sciences et techniques

Agro-industrie et impasse technologique

Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie. La baisse de production agricole n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever.

Stéphane Foucart  : Les COP se succèdent, fixent des objectifs dont la fonction majeure est d’être annoncés plutôt que poursuivis ; elles évoluent dans une sorte de réalité parallèle. Pour les dirigeants, la question de la biodiversité demeure une pure abstraction sans intérêt, sans conséquence sur la prospérité des nations, le pouvoir d’achat, etc. La baisse de production du secteur primaire n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever, que ce soit par la prochaine substance active, le prochain OGM, le recours à une mégabassine, etc.

Ce biais culturel nous rend aveugles aux effets de la destruction du vivant. Exemple avec Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, à propos de cerises : « « On a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s’est fait plaisir. Maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises. »

Le point de vue des écologistes foucartiens

Alan Geher : Merci Stéphane Foucart pour vos articles toujours très éclairants. Je vois que certains nient encore les effets du réchauffement climatique et ceux de l’agrochimie. C’est ça qui est encore plus inquiétant.

Fwd : Comme le disaient les industriels du tabac, il faut « faire plus de recherches ». L’industrie affirmait que la science autour des effets du tabac était trop complexe pour permettre des conclusions rapides et qu’il fallait donc avancer prudemment. Semer le doute, se présenter comme un acteur responsable pour finalement retarder les régulations !

Ophrys : Ce sont toutes les populations d’insectes qui ont chuté, pas que les abeilles. Le varroa et le frelon asiatique ont beau dos, ce ne sont pas eux qui tuent criquet, papillon et syrphes. Les néonicotinoïdes sont là raison numéro une de la disposition des insectes et l’industrie agrochimiques essaie toujours de noyer le poisson en finançant notamment tout un tas d’autres études sur des causes mineures.

Michel SOURROUILLE. Tribune (15 avril 2021) de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi : « Rappelons que la France importe actuellement près de la moitié du miel consommé par les citoyens chaque année en France. Ne perdons pas de vue l’objectif de développement de la production de miel sur notre territoire. En nous focalisant sur l’interdiction de certains produits de traitement, que nos voisins européens continueront à utiliser, nous n’en prenons pas le chemin. » Les récriminations de l’agro-industrie sont récurrentes…

Aldering Gram : Les classes «dirigeantes » ne dirigent que la prédation tout en voulant entretenir l’illusion qu’elles ne sont pas prédatrices. En conséquence de cette fausse conscience, comme tous les prédateurs qui à force de prédation sans limites font disparaître leurs proies, elles sont incapables de comprendre qu’elles courent à leur propre perte. C’est une des formes les plus létales de la bêtise humaine.

Lucy : Le concept de biodiversit est synonyme de dynamique des espèces dont l’espèce humaine qui, quoiqu’en disent les religieux, n’est qu’une espèce parmi les autres. Elle est le résultat de 3 800 millions d’années d’évolution. La puissance de la sélection naturelle ont encore échappé à beaucoup. Nous sommes devenus une composante majeure de la sélection naturelle mais nous n’avons pas le temps pour nous, mais contre nous.

g. delaygue : Dans les travaux sur les limites planétaires à l’utilisation durable de notre environnement, c’est la chute de la biodiversité qui est considérée comme la limite la plus largement dépassée. Mais la population est de plus en plus urbaine et coupée de la nature, dont elle ne voit que les moustiques et les rats. Difficile à convaincre.

JNP94 : Les politiques et les industriels ne valorisent pas le travail gratuit fourni par la nature, la plupart du temps invisible mais pourtant bien présent. Car dans nos sociétés libérales, ce qui n’a pas de prix de marché n’a pas de valeur…

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Stéphane Foucart devient très très pessimiste

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices….

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique

extraits : Même les accords internationaux, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, doivent être considérés avec méfiance… Le 12 novembre, la Chine et les Etats-Unis signaient ainsi un accord bilatéral sur le climat unanimement qualifié d’historique : plan de réduction de leurs émissions, sans rien de contraignant ! Les propriétés radiatives du CO2 n’ont que faire de la politique : selon les calculs de Chris Hope, l’accord sino-américain nous place en réalité sur la trajectoire d’un réchauffement de 3,8 °C d’ici à la fin du siècle. Assourdi par les tambours, le monde entier n’a pas réalisé que ce n’était qu’un air de pipeau : ce qui a été accueilli avec tant d’enthousiasme n’était autre qu’une promesse de désastre. »….

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent

extraits : Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »….

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

 

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Insupportable le portable, à l’école et ailleurs

Depuis 2018, une loi interdit l’utilisation d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges. Les élèves peuvent l’avoir dans leur sac, s’il est éteint et rangé. Le suivi n’a pas été convainquant, on envisage l’interdiction générale. Ainsi la déclaration récente du ministre délégué chargé de la réussite scolaire, Alexandre Portier, le 25 octobre 2024.

Alexandre Portier : « On a une loi qui est votée depuis six ans et qui n’est toujours pas mise en œuvre. Je pense qu’il y a une urgence nationale. On parle de la santé de nos jeunes, c’est une mission sur laquelle on n’a pas le droit de faillir . Vous ne comprendriez pas qu’on ne soit pas en mesure de mettre en œuvre cette mesure pour, au plus tard, la rentrée scolaire de septembre 2025. Tous les établissements qui ont testé l’interdiction nous font des bons retours , cela permet aux jeunes d’être totalement investis dans le temps d’apprentissage ».

Le point de vue des écologistes traditionnalistes

L’interdiction totale du portable dans les établissements scolaires, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent, même et surtout dans leur chambre… ce qui serait psychologiquement et écologiquement nécessaire ! Et comme les parents donnent le mauvais exemple à leurs enfant en restant rivés à leurs écrans au lieu d’être présents, il serait même judicieux d’interdire tout commercialisation d’un écran numérique. Bon, je sais, on va me dire que c’est du délire, qu’on ne peut rien contre le progrès dit technique, que la vie sans écrans serait insupportable,etc. Du jeune temps des septuagénaires, on n’avait pas de télévision à la maison, même pas de téléphone, et c’était le lot commun. Cela n’empêchait pas d’être heureux et de multiplier les interrelations en « présentiel ».

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales dans les années 2000, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise !

Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

Nos articles les plus anciens sur le portable

07.06.2005 Horreur mondialisée

La Chine ne fait que découvrir les problèmes insolubles qu’entraîne l’exode rural provoqué par la croissance économique. Le réalisateur chinois Jia Shang-ke met en scène les Min-gong, les travailleurs migrants venants des campagne, et ses films ont été interdits par la censure chinoise par qu’ils peignaient trop bien l’envers du miracle économique. Il y a 170 millions de personnes déracinées en Chine, la plus grande migration de tous les temps qui reproduit en accéléré l’urbanisation de la Grande Bretagne qui s’est étalée sur 200 ans au moins. Son dernier film « The World », pour une fois autorisé, met en scène de jeunes ruraux embauchés dans un parc d’attraction à Pékin : ils se contentent d’un imaginaire formaté par la télévision et d’un échange limité aux mini-messages sur portables, comme les occidentaux du monde capitaliste ! Il est vrai que la mondialisation libérale entraîne l’uniformisation culturelle et la même difficulté de vivre.

Autrefois Mao Zedong avait limité la croissance des villes, un jour les urbains retourneront à la terre.

18.08.2005 Pris comme dans un filet

Selon des spécialistes de l’Internet, tout le monde aura bientôt en sa possession un PDA ou personal digital assistant, un petit ordinateur plat et souple qui ne vous quittera jamais. Pour plus de commodités, on pourra même se faire implanter sous la peau un émetteur-récepteur qui pourra aussi bien réaliser votre check up que débiter votre compte-courant au restaurant par détection à distance de vos coordonnées bancaires. Pour passer un bon moment dans le monde réel et s’endormir en pleine nature, il suffira aussi de régler son PDA pour qu’il diffuse sur les murs de votre chambre un décor champêtre. Et pour échanger avec les amis, rien de mieux que la connexion directe par le Net.

La Biosphère espère que de plus en plus de citoyens auront à cœur de se débrancher de ce type de système totalitaire pour vivre localement sa vie avec ses proches et la Nature environnante. Il faudrait pour ce faire refuser dès aujourd’hui le précurseur du PDA qu’on appelle « portable » et ne surfer sur Internet que pour s’en débarrasser !

11.11.2005 Facteur de progrès ?

Rien ne peut étancher la soif de communiquer de tout le continent africain, si ce n’est… le portable. Sur 100 Africains, entre 8 et 30 selon les pays sont déjà équipés. Même si le taux est de 75 % en France, l’équipement en Afrique progresse tellement vite (65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003) que la fossé technologique va être un jour ou l’autre rattrapé. Même si un agriculteur ne possède pas de tracteur et vit sans électricité, il lui semble en effet indispensable de faire deux heures de moto par de vilaines pistes pour recharger son téléphone. Et puis le cellulaire est devenu un outil indispensable de la prostitution, il trahit les époux adultères et facilite les attaques à main armée. Comme le dit le directeur des opérations internationales des télécoms : « Là où des offres adaptées (cartes prépayées) sont proposées, on observe une croissance à deux chiffres qui devrait se poursuivre pendant plusieurs années encore ». La technique envahit tout, même au fond de la brousse.

En Afrique comme ailleurs, le besoin de communiquer vient immédiatement après celui de se nourrir et de se vêtir, mais ce besoin n’a nul besoin d’un intermédiaire imposé par l’industrie : la tradition orale africaine est déviée de son cours. La Biosphère était bien plus tranquille quand les Africains se contentaient de l’arbre à palabres…

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L’IA, une intelligence sans conscience

Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance. Ainsi John Hopfield, paradoxalment prix Nobel de physique pour ses recherches sur l’intelligence artificielle.

John Hopfield : « L’IA va développer des capacités qui dépassent celles que vous pouvez imaginer à l’heure actuelle. En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n’est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l’on peut imposer à cette technologie. Le fonctionnement de l’IA est encore mal compris, ce qui est très, très inquiétant. Je m’inquiète de tout ce qui dit : “Je suis plus rapide que toi, je suis plus grand que toi” 

Le point de vue des écologistes

Véronique DECKER : Ce que je trouve vraiment inquiétant, c’est la consommation délirante d’énergie pour les échanges numériques et l’IA. On devrait être à l’heure de la sobriété et la modération, et partout s’étalent des gabegies énergétiques.On finit par donner notre date de naissance pour avoir un billet de train, et l’étage de livraison pour l’achat d’un grille pain, les profs payent des logiciels pour contrer le travail de l’IA dans les devoirs maison, bref il va falloir travailler à la décroissance des données numérisées.

Moustiq : L’IA est à l’image de son créateur. Insondable et imprévisible. Capable du meilleur comme du pire. Et on s’étonne ?

Olivier de B : L’IA procède par inférence statistique sur la base d’une masse de données d’entraînement permettant de « muscler » un réseau de neurones artificiels via une descente de gradient. Rien de plus !

Rigomer Kerviel : Quand on pose une question à GPT4, on reçoit un document qui a l’aspect lexicologique et syntaxique d’une réponse mais qui ne contient aucune sémantique. Interroger GPT4 donne le même résultat que si vous interrogez un politicien. Ça a l’aspect d’une réponse mais ça ne répond à rien. La seule crainte à éprouver au sujet de l’IA est qu’il s’agisse d’une bulle financière qui se prépare à éclater.

DrF : Une IA peut prendre des décisions. Or on ne peut pas savoir pourquoi une IA décide ce qu’elle décide. Utiliser un programme informatique pour prendre des décisions sans savoir comment s’est formée cette décision est très préoccupant.

Rochefort : Il est probablement trop tard pour reprendre le contrôle de ce que l’Homme a conçu. Aujourd’hui, l’appât du gain sans limite a démultiplié, en tous sens, les recherches de voies nouvelles pour réaliser de plus en plus de bénéfice. ll y a déjà bien des années que le processus informatisé de certaines transactions financières échappe à l’esprit humain.

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La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse ». Et de l’autre, les concepteurs et les vendeurs de ces systèmes, qui doivent être « tenus comme pénalement responsables de leurs conséquences néfastes sur la société »….

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’intelligence artificielle nous rendra encore plus idiots. Aujourd’hui déjà chaque homme ne peut avoir de place pour vivre que s’il est un technicien. On pourrait même dire que tous et toutes sont tellement passionnés par la technique, tellement assurés de sa supériorité, qu’ils sont tous orientés vers le progrès technique, qu’ils y travaillent tous, si bien que la technique progresse continuellement par suite de cet effort commun. En réalité la technique s’engendre elle-même ; lorsqu’une forme technique nouvelle apparaît, elle en conditionne plusieurs autres, la technique est devenue autonome. Il faut toujours l’homme, mais n’importe qui fera l’affaire pourvu qu’il soit dressé à ce jeu ! L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants !

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes.

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Interdiction du portable à l’école, une gageure

L’interdiction totale du portable au collège, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent… ce qui serait écologiquement nécessaire !

Sylvie Lecherbonnier : L’interdiction du téléphone portable à l’école et au collège, effective depuis une loi de 2018, est-elle insuffisante ? Près de 200 collèges partout en France s’engagent à aller plus loin en cette rentrée en testant une « pause numérique » totale. La généralisation de cette mesure « devrait intervenir dès janvier 2025 ».

