis longtemps », se justifie-t-elle auprès de Matignon. Quelques jours plus tôt, le ministre du travail, Olivier Dussopt, officialise au magazine Têtu son homosexualité.

Ces informations sont publiques puisqu’elles sont extraites du MONDE

Bruno Le Maire, une « fugue » littéraire au cœur du pouvoir

Quelques-un des plus de 200 commentaires sur le monde.fr

– L’espace des contributions est dilaté comme jamais

– Et l’âge de départ à la retraite qui se fait dilater, on en parle ?

– Extraits de l’article : Cinq livres en 4 ans. Il travaillait à celui-ci depuis 5 ans. Lequel a nécessité un gros travail de réécriture avant sa parution, plusieurs fois reportée depuis 2022, afin de réduire ses 700 pages initiales à seulement 500. Cela semble quand même beaucoup de temps disponible pour un simple hobby, fut-il une seconde nature…

– De mon côté, je préfère 100 fois un ministre pornographe à un secrétaire général de l’Ulysse mis en examen pour prise illégale d’intérêt.

– Aujourd’hui dans le monde l’édition, si on est connu, même s’il ne s’en vend pas, ce n’est pas grave, la presse en aura suffisamment parlé pour faire de la pub gratuite de votre maison d’édition… et tant pis pour la planète.

la sexualité sur notre blog biosphere

sexualité éclairé, grâce à l’école (2009)

nature et sexualités : le débat sur le genre humain (2011)

La bipédie, origine de notre sexualité très encadrée (2018)

Sexualité et harcèlement, l’homme, un animal dénaturé (2018)

Nature de la sexualité et droit à la sexualité (2019)

Écologisme et sexualité, mélange détonnant (2021)

Pornographie, une sexualité trop simplifiée ? (2021)

éducation à la sexualité… devenir malthusien (2023)

Le Planning familial devient « genré » !!!

Les deux milliards d’humains qui vont bientôt s’ajouter à la population mondiale feront beaucoup plus de dégâts que les deux milliards précédents. Mais cela, le planning familial français n’en a rien à braire, ce qui compte c’est la « lutte contre les discriminations ». Rappelons que lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations.

Selon l’accueil de son site, « Il n’existe pas une sexualité « naturelle » mais des sexualités ! Une fille peut être attirée et/ou amoureuse d’une  fille, et de la même façon, un garçon peut être attiré et/ou amoureux d’un garçon… Avec un don de 100 €, vous nous permettez d’intervenir gratuitement dans une classe pour faire une séance d’éducation à la sexualité, parler LGBTphobies avec des collégien.nes /d’acheter un outil pédagogique pour intervenir auprès de plus jeunes enfants. »

Les défenseurs de ce planning à la mode « trans » se présentent comme victimes dès qu’on parle de leur couper les subventions. Pourtant on ne dénonce que le détournement de la fonction première du planning, faire en sorte que les femmes aient le nombre de naissance vraiment désirées, rien de plus.

Tribune d’un collectif d’intellectuels : « Le Planning familial est aujourd’hui, dans toutes ses actions, aux côtés des personnes trans… Depuis sa fondation, en 1956, il est partie prenante de toutes les luttes en faveur des personnes discriminées (antiracisme, antivalidisme, antisérophobie, etc.)… Depuis plusieurs mois, le Planning familial a été continuellement attaqué. Attaqué pour le soutien et la visibilité qu’il apporte aux personnes trans. Les attaques les plus récentes se concentrent sur l’activité d’éducation à la sexualité et contestent la visibilité que le Planning donne, à cette occasion, à l’existence des personnes trans… Il ne s’agit pas ici de revenir sur l’ineptie qui consiste à nier la construction sociale des rôles de genre, ni de rappeler l’immense diversité des corps et la façon dont ils sont quotidiennement soumis à la binarité des normes genrées… Que veulent donc les auteurs de ces brûlots qui appellent publiquement à priver le Planning de ses financements ? Ces offensives récurrentes marchent main dans la main avec celles menées contre les minorités LGBTQI, une réalité qui ne concerne pas que les États-Unis ou la Pologne. »

