biosphere

Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Lancée il y a un an à la demande du président Emmanuel Macron, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire tenu à huis clos, elle prévoit la fusion des deux instances chargées de ce sujet – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), principalement responsable du contrôle et de la décision, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé de l’expertise et de la recherche. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

Perrine Mouterde : Les personnels de l’ASN et de l’IRSN, des experts du nucléaire ou encore diverses instances consultatives ont fait part de leur hostilité à l’abandon du système de gouvernance actuel. Pourtant l’Assemblée nationale a voté le 15 mars 2024 en faveur de l’article 1 qui acte la fusion. Le ministre délégué chargé de l’énergie, Roland Lescure : « C’est essentiel pour notre sûreté nucléaire et la relance de la filière. » Les enjeux de transparence ont été au cœur des débats. Les avis de l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, sont aujourd’hui publiés avant les décisions de l’ASN, le « gendarme » du nucléaire. La majorité a acté que les résultats d’expertise ne seront rendus publics que « concomitamment » à la décision.

Le point de vue des écologistes transparents

Michel SOURROUILLE : La barrière des 40 ans est la durée de vie prévue des centrales anciennes lors de leur construction. Fessenheim a fêté ses quarante ans en 2018. D’ici 2028, 48 réacteurs sur 58 atteindront la limite des quarante ans d’exploitation, limite déterminée par Framatome (devenue Areva, puis Orano) lors de la fabrication des éléments essentiels. Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Dix cuves (510 tonnes, 11 m de hauteur) de nos centrales sont fragilisées par des fissures et 3 atteignent déjà les limites de sûreté. L’accident devient probable. L’ASN s’est vue obligée d’étudier la question de la prolongation au-delà de quarante ans : elle n’a cessé de repousser sa décision !

merciPourTout : Si l’industrie nucléaire avait été d’une totale transparence, cette disparition d’un organisme de contrôle serait anodin. Or ce n’est pas du tout le cas. Les retards à Flamanville sont dus à des malfaçons dissimulées qui furent découverts par l’ARSN. Un bras de fer terrible opposa l’autorité à EdF, qui pensait pouvoir passer en force. Imprécateur : Tout les accidents nucléaires qui se sont produits à ce jour l’ont été dans des contextes d’autorité verticale, en silo et sans contre-pouvoir. Dictature du capitalisme au Japon et aux USA, du pouvoir en URSS. La France qui possède le plus important des parcs électronucléaires en a été épargné car les diverses autorités de décision, de contrôle, d’exploitation, de sûreté et d’analyse sont indépendantes et l’une ne peut agir sans l’aval des autres.

PaulD : La nouvelle entité créée par cette loi va donc regrouper expertises sûreté/gestion des risques et stratégie de développement économique. Elle sera donc à la fois juge et partie dans un contexte politique où la relance du nucléaire est érigée comme une priorité pour préserver « l’indépendance énergétique » de la France. Dans ce contexte de forte pression des acteurs politiques et économiques il n’y aura donc plus de garde fou clair à la domination du critère productiviste sur le critère de sécurité. Il y a de quoi s’inquiéter. Dans l’histoire, à chaque fois que l’on n’a pas séparé expertise sécurité et stratégie économique pour des activités de haute technicité, on a rencontré de graves problèmes de sécurité,

MR.24109 : Quand il y aura un souci sur une centrale, nous ne le saurons plus… et quand il va falloir aller plus vite pour installer les EPR, on s’affranchira de la sécurité qui devient un objet encombrant. Dans tous les domaines l’Etat actuel supprime la transparence nécessaire qu’un régime démocratique doit assurer à ses citoyens… Avec des élites ignares en science, nous n’avons pas fini de nous désoler.

Pedagogeek : On a eu l’office de la biodiversité phagocytée par l’office national de la chasse (majorité au CA).On a maintenant l’analyse des risques et la gestion qui fusionnent en matière nucléaire. Bientôt, l’Anses disparaîtra puisque l’on n’aura plus besoin des experts au profit d’une pure gestion des risques sanitaires (phytosanitaires par ex) par un comité bidule, placé près du président de la république (voir Covid).

Achab : Évidemment quand un accident surviendra personne ne sera responsable.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Nucléaire, scénario catastrophe ou apocalypse vraie ? (2013)

extraits : Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence….

EDF, CGT, ministres…, des menteurs au service du nucléaire

extraits : Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Pourtant, selon le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson, « l’équilibre de la filière nucléaire n’est pas menacé par le prix à payer de la robustesse supplémentaire ». Qui croire, un établissement public sous tutelle des ministres ou un ministre sous tutelle des lobbies énergétique….

Laurent Samuel et l’information nucléaire (2011)

extraits : Dans les années 1970, la tâche des journalistes spécialisés en nature et environnement qui souhaitaient informer sur le nucléaire civil était redoutablement difficile : face au black-out quasi-total de l’information, il leur fallait d’abord dénicher des données critiques, souvent apportées par des associations comme l’APRI (Association pour la protection contre les rayonnements ionisants), créée par un instituteur de campagne, par des scientifiques non inféodés au lobby atomique, ou par des syndicalistes CFDT comme Bernard Laponche ! Après quoi, les journalistes devaient convaincre des rédacteurs en chef réticents de sortir ces infos….

La culpabilité gagne les skieurs sans neige

Son attachement à la montagne, elle le doit à une passion pour le ski-alpinisme intacte depuis ses 14 ans. Aussi appelée « skimo », cette discipline consiste à dévaler des pentes hors piste après les avoir grimpées avec des skis de randonnée. « Quand on vit un tel dépassement de soi en montagne, malgré le froid et la fatigue physique, c’est viscéral, on devient accro », assure-t-elle.Mais, depuis trois ans, l’évidence s’étiole. Marie-Charlotte Iratzoquy, jeune athlète de 23 ans et trois fois championne de France par équipes, est tiraillée par sa conscience écologique…

Victoire Radenne : L’anxiété provoquée par les manifestations concrètes du dérèglement climatique en montagne s’est insidieusement installée dans son quotidien d’athlète. « Pour skier, je dois monter de plus en plus haut. Chaque hiver, les chutes de neige se font de plus en plus rares .» La fonte des glaciers trouble ses aspirations : «  Aujourd’hui, je vois tous les jours les signes de détérioration des glaciers… Je me sens égoïste de continuer à pratiquer mon sport, alors je passe mon temps à compenser sur la manière dont je consomme. » La culpabilité la ronge. « Sans neige en France, il faut partir à l’étranger et alourdir notre empreinte carbone », regrette-t-elle. En 2023, pour la Coupe du monde de ski alpin, en Suisse, la neige a été retirée directement des glaciers. Un choix irrationnel qui alimente l’accablement qu’elle éprouve : « A l’origine, notre sport, c’est le respect de la nature, pas sa détérioration. » Elle refuse désormais les compétitions trop lointaines, qui lui demandent de prendre l’avion. « Mais je continuerai tant que je pourrais pratiquer mon sport sans neige artificielle, proche de là où j’habite »…

Le point de vue des écologistes sans ski

Rumi : Pauvre jeune femme ! Qu’elle fasse donc du surf ça nous évitera ses jérémiades de crocodile.

A.Plantard : Certains commentaires montrent bien le fossé entre nos habitudes du XXIe siècle et celles à adopter.

Hydropente : Tant qu’elle y est, elle peut aussi considérer l’impact climatique négatifs de ses vêtements et chaussures en matière synthétique et habiter dans une grotte sans chauffage! Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du paléolithique y arrivaient, alors pourquoi pas elle?

Doudup : On trouve des similitudes entres les alpinistes et les marins : même passion pour les grands espaces, l’air pur, le dépassement de soi. Mais même proportion aussi à dépendre des énergies fossiles pour vivre de sa passion. Organisation de compétitions à l’autre bout de la planète, recours aux matériaux carbone pour l’équipement, dérivés du pétrole, hélicoptères pour filmer les exploits.

Ours : Comme l’indique l’ADEME, l’empreinte CO2 du tourisme, c’est le déplacement… à 77 % ! le reste n’est que broutille par rapport à cet impact destructeur.

Amiliajc : Nos jeunes démarrent leur existence dans la perspective du renoncement, la liste est abyssale pour arriver comme il le faudrait à 2 tonnes de carbone ; on en est à 10. Comment diviser l’impact de nos modes de vie dispendieux par 5 sans déprimer.

Zerro : Marie-Charlotte mérite d’autant plus de considération qu’il n’est pas du tout évident à 23 ans de gérer ce type de contradictions et de questions. Quant à comprendre le chemin à prendre individuellement et collectivement pour gérer au mieux un problème systémique, c’est probablement mission impossible.

ti Gilou : Les prédictions de René Dumont à la présidentielle 1974 se sont toutes réalisées 50 ans plus tard. La croissance infini mène la planète au désastre. On ne peut que féliciter cette jeune athlète qui ne cède pas aux marchands du temple.

Gradlon : Le réchauffement climatique fait désormais l’objet des inquiétudes et discussions 24 heures sur 24. Les politiques et les médias nous abreuvent de rêves et de promesses, neutralité carbone grâce aux voitures électriques, etc. Qu’on se le dise, qu’on le répète: la seule solution au réchauffement climatique est la diminution de la population humaine. Soit elle sera subie. Soit elle sera organisée. Cela signifie le contrôle des naissances en France et en Europe en jouant sur les allocations familiales d’une part. En interdisant d’autre part toute immigration, au même titre que la Chine qui sait garder ses frontières. La vie humaine n’a pas plus de valeur, sinon moins désormais, que la faune et la flore.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »

extraits : Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 aurait du nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature….

De la neige hélitreuillée pour skier

extraits : Même la ministre de l’écologie réagit : « Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible. »* Le directeur du syndicat mixte à Luchon-Superbagnères, conscient que ce n’est pas hyper écologique, se défend : « C’est vraiment exceptionnel, on n’a pas eu le choix cette fois-ci. » C’est en fait la faute du conseil départemental de Haute-Garonne qui sait calculer le bon rapport coût/bénéfice : « En termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10 ». Les skieurs sont contents et 50 à 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération aérienne….

Des vacances de Noël sans chausser les skis

extraits : La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt. Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique….

Ski : le consumérisme touristique, c’est fini

extraits : En 2018, j’étais au Pla d’Adet dans les Pyrénées, arrivé en covoiturage, refusant toute remontée mécanique, descendant en raquettes à Saint Lary, quasiment seul sur l’étroit sentier neigeux, au milieu du silence vertigineux et des sapins ployant sous le poids de la neige. Le plaisir physique et l’éloge de la lenteur. Mais n’est-ce pas déjà trop que de faire 300 kilomètres pour un plaisir solitaire même s’il est partagé en couple ?….

Bientôt des soldats français en Ukraine

Macron se pose en va-t-en guerre alors que le RN ou LFI s’en tiennent à « user de diplomatie »… Les uns s’appuient sur le principe « si tu veux la paix, prépare la guerre, les autres sur l’idéal « si tu veux la paix, prépare la paix ». Qui a raison ?

Conférence du président Macron médiatisée le 14 mars 2024, résumé : « La guerre est à nos portes, il y a entre Strasbourg et Lviv moins de 1 500 kilomètres. La responsabilité de cette guerre, la responsabilité des coups de boutoir qui sont donnés au front ukrainien, elle n’est que celle de la Russie. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro. Nous devons donc être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. Vladimir Poutine menace de faire usage du feu nucléaire afin de nous dissuader d’envoyer des renforts en Ukraine. Brandir cette menace, ce n’est pas approprié puisque la France a aussi a l’arme nucléaire. Nous devons nous sentir particulièrement protégés parce que nous sommes une puissance dotée. Choisir de voter contre un soutien à l’Ukraine, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite. »

Faut-il défendre les systèmes démocratiques par les armes ? Nous laissons à chacun son appréciation de la situation posée par un dictateur russe qui empêche toute libre expression à son peuple. Nous préférons donner un résumé de la pensée de Michel Sourrouille, objecteur de conscience dont l’a très longue analyse est déjà parue sur ce blog :

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

– Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : Quel type de société mérite d’être défendu ? Contre qui ? Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?

– Une majorité de la population adhère au principe « la fin justifie les moyens » : la guerre est horrible, certes, et terribles les atrocités qu’elle entraîne, mais il faut bien défendre sa communauté et son territoire. Contre ce point de vue patriotique, tu peux désobéir à l’idée nationaliste et te déclarer citoyen du monde, allergique au drapeau et aux frontière nationales. On ne devrait pas se sentir plutôt français que brésilien ou burkinabais. Notre lieu de naissance ne fait pas notre identité.

