effet de serre

AIE versus OPEP, un débat truqué

Alors que l’Agence internationale de l’énergie s’apprête à publier son rapport annuel, mercredi, les pays producteurs qualifient de « fantasme » ses prévisions qui annoncent une diminution de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz d’ici à 2030. Vaine controverse, l’essentiel est ailleurs : la raréfaction des ressources énergétique et le réchauffement climatique signeront la mort de la civilisation thermo-industrielle. L’abondance à crédit sera derrière nous…

Perrine Mouterde : Selon le « World Energy Outlook » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le pic de toutes les énergies fossiles avant 2030.. De son côté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a répété que la sortie des énergies fossiles était un « fantasme ». Le solaire et l’éolien ne fournissent qu’une fraction de l’énergie mondiale, et les besoins des pays du Sud vont fortement augmenter. Les projections de l’AIE et de l’OPEP, souvent alignées, diffèrent désormais fortement. Mais la baisse anticipée reste largement en deçà des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement sous 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat ; les émissions devraient théoriquement diminuer d’environ 25 % d’ici à la fin de la décennie !

Le point de vue des écologistes

Nous aurions du nous poser la question de fond plus tôt : à qui appartiennent les ressources du sous-sol ? Ces richesses naturelles n’appartiennent pas aux États, encore moins aux propriétaire du sol. Ces richesses n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales qui bénéficient gratuitement de l’œuvre de la nature. Ces richesses n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Tout cela n’est qu’utilitarisme de court terme et gaspillage après pillage. Il nous faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent.

Cela implique qu’il nous faut changer complètement de mode de vie et cultiver individuellement et collectivement la sobriété dans tous les domaines. Si nous ne le faisons pas volontairement, sous la forme d’une décroissance maîtrisée, nous le ferons dans l’urgence au fur et à mesure que le pétrole, le cuivre, l’alimentaire… deviendront hors de prix.

LE DÉBAT, y’en a pas

BOUL : Évidemment, on va tout brûler jusqu’à épuisement.

Xanefu : « Le rythme d’approbation de nouveaux projets de centrales a fortement ralenti [en Chine] », donc il y en a encore plein dans les tuyaux. Ce genre d’équipement c’est pour 50 ans. C’est mal parti pour un pic du charbon chinois dans un futur proche.

Francis1234 : Tout cela est très en phase avec les projections du Giec à +4 °C à la fin du siècle. Nos enfants et petits enfants nous remercierons.

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

extraits : Le pic pétrolier ne signifie pas que le monde soit à court de pétrole. Cette expression décrit le moment où la production pétrolière ne peut plus augmenter. A ce moment, il reste encore beaucoup de pétrole. Mais il est tout simplement beaucoup plus difficile à découvrir et à extraire, ce qui signifie qu’il devient très ardu, voire impossible, d’accroître la production mondiale. L’offre reste stable pendant un temps (en plateau), puis finit par entrer en phase de déclin terminal.omme pratiquement tous les produits d’aujourd’hui sont dépendants du pétrole, l’âge du pétrole cher renchérira les prix des marchés du commerce mondial. Le pic pétrolier se traduira donc probablement par un « pic de la mondialisation ». Certains spécialistes de l’énergie estiment même que le pic pétrolier pourrait signifier la « fin de la croissance économique », car les économies ont besoin d’énergie bon marché pour se développer.

peak all, donc pic démographique

extraits : La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, l’évolution symétrique est sans doute vraie. L’espèce humaine n’est donc pas à l’abri d’un effondrement démographique. Nous sommes arrivés à une période où nous atteignons le maximum de ressources que la planète peut nous fournir : pétrole, phosphore, uranium, etc. Le peak oil devint le peak all. Cela ne peut que s’accompagner d’un pic démographique, le maximum possible avant la chute….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient…

Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie. Dans un monde ébranlé par les conflits, l’Ukraine, Gaza et maintenant le Liban, le climat a même baissé dans l’ordre des priorités. Pire, la tentation de puiser les dernière gouttes de ressources fossiles sont omniprésentes. Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, on fait l’inverse.

Les Emirats arabes unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil – les présidences des COP28, COP29 et COP30, travaillent ensemble dans une « troïka ». Ces trois partenaires sont en passe d’augmenter collectivement leur production de pétrole et de gaz d’un tiers d’ici à 2035 !

– Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni sont responsables de la moitié de l’expansion mondiale dans de nouveaux gisements prévus d’ici à 2050…

– TotalEnergies compte désormais mettre sur le marché environ 3 % d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en plus, chaque année, d’ici à 2030. C’est ce qu’elle a annoncé le 2 octobre 2024 à New York dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie. La justification est fantaisiste: « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, de façon à créer les conditions d’une transition juste laissant le temps aux populations d’adapter leur usage des énergies. »

Le point de vue des écologistes

COP29, 29 années que ça dure, cette mascarade de conférences internationales. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de gnôle. Il est donc probable que seule la raréfaction physique des énergies fossiles limitera leur consommation. La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, aurait été de valoriser socialement la sobriété. Il aurait été nécessaire que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faudrait qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Puisque nous n’avons rien fait de cela, nous allons au désastre. Car les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Nos petits-enfants reviendront deux siècles en arrière, sans esclaves énergétiques et dans un monde gravement détérioré.

Yves Cochet insiste dans son dernier livre, « Précisions sur la fin du monde » : « Il est trop tard évidemment pour éviter l’effondrement.  Si l’on voulait l’éviter, il faudrait que l’immense majorité de la population mondiale entreprennent des actions pour empêcher la catastrophe. Impossible. A quoi bon, dès lors, continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse à croire qu’ainsi je pourrais minimiser le nombre de morts en incitant quelques personnes à change leur société et leur vie en devenant décroissants et permaculteurs. »

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COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

extraits : Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne….

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

extraits : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique….

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

27 novembre 2023, COP28, le moment d’une vérité édulcorée

25 octobre 2023, COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

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Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere, nous étions à l’avant garde

Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

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Carbone fossile ou vivant, rien ne va plus

Rare sont les économistes qui remettent en question le dogme de la croissance. Christian de Perthuis essaye dans son livre « Carbone fossile, carbone vivant », mais il ne va pas jusqu’au bout du raisonnement, la nécessaire rupture avec la société thermo-industrielle.

Christian de Perthuis : Le renouvelable a gagné la bataille des coûts qui l’opposait au fossile. … Se doter de nouvelles sources d’énergie éolienne et photovoltaïque ne peut toutefois avoir de sens qu’à condition d’abandonner les anciennes centrales thermiques. Or, nous ne savons pas bien comment « désinvestir » les filières liées aux énergies fossiles… Un tiers des émissions de gaz à effet de serre trouvent leur origine dans notre alimentation. Dans ce domaine – celui du « carbone vivant » et non plus du « carbone fossile » –, la transformation est donc tout aussi urgente… Les puits de carbone que sont les forêts et les sols, mais aussi les mers et les océans soumis à la surpêche, devraient pouvoir les compenser naturellement, mais ils sont aujourd’hui fragilisés… Les forêts en France sont en expansion, mais, du fait du réchauffement, elles perdent chaque jour un peu de leur capacité à absorber le carbone… Alors que l’eau se fait de plus en plus rare, les conflits hydrauliques autour des barrages ou des mégabassines se multiplient et cristallisent les tensions. La stratégie nationale bas-carbone – visant à définir la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre – se résume souvent à un vain exercice formel de bouclage statistique.

Le point de vue des écologistes économistes

Christian de Perthuis nous laisse sur notre faim, on ne voit pas quelle sorte de solution il imagine pour nous sortir du pétrin dans lequel nous a plongé le croissancisme, qu’il soit capitaliste, communiste ou libéral-socialiste. Il veut croire dans la capacité de la démocratie à se réinventer en échappant au double piège de l’autoritarisme des experts et des divers populismes climatosceptiques. Y’a qu’à, faucon. Comment entraîner le monde entier vers la « nouvelle économie du climat », vers laquelle pointe le livre, avec des moyens seulement économiques ? Comment échapper à la décroissance ?

La taxation carbone et les incitations en faveur de l’agroécologie prônées par l’auteur ne sont qu’un premier pas, la carte carbone est d’ores et déjà nécessaire pour nous obliger à la sobriété énergique de façon partagée. Le pétrole devrait déjà être à 1000 dollars le baril et le litre d’essence à 20 euros pour qu’on comprenne enfin notre dépendance envers la merde noire.

