pacifisme

En Israël, des mères en guerre contre la guerre

Il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Et elles n’arrivent jamais au résultat recherché, une paix durable. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à la seconde guerre mondiale.

Heureusement toutes les guerres ont pris fin. Parfois par un écrasement militaire, parfois par la résistance des peuples. On commence par croire à ce que disent les va-t-en-guerre. Et puis il y a des soldats morts, et le conflit s’enlise, on commence à douter, on en vient à penser que cette guerre résulte d’une erreur politicienne, on commence à manifester contre la guerre, et au final ce sont: les pacifistes qui l’emportent. Voici les prémices de ce schéma appliqué en Israël :

Raphaëlle Rérolle (envoyée spéciale du MONDE à Tel Aviv) : « La durée du service militaire est passée en Israël de deux ans et huit mois à trois ans depuis le début de la guerre. Depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque terroriste menée par le Hamas dans le sud du pays, plus de 890 militaires israéliens sont morts, dont 405 dans l’enclave palestinienne. Abasourdies de voir des jeunes Israéliens perdre la vie et la santé dans des affrontements « poursuivis à des fins essentiellement politiciennes », des femmes se sont regroupées, dès mars 2024, dans un mouvement baptisé « Les parents de combattants crient : stop ». Au début, raconte une psychologue clinicienne , « nous pensions qu’il n’y avait pas d’alternative à la guerre. Nous nous contentions d’envoyer de la nourriture et des équipements »Au départ, le mouvement n’est pas bien perçu par ceux qui le soupçonnent de trahir le pays. mais avec l’intensification de la guerre, « nous avons compris que nos fils n’avaient rien à faire là-bas », affirme Anat Mogliner. Toutes ces mères se mettent à organiser des manifestations, des occupations non violentes (devant la maison de l’ex-ministre de la défense Yoav Gallant, notamment), ou à faire circuler des pétitions et à adresser des lettres aux autorités. Les hommes peinent à s’engager ouvertement contre la guerre, dans un pays où l’ethos masculin est intimement associé à la chose militaire… » (extraits)

NB : sur lemonde.fr, « cet article n’est pas ouvert aux contributions »!!!

Notre plus ancien article sur la question palestinienne

29.10.2005 Le territoire de qui ?

Ariel Sharon a bouté les colons hors de Gaza pour soi-disant faire en sorte que les Palestiniens respectent les principes de bonne gouvernance et s’attaquent sérieusement au terrorisme. Mais dans un avion qui l’amenait à New York, Ariel Sharon réaffirmait son intention de poursuivre la colonisation de la Cisjordanie. Il a ainsi une interprétation très libre de la « feuille de route », ce plan international de paix qui prévoit la création de l’Etat palestinien. Notons d’ailleurs que le 29 novembre 1947, l’assemblée générale des Nations-Unies recommandait déjà l’établissement d’un Etat juif, mais aussi d’un Etat arabe. Le plan ne vit jamais le jour puisque le 14 mai 1948, Israël déterminait son autonomie de façon unilatérale. Pourtant les juifs ne sont pas chez eux en Palestine, en 1880 il n’y avait là que 20 000 juifs installés de longue date. Depuis les immigrations successives ont changé la donne, et la colonisation de la Cisjordanie demeure dans la continuité du sionisme.

Pour la Biosphère, cela n’entraîne que déséquilibre entre deux communautés qui l’une et l’autre ne sont même pas en adéquation avec les capacités de charge de leur biotope. Dans ces conditions, le conflit israélo-palestinien ne peut que perdurer, les actes terroristes s’accumuler et les contre-offensives militaires dévaster encore plus les territoires. Les humains ne réfléchissant pratiquement jamais au delà de leur propre ethnie alors que l’essentiel se trouve dans l’équilibre durable des écosystèmes !

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Israël, génocide et règles internationales

extraits : Les autorités israéliennes s’acharnent depuis des mois contre les Nations unies. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a été déclaré persona non grata après une déclaration qui ne correspondait pas à celle que le gouvernement israélien aurait voulu lui dicter. Dans le sud du Liban, les tentatives d’intimidation se sont multipliées contre les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dont Israël exige le départ. Les députés israéliens ont ajouté massivement, le 28 octobre, leurs voix à cette entreprise de démolition en interdisant sous quatre-vingt-dix jours en Israël les activités de l’UNRWA (l’agence chargée des réfugiés palestiniens)….

Le choc de l’ethnicité en Palestine envahie par des Juifs (31 décembre 2008)

extraits : Dans le conflit israélo-palestinien, à Gaza il y a le Hamas ou mouvement de la résistance islamique. Mais du coté du Liban, il y a le parti de Dieu, le Hezbollah. Entre les deux en Cisjordanie il y a aussi le Fatah ou mouvement de libération de la Palestine. En Egypte les Frères musulmans poursuivent leur propre voie. En Somalie, un groupe sunnite pro-gouvernemental s’oppose par les armes au mouvement extrémiste musulman Al Chabaab. Le monde musulman n’a plus de bases religieuses stables, chaque groupe militant poursuit son propre combat.

Dans ce monde sans repères, je rappelle mon intime conviction. Nous tous habitants de cette planète, nous avons absolument besoin d’un nouveau sermon sur la Montagne qui édicte de nouvelles règles pour tenter de vivre en bonne entente avec la Terre ; car nos dieux, c’est  le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes… Alors la bible et le coran nous paraîtront désuets, inadaptés, mensongers.  Alors le conflit israélo-palestinien nous apparaîtra pour ce qu’il est, le témoignage de l’impasse historique où nous a mené un passé ethnicisé…

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Identité nationale et racisme, le faux débat

Le premier ministre François Bayrou s’est dit prêt le 7 février 2025 à l’ouverture d’un « débat public » sur l’identité française. Rappelons-nous Éric Besson, Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire du gouvernement François Fillon de janvier 2009 à novembre 2010. Éric Besson avait déjà ouvert le débat sur l’identité nationale le 2 novembre 2009.

En fait il n’y a pas débat à avoir, l’identité nationale n’existe pas sauf sur une carte d’identité.

Nous sommes membres en effet de la race humaine et notre territoire, c’est la Terre. L’identité « nationale », c’est au contraire le support d’une communauté d’intérêt. Le débat introduit par le 1er ministre sur « l’identité nationale » ne peut qu’être un sac à merdes. Voici quelques éléments pour s’y retrouver.

Michel Agier :Des politiciens s’appuient sur la pensée raciste pour naturaliser l’altérité et construire une espèce de noyau national. Alors que le monde a considérablement changé depuis les décolonisations et que nous vivons dans un univers cosmopolite, ils se montrent incapables de répondre à la question de savoir comment nous pouvons nous entendre à l’échelle planétaire. Ils ont tendance à rendre toujours responsable les mêmes personnes – l’autre, que ce soit « l’étranger étranger » ou « l’étranger de l’intérieur ». La naturalisation de la domination peut aller jusqu’à l’indifférence à la mort de l’autre, voire jusqu’au meurtre dans des cas d’extermination ou de génocide.

Les égalitaires – c’est-à-dire qui ont l’universel par l’égalité sociale pour horizon – doivent prendre en compte la dimension raciste de l’inégalité. Toute libération de l’opprimé libère l’oppresseur.

L’approche du racisme dans le dictionnaire des apparences

Voir dans les autres un autre soi-même est un comportement que les autres nous rendent bien difficile à accomplir…

Nous avons tous besoin d’une identité sociale, elle se crée le plus souvent par opposition aux autres, par rapport à l’étrange, l’étranger. En 1925, une illustration classait ainsi les femmes aux yeux des écoliers français : la Blanche, harmonieuse et progressiste ; la Jaune épuisée par son passé ; la Noire, brutale et bestiale ; la Rouge sauvage et en voie d’extinction. La xénophobie rampante peut encore s’afficher aujourd’hui car on la pense conforme à nos intérêts, l’extrême droite nationaliste ou la résurgence régionaliste sont toujours présentes aujourd’hui, y compris en Europe. Ce rejet de « l’étranger » se retrouve partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, européen contre arabe, hutu contre tutsi. Le Nigeria pousse au départ 1,5 millions de ressortissants de pays de l’Afrique de l’Ouest en 1983 ; l’Afrique du sud expulse en 1994 environ 90 000 ressortissants africains ; l’Ethiopie fait de même en 1998 pour 50 000 Erythréens. Quand les autochtones ne trouvent plus de travail en période de crise économique, le sort des allogènes qui restent dans un pays se dégrade : c’est la concurrence pour l’accession à l’emploi ou même à la terre dont on postule qu’elle appartient aux ancêtres. La Côte d’Ivoire lance par exemple en 1999 le concept d’ivoirité, les étrangers ne peuvent qu’exploiter les terres et ne peuvent en devenir propriétaire, des boutiques burkinabés sont brûlées, des Maliens pourchassés. Le racisme est en effet l’utilisation d’un sentiment d’appartenance ethnique cristallisé par la protections de ses intérêts particuliers. Dans les pays développés, l’ethnocentrisme caractérise surtout les catégories socialement et culturellement défavorisées ; la dureté et la précarité des conditions d’existence déclenchent des mécanismes de frustration/agression et on déplace alors son hostilité sur des boucs émissaires. C’est aussi l’ignorance, liée à l’isolement social et culturel, qui conduisent les milieux les plus déshérités à garder des stéréotypes.

L’abandon des théories raciales est liée à la disqualification des apparences anatomiques au profit de la biologie, plus explicative, et de la génétique, très démonstrative. Les anthropologues d’aujourd’hui n’étudient plus les caractéristiques visibles de l’humain, mais des marqueurs biologiques. Les premières études sur les groupes sanguins (A ; B ; 0) menées en 1914-18 montrèrent que leur répartition en Europe n’obéissait à aucune logique raciale. Génétiquement parlant, on qualifie en effet de race une population qui se définit par des marqueurs absolus, autrement dits par des caractères biologiques présents chez tous les individus de cette population et pas chez les autres. Or, qu’elles concernent les groupes sanguins, les groupes d’histocompatibilité ou les facteurs enzymatiques, les analyses effectuées un peu partout dans le monde depuis un demi-siècle ont démontré que les caractères génétiques de l’espèce humaine sont présents dans la totalité des populations. Du point de vue biologique, on ne doit parler ni d’égalité, ni d’inégalité car une telle conception relève d’une définition d’ordre social, politique ou juridique. Blanc ou Noir ? Une proportion différente de mélanine qui pigmente notre peau, pas plus. La dispersion géographique de notre ancêtre commun homo sapiens n’a commencé qu’il y a 150 000 ou 200 000 ans, pas assez de temps pour se diversifier naturellement de manière significative. La fréquentation de l’école, l’ouverture sur le monde grâce à la lecture, l’exposition aux médias et à la vie associative sont les meilleurs atouts de l’ouverture d’esprit. Ce n’est que dans une société qui commence à être culturellement éclatée et économiquement intégrée que la reconnaissance de l’autre peut être vécue sur le mode de la compréhension.

Les gènes n’ont pas de race, nous sommes tous parents, tous différents. Du point de vue biologique, il n’existe qu’une race humaine. Dans le discours des racistes modernes, ce ne sont plus les races qui sont déclarées incompatibles ou inégales, ce sont les coutumes et les croyances : le racisme n’a pas besoin d’une réalité biologique pour sévir. Mais notre statut de citoyen du monde unifie les individus, qu’ils soient homme ou femme, blanc ou noir, palestinien et israélien. Si nous n’en prenons conscience, malheur à nous !