Le syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA : « Matériellement, je ne sais pas comment on va faire. Il y a une question de responsabilité à conserver 500 ou 600 téléphones portables au même endroit…Le problème numéro un n’est pas l’usage du téléphone dans le collège, qui est déjà interdit, mais bien à l’extérieur de l’établissement. » Il reviendra donc au prochain ministre de l’éducation de trancher si cette pause numérique devient la norme ou non.

Le point de vue des écologistes techno-méfiants

Michel SOURROUILLE : Je me souviens d’une époque pas si lointaine où les profs pouvaient fumer comme ils voulaient à l’intérieur de leur établissement, et ses élève itou. Et puis on a progressivement interdit l’usage de la cigarette et maintenant même le proviseur est obligé d’aller fumer à l’extérieur de l’établissement…

Marie Rose : Mise en œuvre certes compliquée certes, mais bienvenue. Apprendre à Être pleinement présent et attentionné dans l’instant . Ça vaut pour nous tous , on se laisse envahir et c’est une addiction ( dit-elle en tapotant sur sa tablette (-:

RogerMo : Il y a plus simple et moins onéreux que l’achat de coffre fort pour déposer tous les portables au quotidien : la confiscation systématique de chaque téléphone vu ou entendu dans l’enceinte du collège, pour une durée de huit jours (la première fois, en cas de récidive c’est un mois). Cela se fait près de chez moi et c’est très efficace. Les enfants et les adultes ont bien compris la règle.

V.13 : Mais pourquoi les enfants emportent-ils leur portable à l’école ? D’abord, ils ne devraient pas en avoir avant 12 ou 13 ans, et ensuite, il faut qu’il reste à la maison. Pourquoi toujours reporter sur l’école ce qui est de la responsabilité des parents ? On devrait pouvoir confisquer définitivement (pendant un an) un portable qui est apporté à l’école, c’est tout. Vu le coût de ces engins, les parents interdiraient à leurs enfants de les emmener !

Hiro.Niké : Confiscation ? Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents, « l’emprunter’ au gamin me semble.bien hasardeux. Bon courage pour gérer la réalité.

Gournable @ Hiro-Niké :  Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents» Indispensable ? Et comment ça se passait entre parents et enfants avant la généralisation du portable ? Souvenez-vous , l’Homo sapiens a existé avant qu’on ait inventé le téléphone portable…

jack.sanknife : Le problème du contrôle des portables recoupe un problème plus général, celui d’un certain angélisme qui veut que l’élève mineur ait les mêmes droits qu’un majeur. D’où l’interdiction de fouiller les cartables, de voir ce qu’un élève a mis dans son répertoire perso sur le réseau pédagogique ou l’ ENT , de consulter son historique de navigation… Lors de sa présence dans l’établissement, les parents délèguent leur responsabilité, en principe, alors pourquoi pas l’école avec un droit de contrôle ? Par principe un mineur n’est pas un adulte. Ne l’oublions pas

Marion28 : Paradoxal… Ma fille rentrée en CP dans une école publique parisienne. Dans son cahier de devoir, il faut que les parents scannent le flash code de la page du manuel pour accéder à l’exercice… Qui pourrait être lu dans un livre…. L’école publique rend les enfants dépendants aux smartphones en les rendant indispensables à la réalisation de leurs devoirs…

Equilibres : Ce qui est sûr, c’est que les écrans et les réseaux « sociaux » rétrécissent les cerveaux de nos enfants (voir les études à ce sujet : atrophie du cerveau des enfants soumis à des heures d’écrans – encouragés par les « réseaux sociaux » qui les manipulent pour les maintenir le plus longtemps possible sur leurs usines à pubs-). Ces fléaux méritent donc qu’on s’y attaque avec détermination.

Catherine Robin : Allez donc voir ailleurs en Europe. « Un pays sur quatre dans le monde a adopté des lois interdisant l’utilisation des cellulaires à l’école, d’après l’Unesco. ». journaldequebec.com.

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

12 janvier 2011, le portable, technique douce ou dure ?

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

25 janvier 2015, Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ?

extraits 

Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.
Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »
Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »
Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs.
»….

7 octobre 2016, Le désastre de l’école numérique dans LE MONDE

extraits : Deux pages dans LE MONDE pour faire l’éloge de la numérisation de l’école, avec des titres aussi alléchants que « le numérique transforme l’enseignement », « à l’université, les nouveaux outils de la pédagogie », « créer i-voix pour développer les compétences littéraires », « faire l’apprentissage de la raison numérique ». Un seul encart sur le livre « Le désastre de l’école numérique » pour conclure sans preuves : « Mais globalement, leur propos (des auteurs du livre) relève plus du discours militant que d’une pensée raisonnée, et c’est dommage ». LE MONDE veut ignorer que la relation directe entre l’enfant et l’adulte reste essentielle en matière d’apprentissage, alors que l’écran qui sait tout éloigne de l’adulte.

10 août 2018, Rachel Panckhurst, vivre avec un portable à l’école…

extraits : « Je n’approuve pas l’interdiction du téléphone portable dans les écoles et collèges français que le ministre de l’éducation nationale a fait adopter par l’Assemblée nationale (pour la rentrée 2018). » Rachel Panckhurst mène des travaux mêlant linguistique et informatique et croit indispensable l’usage du portable. Comme beaucoup de mandarins es faculté, elle surfe dans le sens du courant dominant. A l’époque de la généralisation du téléphone fixe dans tous les lieux et demeures, nous n’avions pas besoin de la concurrence entre réseaux téléphoniques différenciés, à plus forte raison pour faire de la linguistique ! Voici l’argumentation de Rachel et notre réponse biosphèrique….

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Le smartphone nous pourrit la vie

De la part d’un correspondant, François Diebolt. Il réside au Canada, mais il rencontre les mêmes problèmes qu’en France !

Au risque de passer pour un dinosaure, j’ai, jusqu’à présent, réussi à me passer de smartphone et à mener une vie quasi normale. Mais j’ai perdu mon accès en ligne à mon compte bancaire car l’application sur smartphone est incontournable. Je reçois des injonctions d’autres institutions me réclamant mon numéro de smartphone pour faire des doubles vérifications de mon identité.

Le site tictactrip_eu confirme la tendance : « Aujourd’hui, les bornes SNCF se font plus rares, les guichets SNCF ouverts également, surtout dans les villes et villages. Nous allons vers un voyage et un billet de train SNCF 100% dématérialisé… Vous pouvez profiter gratuitement du e.billet SNCF pour voyager plus simplement, en utilisant votre smartphone…

Même sur le site service-public_fr, on prépare la transition:  « La carte Vitale sous forme d’application mobile se déploie progressivement sur le territoire jusqu’au 31 décembre 2025. » Je trouve ces pratiques abusives à plus d’un titre:

1) ces organismes ont pris la décision unilatérale de conditionner certaines prestations de service à la possession d’un smartphone et de son abonnement, ce qui entraîne des dépenses non négligeables ;
2) cette vérification d’identité n’est possible qu’en passant par les GAFAM, détenteurs exclusifs et monopolistiques des technologies et données nécessaires, sans qu’il soit possible de contrôler ce qu’ils font de nos données personnelles ;
3) les GAFAM eux-mêmes se sont montrés vulnérables au piratage ;
4) les cellulaires ont une obsolescence programmée de 18 mois et moins, à comparer aux autres preuves d’identité – passeports et cartes d’identité – qui ont une validité de 10 ans et sont biométriques et contrôlés par les gouvernements.

Une fois de plus, on nous impose des contraintes sous couvert de facilité, on nous pousse au consumérisme (2 milliards de téléphones dans nos poubelles chaque année), le tout au profit de la surveillance de masse.

Nous sommes complètement en accord avec le constat de François. Comme l’avait autrefois démontré Jacques Ellul, la technologie nous échappe :

« La machine a créé un milieu inhumain, concentration des grandes villes, manque d’espace, usines déshumanisées, travail des femmes, éloignement de la nature. La vie n’a plus de sens. Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. »

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Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ? (2018)

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable. Or le portable est un instrument très sophistiqué qui comporte des éléments naturels rares et difficiles à recycler….

Le portable comme système d’aliénation consentie (2016)

extraits : Les usages du téléphone portable peuvent être considérés comme des révélateurs de la nature de l’hyper modernité qui définit nos sociétés. Dès le premier chapitre de son livre*, Francis Jauréguiberry se livre à une identification minutieuse des usages du portable, régis par la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran. Le désir d’ubiquité médiatique – être ici sans être là – se donne à voir dans l’« envol du branché ». Le portable favorise aussi la contagion de l’urgence, et les critères de gestion, de rationalité et d’efficacité du monde professionnel en viennent à envahir la sphère privée….

Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? (2015)

extraits : On a bien interdit de fumer à l’école, pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? Ce débat se retrouve dans LE MONDE, nous avons confronté les pour et les contre pour en tirer ensuite quelques conclusions.
Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.

Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »

Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »

Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs. »…..

Autonomie de la technique, obligation du téléphone portable (2014)

extraits : Il arrive un moment où l’évolution technologique devient contre-productive : pourquoi remplacer la téléphonie fixe alors que c’était devenu un service universel ? Une innovation chasse l’autre, ainsi pour la communication à distance. Les premières cabines téléphoniques apparaissent à Paris en 1881 dans l’enceinte de l’Exposition internationale d’électricité, cinq ans après l’invention du téléphone. Deux ans plus tard le premier réseau de cabines publiques est mis en service à Reims, il y en avait neuf… Atteignant le nombre de 162 000 fin 1983, le réseau des Publiphones atteint son apogée, en 1997 avec 250 000 unités. Le parc français est alors le plus dense d’Europe, avec 4 cabines pour 1000 habitants. Depuis, l’histoire du Publiphone ressemble à une lente agonie.la mode des portables rend inutile la cabine téléphonique, tout le monde balade son mobile dans la rue….

sans portable ni carte bancaire, ce sera notre avenir (2013)

extraits : Que faire ? Se passer d’ordinateur, de portable et autres gadgets électroniques. Cela semble impossible. En dix ans, le téléphone portable est passé de l’état de curiosité à celui d’outil. 80 % des Africains en possèdent un. 800 millions de personnes utilisent le GPS, disponibles depuis l’an 2000. Le SMS, âgé de dix ans seulement, est devenu le langage universel de la jeunesse. Nous n’avons ni portable, ni GPS, ni même de carte bancaire. Nous sommes pour la simplicité volontaire et la réduction de notre poids sur la planète. Notre exemplarité ne sera suivi que quand les gens y seront obligés. La raréfaction des hydrocarbures et autres ressources naturelles montreront à tous dans quelques années que nous avions raison de ressentir les limites de la planète et de l’exprimer dans notre mode de vie….

Nomophobie, la peur sans portable (2012)

extraits : Une phobie est une peur, souvent irrépressible comme l’arachnophobie, la peur des araignées. Les médias viennent de consacrer la nomophobie, non la peur des lois comme l’étymologie le laisserait supposer, mais la peur panique d’être privé de son téléphone portable : nomophobie, contraction de « no mobile phobia ». Le mot a été inventé au cours d’une étude menée en 2008 par la UK Post Office à propos des angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Environ 58 % d’hommes et 48 % de femmes souffrent de cette phobie en Grande-Bretagne….

le portable, technique douce ou dure ? (2011)

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

non aux portables (2008)

extraits : Il faut changer de portable aussi souvent que l’exigent la mode, le « progrès » et les fabricants. Plus que tous ses prédécesseurs, ce gadget pousse au mimétisme et au conformisme si chers au marchandising. Faites le test, dites à vos collègues que vous n’avez pas de portable ; la majorité s’esclaffe : « T’es contre le progrès ? Tu t’éclaires à la bougie ? » Ou s’inquiètent : « Mais comment tu fais ? » Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Mais pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et qui morcelle nos vies….

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Éducation thérapeutique et fin de vie

Fin de vie. Cet acte terminal doit naître de la volonté du patient de choisir les conditions de sa mort. Mais qui consent à quoi ? Trop souvent, le consentement se résume à la signature d’un document manifestant l’approbation d’un patient à un traitement thérapeutique proposé par le médecin, ce qui fait de celui-ci une personne passive, subissant un traitement, plutôt qu’un acteur de sa maladie et de sa trajectoire de soins. Le risque est alors que l’éducation thérapeutique se réduise à l’effort du corps médical pour mener le patient vers le traitement recommandé par l’évolution de la maladie, sans porter une réelle attention à sa propre volonté. Subsiste en quelque sorte un héritage « paternaliste » au sein duquel l’autorité médicale prédominerait.

La fin de vie met en jeu un processus de construction sociale du consentement.

Bernard Baertschi, Jean-Charles Duclos-Vallée et Antoine Glauzy : L’Académie nationale de médecine a pu émettre des réserves à l’égard de cette aide qui irait à l’encontre de la vocation du médecin et du serment d’Hippocrate. Mais aujourd’hui le code de la santé publique définit ainsi l’aide active à mourir :  la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle‑ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin » (article 1, L. 1110-5-4). Notre projet, que nous appelons l’« éducation thérapeutique », réside dans la capacité des professionnels de santé à faire du patient un acteur autonome dans sa maladie, capable de se donner et de suivre sa propre règle. L’aide active à mourir nous invite alors à repenser non pas le consentement, mais la demande du patient. Rappelons que depuis la loi Claeys-Leonetti de 2016, la législation donne le droit aux patients de rédiger des directives anticipées, de faire entendre leur souhait de ne pas s’engager dans ce qui pourrait être un acharnement thérapeutique, et autorise une sédation profonde pour les malades en phase terminale. Malgré ces avancées, l’aide active à mourir n’est pas reconnue officiellement. Une perspective de changement implique de redéfinir le rôle du médecin qui ne se situerait plus dans une position de surplomb, mais comme un accompagnateur fournissant une « aide ».

