pacifisme

Violence, non-violence et Premières secousses

Lettre ouverte d’Alain REFALO aux Soulèvements de la Terre (extraits) :

« Porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), je m’inscris dans le courant de la non-violence politique. J’ai lu attentivement votre ouvrage, « Premières secousses ». Il semble que votre livre de référence soit le fameux ouvrage de l’anarchiste Peter Gederloos, dont le titre Comment la non-violence protège l’État, outre son intention provocatrice, révèle une méconnaissance abyssale de la non-violence et des luttes non-violentes, mais surtout une malveillance outrancière à leur encontre.

Nous partageons pourtant les mêmes combats, mais vous affirmez vouloir sortir du « moralisme de la non-violence » et de « l’idéologie de la non-violence ». Les termes choisis pour (dis)qualifier la non-violence révèlent une méconnaissance profonde de ce qu’elle est. Si la non-violence n’était qu’une morale, nous serions d’accord pour dire qu’elle ne serait d’aucune utilité pour nos combats. « Il serait fallacieux de s’imaginer que seuls le recours à l’éthique et la persuasion parviendront à faire régner la justice, écrivait Martin Luther King au moment de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Non pas qu’il soit inutile d’en appeler à la morale, mais il faut, en même temps, prendre appui sur une force de contrainte réelle. »1 Les partisans de la non-violence ne cherchent pas à imposer leur point de vue. Il serait contradictoire de se réclamer de la non-violence tout en ayant une attitude autoritaire, voire dominatrice. Dans les faits, ce sont les partisans de la violence à qui il arrive d’imposer aux partisans de la non-violence leur logique, leur mode de pensée, leur autoritarisme et leur moyens d’action. Ce sont bien les « violents » qui, dans une manifestation de masse qui est annoncée et organisée comme non-violente, s’immiscent et s’imposent en faisant dériver la manifestation en une manifestation violente, dévoyant ainsi les objectifs initiaux de la manifestation décidés collectivement en amont. Je m’interroge sur les leçons que vous avez tirées de la manifestation à Sainte-Soline en mars 2023 ?

Plusieurs cortèges familiaux, festifs, et un groupe composé de personnes recherchant l’affrontement physique avec les forces du désordre établi. Résultat, de nombreux manifestants pacifiques blessés, et des images de guerre qui ont effacé toutes les autres sur les chaînes d’information. N’est-il pas contradictoire de protester contre les violences disproportionnées des forces de gendarmerie lorsque dans le même temps celles-ci trouvent leur justification dans l’emploi de la violence par des dizaines de manifestants ? Vous restez dans l’ambiguïté concernant les mots d’ordre et les objectifs de la manifestation. Dans votre ouvrage, après avoir mentionné votre fascination pour les Gilets jaunes et les émeutes urbaines, vous considérez que « la force d’une manifestation tient dans son caractère potentiellement débordant ». Pourtant ce type de stratégie exclut un public, assez nombreux, qui ne souhaite pas se retrouver au milieu d’affrontements. C’est le choix de l’action non-violente qui permet de décupler les potentialités de la lutte pour « impacter » réellement l’adversaire.

Dans Premières secousses, vous défendez la « diversité des tactiques » ; c’est un slogan sans consistance. Il faudrait que les partisans des tactiques violentes et ceux des tactiques non-violentes élaborent ensemble une stratégie globale, cela n’existe pas. On ne peut pas demander à des partisans de la non-violence qui ont fait le choix assumé de la rupture avec la violence de s’associer avec celles et ceux qui considèrent que certaines formes de violence sont légitimes. A aucun moment, la question de la « complémentarité » tactique n’a été pensée. Lorsque dans un même espace coexistent des actions non-violentes et des actions violentes, ce sont les actions violentes qui imposent leur logique et qui dénaturent l’esprit de la non-violence. Cette stratégie, au nom de la diversité des tactiques, est une stratégie autoritaire par son irrespect des personnes et des organisations qui ont fait le choix assumé de la non-violence. En réalité la « diversité des tactiques » n’est défendue que par les tenants de la violence. La panoplie des méthodes d’action non-violentes, au nombre de plusieurs centaines, offre une grande variété de tactiques non-violentes qu’il convient d’adapter au contexte de la lutte.

La « contre-violence » que vous revendiquez, n’est pas le contraire de la violence, elle est une autre violence. Une violence, certes en réponse à une violence structurelle et systémique, mais surtout une violence qui alimente la spirale des violences. L’histoire abonde en exemples de fins dévoyées par l’utilisation de moyens qui ne respectent pas la dignité humaine, de justes fins trahies par des moyens injustes. Légitimer des moyens de violence au nom de la fin, aussi noble et juste soit-elle, constitue une erreur tragique, une trahison inéluctable de la fin. Les moyens sont le commencement de la fin, ils sont une fin en devenir. Les moyens de la non-violence sont parfaitement en accord avec l’idéal d’une société sans dominations, juste, solidaire et fraternelle. La fin est déjà dans les moyens. Le véritable pouvoir, disait Hannah Arendt, procède, non des instruments de la violence, mais de la mobilisation sans violence du peuple qui constitue une force autrement plus puissante et plus irrésistible que la force instrumentale des États.

Contrairement à ce que vous affirmez, la non-violence ne s’est jamais définie comme une « idéologie », c’est-à-dire un système d’idées constituant une dogme définitif et infaillible. Je laisse de côté vos expressions les plus outrancières, notamment celles de la page 135, qui sont des attaques frontales absurdes déjà diffusées par Peter Gederloos dont vous vous inspirez. L’expérience de la lutte des dissidents en Europe de l’Est sous le joug soviétique est riche d’enseignements sur la question de la confrontation. En septembre 1976, la création du Comité de défense des ouvriers (KOR) en Pologne va permettre d’expérimenter une stratégie consistant à éviter toute lutte frontale contre l’État et ses forces policières. Reprise ensuite par le syndicat Solidarnosc, cette lutte non-violente s’incarnera dans la grande grève des ouvriers des chantiers navals de Gdansk qui aboutira à la reconnaissance de ce syndicat jusqu’alors interdit. Après le coup d’État du général Jaruzelski qui prétendait rétablir l’ordre communiste, la résistance civile non-violente ne sera jamais brisée par l’armée polonaise, malgré la répression. En 1989, le gouvernement du général Jaruzelski devra s’effacer pour laisser la place à un gouvernement démocratiquement élu. Ces événements que l’on pensait impossibles étaient annonciateurs de la révolution antitotalitaire qui surviendra à la fin de l’année 1989 en Europe de l’Est. La leçon de cette histoire est que face à un gouvernement ultra-violent et répressif, il convient de construire des contre-pouvoirs, des mobilisations qui iront grandissants et contre lesquels la répression ne pourra rien.

La résistance civile a vaincu des dictatures qui n’hésitaient pas à tirer et à tuer des manifestants. Malgré cette répression, il est arrivé que le peuple opprimé maintienne le cap de la non-violence, non par moralisme, non par « spiritualisme », non par « idéologie », mais par conviction. A savoir que le recours à la violence aurait entraîné un bain de sang et aurait de toute façon fini par écraser définitivement le peuple en lutte. A savoir que seule la non-violence pouvait vaincre la dictature en sapant les bases idéologiques, économiques et politiques de son pouvoir. Comme le soulignait Gandhi, c’est à partir du moment où le mouvement non-violent survit à la répression, « modérée ou cruelle », qu’il est proche de la victoire.

L’idéologie de la violence, elle, ne s’encombre pas de ces considérations. Dans sa vision primaire des conflits, elle met en œuvre des moyens mimétiques de ripostes et de contre-violences, permettant à l’adversaire de surenchérir dans l’utilisation des moyens violents. Si la destruction (illusoire) de l’autre est l’objectif de la violence mimétique, la non-violence, elle, met en œuvre des moyens d’action anti-mimétiques afin de surprendre l’adversaire et de l’amener sur un terrain où sa capacité de résistance sera diminuée. C’est en sens, contrairement à ce que vous affirmez, que la non-violence est réaliste. Il faut croire que l’ivresse que procure la violence rend aveugle et sourd, au point d’oublier tous les nombreux échecs de la violence dans l’histoire. La non-violence est réaliste dans le sens où elle s’efforce de tarir les sources du pouvoir oppressif, dans le sens où elle travaille à dénouer les nœuds du conflit.

Si la violence était radicale, elle toucherait à la racine des conflits. Elle agirait sur leurs causes afin de les supprimer. Or, elle n’agit qu’à la surface. En s’attaquant aux personnes qui représentent les institutions responsables de l’injustice, la violence exprime une colère certes légitime, mais totalement inefficaces. Elle s’en prend aux symboles du capitalisme et de l’ordre policier, sans jamais remettre en cause les fondements de ces systèmes injustes et autoritaires. En réalité, la violence est essentiellement un mode d’expression, ce n’est pas un mode d’action politique. La non-violence, elle, s’attaque directement à la racine des injustices. Elle cherche à tarir les sources du pouvoir adverse. Cela signifie qu’elle identifie les forces et les faiblesses de l’adversaire afin de déterminer les stratégies les plus pertinentes pour l’affaiblir. La résistance non-violente vise à priver l’adversaire du consentement de la majorité, complicité qui fonde son pouvoir. Ce faisant, la non-violence agit sur le terrain politique, ce que la violence est incapable de faire. La radicalité de la non-violence est de maintenir le cap de la non-violence malgré la répression. La radicalité de la non-violence s’affirme également par un engagement qui cherche la société juste et fraternelle à venir. Il s’agit pour chacun.e de s’efforcer d’incarner, dans sa vie comme dans ses luttes, l’absence de volonté de domination envers les autres. Par la pensée, par la parole et par les actes. C’est une expérience radicale qui se conjugue, sans se payer de mots, avec un engagement dans l’action non-violente radicale.

Dans la panoplie des moyens d’actions non-violents qui relèvent de la désobéissance civile, se trouvent les actions de sabotage. Lorsque le gouvernement français a tenté de dissoudre votre mouvement, il a cité en référence l’ouvrage du militant suédois Andreas Malm, « Comment saboter un pipeline ? » Une lecture attentive de ce texte montre qu’à aucun moment l’auteur ne légitime le recours à la violence contre les personnes. « Tant qu’il n’y a pas de sang versé, écrit-il, c’est dans cette palette (dégradations et destructions de biens) qu’il faut choisir .»2 Nous ne pouvons qu’acquiescer à ses propos lorsqu’il affirme que « les destructions de biens ne doivent pas nécessairement prendre la forme d’explosions, de jets de projectiles ou d’accès pyromanes », qu’elles « peuvent être réalisées sans colonne de fumée » et que « le sabotage peut se pratiquer doucement, délicatement même »3…La limite entre violence et non-violence se situe entre l’atteinte aux personnes et l’atteinte aux biens, ce que vos avocats ont d’ailleurs défendu durant l’affaire de la dissolution. « On ne peut pas faire preuve de cruauté à l’égard d’une voiture ni la faire pleurer », souligne justement Malm avec humour. Cela n’empêchera pas les pouvoirs économiques et politiques de qualifier de « violente », si ce n’est « terroriste » une action de sabotage non-violent.

De même, et sur ce point nous serons en accord, lorsque vous soutenez le « démantèlement » d’infrastructures de la filière béton et du complexe agro-industriel. Cette démarche peut tout à faire s’inscrire dans celle de la non-violence radicale. Il s’agit bien d’empêcher le fonctionnement de ces infrastructures parce qu’elles sont profondément nocives pour le vivant. La violence est toujours du côté du pouvoir et des structures économiques oppressives : celles-ci soutiennent la croissance infinie et se soucient peu du vivant, végétaux, animaux et humains qui souffrent de leurs décisions irresponsables. C’est pourquoi, pour résister efficacement à la violence économique, le plus souvent soutenue par la violence étatique, une action radicale s’impose, c’est-à-dire une action qui touche à la racine de leurs structures et à la source de leur pouvoir. La lutte par la violence renforce le système dominant, favorable à la croissance économique à tout prix. C’est pourquoi l’axiome de base : « On ne peut plus croître de manière infinie dans un monde fini » doit être complété par l’axiome suivant : « On ne peut plus être violent dans un monde ultra-violent.» Car faire le choix de la violence, c’est renforcer le système répressif et oppressif de l’État et c’est enfermer notre avenir dans la violence destructrice, là où il y a urgence à l’en délivrer.

Je veux croire que sur toutes les questions évoquées dans cette lettre le dialogue sera malgré tout possible. La force de votre mouvement demeure un atout indéniable pour construire de puissantes mobilisations et initier de véritables transformations sociétales au service d’une société plus juste, plus écologique et plus solidaire. Cependant, pour que le potentiel de cette force soit réellement efficace et que celle-ci soit en mesure de structurer des rapports de force favorables, il convient de s’interroger sérieusement sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs ».

Alain Refalo

Lien pour la version intégrale

Lettre ouverte aux Soulèvements de la Terre sur la violence, la contre-violence et la non-violence

1Martin Luther King, Où allons-nous ?, Payot, 1968, p. 152-153.

2Andréas Malm, Comment saboter un pipeline ?, La Fabrique, 2020, p. 137.

3Voir le dossier de la revue Alternatives Non-Violentes, Le sabotage en débat, n° 211, juin 2024.

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Un modèle de « défense totale » en Suède

L’armée n’empêche jamais rien. La dernière fois que des hordes guerrières ont envahi le territoire national, la  France n’a résisté que  deux mois, en mai-juin 1940, malgré ses 5 millions d’hommes sous le drapeau… L’Allemagne hitlérienne a certes vaincu au début, mais que reste-t-il du Troisième Reich ? La France a fait des guerres coloniales en Indochine ou en Algérie, mais que reste-t-il des colonies françaises ? Le pouvoir politique se trompe en entretenant une armée, le pouvoir politique nous trompe. Mieux vaudrait tarir à la source la cause des conflits plutôt que se préparer à des guerres sans lendemain.

