Techno-discernement contre techno-lâtres
Éviter de détruire la nature pour sauver ce qui peut l’être, ou parier plutôt sur des technologies de réparation à grande échelle ? Cette question a été posée à Abou Dhabi, où se tenait jusqu’au mercredi 15 octobre le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
question 1 : « Faut-il réguler la technologie pour limiter ses effets, ou lui lâcher la bride pour qu’elle répare les dégâts qu’elle a déjà occasionnés ? »
Stéphane Foucart, journaliste au MONDE : Deux motions lors de ce congrès de l’UICN.
– L’une propose de faire des biotechnologies un instrument de conservation des espèces sauvages. Les forêts boréales sont menacées par les ravageurs poussés vers le nord par le réchauffement ? Replantons des forêts d’essences modifiées génétiquement pour résister à cette pression. Les bases théoriques de plus de 80 projets d’édition génétique d’espèces sauvages ont déjà été posées. Les promoteurs de ces technologies mettent en avant leurs avantages face aux dégâts des pesticides de synthèse.
– L’autre motion demande au contraire un moratoire sur les usages de ces nouvelles technologies dans les écosystèmes naturels. Car « éditer » le génome d’espèces sauvages pourrait avoir des conséquences à la fois dommageables, imprévisibles et irréversibles. Le risque est grand qu’au plus haut niveau des Etats et des administrations ces perspectives de réparation à grande échelle soient surtout une puissante incitation à ne rien faire.
La civilisation thermo-industrielle entre dans une période où de tels choix vont s’étendre à d’autres sphères que la protection de la faune sauvage. A la santé humaine, par exemple, si l’on songe à la progression des maladies chroniques, ou encore au climat. Comment les perspectives du forçage génétique ou de la géo-ingénierie, et ces promesses intenables de lendemains technologiques qui chantent, sont-elles comprises et accueillies dans les cerveaux de Trump, de Poutine ou de Xi Jinping ?
Question 2 : « La technologie peut-elle sauver la planète ? »
Perplexity à partir des articles du Monde : La technologie seule ne peut pas sauver la planète, et miser uniquement sur l’innovation technologique constitue même une illusion dangereuse selon plusieurs experts. Si certaines technologies peuvent contribuer à atténuer la crise climatique, elles ne constituent pas une solution miracle et doivent s’accompagner d’une transformation profonde de nos modes de vie.
L’ingénieur Philippe Bihouix souligne que davantage de technologie signifie plus de matières premières, plus d’énergie, et donc plus d’impact sur la planète. Il conteste l’idée qu’on puisse maintenir notre niveau de consommation actuel en remplaçant simplement les énergies fossiles par des énergies renouvelables. Le déploiement massif de l’éolien, du solaire et des batteries nécessite des quantités considérables de métaux dont l’extraction pose des problèmes de soutenabilité et d’impact sur la biodiversité. Plutôt qu’un rejet total de la technologie, Bihouix propose la notion de « techno-discernement », qui consiste à reconnaître que toutes les technologies ont un impact et à se poser systématiquement la question de l’utilité de leur usage. Les solutions techniques restent insuffisantes face à l’ampleur du défi : au 24 juillet 2025, l’humanité avait déjà consommé toutes les ressources que la Terre peut produire en un an, nécessitant l’équivalent de 1,8 planète pour subvenir à nos besoins.
La véritable solution réside dans la combinaison entre sobriété et technologies appropriées : plus on réduit la consommation à la source, plus la transition devient réalisable. La voiture électrique, par exemple, reste aujourd’hui la meilleure réponse pour réduire les émissions de CO₂ liées aux transports, mais les carburants de synthèse et biocarburants présentés comme alternatives ne sont ni produits en quantités suffisantes, ni compétitifs, ni véritablement écologiques.
Des abonnés au MONDE qui n’ont rien compris
Jdkleke : Poser une question pareille montre que certains sont déjà entrés dans le Moyen Âge et voudraient nous contraindre à y entrer également.
technicon : Père Foucart égal à lui-même dans l’obscurantisme. Comme pour tout suppôt religieux, il voit dans la science le diable. Il peut toujours réciter ses cantiques à la gloire de Dame Planète et se repentir dans la privation (publique mais dans le privé c’est une autre histoire), les scientifiques continuent leurs travaux de recherche sans tenir compte des arbitres des élégances autoproclamés.
jea.vie : Comment peut on sous entendre que la technologie n’a fait que des dégâts au XXIe siècle ? Il veut revenir au moyen âge Foucart? Avant l’automobile , le train, l’électricité , les scanners , les tracteurs , les machines outils , le chauffage central , les ordinateurs … ? Les bras m’en tombent d’un tel obscurantisme dans un journal comme le Monde.
Jean Kaweskars : Les Winners approfondissent en permanence les recherches scientifiques et développent de nouvelles technologies. Les Loosers ont peur de la science et du Peuple et militent pour la dictature woke.
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