Pour en savoir plus sur Ch. de Perthuis grâce à notre blog biosphere

La nature a une valeur… à vrai dire incommensurable ! (2013)

extraits : Les uns écrivent que le capital vert offre de nouvelles perspectives de croissance, les autres peuvent prouver que la préservation de la nature passe par la décroissance de l’activité humaine. La base du raisonnement est commune. Alors que les économistes postulaient jusqu’à peu que la nature constituait un stock illimité de ressources, les pénuries croissantes commencent à les faire réfléchir. Certains croient que le manque de capital naturel pourra être compensé par plus de capital technique et plus de travail humain (soutenabilité faible). Mais les machines et les innovations techniques nécessitent toujours plus de ressources naturelles, même s’il y a une certaine efficacité énergétique (moins d’énergie pour le même montant de production). Et le travailleur sans voiture ni portable ne vaut plus grand chose aujourd’hui. (Le Capital vert. Une nouvelle perspective de croissance par Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet)

démocratie impuissante, fiscalité écologique en berne (2013)

extraits : Censé remettre au gouvernement des préconisations sur l’alignement de la taxation du carburant diesel sur celle de l’essence et l’introduction d’une composante « carbone » dans la fiscalité énergétique, le comité pour la fiscalité écologique n’est pas parvenu à dégager un consensus. Son président, Christian de Perthuis, suggère un rattrapage de un centime par an sur le litre de diesel. Un centime seulement ? Actuellement, le diesel est taxé à 0,65 euro le litre contre 0,86 euro pour le sans-plomb : un rattrapage en vingt ans et plus ! Si c’est l’idée d’une aide au remplacement des véhicules diesels pour les ménages les plus démunis qui émerge, ce serait toujours l’option automobile qui gagnerait…

Climat : on le savait pourtant depuis longtemps (2015)

extraits : Selon Christian de Perthuis, responsable de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » La Biosphère ajoute : « Il n’y aura pas de ruptures techniques, c’est malheureusement la catastrophe qui servira de pédagogie. » Mais la pédagogie en tant de crise n’est plus véritablement de la pédagogie, c’est le sauve-qui-peut et le chacun-pour-soi. Pourtant on savait depuis longtemps que le risque climatique était grand…

Climat : l’économie deviendrait-elle écologique ? (2015)

extraits : A en croire Christian de Perthuis, « L’économie est l’un des outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique ». Responsable dès 2002 de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, il est déjà perspicace : « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » …

COP25, le réveil très progressif des élites ! (2019)

extraits : Côme Billard et Christian de Perthuis, économistes : « Sept degrés de réchauffement global à la fin du siècle : c’est, dans le pire scénario, ce qu’indiquent les premières simulations des modèles climatiques français dans le cadre de la préparation du prochain rapport d’évaluation du GIEC. A quoi ressemblerait un monde à + 7 °C ? Difficile à anticiper. Ce qui est sûr, c’est qu’il deviendrait vite invivable. La solution ne viendra pas de l’épuisement de réserves géologiques, bien trop abondantes pour que l’on puisse stabiliser le stock de CO2. Les prélèvements ou dégradation du stock de capital renouvelable ne doivent pas dépasser certaines frontières au-delà desquelles le capital renouvelable deviendrait non renouvelable, entraînant un effondrement de la ressource. La croissance économique de demain doit donc se construire par l’intermédiaire d’une régulation réfléchie de l’accès au capital naturel d’aujourd’hui. Si les dégâts anthropiques sur le capital naturel étaient intégrés dans le calcul des richesses nationales, le niveau de gaz à effet de serre ne serait pas celui que nous connaissons. Nous devons donc imputer la dégradation de la richesse potentielle produite par ce capital dans les coûts de nos économies. »

Le mot est dit, « croissance », seulement SI on trouve un jour qqch pour rendre cette croissance durable… Les économistes qui ne sont pas écologistes sont des rigolos, sinon ils parleraient de décroissance !…

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Pacte pour l’avenir, garder l’esprit critique

Pour la première fois depuis le début des négociations climatiques, les Etats s’étaient engagés, en décembre 2023 à Dubaï, à « une transition hors des énergies fossiles ». Une promesse obtenue de haute lutte alors que la sortie du charbon, du pétrole et du gaz était demeurée pendant trois décennies le tabou principal des conférences mondiales.

