politique

Planification impérative écolo, notre destin

Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? Certes une planification centralisée est inopérante dans une société complexe, la variation des prix est un mode de régulation qui sert à échanger de façon décentralisée des informations sur les préférences de chacun : la loi de l’offre et de la demande détermine de façon presque automatique ce qu’il faut produire et consommer. Cependant la montée croissante des pénuries (eau, énergie, forêts, terres cultivables…) résulte de la guerre à la planète que l’économie libre et croissanciste a engendré. Alors il devient plus facile de déterminer les choix fondamentaux, le niveau des besoins à satisfaire absolument et les secteurs d’activité à abandonner. Après la simplicité volontaire d’une infime minorité, la sobriété partagée par tous, de gré ou de force !

Lire, Planification publique et carte carbone

Matthieu Goar : L’exécutif est au pied du mur. En quelques mois, le gouvernement va devoir réviser la stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat. Jeudi 25 mai, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le combat du siècle : le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! D’un côté, on a Macron qui n’a jamais intellectualisé sa pensée sur le sujet écolo. De l’autre, on a Mme Borne qui délivre un récit à la fois froid, technocratique et superficiel. Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ?

Au pied du mur, il faudra bien tenter d’impliquer le maximum de citoyens malgré des contraintes impopulaires.

Le point de vue des écologistes plus ou moins réalistes

Floréal : A part une rupture avec le système capitaliste, difficile d’y parvenir. Et cela ne fait pas partie des schémas mentaux de nos élites politiques, E. Macron en particulier.

Réaliste : Après make our planet great again, le locataire de l’Élysée a parlé des amishs et a refusé de reprendre sans filtre plusieurs propositions parmi les 147 de la convention citoyenne sur le climat. Il demande leurs avis aux lobbies de l’automobile, du nucléaire, des chasseurs, de la FNSEA… et il macrone.

MarcRaph : Ce n’est pas le gouvernement qui doit affronter des choix difficiles, ce sont la population et les entreprises qui doivent le faire !

Seb75 : C’est aux entreprises de faire la transition écolo, pas l’État. De la même manière cette idée de planification écologique c’est n’importe quoi ! Pourquoi pas un plan quinquennal soviétique tant qu’on y est ?? On n’est pas dans le Gosplan ! On doit impulser des politiques publiques incitatives en faveur de la sobriété écolo en donnant des avantages fiscaux et sociaux pour les comportements écolos vertueux.

Ludo : Quand est-ce que la sobriété sera placée au cœur du débat ? A-t-on vraiment besoin de changer d’habits/de voiture/de téléphone/etc…aussi souvent ? Si nous, collectivement consommons moins mécaniquement on polluera moins et on ne sera pas plus malheureux !

Michèle de Dordogne : Le gouvernement ne sait pas comment faire. Chaque projet d’éoliennes (qui défigurent notre si beau pays), chaque projet de parc de panneaux solaire (qui détruisent des hectares de forêts) entraîne la fronde et des actions en justice de riverains qui n’en veulent pas et bloquent tout. C’est même une taxe (écolo) sur le gaz oil qui a déclenché l’épisode des gilets jaunes. Facile de donner des leçons : les Yaka faucon ne sont décidément pas une espèce en voie de disparition.

Rochefort : L ensemble des politiques , journalistes , hommes de savoir débattent doctement de méthodes pour réaliser telle ou telle choses. Pour moi c est prendre LE PROBLÈME à L’ENVERS. Il faut au départ DÉFINIR ce qu’un MAXIMUM DE FRANÇAIS souhaite dans les domaines , logements , nourritures , culture , temps libre , santé etc
ET a partir de
leur CHOIX, entériner par referendum pour passer aux réalisations.

Zoe4444 : la neutralité carbone ne veut rien dire pour la plupart d’entre nous concrètement dans nos vies quotidiennes. Il faudrait le décliner sur nos vies. ça va probablement nécessiter des changements drastiques qu’on ne perçoit pas et un grand risque de se retrouver piégés : voiture thermique invendable pour financer une électrique; nécessité de déménager pour être plus proche de son lieu de travail mais impossibilité de vendre son logement qui ne vaudra plus rien, etc…

Amiral Bragueton : Pourquoi ne pas organiser une grande Convention Citoyenne sur le Climat, qui pourrait faire des propositions ?

Quoicoubé : Beaucoup d’entre nous sont prêts à des efforts à partager par tous les acteurs, efforts qui nécessitent une remise en question aussi du modèle économique qui a conduit à cette impasse. Pour l’instant je ne vois que l’effet de gaz lacrymogène en réponse à l’effet de serre et la matraque en réponse aux manifestants conscientisés qui remettent en question les projets de bassines, d’ autoroute inutiles et interpellent les entreprises les plus en pointe en pollution environnementale.

ExtinctionRebellion : Je mets mon billet qu’il ne se passera rien. Ni sous Macron, ni sous le (la) candidat(e) de droite dure qui lui succédera. Et ensuite, il sera trop tard pour organiser l’atterrissage. Ce sera donc un gros crash…

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octobre 2022

Planification, faire de la France une « nation verte »

extraits : Les seules proposition qui font sens seront dures à avaler : faudrait revenir en arrière. Un exemple, le logement. Que dire des « passoires thermiques », que faire pour diminuer la dépense énergétique liée au chauffage ? La première solution est assez évidente : chauffer moins, beaucoup moins. En 1945, on ne chauffait que la cuisine qui était aussi la pièce à vivre. On trouvait normal que les pièces moins occupées telles les chambres, ne soient pas chauffées. Aujourd’hui il serait normal de sacrifier son confort afin de limiter le nombre de radiateurs et donc notre consommation énergétique. La deuxième solution est d’ordre culturel : accepter de vivre ensemble dans de plus petites surfaces…

Économie de guerre, planification, règle verte

extraits : Nous avons fait la guerre à la planète, épuisé ses richesses et ses potentialités, il est urgent de faire la paix. Mais cela veut dire aller à l’essentiel, pratiquer le rationnement pour une sobriété partagée et ce sur une période très très longue. Cela veut dire aussi entrer dans une « économie de guerre ». Ce terme revêt plus fréquemment un usage métaphorique qui a été utilisée au cours de la pandémie de Covid-19 pour justifier les confinements. Il s’agit de justifier un rôle plus fort de l’État dans l’économie, d’aller à l’encontre du libéralisme économique. Derrière la question de la guerre, c’est finalement le rôle de l’État dans l’économie qui fait débat..

Mai 2022

Planification écologique, notre synthèse

Planification écologique en Suède

Planification écologique, un gadget ?

Planification écologique, Macron hésite

Planification écologique, précisions

Pacifisme, mot inapplicable aux humains

Je ne crois plus qu’on puisse améliorer l’espèce humaine, pas seulement du fait qu’on s’entasse à 8 milliards d’omnivores voraces sur une toute petite planète dont on abuse des bienfaits sans se soucier du sort des générations futures. J’ai été objecteur de conscience dans les années 1970. Je croyais naïvement que j’étais à l’avant garde d’un mouvement pacifiste qui allait nous transformer en cosmopolites de tous les pays : fini les guerres tribales entre nations artificiellement institutionnalisées. La fin de la guerre froide aurait permis un désarmement assumé internationalement. Les puissances nucléaires ont continué à faire comme si de rien n’était. Des bande armées saccagent plusieurs pays dans des États de non droit. Et maintenant la guerre absurde de Poutine en Ukraine. Et maintenant la fin du pacifisme en Allemagne et même au Japon. Je ne peux que désespérer de l’espèce humaine…

En Allemagne et au Japon, le crépuscule de l’idéal pacifiste : Le G7 vient de se tenir à Hiroshima du 19 au 21 mai 2023. Hiroshima, victime martyre du feu nucléaire le 6 août 1945 ; furent pulvérisées d’un coup 70 000 vies humaines. Sur le monument aux victimes est gravé : « Plus jamais, nous ne commettrons la même erreur » – « nous » signifiant l’humanité. Or l’Allemagne et le Japon, dont la singularité stratégique était un pacifisme affiché, sont apparues pour la première fois à ce G7 comme des puissances « normales », affichant des budgets de défense en hausse. Le pacifisme répondait à la définition qui en avait été donnée au 16e congrès universel de la paix, tenu à Munich en 1907 : une doctrine d’action pour « supprimer la guerre et résoudre par le droit les différends internationaux ».

En 1947, le Japon introduisit dans sa Constitution un article par lequel il « renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de l’Etat et à la menace ou l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux ». La transformation de l’Archipel en puissance militaire s’est faite par glissements interprétatifs de l’article 9 de la Constitution avec la création, en 1954, de « forces d’autodéfense », qui sont peu à peu devenues une armée à part entière.

Adoptée en 1949, le préambule de la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne stipule que le « peuple allemand » est « animé de la volonté de servir la paix du monde en qualité de membre égal en droits dans une Europe unie » ; seuls les « actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples en vue de préparer une guerre d’agression sont inconstitutionnels », précise l’article 26. A partir des années 1990, sa participation à plusieurs opérations extérieures n’avait pas changé la donne : celles-ci se sont limitées à des actions de maintien de la paix, l’Allemagne est fondamentalement restée une « puissance civile. Mais le chancelier Olaf Scholz a affirmé, en juin 2022, que la hausse des dépenses militaires allait conduire l’Allemagne à avoir « la plus grande armée conventionnelle d’Europe ».

Dans les deux pays, les discussions portent davantage sur le rythme avec lequel la hausse des dépenses militaires est mise en œuvre que sur les conséquences stratégiques et géopolitiques de celle-ci.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Citoyen étonné : La conclusion du communiqué du G7 commence par cette phrase : «Nous nous engageons, depuis Hiroshima, le « symbole de la paix », à ce que les membres du G7…» Or Hiroshima est le génocide et le crime contre l’humanité par excellence, le second après la Shoah. En faire un « symbole de paix » alors qu’on parle de militarisation et de guerre ça ne choque personne ? Pourquoi pas « Auschwitz, le « symbole de la fraternité » » , ça aurait été classe aux cérémonies du 75e anniversaire.

FDD : Le pacifisme est une belle doctrine, qui malheureusement a historiquement toujours profité aux voisins bellicistes. La guerre fait partie de la nature humaine et du destin commun de l’humanité. C’est très triste, mais il faut affronter cette réalité, car c’est la seule manière d’aller efficacement vers la paix. C’était le sens de l’adage latin trop décrié « si vis pacem, para bellum » : si on ne veut pas se préparer à la guerre, on peut être sûr que d’autres nous y contraindront et dans les pires conditions.

Lecteur du ghetto : Précisons que les peuples, premières victimes des guerres, sont pacifistes. Les dirigeants, planqués, le sont beaucoup moins.

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Objection de conscience en temps de guerre (en Ukraine)

extrait : Il n’existe pas d’alternative au service militaire, ni d’objection de conscience en Ukraine. Les objecteurs de conscience risquent des amendes et des peines de prison. Seuls quelques groupes religieux échappent à cette règle. Et défendre le pacifisme en temps de guerre est chose difficile. Aujourd’hui, Yurii Sheliazhenko, Ukrainien reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, «La violence engendre la violence ».

écologie de guerre, guerre à l’écologie

extrait : La guerre, une imbécillité inutile que pratiquent sans discontinuité les homo sapiens depuis sans doute l’origine de l’espèce. S’il n’y avait que des morts parmi cette lignée humaine, ce serait un moindre mal, mais les bandes armées sont également dévastatrices pour la nature et l’environnement. Les »polémo-paysages », paysages dévastés par la guerre, accompagnent les morts, les blessés et les destructions de tous ordres.

Objecteur de conscience je suis, je serai

extrait : Ma réflexion s’affine en 1970, je (Michel Sourrouille) deviens pacifiste. Il est vrai que les 26 mois de camps de concentration vécus par mon père m’avaient amené beaucoup plus tôt que la plupart des jeunes à réfléchir sur l’anéantissement programmé des personnes au niveau physique et psychologique qui résulte des conflits armés. On ne naît pas objecteur, on devrait le devenir…

Le coût écologique exorbitant des guerres

extrait : L’Union pacifiste est née en 1961 et accueille tous ceux qui se reconnaissent dans le pacifisme intégral, le refus de toute armée et de toute guerre… c’est-à-dire presque personne. Une personnalité extraordinaire comme Louis Lecoin, né en 1888 et à l’origine en France du statut des objecteurs de conscience en 1963, a été obligé d’éditer son autobiographie à son compte.

Urgence écologique de la contre-violence

En Allemagne, les autorités criminalisent le mouvement écologiste radical Letzte Generation(« dernière génération »). Pourtant le mouvement écologiste est d’essence non-violente. Par contre la violence d’État par justice interposée signifie l’absence de sensibilité écologique d’un gouvernement quand il réprime férocement les militants. C’est le déni gouvernemental de l’urgence écologique qui fait en sorte que la non-violence peut se transformer en contre-violence, par exemple par la destruction de biens nuisibles à la planète. Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ?

Un échange significatif de l’aveuglement  de certains

Untel : Le gouvernement allemand, où figurent des écologistes, est tout à fait compétent pour identifier des criminels qui se font passer pour de doux rêveurs écologistes.

