Voter Marine Le Pen… ou J.L. Mélenchon ?

On reconnaît un populiste dans l’art de flatter le peuple lors d’une élection. Les présidentiables aujourd’hui font assaut de promesses pour contrecarrer la hausse du prix du carburant alors que s’ils étaient écolos, ils diraient que le prix de l’essence doit augmenter nécessairement pour économiser une énergie de plus en plus rare. Bien entendu cela veut dire « sobriété énergétique partagée », la lutte conte les inégalités est une des facettes indispensable à l’acceptation des peuples. Maintenant si les électeurs votent quand même pour UN ou UNE populiste, cela voudra dire qu’il y a des citoyens qui cherchent la merde et se foutent complètement des générations futures.

Marion Dupont : L’adjectif « populiste » est attribué à des personnalités situées aux extrêmes du spectre politique, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, Car que cherche-t-on à décrire en utilisant le terme « populisme » ? L’adresse à un « peuple » et la désignation d’ennemis (classes dirigeantes, immigrés ou « système »). La grande force des populistes d’aujourd’hui est de dire qu’ils sont les vrais démocrates, les plus démocrates des démocrates ; que les autres partis ont confisqué la démocratie, quand eux souhaitent la restituer au peuple. La mobilisation d’émotions spécifiques, comme lle « dégagisme », parmi d’autres – se manifeste différemment suivant le contexte historique, géographique, politique et institutionnel dans lequel il se déploie. Car si tous les phénomènes populistes, de droite ou de gauche, mouvements ou régimes, valorisent le peuple, tous ne se réfèrent pas au même peuple. Mais quel que soit le peuple auquel les populistes se réfèrent, formellement, ce peuple est pensé comme uni, sans divisions internes, ni sociales ni politiques. Cette unité est le plus souvent incarnée, exprimée par un leader.  La conséquence d’une telle vision unitaire du peuple est de faire du populisme un anti-pluralisme : une pensée qui tend à nier l’existence d’adversaires politiques pour ne reconnaître que des ennemis ou des traîtres, dont l’exclusion est parfois nécessaire pour préserver l’unité du peuple.C’est l’inverse du projet démocratiquque organise la pluralité pour que tous les individus en son sein qui n’ont pas les mêmes valeurs, ni les mêmes intérêts, vivent dans la concorde. Cette unité est atteinte par le débat et le travail quotidien des institutions.

Lire, Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?

Pour en savoir plus avec les Internautes :

DBok : Les populistes s’en donnent à cœur joie avec l’augmentation du prix de l’essence.

Michel Brunet : Pour moi le populisme est d’abord la désignation de « boucs émissaires » comme par exemple les « élites », les « immigrés », …etc qui seraient la cause unique des malheurs du peuple. Et cette désignation de « méchants » envers le peuple magnifié implique nécessairement le « simplisme » qui est l’alfa et l’oméga de tous les programmes politiques qui ne s’encombrent pas de la « complexité » des choses et du monde. Et le « simplisme » à l’avantage de bien s’accorder avec la « démagogie » qui flatte l’électeur. Peut-être que les démocraties ont besoin de faire une « cure » de populisme ce qui pourrait être le tour de la France qu’elle ait une couleur de droite (Lepen) ou de gauche (Mélenchon) en fin de compte le même démago-populisme

le sceptique : La démocratie athénienne concernait quelques dizaines de milliers de citoyens, elle peut encore s’appliquer dans des communes (lieu naturel de la démocratie de proximité). Mais au-delà, le « peuple » n’est pas un acteur unitaire au plan ethnique, politique, symbolique ou ce que l’on veut, c’est une fiction, un récit. De toute évidence, des citoyens nationalistes, écologistes, conservateurs, communistes, libéraux, socialiste, libertariens, chrétiens, anarchistes, musulmans, athées… n’ont aucune raison de s’entendre sur une philosophie commune, voir sur la notion même de commun. En réalité, il y a des factions qui décident de certains arbitrages. Les États sont peu démocratiques, plus leur rôle est important et plus des oligarchies décident (bureaucraties expertes, lobbies). Rappel du principe de subsidiarité = minimum au sommet, maximum à la base.