Anne-Françoise Hivert : En Suède, les organisations de défense civile proposent des cours chaque semaine. Par exemple « Débrouille-toi » (« Sköt dig själv ») : pendant plus de deux heures, les deux formatrices détaillent la nourriture et le matériel à stocker chez soi, avant d’inciter à cultiver un bout de jardin ou de balcon, pour accroître l’autosuffisance alimentaire du pays, dépendant à 50 % des importations. En novembre 2024, les 10 millions d’habitants du royaume ont tous reçu, dans leur boîte aux lettres, une nouvelle édition du livret « En cas de crise ou de guerre », distribué par l’Agence de la protection civile, leur rappelant qu’ils doivent avoir de quoi manger, boire, se chauffer et se soigner, pendant une semaine, sans aucune aide extérieure. Développé après la seconde guerre mondiale pour faire face à une « guerre totale », ce modèle de « défense totale », combinant défense militaire et défense civile, partait du principe que l’armée ne suffirait pas à protéger le pays : encore fallait-il que sa population tienne. La défense civile se composait alors de trois éléments : « La défense économique, avec la mise en place de stocks d’approvisionnement, qui devaient permettre de tenir, pendant de longues périodes et de résister à des pressions économiques ; la défense psychologique [contre la propagande] ; et la protection de la population, avec la construction d’abris antibombes. »

La défense totale est redevenue une priorité en 2022, après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Chaque jour, les médias du royaume donnent des conseils pour se préparer….

Le point de vue des écologistes pacifistes

On commence à dépasser le cadre trop limité de « défense militaire », mais on n’a pas encore abordé en Suède l’idée de défense civile non- violente (DCNV). Il s’agit de former tous les jeunes à la capacité de résister à l’injustice et aux ordres illégitimes. Une telle formation aurait empêché une guerre coloniale comme celle que la France a faite en Algérie. La défense ne se résume pas à défendre des frontières, mais à proger la démocratie. Le principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » est inopérant. On ne connaît pas une seule guerre qui ait servi réellement à accroître le niveau de démocratie dans le monde. Si tu veux la paix, prépare la paix….

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Pour faire la paix demain, ne prépare pas la guerre (mai 2013)

extraits : La France prépare les guerres de demain avec des ambitions réduites*. Le livre blanc est aux mains du président Hollande, l’armée se serrera la ceinture, mais pas trop. Beaucoup de phrases pour les moyens militaires, presque rien sur les objectifs. Car l’essentiel est là, quelles sortes de guerres ce pays veut-il faire ? A l’heure où un sixième soldat français est tué au Mali, à 3240 kilomètres de son pays, la question se pose. Le budget de la défense représentait 5,5 % du PIB en 1961, il ne représenterait que 1,3 % en 2015. Pourquoi pas 0 % ?….

sois logique, si tu veux la paix, prépare la paix (mai 2024)

extraits : La guerre est très coûteuse à tous les points de vue, mais les humains l’adorent. Dans le domaine de la recherche en relations internationales, les war studies (« études sur la guerre ») ont le vent en poupe, alors que les peace studies (« études sur la paix ») cherchent encore à délimiter leur champ d’analyse. Entre la facilité d’appuyer sur la gâchette et la difficulté de réfléchir, les humains ont vite fait de choisir. Et au niveau des décideurs, ils ne sont pas en première ligne de front ! Le principe immémorial « Si tu veux la paix, prépare la guerre » est toujours de rigueur (militaire), l’alternative « si tu veux la paix, prépare la paix » inaudible depuis la mort de Gandhi, si ce n’est par une infime minorité d’objecteurs de conscience.

Pourtant on peut combattre les différentes causes de cet état perpétuel de guerre par des solutions très simple….

L’économie de guerre, une anomalie imposée (novembre 2024)

extraits : « Nous sommes en guerre, allons à l’essentiel. » Ainsi pouvait se résumer l’intervention télévisée du président de la république française lundi 16 mars 2020. Mais il ne s’agissait que de lutter contre le coronavirus pour une période que Macron estimait temporaire. Aujourd’hui la France est toujours en marche vers l’économie de guerre, mais il s’agit d’une toute autre musique : blindés, missiles, munitions… ça manque, on en veut toujours plus ! Et que les pacifistes aillent se faire voir !..

« Si tu veux la paix, prépare la paix », comment ? (février 2025)

2013, je suis co-auteur du livre « Désobéir à la guerre » aux éditions « le passager clandestin » dans la collection « Désobéir, par les désobéissants ».

journal l’Humanité du 24-26 mai 2024. Publication de la tribune que j’ai coordonné et fait signé par 14 OC dont José Bové : un jeune doit pouvoir se déclarer objecteur de conscience lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » (JDC).

https://www.humanite.fr/en-debat/armee-francaise/objecteur-de-conscience-a-la-journee-defense-et-citoyennete-cest-possible

septembre 2024, j’adhère à la commission Paix & Désarmement du parti Les écologistes. Je travaille actuellement à la préparation d’une motion pour permettre aux jeunes d’apprendre pendant leur JDC ce qu’est la défense civile non violente et, le cas échéant, pouvoir se déclarer Objecteur de conscience.

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Pour un débat sur le nucléaire militaire

La récente proposition du président de la République, Emmanuel Macron, pour un « dialogue stratégique » sur un élargissement de la dissuasion nucléaire française à l’Europe a remis le sujet sous les feux de l’actualité. Or défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables ! La dissuasion nucléaire a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale. Le propre du complexe militaro-industriel, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Il importe donc que la France se livre enfin à un débat public transparent.

Collectif : La France n’a jamais connu de consultation véritable sur la dissuasion nucléaire, dont le ministre des armées a reconnu qu’elle n’était plus « consensuelle ». Le président Giscard d’Estaing avait admis dans ses Mémoires que jamais il n’aurait appuyé sur le bouton, car cela aurait signé la destruction de la France. Les experts diront que nous, simples citoyens, ne pouvons pas comprendre les questions complexes relatives aux armes nucléaires. Ce qui est absurde. Avons-nous besoin de comprendre le fonctionnement d’un moteur de voiture pour avoir une opinion sur la limitation de vitesse près de chez nous ? Un tel débat doit être ouvert à la société civile, puisque ce sont les populations qui seraient anéanties par la guerre nucléaire. Comme aimait à le rappeler le général de Gaulle, pourtant fondateur de la dissuasion nucléaire française : « Toutes les doctrines, toutes les écoles, toutes les révoltes, n’ont qu’un temps. »

Le point de vue des écologistes pugwash

Incroyable, la grande majorité des commentateurs se déclare favorable à une menace de destruction massive qui frappe plutôt les populations civiles. Je n’ai pas trouvé de raisonnement dans leurs discours, seulement un acte de foi envers la vertu « dissuasive » de la bombe atomique. C’est là nier les leçons de l’histoire, une dictature genre Poutine aujourd’hui ne reculerait devant rien pour provoquer l’apocalypse s’il est acculé à ces derniers retranchements : il en serait seul juge et partie. Je m’interroge vraiment sur les motivations réelles de ces nucléocrates abonnés au MONDE. Exemples de ces commentaires sur le monde.fr

– Comment des intellectuels peuvent-ils écrire dans un journal qui se prend autant au sérieux que le Monde, une tribune aussi stupide ?

– Comment des gens intelligents peuvent avoir signé une tribune aussi irréaliste et hors du sol ?

– Tribune complètement hors-sol.

– Incroyable mauvaise foi d’une tribune qui devrait s’intituler « Bienvenue en Poutinie ».

– Allez « persuader » l’ours russe de ne pas vous dévorer. Cette candeur est incroyable.

– Tribune payée par les russes ou par les chinois ?

– C’est justement la terreur qu’elles inspirent qui constituent leur aspect dissuasif.

– La dissuasion nucléaire est une garantie de paix car l’arme atomique garantit des conséquences telles que nul ne s’est jamais aventuré à l’utiliser depuis Hiroshima et Nagasaki.

– Rêvons, rêvons et demandons aux populistes d’éclairer le peuple!

– C’est du populisme ! L’usage militaire du nucléaire est beaucoup trop technique pour être appréhendé par le citoyen de base.

– Allons nous nous retrouver avec un camp pacifiste comme dans les années trente qui ont joué contre le réarmement français face à Hitler ?

– Les mêmes pacifistes inconséquents qui sont à l’origine de Franco en Espagne et des millions de morts de la Seconde guerre mondiale.

– Les armes nucléaires disparaîtront quand elles seront remplacées par des armes plus terribles.

Les rares avis éclairés car démocratiquement fondés

– Être contre le libre débat, un fondement de la démocratie, c’est défendre les régimes totalitaires…

– En démocratie représentative ce débat est forcément ouvert à la société civile.

– Le désarmement nucléaire devrait faire partie du débat lors de la prochaine élection présidentielle

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/22/le-debat-sur-l-usage-militaire-du-nucleaire-doit-etre-ouvert-a-la-societe-civile-puisque-ce-sont-les-populations-qui-seraient-aneanties_6584636_3232.html?contributions&page=1

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la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère (2024)

extraits : Nombreux sont les militaires qui, n’étant plus en activité, ont exprimé leur conviction selon laquelle la dissuasion nucléaire est désormais inutile et dangereuse. La capacité d’exterminer des millions de civils innocents sur décision d’un seul homme, assurerait la sécurité de notre pays ? C’est oublier qu’elle repose sur un pari, celui de la rationalité d’un agresseur éventuel. Une frappe nucléaire de notre part entraînerait une escalade aboutissant à la destruction de la France. Invoquer la course aux armements pour justifier que notre pays s’y joigne équivaut à souhaiter l’abolition du code pénal au motif qu’il existe des criminels….

Pour un désarmement nucléaire (2019)

extraits : L’élimination des armes nucléaires fait partie des fondamentaux de la pensée écologiste. Les individus et mouvements qui s’en réclament ont participé à cette dynamique qui a permis d’arrêter les essais nucléaires, d’apporter reconnaissance aux victimes et aujourd’hui d’interdire ces armes de destruction massive…Tous ensemble, nous devons faire entendre une voix différente, la nôtre, celle des populations pour, dans un premier temps, réactiver les fondements du projet onusien du « plus jamais ça ! » ; comme ceux du projet européen : construire la paix entre des ennemis « héréditaires » par le biais de la coopération et de l’échange…

Eva Joly contre le désarmement nucléaire (2011)

extraits : « Le désarmement, notamment nucléaire, est une solution de paix. En tant qu’écologiste, en tant que Présidente de la Commission du Développement du Parlement européen, je suis résolument favorable à une telle orientation. Mais je ne suis pas naïve, je vois bien les dangers qui existent dans le monde, je sais que beaucoup verraient dans un tel saut l’abandon d’une part de souveraineté. » Eva Joly confirmait ainsi le 30 juin 2011 son statut de présidentiable orthodoxe : « Pas de sortie unilatérale de la dissuasion nucléaire. » Eva reste bien en retrait des pensées des historiques des Verts….

Sur ce blog biosphere, pour l’abolition des armes nucléaires

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

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En Russie, nous devrions tous être des Skobov

Au tribunal, Alexandre Skobov a conclu sa défense comme il terminait ses messages sur les réseaux sociaux : en comparant Vladimir Poutine à Hitler et en criant « Gloire à l’Ukraine ! ». S’il n’y avait que des Skobov en Russie, jamais l’invasion de l’Ukraine n’aurait eu lieu et d’ailleurs jamais Poutine n’aurait pu accéder au pouvoir. Skobov mérite d’être connu, ses discours plus encore.

Alexandre Skobov, accusé de terrorisme, au tribunal du district de Kalinine, à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 4 mars 2024.

Ce professeur d’histoire de 67 ans a été condamné vendredi 21 mars par un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg à seize ans de prison. Il a été jugé coupable d’« apologie du terrorisme » et de « participation aux activités d’une communauté terroriste ». Alexandre Skobov a interpellé le personnel judiciaire présent au tribunal : « Serviteurs du régime de Poutine, petits rouages ​​de sa machine répressive, plaidez-vous coupable d’avoir participé aux crimes de Poutine ? Vous repentez-vous de votre complicité ? »

Arrêté le 3 avril 2024, Skobov a été envoyé dans un centre de détention psychiatrique : il avait publiquement soutenu les attaques ukrainiennes sur le pont de Crimée et il avait appelé au soutien des volontaires russes combattant aux côtés de l’armée ukrainienne. Alexandre ne cède jamais. Ni dans les mots. Ni dans les actes.

Après sa première manifestation contre le Kremlin à l’âge de 19 ans, M. Skobov a créé à la faculté d’histoire de Leningrad (Saint-Pétersbourg) une organisation clandestine dont les tracts, lancés depuis les toits, appelaient au « socialisme humaniste », un marxisme n’acceptant pas le système soviétique. Dès l’arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 1999, il s’est opposé à son régime, dénonçant les guerres en Tchétchénie, rejoignant l’organisation Forum Russie libre, interdite par la justice russe.

Dans ses dernières paroles de défense, Alexandre Skobov s’en est pris une nouvelle fois directement à Poutine : « Cette clique au pouvoir qui pue les cadavres : dans la préparation, le déclenchement et la conduite d’une guerre d’agression, dans les crimes de guerre en Ukraine, dans la terreur politique en Russie, dans la corruption de mon peuple » Cet historien de profession a profité de sa déclaration finale pour indirectement dénoncer l’actuel rapprochement entre Moscou et Washington : « Depuis 1945, l’Europe construit un monde sur les principes du droit, de la justice, de la liberté et de l’humanisme. Aujourd’hui, ce monde est mis en pièces par deux scélérats des deux côtés : le Kremlin et Washington, où des personnes aux valeurs profascistes sont arrivées au pouvoir. Nous assistons à une tentative répugnante de conspiration purement impérialiste entre deux prédateurs, encore plus vile que les accords de Munich de 1938. »

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L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme

Le texte suivant n’est que le reclassement dialectique des mots d’un texte signé par un collectif de plus de 200 personnalités, parmi lesquelles Elisabeth Badinder, Aurore Bergé et François Hollande. Nous n’avons rien ajouté, laissant à nos lecteurs le soin de juger par eux-mêmes.