Peps : Après des dizaines d’assassinats perpétrés par la Fraction Armée Rouge, les Allemands sont bien plus lucides sur ces groupuscules d’extrême-gauche, qui sous couvert d’écologie, reviennent à la charge avec des projets de révolution bolchévique meurtrière…

Michel SOURROUILLE : Untel et Peps, vous ne répondez pas à la question : « Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ? ». De votre part, c’est significatif d’une rhétorique qui se contente d’attaquer en confondant le rouge et le vert au lieu d’approfondir la problématique de l’urgence écologique. La bande à Bader, je connais, c’était de l’enfantillage meurtrier. Le réchauffement climatique, c’est du dur et du durable !

Thomas Wieder : Fondée en 2021, Letzte Generation s’est fait connaître par ses actions spectaculaires : grèves de la faim, jet de purée sur la vitre protégeant une toile de Monet dans un musée de Potsdam, intrusions dans des aéroports conduisant à l’interruption du trafic aérien, perturbations d’événements sportifs ou culturels… Rien qu’à Berlin, 2 525 procédures judiciaires ont été ouvertes contre des militants de ce mouvement en un an. Un palier a été franchi dans le bras de fer : sept personnes, suspectées d’avoir « organisé des levées de fonds » d’un total de 1,4 million d’euros dans l’intention de « commettre des actes criminels », sont visées par une procédure. Deux d’entre elles sont soupçonnées d’avoir tenté, en février 2022, de saboter l’oléoduc reliant Trieste à Ingolstadt. Plusieurs grands médias allemands, comme le Spiegel ou la Süddeutsche Zeitung, ont exprimé leurs réserves face à cette série de perquisitions conduites au nom du paragraphe 129 du code pénal, qui définit les « organisations criminelles » comme mettant en péril la sécurité publique. Cette législation s’appliquait plutôt aux groupes mafieux ou d’extrême droite.

« Ils nous font peur, mais nous ne devons pas céder. Le gouvernement nous conduit les yeux fermés vers un enfer climatique et appuie sur la pédale d’accélérateur », a déclaré la porte-parole de Letzte Generation.

Nos articles antérieurs sur la légitimité de la contre-violence

Transgressons une légalité écocidaire !

extraits : Le luddisme, c’est en Angleterre au XIXe siècle la résistance des artisans à domicile contre l’extension des manufactures. Ils ont brisé des machine qui détruisaient leur gagne-pain. Si ce mouvement avait réussi, la révolution industrielle n’aurait pu avoir lieu avec les conséquences qu’on connaît aujourd’hui, l’épuisement des ressources fossiles et le réchauffement climatique au détriment des générations futures.

Hymne au sabotage dans Le Guardian

extraits : Chacun sait maintenant, au moins à un certain degré de conscience, ce qui est en jeu. De nouvelles formes de résistance sont en train de naître. Nous pouvons détruire les machines qui détruisent cette planète. Si quelqu’un a placé un engin incendiaire à l’intérieur de l’immeuble où vous vivez, si les fondations sont déjà en feu et que des gens meurent, nous serions nombreux à estimer que vous avez l’obligation de mettre l’engin hors d’état de nuire. C’est là l’argument moral qui, à mon sens, justifie la destruction des propriétés et des infrastructures du capital fossile. Cela n’a rien à voir avec le fait d’attenter à des corps humains, action pour laquelle il n’existe aucune justification morale.

Contre-violence par destruction de bien

extraits : Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Il faut se rappeler les propos de Françoise d’Eaubonne au début des années 1970, le jour où elle fut scandalisée d’entendre un ami lui dire : « Le problème de la révolution passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui ». Il lui aura fallu plus d’un an pour assimiler la profondeur de cette vérité.

Au nom de la « contre-violence », Françoise d’Eaubonne participera à la lutte contre l’énergie nucléaire en commettant avec d’autres un attentat à l’explosif le 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim, retardant de quelques mois son lancement…Elle a assumé cette position radicale jusqu’au bout puisque dans ses derniers tomes de mémoires elle écrit  : « La contre-violence semble très indiquée comme retournement de l’arme de l’ennemi contre lui-même ; il va de soi que les attentats ne visent que des points de rupture précis du front ennemi, économisant au maximum les vies humaines, utilisant les moyens destructifs pour instruire le plus grand nombre possible d’abusés du sens de cette guérilla urbaine. » (Françoise d’Eaubonne, « Écologie et féminisme (révolution ou mutation ?) », première édition en 1978)

Action (non-)violente pour la décroissance !?

extraits : Andreas Malm : Deux membres des Catholic Workers, Jessica Reznicek et Ruby Montoya, tout au long du printemps 2017, ont perforé à plusieurs reprises un pipeline en construction. Elles justifient : « Après avoir épuisé toutes les formes d’action possibles, dont la participation à des réunions publiques, la collecte de signatures pour réclamer des études d’impact environnemental, la désobéissance civile, les grèves de la faim, les manifestions, boycotts et campements, nous avons constaté l’incapacité évidente de notre gouvernement (américain) à entendre les revendications populaires. »…  

Elles ont fini par sortir de la clandestinité en revendiquant publiquement leurs actions : « Nous prenons la parole pour encourager d’autres à entrer dans l’action, le cœur pur, pour démanteler l’infrastructure qui nie notre droit à l’eau, à la terre et à la liberté. »

Urgence écologique, le rôle de la violence

extraits : Presque toutes les mobilisations qui ont fait changer les choses ont intégré une composante de violence. La révolution chilienne en 2019 a commencé quand des manifestants sont entrés dans le métro et ont détruit les automates. En Iran, dans la crise déclenchée par la mort de Mahsa Amini, on a parlé des écolières qui enlevaient leur hijab, mais il y a aussi eu des confrontations avec les forces armées. Les luttes sont amenées à s’intensifier, à mesure que le dérèglement climatique s’accentuera. (Andreas Malm)

Nature « criminelle » de la thermo-industrie

extraits : Criminel. Tel est l’adjectif utilisé par le parquet de Neuruppin (Brandebourg). En cause : les actions menées contre la raffinerie de Schwedt-sur-Oder. Les membres sont parvenus, à plusieurs reprises, à couper le robinet du pipeline qui l’alimente en pétrole.Où sont vraiment les criminels ? Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui interpellent, mais aussi l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement climatique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Des militants, en s’attaquant à un complexe pétrolier, ne font que réagir à la violence de la société thermo-industrielle. Leur contre-violence est légitime, dire le contraire est criminel.

L’activisme écolo radical, une nécessité

extraits : Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées, Greta Thunberg se contente de dire aux politiques qu’ils feraient bien d’agir, les Conférences internationales sur le climat depuis plus de 26 ans n’ont absolument rien changé aux émissions de gaz à effet de serre ! Pire, des irresponsables au pouvoir dans plusieurs pays font l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe. Il est beaucoup trop rare de rencontrer des personnes qui prônent une action radicale contre la violence anti-écologique des biens consommés et des infrastructures actuelles, une contre-violence qui irait au-delà d’une non-violence jugée trop paisible.

Noël Mamère prend partie pour la castagne

extraits :  La FNSEA vient d’élire à sa présidence le patron d’Avril, puissant groupe agro-industriel international, dont la devise « Servir la terre » sonne comme une provocation. Parce qu’elle se sent trahie, la génération de jeunes militants constate les limites des marches pour le climat et des happenings bon enfant. Elle se contentera de moins en moins de la désobéissance civile non violente, pourtant inscrite dans notre culture politique depuis le XIXe siècle. Pour cette génération, la désobéissance est devenue « résistance », avec tout l’imaginaire qui l’accompagne. Il ne faudra pas s’étonner si certains basculent dans des formes d’activisme incontrôlables. (Noël Mamère en avril 2022)

 

 

Mansholt 1972…2023, cinquante ans de perdus

Sicco Mansholt, auteur d’une restructuration de la politique agricole commune (PAC) visant des gains de productivité par l’exode rural et l’agrandissement des exploitations, avait eu en 1972 une « révélation » à la lecture du rapport du Club de Rome :

« J’ai compris qu’il était impossible de s’en tirer par des adaptations : c’est l’ensemble de notre système qu’il faut revoir. » Puis il va au bout de sa pensée: « Est-il possible de maintenir notre taux de croissance sans modifier profondément notre société ? En étudiant lucidement le problème, on voit bien que la réponse est non. Alors, il ne s’agit même plus de croissance zéro mais d’une croissance en dessous de zéro. Disons-le carrément : il faut réduire notre croissance économique, notre croissance purement matérielle, pour y substituer la notion d’une autre croissance celle de la culture, du bonheur, du bien-être. »

Valéry Giscard d’Estaing, alors Ministre des Finances et des Affaires économiques, répond qu’il ne veut pas « devenir objecteur de croissance. » Nous sommes en 2023, que de temps perdu ! On a voulu la croissance jusqu’à heurter le plus violemment possible le mur des réalités biophysiques !

lire, Souvenirs, Mansholt et les limites de la croissance

Antoine Reverchon : Le 9 février 1972, Sicco Mansholt, vice-président de la Commission européenne chargé de l’agriculture (et à ce titre un des pères de la politique agricole commune), adressait une lettre au président de la Commission européenne. M. Mansholt avait suivi de près les travaux du Club de Rome, qui allait publier un mois plus tard le rapport Meadows, ou Les Limites à la croissance, en y annonçant l’épuisement final des ressources naturelles et énergétiques en cas de poursuite de la croissance mondiale au rythme atteint à l’époque : « Il est évident que la société de demain ne pourra pas être axée sur la croissance. »

Lire, les limites de la croissance ou rapport au club de ROME (1972)

Selon Mansholt, la boussole ne devrait plus être le produit national brut, mais l’« utilité nationale brute », c’est-à-dire une limitation de la production aux besoins de la société. Conscient que cela signifierait « un net recul du bien-être matériel par habitant et une limitation de la libre utilisation des biens », Mansholt préconise une planification stricte de la production par la puissance publique (la Commission et les Etats) afin de la répartir équitablement entre tous les citoyens et, pour ce qui est des matières premières, entre les entreprises.

Il souhaite aussi mettre en place la compensation de la réduction de la consommation de biens matériels par l’extension de l’offre de biens « incorporels » (santé, éducation, culture, loisirs), une aide massive aux pays du tiers-monde, qui, sinon, poursuivraient leur propre chemin de croissance au péril de l’environnement, une réorganisation de la production, y compris agricole, pour en limiter l’impact environnemental (recyclage, matériaux et énergie « propres », chasse au gaspillage, mesures antipollution), la taxation aux frontières des produits étrangers non conformes à ce mode de production, etc.A l’époque, la lettre avait suscité une avalanche de commentaires négatifs, à droite comme à gauche. Ce programme proposé il y a un peu plus de cinquante ans est peu ou prou celui que préconisent aujourd’hui les économistes écologistes.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Mansholt proposait une économie planifiée, ce que faisait à l’époque l’URSS, modèle à suivre selon le PCF. Mais le communiste Georges Marchais, dans une conférence de presse du 4 avril 1972, partage paradoxalement la position du Conseil national du patronat français (CNPF) et lance : « Au nom de la recherche d’une meilleure qualité de la vie, faut-il proposer une société de pénurie et de rationnement, ainsi que la nette diminution du niveau de vie actuel ? Cela n’est pas notre politique. Une forte croissance économique est indispensable pour couvrir les immenses besoins non encore satisfaits et améliorer le niveau de vie des plus défavorisés. » Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… les communistes française en 2023 restent malheureusement fidèles à la position de Marchais de 1972 malgré le choc climatique et la descente énergétique qui s’annonce !

Et encore, s’il n’y avait que le PCF de Fabien Roussel, mais tous les ténors aujourd’hui aussi bien politiciens qu’économistes, médias ou médiatisés, tous en cœur continuent d’entonner le chant religieux de la croissance sans fin dans un monde fin. Le temps perdu ne se retrouve pas…

 

Le don de nourriture, point trop n’en faut

Avec les Restos du cœur, le projet initial de Coluche consistait à donner un coup de pouce ponctuel, pas de s’inscrire dans la durée. Mais les Restos, créés en 1985, se sont institutionnalisés jusqu’à devenir, pour 5,5 millions de Français chaque année, un mode d’alimentation. L’anthropologue Bénédicte Bonzi, autrice de « La France qui a faim », tire, dans un entretien au « Monde », une critique structurelle de notre système alimentaire pour en déduire une absence de solution réaliste.

Bénédicte Bonzi : L’explosion du nombre de bénéficiaires oblige à s’interroger sur cette aide, le projet originel de Coluche pour lutter contre la pauvreté est devenu le maillon d’une chaîne inégalitaire. La loi de modernisation agricole de 2010 a assigné à l’aide alimentaire le rôle de débouché pour l’agro-industrie. La loi contre le gaspillage alimentaire de 2016 a même fait de l’aide alimentaire la poubelle de la grande distribution, le conventionnement entre supermarchés et associations contraint ces dernières à récupérer les invendus. Cette violence se retrouve en amont du système alimentaire, dans le milieu agricole, où beaucoup ne peuvent pas vivre de leur travail. Marcel Mauss (Essai sur le don, 1925) soulignait que le don permet beaucoup de choses, mais pas la justice. En effet, le don porte en lui deux dimensions inextricables. Le lien social qu’il implique recèle une force créatrice et symbolique. Mais il comporte simultanément une domination en ce qu’il rend impossible de rendre. En cela, le don n’a rien d’un droit…

Une sécurité sociale alimentaire, reposant sur la cotisation et un conventionnement démocratique des lieux de production, permettrait d’aller vers une agriculture durable.

