sciences et techniques

L’Exposition universelle d’Osaka, beurk !

« L’utile et l’inutile, comme, en règle générale, le bien et le mal, vont nécessairement de pair ; et c’est à l’homme de faire le choix. Je me rendis à Paris lors de l’Exposition universelle de 1890. Pour Tolstoï, la Tour Eiffel était un monument de folie, non de sagesse humaine. C’était pourtant le jouet de l’Exposition. Pour autant que persiste en nous l’enfant, nous subissons l’attrait des jouets ; et la Tour était une excellente preuve de ce que nous sommes tous des enfants, que séduisent les hochets. Telle est, peut-on dire, la fin que servait la Tour Eiffel. Je ne sais quelle est son utilité réelle. »

Ce commentaire de Gandhi s’applique parfaitement à Osaka 2025. On y célèbre Mars, la Lune et la technologie de pointe sans s’intéresser à leur utilité véritable pour propager la paix dans le monde.

AFP lemonde.fr : L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes le dimanche 13 avril à Osaka sur l’île artificielle de Yumeshima. Un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde « confronté aux divisions ». Osaka a choisi pour thème « La société du futur », mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial. Parmi les attractions phares : une météorite martienne, ou encore un minuscule cœur battant cultivé à base de cellules souches. Les pavillons nationaux sont entourés de l’imposant Grand Anneau de 2 kilomètres de circonférence et de 20 mètres de haut, la plus grande structure architecturale en bois (240 millions de dollars). L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre, pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du Grand Anneau seront réutilisés.

Le point de vue des écologistes éclairés

Osaka 2024, un condensé de tout ce qu’il faudrait éviter : l’Artificialisation des sols, la croyance en un avenir sur La une ou sur Mars, l’intelligence artificielle (IA) à comme substitut à l’intelligence humaine (IH), la démesure…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La France n’a pas accueilli l’Exposition universelle en 2025. Edouard Philippe avait en effet pris la décision de retirer la candidature tricolore pourtant déposée par l’État en septembre 2017 avec le sceau présidentiel d’Emmanuel Macron. Les considérations financières ne devraient pas être le motif principal de cet abandon. Examinons quelques avis éclairés sur les expositions universelles antérieures.

1851 Exposition universelle à Londres

L’acculturation à la technique fut le résultat d’une intense propagande. La technique s’intègre dans le quotidien en devenant progressivement une source de distraction et d’émerveillement. Dès le XVIIIe siècle, les démonstrations foraines s’enrichissent des nouvelles techniques. Le XIXe siècle voit se multiplier les fêtes industrielles où sont exaltées les innovations techniques. La première exposition universelle organisée à Londres en 1851 célèbre l’entrée de la Grande-Bretagne dans la société industrielle. Après 1850, les bienfaits des machines sont de moins en moins questionnés. Le modèle forgé par les économistes et diffusé dans la société sous la forme d’une rhétorique simplifiée à l’extrême identifie les machines au progrès et ceux qui s’y opposent à la sauvagerie. (François Jarrige)

1933 Exposition universelle à Chicago

Comme l’anticipait le panneau surplombant les portes de l’Exposition universelle de Chicago en 1933 : « La science explore, la technologie exécute, l’Homme se conforme ». Personne n’a voté pour ces technologies. Il semble même de plus en plus que les décisions qui concernent les hommes soient prises en fonction de la technologie, et non le contraire. Ainsi les ingénieurs de Chrysler inventent la direction assistée parce que leurs voitures sont tellement bourrées de gadgets qu’elles sont trop lourdes pour tourner. Si l’on ajoute les attributs des nouvelles technologies que sont la centralisation, l’ordre, la vitesse, l’uniformité, la régularité, la passivité, il devient clair que lorsqu’une société signe pour la logique de l’ordinateur, elle se soumet à tout cela et bien plus : l’Etat universel et homogène. (Sale Kirkpatrick)

2005 Exposition universelle au Japon

L’Expo universelle Aichi  au Japon était la confirmation de cette prévision : l’homme se conforme ! Cela se voulait un grand spectacle consacré aux rapports entre les humains et leur milieu ; l’Expo avait pour thème « Sagesse de la nature ». En réalité, on voyait des robots dinosaures ou humanoïdes qui vous guidaient dans un parc à thème sans jamais aborder le problème de fond, la relation entre technologie et destruction de l’environnement. La logique de ces spectacles « universels » reste donc inscrite dans la foi inébranlable en un scientisme né avec l’industrialisation.

Une mauvaise nouvelle, la France accueillera la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. La société du spectacle fait bon ménage avec l’hubris technologique.

L’Exposition universelle d’Osaka, beurk ! Lire la suite »

Interdisciplinarité face à l’urgence écologique

Les disciplines scolaires, telles qu’elles sont enseignées aujourd’hui, sont issues d’un découpage artificiel ; chaque professeur sa spécificité. C’est la conséquence de l’explosion des connaissances et le résidu encore tenace de la fragmentation cartésienne. Cet affaiblissement de la perception du global et de ses interrelations conduit à l’affaiblissement de la responsabilité, chacun tendant à n’être responsable que de sa tâche spécialisée. Née dans ce monde découpé en tranche, l’écologie a  été inventée pour nous rappeler que rien ni personne ne peut survivre en vase clos. Cette capacité à sortir des cadres de la pensée unique ne peut se forger qu’en prenant du recul.

Les sciences économiques ET sociales en lycée avait déjà dès les années 1970 entamé l’évolution vers l’interdisciplinarité. Professeur de SES à l’époque, j’ai toujours regretté que l’écologie ne soit pas partie prenante de cette matière. Par exemple le circuit économique qui lie production et consommation ne peut que se comprendre que par la connaissance de la sociologie de la consommation et les rapports sociaux de production. Mais ce circuit économique est lui-même inséré dans la biosphère qui lui apporte les ressources nécessaires à son fonctionnement durable.

Michel Sourrouille

Soazig le Nevé : La transition écologique peut-elle devenir une source de décloisonnement dans l’enseignement supérieur ? Les basculements en cours dans les rapports des humains à leur environnement entraînent une recomposition des objets scientifiques et donc des formations universitaires. Une voie se dessine qui emboîte différentes échelles et cultive les liens entre sciences naturelles et sciences humaines. Mais la pluridisciplinarité entre en totale contradiction avec les critères d’évaluation des carrières d’enseignant qui demeurent résolument disciplinaires ; le système universitaire est constitué de telle manière qu’on attend de chacun qu’il creuse son sillon toujours plus spécialisé. le Conseil national des universités comptabilise 92 sections, correspondant chacune à une discipline. C’est une erreur. S’attaquer séparément à la perte de la biodiversité, au réchauffement climatique, à la pénurie d’eau ou à l’insécurité alimentaire aggrave les problèmes.

Seuls six masters en France proposent actuellement la mention « science de la durabilité ».

Le point de vue des écologistes du complexe

Nous ne percevons pas les coûts de la complexité aujourd’hui, car ils sont subventionnés par les combustibles fossiles. Sans ces derniers, les sociétés modernes ne pourraient pas être aussi complexes qu’elles le sont. Notre complexité s’accroît car elle est très utile pour résoudre les problèmes créés par la complexité. Confrontés à des difficultés, les solutions que nous mettons en place tendent à impliquer plus de technologie élaborées, la prolifération de rôles sociaux et de spécialisations, le traitement d’une plus grande quantité d’informations, ou l’engagement dans de nouvelles sortes d’activités. Par exemple, pour faire face au terrorisme, nous créons de nouvelles agences gouvernementales et augmentons les contrôles sur tous les types de comportements d’où une menace peut émerger.

Mais la complexité dans les résolutions de nos problèmes atteint le point des rendements décroissants : passé un seuil, vous payez de plus en plus pour obtenir de moins en moins de bénéfices.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La complexité de la réalité fait notre fragilité

extraits : Pendant près de 300 000 ans, nous avons vécu dans des petits groupes simples, quelques douzaines d’individus ou moins. Ce n’est que depuis 10 000 ans que certaines sociétés humaines ont commencé à grossir et à se complexifier. La manière dont nous vivons actuellement est une anomalie. En effet dans tout système vivant, la complexité a un coût métabolique. Plus un système est complexe, plus il nécessite de l’énergie…

coût de la complexité

extraits : L’homme moderne s’est dépersonnalisé si profondément qu’il n’est plus assez d’hommes pour tenir tête aux machines. Un système automatique fonctionne mieux avec des gens anonymes, sans mérite particulier, qui sont en fait des rouages amovibles et interchangeables. Nous ne maîtrisons plus la chaîne de la spécialisation des tâches, rendant chaque individu complètement dépendant de la bonne marche de la société. Plus la division du travail est poussée, plus la société est fragile.    Pour Richard Heinberg dans Pétrole, la fête est finie ! (traduction française, 2003), entre 2 et 5 milliards d’êtres humains n’existeraient probablement pas sans les combustibles fossiles. Lorsque l’afflux d’énergie commencera à décliner, l’ensemble de la population  pourrait se retrouver dans une situation pire encore que si les combustibles fossiles n’avaient jamais été découverts. Les sociétés  complexes tendent à s’effondrer car leurs stratégies de captage de l’énergie sont sujettes à la loi des rendements décroissants….   

Bientôt un diplôme de « savoirs verts » !

extraits : La difficulté intrinsèque de l’éducation à l’écologie vient principalement du fait que les trois domaines que sont l’économie, la nature et le développement social, déjà complexe en eux-mêmes, doivent être appréhendés dans une perpétuelle interaction. Une approche globale, systémique, est donc indispensable. Dans une société où les règles de pensée sont extrêmement binaires (le monde est divisé en bons et méchants, entre pays riches et pays pauvres, etc.), la complexité n’est pas évidente à admettre. L’idée de complexité s’accompagne de la prise de conscience des interactions, des interdépendances, des systèmes ouverts et dynamiques. L’école est bien loin de ce qu’il faudrait faire, on commence juste à envisager pour la 3e un apport de connaissances verdissantes…

La difficulté de l’école à enseigner l’écologie

extraits : L’écologie est une approche globale de la réalité, transdisciplinaire, faisant appel aussi bien aux connaissances biologique et chimiques qu’à l’économie, la sociologie, l’ethnologie, la politique, l’histoire, la géographie, etc. Or l’organisation des temps scolaires, avec le modèle « un cours, une matière, un professeur, une classe », laisse peu de place aux croisements de disciplines. Il faudrait s’affranchir du modèle « boîtes à œuf » : une heure, une classe. Comment ? L’histoire des textes officiels en dit long sur la difficulté de l’école à enseigner la transition écologique. Apparue en France en 1977, l’éducation à l’environnement y a été reprise sous l’intitulé plus euphémisé d’« éducation au développement durable », qui intègre l’économique et le social….

Cri de colère contre les sciences économiques

extraits : Diplômé en sciences économiques, enseignant en sciences économiques et sociales, conscient de l’urgence écologique, je (Michel Sourrouille) constate le gouffre qui existe entre les universitaires spécialisés en économie et les réalité de notre temps , y compris climatique. L’origine du problème vient du manque d’interdisciplinarité d’une approche néolibérale (lois du marché naturel, système concurrentiel, abondance des ressources, etc.). Les sciences économiques n’ont pas encore changé de siècle, mais comme on a échafaudé des montagnes de théories qui servent à justifier les politiques économiques d’aujourd’hui, cette idéologie fait encore la loi….

Interdisciplinarité face à l’urgence écologique Lire la suite »

Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue

Pour mieux combattre le virus, faut-il le laisser circuler ? Face à la diffusion à très grande échelle du virus influenza aviaire H5N1 dans les élevages de volailles aux Etats-Unis, le ministre de la santé américain, Robert F. Kennedy Jr, propose une stratégie provoquant l’inquiétude des scientifiques et des vétérinaires. Au lieu d’abattre les bêtes dans les élevages contaminés, les agriculteurs « devraient peut-être envisager la possibilité de laisser circuler le virus dans les troupeaux afin qu’ils puissent identifier les oiseaux et préserver ceux qui y sont immunisés », a proposé cet antivax notoire. Il a tout faux, à l’image de son maître, Donald Trump.

Delphine Roucaute : La stratégie consistant à sélectionner des animaux plus résistants génétiquement à certains virus pour lutter contre les épizooties n’est pas nouvelle et a déjà été explorée contre certaines maladies transmissibles, comme la tremblante qui touche les ruminants. Mais l’idée de laisser faire la nature ne marche pas avec ce virus. Ces virus influenza aviaires sont tellement évolutifs, du fait des mutations et réassortiments génétiques, que toute notion de résistance basée sur la sélection est vouée à l’échec. Quand un virus influenza aviaire touche un élevage de poulets, il décime 90 % à 95 % des animaux. Certes, certains oiseaux vont survivre, mais cela va juste donner une occasion supplémentaire au virus de muter, augmentant d’autant le risque qu’il acquière de nouvelles caractéristiques, notamment plus de virulence ou la capacité de se transmettre à de nouvelles espèces. C’est précisément ce qu’il s’est passé il y a un an, quand le virus, initialement aviaire, est passé des oiseaux aux vaches laitières. 

Par ailleurs, miser sur cette stratégie, c’est faire le pari que certaines bêtes sortent du lot génétiquement. Mais là, on parle d’élevages intensifs, avec des animaux génétiquement quasi identiques, il y a très peu de variabilité entre individus. Cela accroît le risque de franchissement de la barrière d’espèce. Aux Etats-Unis, 70 personnes ont été infectées par le virus depuis un an, essentiellement des travailleurs agricoles ; une personne en est morte en janvier. En Chine une autre souche d’influenza aviaire a été identifiée. Ce virus H7N9 a entraîné la mort de plus de 600 personnes en douze ans sur un total de 1 568 infections confirmées, soit une létalité de 38 %.

Le point de vue des écologistes morts de rire

– Trump au pouvoir, catastrophe politique, économique, écologique, sociale, scientifique, sanitaire… et j’en passe.

– Le prix des œufs aux États-Unis n’est pas prêt de baisser…

– Dans la chute de son empire, Trump ne laisse décidément rien au placard.