Thèse : On ne reproche plus aux juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler les terres. Le sionisme est un colonialisme qu’il faut éliminer. La mécanique est rodée. Les juifs sont des sionistes, les sionistes sont des génocidaires. L’antisionisme assigne les juifs de la diaspora à prendre position sur la politique du gouvernement israélien. Seuls les juifs antisionistes ont le droit au soutien des antiracistes. Les autres sont responsables des violences dont ils font l’objet. Si les juifs n’étaient pas là, les massacres du 7 octobre 2023 ne seraient pas arrivés. La légitimité de l’Etat d’Israël est remise en cause. 

Antithèse : L’histoire du peuple juif, des pogroms qui tuent, une Shoah qui extermine. Le sionisme, c’est un barrage à la haine, un rempart à l’extermination. Le sionisme, c’est ce qui permet aux juifs de décider de l’avenir de leurs enfants. Israël, la taille de la Bretagne, rassemble plus de la moitié des juifs du monde dans le seul Etat juif de la planète. L’antisionisme est du révisionnisme. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU vote la résolution 181 visant à la création d’un Etat juif. Mais l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie !

Synthèse  : Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme, c’est à la République de protéger les juifs en intégrant dans sa loi l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. L’antisionisme ne doit plus être toléré et doit être puni par la loi avant que les antisémites ne fassent la loi, parce que la République ne leur appartient pas.

Les commentateurs sur lemonde.fr

– Quasi tous les commentaires expriment la même vision, scandalisés par un article à décharge pour Israël

– Un cruel manque de contextualisation couplé d’une présentation du sionisme quelque peu écœurante

– Pourquoi ne pas rappeler que Theodor Herlz n’était pas opposé à la création d’un état juif ailleurs qu’en Palestine

– De quel sionisme parle-t-on ? De la politique de colonisation, d’expulsion, et maintenant d’extermination des Palestiniens ?

– Les mots ont un sens, l’antisémite hait les juifs, l’antisioniste critique une politique

– Israël discrimine une partie de sa population et à la barbe du droit international ne définit pas ses frontières et colonise illégalement

– Le 7 octobre 2023 n’est de toute évidence qu’un prétexte à une politique d’expansion vers le Grand Israël rêvé par les suprématistes

– Cette argumentation d’un « collectif » vise essentiellement à museler les personnes qui soutiennent la cause palestinienne

– On pourrait finir par croire qu’il est simplement interdit de critiquer la politique d’Israël

– Et bien sûr, tous ces signataires jureront être de farouches partisans de la liberté d’expression

– Israël qui ne cesse de piétiner le droit international depuis des années, avec des politiques qui ont nourri les extrémismes de part et d’autres

– Les valeurs d’extrême droite sont les seules qui prospèrent grâce au sionisme

– Les Palestiniens ne sont en rien responsables de la catastrophe que l’Assemblée générale de l’ONU a provoqué en 1947

– Je condamne la politique d’annexion de la Palestine par l’État d’Israël, au même tire que l’agression Russe contre l’Ukraine

Que l’on ne vienne pas à critiquer l’antisionisme au motif que l’on questionne la mort des palestiniens à Gaza, et les expulsions, meurtres par les colons, et humiliations permanentes en Cisjordanie

Je crois que les Palestiniens ont le droit de vivre en paix en Palestine.

L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme Lire la suite »

La fin du pacifisme pour Les Écologistes ?

Deux visions de la militarisation avancent en parallèle au sein du parti renommé « Les Ecologistes » : créée il y a un an, une commission défense militariste cohabite désormais avec la commission Paix et désarmement, créée en 1984 lors de l’AG fondatrice des Verts.

site Reporterre : Après l’altercation le 28 février entre Donald Trump et le président ukrainien, Les Écologistes ont appelé à un engagement militaire renforcé auprès de l’Ukraine. Compte tenu d’un contexte inédit, Cyrielle Chatelain a mis fin au pacifisme traditionnel des Écologistes dans un discours solennel.

D’emblée, le ton était donné : « Pour la première fois depuis 1945, la peur de la guerre s’insinue en chacun de nous. La menace russe se concrétise et la protection américaine s’étiole. » Fustigeant la passivité de l’Europe qui s’en est « paresseusement remise aux États-Unis », et « a renoncé à s’imposer comme un acteur majeur sur la scène internationale », elle a souligné l’attachement de sa famille politique à une défense européenne : « L’Union européenne doit s’affirmer comme une force politique, ce qui implique aujourd’hui dans ce contexte de s’affirmer comme une force militaire. » L’aide militaire à l’Ukraine doit passer « par la fourniture d’équipements de défense avancée », « la formation des forces ukrainiennes » et le « renforcement de troupes européennes dans les pays frontaliers de l’Ukraine ». Une montée en puissance de la militarisation, en somme.

Pour le cofondateur de l’Observatoire des armements, Patrice Bouveret, « cela traduit une coupure entre les élus du parti et sa base qui se retrouvait dans les valeurs “pacifisme, féminisme et écologie”. » L’expert pointe un manque de réflexion collective à l’intérieur des Écologistes sur les questions de défense. « Les parlementaires écologistes deviennent de plus en plus proches des positions officielles de la France sans qu’il n’y ait remise en cause ou interrogation sur ces questions-là. Ils perdent le côté novateur qu’avaient les écologistes sur ces questions », regrette Patrice Bouveret.

Le point de vue des écologistes non violents

Si les Écologistes agissaient dans la lignée de leur engagement historique pour la non violence, ils demanderaient politiquement à ce que, lors de la Journée Défense Citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes, il y ait un module sur la défense civile non violente ainsi qu’une possibilité pour les jeunes de se déclarer lors de cette journée objecteur de conscience…

A plus long terme, confier la gestion de toutes nos forces armées à l’ONU et à son conseil de sécurité ferait basculer nos forces armées d’une préparation dédiée à la guerre vers une simple force d’interposition, une gendarmerie internationale en somme !

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Politique de défense en accord avec l’écologie politique (septembre 2016)

extraits : La prévention et la résolution non violente des conflits représente une valeur fondamentale de l’écologie politique. Elle s’avère indispensable pour analyser et répondre à la montée des crises sur la sécurité internationale. les opérations militaires de la France devront être sous mandat international catégorique et sous contrôle démocratique renforcée du Parlement. Sans tarder la France devra se retirer du commandement intégré de l’OTAN. Le projet d’Europe fédérale passe par une véritable politique européenne de sécurité et de défense (PESD) dotée d’une réelle capacité d’intervention civile et militaire (Forces d’interposition dûment formées à la prévention et résolution non violente des conflits)…..

Source : commission paix et désarmement d’EELV

Pacifisme, une nouvelle rubrique de ce blog (15 avril 2024)

extraits : Nous inaugurons aujourd’hui une nouvelle catégorie de classement des idées, « pacifisme ». Nous pensons qu’une décroissance de l’appareil militaire doit nécessairement accompagner la décroissance du niveau de vie de ceux qui vivent à l’occidentale et la décroissance démographique sur une planète largement surpeuplée. Nous pensons qu’il faut mettre un terme au fait de s’entre-tuer avec des moyens technologiques de plus en plus disproportionnés jusqu’à avoir envisagé d’instaurer un hiver nucléaire sur la planète. Nous pensons que le pacifisme apporte un message d’espoir, on remplace le principe historiquement inefficace « si tu veux la paix, prépare la guerre », par la conviction « si tu veux la paix, prépare la paix ». Nous pensons que si nous étions intelligents, il n’y aurait pas eu d’invasion en Ukraine, de guerres en Palestine ou de déchirements au Soudan….

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rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

Il devient clair en cette fin février 2025, surtout après cette rencontre Zelenski/Trump, que Trump est un illettré en histoire, analphabète en géopolitique, allergique aux mécanismes économiques, ignorant en terme de stratégie militaire et complètement ignare en termes de respect des personnes.

Voici quelques extraits significatifs de l’échange à la Maison Blanche

Donald Trump : « Vous voulez que je dise des choses vraiment terribles sur Poutine et que je dise ensuite : “Bonjour, Vladimir, on en est où pour le deal ?” Cela ne marche pas comme ça. Et je veux en finir avec cette affaire. Vous voulez que je sois dur ? Je pourrais être plus dur que n’importe quel être humain. C’est comme ça. »

J. D. Vance : « Ce qui fait de l’Amérique un pays bon, c’est l’engagement de l’Amérique dans la diplomatie. C’est ce que fait le président Trump. »

Volodymyr Zelensky : « Poutine a occupé de grandes parties de l’Ukraine, des parties de l’Est et de la Crimée. Il l’a occupée en 2014. Pendant de nombreuses années, personne ne l’a arrêté. En tant que nouveau président en 2019, j’ai signé avec Poutine un cessez-le-feu. Oui, mais après cela, il a rompu le cessez-le-feu. Il a tué nos gens et n’a pas échangé de prisonniers. De quel type de diplomatie, J. D., parlez-vous ?

J. D. Vance : « Je parle du type de diplomatie qui mettra fin à la destruction de votre pays. Je pense qu’il est irrespectueux de votre part de venir dans le bureau Ovale et d’essayer de plaider cette question devant les médias américains. Vous devriez remercier le président de tenter de mettre fin à ce conflit. »

Volodymyr Zelensky : « Etes-vous déjà allé en Ukraine pour dire quels sont nos problèmes ? »

J. D. Vance : « J’ai regardé et vu les infos, et je sais ce qui se passe. Contestez-vous que vous avez eu des problèmes pour faire entrer des gens dans votre armée ? Et pensez-vous qu’il est respectueux de venir dans le bureau Ovale des Etats-Unis d’Amérique et d’attaquer l’administration qui tente d’empêcher la destruction de votre pays ? »

Volodymyr Zelensky : « Tout le monde a des problèmes, même vous, mais vous avez un bel océan et vous ne le ressentez pas maintenant. Avec la bénédiction de Dieu, vous n’aurez pas la guerre. »

Donald Trump : « Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir. Nous essayons de résoudre un problème.

Volodymyr Zelensky : « Je ne vous le dis pas, je réponds à sa question. »

Donald Trump : « Vous vous êtes permis d’être dans une très mauvaise position, et il se trouve qu’il a raison à ce sujet. Vous n’avez pas les cartes en main. »

Volodymyr Zelensky : « Je ne joue pas aux cartes. Je suis très sérieux, monsieur le président. Je suis le président, dans une guerre. »

Donald Trump : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale. »

J. D. Vance : «Offrez quelques mots de gratitude aux Etats-Unis d’Amérique et au président qui tente de sauver votre pays. »

Volodymyr Zelensky : « Nous tenons bon, monsieur le président, nous restons forts. Depuis le début de la guerre, nous sommes seuls. Et nous sommes reconnaissants. J’ai dit merci ici même. »

Donald Trump : « Vous n’avez pas été seuls. Nous vous avons donné, par ce stupide président [Joe Biden], 350 milliards de dollars. Sans notre équipement militaire, cette guerre aurait été terminée en deux semaines. »

Volodymyr Zelensky : « J’ai entendu Poutine le dire. En trois jours. »

Donald Trump : « Il va être très difficile de faire des affaires comme ça. »

J. D. Vance : « Nous allons débattre de ces désaccords plutôt que d’essayer de nous battre devant les médias américains alors que vous avez tort. Nous savons que vous avez tort. »

Donald Trump : «Il faut être reconnaissant. Vous n’avez pas les cartes en main. »

Volodymyr Zelensky : « Je suis reconnaissant. »

Donald Trump : « Et puis vous nous dites : “Je ne veux pas cesser le feu. Et je veux ci et je veux ça.” Si vous pouviez obtenir un cessez-le-feu maintenant, je vous le dis, vous l’accepteriez pour que vos hommes cessent d’être tués. »

Volodymyr Zelensky : « Bien sûr que nous voulons arrêter la guerre. »

Donald Trump : « Mais vous dites que vous ne voulez pas de cessez-le-feu ? »

Volodymyr Zelensky : « Avec des garanties. »

Donald Trump : « Je veux un cessez-le-feu. Parce que vous obtiendrez un cessez-le-feu plus rapidement qu’un accord. »

Volodymyr Zelensky : « Demandez à notre peuple ce qu’il pense du cessez-le-feu. »

Donald Trump : « Tout ce que je peux dire, c’est ceci. Poutine a peut-être rompu des accords avec Obama et Bush… je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais il ne les a pas rompus avec moi. Il veut conclure un deal. Soit vous concluez un accord, soit nous nous retirons. Mais vous n’agissez pas du tout avec reconnaissance. Et ce n’est pas une bonne chose. Je vais être honnête. Ce n’est pas une bonne chose. Je pense que nous en avons vu assez. Ça va être de la grande télévision. »

source : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/28/verbatim-l-escalade-verbale-entre-trump-vance-et-zelensky_6570416_3210.html

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« Si vis pacem… para bellum », l’engrenage

L’origine de la guerre, l’escalade militaire

( texte de notre correspondant Trazibule)

Ah c’était un grand roi, très sage d’après ses porte-paroles, il voulait le meilleur pour son pays et se disait grand défenseur de la paix. Ses conseillers lui expliquaient avec force exemples historiques, que depuis la nuit des temps, la sagesse enseignait : « si vis pacem, para bellum » : Si tu veux la paix prépare la guerre. Alors il décida de financer l’organisation d’une belle armée, avec ses soldats, ses uniformes, ses engins de morts, ses généraux, tous plus beaux les uns que les autres avec de jolies décorations de toutes les couleurs, et pour bien montrer à ses voisins qu’il ne faut pas venir se frotter à lui. Il fallait juste que son peuple travaille un peu plus pour s’offrir tout ce luxe militaire.

– Le pays voisin s’inquiétant de voir ces déploiements de forces, ayant lui aussi envie de défendre son désir de vivre en paix, se décida alors à voter des crédits militaires.