Lire sur Benedicte Bonzi, Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!

Le point de vue des commentateurs sur lemonde.fr

paul duvaux : Dans la galimatia des sociologues marxistes, je note l’arrivée d’un nouvea concept, celui de la violence. Le capitalisme crée de la violence sociale dont sont victimes les pauvres.

Anthemius : Que propose-t-elle pour résoudre le problème ? Que signifient « la cotisation et un conventionnement démocratique des lieux de production » ? Cela ne veut rien dire ou mériterait d’être précisé clairement

Michel SOURROUILLE : La proposition de sécurité alimentaire consiste en une cotisation (par exemple 150 € par mois et par travailleur), dans le but de garantir l’aide aux individus les plus précaires. On ajoute donc aux cotisations sociales une cotisation alimentaire. On accroît la couverture sociale des assistés, multipliant ainsi le nombre de personne qui pourront manger sans travailler. Un tel système, n’est pas durable. Rappelons que les Restos du cœur consistait à donner un coup de pouce ponctuel, pas de s’inscrire dans la durée, ce qu’indique d’ailleurs l’article lui-même. Il y a donc une contradiction inhérente à ce projet de « sécurité sociale alimentaire » qui voudrait institutionnaliser l’aide.

Raphaele B. : Avec ce raisonnement, on supprime également la Sécurité sociale, qui permet aux assistés de se soigner sans travailler ! L’alimentation saine et équilibrée est un droit pour tous, elle ne devrait pas dépendre des revenus.

Cyae : Raphaele B., si sur le fond, vous avez parfaitement raison, il est souhaitable que chaque humain sur terre se voit reconnaitre (et respecter) un droit à manger sainement et boire une eau non polluée, disposer de sa liberté de pensée et d’expression, à un toit, à l’éducation, à la sécurité (et certainement d’autres que j’omets ici). Dans la forme (et même en se contentant de restreindre le périmètre à la France), donner un droit aux plus démunis se fait le plus souvent en ponctionnant les quelques franges captives au dessus, qui voient l’écart entre ce plancher qu’on essaie de rehausser et eux même se réduire. Jusqu’à finir par se demander s’il vaut bien le coup de se fatiguer et ne pas plutôt profiter de ces droits garantis et offerts. A un moment, si le travail ne paie plus, autant rester chez soi.

Jacques : Raphaele B. vous semblez ignorer que la Sec.Soc. est financée par les travailleurs, elle a été étendue à d’autres catégories qui ne cotisent pas, mais il faudra toujours un nombre suffisant de travailleurs pour la financer. L’alimentation saine et équilibrée coute à produire, il faut donc des acheteurs (qui acceptent un prix rémunérateur) et seuls les surplus peuvent être donnés, mais il faudra toujours un nombre suffisant de cotisants pour les financer.

Le point de vue d’un écologiste démographe

Malthus en 1798 : Les lois sur les pauvres (en Angleterre) tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ainsi les lois y créent les pauvres qu’elles assistent. Secondement, la quantité d’aliments qui se consomme dans les maisons de travail (Work-houses) diminue d’autant les portions qui sans cela seraient réparties à des membres de la société plus laborieux et plus dignes de récompense. C’est une dure maxime, mais il faut que l’assistance ne soit point exempt de honte. C’est un aiguillon au travail, indispensable pour le bien général de la société. Heureusement, il y a encore chez les paysans quelque répugnance à recourir à l’assistance. C’est un sentiment que les lois sur les pauvres tendent à effacer.

Malthus contre les lois sur les pauvres

MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider !

Pour aller plus loin grâce à notre blog biosphere

« Assistanat », la gauche se déchire

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

L’aide humanitaire, facteur de surpopulation

Famine Et pauvreté au programme mondial (de l’aide alimentaire)

L’anus dilaté de Bruno Le Maire

La vie politique en France devient amusante. On ne résiste pas aux cancans. Bruno Le Maire, notre ministre de l’économie, en pleine crise de la dette (3000 milliards) et de l’inflation (autour de 6 %), a pris le temps de faire paraître un roman de 480 pages assez explicite : « Quand est-ce que tu m’encules ? », lance Julia, page 59.

Dans les cercles du pouvoir et ailleurs, on se gausse aussi de la page 74, scène d’ébats entre le héros, Oskar, et son amie Julia : « Elle me montrait le renflement brun de son anus… Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais. » Dès le 27 avril 2023, le ministre expliquait que son « besoin » d’écrire n’est « pas négociable ». Il fustige, le 9 mai sur France Culture, « l’ordre moral qu’on veut nous imposer … La sensualité, la sexualité, qui est très présente effectivement dans mon livre, est une manière d’être libre ».

Elisabeth Borne explose : « Il ferait mieux de travailler au lieu d’écrire des livres de cul ! »« Cet ordre du jour est dilaté comme jamais », fait mine de soupirer un proche de la première ministre. l’élu Les Républicains (LR) de l’Oise Jérôme Bascher dit vouloir éviter, le 3 mai, « que notre dette soit “dilatée comme jamais” » Le Maire se voyait en marquis de Sade… Schiappa en Emmanuelle. La secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire, pose dans le magazine de charme Playboy paru le 6 avril, pour défendre « la liberté sexuelle » face aux « rétrogrades ». Un « fantasme depuis longtemps », se justifie-t-elle auprès de Matignon. Quelques jours plus tôt, le ministre du travail, Olivier Dussopt, officialise au magazine Têtu son homosexualité.

Ces informations sont publiques puisqu’elles sont extraites du MONDE

Bruno Le Maire, une « fugue » littéraire au cœur du pouvoir

Quelques-un des plus de 200 commentaires sur le monde.fr

– L’espace des contributions est dilaté comme jamais

– Et l’âge de départ à la retraite qui se fait dilater, on en parle ?

– Extraits de l’article : Cinq livres en 4 ans. Il travaillait à celui-ci depuis 5 ans. Lequel a nécessité un gros travail de réécriture avant sa parution, plusieurs fois reportée depuis 2022, afin de réduire ses 700 pages initiales à seulement 500. Cela semble quand même beaucoup de temps disponible pour un simple hobby, fut-il une seconde nature…

– De mon côté, je préfère 100 fois un ministre pornographe à un secrétaire général de l’Ulysse mis en examen pour prise illégale d’intérêt.

– Aujourd’hui dans le monde l’édition, si on est connu, même s’il ne s’en vend pas, ce n’est pas grave, la presse en aura suffisamment parlé pour faire de la pub gratuite de votre maison d’édition… et tant pis pour la planète.

la sexualité sur notre blog biosphere

sexualité éclairé, grâce à l’école (2009)

nature et sexualités : le débat sur le genre humain (2011)

La bipédie, origine de notre sexualité très encadrée (2018)

Sexualité et harcèlement, l’homme, un animal dénaturé (2018)

Nature de la sexualité et droit à la sexualité (2019)

Écologisme et sexualité, mélange détonnant (2021)

Pornographie, une sexualité trop simplifiée ? (2021)

éducation à la sexualité… devenir malthusien (2023)

Camille Etienne pour un soulèvement écologique

La très militante Camille Etienne publie son premier livre le 19 mai 2023, « Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective ». C’est actuellement la chouchou des médias, mais des gens très méchants lui cherchent des poux chaque fois qu’elle ouvre la bouche.

Camille Etienne : « J’ai grandi en Savoie face à Bellecôte, une montagne sublime, une face nord où les neiges sont éternelles. Et puis, à l’âge de 10 ans, j’ai compris que même les neiges ne seraient pas éternelles, j’ai compris que je ferais partie de la première génération à voir cette disparition, c’est vertigineux. Plus j’avance et mieux je comprends les intrications de ces capitalistes qui se contentent de dire « on ne fait que répondre à la demande » et « les pays du tiers-monde ont eux aussi le droit au confort des énergies fossiles ». Or, ce n’est pas ça qu’il se passe, ils s’assurent de la dépendance de nos sociétés au pétrole par tous les moyens possibles : les conflits d’intérêts, l’emprise des financements sur les lieux de pouvoir, le sport, la culture… Le débat sur l’art est vite enterré, quand il s’agit de regarder la part d’argent fossile qui circule dans ce milieu ou quand en Allemagne on rase une église du XVIIIe siècle pour une mine de charbon…

On vit un naufrage, pour tous ceux qui hésitent encore, il faut cesser de coopérer. »

Le point de vue des gentils écologistes

face aux méchants Shadoks

Peps72 : Camille Etienne ou le vide absolu. Cette jeune personne est la coqueluche des médias depuis qu’elle a interpellé des patrons et des dirigeants d’entreprise lors d’un colloque organisé à HEC (quel courage). C’est fatigant de devoir subir le discours hors-sol de ces jeunes diplômés qui passent directement de la bulle Science-Po à la bulle médiatico-militante,

Guillaume : C’est bien triste, la vieillesse. On croit qu’on a raison de se résigner. Et puis on meurt en le regrettant.

Crocus : La voici, la nouvelle figure du fascisme vert, directement extraits d’une lecture marxiste, empreinte d’ardeur brutale.

Vivian Darkbloom : J’aime beaucoup « ardeur brutale » ! Mais qu’y a t’il de « fasciste » dans les propos de Camille ?

Cazbapt : D’urgence qu’elle soigne son ego avant de nous demander de nous serrer la ceinture voire de faire hara-kiri. Le changement climatique viendra de la Chine, l’Afrique, l’Inde et les USA. Qui n’ont pas grand chose à faire de nos états d’âme

Paco : Il m’a suffi de lire les commentaires condescendants ou méprisants pour trouver que cette personne doit être intéressante : déclencher tant de boue venant de tant de sachants savants doit signifier qu’elle parle juste.

-Alazon- : Cette personne appelle ouvertement sur France Inter à imposer à la majorité les idées des écolos, en dépit de leurs résultats ultra-minoritaires aux élections.

Amiliajc : La seule question qui vaille est « veut-on sauver l’avenir de nos enfants ou poursuivre ce suicide collectif ? » Non on préfère profiter de la vie tant qu’on peut et après moi le déluge… Un individualisme et un égoïsme doublé de déni a son paroxysme. Si on continue sur la voie du parasitisme, la nature va nous sortir du jeu.

André C. : La Greta française. Tout aussi douée pour l’auto-promotion. Dommage pour la cause écologique qui mérite mieux que ces lieux communs anticapitalistes.

Jacr : Désolé mais le capitalisme par définition était jusqu’ici le cœur même de la voracité destructrice de cette planète ! (Et nous tous comme complices)

Gros Miko : Le problème des écologistes (et des autres) c’est qu’il n’y a pas de solution réaliste. Vouloir rapidement arrêter les émissions de GES revient pratiquement à arrêter pouvoir d’achat et niveau de vie. Les émissions sont en première approximation proportionnelle au niveau de vie. Pour respecter l’accord de Paris sans nouvelles technologies il faut une récession de 6% par an (Jancovici). Et il ne faudra pas trop compter sur les batteries et autres renouvelables qui vu d’aujourd’hui n’auront jamais la facilité, le coût, et la puissance des énergies fossiles. C’est presque existentiel.

2Joe : Donc on fait quoi ? On continue sans rien changer sauf à installer des clims partout?

Ludovic Noémie : Une jeune femme très belle et une brillante personne. Elle a sans doute raison sur plein d’idées relatives à l’écologie. Par contre, elle a un ego visiblement énorme et qui continue d’enfler, doublé par un narcissisme évident. Sur un détail, les spécialistes me corrigeront, mais il me semble qu’elle n’a pas compris le concept d’habitus

HLE : Au vu des commentaires, courage Camille, vous devez avoir entendu que « Toute personne qui fait quelque chose, a contre elle ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout »…

Max : Encore un discours extrémiste et radical, sans nuance. Cette dame n’a qu’a aller vivre dans un pays autoritaire pour devenir objective.

Wagwag : Ce que Camille propose n’est pas grand chose en comparaison de ce qui serait nécessaire. Pouvez-vous citer une seule chose extrémiste dans son discours ? L’extrémisme est de ne rien changer alors que nous sommes dans une situation de suicide collectif.

help, bientôt le grand krach de l’endettement

En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards (16 000 000 000 000) de dollars. Début 2022, on pensait que le montant de la dette devrait bientôt atteindre 29 000 milliards de dollars. En mai 2023, on la trouve à 31 381 milliards de dollars ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit. Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere :

USA, seize mille milliards de dollars de dette publique (octobre 2013)

Shutdown aux USA, s’endetter sans limites (décembre 2021)

Krach boursier aux USA, avant-goût du mondial (janvier 2022)

Arnaud Leparmentier : Les États-Unis vont atteindre dans quelques semaines le plafond d’endettement fixé par le Congrès à 31 381 milliards de dollars (environ 29 000 milliards d’euros), le défaut de paiement (la faillite) approche. Donald Trump sur CNN : « Je dis aux républicains, il nous faut des coupes budgétaires massives. » Joe Biden refuse toute conditionnalité et répète qu’il ne cédera pas au chantage : « Eviter le défaut de paiement est un devoir fondamental du Congrès des États-Unis. » Le plafond de la dette est une particularité américaine, esquissé en 1917, lors de l’entrée en guerre des Etats-Unis, pour permettre au Trésor d’emprunter sans demander à chaque fois l’autorisation du Congrès qui a autrement tous les pouvoirs budgétaires. Depuis 1960, ce plafond a été relevé à 78 reprises par le Congrès.L’administration Biden affiche un déficit de 5,2 % du PIB, la dette atteignait 107 % du PIB en 2019, elle est montée à 128 % en 2020 et devrait augmenter de près de 20 points d’ici à 2033. Les républicains veulent s’attaquer à l’Inflation Reduction Act (IRA), le plan massif de subventions énergétiques adopté à l’été 2022… constitué de crédits d’impôts illimités !