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identité nationale, contrôle d’identité

extraits : L’identité nationale est une réalité construite qui rassemble. Grâce à un bourrage de crâne, il y a « nous » et il y a « eux », mon ethnie et les étrangers, les inclus et les exclus. Si l’expression ne date que des années 1980, son origine est plus ancienne. Se réclamer de l’identité nationale, c’est la formule modernisée pour inciter encore et toujours à l’amour de la patrie, au nationalisme. Que de crimes n’a-t-on commis en son nom : le choc des nations et toutes ses guerres sur deux siècles, le colonialisme et son cortège d’atrocités, le culte du drapeau et ses flots de sangs « impurs ». Je suis en total accord avec Claude Lévi-Strauss, « J’ai connu une époque où l’identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent »….

racisme, sexisme, anthropocentrisme

extraits : Racisme, sexisme et anthropocentrisme ont la même base culturelle, cette capacité trop humaine de concevoir des êtres comme étrangers parce que différents, cette tendance à en tirer prétexte que ces êtres sont des subalternes : une ethnie l’emporte sur une autre ethnie, un sexe est plus fort que l’autre, l’être humain domine l’ensemble des formes vivantes. Il n’est pas encore venu le moment où nous aurons posé comme principe culturel qu’il y a égalité entre les hommes, qu’il y a égalité entre les hommes et les femmes, qu’il y a égalité entre l’espèce homo sapiens et les autres formes membres de notre biosphère. Nous partageons tous le même royaume, et nous devons apprendre à vivre ensemble…

esclavagisme et spécisme

extraits : En 1846, Dred Scott intentait une action en justice pour ne plus être considéré comme un esclave noir. Le 6 mars 1857, la Cour suprême des États-Unis lui refuse sa liberté et affirme dans son arrêt que les Noirs ne sont que des objets de propriété, totalement inaptes à devenir citoyens (cf. Le Monde du 15 août 2009). Il faudra la guerre de Sécession (1861-1865) et 600 000 morts pour que les Noirs ne soient plus considérés comme des objets. La marche vers l’égalité à l’intérieur de l’espèce homo sapiens a été une longue lutte récemment gagnée dans la loi, mais pas partout ni pour tous. Alors la marche vers l’égalité entre notre espèce et les autres espèces (les non humains) sera une longue, très longue marche contre nos sentiments de domination….

Droit du sol, donc devenir Terrien, enfin !

extraits : Nous sommes Français, Ivoiriens ou Japonais par un hasard qui nous a fait naître ici plutôt que là. Droit du sol ou droit du sang ne sont que constructions humaines, sans fondement réel d’appartenance à une patrie déterminée. En fait nous sommes avant tout Terriens puisque habitant la Terre, Humains mais nous aurions pu aussi bien naître fourmi, politiquement cosmopolites puisque concernés directement par tous les événements sur la surface du globe. Normalement nous sommes des nations unies, et pas des espaces territoriaux qui revendiquent bêtement leur suprématie sur d’autres. Mais pour comprendre cela, il nous faudrait d’autres dirigeants et une tout autre éducation que celle que nous recevons habituellement….

le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits : Eric Besson estime qu’il faut « réaffirmer la fierté d’être français », Nadine Moreno veut qu’un jeune musulman « se sente français lorsqu’il est français »… Ce n’est pas ainsi que nous préparons le monde de demain à l’heure de Copenhague avec la COP/climat. Parce que les uns se sentent plutôt Français pendant que d’autres se veulent Américains, ou Brésiliens, ou ethnocentrés, nous n’arriverons jamais à conclure quelque conférence internationale que ce soit. Car les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. »….

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Droit du sol, donc devenir Terrien, enfin !

Donnez à un idiot un drapeau à agiter, apprenez-lui un hymne à chanter et quelques âneries patriotiques à répéter frénétiquement, et il marchera vers la bataille pour tuer d’autres idiots marchant en chantant sous un drapeau adverse. Malheureusement beaucoup de pays sont en train de multiplier volontairement les idiots, y compris la France. François Bayrou veut aujourd’hui un débat « plus large » que le droit du sol, s’interroger sur « qu’est-ce que c’est qu’être français ». Une question sans réponse parce que biaisée par les parti pris (les préjugés) du citoyen moyen.

LE MONDE avec AFP : Le premier ministre François Bayrou a jugé, vendredi 7 février, « trop étroit » un débat portant sur le droit du sol comme suggéré par son ministre de la justice, Gérald Darmanin, et a souhaité, au cours d’un entretien sur RMC, un débat « plus large » sur « qu’est-ce que c’est qu’être français, en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale, à quoi croit-on quand on est français ? » Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a estimé que pour être français il « faut respecter le mode de vie » et « les principes républicains » du pays. Le 1er secrétaire du PS, Olivier Faure, a estimé que « le débat sur l’identité nationale n’est pas tabou » car « tout dépend ensuite de ce que l’on en attend ».

Le point de vue des écologistes plus qu’humains, terriens

Nous sommes Français, Ivoiriens ou Japonais par un hasard qui nous a fait naître ici plutôt que là. Droit du sol ou droit du sang ne sont que constructions humaines, sans fondement réel d’appartenance à une patrie déterminée. En fait nous sommes avant tout Terriens puisque habitant la Terre, Humains mais nous aurions pu aussi bien naître fourmi, politiquement cosmopolites puisque concernés directement par tous les événements sur la surface du globe. Normalement nous sommes des nations unies, et pas des espaces territoriaux qui revendiquent bêtement leur suprématie sur d’autres. Mais pour comprendre cela, il nous faudrait d’autres dirigeants et une tout autre éducation que celle que nous recevons habituellement.

En 1952, un chercheur en psychologie, Clare W. Graves, débute une recherche sur ce qu’il appelle la « théorie des niveaux d’existence humaine ». Son objectif est de comprendre pourquoi les réactions et les motivations des individus sont si variées . Lorsqu’on vit dans une culture, on n’a pas conscience de l’existence d’autres modes d’appréhension du réel que ceux qui y prédominent, ce qui fait qu’on a tendance à considérer ceux de sa propre culture comme universels et intemporels. C’est lorsqu’ils sont confrontés à des circonstances particulièrement pressantes que les hommes s’avèrent capables de développer un nouveau cadre d’appréhension du réel. Selon les mots de Graves : « La psychologie de l’être humain mature est un processus en spirale évolutif, émergent et oscillant, marqué par la subordination progressive des systèmes de comportement plus anciens à des systèmes plus récents et d’ordre supérieur à mesure que les problèmes existentiels de l’individu changent. »

En 1966, il publie une première ébauche de ses résultats, conceptualisant des niveaux de conscience organisés hiérarchiquement. Il continue à affiner son modèle et arrive en 1974 à une échelle en huit niveaux. Le passage au 7e niveau correspond à un changement radical, en raison notamment des urgences écologiques.

Le professeur de psychologie Don Beck concrétise par des statistiques cette approche du développement des valeurs culturelles : 75% des populations de la planète se situent encore au stade ethnocentrique, donc une manière de perception sociale générale correspondant à l’époque de la France sous Louis XIV et donc à un niveau de développement antérieur à celui de l’esprit des « Lumières »..

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Terrien, Humain, Européen, Polonais, apatride

extrait : Nous sommes cosmopolites par essence et d’une nationalité quelconque par nécessité temporaire. Il n’y a structurellement ni homme ou femme, ni noirs ou blancs, ni Palestiniens ou Israéliens, ni n’importe quelle autre ethnie, il n’y a que des humains. Nous sommes tous citoyens de l’univers, Terriens. Restera alors à appliquer la sagesse : « Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime (Montesquieu) » Ajoutons : Si je savais quelque chose qui fut utile à l’humanité et préjudiciable aux conditions de vie sur Terre, je la regarderais comme un crime. » ….

Qu’est-ce qu’être français ? Réponse écolo

extrait : Du point de vue des écologistes, être Français n’a pas grande signification puisque nous habitons tous et toutes la même planète qui se fout des frontières. Mais qu’en pense Emmanuel Macron ? Lors d’un débat sur l’identité le 22 décembre 2020 :

« Qu’est-ce qu’être français ? Au fond, vous n’aimez pas la France si vous choisissez des prénoms qui ne sont pas vraiment français. Être français, c’est habiter une langue et une histoire. Nous renforcerons les cours de français et nos exigences en histoire, en particulier pour accéder à la nationalité. On a dit que j’étais un multiculturaliste, ce que je n’ai jamais été. Ma matrice intellectuelle et mon parcours doivent beaucoup à Jean-Pierre Chevènement et à une pensée républicaine. Nous avons la volonté farouche de reprendre le contrôle de notre vie intime et de la France comme nation. »….

Inventons un hymne et un drapeau pour Terriens

extrait : Plusieurs propositions ont été émises pour la création d’un « drapeau de la Terre ». Aucune de ces propositions n’a recueilli la reconnaissance officielle d’un quelconque État. Les deux seuls drapeaux approchant de cet idéal et ayant obtenu une certaine reconnaissance politique et morale à l’échelle planétaire sont le drapeau des Nations unies et dans une moindre mesure celui – non-officiel – du Jour de la Terre. Quant à un hymne à la planète, nous attendons encore notre Rouget de Lisle….

brûler le coran ET brûler le drapeau (septembre 2010)

extrait : Brûler le  drapeau national est interdit dans certains pays, autorisé dans d’autres. Brûler le coran est autorisé quand le free-speech est reconnue, interdit dans les pays qui sacralisent un simple livre. Si on en croit le principe de libre expression, brûler le coran ET le drapeau devraient aller de soi. Faire à titre personnel un grand feu de joie où on se libérerait en brûlant des bibles et des corans, des drapeaux nationaux et des portraits de Sarko, quel soulagement… On appellerait ça le bûcher des illusions, et on y brûlerait toutes les excuses inventées par les hommes pour ne pas penser par eux-mêmes et ne jamais se prendre en main….

outrage au drapeau qui outrage la Terre (juillet 2010)

extrait : Nous appartenons symboliquement à la Terre, nullement à un morceau de terre. C’est pourquoi la pénalisation de « l’outrage au drapeau tricolore » (Le Monde du 25-26 juillet 2010) semble d’une incongruité totale. Un délit institué en 2003 punissait déjà de 7500 euros d’amende « le fait au cours d’une manifestation organisée ou réglementaire par les autorités publiques d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore ». Tout cela parce que des supporters de l’équipe de foot algérienne eurent sifflé l’hymne national, acte compréhensible dans une manifestation sportive où les symboles nationaux n’ont rien à faire. Maintenant une contravention est créée par décret suite à la publication d’une photo représentant un homme qui s’essuyait les fesses avec le drapeau national : 1500 euros pour « Le fait de détériorer le drapeau ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou même commis dans un lieu privé »….

identité nationale et nombrilisme (février 2010)

extrait : Un drapeau national n’est qu’un chiffon coloré qui n’a de valeur que celle qu’on veut bien lui donner. C’est pourquoi le premier bilan du  débat franco-français sur l’identité nationale qui a fait se réunir des ministres (Le Monde du 9 février 2010) ne peut déboucher que sur des symboles rebattus et  dépassés : faut-il chanter la Marseillaise uniquement avant les matchs de foot, ou toutes les compétitions sportives, le tennis, le scrabble, la belote, etc. ? L’ineffable ministre Eric Besson n’a même pas entendu la suggestion du journaliste qui l’interrogeait à la radio : Quid de l’identité européenne ? Car tel est le débat de fond : sur quel support territorial devrait se fomenter le processus artificiel d’identification ?….

nous n’avons aucune identité nationale (décembre 2009)

extrait : La IIIe république a idéalisé des personnages historiques et mythifié un territoire aux frontières idéales. Les langues régionales sont sacrifiées, l’école devient obligatoire, les paysans arrachés à leur terres pour nourrir l’industrialisation. Tel est le vrai visage de la nation française. Les historiens-hagiographes ont extrait de la complexité épisodes et figures exemplaires qui sont devenues autant de modèles pour une mémoire collective. La géographie est fille de la défaite de 1870 ; c’est pour ancrer dans l’esprit des jeunes générations l’image d’un territoire national immuable qu’est née cette discipline. L’historien et le géographe forgent ainsi l’identité qui appelle le territoire, et du même coup les pulsions territoriales. Les trois peuples qui fondent la « France », les Gaulois, les Francs et les Romains, sont tous des envahisseurs….

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« Si tu veux la paix, prépare la paix », comment ?

Conférence-débat de Michel Sourrouille sur le thème

« Si tu veux la paix, prépare la guerre », est-ce pertinent ?

A son avis, il n’y a pas débat à avoir, il ne connaît pas une seule guerre qui ait servi à quoi que ce soit pour faire progresser l’intelligence collective de l’humanité. Donc, « Si tu veux la paix, prépare la paix » ! Contre la militarisation des esprits voici son parcours.

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » (Gandhi)

C’est le comportement personnel qui est à la base du changement social.

– Fin des années 1960, je milite au sein d’un groupe d’action non violente et de soutien aux objecteurs de conscience (CSOC). José Bové a milité en même temps que moi dans ce groupe à Bordeaux. Nous avons soutenu en particulier les Objecteurs de Conscience espagnols qui n’avaient pas le statut d’OC contrairement à la France. Se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental. L’objection au service militaire repose depuis 1966 sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.

– En 1971, j’obtiens le statut légal d’objecteur de conscience » (droit créé en 1963). Il faut se déclarer être « en toutes circonstances opposés à l’usage personnel des armes », on ne doit pas faire référence à des opinions politiques. Une Commission juridictionnelle, dont trois membres sur sept étaient officiers, statuait arbitrairement sur la demande en l’absence de l’intéressé. On doit deux ans de service civil au lieu d’un an pour le service militaire, on ne peut pas faire connaître le statut (nous imprimerons en masse le statut au dos d’enveloppes de courrier postal).