– Quand un pouvoir est capable de nommer à un tel poste un homme aussi dangereux, on peut considérer que ce choix ne relève pas du hasard

– Du coup, pourquoi Trump ne supprimerait-il pas aussi le ministère de la santé ?

On pourrait nourrir les poulets avec de l’eau de javel ou de la chloroquine !

– Quand on s’est tiré une balle dans un pied, autant tirer dans l’autre pour la symétrie.

– On a qu’à laisser faire la nature et dieu reconnaîtra les siens. La dictature vaccinale ne passera pas!

– Vive la peste, la grippe espagnole, le choléra, le covid etc. Ça permettra de réduire la population mondiale n’est-ce pas ?

– Quand il n’y aura plus d’humains, un covid25 très létal passant par là, le problème sera réglé, définitivement… les antivax ne seront plus là pour critiquer.

– C’était le Trumpet Show : un communiqué très spécial tous les jours.

– L’extrême droite américaine, une source d’inspiration inépuisable pour Zemmour.

Trump a les honneurs sur notre blog, c’est tellement drôle

15 mars 2025, Trump contre la réalité écologique

11 mars 2025, La trouvaille canadienne de Néron/Trump

10 mars 2025, L’écologie à l’épreuve de l’ignorance trumpiste

6 mars 2025, Donald Trump et la guerre des ressources

3 mars 2025, Trump sabote les conférences sur le climat

1er mars 2025, rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

27 février 2025, Donald Trump, très occupé en février 2025

Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue Lire la suite »

Yannick Neuder ne veut pas de l’aide à mourir

Ce ministre de la santé veut ignorer les résultats de la convention citoyenne qui s’est déjà penché sur la fin de vie. Son discours voudrait se donner des allures de sagesse alors qu’il est au service de la vie à n’importe quel prix. Il voudrait mettre aux mains de gens payés pour vous maintenant le plus longtemps possible en vie une décision qui devrait d’abord reposer sur la décision personnelle de chacun.

Yannick Neuder : Le fait d’avoir deux textes – un sur les soins palliatifs et un autre sur l’aide à mourir – permet à chaque parlementaire de se déterminer en son âme et conscience. Si nous avions un texte unique, certains auraient pu le voter parce qu’ils sont favorables aux soins palliatifs alors qu’ils sont opposés à l’aide à mourir. Avec deux textes, on évite que le rejet du second n’entraîne celui du premier.dans l’idéal, et c’est sans doute là le médecin hospitalier que je suis qui s’exprime, j’aurais préféré que soit examinée dans un premier temps une loi qui accélère le développement des soins palliatifs. Puis qu’on se donne un délai pour évaluer si les demandes d’aide à mourir perdurent ou non. Avant d’envisager de voter un texte sur l’aide à mourir. Je suis intimement convaincu que, si les soins palliatifs étaient accessibles pour tous et partout, le nombre de demandes de mort médicalement assistée serait anecdotique. 

Biosphere : L’acharnement thérapeutique offert à tous et toutes pour mourir dans le meilleur des mondes technologisés ! C’est l’intime conviction de ce ministre. Pour arriver à ses fins, il dissocie la fin de vie entre les soins obligés d’un côté et la liberté laissée à chacun de l’autre. On peut très bien inverser le raisonnement de Neuder : si  les demandes de mort médicalement assistée étaient accessibles pour tous et partout, la demande de soins palliatifs deviendrait anecdotique. De toute façon les soins palliatifs existent déjà, ils n’ont pas besoin de loi ; il suffit que l’État donne vraiment les moyens nécessaires aux USP, ce qui n’est pas le cas.

Yannick Neuder : Une vingtaine de départements n’ont pas d’USP (unités de soins palliatifs). Il faut que davantage de soignants s’orientent vers les soins palliatifs

Biosphere : Monsieur Neuder, si on donnait à chacun la liberté de choisir entre une fin de vie assumée et des soins palliatifs qui remettent une décision personnelle aux mains de gens payés pour vous maintenir le plus longtemps possible en vie, il n’y aurait pas besoin de beaucoup d’USP !

Yannick Neuder : Plutôt que d’exposer des médecins à devoir dire qu’ils refusent d’accomplir le geste létal, ce qui reste une question intime, mieux vaudrait identifier des volontaires pour qui cet acte relève de l’accompagnement des malades. Je défends le principe du volontariat comme le demande une partie de la communauté médicale. Je pense plus largement qu’il faut construire la loi avec les soignants pour qu’elle soit comprise par eux.

Biosphere : Une loi ne peut pas être rédigé par les soins d’une catégorie socioprofessionnelle, et surtout pas quand ils sont concernés au premier chef comme les médecins consacrés aux soins palliatifs ; le corporatisme est une forme de lobbying. La loi s’applique à tous, et donc aussi aux soignants. De plus, si on laisse à l’égard du soin ultime la liberté de conscience aux soignants, elle doit être explicitée par l’individu qui s’en réfère, elle n’est pas « de droit ».

Yannick Neuder : Le projet de loi initial prévoyait qu’il fallait un « pronostic vital engagé à moyen terme » [trois mois environ]. Je pense qu’il faut s’en tenir à ce qu’on est capable de prédire, à savoir  si le pronostic vital est engagé à court terme. Si l’on suit la logique que je viens d’exposer, les « malades de Charcot » qui ne sont pas en fin de vie seraient effectivement probablement exclus. Tant que la fin de vie n’est pas imminente, je pense qu’on doit privilégier l’accompagnement et les soins, pour préserver l’humanité.

Biosphere : Ce discours sur la maladie de Charcot est particulièrement indigne. Il faut selon son avis souffrir et faire souffrir ses proches le plus longtemps possible. Si c’est ça l’humanisme, ce ministre ne sait pas du tout ce que veut dire mourir dans la dignité et la libre conscience des choses de la vie. Nous n’avons pas connaissance des opinions religieuses ou du niveau intellectuel de ce monsieur Neuder, mais un ministre devrait avoir d’autres arguments que « je pense personnellement… ».

Yannick Neuder : Je peux comprendre qu’une personne atteinte de la maladie de Charcot, qui en connaît parfaitement l’évolution, puisse ne pas avoir envie d’en vivre toutes les étapes. Je me pose moi-même la question. Si, demain, j’étais atteint de cette pathologie, je ne sais pas si je choisirais de vivre jusqu’au bout cette épreuve, si j’accepterais que mes proches me voient comme cela et soient tenus de m’accompagner dans ce chemin de fin de vie.

Biosphere : Fantastique. Ce ministre refuse le suicide assisté pour les autres, mais voudrait bien l’autoriser pour son cas personnel ! Bref, les voyages en Suisse ont encore de beaux jours devant eux, écartant du choix les personnes aux revenus insuffisant.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Fin de vie : François Bayrou dit non (janvier 2025)

extraits : Le Premier ministre, François Bayrou, le mardi 21 janvier 2025, a annoncé son souhait que le texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie soit scindé en deux textes distincts. Le premier sur les soins soins palliatifs – le second portant sur l’aide active à mourir. Pourtant les soins palliatifs comme l’aide active à mourir sont les deux aspects de la même prise en charge fraternelle des situations de fin de vie. Mais dès lors qu’un premier texte de loi sur les soins palliatifs aura été voté, il n’y aura plus d’espace parlementaire pour discuter de la fin de vie…

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine (septembre 2023)

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… » De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Convention sur la fin de vie, le manifeste (avril 2023)

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022….

Yannick Neuder ne veut pas de l’aide à mourir Lire la suite »

La loi de Gabor critiqué par Gabor lui-même

François Jarrige : « Certains inscrivent les évolutions en cours dans un mouvement prétendument inéluctable, ce que résume la « loi de Gabor » selon laquelle tout ce qui est techniquement faisable sera fait tôt ou tard. L’Intelligence Artificielle par exemple serait le visage du progrès en marche, inarrêtable. L’IA constitue la pièce la plus récente d’un puzzle global de vieilles promesse qui passent par la géo-ingénierie, la fusion nucléaire, la colonisation spatiale ou la lutte contre la mort. Les prétendues commissions « d’éthique » sont mises au service du techno-solutionnisme, donnant naissance à une forme de blanchiment éthique qui tend à se généraliser dans le champ numérique. Derrière ces prophéties se jouent surtout les rapports de force industriels et politiques pour capter la manne financière et éviter toute régulation. L’essor d’oxymores comme « innovation responsable » illustre parfaitement les dynamiques de neutralisation de toute critique.

Pourtant Dennis Gabor (1900-1979), effrayé par le décalage croissant entre la puissance des technologies et la fragilité des institutions sociales susceptibles de les encadrer, s’interroge très tôt sur la civilisation industrielle et son avenir. Ses ouvrages précèdent les alertes en 1972 du Club de Rome sur les limites de la croissance think tank auquel il a d’ailleurs contribué. Gabor met en garde contre le gaspillage croissant de matières, l’épuisement des minerais, l’accélération vertigineuse des techniques. Dans « Inventons le futur » (1963), il constate que « jusqu’à présent, l’homme a lutté contre la nature, désormais il devra lutter contre sa propre nature ». Avec la « loi de Gabor », pour lui il ne s’agissait pas de la valider, mais au contraire de la contester comme une formule creuse et idéologique, de la repousser comme un mensonge, « une maxime de l’évangile du Progrès Mécanique ». Il s’efforce au contraire d’imaginer des réponses sociopolitiques pour inventer un autre futur moins menaçant et destructeur. L’IA, comme toute autre création humaine, peut être remise en cause si on l’estime potentiellement toxique et source de dommages. »

Résumé de l’article « Contre le fatalisme de la société technicienne »

in La Décroissance (mars-avril 2025, page 26)

NB : ce mensuel, devenu bimensuel, fourmille de lectures approfondies sur l’état de plus en plus désespéré (et désespérant) de la société thermo-industrielle. A acheter pour qui ne veut pas mourir idiot.

La loi de Gabor sur notre blog biosphere

L’acharnement médicalisé à vouloir un enfant à tout prix

extraits : Les méthodes technicisées pour avoir un enfant se sont multipliées : stimulation ovarienne, fécondation in vitro, procréation médicalement assistée. Pourquoi donc ce mal de parentalité dans un monde déjà surpeuplé ? D’abord à cause de la pression sociale. Ensuite à cause de la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Il faudrait même préciser « Tout ce qui est techniquement faisable se fera, que sa réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable »….

En finir avec la « neutralité » scientifique

extraits : Cosigné par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion, un livre rappelle que dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants… Si les scientifiques allaient au bout de leur logique, ils s’interdiraient de pratiquer des recherches dans des domaines à vocation marchande, ils pratiqueraient une décroissance du domaine de la recherche pour se consacrer à ce qui fait vraiment avancer le bien commun. Mais d’autres scientifiques viendraient les remplacer, attirés par l’appât du gain. Alors faudrait-il brûler les labos de cette techno-recherche mal intentionnée ? La question doit recevoir une réponse…..

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les États ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

La loi de Gabor critiqué par Gabor lui-même Lire la suite »

Les écrans menacent la santé mentale

La génération des écrans est victime d’une technologisation omniprésente de l’existence qui rend esclaves et empêche l’intelligence collective. Auparavant, les enfants vivaient des aventures, ils circulaient librement à vélo, exploraient les bois. Le jeu libre était un espace où ils pouvaient s’amuser et grandir de façon autonome. Ils vivaient des expériences essentielles au développement du cortex cérébral frontal et de leurs aptitudes sociales. Plus aujourd’hui avec les écrans. Les contenus créés par des intelligences artificielles les rendra encore plus accros aux écrans. Tout cela se terminera très mal. Les adolescents ne devraient pas avoir accès à un smartphone avant 14 ans. Les écoles ne devraient pas admettre de téléphone dans leur enceinte.

Voici l’analyse de Jonathan Haidt, un spécialiste de psychologie sociale. En janvier, il a publié « Génération anxieuse. Comment les réseaux sociaux menacent la santé mentale des jeunes ».

Jonathan Haidt : Le smartphone prend son essor, en 2007, et au moment où apparaissent les réseaux sociaux, en 2009. Après l’apparition en 2010 d’Instagram, un réseau social où l’on partage des photos et des vidéos, les jeunes filles interrogées considèrent que cette plateforme est néfaste pour elles, car elles y sont incitées à se comparer sans cesse aux autres. Leur miroir ne leur renvoie pas une image digne de ce que l’on voit sur Internet, ce qui est source d’anxiété. La diffusion des tablettes tactiles s’est traduite par le fait que les garçons pouvaient désormais passer toute une journée accrochés à des jeux vidéo, ou à consulter des sites pornographiques. Ils ont moins tendance que ceux des générations précédentes à avoir fait des études supérieures, à avoir un emploi, à avoir quitté le domicile parental. TikTok ruine la capacité à maintenir l’attention au-delà de quelques secondes. Snapchat soumet à un environnement malsain, où les jeunes peuvent converser avec des inconnus.

Nous en sommes arrivés à un point où il est désormais devenu normal pour les plus jeunes de passer le plus clair de leur temps le nez sur leur téléphone, si bien que l’enfance ne se caractérise plus par le jeu, mais par ce que l’on fait en ligne. Les écrans prennent la place de tout le reste. Aux Etats-Unis, la moitié des adolescents déclarent être quasi constamment en ligne, quoi qu’ils fassent, qu’ils soient en train de vous parler, qu’ils soient aux toilettes, ou dans le bus pour aller à l’école. Ces technologies sont incroyablement addictives. Cette évolution a un très fort impact sur le développement social, sexuel et cognitif. Les chiffres sur l’anxiété, la dépression et l’automutilation restent stables des années 1990 jusqu’en 2011 ou 2012. Puis, soudainement, ces pathologies augmentent en flèche.

Le point de vue des écologistes allergiques aux écrans

– Les entreprises décident pour leur seul profit et vous disent que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

– Les algorithmes veillent à créer l’addiction maximale des utilisateurs.

– Il s’agit entre autres de l’absorption de l’intime par l’espace numérique.

– En théâtre d’improvisation les proposition d’enfants étaient « Mc Do, Coca, Jeux vidéos, TV, football ».