En réponse, Le roi organisa de somptueux défilés militaires pour étaler toute sa puissance. Il était ravi d’être le plus fort.

– Le pays voisin décida d’inventer des moyens redoutables de défense, une question de survie !

Le grand roi fut informé par ses espions de ces menaces et mis ses grands savants au défis d’en inventer de meilleurs encore, plutôt que continuer leurs recherches en chimie, biologie, astronomie, mathématiques, ils durent travailler en explosifs, virus, radars et balistique. Ah oui, c’est vrai, cela coûtait fort cher, alors le roi décida plus de taxes, plus de règles. Son peuple commençait bien à râler un peu mais qu’à cela ne tienne, un peu plus de police et beaucoup d’explications devraient suffire.

– Le pays voisin organisa encore plus sa défense. Il ferma ses frontières pour ne pas que son pays puisse fournir au roi ses matières premières ou que ses services secrets soient informés de ses propres progrès techniques.

Logiquement, dans les deux pays, le commerce s’en ressenti et nombre d’entreprises durent licencier ceux qui ne pouvaient plus produire ce qui était vendu aux voisins d’autrefois. Les peuples commençaient à avoir faim, être inquiets, surtout qu’il n’y avait plus assez d’argent pour les écoles, la justice, la santé, la culture… Seuls les polices, les juges et les journaux dociles gagnaient en crédits de fonctionnement. Les problèmes de travail et de faim poussant les hommes à enfreindre les règles pour leur survie, alors les crédits de surveillance se justifiaient de plus en plus pour cause de la délinquance, exigeant de construire plus de prisons, donc encore moins d’écoles… Les journaux ne pouvaient plus raconter ce qui se passait vraiment, car cela était préjudiciable à la sécurité du pays.  Progressivement, une censure se mit en place avec son corollaire, une élogieuse propagande pour toutes ces décisions indispensables à protéger la paix du pays, la sécurité exigeait moins de libertés.

Dans chaque pays ceux du camp d’en face devenaient les pires fauteurs de troubles, car il était bien évident que c’était leur faute si leur situation était si dégradée. Nul ne pouvait prendre contact avec ceux d’en face sans passer pour des traîtres, passibles des plus extrêmes punitions. Les quelques pacifistes restant étaient considérés comme des lâches vendus à la solde de l’ennemi, bannis des deux camps.

Un jour sur la frontière, un garde pressé d’aller pisser, a du mal posé son fusil contre un arbre, celui-ci tomba et le coup parti dans ses fesses. Par peur du ridicule, il a expliqué au sergent que quelqu’un l’avait lâchement visé par derrière. Le sergent dit à l’adjudant que ses hommes avait essuyé un feu nourri. L’adjudant fit rapport au lieutenant qu’une troupe avait attaqué le poste frontière. Le lieutenant se vanta au général qu’il avait victorieusement repoussé une vicieuse attaque de l’ennemi. Le général dit au Roi que l’ennemi a lancé une offensive d’envergure, faisant des blessés. Ce fut la déclaration de guerre !

Vous connaissez la suite, la guerre dura longtemps, tua beaucoup de gens, détruisit usines, champs et maisons, des enfants et des paysages, et tout finit très mal. Les gens des deux camps eurent encore plus faim pendant de longues années et ayant tout perdu durent tout reconstruire, regrettant au passage de nombreux et merveilleux témoins de leur histoire définitivement détruits.

Seuls les grands industriels fabricants d’armement furent heureux, habitants ailleurs, fort loin du conflit, ils signèrent nombre de beaux marché avec ces deux dirigeants ‘si sages’.

Longtemps après deux pays dévastés devinrent la proie des autres nations, ils avaient enfin payé le prix de leur paix !

Ah ça ! Ils avaient sagement « para bellum » préparé la guerre, mais ils n’ont jamais vu la paix (vis pacem) …

« Si vis pacem, para bellum » n’est pas une parole de sagesse mais une insulte à l’humanité, l’argument des pires fauteurs de troubles. D’ailleurs réfléchissons, si nous avons peur d’une agression de notre voisin, est-ce vraiment avec des fusils et des murs que nous serions rassurés ? Pour ma part je pense qu’il serait mieux d’aller lui parler, de comprendre ses soucis et lui dire :

« Je ne demande qu’à vous aimer, si vous avez un problème je peux vous aider… »

Vous vous sentirez toujours plus en sécurité avec des voisins heureux

que derrière des miradors et des barbelés.

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Savoir résister à la force armée, cela s’apprend

Volodymyr Zelensky assume la paix à venir par la préparation à la guerre : « Trois ans de guerre totale en Ukraine ont posé les fondations pour une force militaire européenne unie. Nous devons bâtir les forces armées d’Europe ».

Nous comprenons dans le contexte de l’invasion de son pays le penchant de Zelensky pour le recours aux armes. La résistance de l’Ukraine à l’impérialisme russe est digne d’éloge. Mais il est regrettable que l’Ukraine, comme d’ailleurs l’ensemble des pays, ne prête aucune attention à la défense civile non violente (DCNV) et à l’objection de conscience (OC). Nous demandons au gouvernement d’instaurer lors de la « Journée Défense et citoyenneté » (JDC, obligatoire pour tous les jeunes) une approche d’une défense civile non violente, ainsi que permettre à chacun de pouvoir se déclarer objecteur de conscience lors de la JDC.

– Présentation de la Défense Civile Non-Violente (DCNV) lors de la JDC (Journée Défense Citoyenneté)

Il s’agit lors de la JDC d’aborder une autre conception de la défense nationale en cas de conflit.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie montre qu’une guerre ne peut se gagner sans le soutien durable de la population.

Au principe « Si tu veux la paix, prépare la guerre » s’oppose la conviction de la non-violence : « Si tu veux la paix, prépare la paix ».

La défense civile non-violente est une stratégie de défense de la démocratie contre les menaces internes et les agressions extérieures.

Il s’agit d’une politique de défense contre toute tentative de déstabilisation, de contrôle ou d’occupation de notre territoire.

Le citoyen est préparée pour des actions collectives de non-coopération et de confrontation avec l’adversaire pour l’empêcher d’atteindre les objectifs de son agression.

Il s’agit de rendre la société  insaisissable pour un agresseur, inexploitable économiquement, incontrôlable politiquement et idéologiquement.

C’est la dissuasion civile. Face à la résistance de la population, les coûts pour l’agresseur risquent d’être bien supérieurs aux gains espérés.

– Possibilité de se déclarer Objecteur de Conscience (OC) lors de la JDC

L’objection de conscience est un refus d’accomplir certains actes requis par une autorité lorsqu’ils sont jugés en contradiction avec des convictions intimes de nature religieuse, philosophique, politique ou idéologique.

L’objection de conscience est un aspect de la liberté de conscience,

Il s’inscrit dans un effort historique de l’humanité pour circonscrire le pouvoir des autorités civiles, religieuses ou économiques.

Le statut des objecteurs de conscience est adopté en France par une loi de décembre 1963. Avec la loi Joxe en 1983, l’obtention du statut devient automatique.

La fin de la conscription en 1997 constitue une nouvelle donne. Une journée de défense et de citoyenneté (JDC, anciennement JAPD) devient obligatoire.

Tous les jeunes ayant la nationalité française sont appelés à effectuer une journée défense citoyenneté avant 18 ans.

Aucune possibilité de se déclarer « objecteur de conscience » n’est prévue par la loi du 28 octobre 1997. Selon le point de vue officiel publié au JO le 20/03/2007,  « le ministère de la défense ne peut préjuger des dispositions que prendrait le pouvoir législatif sur les conditions de recevabilité des demandes d’admission au bénéfice du dispositif de l’objection de conscience. La forme de service que souhaiterait accomplir chaque administré effectuant la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) n’est pas l’une des données dont le recueil est autorisé. »

Rappelons que le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. L’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

C’est pourquoi lors de la Journée Défense et Citoyenneté, il semble conforme à la logique démocratique qu’un jeune homme ou une jeune femme puisse déclarer :

« Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et je demande à bénéficier d’un tel droit reconnu internationalement. Mes convictions, basées sur la recherche de la bonne entente collective, me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples que l’usage des armes »

En toute transparence démocratique, les jeunes doivent être informés que l’incorporation n’est que suspendue ; l’appel sous les drapeaux peut être « rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation l’exigent ou que les objectifs assignés aux armées le nécessitent » (Loi portant réforme du service national du 28 octobre 1997, L. 112.2).

Dans de telles circonstances, il pourrait être difficile pour les services compétents de traiter dans l’urgence et massivement des demandes d’objection de conscience. Une déclaration lors de la JDC évite cet écueil.

En savoir plus sur l’Ukraine grâce à notre blog biosphere

La guerre en Ukraine, bientôt 3 ans pour rien

extraits : Quand les Ukrainiens sont âgés de 18 à 60 ans, ils ont l’interdiction de sortir du territoire. On a suspendu le droit à l’objection de conscience qui existait depuis l’indépendance, en 1991. En avril 2024, l’âge de la mobilisation a été ramenée de 27 à 25 ans. Entraînements insuffisants, absence de clauses de fin de service…, des milliers d’hommes refusent de rejoindre l’armée. Des recruteurs et des policiers patrouillent afin d’arrêter les réfractaires….

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience

extraits : Je constate qu’en Ukraine on n’accepte pas la dissidence et l’expression des quelques pacifistes ukrainiens, comme par exemple Youri Sheliansko, objecteur de conscience et juriste chercheur à la faculté de droit de Kiev. Il a été assigné à résidence, on a saisi son ordinateur et le téléphone portable pour l’empêcher de développer son action. Il avait reçu récemment le Sean MacBride Peace Prize du Bureau international de la paix pour son engagement… et quelques jours après il a été licencié de l’université. C’est un pacifiste intégral qui préconise la négociation pour aboutir à la paix, ce qui est en discordance avec le discours officiel en Ukraine et la propagande antirusse. En Ukraine, on a d’ailleurs suspendu le droit à l’objection de conscience qui existait depuis l’indépendance, en 1991. Ils sont environ 3 000 Ukrainiens à avoir déjà quitté le pays, principalement vers la Moldavie….

Ukraine, éviter l’invasion était possible

extraits : Le principe le plus fiable est celui des objecteurs de conscience : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun morts. Certes une dictature peut perdurer, mais tant que les citoyens feront preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Hitler, Staline ou Poutine n’ont que leur temps, ils ne maîtrisent pas l’avenir. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie, mais l’inertie des peuples. Les militaires ont le pouvoir parce qu’ils sont institutionnalisés, on paye des impôts pour les équiper et les nourrir. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient….

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En Israël, des mères en guerre contre la guerre

Il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Et elles n’arrivent jamais au résultat recherché, une paix durable. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à la seconde guerre mondiale.

Heureusement toutes les guerres ont pris fin. Parfois par un écrasement militaire, parfois par la résistance des peuples. On commence par croire à ce que disent les va-t-en-guerre. Et puis il y a des soldats morts, et le conflit s’enlise, on commence à douter, on en vient à penser que cette guerre résulte d’une erreur politicienne, on commence à manifester contre la guerre, et au final ce sont: les pacifistes qui l’emportent. Voici les prémices de ce schéma appliqué en Israël :

Raphaëlle Rérolle (envoyée spéciale du MONDE à Tel Aviv) : « La durée du service militaire est passée en Israël de deux ans et huit mois à trois ans depuis le début de la guerre. Depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque terroriste menée par le Hamas dans le sud du pays, plus de 890 militaires israéliens sont morts, dont 405 dans l’enclave palestinienne. Abasourdies de voir des jeunes Israéliens perdre la vie et la santé dans des affrontements « poursuivis à des fins essentiellement politiciennes », des femmes se sont regroupées, dès mars 2024, dans un mouvement baptisé « Les parents de combattants crient : stop ». Au début, raconte une psychologue clinicienne , « nous pensions qu’il n’y avait pas d’alternative à la guerre. Nous nous contentions d’envoyer de la nourriture et des équipements »Au départ, le mouvement n’est pas bien perçu par ceux qui le soupçonnent de trahir le pays. mais avec l’intensification de la guerre, « nous avons compris que nos fils n’avaient rien à faire là-bas », affirme Anat Mogliner. Toutes ces mères se mettent à organiser des manifestations, des occupations non violentes (devant la maison de l’ex-ministre de la défense Yoav Gallant, notamment), ou à faire circuler des pétitions et à adresser des lettres aux autorités. Les hommes peinent à s’engager ouvertement contre la guerre, dans un pays où l’ethos masculin est intimement associé à la chose militaire… » (extraits)

NB : sur lemonde.fr, « cet article n’est pas ouvert aux contributions »!!!

Notre plus ancien article sur la question palestinienne

29.10.2005 Le territoire de qui ?

Ariel Sharon a bouté les colons hors de Gaza pour soi-disant faire en sorte que les Palestiniens respectent les principes de bonne gouvernance et s’attaquent sérieusement au terrorisme. Mais dans un avion qui l’amenait à New York, Ariel Sharon réaffirmait son intention de poursuivre la colonisation de la Cisjordanie. Il a ainsi une interprétation très libre de la « feuille de route », ce plan international de paix qui prévoit la création de l’Etat palestinien. Notons d’ailleurs que le 29 novembre 1947, l’assemblée générale des Nations-Unies recommandait déjà l’établissement d’un Etat juif, mais aussi d’un Etat arabe. Le plan ne vit jamais le jour puisque le 14 mai 1948, Israël déterminait son autonomie de façon unilatérale. Pourtant les juifs ne sont pas chez eux en Palestine, en 1880 il n’y avait là que 20 000 juifs installés de longue date. Depuis les immigrations successives ont changé la donne, et la colonisation de la Cisjordanie demeure dans la continuité du sionisme.