– Je reçois ma convocation le 30 août 1972. Au lieu d’une liberté de choix de l’association pour son service civil, un décret du 17 août 1972 nous affecte d’office la première année à des chantiers forestiers contrôlés par l’Office national des forêts. Dès ma visite médicale d’incorporation à Paris, je me déclare avec d’autres insoumis au service à l’ONF.

– 7 juillet 1979 je reçois en tant que professeur de sciences économiques et sociales une lettre du Recteur de l’Académie : « Il apparaît que vous auriez effectué deux années de service civil d’objecteur de conscience du 1er juin 1972 au 31 mai 1974. Aucune pièce officielle ne figurant à ce titre dans votre dossier administratif… » Pour garder mon emploi de professeur de sciences économique et sociales, je m’engage dans l’armée à 32 ans. Mon pragmatisme me dicte qu’enseigner le débat socio-économique à des élèves pendant toute une carrière est plus importation qu’une conviction idéologique. Je suis affecté au 1er RIMA, ils ne m’ont gardé que onze jours. Je leur ai indiqué entre autres que si on m’apprenait à me servir d’un fusil, il n’y avait que moi pour choisir la cible.

– 2013, je suis co-auteur du livre « Désobéir à la guerre » aux éditions « le passager clandestin » dans la collection « Désobéir, par les désobéissants ».

– journal l’Humanité du 24-26 mai 2024. Publication de la tribune que j’ai coordonné et fait signé par 14 OC dont José Bové : un jeune doit pouvoir se déclarer objecteur de conscience lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » (JDC).

https://www.humanite.fr/en-debat/armee-francaise/objecteur-de-conscience-a-la-journee-defense-et-citoyennete-cest-possible

– septembre 2024, j’adhère à la commission Paix & Désarmement du parti Les écologistes. Je travaille actuellement à la préparation d’une motion du parti pour permettre aux jeunes d’apprendre pendant leur JDC ce qu’est la défense civile non violente et, le cas échéant, pouvoir se déclarer Objecteur de conscience.

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La guerre en Ukraine, bientôt 3 ans pour rien

Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. Pourtant les accords d’Helsinki de 1975, fruit de la première Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, « consacrent l’inviolabilité des frontières européennes, rejettent tout recours à la force et toute ingérence dans les affaires intérieures ». La Russie a donc violé le droit international en envahissant une partie du territoire ukrainien. Mais en l’absence de procédure permettant de respecter les bonnes règles, la guerre a fini par s’installer dans un face-à-face meurtrier le long d’une ligne de front s’étalant sur plusieurs centaines de kilomètres. En novembre 2024, on estimait déjà à plus d’un million le nombre de morts et de blessés.

Quand les Ukrainiens sont âgés de 18 à 60 ans, ils ont l’interdiction de sortir du territoire. On a suspendu le droit à l’objection de conscience qui existait depuis l’indépendance, en 1991. En avril 2024, l’âge de la mobilisation a été ramenée de 27 à 25 ans. Entraînements insuffisants, absence de clauses de fin de service…, des milliers d’hommes refusent de rejoindre l’armée. Des recruteurs et des policiers patrouillent afin d’arrêter les réfractaires. Dmitri : « Je suis contre les armes et contre la violence. Si je dois choisir entre défendre ma terre natale et la vie, alors je choisis la vie ».  Yurii Sheliazhenko : « Quand j’ai réalisé que l’école nous enseignait une forme de patriotisme militaire, j’étais déçu et en colère. » Yurii est président du Mouvement pacifiste ukrainien et membre du conseil d’administration du Bureau européen des objecteurs de conscience (EBCO). Il reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, « La violence engendre la violence ».

Selon les militaires férus de stratégie rétroactive, les Alliés auraient du réagir très vite, dès que furent connus les préparatifs guerriers du Kremlin. Si les membres éminents de l’OTAN avaient décidé de déployer aussitôt des armes nucléaires tactiques sur le territoire ukrainien, cette démonstration aurait calmé les ardeurs belliqueuses du maître du Kremlin en l’empêchant de foncer vers Kiev. En conséquence quelques dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes seraient encore en vie. C’est là une illustration du principe « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Un principe inopérant. La preuve, le jour de Noël 2023 la Biélorussie avait fini d’installer dans ses arsenaux les armes nucléaires promises par Poutine en mars 2023. Le dictateur de ce pays, Alexandre Loukachenko, s’est empressé de déclarer : « Tout est à sa place, prêt à être utilisé. » L’hiver nucléaire est toujours une possibilité. L’histoire des conflits armés montrent que les belligérants font tant qu’ils le peuvent preuve de surenchère, y compris aux prix de millions de morts. La violence engendre bien la violence.

Le principe le plus fiable reste celui des non violents : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun mort. Certes une dictature peut perdurer, mais cela ne dure que si les citoyens font preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie réelle dans un pays, mais l’inertie des peuples. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient.

Le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. Bien que le Pacte ne mentionne pas explicitement un droit à l’objection de conscience, le Comité des droits de l’homme a indiqué dans son observation générale n° 22 (1993) qu’un tel droit pouvait être déduit de l’article 18, dans la mesure où l’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

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Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Mais la nature humaine est conflictuelle, et un monde sans guerre supposerait un droit supranational doté des moyens d’imposer sa juridiction aux Etats. L’ONU est loin de remplir ce rôle. Le monde restera sans paix durable tant qu’une « société des nations » ne sera pas en mesure de se donner des lois et de les mettre en œuvre….

objecteur de conscience en temps de guerre

extraits : Combien de Navalny en Russie ? Les militaires ont le pouvoir parce qu’ils sont institutionnalisés, ce sont les citoyens qui payent des impôts pour les équiper et les nourrir. On pourrait refuser de payer les impôts qui vont au budget militaire. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient. Une armée composée d’individus qui déterminent par eux-mêmes pour quoi et pour qui il faut se battre ne pourrait être utilisée par aucun pouvoir politique. Un pays œuvrant pour la paix et non pour la guerre n’aurait pas besoin d’armée. Avec des citoyens profondément objecteurs de conscience, nous n’aurions pas en France suivi les fantasmes de gloire de Napoléon, nous ne serions jamais intervenus militairement en Indochine ou en Algérie, nous n’aurions pas envoyé des supplétifs en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire, ni des avions sur la Libye, ni intervenus au Mali. La France aurait été un pays déterminant au niveau international pour éliminer toutes les armées et construire une paix durable….

Bientôt des soldats français en Ukraine

extraits : Conférence du président Macron médiatisée le 14 mars 2024, résumé : « La guerre est à nos portes, il y a entre Strasbourg et Lviv moins de 1 500 kilomètres. La responsabilité de cette guerre, la responsabilité des coups de boutoir qui sont donnés au front ukrainien, elle n’est que celle de la Russie. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro. Nous devons donc être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. Choisir de voter contre un soutien à l’Ukraine, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite….

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Militarisation de la défense nationale

Parler de défense nationale est ambigu. Il peut en effet s’agir d’une défense par les armes, mais aussi d’une défense civile non violente. Dans l’éditorial ci-dessous, on n’en parle qu’indirectement en parlant de « résilience de la population ». Pourtant nous avons de bons exemples de la validité des méthodes de résistance avec Gandhi, Martin Luther King ou Louis Lecoin. Cet aspect devrait constituer un moment fort pour nos 670 000 jeunes lors de la Journée obligatoire dite « Défense et Citoyenneté ». Ce n’est pas le cas actuellement, on ne peut même pas se déclarer objecteur de conscience lors de cette JDC qui s’apparente actuellement à une pré-conscription militaire. En d’autres termes, il faut opposer au principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » le principe « si tu veux la paix, préparer la paix ».

éditorial du MONDE : L’Europe n’y coupera pas : elle doit dépenser davantage pour sa défense

extraits : Volodymyr Zelensky a offert une implacable leçon de lucidité le 21 janvie r2025 au Forum économique de Davos. Il a dressé le portrait parfaitement réaliste d’une communauté d’Etats à la traîne sur la technologie et sur la production d’armement. Cela implique – et les dirigeants européens le savent tous – de dépenser davantage pour la défense. Aujourd’hui, 23 des 32 membres de l’Alliance atlantique consacrent au moins 2 % de leur PIB aux dépenses de défense, un objectif fixé en 2014 sous la présidence Obama. Or le président Trump évoque aujourd’hui le chiffre de 5 %. Seules la Pologne et la Lituanie sont proches de cet objectif, mais, pour les autres, le seuil de 3 % apparaît déjà comme minimal. A Berlin et à Paris, on reconnaît tardivement qu’il va falloir augmenter les dépenses de défense, réorganiser la base industrielle de défense, travailler sur la résilience de la population. Le moment est venu de passer à la pratique et à l’indispensable pédagogie auprès des électeurs.

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Armée ou défense civile non violente ?

extraits : Une brochure de 100 pages éditée par « Combat non violent » n°59-60 (mars 1975)«  Armée ou défense civile non violente » existe. 14 personnes, civils ou militaires, entre autres Jean-François Besson, Jacques de Bollardière, Jean Lasserre, Lanza del Vasto, Jean Toulat… avaient participé à la rédaction de cette étude. Ces personnes ne sont malheureusement pas connus aujourd’hui, à notre époque de réarmement militaire et d’abandon des causes justes. Voici quelques extraits issus de ce livre qui devait être connu et commenté lors des journées dite « défense et citoyenneté », obligatoires pour tous les jeunes.…

Sébastien Lecornu et la défense civile

extraits : La dénomination de ceux qui nous envoient se faire tuer à leur place est significative d’un état d’esprit gouvernemental. En France,  c’était le « ministère de la Défense » de 1946 à 1958, le « ministère des Armées » de 1958 à 1969 (De Gaulle), le « ministère de la Défense » de 1969 à 1973, le « ministère des Armées » de 1973 à 1974 et le « ministère de la Défense » de 1974 à 2017. Donc 43 années sans changement. Le mot « défense nationale est beaucoup plus souple que le terme militarisé, cela laisse un peu de place à plusieurs modalités de défense. Mais en 2017 le tout jeune président Macron fait preuve d’un traditionalisme guerrier en transformant à nouveau le ministère de la défense en « ministère des armées ». Exit toute référence possible à la défense civile dont d’ailleurs il n’a certainement jamais entendu parler….

Vivre dans un pays sans armée… en Russie ?

extraits : Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. La contre-offensive de Kiev en territoire russe, lancée le 6 août 2024, ne change pas fondamentalement la donne : 150 000 soldats russes au moins sont déjà morts « pour rien » et beaucoup trop de soldats ukrainiens… sans compter les pertes civiles. Pourtant la  Russie n’est pas prête à des négociations, le conflit s’enlise car Poutine n’est qu’un dictateur qui veut toujours avoir raison. Toute forme de dissuasion, militaire ou non-violente, ne joue qu’à la condition que l’adversaire soit relativement raisonnable….

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La militarisation de la jeunesse par Macron

La nouvelle idée de Macron, la rénovation de la journée de défense et de citoyenneté (JDC) pour mieux en extraire de la chair à canon.

L’idée de parler « Objection de conscience » lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » paraît d’autant plus urgente…

Emmanuel Macron annonce un projet pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées »

extraits : Emmanuel Macron a annoncé, lundi 20 janvier 2025, un projet aux contours flous pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées » en cas de besoin, face à une « accélération des périls » depuis la guerre en Ukraine, ce qui semble acter la fin du service national universel (SNU). Il a rappelé que mobiliser les jeunes était « l’ambition du SNU », un projet qui lui était cher. Les restrictions budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette « ambition ».

Dans ce contexte nouveau, Emmanuel Macron a dit vouloir « proposer à notre jeunesse un engagement fort » pour lui « donner le choix de servir ». « Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté », « c’est trop peu », a-t-il expliqué. Sans « rétablir le service national obligatoire », il a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici au mois de mai pour « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs ».« Nous devrons mieux détecter les volontaires », « les former et être capable de les mobiliser le jour venu », « en renfort des armées en métropole ou ailleurs »« Pour constituer cette réserve, la journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées », a-t-il ajouté. Parmi les 800 000 jeunes qui l’effectuent chaque année, « certains se signaleront et diront qu’ils répondront présents si la nation les appelle ». La France vise 210 000 militaires d’active et 80 000 réservistes à l’horizon 2030.