La gravité du sujet rappelle que le médecin ne prend pas en charge une maladie, mais qu’il aide un patient à penser sa vie. Le médecin doit consentir au choix du patient de ne pas prolonger un traitement ou de l’aider à mourir.

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Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980. Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir.79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie… Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis !…

Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

extraits : Serment d’Hippocrate ! Ce n’est pas un texte ancien, probablement rédigé au IVe siècle avant notre ère, maintes fois réécrit, n’ayant aucune valeur juridique, qui doit être brandi pour empêcher la légalisation de l’aide active à mourir. Signé de la main d’un seul homme, il n’est que le témoignage d’une époque où la médecine en était encore à ses balbutiements…

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Une filière nucléaire hors sol

Dans un entretien au « Monde », l’auteur du « Nucléaire imaginé. Le rêve du capitalisme sans la Terre » analyse la façon dont la relance de la filière nucléaire puise dans le récit construit dans les années 1950-1970 autour d’une énergie autonome, minimisant les difficultés techniques et humaines.

Ange Pottin : « L’imaginaire construit dans les années 1950-1970 trouve aujourd’hui une nouvelle vie chez les promoteurs de la filière nucléaire : une technologie de pointe qui va rétablir la souveraineté nationale, une formidable quantité d’énergie immédiatement disponible, une énergie indépendante des rythmes de la Terre contrairement aux énergies fossiles et renouvelables.

En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. On fait l’impasse sur le traitement des déchets dans l’attente d’une solution technique dont la crédibilité n’est pas assurée. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain... »

Le point de vue hors sol des nucléocrates

Commentateur du dimanche : Quelle grandiloquence pour enrober, en substance, quelques poncifs bien connus et d’ailleurs applicables pour la plupart à n’importe quelle activité industrielle. Quant on a usé jusqu’à la corde tous les pseudos arguments scientifiques contre le nucléaire, il ne reste qu’à convoquer des concepts aussi évanescents que « l’emprise terrestre » les « rythmes de la Terre » etc.

munstead : C’est devenu ça la philosophie ? Un discours niais, obsolète, sur une technique que l’auteur ne connaît pas à partir d’une formule a priori comme « le nucléaire français est pensé comme une énergie déconnectée de l’emprise terrestre. ». Comme si les ingénieurs des années 50 n’avaient aucune idée des problèmes industriels, de recyclage des déchets du nucléaire !

G RICH : Article « orienté ». La France mettait Superphénix (qui était destiné à brûler les déchets des PWR en particulier le Plutonium) en route quand Jospin est arrivé au pouvoir. Les 35 heures de triste mémoire et cette autre mesure démagogique qui a consisté à arrêter Super Phénix a permis à la gauche « plurielle » d’arriver au pouvoir. Un désastre pour le pays.

Le point de vue des Terriens

Philémon Frog : Je fais partie de la génération qui était étudiante dans les 1980’s et à laquelle on présentait encore l’énergie nucléaire comme une énergie quasi éternelle par le recyclage infini de ses déchets et surpuissante qui permettrait d’atteindre la vitesse de la lumière ! Comme tous mes congénères, j’ai été enthousiaste jusqu’à ce que je comprenne que l’on nous servait là, sous la pression d’EDF, une véritable idéologie de l’indépendance qui, effectivement, devient un objet abstrait, totalement déconnecté des réalités de son approvisionnement (limité : 2100)), de son exploitation (mal maîtrisée, accaparant 52 % de l’eau, productrice de déchets qui eux seuls sont quasiment éternels à l’échelle humane), de sa sécurité (vulnérable aux guerres et même aux simples attentats), etc.

Zarathoustra : Le nucléaire, c’est de l’uranium qui vient du Kazakhstan, de l’Australie, du Niger, de l’Ouzbékistan… et de Russie : et on parle de souveraineté énergétique ? La bonne blague ! Le nucléaire, ce sont les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… et le chantage de guerre sur Zaporija : et on parle d’une énergie sûre ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’omerta sur les maladies (cancers, leucémies infantiles…) à proximité des sites de production : et on parle de confiance ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’absence de solutions de stockage pour des montagnes de déchets à longue durée de vie et haute dangerosité : et on parle d’énergie propre et verte ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est un coût de production du MWh qui dépasse celui des renouvelables, qui met en faillite EDF, et dont aucun assureur n’accepte d’assurer les risques (terroriste…) : et on parle de compétitivité énergétique ? La bonne blague !

Jacques Py : Le nucléaire vu comme une énergie centralisée dans des enceintes protégées quasi militairement, potentiellement très dangereuses, hyper technologique, exigeant de maintenance pour une sécurité toujours aléatoire, produisant des déchets qui seraient une menace pour des millénaires, ce nucléaire est effectivement un défi à la conscience humaine. D’autant qu’il s’oppose aux renouvelables, l’énergie du soleil, du vent, de l’eau, continuité d’avec notre passé de toujours, du simple, du technologique a minima, du décentralisée, du risque inexistant, de l’accessible pour chacun sur son toit.

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Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

extraits : « N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs » Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

extraits : Une quinzaine d’associations et plusieurs riverains du site à Bure estimaient que le stockage des déchets méconnaît la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution. En particulier, l’absence de réversibilité du stockage au-delà d’un siècle après la mise en service du site était critiquée par les requérants. Le délai considérable, jusqu’à des centaines de milliers d’années, durant lequel les déchets les plus toxiques doivent être conservés avant que les radiations ne retombent à des niveaux sûrs, excède largement 100 ans et hypothèque le droit des générations futures…

Présidentiables 2022 et question nucléaire

extraits :

Zemmour : construction de quatorze nouveaux réacteurs, car il estime que le nucléaire permet à la France d’« être le pays qui émet le moins de CO2 »

Macron : Il a décidé début 2022, en exercice de ses fonctions, de faire investir l’Etat dans la construction de 6 réacteurs nucléaires de type EPR2 d’ici à 2050, à mis à l’étude la construction de 8 EPR de plus…

Pécresse : La candidate des Républicains souhaite réinvestir dans les centrales existantes pour en prolonger le fonctionnement, et lancer six nouveaux EPR…

Le Pen : Marine Le Pen souhaite lancer « la construction de trois nouveaux [réacteurs] EPR » en plus de la révision et de la modernisation des centrales existantes…

Roussel : Relancer le projet Astrid visant à fabriquer un réacteur nucléaire de quatrième génération. Le député communiste estime que le nucléaire est indispensable…

Jadot : L’eurodéputé prône une « sortie responsable » du nucléaire, en ne construisant pas de nouvelles centrales et en arrêtant dix réacteurs nucléaires « d’ici 2035 »

Mélenchon : Le candidat « insoumis » propose d’abandonner les projets d’EPR, de planifier le démantèlement des centrales et la reconversion des sites nucléaires, sans avancer de date…

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WePlanet, le scientisme fait du lobbying

Le vote des eurodéputés sur la législation encadrant les nouvelles techniques génomiques, le 7 février 2024, a donné lieu à une opération de communication impliquant des membres du CNRS.

Stéphane Foucart : L’organisation WePlanet a orchestré une campagne d’influence fondée sur la mise en avant de chercheurs favorables à la dérégulation de la diffusion de ces plantes, issues des nouvelles techniques génomiques (NGT pour New Genomic Techniques). Elle a coordonné l’écriture d’une lettre ouverte envoyée aux membres du Parlement européen pour les inciter à voter en faveur d’une réglementation assouplie pour les nouvelles techniques génomiques. » Relayée par l’institut de biologie du CNRS, les NGT sont toutefois l’objet de grandes divergences d’opinions au sein de la communauté scientifique.

La juriste Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente de son comité d’éthique (Comets) : « si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait des positions publiques et normatives sur des sujets de société, il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent – et permettre un débat contradictoire au sein de l’institution ». Michèle Leduc, ancienne présidente du Comets, se dit pour sa part très surprise par cette initiative de l’institut de biologie, qui « s’adresse directement à ses directeurs de laboratoire avec des injonctions précises et sans justifier ses options, sur un sujet qui fait l’objet de vifs débats scientifiques, non totalement tranchés et porteurs de graves enjeux politiques ».

La représentante de Weplanet en France est une ex-cadre d’Areva, fondatrice de l’association Voix du nucléaire !!!

Le point de vue des écolo scientifiquement compatibles

Haïdouk : Une obscure ONG dont le rôle est de faire du lobbying en faveur du nucléaire et des OGMs au service des industriels, et qui réussit à embaucher une dizaine de chercheurs du CNRS, c’est tout ce que vous voulez, mais ce n’est pas la Science.

Me2 : Une association pratiquement inconnue qui pousse des scientifiques à prendre publiquement une position favorable aux NGT, et ça marche. Cela me rappelle les moyens utilisés par l’industrie du tabac dans les années 60-80 pour faire croire que le tabac n’était pas nocif. Je n’ai a priori rien contre certaines catégories de NGT mais j’aimerais cependant que la TOTALITE du génome de la plante soit séquencé avant ET après utilisation des outils CrispR ou dérivés a) pour identifier les off-target éventuels et b) servir de références.

Mmi76 : Ce ne sont pas des OGM ( des êtres à qui on incorpore des gènes extérieurs) mais des NGT (ou avec les nouveaux outils crisper, on sélectionne ou renforce des gènes de l’être modifié dans une proportion limitée.

G RICH : Les NGT ne sont pas des OGM. Les mutations génétiques, à la base des NGT, sont la généralité dans la nature et on peut les encourager ce qui est fait ici pour de bonnes causes servant l’humanité.

Sol @ RICH : … désolée de mon ignorance, je ne savais pas que la nature brevetait le vivant Comment cela avait il pu m’échapper ?

Klaatu Vanuatu : Avec le changement climatique rapide, l’agriculture va faire face à des défis considérables pour adapter les plantes aux nouvelles conditions thermiques et hydriques qui favorisent aussi les ravageurs. La génétique moderne offre des moyens que n’avaient pas les agriculteurs antiques pour y répondre. Toutes les plantes utilisées dans l’agriculture sont issues de sélections et croisements qui les ont peu à peu éloigné des espèces sauvages. L’orange a été produit dans la Chine antique par hybridation de fruits initialement non comestibles. De telles manipulations seraient-elles aujourd’hui interdites ?

Max21 : Dommage de ne pas regarder ce que ça produit in fine: des cultures intensives d’un seul et même plan entièrement ravagées par le premier insecte venu que l’on va donc noyer de pesticides détruisant ainsi tout le vivant et la biodiversité (les vers, les oiseaux, …) Et n’augmentent pas les rendements… La diversité des semences est importante aussi pour résister au changement climatique

Juste du Bonsens : Si vraiment les végétaux obtenus au moyen de NGT sont sans aucun danger, pourquoi a-t-on essayé d’en rendre facultatifs la traçabilité et l’affichage ? A part dans les dictatures, notamment communistes, le client a droit à une information complète si on admet la théorie économique libérale.

Fwd : « Un certain nombre de rapports publiés ont établi un lien entre les pesticides et différentes maladies, dont le cancer. Nos objectifs étaient d’estimer l’incidence du cancer et les taux de mortalité dans les petites villes rurales argentines touchées par les pesticides agricoles et de comparer ces estimations avec les indices de la population générale de l’Argentine.(…) Nos résultats suggèrent que le fait de vivre dans de petites villes rurales touchées par des applications de pesticides à proximité a un impact négatif sur la santé, notamment en ce qui concerne le cancer. Ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des politiques de réduction des pesticides, en particulier dans l’environnement des petites populations urbaines. » Verzeñassi, Damián, et al. « Cancer incidence and death rates in Argentine rural towns surrounded by pesticide-treated agricultural land. » Clinical Epidemiology and Global Health 20 (2023): 101239.

NBgt : Voici un bilan de 30 années d’OGM traditionnels : les campagnes en Argentine sont dévastées par les produits phytosanitaires épandus dans les champs d’OGM résistants aux herbicides, causant de graves problèmes de santé publique. Le maïs sauvage et les variétés anciennes au Mexique ont été contaminées génétiquement par les variétés OGM cultivées, ce qui n’était pas censé arriver selon les firmes vendant ces produits. La vérité est assez simple, les variétés OGM n’ont aucunement amélioré l’offre alimentaire mondiale, au contraire. Consultez un rapport de la FAO de 2011 sur l’agriculture mondiale et l’accès à l’alimentation, résultant du travail de nombreux experts : l’agriculture vivrière est celle qui permet à la majorité de la population mondiale de se nourrir, et non pas les OGM.