Le point de vue des personnes sachant raison garder

PMF : Ce ne sont pas les attaques contre le Planning qui masque l’essentiel de ses activités (prévention, contraception, avortement). C’est justement ce bruyant militantisme Lgbt qui place en arrière-plan son histoire et sa raison d’être. Nul besoin donc de se victimiser ainsi ; il suffit de retrouver ses esprits.

misha : Est ce que les signataires de cette tribune se rendent compte de leur aveuglement ? Le Planning a œuvré dés les années 60 pour la contraception et la liberté de l’avortement, mais à présent, il dérive complètement, c’est clair ! Prétendre qu’un homme peut être enceint va contre la science, la raison, c’est purement idéologique. Tout idéologie peut légitimement être contestée, et ce sont les féministes de la première heure, souvent, qui s’inquiètent : si pour être une femme ou un homme , il suffit de le décider, nous rentrons dans la science fiction, et si n’importe qui peut être une femme, il n’y a plus de femmes, et les discriminations qu’elles subissent n’existent plus !

PMF : éducation dispensée dans les établissements scolaires, de surcroît. Avec toute la bienveillance accordée à ce genre de militance par les CPE et infirmières scolaires.

Colibris : Difficile de bien comprendre cette tribune qui semble ignorer les messages qui lui sont adressés en surfant maladroitement sur une vague féminisme ultra qui détourne les missions et objectifs poursuivis par le PN. Il est importe de respecter cette minorité (féministe ultra, wokiste), mais elle ne correspond pas à la grande majorité. En fait cette posture ressemble fort à une forme de discrimination vis à vis de la majorité des femmes sur l’autel d’une focalisation portant sur des publics très minoritaires…

Mètre des phynances : il est arrivé au Planning Familial, qui a jadis mené un combat des plus utiles pour la défense des droits humains (en l’occurrence féminins) les plus essentiels, ce qui est arrivé à la LDH et à MSF: une tragique et inexorable dérive sectaire vers le délire genriste, l’isl@mogochisme, le nobordérisme, au point qu’il ne lui reste plus que son nom prestigieux, mais aujourd’hui trompeur. Le PF de 2023 n’a vraiment plus rien à voir avec celui des années 60. Tout cela est bien documenté, suffit de chercher un peu. Et la méchante fachosphère se garde bien de réclamer sa dissolution, au contraire: par leurs délires, ils constituent une remarquable publicité pour le camp des méchants, devenu grâce à eux celui de la raison, du bon sens et du réalisme. Simplement, on souhaiterait que ces délires sectaires ne soient plus subventionnés par le contribuable.

Jma : Après l’affiche du planning familial sur les# hommes enceints#, plus rien à attendre du planning familial.

Lire, Le planning familial pour des hommes enceints (septembre 2022)

Mauvais sang : Ma fille de quinze ans, supposée avaler sans problème toutes ces inepties tirées d’une théorie du genre, part d’un grand rire lorsque je l’interroge sur ces questions. Elle me répond : Papa, est-ce que la terre est plate ?

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Un planning familial irresponsable (mars 2023)

Charlie Hebdo dénonce le planning familial (novembre 2022)

Le planning familial international, nataliste (novembre 2022)

La Société francophone d’économie écologique

Sofee, tribune du MONDE : « Nos modèles de production et de consommation outrepassent en effet les limites de la biosphère de façon irréversible. Les analyses économiques libérales continuent pourtant de considérer la nature comme un simple facteur de production. ce soit ailleurs que dans l’économie – au sein des sciences biophysiques et de la société civile – que naissent des références, des constats et des alternatives à même de nourrir des transformations sociales et politiques à la mesure des enjeux actuels : Johan Rockström et les limites planétaires, Kate Raworth et « la théorie du donut », les outils tels que l’empreinte écologique, l’analyse de cycle de vie, la dette écologique… Ces travaux mettent en évidence l’encastrement des systèmes socio-économiques dans la biosphère, principe de base de l’économie écologique que nous promouvons. Malgré l’échec des remèdes proposés par les économistes libéraux, ceux-ci occupent une large place dans l’espace médiatique, marginalisant de fait les contrepoints. L’économie écologique critique l’idée d’une croissance verte et d’un possible découplage entre la croissance économique et ses impacts environnementaux.