Le point de vue des objecteurs pacifistes

Par le biais de la liberté de se déclarer objecteur de conscience lors de la JDC (Journée défense citoyenneté), il s’agit de lutter contre la militarisation effective de cette journée et donner à cette journée obligatoire pour tous les jeunes une ouverture vers la défense civile non violente.

Voici quelques référence juridiques pour une première approche de la question :

la fin de la conscription en 1997 constitue une nouvelle donne. Une journée de défense et de citoyenneté devient obligatoire. Tous les jeunes ayant la nationalité française doivent être recensés à partir de 16 ans et sont appelés à effectuer une journée d’appel avant 18 ans. Par contre, aucune possibilité de se déclarer « objecteur de conscience » n’est prévue par la loi du 28 octobre 1997. Selon le point de vue officiel publié au JO le 20/03/2007,  « le ministère de la défense ne peut préjuger des dispositions que prendrait le pouvoir législatif sur les conditions de recevabilité des demandes d’admission au bénéfice du dispositif de l’objection de conscience. La forme de service que souhaiterait accomplir chaque administré effectuant la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) n’est pas l’une des données dont le recueil est autorisé. »

Rappelons pourtant que le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. L’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

Le président de la république Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse le 14 mars 2024, était clair : « Nous devons être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. » En toute transparence démocratique, les jeunes doivent être informés que l’incorporation n’est que suspendue ; l’appel sous les drapeaux peut être « rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation l’exigent ou que les objectifs assignés aux armées le nécessitent » (Loi portant réforme du service national du 28 octobre 1997, L. 112.2). Dans de telles circonstances, il pourrait être difficile pour les services compétents de traiter dans l’urgence et massivement des demandes d’objection de conscience.

C’est pourquoi lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC, anciennement JAPD), il nous semble conforme à la logique démocratique qu’un jeune homme ou une jeune femme puisse déclarer :

« Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et je demande à bénéficier d’un tel droit reconnu nationalement et internationalement. Mes convictions, basées sur la recherche de la bonne entente collective, me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples que l’usage des armes »

JDC, « journée défense et citoyenneté », mode d’emploi (octobre 2014)

C’est toute une classe d’âge qui, chaque année, à 17 ans, doit accomplir sa « journée défense et citoyenneté » (JDC). Sans l’attestation qui y est délivrée, impossible de se présenter au moindre examen national. L’ambiance parmi les jeunes n’est pas à l’euphorie. Aux « Ça me saoule » murmurés dans la cour de la caserne, lors du discours d’accueil, succède l’apathie. A les entendre au sortir de la salle, le rappel de grands classiques de l’instruction civique (niveau collège) est un inutile « rabâchage ». Mais nulle rébellion de principe dans les propos. L’objection de conscience, le refus de l’usage collectif des armes, est la grande oublié de la grande muette.

Une nouvelle formule de la JDC, plus centrée sur les armées, sera même généralisée d’ici à la fin juin (Le Monde.fr | 31.03.2014). La nouvelle formule comporte trois parties. Le premier module est baptisé : « Nous vivons dans un monde instable, une défense nécessaire ». Le deuxième module, « Notre appareil de défense » décline cinq grandes « fonctions stratégiques » : le renseignement, la dissuasion, la protection du territoire, la prévention des risques et l’intervention dans les crises. Dans ce cadre, les opérations militaires extérieures en cours (Mali et Centrafrique) seront présentées et justifiées. La troisième partie, « Vous avez un rôle à jouer, un engagement citoyen », est là pour susciter des vocations militaires. L’objection de conscience n’est plus qu’un lointain souvenir bien que le statut d’objecteurs existe toujours puisqu’il n’a pas été supprimé.

Depuis 1997 le service national n’a été que « suspendu », de même que le statut des objecteurs de conscience qui garde toujours sa validité. La JDC est en fait une journée d’incorporation ; un état de guerre entraînerait un possible appel sous les drapeaux. A ce moment, que faire de ceux qui refusent l’usage collectif des armes ? C’est pourquoi nous recommandons aux jeunes qui le désirent de présenter une lettre spécifique au moment de ta JDC dont voici l’essentiel : « Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et vous remettre ma demande de bénéficier du droit à l’objection de conscience exprimés dans les articles L.116.1 à L.116.9. Mes convictions basées sur la recherche de la bonne entente collective me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples qu’un service militaire armé qui redeviendrait obligatoire. »

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Bloquer une autoroute n’est que contre-violence

Le 11 janvier, environ 700 militants ont été arrêtés après le blocage de l’autoroute A12  à La Haye, aux Pays-Bas. Cette manifestation à l’appel du mouvement écologiste Extinction Rebellion (Xr) avait « entraîné des embouteillages et des temps de trajet plus longs pour les ambulances et les autres services d’urgence », dixit la police. La manifestation faisait suite à plusieurs autres organisées l’année dernière par le mouvement écologiste afin de protester contre les subventions du gouvernement néerlandais aux énergies fossiles : « Nous croyons en la vie après le pétrole »

Le point de vue des écologistes contre-violents

Manifestation totalement légitime pour mettre ceux qui détruisent notre planète face à leurs responsabilités. Les terroristes sont bien ceux qui polluent tellement que l’écoanxiété peut s’empare des jeunes quant à leur avenir bien compromis. Mais c’est tellement plus facile d’arrêter quelques militants pour le climat que de s’en prendre aux riches qui détruisent la planète. Quand les agriculteurs défilent en tracteur et bloquent les routes, rien ne se passe. Quand ceux qui veulent vraiment aider les gens, la Vie et la planète défendent en manifestant ce que démontrent les scientifiques, là on sort les canons….

Nos élites ne représentent que la folie d’un capitalisme aveuglé par les profits. Mais les gouvernants réactionnaires peuvent toujours réprimer les lanceurs d’alerte, l’intensification des désastres climatiques ne va pas se limiter aux terrains vagues, elle. L’engrenage est enclenché et va s’accélérer. La chute sera brutale pour tous et particulièrement pour les générations futures. On comprend donc la contre-violence de certains militants.

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Définition du concept : La contre-violence est un concept sociopolitique qui désigne l’acte de résistance ou de rébellion d’un individu ou d’un groupe face à une situation d’injustice, d’oppression ou de domination. Elle peut être considérée comme une forme de défense légitime lorsque les moyens pacifiques ont échoué. La contre-violence peut prendre diverses formes : manifestations, grèves, actes de sabotage, voire recours à la force physique. Il est important de souligner que la contre-violence n’est pas synonyme de violence gratuite ou destructrice. Elle vise à rétablir un certain équilibre et à promouvoir la justice sociale.

Contre-violence et rupture radicale

extraits : Il n’y a pas pire violence que celle dont on ne se rend pas compte. La flamme olympique avait débarqué à Marseille le 8 mai 2024 sous les critiques de collectifs militants : « Cet événement imposé vient amplifier les problèmes écologiques, économiques ou sociaux actuels .»L’idée-clé de l’écologie politique, c’est la conscience aiguë que nous avons déjà dépassé les limites de la biosphère. Il faudrait donc opter pour une écologie de rupture.Vu l’aliénation des masses, un tel programme ne peut résulter que par l’action d’une infime minorité d’activistes. Sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance commence toujours de façon marginale… Plutôt que de révolution, nous préférons parler de contre-violence par rapport à un système qui a anesthésié la population, qu’elle vive en France ou sous une dictature….

Violence, contre-violence et dissolution

extraits : ll y a plusieurs sortes de violences à ne pas confondre. Il y a la violence du système thermo-industriel qui nous a enfermé dans une impasse, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stress hydrique, etc. Face aux entreprises destructrices du vivant, il y a la contre-violence de quelques militants qui défendent les générations futures contre cette agression. Et puis il y a la violence d’État qui soutient la violence de ce système croissanciste aveugle….

Urgence écologique de la contre-violence

extraits : En Allemagne, les autorités criminalisent le mouvement écologiste radical Letzte Generation(« dernière génération »). Pourtant le mouvement écologiste est d’essence non-violente. Par contre la violence d’État par justice interposée signifie l’absence de sensibilité écologique d’un gouvernement quand il réprime férocement les militants. C’est le déni gouvernemental de l’urgence écologique qui fait en sorte que la non-violence peut se transformer en contre-violence, par exemple par la destruction de biens nuisibles à la planète. Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ?….

Contre-violence par destruction de biens

extraits : Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui m’interpellent, mais l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, la raréfaction halieutique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées… Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe….

Th. Kaczynski, adepte de la contre-violence

extraits : Brillant mathématicien devenu ermite, Theodore Kaczynski s’était lancé dans une croisade contre le progrès et la technologie. En septembre 1995, promettant d’arrêter ses envois de bombes, il obtient du New York Times et du Washington Post qu’ils publient un long manifeste dans lequel il exprime une haine de la technologie et du monde moderne….

Pour en savoir encore plus

Jean-Marie Müller : La violence est un enchaînement. La non-violence veut briser cet engrenage. La contre-violence, en définitive, ne permet pas de combattre le système de la violence parce qu’elle en fait elle-même partie et ne fait que l’entretenir. En toute rigueur, la contre-violence est une violence contraire, mais elle n’est pas le contraire de la violence. Opter pour la non-violence, c’est, face à la violence subie, refuser de réagir en rendant la violence pour la violence, reproduisant ainsi le mal subi. C’est, tout au contraire, décider d’agir librement pour interrompre la chaîne des revanches et des vengeances.

Françoise d’Eaubonne, Contre-violence ou la Résistance à l’État (publié en 1978) : Les théories radicales de l’écrivaine Françoise d’Eaubonne et ses pratiques de sabotages font de sa vision singulière de l’écoféminisme un objet de réflexion pour toute une génération militante qui s’interroge, à l’heure de l’urgence climatique, sur les stratégies à mettre en œuvre, incluant les sabotages et l’action directe spectaculaire dans l’espace public.

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Défense militaire versus transition énergétique

Financer la remilitarisation du monde, ou financer la lutte contre le réchauffement climatique, il faudrait choisir, car les nations n’auront pas la capacité financière de faire les deux… ni les moyens géologiques. La déjà très inquiétante pression mondiale en terme de minerais profite bien plus au lobby militaro-industriel qu’à la transition énergétique. Une seule question : Les Écologistes peuvent-ils toujours soutenir la remilitarisation du monde ?…

“la géologie ça sert d’abord à faire la guerre”

Il y a de bonnes raisons de se préoccuper de minerais, minerais stratégiques, minerais de transition. Si l’époque nous oblige à nous intéresser davantage au lithium, au cobalt et au cuivre (plutôt qu’au pétrole ou au gaz), il serait naïf de croire que les enjeux se résument à choisir entre être pour ou contre les SUV électriques. Ben voyons ! La guerre des minerais va nous sauter à la figure car la géologie, çà sert d’abord à faire la guerre, pour reprendre la célèbre formule du géographe Yves Lacoste.

Une étude intitulée Du sang sur le Green Deal’ remet en question ces beaux discours écolos. Elle montre et démontre comment les industriels de l’aéronautique et de l’armement, avec leurs alliés au sein de la Commission européenne, ont fait pression pour s’assurer que de nouvelles mines seraient bientôt à notre disposition… quelle que soit l’acceptabilité sociale des projets. Cette liste officielle des minéraux critiques de l’UE inclut l’aluminium et le titane, deux métaux essentiels aux intérêts du complexe militaro-industriel, mais d’une utilité limitée (surtout le titane) pour la transition énergétique. Nos industriels de la défense sont aussi accros au néodyme, au tantale et au tungstène, au même titre que les secteurs de l’automobile et des éoliennes. Pareil pour le lithium. Tout le monde vous dira que ce lithium renvoie aux batteries des voitures électriques. Mais il est présent dans de nombreux systèmes d’armes comme les drones et sert aussi à la propulsion des sous-marins.

Nul n’a besoin d’être géologue pour comprendre l’intérêt du nickel associé au minerai de fer, il permet de fabriquer des aciers spéciaux…, y compris pour les chars de combat. Certes, le cobalt en provenance des mines de RDC est le métal des technologies de l’information : mémoires magnétiques, piles et électrodes de batteries. Mais il est utilisé à 75 % (de la consommation mondiale) pour produire des aciers spéciaux et des alliages. L’avion de combat américain F-35 de Lockheed-Martin en utilise près d’une demi-tonne. Si l’aluminium et le titane figurent dans la liste officielle des minéraux critiques de l’U.E., ce n’est pas tellement en raison de leur utilité pour la transition énergétique, mais plutôt parce qu’ils sont essentiels (surtout le titane) pour satisfaire les besoins du complexe militaro-industriel.