– Ces technologies ne sont pas étrangères aux succès de l’extrême droite, qui tire profit de la peur, de la bêtise et de l’isolement des individus.

– Parents, pourquoi donner un smartphone à vos enfants ? Avouez que c’est pour ne pas avoir à vous en occuper !

– Faire du vélo ou du foot avec son ado est plus fatigant que de le laisser sur son smartphone.

– Avec les écrans, même le rôle des grands parents est réduit à la portion congrue.

– Ce qui confirme bien la nécessaire interdiction des écrans à tous les enfants.

– Childhood’s too short to be spent on a smartphone.

– A priori, il n’y a pas de wifi dans l’au-delà. Ce n’est donc qu’une question de patience…

La génération des écrans, dégénérescence

extraits : Lorsque l’arsenal des outils numériques actuels (tablettes, smartphones, consoles, ordinateurs, etc.) est mis à disposition des enfants et des adolescents, les pratiques ne s’orientent pas vers l’idéal positif fantasmé dont on nous rebat les oreilles (quatorze heures par jour de Wikipédia, tu parles !), mais vers une orgie d’usages récréatifs dommageables. En moyenne, les 8-12 ans consacrent treize fois plus de temps à se divertir qu’à étudier. Constater cela n’est en rien technophobe. Ce n’est ni une opinion personnelle, ni une hypothèse ouverte à controverse ; c’est un fait scientifique aujourd’hui établi.

Cassons tous les écrans pour notre bien

extraits : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Depuis quelques mois, cette petite musique monte en Suède. « Que tous les élèves, durant leur scolarité, aient la possibilité de développer des compétences numériques est une question de démocratie et d’égalité, car c’est une condition préalable pour pouvoir participer à la vie sociale, aux études et à la vie professionnelle future », arguait le directeur de l’agence nationale de l’enseignement scolaire . La ministre lui répond : « Attitude dépourvue d’esprit critique qui considère, avec désinvolture, la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu ».

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

mai 2021, L’écran pharmakon, à la fois remède et poison

mars 2021, La génération des écrans, dégénérescence

octobre 2019, Écrans, décérébration à grande échelle

octobre 2019, La fabrique du crétin numérique

mai 2018, Démence digitale, l’addiction des petits aux écrans

février 2018, Les écrans contre la santé psychique des enfants

janvier 2018, L’addiction aux écrans, signe de folie technologique

octobre 2017, Libérons nos enfants de l’emprise des écrans

septembre 2016, Ecrans ou éducation, il faut choisir… le présentiel

janvier 2016, La génération de l’écran en perdition intellectuelle

novembre 2014, Est-il encore possible aujourd’hui de vivre sans écrans ?

Janvier 2013, l’enfant face aux écrans, l’interdit est nécessaire

décembre 2012, Noël, sans achat de tablette numérique pour enfants

octobre 2011, nuit gravement à la santé… la télé

juin 2011, pourquoi vivre sans écrans

juin 2011, vivre en famille sans écrans

mars 2011, TV lobotomie, de jeunes esclaves

février 2011, la télévision, mouroir de la pensée

juin 2011, vivre sans télé

mars 2010, Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

mars 2010, l’invasion des écrans

mars 2010, vivre sans écrans, c’est possible

mars 2010, l’écran pervertit (les relations humaines)

mars 2010, l’écran chasse les livres

mars 2010, tout sur l’écran et rien dans la tête

mars 2010, l’écran est une drogue

mars 2010, Le quotidien « Le Monde » n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…(lire la suite)

avril 2009, semaine sans écran : Du 20 au 26 avril 2009 s’est déroulé la semaine sans écran ou encore « Semaine de la désintoxication mentale ».

mars 2009 l’emprise des écrans

septembre 2007, l’emprise des écrans

Les écrans menacent la santé mentale Lire la suite »

Le courlis à bec grêle et le solutionnisme techno

La notion de « solutionnisme technologique » s’est imposée en 2014 sous la plume d’Evgeny Morozov. Dans son ouvrage Pour tout résoudre, cliquez ici, l’auteur met en lumière les impensés des projets prométhéens des entrepreneurs californiens du numérique qui ambitionnent de « réparer tous les problèmes de monde », selon les mots de l’ex-dirigeant de Google Eric Schmidt, en 2012. En plaçant l’individu au centre des enjeux, leur optimisme technologique piloté par les lois du marché conduit à occulter les causes socio-politiques et même techniques des problèmes. Une seule solution, la décroissance maîtrisée.

Alain Coulombel : Première extinction d’une espèce continentale d’oiseau en Europe, le courlis à bec grêle, un petit échassier des zones humides dont l’aire de répartition très vaste s’étendait des zones humides côtières du Moyen-Orient aux steppes humides de Russie centrale. Mais qui se soucie encore de ce petit oiseau  ? Certes pas la cohorte des illuminés de la tech qui ont fait de l’intelligence artificielle leur nouvel eldorado ; moins encore les Bezos, Musk ou Zuckerberg, ces nouveaux prométhéens rêvant de terraformer Mars ou de remplacer l’homme par des robots intelligents.

Personne ne veut admettre que le maintien de la croissance entraîne inéluctablement la destruction des conditions d’habitabilité de la Terre. Sortir de la croissance, de son imaginaire, par une réduction drastique de la production et de la consommation, seule susceptible de réduire notre empreinte écologique, est un impératif. Le solutionnisme technologique, qui considère que nous pouvons optimiser une nature imparfaite, ne remplacera pas le courlis à bec grêle. Sa disparition devrait renverser l’ordre de nos priorités : la décroissance (postcroissance) plutôt que la croissance.

Le point de vue des écologistes atterrés

Kowloon75 : Le vénézuela a mis en oeuvre la décroissance, et 7 millions de personnes ont fui pour fuir la faim et pour survivre. Mais c’est peut être le bon endroit pour Alain Coulombel, un lieu où prêcher son truc

untel :  » On ne remplacera pas le courlis à bec grêle », Coulombel a du mal à s’en remettre. Pendant ce temps il y a plusieurs guerres, les Américains votent pour en finir avec l’écologisme, les Chinois prennent la tête pour contrôler du monde de demain. Hé oui, des tas de choses que ne verra pas le courlis à bec grêle !

Enkidou : Contrairement à ce que croient encore quelques écolos nostalgiques de la préhistoire, le « solutionnisme technologique » (j’aime bien l’expression) trouvera bientôt le moyen de le reconstituer le courlis à partir de son ADN. Sur le fond, c’est toujours la même question : qu’est-ce qui vient en premier dans l’ordre des priorités, la satisfaction des besoins humains ou la conservation d’espèces dont tout le monde se fiche ? L’agriculture, qui est la cause des zones humides et donc de la disparition du volatile en question, sert principalement, rappelons-le, à nourrir les humains.

Proxima Centauri : Aujourd’hui les abeilles sont surpassées par des mini-drônes fabriqués dans des labos japonais et américains. C’est peu connu des économistes, j’en conviens , mais pas des spécialistes dans le domaine.

Bertrand Mi : Combien de disparitions d’espèces avant de prendre conscience que la vie sur terre est aujourd’hui menacée ?

Mulobavar : Bah ! Après le courlis ce sera l’homme… Bon débarras pour la planète.

ICILA : Ben oui on a choisit de mourir riche plutôt que de simplement vivre. Je vais quand même pas arrêter d aller au ski ? Si on peut plus partir en vacances a l autre bout du monde, ça ne va plus!

Krakatoe : Les quelques hommes augmentés, triomphant de tous ces mièvres contemplateurs de la vie biologique, régneront sur leur Cour des drônes, pilotés à l’IA, qui les flagornera dans leur palais climatisé. Dehors rugissent les tempêtes de sables. Bienvenue dans le beau monde de Matrix.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

« solutionnisme technologique », l’impasse

extraits : Nous n’avons pas besoin d’anglicismes comme low tech / high tech pour envisager ce qu’il faudrait pour assurer un avenir durable aux générations futures. Dans le hors série « La dernière chance de la Terre » du Nouvel Observateur (juin-juillet 1972), on trouve explicitement une différenciation entre techniques dures et techniques douces, en résumé : Petit apport d’énergie / Grand apport d’énergie exosomatique ; production artisanale / industrielle ; priorité au village / à la ville ; limites techniques imposées par la nature / limites techniques imposées par l’argent… Pour refroidir la Terre, nous n’avons pas besoin d’injection de soufre, nous avons besoin de négawatts, c’est à dire d’appuyer sur la pédale du vélo (techniques douces) et non sur l’accélérateur de la voiture thermique ou électrique (technique dure). La chance que nous offrent les techniques douces, c’est qu’elles nécessitent beaucoup de main d’œuvre. La malchance, c’est que nous sommes 8 milliards à désirer une voiture…

Le courlis à bec grêle et le solutionnisme techno Lire la suite »

L’Intelligence Artificielle à l’école, une erreur majeure

C’est notre propre pensée qui est la mesure de toutes choses, encore faut-il qu’elle soit éclairée… ce qui demande des efforts. La génération des écrans (nos enfants) était déjà abrutie par un espace numérique omniprésent, l’intelligence artificielle pompe maintenant le peu de matière grise qui subsistait. L’éducation nationale, après avoir fait l’erreur de numériser les classes et les élèves, veut maintenant imposer l’Intelligence Artificielle à l’école. La ministre en charge du dossier, Elisabeth Borne, a cru bon de rappeler que seuls 20 % des enseignants utilisent l’IA, alors que son usage est démocratisé chez les élèves. Le robot conversationnel d’OpenAI (ChatGPT) a envahi les classes – et de plus en plus les copies – depuis environ un an. L’arrivée d’un robot qui semble capable de tout faire à la place des élèves est un véritable cataclysme. Les chercheurs constatent qu’ils n’ont aucune donnée sur l’effet de l’IA à long terme dans les apprentissages.

Ceux qui ne se servent pas du tout de l’IA sont les meilleurs élèves. Ceux qui s’en servent pour faire leurs devoirs sont ravis ; autant avoir des bonnes notes sans travailler. Contrairement au plagiat classique, l’usage de ChatGPT est difficile à prouver, car le robot propose à chaque élève un texte unique. On lance une expérimentation à grande échelle sans en mesurer les conséquences.

Certes la triche a toujours existé, quand ce n’est pas ChatGPT, c’était le papa ou la grande sœur. ChatGPT aurait-il le mérite de démocratiser la triche ? C’est en fait le nivellement par le bas. L’éducation nationale aura le plus grand mal à trouver la parade. Il faut être honnête avec ce qui se passe actuellement : le niveau d’intelligence des jeunes baisse déjà et va baisser encore plus. Les élèves passent leurs temps sur leur smartphone, ça va donner quoi une fois dorloté par l’IA ? Son utilisation par les élèves a principalement pour but de leur éviter des efforts de réflexion et du temps de travail. Ils ne savent même plus lire un texte de plusieurs lignes, à plus forte raison consulter un sommaire dans un livre. Ils deviendront politiquement des petits zombies aux ordres d’un techno-dirigeant qui aura manipulé les algorithmes à son profit. Deepseek par exemple n’aime pas du tout les questions sur le gouvernement chinois, la place Tian’anmen le 4 juin 1989 ou les Ouïghours.

Seul un long apprentissage méthodique permet de mémoriser, de comprendre et de réfléchir. Le bac pour tous avait fait disparaître l’intérêt du bac, l’IA pour tous fera disparaître l’intelligence.

L’Intelligence collective (IC) se concrétise lors d’une élection démocratique. Elle est le fait de citoyens qui votent normalement selon ce qu’il jugent être l’intérêt commun. L’IA ne peut pas voter à leur place. L’IC se mesure par la personnalité des élus. Ceux-ci décident selon les intérêts immédiat de leurs concitoyens tout en considérant aussi les intérêts des acteurs absents, les génération futures et les non humains. C’est trop compliqué pour ChatGPT. L’IC s’apprend en allant au bonnes sources dont le contenu de ce blog biosphere est un bon exemple. Presque personne nous consulte, il y a trop de textes. Nous avons résumé sur notre site de documentation des écologistes plus de 420 ouvrages de fond, même les écologistes n’en savent rien. Les bonne sources d’information, c’est aussi Wikipédia, une encyclopédie collaborative en ligne qui offre gratuitement à chacun les moyens de savoir tout sur tout. Son contenu est évolutif, il découle de la participation de ceux et celles qui veulent améliorer tel ou tel aspect de notre langage commun. Wikipédia n’a pas besoin de faire appel à l’Intelligence Artificielle (IA), ce sont des Humains qui parlent aux Terriens. L’IC découle de l’ouverture d’esprit des citoyens qui mettent de côté leurs préjugés et évitent les biais cognitifs. L’IA ne fait que reproduire ce que pensent en moyenne une population donnée. L’IC ne peut qu’aller à l’encontre d’un système croissanciste et inégalitaire, l’IA cherche à reproduire le système en place .

Un enfant a besoin de voir un animal 2 ou 3 fois pour apprendre à différencier l’espèce. La méthode « bourrin » utilisée par les IA nécessite des milliers, voire des millions de photos. Le blocage fondamental de l’IA, c’est sa boulimie d’électricité pour fonctionner ; nos neurones communiquent entre eux par signaux électriques, ils n’ont pas besoin de centrales nucléaires…

Lire, Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….

En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere

La génération des écrans, dégénérescence

extraits : Le premier scandale fut celui du tabac. Puis vinrent les pesticides, l’amiante, le réchauffement climatique, etc. Tous ces désastres auraient pu être anticipés. Mais les industriels firent de gros efforts pour cultiver le scepticisme, le bien commun s’abîma alors dans les fanges du profit. Aujourd’hui, c’est au tour de l’industrie numérique d’exploiter le filon. Lorsque l’arsenal des outils numériques actuels (tablettes, smartphones, consoles, ordinateurs, etc.) est mis à disposition des enfants et des adolescents, les pratiques ne s’orientent pas vers l’idéal positif fantasmé dont on nous rebat les oreilles (quatorze heures par jour de Wikipédia, tu parles !), mais vers une orgie d’usages récréatifs dommageables. En moyenne, les 8-12 ans consacrent treize fois plus de temps à se divertir qu’à étudier….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps.Le jour où l’IA écrira les livres à la place des auteurs (ça commence déjà) et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi.I l est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. …

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes. HAL pourrait décider de sélectionner uniquement les humains vraiment utiles et nécessaires…

La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse »….