Les étudiants d’aujourd’hui appartiennent à ce qui est parfois qualifié de « génération climat ». Certains participent aux marches pour le climat, aux actions du Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (RESES), à la Convention pour la transition des établissements du supérieur. Lors de la remise des diplômes d’ingénieurs agronomes en 2022, où certains étudiants ont refusé d’aller vers les débouchés auxquels leurs formations initiales les prédisposaient. »

L’économie écologique sur notre blog biosphere

Le long-termisme écologique contre la myopie (2023)

L’écologisme des pauvres, l’économie écologique (2015)

Climat : l’économie deviendrait-elle écologique ? (2015)

Econologie : des véhicules de société plus « propres » (2015)

L’économie écologique selon le socialiste Géraud Guibert (2014)

Un précurseur de l’économie écologique, B de Jouvenel (2014)

Livre : Vivement 2050 ! (Programme pour une économie soutenable et désirable) (2013)

Les rites funéraires deviennent écolos

Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures ; aujourd’hui la préoccupation écologique devient prégnante. Par exemple l’Oregon a légalisé le compost humain, une option post-morte qui gagne en popularité aux États-Unis (13 juin 2021)

Lire sur notre blog, Inhumation, incinération ou humusation ?

Sarah Boucault : le plus écologique, c’est l’inhumation en pleine terre, c’est-à-dire sans caveau ni pierre tombale ni soins par un thanatopracteur. Cela consiste à injecter du formol pour retarder le processus de décomposition. On eut opter pour le biosac, un sachet composé de charbon actif et d’argile naturelle, posé sur le ventre afin d’éviter les mauvaise odeurs provenant de l’abdomen, la partie du corps la plus nécrophage. L’humusation n’est autorisée nulle part en France. Ce processus de compostage consiste à envelopper le corps de broyat. En trois mois, les micro-organismes se nourrissent de ses chairs et, en un an environ, les os se décomposent, nourrissant le sol de phosphore. Le procédé « Recompose » est légal dans certains États américains. On utilise un sac hermétique, des champignons et de la pression extérieure pour réduire le corps en compost. En France, le cercueil est obligatoire ; le linceul serait pourtant le plus écolo. Le carton n’est utilisé que pour le crématorium. On ne peut être enterré que sur son lieu de résidence, son lieu de décès ou dans une concession déjà payée ou abritant l’un de ses parents décédés. (WE demain n° 35 – septembre 2021)

Marie Chabbert : Mais pourquoi les humains accordent-ils tant d’importance aux corps sans vie ? De manière très pragmatique, s’occuper du corps sans vie d’un individu répond avant tout à un risque sanitaire. En outre, en inscrivant la mort dans une narration religieuse, les rites funéraires lui ôtent son caractère absolu et définitif, ce qui offre aux hommes un réconfort existentiel ; la mort ne marque pas la fin de la vie, mais bien le début d’une nouvelle dans l’au-delà ou au travers de sa réincarnation. Cependant, avec l’affaissement du poids des religions en Occident, ces rites se retrouvent progressivement vidés de leur caractère liturgique. Le développement des thèses écologistes ont d’ailleurs déjà amené leur lot d’innovations mortuaires. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la crémation et l’enterrement ont une forte empreinte écologique : chaque année, en France, près de 100 000 stères de bois sont utilisées pour la construction de cercueils. Quant à la crémation, elle nécessite de grandes quantités de carburant – environ 110 litres par crémation, soit 240 kilos de dioxyde de carbone relâchés dans l’atmosphère. Afin de rester « verts » jusque dans la mort, un nombre croissant d’individus optent donc désormais pour des cercueils biodégradables. La crémation est progressivement concurrencée par l’aquamation, un procédé de dissolution des corps par hydrolyse alcaline qui émet environ un tiers de moins de gaz à effet de serre que la crémation classique. Chez les Parsis et les bouddhistes tibétains, seule l’inhumation céleste, le don du cadavre aux vautours, constitue une sépulture acceptable ; la mort permet à la vie de prospérer.