Article de Ben Cramer

https://athena21.org/polemologie-irenologie/bonjour-leurope/de-la-transition-energetique

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L’industrie des armes prospère sur des cadavres

Où qu’on tourne son regard, on trouve peu de régions du monde épargnées par une guerre ouverte, un conflit gelé ou des tensions inquiétantes. La production d’armement ne s’en est jamais aussi bien portée depuis la guerre froide. Homo demens remplace l’Homo sapiens.

Jean-Michel Bezat : En 2023, le chiffre d’affaires des 100 premiers groupes de défense a progressé de 4,2 % en termes réels pour atteindre 632 milliards de dollars (environ 600 milliards d’euros)41 sociétés établies aux Etats-Unis ont totalisé la moitié de l’activité (317 milliards de dollars). 27 groupes européens retenus affichent 133 milliards de dollars de chiffre d’affaires En Russie, l’activité des deux entreprises du panel a explosé (+ 40 %), pour l’essentiel due au conglomérat public Rostec (+ 39 %), et atteint 25,5 milliards de dollars.La Chine a marqué le pas avec 103 milliards de dollars (+ 0,7 %), réalisés en partie par trois sociétés dans les dix premières mondiales, l’Inde, dont les trois principaux groupes ne totalisent que 6,7 milliards de dollars. L’UE subventionne l’industrie de défense à hauteur de 1,5 milliard de dollars (2025-2027).

source : rapport du Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm )

Le point de vue des écologistes pacifistes

On hallucine. Dans cet article, aucune critique de l’industrie des armes. On dirait que le monde entier se satisfait d’une course aux armements où c’est à celui qui produira le plus possible de moyens de tuer qui arrivera grand gagnant.

Étonnant que cet article du MONDE n’évoque pas un principe alternatif à la vulgate « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Nous pourrions pourtant, si nous étions intelligent, favoriser l’idée « si tu veux la paix prépare la paix. » L’application est simple, faire la promotion à tous les niveaux (individuel et gouvernemental) de l’objection de conscience, le refus en toutes circonstances de l’usage collectif des armes. Si la France et l’UE indiquaient aussi qu’on va mettre toutes nos forces armées au service de l’ONU (et pas de l’OTAN), un grand pas vers le transnationalisme et la paix dans le monde serait accompli… et l’industrie des armes ferait faillite.

Rappelons que l’objectif organisationnel du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) est de mener des recherches scientifiques sur les questions de conflit et de coopération importantes pour la paix et la sécurité internationales, dans le but de contribuer à la compréhension des conditions d’une solution pacifique des conflits internationaux et d’une paix durable. Comptabiliser les armes n’est pas son objectif principal !

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Armée ou défense civile non violente ?

extraits : Non seulement le système de la défense armée classique paraît inapte à protéger le territoire et la population, mais, fait plus grave encore, il accroît les risques de guerre. En effet, pour assurer son indépendance militaire, une nation doit produire, dans la mesure du possible, son propre armement. Or les armes modernes sont extrêmement coûteuses et leur production n’est rentable qu’à condition d’en vendre une grande part à l’étranger, ce qui a pour effet d’accroître la fréquence des conflits, leur violence potentielle et leur durée…

exportation d’armements, inconscience humaine

extraits : Toute vente d’armes à des pays tiers est une erreur stratégique, toute intervention militaire à l’extérieur des frontières est une erreur tactique, toute résolution des conflits par la force armée ne résout d’aucune manière les problèmes de fond : surpopulation, absence d’autonomie alimentaire, inégalités sociales croissantes, extrême dépendance aux ressources fossiles, multiplication des conflits armés sur une planète exsangue… Une des revendications de l’écologie politique devrait être l’arrêt des exportations d’armement, de façon unilatérale pour la France puisqu’il ne faut pas s’attendre à ce que les autres commencent. Nous n’avons pas connaissance d’un seul des programmes de la présidentielle 2017 qui aborde de près ou de loin ce domaine militaro-commercial….

Décroissance, Démilitarisation, Désarmement

extraits : dans un monde où la télécommunication met en présence les individus de tous les pays, à l’heure où des instances internationales sont institutionnalisées et se coordonnent progressivement, un monde de paix et sans armées devient possible. Ce n’est pas la tendance actuelle. Dans notre monde déjà surarmé, on ne parle donc que d’en rajouter, des missiles, des porte-avions, des drones, du nucléaire, etc.…

Notre article le plus ancien sur la question

ils sont fous ces humains (juin 2010)

extraits : Les humains n’arrêtent pas de se bouffer entre eux, on envahit l’Irak sur la foi de mensonges, on asphyxie la bande à Gaza pour sauvegarder un territoire prétendument dévolu par dieu au peuple juif, on s’arme à tout va. Le Sipri (Institut international de recherche pour la paix de Stockholm)  estime dans son dernier rapport annuel de 2010 que la planète de l’homo demens a atteint un nouveau sommet dans les dépenses militaires, 1531 milliards de dollars. La France gaspille à elle seule 63,9 milliards de dollars…pour rien ! Depuis le début du XIXe siècle, l’histoire de la France offre une impressionnante série d’échecs de la défense militaire….

L’industrie des armes prospère sur des cadavres Lire la suite »

Définir l’ennemi, c’est du suicide organisé

La guerre n’est que le rejet de notre commune humanité. Elle repose sur une invention socio-politique, celle d’un ennemi à abattre. Il s’agit de propager collectivement une distinction artificielle entre NOUS et EUX, les bons Russes contre les méchants Ukrainiens, les Juifs désignés par Dieu et les mécréants musulmans, les Soudanais de Mohamed Hamdan Dogolo opposés aux Soudanais d’Abdel Fattah al-Burhan , etc.

LE MONDE a organisé du 22 au 24 novembre son 36e forum philo sur le thème « Jamais sans mon ennemi ? » Vaste programme ! Mais on va surtout y parler de guerre… jamais de désarmement.

J’aurais aimé faire réfléchir les participations de forum sur ces trois conceptions de l’arme :

– Quand les Portugais ont introduit le mousquet dans le Japon du XVIe siècle, son emploi fut désavoué et il fallut attendre longtemps avant qu’il soit autorisé à remplacer les armes traditionnelles. Son efficacité en tant qu’instrument de guerre n’était pas mise en doute. Mais il ne  correspondait pas à la tradition culturelle japonaise, pour laquelle l’utilisation d’un engin permettant à un gamin de tuer un samouraï chevronné était tout à fait inadmissible.

– En 1947, l’écrivain Georges Bernanos disait l’effroi qui lui inspirait la guerre aérienne. Quand un pilote d’avion peut broyer des milliers de corps sans même apercevoir leurs silhouettes, que devient le métier de soldat ?

– Aujourd’hui la prolifération des drones transforme l’ennemi en gibier visé par un assassin invisible.

Le point de vue des écologistes contre les ennemis de la planète

Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même

extraits : Aujourd’hui nous sommes dans une situation paradoxale. Tous les paramètres biophysiques de la biosphère sont au rouge, il est donc absolument nécessaire d’agir de toute urgence dans un contexte d’épuisement accéléré de toutes les ressources naturelles et de réchauffement climatique inéluctable. Or il n’y a plus d’ennemi clairement désigné, nous faisons la guerre à la planète et nous sommes tous complices. Les riches dilapident les ressources fossiles et les pauvres détériorent souvent le milieu proche qui les faisaient vivre quand ils ne jouent pas à imiter les riches….

Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

extraits : Deep Green Resistance est un mouvement écologiste fondé par Derrick Jensen, Aric McBay et Lierre Keith, lors de la conférence Earth at Risk du 13 novembre 2011. Leurs présupposés sont repris dans deux livres qui viennent de paraître, « Écologie en résistance, stratégies pour une Terre en péril » aux éditions Libre. Loin d’ostraciser la non-violence, les auteurs estiment complémentaires les mouvements à visage découvert et les mouvement clandestins. Comme l’exprime Armand Farrachi dans sa préface du tome 2, aucun des auteurs ne propose de résoudre une « crise » (passagère) ou de passer la persillère derrière les ennemis de la terre, tous réfléchissent au moyen d’arrêter le massacre, le plus tôt, le plus radicalement possible, ce que personne ne fait ni dans la presse ni dans les diverses chambres du pouvoir….

Comment lutter contre la pub, ennemie de l’écologie

extraits : La publicité n’est que la partie émergée de la société marchande et sa croissance dévastatrice. La publicité a essentiellement pour effet de propager le consumérisme, ce qui implique le productivisme et exploitation croissante des hommes et des ressources naturelles. C’est un des mérites des actions contre l’affichage que de ne pas avoir été menées afin d’obtenir satisfaction sur des revendications précises. Les actions publicidaires de 2003-2004, arrachages et barbouillages d’affiches, ont renoué avec la tradition luddite du sabotage, consistant à nuire aux dispositifs qui nous nuisent….

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L’économie de guerre, une anomalie imposée

« Nous sommes en guerre, allons à l’essentiel. » Ainsi pouvait se résumer l’intervention télévisée du président de la république française lundi 16 mars 2020. Mais il ne s’agissait que de lutter contre le coronavirus pour une période que Macron estimait temporaire. Aujourd’hui la France est toujours en marche vers l’économie de guerre, mais il s’agit d’une toute autre musique : blindés, missiles, munitions… ça manque, on en veut toujours plus ! Et que les pacifistes aillent se faire voir !

Sylvie Andreau : Emmanuel Macron le 13 juin 2022 : « La France doit passer en économie de guerre. » Le chef des armées s’adressait aux industriels de l’armement et à leurs sous-traitants. La France a beau tenir le rang de deuxième exportateur d’armes au monde, ses soldats, marins, pilotes manquent de munitions et d’équipements parfois basiques. Le budget de la défense en 2025 s’élèvera à 50,5 milliards d’euros de crédit, portant l’effort à 2 % du produit intérieur brut, conformément aux engagements pris au sein de l’OTAN….

Notre commentaire : au début des années 1970, on pouvait faire la promotion de ceux qui refusent de payer la part militaire de leurs impôts… époque bien révolue dans un monde qui n’a toujours pas compris que guerroyer ne sert à rien, ni aux humains, ni à la nature.

Rien dans l’article et même dans les commentaires sur lemonde.fr pour dénoncer cette folie qui nous mène de guerres en guerres et de réarmement en réarmement. Que ce soit du temps de nos rois ou de nos empereurs, que ce soit avec des gouvernements de droite ou des gouvernements de gauche, nous sommes désignés d’office comme des enfants de la patrie qui élèvent nos étendards sanglants contre des personnes qui ne nous ont personnellement rien fait…

Pour ma part l’économie de guerre, je vois cela comme le résultat d’un lobbying forcené de la part des militaires et des industriels spécialisés. A l’heure où les pays africains nous mettent dehors les uns après les autres, ce lobby a “profité” de l’invasion russe en Ukraine pour justifier un pseudo danger pour nos frontières et la nécessité d’investir massivement dans nos forces armées. Foutaises. À l’heure des déficits et des dettes publiques abyssales, c’est l’inverse qu’il faut faire : sabrer massivement dans ces budgets qui ne servent à rien pour le long terme sinon à entretenir une tradition militariste à l’heure présente Quelques précisions :

https://cjf.qc.ca/revue-relations/publication/article/le-refus-detre-complice-de-la-guerre-devrait-signifier-aussi-le-refus-de-payer-limpt-militaire/

Dominique Boisvert (mars 2003) : Le refus d’être complice de la guerre devrait signifier aussi le refus de payer l’impôt militaire. Le président Bush nous prépare depuis des mois à faire la guerre. Beaucoup y sont fortement opposés, mais se sentent impuissants. Pourtant, on peut refuser cette guerre en refusant de la payer ! Les guerres modernes se font beaucoup plus avec de l’argent qu’avec de la chair à canon : les armées ont moins besoin d’hommes que de budgets pour moderniser et développer un équi­pement de plus en plus sophis­­tiqué.

L’objection de cons­cience fiscale est la forme moderne de l’objection de conscience traditionnelle ; elle a été reconnue au Canada. Les objec­teurs de conscience versent leurs im­pôts militaires dans un fonds en fi­ducie en attendant que le gouvernement cana­dien s’engage à ne les utiliser qu’à des fins pacifiques. D’ici là, le gouvernement y ajoute intérêts et pénalités pour des impôts déjà versés, mais qu’il considère néanmoins impayés !