Le point de vue des écologistes économes

Samuc : Donc un plafond relevé 78 fois ne pourrait pas être hissé une 79ème fois ?

A. Gauthier : Ce n’est pas un souci pour les États-Unis depuis que la majorité des monnaies se définissent par rapport au dollar et non plus l’or dont les réserves sont insuffisantes. Du coup ils sont le seul pays à pouvoir frapper de la monnaie à valeur constante. D’où la phrase de Nixon : « le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème »

Un Suisse : Les USA utilisent la planche à billets sans limite et je suis prêt à parier qu’ils finiront par annuler tout ou partie de leur dettes d’un trait de plume législatif en envoyant se faire paître les détenteurs étrangers de bons du trésor US.

Kiamb : On a la même info régulièrement ,«ils vont être obligés de licencier 100 000 fonctionnaire fédéraux »… et puis tout s’arrange chaque année au dernier moment.

le sceptique : Il y a un siècle, la crise de 1929 a été le déclencheur mondial de l’étatisme au sens où l’État devenait le garant en dernier ressort de tout, quitte à dépenser beaucoup. Après quelques hésitations, les capitalistes ont trouvé cela cool, ils pouvaient ajouter de la dette d’État à leur portefeuille avec la quasi-certitude que l’État matraquerait et exproprierait sa population pour que la dette soit payée. C’est ce que pensent aujourd’hui certains qui disent « il y a davantage d’épargne que de dette » (sous-entendu : on peut toujours vider le bas de laine des gens pour la plus grande gloire de l’étatisme et de ses dépenses). Ne serait-il pas logique que la prochaine grande crise soit celle de la dette publique ?

Michel SOURROUILLE : L’histoire humaine aux temps de l’économie souveraine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou des affrontements militaires sans fins. Et n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France. Notre dette est de 3000 milliards d’euros. Tous les citoyens des pays croissancistes vivent au détriment du capital naturel, ils le dilapident, mais quand il n’y aura plus de pétrole mais le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu tard, que l’argent ne se mange pas.

CH TokTik : Le bateau est ivre et les marins aussi… mais les plus riches auront des canots de sauvetage et les 2nde classe se retrouveront à la mer….comme d’hab.

Post-croissance, l’idée fait son chemin…

A l’occasion de la conférence «Post-Growth» qui se tenait à Bruxelles les 18 et 19 septembre 2018, un groupe d’universitaires de toute l’Europe appelait à revenir sur le dogme de la croissance, devenu incompatible avec la contrainte écologique et le bien-être des peuples. A l’occasion de la conférence « Beyond Growth 2023 », un appel de 18 eurodéputés sur le même thème : « Nous devons sortir du dogme de la croissance ».

Tribune de 18 députés : En tant que députés européens issus de différents groupes politiques, nous sommes tous d’accord sur l’urgence et l’importance de ce débat, et sur la nécessité de sortir du dogme de la croissance. Plus de cinq mille personnes participeront à la conférence « Beyond Growth 2023 » [Au-delà de la croissance], du 15 au 17 mai, une initiative transpartisane qui se déroulera au Parlement européen. L’objectif est de questionner la doctrine dominante qui sous-tend les politiques publiques de l’Union européenne (UE) et de redéfinir nos objectifs communs dans tous les domaines, en s’éloignant de la focalisation néfaste sur la croissance économique comme seule base de notre modèle de développement.

Pourquoi ? Tout d’abord, une croissance économique perpétuelle, basée notamment sur la consommation de combustibles fossiles, entraîne des dérèglements climatiques catastrophiques. Ensuite, la poursuite illimitée de la croissance repose sur l’épuisement des ressources naturelles, la destruction de la biodiversité et l’accumulation de déchets et de pollutions. Par ailleurs, le modèle économique actuel contribue aux inégalités et à l’exclusion sociales. Enfin, le modèle économique actuel est intrinsèquement instable et sujet aux crises, comme l’ont démontré, par exemple, la crise financière de 2008. Nous devons développer une nouvelle stratégie globale pour une économie européenne postcroissante. Concevoir des voies politiques n’est pas seulement souhaitable, c’est aussi une nécessité absolue.

Le point de vue des écologistes décroissants

Claude Danglot : Enfin un appel au bon sens et à la raison des 18 députés qui rappellent que le PIB n’a aucun intérêt lorsqu’on est mort noyé, desséché ou brûlé par le soleil à cause du dérèglement climatique en cours.

PIER A. : La nouvelle stagflation va réaliser leurs rêves les plus fous.

Gbouvier : « Beyond growth », c’est mal nommé, on devrait parler de « bye bye growth ». Arrêtons de leurrer les gens : la décroissance, c’est moins de niveau de vie, moins d’espérance de vie, moins de services publics, plus d’inégalités. Pourquoi pas, mais la démocratie, c’est de permettre des choix éclairés.

Michel SOURROUILLE : Même l’écologie politique n’assume pas clairement la rupture avec le dogme de la croissance. C’est ce que regrettait, dans une autre tribune au « Monde » (06.12.2022), la députée Delphine Batho de Génération écologie : « Les options du présidentiable Mélenchon, visant une augmentation du produit intérieur brut de 2 % par an, sont contraires aux objectifs écologistes. » De toute façon la décroissance (économique ET démographique) ne relève pas d’un choix. Que ce soit de gré ou que ce soit sous la contrainte de la nature et de l’épuisement des ressources fossiles, la sobriété est déjà notre ligne d’horizon. Reste deux possibilités : soit on l’embrasse, soit on la repousse le plus tard possible… sachant que plus on attend plus ce sera brutal et douloureux.

Quincampoix : Et logiquement baisse de la natalité et l’immigration aussi…

Lire aussi sur notre blog biosphere

Jean-Luc Mélenchon entre productivisme et décroissance (2012)

EELV face au concept de « décroissance »

IVG, la démocratie impose des contraintes

Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant. Mais soyons objectifs : réciproquement, si la population humaine devenait exsangue, on pourrait décider démocratiquement d’une obligation de procréer.

A quel moment une politique démocratiquement voulue mérite-t-elle d’être qualifiée de contraignante puisqu’il s’agit par définition de l’expression de la volonté du peuple ? Normalement nos décisions démocratique reposent sur une concordance avec l’opinion publique du moment mais aussi avec les difficultés rencontrées par notre système social. Ce n’est pas parce qu’une loi a été votée qu’on arrête de réfléchir ou de débattre. Mais l’’idée de contrainte nous rend aujourd’hui fébriles, exemple avec le pass sanitaire. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines ou lignes de références fluctuantes. En tant que membre d’une société dont les normes changent, on ne remarque pas que ses propres normes sont soumises à ce changement, parce qu’on se maintient constamment en accord avec ceux qui nous entourent. C’est pourquoi l’évolution culturelle est lente, trop lente quand la catastrophe approche. On voit bien le décalage qui existe entre la réalité du réchauffement climatique et l’inertie politique conforme à l’inertie citoyenne engluée dans ses habitudes consumériste. Il en est de même du constat de surpopulation, nié par nos élites imprégnées de natalisme conquérant.

La démocratie est le plus mauvais des systèmes… à l’exception de tous les autres. On ne trouve pas mieux, mais il a une faiblesse intrinsèque : ce système de partage du pouvoir n’a par définition pas de base fixe, c’est un lieu vide. Il s’agit de délibérer en groupe pour arriver à prendre une décision qui peut aller dans un sens ou en sens contraire selon les circonstances. Bien sûr c’est mieux que l’autre procédure décisionnelle qui repose uniquement sur des arguments d’autorité formulés par une religion ou un leader plus ou moins charismatique (pharaon, roi, dictateur, populiste, etc.). Mais avec les humains, il ne semble pas qu’il y ait progrès historique de l’intelligence collective, il y a même des régression terribles et récurrentes. La dictature peut se transformer en démocratie, mais l’inverse reste aussi vrai. La guerre se termine par un armistice et la paix retrouvé, et puis la guerre recommence sous d’autres formes, que ces pays soient démocratiques ou non.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

18 août 2021, POUR ou CONTRE la stérilisation forcée ?

15 août 2021, Ligatures des trompes et vasectomie pour tous et toutes

21 octobre 2020, Stérilisation forcée, eugénisme ou génocide ?

24 mai 2019, Quelle démocratie en période d’urgence écologique ?

13 novembre 2014, stérilisation de masse, méthode de contraception en Inde

28 mars 2014, Stérilisation de masse des chats… Et celle des humains ?

Le verdissement du développement durable

« Développement durable », une expression des années 1990 qui révèle un discours fait pour faire penser qu’on fait quelque chose face à l’urgence écologique : libre cours au business as usual tout en faisant croire qu’on maintient ouvertes toutes les possibilités pour les générations futures ! Cet oxymore, un rapprochement de mots contraires tient plus de la poésie que de la réalité, cf. l’obscure clarté des étoiles.

Comme parler aujourd’hui de croissance économique et démographique paraît impossible dans un monde fini et vidé de ses ressources faciles d’accès, l’oxymore « développement durable » pour nous entuber reçoit une couche de verdissement pour renforcer le leurre, l’illusion : « croissance verte », « moteur propre »…, en fait un greenwashing, de l’écoblanchiment. Le greenwashing ne consiste pas seulement à recouvrir et occulter certaines réalités désagréables, il désigne en même temps une forme de manipulation mentale visant à fabriquer l’adhésion et le consentement.

Julien Vincent : Longtemps le terme « verdissement » a été réservé aux traités de botanique. D’abord associé à ce qui est instable et changeant, ce n’est qu’à l’époque romantique que le vert devient la couleur de la nature. Il est chargé d’une connotation politique (avec la création des Verts en 1984). Alors les tenants de la société thermo-industrielle inventent le verdissement dans tous les domaines, financier bien entendu, mais aussi verdissement technologique : à travers l’objectif d’une « croissance verte », on mise sur des techniques très consommatrices en métaux non recyclables. L’économie circulaire n’est aussi que mirage.

Pour en savoir plus sur le verdissement

Des municipales à l’heure du verdissement (2020)

extraits : Les élus des années 1990 avaient transformé leur ville en entreprise pour devenir une zone « attractive ». C’était la mode de la politique du  développement local, zones industrielles par-ci, grands travaux inutiles par-là. Les politiques d’image visaient à améliorer le positionnement extérieur de la ville, festival de musique par-ci, festival de la bande dessinée par-là… Aujourd’hui c’est le verdissement général. Que dire de spécifique quand tous les candidats se veulent écolos ?

Fluide Glacial : Vers un monde vert et très rigolo (2014)

extrait : « Un sage a dit, si tu échoues sur une île déserte avec une bible électronique, tu as trois heures d’autonomie… »

mondial de l’auto (2008)

extraits : Le « greenwashing » ou verdissement des mauvaise pratiques environnementales par un effet d’annonce, a encore frappé. « Les marques de voiture font de l’écologie leur principal argument de vente », titre Le Monde du 16 octobre 2008. Renault prétend « laisser moins de traces sur la planète », Toyota « moins de CO2, mais aussi moins de NOx », BMW « moins d’émissions, plus de plaisir ».

POLLUTEC (2007)

extraits : Dans la France de 1986, Pollutec (Salon international des équipements, des technologies et des services à l’environnement) rassemblait 220 exposants sur 4 000 m2 de stands. En 2006, Pollutec réunissait à Lyon 2500 exposants sur 53 000 m2. En fait cette progression du « verdissement » du PIB n’est pas bon signe. Cela démontre que la richesse du pays, mesurée par le produit intérieur brut, a une composante négative dont l’expansion marque les inconvénients de la croissance économique : on note comme positif des activités qui ne font pour la plupart que compenser les inconvénients du progrès technique.

Pour en savoir plus sur les oxymores

Transition énergétique, un oxymore de plus (2022)

Nucléaire vert, énergie durable, oxymores (2022)

Croissance durable, un oxymore obtient le prix Nobel ! (2018)

Croissance verte, l’oxymore de la Banque mondiale (2012)

Pour en savoir plus sur l’économie circulaire

L’économie circulaire, une vraie entourloupe (2020)

Économie circulaire, on en parle, on le fera peut-être (2018)

économie circulaire, écologie industrielle, un leurre (2013)

Hugo Clément, une voix écolo qui compte ?