L’IA, une intelligence sans conscience

extraits : Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance….

L’Intelligence Artificielle à l’école, une erreur majeure Lire la suite »

Arrivée de l’eugénisme génétique, inquiétant ?

Composé à partir de « eu » (bien) et « genos » (race), il s’agit avec l’eugénisme d’améliorer l’espèce humaine au travers de ses gènes. L’humanisme actuel est encore totalement opposé à cette option ! Il est vrai que si l’eugénisme est un concept agréable, l’histoire humaine l’a rendu dangereux en parlant de race supérieure et autres errements. mais aujourd’hui notre connaissance croissante du génome humain permet de mesurer de façon plus précise les difficultés à venir de la personne à naître. Dans la pratique déjà, le monde développé se lance en silence dans l’éradication programmée du mongolisme par avortement voulu : un eugénisme « démocratique ».

La revue scientifique Nature appelle dans son édition du 9 janvier 2025 à une discussion sur l’édition du génome humain – la capacité à modifier in vitro la séquence d’ADN d’un embryon, dès sa conception. Pour améliorer son patrimoine héréditaire et celui de ses descendants, le débat.

Hervé Morin : « Même s’il faudra plusieurs décennies avant que la science et les technologies d’édition du génome humain puissent être appliquées avec précision et à grande échelle, elles sont en marche (…). Les sociétés doivent être prêtes, comprendre les avantages et les dangers, et savoir quoi faire quand le temps sera venu », conclut l’éditorial de Nature. Les auteurs évoquent les risques associés – effets indésirables imprévus, inégalité d’accès et, bien sûr, eugénisme –, mais n’en proposent pas moins un chemin pour en favoriser l’adoption. Il serait nécessaire de s’emparer des technologies disponibles, quitte à en gérer les conséquences après coup. Mais l’analyse du génome de centaines de milliers d’individus mises en comparaison avec leurs caractéristiques physiologiques, cognitives et leur place dans la hiérarchie sociale… dévoilent des associations statistiques avec des jeux de mutations, pas des relations causales. Ces liens font de plus abstraction d’une dimension fondamentale : l’environnement au sens large (éducation, nutrition, pollution…) qui conditionnent grandement la façon dont les gènes sont exprimés. Un grand nombre des maladies multifactorielles pourrait d’ores et déjà être efficacement combattu par des mesures dites « environnementales », visant les pollutions multiples, la malbouffe, la sédentarité, ou par un meilleur accès aux soins déjà disponibles.

Le point de vue des écologistes perplexes

– Toutes les femmes sélectionnent le père de leurs enfants d’une manière ou d’une autre.

– En moyenne, 20% des grossesses en France se soldent par un avortement, contre plus de 95% des grossesses d’enfant trisomique – et c’est là de l’eugénisme. Peut-on réellement en vouloir aux parents d’avoir des enfants en bonne santé? Ces questions ne sont pas évidentes et ne devraient pas être passées sous le tapis.

– C’est un paradoxe de s’inquiéter de l’eugénisme pour l’édition génomique des embryons et de ne pas voir de problème à la PMA avec tiers donneur où les géniteurs sont sélectionnés sur critères strictement eugénistes !

–  S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. » (loi de Murphy)

– Une flopée d’entreprises diverses, dont celles des pesticides et de la malbouffe, vont pousser à modifier le génome humain pour le rendre résistant aux poisons rémunérateurs qu’ils produisent. C’est ce qui a déjà été fait avec des céréales.

– L’ADN ne pèse « que » 2×3,2 milliards de paires de base, c’est très très loin d’encoder un humain. Il programme uniquement les conditions initiales pour déclencher et guider la réaction en chaîne qui va conduire au mieux dans 20-30% des cas à un humain. Il existe une grande liberté d’expression, même des jumeaux monozygotes ne seront jamais des clones.

– Ah ! Si on pouvait éliminer les gènes de la bêtise, de la crédulité et de la haine.

– L’édition du génome humain peut-il changer quoi que ce soit à ce constat : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La fécondité des idiots est très sensiblement supérieure à celle des individus normaux … La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Les tarés, les débiles et les criminels encombrent les hôpitaux, les asiles et les prisons. Tandis que les superstructures spirituelles et sociales deviennent sans cesse plus pesantes, leurs fondations organiques perdant en solidité. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre. » [L’Homme (Jean Rostand ,Gallimard, 1940/1961)]

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Eugénisme, améliorer notre espèce ?

extraits : Selon la thèse de Darwin sur la sélection naturelle, une partie seulement des naissances atteignent l’âge de la reproduction car seuls les mieux adaptés résistent. Mais comme les humains modifient leur milieu pour améliorer leurs moyens d’existence, ils étendent indûment leur capacité à se reproduire et il leur faut alors construire socialement leur propre conception de la sélection ; en empêchant la nature de faire son œuvre de sélection, on devient alors responsable de ses propres critères d’expansion démographique. Peu d’intellectuels défendent aujourd’hui ce point de vue, mais ils existent….

Naissance de l’eugénisme… dans la lignée de Darwin

extraits : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun » (Darwin, La descendance de l’homme – 1871, p 179)….

L’eugénisme en marche grâce aux progrès technologiques

extraits : Si la délibération sur la bioéthique ne devient pas une réflexion sur l’hubris technologique, alors nous serons passé à côté de l’essentiel. Quelles sont les techniques appropriées, quelles sont les techniques à éviter ? Prenons l’exemple de l’eugénisme, clairement mis en jeu par les techniques du diagnostic préimplantatoire et de la modification du génome. Le DPI ne concerne pour l’instant que les couples à haut risque de maladie génétique grave et incurable qui de ce fait recourent à l’assistance médicale à la procréation. L’Agence de la biomédecine a recensé 221 maladies génétiques différentes pouvant donner lieu à un DPI. Faut-il élargir le nombre de maladies génétiques dépistées à la naissance, voire autoriser le séquençage du génome des nouveau-nés ? Doit-on envisager de proposer des tests génétiques aux couples souhaitant avoir un enfant même en l’absence d’antécédent familial de maladie génétique, comme une mucoviscidose ?…

Arrivée de l’eugénisme génétique, inquiétant ? Lire la suite »

Donald Trump n’aime pas le genre transgenre

Donald Trump a signé un décret visant les traitements de transition de genre de mineurs. Nous ne portons aucun avis sur la question, nous relayons des écrits sur lemonde.fr, à chacun de juger par soi-même.

LE MONDE avec AFP : Dès son investiture, Donald Trump a signé un texte établissant que les États-Unis ne reconnaissaient que deux sexes définis à la naissance, masculin et féminin, ce qui revient à nier une existence administrative aux personnes transgenres. La Maison Blanche a publié le 28 janvier 2025 un décret de Donald Trump mettant fin aux aides publiques pour les traitements de transition de genre des mineurs, chimiques comme chirurgicaux : « A travers le pays, les professionnels de santé mutilent et stérilisent un nombre grandissant d’enfants influençables. Cette tendance dangereuse sera une tache sur notre histoire et elle doit prendre fin ».

Sur 1,6 million de personnes se définissant comme transgenres aux Etats-Unis, plus de 300 000 sont âgées de 13 à 17 ans. La moitié des États américains a prohibé les traitements pour les mineurs qui ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance

Commentaires sur lemonde.fr

Pratiquement personne qui rédige un commentaire en opposition à la mesure de Trump… C’est trop rare et mérite d’être souligné.

Le « trouble dans le genre » a désormais peut-être atteint la forme d’un doute réel y compris chez les plus progressistes.

– Définir ce qu’est le sexe d’un être humain est simple et fonctionne sauf intersexualité , 1,7 % des naissances en France. Il suffit de faire une analyse chromosomique de l’individu. C’est irréfutable et une excellente base pour le droit. Le principe est celui de l’égalité juridique entre les sexes. Définir ce qu’est le genre nécessite une rhétorique filandreuse qui ne convainc que ceux que ça arrange.

– Le sexe est un réel bien défini mais la société n’a pas à imposer des comportements et des apparences aux hommes comme aux femmes. Cheveux longs ou courts, pantalons ou jupes, choix des métiers … ce qui permet de vivre selon ses tendances … et éventuellement en changer .…

Les études de genre prennent des formes de plus en plus idéologiques, sectaires et éloignées de leur ambition initiale libérale d’analyse et compréhension de ce phénomène…

– On ne sait strictement des conséquences à long terme de ces pratiques, que ce soit sur le plan médical ou psychique. On ne sait pas non plus si le léger mieux être ressenti immédiatement après les procédures en est véritablement la conséquence, ou une régression à la moyenne voire l’effet de la nouveauté, vite estompée.

– La réalité, c’est que la « science » pour l’instant ne dit strictement rien. Face à l’explosion des cas en 10 ans (+2000% ou plus), notamment chez les filles, la prudence s’impose.

– différer toute chirurgie au-delà de la majorité est une mesure de prudence adéquate.

En France aucune opération irréversible n’est pratiquée avant 18 ans. Seule les opérations mammaires qui sont réversibles peuvent être pratiquées chez les mineurs.

– Peu de chirurgiens acceptent et le temps d’attente est long. Par ailleurs toutes les personnes trans ne se souhaitent pas se faire opérées.

Le diagnostic d’une véritable dysphorie de genre est long (même si des signes de plausibilité sont apparents très tôt), et elle peut disparaître.
– Si on ne donne pas la possibilité à une personne de moins de 18 ans de voter (acte qui engage pourtant son avenir) je ne vois pas comment on pourrait l’autoriser à prendre une décision aussi lourde de conséquences qu’un changement de sexe.
Si je comprends bien nos « progressistes », en dessous de 15 ans on n’est pas assez mûr pour consentir à une relation sexuelle, on a l’excuse de minorité si on poignarde quelqu’un, mais on peut sans problème décider de se faire charcuter pour changer de sexe ?

Donald Trump n’aime pas le genre transgenre Lire la suite »

PFAS, le dernier épisode de notre empoisonnement

L’outrance dystopique de l’actualité laisse parfois le sentiment que les instruments classiques de la presse écrite – le sens de la nuance et de la mesure – ne sont plus tout à fait adaptés au monde tel qu’il va. Et la contamination de l’environnement par les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, ou « polluants éternels ») ouvre de nouveaux horizons dystopiques. Cette pollution s’accumule inexorablement dans les sols, l’eau, la faune, la chaîne alimentaire et les humains, à mesure que des PFAS sont produits et dispersés dans l’environnement.

Stéphane Foucart : Plusieurs milliers de zones sont touchées en Europe à des degrés divers. Dans certains endroits, il ne faut pas boire l’eau, ni l’utiliser pour la cuisine ou pour laver sa voiture. Il ne faut pas remuer la terre, en particulier lorsqu’elle est sèche. Il ne faut pas laisser les enfants jouer dehors, sauf sur un couvert végétal. Les fruits et légumes du potager ? Il faut s’en passer. Si les autorités françaises appliquaient strictement les seuils réglementaires de qualité au TFA (le plus petit des PFAS), il est probable que la quasi-totalité de l’eau potable distribuée en métropole ne serait plus conforme. L’exposition des Américains à un unique membre de cette famille chimique (le PFOS) est associée à plusieurs dizaines, voire à plusieurs centaines de milliers de morts annuelles par cancers et maladies cardio-vasculaires. Extrêmement persistants, les PFAS ne peuvent être détruits dans les fours d’incinération d’ordures ménagères. Il faut les brûler à plus de 1 100 °C pour en venir à bout.

Avec le soutien du gouvernement, la droite sénatoriale vient de voter la suppression de l’Agence Bio, précisément chargée de promouvoir l’agriculture qui n’utilise pas ces produits.

le point de vue des écologistes empoisonnés

Nous sommes la seule espèce animale dans le monde qui souhaite son autodestruction. Comme dirait Bardella.. sortons du green deal ! Comme dirait les agro-industriels… dérégulons ! Nous mourrons certes, mais compétitifs. La parole publique n’est plus que mensonges éhontés, lobbying et propagande, elle est utilisée comme une arme, au service des plus forts et des plus riches.

Les politiques ont leurs torts. Mais les citoyens (qui les ont élus) aussi : pour limiter les PFAS, ils n’ont qu’à acheter bio, et s’interdire les produits ultra-ransformés. Le plus incroyable est qu’une fois qu’on remplace le supermarché par un magasin bio à côté, la dépense totale baisse ; on est moins tenté par la myriade de produits industriels 20x plus chers que les produis bruts. Vous voulez changer le monde ? Commencez par changer vos propres habitudes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Polluants éternels, le poison de l’emploi

extraits : A l’appel de leur direction, plusieurs centaines de salariés du groupe Seb, à la veille de l’examen d’une proposition de loi, ont manifesté bruyamment près de l’Assemblée nationale le 3 avril 2024 à Paris pour qu’il n’y ait pas d’interdiction des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs de la poêle Tefal aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature. Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire…

le lobbying des empoisonneurs

PFAS : comment l’industrie chimique fait dérailler l’interdiction des polluants éternels

La campagne de désinformation du lobby du plastique pour défendre les PFAS

Quand l’industrie manipule la science pour empêcher l’interdiction des PFAS

PFAS, le dernier épisode de notre empoisonnement Lire la suite »

Cryptomonnaie, bitcoin, Trump coin, absurdités

L’innovation pour l’innovation se déchaîne, carte bancaire biométrique avec capteur d’empreintes digitales, cryptomonnaies et bitcoin, projet commercial Libra de Facebook, etc. Les afficionados du langage binaire suivent la mode. Les cybermonnaies actuellement les plus utilisées sont le Bitcoin (BTC) et l’Ethereum (ETH). La création de ce type de monnaie nécessite une consommation électrique exponentiellement croissante. L’entreprise DigiCash Inc., fondée en 1989, crée la première monnaie virtuelle utilisée dans le monde entier. L’entreprise a été forcée de se déclarer en faillite en 1998. Ce marché basé sur rien de concret est particulièrement volatil, non adossées à une Banque centrale ; il est marqué par des dépréciations fortes et même l’effondrement brutal comme en janvier 2022. Les soi-disant « stablecoins » ne sont ni stables, ni des monnaies fiduciaires. L’année 2025 risque de se révéler une année en or pour les pyramides de Ponzi !