– Il serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Certains préconisent un système de défense qui consiste à armer la population et à fonder la résistance sur des milices populaires. Il ne paraît pas déraisonnable d’étudier aussi la possibilité d’une stratégie de défense non armée. Les objecteurs norvégiens au service militaire ont obtenu en 1971 l’institution d’une école de préparation au service alternatif, dont le programme comporte l’étude des techniques non violentes dans la solution des conflits internationaux.

– A la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. L’attitude non-violente dépasse alors le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte intérieure pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux  cas, dans le même esprit.

– Un comportement qui suppose que la peur du gendarme et de la loi ait été surmontée par les opprimés, et qu’ils soient prêts à supporter les conséquences de leur attitude, n’est pas beaucoup plus héroïque que celui du soldat sur le champ de bataille qui est prêt à mourir. De plus un comportement non-violent présente l’énorme avantage de permettre à tous de voir où est l’injustice, où est l’oppression. Les actes de violence finissent toujours, au contraire, par cacher la cause, si juste soit-elle, pour laquelle on se bat.

– Une prise de conscience écologique qui s’associerait à la construction progressive d’une société où les relations entre les hommes et le milieu naturel seraient différentes pourrait être un élément dynamique puissant pour désobéir à la société thermo-industrielle. Autant la défense nationale armée convient à une société hiérarchisée, orientée vers la production et la consommation de masse, autant la défense civile n’est concevable qu’au sein d’une société décentralisée dans tous les domaines, relativement égalitaire, organisée en unités de vie et de production autonomes.

Si je vivais dans l’Allemagne nazi, j’essaierai de tuer Hitler. Si je vivais en Russie…

« écologie punitive », slogan des impuissants

Largement utilisée à droite et à l’extrême droite, l’expression« écologie punitive », enferme les politiques environnementales dans un registre liberticide, ce qui permet à ceux qui veulent de fait encore plus de dégâts environnementaux de faire porter la responsabilité de leur impuissance sur les autres. Le premier à l’exprimer est Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007. La formule est reprise un an plus tard par l’ancien ministre de l’éducation nationale Claude Allègre, climato-négationniste revendiqué. En 2010, le premier ministre de l’époque, François Fillon, l’intègre à son discours de politique générale, avant que Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ne s’en empare en 2012. C’est paradoxalement Ségolène Royal, alors ministre socialiste de l’environnement, qui lui offre la notoriété en 2014, lorsqu’elle renonce à l’écotaxe – redevance visant à faire participer les entreprises du transport routier aux coûts des infrastructures, pourtant mesure démocratiquement votée par le parlement.

Claire Legros : « Ecologie punitive ». Qu’il s’agisse de limiter la vitesse sur les routes, de freiner le recours aux pesticides, d’isoler les passoires thermiques, rares sont les mesures en faveur du climat ou de la biodiversité qui échappent à l’anathème. L’écologie est tour à tour « moralisatrice, voire sectaire » (Jean Castex, juillet 2020), « autoritaire et antisociale » (Valérie Pécresse, août 2021), « soupçonneuse » (Eric Zemmour, 2022), « catastrophiste » (Jordan Bardella, avril 2023), « brutale » (Gabriel Attal, janvier 2024). A moins qu’elle ne soit accolée à la figure de l’« ayatollah » ou du « khmer vert », comme le répète Marine Le Pen. « Ecologie punitive » se révèle comme un outil efficace pour freiner tout changement de modèle alors qu’il n’est plus possible de nier l’évidence des catastrophes. Brandir cet épouvantail s’apparente à un tour de passe-passe rhétorique pour disqualifier d’emblée toute contrainte et éviter la discussion. Une façon de confisquer le débat démocratique à l’heure où pourtant il serait urgent de définir collectivement les limites que l’on s’impose pour rester dans les clous des équilibres planétaires.

Derrière l’efficience d’un slogan facile se joue une bataille plus profonde sur la notion même de liberté. Toutes les contraintes ne sont pas du même ordre. « Selon qu’elles émanent d’un Etat autoritaire ou d’un gouvernement démocratique, et selon qu’elles servent ou non le bien commun, elles peuvent être légitimes ou pas. »

Le point de vue des méchants écologistes

Strasgorod : À en croire ce registre de droite, l’interdiction du viol relève de la sexualité punitive.

YV : La droite a toujours été forte pour créer et diffuser des slogans réducteurs qui empêchent les débats publics de qualité et détournent l’attention du grand public vers des faux problèmes afin de pouvoir avancer, dans l’ombre, sur leur véritable agenda : soutien sans faille au productivisme sous l’apparence du populisme. C’est tout un art d’être majoritaire en défendant les intérêts du système.

JeanMichelSerge : Dans le monde actuel de la politique sans idée, sans intelligence, remplacés par de la com et des éléments de langage, l’expression « punitif » fonctionne à merveille.

Philipp69 : On pourra toujours dire que les politiques écologistes ne sont pas punitives, qu’elles sont au contraire festives, épanouissantes, enrichissantes (en remplaçant l’avoir par l’être, les biens par les liens, l’individualisme par le convivialisme, le consumérisme par la sobriété heureuse, l’égoïsme par l’altruisme…), on se heurtera toujours au fait que depuis 4 siècles notre idéal procède de l’idée d’émancipation des personnes vis à vis des contraintes matérielles qui entravent leur vie.

Passenparl @ Philipp69 : Évidemment que le confort est mieux s’il n’impacte pas celui d’autrui, mais ici ce n’est pas le cas. La punition est ce que nous infligeons aux autres (nos enfants, la biodiversité) du fait de nos émissions de GES (clairement non soutenables).

Hervé Corvellec : Vagues de chaleur, tempêtes, érosion côtière, espèces invasives, stress hydrique, pression sur les prix des matières premières biotiques, refus d’assurer : voici la punition, et cela ne fait que commencer.

HENRI F : Le changement climatique est là, attesté par des constats. Les scientifiques en parlent depuis longtemps et certains ne voulaient pas y croire ; ils ont inventé des discours qui dénonçaient des complots, la folie du retour au moyen age, une morale trop sévère … L’écologie n’est ni de droite ni de gauche, elle nous concerne tous, mais sépare les décideurs économiques et leurs discours surfaits des habitants de la planète qui sont à la fois menacés par les excès de ces productions dans leur vie et leurrés par des arguments trompeurs qui les empêchent de penser clairement. Arguments relayés par des politiques soit ignorants soit complices à leur insu de leur plein gré.

Arnauduanra : En réponse à ceux qui parlent d’écologie punitive on pourrait rétorquer qu’il existe aujourd’hui un système tout puissant répandu partout dans le monde que l’on pourrait nommer sans problème de « capitalisme punitif ». Ce serait nettement plus adapté.

Thierry Oiseaux : et ça c’est punitif comme idée : « le seul écologiste irréprochable est celui qui met tout en œuvre pour mourir sans laisser la moindre trace de son passage sur Terre. » (Didier Nordon)

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Écologie punitive et tragédie de l’horizon

extraits : Le punitif n’est qu’une question temporelle, s’il n’écoute rien on punit un enfant pour qu’il ne recommence pas ses bêtises dans l’avenir. Globalement cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. C’est la « tragédie de l’horizon», les investissements fossiles par exemple sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, et prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Quant aux citoyens, leur dépendance au consumérisme leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’un futur qu’on croit lointain. Producteurs, consommateurs et politiciens, il nous faut donc tous jeter un pont entre le présent et l’avenir, c’est-à-dire mettre un terme à notre préférence pour le présent. C’est pas gagné …

Bénéfices et profit, des anomalies financières

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, c’est l’apport d’argent par les consommateurs. Une fois payée les charges, la répartition de la valeur ajoutée peut se faire de différentes façons et dans une société bien faite, il n’y a plus de profit. Les actionnaires ne sont que des profiteurs qui ont accumulé un capital financier sur le dos des travailleurs. Ils n’ont donc droit à rien, les institutions financières sont là pour avancer l’argent aux entreprises qui en ont besoin. Plutôt que de distribuer les bénéfices aux actionnaires, mieux vaut répartir l’argent « en trop » à l’ensemble du personnel ou, et c’est le plus justifié, redonner l’avancée de fonds des consommateurs en diminuant les prix de vente. S’il reste encore un profit, il va à l’État qui l’utilise pour le bien commun

Béatrice Madeline : Si l’on retire la part qui est reversée à l’Etat sous forme d’impôts et de taxes, les deux tiers (66 %) de la richesse produite va aux salariés, sous forme de rémunération, et un tiers aux profits − ceux-ci étant pour partie reversés aux actionnaires avec les dividendes, et pour partie réinvestis dans l’entreprise. La rémunération des actionnaires représente environ 4 % du PIB en France. Une part des dividendes part vers les investisseurs du reste du monde. La part des dividendes dans les profits est historiquement élevée : elle représentait plus de 50 % en 2023, mais elle est montée à plus de 80 % en 2022. En moyenne, sur la période 1980-2023, ce chiffre était d’environ 30 %.

le point de vue des écologistes anticapitalistes

– Les marges nettes dans certains secteurs (automobile, pharmacie, énergie et bien d’autres) sont rarement annoncés car les chiffres sont tout simplement déraisonnables. Si c’était le cas, les consommateurs verraient qu’ils se font voler.

– Les dividendes du seul CAC40 sont de 47 milliards d’€. Si on les redistribuait intégralement aux 48 millions des français qui ont un revenu cela ferait déjà 979 € pour chacun.

– Ce qui gêne encore plus que le fait que des sociopathes cherchent à être toujours plus riches, c’est que des familles de travailleurs ne puissent pas se loger, se nourrir et se soigner correctement avec le fruit de leur activité.

– Que l’actionnaire reçoivent un dividende comme propriétaire de l’entreprise choque. Il devrait en être de même à propos des propriétaires de logement qui touchent un loyer, c’est le même mécanisme.

– Le libéralisme économique a voulu une économie ouverte, en particulier depuis l’Acte unique européen de 1986 et le Traité de Maastricht. Depuis, la redistribution des facteurs de production est donc mondiale et si on ne change le paradigme, les effets principaux resteront les mêmes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Nicolas Hulot et le PROFIT

extraits : Dans le code civil français, on peut lire aujourd’hui encore que l’objet d’une entreprise, c’est le profit. Pourtant, à l’origine, elle devait être un moyen au service de l’humain, et petit à petit, par la dérégulation, les priorités se sont inversées, et aujourd’hui on annexe l’économie aux besoins de la finance, et on utilise les hommes comme du vulgaire capital. Ce monde où on licencie des gens parce que les dividendes versés aux actionnaires ne correspondent pas à la prévision du dernier conseil d’administration n’est rendu possible que parce qu’on l’accepte.

Le profit privé est incompatible avec le bien commun

extraits : Une transition écologique réussie bouleverserait les règles du libéralisme économique. Promouvoir le bien commun plutôt que le profit, c’est vouloir la coopération plutôt que la compétition, l’équilibre écologique plutôt que l’expansion économique. Il nous faut un Etat qui pose la prévention de l’effondrement de la biosphère comme but de la politique humaine dans le demi-siècle à venir. Appelons partout à la régulation, à la réglementation et à la logique coopérative. Les entreprises ne doivent pas désirer le profit pour leur propre compte, mais doivent toujours rechercher le bien commun au travers de leurs activités particulières. La concurrence doit être bannie du système économique….

Fin des inégalités, c’est bon pour le climat

extraits : Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. Normalement un travailleur, qu’il soit simple manœuvre ou grand PDG, ne peut consacrer en une heure de travail plus de 60 minutes de labeur. Et d’ailleurs chaque personne a les mêmes besoin qu’autrui. On s’aperçoit aujourd’hui, avec les crises écologiques, que la distribution des richesses n’est pas seulement une exploitation de l’homme par l’homme, mais de plus en plus une détérioration forcenée de la planète par les plus riches.

Les inégalités du point de vue écologiste

extraits : Notre société est toujours une royauté, avec ses privilégiés qui n’ont pas un carrosse mais un avion personnel, par de palais mais des demeures luxueuses disséminées dans le monde entier, et un amour immodéré pour les paradis fiscaux. L’inégalité permet à certains d’avoir une empreinte écologique démesurée alors que d’autres personnes vivent en dessous du minimum vital. La différence de richesses entre personnes est non seulement injustifié d’un point de vue socio-économique, mais insupportable d’un point de vue écologique. Notre critère est simple. Dans une société du gaspillage généralisé sur une planète dévastée, nous devons mettre en place un système de sobriété partagée.

Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….

Marjorie Cessac : « Au cœur de la compétition pour les minerais, le cuivre suscite une véritable frénésie d’achat, le métal rouge est essentiel à la transition énergétique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une explosion de 40 % d’ici à 2040 de la demande mondiale. Serons-nous en mesure d’y répondre ? Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.

Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre à une vitesse qui correspond au rythme de développement que nous nous sommes fixé. Selon l’AIE, respecter l’accord de Paris nécessite que pas moins de quatre-vingts mines soient mises en production et que tout cela ait démarré au cours des deux prochaines années… alors qu’il s’écoule en moyenne dix-sept ans entre la découverte d’un gisement et la première production. Seules quatre découvertes ont pu être réalisées depuis 2015, contenant toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.

La mine est en concurrence avec des usages du sol et de l’eau. Une mine de cuivre industrielle à ciel ouvert de taille moyenne a aujourd’hui besoin d’environ 500 litres d’eau par seconde et ces extractions ne bénéficient que très peu aux populations locales. Souhaite-t-on maintenir le même train de vie ? La sobriété si nécessaire reste la grande absente de la politique européenne sur les métaux. »

Le point de vue des écologistes (anti)extractivistes

Rumi : Cet article démontre, une fois de plus, que l’obsession écolo détruit la planète. Sauf à revenir dramatiquement au Moyen âge. Un recul que les gouvernements, sous la pression des lobbies écolos, baptisent sobriété.

Isa @Rumi : du coup sur le sujet du réchauffement climatique, que proposez-vous concrètement, avec quels échéances et garanties sur les objectifs ?

Moussila : Rumi, c’est la croissance matérielle qui détruit la planète. Les écologistes ne veulent pas du réchauffement climatique, les croissancistes essaient de trouver une solution. Or leur solution est trop intensive en métaux. Il n’y a pas de solution technologique miracle ! Décroître est la seule option.

Jojolama : Donc les GES tuent la planète, mais l’électrification par les renouvelables aussi. Il va falloir sérieusement se pencher sur ce dilemme. Non, je déconne, c’est trop tard, on va s’en prendre plein la tronche d’ici peu de temps.

GeorgesL : Pour les vieux la meilleure solution est de continuer comme avant en pensant à autre chose. Et très peu de jeunes ont déjà compris ce qui les attend.

Jamie : Pas de transition écologique avec un parc exponentiel de véhicules électriques. Seule la décroissance et la sobriété peuvent nous sortir de notre course vers le désastre.

Michel SOURROUILLE : Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech). » in L’âge des Low tech de Philippe Bihouix (2014). Cet auteur aurait mérité d’être cité par l’article du MONDE…

Eric.Jean : Tous les articles sur les ressources énergétiques ou métalliques évoquent des échéances de pénuries à 20, 50 voire 100 ans. C’est à dire une seconde à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Une seule chose est sûre, la quantité de ressources disponibles est finie, on ne peut pas « créer » de cuivre ou d’ autres metaux sur terre sauf à croire à l’alchimie. La civilisation techno-industrielle n’a pas 150 ans. Il ne lui en reste pas plus, au mieux. Elle s’éteindra dans quelques générations et pour nos descendants ce sera un autre monde. Mais après tout on a construit des ponts, des aqueducs, des habitations en pierre, des pyramides, des cathédrales sans pétrole ni électricité. Il va juste falloir se retrousser les manches.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Sur ce blog biosphere, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. La vertu première de Philippe est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique. La high-tech aurait magiquement réponse à tout, le « progrès » de l’homme étant systématiquement réduit à celui de ses outils. Philippe Bihouix démontre que la solution technologique ne va pas de soi. Voici un florilège succincts de nos différents articles résumant sa pensée grâce à ses propres phrases :

10/10/2014 Résilience, un passage nécessaire par les low tech

extraits : Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech…  Les métaux, toujours moins concentrés, requièrent plus d’énergie, tandis que la production d’énergie, toujours moins accessible, requiert plus de pétrole. Le peak oil sera donc vraisemblablement accompagné d’un peak everything (pic de tout). »…

04/092014 Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle…

29/05/2014 Le coût incommensurable du démantèlement des centrales

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle…Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

11/02/2014 Dans les entrailles de la machine mondiale à expresso

extraits : J’achète un télé­phone portable en France, et ce faisant j’ai exploité des mineurs du Congo, détruit des forêts pri­maires de Papouasie, enrichi des oli­gar­ques russes, pol­lué des nappes phréa­tiques chi­noises, puis, 12 à 18 mois plus tard, j’irai déverser mes déchets élec­tron­iques au Ghana ou ailleurs. Le monde est devenu sem­blable à une immense machine à expresso, le mod­èle si pra­tique où la cap­sule de café vide dis­paraît dans les entrailles de l’appareil.

06/08/2012 La difficulté de démanteler la mégamachine !

extraits : Quelle différence, en termes de contenu technologique et de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW ? Ou plutôt un macrosystème de milliers d’éoliennes et de fermes photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable. Aucune ! On y trouve également des métaux farfelus, une production mondialisée exigeant des moyens industriels à la seule portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, de l’électronique à tous les étages, etc. A mille lieues d’une production autonomie, résiliente, ancrée dans les territoires et maîtrisable par des populations locales…

 17/08/2011 notre avenir, stagflation et âge de fer

extraits : Quel avenir veut-on laisser aux générations futures, un retour à l’âge de fer ? Un monde où quelques dizaines de millions de ferrailleurs-cueilleurs, survivants de la grande panne ou de l’effondrement, exploiteront le stock de métaux dans les décharges, des bâtiments délabrés et des usines à l’arrêt est une possibilité…

15/01/2011 Est-ce que LeMonde nous empapaoute ?

extraits : La complexité des alliages nous empêche de récupérer facilement les métaux lors du recyclage. Il y a 30 métaux différents dans un ordinateur portable. Avec 3000 sortes d’alliages au nickel, on comprend que l’organisation de filières de récupération sera douloureuse ! Enfin une partie des métaux n’est pas récupérable car nous en faisons un usage dispersif, pigments, additifs, couches minces…

En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere

Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix en 2014. Il faudra monter les escaliers à pied, réduire la vitesse de nos trains et renoncer aux canettes en aluminium. Pour la lessive, il faudra attendre que le vent se lève pour faire tourner l’éolienne locale. Les journaux seraient à nouveau imprimés en noir et blanc et pourraient servir de papier hygiénique. Le recyclage du verre serait facilité par l’utilisation de verre blanc pour l’ensemble des usages, évitant les produits colorant le verre et rendant le tri impossible. Puisque le recyclage a ses limites….

Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Le bonheur était pour demain (les rêveries d’un ingénieur solitaire) en 2019. Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes…

Éducation sexuelle et malthusianisme

Le premier projet de programme d’éducation à la sexualité en France a été publié le 5 mars 2024 sur le site du Conseil supérieur des programmes (CSP). Le programme s’intitule « Éducation à la vie affective et relationnelle » de la petite section de maternelle au CE2, puis « Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » du CM1 à la classe de terminale. Ce projet doit désormais faire l’objet d’une consultation pour être éventuellement amendé avant sa publication officielle.

Paul Ehrlich en 1968 : « Nous avons besoin d’une loi qui rende obligatoire l’éducation sexuelle. Quand je parle d’éducation sexuelle, je ne pense pas à des cours d’hygiène. Il s’agit de présenter la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. L’humanité devrait trouver le moyen de réduire l’importance conférée au rôle reproductif du sexe. Il s’agira en particulier de découvrir des valeurs nouvelles pour remplacer ce sentiment de plénitude que la femme retire du don de la vie, et cette satisfaction de l’ego engendrée chez le père par le spectacle d’une nombreuse progéniture. Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale. »

Sylvie Lecherbonnier en 2024 : Les trois séances annuelles d’éducation à la sexualité prévues tout au long de la scolarité ont été introduites par une loi de juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Depuis vingt-deux ans pourtant, seule une minorité d’élèves bénéficient de l’ensemble de ces séances. La droite conservatrice est opposée à ces enseignements qui doivent, selon eux, rester dans la sphère familiale. A l’inverse, le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction ont, eux, saisi le tribunal administratif de Paris, en mars 2023, pour que les trois séances prévues par la loi soient réellement effectives. Le projet insiste sur la dimension pluridisciplinaire de l’éducation à la sexualité, afin de dépasser le cadre sanitaire et les seules sciences de la vie et de la Terre (SVT). Le document fait des ponts avec les programmes de français, d’éducation morale et civique, d’arts plastiques et même de mathématiques.

L’intervention d’associations agréées doit ainsi être « systématiquement coordonnée » et ne pas être instrumentalisée « au profit d’une cause militante ou d’une idéologie ». L’étude de la notion de consentement ou celle des stéréotypes de genre sont préconisées dès le CP. « Le document va dans le bon sens. La transphobie est clairement évoquée, par exemple », juge Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie. Les Associations familiales catholiques se montrent au contraire virulentes et demandent la suppression des « très nombreuses références au genre ».

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Éducation sexuelle, une nécessité écologique

extraits : Le libre choix d’avoir ou non des enfants a été nié pendant la majorité de l’histoire humaine, et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays, même aux États-Unis. C’est pourtant une avancée majeure de l’évolution culturelle, grâce à l’éducation sexuelle et l’accès facile à la contraception. Aujourd’hui en France, l’éducation à la sexualité patine encore dans des questions de « genre » alors que l’ABCD de l’égalité et du malthusianisme devrait être enseigné à tous les élèves. Nos jeunes devraient savoir que nous franchissons la barre des 8 milliards d’êtres humains en 2022 suite à l’exubérance de notre sexualité et qu’il va donc falloir définir des limites : jouir sans procréer, et non jouir sans entraves…

Quelques commentaires sur lemonde.fr

Bérénice Vosrhiz : le mot plaisir n’apparaît pas dans ce programme officiel. L’éducation à la sexualité ne devrait-elle pas être centrée sur la notion de plaisir, voire même de jouissance partagée ?

Jacques81 @ Bérénice : Centrer l’éducation sexuelle sur la jouissance, c’est en monter uniquement l’aspect du désir animal et biologique, alors que l’éducation humaine doit d’abord parler de relation amoureuse, de confiance, de respect. Vous êtes sans doute adepte du coup d’un soir, mais pour l’immense majorité des français et françaises, c’est dans le cadre « éducation à la vie affective » que les familles demandent qu’elle soit abordée. Après chacun reste libre de tenter les 36 positions avec son partenaire …

Castanea à Jacques : Arrêtez de caricaturer les propos de Bérénice : elle ne fait qu’insister sur le fait que beaucoup d’enfants croient que la sexualité n’est destinée qu’à la reproduction. Et beaucoup d’enseignants ne l’abordent que sous cet aspect mécanique et incomplet. Et les enfants culpabilisent parce qu’ils savent bien que cela leur produit aussi du plaisir. C’est un passe-temps universel et vieux comme le monde ! Donc il faut que les enfants sachent aussi que le sexe, ce n’est pas que la reproduction et que les adultes… la savent et ne condamnent pas ! C’est pourtant simple non ?

le rat du vide : « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment. » (Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 27 novembre 1883).

Random1 : Parler de sexualité au CM1 ? Mais fichez leur la paix.pourquoi vouloir précipiter les choses ? A partir de la cinquième ou quatrième oui mais avec pudeur.

Castanea  @Random1 : je suis enseignant en école élémentaire. C’est lors de séances d’éducation sexuelle avec des CP et des CE2 que j’ai détecté 2 cas extrêmement graves d’inceste qui ont nécessité un retour au Procureur dans l’heure qui a suivi et ont abouti à des jugements relevant du criminel pour les auteurs des abus.

BM69 : Je sais que la terre est plate. Cela doit être enseigné par l’EN afin que le programme scolaire soit acceptable par tous. L’idéologie rondiste ne passera pas.

Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Changer la loi de 2016 sur la fin de vie qui admettait une « sédation profonde et continue » (en cas de souffrances intolérables lorsque le pronostic vital est engagé à court terme), c’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Il a plusieurs fois reporté sa décision. Cette fois, il se lance, fort de son éthique très personnelle !

LE MONDE avec AFP : Emmanuel Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres. Les patients majeurs, « capables d’un discernement plein et entier », atteints d’une « maladie incurable » avec un « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » et subissant des souffrances « réfractaires » pourront « demander à pouvoir être aidés afin de mourir ». Les mineurs et les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, en seront donc exclus. En cas d’avis collégial favorable de l’équipe médicale, une substance létale sera prescrite à la personne, qu’elle pourra s’administrer elle-même, ou avec l’aide d’un tiers si elle « n’est pas en mesure d’y procéder physiquement ».

Emmanuel Macron dit avoir personnellement écrit ses propres « directives anticipées » sur les soins qu’il souhaite, ou non, recevoir en fin de vie.

Le point de vue des écologistes pré-Alzheimer

ROTZ : En clair, les Français qui souhaitent choisir leur fin de de vie devront continuer á aller en Suisse ou en Belgique… Tout ça pour ça!

Neal59 : Avril de quelle année ? Il y a eu une convention citoyenne, les propositions intéressantes restent aux abonnés absents!

Van Velde : Le président se prend clairement pour Zeus. Personne n’est compétent à lui seul, mais c’est lui qui va nous expliquer ce qui est « éthique et souhaitable » ou ne l’est pas concernant notre manière de mourir.