Pour la Biosphère, cela n’entraîne que déséquilibre entre deux communautés qui l’une et l’autre ne sont même pas en adéquation avec les capacités de charge de leur biotope. Dans ces conditions, le conflit israélo-palestinien ne peut que perdurer, les actes terroristes s’accumuler et les contre-offensives militaires dévaster encore plus les territoires. Les humains ne réfléchissant pratiquement jamais au delà de leur propre ethnie alors que l’essentiel se trouve dans l’équilibre durable des écosystèmes !

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Israël, génocide et règles internationales

extraits : Les autorités israéliennes s’acharnent depuis des mois contre les Nations unies. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a été déclaré persona non grata après une déclaration qui ne correspondait pas à celle que le gouvernement israélien aurait voulu lui dicter. Dans le sud du Liban, les tentatives d’intimidation se sont multipliées contre les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dont Israël exige le départ. Les députés israéliens ont ajouté massivement, le 28 octobre, leurs voix à cette entreprise de démolition en interdisant sous quatre-vingt-dix jours en Israël les activités de l’UNRWA (l’agence chargée des réfugiés palestiniens)….

Le choc de l’ethnicité en Palestine envahie par des Juifs (31 décembre 2008)

extraits : Dans le conflit israélo-palestinien, à Gaza il y a le Hamas ou mouvement de la résistance islamique. Mais du coté du Liban, il y a le parti de Dieu, le Hezbollah. Entre les deux en Cisjordanie il y a aussi le Fatah ou mouvement de libération de la Palestine. En Egypte les Frères musulmans poursuivent leur propre voie. En Somalie, un groupe sunnite pro-gouvernemental s’oppose par les armes au mouvement extrémiste musulman Al Chabaab. Le monde musulman n’a plus de bases religieuses stables, chaque groupe militant poursuit son propre combat.

Dans ce monde sans repères, je rappelle mon intime conviction. Nous tous habitants de cette planète, nous avons absolument besoin d’un nouveau sermon sur la Montagne qui édicte de nouvelles règles pour tenter de vivre en bonne entente avec la Terre ; car nos dieux, c’est  le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes… Alors la bible et le coran nous paraîtront désuets, inadaptés, mensongers.  Alors le conflit israélo-palestinien nous apparaîtra pour ce qu’il est, le témoignage de l’impasse historique où nous a mené un passé ethnicisé…

En Israël, des mères en guerre contre la guerre Lire la suite »

Identité nationale et racisme, le faux débat

Le premier ministre François Bayrou s’est dit prêt le 7 février 2025 à l’ouverture d’un « débat public » sur l’identité française. Rappelons-nous Éric Besson, Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire du gouvernement François Fillon de janvier 2009 à novembre 2010. Éric Besson avait déjà ouvert le débat sur l’identité nationale le 2 novembre 2009.

En fait il n’y a pas débat à avoir, l’identité nationale n’existe pas sauf sur une carte d’identité.

Nous sommes membres en effet de la race humaine et notre territoire, c’est la Terre. L’identité « nationale », c’est au contraire le support d’une communauté d’intérêt. Le débat introduit par le 1er ministre sur « l’identité nationale » ne peut qu’être un sac à merdes. Voici quelques éléments pour s’y retrouver.

Michel Agier :Des politiciens s’appuient sur la pensée raciste pour naturaliser l’altérité et construire une espèce de noyau national. Alors que le monde a considérablement changé depuis les décolonisations et que nous vivons dans un univers cosmopolite, ils se montrent incapables de répondre à la question de savoir comment nous pouvons nous entendre à l’échelle planétaire. Ils ont tendance à rendre toujours responsable les mêmes personnes – l’autre, que ce soit « l’étranger étranger » ou « l’étranger de l’intérieur ». La naturalisation de la domination peut aller jusqu’à l’indifférence à la mort de l’autre, voire jusqu’au meurtre dans des cas d’extermination ou de génocide.

Les égalitaires – c’est-à-dire qui ont l’universel par l’égalité sociale pour horizon – doivent prendre en compte la dimension raciste de l’inégalité. Toute libération de l’opprimé libère l’oppresseur.

L’approche du racisme dans le dictionnaire des apparences

Voir dans les autres un autre soi-même est un comportement que les autres nous rendent bien difficile à accomplir…

Nous avons tous besoin d’une identité sociale, elle se crée le plus souvent par opposition aux autres, par rapport à l’étrange, l’étranger. En 1925, une illustration classait ainsi les femmes aux yeux des écoliers français : la Blanche, harmonieuse et progressiste ; la Jaune épuisée par son passé ; la Noire, brutale et bestiale ; la Rouge sauvage et en voie d’extinction. La xénophobie rampante peut encore s’afficher aujourd’hui car on la pense conforme à nos intérêts, l’extrême droite nationaliste ou la résurgence régionaliste sont toujours présentes aujourd’hui, y compris en Europe. Ce rejet de « l’étranger » se retrouve partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, européen contre arabe, hutu contre tutsi. Le Nigeria pousse au départ 1,5 millions de ressortissants de pays de l’Afrique de l’Ouest en 1983 ; l’Afrique du sud expulse en 1994 environ 90 000 ressortissants africains ; l’Ethiopie fait de même en 1998 pour 50 000 Erythréens. Quand les autochtones ne trouvent plus de travail en période de crise économique, le sort des allogènes qui restent dans un pays se dégrade : c’est la concurrence pour l’accession à l’emploi ou même à la terre dont on postule qu’elle appartient aux ancêtres. La Côte d’Ivoire lance par exemple en 1999 le concept d’ivoirité, les étrangers ne peuvent qu’exploiter les terres et ne peuvent en devenir propriétaire, des boutiques burkinabés sont brûlées, des Maliens pourchassés. Le racisme est en effet l’utilisation d’un sentiment d’appartenance ethnique cristallisé par la protections de ses intérêts particuliers. Dans les pays développés, l’ethnocentrisme caractérise surtout les catégories socialement et culturellement défavorisées ; la dureté et la précarité des conditions d’existence déclenchent des mécanismes de frustration/agression et on déplace alors son hostilité sur des boucs émissaires. C’est aussi l’ignorance, liée à l’isolement social et culturel, qui conduisent les milieux les plus déshérités à garder des stéréotypes.

L’abandon des théories raciales est liée à la disqualification des apparences anatomiques au profit de la biologie, plus explicative, et de la génétique, très démonstrative. Les anthropologues d’aujourd’hui n’étudient plus les caractéristiques visibles de l’humain, mais des marqueurs biologiques. Les premières études sur les groupes sanguins (A ; B ; 0) menées en 1914-18 montrèrent que leur répartition en Europe n’obéissait à aucune logique raciale. Génétiquement parlant, on qualifie en effet de race une population qui se définit par des marqueurs absolus, autrement dits par des caractères biologiques présents chez tous les individus de cette population et pas chez les autres. Or, qu’elles concernent les groupes sanguins, les groupes d’histocompatibilité ou les facteurs enzymatiques, les analyses effectuées un peu partout dans le monde depuis un demi-siècle ont démontré que les caractères génétiques de l’espèce humaine sont présents dans la totalité des populations. Du point de vue biologique, on ne doit parler ni d’égalité, ni d’inégalité car une telle conception relève d’une définition d’ordre social, politique ou juridique. Blanc ou Noir ? Une proportion différente de mélanine qui pigmente notre peau, pas plus. La dispersion géographique de notre ancêtre commun homo sapiens n’a commencé qu’il y a 150 000 ou 200 000 ans, pas assez de temps pour se diversifier naturellement de manière significative. La fréquentation de l’école, l’ouverture sur le monde grâce à la lecture, l’exposition aux médias et à la vie associative sont les meilleurs atouts de l’ouverture d’esprit. Ce n’est que dans une société qui commence à être culturellement éclatée et économiquement intégrée que la reconnaissance de l’autre peut être vécue sur le mode de la compréhension.

Les gènes n’ont pas de race, nous sommes tous parents, tous différents. Du point de vue biologique, il n’existe qu’une race humaine. Dans le discours des racistes modernes, ce ne sont plus les races qui sont déclarées incompatibles ou inégales, ce sont les coutumes et les croyances : le racisme n’a pas besoin d’une réalité biologique pour sévir. Mais notre statut de citoyen du monde unifie les individus, qu’ils soient homme ou femme, blanc ou noir, palestinien et israélien. Si nous n’en prenons conscience, malheur à nous !

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identité nationale, contrôle d’identité

extraits : L’identité nationale est une réalité construite qui rassemble. Grâce à un bourrage de crâne, il y a « nous » et il y a « eux », mon ethnie et les étrangers, les inclus et les exclus. Si l’expression ne date que des années 1980, son origine est plus ancienne. Se réclamer de l’identité nationale, c’est la formule modernisée pour inciter encore et toujours à l’amour de la patrie, au nationalisme. Que de crimes n’a-t-on commis en son nom : le choc des nations et toutes ses guerres sur deux siècles, le colonialisme et son cortège d’atrocités, le culte du drapeau et ses flots de sangs « impurs ». Je suis en total accord avec Claude Lévi-Strauss, « J’ai connu une époque où l’identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent »….

racisme, sexisme, anthropocentrisme

extraits : Racisme, sexisme et anthropocentrisme ont la même base culturelle, cette capacité trop humaine de concevoir des êtres comme étrangers parce que différents, cette tendance à en tirer prétexte que ces êtres sont des subalternes : une ethnie l’emporte sur une autre ethnie, un sexe est plus fort que l’autre, l’être humain domine l’ensemble des formes vivantes. Il n’est pas encore venu le moment où nous aurons posé comme principe culturel qu’il y a égalité entre les hommes, qu’il y a égalité entre les hommes et les femmes, qu’il y a égalité entre l’espèce homo sapiens et les autres formes membres de notre biosphère. Nous partageons tous le même royaume, et nous devons apprendre à vivre ensemble…

esclavagisme et spécisme

extraits : En 1846, Dred Scott intentait une action en justice pour ne plus être considéré comme un esclave noir. Le 6 mars 1857, la Cour suprême des États-Unis lui refuse sa liberté et affirme dans son arrêt que les Noirs ne sont que des objets de propriété, totalement inaptes à devenir citoyens (cf. Le Monde du 15 août 2009). Il faudra la guerre de Sécession (1861-1865) et 600 000 morts pour que les Noirs ne soient plus considérés comme des objets. La marche vers l’égalité à l’intérieur de l’espèce homo sapiens a été une longue lutte récemment gagnée dans la loi, mais pas partout ni pour tous. Alors la marche vers l’égalité entre notre espèce et les autres espèces (les non humains) sera une longue, très longue marche contre nos sentiments de domination….

Droit du sol, donc devenir Terrien, enfin !

extraits : Nous sommes Français, Ivoiriens ou Japonais par un hasard qui nous a fait naître ici plutôt que là. Droit du sol ou droit du sang ne sont que constructions humaines, sans fondement réel d’appartenance à une patrie déterminée. En fait nous sommes avant tout Terriens puisque habitant la Terre, Humains mais nous aurions pu aussi bien naître fourmi, politiquement cosmopolites puisque concernés directement par tous les événements sur la surface du globe. Normalement nous sommes des nations unies, et pas des espaces territoriaux qui revendiquent bêtement leur suprématie sur d’autres. Mais pour comprendre cela, il nous faudrait d’autres dirigeants et une tout autre éducation que celle que nous recevons habituellement….

le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits : Eric Besson estime qu’il faut « réaffirmer la fierté d’être français », Nadine Moreno veut qu’un jeune musulman « se sente français lorsqu’il est français »… Ce n’est pas ainsi que nous préparons le monde de demain à l’heure de Copenhague avec la COP/climat. Parce que les uns se sentent plutôt Français pendant que d’autres se veulent Américains, ou Brésiliens, ou ethnocentrés, nous n’arriverons jamais à conclure quelque conférence internationale que ce soit. Car les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. »….

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Droit du sol, donc devenir Terrien, enfin !

Donnez à un idiot un drapeau à agiter, apprenez-lui un hymne à chanter et quelques âneries patriotiques à répéter frénétiquement, et il marchera vers la bataille pour tuer d’autres idiots marchant en chantant sous un drapeau adverse. Malheureusement beaucoup de pays sont en train de multiplier volontairement les idiots, y compris la France. François Bayrou veut aujourd’hui un débat « plus large » que le droit du sol, s’interroger sur « qu’est-ce que c’est qu’être français ». Une question sans réponse parce que biaisée par les parti pris (les préjugés) du citoyen moyen.

LE MONDE avec AFP : Le premier ministre François Bayrou a jugé, vendredi 7 février, « trop étroit » un débat portant sur le droit du sol comme suggéré par son ministre de la justice, Gérald Darmanin, et a souhaité, au cours d’un entretien sur RMC, un débat « plus large » sur « qu’est-ce que c’est qu’être français, en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale, à quoi croit-on quand on est français ? » Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a estimé que pour être français il « faut respecter le mode de vie » et « les principes républicains » du pays. Le 1er secrétaire du PS, Olivier Faure, a estimé que « le débat sur l’identité nationale n’est pas tabou » car « tout dépend ensuite de ce que l’on en attend ».

Le point de vue des écologistes plus qu’humains, terriens

Nous sommes Français, Ivoiriens ou Japonais par un hasard qui nous a fait naître ici plutôt que là. Droit du sol ou droit du sang ne sont que constructions humaines, sans fondement réel d’appartenance à une patrie déterminée. En fait nous sommes avant tout Terriens puisque habitant la Terre, Humains mais nous aurions pu aussi bien naître fourmi, politiquement cosmopolites puisque concernés directement par tous les événements sur la surface du globe. Normalement nous sommes des nations unies, et pas des espaces territoriaux qui revendiquent bêtement leur suprématie sur d’autres. Mais pour comprendre cela, il nous faudrait d’autres dirigeants et une tout autre éducation que celle que nous recevons habituellement.