Notez qu’un commerçant en France peut refuser un paiement en Bitcoin alors qu’il n’a pas le droit de refuser un paiement en euro. Certains pays interdisent l’utilisation et la commercialisation des cryptomonnaies. Voici un panorama d’articles parus dans LE MONDE qui montrent que les cryptomonnaie feront la perte financière de leurs détendeurs, des spéculateurs branchés sur ordinateur et certainement pas sur les réalités biophysiques.

Donald Trump commence son mandat en vendant des cryptomonnaies à son effigie

Vendu 10 dollars, le Trump coin s’est envolé au-dessus de 70 dollars. La valeur totale de ces jetons numériques, sans valeur intrinsèque, et numérotés à l’effigie de Trump, a explosé à 12 milliards de dollars. Trump avait tweeté en 2019 : « Les actifs cryptographiques non réglementés peuvent faciliter des comportements illégaux, notamment le trafic de drogue »,

Inculpé à New York, Do Kwon, le fondateur de la cryptomonnaie Terra

Terraform Labs, l’entreprise fondée par Do Kwon, faisait en fait reposer la valeur du Terra sur un algorithme. Or, au printemps 2022, après la dégringolade de l’autre cryptomonnaie créée par Terraform Labs, le Luna, le Terra a fait l’objet de ventes massives par des investisseurs devenus suspicieux. La valeur du Terra est alors descendue au-dessous d’un dollar, ce qui a poussé Terraform Labs à utiliser la presque totalité de ses réserves pour soutenir ses deux cryptoactifs, en vain.Au total, leur effondrement a réduit de plus de 40 milliards de dollars (39 milliards d’euros) la valeur des avoirs des détenteurs de Terra et Luna.

Après l’effondrement de FTX, BlockFi, spécialiste de prêts en cryptomonnaie, se déclare aussi en faillite

BlockFi s’était retrouvé dans la tourmente au premier semestre 2022 après la chute généralisée de la valeur des cryptomonnaies,FTX avait offert son aide, proposant notamment d’octroyer une ligne de crédit de 400 millions de dollars. Mais FTX a depuis déposé le bilan, le 11 novembre 2022. BlockFi a dû dans la foulée suspendre la majorité de ses activités…

La plate-forme de cryptomonnaie Celsius se déclare en faillite

La plate-forme de placements en cryptomonnaies Celsius a annoncé, mercredi 13 juillet 2022, s’être placée sous le régime américain des faillites. Le bitcoin a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année et s’échange actuellement tout juste au-dessus des 20 000 dollars. Il valait près de 69 000 dollars à son plus haut, en novembre 2021.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Payer en billets cash ou par carte bancaire ?

extraits : Nous n’avons pas besoin de carte bancaire. Comme le portable, c’est signe de l’informatisation forcenée de notre société. Les pièces et billets était un système qui avait atteint son degré de maturité. Les échanges étaient de fait plus limités, le capital et le travail ne pouvaient que difficilement s’exporter dans les pays étrangers. Avec le chèque, la dématérialisation de la monnaie était arrivée à un point tel qu’elle permettait déjà toutes les dérives financières. Les échanges étaient simplement indiqués dans des lignes de compte au niveau bancaire, non tangible pour l’utilisateur, non contrôlable. Les banques sont capables de créer de la monnaie ex nihilo, à partir de rien, de faire crédit à des entreprises insensées comme les placements pourris qui ont conduit à la crise des surprimes en 2008. La raréfaction des hydrocarbures et autres ressources naturelles montreront à tous dans l’avenir qu’il nous fallait ressentir les limites de la planète et l’exprimer dans notre mode de vie. On se passera d’électricité, du moins pour une très grande part, et les serveurs de nos monnaies électroniques dépériront en période de descente énergétique jusqu’à en mourir…

14 juillet 2016, dématérialisation, histoire de la catastrophe monétaire

extraits : La monnaie est actuellement l’instrument de tous les pouvoirs. Mais la valeur de l’argent est fragile, elle ne repose que sur la confiance. Et même l’Etat le plus fort pourrait se retrouver en banqueroute si, par exemple, le dollar ne valait plus rien comme l’a été le reichsmark à une époque. Pour nous l’effondrement monétaire est inéluctable. En voici un historique : Etape 1. Sociétés non monétaires, groupes restreints. Plutôt que le troc, ces communautés reposent sur un échange ritualisé et sur une complémentarité des fonctions de chacun dans le groupe social. Tout est organisé de façon stable sans passer par l’intermédiaire d’une monnaie. L’introduction de la monnaie va déséquilibrer complètement ce genre d’organisation. Etape 2….

Cryptomonnaie, bitcoin, Trump coin, absurdités Lire la suite »

Conquête de l’inutile, l’aventure spatiale

L’entreprise d’Elon Musk avait réussi, le 16 janvier 2025, à rattraper sur le pas de tir le premier étage de sa mégafusée Starship après un vol d’essai. Un exploit technique qu’elle n’avait jusqu’alors réalisé qu’une seule fois. Mais elle a perdu le second étage après un « désassemblage rapide non programmé ». Autrement dit, il a explosé. Comme dit la devise Shadok, « Plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ». On enchaîne les tests à haut risque afin d’adapter rapidement la fusée en fonction des problèmes rencontrés. Une méthode risquée, financièrement gaspilleuse et technologiquement incertaine. Autrefois du temps de Jules Verne, on pouvait s’enthousiasmer face des extraordinaires avancées techniques qui nous promettaient la Lune et Mars. Aujourd’hui on en peut qu’être consterné par ce gaspillage d argent, d’énergie, de matériaux et surtout d’intelligence qui nous détourne des vrais problèmes de ce monde terrestre en péril.

Dans les archives du MONDE (21 juillet 1975)

Pierre Samuel : « L’habitant d’un pays développé est accompagné de multiples esclaves mécaniques – plus d’une quinzaine en France, si l’on se fonde sur l’énergie qu’ils consomment. Or ces esclaves exigent de l’espace, des matières premières et beaucoup d’énergie. Par la loi des rendements décroissants, le surcroît de richesses apporté par un surcroît de travail et de technique est en train de diminuer. Je suis de ceux qui réclament que, parmi ces esclaves mécaniques, l’on choisisse les plus sobres – les transports en commun de préférence aux voitures individuelles, les télécommunications de préférence aux voyages supersoniques.)….

Notre plus ancien article sur la question spatiale

8.11.2005 Restez dans la lune !

L’espèce homo sapiens a essaimé dans l’espace géographique tout en améliorant ses capacités de déplacement. Autrefois les migrations à pied, puis à cheval ou en pirogue, hier les avions et aujourd’hui les fusées. Pourtant aucune obligation ne poussait les humains à quitter leur berceau d’origine, l’Afrique. Toutes ces migrations ont surtout résulté du poids de la population sur un territoire et des conflits intra- ou inter-ethniques qui en découlent. Les humains « préfèrent » en effet la conquête à la stabilité, le déséquilibre plutôt que la vie en harmonie avec un territoire déterminé. La fusée a d’ailleurs été inventée pour la guerre, ainsi des V2 mis en œuvre par les Allemands à la fin de la seconde guerre mondiale. Il s’ensuit alors une compétition entre nations : comme l’URSS socialiste a lancé le premier spoutnik dans l’espace en 1957, l’Amérique capitaliste a voulu poser le premier homme sur le sol lunaire en 1969. Maintenant on fait semblant de rassembler les pays dits développés autour d’une station spatiale internationale dont l’acte de naissance a été signé en 1998. A peine cette station, piégée par l’orbite basse de la Terre, se révèle-t-elle un échec scientifique et financier que la NASA propose déjà un nouveau billet pour la Lune en 2018. Il s’agit de faire rêver le monde, l’opium de la religion est remplacé par l’illusion de l’exploit technique alors qu’il ne s’agit dorénavant que de sauver quelques emplois dans un secteur industriel !

La Biosphère nous dit : « Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire, qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles ».

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

extraits : Folie humaine, une Tesla rouge cerise envoyée dans l’espace par le milliardaire (à crédit) Elon Musk pour un vol d’essai. Un type à enfermer, une info qui prend pourtant une page du MONDE. La conquête spatiale, mais pour quoi faire ? L’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation sur Mars. En attendant on prépare des trucs ridicules comme multiplier les petits satellites autour de la terre et un vol privé autour de la Lune. Même dans ces projets démesurés, il y a concurrence entre la société SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos. Sans compter Boeing dont le patron « pense fermement que la première personne qui mettra les pieds sur Mars arrivera là-bas grâce à une fusée de Boeing. »….

Tout savoir sur la conquête spatiale

extraits : Le mirage de la technologie qui va nous faire échapper d’une planète qu’on a rendu invivable, ça marche! L’idée que nous pourrions ruiner la Terre avant de partir tranquillement vers d’autres soleils séduit des esprits parmi les plus éclairés. Le médiatique Gérald Bronner : « En quittant la Terre, il deviendrait évident que nous sommes humains avant d’être terriens. L’idéologie précautionniste, en nous proposant un rapport empreint de sentimentalité à la planète, nous contraint à penser que le problème fondamental est de ne surtout pas risquer de détruire l’espace qui nous permet de vivre »….

Notre frontière est terrestre, pas martienne

extraits : Au risque de décevoir quelques admirateurs d’Elon Musk et plus largement tous les partisans d’une technologie triomphante, je fais le pari inverse : nous n’irons pas sur Mars. C’est ce qu’exprime un des fidèles commentateurs de ce blog biosphere dont nous nous reproduisons ici l’essentiel de son analyse. « Nous n’irons pas sur Mars, parce que c’est trop compliqué, trop cher, trop au-dessus de tout ce que nous avons fait jusqu’à présent et de tout ce que nous savons faire. La distance minimum de Mars à la Terre – un peu plus de 50 millions de kilomètres – représente une centaine de fois celle qui nous sépare de notre satellite, mais les lois de la mécanique céleste nous interdisent d’y aller en ligne droite et nous imposent une trajectoire balistique soit un parcours environ 1 000 fois plus long que le trajet Terre-Lune. Un lanceur reste avant tout un appareil mécanique, dont 95 % de la masse est constituée de carburant et la quasi-totalité du reste de tôles, d’éléments de structure et de plomberie. Aucun progrès déterminant n’a été fait en ces matières….

Conquête spatiale, rêveries extraterrestres

extraits : 21 juillet 1969 UTC, Neil Armstrong, devient le premier humain à marcher sur la Lune. On s’en fout. Décembre 1972, Eugene Cernan reste le dernier humain à avoir marché sur la Lune. On s’en fout. La Lune, c’est un ciel d’un noir absolu, une lumière solaire écrasante, une amplitude thermique de 300 °C entre le jour et la nuit, une surface bouleversée, une poussière abrasive qui s’incruste partout, des particules qui vous irradient. Aucune utilité. La Lune est un monde désert, sans vie, dont le seul intérêt est de nous avoir fait visualiser que notre Terre est bien la seule oasis au sein de l’univers atteignable….

Conquête de l’inutile, l’aventure spatiale Lire la suite »

17 janvier 1975, la France légalisait l’IVG

Etienne-Emile Baulieu : « Un voyage en Inde, en 1970, a été pour moi déterminant. Ou, plus précisément, une scène dont je me souviendrai toute ma vie, sur le pont de Calcutta où mendiaient des dizaines de femmes entourées de grappes d’enfants. L’une d’entre elles s’est avancée droit vers moi, attirant mon regard vers son bras replié, où gisait un bébé mort, tandis qu’un enfant s’agitait à l’extrémité de son autre bras. La fatalité de cette extrême misère m’a bouleversé. Et j’ai décidé de m’attaquer prioritairement à ce problème des grossesses subies. »

Les femmes, mais aussi les hommes, rendent hommage à la loi Veil du 17 janvier 1975 légalisant l’IVG et à l’autorisation de la pilule abortive en 1988.

Zineb Dryef : Etienne-Emile Baulieu, le découvreur de la pilule dite « abortive », le RU 486, (ou mifépristone), commente  : « Je soutiendrais toujours les mouvements qui luttent pour le droit des femmes à empêcher une grossesse non désirée. » Dès la toute première présentation de ses travaux sur une antihormone qui s’oppose aux effets de la progestérone, indispensable au bon déroulement de la grossesse, il devient la cible des mouvements antiavortement. Le républicain Robert Dornan la rebaptise la « death pill » (pilule de la mort). Le médecin français Jérôme Lejeune accuse : « Ce produit tuera plus d’êtres humains qu’Hitler, Mao Zedong et Staline réunis. » Le 23 septembre 1988, le RU 486 est enfin mis sur le marché français par les laboratoires Roussel-Uclaf, avant d’en être retiré… un mois plus tard. C’est en écoutant la radio que Claude Evin, alors ministre de la santé, prend connaissance de ce retrait : « Je découvre, le matin en me rasant, que Roussel-Uclaf a décidé de ne plus commercialiser ce produit ». Il convoque Edouard Sakiz, le président de l’entreprise, qui lui raconte les pressions dont il est l’objet. Des courriers de menaces et des photos de fœtus démembrés arrivent tous les jours au siège de Roussel-Uclaf. « Vous transformez l’utérus en four crématoire » hurlent quelques personnes, grimées en déportés. Le ministre convoque aussitôt une conférence de presse pour annoncer la remise sur le marché de la pilule et improvise cette formule, restée dans l’histoire : « Le RU 486 est devenu la propriété morale des femmes. »

Le point de vue des écologistes prochoice

Il n’est question, en 1975, que de dépénaliser l’avortement, par une suspension dite provisoire de l’article 317 du code pénal qui en faisait un délit. La suspension de l’article 317 est pérennisée en 1979 ; il est supprimé en 1992 ; l’année suivante un délit d’entrave à l’avortement est créé ; en 2001, le délai passe de dix à douze semaines de grossesse ; le remboursement monte à 100 % en 2012… mais on choisit toujours de faire l’économie d’un débat de fond sur le droit à avorter. La loi du 4 août 2014 supprime la condition de détresse formulée par la loi Veil, c’est-à-dire le fait que la femme qui demande un avortement doit être placée « dans une situation de détresse » par sa grossesse. On ne se met à parler de droit qu’en 2016, lorsque la loi consacre le droit de choisir une méthode abortive. La loi du 2 mars 2022, qui, entre autres, étend le délai de douze à quatorze semaines a pour titre : « Loi visant à renforcer le droit à l’avortement ».