Jean-Pierre Peyrard : Ce qui, à mon sens, constitue le peuple et le différencie de la population n’est pas un état qu’il devrait atteindre mais une éducation permanente construite sur un discours philosophique/politique essentiellement appuyé sur une analyse du « commun ». Ce discours n’existe pas… encore (électoralisme, campagne électorale, slogans…) ou si peu. Utopie ou possibilité ? Socrate fut « démocratiquement » condamné à mort par une majorité des 501 jurés tirés au sort pour ce qu’on appellerait aujourd’hui un délit d’opinion. C’est dire combien le discours dont je parle n’existait pas, même à Athènes.

Michel SOURROUILLE : Le populisme est en fait l’art de se servir des sentiments du peuple pour prendre le pouvoir, et de manière annexe le lui confisquer. En effet la colère est mauvaise conseillère, elle fait le jeu de quelques leaders autoproclamés. Les manipulations des foules ne sont jamais porteurs de bonne nouvelle. Il reste donc à mettre en œuvre ce que Hans Jonas envisageait incidemment : « Naturellement il serait préférable qu’on puisse confier la cause de l’humanité à une conscience authentique qui se propagerait. »

Lire, L’écologisme contre le populisme, qui va gagner ?

12 réflexions sur “Voter Marine Le Pen… ou J.L. Mélenchon ?”

  1. Esprit critique

    Les cinq commentaires sélectionnés sont intéressants, notamment les quatre derniers, et finalement avec cet article l’essentiel au sujet du Populisme est dit.
    Le Populisme se réduit aujourd’hui à la Démagogie (demos=le peuple, et ago=conduire), on peut aussi l’assimiler à la Propagande, ces trois mots sont devenus péjoratifs, aujourd’hui tout le monde les utilise pour dénigrer ses adversaires, et donc pour se faire mousser.
    Se servir des sentiments du peuple pour prendre le pouvoir, et de manière annexe le lui confisquer (comme dit Michel SOURROUILLE), ou encore pour conserver et renforcer ce pouvoir, ce n’est donc pas bien ! Quelqu’un de bien, d’honnête (comme l’est un Vrai écolo) ne doit pas procéder comme ça.

    1. C’est oublier que tout le monde procède comme ça. TOUT est manipulation.
      Essayez donc d’attraper des mouches avec du vinaigre. Essayez de séduire quelqu’un en lui disant qu’il est moche, qu’il pue et qu’il est con. Le simple marchand de strings, qui me dit que le rouge me va bien, ou de produits de beauté, qui me dit que je le veau bien, le marchand de légumes, qui me fait cadeau du petit bouquet de persil, et bien sûr tous les marchands de salades, de bonheurs, de plaisirs et de promesses en tous genres, sans oublier toutes celles et ceux qui nous dictent ce qui est bien et ce qui ne l’est pas… tout ce joli monde joue avec nos sentiments et nos émotions. TOUS sont des manipulateurs.
      Et puis si la colère est mauvaise conseillère, il en est de même de la peur. Elle aussi fait le jeu de quelques leaders, autoproclamés ou pas. Même les clowns jouent avec nos sentiments et nos émotions, mais en attendant, au moins ils nous font rire.

  2. – « Maintenant si les électeurs votent quand même pour UN ou UNE populiste, cela voudra dire qu’il y a des citoyens qui cherchent la merde et se foutent complètement des générations futures.» (Biosphère)
    Et si on commençait par arrêter avec ce Populisme à la c… Je veux dire, et si on arrêtait d’utiliser ce mot qui ne veut plus rien dire. Et combien d’autres comme lui.
    Complotisme, démocratie, citoyen(ne)… et écologie n’en parlons même pas.
    Mais qu’est ce que ces mots veulent encore dire ? Tout et n’importe quoi !
    Qu’a t-on à gagner à entretenir la Confusion, à remuer encore plus la Merde ?
    Parlons plutôt des femmes et des hommes, des gens, à la rigueur des populations… des rats des villes ou des rats des champs, des vieux ceci et des jeunes cela… sans oublier ce célèbre ON, qui comme on sait est un con.