MD : Marie Chabbert a oublié une pratique qui devrait se développer avec la religion verte, il s’agit du compostage des corps qui ne produit pas de CO2, et qui permet à chacun de revivre en une carotte ou un navet.

Argent vu du ciel : Dans la tradition musulmane de l’inhumation, il n’y a pas de cercueil. Le corps doit être en contact avec la terre. Il est juste enveloppé d’un linceul blanc.

Laurent Schachmann psy : La différence entre le corps vivant et le corps mort, c’est que le premier est parcouru d’ondes électriques. Pour le reste, il ne s’agit que d’amas de molécules…

La science économique sommée de se réinventer

Non seulement les économistes ne sont plus capables de comprendre la « poly-crise » économique, sociale et surtout environnementale qui frappe l’humanité, et a fortiori d’y remédier, mais ils en sont en grande partie responsables !

Antoine Reverchon : La doxa, c’était la théorie économique néoclassique, née dans les années 1870 qui s’est installée depuis le début des années 1980 aux manettes des facultés. Or, l’expérience historique de la succession des krachs, des crises et des guerres, la persistance, voire l’aggravation, des inégalités tant entre pays qu’en leur sein, la destruction irréparable des ressources et des équilibres naturels, la simple observation psychosociologique des comportements humains irrationnels et imprévisibles ont montré l’inanité de la foi en l’existence d’un équilibre général vers lequel tendrait spontanément l’économie. Les économistes tendent à négliger un problème que les historiens connaissent bien : les données exploitées dans une expérience, naturelle ou pas, ne sont pas déjà données, elles sont construites, c’est-à-dire choisies et énoncées en fonction d’hypothèses de recherche elles-mêmes inscrites dans des modes de pensée, des cadres institutionnels et des outils techniques spécifiques à la recherche menée.

Deuxième problème, la science économique, comme toutes les sciences sociales, est par essence et par tradition anthropocentrée : elle s’intéresse aux comportements et aux interactions des humains, et n’inclut l’environnement dans sa démarche que comme… un environnement, ce qui est autour de l’homme dans la seule dimension de son interaction avec lui, laissant aux biologistes, aux climatologues, aux écologues, etc. le soin de découvrir ce qui se passe de l’autre côté. Les inégalités, la destruction de la nature, les crises économiques sont des « externalités » – c’est-à-dire des retombées négatives des échanges de marché sur ceux qui n’y participent pas : les pauvres, les pays du Sud, la biodiversité. Le défi des économistes – mais aussi des politistes, sociologues, psychologues, ethnologues – est d’intégrer dans leurs modèles ce que, faute de terme encore bien stabilisé, on appelle les écosystèmes. Faire dialoguer l’économiste et le vivant représente une rupture paradigmatique d’ampleur. Le nouveau défi de l’humanité est de retrouver les moyens d’habiter la Terre sans la détruire, de respecter ses besoins plutôt qu’elle ne serve aux nôtres. Faut-il par exemple rompre avec la notion de croissance indéfinie et préconiser la décroissance, étant donné le risque de dépassement de seuils irréversible dans le prélèvement de ressources non renouvelables ?

Il faudrait donc « réencastrer » l’économie non seulement dans toutes les autres dimensions de l’activité humaine – sociale, politique, sensible –, mais aussi dans toutes les dimensions du vivant. Il s’agit de penser une « économie écologique »qui permettrait de « transformer une “économie de la prédation” en une “économie de la coévolution” ».