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Crispr-CAS9, La guerre entre génophobes et génophiles

extraits : Plus de 150 organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé en 2016 à un moratoire sur les techniques de « forçage génétique ». Les nouvelles méthodes d’édition du génome – comme Crispr-CAS9 – rendent en effet possible des manipulations génétiques à grande échelle.  « Le forçage génétique est délibérément conçu pour se diffuser et persister, sans considération pour les frontières nationales, écrivent les organisations signataires de l’appel. « Il n’est pas possible de prédire les effets écologiques en cascade de la diffusion [d’une modification génétique] dans les écosystèmes sauvages », les gènes introduits « pourraient se diffuser de manière irréversible » et « franchir la barrière des espèces ». Les pétitionnaires demandent un moratoire sur les applications bien sûr, mais aussi sur la « recherche appliquée »…

L’Académie des sciences inféodée au business

extraits : Le 10 novembre 2023, la vénérable compagnie a publié un communiqué (que nous reproduisons en annexe) en soutien implicite à la proposition de la Commission européenne de déréguler les cultures issues des nouvelles techniques génomiques (NGT). En dehors des absurdités énoncées par l’Académie des Sciences sur les ciseaux moléculaires (on croule pourtant sous les articles sur les off-targets), on y lit (point 2) que cette technique ayant été utilisée pour le traitement d’anémies génétiques serait en soi une justification scientifique et (point 8 ) une opinion sur les conflits d’intérêts qui laisse pantois : «  L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée ». Laissons la parole à deux avis diamétralement opposés…

Crispations autour du Crispr.Cas9

extraits : Le procédé d’édition de l’ADN nommé Crispr-Cas9 (un « ciseau » qui permet de reconfigurer assez facilement nos gènes) permet d’intervenir sur les cellules pour soigner des maladies génétiques. La modification se transmettrait alors à la descendance, une forme d’eugénisme durable. La sélection naturelle est remplacée par une sélection programmée par la médecine. Dans le cas de l’embryon humain, toute recherche reste conditionnée pour l’instant à une « finalité médicale ». Mais l’Inserm et l’Académie de médecine ont réclamé un assouplissement des contraintes dans ce domaine. L’eugénisme scientifique rentre dans les mœurs, bien oubliées les dérives de la sélection d’une « race » pure du temps de l’Allemagne nazie. La techno-science va nous sauver de façon rationnelle…

À propos de WePlanet, leur site

https://www.replanet.fr/

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La neutralité des scientifiques en question

De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme.

lemonde.fr : La notion de neutralité est souvent invoquée pour limiter la liberté d’expression des scientifiques. Les comités d’éthique considèrent pourtant qu’elle n’est pas un obstacle à l’engagement, jugeant impossible de séparer le citoyen du scientifique. La « neutralité » est même assez fictive. La recherche se fait en pratique dans un cadre qui n’est pas neutre, qu’il s’agisse des financements ou des applications des travaux de recherche : « Certains collègues trouvent que mes sujets de recherche ne sont pas neutres, alors même qu’ils travaillent sur la reconnaissance faciale ou sur la surveillance par drones. »

Ce qui se joue n’est pas seulement l’engagement pour l’avenir de la planète, mais aussi celui pour la science. Faut-il faire de la recherche autrement ? Faut-il l’arrêter ? Faut-il la refonder ? Le système de recherche actuel basé sur la compétition entre scientifiques ne semble pas compatible avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le point de vue des écologistes

– On rejette des faits scientifiques qui dérangent en les faisant passer pour des opinions.

– Expliquer aux gens, donc aux électeurs, que la vie sur terre sera invivable avant la fin du siècle est objectivement une mauvaise nouvelle. Cela passe mal pour certains. C’est pourtant nécessaire.

– On respire le même air, on boit la même eau, on souffre des mêmes températures, on subit les mêmes inondations, et on n’aurait pas le droit d’en parler ?

– Le devoir de neutralité, c’est un concept anticonstitutionnel. Il n’est utile que pour les autorités qui veulent de simples exécutants, fournisseurs de technologies pour nos industries. Tout citoyen a le droit d’exprimer ses opinions.

– Les chercheurs possèdent 2 caractéristiques : 1), ce sont des citoyens et 2), ce sont les mieux informés des conséquences de nos modes de vie. Qui pourraient leur dénier le droit d’agir pour tenter de prévenir les risques existentiels qui menacent l’humanité et la biodiversité ?

– La seule recherche qui soit neutre est la science fondamentale par rapport la science appliqué (la technoscience). L’une apporte des connaissances universelles, l’autre est menée par des entreprises dont les modalités s’appelle bénéfices, conflits d’intérêt, lobbying, etc.

– La science fondamentale, désintéressée, travaille en grande partie à résoudre les problèmes générées par les sciences au service du business. Les oncologues cherchent des thérapies aux cancers dues à la prolifération de nouvelles molécules sorties des labos de chimie. Les sociologues et psychiatres traitent des dégâts des « nouvelles technologies », l’écoanxiété. Les climatologues et biologistes constatent les destructions généralisées des technologies mise en œuvre.

– Très bien que les scientifiques s’engagent !! Il ne faut pas laisser l’obscurantisme économique étouffer les vérités scientifiques.

– En « sciences » économiques et sociale, le programme officiel des élèves est idéologiquement orienté en faveur de la croissance économique. Critiquer cette thèse, c’est se faire accuser d’absence de neutralité alors que c’est le programme lui même qui est engagé dans le respect de l’économie orthodoxe.  Le mot même de « décroissance » paraît complètement irréaliste alors que l’histoire de l’économie montre que les crises économiques peuvent être très très très douloureuses…

– Einstein lui même fut très engagé à l’arrivée des nazis au pouvoir et contre l’usage des armées.

– Kant dans « Qu’est-ce que les Lumières ? » : « Quelle limite, loin de les entraver, favorise les lumières ? — Je réponds : l’usage public de sa raison doit toujours être libre, et seul il peut répandre les lumières parmi les hommes. J’entends par usage public de sa raison celui qu’en fait quelqu’un, à titre de savant, devant le public entier des lecteurs. »

– Faut-il rappeler que Jordan Bardella qui doit avoir 4 neurones en leasing arrive quand même à séduire plus de 30 % de la population ?

– Le but de la grande masse des citoyens est de satisfaire ses besoins, pas d’en comprendre les conséquences.

– La plupart des électeurs et des élus ne font aucune différence entre « faits scientifiques » et « opinions ».

– Cela fait au moins 50 ans que des scientifiques ont énoncé les décisions qu’il fallait prendre et les choix qu’il fallait faire.

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Arditi et Raffarin prônent sans rire la technoscience (2019)

extraits : La faim dans le monde et la prolifération des insectes inquiète un collectif de « personnalités » (Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc.)* : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… On peut nourrir une population qui a été multipliée par 2,3 depuis 50 ans grâce aux engrais, à l’amélioration génétique et aux biotechnologies de la reproduction, à l’emploi de fongicides, d’insecticides….

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

extraits :  Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas….

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les Etats ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

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Europe 2024, l’union sacrée pour la voiture

Dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024, la voiture électrise les débats. Pour ou contre le passage à l’électrique, autant dire que l’idée de dévoiturage n’effleure même pas les débats politiques.

Philippe Bernard : La dénonciation de l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035 par l’Union européenne (UE) tient lieu d’épouvantail pour l’extrême droite et la droite. « La fin du moteur thermique est un coup de canif dans le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a martelé le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti Les Républicains, prédit que « le continent européen va ressembler à Cuba avec des véhicules hors d’âge ». En Allemagne l’AfD (extrême droite) défile au cri de « Le diesel, c’est super », tandis que les conservateurs de la CDU-CSU promettent d’« abolir l’interdiction des moteurs thermiques pour préserver la technologie de pointe allemande ».

Le rejet de la technocratie écologiste s’ajoute au front anti-immigré pour devenir les deux matrices de l’offre électorale des droites européennes. Les politiques écologiques sont vécues comme remettant en cause des modes de vie, voire des identités .Moins on est ouvert à la diversité culturelle et progressiste sur les questions sociétales, plus on est relativiste, voire sceptique, sur le climat et réceptif à l’idée d’« écologie punitive ».

Le point de vue des écologistes sans voitures

Les populistes préfèrent faire semblant de croire que le thermique pourra continuer d’exister jusqu’à la fin des temps, sans aucune contrainte climatique ni fin des réserves pétrolières et envolée du prix baril. Quelle malhonnêteté ! Les technologues font semblant de croire que l’électricité tombe du ciel et de quelques centrales nucléaires sans se soucier du coût écologique de l’électricité et des batteries. Quelle malhonnêteté !

L’automobile en tant qu’objet de consommation de masse (1,2 milliards de voitures dans le monde) était devenue le cancer de notre civilisation thermo-industrielle. Elle casse les villes, dégrade l’espace, pollue la nature. Elle ronge toute nos infrastructures par sa prolifération effarante, anarchique et  dominatrice. Elle gaspille une énergie sans cesse plus rare et plus coûteuse à produire. Elle brise les cadres d’une vie communautaire, chacun de nous restant enfermé dans sa petite carapace qui exalte notre agressivité… ou cultive notre découragement dans les embouteillages. Alors pourquoi s’ingénier à vouloir donner par l’électrification une nouvelle vie à nos carrosses  ? La voiture électrique ne peut promouvoir une « transition juste » sur le plan écologique et social, car il faut fabriquer, distribuer et conserver l’électricité, tâche impossible à grande échelle.

Le plus paradoxal est que dans 20 ans on aura du mal à comprendre pourquoi tant de gens s’accrochaient à leurs voitures puantes et bruyantes. Pensez une minute à la complexité du système pour avoir de l’essence ou de l’électricité près de chez soi : extraction ou production, réseaux de distribution, etc. Vive le dévoiturage, le rapprochement du lieu de vie et du lieu de travail, la fin du tourisme au long cours… La trottinette et le vélo n’ont pas besoin de moteur pour être propulsé par notre seule force physique.

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Européennes. Des écologistes inaudibles

extraits : Interrogés sur la question de la transition écologique, plusieurs candidats ont critiqué l’interdiction prévue de la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Ainsi de Jordan Bardella (« un coup de canif porté au pouvoir d’achat de nos concitoyens ») ou de Marion Maréchal-Le Pen, qui y voit une mesure qui « favorise une fois de plus les importations chinoises ». Valérie Hayer a souligné qu’il ne s’agissait « pas de dire demain aux Français “vous ne pourrez plus utiliser votre voiture thermique” », mais que « vous pourrez continuer à utiliser des voitures thermiques de seconde main ». Raphaël Glucksmann a approuvé le développement « des filières européennes de voiture électrique »….

Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé

extraits : La vraie question que personne ne pose est avec quelle matière première produire la monstrueuse quantité l’électricité nécessaire pour alimenter tout le parc de voiture, camions, autobus ? Éoliennes, photo-voltaïque, bio-masse seront incapables de fournir les quantités requises. Je maintiens qu’il ne faut pas sous-estimer la filière de la voiture à pédale, la seule qui assure d’avoir de beaux mollets….

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage !

extraits : Sortir de la voiture individuelle ne sera pas une mince affaire. Pourtant ça urge, le climat et nos poumons sont à la peine. La loi d’orientation des mobilités (LOM) est discutée par nos députés depuis le 3 juin. Le projet inscrit dans la loi l’interdiction en 2040 de la vente des voitures utilisant des énergies fossiles (pétrole, essence, GPL, GNL).Un tel choix implique une massification de l’électro-mobilité, et donc la multiplication des centrales nucléaires. Or là-dessus le projet ne dit rien…. 

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Contre une recherche scientifique destructrice

Les motivations et les impacts de la recherche scientifique sont le moteur d’une croissance économique destructrice.

François Graner : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres.

La prudence consiste à accepter les limites. Et pour cela réduire massivement la taille et la puissance des activités humaines, de même que la consommation de ressources. Cela s’appelle la décroissance.

Le point de vue des écologistes et celui des anti

Forestry : Analyse lucide d’une situation que tout le monde connaît, surtout les décideurs qui restent cependant dans le déni. Ou est la volonté d’agir des décideurs ? Se servir du livret A pour financer l’armement !

Christian888 : Beaucoup de raisonnements fallacieux, des affirmations fausses, une idéologie anti-croissance qui tient plus de la religion que de la science…. Arriver à repousser la science pour faire progresser l’humanité, c’est un nouveau concept. On s’arrête juste avant la machine à vapeur ou on retourne dans la caverne ?

Borrégo : Un beau texte, Graner pose bien le problème. Espérons qu’il soit lu, compris, partagé.

Savinien : Encore une tribune militante déguisée sous une fausse caution scientifique. Ce chercheur est anticapitaliste c’est son droit. Il juge que la recherche est au service du système, c’est une ineptie.

François.L : Je pense, comme Graner, que la décroissance est une solution inévitable : nous serons dix milliards d’humains sur la planète en 2050, il n’y a plus d’espaces sauvages ou si peu, les mers et les océans s’appauvrissent, la Méditerranée est presque morte. Mais la décroissance exige davantage de science, pas moins !