Mais comme on le constate en politique, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Perrine Mouterde : Les 22 et 23 septembre 2024, un Sommet de l’avenir organisé par l’Assemblée générale de l’ONU doit se tenir à New York. A cette occasion doit être adopté un Pacte pour l’avenir censé établir l’ambition et les engagements des Etats concernant le développement humain, la paix et la sécurité, l’innovation technologique ou les crises environnementales. Une première version du projet de Pacte, longue de trente pages et publiée le 26 janvier, faisait référence à deux reprises aux combustibles fossiles pour appeler à « accélérer une transition » hors de ces sources d’énergie et à « fixer une date butoir pour la suppression des subventions » au charbon, au pétrole et au gaz. Mais dans la version révisée, publiée le 17 juillet, toute référence directe aux fossiles a disparu. Les négociations, au cours desquelles des Etats ont fait pression pour supprimer toute référence aux fossiles, ne sont pas publiques.

Le point de vue des écologistes

Tanith : Nous sommes comme des fumeurs qui refusent de renoncer à leur poison bien que l’oncologue leur annonce qu’ils ont un cancer et que leur seule chance de guérir passe par l’arrêt du tabac. L’utilisation des énergies fossiles est en train de nous tuer, mais l’énergie à bas coût c’est tellement pratique…

Smoky : « Mais enfin, Tanith, vous êtes complètement fous ! Si je ne fume plus, je serai plus souvent de mauvaise humeur, les producteurs de cigarettes auront moins d’argent. Ils licencieront. Oh mon Dieu, c’est ça que vous voulez? Mettre tout un secteur économique à terre? Et l’argent des impôts payé par les fumeurs, vous allez le trouver où ma bonne dame ? Il faut fumer plus et faciliter la publicité. C’est bon pour l’emploi, bon pour LA CROISSANCE et bon pour notre hôpital public qui aura plus de moyens pour soigner les malades qu’on aura créés en plus…grâce aux cigarettes. Demain on répétera le même discours pour l’industrie de l’armement et de la poêle en téflon.

Michel SOURROUILLE : Pour un véritable pacte pour l’avenir de Nicholas Georgescu-Roegen (1971)

– interdire totalement non seulement la guerre elle-même, mais la production de toutes les armes de guerre ;
– aider les nations sous-développées à parvenir à une existence digne d’être vécue ;
– diminuer progressivement la population humaine ;
– réglementer strictement tout gaspillage d’énergie ;
– vous guérir de votre soif morbide de gadgets extravagants ;
– mépriser la mode qui vous incite à jeter ce qui peut encore servir ;
– rendre les marchandises durables, donc réparables ;
– ne plus se raser plus vite afin d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore.

Un tel programme bio-économique minimal est hors de portée du baratin onusien…

Annexe. https://www.un.org/sites/un2.un.org/files/sotf-co-facilitators-zero-draft_pact-for-the-future.pdf

1. We, the Heads of State and Government, representing the peoples of the world, have gathered at United Nations Headquarters to take action to safeguard the future for present and coming generations.

32. We recognize the need for deep, rapid and sustained reductions in greenhouse gas emissions in line with 1.5 °C pathways and calls on Parties to contribute to global effort including through accelerating the transition away from fossil fuels in energy systems, in a just,orderly and equitable manner, accelerating action in this critical decade, so as to achieve net zero by 2050 in keeping with the science.

33. We commit to setting a deadline for eliminating fossil fuel subsidies, helping achieve transformation while supporting a sustainable inclusive and equitable pathway to economic

growth.

34. We encourage Parties to come forward in their next nationally determined contributions with ambitious, economy-wide emission reduction targets, covering all greenhouse gases,

sectors and categories and aligned with limiting global warming to 1.5 C, as informed by thelatest science, in the light of different national circumstances.

Commentaire : trois propositions essentielles supprimées sur un total de 148 propositions qui, de toute façon, tiennent plus du blabla que des décisions à prendre…

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Danemark, surpopulation dans le futur

On pense « surpopulation » pour des pays pauvres, et dans nos pays riches on se plaint plutôt de la baisse de natalité et du vieillissement de la population. Mais notre richesse par le PIB résulte principalement de la révolution thermo-industrielle commencée au XIXe siècle. Toutes les analyses scientifiques sur le caractère exponentiel de nos croissances montrent que cette civilisation va s’effondrer au cours de ce XXIe siècle. Les prévisions du rapport au Club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance restent valides aujourd’hui. Les pays riches deviendront des pays pauvres et donc surpeuplés, même des pays actuellement avantagés comme le Danemark.