Hugo Clément, un « écolo sectaire » ? A une époque, ce journaliste-écrivain était le « gars relou qui se moque de ses potes végétariens ». Il adorait la viande et n’aimait pas les bêtes. Mais son frère lui fait lire le livre choc de Jonathan Safran Foer, ses amis « l’éduquent ». Comme Nicolas Hulot en son temps, il comprend au gré de ses reportages journalistiques que la défense de l’environnement est la mère de toutes les batailles. « Quel que soit le sujet que j’étais amené à traiter, dans n’importe quel pays du monde, il y avait un enjeu environnemental sous-jacent, explique-t-il. Il y a toujours des ressources naturelles au cœur des conflits  » Il se consacre alors à une émission, « Sur le front », centrée autour de personnages qui luttent sur le terrain et auxquels le téléspectateur pourra s’attacher. Pour ses interlocuteurs, il offre une caisse de résonance inespérée à leurs combats. « L’écueil, quand on traite les sujets environnementaux, c’est que c’est souvent plombant. Tu fous la tête des gens sous l’eau et tu ne les laisses pas respirer en leur proposant de faire un truc. Nous, on veut qu’à la fin des émissions on ne se dise pas “c’est horrible, on va crever”, mais plutôt “il y a des gens qui font des choses et nous aussi on peut agir” », plaide Hugo. Sur les réseaux, le journaliste est presque devenu un média à lui tout seul : un million d’abonnés sur Instagram, 800 000 sur Facebook, 650 000 sur Twitter, 140 000 sur TikTok

Fatalement, Hugo Clément suscite des critiques. Et notamment celle de brouiller la frontière entre journalisme et militantisme, de faire de la dénonciation permanente, tel un chevalier vert. Une large partie du monde agricole et de la chasse s’irrite des « leçons » assénées par le reporter. Sur les réseaux sociaux, il est fréquemment pris pour cible, parfois avec violence, ainsi ce tweet appelant à « monter un commando et faire couiner ce con ». Hugo Clément assume tout, de « montrer sa gueule », de se mettre à dos le million de chasseurs : « L’objectivité, c’est un truc que les journalistes mettent en avant pour se donner bonne conscience, mais personne n’est objectif. » En effet ! Grâce à un cerveau surdimensionné, nous sommes la mesure de toutes choses, mais notre objectivité n’est que la somme de nos subjectivités humaines. Nos esprits et nos comportements ne sont que le reflet de l’idéologie dominante, l’imaginaire collectif du moment. Comme s’y retrouver ?

A l’intérieur de la démocratie d’abondance, on peut entendre tous les points de vue, celui de la vaccination obligatoire et cel ui des anti-passe, les pro et les antinucléaires, les pro et les anti-éoliens, tout peut servir de pugilat. Il est vrai que dans les médias, l’opinion stupide est traitée avec le même respect que l’opinion intelligente, celui qui est mal informé peut parler aussi longtemps que celui qui est bien informé et la propagande y est mise dans le même sac que l’éducation. Cette tolérance du sens et du non-sens à la fois est justifiée par l’argument démocratique selon lequel personne, aucun groupe ni aucun individu, n’est en possession de la vérité et capable de définir ce qui est juste et ce qui est faux, ce qui est bon et ce qui est mauvais. Toutes les opinions contestataires doivent être soumises au « peuple » pour qu’il puisse délibérer et choisir. Le caractère non discriminant de la tolérance libérale était, du moins en théorie, basé sur la proposition selon laquelle les homme étaient (en puissance) des individus qui pouvaient apprendre à écouter, voir et sentir par eux-mêmes et ainsi comprendre quels étaient leurs véritables intérêts. L’argument démocratique implique une condition nécessaire, à savoir que les gens doivent avoir accès à l’information authentique et que leurs délibérations doit être le  résultat d’une pensé autonome se fondant sur cette information authentique.

« Mais la tolérance universelle devient problématique lorsqu’elle est appliquée à des individus manipulés et endoctrinés qui répètent comme des perroquets, comme si cela venait d’eux, l’opinion de leurs maîtres pour lesquels l’hétéronomie est devenue autonomie. Avec la concentration des pouvoirs économique et politique et avec l’intégration d’opinions opposées dans une société qui utilise la technologie comme un instrument de domination, la contestation réelle reste bloquée. Dans une démocratie organisée sur un mode totalitaire, l’objectivité entretient une attitude mentale tendant à oblitérer la différence entre ce qui est juste et ce qui est erroné. En fait le choix entre des opinions opposées a été fait avant que ne commence la discussion. Il n’a pas été fait par une conspiration, mais juste par « le cours normal des événement », qui n’est que le cours des évènements administrés. Comment briser la tyrannie de l’opinion publique et de ceux qui la construisent dans une société close ? Pour rendre les individus capables de devenir autonomes, de trouver par eux-mêmes ce qui est vrai, il faudrait les libérer de l’endoctrinement dominant qu’ils ne reconnaissent même plus comme endoctrinement. La vérité, « toute la vérité », requiert la rupture avec l’apparence des faits. Une partie essentielle de la vérité est de reconnaître dans quelle effrayante mesure l’histoire a été faite par et pour les vainqueurs, c’est-à-dire de reconnaître dans quelle mesure elle est le développement de l’oppression. » (Marcuse en 1964, in La tolérance répressive)

En d’autres termes, il faut savoir trier entre les bons journalistes et les autres, entre les médias de merde et ceux qui ont un certain respect de la vérité, entre les voix qui comptent et les éructations des populistes de tous bords…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

14 juin 2021, Que signifie « penser vrai » ? Relativiser !

8 juillet 2020, Brouhaha médiatique et démocratie réelle

Écologie, la tentation du sabotage

Si les éco-militants n’ont pas pu accéder à la mégabassine de Sainte-Soline le 25 mars dernier, ils avaient déjà détruit des pompes et tuyaux de réservoirs d’eau lors de précédentes mobilisations. Ailleurs en France, d’autres militants écologistes multiplient des actions directes depuis des mois, qu’il s’agisse de pneus de SUV dégonflés, de trous de golf bouchés au béton, de cimenteries dégradées.

Si elle continue à faire débat, la destruction ou la dégradation de biens matériels au nom de l’urgence environnementale est désormais pratiquée par de nombreux activistes. La légitimité semble de leur côté !

Rémi Barroux et Audrey Garric : Beaucoup ciblent directement ceux qu’ils estiment responsables du désastre écologique : les industries polluantes et les citoyens les plus riches. « Il est légitime de tenter de mettre hors service un système qui nous met en danger, revendique Léa, membre d’Extinction Rebellion (XR). On se réapproprie le droit de se défendre, car l’État ne le fait pas ou, pire, encourage ce système. » Andreas Malm, professeur à l’université de Lund : « Les superyachts, jets privés, SUV, centrales au charbon ou gazoducs tuent des gens », en émettant de grandes quantités de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. « C’est donc une forme de réduction des dommages et de prévention de la mort que de les détruire » Des divergences demeurent cependant sur l’usage du sabotage et surtout sur sa définition et son périmètre. A Greenpeace, on a déjà réalisé de tels gestes, comme en 2010-2011 quand on avait démonté des rails pour empêcher des trains de matières radioactives de circuler. Nombre de militants préfèrent désormais le terme « désarmement », utilisé par Les Soulèvements de la Terre. Il y a un renversement de la responsabilité : avec le “désarmement”, ce ne sont plus les auteurs de sabotage qui sont hors la loi, mais l’État, les industriels ou les tenants de l’agriculture intensive qu’il faut empêcher de détruire le vivant .

Pour toutes les organisations, la non-violence à l’égard des personnes reste la ligne de conduite partagée.

Le point de vue des écologistes (face à leurs opposants)

Krikri : Lançons un appel à une vraie insurrection : personne ne part en week-end ce week-end, ni lors du week-end de l’Ascension ni lors du week-end de la Pentecôte. Tout le monde reste chez soi ou on prend le train exclusivement. Personne sur les routes. Ça, ça serait une vraie insurrection.

Ben : Et vous croyez ne serait-ce qu’une seconde qu’un tel appel ait la moindre chance d’aboutir à quelque chose de significatif ? Il faut redescendre sur terre et se rendre compte que convaincre nos concitoyens (et souvent nous-même…) est une tâche immense qui prendra du temps. Surtout si on veut le faire en restant dans une démocratie et un pays de liberté.

Krikri @ Ben : Ha ha ha ! J’attendais votre réaction. Donc critiquer Macron, Darmanin, casser du matériel, oui ! Mais prendre de vraies initiatives personnelles demandant un peu de contraintes, non !

Vince : Lorsque l’habitabilité de la terre est menacée, il semblerait assez naturel d’invoquer la légitime défense. Ce grand principe va donc s’opposer à la liberté et aux lois inadaptées compte tenu de la menace sur nos vies et celle des générations futures. Peut-on, parce qu’on en a les moyens, compromettre la survie de ses semblables ? De plus en plus la légitime défense va primer.

PChabert : La violence est l’expression de ceux qui ne parviennent pas à trouver des arguments convaincants pour toucher leurs interlocuteur. Je préférerais qu’ils retravaillent leur argumentaire. Aujourd’hui les écologistes apparaissent comme des Jansénistes qui promettent l’enfer à ceux qui ne les croient pas. Nous partons vers une nouvelle guerre de religion

Débattre et choisir : L’existence de dieu n’est pas prouvée, le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité à cause des humains, si. Les conséquences à venir de ces 2 catastrophes sont également décrites très précisément et se vérifient d’année en année. Si vous cherchez un argument bidon pour justifier votre envie de ne faire aucun effort, cherchez mieux…

Provençal : le fascisme n’est plus d’extrême droite, mais de gauche. Essayer d’imposer ses idées, ou ses fantasmes ce qui pour eux revient au même, par la force est une méthode fasciste.

Sharpy @ Provençal : Le fascisme, puisque le point Godwin est déjà pulvérisé, était dominant en Italie dans les années 30, comme le Nazisme en Allemagne. Consideriez-vous donc que les résistants de ces pays, s’opposant à la volonté majoritaires, étaient les véritables « fascistes », et la majorité dans le droit? Je ne suis pas en train de dire que nous vivons la même chose aujourd’hui, ni même que les actions décrites dans l’article sont nécessairement légitimes. Juste que les mots ont un sens. De même que le mot « fantasme » quand on parle de la crise climatique.

Castanea : 100% légitime parce que VITAL dans le sens le plus absolu et entier du terme. Mille fois hélas mais nos sociétés l’ont bien cherché : on a perdu sur le terrain du TEMPS que l’on ne peut plus rattraper.Personnellement, plus de 30 ans que je hurle dans le désert contre le changement climatique et ses risques et contre la destruction des écosystèmes qui nous portent tous et nous maintiennent en vie. Résultat : +1,2°C et VIème extinction… Tristesse infinie. C’est ce temps perdu qui justifie NECESSAIREMENT, INEVITABLEMENT les sabotages. Ces derniers iront en s’aggravant et il faudra veiller de toutes nos forces à ce que cela ne finisse pas contre les personnes.

baobab dégingandé : Chutt Wutty, Remi Fraisse, Suresh Oraon, Berta Caceres, Samir Flores Soberanes… Entre 2012 et 2021, 1700 militants écologistes ont été tués dans le monde selon Global Witness. Qui est violent ? En 2010, on était à 0,9°C de réchauffement climatique, aujourd’hui on est à 1,1°C. Juste deux dixièmes de degrés de plus et vous voyez la différence (méga-feux, sécheresses, inondations meurtrières…). En 2030, on sera à 1,5°C et ensuite, ce sera 3°C. Qui est violent ?

Vibe : Le problème de fond, c’est l’absence de débouchés significatifs aux revendications écologiques.. revendications qui ne sont pas d’ordre égocentrique ou individualiste (à la différence des intérêts capitalistes) mais liées à la fois à la dette écologique des plus riches et à notre survie. On a affaire à une légitimité suprême. Dans un tel contexte, l’absence de débouchés politiques ne peut conduire qu’à des actions illégales. Pour l’instant ça relève du sabotage.. mais rien ne dit que ça en restera là. Charge aux concernés à se remettre en cause et à évoluer dans le bon sens.

Profdéco : De quelles sanctions sont passibles les politiques de sabotage des conditions de vie sur terre ?

Michel SOURROUILLE : Un commentaire antérieur me parle, « De quelles sanctions sont passibles les politiques de sabotage des conditions de vie sur terre ? ». La réponse pour l’instant est rien ou pas grand chose. La notion de crime écologique commence juste à être abordée. On dirait que l’article 4 de la Charte de l’environnement (28 février 2005) n’existe pas : « Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les conditions définies par la loi. » Pire, toute action radicale contre les biens qui nuisent au bien commun sont appelées « écoterrorisme » par notre ministre de l’intérieur Darmanin. On dirait que la notion de « crime de terrorisme écologique » (article 421-2 du Code pénal français, loi du 22 juillet 1996) qui se définit comme l’introduction « dans l’atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol ou dans les eaux, d’une substance de nature à mettre en péril la santé de l’homme ou des animaux ou le milieu naturel » n’existe pas !

Notre blog biosphere aborde le problème depuis longtemps

crime écologique (2009)

crime écologique, crimes verts, écocide (2011)

« Préjudice écologique », ou plutôt crime écologique (2013)

Crime écolo, difficultés du principe pollueur-payeur (2015)

Réparation des dommages écologiques et chaos législatif (2016)

Crime d’écocide, bientôt la reconnaissance officielle (2017)

Valérie Cabanes, l’écocide est un crime (2022)

en savoir plus sur le concept de sabotage

Cette pratique – dont l’étymologie renvoie aux sabots qui mettaient les machines hors service – s’inscrit dans une longue histoire, qui débute au XVIIIe siècle avec le luddisme. Les artisans s’en prenaient aux métiers à tisser et machine des manufactures qui amenait à la faillite leur activité. Le mot « sabotage » fait ensuite référence aux actes des résistants pour s’opposer aux nazis pendant la seconde guerre mondiale. Désormais, cette action est définie dans le code pénal par « le fait de détruire, détériorer ou détourner tout document, matériel, équipement (…) de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation » En se basant sur cette définition du code pénal, les militants de XR considèrent par exemple qu’asperger de peinture la Fondation Louis Vuitton, comme ils l’ont fait le 1er mai, ne constitue pas un sabotage.