Michel SOURROUILLE : N’est-il pas temps de considérer la recherche comme des études dont les domaines d’application seraient réellement utiles pour la société humaine et pour le reste de la planète ? Par exemple, faut-il financer principalement la biologie moléculaire et les OGM ou faut-il favoriser la recherche des naturalistes sur les avantages de la biodiversité ? Faut-il toujours plus de recherche en tout genre sans s’interroger sur les risques pour la santé humaine de nos applications techno-scientifiques alors que nous accumulons déjà des tas de produits chimiques dans notre corps ? Finalement, notre polarisation sur d’éventuels sauts technologiques dans la recherche à la mode (une mode déterminée par les industriels) nous empêche de consacrer toutes nos forces et notre attention à l’endiguement des dégâts que nous infligeons aujourd’hui à notre planète, donc à nous-mêmes. (cette analyse est déjà passée dans le « courrier des lecteurs » du MONDE, 22 mars 2005)

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Recherche… sans développement industriel

extraits : L’argumentation de la pétition « Sauvons la recherche » soutient que la baisse des crédits alloués à la recherche pénalise la compétitivité de la France… La conception d’une science neutre, motivée par la saine curiosité intellectuelle et la passion de la découverte, a dorénavant cédé le pas à une argumentation qui, malgré son cynisme, a le mérite de refléter le vrai visage de la science moderne, rattaché par des liens organiques à la société industrielle qu’elle alimente en progrès… Les applications industrielles de la recherche scientifique ont permis un développement considérable des forces productives, entraînant désastres écologiques et décomposition sociale. C’est pour cette raison que nous condamnons la recherche… (groupe Oblomoff)

Arrêtez toute recherche scientifique, ça ne sert à rien

extraits : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis…. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016

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Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….

Marjorie Cessac : « Au cœur de la compétition pour les minerais, le cuivre suscite une véritable frénésie d’achat, le métal rouge est essentiel à la transition énergétique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une explosion de 40 % d’ici à 2040 de la demande mondiale. Serons-nous en mesure d’y répondre ? Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.

Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre à une vitesse qui correspond au rythme de développement que nous nous sommes fixé. Selon l’AIE, respecter l’accord de Paris nécessite que pas moins de quatre-vingts mines soient mises en production et que tout cela ait démarré au cours des deux prochaines années… alors qu’il s’écoule en moyenne dix-sept ans entre la découverte d’un gisement et la première production. Seules quatre découvertes ont pu être réalisées depuis 2015, contenant toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.

La mine est en concurrence avec des usages du sol et de l’eau. Une mine de cuivre industrielle à ciel ouvert de taille moyenne a aujourd’hui besoin d’environ 500 litres d’eau par seconde et ces extractions ne bénéficient que très peu aux populations locales. Souhaite-t-on maintenir le même train de vie ? La sobriété si nécessaire reste la grande absente de la politique européenne sur les métaux. »

Le point de vue des écologistes (anti)extractivistes

Rumi : Cet article démontre, une fois de plus, que l’obsession écolo détruit la planète. Sauf à revenir dramatiquement au Moyen âge. Un recul que les gouvernements, sous la pression des lobbies écolos, baptisent sobriété.

Isa @Rumi : du coup sur le sujet du réchauffement climatique, que proposez-vous concrètement, avec quels échéances et garanties sur les objectifs ?

Moussila : Rumi, c’est la croissance matérielle qui détruit la planète. Les écologistes ne veulent pas du réchauffement climatique, les croissancistes essaient de trouver une solution. Or leur solution est trop intensive en métaux. Il n’y a pas de solution technologique miracle ! Décroître est la seule option.

Jojolama : Donc les GES tuent la planète, mais l’électrification par les renouvelables aussi. Il va falloir sérieusement se pencher sur ce dilemme. Non, je déconne, c’est trop tard, on va s’en prendre plein la tronche d’ici peu de temps.

GeorgesL : Pour les vieux la meilleure solution est de continuer comme avant en pensant à autre chose. Et très peu de jeunes ont déjà compris ce qui les attend.

Jamie : Pas de transition écologique avec un parc exponentiel de véhicules électriques. Seule la décroissance et la sobriété peuvent nous sortir de notre course vers le désastre.

Michel SOURROUILLE : Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech). » in L’âge des Low tech de Philippe Bihouix (2014). Cet auteur aurait mérité d’être cité par l’article du MONDE…

Eric.Jean : Tous les articles sur les ressources énergétiques ou métalliques évoquent des échéances de pénuries à 20, 50 voire 100 ans. C’est à dire une seconde à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Une seule chose est sûre, la quantité de ressources disponibles est finie, on ne peut pas « créer » de cuivre ou d’ autres metaux sur terre sauf à croire à l’alchimie. La civilisation techno-industrielle n’a pas 150 ans. Il ne lui en reste pas plus, au mieux. Elle s’éteindra dans quelques générations et pour nos descendants ce sera un autre monde. Mais après tout on a construit des ponts, des aqueducs, des habitations en pierre, des pyramides, des cathédrales sans pétrole ni électricité. Il va juste falloir se retrousser les manches.

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Sur ce blog biosphere, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. La vertu première de Philippe est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique. La high-tech aurait magiquement réponse à tout, le « progrès » de l’homme étant systématiquement réduit à celui de ses outils. Philippe Bihouix démontre que la solution technologique ne va pas de soi. Voici un florilège succincts de nos différents articles résumant sa pensée grâce à ses propres phrases :

10/10/2014 Résilience, un passage nécessaire par les low tech

extraits : Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech…  Les métaux, toujours moins concentrés, requièrent plus d’énergie, tandis que la production d’énergie, toujours moins accessible, requiert plus de pétrole. Le peak oil sera donc vraisemblablement accompagné d’un peak everything (pic de tout). »…

04/092014 Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle…

29/05/2014 Le coût incommensurable du démantèlement des centrales

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle…Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

11/02/2014 Dans les entrailles de la machine mondiale à expresso

extraits : J’achète un télé­phone portable en France, et ce faisant j’ai exploité des mineurs du Congo, détruit des forêts pri­maires de Papouasie, enrichi des oli­gar­ques russes, pol­lué des nappes phréa­tiques chi­noises, puis, 12 à 18 mois plus tard, j’irai déverser mes déchets élec­tron­iques au Ghana ou ailleurs. Le monde est devenu sem­blable à une immense machine à expresso, le mod­èle si pra­tique où la cap­sule de café vide dis­paraît dans les entrailles de l’appareil.

06/08/2012 La difficulté de démanteler la mégamachine !

extraits : Quelle différence, en termes de contenu technologique et de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW ? Ou plutôt un macrosystème de milliers d’éoliennes et de fermes photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable. Aucune ! On y trouve également des métaux farfelus, une production mondialisée exigeant des moyens industriels à la seule portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, de l’électronique à tous les étages, etc. A mille lieues d’une production autonomie, résiliente, ancrée dans les territoires et maîtrisable par des populations locales…

 17/08/2011 notre avenir, stagflation et âge de fer

extraits : Quel avenir veut-on laisser aux générations futures, un retour à l’âge de fer ? Un monde où quelques dizaines de millions de ferrailleurs-cueilleurs, survivants de la grande panne ou de l’effondrement, exploiteront le stock de métaux dans les décharges, des bâtiments délabrés et des usines à l’arrêt est une possibilité…

15/01/2011 Est-ce que LeMonde nous empapaoute ?

extraits : La complexité des alliages nous empêche de récupérer facilement les métaux lors du recyclage. Il y a 30 métaux différents dans un ordinateur portable. Avec 3000 sortes d’alliages au nickel, on comprend que l’organisation de filières de récupération sera douloureuse ! Enfin une partie des métaux n’est pas récupérable car nous en faisons un usage dispersif, pigments, additifs, couches minces…

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Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix en 2014. Il faudra monter les escaliers à pied, réduire la vitesse de nos trains et renoncer aux canettes en aluminium. Pour la lessive, il faudra attendre que le vent se lève pour faire tourner l’éolienne locale. Les journaux seraient à nouveau imprimés en noir et blanc et pourraient servir de papier hygiénique. Le recyclage du verre serait facilité par l’utilisation de verre blanc pour l’ensemble des usages, évitant les produits colorant le verre et rendant le tri impossible. Puisque le recyclage a ses limites….

Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Le bonheur était pour demain (les rêveries d’un ingénieur solitaire) en 2019. Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes…

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La bombe nucléaire, gadget (très) dangereux

Le risque nucléaire est devenu plus élevé que pendant la guerre froide, a déclaré le secrétaire général de l’ONU ? William Perry, ancien secrétaire américain à la défense, l’a déclaré en 2020 : « Nous avons survécu à ces crises [de la guerre froide] et évité une catastrophe nucléaire autant grâce à la chance qu’à une bonne gestion. » La bombe ne devrait pas faire débat, elle n’aurait jamais du exister.

Jean-Pierre Dupuy , Marc Finaud, Bernard Norlain, Annick Suzor-Weiner : En légitimant le concept d’une défense dont la « clé de voûte » est la dissuasion nucléaire, programmée pour commettre des massacres de civils, fût-ce en invoquant illicitement la légitime défense, comment ne pas rendre cette arme « suprême » attractive pour les pays prédateurs ?Si les armes nucléaires permettent à la Russie d’agresser des Etats souverains non dotés d’armes nucléaires, on le doit à la nature intrinsèquement terroriste des armes nucléaires. Continuer à affirmer que la dissuasion nucléaire est la meilleure protection à l’égard d’une attaque contre les « intérêts vitaux » des puissances nucléaires et qu’elle a préservé la paix ne repose sur aucun fondement scientifique, relève de la croyance, et confond coïncidence avec causalité. Les armes nucléaires sont l’« axe du mal » dont le monde doit se libérer.

Le point de vue des écologistes pacifistes

O.Touré : La dissuasion nucléaire fonctionne, elle permet à des Etats qui ont l’arme nucléaire de massacrer des populations (Russie, Israël, Corée du Nord et bientôt la Chine…)

Michel SOURROUILLE : La France n’a pas connu de guerre sur son sol depuis 80 ans… mais elle s’est permis de porter la guerre dans de nombreux pays, Indochine, Algérie, Mali… en toute impunité puisqu’elle était une « grande puissance » grâce à la bombe ! Pour en finir de toutes ces guerres qui n’ont servies à rien depuis la nuit des temps si ce n’est nourrir les cimetières, deux solutions efficaces : devenir objecteur de conscience à titre individuel ; mettre toutes les forces armées françaises sous commandement de l’OTAN. Simple, non ?

Bandera : L’arme nucléaire à été une success story totale au Japon, rendant ce pays vassal des Américains et ayant toujours, au bout de 80 ans, une force d’occupation US sur son sol. Le fascinant succès japonais doit évidemment être tentant pour Poutine en Ukraine…

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Dissuasion nucléaire, une ligne Maginot ! (2022)

extraits : La dissuasion nucléaire est une erreur militaire tragique, c’est accepter des bombes qui vont tuer en masse des civils. Sans être croyant, on ne peut qu’’être en accord avec la position du pape François : « On ne construit pas la paix sur la peur que l’on crée en montrant sa force. Or, avoir des armes nucléaires, c’est menacer de s’en servir. On ne peut donc se contenter de mettre en cause la dissuasion. Il faut aussi mettre en cause leur possession »….

les chiens de garde de la dissuasion nucléaire (2022)

extraits : Défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables, et 2022 n’échappera pas à la règle. Le propre d’une institution, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Ainsi la dissuasion nucléaire qui a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale….

Faire boum avec une arme nucléaire, le pied (2020)

extraits : Du point de vue des écologistes, l’appareil militaire n’est qu’un parasite qui vit au détriment des contribuables (et des ressources naturelles) et n’a jamais résolu quelque problème que ce soit par les confits armés qu’il a provoqué. Dans ce contexte, l’arme nucléaire bat le sommet de la bêtise humaine et du gaspillage. De temps en temps on reçoit une bonne nouvelle, et il faut la savourer mieux que ne le fait Macron….

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25 novembre 2019, (le pape) François, un écologiste contre l’arme nucléaire

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

29 septembre 2016, Politique de défense en accord avec l’écologie politique

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

1er juillet 2011, Eva Joly contre le désarmement nucléaire

31 octobre 2011, la bombe atomique n’est pas écolo

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

18 mars 2011, Fukushima et la bombe atomique

25 mars 2008, la bombe, assurance vie d’une nation ?

À lire, Abolir le nucléaire civil et militaire de Jean-Marie Pruvost-Beaurain

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Les scientifiques font de la politique

Il semble qu’on peut tout faire dire à la science et son contraire, contestation frontale du système agro-industriel d’un côté ou soutien total de l’autre : 1000 scientifiques d’un côté et 1000 autres de l’autre… Cela serait amusant si le sort des générations futures n’était pas en jeu. Faut-il être du côté de la science transgénique ou du côté de la science « naturaliste » ?

1) Un millier de scientifiques européens ont mené sur les réseaux sociaux une opération de lobbying auprès du parlement européen, intitulée « #GiveGenesAChance » (« donnez une chance aux gènes »). Les 6 et 7 février 2024, les députés européens débattaient de l’assouplissement des règles en matière d’OGM. Ils s’agissait d’autoriser les nouvelles techniques génomiques (NGT en jargon techno-globish), parmi lesquelles les « ciseaux génétiques » Crispr-Cas9.

