Désinformation, ennemi de la conscience écologique
Les médias, le 4ème contre-pouvoir, jouent un rôle-clé dans la formation de l’opinion. La population est d’autant plus vulnérable à la désinformation que l’environnement est très peu présent (2 % de temps d’antenne au premier trimestre) dans les programmes d’information en France.
Data for Good, QuotaClimat et Science Feedback : Dans les médias audiovisuels français, on recense 128 cas de désinformation climatique au cours du premier trimestre 2025. Sud Radio est le média le plus concerné, devant CNews, LCI, RMC, BFM-TV et Europe 1. Il s’agit d’affirmations « non étayées », « scientifiquement contredites », « manipulatrices par omission » ou « fondées sur des théories invalidées ».
Quelques exemples : Philippe Karsenty, le porte-parole du comité de soutien français à Donald Trump : « On nous a baratinés pendant des décennies, on a tous vécu sous ce catastrophisme climatique. Il est temps d’arrêter. » Un relativisme que ne relèvent pas les présentateurs sur BFM-TV. Philippe Béchade, président du think tank Les Econoclastes, , qu’il accuse les écologistes d’avoir « pondu l’idée qu’il faut décarboner », niant le pouvoir de réchauffement du CO2 – « c’est une composante de 0,04 % de l’ensemble de l’air que nous respirons ». Le climatosceptique Christian Gerondeau détaille pendant douze minutes, sans aucune contradiction, pourquoi le réchauffement climatique ne serait qu’un « gigantesque canular ». Cnews, la chaîne du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, a hérité d’une sanction financière inédite de 20 000 euros pour une séquence datant d’août 2023 pendant laquelle Philippe Herlin avait contesté l’existence du lien entre le réchauffement climatique et les activités humaines, le qualifiant de « mensonge » et d’« escroquerie ».
Le point de vue des écologistes climato-compatible
« Donner la parole à tout le monde » comme le justifie Sud Radio est journalistiquement idiot quand cela touche à des questions sur lesquels il existe un consensus scientifique. On n’a pas le droit de dire que le soleil tourne autour de la Terre et que Dieu a créé l’univers. On n’a pas le droit de penser différemment du groupe international des experts sur le climat (GIEC). La science est fondée par l’observation et l’expérimentation, c’est une méthodologie et des protocoles soumis à des vérifications et validé tant qu’on n’a pas démontré le contraire. C’est une connaissance, ce qui s’oppose à la croyance.
Dans le contexte géopolitique actuel de désinformation, un argument faux mais répété très souvent, a malheureusement plus d’impact qu’un fait scientifique même bien expliqué. La propagande mensongère n’est pas la liberté d’expression. Les medias sont certes les gardiens du pluralisme de l’information, mais aussi les garants de son objectivité en regard de l’analyse scientifique. La liberté d’expression est la condition même de l’exercice démocratique, mais une opinion non fondée n’a pas lieu d’être. Une période ou l’on peut dire n’importe quoi permet d’asservir la société, l’ère du trumpisme et de ses fidèles en est une illustration. Car pour l‘extrême droite, ce qui compte c’est le court termisme électoral. L’écologie, la biodiversité, la pollution, la science tout simplement… C’est bien trop compliqué ! A t’on déjà entendu Bardella, Ciotti ou Le Pen s’exprimer sur ces sujets ?
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Climatosceptiques ? Plutôt climatonégationnistes
extraits : Le fait de mettre en doute peut exprimer une attitude intellectuelle dénuée de tout a priori : l’on peut mettre en doute parce que l’on attend des arguments plus convaincants, parce que l’on attend une clarification des hypothèses proposées ou une contre-expertise. Loin d’exprimer une défiance systématique, le doute engage à un examen rigoureux et propre à produire un jugement en toute connaissance de cause.Là où le doute exprime la prudence dans l’exercice du jugement, le soupçon illustre la défiance envers une autorité ou une communauté scientifique. Ce soupçon, comme l’énoncent régulièrement les chercheurs, objets des attaques des climatosceptiques, vise à saper la crédibilité des travaux entrepris, à ramener au stade de l’opinion, de la croyance….
Savoir résister au négationniste Donald Trump
extraits : Donald Trump a frappé vite et fort. Le 47e président des Etats-Unis, un climatosceptique qui met régulièrement en doute la réalité et la gravité du réchauffement, fait pleuvoir les attaques contre la science du climat et de l’environnement. « Erreur 404 ». Voici ce que l’internaute découvre quand il arrive sur la page consacrée au changement climatique de la Maison Blanche. Il n’a pas plus de chance quand il clique sur les portails et sections liés à cette thématique sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Ils sont supprimés. L’Agence de protection de l’environnement fait aussi, les frais de la purge….
☻ Claude Allègre, climato-sceptique notoire
extraits : Professeur émérite de géophysique, il devient pourtant un climato-sceptique assumé. Il assure, fin 2006, contre le consensus des climatologues, que les changements climatiques en cours ne sont pas le signe d’un réchauffement de la Terre et que l’activité humaine n’en est pas la cause. Il fonde son réquisitoire sur des données très approximatives, pour ne pas dire falsifiées, il fait une interprétation erronée des travaux qu’il cite, il n’en a cure. Il tenait des propos délirants : « il a fait froid cet hiver ! Donc le changement climatique n’existe pas ». Ce n’était clairement plus un scientifique….
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