En 1952, un chercheur en psychologie, Clare W. Graves, débute une recherche sur ce qu’il appelle la « théorie des niveaux d’existence humaine ». Son objectif est de comprendre pourquoi les réactions et les motivations des individus sont si variées . Lorsqu’on vit dans une culture, on n’a pas conscience de l’existence d’autres modes d’appréhension du réel que ceux qui y prédominent, ce qui fait qu’on a tendance à considérer ceux de sa propre culture comme universels et intemporels. C’est lorsqu’ils sont confrontés à des circonstances particulièrement pressantes que les hommes s’avèrent capables de développer un nouveau cadre d’appréhension du réel. Selon les mots de Graves : « La psychologie de l’être humain mature est un processus en spirale évolutif, émergent et oscillant, marqué par la subordination progressive des systèmes de comportement plus anciens à des systèmes plus récents et d’ordre supérieur à mesure que les problèmes existentiels de l’individu changent. »

En 1966, il publie une première ébauche de ses résultats, conceptualisant des niveaux de conscience organisés hiérarchiquement. Il continue à affiner son modèle et arrive en 1974 à une échelle en huit niveaux. Le passage au 7e niveau correspond à un changement radical, en raison notamment des urgences écologiques.

Le professeur de psychologie Don Beck concrétise par des statistiques cette approche du développement des valeurs culturelles : 75% des populations de la planète se situent encore au stade ethnocentrique, donc une manière de perception sociale générale correspondant à l’époque de la France sous Louis XIV et donc à un niveau de développement antérieur à celui de l’esprit des « Lumières »..

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Terrien, Humain, Européen, Polonais, apatride

extrait : Nous sommes cosmopolites par essence et d’une nationalité quelconque par nécessité temporaire. Il n’y a structurellement ni homme ou femme, ni noirs ou blancs, ni Palestiniens ou Israéliens, ni n’importe quelle autre ethnie, il n’y a que des humains. Nous sommes tous citoyens de l’univers, Terriens. Restera alors à appliquer la sagesse : « Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime (Montesquieu) » Ajoutons : Si je savais quelque chose qui fut utile à l’humanité et préjudiciable aux conditions de vie sur Terre, je la regarderais comme un crime. » ….

Qu’est-ce qu’être français ? Réponse écolo

extrait : Du point de vue des écologistes, être Français n’a pas grande signification puisque nous habitons tous et toutes la même planète qui se fout des frontières. Mais qu’en pense Emmanuel Macron ? Lors d’un débat sur l’identité le 22 décembre 2020 :

« Qu’est-ce qu’être français ? Au fond, vous n’aimez pas la France si vous choisissez des prénoms qui ne sont pas vraiment français. Être français, c’est habiter une langue et une histoire. Nous renforcerons les cours de français et nos exigences en histoire, en particulier pour accéder à la nationalité. On a dit que j’étais un multiculturaliste, ce que je n’ai jamais été. Ma matrice intellectuelle et mon parcours doivent beaucoup à Jean-Pierre Chevènement et à une pensée républicaine. Nous avons la volonté farouche de reprendre le contrôle de notre vie intime et de la France comme nation. »….

Inventons un hymne et un drapeau pour Terriens

extrait : Plusieurs propositions ont été émises pour la création d’un « drapeau de la Terre ». Aucune de ces propositions n’a recueilli la reconnaissance officielle d’un quelconque État. Les deux seuls drapeaux approchant de cet idéal et ayant obtenu une certaine reconnaissance politique et morale à l’échelle planétaire sont le drapeau des Nations unies et dans une moindre mesure celui – non-officiel – du Jour de la Terre. Quant à un hymne à la planète, nous attendons encore notre Rouget de Lisle….

brûler le coran ET brûler le drapeau (septembre 2010)

extrait : Brûler le  drapeau national est interdit dans certains pays, autorisé dans d’autres. Brûler le coran est autorisé quand le free-speech est reconnue, interdit dans les pays qui sacralisent un simple livre. Si on en croit le principe de libre expression, brûler le coran ET le drapeau devraient aller de soi. Faire à titre personnel un grand feu de joie où on se libérerait en brûlant des bibles et des corans, des drapeaux nationaux et des portraits de Sarko, quel soulagement… On appellerait ça le bûcher des illusions, et on y brûlerait toutes les excuses inventées par les hommes pour ne pas penser par eux-mêmes et ne jamais se prendre en main….

outrage au drapeau qui outrage la Terre (juillet 2010)

extrait : Nous appartenons symboliquement à la Terre, nullement à un morceau de terre. C’est pourquoi la pénalisation de « l’outrage au drapeau tricolore » (Le Monde du 25-26 juillet 2010) semble d’une incongruité totale. Un délit institué en 2003 punissait déjà de 7500 euros d’amende « le fait au cours d’une manifestation organisée ou réglementaire par les autorités publiques d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore ». Tout cela parce que des supporters de l’équipe de foot algérienne eurent sifflé l’hymne national, acte compréhensible dans une manifestation sportive où les symboles nationaux n’ont rien à faire. Maintenant une contravention est créée par décret suite à la publication d’une photo représentant un homme qui s’essuyait les fesses avec le drapeau national : 1500 euros pour « Le fait de détériorer le drapeau ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou même commis dans un lieu privé »….

identité nationale et nombrilisme (février 2010)

extrait : Un drapeau national n’est qu’un chiffon coloré qui n’a de valeur que celle qu’on veut bien lui donner. C’est pourquoi le premier bilan du  débat franco-français sur l’identité nationale qui a fait se réunir des ministres (Le Monde du 9 février 2010) ne peut déboucher que sur des symboles rebattus et  dépassés : faut-il chanter la Marseillaise uniquement avant les matchs de foot, ou toutes les compétitions sportives, le tennis, le scrabble, la belote, etc. ? L’ineffable ministre Eric Besson n’a même pas entendu la suggestion du journaliste qui l’interrogeait à la radio : Quid de l’identité européenne ? Car tel est le débat de fond : sur quel support territorial devrait se fomenter le processus artificiel d’identification ?….

nous n’avons aucune identité nationale (décembre 2009)

extrait : La IIIe république a idéalisé des personnages historiques et mythifié un territoire aux frontières idéales. Les langues régionales sont sacrifiées, l’école devient obligatoire, les paysans arrachés à leur terres pour nourrir l’industrialisation. Tel est le vrai visage de la nation française. Les historiens-hagiographes ont extrait de la complexité épisodes et figures exemplaires qui sont devenues autant de modèles pour une mémoire collective. La géographie est fille de la défaite de 1870 ; c’est pour ancrer dans l’esprit des jeunes générations l’image d’un territoire national immuable qu’est née cette discipline. L’historien et le géographe forgent ainsi l’identité qui appelle le territoire, et du même coup les pulsions territoriales. Les trois peuples qui fondent la « France », les Gaulois, les Francs et les Romains, sont tous des envahisseurs….

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« Si tu veux la paix, prépare la paix », comment ?

Conférence-débat de Michel Sourrouille sur le thème

« Si tu veux la paix, prépare la guerre », est-ce pertinent ?

A son avis, il n’y a pas débat à avoir, il ne connaît pas une seule guerre qui ait servi à quoi que ce soit pour faire progresser l’intelligence collective de l’humanité. Donc, « Si tu veux la paix, prépare la paix » ! Contre la militarisation des esprits voici son parcours.

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » (Gandhi)

C’est le comportement personnel qui est à la base du changement social.

– Fin des années 1960, je milite au sein d’un groupe d’action non violente et de soutien aux objecteurs de conscience (CSOC). José Bové a milité en même temps que moi dans ce groupe à Bordeaux. Nous avons soutenu en particulier les Objecteurs de Conscience espagnols qui n’avaient pas le statut d’OC contrairement à la France. Se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental. L’objection au service militaire repose depuis 1966 sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.

– En 1971, j’obtiens le statut légal d’objecteur de conscience » (droit créé en 1963). Il faut se déclarer être « en toutes circonstances opposés à l’usage personnel des armes », on ne doit pas faire référence à des opinions politiques. Une Commission juridictionnelle, dont trois membres sur sept étaient officiers, statuait arbitrairement sur la demande en l’absence de l’intéressé. On doit deux ans de service civil au lieu d’un an pour le service militaire, on ne peut pas faire connaître le statut (nous imprimerons en masse le statut au dos d’enveloppes de courrier postal).

– Je reçois ma convocation le 30 août 1972. Au lieu d’une liberté de choix de l’association pour son service civil, un décret du 17 août 1972 nous affecte d’office la première année à des chantiers forestiers contrôlés par l’Office national des forêts. Dès ma visite médicale d’incorporation à Paris, je me déclare avec d’autres insoumis au service à l’ONF.

– 7 juillet 1979 je reçois en tant que professeur de sciences économiques et sociales une lettre du Recteur de l’Académie : « Il apparaît que vous auriez effectué deux années de service civil d’objecteur de conscience du 1er juin 1972 au 31 mai 1974. Aucune pièce officielle ne figurant à ce titre dans votre dossier administratif… » Pour garder mon emploi de professeur de sciences économique et sociales, je m’engage dans l’armée à 32 ans. Mon pragmatisme me dicte qu’enseigner le débat socio-économique à des élèves pendant toute une carrière est plus importation qu’une conviction idéologique. Je suis affecté au 1er RIMA, ils ne m’ont gardé que onze jours. Je leur ai indiqué entre autres que si on m’apprenait à me servir d’un fusil, il n’y avait que moi pour choisir la cible.

– 2013, je suis co-auteur du livre « Désobéir à la guerre » aux éditions « le passager clandestin » dans la collection « Désobéir, par les désobéissants ».

– journal l’Humanité du 24-26 mai 2024. Publication de la tribune que j’ai coordonné et fait signé par 14 OC dont José Bové : un jeune doit pouvoir se déclarer objecteur de conscience lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » (JDC).

https://www.humanite.fr/en-debat/armee-francaise/objecteur-de-conscience-a-la-journee-defense-et-citoyennete-cest-possible

– septembre 2024, j’adhère à la commission Paix & Désarmement du parti Les écologistes. Je travaille actuellement à la préparation d’une motion du parti pour permettre aux jeunes d’apprendre pendant leur JDC ce qu’est la défense civile non violente et, le cas échéant, pouvoir se déclarer Objecteur de conscience.

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La guerre en Ukraine, bientôt 3 ans pour rien

Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. Pourtant les accords d’Helsinki de 1975, fruit de la première Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, « consacrent l’inviolabilité des frontières européennes, rejettent tout recours à la force et toute ingérence dans les affaires intérieures ». La Russie a donc violé le droit international en envahissant une partie du territoire ukrainien. Mais en l’absence de procédure permettant de respecter les bonnes règles, la guerre a fini par s’installer dans un face-à-face meurtrier le long d’une ligne de front s’étalant sur plusieurs centaines de kilomètres. En novembre 2024, on estimait déjà à plus d’un million le nombre de morts et de blessés.

Quand les Ukrainiens sont âgés de 18 à 60 ans, ils ont l’interdiction de sortir du territoire. On a suspendu le droit à l’objection de conscience qui existait depuis l’indépendance, en 1991. En avril 2024, l’âge de la mobilisation a été ramenée de 27 à 25 ans. Entraînements insuffisants, absence de clauses de fin de service…, des milliers d’hommes refusent de rejoindre l’armée. Des recruteurs et des policiers patrouillent afin d’arrêter les réfractaires. Dmitri : « Je suis contre les armes et contre la violence. Si je dois choisir entre défendre ma terre natale et la vie, alors je choisis la vie ».  Yurii Sheliazhenko : « Quand j’ai réalisé que l’école nous enseignait une forme de patriotisme militaire, j’étais déçu et en colère. » Yurii est président du Mouvement pacifiste ukrainien et membre du conseil d’administration du Bureau européen des objecteurs de conscience (EBCO). Il reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, « La violence engendre la violence ».

Selon les militaires férus de stratégie rétroactive, les Alliés auraient du réagir très vite, dès que furent connus les préparatifs guerriers du Kremlin. Si les membres éminents de l’OTAN avaient décidé de déployer aussitôt des armes nucléaires tactiques sur le territoire ukrainien, cette démonstration aurait calmé les ardeurs belliqueuses du maître du Kremlin en l’empêchant de foncer vers Kiev. En conséquence quelques dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes seraient encore en vie. C’est là une illustration du principe « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Un principe inopérant. La preuve, le jour de Noël 2023 la Biélorussie avait fini d’installer dans ses arsenaux les armes nucléaires promises par Poutine en mars 2023. Le dictateur de ce pays, Alexandre Loukachenko, s’est empressé de déclarer : « Tout est à sa place, prêt à être utilisé. » L’hiver nucléaire est toujours une possibilité. L’histoire des conflits armés montrent que les belligérants font tant qu’ils le peuvent preuve de surenchère, y compris aux prix de millions de morts. La violence engendre bien la violence.

Le principe le plus fiable reste celui des non violents : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun mort. Certes une dictature peut perdurer, mais cela ne dure que si les citoyens font preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie réelle dans un pays, mais l’inertie des peuples. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient.

Le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. Bien que le Pacte ne mentionne pas explicitement un droit à l’objection de conscience, le Comité des droits de l’homme a indiqué dans son observation générale n° 22 (1993) qu’un tel droit pouvait être déduit de l’article 18, dans la mesure où l’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

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Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Mais la nature humaine est conflictuelle, et un monde sans guerre supposerait un droit supranational doté des moyens d’imposer sa juridiction aux Etats. L’ONU est loin de remplir ce rôle. Le monde restera sans paix durable tant qu’une « société des nations » ne sera pas en mesure de se donner des lois et de les mettre en œuvre….

objecteur de conscience en temps de guerre

extraits : Combien de Navalny en Russie ? Les militaires ont le pouvoir parce qu’ils sont institutionnalisés, ce sont les citoyens qui payent des impôts pour les équiper et les nourrir. On pourrait refuser de payer les impôts qui vont au budget militaire. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient. Une armée composée d’individus qui déterminent par eux-mêmes pour quoi et pour qui il faut se battre ne pourrait être utilisée par aucun pouvoir politique. Un pays œuvrant pour la paix et non pour la guerre n’aurait pas besoin d’armée. Avec des citoyens profondément objecteurs de conscience, nous n’aurions pas en France suivi les fantasmes de gloire de Napoléon, nous ne serions jamais intervenus militairement en Indochine ou en Algérie, nous n’aurions pas envoyé des supplétifs en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire, ni des avions sur la Libye, ni intervenus au Mali. La France aurait été un pays déterminant au niveau international pour éliminer toutes les armées et construire une paix durable….