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/necrotechnologies/ngt-vers-un-monde-genetiquement-transforme

2) Plus de 1 000 scientifiques : « Les propositions de l’exécutif sur l’agriculture sont une régression pour l’environnement et la santé ». Un collectif de chercheurs spécialistes des questions d’écologie et de santé, parmi lesquels la Société française d’écologie et d’évolution, le conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité et la réserve naturelle nationale du Val de Loire, s’alarme des décisions prises par le gouvernement pour mettre fin aux mobilisations des agriculteurs.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/26/plus-de-1-000-scientifiques-les-propositions-de-l-executif-sur-l-agriculture-sont-une-regression-pour-l-environnement-et-la-sante_6218604_3232.html

commentaire de Pièces et main d’œuvre (7 février 2024)

Les jeunes chercheurs pro-NGT qui ont lancé cette opération postaient des photos de leurs équipes devant leurs labos avec des pancartes : « Science is clear, say yes to NGT », « Trust in CRISPR », « I love NGT », « Believe in scientist, believe in NGT », « Trust in science ». Leurs pancartes proclament leur volonté démiurgique de re-création. Ces scientifreaks sont poussés par de prétendues organisations environnementales réunies dans l’alliance WePlanet, parmi lesquelles Replanet (mobiliser le « génie humain (…) pour une vision positive du futur ». En fait, des lobbys scientistes qui préconisent toujours plus de technologie pour nous sortir de l’impasse où nous ont conduits les technologies et les technocrates. Dès juillet 2023, le CNRS et cinq organismes de recherche européens (le « G6 ») avaient publié un communiqué pour demander la levée des restrictions sur les OGM, se plaignant du retard de l’Europe dans l’utilisation des nouvelles techniques génomiques.

Ce mercredi 7 février 2024 en fin de journée, les eurodéputés ont obéi, votant la proposition de règlement de la Commission européenne, qui sabote l’encadrement des semences végétales issues des nouvelles techniques génomiques. « Science wins ! », exultent les technocrates.

Commentaire des écologiste éclairés 

25 pages de signataires contre une régression agricole, des scientifiques de toutes natures contre la politique gouvernementale productiviste, c’est significatif. Aucun groupe syndical ne peut se permettre de tordre le bras de nos dirigeants pour pouvoir faire ce qu’il veut si c’est au dépens de la santé et de l’avenir de l’ensemble de la population. Rappel de l’appel d’Heidelberg e de son dévoiement de la science:

« Publié pour influencer la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement en 1992 (sommet de la Terre de Rio de Janeiro), l’appel d’Heidelberg a été signé par de nombreux scientifiques. Les signataires disent partager les objectifs du sommet, mais mettent en garde les gouvernements et les autorités responsables de la gestion de la planète contre la prise de décisions qui ne seraient étayées que par des arguments pseudo-scientifiques ou des données fausses et non pertinentes. Parmi les signataires et soutiens figurent environ 4 000 scientifiques et universitaires, dont 72 récipiendaires du prix Nobel.(…) Un mémo de Philip Morris de mars 1993 attribue l’initiative de l’appel à l’industrie de l’amiante, rejointe plus tard par celle du tabac». A la manœuvre à l’époque, le cabinet CES qui, par ailleurs, mis au point l’agriculture « raisonnée » pour le compte du syndicat de l’agrochimie. Tout se tient.

Lire aussi, l’appel d’Heidelberg 1992 et son commentaire en 2012

Les scientifiques font de la politique Lire la suite »

LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE

dans les archives du MONDE (19 janvier 1972)

LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE (extraits)

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : A l’exception de l’homme, et contrairement à ce que pensait Malthus, toutes les espèces vivantes sont dotées d’un système qui règle subtilement et par des mécanismes endocriniens encore mal connus le taux de leur reproduction. En accédant à la conscience logique et au langage, l’espèce humaine a perdu cette régulation automatique.l’humanité se doit de manière impérative d’y suppléer dans les délais les plus brefs – en fait, une génération, – soit par une percée technique, soit par le déclenchement de motivations nouvelles.Tel est le sens des actions prioritaires et des programmes des  » task forces  » (groupes de travail lancés par l’Organisation mondiale de la santé, dans un effort ultime pour modifier la situation actuelle. La pilule est, certes, utilisée par vingt millions de femmes, sur les cinq cent millions en âge de procréer que compte l’univers, mais elles appartiennent, pour leur immense majorité, à des nations ou à des communautés évoluées où le taux de natalité est déjà très faible.

L’avortement garde dans les pays sous-développés une faveur que seul peut atténuer le développement culturel. Même lorsque ce développement est acquis, le bilan de la dernière décennie montre que cette technique constitue, dans l’état actuel des choses, l’une des plus puissantes méthodes de contrôle de la fertilité à l’échelle d’une nation. On estime que trente millions d’avortements sont provoqués chaque année dans le monde, dont dix millions légalement ; 8 % des femmes en âge de procréer connaissent cette épreuve à un stade déjà tardif de la grossesse, alors qu’elle risque d’entraîner des complications immédiates ou tardives.

Certains, qui mesurent l’étendue du péril que représente la conjugaison de la poussée démographique irrépressible et de l’impasse scientifique ou administrative actuelle, en viennent à penser que la solution ne peut venir en réalité, et à l’échelle mondiale, que de la découverte d’une substance qui administrée par exemple avec l’eau de boisson, inverserait l’état naturel de fertilité des êtres humains. L’infertilité deviendrait ainsi permanente, et c’est d’une décision personnellement motivée que résulterait alors la procréation, par l’absorption d’un médicament annulant l’effet du premier. Une telle conception, si elle ne paraît pas utopique sur le plan scientifique, impliquerait évidemment un profond bouleversement des consciences et des traditions. De la fertilité volontaire – étape positive dans l’évolution des libertés humaines – aux abus de la stérilité obligatoire, il pourrait, en effet, n’y avoir qu’un pas, qui risque de conduire au génocide, aussi longtemps que n’existerait pas une véritable conscience collective, fondée sur une éthique universelle. Il reste que l’abolition du droit immémorial à la procréation anarchique pourrait bien être le prix que devra payer l’homme pour la survie de sa civilisation.

Faute de cette double révolution éthique et biologique, et devant l’inflation démographique actuelle, le recours au régulateur barbare et par essence antisélectif qu’est la destruction guerrière paraît inévitable. L’histoire de ces vingt dernières années, le déplacement des guerres vers un continent – l’Asie – où la population croît plus vite que les ressources, montrent bien le caractère explosif de structures où la sous-alimentation et le chômage engendrent le désespoir et l’agressivité collective.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE Lire la suite »

Macron, Frydman et la lutte contre l’infertilité

Emmanuel Macron vient de faire de la lutte contre l’infertilité son récent combat… pour relancer la démographie française. Mais les choses ne sont pas si simples, et même René Frydman le reconnaît maintenant. Son premier livre en 1986, évoquait « l’irrésistible désir de naissance ». Début 2024, son dernier ouvrage s’intitule « La Tyrannie de la reproduction » !

Donc ce monsieur s’interroge, mieux vaut tard que jamais, surtout après avoir fait son miel (pour ne pas dire son beurre…) sur la Procréation Médicalement Assistée pendant toute sa carrière.

René Frydman : « Traitements de l’infertilité masculine, dépistage génétique préimplantatoire ou encore congélation des ovocytes… Tout cela a d’une certaine manière ouvert le champ des possibles et renforcé la croyance que tout est possible. Cela conduit parfois à une forme d’acharnement chez certains couples, on glisse du « je désire un enfant » à « j’y ai droit ». D’autant plus que, dans notre pays, les techniques de procréation médicalement assistée [PMA] sont prises en charge par la Sécurité sociale, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Et je n’ai jamais vu de gestation pour autrui (GPA) hors marchandisation, en dehors de très rares cas. lignes rouges à ne pas franchir ?La plus importante est de ne pas utiliser quelqu’un pour son propre profit. Aujourd’hui, la GPA et demain beaucoup d’autres choses. Un exemple : en Inde, il existe déjà un groupe qui propose de réaliser des greffes d’utérus. Des femmes transgenres pourront-elles aussi demander une greffe d’utérus ?Je pense que c’est une limite à poser. Pour moi, il n’en est pas question.Demain, on pourrait créer des cellules souches à partir d’une cellule de sa peau afin de constituer des spermatozoïdes. Une jeune femme pourrait alors prendre ces spermatozoïdes, faire grandir son enfant dans un utérus artificiel et sera une maman solo et comblée. C’est problématique. »

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Frydman, promoteur infatigable de la PMA

extraits : René Frydman, promoteur infatigable de la PMA (procréation médicalement assistée) : «  Il faut dépasser les diktats idéologiques et religieux d’un groupe qui veut imposer ses croyances à tous sans faire appel à la méthode scientifique. » En d’autres termes les partisans d’une procréation naturelle ne doivent rien opposer aux techniciens de la fécondité artificielle. Pourtant Frydman reconnaît les inconvénients de la PMA…

Loi bioéthique, des techniques sans limites

extraits : La loi bioéthique a été adoptée le 29 juin 2021. On se focalise médiatiquement sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ou en couple lesbien. Pourtant nombreux sont les personnes à défendre l’idée que l’ouverture de la PMA pour toutes n’aurait pas dû figurer dans un texte de bioéthique : «  Qui, même au sein des médias, sait réellement ce qui se prépare à travers les évolutions nombreuses que ce texte autorise : Chimères homme-animal, embryons transgéniques, ciseaux génétiques Crispr-Cas9, « bébés-médicaments », autoconservation des ovocytes sans motif médical, gamètes artificiels…

13 février 2011, la bioéthique contre les lois de la nature

extraits : Où s’arrêtent les lois de la Nature et où commence celle des humains ? Pour les humains contemporains, cela paraît évident. La nature leur est soumise et ils peuvent tout faire sans contrainte externe ; tout se joue dans les délibérations sociales. Ainsi la fécondation in vitro est-elle passée dans les mœurs…..

7 octobre 2010, non à la fécondation in vitro

extraits : L’instinct maternel n’existe pas, avoir des enfants n’est pas un droit sans limites. En quoi par exemple la lutte contre la stérilité améliore-t-elle les  relations de l’humanité avec notre Terre-Mère déjà surpeuplée ? La page Planète du MONDE consacre pourtant une page entière au britannique Robert Edwards, nouveau prix Nobel de médecine pour le développement de la fécondation in vitro. Que disent les scientifiques ? René Frydman, « père » d’Amandine, premier bébé-éprouvette français en 1982, conçoit bien que la procréation médicalement assistée soulève une série de problèmes de nature éthique. Mais comme René Frydman est un scientifique au service de la technique, il n’a plus de repères…

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L’Académie des sciences inféodée au business

Aujourd’hui riche de 281 membres, 117 associés étrangers et 58 correspondants, élus parmi les scientifiques français et étrangers les plus éminents, l’Académie des sciences est pluridisciplinaire. Il y a des prix Nobel, des médailles d’or du CNRS, des chevaliers dans l’Ordre national du mérite ou de la Légion d’honneur, que du beau monde, où ne peut que régner l’interaction spéculaire. Le mode de désignation des membres de cette Académie, l’analyse de leur CV et leur lien existant ou non avec l’industrie (conflit d’intérêt) permettrait d’en savoir plus et de manière objective sur le degré de connivence avec les pouvoirs économique et politiques. De même il faudrait connaître les modalités de prise de décision sur une thématique précise avec des scientifiques représentant des disciplines très différentes.

Le 10 novembre 2023, la vénérable compagnie a publié un communiqué (que nous reproduisons en annexe) en soutien implicite à la proposition de la Commission européenne de déréguler les cultures issues des nouvelles techniques génomiques (NGT). En dehors des absurdités énoncées par l’Académie des Sciences sur les ciseaux moléculaires (on croule pourtant sous les articles sur les off-targets), on y lit (point 2) que cette technique ayant été utilisée pour le traitement d’anémies génétiques serait en soi une justification scientifique et (point 8 ) une opinion sur les conflits d’intérêts qui laisse pantois : «  L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée ». Laissons la parole à deux avis diamétralement opposés.

Stéphane Foucart, journaliste du MONDE

Le mésusage de l’autorité scientifique est un fléau dont l’Académie des sciences française vient, une nouvelle fois, d’offrir une impeccable illustration. Bruxelles souhaite exempter une grande part de ces « nouveaux OGM » d’étiquetage, de traçabilité, et de toute évaluation des risques sanitaires, environnementaux ou socio-économiques. Dans le document de l’Académie on peut lire : « Contrairement aux technologies de production des OGM, y lit-on, les ciseaux génétiques coupent de façon précise l’ADN et permettent de le modifier précisément sans laisser la moindre trace artificielle dans le reste du génome. » Les effets non intentionnels des NGT sur des zones non ciblées du génome sont en réalité attestés par de nombreux travaux. L’institution contourne aussi soigneusement d’autres risques liés aux NGT – notamment socio-économiques –, qu’il s’agisse de leur brevetabilité, des effets de la position dominante des géants du secteur, de la diffusion de traits aux espèces sauvages, de la coexistence avec l’agriculture biologique, etc. L’Académie des sciences s’inscrit là dans une spécificité très française, qui voit les académies scientifiques nationales se poser bien souvent en relais naturels de l’industrie.

L’Académie des sciences s’est déjà prononcée contre le principe de précaution (2004), pour l’exploration du gaz de schiste en France (2013) et a été, dès le milieu des années 2000 et pendant plus d’une décennie, le bastion tricolore du climatoscepticisme. En décembre 2002, l’Académie des sciences prenait déjà fait et cause pour les OGM de première génération et leurs bénéfices potentiels : rendements et qualités nutritives améliorés, résilience aux stress, usages moindres de pesticides… Aucune de ces promesses n’a été tenue, sinon de manière anecdotique. Sa position actuelle sur les NGT suggère que ni la crise écologique ni l’aggravation de ses effets ne l’ont convertie à une culture de la précaution.