Michel SOURROUILLE : Un comité d’éthique s’est déjà prononcé, une assemblée citoyenne a déjà eu lieu dont Macron ne tient aucun compte, des ministres ont été mobilisés plusieurs mois et Macron hésitait hésitait tout en invitant des religieux à sa table à plusieurs reprises. Notre « jeune » président de la République ne vit pas au XXIe siècle, mais aux temps de la messe tous les dimanche. De toute façon il en est de l’avortement comme de la fin de vie, l’absence d’une loi n’a jamais empêché quiconque de vivre l’une et/ou l’autre de ces pratiques par usage de sa propre liberté. L’avis personnel de Macron indiffère.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal » ???

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie.

Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

(Texte reçu d’un de nos correspondants)

Les Routes de la Soie de Xi Jing Ping consistent à proposer des prêts à la création d’infrastructures plus ou moins pharaoniques dans certains pays – Montenegro, Laos…, qui ne peuvent être remboursées et concèdent donc des droits de propriétés ; La Chine par exemple a acheté Le Pirée parce que la Grèce était surendettée. Je pense qu’une dette est une arme, et aussi un des objectifs des guerres militaires qui permet au vainqueur direct ou indirect de se servir sur la bête. C’est ainsi que je me rappelle qu’après la Guerre des 6 jours (1967) avec Israël, l’Égypte avait dû hypothéquer sa production de coton pour 20 ans auprès de l’URSS. La guerre d’Irak avait le triple objectif de vendre des armes, de reprendre le contrôle de la production pétrolière de ce pays et causer un maximum de destructions massives pour « reconstruire le pays » au bénéfice d’entreprises des pays vainqueurs. Il va de soi que ce qui est ainsi perdu pour le pays qui se vend se traduit en paupérisation pour sa population. Autant une dette est positive lorsqu’elle permet d’investir à bon escient, autant elle reste dangereuse lorsqu’elle creuse le déficit public.

J’écris sur un ordinateur qui n’était même pas envisageable quand j’avais 20 ans en 1970. Pour autant, on ne peut que constater que notre système est porteur d’aberrations, comme le fait qu’un lapin en inox de Jeff Koons s’adjuge plus de 91 millions de dollars, et que, dans le même temps, des flots de migrants désespérés menacent l’identité des pays qu’ils rejoignent au péril de leurs vie. Tandis que ceux-là se noient par milliers, des milliers de palaces proposent à longueur d’année des chambres à 10 000 dollars la nuitée voire plus ! A mon avis, aucune théorie n’offre une ligne de conduite globale à l’échelle de la planète. J’ai l’impression d’un labyrinthe inextricable dont même ceux qui en ont une vue d’ensemble ne sauraient le réagencer pour que l’économie puisse réaliser ce pour quoi elle est faite, assurer le bonheur matériel des humains sur notre minuscule Terre.

Je propose un retour aux origines par un bond prodigieux de 4 milliards d’années dans le passé, pour observer le premier être vivant sortant du minéral inerte, sous forme d’un microcosme autonome délimité par une enveloppe organique. Sitôt apparu, cet être primordial se trouve confronté à un danger mortel, la fuite d’énergie inhérente à tout mouvement, y compris interne. Il s’agit donc de la toute première forme de l’économie : restaurer ce qui constitue son intégrité physique. Dans la soupe primordiale, il lui faut prélever les éléments de matière qui remplaceront les siens défaillants et fourniront l’énergie nécessaire à son fonctionnement en tant qu’être vivant. Il s’agit là d’un critère absolu en ce sens qu’il est fondé sur une réalité physique et non, comme les monnaies, de valeurs aléatoires.

Pour en venir à l’homme, on peut retenir que toute activité sur la planète peut se quantifier en joules, unité de valeur universelle qui permet d’évaluer tout ce qui relève des transferts d’énergie (y compris la matière), dont le vivant fait partie, et donc l’être humain pour sa partie matérielle. Déjà existent des appareils connectés qui évaluent très bien les calories dépensées lors d’un exercice physique, autrement dit des joules. Cela peut être étendu à toute une journée type. En généralisant à la planète, on peut quantifier ce que représente l’existence de 8 milliards d’individus. Bien entendu, il convient de pondérer en fonction des climats, des progrès d’équipement, etc. On pourra alors évaluer combien d’individus peut réellement soutenir la Terre de façon pérenne, toujours selon ce critère apodictique du joule. Mais les humains ne sont pas des machines, leurs « désirs » sont formulés sous forme de match de rugby, recette de cuisine, projets de vacances… toutes choses certes agréables, mais non nécessaires. Cette irrationalité concerne également les dirigeants. Faute d’ampleur transcendante, ils n’ont pas une vision du destin global de l’être humain à long terme et donc des moyens nécessaires à le mener à bien. Ils se contentent au mieux de consolider leur pouvoir, ce qui mène inéluctablement à une catastrophe. L’authentique pensée, rationnelle, est extrêmement rare.

« Equilibrium », un film de Wild Kimer en 2002 avait bien cerné le problème en imaginant une société apaisée par la prise obligatoire de Prozium, médicament annihilant tout sentiment bon ou mauvais. Huxley, dans son roman « Le meilleur des mondes », structure la société en classes proportionnées aux besoins de l’humanité ; le nombre et la qualité des individus sont contrôlés en fonction d’une économie rationnelle globale. Pour ma part, je pense qu’une part de la solution peut venir des neurosciences : une évaluation fine des processus hormonaux et autres qui gouvernent le comportement peut in fine le ramener à des facteurs quantifiables qui permettraient de déterminer à quoi a droit un individu lambda en fonction de son utilité pour lui-même et pour la collectivité humaine. Cela demande certes une révolution des valeurs, mais il faut cesser de croire à la formule « tous égaux en droits » qui est une aberration dans l’évolution de la nature.

L’Intelligence Artificielle est une nouvelle opportunité d’aider à réaliser les paramètres évoqués, si on lui présente les problèmes en ce sens. L’Homme est quelque chose en quoi je crois rationnellement, et j’espère accompagner le plus longtemps possible la métamorphose en marche depuis ma naissance en 1951 vers un être nouveau, dégagé de la détermination de sa condition animale, conscient et confiant dans le sens de son futur.

Hadal

 

Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

L’économiste David Ricardo disait au XIXe siècle qu’un pauvre, c’est quelqu’un qui marche pieds nus. Aujourd’hui, le pauvre a un smartphone mais reste pauvre.  Ce n’est pas la possession ou non d’un gadget électronique qui marque les inégalités sociales, mais la composition du budget des ménages. Certes nous ne sommes plus aux temps de Vauban pour qui le Minimum vital pour une famille ouvrière française en 1707 était le seuil au-dessous duquel la survie n’est plus possible. La ration correspondait à quelques 1500 calories, mélange de blé et d’autres céréales appelé méteil dont la part dans le budget total était presque de 70 %.

Mais dans l’avenir nous mangerons plus de pommes de terre, moins de produits importés et la dépenses alimentaire redeviendra la première des dépenses.

Elsa Cones : Des pommes de terre bouillies et du fromage blanc étalé sur d’épaisses tartines. C’est le menu quotidien des ouvrières françaises du textile au début du XXe siècle. L’alimentation représente alors plus de la moitié du budget des ménages. Cent ans plus tard, elle est tombée à 14 %. C’est ce que les économistes appellent la « loi d’Engel », du nom de ce statisticien allemand qui a montré que la part du revenu consacrée à se nourrir diminue à mesure que les gens s’enrichissent. Si la part consacrée aux loisirs (culture, vacances, abonnements divers) est restée stable, autour de 8 % depuis les années 1960, celle consacrée au logement a, en revanche, plus que doublé et atteint 28 %. Les « dépenses pré-engagées » (logement, abonnements divers, assurances, services financiers…) dépassent 40 % pour les ménages les plus pauvres contre 28 % pour les plus aisés. Le sentiment de bonheur est très corrélé à la part du revenu que l’on peut dépenser comme on l’entend, à la liberté de choix.

Le point de vue des écologistes décroissants

– Actuellement, le mode de vie conduit plutôt à manger des produits ultra transformés bas de gamme, bourrés de gras ou de sucre. Les patates bouillies ne sont pas si mauvaises, comparativement.

– La pauvreté est une valeur relative défini par le niveau de vie médian de la population. Les personnes en dessous du seuil de pauvreté en France (1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021) vivent bien mieux que des classes moyennes voire aisés dans la plupart des pays du monde.

– Poster et regarder des vidéos sur TikTok c’est bien plus important que de manger comme il faudrait.

– Une famille « modeste » a toujours le poste de télé grand écran, les enfants au pied des chaussures de sport de marque mais la nourriture est ce qu’on peut appeler la malbouffe..

– Il est possible de bien manger pour pas très cher. Mais il faut accepter de consacrer une part de son temps libre à son alimentation. C’est un choix.

– La multiplication des divorces est un moteur essentiel du développement de la pauvreté en France. La généralisation aux classes les moins aisées de l’instabilité familiale promue par l’idéologie libérale,est un désastre pour les plus fragiles. Mais est-ce à la collectivité de supporter par ses impôts ce qui reste la somme de choix individuels (amour, puis séparation) ?

– Consommation des « ménages », une généralité qui occulte l’effondrement du pouvoir d’achat des pauvres, en particulier des familles monoparentales, une situation familiale qui s’est généralisée au cours de la dernière période.

La loi d’Engel va s’inverser avec l’effondrement de la société thermo-industrielle,

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Dépenses contraintes, reste-à-vivre et minimum vital (2019)

extraits : On se souvient de l’article-portrait d’un couple de gilets jaunes pour lequel les fringues de marques faisaient évidemment partie de l’incontournable. Un article qui avait suscité une belle polémique, parfaitement justifiée, sur l’entreprise de manipulation misérabiliste à laquelle se livrait réseaux sociaux et médias. Pour un écologiste au contraire, le grand débat national devrait aboutir à une définition du minimum vital, préalable à la dynamique d’une sobriété partagée….

fin de l’Etat-providence, retour au minimum vital (2012)

extraits : En décembre 1942, William Beveridge produisit un rapport : la Sécurité sociale et ses services. Il est considéré comme l’ouvrage fondateur de l’Etat-providence. Ce que les enseignants de SES ne disent pas à leurs élèves, c’est que Lord Beveridge est plus proche de l’idée de simplicité volontaire que des familles assistées avec écran plat dans la chambre des enfants (comme l’exprime le journaliste du MONDE*) : la vision de l’austère économiste, qui prenait un bain glacé tous les matins, était assimilée au minimum vital. L’assistance offerte par l’Etat, préconisait Beveridge, ne devait pas être « généreuse » mais « permettre de survivre », afin de ne pas supprimer l’incitation à la recherche de travail….

A69, entraves à la liberté de la presse

Sur la ZAD de la Crem’Arbre, et le long du tracé de l’A69, la liberté de la presse n’est pas garantie. Or, elle est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression. Cette situation va donc à l’encontre de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, a demandé le 29 février 2024 à ce que le travail de la presse soit facilité sur le site occupé par les opposants au projet de l’autoroute A69. A l’issue de sa visite sur le lieu de la mobilisation, à Saïx, dans le Tarn, il a pointé plusieurs atteintes aux droits de l’homme : interdiction de ravitaillement en nourriture, entraves à l’accès à l’eau potable, privation délibérée de sommeil des militants par des membres des forces de l’ordre : « Lors de ma visite, j’ai pu constater que la presse et les membres de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières étaient tenus à une distance importante du site de la « Crem’Arbre », dans une zone avec une visibilité extrêmement limitée. » Il demande aux autorités françaises de faciliter le travail de la presse et des observateurs, conformément aux obligations internationales de la France.

Il faut laisser les journalistes accéder au site occupé par les opposants au projet d’autoroute A69 et exercer leur mission d’informer !

NB : plusieurs médias (JNE, Reporterre, Vert, Era-Environnement…) ont publié une tribune, n‘hésitez pas à la relayer largement autour de vous ! (copier le texte ici). Comme le rappelle le point 7 de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, « certains intérêts économiques et politiques œuvrent activement à la construction de propos qui trompent la compréhension des sujets et retardent l’action nécessaire pour affronter les bouleversements en cours. ».

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

A69, quand le futur combat le passé (nov. 2023)

extraits : Valérie Masson-Delmotte  : « Ce projet [l’A69] a été pensé à un autre moment [l’origine de ce dossier remonte à une trentaine d’années] et se retrouve anachronique ». A cette levée de boucliers s’oppose le négationnisme politique. Clément Beaune, ministre des transports : « On ne peut pas avoir comme critère de décision des tribunes ou des actions, aussi sincères soient-elles, quand des décisions démocratiques et des recours juridiques ont été utilisés. »….