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sistance_fiscale

La résistance fiscale a été massivement employée par les féministes suffragistes britanniques au début du XXe siècle. Le terme même de désobéissance civile est par ailleurs né de l’action non-violente de l’écrivain Henry David Thoreau, qui refuse, en 1846, de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique, en guise de protestation contre le conflit américano-mexicain et l’esclavage dans les États du sud. En 1966, Abraham Johannes Muste, déjà pacifiste pendant la Première guerre mondiale, publie une liste de 370 personnes qui refusent de payer leurs impôts pour s’opposer à la guerre du Viêt Nam. Parmi les signataires, la chanteuse Joan Baez, déjà emprisonnée pour avoir manifesté contre la conscription. À partir des premiers essais de la force de frappe nucléaire française à Moruroa, en 1966, s’organise un mouvement de redistribution de 3 % des impôts à des organismes pacifistes.

La résistance à l’impôt est interdite en France. Y inciter est punissable d’une amende de 3 750 euros et de six mois de prison6. Le refus individuel est puni de 25 000 euros d’amende. En Italie, la cour d’appel de Milan juge pourtant que les instigateurs d’une campagne en faveur de l’objection fiscale, poursuivis au pénal pour incitation à la violation des lois fiscales, sont poussés par la volonté de diffuser des « idéaux de paix et de solidarité entre les peuples » et que leur action relève de la simple propagande politique.

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Après les fêtes de Noël, l’économie de guerre

extraits : Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU,  à la veille de l’ouverture de la conférence sur les changements climatiques (COP25) à Madrid : « L’espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup. » Il a présenté la liste effrayante des effets dévastateurs de plus en plus « meurtriers » du réchauffement : hausse du niveau des océans, fonte des calottes polaires, sécheresses… « Le point de non-retour n’est plus loin à l’horizon, il est en vue et se rapproche de nous à toute vitesse », a-t-il souligné. Il a dénoncé les engagements « totalement insuffisants » de la communauté internationale pour réduire les gaz à effet de serre….

Horrible, une société sans armées !!!

extraits : Nous sommes enfermés dans de ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation ». Tant, que les Etats-nations voudront se faire la guerre, tant que les citoyens financeront des armées toutes plus nuisibles les unes que les autres, il n’y aura pas d’avenir possible. Devenons tous et toutes objecteurs de conscience, opposés en toutes circonstances à l’usage collectif des armes. En conséquence, il n’y aurait plus d’armée institutionnalisée, il n’y aurait plus de guerres généralisées. John F Kennedy disait : « La guerre existera jusqu’au jour lointain où l’objecteur de conscience jouira de la même réputation et du même prestige que ceux du guerrier aujourd’hui. »….

 

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Morts pour la patrie, morts pour rien

11 novembre 2024, cérémonie commémorative du 106e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. Une cérémonie sans protagonistes, le dernier vétéran survivant, Lazare Ponticelli, est mort depuis mars 2008. C’est un hommage franco-français aux 1 327 000 soldats « Morts pour la France » alors qu’on décompte 20 millions de morts toutes nationalités confondues, civils et militaires. Mais chacun sa patrie, terreau de la guerre. Les différents récits nationaux européens ne sont pas compatibles. Par exemple le 11 novembre 1918 est une victoire pour les Français, mais le début d’un engrenage mortel pour les Allemands.

Il y a trois catégories de pays : ceux où l’enseignement de l’histoire veut conforter le chauvinisme national, et ces pays sont majoritaires. Ensuite, il y a les pays de l’Europe du Nord où il n’existe pas de programme national car cela pourrait être considéré comme une atteinte à la liberté de penser. Et il y a une poignée de pays où l’on vise à renforcer la réconciliation entre les peuples. La moitié des pays européens n’enseigne pas la construction européenne, mais relate guerre fratricide après guerre fratricide…

Combattants, cons battus, un général, des générés, n’hésitons pas à moquer les servants de la guerre. Car comme l’écrivait Albert Einstein,

« La pire des institutions grégaires se nomme l’armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver quelques plaisir à défiler en rang au son d’une musique, je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu’une moelle épinière le satisfait. Je hais violemment l’héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. La guerre est la chose la plus méprisable. Je préférerais me laisse assassiner que de participer à cette ignominie.

Je soutiens que le moyen violent du refus du service militaire reste le meilleur moyen. Il est préconisé par des organisations qui, dans divers pays, aident moralement et matériellement les courageux objecteurs de conscience. Dans tous les pays du monde, de groupes industriels puissants fabriquent des armes ; et dans tous les pays du monde, ils  s’opposent au règlement pacifique du moindre litige international. Mais contre eux les gouvernants atteindront l’objectif de la paix entre les nations quand la majorité des électeurs les appuiera énergiquement. » (Comment je vois le monde, Flammarion – 2009)

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Les nationalismes contre l’urgence écologique

extraits : Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste….

Universalisme et multiculturalisme, l’entente

extraits : Toute société devrait théoriquement favoriser les pensées universalistes ; en pratique le monde se fragmente au contraire en groupes inconciliables, même au foot, même entre banlieues. Pourquoi ? Question de socialisation et de contexte territorial. Il nous faut penser global et agir localement, « glocal » en abrégé, mettre en relation apaisée les échelles locales et mondiales, adapter les idées universalistes aux contextes régionaux. En termes synthétique, concilier universalisme et multiculturalisme.

En finir donc avec le nationalisme, le patriotisme, devenir culturellement « cosmopolite », citoyen de l’univers, mais aussi et en même temps rattaché affectivement à son terroir….

le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits : Eric Besson estime qu’il faut « réaffirmer la fierté d’être français », Nadine Moreno veut qu’un jeune musulman « se sente français lorsqu’il est français », les racistes  commencent à s’énerver. Ce n’est pas ainsi que nous préparons le monde de demain à l’heure de Copenhague. Parce que les uns se sentent plutôt Français pendant que d’autres se veulent Américains, ou Brésiliens, ou ethnocentrés, nous n’arriverons jamais à conclure quelque conférence internationale que ce soit. Car les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. »….

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Israël, génocide et règles internationales

L’article suivant sur Israël ne parle pas directement de la question écologique, mais de pacifisme. Si un État pratique l’apartheid, bafoue les règles internationales et se rend coupable d’un génocide, cet État doit être mis au ban des nations. Sinon accepter cela, c’est empêcher la possibilité d’une entente sous l’égide de l’ONU. Par conséquent la capacité d’établir la paix sur Terre, que ce soit entre les humains ou entre homo sapiens et les autres formes de vie n’existe pas. J’assume d’autant plus ce point de vue que mon père a été en camps de concentration pendant plus de deux ans. Il a vécu en Allemagne ce que les Juifs pratiquent aujourd’hui à Gaza.

Éditorial du MONDE : Les autorités israéliennes s’acharnent depuis des mois contre les Nations unies. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a été déclaré persona non grata après une déclaration qui ne correspondait pas à celle que le gouvernement israélien aurait voulu lui dicter. Dans le sud du Liban, les tentatives d’intimidation se sont multipliées contre les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dont Israël exige le départ. Les députés israéliens ont ajouté massivement, le 28 octobre, leurs voix à cette entreprise de démolition en interdisant sous quatre-vingt-dix jours en Israël les activités de l’UNRWA (l’agence chargée des réfugiés palestiniens).

Amos Goldberg (historien israélien, spécialiste de la Shoah) : « Mon pays a surréagi de manière criminelle aux massacres du 7-Octobre. Une rhétorique génocidaire est apparue et a dominé dans les médias, l’opinion publique et la sphère politique : « Nous devons les supprimer [les Palestiniens], ce sont des animaux humains » [Yoav Gallant, ministre de la défense, le 10 octobre 2023] ; « Nous devrions larguer une bombe nucléaire sur Gaza » [Amichai Eliyahu, ministre du patrimoine, le 5 novembre 2023]… Le génocide n’est pas uniquement constitué des crimes commis, mais aussi des incitations à les commettre. Et c’est clairement le cas. Selon la convention sur le génocide, il s’agit de l’annihilation délibérée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe national, ethnique, religieux ou racial. En mars 2024, la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés concluait son rapport en indiquant qu’il y avait des fondements raisonnables de penser que le seuil indiquant qu’Israël avait commis un génocide avait été franchi. Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus. »

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Comment en finir avec l’invasion israélienne

extraits : Nous avons institutionnalisé une cohérence politique planétaire avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), des conférences internationales sur le climat ou la biodiversité, etc. Pourtant des guerres ont lieu ici et là sur toute la surface du globe. Pourquoi ? En Palestine, au Liban ou en Ukraine à cause du rejet de l’ordre international pas des dirigeants imbus de leur pouvoir personnel. Analysons le conflit en Palestine….

Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Benyamin Nétanyahou assure qu’Israël va poursuivre sa « juste guerre pour éliminer le Hamas ». Il ne peut jamais y avoir de guerre juste, encore moins de « juste guerre ». La guerre est injustifiable, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. L’exemple de la Seconde Guerre mondiale a été le test suprême. Les nazis étaient des assassins pathologiques. Nous devions les arrêter disait-on et seule la force pouvait y arriver. Mais la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne s’opposaient au fascisme que parce qu’il menaçait leur propre domination sur certaines ressources naturelles et sur certaines populations. Et les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à cette guerre comme aux autres….

Le choc de l’ethnicité en Palestine envahie par des Juifs

extraits : Dans ce monde sans repères, je rappelle mon intime conviction. Nous tous habitants de cette planète, nous avons absolument besoin d’un nouveau sermon sur la Montagne qui édicte de nouvelles règles pour tenter de vivre en bonne entente avec la Terre ; car nos dieux, c’est  le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes… Alors la bible et le coran nous paraîtront désuets, inadaptés, mensongers.  Alors le conflit israélo-palestinien nous apparaîtra pour ce qu’il est, le témoignage de l’impasse historique où nous a mené un passé ethnicisé. Reste la question actuelle, laïque et non religieuse : si j’ai des blindés à ma porte qui veulent forcer l’entrée, qu’est-ce que je fais ?….

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Le natalisme, une constante des dictateurs

Depuis son arrivée au Kremlin en 2000, Vladimir Poutine a affiché comme priorité d’enrayer la crise démographique russe, héritée de l’époque soviétique, mais il n’y est pas encore parvenu. Une proposition de loi émanant des proches de Vladimir Poutine vise à interdire la promotion du mouvement « childfree », soit le choix de la vie sans enfant.

Huffpost avec AFP : C’est une nouvelle étape dans le tournant ultra-conservateur pris par le Kremlin. « Une famille chaleureuse et nombreuse est la base d’un État fort », a martelé un responsable proche de Vladimir Poutine. Cela alors que le pays traverse une crise démographique, amplifiée par le conflit en Ukraine. Les députés russes entament le 24 septembre l’examen d’une loi. « Il est proposé d’interdire la propagande du “sans enfant” : sur Internet, dans les médias, les films et dans les publicités », a indiqué sur Telegram Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse du parlement russe, avant l’examen du texte en commission. Il a aussi détaillé la mesure, expliquant qu’une personne physique risquera 400 000 roubles (environ 4 000 euros) d’amende, les fonctionnaires le double, tandis que pour les personnes morales la sanction peut être portée à 5 millions de roubles. Elvira Aïtkoulova, une députée qui a coécrit la proposition, avait assuré le 23 septembre que les idées défendues par les partisans du mouvement « childfree » représentaient « un comportement destructeur » à même de mener au « dépeuplement » de la Russie. « Ce mouvement ne correspond pas aux attentes actuelles des femmes », a affirmé, quant à elle, Valentina Matvienko, la présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement. « Je pense qu’il doit être légalement interdit », a-t-elle déclaré.

Le point de vue des écologistes

Poutine veut des enfants pour de futures chair à canon. En attendant qu’ils grandissent, il envoie en première ligne des Coréens du Nord prêtés par l’autre dictateur Kim Jong-un.

Soyons clair, toute personne qui se positionne comme anti-malthusienne fait le jeu des dictature : chair à canon, chair à travail, chair à consommation, chair à plaisir, chair électorale et même chair « révolutionnaire ».

Ce sont les avocats de la natalité qui se retrouvent toujours du côté des anti-humanistes. Difficile au contraire de faire des écologistes malthusiens des fascistes en puissance. Ils veulent seulement que le niveau de population soit en équilibre avec ses ressources, et donc conforme aux possibilités de vie de son éco-milieu.

Le réarmement militaire actuel fait aussi le terreau des conflits. Aucune guerre n’a guéri l’humanité des fléaux que sont le racisme, l’ethnocentrisme, le nationalisme. Au contraire un conflit exacerbe les idéologies identitaires. Comme l’exprime Albert Einstein, la seule solution est la création  d’une organisation qui transcende l’ONU (les nations unies) pour devenir transnationale.