En plus de 7 300 kilomètres de littoral (contre 5 500 kilomètres pour la France métropolitaine), ce pays de 6 millions d’habitants en 2024 (4,58 millions en 1960) est aussi le deuxième pays à l’altitude la plus basse d’Europe, juste derrière les Pays-Bas. Les Danois ont découvert le 19 octobre 2023 à quoi ressemblerait leur futur. La « tempête du siècle » s’est abattue sur le royaume. Le niveau de la mer a dépassé plus de deux mètres à certains endroits du littoral. A l’avenir, avec la montée du niveau de la mer, les tempêtes n’auront pas besoin d’être particulièrement violentes pour provoquer des événements similaires à la tempête du siècle. Dans le pire scénario du réchauffement climatique, une élévation de 50 centimètres du niveau de la mer, ces catastrophes seront quarante fois plus fréquentes au Danemark, à la fin du siècle. Si l’accord de Paris était respecté, ils auraient lieu sept fois plus souvent. Mais l’accord de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne reposait que sur la bonne volonté des États, c’est-à-dire sur rien. D’où le premier facteur qui montre que le Danemark est surpeuplé, où mettre tous ces gens qui vont être chassés par la montée des eaux ?

Pourtant ce qui est mis en évidence actuellement dans les médias, c’est la surpopulation « carcérale » au Danemark. Ce pays veut même délocaliser ses prisonniers dans d’autres pays ! A croire qu’il n’y a pas de surpopulation humaine au Danemark. Il est vrai que l’apparence est trompeuse, un pays riche, une économie florissante, une densité moyenne acceptable pour un pays européen (146 hab./km2 en 2021), mais c’est déjà plus du double de la densité mondiale, 61 hab./km2. Le taux de fécondité de 1,67 enfants par femme (2020) est en dessous du seuil de renouvellement de 2,1. La démographie du pays se stabilise, même si le taux de croissance est encore positif. La superficie n’est que de 43 000 km² (sans les îles Féroé et le Groenland).

Avec une superficie agricole frôlant les deux tiers du pays, l’agriculture danoise ne pèse que pour 1 % du PIB national, alors que le secteur agroalimentaire représente plus de 8 % de ce même PIB. Grâce à l’aquaculture, le Danemark se positionne même comme premier exportateur européen de poissons et de fruits de mer. Ce pays détient environ 15 % de parts du marché mondial des ingrédients alimentaires (émulsifiants, colorants …), il exporte entre 95 et 98 % de sa production totale. Tourné vers l’exportation, le Danemark souffrira quand l’idée de souveraineté alimentaire de chaque territoire et l’idéal de nourriture non transformée industriellement prendra de l’ampleur. Les principaux secteurs d’activité sont les industries chimiques, pharmaceutiques et biotechnologiques, avec des industries de niche dans les énergies renouvelables et la biotechnologie. Mais le Danemark dispose de ressources naturelles limitées, ce qui entrave le développement futur. Actuellement le taux de chômage est faible, soit 4,2% en 2023 contre 7,1% en France. Les Danois entre 60 et 64 ans sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe (61%), de même que les jeunes Danois (15-24 ans, avec 57%). Mais les statistiques présentes ne disent rien du chômage futur quand la déplétion des ressources fossiles entraînera une baisse drastique d’un PIB dont le niveau élevé dépend principalement de l’énergie exosomatique des esclaves énergétiques.

Le plus inquiétant est le degré d’urbanisation du Danemark, près de 90 %. Toute ville qui ne peut s’approvisionner dans sa propre ceinture vivrière court le risque d’une famine de masse quand les circuits mondiaux de distribution vont s’enrayer. L’idéologie du libre échange commence en effet à être derrière nous, les protectionnismes se multiplient et cela peut faire rapidement boule de neige. De toute façon une ville tentaculaire étouffe la convivialité des rapports entre habitants. L’agglomération de Copenhague, avec plus d’un million d’habitant, est certes en tête du classement des villes « les plus sûres » du monde. Classée en fonction de différents critères, la capitale danoise a obtenu, sur une échelle de 0 à 100, un score de 82,4. Mais depuis 2014 des enfants de 10 à 14 ans étoffent régulièrement les registres de la criminalité de la police de Copenhague ; la hausse spectaculaire inquiète les autorités. Rien n’est jamais acquis définitivement.