A69, la logorrhée des imbéciles aveugles (oct. 2023)

extraits : Commentaires putrides sur le monde.fr. « Israël a le Hamas Nous avons le Soulèvement de la terre… Bienvenue en France au pays des émeutiers et des casseurs qui s’en prennent aux forces de l’ordre… Ça suffit de tous ces oisifs et assistés qui ne font que saboter ce pays !… De gentils zadistzs qui balancent des pierres « parce que c’est hyper violent cette autoroute». Guignols….

autoroute A69, inutile et imposée

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension, « Montagne d’or » de Guyane, ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, « grand contournement ouest » de Strasbourg, LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, ferme « des mille vaches », projet de Center Parcs, méga-centre commercial Val Tolosa, projet Europacity à Gonesse… Il n’y a pas que ces exemples….

Horrible, limiter la liberté d’expression

La liberté d’expression est devenue l’ennemie du pluralisme et un danger pour la démocratie.

La liberté d’expression aux USA

Le premier amendement à la Constitution des Etats-Unis, qui interdit à l’Etat de porter atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de la presse et à la liberté religieuse, a depuis longtemps été interprété de façon extensive, voire absolutiste, par la Cour suprême des Etats-Unis. Il est donc possible de mentir, de proférer des propos racistes ou antisémites sous le parapluie protecteur du premier amendement. La désinformation s’est aggravée avec l’arrivée des chaînes d’information en continu, entraînant une course à l’audience non régulée, et l’omniprésence des réseaux sociaux. Ce qui aide à comprendre que 10 % des Américains croient que la Terre est plate, qu’un tiers des Américains pensent encore aujourd’hui que Joe Biden n’a pas été élu de façon légitime.

Les élections de novembre sont donc à haut risque. Or, ses résultats sont cruciaux non seulement pour les Américains, leurs droits, leurs libertés et la démocratie, mais aussi pour le climat, la planète, tout comme la paix et la sécurité en Ukraine, en Europe et dans le monde.

La liberté d’expression en France

Le fondement constitutionnel de la liberté d’expression en France repose sur l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789  : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Il existe aujourd’hui des limites légales à cette liberté d’expression : pas de diffamation, pas d’injure, pas de propos discriminatoire, sexiste ou raciste, négationniste, ou incitant à la haine. Il paraît donc contraire à la loi d’affirmer que l’homme est supérieur à la femme (sexisme) et le Blanc au Noir (racisme). On ne peut donc pas dire n’importe quoi quand on fait référence à une personne, la bienveillance est une vertu essentielle à une vie collective apaisée.

Le Constituant entendait favoriser un débat d’idées. Il ne visait explicitement que la libre communication « des pensées et des opinions », certainement pas des fake news ou infox (fausses informations) ni de la publicité commerciale qui n’est que matraquage (intox). Le philosophe John Stuart Mill (1806-1873) avait défini la portée de la liberté d’expression : lorsqu’il est libre, le débat contradictoire peut conduire à une forme d’autorégulation spontanée de la parole. Les contre-vérités, les propos aberrants ou loufoques finissent toujours normalement par être critiqués et neutralisés. Mais à son époque, peu de personnes avaient accès à la parole publique et toutes partageaient les mêmes codes de langage. Le débat éclairé était encore possible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui dans nos sociétés pluralistes et fragmentées, ce ne sont pas seulement des arguments qui s’affrontent mais aussi des identités forgés par les réseaux sociaux. Dans ce contexte, les propos qui rappellent les faits et font appel à la raison deviennent vite inaudibles.

C’est la défaite de la démocratie si les citoyens ne peuvent plus avoir un discours éclairé par la recherche d’une commune vérité.

Le point de vue des écologistes qui disent vrai

Quand l’un dit qu’il pleut et l’autre dit qu’il fait soleil, on ne peut traiter les deux de manière égale, on regarde par la fenêtre pour voir qui a raison. Il est préoccupant de constater à quel point beaucoup ne mettent pas de frontière entre fait et opinion, entre connaissance et croyance. La liberté d’expression est l’apanage de sociétés qui savent en faire bon usage, la démocratie se mérite et est exigeante avec ses membres. Si vous ne savez plus distinguer le vrai du faux, si vous pensez juste ce que vous avez envie de croire juste, si vous n’entendez plus que ce qui vous renforce dans votre opinion, alors la liberté d’expression n’a plus de sens. Un sondage de 2018 a montré que 9% des français croient que la Terre est plate. Et en 2023. 37% des français sont climato-sceptiques. Ces exemples sont affligeants, mais n’ont rien à voir avec la liberté d’expression, ou même les États-Unis. Cela reflète simplement qu’une grande proportion des humains n’ont pas le bagage scientifique pour comprendre ces phénomènes et qu’ils n’ont pas confiance en ceux qui les comprennent. La situation serait moins dramatique si on avait décidé d'(in)former les gens plutôt que d’en faire des outils de production ou des consommateurs repus.

Le combat est inégal. C’est la technique de l’avalanche, dire a peu prêt tout et n’importe quoi, souvent. En face, c’est perdu, même si vous démontrez l’ineptie des propos, ça coûte bien plus d’énergie et de temps que le mensonge. Car le mensonge et l’outrance sont beaucoup plus faciles à accepter pour une population lobotomisée et une éducation en berne. La croyance personnelle a souvent plus de valeur (car elle résulte de l’appropriation d’idées simples), que les connaissances scientifiques sur un même objet (plus complexes, contre-intuitives souvent aussi, et donc moins faciles à s’approprier. L’ignorance fait la force des faibles. Le risque est réel et l’élection de psychopathes en est le signe.

Peut-être que des solutions de fact-checking en temps réel avec un vrai pouvoir de censure seraient à explorer. Un platiste peut penser ce qu’il veut dans sa sphère intérieure, mais pas exprimer des conneries dans la sphère publique. Le travail d’un journaliste sérieux est normalement de faire le tri entre les innombrables informations dont il se doit d’être le relais. Le travail d’une chaîne d’information quelle qu’elle soit est de faire progresser l’intelligence collective, pas de la torpiller.

En savoir plus sur la liberté d’opinion grâce à notre blog biosphere

Horrible, la société écolo idéale ?

extraits : Notre futur tel qu’il pourrait être…tu cultive ton propre potager dans une toute petite communauté tu as planté quelques arbres fruitiers pour améliorer l’ordinaire ta vie politique se résume à quelques réunions avec les hameaux environnants tu manges plutôt végétarien même si tu tues le cochon chaque année….

Horrible, la société idéale non violente ?

extraits : Les policiers n’étaient pas armés. De toute façon il n’étaient plus en uniforme, ils étaient anonymés et n’intervenaient d’ailleurs que rarement. Plutôt secouristes qu’agent de la force publique. Car en ce temps là il n’y avait plus de crimes, de viols, de vols, ou même d’altercations. Plus personne ou presque n’avait l’idée d’agresser quiconque, tout cela était désormais du passé, l’intelligence collective était passée par là.

Horrible, une société sans armées !!!

extraits : Nous sommes enfermés dans des ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation ». Tant, que les Etats-nations voudront se faire la guerre, tant que les citoyens financeront des armées toutes plus nuisibles les unes que les autres, il n’y aura pas d’avenir possible. Devenons tous et toutes objecteurs de conscience, opposés en toutes circonstances à l’usage collectif des armes. En conséquence, il n’y aurait plus d’armée institutionnalisée, il n’y aurait plus de guerres généralisées…

EGALI-TERRE, une dystopie utopique

(Texte reçu d’une de nos correspondantes)

Aujourd’hui, 26 avril de l’an 2622, on peut enfin souffler !

Les Fouilleurs n’ont plus rien à fouiller, les Tribus sont en bonne santé et les Puissants n’existent plus, ou, du moins, ils n’ont plus aucun pouvoir. Je parle des Puissants, parce que j’ai entendu dire qu’il y en avait beaucoup avant … mais moi, perso, j’en connais pas. On dit qu’il y en avait beaucoup dans les Villes, mais comment savoir ? Depuis que je suis tout petit et même avant , on nous dit : « N’allez pas dans les Villes ! Surtout pas ! Elles sont pour les Morts et il faut les laisser tranquilles , les Morts ! »

Nous, on n’a besoin de rien : le printemps est là , bientôt fruits, baies et noix seront abondants et déjà quelques légumes pointent le bout de leur nez ! On va passer tout l’été là haut dans les pâturages en altitude et les filles viendront nous rejoindre en Août pour la Grande Fête de la fin des Moissons, et là, ça va être la Liberté totale pour les jeunes : pour moi, ce sera la première fois, vu que je viens d’avoir 13 ans.

Dans les Black Hills, il y a un peu plus de 500 ans, des familles ont trouvé refuge, après des semaines de fuite éperdue, à bord de véhicules qu’il fallut abandonner faute de carburant . Quelques générations plus tard, les descendants de ces familles,les  »Stoneheads », les Têtes de Pierre, vivaient assez confortablement, tout en observant la plus grande prudence dans leurs déplacements : il y avait des chemins précis que l’on pouvait ou plutôt DEVAIT emprunter et chaque enfant apprenait par cœur le tracé.  »Ici, tu tournes autour du grand hêtre, tu descends jusqu’au rocher sur ta droite, tu te glisses entre les ronces sans les écraser, puis tu longes le ruisseau… Les myrtilles , les fraises et les noix sont abondantes de l’autre côté du chemin mais si tu entends le moindre bruit, tu t’accroupis sans bouger, et tu reviens .  » La chasse était essentielle et très vite on s’aperçut que les filles étaient des as du tir à l’arc…

Des deux côté de la Grande Masse d’Eau Salée, les humains avaient appris à se méfier des I-Meubles, ces hautes tours pleines d’objets étranges, et de ces routes au revêtement fendu ou explosé, de ces caves d’où pouvaient surgir des êtres de cauchemars et où il n’y avait plus rien à récolter, plus rien à trouver.

Les villes ? A éviter. Y a plus rien, plus rien du tout ; des ruines, des cadavres à l’état de squelettes. Depuis, personne n’a été tenté de retourner vers la Ville , ni celle là , ni une autre. Un jour, peut être… Mais le Monde d’avant, il est bien fini.

Les villages ? En ruine .

Les ex-routes et les ex-voies ferrées ? Mal fréquentées.

Les rivières ? Empoisonnées.

Les forêts ? OUIIIIIIIIII ! Là , c’était possible.

L’Autre était toujours le Danger. Le danger surgissait de nulle part aux abords des cités, des brutes mâles ou femelles n’hésitaient pas à attaquer les Fouilleurs.

Partout où survivaient des groupes humains organisés, on se récitait la longue liste des Ancêtres. Les survivants de l’Oural, eux, avaient des preuves ECRITES ! Dix générations plus tard, une petite centaine de descendants de ces pionniers prenaient toujours le plus grand soin des Papiers-de-Mémoire que l’on exhumait une fois l’an au Solstice d’été :  »Nous sommes la dernière bibliothèque vivante de la Planète Terre !  » On voulu rédiger le « GRAND MEMORANDUM sur la Société du XXVI e Siècle finissant. » Les MEMOIRES VIVANTES avaient soigneusement transmis à leur descendance la liste interminable des technologies du XXIe siècle ; rien n’y manquait , depuis le tout premier ordinateur MacIntosh jusqu’à la domotique la plus farfelue et les premiers implants neuronaux . Ces derniers soulevaient en général un mouvement de scepticisme, voire de colère que les Anciens qui avaient connu ces usages ne calmaient qu’à grand peine. Plus personne ne comprenait l’intérêt de ce monde d’objets et les plus jeunes s’étaient mis à grogner à l’idée de devoir en réciter la liste interminable et absurde .

Mais est-il vraiment nécessaire de connaître le mode de vie de tous ces Criminels ?  »

– De tous ces Criminels ? Tu considères que nos ancêtres étaient des Criminels ?

– Oui !

– Non ! Nous n’avons pas besoin de faire la liste de leurs méfaits, nous devons découvrir comment ils vivaient AVANT cette technologie. »

Il fut donc décidé d’attendre la fin du mois d’Octobre pour poursuivre… Chez les Knigaspatistielt’se, il n’y avait pas eu de ces débats houleux ; d’une part parce que jamais on n’avait obligé personne à se souvenir des  »CHOSES  ». La Catastrophe, l’Effondrement, c’était le passé !