Le point de vue des économistes écologistes

Neutrino : Merci pour cette synthèse, mais il me semble qu’il manque une contribution que je juge majeure, celle de Jean Marc Jancovici qui expliquer) les phénomènes économiques par les flux de matières et d’énergie sous-jacent

Michel SOURROUILLE : J’ai été professeur de SES toute ma carrière depuis les années 1970, époque où j’avais lu le rapport sur les limites de la croissance (1972) qui me paraissait incontournable. Pourtant le contenu de mes programmes a été maintes fois manipulé par les pontes de l’université, adeptes du croissancisme à tout va. Le côté transversal a été systématiquement rogné pour correspondre à l’économie orthodoxe (business as usual). Je rappelle un sujet de bac réellement posé en 1975 : « La poursuite de la croissance, telle que l’ont connue depuis la deuxième guerre mondiale les économies capitalistes développées, semble poser de plus en plus de problèmes. Vous présenterez la crise actuelle et ses mécanismes et vous tenterez de déterminer dans quelle mesure et pour quelles raisons un changement d’orientation parait devoir s’imposer. »(aux lendemains du 1er choc pétrolier). Depuis nous avons complètement régressé et nos jeunes ne sont pas préparés à la nécessaire rupture écologique. Inquiétant !

Jacques Py : Un philosophe qui se fit économiste, ce fut bien Marx. Et comme il comprit l’inanité à penser dans le vide de la théorie, pour changer le monde, il se fit analyste de sa réalité ; celle d’un système capitaliste et du caractère implacable de sa logique. Il resta toutefois philosophe en considérant l’économie comme la science du vivant, vivre, travailler, se créer, se battre pour. la question du climat est aussi la science du vivant et de ses urgences. Et si elle nous est existentielle, c’est ainsi qu’elle doit se penser, nous y jouons notre survie, et il n’est plus temps de finasser. La logique économique devient une logique politique, elle porte ce nom de l’extrême où le politique domine: c’est donc de politique et de politique économique qu’il faut parler, et qui peut se résumer par une économie de survie ou de guerre. Quelle évolution de cette crise climatique, ses dégâts, nos capacités à s’y adapter ? Que la théorie est loin, jouer sa vie exige une rupture.

IdéPa : Pour être complet il faudrait tout de même rappeler que depuis au moins 50 ans les économistes sérieux recommandent la taxe carbone redistributive comme outil pour intégrer les émissions dans la régulation par les prix, et que cette recommandation est largement ignorée par les politiciens et la société dans son ensemble – trop contente de se goinfrer d’énergie fossile à faible prix.

La crise écologique absente de l’enseignement

Les sciences économiques et sociales (SES) sont l’enseignement où, par excellence, les savoirs pluriels des sciences sociales peuvent permettre de comprendre le caractère systémique des crises écologiques, leur articulation avec nos modes de production et de consommation comme avec nos structures sociales et politiques. Un collectif de spécialistes déplore que les questions d’écologie n’occupent qu’une place minime dans les classes au regard des enjeux.

Collectif : Depuis longtemps, les disciplines constitutives des SES ont reconnu l’existence des frontières de la biosphère, prenant acte de l’encastrement des rapports économiques et sociaux dans les limites finies de notre planète. Les concepteurs des programmes de SES, qui ne consacrent qu’un chapitre aux enjeux écologiques à partir de la classe de terminale, s’obstinent pourtant à considérer les questions environnementales comme un défi technologique qu’il s’agirait de relever, sans questionner le paradigme dominant dont l’échec est sous nos yeux, avec des instruments dépassés : privatisation des ressources, incitations monétaires et interventions correctrices des pouvoirs publics pour préserver le marché et ses propriétés autorégulatrices, techno-solutionnisme, « croissance verte », etc. En France, les lycéennes et lycéens continuent d’être formés à des modèles économiques qui ne tiennent pas compte des limites écologiques de la croissance ou prétendent pouvoir les ignorer en recourant à l’innovation technologique. Cette approche place nos élèves en situation de dissonance cognitive : le hiatus entre les programmes actuels, qui portent la marque d’une vision dépassée du système économique, et le besoin de révolutionner nos connaissances, nos paradigmes, nos modes de vie et nos modes d’action collective, devient criant et pour tout dire intenable.

