L’Intelligence Artificielle à l’école, une erreur majeure
C’est notre propre pensée qui est la mesure de toutes choses, encore faut-il qu’elle soit éclairée… ce qui demande des efforts. La génération des écrans (nos enfants) était déjà abrutie par un espace numérique omniprésent, l’intelligence artificielle pompe maintenant le peu de matière grise qui subsistait. L’éducation nationale, après avoir fait l’erreur de numériser les classes et les élèves, veut maintenant imposer l’Intelligence Artificielle à l’école. La ministre en charge du dossier, Elisabeth Borne, a cru bon de rappeler que seuls 20 % des enseignants utilisent l’IA, alors que son usage est démocratisé chez les élèves. Le robot conversationnel d’OpenAI (ChatGPT) a envahi les classes – et de plus en plus les copies – depuis environ un an. L’arrivée d’un robot qui semble capable de tout faire à la place des élèves est un véritable cataclysme. Les chercheurs constatent qu’ils n’ont aucune donnée sur l’effet de l’IA à long terme dans les apprentissages.
Ceux qui ne se servent pas du tout de l’IA sont les meilleurs élèves. Ceux qui s’en servent pour faire leurs devoirs sont ravis ; autant avoir des bonnes notes sans travailler. Contrairement au plagiat classique, l’usage de ChatGPT est difficile à prouver, car le robot propose à chaque élève un texte unique. On lance une expérimentation à grande échelle sans en mesurer les conséquences.
Certes la triche a toujours existé, quand ce n’est pas ChatGPT, c’était le papa ou la grande sœur. ChatGPT aurait-il le mérite de démocratiser la triche ? C’est en fait le nivellement par le bas. L’éducation nationale aura le plus grand mal à trouver la parade. Il faut être honnête avec ce qui se passe actuellement : le niveau d’intelligence des jeunes baisse déjà et va baisser encore plus. Les élèves passent leurs temps sur leur smartphone, ça va donner quoi une fois dorloté par l’IA ? Son utilisation par les élèves a principalement pour but de leur éviter des efforts de réflexion et du temps de travail. Ils ne savent même plus lire un texte de plusieurs lignes, à plus forte raison consulter un sommaire dans un livre. Ils deviendront politiquement des petits zombies aux ordres d’un techno-dirigeant qui aura manipulé les algorithmes à son profit. Deepseek par exemple n’aime pas du tout les questions sur le gouvernement chinois, la place Tian’anmen le 4 juin 1989 ou les Ouïghours.
Seul un long apprentissage méthodique permet de mémoriser, de comprendre et de réfléchir. Le bac pour tous avait fait disparaître l’intérêt du bac, l’IA pour tous fera disparaître l’intelligence.
L’Intelligence collective (IC) se concrétise lors d’une élection démocratique. Elle est le fait de citoyens qui votent normalement selon ce qu’il jugent être l’intérêt commun. L’IA ne peut pas voter à leur place. L’IC se mesure par la personnalité des élus. Ceux-ci décident selon les intérêts immédiat de leurs concitoyens tout en considérant aussi les intérêts des acteurs absents, les génération futures et les non humains. C’est trop compliqué pour ChatGPT. L’IC s’apprend en allant au bonnes sources dont le contenu de ce blog biosphere est un bon exemple. Presque personne nous consulte, il y a trop de textes. Nous avons résumé sur notre site de documentation des écologistes plus de 420 ouvrages de fond, même les écologistes n’en savent rien. Les bonne sources d’information, c’est aussi Wikipédia, une encyclopédie collaborative en ligne qui offre gratuitement à chacun les moyens de savoir tout sur tout. Son contenu est évolutif, il découle de la participation de ceux et celles qui veulent améliorer tel ou tel aspect de notre langage commun. Wikipédia n’a pas besoin de faire appel à l’Intelligence Artificielle (IA), ce sont des Humains qui parlent aux Terriens. L’IC découle de l’ouverture d’esprit des citoyens qui mettent de côté leurs préjugés et évitent les biais cognitifs. L’IA ne fait que reproduire ce que pensent en moyenne une population donnée. L’IC ne peut qu’aller à l’encontre d’un système croissanciste et inégalitaire, l’IA cherche à reproduire le système en place .
Un enfant a besoin de voir un animal 2 ou 3 fois pour apprendre à différencier l’espèce. La méthode « bourrin » utilisée par les IA nécessite des milliers, voire des millions de photos. Le blocage fondamental de l’IA, c’est sa boulimie d’électricité pour fonctionner ; nos neurones communiquent entre eux par signaux électriques, ils n’ont pas besoin de centrales nucléaires…
Lire, Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs
extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….
En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere
La génération des écrans, dégénérescence
extraits : Le premier scandale fut celui du tabac. Puis vinrent les pesticides, l’amiante, le réchauffement climatique, etc. Tous ces désastres auraient pu être anticipés. Mais les industriels firent de gros efforts pour cultiver le scepticisme, le bien commun s’abîma alors dans les fanges du profit. Aujourd’hui, c’est au tour de l’industrie numérique d’exploiter le filon. Lorsque l’arsenal des outils numériques actuels (tablettes, smartphones, consoles, ordinateurs, etc.) est mis à disposition des enfants et des adolescents, les pratiques ne s’orientent pas vers l’idéal positif fantasmé dont on nous rebat les oreilles (quatorze heures par jour de Wikipédia, tu parles !), mais vers une orgie d’usages récréatifs dommageables. En moyenne, les 8-12 ans consacrent treize fois plus de temps à se divertir qu’à étudier….
L’intelligence artificielle = perte de temps
extraits : L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps.Le jour où l’IA écrira les livres à la place des auteurs (ça commence déjà) et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi.I l est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. …
L’intelligence artificielle, LA solution ?
extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes. HAL pourrait décider de sélectionner uniquement les humains vraiment utiles et nécessaires…
La science contre l’intelligence artificielle
extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse »….
L’IA, une intelligence sans conscience
extraits : Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance….
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