Bientôt des soldats français en Ukraine

extraits : Conférence du président Macron médiatisée le 14 mars 2024, résumé : « La guerre est à nos portes, il y a entre Strasbourg et Lviv moins de 1 500 kilomètres. La responsabilité de cette guerre, la responsabilité des coups de boutoir qui sont donnés au front ukrainien, elle n’est que celle de la Russie. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro. Nous devons donc être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. Choisir de voter contre un soutien à l’Ukraine, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite….

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Militarisation de la défense nationale

Parler de défense nationale est ambigu. Il peut en effet s’agir d’une défense par les armes, mais aussi d’une défense civile non violente. Dans l’éditorial ci-dessous, on n’en parle qu’indirectement en parlant de « résilience de la population ». Pourtant nous avons de bons exemples de la validité des méthodes de résistance avec Gandhi, Martin Luther King ou Louis Lecoin. Cet aspect devrait constituer un moment fort pour nos 670 000 jeunes lors de la Journée obligatoire dite « Défense et Citoyenneté ». Ce n’est pas le cas actuellement, on ne peut même pas se déclarer objecteur de conscience lors de cette JDC qui s’apparente actuellement à une pré-conscription militaire. En d’autres termes, il faut opposer au principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » le principe « si tu veux la paix, préparer la paix ».

éditorial du MONDE : L’Europe n’y coupera pas : elle doit dépenser davantage pour sa défense

extraits : Volodymyr Zelensky a offert une implacable leçon de lucidité le 21 janvie r2025 au Forum économique de Davos. Il a dressé le portrait parfaitement réaliste d’une communauté d’Etats à la traîne sur la technologie et sur la production d’armement. Cela implique – et les dirigeants européens le savent tous – de dépenser davantage pour la défense. Aujourd’hui, 23 des 32 membres de l’Alliance atlantique consacrent au moins 2 % de leur PIB aux dépenses de défense, un objectif fixé en 2014 sous la présidence Obama. Or le président Trump évoque aujourd’hui le chiffre de 5 %. Seules la Pologne et la Lituanie sont proches de cet objectif, mais, pour les autres, le seuil de 3 % apparaît déjà comme minimal. A Berlin et à Paris, on reconnaît tardivement qu’il va falloir augmenter les dépenses de défense, réorganiser la base industrielle de défense, travailler sur la résilience de la population. Le moment est venu de passer à la pratique et à l’indispensable pédagogie auprès des électeurs.

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Armée ou défense civile non violente ?

extraits : Une brochure de 100 pages éditée par « Combat non violent » n°59-60 (mars 1975)«  Armée ou défense civile non violente » existe. 14 personnes, civils ou militaires, entre autres Jean-François Besson, Jacques de Bollardière, Jean Lasserre, Lanza del Vasto, Jean Toulat… avaient participé à la rédaction de cette étude. Ces personnes ne sont malheureusement pas connus aujourd’hui, à notre époque de réarmement militaire et d’abandon des causes justes. Voici quelques extraits issus de ce livre qui devait être connu et commenté lors des journées dite « défense et citoyenneté », obligatoires pour tous les jeunes.…

Sébastien Lecornu et la défense civile

extraits : La dénomination de ceux qui nous envoient se faire tuer à leur place est significative d’un état d’esprit gouvernemental. En France,  c’était le « ministère de la Défense » de 1946 à 1958, le « ministère des Armées » de 1958 à 1969 (De Gaulle), le « ministère de la Défense » de 1969 à 1973, le « ministère des Armées » de 1973 à 1974 et le « ministère de la Défense » de 1974 à 2017. Donc 43 années sans changement. Le mot « défense nationale est beaucoup plus souple que le terme militarisé, cela laisse un peu de place à plusieurs modalités de défense. Mais en 2017 le tout jeune président Macron fait preuve d’un traditionalisme guerrier en transformant à nouveau le ministère de la défense en « ministère des armées ». Exit toute référence possible à la défense civile dont d’ailleurs il n’a certainement jamais entendu parler….

Vivre dans un pays sans armée… en Russie ?

extraits : Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. La contre-offensive de Kiev en territoire russe, lancée le 6 août 2024, ne change pas fondamentalement la donne : 150 000 soldats russes au moins sont déjà morts « pour rien » et beaucoup trop de soldats ukrainiens… sans compter les pertes civiles. Pourtant la  Russie n’est pas prête à des négociations, le conflit s’enlise car Poutine n’est qu’un dictateur qui veut toujours avoir raison. Toute forme de dissuasion, militaire ou non-violente, ne joue qu’à la condition que l’adversaire soit relativement raisonnable….

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La militarisation de la jeunesse par Macron

La nouvelle idée de Macron, la rénovation de la journée de défense et de citoyenneté (JDC) pour mieux en extraire de la chair à canon.

L’idée de parler « Objection de conscience » lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » paraît d’autant plus urgente…

Emmanuel Macron annonce un projet pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées »

extraits : Emmanuel Macron a annoncé, lundi 20 janvier 2025, un projet aux contours flous pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées » en cas de besoin, face à une « accélération des périls » depuis la guerre en Ukraine, ce qui semble acter la fin du service national universel (SNU). Il a rappelé que mobiliser les jeunes était « l’ambition du SNU », un projet qui lui était cher. Les restrictions budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette « ambition ».

Dans ce contexte nouveau, Emmanuel Macron a dit vouloir « proposer à notre jeunesse un engagement fort » pour lui « donner le choix de servir ». « Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté », « c’est trop peu », a-t-il expliqué. Sans « rétablir le service national obligatoire », il a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici au mois de mai pour « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs ».« Nous devrons mieux détecter les volontaires », « les former et être capable de les mobiliser le jour venu », « en renfort des armées en métropole ou ailleurs »« Pour constituer cette réserve, la journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées », a-t-il ajouté. Parmi les 800 000 jeunes qui l’effectuent chaque année, « certains se signaleront et diront qu’ils répondront présents si la nation les appelle ». La France vise 210 000 militaires d’active et 80 000 réservistes à l’horizon 2030.

Le point de vue des objecteurs pacifistes

Par le biais de la liberté de se déclarer objecteur de conscience lors de la JDC (Journée défense citoyenneté), il s’agit de lutter contre la militarisation effective de cette journée et donner à cette journée obligatoire pour tous les jeunes une ouverture vers la défense civile non violente.

Voici quelques référence juridiques pour une première approche de la question :

la fin de la conscription en 1997 constitue une nouvelle donne. Une journée de défense et de citoyenneté devient obligatoire. Tous les jeunes ayant la nationalité française doivent être recensés à partir de 16 ans et sont appelés à effectuer une journée d’appel avant 18 ans. Par contre, aucune possibilité de se déclarer « objecteur de conscience » n’est prévue par la loi du 28 octobre 1997. Selon le point de vue officiel publié au JO le 20/03/2007,  « le ministère de la défense ne peut préjuger des dispositions que prendrait le pouvoir législatif sur les conditions de recevabilité des demandes d’admission au bénéfice du dispositif de l’objection de conscience. La forme de service que souhaiterait accomplir chaque administré effectuant la journée d’appel de préparation à la défense (JAPD) n’est pas l’une des données dont le recueil est autorisé. »

Rappelons pourtant que le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. L’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

Le président de la république Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse le 14 mars 2024, était clair : « Nous devons être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. » En toute transparence démocratique, les jeunes doivent être informés que l’incorporation n’est que suspendue ; l’appel sous les drapeaux peut être « rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation l’exigent ou que les objectifs assignés aux armées le nécessitent » (Loi portant réforme du service national du 28 octobre 1997, L. 112.2). Dans de telles circonstances, il pourrait être difficile pour les services compétents de traiter dans l’urgence et massivement des demandes d’objection de conscience.

C’est pourquoi lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC, anciennement JAPD), il nous semble conforme à la logique démocratique qu’un jeune homme ou une jeune femme puisse déclarer :

« Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et je demande à bénéficier d’un tel droit reconnu nationalement et internationalement. Mes convictions, basées sur la recherche de la bonne entente collective, me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples que l’usage des armes »

JDC, « journée défense et citoyenneté », mode d’emploi (octobre 2014)

C’est toute une classe d’âge qui, chaque année, à 17 ans, doit accomplir sa « journée défense et citoyenneté » (JDC). Sans l’attestation qui y est délivrée, impossible de se présenter au moindre examen national. L’ambiance parmi les jeunes n’est pas à l’euphorie. Aux « Ça me saoule » murmurés dans la cour de la caserne, lors du discours d’accueil, succède l’apathie. A les entendre au sortir de la salle, le rappel de grands classiques de l’instruction civique (niveau collège) est un inutile « rabâchage ». Mais nulle rébellion de principe dans les propos. L’objection de conscience, le refus de l’usage collectif des armes, est la grande oublié de la grande muette.

Une nouvelle formule de la JDC, plus centrée sur les armées, sera même généralisée d’ici à la fin juin (Le Monde.fr | 31.03.2014). La nouvelle formule comporte trois parties. Le premier module est baptisé : « Nous vivons dans un monde instable, une défense nécessaire ». Le deuxième module, « Notre appareil de défense » décline cinq grandes « fonctions stratégiques » : le renseignement, la dissuasion, la protection du territoire, la prévention des risques et l’intervention dans les crises. Dans ce cadre, les opérations militaires extérieures en cours (Mali et Centrafrique) seront présentées et justifiées. La troisième partie, « Vous avez un rôle à jouer, un engagement citoyen », est là pour susciter des vocations militaires. L’objection de conscience n’est plus qu’un lointain souvenir bien que le statut d’objecteurs existe toujours puisqu’il n’a pas été supprimé.

Depuis 1997 le service national n’a été que « suspendu », de même que le statut des objecteurs de conscience qui garde toujours sa validité. La JDC est en fait une journée d’incorporation ; un état de guerre entraînerait un possible appel sous les drapeaux. A ce moment, que faire de ceux qui refusent l’usage collectif des armes ? C’est pourquoi nous recommandons aux jeunes qui le désirent de présenter une lettre spécifique au moment de ta JDC dont voici l’essentiel : « Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et vous remettre ma demande de bénéficier du droit à l’objection de conscience exprimés dans les articles L.116.1 à L.116.9. Mes convictions basées sur la recherche de la bonne entente collective me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples qu’un service militaire armé qui redeviendrait obligatoire. »

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Bloquer une autoroute n’est que contre-violence

Le 11 janvier, environ 700 militants ont été arrêtés après le blocage de l’autoroute A12  à La Haye, aux Pays-Bas. Cette manifestation à l’appel du mouvement écologiste Extinction Rebellion (Xr) avait « entraîné des embouteillages et des temps de trajet plus longs pour les ambulances et les autres services d’urgence », dixit la police. La manifestation faisait suite à plusieurs autres organisées l’année dernière par le mouvement écologiste afin de protester contre les subventions du gouvernement néerlandais aux énergies fossiles : « Nous croyons en la vie après le pétrole »

Le point de vue des écologistes contre-violents

Manifestation totalement légitime pour mettre ceux qui détruisent notre planète face à leurs responsabilités. Les terroristes sont bien ceux qui polluent tellement que l’écoanxiété peut s’empare des jeunes quant à leur avenir bien compromis. Mais c’est tellement plus facile d’arrêter quelques militants pour le climat que de s’en prendre aux riches qui détruisent la planète. Quand les agriculteurs défilent en tracteur et bloquent les routes, rien ne se passe. Quand ceux qui veulent vraiment aider les gens, la Vie et la planète défendent en manifestant ce que démontrent les scientifiques, là on sort les canons….

Nos élites ne représentent que la folie d’un capitalisme aveuglé par les profits. Mais les gouvernants réactionnaires peuvent toujours réprimer les lanceurs d’alerte, l’intensification des désastres climatiques ne va pas se limiter aux terrains vagues, elle. L’engrenage est enclenché et va s’accélérer. La chute sera brutale pour tous et particulièrement pour les générations futures. On comprend donc la contre-violence de certains militants.

En savoir plus sur la contre-violence grâce à notre blog biosphere

Définition du concept : La contre-violence est un concept sociopolitique qui désigne l’acte de résistance ou de rébellion d’un individu ou d’un groupe face à une situation d’injustice, d’oppression ou de domination. Elle peut être considérée comme une forme de défense légitime lorsque les moyens pacifiques ont échoué. La contre-violence peut prendre diverses formes : manifestations, grèves, actes de sabotage, voire recours à la force physique. Il est important de souligner que la contre-violence n’est pas synonyme de violence gratuite ou destructrice. Elle vise à rétablir un certain équilibre et à promouvoir la justice sociale.

Contre-violence et rupture radicale

extraits : Il n’y a pas pire violence que celle dont on ne se rend pas compte. La flamme olympique avait débarqué à Marseille le 8 mai 2024 sous les critiques de collectifs militants : « Cet événement imposé vient amplifier les problèmes écologiques, économiques ou sociaux actuels .»L’idée-clé de l’écologie politique, c’est la conscience aiguë que nous avons déjà dépassé les limites de la biosphère. Il faudrait donc opter pour une écologie de rupture.Vu l’aliénation des masses, un tel programme ne peut résulter que par l’action d’une infime minorité d’activistes. Sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance commence toujours de façon marginale… Plutôt que de révolution, nous préférons parler de contre-violence par rapport à un système qui a anesthésié la population, qu’elle vive en France ou sous une dictature….