Dans les clairières des Monts Jigouli, on ne manqua jamais de célébrations et de moments de communion profonde avec le monde vivant sous toutes ses formes, du plus petit scarabée jusqu’aux étoiles … Mais Dieu, Jéhovah, Allah, Jésus le Christ, le Saint Esprit, les Prophètes avaient disparu, en tout cas, peu à peu, de la mémoire des survivants de la Communauté . Si d’aventure un voyageur, comme il s’en présenta beaucoup aux cours des siècles, s’étonnait de ce vide , alors que tant de traditions étaient apparemment maintenues , on lui répondait avec assurance :  » Nous ne souhaitons pas introduire dans cette Famille la moindre dissension comme il ne manquerait de s’en produire si les Religions venaient à se glisser dans nos vies pleines de joies et de peines .  »

Les guerres, voici le fléau dont il faut se prémunir. Mais nous, ici , ne devons plus la craindre : quelle avidité pourrait mettre en péril notre Communauté ? L’autre cause de la haine , des dissensions et des massacres , ce fut la Religion et celle ci arrive à exister même dans le plus grand dénuement . Voilà pourquoi je vous demande de ne pas céder à ses chants séducteurs et de prendre conscience des menaces qu’elle représente. Nous sommes LIBRES .

Anne Jordan

L’avortement était un crime… en France

Le 4 mars 2024, réunis en congrès, les parlementaires consacrent le droit à l’avortement. Le 8 mars, journée internationale de la femme, faut-il crier victoire ? Sera désormais insérée à l’article 34 (un article qui détermine la compétence du législateur) la phrase suivante : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. » Cet ajout a pour but de « protéger » la loi Veil de 1975 et non de l’étendre. Et le fait que « La loi détermine les conditions.. » ouvre la porte à toutes les possibilités. Souvenons-nous, pendant des siècles les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratiquement à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant.

La loi épouse l’air du temps et des circonstances, il n’y a aucune constance. Voici l’histoire mouvementée de l’avortement.

Lors de la Révolution française, la liberté pour les femmes de contrôler leur fécondité fit un bond en avant : le Code pénal de 1791 supprima toute peine envers celles qui avaient avorté, ainsi que la peine de mort pour les avorteurs. Cette liberté ne dura qu’un temps.

La répression de l’avortement

En 1810, sous le Premier empire, l’article 317 du Code pénal napoléonien requalifiait l’avortement en crime, par conséquent jugé par une cour d’assises, et passible d’une peine d’emprisonnement ; le médecin ayant aidé une femme risquait, lui, les travaux forcés.

– La seconde moitié du 19e siècle vit un essor des courants natalistes, l’industrie avait besoin de main-d’œuvre, la colonisation avait besoin de colons, le pouvoir avait besoin de soldats.

– Début du XXe siècle, il fallait repeupler la France après les hécatombes causées par la Première Guerre mondiale et la grippe espagnole qui avait suivi. Le 31 juillet 1920, la Chambre des députés, qualifiée de « bleu horizon », couleur de l’uniforme des soldats, votait à une large majorité (par 521 voix contre 55) une loi réprimant plus fortement l’avortement. Cette loi ne changea rien à l’article 317 du Code pénal de Napoléon 1er en ce qui concerne les poursuites pénales, l’avortement étant toujours considéré comme un crime passible d’emprisonnement. Le principal changement résidait dans la condamnation de la « provocation » à l’avortement et à la propagande anticonceptionnelle.

– Le Code de la famille du 29 juillet 1939 alourdissait les peines encourues par les femmes. Et plus encore sous le régime de Vichy, où la dénatalité était jugée responsable de la défaite de juin 1940. En février 1942, une loi fit de l’avortement « un crime contre la société, l’État et la race » pouvant conduire à la peine de mort. Deux personnes, ayant aidé des femmes à avorter, seront guillotinées l’année suivante.

– Sous le gouvernement provisoire instauré en 1944 avec la participation de ministres communistes que la répression contre l’avortement fut la plus forte. Même le PCF avait sombré dans le nationalisme, repeupler la France était devenu une priorité.

La montée en puissance de la liberté d’avorter

Abrogeant la loi du 31 juillet 1920, la loi Neuwirth (sous le nom de « Loi relative à la régulation des naissances) met en place une législation autorisant la fabrication et l’importation de moyens de contraception, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale. Votée en deuxième lecture à l’Assemblée le 14 décembre 1967, définitivement adoptée par l’Assemblée et le Sénat le 19 décembre 1967, avant d’être promulguée par le général de Gaulle le 28 décembre.

17 janvier 1975 La loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est promulguée pour cinq ans. Ses dispositions deviendront définitives avec le vote de la loi, le 31 décembre 1979

31 décembre 1982 La loi Roudy instaure le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale

27 janvier 1993 La loi Neiertz crée le délit d’entrave à l’IVG et dépénalise « l’autoavortement »

4 juillet 2001 La loi Aubry-Guigou allonge le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse et assouplit les conditions d’accès aux contraceptifs et à l’IVG pour les mineures

17 décembre 2012 L’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie

4 août 2014 Suppression de la notion de détresse des conditions de recours à l’IVG

26 janvier 2016 Les sages-femmes peuvent réaliser les IVG médicamenteuses ; le délai de réflexion de sept jours est supprimé

2 mars 2022 La loi Gaillot allonge le délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse et autorise les sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales en établissement de santé

8 mars 2024, la constitutionnalisation de l’IVG en France est promulguée. Mais rien n’est jamais acquis. Dans une volte-face historique, la Cour suprême des Etats-Unis a annulé, le 24 juin 2022, l’arrêt Roe vs Wade, qui, depuis 1973, accordait aux Américaines le droit d’avorter dans tout le pays. Cette décision ne rendait pas les interruptions volontaires de grossesse (IVG) illégales mais renvoyait à chaque État la décision d’autoriser, ou non, l’avortement sur son territoire. Plusieurs Etats américains sont devenue répressifs envers l’avortement. En Allemagne aujourd’hui, l’avortement est encore régi par l’article 218 du code pénal qui dispose que l’avortement est un crime en soi mais peut être dépénalisé à plusieurs conditions : s’il est pratiqué avant la douzième semaine de grossesse, si la femme enceinte a consulté un centre de conseil, ou si la grossesse est la conséquence d’un viol ou qu’elle met en danger la vie de la femme.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

L’avortement, réalité et législations de l’IVG

extraits : En 2022, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 », le niveau le plus haut depuis 1990. Démographes et acteurs de la santé émettent des hypothèses (précarité, méfiance à l’égard de la pilule) pour comprendre cette augmentation, rappelant qu’un nombre élevé d’avortements ne doit pas être vu comme un problème.

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Thierry Brugvin, EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Inégalités économiques, crise écologique, incohérences politiques

(Ed. Yves Michel, 2024)

TABLE DES MATIERES

1ere PARTIE LES FRONTIERES ECOLOGIQUES

CHAPITRE 1 LE DEPASSEMENT DES FRONTIERES ECOLOGIQUES ET L’EPUISEMENT DES RESSOURCES

Sur les 9 frontières écologiques à ne pas dépasser selon le WWF, 6 s’avèrent déjà dépassées en 2023.

Il existe douze ensembles de dangers écologiques qui menacent le monde contemporain.

 LA MAJORITÉ DES RESSOURCES NON RENOUVELABLES SERONT ÉPUISÉES ENTRE 2040 ET 2090

La majorité des ressources en minerais métalliques disparaissent

Les ressources d’énergie et de pétrole pourraient être épuisées autour de 2050

On constate que la hausse des prix du pétrole génère un ralentissement de la croissance, puis une hausse des prix des denrées alimentaires       

L’énergie électrique n’est pas si verte actuellement

Le nucléaire pourrait-il diminuer le réchauffement climatique ?

La montée des eaux pourrait impacter plus d’1 milliard de personnes au XXI e siècle

Certains climatologues prédisent une montée du niveau des mers de 9 mètres !

Les carences en eau deviennent un grave problème pour des millions d’êtres humains

Les guerres pour l’eau vont s’accroître afin de pouvoir accéder notamment à l’eau des rivières

Le réchauffement climatique risque d’impacter gravement l’agriculture et donc d’engendrer d’immenses famines 

Les records de températures en France pourraient largement dépasser 50 degrés d’ici à 2050

 CHAPITRE 2 L’HUMANITE POURRAIT-ELLE SURVIVRE A UNE HAUSSE DES TEMPERATURES DE 10,5°C EN 2300 ?

Quelles sont les maximales en température et en taux d’humidité pour le corps humain ?

La survie physique d’un humain dépend de la relation  entre le taux d’humidité et la température extérieure

Dans un désert à 25°C de moyenne, l’agriculture est possible dans une oasis

En matière de production agricole, le volume d’eau disponible est plus problématique que celui de la température

 CHAPITRE 3 LA DEMOGRAPHIE MONDIALE VA-T-ELLE S’EFFONDRER A CAUSE DE LA CRISE ECOLOGIQUE ?

Le danger de la désertification est une baisse drastique des ressources agricoles et donc alimentaires

La démographie mondiale devrait s’effondrer selon le rapport Meadows

Le permafrost représente une véritable bombe à retardement climatique

 CHAPITRE 4 QUI DES INDUSTRIELS ET DES CONSOMMATEURS S’AVERENT-ILS LE PLUS RESPONSABLES DES EMISSIONS DE CO2 ?

L’empreinte carbone du numérique ne cesse d’augmenter

Le textile est la 2ème industrie la plus polluante après l’industrie pétrolière

Il faut différencier les émissions de CO2 et les gaz à effet de serre

L’impact du transport dans le réchauffement climatique s’avère importante, mais pas majoritaire

Les cargos émettent énormément de souffre, mais peu de CO2 proportionnellement à leur poids

100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre

La responsabilité du réchauffement climatique s’avère proportionnelle à ses émissions de CO2

L’empreinte en Tonne Carbone de la France en 2022 s’avère 6 fois trop importante pour être soutenable

Au plan mondial, l’empreinte carbone par habitant est 2 à 3 fois trop forte pour être soutenable

 CHAPITRE 5 LES PLUS RICHES S’AVERENT LES PLUS RESPONSABLES DES EMPREINTES CARBONE ET ECOLOGIQUE

Une empreinte écologique soutenable s’avère une condition de la survie de l’humanité

Qu’est-ce que l’empreinte écologique ?

On observe une corrélation forte entre le niveau de revenus et l’empreinte écologique

L’indice de développement humain est aussi en corrélation avec l’empreinte écologique individuelle

Les inégalités de richesses et donc d’émissions de CO2 s’accroissent

L’histoire des inégalités écologiques proviennent aussi des inégalités économiques historiques

Aux inégalités économiques entre les pays s’ajoutent les inégalités climatiques

Quel est le pays qui s’avère le plus responsable des émissions de CO2 ?

Il existe une lutte des classes écologico-économiques des riches du Nord contre les pauvres du Sud

 2e PARTIE LE DEREGLEMENT CLIMATIQUE ACCROIT LES FAMINES ET LES MIGRATIONS

 CHAPITRE 1 LES RESSOURCES ALIMENTAIRES DIMINUENT DANGEREUSEMENT

Le combustible des automobiles au Nord contre la nourriture au Sud ?

Subventionner les véhicules sans pétrole s’avère souvent anti-écologique

Il se développe une forme de marché mondial de l’accaparement des terres agricoles

Le gaspillage alimentaire renforce les famines.

La quantité de poissons diminue dans le monde et certaines espèces sont en voie de disparition

La consommation de viande contribue au réchauffement climatique

Le monopole du contrôle des semences devient une arme alimentaire et commerciale

L’industrialisation de l’agriculture bénéficie aussi au capitalisme pétrochimique

L’humanité est la cause principale de la 6ème grande extinction des espèces et donc de la chute de la biodiversité

Sommes-nous dans l’anthropocène, le capitalocène, le bovidocène ou le productocène?

Reste-il assez de terres cultivables à l’échelle mondiale actuellement et leur surface sera-t-elle suffisante pour nourrir l’humanité ?

La déforestation s’explique par de nombreuses causes

La diminution du cycle de l’eau par la déforestation accroît le réchauffement climatique

La malnutrition mondiale est renforcée par le réchauffement climatique

 CHAPITRE 2 CAUSES DU NOMBRE CROISSANT DE RÉFUGIÉS DANS LE MONDE ?

Il y a 3 causes principales à la croissance des migrants : les guerres, la pauvreté et le climat.

Il ne s’agit pas de confondre un réfugié avec un migrant 

Quelle est la part du réchauffement climatique dans les causes de l’accroissement du nombre des réfugiés dans le monde ?

A combien s’élève le nombre des réfugiés climatiques ?

Quelle est la part des réfugiés climatiques, par rapport à l’ensemble des migrants ?

CHAPITRE 3 DES SOLUTIONS ACTUELLES POUR RÉGULER LE CLIMAT PEU EFFICACES

La régulation du climat ne se révèle pas vraiment nécessaire aux élites

Les mécanismes de régulation mondiale du carbone se révèlent très peu efficaces,mais les plus riches ne veulent pas vraiment les changer

La politique de compétition libérale mondialisée s’oppose à une coopération climatique internationale efficiente

Pour la soutenabilité écologique, le niveau du PIB s’avère plus important que le niveau de sobriété ou de décroissance

 3e PARTIE QUEL SERA LE FUTUR ÉCOLOGIQUE DE L’HUMANITÉ ?