La jurisprudence pourrait évoluer, certains tribunaux reconnaissant parfois l’état de nécessité ou invoquant la liberté d’expression.

 

Démocratie grâce à des conventions citoyennes

L’accompagnement de la fin de vie est à la croisée de l’intime et du collectif. Tout le monde peut donc avoir son idée sur sa législation, quel point de vue final adopter ? Le pape François a rappelé son espoir de voir en France un débat sur la fin de vie qui « puisse se faire, en vérité, pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle ». Comme si le représentant d’une religion avait quelque chose à dire sur une décision politique dans un pays démocratique !

Le 24 octobre 2022, après une audience papale, Emmanuel Macron se confie : « Sur le sujet de la fin de vie, j’ai dit au pape que je n’aimais pas le mot d’euthanasie. Ma mort m’appartient-elle ? C’est une question intimidante, je ne suis pas sûr d’avoir la réponse. » Sur le sujet, la pensée du chef de l’État reste insondable à ce jour, mais il préfère inviter pour en parler les représentants des religions. De toute façon un président de la chose publique n’a pas à imposer son point de vue.

Il nous paraît aussi hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui en toute liberté estiment qu’on doit arrêter de les « aider » à survivre. Les députés et sénateurs devraient trancher en dernier ressort, mais adeptes de l’eau tiède et du conservatisme, on ne devrait aboutir qu’à des demi-mesures très loin d’une autorisation du suicide assisté.

Le Comité consultatif national d’éthique a parfaitement démontré au cours de son existence qu’en matière d’éthique tout est relatif car ses propositions sont variables dans le temps et même parfois contradictoires. En 2013, le CCNE avait estimé « dangereux pour la société que des médecins puissent participer à donner la mort ». Pour le CCNE en 2021, la question principale à régler est celle du libre arbitre de la personne qui souhaite mourir : comment lui permettre de prendre une décision de manière éclairée, sans être soumise à la pression médicale ?

L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) joue son rôle de conseil dans évolution de la loi… depuis des années et des années !

Jean-Luc Godard qui a pratiqué pour lui-même le suicide assisté disait : « Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n’ai aucune envie d’être traîné dans une brouette. »

Dans ce maelstrom d’opinions diverses et souvent contradictoires, la Convention citoyenne sur la fin de vie était donc la meilleure façon de délibérer de façon démocratique et en toute transparence.

Jacques Commaille et Stéphanie Lacour : Les prises de parole ont illustré l’ambivalence des pouvoirs publics quant à ce dispositif de convention citoyenne. L’« Innovation démocratique majeure » ne doit pas « se substituer au débat démocratique », selon la première ministre. La présidente de l’Assemblée nationale, questionnée par des citoyens désireux de savoir si leurs travaux sur la fin de vie seraient réellement pris en compte, leur a rappelé qu’ils n’avaient pas « la légitimité de représenter le peuple », laquelle « se gagne par l’élection ». D’autres acteurs politiques expriment même du mépris à l’égard de cette expérience. Alors que les élites consacrées, médecins, juristes, experts, locuteurs officiels de l’éthique ou encore de la morale religieuse, philosophes… s’arrogent le monopole de la formulation de ce qui est socialement désirable, les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie ont pourtant démontré que le débat démocratique pouvait être bien plus inclusif.

Le point de vue des écologistes démocrates

Un commentateur sur lemonde.fr reste dubitatif sur la légitimité de telles conventions pour des prises de décisions « directes » : « Comment sont sélectionnés les membres, comment sont-ils informés, etc. Le citoyen que je suis, préfère voter pour son représentant que d’être représenté par un inconnu dont je ne sais rien. »

Nous, nous avons à l’esprit la dernière séance au CESE, au cours de laquelle des citoyens représentatifs  ont lu le manifeste : « Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités… Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. »

Nous retrouvons la même conclusion dans le rapport de 600 pages des 150 citoyen.e.s qui ont réfléchi durant neuf mois dans le cadre de la convention citoyenne pour le climat : « Citoyennes et citoyens de toutes origines et professions, nous sommes représentatifs de la société ; nous avons été sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans nous être portés volontaires préalablement. Nous ne sommes pas des experts, la convention citoyenne reconnaît la capacité des citoyens moyens de s’exprimer sur un sujet d’avenir majeur… Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique… La plupart d’entre nous n’auraient pu imaginer en acceptant de participer à cette convention qu’ils puissent préconiser des mesures qui peuvent sembler extrêmes. »

C’est l’expression renouvelée – par-delà des différences d’opinion et d’ancrages familiaux, sociaux, professionnels, d’appartenance à des cultures locales – d’un même engagement au profit du bien commun, exaltant ainsi les vertus d’une légitimité inscrite dans l’histoire française : celle de la délibération populaire. Si nos parlementaires suivaient de même un stage intensif de formation sur toutes les décisions qu’ils prennent, notre système deviendrait plus « représentatif » !

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

La volonté du peuple exprimée grâce au tirage au sort (2019)

les leçons à tirer de la Convention Climat (2020)

Parlement godillot et convention citoyenne (2020)

Tout savoir sur la Convention Citoyenne (2021)

Convention sur la fin de vie, le manifeste (2 avril 2023)

Noël Mamère prend partie pour la castagne

L’ancien maire de Bègles (Gironde) et ex-candidat écolo à la présidentielle de 2002 fait suite, dans une tribune, aux affrontements de Sainte-Soline. Il y dénonce la stigmatisation des militants écologistes et la guerre menée contre eux. Des Internautes s’écharpent, la contre-violence de la génération climat par la violence est-elle légitime ?

Noël Mamère en avril 2022 : La FNSEA vient d’élire à sa présidence le patron d’Avril, puissant groupe agro-industriel international, dont la devise « Servir la terre » sonne comme une provocation. Parce qu’elle se sent trahie, la génération de jeunes militants constate les limites des marches pour le climat et des happenings bon enfant. Elle se contentera de moins en moins de la désobéissance civile non violente, pourtant inscrite dans notre culture politique depuis le XIXe siècle. Pour cette génération, la désobéissance est devenue « résistance », avec tout l’imaginaire qui l’accompagne. Il ne faudra pas s’étonner si certains basculent dans des formes d’activisme incontrôlables.

Les tenants du système thermo-industriel

contre le point de vue des écologistes

walhalla : C’est plutôt les écologistes radicaux qui ont décidé d’une guerre totale contre l’état de droit, non ?

Où atterrir : Euh…de la soupe sur un tableau vitré, des personnes enchaînées aux portes, allongées sur une route…c’est cela la guerre totale? La guerre totale, si on ne fait rien, vous l’aurez et elle sera sans commune mesure: mega-feux, mega-canicules, mefa-sécheresses, mega -empêtes, montées des eaux… Aujourd’hui, on peut éventuellement parler de guerre totale pour la guerre que mène l’humanité contre le vivant et le climat.

Mauvais sang : C’est clair, il s’agit d’une déclaration de guerre totale de la part de Noël Mamere. Il pose ainsi une justification préalable d’actes éco-terroristes à venir. Il fait partie des gens qui perdent régulièrement les élections et ont pourtant décidé d’imposer leur loi au peuple. Ils auront la réponse sans faiblesse d’un état démocratique, avec l’utilisation légitime des forces de l’ordre.

Aelsa : Je suis sidérée par le nombre de commentaires (suivant servilement les éléments de langage gouvernementaux) qui se réfèrent à « l’Etat de droit » ou à la « loi » comme arguments ultimes, après lesquels tout un chacun n’aurait plus qu’à observer un silence quasi religieux. La culture historique la plus sommaire devrait pourtant indiquer que dans certains cas, c’est dans le non-respect d’une loi injuste que réside la défense de l’intérêt commun. A tout le moins doit-on pouvoir débattre sur le fond et non brandir le respect de la loi comme réponse à toute interrogation sur le bien-fondé de certains projets, comme les mégabassines (l’histoire de l’enquête publique est une vaste blague). La loi évolue dans le temps pour suivre ce qu’une nation estime être juste. C’est sur ce point qu’il faut discuter : est-il juste de réserver l’eau (par exemple) à quelques-uns ? Est-il juste de compromettre par la préservation du statu quo la survie d’autres espèces, et de la nôtre ?

Daniel Lattanzio : Cette tribune justifie les exactions à venir, non celles des groupes ultra violents mais des simples militants écologistes persuadés de « défendre l’intérêt général et le bien commun ». J’appelle cela mettre de l’huile sur le feu. Et certains ici disent merci. Irresponsable.

ti Gilou : Merci M. Mamere pour votre tribune. Elle exprime clairement ce que je pense.

PERSPICACE : Dans la mesure où Noël Mamère considère légitime « la désobéissance civile », il en conclût forcément que les écologistes sont au dessus des lois de la République…

Une arlésienne : Comment doit-on faire pour s’opposer à un crime écologique, une fois que l’on a expliqué poliment que ce n’était pas bien, mais qu’on vous a juste envoyé des gendarmes armés d’armes de guerre inconnues dans les démocraties voisines ?

PMF : On s’étonne de l’incapacité des Verts à s’affranchir de cette pensée gauchiste totalement inutile à la cause environnementale. Avec N. Mamère, on se rappelle ici que ça vient de très très loin. Comme une sorte ADN. Aucun risque de mutation, sauf par manipulation génétique.

Fer : Macron et sa bande de thuriféraires vivent encore dans les Trente Glorieuses. C’est leur référence idéologique. Incapables de changer, d’évoluer, d’observer. L’obstination poussée à son paroxysme, par hubris. Nucléaire, agriculture intensive, élevage industriel, chasse pêche traditions, ventes d’armes, autoroutes, aéroports, Jeux Olympiques… C’est effarant d’en être encore là en 2023. Et de stigmatiser tous ceux qui voudraient changer.

-Alazon- Imagine-t-on la même tribune d’un nationaliste ou d’un islamiste ? Il dormirait en prison et les groupuscules auxquels il appartient seraient dissous depuis longtemps. Les appels à l’illégalité et à la violence des écologistes ne doivent plus être tolérés. Ces gens doivent apprendre à respecter les décisions des urnes.

DP4 : Merci M Noël Mamere, en tant qu’agriculteur retraité et après 44 ans dans l’élevage, j’affirme que l’on peut produire sans de mégabassines et que celles-ci ne servent que la volonté d’une minorité de vouloir faire continuer coûte que coûte un système de production obsolète. La FNSEA et ses acolytes coopératives, n’ont jamais défendu la bio, et on même tout fait pour éviter son développement, en canalisant ces marches vers ses structures, et en les étouffants. L’écologisme sera au 21ème siècle ce que le communisme a été au 20ème… un vent de révolte contre un système agro-industriel injuste et aujourd’hui destructeur.

Colette.19 : Merci pour cette tribune. Quant aux « fans » du productivisme, de l’agriculture industrielle (dont l’objectif n’est pas de nourrir les populations mais d’enrichir une minorité), de l’empoisonnement des terres, de l’eau, du vivant …, je plains leur aveuglement, ou leur paresse intellectuelle, ou leur soumission, surtout devant les conséquences de plus en plus désastreuses du réchauffement climatique. La servilité ne fait pas des humains « libres ».

Noël Mamère en novembre 2022 : Dans le cas des bassines, c’est une faute que de jeter en pâture des militants et militantes qui n’ont d’autre souci que de préserver l’avenir de l’humanité. Cette qualification infamante adressée à des militantes et militants qui, dans leur immense majorité, ne font que s’inscrire dans une longue tradition de désobéissance à de grands projets inutiles, a été mûrement réfléchie au sommet de l’État. Avec l’objectif de nous imposer son vocabulaire, relayé par de nombreux médias et réseaux sociaux, pour dicter ses valeurs ! Les tactiques militantes peuvent allier le refus de tout compromis et le recours à des actions illégales pour s’attaquer à des projets jugés nocifs pour le vivant.

Lire aussi, Mamère quitte EELV, les rats veulent diriger la danse (2013)

 

Andreas Malm, le Karl Marx de l’écologie

Militant trotskiste de la IVe Internationale en Suède, Andreas Malm relie l’écologie au marxisme. En 2009, il commence sa thèse sur le capitalisme fossile. L’idée-force, résumée dans « L’Anthropocène contre l’histoire » : ce n’est pas l’humanité qui est devenue une force géologique, mais le capitalisme fossile qui est né en Angleterre avec la machine à vapeur de James Watt, d’où la préférence d’Andreas Malm pour le mot de « capitalocène ». Andreas Malm participe aux actions de Ende Gelände, ce groupe d’origine allemande capable de s’introduire dans des mines de charbon et de s’allonger sur des voies ferrées transportant du lignite. Sans doute le stade le plus avancé à l’époque de la lutte pour le climat en Europe, mais tout ce qui pouvait être catégorisé comme violence a été scrupuleusement évité.