Il faudrait remplacer “proavortement” par “pro-droits à l’avortement”. Cela déplace le poids moral sur les “anti-droits”. Au Canada, on parle d’”antichoice” et “prochoice”. N’en déplaisent à la clique masculiniste et rétrograde qui vocifère ces temps-ci, les femmes du monde entier disent merci à Simone Veil et à Etienne-Emile Baulieu. Elles ont la liberté de ne pas craindre une grossesse non désirée pour un oubli ou un diktat masculin. Demandez à Bolloré et à ses potes les catholiques intégristes d’extrême-droite ce qu’ils pensent du droit à l’avortement. Comme aux USA, on risque de revenir au Moyen-Age plus rapidement qu’on ne le pense. Le Japon autorise depuis 2023 seulement un accès à la pilule abortive, mais de façon très encadré. Mais en 2023, le Wyoming voulait devenir le premier État américain à interdire la pilule abortive.

Rien n’est jamais acquis. L’avortement est encore interdit dans près d’une vingtaine de pays, notamment dans de nombreuses nations d’Afrique – parmi lesquelles l’Egypte, le Sénégal, le Gabon, Madagascar ou encore la Mauritanie. Sur le continent sud-américain, l’accès à l’IVG est particulièrement difficile. L’avortement n’est pas autorisé au Suriname, au Nicaragua ou encore au Salvador. En Europe, à Malte, les femmes avortant risquent une peine allant de dix-huit mois à trois ans d’emprisonnement. Rendons hommage à Simone Veil dont la pugnacité a permis l’adoption de la loi qui porte son nom.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Les malthusiens se rappellent du courage de Simone Veil

extraits : Simone Veil est morte fin juin 2017. Rappelons son combat pour l’avortement. Le MLAC (mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) était actif depuis avril 1973 et agissait pour changer la loi en pratiquant illégalement des avortements. Pas besoin d’aiguille à tricoter pour avorter, on appliquait la méthode par aspiration. Quelques mois plus tard, le 26 décembre 1974, s’ouvrent à l’Assemblée nationale des débats sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Simone Veil, ministre de la santé, conduit les débats devant une assemblée d’hommes. Les détracteurs se succèdent : « Une nouvelle religion est née, son dieu s’appelle le Sexe ! Pour Satan, contraception et avortement sont les deux chapitres du même grand livre de la sexualité ! » ; « Le temps n’est pas loin où nous connaîtrons des avortoirs, des abattoirs parfaitement contraires à la mission la plus naturelle et la plus indispensable de la femme : donner la vie et non la mort. »….

IVG, interruption volontaire de grossesse

extraits : Fin 1973, mon amie a avorté. Non, en fait nous avons avorté ensemble. Par chance le MLAC (mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) était actif depuis avril 1973 et agissait pour changer la loi en pratiquant illégalement des avortements. Pas besoin d’aiguille à tricoter, nous avons testé la méthode par aspiration. Je dis « nous » car toute une bande d’apprentis médecins et de membres du MLAC sont arrivés et ma présence était jugée indispensable, pour eux comme pour moi. Le mec est aussi responsable que la femme d’une naissance non désirée, il doit assumer. La loi sur l’IVG sera adoptée en 1975 par 277 voix contre 192, donnant aux femmes le droit de disposer de leur corps…..

Le droit à l’avortement est-il un droit ?

extraits : En fait l’avortement n’est qu’une norme sociétale qui évolue dans le temps. En France, la loi du 31 juillet 1920 réprimait la provocation à l’avortement et à la propagande ‎anticonceptionnelle. L’avortement était considéré comme un crime et passible de la cour d’Assises. Cuba est devenu en 1965 le premier pays d’Amérique latine à légaliser l’avortement. L’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’a été légalisée en France qu’en 1975. En avril 1997, une réforme pénale au Salvador a interdit toute forme d’avortement, y compris en cas de viol, lorsque la vie de la mère est en danger ou quand le fœtus n’a aucune chance de survie. L’avortement reste un tabou dans de nombreux pays. L’impératif biblique « croissez et multipliez » a donné à l’espèce humaine un droit exorbitant de pouvoir se développer en nombre bien plus que les capacités des écosystèmes le permettent.

17 janvier 1975, la France légalisait l’IVG Lire la suite »

En finir avec la « neutralité » scientifique

Cosigné par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion, un livre rappelle que dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants.

Claire Legros : A-t-on le droit, lorsqu’on est scientifique, de s’engager dans le débat public ? A cette question devenue cruciale pour un nombre croissant de chercheurs, Sortir des labos pour défendre le vivant (Seuil, 72 pages, 4,90 euros) rédigé par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion apporte une réponse argumentée. L’organisation, qui regroupe quelque 500 chercheurs issus de toutes disciplines, alerte depuis 2020 sur l’urgence à lutter contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Outre des conférences, ses membres assument le choix d’actions de désobéissance civile non violente – blocages de pont ou d’autoroute, perturbations d’assemblées générales d’actionnaires – au risque de poursuites judiciaires. Au cours du XXe siècle, cette question des usages des savoirs s’est posée avec une acuité tragique après l’utilisation de la bombe atomique par les Etats-Unis en 1945. Et, dans les décennies suivantes, nombreux sont les scientifiques à dénoncer les effets de l’amiante, du tabac, des pesticides… Ignorer certains biais dans le champ académique contribue à les renforcer, notamment dans le domaine de l’environnement, rappellent les auteurs. De même, vouloir dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants alors que « la recherche a historiquement contribué à diffuser et légitimer une idéologie de croissance illimitée et de domination de la nature ». L’organisation a choisi de restreindre ses prises de position aux seuls arguments validés par le consensus scientifique, se gardant de déclarations issues du registre de l’opinion.

Le point de vue de GenZ : La science EST politique qu’on le veuille ou non. Ancien chercheur avec 40 ans de carrière je l’ai appris de la manière la plus brutale quand les financements publics de mon thème de recherche – l’environnement comme par hasard – ont été rabotés. Depuis la nuit des temps le financement de la recherche est un instrument du pouvoir (exemple emblématique : Le HMS Beagle de Darwin était une expédition colonialiste sous prétexte scientifique). Dans les rares cas où la recherche n’est pas un instrument d’un pouvoir, c’est dans les questions brûlantes de la société du moment qu’elle puise son inspiration. En tant que chercheur, ignorer qu’on est l’instrument d’une politique, publique ou privée selon le guichet où on a frappé, est une hypocrisie trop complaisante. Le militantisme, y-compris le plus extrême, est une logique éclairée et naturelle qui doit être envisagée quand la situation l’exige.

Le point de vue de Grothendieck : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis. Depuis deux ans que j’essaie de comprendre un petit peu le cours que la société est en train de prendre, les possibilités que nous avons pour agir favorablement sur ce cours, en particulier les possibilités que nous avons pour permettre la survie de l’espèce humaine et pour permettre une évolution de la vie qui soit digne d’être vécue, que la survie en vaille la peine, mes connaissances de scientifique ne m’ont pas servi une seule fois.

Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître en un temps relativement court, dans peut-être dix, vingt ou trente ans… une ou deux générations, dans cet ordre de grandeur ; parce que les problèmes que pose actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. Nous voyons maintenant notre rôle dans la direction suivante : être nous-mêmes partie intégrante d’un processus de transformation, de ferments de transformations d’un type de civilisation à un autre, que nous pouvons commencer à développer dès maintenant. Dans ce sens, le problème de la survie pour nous a été dépassé, il est devenu celui du problème de la vie, de la transformation de notre vie dans l’immédiat ; de telle façon qu’il s’agisse de modes de vie et de relations humaines qui soient dignes d’être vécus et qui, d’autre part, soient viables à longue échéance et puissent servir comme point de départ pour l’établissement de civilisations post-industrielles, de cultures nouvelles. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016)

Le point de vue des écologistes : Si les scientifiques allaient au bout de leur logique, ils s’interdiraient de pratiquer des recherches dans des domaines à vocation marchande, ils pratiqueraient une décroissance du domaine de la recherche pour se consacrer à ce qui fait vraiment avancer le bien commun. Mais d’autres scientifiques viendraient les remplacer, attirés par l’appât du gain. Alors faudrait-il brûler les labos de cette techno-recherche mal intentionnée ? La question doit recevoir une réponse.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme… La seule recherche qui soit neutre est la science fondamentale par rapport la science appliqué (la technoscience). L’une apporte des connaissances universelles, l’autre est menée par des entreprises dont les modalités s’appelle bénéfices, conflits d’intérêt, lobbying, etc….

Contre une recherche scientifique destructrice (2024)

extraits : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres….

Les scientifiques font de la politique (2024)

extraits : Un millier de scientifiques européens ont mené sur les réseaux sociaux une opération de lobbying auprès du parlement européen, intitulée « #GiveGenesAChance » (« donnez une chance aux gènes »)…. Commentaire de Pièces et main d’œuvre (7 février 2024) : Les jeunes chercheurs pro-NGT qui ont lancé cette opération postaient des photos de leurs équipes devant leurs labos avec des pancartes : « Science is clear, say yes to NGT », « Trust in CRISPR », « I love NGT », « Believe in scientist, believe in NGT », « Trust in science ». Leurs pancartes proclament leur volonté démiurgique de re-création. Ces scientifreaks sont poussés par de prétendues organisations environnementales réunies dans l’alliance WePlanet, parmi lesquelles Replanet (mobiliser le « génie humain (…) pour une vision positive du futur ». En fait, des lobbys scientistes qui préconisent toujours plus de technologie pour nous sortir de l’impasse où nous ont conduits les technologies et les technocrates….

La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme. La notion de neutralité est souvent invoquée pour limiter la liberté d’expression des scientifiques. Les comités d’éthique considèrent pourtant qu’elle n’est pas un obstacle à l’engagement, jugeant impossible de séparer le citoyen du scientifique. La « neutralité » est même assez fictive. La recherche se fait en pratique dans un cadre qui n’est pas neutre, qu’il s’agisse des financements ou des applications des travaux de recherche : « Certains collègues trouvent que mes sujets de recherche ne sont pas neutres, alors même qu’ils travaillent sur la reconnaissance faciale ou sur la surveillance par drones. »….

La désobéissance civile des scientifiques (2022)

extraits : Le 6 avril 2022, le climatologue américain Peter Kalmus s’est enchaîné à la porte d’une banque J.P. Morgan, premier investisseur dans les énergies fossiles. Devant le sentiment de voir les alertes scientifiques ignorées, il a décidé de s’engager dans une action de désobéissance civile. Dans les jours qui ont suivi, plus de mille deux cents scientifiques avaient participé à des actions de ce type dans vingt-six pays.

Arditi et Raffarin prônent sans rire la technoscience (2019)

extraits : La faim dans le monde et la prolifération des insectes inquiète un collectif de « personnalités » (Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc.)* : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… On peut nourrir une population qui a été multipliée par 2,3 depuis 50 ans grâce aux engrais, à l’amélioration génétique et aux biotechnologies de la reproduction, à l’emploi de fongicides, d’insecticides….

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

extraits :  Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas….

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les États ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

En finir avec la « neutralité » scientifique Lire la suite »

En 1832, le débat sur la mécanisation

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/documents/pour-ou-contre-la-machine-universelle#nb1

Entre les deux sanglantes insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834, syndicalistes ouvriers et intellectuels libéraux débattent intensément de la nouvelle société industrielle. La question des machines est l’une des plus discutées. Sont-elles une bonne ou une mauvaise chose  ? Voilà toute la controverse entre Joseph Bouvery et Anselme Pétetin, poursuivie dans sept numéros de L’Echo de la Fabrique, du 9 septembre au 18 novembre 1832. Les arguments de fond sont à peu près les mêmes qu’échangent aujourd’hui les syndicalistes soucieux des effets du calcul machine (IA) sur l’emploi des salariés, et les idéologues enthousiastes de « l’innovation technologique » comme solution à tous les problèmes.

Joseph Bouvery, est un canut – c’est-à-dire tout petit patron – mutualiste militant à une époque où la loi Le Chapelier (1791) proscrit toute « corporation professionnelle ». Joseph n’est pas plus un briseur de machines qu’un syndicaliste d’aujourd’hui. Il en possède en tant que chef d’atelier. Il travaille avec – mais – il voudrait réguler leur introduction, leur usage, et compenser leurs effets négatifs pour les ouvriers. Il collabore à L’Echo de la Fabrique, le premier journal ouvrier en France, fait par des ouvriers pour des ouvriers.

Anselme Pétetin (1807-1873) est un jeune journaliste républicain, rédacteur en chef du Précurseur, feuille lyonnaise parmi les journaux locaux qui ne cessent d’apparaître et disparaître. Anselme prophétise hardiment l’avènement d’une « machine universelle » dont il ne s’agit plus que d’exproprier « les gros capitalistes », afin que gérée démocratiquement, elle serve au bien-être général.

L’exemple des révoltes luddites (1811-1812), vingt ans plus tôt, de la déshumanisation indissociable d’une machination générale, du ravage industriel des villes et des campagnes anglaises, n’a pas servi d’avertissement. Le dernier mot de la gauche technocratique après deux siècles de pollutions et destructions planétaires – malgré toute son agitation sur le réchauffement climatique – demeure : « Une autre machine est possible ». L’ « écosocialisme » ? L’électricité + les réseaux sociaux. Autant revenir aux termes originaux de ce débat entre « machinistes modérés » et « machinistes extrémistes », ils avaient déjà tout dit.