 CHAPITRE 1 LE GIEC PROPOSE CINQ NOUVEAUX SCÉNARIOS POUR LE FUTUR EN 2100

 CHAPITRE 2 L’ADEME A IMAGINÉ 4 SCÉNARIOS VERS LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050

2-1) Scénario 1 : Génération frugalité (sobriété avec un peu de technologie)

2-2) Scénario 2 : Coopérations territoriales (avec une légère sobriété et un peu de technologie) :

2-3) Scénario 3 : Technologies vertes (sans sobriété)

2-4) Scénario 4 : Le pari réparateur (solutions technologiques sans sobriété)

 CHAPITRE 3 LE RAPPORT MEADOWS POUR LE CLUB DE ROME

Le rapport Meadows de 1972 envisageait 5 scénarios principaux

1) Le premier scénario est lié à la diminution des ressources non renouvelables ou « business as usual »

2) Le scénario lié à la croissance de la pollution

3) Le scénario du contrôle de la pollution

4) Le scénario du contrôle des naissances, de la pollution et des ressources non renouvelables

5) Le scénario idéal de la stabilisation, sauf les ressources non renouvelables

 CHAPITRE 4 6 SCENARIOS ECOLOGIQUES ET TECHNOLOGIQUES

1) Le scénario des cités ou Etats technologiques forteresses

2) Le scénario agricole sans technologie de pointe

3) Le scénario des centrales nucléaires (donc à énergie moyenne, mais limitée par les métaux)

4) Le scénario d’énergie abondante manquant de métaux

5) Le scénario de l’abondance énergétiques et métalliques

6) Le scénario de la société décroissante (puis post-croissante)

 4e PARTIE CAUSES DE L’EFFONDREMENT DES SOCIÉTÉS

 Jared Diamond explique les effondrements à partir de cinq facteurs principaux

Le premier facteur d’effondrement concerne les dommages que les individus infligent à leur environnement

Le deuxième facteur relève des changements climatiques

Le troisième facteur relève « des conflits avec d’autres sociétés »

Le quatrième consiste dans les rigidités idéologiques et culturelles des élites

Le cinquième facteur consiste dans la réduction du soutien apporté par les relations commerciales avec d’autres sociétés

Pour Joseph A Tainter la complexité organisationnelle se révèle un facteur de fragilisation d’un système

Il existe un équilibre optimum entre efficacité et robustesse dans la taille d’une société ou d’un système

C’est généralement une combinaison de facteurs qui explique un effondrement

CONCLUSION GENERALE

Il n’y aura pas de transition énergétique…

Les chiffres sont implacables : entre le début du premier mandat de M. Obama en 2008 et aujourd’hui, la production de brut au Texas a plus que doublé, passant de 2,6 millions à 5,6 millions de barils par jour. Quant aux renouvelables, elles s’y sont simplement ajoutées.

Stéphane Foucart : Loin de se remplacer aimablement, toutes ces ressources se développent dans un entrelacs de synergies techniques et industrielles. L’accumulation sans transition : c’est le sujet du nouveau et remarquable livre de l’historien des sciences, des techniques et de l’environnement Jean-Baptiste Fressoz (Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie. on seulement le bois continue d’être utilisé comme source d’énergie lorsque le charbon commence à être sorti de terre, mais il est aussi utilisé en quantités faramineuses pour étayer les milliers de kilomètres des galeries dont on sort la houille, ou pour construire les voies de chemin de fer, etc.u Une réelle transition énergétique sera bien plus complexe à mettre en œuvre que celle, de pacotille, consistant essentiellement à soutenir le développement des renouvelables. La réalité est têtue. Comme l’a annoncé vendredi 1er mars l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’année 2023 a vu un nouveau record d’émissions de dioxyde de carbone du fait de la combustion du pétrole, du charbon et du gaz. Et ce en dépit de l’envolée mondiale des renouvelables.

Le point de vue des écologistes de rupture

Ne pas croire : La transition énergétique est une absurdité au regard des besoins énergétiques de chaque habitant sur terre. Nous n’avons aucune alternative à la portabilité d’une énergie carbonée (rien ne remplace le bidon d’essence à énergie équivalente disponible), techniquement il n’y a pas d’équivalence. Notre monde est le pur produit du pétrole et ses dérivés.

laurent bastide : La consommation de charbon en France aujourd’hui est de 70 millions de tonnes incorporées dans nos importations, soit autant que dans les années 1960 au maximum d’extraction des mines Françaises, Nous n’avons donc pas transitionné, ce sont les Chinois qui brûlent ce charbon pour nos biens de consommation,

Michel SOURROUILLE : Le livre de JB Fressoz L’apocalypse joyeuse (février 2012) donne la parole à Eugène Huzar  : « Je ne fais la guerre ni à la science, ni au progrès, mais je suis l’ennemi implacable d’une science ignorante, impresciente, d’un progrès qui marche à l’aveugle sans boussole. La science expérimentale est une connaissance a posteriori, elle ne peut anticiper les conséquences lointaines de ses productions toujours plus puissantes. Et ce décalage entre capacités techniques et capacités de prévision conduit inexorablement à l’apocalypse. L’homme par son industrie croit tout au plus égratigner la Terre sans se rendre compte que ces égratignures, par la loi des petites causes et des grands effets, pourraient causer sa mort. »….

Patrick MAURAN : Transition sans sobriété n’est que ruine de l’âme.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Transition énergétique, un oxymore de plus

extraits : En 150 ans d’histoire du pétrole, pas une seule fois les améliorations d’efficacité énergétique n’ont entraîne une diminution de la consommation énergétique globale : à chaque fois qu’un moteur a gagné 20 % de rendement, il s’en est vendu au moins 20 % de plus… Et ceci pour une raison bien simple liée à la nature du capitalisme : celui qui a financé la recherche et le développement pour améliorer l’efficacité énergétique cherche toujours à rentabiliser son investissement, en vendant 20 % de plus….

Dire « Transition énergétique », un non sens

extraits : Contrairement aux idées reçues sur la révolution industrielle, le charbon ne fait pas reculer la consommation de bois, bien au contraire. En 1900, l’Angleterre utilise davantage de bois uniquement pour étayer les galeries de ses mines de charbon qu’elle n’en brûlait au XVIIIe siècle. Le même phénomène de symbiose existe entre le pétrole et le charbon, car le premier sert principalement à faire avancer des voitures qui, pour leur production (acier, électricité, verre, etc.), consomment énormément du second. En 2020, les énergies fossiles occupaient 80 % du mix énergétique, soit la même part que trente ans auparavant….

Transition énergétique, l’oubli des combustibles fossiles (2014)

extraits : En 2014, il est très étonnant que la question essentielle de la disponibilité des combustibles carbonés fossiles (charbon, pétrole et gaz) dans l’avenir n’ait même pas été effleurée dans la loi  sur la transition énergétique (DNTE) qui est en débat en France. Ils sont pourtant depuis 150 ans les principaux moteurs de l’économie mondiale. Ils représentent encore plus de 80 % de l’approvisionnement énergétique de l’humanité malgré les efforts faits pour développer de nouvelles sources d’énergie. Ils ont joué un rôle majeur dans les progrès matériels et humains des pays dits «développés», ainsi que dans la croissance de la population mondiale….

transition énergétique, un débat qui n’en est pas un (2013)

extraits : Le Débat national sur la transition énergétique, lancé en novembre 2012 sans visibilité médiatique, devra être rediscuté lors de la Conférence environnementale fin septembre pour nourrir dans un très vague futur une improbable loi de programmation énergétique. Notons que le PS, en son sein, n’a jamais voulu débattre de la question énergétique….

 

La bombe nucléaire, gadget (très) dangereux

Le risque nucléaire est devenu plus élevé que pendant la guerre froide, a déclaré le secrétaire général de l’ONU ? William Perry, ancien secrétaire américain à la défense, l’a déclaré en 2020 : « Nous avons survécu à ces crises [de la guerre froide] et évité une catastrophe nucléaire autant grâce à la chance qu’à une bonne gestion. » La bombe ne devrait pas faire débat, elle n’aurait jamais du exister.

Jean-Pierre Dupuy , Marc Finaud, Bernard Norlain, Annick Suzor-Weiner : En légitimant le concept d’une défense dont la « clé de voûte » est la dissuasion nucléaire, programmée pour commettre des massacres de civils, fût-ce en invoquant illicitement la légitime défense, comment ne pas rendre cette arme « suprême » attractive pour les pays prédateurs ?Si les armes nucléaires permettent à la Russie d’agresser des Etats souverains non dotés d’armes nucléaires, on le doit à la nature intrinsèquement terroriste des armes nucléaires. Continuer à affirmer que la dissuasion nucléaire est la meilleure protection à l’égard d’une attaque contre les « intérêts vitaux » des puissances nucléaires et qu’elle a préservé la paix ne repose sur aucun fondement scientifique, relève de la croyance, et confond coïncidence avec causalité. Les armes nucléaires sont l’« axe du mal » dont le monde doit se libérer.

Le point de vue des écologistes pacifistes

O.Touré : La dissuasion nucléaire fonctionne, elle permet à des Etats qui ont l’arme nucléaire de massacrer des populations (Russie, Israël, Corée du Nord et bientôt la Chine…)

Michel SOURROUILLE : La France n’a pas connu de guerre sur son sol depuis 80 ans… mais elle s’est permis de porter la guerre dans de nombreux pays, Indochine, Algérie, Mali… en toute impunité puisqu’elle était une « grande puissance » grâce à la bombe ! Pour en finir de toutes ces guerres qui n’ont servies à rien depuis la nuit des temps si ce n’est nourrir les cimetières, deux solutions efficaces : devenir objecteur de conscience à titre individuel ; mettre toutes les forces armées françaises sous commandement de l’OTAN. Simple, non ?

Bandera : L’arme nucléaire à été une success story totale au Japon, rendant ce pays vassal des Américains et ayant toujours, au bout de 80 ans, une force d’occupation US sur son sol. Le fascinant succès japonais doit évidemment être tentant pour Poutine en Ukraine…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Dissuasion nucléaire, une ligne Maginot ! (2022)

extraits : La dissuasion nucléaire est une erreur militaire tragique, c’est accepter des bombes qui vont tuer en masse des civils. Sans être croyant, on ne peut qu’’être en accord avec la position du pape François : « On ne construit pas la paix sur la peur que l’on crée en montrant sa force. Or, avoir des armes nucléaires, c’est menacer de s’en servir. On ne peut donc se contenter de mettre en cause la dissuasion. Il faut aussi mettre en cause leur possession »….

les chiens de garde de la dissuasion nucléaire (2022)

extraits : Défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables, et 2022 n’échappera pas à la règle. Le propre d’une institution, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Ainsi la dissuasion nucléaire qui a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale….

Faire boum avec une arme nucléaire, le pied (2020)

extraits : Du point de vue des écologistes, l’appareil militaire n’est qu’un parasite qui vit au détriment des contribuables (et des ressources naturelles) et n’a jamais résolu quelque problème que ce soit par les confits armés qu’il a provoqué. Dans ce contexte, l’arme nucléaire bat le sommet de la bêtise humaine et du gaspillage. De temps en temps on reçoit une bonne nouvelle, et il faut la savourer mieux que ne le fait Macron….

En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere

25 novembre 2019, (le pape) François, un écologiste contre l’arme nucléaire

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

29 septembre 2016, Politique de défense en accord avec l’écologie politique

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

1er juillet 2011, Eva Joly contre le désarmement nucléaire

31 octobre 2011, la bombe atomique n’est pas écolo

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

18 mars 2011, Fukushima et la bombe atomique

25 mars 2008, la bombe, assurance vie d’une nation ?

À lire, Abolir le nucléaire civil et militaire de Jean-Marie Pruvost-Beaurain

« gérer le nombre d’humains », le débat

Mardi 12 Mars 2024 à 19H30

A l’Amphithéâtre Henri Mineur de l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP)

98 bis Boulevard Arago, 75014 Paris

Carte – Blanche à Jean – Loup Bertaux

Directeur de Recherche émérite au CNRS (LATMOS/UVSQ, Sorbonne Université)
Gérer le nombre d’humains pour vivre bien et longtemps sur la planète.

Dans un de ses derniers écrits, Stefan Zweig cite Goethe : “C’est pour nous rendre éternels que nous sommes là”, phrase que l’on peut interpréter comme : “maintenant qu’elle est là, l’Humanité se doit de survivre le plus longtemps possible”. Pour un Homo Sapiens astrophysicien, cela rejoint la nouvelle frontière qui consisterait à chercher à communiquer avec nos éventuels plus proches voisins extraterrestres. Car, pour ce faire, le facteur temps est essentiel : la durée de vie d’une civilisation dans la formule de Drake, et aussi le temps aller – retour d’un dialogue avec ETI (Extra Terrestrial Intelligence) qui se compte en années, voire en centaines ou milliers d’années.