L’approche résolument interdisciplinaire, principe fondateur des SES, que les nouveaux programmes ont peu à peu dénaturée, est une ressource essentielle pour apaiser l’angoisse écologique légitime de notre jeunesse confrontée à des crises complexes.

Le point de vue de Michel SOURROUILLE : J’ai été professeur de SES toute ma carrière depuis les années 1970, époque où j’avais lu le rapport sur les limites de la croissance (1972) qui me paraissait incontournable. Pourtant le contenu de mes programmes a été maintes fois manipulé par les pontes de l’université, adeptes du croissancisme à tout va. Le côté transversal a été systématiquement rogné pour correspondre à l’économie orthodoxe (business as usual).

Je rappelle un sujet de bac réellement posé en 1975 : « La poursuite de la croissance, telle que l’ont connue depuis la deuxième guerre mondiale les économies capitalistes développées, semble poser de plus en plus de problèmes. Vous présenterez la crise actuelle et ses mécanismes et vous tenterez de déterminer dans quelle mesure et pour quelles raisons un changement d’orientation parait devoir s’imposer. »(aux lendemains du 1er choc pétrolier).

Depuis nous avons complètement régressé et nos jeunes ne sont pas préparés à la nécessaire rupture écologique. Inquiétant !

Lire, échec flagrant du bac Sciences économiques

Le débat qui ne devrait pas avoir lieu

verst : La prochaine fois, les enseignants cathos vont exiger l’enseignement détaillé du nouveau testament à tous les élèves, notamment les musulmans… Le militantisme a t-il sa place à l’école publique? La réponse est que ce serait la négation même du caractère de cette école.

Volcelest : Verst, vous mélangez tout. Vous ne semblez d’ailleurs pas vraiment avoir compris ce qu’est le réchauffement climatique et la déplétion des ressources. Comparer ces faits à du militantisme alors que le défi à venir touche à la vie sur Terre en est la preuve. Désespérant de lire des commentaires comme le vôtre.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

le bac SES a 41 ans (en 2008)

le sujet de bac ES, 21 juin 2011

Bac SES 2014, thuriféraire de la croissance libérale !

Sujets de bac SES pour 2018, quelques remarques

Bac SES le 20 juin 2019, quelles questions ?

Camille Etienne pour un soulèvement écologique

La très militante Camille Etienne publie son premier livre le 19 mai 2023, « Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective ». C’est actuellement la chouchou des médias, mais des gens très méchants lui cherchent des poux chaque fois qu’elle ouvre la bouche.

Camille Etienne : « J’ai grandi en Savoie face à Bellecôte, une montagne sublime, une face nord où les neiges sont éternelles. Et puis, à l’âge de 10 ans, j’ai compris que même les neiges ne seraient pas éternelles, j’ai compris que je ferais partie de la première génération à voir cette disparition, c’est vertigineux. Plus j’avance et mieux je comprends les intrications de ces capitalistes qui se contentent de dire « on ne fait que répondre à la demande » et « les pays du tiers-monde ont eux aussi le droit au confort des énergies fossiles ». Or, ce n’est pas ça qu’il se passe, ils s’assurent de la dépendance de nos sociétés au pétrole par tous les moyens possibles : les conflits d’intérêts, l’emprise des financements sur les lieux de pouvoir, le sport, la culture… Le débat sur l’art est vite enterré, quand il s’agit de regarder la part d’argent fossile qui circule dans ce milieu ou quand en Allemagne on rase une église du XVIIIe siècle pour une mine de charbon…