« La voie qui mène à la sécurité internationale impose aux États l’abandon sans condition d’une partie de leur liberté d’action, en d’autres termes, de leur souveraineté, et il est hors de doute qu’on ne saurait trouver d’autre chemin vers cette sécurité. Mais l’appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante d’un État contrecarre une limitation de ses droits de souveraineté. » (opuscule « Pourquoi la guerre ? », 1932)

Cela présuppose donc des citoyens éclairés qui aient une mentalité d’objecteurs de conscience, non seulement opposés à l’usage des armes, mais prompt à combattre l’injustice, toutes les injustices.

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No kid, faire des enfants c’est fou à lier

extraits : Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants….

Le droit d’être Objecteur de Conscience

extraits : La dernière décision de la CEDH (Convention européenne des droits de l’homme) relative à l’objection de conscience au service militaire a été rendue le 15 septembre 2016 (Papavasilakis c/ Grèce ). En l’espèce, un grec, témoin de Jéhovah, avait demandé l’autorisation d’effectuer un service civil au lieu du service militaire obligatoire, au motif qu’il était objecteur de conscience. Cette demande lui ayant été refusée, il a saisi la CEDH. La Cour conclut à la violation de l’article 9 Conv. EDH au motif que sa liberté de conscience et de religion a été méconnue, et à la violation de l’article 6, § 1 garantissant le droit à un procès équitable….

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Comment en finir avec l’invasion israélienne

La guerre du temps d’avant la mondialisation était souvent causée par l’expansion de son espace vital ou sa défense contre des envahisseurs. Aujourd’hui en 2024, par la grâce de l’évolution technique et économique, nous sommes en train de devenir des Terriens, une espèce homo sapiens sans différence raciale, pouvant aller rapidement d’un bout à l’autre de la planète, alimentée par des circuits commerciaux transnationaux, gestionnaire collectivement des déplacements de population et soumis aux mêmes contraintes écologiques mondialisées (réchauffement climatique, blocages énergétiques et extinction des espèces…). Nous avons même institutionnalisé une cohérence politique planétaire avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), des conférences internationales sur le climat ou la biodiversité, etc. Pourtant des guerres ont lieu ici et là sur toute la surface du globe. Pourquoi ? En Palestine, au Liban ou en Ukraine à cause du rejet de l’ordre international pas des dirigeants imbus de leur pouvoir personnel. Analysons le conflit en Palestine au travers de deux déclarations :

Le président de la république française : « M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », lance M. Macron lors du conseil des ministres. Une référence à la résolution 181 adoptée en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies, prévoyant le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe. « Et par conséquent, ce n’est pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU », aurait souligné le président français, en allusion aux tirs israéliens ciblant la mission de l’ONU (Finul) déployée dans le sud du Liban.

Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou : « Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’Etat d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France »,

Notre commentaire : L’hubris de Netanyahu est manifeste : la création d’Israël doit en effet tout à l’ONU sans laquelle aucun État n’eût été possible, ce n’est pas une faute historique de le rappeler. Pour cet extrémiste juif, tout est fondé sur le rapport de force et rien sur les droits humains ni l’Etat de droit. Il se dit défenseur de l’Occident, mais il nie les valeurs universelles. Pour lui, les Palestiniens n’ont d’autre droit que de subir l’oppression, l’arbitraire et la violence. On ne peut pas argumenter avec un tel type de personnalité dirigeante. Poutine et Netanyahou sont de l’ancien temps, qui se drapent du passé pour se déclarer victimes, à l’inverse d’un monde qui s’ouvre au cosmopolitisme et à la fin des guerres tribales, un ordre international qui va vers le désarmement et la paix entre les peuples.

Il est vrai que l’ONU fait preuve d’une impuissance flagrante, la Finul (ses forces armées) au Liban est limitée à un rôle d’observateurs des combats, et en plus on lui tire dessus. Il existe pourtant une solution pour améliorer l’efficacité des troupes de l’ONU. C’est la création de forces permanentes de l’ONU, nombreuses et bien équipées, issues des pays riches principalement et non subsidiairement. À ce moment-là, l’humanité posséderait une sorte de police supranationale qui marquerait l’avènement d’une société pacifiée. Utopie ? Un président d’envergure internationale mettrait toutes les forces armées de son pays à la disposition de l’ONU. Utopie ? Il suffit que la France commence.

Si un pays ne cherche plus à maintenir une défense armée « nationale », si une pays est directement partie prenante d’une instance internationale ayant pour objectif premier le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, alors ce pays assure ainsi d’une façon indirecte sa propre sécurité : pourquoi attaquer un pays qui se veut le garant de la paix universelle ?

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Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Benyamin Nétanyahou assure qu’Israël va poursuivre sa « juste guerre pour éliminer le Hamas ». Il ne peut jamais y avoir de guerre juste, encore moins de « juste guerre », que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. L’exemple de la Seconde Guerre mondiale a été le test suprême. Les nazis étaient des assassins pathologiques. Nous devions les arrêter disait-on et seule la force pouvait y arriver. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à cette guerre comme aux autres….

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Universalisme et multiculturalisme, l’entente

Toute société devrait théoriquement favoriser les pensées universalistes ; en pratique le monde se fragmente au contraire en groupes inconciliables, même au foot, même entre banlieues. Pourquoi ? Question de socialisation et de contexte territorial. Il nous faut penser global et agir localement, « glocal » en abrégé, mettre en relation apaisée les échelles locales et mondiales, adapter les idées universalistes aux contextes régionaux. En termes synthétique, concilier universalisme et multiculturalisme.

En finir donc avec le nationalisme, le patriotisme, devenir culturellement comme l’indique Souleymane Bachir Diagne « cosmopolite », citoyen de l’univers, mais aussi et en même temps rattaché affectivement à son terroir.

Séverine Kodjo-Grandvaux : Lessai de Souleymane Bachir Diagne « Universaliser » cherche à maintenir la possibilité de l’universel – et donc d’une humanité commune – malgré les menaces d’impérialisme et les replis identitaires. Faire humanité ensemble, envers et contre tout, tel est le sens du terme bantou ubuntu. Lorsque, dès les années 1950, Nelson Mandela recourt au terme bantu d’ubuntu – que l’on peut traduire par « faire humanité ensemble » , pour penser une Afrique du Sud non raciale, il décide de renoncer à la violence. C’est cela, aller vers l’humanité par des moyens d’humanité : choisir des moyens qui ressemblent à la finalité poursuivie. Pour Jean Jaurès, l’auteur de la formule, cela signifie que chaque différence doit non pas s’enfermer sur elle-même, mais se sentir comme une parcelle de l’humanité à construire. C’est ce qui l’a mené à devenir anticolonial alors qu’il était proche du positionnement colonialiste de Jules Ferry.

La fin de la colonisation ou du colonialisme ne signifie pas nécessairement que la colonialité a disparu ; raison pour laquelle il faut encore décoloniser les esprits. Et ce d’autant qu’il demeure des territoires occupés. La question coloniale se pose toujours, en Palestine comme en Nouvelle-Calédonie. Faire l’humanité ensemble, c’est lutter contre les inégalités, et combattre contre tout ce qui empêche l’égalité. C’est œuvrer pour que la citoyenneté devienne universelle. Quand le philosophe Etienne Balibar insiste sur le cosmopolitisme comme politique de l’espèce humaine, il a mille fois raison. C’est en tant qu’espèce que nous devons réagir à la destruction de notre environnement, aux crises sanitaires, etc. Mais le cosmopolitisme est aussi une utopie absolument vitale du dépassement de la situation coloniale par la généralisation de la citoyenneté à l’échelle mondiale. Si nous considérons qu’être citoyen signifie habiter pleinement la terre qui est la nôtre, alors nous devons étendre la citoyenneté aux animaux.

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Horrible, la société idéale non violente ?

extraits : Les policiers n’étaient pas armés. De toute façon il n’étaient plus en uniforme, ils étaient anonymés et n’intervenaient d’ailleurs que rarement. Plutôt secouristes qu’agent de la force publique. Car en ce temps là il n’y avait plus de crimes, de viols, de vols, ou même d’altercations. Plus personne ou presque n’avait l’idée d’agresser quiconque, tout cela était désormais du passé, l’intelligence collective était passée par là. La pensée même d’atteinte à l’intégrité d’une personne était devenue inconcevable grâce à une éducation constante à la non violence. La société des purs (écolos) avait commencé par agir à la racine du mal, les parents, la source première d’une socialisation bienveillante ou défaillante. L’éducation était fondée à la fois sur la libre parole, le respect des autres et le souci de mère nature.

Que retenir de la vie de Nelson Mandela ? L’Ubuntu

extraits : la position de Mandela résulte d’un apprentissage social spécifique. La culture Xhosa à laquelle il appartenait, l’Ubuntu, repose sur le sentiment d’appartenance à une humanité plus vaste qui incite ses membres à respecter autrui, à faire preuve de compassion. Cette philosophie s’oppose aux valeurs des blancs, l’égoïsme et l’individualisme. L’Ubuntu interprète même l’univers comme un tout organique en chemin vers l’harmonie. D’où la nouvelle constitution sud-africaine pour une « nation arc-en-ciel » en 1996. Cela correspond à la réalité de l’interaction spéculaire qui lie l’individu et sa société d’appartenance, « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. » Une société n’est viable que si tout le monde y met du sien. C’est pour cela que chacun d’entre nous deviendra un jour écologiste, quand on s’apercevra qu’un accord durable trouvé avec les écosystèmes est finalement la base obligée de l’harmonie sociale. Vouloir atteindre cet objectif par la violence ne fait que retarder l’évolution sociale nécessaire.

JO. Nationalismes contre Universalisme

extraits : L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont secouées aujourd’hui par une flambée de violence nationaliste, antimusulmane et xénophobe. Bien sûr il y a l’influence des réseaux sociaux dans ces mouvements de foule, mais il y a aussi un conditionnement généralisé à l’idéologie nationaliste contre l’universalisme. C’est évident, les Jeux Olympiques de Paris cultivent le chauvinisme franco-français, les autres pays font de même pour leurs propres athlètes. Les anneaux entrelacés – symbole de l’union des cinq continents –, ne sont qu’un habillage. Le sport mondialisé était certes une tentative de pacifier les relations internationales, mais il a été dénaturé. Ce qui devrait être des rencontres amicales, ce qu’elles peuvent être dans les relations entre sportifs de toute nationalité, est devenue une vitrine du nationalisme le plus absolu….

Les nationalismes contre l’urgence écologique

extraits : Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste….

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Armée ou défense civile non violente ?

De notre correspondant Michel Sourrouille

J’ai chez moi une brochure de 100 pages éditée par « combat non violent » n°59-60 (mars 1975)« Armée ou défense civile non violente ». Avaient participé à la rédaction de cette étude 14 personnes, civils ou militaires, entre autres Jean-François Besson, Jacques de Bollardière, Jean Lasserre, Lanza del Vasto, Jean Toulat… des personnes qui ne sont pas connus aujourd’hui, à notre époque de réarmement militaire et d’abandon des causes justes.

Une version numérique de ce livre a été réalisée dont voici le lien :

https://fr.wikibooks.org/wiki/Arm%C3%A9e_ou_d%C3%A9fense_civile_non-violente_%3F

Quelques extraits issus de ce livre qui devait être connu et commenté lors des journées dite « défense et citoyenneté », obligatoires pour tous les jeunes.

– Non seulement le système de la défense armée classique paraît inapte à protéger le territoire et la population, mais, fait plus grave encore, il accroît les risques de guerre. En effet, pour assurer son indépendance militaire, une nation doit produire, dans la mesure du possible, son propre armement. Or les armes modernes sont extrêmement coûteuses et leur production n’est rentable qu’à condition d’en vendre une grande part à l’étranger, ce qui a pour effet d’accroître la fréquence des conflits, leur violence potentielle et leur durée

– Il serait très dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire. L’antimilitarisme en effet, s’appuie sur des bases trop diverses et trop mouvantes pour pouvoir constituer un programme d’action. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut et ne doit pas aller sans la recherche d’une autre forme de défense.

– Lutter contre un système politique (et une armée d’invasion n’est qu’un élément d’un système politique) en utilisant la violence armée, c’est d’abord renforcer ce système qui devient un bloc uni, cimenté par le nationalisme et l’exaltation militariste des uns et par l’instinct de conservation des autres.