On peut aussi ajouter un objectif : vivre le plus agréablement possible, ce qui implique que nous devons surmonter la triple crise du 21ème siècle : climatique, environnementale et (je l’assume !) démographique. De façon incontournable, nous devrons diminuer notre population à un niveau compatible avec les ressources que peut nous apporter notre planète Terre sans se détériorer. Et cela, pacifiquement, par attrition naturelle : moins de naissances que de décès. A court terme, la tactique se résume en cinq mots : “zéro fossile et moins d’enfants”. Je présenterai mon point de vue sur ces aspects parfois polémiques.

 

Entrée libre sur réservation :

http://www.iap.fr/science/conferences/conferences_carte_blanche/

Service national universel, foutaise macroniste

Le 14 juillet 2022, Emmanuel Macron avait ordonné aux armées de s’investir « plus et mieux dans le grand projet de service national universel qu’il porte ». Emmanuel Macron imagine pouvoir rencontrer la nation, il ne cache pas ses intentions : « Fabriquer les républicains de demain. » C’est évidemment chimérique, car la nation est une collectivité imaginée et le Républicain un imaginaire.

Commentaire : Le ministère de la défense matinale est devenu le ministère des armées. Macron n’a que ce mot à la bouche, « réarmement », y compris réarmement démographique ! La secrétaire d’Etat chargée du SNU s(ervice national universel) est rattachée au ministère des armées. La matrice est définie à l’ancienne : un credo nationaliste qui était porté par l’’extrême droite mais que Macron fait dorénavant sien. École ou armée, le projet d’Emmanuel Macron relève de la toute puissance du hiérarchique : il va s’imposer du haut en bas, autorité, autoritarisme, pour tout dire jupitérien. Pourtant les meilleurs spécialistes de l’engagement citoyen concluent au rôle négligeable des cours magistraux d’éducation civique à l’école. Quant à l’uniforme, il peut même constituer une barrière à l’apprentissage. Gabriel Attal, désormais premier ministre, a beau insister lors de sa prise de fonctions,sur « l’école comme mère des batailles », les faits seront têtus : se lever tôt, chanter La Marseillaise devant le drapeau, suivre un cours d’éducation civique ou mettre un uniforme ne vont en rien modifier le sentiment d’adhésion ou non à la nation. Le problème, ce n’est pas le récit patriotique, mais ce que les jeunes vivent – particulièrement l’inégalité des chances et la fréquentation des réseaux sociaux.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Michel SOURROUILLE : Anciennement ministère de la Guerre de 1791 à 1946, puis ministère de la Défense de 1946 à 1958, de 1969 à 1973 et de 1974 à 2017, le ministère des Armées est connu sous ce nom de 1958 à 1969, de 1973 à 1974 et depuis 2017. Il y avait progression, on passait de l’état de guerre à la défense nationale, qu’elle soit civile ou militaire. L’appellation actuelle ministère « des armées » fait oublier l’objection de conscience et le service civil, pourtant dispositif statuaire toujours légal à l’heure actuelle et ce depuis décembre 1963. Militariser une nation n’est que suivre le principe « si tu veux la paix prépare la guerre », il oublie le principal « si tu veux la paix prépare la paix ». Militariser, c’est prolonger l’état de guerre.

Marc Goetz : Nation, Etat, Société… il me semble manquer un concept fondamental. Rappelons que la devise République en France est bien malmenée depuis fort longtemps. Et si on tentait de revenir à ce triptyque simple à comprendre : Liberté (avili et remplacé par la sécurité), Égalité (est-il besoin de vous faire un dessin ?), Fraternité (mais qu’est ce c’est que ce machin ?)

Firesnake77 : Merci d’avoir rappelé que les valeurs françaises sentent mauvais quand elles sont nationalistes. La jeunesse n’a pas à être manipulée, mise au pas, sous uniforme à chanter la Marseillaise comme des petits robots. Perte de temps et vide intellectuel. La libre pensée, la laïcité, le savoir des citoyens vaut mieux que ça. Quelle dégradation du projet républicain !!
Le nationalisme est historiquement une idéologie extrême qui génère des millions de morts pour asservir des populations entières à un pouvoir et à la guerre.

Enkidou : « La formation et la reproduction d’une nation ne sont pas des faux sujets », nous dit Roché. Et si, justement, c’étaient des faux sujets, ou en tout cas de mauvais sujets ? La nation, « projet de l’État » ? Oui, dans les États totalitaires ou conquérants. La nation, ça ne sert qu’à combattre les ennemis désignés de ladite nation (et désigner des ennemis, c’est le ciment d’une nation). A envoyer les gens se faire tuer quand ses dirigeants le jugent bon. Ce n’est pas une nation que l’école doit former, ce sont des personnes. Ce qu’il faut apprendre aux enfants à respecter, ce n’est pas la France ou n’importe quelle nation, hymne, drapeau ou uniforme (qui ne sont rien d’autre que des armes de guerre symboliques) : ce sont les gens. Apprendre à respecter les autres, ça suppose effectivement un minimum de brassage social. Quant à faire chanter les enfants ensemble, c’est bien, mais plutôt « A la volette » (c’est un exemple) que la Marseillaise (musique médiocre, paroles insupportables).

R.Dholland : Le patriotisme contemporain ne peut se fonder sur un culte totémique d’une tribalité fantasmée. Un patriotisme fondé sur les instincts de meurtre et l’aveuglement fanatique ne peut mener très loin. Au siècle, qui plus est, de la lente construction d’un fédéralisme européen, peut-être demain mondial, le ré-enfermement dans le « pré carré » mental et matériel du nationalisme archaïque n’est pas signe de « réarmement » mais de régression et d’affaiblissement. Devenir aussi stupide que les Russes ne peut être que le désir de désespérés, déjà à moitié morts. Il est dramatique que des élites flattent la morbidité.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Objection de conscience en temps de guerre

extraits : Les médias ne prêtent pas suffisamment attention à l’objection au service militaire. C’est pourquoi il y a aussi peu d’objecteurs de conscience. Il est vrai aussi que nous sommes enfermés dans des ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation » ; le patriotisme est resté une vertu pour les dirigeants, qu’on s’appelle Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine ou même Emmanuel Macron. Pourtant se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental…

Objecteur de conscience je suis, je serai

extraits : Personnellement je suis et reste un objecteur de conscience. Pourtant je suis devenu insoumis au service civil pour contester une affectation autoritaire à l’ONF (office national des forêts). Pourtant l’éducation nationale m’a demandé de faire mon service militaire (à 32 ans) puisque en tant que fonctionnaire je n’étais pas « au clair » par rapport à mes obligation statutaires de participation à la défense nationale. La vie est un éternel compromis entre nos propres valeurs et les contraintes institutionnelles…

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : – Quel type de société mérite d’être défendu ? – Contre qui ? – Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ? Lutter contre l’encarsénement nous semble un bon signe de santé mentale, mais difficile à mettre en œuvre quand toute notre existence est une mise en boîte…

Solidarité internationale en berne, nécessaire ?

Bruno Le Maire vient d’annoncer le 18 février 2024 une coupe dans le budget de la solidarité internationale de 742 millions d’euros, ce qui représente environ un tiers de l’APD (aide publique au développement) de la France.

collectif d’ONG œuvrant dans l’humanitaire et le développement : Cette coupe acte l’annulation de multiples projets qui auraient permis de répondre aux crises humanitaires, de promouvoir l’égalité de genre, d’assurer un accès à l’eau, la santé, l’alimentation….Comment peut-on espérer construire un monde en paix si nous laissons prospérer la pauvreté, les souffrances et les inégalités ?

Le point de vue des écologistes près de leurs sous

Michel SOURROUILLE : Ces ONG qui se disent « humanitaires » font donc l’impasse totale sur un soutien au planning familial dans des pays souvent en voie de sous-développement. Ne regarder que l’aide alimentaire ou médicale ne peut donc qu’accroître un niveau démographique trop souvent déjà dans le rouge de la surpopulation. Se consacrer « à l’égalité de genre » en lieu et place de la maîtrise de la fécondité humaine ne peut que laisser prospérer la pauvreté et les souffrances. Pour les malthusiens, les pauvres sont les premiers responsables de leur condition présente en ne limitant pas leur population à un niveau d’équilibre avec leurs ressources.

Winstoned : Je ne vais pas reprocher à Mr Le Maire de s’attaquer au problème de la dette française avant de se courber devant l’humanisme de gauche. Il faut savoir cesser de creuser un puits de dettes sans fonds. Les contribuables français devraient être consultés pour savoir s’ils sont aussi « solidaires » que les ONG. Le résultat pourrait surprendre!

Jebulon : Je lis : « la France est-elle en train de se soustraire à sa responsabilité envers la solidarité internationale ? » En quoi la France aurait elle une « responsabilité » quelconque à assumer ? C’est comme pour les particuliers : on donne ce qu’on veut à qui et quand on veut, si et quand on peut ! En plus, ce serrage de vis aura peut-être pour mérite de faire un tri un peu sérieux parmi toutes ces pompes à fric que sont beaucoup d’ONG aux actions et aux bilans opaques. Si ces organisations se veulent « non gouvernementales », alors il faut assumer ce statut. Sinon, être non-gouvernemental avec le pognon que donne le gouvernement, c’est un peu particulier, non ?

Pierre59 : évidemment tous ceux qui vivent en agitant la sébile se fichent comme d’une guigne de l’endettement de la France.

DS-32 : Financer les ONG par l’argent public est un luxe quand l’argent manque. Qu’elles lancent donc des appels aux dons dans le public. Plus elles récolteront d’argent, plus elles pourront démontrer leur utilité.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

APD, l’aide au développement, une illusion

extraits : Il faut reconsidérer la notion de pauvreté. Cette notion est absente du vocabulaire de toutes les langues pendant des millénaires. « Pauvre » existait en tant qu’adjectif et ce, pour indiquer que quelque chose n’était pas à la hauteur de ce qu’il devrait être, comme par exemple un sol pauvre, une santé pauvre. Les gens vivaient de très peu, sans jamais penser qu’ils étaient pauvres. En effet, si l’on prend la pauvreté dans le sens d’un mode de vie qui se suffit du nécessaire, la pauvreté était la condition normale des humains. La façon de vivre ensemble était le rempart le plus durable de leur communauté contre la misère. Comme le dit un proverbe tswana : « Là où il n’y a pas de richesse, il n’y a pas non plus de pauvreté. » Dans la déclaration d’Arusha en 1967, on estimait à juste titre qu’il est « stupide d’imaginer que la Tanzanie pourra enrayer sa pauvreté avec l’aide financière étrangère plutôt qu’avec ses propres ressources (…) Etre indépendant, cela veut dire compter sur soi (…) Qu’elles proviennent de l’impôt ou de l’extérieur, les ressources financières de l’Etat doivent être affectées en priorité aux paysans et non aux villes (…) Il convient de viser l’autosuffisance alimentaire… »….

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

extraits : Disons-le alors tout net, tout pays qui ne fait pas l’effort de maîtriser sa fécondité, et subit en conséquences des problèmes économiques et socio-politiques structurels, n’a pas droit à une aide alimentaire continue. Malthus était très clair sur ce point : « N’oublions pas que l’humanité et une vraie politique requièrent impérieusement que dans des circonstances de famine, les pauvres reçoivent tous les secours que la nature des choses permet de leur donner. Il est donc de notre devoir de leur donner dans les années de détresse quelques secours temporaires. »

Baisse de l’aide publique au développement

extraits : Dans un compte-rendu de colloque, « Malthus hier et aujourd’hui » (1984), le politicien sénégalais Landing Savané affirmait : « L’aide internationale est comparable à la Loi des pauvres puisqu’elle bloque la nécessité de développer la production locale et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. On voit mal comment il serait soutenable de fournir en permanence des aides toujours croissantes à une population dont la croissance provoquerait la dégradation des sols sur lesquels elle vit, et donc une diminution de ses propres ressources. »  Depuis, on a laissé la situation démographique se détériorer jusqu’à ce que dans plusieurs pays comme l’Égypte ou le Nigeria on ait atteint le point de non retour.

Tout savoir sur l’aide au développement

extraits  : Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré. La maîtrise de la fécondité est un accompagnant obligé de la production de nourriture, sinon il y a une course sans fin entre croissance démographique et ressources vivrières comme l’avait montré Malthus. C’est d’autant plus urgent que ce sont les cultures d’exportation qui sont aidés de façon préférentielle, ce qui détériore la capacité d’autonomie alimentaire des pays concernés.