Un chômage réduit, une agriculture et une industrie mondialisée et l’abondance actuelle de biens et services au Danemark empêche de penser « surpopulation ». Mais nous avons montré que les perspectives sont mauvaises, le sort des générations futures paraît peu enviable, au Danemark et ailleurs…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Le Rassemblement national, climatosceptique !

Interrogée par terraeco en mars 2012, Marine Le Pen exprimait les prémices de sa pensée.

Selon vous, les changements climatiques n’existent pas ?

« Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène. »

Vous remettez en cause les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ?

« Ce ne sont pas les travaux du GIEC qui peuvent établir avec certitude que l’homme est la cause du changement climatique. Mon père m’expliquait quand j’étais petite que le Sahara gagnait déjà un kilomètre par an ».

Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. Soit les membres du parti sont climato-sceptiques et nient le problème, soit ils l’ignorent. En défendant uniquement le nucléaire, le RN propose une réponse extrêmement simpliste et populiste, qui caresse les électeurs dans le sens du poil en leur faisant croire que l’on peut enlever toutes les contraintes. Extrêmement simpliste et populiste. Faisons le tour de la question.

Nabil Wakim : Officiellement, le Rassemblement national ne remet plus en cause le réchauffement climatique. Mais la vieille garde du parti a tendance à rester climato-sceptique. De nombreux cadres du parti ont multiplié récemment les déclarations niant la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique. Et les élus RN votent presque toujours contre les politiques climatiques. Jordan Bardella a souvent semé le doute en répétant l’idée qu’il s’agit là de cycles naturels. Il donne des chiffres faux concernant les émissions de gaz à effet de serre de la France, ou en affirmant, à tort, que la France avait déjà fait sa transition énergétique. L e RN ne présente pas de projet pour atteindre la neutralité carbone. Jordan Bardella s’oppose quasiment à toutes les politiques visant à réduire les émissions de la France : la fin de la vente de véhicules thermiques, le soutien aux énergies renouvelables, la suppression des avantages fiscaux accordés au secteur aérien… Plus récemment, le président du RN a dit son opposition aux règles de soutien à la rénovation thermique des bâtiments. Marine Le Pen avait été très claire lors de la présidentielle :

« La question environnementale internationale par nature ne constituera pas l’alpha et l’oméga de ma politique étrangère. »…

Le point de vue des écologistes

Les députés RN élus en 2022 avaient fait le choix de ne pas assister à la formation proposée aux élus de l’Assemblée par des climatologues après les élections législatives de 2022 pour mieux comprendre les enjeux climatiques. La médiocrité intellectuelle de ces gens est sidérante, ils restent des crétins satisfait de leur ignorance. Interview la semaine dernière d’un candidat RN à qui la journaliste expliquait que les experts du GIEC sont des scientifiques climatologues : «  Il faut s’appuyer sur d’autres experts qui ne partagent pas le même avis. » Sans plus de précision de ce prétendant à la députation, on en reste encore aux dévoiements de Claude Allègre !

Beaucoup de sommités du RN s’exclament en cœur : « le GIEC a toujours été très, très alarmiste ». C’est exactement le contraire, à cause de l’obligation de consensus international, les fourchettes de prévisions du GIEC ont toujours été en dessous des mesures présentées dans le rapport suivant 7 ans après. Cette année la hausse de la température moyenne mondiale est tellement effrayante que le GIEC envisage de sortir un rapport intermédiaire. Chaque parti a son segment de marché électoral. Le RN s’adresse aux gens qui ne cherchent ou ne peuvent pas se former à la question. Ne pas changer les habitudes des électeurs est beaucoup plus facile à faire passer que demander des efforts en matière écologique.

Notre société thermo-industrielle fonce droit vers le ravin, et le RN veut prendre le volant pour appuyer sur l’accélérateur.

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L’écologie à la mode du Rassemblement national

extraits : En 2023, Marine Le Pen identifie l’environnement comme un axe de progression pour le RN. L’idée sous-jacente est d’opposer « le bon sens de la terre, du paysan », contre l’idéologie urbaine bobo et les “technos hors sol”. Cela parle sans doute aux artisans, aux agriculteurs, aux petits chefs d’entreprise qui subissent des normes administratives complexes. Mais cela ne résoudrait en rien les problèmes systémiques auxquels nous sommes confrontés….