Violence, contre-violence et dissolution

extraits : ll y a plusieurs sortes de violences à ne pas confondre. Il y a la violence du système thermo-industriel qui nous a enfermé dans une impasse, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stress hydrique, etc. Face aux entreprises destructrices du vivant, il y a la contre-violence de quelques militants qui défendent les générations futures contre cette agression. Et puis il y a la violence d’État qui soutient la violence de ce système croissanciste aveugle….

Urgence écologique de la contre-violence

extraits : En Allemagne, les autorités criminalisent le mouvement écologiste radical Letzte Generation(« dernière génération »). Pourtant le mouvement écologiste est d’essence non-violente. Par contre la violence d’État par justice interposée signifie l’absence de sensibilité écologique d’un gouvernement quand il réprime férocement les militants. C’est le déni gouvernemental de l’urgence écologique qui fait en sorte que la non-violence peut se transformer en contre-violence, par exemple par la destruction de biens nuisibles à la planète. Saboter un pipeline, est-ce de la violence ? L’existence du pipeline n’est-il pas déjà une violence ?….

Contre-violence par destruction de biens

extraits : Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui m’interpellent, mais l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, la raréfaction halieutique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées… Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe….

Th. Kaczynski, adepte de la contre-violence

extraits : Brillant mathématicien devenu ermite, Theodore Kaczynski s’était lancé dans une croisade contre le progrès et la technologie. En septembre 1995, promettant d’arrêter ses envois de bombes, il obtient du New York Times et du Washington Post qu’ils publient un long manifeste dans lequel il exprime une haine de la technologie et du monde moderne….

Pour en savoir encore plus

Jean-Marie Müller : La violence est un enchaînement. La non-violence veut briser cet engrenage. La contre-violence, en définitive, ne permet pas de combattre le système de la violence parce qu’elle en fait elle-même partie et ne fait que l’entretenir. En toute rigueur, la contre-violence est une violence contraire, mais elle n’est pas le contraire de la violence. Opter pour la non-violence, c’est, face à la violence subie, refuser de réagir en rendant la violence pour la violence, reproduisant ainsi le mal subi. C’est, tout au contraire, décider d’agir librement pour interrompre la chaîne des revanches et des vengeances.

Françoise d’Eaubonne, Contre-violence ou la Résistance à l’État (publié en 1978) : Les théories radicales de l’écrivaine Françoise d’Eaubonne et ses pratiques de sabotages font de sa vision singulière de l’écoféminisme un objet de réflexion pour toute une génération militante qui s’interroge, à l’heure de l’urgence climatique, sur les stratégies à mettre en œuvre, incluant les sabotages et l’action directe spectaculaire dans l’espace public.

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Défense militaire versus transition énergétique

Financer la remilitarisation du monde, ou financer la lutte contre le réchauffement climatique, il faudrait choisir, car les nations n’auront pas la capacité financière de faire les deux… ni les moyens géologiques. La déjà très inquiétante pression mondiale en terme de minerais profite bien plus au lobby militaro-industriel qu’à la transition énergétique. Une seule question : Les Écologistes peuvent-ils toujours soutenir la remilitarisation du monde ?…

“la géologie ça sert d’abord à faire la guerre”

Il y a de bonnes raisons de se préoccuper de minerais, minerais stratégiques, minerais de transition. Si l’époque nous oblige à nous intéresser davantage au lithium, au cobalt et au cuivre (plutôt qu’au pétrole ou au gaz), il serait naïf de croire que les enjeux se résument à choisir entre être pour ou contre les SUV électriques. Ben voyons ! La guerre des minerais va nous sauter à la figure car la géologie, çà sert d’abord à faire la guerre, pour reprendre la célèbre formule du géographe Yves Lacoste.

Une étude intitulée Du sang sur le Green Deal’ remet en question ces beaux discours écolos. Elle montre et démontre comment les industriels de l’aéronautique et de l’armement, avec leurs alliés au sein de la Commission européenne, ont fait pression pour s’assurer que de nouvelles mines seraient bientôt à notre disposition… quelle que soit l’acceptabilité sociale des projets. Cette liste officielle des minéraux critiques de l’UE inclut l’aluminium et le titane, deux métaux essentiels aux intérêts du complexe militaro-industriel, mais d’une utilité limitée (surtout le titane) pour la transition énergétique. Nos industriels de la défense sont aussi accros au néodyme, au tantale et au tungstène, au même titre que les secteurs de l’automobile et des éoliennes. Pareil pour le lithium. Tout le monde vous dira que ce lithium renvoie aux batteries des voitures électriques. Mais il est présent dans de nombreux systèmes d’armes comme les drones et sert aussi à la propulsion des sous-marins.

Nul n’a besoin d’être géologue pour comprendre l’intérêt du nickel associé au minerai de fer, il permet de fabriquer des aciers spéciaux…, y compris pour les chars de combat. Certes, le cobalt en provenance des mines de RDC est le métal des technologies de l’information : mémoires magnétiques, piles et électrodes de batteries. Mais il est utilisé à 75 % (de la consommation mondiale) pour produire des aciers spéciaux et des alliages. L’avion de combat américain F-35 de Lockheed-Martin en utilise près d’une demi-tonne. Si l’aluminium et le titane figurent dans la liste officielle des minéraux critiques de l’U.E., ce n’est pas tellement en raison de leur utilité pour la transition énergétique, mais plutôt parce qu’ils sont essentiels (surtout le titane) pour satisfaire les besoins du complexe militaro-industriel.

Article de Ben Cramer

https://athena21.org/polemologie-irenologie/bonjour-leurope/de-la-transition-energetique

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L’industrie des armes prospère sur des cadavres

Où qu’on tourne son regard, on trouve peu de régions du monde épargnées par une guerre ouverte, un conflit gelé ou des tensions inquiétantes. La production d’armement ne s’en est jamais aussi bien portée depuis la guerre froide. Homo demens remplace l’Homo sapiens.

Jean-Michel Bezat : En 2023, le chiffre d’affaires des 100 premiers groupes de défense a progressé de 4,2 % en termes réels pour atteindre 632 milliards de dollars (environ 600 milliards d’euros)41 sociétés établies aux Etats-Unis ont totalisé la moitié de l’activité (317 milliards de dollars). 27 groupes européens retenus affichent 133 milliards de dollars de chiffre d’affaires En Russie, l’activité des deux entreprises du panel a explosé (+ 40 %), pour l’essentiel due au conglomérat public Rostec (+ 39 %), et atteint 25,5 milliards de dollars.La Chine a marqué le pas avec 103 milliards de dollars (+ 0,7 %), réalisés en partie par trois sociétés dans les dix premières mondiales, l’Inde, dont les trois principaux groupes ne totalisent que 6,7 milliards de dollars. L’UE subventionne l’industrie de défense à hauteur de 1,5 milliard de dollars (2025-2027).

source : rapport du Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm )

Le point de vue des écologistes pacifistes

On hallucine. Dans cet article, aucune critique de l’industrie des armes. On dirait que le monde entier se satisfait d’une course aux armements où c’est à celui qui produira le plus possible de moyens de tuer qui arrivera grand gagnant.

Étonnant que cet article du MONDE n’évoque pas un principe alternatif à la vulgate « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Nous pourrions pourtant, si nous étions intelligent, favoriser l’idée « si tu veux la paix prépare la paix. » L’application est simple, faire la promotion à tous les niveaux (individuel et gouvernemental) de l’objection de conscience, le refus en toutes circonstances de l’usage collectif des armes. Si la France et l’UE indiquaient aussi qu’on va mettre toutes nos forces armées au service de l’ONU (et pas de l’OTAN), un grand pas vers le transnationalisme et la paix dans le monde serait accompli… et l’industrie des armes ferait faillite.

Rappelons que l’objectif organisationnel du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) est de mener des recherches scientifiques sur les questions de conflit et de coopération importantes pour la paix et la sécurité internationales, dans le but de contribuer à la compréhension des conditions d’une solution pacifique des conflits internationaux et d’une paix durable. Comptabiliser les armes n’est pas son objectif principal !

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Armée ou défense civile non violente ?

extraits : Non seulement le système de la défense armée classique paraît inapte à protéger le territoire et la population, mais, fait plus grave encore, il accroît les risques de guerre. En effet, pour assurer son indépendance militaire, une nation doit produire, dans la mesure du possible, son propre armement. Or les armes modernes sont extrêmement coûteuses et leur production n’est rentable qu’à condition d’en vendre une grande part à l’étranger, ce qui a pour effet d’accroître la fréquence des conflits, leur violence potentielle et leur durée…

exportation d’armements, inconscience humaine

extraits : Toute vente d’armes à des pays tiers est une erreur stratégique, toute intervention militaire à l’extérieur des frontières est une erreur tactique, toute résolution des conflits par la force armée ne résout d’aucune manière les problèmes de fond : surpopulation, absence d’autonomie alimentaire, inégalités sociales croissantes, extrême dépendance aux ressources fossiles, multiplication des conflits armés sur une planète exsangue… Une des revendications de l’écologie politique devrait être l’arrêt des exportations d’armement, de façon unilatérale pour la France puisqu’il ne faut pas s’attendre à ce que les autres commencent. Nous n’avons pas connaissance d’un seul des programmes de la présidentielle 2017 qui aborde de près ou de loin ce domaine militaro-commercial….

Décroissance, Démilitarisation, Désarmement

extraits : dans un monde où la télécommunication met en présence les individus de tous les pays, à l’heure où des instances internationales sont institutionnalisées et se coordonnent progressivement, un monde de paix et sans armées devient possible. Ce n’est pas la tendance actuelle. Dans notre monde déjà surarmé, on ne parle donc que d’en rajouter, des missiles, des porte-avions, des drones, du nucléaire, etc.…

Notre article le plus ancien sur la question

ils sont fous ces humains (juin 2010)

extraits : Les humains n’arrêtent pas de se bouffer entre eux, on envahit l’Irak sur la foi de mensonges, on asphyxie la bande à Gaza pour sauvegarder un territoire prétendument dévolu par dieu au peuple juif, on s’arme à tout va. Le Sipri (Institut international de recherche pour la paix de Stockholm)  estime dans son dernier rapport annuel de 2010 que la planète de l’homo demens a atteint un nouveau sommet dans les dépenses militaires, 1531 milliards de dollars. La France gaspille à elle seule 63,9 milliards de dollars…pour rien ! Depuis le début du XIXe siècle, l’histoire de la France offre une impressionnante série d’échecs de la défense militaire….

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Définir l’ennemi, c’est du suicide organisé

La guerre n’est que le rejet de notre commune humanité. Elle repose sur une invention socio-politique, celle d’un ennemi à abattre. Il s’agit de propager collectivement une distinction artificielle entre NOUS et EUX, les bons Russes contre les méchants Ukrainiens, les Juifs désignés par Dieu et les mécréants musulmans, les Soudanais de Mohamed Hamdan Dogolo opposés aux Soudanais d’Abdel Fattah al-Burhan , etc.

LE MONDE a organisé du 22 au 24 novembre son 36e forum philo sur le thème « Jamais sans mon ennemi ? » Vaste programme ! Mais on va surtout y parler de guerre… jamais de désarmement.

J’aurais aimé faire réfléchir les participations de forum sur ces trois conceptions de l’arme :

– Quand les Portugais ont introduit le mousquet dans le Japon du XVIe siècle, son emploi fut désavoué et il fallut attendre longtemps avant qu’il soit autorisé à remplacer les armes traditionnelles. Son efficacité en tant qu’instrument de guerre n’était pas mise en doute. Mais il ne  correspondait pas à la tradition culturelle japonaise, pour laquelle l’utilisation d’un engin permettant à un gamin de tuer un samouraï chevronné était tout à fait inadmissible.

– En 1947, l’écrivain Georges Bernanos disait l’effroi qui lui inspirait la guerre aérienne. Quand un pilote d’avion peut broyer des milliers de corps sans même apercevoir leurs silhouettes, que devient le métier de soldat ?

– Aujourd’hui la prolifération des drones transforme l’ennemi en gibier visé par un assassin invisible.

Le point de vue des écologistes contre les ennemis de la planète

Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même

extraits : Aujourd’hui nous sommes dans une situation paradoxale. Tous les paramètres biophysiques de la biosphère sont au rouge, il est donc absolument nécessaire d’agir de toute urgence dans un contexte d’épuisement accéléré de toutes les ressources naturelles et de réchauffement climatique inéluctable. Or il n’y a plus d’ennemi clairement désigné, nous faisons la guerre à la planète et nous sommes tous complices. Les riches dilapident les ressources fossiles et les pauvres détériorent souvent le milieu proche qui les faisaient vivre quand ils ne jouent pas à imiter les riches….

Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

extraits : Deep Green Resistance est un mouvement écologiste fondé par Derrick Jensen, Aric McBay et Lierre Keith, lors de la conférence Earth at Risk du 13 novembre 2011. Leurs présupposés sont repris dans deux livres qui viennent de paraître, « Écologie en résistance, stratégies pour une Terre en péril » aux éditions Libre. Loin d’ostraciser la non-violence, les auteurs estiment complémentaires les mouvements à visage découvert et les mouvement clandestins. Comme l’exprime Armand Farrachi dans sa préface du tome 2, aucun des auteurs ne propose de résoudre une « crise » (passagère) ou de passer la persillère derrière les ennemis de la terre, tous réfléchissent au moyen d’arrêter le massacre, le plus tôt, le plus radicalement possible, ce que personne ne fait ni dans la presse ni dans les diverses chambres du pouvoir….

Comment lutter contre la pub, ennemie de l’écologie

extraits : La publicité n’est que la partie émergée de la société marchande et sa croissance dévastatrice. La publicité a essentiellement pour effet de propager le consumérisme, ce qui implique le productivisme et exploitation croissante des hommes et des ressources naturelles. C’est un des mérites des actions contre l’affichage que de ne pas avoir été menées afin d’obtenir satisfaction sur des revendications précises. Les actions publicidaires de 2003-2004, arrachages et barbouillages d’affiches, ont renoué avec la tradition luddite du sabotage, consistant à nuire aux dispositifs qui nous nuisent….

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