Un ingénieur agronome et généticien (correspondant de ce blog)

Il me semble qu’il faut éviter de se laisser enfermer dans cette problématique du nombre de mutations induites et conservées dans les variétés commerciales. Ce débat ne mène nulle part en terme d’évaluation d’un « risque potentiel », dans la décision de mettre une nouvelle variété sur le marché. Si l’on prend comme base de réflexion le travail du sélectionneur, il faut avoir à l’esprit qu’il repose sur une évaluation au champ des plantes issues d’un quelconque processus d’induction de la variabilité disponible pour la création variétale. Et ce travail offre des probabilités différentes d’obtenir « la plante recherchée », selon les «  méthodes de modification » appliquées, lesquelles peuvent nécessiter un plus ou moins nombre de plantes à observer, mais aussi plus ou moins de temps. De plus, à chaque étape du processus de sélection, les plantes qui ne correspondent pas au type recherché sont «  mises à la poubelle », et cela sans aucun été d’âme. Ce dernier aspect distingue très nettement les sélectionneurs de plantes, des médecins qui cherchent à guérir une maladie chez l’homme, ces derniers ne peuvent travailler que sur un nombre très limité d’organes ou d’organisme selon, en particulier, s’il s’agit d’induire des modifications somatiques ou transmises à la descendance. C’est en particulier ce qui me fait dire qu’il ne faut pas se laisser entraîner dans le débat sur les off target repérées ou non.

Donc in fine, je pense que ceux qui s’opposent aux biotechnologies végétales sont de mauvaise fois lorsqu’ils tentent d’argumenter sur le plan scientifique, alors que leur véritable motivation est idéologique et politique. Ma perception sur le débat sociétal qui s’est instauré depuis plusieurs décennies est qu’il a été un piège dans lequel nous nous sommes laissé entraînés, sans comprendre qu’en fait, nous n’avons pas perçu que la Société avait évolué. Dit autrement, notre génération a été formée dans l’idée que les évolutions technologiques ne pouvaient qu’être positives pour la société, alors que la société perdait confiance dans le « progrès », voir rendait les technologies responsable de tous nos maux.

Cette démarche explique la position que j’exprime sur la place et le rôle des Sciences et des Technologies dans l’organisation sociale et économique de la Société. Mais, je pense que nous devons accepter que la société crée les conditions pour garantir que les produits issus de ces Nouvelles Technologies ont été évaluées, qu’ils ne présentent, au pire, que des risques très limités et que tout est fait pour que, s’ils devaient apparaître, ceux-ci seraient gérés correctement et efficacement.

Synthèse biosphèrique

L’essentiel du message de Foucart ne peut pas être remis en cause : l’Académie des sciences a déjà fauté plusieurs fois par rapport à la rigueur scientifique dont elle se prévaut.

De plus son avis technoscientifique ignore les conséquences socio-économiques de son agriculture de laboratoire : industrialisation de l’agriculture, destruction de l’emploi agricole, accroissement de la taille des parcelles et nivellement des paysages. Un quart de siècle d’OGM a fait exploser le recours à la chimie et enfermé les exploitants dans une dangereuse spirale de dépendance aux herbicides de synthèse. Sans compter l’adaptation galopante des adventices aux produits courants.

C’est le problème de la technoscience, la science utilisée comme paravent pour la marchandisation des humains et du vivant dans son ensemble. Et croire comme l’expert en OGM que « la société » met en place des moyens pour nous protéger des dérives technologiques, c’est ne pas voir la réalité telle qu’elle est : un monde déstructuré et souvent détruit durablement par nos prouesses technologiques. In fine, on peut à juste titre penser que ceux qui sont partisans des biotechnologies végétales sont de mauvaise fois lorsqu’ils tentent d’argumenter sur le plan scientifique puisque leur véritable motivation est idéologique et politique.

Annexe. « De l’intérêt des plantes génétiquement éditées » selon l’Académie des sciences

En juillet 2023, la Commission européenne a proposé d’autoriser l’usage des « ciseaux génétiques » pour l’amélioration des plantes sans considérer leurs produits comme des organismes génétiquement modifiés (OGM). Des voix s’élèvent contre cette proposition. Face aux inquiétudes et questionnement compréhensibles, suscités par ces prises de positions hostiles, l’Académie des sciences, consciente de l’importance d’une information venant des scientifiques, tient à rappeler les points suivants, largement partagés avec les académies des sciences étrangères.

1 – Les ciseaux génétiques constituent une avancée scientifique majeure. Sa portée va bien au-delà de la question de savoir ce qui est ou n’est pas un OGM. Elle permet de mettre au service de l’homme et de la planète une grande partie du savoir scientifique acquis depuis plusieurs décennies grâce à la génétique moléculaire

2 – L’édition génétique des génomes, pratiquée grâce à ce nouvel instrument, a déjà permis des avancées dans le domaine de la santé humaine comme le traitement d’anémies d’origine génétique.

3 – S’agissant des plantes, leur usage conduit notamment à accélérer des procédés de « sélection naturelle » utilisés par l’homme depuis des millénaires pour améliorer les plantes comestibles,notamment leur valeur nutritive. Il permet de le faire en connaissance de cause donc de façon rapide et sûre, plutôt qu’au hasard des mutations et des croisements conventionnels, dont les risques, comme l’introduction de gènes délétères ne sont généralement pas évalués.

4 – L’innocuité des OGM pour la santé humaine et animale, auxquels ses détracteurs assimilent l’édition génétique, a été démontrée. Ils sont en effet utilisés depuis de nombreuses années dans plus de la moitié du monde.

5 – Il est parfaitement légitime de s’interroger sur les problèmes soulevés par l’agriculture intensive et l’agro-industrie, mais ceux-ci se posent indépendamment des plantes génétiquement éditées. Il existait une industrie et un commerce des semences bien avant que l’édition du génome soit mise au point.

6 – Il parait plus judicieux d’analyser la pertinence de telles ou telles applications de l’édition du génome des plantes que de se priver de cette technologie. On peut à juste titre considérer que la production d’espèces végétales résistantes aux herbicides n’est pas un progrès. En revanche, développer des plantes adaptées à des conditions plus sévères de température ou de sécheresse contribuera à limiter les conséquences du réchauffement climatique (même s’il faut aussi agir sur ses causes). Ce seront les populations plus démunies, les plus vulnérables en ce qui concerne l’accès à l’alimentation qui en seront les premiers bénéficiaires. Développer des plantes d’intérêt pour la santé humaine comme le riz doré utilisé aux Philippines pour combattre les carences en vitamine A et ce sans but lucratif ou demain des tomates sources de vitamine D représente un autre domaine d’application prometteur.

7 – Le blocage systématique des cultures OGM et celui, maintenant réclamé par les détracteurs de l’édition génétique, est de ce fait plus que discutable lorsqu’il s’agit de propositions de progrès scientifiques utiles à l’humanité. Il convient de faire en sorte que les conditions d’utilisation des plantes éditées respectent ce principe mais pas d’interdire de facto leur utilisation raisonnée. Leur usage doit être bien sûr réglementé.

8 – L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée, même si la communauté scientifique doit être attentive à cette question

9 – Le principe de précaution n’est pas un principe d’abstention, mais de rationalisation des risques irréversibles.

10 – Nous avons besoin et aurons besoin de beaucoup de science (et de moins d’idéologie), si nous voulons léguer à nos successeurs une planète plus habitable.

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Cl. Allègre enterré par l’Académie des sciences

extraits : Claude Allègre était membre de la vénérable académie des sciences. Pendant les années 2007-2015, l’Académie a été paralysée sur le sujet climatique par un petit groupe de climatosceptiques menés par le géochimiste Claude Allègre et le géophysicien Vincent Courtillot. Ils bloquaient les débats sur le sujet, ainsi que l’élection de certains climatologues à l’Académie…

Le colloque « Face au changement climatique, le champ des possibles », qui s’est déroulé les 28 et 29 janvier 2020 à Paris, change la donne. C’est le premier organisé sur le climat en présence du grand public. « Chaque degré de réchauffement compte, chaque année compte et chaque choix compte », ont conclu les intervenants. Que de temps perdu ! », s’est exclamée la climatologue Valérie Masson-Delmotte : « Il y a dix ans, j’ai porté un appel signé par près de mille scientifiques du climat en France, qui a poussé l’Académie des sciences à mener un débat scientifique confidentiel et approfondi sur le climat. Je pense que l’Académie des sciences a perdu dix ans en ne jouant pas son rôle de transmission, partage et transformation de la société. »…

la science n’aime pas l’Académie des sciences

extraits : La science déteste le secret car elle aime partager. L’Académie des sciences cultive le secret, la science n’aime pas l’Académie des sciences. Cette « Académie » ne s’intéresse pas à la science mais à la politique (économique). Prenons l’exemple de son rapport de 2004 sur les nanotechnologies : « Ce monde est porteur d’une évolution industrielle majeure, celle des nanotechnologies, qui permet d’organiser la matière à l’échelle de l’atome. Les implications sont considérables dans tous les secteurs. Quelques réalisations existent déjà, d’autres restent encore aujourd’hui du domaine du rêve, mais qui se matérialisera bien vite. Ce rapport présente les applications actuelles, il présente également des recommandations visant à faire en sorte que la recherche française défende son rang au plan international. » L’Académie dite des sciences valorise les applications de la science, pas la science elle-même…

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L’intelligence artificielle = perte de temps

L’intelligence artificielle nous rendra encore plus idiots. Aujourd’hui déjà chaque homme ne peut avoir de place pour vivre que s’il est un technicien. On pourrait même dire que tous et toutes sont tellement passionnés par la technique, tellement assurés de sa supériorité, qu’ils sont tous orientés vers le progrès technique, qu’ils y travaillent tous, si bien que la technique progresse continuellement par suite de cet effort commun. En réalité la technique s’engendre elle-même ; lorsqu’une forme technique nouvelle apparaît, elle en conditionne plusieurs autres, la technique est devenue autonome. Il faut toujours l’homme, mais n’importe qui fera l’affaire pourvu qu’il soit dressé à ce jeu !

L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants !

Refik Anadol et Karel Komarek : Selon certains, l’Intelligence artificielle pourrait devenir une menace intolérable pour l’emploi, voire menacer l’humanité elle-même. Comme s’il s’agissait d’un facteur qui nous échappe ! La vraie question est de savoir ce que nous ferons avec l’IA… L’IA a une capacité inégalée d’aider l’humanité à parvenir à ses objectifs – de l’optimisation de l’efficacité technologique à l’aide à la création artistique susceptible d’être appréciées partout. Les artistes qui utilisent déjà l’IA peuvent tracer une voie pour le rôle de la technologie dans la société… Le progrès humain résulte de la collaboration entre nous et, au-delà, entre nous et les machines.

Le point de vue des écologistes méfiants

Lacrosse : Qu’est ce que c’est que ce biais cognitif ? Depuis quand le progrès technique dépend de ce que nous en faisons ? Que je sache la bombe atomique, la 5G, la voiture électrique, pire le smartphone nous a été imposé à nous individus. A titre personnel je n’ai aucune influence sur la déploiement d’un « progrès technique ». Nous sommes condamnés a subir. Il faudra donc subir la surveillance de masse, les deepfakes, les manipulations de grande envergure sans que nous ne puissions rien y dire à titre individuel. La finance est déjà hors sol c’est clair que si elle peut virer les traders pour les remplacer par une IA elle ne se gênera pas. Le jour où l’IA écrira les livres à la place des auteurs et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi.

Guigui732 : Ce texte plein d’angélisme d’Anadol Komarek pèche par sa simplification extrême. Il se demande « ce que nous ferons avec l’IA » sans s’interroger sur le sens de ce « nous » bien pratique. Faut-il imaginer que c’est l’humanité toute entière, cohérente et sage, unie dans ses combats ? Mais qui imagine les USA, l’Iran et la Chine dans le même camp, luttant pour un monde meilleur ? Ou bien les financiers, les GAFAM, les écologistes et les pétroliers partageant un même souci ? Les horreurs se produiront, aidées par l’IA. Elle est déjà utilisé sur les zones de guerre !

Michel SOURROUILLE : Comme l’a démontré brillamment Jacques Ellul, la technologie nous échappe :

« La machine a créé un milieu inhumain, concentration des grandes villes, manque d’espace, usines déshumanisées, travail des femmes, éloignement de la nature. La vie n’a plus de sens. Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. »

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Techniques… appropriées ou néfastes

extraits: Je lisais en 1969 la 25ème heure de Virgil Gheorgiu, un livre sur les camps de concentration : « L’homme est obligé de s’adapter à la machine… Il devient une minorité brimée par la technique. Les esclaves techniques tiennent en main les points cardinaux de l’organisation sociale. Ils agissent selon des lois spécifiques, automatisme, uniformité, anonymat… Il y aura des arrestations automatiques, des condamnations automatiques, des distractions automatiques. »

Jacques Ellul, démesure de la société technicienne

extraits : Dès les années 1930, alors qu’il est encore étudiant, Jacques Ellul (1912-1994) amorce en compagnie de son ami Bernard Charbonneau une réflexion de fond sur le phénomène technicien. Trois livres servent de références : La Technique ou l’enjeu du siècle (1954), Le système technicien (1977) et Le bluff technologique (1988). Le premier opus s’ouvre sur ces mots : « Aucun fait social humain, spirituel, n’a autant d’importance que le fait technique dans le monde moderne. (…) la Technique a progressivement gagné tous les éléments de la civilisation ». Un peu plus loin, il définit la Technique comme « la préoccupation de l’immense majorité des hommes de notre temps de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace ». Il considère qu’elle relève de la démesure (hubris) qui, au XXe siècle, s’est emparée de la civilisation occidentale puis, par contamination, mondiale.