  3. Populiste en chef

    – « Devant la presse, le chef de l’État s’est érigé en parangon de la lutte contre les fake news.
    C’est un peu le camembert qui dirait à l’époisses qu’il pue. Une semaine après avoir annoncé vouloir « emmerder » les Français non vaccinés – une sortie quasi unanimement qualifiée de populiste par les observateurs –, Emmanuel Macron s’est érigé en parangon de la lutte contre le populisme, le complotisme et la désinformation à l’occasion de ses vœux à la presse, le 11 janvier. »

    Emmanuel Macron, un populiste contre le populisme ( 13 Janvier 2022 – humanite.fr )

  4. Parti d'en rire

    @ BGA80 31 MARS 2022 À 11:18
    Encore et toujours hors-sujet ! Réponds plutôt à la question du jour : Marine OU Méluche ?
    Remarque on sait très bien pour qui ton coeur balance, mais vas-y fais nous rire. Dis-nous en quoi elle est la meilleure. Et de quoi elle est la Championne. Balance tes «arguments» quoi.

  5. Vieux bouc galeux

    – « Michel Brunet : Pour moi le populisme est d’abord la désignation de « boucs émissaires » comme par exemple les « élites », les « immigrés », …etc qui seraient la cause unique des malheurs du peuple. »
    C’est exactement ça. Pour les uns les boucs seront les «élites», les politiques, les oligarques, les capitalistes etc. Pour les autres se seront les «immigrés», les «muzz», les lapinistes et les lapins, les fonctionnaires, les Gilets Jaunes, les Zantis Ceci et les Zantis Cela, les non-vaccinés et Jean Pass. Choisis ton troupeau, camarade mouton populiste !

  6. Didier BARTHES

    Le populiste c’est tout simplement celui qui n’est pas d’accord avec nous.

  7. Esprit critique

    La question du jour est quelque peu surprenante. Comme si celui qui la posait avait perdu la boussole, et du coup ne faisait plus de différence entre droite et gauche. Et comme si les programmes de ces deux là, notamment sur l’écologie, se valaient.
    Mais venons en à ce fameux POPULISME, lui aussi conjugué à toutes le sauces. Comment pourrions-nous faire de la politique et notamment se présenter à une élection, sans tenir compte du Peuple ? Sans à un moment ou un autre parler en son nom. Le populiste est celui qui se réfère au Peuple. Une fois les avoir TOUS et TOUTES étiquetés « populistes », nous voilà donc bien avancés.

    1. Esprit critique

      Seulement aujourd’hui le «populiste» c’est celui qui flatte le Pôple, le Gros Animal, notamment ses bas instincts. Le populiste est celui ou celle qui, pour éviter de se faire taxer de populisme, ne dit pas «le peuple» mais «les Françaises et les Français». C’est le premier Truc. Le populiste est celui qui dit «Les Françaises et les Français, les électeurs, ne sont pas des imbéciles»… alors que s’il était réellement honnête il dirait «Comme des cons ils font juste ce qu’on leur demande de faire».
      Le pire des populistes est celui qui titille les bas penchants (ou bas instincts) des hommes et des femmes pour créer et attiser des tensions au sein de la société (communauté). Par exemple en désignant des boucs émissaires, en disant qu’il va les expulser, ou les karcheriser etc. Ou qu’il a très envie de les emmerder. Le pire des populistes est celui qui cherche la merde .

      1. Esprit critique

        Il y a mille façons de chercher et foutre la merde. Provoquer des jalousies, utiliser la peur… pour monter les gens les uns contre les autres, pour diviser pour mieux régner… le Truc est vieux comme le monde. Utiliser la peur, créer un sentiment de honte, pour pousser les gens à faire ceci et pas cela… à ne plus prendre l’avion, ne plus faire de gosses… ça aussi c’est de la manipulation.

  8. « On reconnaît un populiste dans l’art de flatter le peuple lors d’une élection. »

    Ou comme Pécresse qui déclare « Je serai la grande présidente du pouvoir d’achat » ?

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