– Contrairement à ce qui se passe dans la lutte armée où, bien souvent, « des gens qui ne se connaissent pas se tuent au profit de gens qui se connaissent bien et ne se tuent pas », la lutte non-violente permet à ceux qui, en d’autres circonstances, se seraient entretués, de mieux se connaître et affaiblit le pouvoir de ceux qui auraient bénéficié du carnage.

– L’un des fondements de la non-violence est précisément le refus de collaborer avec l’injustice. Face à une injustice, la première action qui s’impose est de la faire connaître. Ses auteurs se trouveront dans une situation d’autant plus difficile que l’injustice deviendra évidente pour toutes les catégories de l’opinion publique

– Un pouvoir, s’il ne peut subsister sans une couverture d’honorabilité, a besoin également de la collaboration active ou passive d’une large minorité au moins de la population. Il lui faut des fonctionnaires, des contribuables, des travailleurs, des consommateurs actifs, etc. Dès qu’une catégorie importante de la population refuse de coopérer, la situation du pouvoir devient difficile. Elle devient impossible si le refus se généralise. « Je vois bien, disait Gandhi, comment je peux enseigner la non-violence à un violent, mais je ne peux l’enseigner à un lâche »

– Au-delà du refus de coopérer avec les responsables de l’injustice, au-delà également de la résistance à leurs lois, la lutte non-violente doit aller dès les premières phases du combat, jusqu’à la création d’un contre-pouvoir et d’institutions parallèles.

– La prise de conscience dans le sens de la décentralisation, sur le plan économique dans le sens de l’autogestion, sur le plan écologique enfin, dans le sens de la recherche de « techniques légères » ou, selon l’expression d’Ivan Illich, d’outils « conviviaux », se trouve en parfaite convergence avec la recherche d’une défense non-violente.

Une version actualisée de la dissuasion civile existe :

https://www.irnc.org/IRNC/Textes/3103

L’ouvrage « La dissuasion civile » (épuisé) a été rédigé en 1985 par Christian Mellon, Jean-Marie Muller et Jacques Sémelin sur une commande de Charles Hernu, ministre de la Défense et publié par la Fondation pour les Études de Défense Nationale (FEDN)

La défense civile non-violente est une politique de défense contre toute tentative de déstabilisation, de contrôle ou d’occupation de notre société, conjuguant, de manière préparée et organisée, des actions non-violentes collectives de non-coopération et de confrontation avec l’adversaire, en sorte que celui-ci soit mis dans l’incapacité d’atteindre les objectifs de son agression (influence idéologique, domination politique, exploitation économique).

En d’autres termes, il s’agit de rendre la société insaisissable ou « indigérable » par un agresseur : incontrôlable politiquement, « insoumettable » idéologiquement, inexploitable économiquement. Il s’agit aussi de dissuader l’agresseur de s’attaquer à cette société, parce que les coûts qu’il risquerait de subir seraient supérieurs aux gains qu’il pourrait espérer, et parce qu’il prendrait des risques pour son propre pouvoir : c’est la dissuasion civile.

Cette résistance repose sur une bonne articulation entre la résistance des pouvoirs publics et celle de toute la société civile.

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Sébastien Lecornu et la défense civile

La dénomination de ceux qui nous envoient se faire tuer à leur place est significative d’un état d’esprit gouvernemental. En France,  c’était le « ministère de la Défense » de 1946 à 1958, le « ministère des Armées » de 1958 à 1969 (De Gaulle), le « ministère de la Défense » de 1969 à 1973, le « ministère des Armées » de 1973 à 1974 et le « ministère de la Défense » de 1974 à 2017. Donc 43 années sans changement. Le mot « défense nationale est beaucoup plus souple que le terme militarisé, cela laisse un peu de place à plusieurs modalités de défense.

Mais en 2017 le tout jeune président Macron fait preuve d’un traditionalisme guerrier en transformant à nouveau le ministère de la défense en « ministère des armées ». Exit toute référence possible à la défense civile dont d’ailleurs il n’a certainement jamais entendu parler. C’est là un non sens en démocratie car on ne suit de façon unilatérale que le seul précepte « si tu veux la paix, prépare la guerre » . Un « ministère de la défense » laissait au moins une (petite) place à la défense civile non-violente et au principe « si tu veux la paix, prépare la paix ». Autant dire que le ministre des armées aujourd’hui, Sébastien Lecornu, ne sait même pas qu’on peut faire autrement que s’entre-tuer.

Sébastien Lecornu a publié « Vers la guerre ? », normal, sa généalogie l’y préparait. Son père était technicien à la Snecma, qui fournit des équipements aux forces armées aériennes, navales, terrestres et spatiales. Sébastien accompagnait son grand-père maternel aux réunions d’anciens combattants. Et il a eu très tôt la passion politique. Plus jeune assistant parlementaire (en 2005, à 19 ans), plus jeune conseiller ministériel (cabinet de Bruno Le Maire en 2008), élu en 2015 plus jeune président du conseil départemental de l’Eure. Il est secrétaire d’État à l’écologie en 2017… pour surveiller Nicolas Hulot. Ministre des Armées depuis le 20 mai 2022, il est aujourd’hui à 38 ans le seul ministre rescapé du précédent gouvernement, toujours aux armées. Lecornu est donc un spécialiste de la politique politicienne, certainement pas de la défense nationale. Trop jeune pour avoir fait son service militaire, il a cependant un grade à la gendarmerie « de réserve ». Cet homme de couloirs, en dehors de la politique et des moulinets militarisés, il ne sait rien faire ! Et il ne sert à rien : nous en sommes encore en 2024 à une guerre des tranchées en Ukraine et à une éradication militarisée d’un peuple en Palestine. Il faut donc penser autrement, changer d’imaginaire, ici et ailleurs.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Le pacifisme avait encore de nombreux partisans dans les années 1970 avec la contestation des guerres au Vietnam et en Algérie. Aujourd’hui on ne parle que de réarmement militaire, on oublie complètement les avantages d’une défense civile non-violente. Dans son discours le 8 mars 2024 à l’École Polytechnique, Sébastien Lecornu rejetait toute référence au cosmopolitisme, il en est resté à des références patriotiques alors que nous devrions avoir conscience d’appartenir à l’ensemble de l’humanité et non pas à notre seule terre d’origine. Il manque à Lecornu la référence à Sol Gareth Davis, dit Garry Davis. C’était un pilote américain durant la Seconde Guerre mondiale ; son avion abattu, il se retrouve en Allemagne sous les ruines. Bouleversé par les destructions qu’il rencontre, il rompt symboliquement en 1948 avec sa patrie en rendant formellement son passeport. Il interrompt une séance de l’Assemblée générale des Nations unies afin de demander la création d’un gouvernement mondial. Telle était la voie à suivre.

Il serait cependant dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut aller sans la recherche d’une autre forme de défense.

A la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. Désobéir pour la paix trouve dans cette argumentation une solide base théorique. L’attitude non-violente dépasse en effet le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte intérieure pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux  cas, dans le même esprit. La défense non-violente porte non pas simplement sur des frontières territoriales, mais sur des frontières morales et politiques ; il s’agit non seulement de défendre la vie de la population, mais aussi ses droits fondamentaux : droit à la liberté de parole et de réunion, droit de presse, de vote, de grève, mode de vie, respect des croyances. Une population habituée à ne pas tolérer les atteintes aux droits des personnes et à réagir immédiatement devient, pour un envahisseur ou un pouvoir dictatorial, un mur  sur lequel sa violence se brise.

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Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales :

–          Quel type de société mérite d’être défendu ?

–          Contre qui ?

–          Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?….

Pacifisme et / ou défense nationale, le dilemme

Nous n’avons aucune illusion sur la capacité d’une société en surnombre d’arriver à un niveau intelligence collective qui permette politiquement la bonne entente de citoyens éclairés. Mais avec ce blog biosphere nous essayons depuis bientôt 20 ans de donner médiatiquement les moyens de tendre vers cet objectif. Le pacifisme est l’une des 14 entrées de ce blog.

https://biosphere.ouvaton.org/blog/category/pacifisme/

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Le prix Nobel de la paix, Nihon Hidankyo

L’an prochain auront lieu les commémorations du 80ᵉ anniversaire des deux premiers bombardements nucléaires qui firent en 1945 quelque 214 000 morts simplement pour que les USA testent leur nouveau joujou. L’organisation japonaise Nihon Hidankyo rassemble les survivants des bombes nucléaires larguées par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki. Le prix Nobel de la paix 2024 lui a été attribué le 11 octobre pour son combat contre l’arme atomique.

Selon les vœux d’Alfred Nobel, le prix de la paix récompense « une personnalité ou une communauté ayant œuvré au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Il peut s’agir d’un engagement pour les droits humains, d’actions de désarmement, d’un combat écologique… Le Nobel de la paix est une des récompenses les plus cosmopolites de l’Académie, puisqu’il a été décerné à des personnalités de quarante-cinq nationalités différentes. Notez que si tous les jeunes se déclaraient objecteurs de conscience, il n’y aurait plus de guerre. Mais l’État français interdit de se déclarer opposés à l’usage des armes lors de la journée obligataire pour tous les jeunes dite « défense et citoyenneté ». Notez que la planète comptait 59 conflits armés en 2023. Mais la France est en 2023 le deuxième exportateur mondial d’armes.

La plupart des prix Nobel de la paix sont allées à des résistants à un ordre injuste, ils sont significatifs de personnalités ou d’organisations qui sont symboliques de la marche en avant vers un avenir moins sombre. Les titulaires du prix devraient donc être connus du grand public, ce n’est pas le cas. Prenons le dernier prix Nobel de la paix, attribué en 2023 à la militante iranienne Narges Mohammadi. Qui se rappelle de son nom ? Elle est actuellement emprisonnée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous ». Narges Mohammadi a été arrêtée treize fois et condamnée cinq fois à un total de trente et un ans de prison et 154 coups de fouet. De nouveau incarcérée en 2021, elle n’a pas vu ses enfants depuis huit ans.

Nihon Hidankyo, Narges Mohammadi, des noms difficiles à retenir, et pourtant on devrait célébrer leur action bien mieux que pour des saltimbanques comme Johnny Halliday ou Michel Blanc.

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Prix Nobel de la paix 2020 à l’agriculture

extraits : « La baisse de la fécondité reste le meilleur vaccin contre le chaos ». C’est pourquoi nous décernons la prix Nobel de la paix à toutes les associations qui œuvrent dans le monde pour une réduction maîtrisée de la population humaine. Malheureusement le comité Nobel a une autre conception que ce blog biosphere, « La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos ». Car en distinguant le Programme alimentaire mondial pour alerter sur l’urgence de la faim dans le monde, on ne fait qu’accroître les problèmes. Il y a une course sans fin, bien analysée par le révérend Malthus, entre population (à croissance exponentielle) et agriculture nourricière (soumise à la loi des rendements décroissants)….

Qui mérite le prix Nobel de la paix ? (2019)

extraits : Qui connaît Denis Mukwege et Nadia Murad ? Ils ont pourtant obtenu le prix Nobel de la paix 2018 pour leurs efforts afin de mettre fin à l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. Qui se rappellera du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ? Il a pourtant obtenu le prix Nobel de la paix au pour avoir tenté de « résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine ». Le mahatma Gandhi n’a jamais eu le Nobel de la paix, mais Barack Obama oui, en 2009, un pacifiste en guerre ! Il est vrai qu’en termes d’idéologie militariste, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre. C’est d’ailleurs le seul discours qu’Obama était capable de tenir pour recevoir sa distinction le 10 décembre : « Je suis le commandant en chef d’une nation engagée dans deux guerres. J’ai juré de protéger et de défendre mon pays…

prix Nobel de la paix aux gaz à effet de serre ! (2015)

extraits : Osons le dire : il nous faut une armée aux buts inversés : de destructeur du milieu naturel au rôle de protecteur. En effet la transition dite « écologique », qui constituera probablement un changement radical de civilisation, sera nécessairement l’occasion d’une intervention de l’armée. Car la brutalité de la récession qui s’annonce, provoquée à moyen terme par la raréfaction des ressources fossiles plus que par le réchauffement climatique, va entraîner un tel désordre social que seule l’armée sera en mesure de maintenir la paix. L’armée deviendrait, par la force des choses, la « spécialiste du chaos ». Au lieu de soutenir la volonté de puissance de nos dirigeants au prix d’une détérioration accrue de l’environnement, elle pourrait jouer un rôle de protection de la nature et des humains. Qui voudrait faire la guerre s’il vivait en équilibre avec son écosystème ? Cela impliquerait bien entendu la disparition de l’armée comme entité exclusivement nationale…

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