Le récent livre de Malm tiré de cette expérience. « Comment saboter un pipeline » (2020) marque un tournant. L’activiste et théoricien suédois y affirme que la troisième vague de mobilisation écologiste contre le réchauffement climatique doit en partie rompre avec la non-violence. Andreas Malm invite le mouvement à dépasser le pacifisme et à recourir à l’action violente, non contre les personnes, mais contre les infrastructures du capitalisme fossile. « Nous devons faire de la crise du réchauffement climatique l’occasion d’une révolution », affirme ce théoricien d’un « léninisme écologique », partisan du blocage et du sabotage des infrastructures du « capitalisme fossile ». Mais le livre ne donne pas de leçons de sabotage. Le film du réalisateur Daniel Goldhaber, How to Blow Up a Pipeline, sorti le 7 avril dernier aux Etats-Unis, est bien plus explicite puisqu’il met en scène un groupe de huit jeunes qui décident de faire sauter un oléoduc au Texas.

Andreas Malm : « Mon livre a été publié au bon moment, en 2020. L’idée était dans l’air. La pandémie refluait et le mouvement climatique réfléchissait à l’étape d’après. Dans les milieux écologistes, il était communément admis qu’il fallait essayer quelque chose de différent et de nouveau. Le sabotage pouvait être la nouvelle méthode d’action.. On n’apprend rien sur la façon de saboter un pipeline, mais il s’agit d’une réflexion sur la façon d’agir dans un monde en feu. Le mouvement climat ne doit pas cibler les gens, notamment en essayant de s’en prendre physiquement aux individus qui sont derrière les entreprises de combustibles fossiles. Toute la discussion autour du sabotage dans le mouvement porte exclusivement sur le ciblage de biens, de choses, d’objets inanimés. La tournure que prend la crise climatique est telle qu’il ne reste plus que des options extrêmes. » 

Nicolas Truong : Sainte-Soline, le 25 mars 2023, l’un des plus importants conflits de l’écologie. Sans doute a-t-on assisté à « la première lutte en Europe contre un projet d’adaptation au changement climatique », analyse le théoricien et activiste suédois Andreas Malm. Les guerres du climat ne se déroulent plus uniquement sur les champs de bataille de lointaines nations asséchées ou dans les mers des archipels submergés, elles fracturent désormais le cœur même de nos sociétés. D’un côté, le monde de l’agriculture intensive qui creuse des bassines géantes afin de capter l’eau nécessaire à la production de céréales destinées à l’industrie agroalimentaire. De l’autre, des partisans d’une agriculture paysanne, qu’elle soit d’élevage ou maraîchère. D’un côté, le productivisme et les grandes cultures. De l’autre, la sobriété et l’agroécologie. La matrice : les nouvelles cosmologies, la sensibilité au vivant et la pensée terrestre. La méthode : l’occupation semble plus efficiente que la manifestation. i les Claude Lévi-Strauss d’aujourd’hui conversent avec les zadistes et soutiennent la Terre qui se soulève, c’est parce que la réalité a pris la forme de la radicalité. Elle oblige, comme y invite l’étymologie d’origine latine et la pensée critique, à « saisir les choses à la racine ». C’est pourquoi nous assistons peut-être à la naissance d’une internationale terrestre dont les actions radicales sont autant de manifestes.

le point de vue des écologistes activistes
D’accord avec ces constats, d’accord avec la nécessité de s’orienter vers une radicalité franche et sans concession. 1972 le rapport sur les limites de la croissance, 1974 la candidature de l’écologiste René Dumont à la présidentielle… cela fait 50 ans qu’on se f…. de la g….. des écologistes et de l’impérieuse nécessité de protéger le vivant. L’accumulation scientifique des preuves, la réalité des bouleversement structurels opérés, la pédagogie de la catastrophe … tout cela n’a servi à rien, que ce soit au niveau des gouvernements, des industriels … et au niveau des citoyens bien peu sont prêts à faire des efforts. Or en politique, tout est dans le nombre. Une Greta Thunberg est une jeune Stockholmoise, un million de jeunes, une force avec laquelle compter. Aucun discours ne poussera jamais les classes dirigeantes à agir.

L’idée que la seule manière d’obtenir gain de cause serait la non-violence a été construite par les universitaires. Et il n’y a pas de loi générale disant que dès que vous commencez dans des modes de confrontation plus violents, le mouvement meurt. Les seules questions de fond à se poser sont : s’opposent-elles aux causes de la crise écologique ou l’aggravent-elles ? Est-ce que ces actions sont susceptibles d’être comprises ? Car on ne peut pas envisager un mouvement de masse avec moins de personnes. Mais tout mouvement d’influence structurelle commence par des actes individuels illégaux, condamné par le cadre légal, le gouvernement et la plus grande partie de l’opinion publique à un moment, mais reconnu par la suite comme « ce qu’il fallait faire ». Des cibles choisies avec soin, comme les SUV des plus riches dont on dégonfle les pneus, un aéroport de jets privés ou une usine de ciment, offrent un meilleur potentiel pour que d’autres personnes rejoignent la lutte…

Comme tout consensus nouveau qui demande de repenser notre relation aux autres et au monde (par exemple, la fin de la monarchie, de l’esclavage, de la ségrégation, la mise en place des droits des femmes…), il ne se construira pas sans conflictualité et sans activisme radical. Car des conservatismes puissants sont à l’œuvre, cherchant à tout prix à protéger leurs intérêts. Il s’agit désormais de faire primer l’intérêt de tous les vivants sur celui de quelques-uns.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

non-violence, toujours (2008)

Urgence écologique et destructions de biens (2020)

Hymne au sabotage dans Le Guardian (2021)

Faut-il incendier les émetteurs radio/télé ? (2021)

Effondrement en vue, radicalité militante (2022)

Urgence écologique, le rôle de la violence (2023)

Sainte-Soline, halte à la violence d’État (2023)

Le point judiciaire sur la désobéissance écolo (2023)

Allons plus loin que « La Fresque du climat »

Créée par Cédric Ringenbach en 2015, la Fresque du climat est un atelier ludique et pédagogique d’environ trois heures, au cours duquel le formateur guide les participants dans un jeu de cartes dont l’objectif est de comprendre les causes et les conséquences du dérèglement climatique. Chaque carte incarne un élément du phénomène et doit être placée après les cartes représentant ce qui le cause, et avant celles figurant ses conséquences.

Par exemple la carte « combustion de ressources fossiles » est placée après la carte « activités humaines », mais avant la carte « émissions de gaz à effet de serre ». C’est logique : les activités humaines sont à l’origine de la combustion du gaz, du pétrole et du charbon, cette combustion étant elle-même une cause des émissions de carbone. En une quarantaine de cartes se compose ainsi un panorama du problème climatique – une fresque, donc. Alors qu’un sondage (Ipsos/EDF) publié fin 2022 sur le sujet suggère que 37 % des Français demeurent climato-sceptiques, nul ne saurait contester l’utilité de la Fresque.

Stéphane Foucart : La Fresque n’aborde le réchauffement que sous son aspect technique, elle en fait un problème physico-chimique. Elle invisibilise ses racines politiques et idéologiques et prend ainsi le risque de diffuser, en creux, deux idées dangereuses. La première est celle du caractère performatif du savoir : produire et diffuser de la connaissance sur un problème reviendrait à le résoudre. Cette idée a notamment présidé à la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en 1988… les connaissances accumulées ne se sont pas traduite par une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Quant à la seconde, elle fait accroire que, le réchauffement n’ayant pas de racines idéologiques bien identifiées, sa résolution ne tient qu’à une série de mesures techniques. Vouloir explorer les causes profondes du changement climatique, c’est au contraire accepter d’aller bien au-delà des sciences naturelles. C’est accepter de se frotter à des questions politiques, par exemple s’interroger sur les modalités de la création monétaire et du financement des économies, sur la sacralisation du marché et de la croissance, sur la fétichisation de l’innovation technique, sur le mépris de la condition animale, sur le rapport à l’oisiveté, sur la dérive oligarchique du néolibéralisme, sur les effets environnementaux de la différenciation sociale… Le temps n’est plus seulement à expliquer la science du réchauffement, mais à l’action politique.

Le point de vue des anti-écologistes

Morgenstern : Chaque chronique de Stéphane Foucart est une invitation à se désabonner du Monde.

-Alazon- Fait-on des fresques sur la fraude fiscale, sur l’immigration, sur la malnutrition dans le monde, sur le paludisme, qui tue bien plus que le réchauffement pour bien longtemps ? Non, on fait une fresque à forte dimension écolo, mais ça ne suffit pas encore aux écolos qui voudraient que ce soit juste de la propagande !

Jean Kaweskars : Le but de nos écolos pastèque, comme SF, c’est d’imposer par la peur ce qu’ils n’obtiennent pas par les urnes. La transition climatique est une réalité physique que l’humanité réussira par l’innovation, le libéralisme et la croissance économique.

GERONIMO : Si l’on voulait encore une preuve que lutter contre le changement climatique est juste un PRÉTEXTE pour valider un agenda idéologique marxisto-chrétien, on est servi. « Marxiste » parce que l’auteur affirme – sans preuve – que le libéralisme est responsable du réchauffement de la planète (et l’URSS hier ? Et la Chine aujourd’hui ?). « Chrétien » parce que l’idée sous-jacente de cet anti-scientisme, c’est qu’on est forcément COUPABLE et qu’on doit donc « souffrir » et « expier ». Le fait qu’on puisse régler le problème par le progrès scientifique est d’autant plus insupportable qu’il sous-entend que nous pourrions ne pas faire « pénitence ». Sectarisme total.

HoKuToShinken : Dans un régime dictatorial vert, les lois seront neutres, de droite ou de gauche ?

Le point de vue des écologistes

Lecteur Malin : La fresque du climat est le volet 1 de ce programme, le volet 2 est « l’atelier 2 tonnes »… notre chroniqueur , comme les autres participants , y sera mis face à l’inévitable pour arriver à l’objectif : une profonde remise en cause de nos modes de vie. Bref un article incomplet

Michel SOURROUILLE : Stéphane Foucart ne fait qu’illustrer la charte Climat & Environnement du « MONDE » : Le Monde contribue par sa couverture éditoriale et par ses engagements sociétaux d’entreprise à cet objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre…Le Monde informe ses lecteurs sur l’impact de leurs choix de consommation et se donne pour objectif de réduire progressivement la place accordée aux produits et aux loisirs les plus néfastes pour l’environnement… Le Monde se fixe comme objectif de réduire progressivement la part des publicités de produits et activités exclusivement basés sur le recours aux énergies fossiles…

JF112 : Quelle idéologie politique aujourd’hui est vraiment compatible avec l’arrêt total de l’utilisation des hydrocarbures dans les moyens de production. Il est assez clair que dans ces conditions, la retraite à 60 ans, un SMIC à 2000 euros, passer 7 ans à faire des études d’histoire ou de sociologies, la médecine moderne avec scanner et cie, c’est même pas en rêve dans un futur proche.

P.Bizet : Nous sommes trop nombreux sur terre et nos activités, notamment celles des riches (nous, pas seulement les plus riches d’entre nous, nous tous) mènent à une consommation outrancière des ressources terrestres et à une pollution aussi outrancière en plus des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, chacun d’entre nous peut facilement diviser par 2 ses consommations personnelles, multiplié par les milliards de ‘riches’ cela aurait un effet immédiat bien plus rapide que les changements politiques nécessaires.

Jean Passédé-Mayer : à combien débute le 10% des plus riches responsables de presque 50% des GES au niveau mondial ? Réponse : à environ le Smic français. Morale : faut pas se plaindre, on est de gros privilégiés.

LargoF : Pour vraiment ralentir le système il faudrait avant tout revenir à une taille de population qui était celle du début de l’ère industrielle, en commençant par donner l’exemple dans les pays développés avec une politique volontariste. La baisse naturelle et les petits gestes verts ne seront pas suffisants. Mais ralentir la machine économique qui se nourrit de croissance basée sur la natalité demande une prise de conscience idéologique préalable. L’économie de la décroissance est à inventer et c’est tout à fait faire de la politique.

La charte Climat & Environnement du « MONDE »

Depuis quinze années et la création du service Planète, en 2008, la couverture des questions portant sur l’environnement, la surexploitation des ressources et l’urgence climatique s’est considérablement étoffée dans Le Monde. Mais cela ne saurait suffire alors qu’il apparaît que la prise de conscience par une partie de l’opinion publique des dangers qui menacent la planète et la biodiversité peine à se traduire en des mesures concrètes. Le Monde a donc décidé de se doter d’une charte Climat & Environnement qui prend effet immédiatement. Les articles de cette charte insistent sur la nécessité d’un traitement transversal des questions écologiques, environnementales et climatiques, qui irriguent toute la société et toutes les rubriques du journal. Il est évidemment hors de question de les cantonner à la rubrique Planète, bien au contraire.

La charte Climat & Environnement du « MONDE »

L’origine humaine du changement climatique a été démontrée par la communauté scientifique internationale et Le Monde considère que la gravité de la crise écologique actuelle appelle des réponses urgentes…

Le Monde contribue par sa couverture éditoriale et par ses engagements sociétaux d’entreprise à cet objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre…

Le Monde est vigilant et critique vis-à-vis des discours et annonces pouvant relever de l’écoblanchiment (greenwashing)

Le Monde informe ses lecteurs sur l’impact de leurs choix de consommation et se donne pour objectif de réduire progressivement la place accordée aux produits et aux loisirs les plus néfastes pour l’environnement.

Le Monde se réserve le droit de refuser toute publicité comportant un message ambigu sur les questions environnementales…

Le Monde se fixe comme objectif de réduire progressivement la part des publicités de produits et activités exclusivement basés sur le recours aux énergies fossiles.