Ellul et le bluff technologique

extraits : « Pourquoi, alors que la technique présente tant d’effets négatifs, n’en prend-on pas conscience ? Le premier facteur qui joue dans le sens de l’oblitération est très simple : les résultats positifs d’une entreprise technique sont ressentis aussitôt (il y a davantage d’électricité, davantage de spectacles télévisés, etc.) alors que les effets négatifs se font toujours sentir à la longue. On sait maintenant que l’automobile est un jeu de massacre, cela ne peut enrayer la passion collective pour l’auto. Il faut en second lieu tenir compte du paradoxe de Harvey Brooks : « Les coûts ou les risques d’une technique nouvelle ne sont souvent supportés que par une fraction limitée de la population totale alors que ses avantages sont largement diffusés. Le public ne sent rien (la pollution de l’air), ou ne sait rien (la pollution des nappes phréatiques). In « Le bluff technologique » de Jacques ELLUL…

Esclaves de la technique, nous glorifions notre maître

extraits : Il peut paraître surprenant d’entreprendre une critique de la technique. Or depuis un siècle, elle a changé de statut. Les techniques se sont développées de façon exponentielle et se sont tellement ramifiées qu’elles constituent désormais un véritable système ; un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses contraintes… au même titre qu’autrefois la nature. Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. On ne se pose plus ces questions : Pourquoi confie t-il de plus en plus de responsabilités à des automates, au point de devoir « communiquer » avec eux bientôt plus qu’avec ses semblables..

en finir avec le progrès technique

extraits : Quand l’homme du Vieux Monde inventait quelques procédés techniques astucieux, comme la poudre ou la vapeur, c’est à des fins futiles qu’il l’utilisait tout d’abord. Jusqu’au deuxième millénaire après Jésus-Christ, il n’y eut qu’une poignée de progrès technique. Le moulage des grands lions de fers de Chine ou les sculptures en bronze des grecs, qui sont peut-être les plus grandes prouesses techniques de la vieille culture du Vieux Monde, sont des œuvres d’art, ne répondant à aucune nécessité pratique.  Bref, l’acceptation de limites techniques fut aussi un trait durable de la culture du Vieux Monde. La culture du nouveau Monde, en raison de son efficacité méthodique et de son universalité mécanique, menace manifestement de destruction ce qui reste de la culture du Vieux Monde. (Lewis Mumford, 1956)

limites de la technique

extraits : La technique n’est pas une solution, elle est le problème. Alfred Nobel avait rêvé de  créer un explosif tellement dévastateur que la guerre devienne impossible, mais le XXe siècle a connu deux guerres mondiales. On a inventé l’arme nucléaire, bien plus destructeur que la dynamite, on l’a aussi utilisée. Il faut que l’humanité reconnaisse les limites de la technique et puisse privilégier des techniques douces contre les techniques dures, dures  pour les hommes, dures pour la Nature.

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes.

Grâce à la Fondation Gates, nous assistons aujourd’hui à de grandes découvertes technologiques telle que la sélection de nouvelles semences résistantes au climat. HAL trouverait cette idée parfaite, il décidera de sélectionner uniquement les humains vraiment utiles et nécessaires…

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Horrible, des éoliennes partout, partout !

Dans une société normale, il y aurait une éolienne en lieu et place du moulin à vent d’autrefois, cela devrait suffire pour faire cuire le pain et alimenter en électricité quelques activités absolument indispensables. Il n’y aurait plus de voiture thermiques ou électriques, le commerce du village suffit à la consommation de base, alimenté par quelques véhicules de transports propulsés par des biocarburants. Pas de chauffage électrique, les maisons ne sont pas chauffées, l’isolation du corps se fait à même le corps. L’énergie exosomatique est remplacé par la force des bras, il n’y a plus de métiers parasites, tout le monde ou presque travaille la terre. Il n’y a plus de chefs d’entreprise, de chefs du gouvernement, de riches… on échange des heures de travail contre des heures de travail et la vie démocratique reste locale et directe. La vie dans la biorégion est en équilibre stable et durable avec le respect de la biodiversité et des ressources du territoire.

On se trouve à des années lumières des débats début XXIe siècle où les gens s’écharpent pour un rien, sur la place des éoliennes dans le paysage, parmi les rapaces.

Anne Devailly : « Le massif de l’Escandorgue est l’un des plus méridionaux du Massif central. En 2017, on comptait déjà six parcs, soit 51 éoliennes sur ce massif, très bien venté sur ses crêtes. La cour d’appel de Nîmes a ordonné ce jour-là le démontage des sept éoliennes de Bernagues. Destruction décidée pour préserver la biodiversité et notamment des aigles royaux qui nichent sur le massif. C’est une première en France, qui pourrait donc faire jurisprudence. Jamais le constructeur du parc de Lunas n’a demandé à l’Etat une dérogation de destruction d’espèces protégées. Il l’aurait obtenue si l’Etat jugeait le projet d’utilité publique… Deux aigles royaux sont morts [en août 2017 et en janvier 2023] sous les pales d’éoliennes Les compensations consistent à déplacer un batracien d’une mare à une autre, mais il n’existe pas de solution pour les grands rapaces. »

Le point de vue des écologistes écartelés entre les pro et les contre

JeDubiteTuDubites : Ceux qui n’aiment pas les éoliennes ont le choix entre le nucléaire ou pas d’électricité du tout. Je ne suis pas sûr qu’ils en soient conscients.

Tubal : Pas de place pour les aigles royaux en République !

Alain DUMAS : Les paysages sont défigurés par ces horreurs qui polluent la vue sur des dizaines de kilomètres. Un pays qui vit du tourisme devrait y penser sans recourir à des prétextes comme la présence de quelques volatiles.

Eco : Allez, on va résumer la situation qui ne devrait même pas être discutée. 1/ La transition énergétique est urgente et indispensable. 2/ On doit décarboner notre économie donc faire passer les 80% d’énergie primaire issue du fossile à presque 0% en quelques années en électrifiant tout ce qui est possible d’électrifier. Ça demandera des économies d’énergie drastiques (oui, énormément de SOBRIETE). Il faut développer au pas de charge tout ce qui est possible pour produire de l’électricité décarbonée: éolien terrestre et offshore, nucléaire, solaire. Ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est tout en même temps! Donc les écolos qui ne savent pas faire une addition et les juges qui ne savent pas faire une multiplication, ça commence vraiment à bien faire. La planète brûle!

Fredou : L’aigle royal mérite d’être protégé et ces éoliennes alimentent à peine de quoi faire tourner quelques millions de comptes Netflix inutiles… La sobriété doit être le levier principal.

Silgar : J’aime beaucoup l’esthétisme des éoliennes, mais objectivement ce sont des solutions (1) onéreuses avec une empreinte matérielle élevée, (2) intermittentes qui obligent à construire des centrales à gaz pour garantir la production d’électricité, (3) plus émissives de CO2 et autres GES que le nucléaire et l’hydroélectrique, (4) moins durables du fait d’une durée de vie dépassant rarement les 20 ans, (5) essentiellement construites à l’étranger et donc ne participant que marginalement à l’emploi en France.

Electre62 : Les sceptiques devraient visiter le parc animalier de Cauterets (Pyrénées). Une partie est consacrée à soigner de grands oiseaux blessés et mutilés par les éoliennes. Celles-ci étant qualifiées dans le zoo de « hachoirs à rapaces ». On lit qu’au pied de chaque éolienne on trouve des centaines de cadavres d’oiseaux et chauves souris.

Eco : “On lit” beaucoup de bêtises… le vrai bilan est de 7 oiseaux morts par ans et par éolienne. Pendant de temps les gentils minous de vos salon font des centaines de millions (oui millions!) de victimes chez les oiseaux.

Fmo : Pour des oiseaux qui voient des souris à 3km s’ils ne peuvent pas voir les éoliennes , de qui se moquent on ?

Bob18 : Peut-être pourrions-nous remplacer les éoliennes par une centrale à charbon ? Apparemment ce serait bien moins risqué pour les rapaces, selon les scientifiques.

dies olé sparadrap : On sent que cette information bouleverse la vision du monde de certains contributeurs : ceux qui, ne sachant plus où mettre leur bobo-écolo au couteau entre les dents, sont obligés de prendre parti pour les éoliennes qu’ils conspuaient quelques articles plus tôt. Ceux qui, venant tout juste de découvrir qu’un changement climatique est en cours, sont peu regardants sur l’affairisme éolien du moment que celui-ci leur promet « une électricité décarbonée » (on est priés de ne pas rire). On trouve aussi les amoureux de la Machine qui souffrent aussitôt qu’un paysage naturel n’est pas saccagé par quelque horreur technologique vomie par un cerveau malade.

Tout ce joli monde explique que les aigles n’ont qu’à s’adapter, que les chauves-souris n’ont qu’à voler le jour et qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Notons que ces même gens poussent les hauts cris dès qu’on leur demande de restreindre leur train de vie. Il est vrai qu’ils sont bien loin d’être des aigles.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

éoliennes, Droite et Extrême D. sont contre (2021)

extraits : Xavier Bertrand avait redit tout le mal qu’il pensait des éoliennes, ce « scandale national ». Marine Le Pen renchérit le 15 mai 2021 : « Le combat contre les éoliennes est un combat majeur, parce que les éoliennes sont une véritable catastrophe, visuelle, écologique, économique » C’est Hervé Juvin, tête de liste RN pour les régionales, qui peaufine l’argumentaire : « Avec les éoliennes, il faut de toute façon une énergie de complément, nécessairement fossile, puisque ce sont des énergies intermittentes et qu’on ne sait pas les stocker.

Les anti-éoliens sont-ils des écologistes ? (2020)

extraits : Des listes « citoyenne » anti-éolien pour les municipales, il y en a : « Construire des éoliennes devant le Canigou, c’est comme construire des éoliennes devant Notre-Dame de Paris ! »… « Nous partons d’une émotion, la colère, contre ces ventilateurs pourris devant le point culminant emblématique de notre département] ! »… « Notre engagement premier, c’est l’opposition à l’installation des éoliennes »… « concertation, communication, implication ». Les anti-anti-éoliens s’exclament : « Il y a ceux qui ont la lumière et il y a ceux qui ne l’auront pas ! »…

Tout savoir sur les anti-éoliens… et même plus (2018)

extraits : Leurs slogans : « Non à l’éolien en France » ; « Défendons notre patrimoine rural contre les affairistes éoliens » ; « promoteurs imposteurs » ; « La Charente-Maritime aura bientôt plus d’éoliennes que d’églises romanes » ; « mensonge des emplois car ce sont des entreprises qui ne sont pas françaises qui viendront » ; « Le paysage est attaqué »

éoliennes et paysage (2009)

extraits : Qu’est-ce qu’un paysage à conserver tel qu’il est quand il a été partout dans la vieille Europe retravaillé par l’activité humaine ? Où est la nature naturelle, la nature sauvage que nous nous nous sommes acharnés à massacrer depuis la révolution industrielle  ? Qu’est qu’un panorama non défiguré quand des autoroutes, des pylônes électriques et des villes tentaculaires infectent tel ou tel terroir d’origine, tel ou tel lieu de rêve ? L’anthropocentrisme dominant ne reconnaît aucune valeur intrinsèque à la nature spontanée et non aménagée…

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Montée des autoritarismes, influence des lobbys, expertises biaisées, budgets publics rabotés… La recherche scientifique n’échappe pas à l’air du temps. Dans le marigot ambiant, l’association Sciences Citoyennes poursuit ses actions pour œuvrer à la démocratisation des choix scientifiques et techniques, dans sa dénonciation de l’influence néfaste de la technoscience, dans l’implication des citoyennes et des citoyens dans la recherche et plus généralement dans la prise de décisions.

 Pour cela, en 2023, Sciences Citoyennes a initié ou consolidé des réseaux d’actrices et d’acteurs pour des savoirs engagés et reliés et sur le thème « Droits et mouvements sociaux ». Notre association a poursuivi son travail de plaidoyer pour la recherche participative en accompagnant plusieurs conseils régionaux sur le développement d’appels à projets ou encore via l’adoption d’une charte par le réseau francophone des boutiques des sciences. Pour témoigner et rendre compte de son activité, le groupe de travail « recherche participative » a même lancé une gazette.

 Notre positionnement et nos analyses des conventions citoyennes ont été particulièrement mis en lumière cette année, avec notamment la diffusion d’une vidéo en plénière pendant l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités ou via une Question au Gouvernement sur la proposition d’au moins 10 % du budget de la recherche orientés par des conventions citoyennes. Nous avons également poursuivi notre réflexion sur des conseils citoyens en crises sanitaires et environnementales.

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