On vit un naufrage, pour tous ceux qui hésitent encore, il faut cesser de coopérer. »

Le point de vue des gentils écologistes

face aux méchants Shadoks

Peps72 : Camille Etienne ou le vide absolu. Cette jeune personne est la coqueluche des médias depuis qu’elle a interpellé des patrons et des dirigeants d’entreprise lors d’un colloque organisé à HEC (quel courage). C’est fatigant de devoir subir le discours hors-sol de ces jeunes diplômés qui passent directement de la bulle Science-Po à la bulle médiatico-militante,

Guillaume : C’est bien triste, la vieillesse. On croit qu’on a raison de se résigner. Et puis on meurt en le regrettant.

Crocus : La voici, la nouvelle figure du fascisme vert, directement extraits d’une lecture marxiste, empreinte d’ardeur brutale.

Vivian Darkbloom : J’aime beaucoup « ardeur brutale » ! Mais qu’y a t’il de « fasciste » dans les propos de Camille ?

Cazbapt : D’urgence qu’elle soigne son ego avant de nous demander de nous serrer la ceinture voire de faire hara-kiri. Le changement climatique viendra de la Chine, l’Afrique, l’Inde et les USA. Qui n’ont pas grand chose à faire de nos états d’âme

Paco : Il m’a suffi de lire les commentaires condescendants ou méprisants pour trouver que cette personne doit être intéressante : déclencher tant de boue venant de tant de sachants savants doit signifier qu’elle parle juste.

-Alazon- : Cette personne appelle ouvertement sur France Inter à imposer à la majorité les idées des écolos, en dépit de leurs résultats ultra-minoritaires aux élections.

Amiliajc : La seule question qui vaille est « veut-on sauver l’avenir de nos enfants ou poursuivre ce suicide collectif ? » Non on préfère profiter de la vie tant qu’on peut et après moi le déluge… Un individualisme et un égoïsme doublé de déni a son paroxysme. Si on continue sur la voie du parasitisme, la nature va nous sortir du jeu.

André C. : La Greta française. Tout aussi douée pour l’auto-promotion. Dommage pour la cause écologique qui mérite mieux que ces lieux communs anticapitalistes.

Jacr : Désolé mais le capitalisme par définition était jusqu’ici le cœur même de la voracité destructrice de cette planète ! (Et nous tous comme complices)

Gros Miko : Le problème des écologistes (et des autres) c’est qu’il n’y a pas de solution réaliste. Vouloir rapidement arrêter les émissions de GES revient pratiquement à arrêter pouvoir d’achat et niveau de vie. Les émissions sont en première approximation proportionnelle au niveau de vie. Pour respecter l’accord de Paris sans nouvelles technologies il faut une récession de 6% par an (Jancovici). Et il ne faudra pas trop compter sur les batteries et autres renouvelables qui vu d’aujourd’hui n’auront jamais la facilité, le coût, et la puissance des énergies fossiles. C’est presque existentiel.

2Joe : Donc on fait quoi ? On continue sans rien changer sauf à installer des clims partout?

Ludovic Noémie : Une jeune femme très belle et une brillante personne. Elle a sans doute raison sur plein d’idées relatives à l’écologie. Par contre, elle a un ego visiblement énorme et qui continue d’enfler, doublé par un narcissisme évident. Sur un détail, les spécialistes me corrigeront, mais il me semble qu’elle n’a pas compris le concept d’habitus

HLE : Au vu des commentaires, courage Camille, vous devez avoir entendu que « Toute personne qui fait quelque chose, a contre elle ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout »…

Max : Encore un discours extrémiste et radical, sans nuance. Cette dame n’a qu’a aller vivre dans un pays autoritaire pour devenir objective.

Wagwag : Ce que Camille propose n’est pas grand chose en comparaison de ce qui serait nécessaire. Pouvez-vous citer une seule chose extrémiste dans son discours ? L’extrémisme est de ne rien changer alors que nous sommes dans une situation de suicide collectif.