Le Monde s’engage à porter ses bilans carbone à la connaissance de ses lecteurs et à prendre des objectifs de réduction de son empreinte carbone fréquemment actualisés.

Pour leurs déplacements professionnels, les journalistes évitent dans la mesure du possible les transports les plus polluants, notamment l’avion. Historique de la prise de conscience du MONDE

L’historique à partir des archives de notre blog biosphere

1945-1973 : Les débuts du MONDE en la matière ont été désastreux. Dans son numéro 199 du 8 août 1945, le quotidien annonçait le largage de la première bombe atomique en manchette sur trois colonnes avec, en surtitre, cette formule ingénue et terrible : « Une révolution scientifique » (…) C’est seulement à partir de 1969 que LE MONDE ouvre un dossier « Environnement »… au service de documentation !

1974-1981 : Le premier journaliste dédié à l’écologie, Marc Ambroise-Rendu, est arrivé au MONDE en mars 1974. Son directeur, Jacques Fauvet, n’avait aucune idée de la manière dont il fallait traiter la nouvelle rubrique environnement, mais comme il y avait un ministère du même nom depuis le 7 janvier 1971, un ministre (Robert Poujade), des officines diverses, des salons de l’environnement et des réactions patronales, il fallait « couvrir »…

1981-1988 : L’élection de Mitterrand en 1981 a été un coup d’arrêt à la politique environnementale ; c’est pourquoi, quand Roger Cans reprend la rubrique environnement du MONDE, il se retrouve seul et isolé. L’affaire de Bhopal, cette fuite de gaz mortel qui tue ou blesse des milliers d’habitants d’une grande ville indienne en décembre 1984 ne donne lieu qu’à une brève le premier jour. Et le correspondant à New-Delhi n’ira à Bhopal que plusieurs mois après la catastrophe, lorsque l’affaire deviendra politique…

1998-2011 : Avec l’arrivée à la direction d’Eric Fottorino en juin 2007, LE MONDE mobilise davantage de rédacteurs à la chose environnementale : six ou sept rédacteurs au lieu d’un seul durant la période 1974-1998. A partir du numéro du 23 septembre 2008, une page est consacrée à la Planète, au même titre que les pages International ou France

2012-2013 : Les journalistes écolos du MONDE Marc Ambroise-Rendu, Roger Cans et Hervé Kempf ont témoigné que l’écologie avait pris de l’importance dans ce quotidien de référence. Mais comme il faut préserver les convenances et les recettes publicitaires, LE MONDE cultive encore la croissance, le tout automobile et les néfastes futilités…

Le départ d’Hervé Kempf le 2 septembre 2013 a révélé qu’il valait mieux pour les journalistes environnementalistes ne pas faire de « militantisme ». Le directeur du journal n’hésite pas à lui écrire : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète ». Il s’est fait traité de « chroniqueur engagé » par un directeur de la rédaction, etc. L’environnement gêne dans un journal vendu aux intérêts financiers. Plus que jamais avec la crise de la presse, LE MONDE dépend des recettes publicitaires. La prise de contrôle par MM. Bergé, Niel et Pigasse en 2010 n’avait fait que renforcer ce processus. La parole des écologistes est captive d’un système marchand qui n’a pas encore compris que l’écologie sera la pensée dominante du XXIème siècle.

2014-2019 : Rien n’a changé fondamentalement dans le journal « de référence ». Les crises multiples étouffent toute perception claire de la crise écologique qui va pourtant dans les années prochaines approfondir gravement les crises socio-économiques. Car, comme le disait un jour Stéphane Foucart devant un parterre de journalistes environnementaux : « LE MONDE est un quotidien : par définition le long terme ne vaut donc rien par rapport au court terme. »

14 mai 2019 : Notre blog biosphere a définitivement déménagé des serveurs du monde.fr depuis hier. A ce jour 14 mai 2019, nous ne savons toujours pas pourquoi lemonde.fr a éjecté ses 411 blogs abonnés dont nous faisions partie. Inutile de nous lamenter puisque nous avons immédiatement ressuscité. Notre serveur est dorénavant la « Coopérative d’hébergement numérique » https://ouvaton.coop/. Notre ambition reste la même, développer un regard critique et écolo sur la société thermo-industrielle. Il faut être à la marge pour se sentir libre.

Lire, Notre blog, c’était un regard critique sur le monde.fr

1920-1923 : LE MONDE devient de plus en plus écolo et cette charte du 21 avril 2023 en est la preuve. Mais reste le tabou suprême, ce quotidien exclut encore de parler de surpopulation mondiale, il préfère dénoncer la population carcérale

Les contributions sur lemonde.fr

Benoît Mo : Engagement pris plus de 15 ans après le Guardian…mais bon, on ne va pas bouder son plaisir,

HB78 : Mieux vaut tard que jamais. J’ai souvenir d’avoir, au ministère chargé du développement durable, d’avoir accompagné des secteurs professionnels sur de telles chartes à la fin des années 2000 – début des années 2010.

Pavédelenfer : « Il n’est pas question pour notre journal de se transformer un média militant – ce serait aller contre notre conception du journalisme » Meuh non à part les 627 articles woke tout va bien.

Crocus : Ce journal appartenant à un empereur des centrales à charbon, je comprends qu’ils tentent une entreprise d’expiation.

Mirabelle : Dorénavant, les pages Economie et Voyage (par exemple) seront donc cohérentes avec les pages Planète et prendront donc en compte le dérèglement climatique, la finitude des ressources et l’extinction du vivant ? On s’en réjouit d’avance et on attend cela avec impatience.

LeChapelierFou : On est impatients de voir le résultat. Ça va effectivement être très drôle, la manifestation de la dissonance cognitive

Les journées mondiales pour changer le monde ?

Le 8 juin c’est la journée mondiale pour l’Océan, le 22 juillet la journée internationale contre les projets miniers , le 4 octobre la journée mondiale pour les animaux, le 31 janvier la journée mondiale pour l’abolition de la viande, le 1er février la journée mondiale des zones humides (pas de sous-entendu s’il vous plaît), le 25 mars la journée internationale anti-pub, le 22 mai la Journée Internationale de la Biodiversité, la journée sans voiture qui devrait se fêter tous les jours, et il y a même les six journées de la Genèse, ce qui, en fait s’est passé en quatre milliards d’années.

Et puis il y a tous les 22 avril, aujourd’hui depuis 1970, la célébrissime Journée de la Terre nourricière (Earth Day), une fête célébrée aux États-Unis en commémoration de la création du mouvement environnementaliste. Même le gouvernement français participe, mais de très loin, à cette journée avec le slogan « passez devant, on vous rejoindra… peut-être ».

https://www.gouvernement.fr/journee-de-la-terre-chacun-peut-faire-une-action-pour-la-planete

Notre blog biosphere en rajoute une couche depuis l’an dernier

22 avril 2022, Journée de la Terre

Il y a même un site uniquement consacrée à cette journée (« faites un don » est bien mis en évidence)

https://jourdelaterre.org/

‘Il paraît qu’aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans 193 pays passent à l’action chaque année dans le cadre du Jour de la Terre », enfin c’est ce qu’ils disent.

L’ONU ne pouvait être en reste, son site :

https://www.un.org/fr/observances/earth-day

« L’expression « Terre nourricière » est couramment utilisée dans de nombreux pays et régions pour désigner la planète Terre. Elle illustre l’interdépendance qui existe entre l’être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous… »

C’est bien dit, mais ça ne va pas plus loin. Ah, excusez, l’ONU multiplie ces commémorations : « Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources. » 

Voilà la liste complète pour ne rien perdre des enjeux cruciaux qui perdurent

04 Jan. Journée mondiale du braille (A/RES/73/161)

24 Jan.Journée internationale de l’éducation (A/RES/73/25)

27 Jan.Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (A/RES/60/7)

01 Feb.Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle (première semaine de février) (A/RES/65/5)

02 Feb.Journée mondiale des zones humides (A/RES/75/317)

04 Feb.Journée internationale de la fraternité humaine (A/RES/75/200)

06 Feb.Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (A/RES/67/146)

10 Feb.Journée internationale des légumineuses (A/RES/73/251)

11 Feb.Journée internationale des femmes et des filles de science (A/RES/70/212)

12 Feb.Journée internationale pour la prévention de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme (A/RES/77/243)

13 Feb.Journée mondiale de la radio (A/RES/67/124)

20 Feb.Journée mondiale de la justice sociale (A/RES/62/10

21 Feb.Journée internationale de la langue maternelle (A/RES/56/262)

01 Mar.Journée mondiale des herbiers marins (A/RES/76/265)

01 Mar.Journée « Zéro discrimination »

03 Mar.Journée mondiale de la vie sauvage (A/RES/68/205)

05 Mar.Journée internationale de sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération (A/RES/77/51)

08 Mar.Journée internationale des femmes

10 Mar.Journée internationale des femmes juges

15 Mar.Journée internationale de lutte contre l’islamophobie (A/RES/76/254)

20 Mar.Journée internationale du bonheur (A/RES/66/281)

21 Mar.Journée internationale des forêts (A/RES/67/200)

21 Mar.Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (A/RES/2142 (XXI))

22 Mar.Journée mondiale de l’eau (A/RES/47/193)

23 Mar.Journée météorologique mondiale (WMO/EC-XII/Res.6)

24 Mar.Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes (A/RES/65/196)

25 Mar.Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves (A/RES/62/122)

30 Mar.Journée internationale du zéro déchet (A/RES/77/161)

02 Apr.Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (A/RES/62/139)

04 Apr.Journée internationale pour la sensibilisation aux mines et l’assistance à la lutte antimines (A/RES/60/97)

05 Apr.Journée internationale de la conscience (A/RES/73/329)

06 Apr.Journée internationale du sport au service du développement et de la paix (A/RES/67/296)

07 Apr.Journée mondiale de la santé (WHA/A.2/Res.35)

12 Apr.Journée internationale du vol spatial habité (A/RES/65/271)

14 Apr.Journée mondiale de la maladie de Chagas

20 Apr.Journée de la langue chinoise (2017)

21 Apr.Journée mondiale de la créativité et de l’innovation (A/RES/71/284)

22 Apr.Journée internationale de la Terre nourricière (A/RES/63/278)

Oh, et puis on en a marre de toutes ces journées inutiles, allez voir le reste de l’année si ça vous chante :

https://www.un.org/fr/observances/list-days-weeks

Projet de l’écologiste Marine Le Pen

L’ENVIRONNEMENT POUR UNE ÉCOLOGIE FRANÇAISE

Un programme de 18 pages « pour la France » dont nous vous avons sélectionné les meilleurs moments !

D’abord les considérations rigolotes d’apprentis écolos

Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, notre projet tourne la page de l’écologie punitive… L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous sortirons du « Green deal » et de l’enfer administratif qu’il impose aux petites entreprises sous le nom de « taxonomie » au profit d’un plan d’autonomie stratégique fondé sur le développement durable… La France n’a pas à sacrifier le bien-être de sa population pour corriger les erreurs ou les abus des autres pays !… L’impasse énergétique provoquée par la préférence irrationnelle pour les énergies renouvelables provoque la précarité énergétique de millions de ménages… Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël ! Tous les discours qui font de chacun un coupable quand il prend sa voiture, fait couler un bain chaud ou mange une entrecôte, ont pour seule fonction de ne pas mettre en question le système du libre-échange… Nous devons inventer, innover, transformer ! Ce n’est pas la croissance qui doit s’arrêter, c’est le contenu de la croissance qui doit changer…

Le localisme résume ce mouvement qui rend la primauté au proche, au commun, et à l’unité… Ce sont les populations unies par la longue durée de présence sur un territoire qui peuvent revendiquer leur complicité avec la nature…. Nous prononcerons un moratoire sur l’éolien et le solaire ; pour l’éolien, nous lancerons le démantèlement progressif des sites en commençant par ceux qui arrivent en fin de vie… Afin de produire une électricité décarbonée, nous procéderons au développement des énergies renouvelables et à la relance du nucléaire (mise en chantier de réacteurs de 4e génération et microcentrales), et de la filière hydrogène… Nous ferons étudier la construction de centrales de désalinisation dans les zones les plus exposées à la sécheresse… Par la détaxation partielle de l’impôt sur les carburants ( TVA réduite de 20 % à 5.5 %), nous engagerons la baisse du prix de l’énergie… Grâce au nucléaire, nous renforcerons le réseau de distribution électrique actuel pour répondre aux besoins des véhicules électriques…

Et puis il y a quelques suggestions d’un bon sens très écolo

Nous engagerons la simplification réglementaire en faveur des PME, des indépendants, des commerçants… Plus aucun bien d’usage en vente qui ne soit réparable… Le tri et le retraitement des déchets seront traités comme une ressource stratégique, visant à l’autonomie de la France… La publicité pour les produits alimentaires saturés de graisses et de sucres ajoutés sera limitée…

Dès l’école primaire, les enfants doivent apprendre qu’ils sont partie d’un écosystème, comme les plantes, les arbres, les animaux et les micro-organismes qui font la vie. Le contact direct avec le vivant les aidera à sortir de la privation sensorielle imposée par les écrans et le numérique… Nous lancerons un cycle complet de formation pour tous les membres de la fonction publique, formation à la transition écologique, à la protection du cadre de vie et de la biodiversité… L’écologie est incompatible avec la croissance illimitée des quantités, au détriment de la qualité.