Quelques extraits de l’amicale controverse

Joseph Bouvery : L’argument tiré de l’emploi des machines pour produire à bon marché, je croirais que c’est une mauvaise plaisanterie, si je ne voyais cette assertion reproduite partout et sous toutes les formes. Je prierai les partisans de ce système de m’expliquer comment ils soutiendront une population immense dont tous les moyens d’existence consistent dans le travail, lorsqu’elle sera repoussée des ateliers qui n’emploieront que des machines, de sorte que dans telle manufacture qui autrefois donnait de l’occupation à mille ouvriers, et qui, en favorisant la consommation, faisait vivre dix mille individus ; maintenant qu’elle n’emploiera que des machines, elle n’aura plus de salaires à donner qu’à cinq ou six intelligences suffisantes pour mener toute l’affaire, et qu’elle payera cher, je le veux bien, mais moins cependant qu’elles ne valent, grâce à l’égoïsme. Qu’on me dise ce que l’on fera de ces mille ouvriers jetés incontinent sur le pavé et sans ressources : on leur dira de prendre patience ; et si la faim qui, de sa nature, n’est pas patiente, et qui de plus n’a pas d’oreilles, les pousse à crier un peu haut et à se mutiner, oh ! alors il y a cet argument irrésistible qu’on appelle ultima ratio regum [la force est le dernier argument des rois] .

Anselme Pétetin : M. de Sismondi disait vrai en avançant que les machines sont, dans l’état actuel des choses, un très grand malheur, et M. Say n’avait pas tort en soutenant avec fermeté le droit d’invention dans l’industrie, comme une liberté sainte et inhérente à la nature de l’homme. Il est clair que M. Bouvery a raison contre le gouvernement tel qu’on l’a entendu jusqu’ici. Mais en serait-il de même si de véritables institutions électives permettaient à la capacité pauvre de prendre sa place dans les affaires publiques ? L’intérêt du plus grand nombre veillerait à ce que les avantages produits par les machines nouvelles ne se concentrassent pas dans les mains d’un petit nombre de capitalistes privilégiés. Ne pourrions-nous pas compter que le gouvernement prendrait quelque soin de ces mille ouvriers devenus oisifs ? Si une machine nouvelle vient simplifier le travail au point de faire descendre à 5 sous le prix d’une paire de bas ou d’un habit, on ne peut nier que l’hiver prochain un plus grand nombre d’hommes seront à l’abri des atteintes du froid. On ne peut nier non plus que ceux qui achètent des bas et des habits à ce prix, seront obligés à un travail bien moins grand pour s’en procurer la valeur, et qu’ils pourront employer à d’autres nécessités, ou à des occupations intellectuelles, ou enfin au repos et au plaisir qui est aussi pour l’homme un besoin. Il serait absurde et tyrannique d’arrêter sur ce point, comme sur tout autre, le développement du génie inventif de l’homme. Tout cela se fera quand le gouvernement sera peuple et non pas aristocrate ; tout cela se fera quand le pouvoir n’aura d’autres intérêts que les intérêts des masses.

En 1832, le débat sur la mécanisation Lire la suite »

Le mouvement anti-technologie se structure

Le système technologique est formé par l’ensemble des sites d’extraction (mines, champs de monoculture), de transformation (usines) et de consommation (villes) reliés entre eux par des infrastructures de transport et de communication. Ses machines ravagent la planète, nous avons besoin d’une Résistance Anti-Technologie.

https://www.antitechresistance.org/

C’est à l’automne 2022 qu’est né le mouvement Anti-Tech Resistance. L’annonce de sa création a été faite à l’association Technologos.

Alex, porte-parole de l’organisation : « Par technologie, on entend les outils et machines qui dépendent d’une infrastructure de production industrielle. Ce qu’on critique, c’est la complexité du système L’association souhaite l’avènement d’une société sans smartphone, voiture, ordinateurs ou tout autre objet trop complexe à fabriquer. On peut prendre l’exemple d’une chaise en aluminium et plastique. Personne n’a l’ensemble des compétences pour extraire les différentes matières et fabriquer cette chaise. C’est pourtant un objet simple mais qui actuellement dépend d’une énorme machinerie sociale écocide. Une chaise, on peut très bien la faire fabriquer en bois par le menuisier du coin. Avec l’artisanat, on ne parle plus de technologie mais d’une technique partagée et de conception facile. À terme, fini donc les scanners, IRM et autres médicaments fabriqués de manière industrielle. »

Inspiré par des figures telles que Theodore Kaczynski, mathématicien, militant éco-anarchiste, et auteur de « Révolution anti-tech : Pourquoi et comment ? »

https://www.antitechresistance.org/blog/theodore-kaczynski

Voici les 12 principes fondamentaux

1. « Le système technologique est totalitaire »

La technologie ne rend pas l’humain libre. Selon ATR, « alors que dans la plupart des sociétés préindustrielles, le progrès technique était systématiquement débattu, voire soumis à des tabous ou des interdits en raison des bouleversements sociétaux qu’il engendrait, ce n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui. » Il est frappant de constater que les possibilités de contrôle, de surveillance et de répression par l’État augmentent au fur et à mesure des progrès techniques.

2. « Notre problème n’a rien à voir avec un mauvais usage de la technologie »

En aucun cas la technologie ne peut être qualifiée de « neutre », étant fondamentalement destructrice et asservissante : « La technologie ne pousse pas dans les arbres. Qu’un régime politique soit de gauche ou de droite, il faudra toujours 3 000 tonnes de sable et de gravier pour construire un bâtiment des dimensions d’un hôpital, 30 000 tonnes pour un kilomètre d’autoroute et 12 millions de tonnes pour une centrale nucléaire. » Le développement et l’entretien des villes et des infrastructures implique d’arracher en continu des quantités phénoménales de matériaux à la croûte terrestre.

3. « Le primate humain est un animal comme un autre »

C’est notre profonde déconnexion de ce qui nous rend vivants qui nous mène à notre perte, écrasés sous le poids de la méga-machine qui dévore nos esprits autant que notre environnement naturel : « Que des millions d’humains modernes soient intimement convaincus d’être de la vermine, ce jusqu’à refuser d’enfanter, en dit plus sur leur état de santé mentale que leur consommation astronomique d’antidépresseurs. »

4. « Nous ciblons le système, pas les individus »

Tandis que le capitalisme ne cesse de propager l’idée de la responsabilisation individuelle pour faire face à la crise écologique, il est aujourd’hui clair que ce ne sont pas des actes isolés qui permettront de la résoudre. Peu importe sa place dans la hiérarchie ou son origine sociale, aucun humain ne peut survivre sans eau potable, sans nourriture, sans terre fertile, sans atmosphère et température viables – autrement dit, sans une biosphère fonctionnelle.

5. « Neutraliser l’ennemi est la priorité absolue »

Le développement des low-tech ne peut pas faire le poids face aux technologies dévastatrices employées à large échelle. Il est donc essentiel de défendre les sociétés traditionnelles existantes dans les pays du Sud afin de préserver leur précieux savoir et de repousser au maximum le moment de leur extinction. Le travail d’ATR vise à sauvegarder la diversité culturelle humaine restante, une richesse stratégique pour la survie de l’espèce.

6. « Nous voulons DÉMANTELER le système technologique, pas le réformer ni le fuir »

Le monopole du système techno-industriel sur notre planète et son développement incessant sont tels que lon ne peut pas réellement s’en détacher et encore moins le faire évoluer. Il est impossible de fuir le système technologique en raison à la fois de sa nature totalitaire et de son expansion constante. Le système technologique colonise toutes les activités, tous les aspects de l’existence humaine. »

7. « Nous rejetons les clivages politiques conventionnels »

S’identifiant davantage à « un groupe d’autodéfense qu’à un mouvement politique », ATR rejette toute éventuelle politisation du mouvement. Mais face à une situation critique, diversifier les tactiques est essentiel. C’est pourquoi le mouvement ATR peut être complémentaire avec d’autres luttes socio-environnementales, même si celles-ci ne sont pas apolitiques.

8. « Notre seule éthique est celle de l’efficacité et du résultat »

Si l’effondrement de la civilisation industrielle apportera avec elle des changements radicaux à nos vies, il ne faudrait pas pour autant perdre de vue le fait qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour stopper l’extermination du vivant sous toutes ses formes.

9. « Nous utilisons la technologie pour battre le système technologique »

Nous revendiquons notre liberté d’agir. De façon un peu paradoxale, la plus grande partie de l’activité de l’ATR se concentre sur des comptes Facebook et Instagram, donc sur la technologie. À cette contradiction, nous avons une réponse implacable : « Si nous étions esclaves en train de ramer sur une galère, on n’irait pas nous reprocher d’utiliser nos chaînes pour nous libérer de nos maîtres. »

10. « Notre organisation est non-violente »

Bien loin des bains de sang que l’on peut imaginer en parlant de révolution, ATR prône avant tout des tactiques non-violentes, sans pour autant rejeter les autres formes de lutte qui peuvent être complémentaires entre elles.

11. « Notre organisation est hiérarchique et anti-autoritaire »

ATR est une organisation hiérarchique. Il faut éviter que des individus malintentionnés cherchent à dévier notre organisation de son objectif prioritaire : stopper et démanteler le système technologique.

12. « Nos cadres se dévouent pleinement à la cause »

Les sociétés ne changent pas en profondeur à la suite de révoltes populaires spontanées. Nous voulons des combattants motivés. Trop souvent, les mouvements politiques sont infiltrés par des passagers clandestins, des rêveurs ou des ramollis. C’est pour éviter au maximum d’intégrer des éléments toxiques que nous procédons à une sélection rigoureuse à l’adhésion.

Le point de vue de ce blog biosphere

Notre objectif est similaire à celui de l’ATR, et nous le portons depuis 2005. Lire sur notre blog :

La technologie fait la crise, pas la solution

extraits : Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé ne pourra pas résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière. Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter selon Bihouix vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech)….

Pour sortir des pièges de la technologie

extraits : Les technologies ont envahi notre quotidien, et grignotent à grande vitesse nos modes de vie et libertés. Elles font de nous leurs complices à travers ces objets-pièges, ces objets-espions, ces objets-doudous que nous utilisons chaque jour : téléphones mobiles, ordinateurs, gadgets électroniques… Mais le climat change, les espèces disparaissent, les emplois sûrs et de longue durée sont remplacés par de petits boulots stressants et mal payés : sur Internet, dans les centres d’appel, les Uber, Deliveroo… Le piège se referme, mais nous pouvons lui échapper. Voici une dizaine d’actions légales et sans risque faciles à mettre en œuvre pour affirmer notre singularité face aux GAFA-Microsoft-BATX….

Kaczynski contre la technologie cloisonnée

extraits : L’effondrement du système technologique selon Ted Kaczynski : « Nous faisons une distinction entre deux types de technologies : la technologie cloisonnée et la technologie systémique. La première, qui se développe au niveau de petites cellules circonscrites, jouit d’une grande autonomie et ne nécessite pas d’aide extérieure. La seconde s’appuie sur une organisation sociale complexe, faite de réseaux interconnectés. Prenons l’exemple du réfrigérateur. Sans les pièces usinées, il était quasiment impossible à quelques artisans de le fabriquer. Si par miracle ils étaient parvenus à en construire un, il n’aurait servi à rien en l’absence d’une source fiable d’énergie. Il leur aurait été nécessaire de construire un barrage couplé à un générateur. Mais un générateur requiert une grande quantité de fils de cuivre….

Nos articles les plus anciens sur la question technologique

27 juin 2015, Technologos : résistons à la démesure technicienne

10 octobre 2014, Résilience, un passage nécessaire par les low tech

3 septembre 2014, Colloque TECHNOlogos, discours critique sur la technique

25 novembre 2012, Esclaves de la technique, nous glorifions notre maître

12 janvier 2011, le portable, technique douce ou dure ?

9 mars 2008, technique douces contre techniques imbéciles

8 octobre 2007, techniques douces

Lire Ted Kaczynski 

L’effondrement du système technologique (2008)

Lire Jacques Ellul

La technique ou l’enjeu du siècle (1960)

Le mouvement anti-technologie se structure Lire la suite »

Définir l’ennemi, c’est du suicide organisé

La guerre n’est que le rejet de notre commune humanité. Elle repose sur une invention socio-politique, celle d’un ennemi à abattre. Il s’agit de propager collectivement une distinction artificielle entre NOUS et EUX, les bons Russes contre les méchants Ukrainiens, les Juifs désignés par Dieu et les mécréants musulmans, les Soudanais de Mohamed Hamdan Dogolo opposés aux Soudanais d’Abdel Fattah al-Burhan , etc.

LE MONDE a organisé du 22 au 24 novembre son 36e forum philo sur le thème « Jamais sans mon ennemi ? » Vaste programme ! Mais on va surtout y parler de guerre… jamais de désarmement.

J’aurais aimé faire réfléchir les participations de forum sur ces trois conceptions de l’arme :

– Quand les Portugais ont introduit le mousquet dans le Japon du XVIe siècle, son emploi fut désavoué et il fallut attendre longtemps avant qu’il soit autorisé à remplacer les armes traditionnelles. Son efficacité en tant qu’instrument de guerre n’était pas mise en doute. Mais il ne  correspondait pas à la tradition culturelle japonaise, pour laquelle l’utilisation d’un engin permettant à un gamin de tuer un samouraï chevronné était tout à fait inadmissible.

– En 1947, l’écrivain Georges Bernanos disait l’effroi qui lui inspirait la guerre aérienne. Quand un pilote d’avion peut broyer des milliers de corps sans même apercevoir leurs silhouettes, que devient le métier de soldat ?

– Aujourd’hui la prolifération des drones transforme l’ennemi en gibier visé par un assassin invisible.

Le point de vue des écologistes contre les ennemis de la planète

Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même

extraits : Aujourd’hui nous sommes dans une situation paradoxale. Tous les paramètres biophysiques de la biosphère sont au rouge, il est donc absolument nécessaire d’agir de toute urgence dans un contexte d’épuisement accéléré de toutes les ressources naturelles et de réchauffement climatique inéluctable. Or il n’y a plus d’ennemi clairement désigné, nous faisons la guerre à la planète et nous sommes tous complices. Les riches dilapident les ressources fossiles et les pauvres détériorent souvent le milieu proche qui les faisaient vivre quand ils ne jouent pas à imiter les riches….

Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

extraits : Deep Green Resistance est un mouvement écologiste fondé par Derrick Jensen, Aric McBay et Lierre Keith, lors de la conférence Earth at Risk du 13 novembre 2011. Leurs présupposés sont repris dans deux livres qui viennent de paraître, « Écologie en résistance, stratégies pour une Terre en péril » aux éditions Libre. Loin d’ostraciser la non-violence, les auteurs estiment complémentaires les mouvements à visage découvert et les mouvement clandestins. Comme l’exprime Armand Farrachi dans sa préface du tome 2, aucun des auteurs ne propose de résoudre une « crise » (passagère) ou de passer la persillère derrière les ennemis de la terre, tous réfléchissent au moyen d’arrêter le massacre, le plus tôt, le plus radicalement possible, ce que personne ne fait ni dans la presse ni dans les diverses chambres du pouvoir….

Comment lutter contre la pub, ennemie de l’écologie

extraits : La publicité n’est que la partie émergée de la société marchande et sa croissance dévastatrice. La publicité a essentiellement pour effet de propager le consumérisme, ce qui implique le productivisme et exploitation croissante des hommes et des ressources naturelles. C’est un des mérites des actions contre l’affichage que de ne pas avoir été menées afin d’obtenir satisfaction sur des revendications précises. Les actions publicidaires de 2003-2004, arrachages et barbouillages d’affiches, ont renoué avec la tradition luddite du sabotage, consistant à nuire aux dispositifs qui nous nuisent….

Définir l’ennemi, c’est du suicide organisé Lire la suite »

TECHNOlogos, regard critique sur la technologie

TECHNOlogos, penser la technique aujourd’hui
Maison des Associations – 181, avenue Daumesnil – 75012 Pari
s

Présentation de l’association TECHNOlogos

En septembre 2012 une quarantaine  d’hommes et de femmes, d’âges, d’origines sociales et professionnelles différents ont créé l’association TECHNOlogos. Sa préoccupation est de questionner l’hégémonie de la Technique sur nos vies. Elle élabore et relaie un discours techno-critique dans le sillage de penseurs tels que Mumford, Ellul, Charbonneau, Gunthers, Illich, Arendt etc., en liaison avec les travaux contemporains de Bihouix, Biaggi, Rey, Sadin et beaucoup d’autres.

« Techno-critique » ne signifie pas retour à l’âge de pierre ou opposition à toute technique ! Il s’agit moins de mettre en doute l’utilité ou la nocivité de telle ou telle technologie (la voiture, la télévision, l’ordinateur, le téléphone portable etc.) que de s’inquiéter de l’emballement des innovations au principe d’une croissance sans limites, avec son cortège de pollutions de toutes sortes et d’épuisement rapide des sources d’énergie et autres ressources. C’est au point que cet arraisonnement généralisé fait de l’humanité (du moins sa partie riche) un acteur proprement géologique : nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène.

Il serait vain de nier les aspects positifs de certaines innovations, au demeurant martelés chaque jour par la publicité et les médias. Mais s’en tenir à discuter de l’usage, bon ou mauvais, de technologies particulières, c’est manquer la compréhension globale du phénomène. Interconnectées dans un mouvement d’auto-développement continu, elles forment un système technicien hors de tout contrôle humain. Ce système s’est substitué progressivement à l’environnement naturel des humains depuis des millénaires, suscitant une forme nouvelle de sacralisation, propre à justifier une servitude plus ou moins volontaire.

Notre but est de contribuer à une critique du système technicien et de l’idéologie qui le sous-tend, en conjoignant des analyses philosophiques, économiques, sociologiques, anthropologiques etc. Pour ce faire,TECHNOlogos organise chaque automne des Assises nationales dans un lieu institutionnel (Technique et santé, guerre, croissance, éducation) en invitant des intervenants militants, praticiens et/ou universitaires. D’autre part, TECHNOlogos organise chaque été des ateliers destinés à approfondir un point spécifique dans un lieu militant et dans la mesure du possible avec ses habitants. Enfin chaque groupe local organise de façon autonome des événements dans sa région (débats, projections). Dans chaque cas, les règles du jeu sont celles du débat démocratique sur des enjeux qui sont trop souvent contrôlés par les seuls experts proclamés ou adoubés par l’Etat, l’Université, ou l’Industrie.

Agenda décembre 2024

Lundi 2 décembre à partir de 19 heures
« L’intelligence » artificielle et la guerre. Automatisation et industrialisation de la mort
« Causerie » introduite par Patrick à la MVAC du 12e, 181 rue Daumesnil, 75012 Paris (métro Daumesnil)
Le LUNDI TECHNOCRITIQUE : un débat mensuel le premier lundi du mois, proposé par l’association Technologos

  • Jeudi 5 décembre de 18 à 20h
    « L’expulsion de la subjectivité et de l’intériorité humaines” avec Éric Fiat
    Séminaire Accumulations et accélérations : Le totalitarisme informatique
    ÉHESS, 54 bd. Raspail, Paris 6e
  • Samedi 7 décembre de 15 à 18h, Roseline nous invite à l’inauguration de l’exposition-vente au profit de la Ressource (47 avenue du Général de Gaulle – 94 160 St Mandé) de ses oeuvres originales et de reproductions.
    Exposition ouverte du 3 au 25 décembre de 14 à 18h
  • Samedi  7 décembre de 14h00 à 17h30 à la MVAC du 12e
    Débat et projection d’extraits du film :
    Bienvenu à GATT.ACA
    Animation ATR-Technologos
  • Samedi 7 décembre de 18h à 19h
    Émission Paroles Technocritiques diffusée sur RFPP 106.3 Mz
    Animée par des membres de Technologos
    Accessible ensuite sur https;//technologos.fr/paroles/
  • Mercredi 11 décembre à 19 h
    Barbarie numérique avec Fabien Lebrun
    aux Laboratoires d’Aubervilliers
    41 rue Lecuyer, 93300 Aubervilliers – M° Aubervilliers-Pantin Quatre chemins (ligne 5)
  • Jeudi 12 décembre 2024 à 15h00
    « Comment les crises transforment les sciences » avec Jérôme Santolini
    Amphi 147 du centre-siège INRAE, 147 rue de l’Université, 75007 Paris.

    Inscription auprès de contact-sciences-en-questions@inrae.fr
    Possible visio sur https://sciences-en-questions.hub.inrae.fr/actualites/conference-jerome-santolini
  • Jeudi 12 décembre 2024 à 19h00
    Réunion Technologos IdF  à la MVAC du 12e

Pour en savoir plus grâce à ce blog biosphere

14 septembre 2017, les 5e Assises nationales de TECHNOlogos (consacrées à la numérisation de l’éducation)

27 juin 2015, ateliers d’été de TECHNOlogos (rapports entre l’État et l’idéologie technicienne)

10 octobre 2014, Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech (lors des 2e Assises de TECHNOlogos)

3 septembre 2014, colloque sur le productivisme comme énergie subliminale

25 novembre 2012, Esclaves de la technique, nous glorifions notre maître

TECHNOlogos, regard critique sur la technologie Lire la suite »

Ressources, un défi pour l’humanité

La BD « Ressources, un défi pour l’humanité » de Philippe Bihouix et Vincent Perriot est un livre incontournable. Il met en image la finitude des ressources et le fait que le progrès technologique nous mène à une impasse. Ce livre publié chez Casterman n’hésite pas à évoquer Malthus, ce qui tranche sur la pusillanimité des « experts » quant à la question démographique. Quelques extraits du texte :

p.33 : Les philosophes s’éclatent à envisager le futur par un prisme ; celui du progrès des sciences. Ainsi Condorcet (1743-1764) : « Sans doute l’homme ne deviendra pas immortel… mais la durée de l’intervalle entre la naissance et la mort ne peut-elle, grâce au progrès de la médecine, s’accroître sans cesse? »

p.34 : De l’autre côté de la manche, William Gowin (1759-1838) va pousser la logique encore plus loin : « Les hommes seront peut-être immortels ».

p.35 : Godwin se veut rassurant, la Terre est spacieuse et on peut continuer à se reproduire et se multiplier pour une myriade de siècles sans problème de subsistance… Les écrits de Condorcet et Godwin font bondir un jeune révérend qui n’a pas encore trente ans à l’époque, Thomas Malthus (1766-1834). Pour lui la croissance de la population a ses limites, liées à la capacité de la terre à nourrir les hommes et aux rendements agricoles qui ne peuvent augmenter indéfiniment… Pour limiter la population, la nature et les sociétés ont trouvé des moyens diablement efficaces… p.36, la guerre, la maladie, la famine. Pas facile à éviter, ce principe de limites. Mais à partir du milieu du XIXe siècle, la science va faire mentir Malthus avec le chimiste Justus von Liebig (1803-1873) qui travaille sur le rôle des éléments fertilisants.

p.42 : à la sortie de la guerre de 1939-1945, la dégradation de l’environnement inquiète, et les premières voix écologistes vont s’élever. William Vogt avec « la faim dans le monde » (Road to Survival) et Fairfield Osborn, « La planète au pillage » (Our Plundered Planet). Ces deux livres ont la même thèse : en combinant poussée démographique et « développement » économique, on s’expose à de gros ennuis dans un futur pas si éloigné. Malthus le retour !

Nombre de personnes x consommation par personne = limites planétaires explosées

Ils se déclarent d’ailleurs « néomalthusiens » sans que le terme soit pour eux péjoratif.

p.43 : La démographie mondiale devient un sujet de préoccupation majeur dans les années 1950 et 1960. En 1968 un autre essai va faire beaucoup de bruit : The Population Bomb de Paul Ehrlich. Biologiste et spécialiste des papillons, il prédit qu’il va y avoir des famines terribles… Mais au « Nord « comme au « Sud », les engrais et les pesticides vont doper les rendements agricoles. Le progrès technologique va faire mentir Malthus une nouvelle fois. En réponse aux biologistes lanceurs d’alerte, des futurologues vont prédire non pas la pénurie, mais l’abondance !

p.45 : Attendons la suite. En 1972, les écolos maquent des points avec un nouveau best-seller : le rapport au club de Rome Limits to growth (Les limites à la croissance). C’est la première modélisation du « système Terre ». Pour eux le résultat est sans appel , la croissance infinie dans un monde finie est impossible. C’est une évidence très difficile à accepter pour la plupart des élus, des chefs d’entreprise, des économistes, des journalistes… Eux ne parlent que de poursuivre la croissance.

p.48 : Julian Simon (1932-1998) économiste libéral et célèbre cornucopien, est un farouche anti-malthusien. Pour lui, plus nous serons nombreux, plus nous irons vers l’abondance… Plus de monde signifie en effet plus de chercheurs, plus d’innovation, donc des limites planétaires d’autant plus repoussées. For sure ! Man (and technology) is The Ultimate Resource » ! Plus nous serons « nombreux », plus nous serons « heureux » !

p.49 : Simon s’oppose à toute politique de restriction des naissances, avec un argument massue repris par d’autres depuis.

Julian Simon en 1981 : « Sommes-nous devenus fous ? Empêcher la naissance d’un être humain qui pourrait être un nouveau Mozart, un Michel-Ange, un Einstein ? »

Jeff Bezos en 2019 : « Le système solaire peut facilement supporter mille milliards d’humains, nous aurions mille Mozart, mille Einstein, mille De Vinci… »

Finalement sous prétexte de modernité et de « disruption », Elon Musk et Jeff Bezos nous resservent une vieille soupe des années 1970 !

p.61 : Ce que je veux te faire comprendre, c’est que la croissance matérielle que nous vivons actuellement ne sera qu’une brève parenthèse de l’histoire de l’humanité.

Et le projet d’Elon Musk, le millions d’habitants sur Mars ? C’est moins ridicule que de chercher une exoplanète B loin du système solaire, mais ça reste techniquement inaccessible.

p.62 : Pendant qu’Elo Musk nous vend ce doux rêve de long terme (Mars), il va développer des business  « bankable » à court terme et accélérer la pollution, le changement climatique et l’exploitation des ressources. J’ai en tout cas du mal à le considérer comme un entrepreneur « vertueux ». Imagine son rêve : des générations entières devant se « terrer » sur la Lune ou sur Mars à l’abri des radiations car toutes deux n’ont pas de bouclier magnétique pour les arrêter…

En savoir plus sur Bihouix grâce à notre blog biosphere

2019. Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix : « Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Cet ouvrage développe la thèse qu’au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech)….

2019. Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Dans son dernier livre, Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes. Nous n’arriverons pas à bouger la terre pour la mettre en orbite autour d’un soleil de rechange….

2014. Au nom de l’écologie, le massacre de la planète (Bihouix)

extraits : Il est clair que l’argument écologique va contribuer à promouvoir certains technologies comme le big data avec les déchets et la consommation d’énergie qui iront avec. Au nom de l’écologie, on s’apprête à accélérer l’artificialisation des sociétés et le saccage de la planète… L’écologie politique officielle a glissé d’une écologie de la demande, où il s’agissait de questionner les besoins, de prendre les problèmes à la racine, à une écologie de l’offre, où on exige une énergie décarbonée, mais sans rien vouloir changer à notre mode de vie. Il faut alors s’enthousiasmer sur les smart grids et promettre d’isoler les logements sans toucher à la température de consigne…

2014. Philippe BIHOUIX est enfin à l’honneur dans LE MONDE

extraits : Technologie n’est pas magie. Sur ce blog, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. Stéphane Foucart le découvre seulement aujourd’hui*. Il a attendu que la Fondation de l’écologie politique distingue son dernier livre, L’Age des low tech, par son « Prix du livre francophone ». La vertu première de ce livre est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique….

2014. Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Philippe Bihouix vient de publier « L’âge des Low Tech ». Il présente son point de vue dans la dernière parution de « L’Ecologiste ». Nous vous donnons quelques extraits : « Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle. Ainsi l’ensemble des résidus agricoles de la planète ne suffirait pas à couvrir notre seule consommation de plastiques… Il faut donc se tourner vers les basses technologies. D’abord réfléchir à nos besoins….

Ressources, un défi pour l’humanité Lire la suite »