En savoir encore plus

19 avril 2023, L’écologie, impensé du Rassemblement National

19 avril 2023, Projet de l’écologiste Marine Le Pen

14 mars 2021, L’écologie vert de gris de Marine Le Pen

3 octobre 2019, L’écologie selon Marion Maréchal Le Pen

19 avril 2019, Pour Marine Le Pen, l’écologie se résume au localisme

5 mai 2017, L’écologie n’était pas à la fête avec Macron et Le Pen

30 décembre 2016, Front National, un programme superficiellement écolo

27 décembre 2014, Le Front national écolo ? Son passé plaide contre lui

9 mars 2012 Marine Le Pen, l’écologie à la hache

19 janvier 2011, Marine Le Pen est-elle écolo ?

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A69. Manifestation interdite, donc violente ?

Les États présentent un caractère double assez particulier, ils sont à la fois des formes institutionnalisées de pillage et des projets utopiques. Le dossier de l’A69 est celui qui illustre le mieux cette troublante dualité – entre l’Etat stratège soucieux du long terme et l’Etat pillard qui permet le saccage de l’avenir et des biens communs au bénéfice de quelques-uns. L’A69 est ce vieux projet d’autoroute entre Castres et Toulouse dont le tracé jouxte celui de la route nationale 126.  : de vingt à trente minutes gagnées pour relier les deux villes, et une vingtaine d’euros pour l’aller-retour. Pour se désenclaver, un travailleur castrais devra donc débourser chaque mois un peu plus d’un quart du smic.

Matthieu Goar et Audrey Sommazi : A partir du 7 juin 2024, les mouvements mobilisés contre le projet d’autoroute avaient prévu trois jours de réunions et d’actions sur le tracé de l’A69. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au préfet du Tarn d’interdire « cette nouvelle manifestation qui s’annonce extrêmement violente » où pourraient se rendre « 5 000 personnes dont 600 black blocs ». Le groupe des écologistes à l’Assemblée nationale a, pour sa part, évoqué le film Minority Report (2002) en décrivant un gouvernement prêt à « nous plonger en plein film d’anticipation où la violence s’invente avant même son existence éventuelle ».

Après s’être concertés, les principaux collectifs – Les Soulèvements de la Terre, La Voie est libre (LVEL), Extinction Rebellion Toulouse, la ZAD A69 – ont signé un communiqué où ils appellent quand même à « se rassembler massivement ». Autour du chantier de l’A69, des dégradations de matériels ont été constatées depuis plusieurs semaines, certaines revendiquées par le GIEC, le Groupe d’intervention pour l’extinction des chantiers….

Le point de vue des écologistes activistes

ExtinctionRebellion : Darmanin était plus humble et compréhensif face aux agriculteurs en tracteurs de 10 tonnes… Facile de faire le gros bras contre des familles en vélo cargo et quelques freluquets végétariens à capuche.

hapax : Le gouvernement cherche la confrontation. Ce sera donc violent : les luttes de défense de la Terre ne se font pas avec des caresses. Face à l’absurdité de ce projet dénoncé par tous les scientifiques et face à l’urgence climatique, il s’agit de légitime défense. Il s’agit de contre-violence. Il s’agit de défendre l’avenir.

Stchef : Soutien total a ces opposants dont je salue le courage. L’humanité doit RALENTIR et non pas accélérer comme ce qui est propose par ce type de projet complètement décalé par rapport aux enjeux climatiques actuels…

bruno81 : J’habite dans le coin et lors de la dernière manifestation, qui s’est très bien passé d’ailleurs, la police contrôlait les véhicules des personnes qui rentraient chez eux le soir. Ainsi, mon canif de pique-nique m’a été volé par les forces de l’ordre, et est devenu, dans les rapports, la preuve des ambitions violentes de tous les manifestants. Je suis assez fier du destin révolutionnaire glorieux de mon petit canif à fromage, même s’il me manque…

Tanith : Au lieu de construire une autoroute qui ne servira qu’aux quelques privilégiés qui pourront se payer le péage, on ferait mieux d’utiliser tout cet argent, coût de la construction mais aussi coût exorbitant du soi-disant maintien de l’ordre (qui aggrave plus le bordel qu’autre chose) à rendre résiliant nos campagnes et nos villes contre le changement climatique.

Paspourlongtemps : Mais qu’ils la construisent cette autoroute. Dans 10 à 20 ans ce sera une magnifique piste cyclable ! Enfin peut-être que les futurs décideurs la transformeront en ligne de tramways à pneus, ce sera facile et pas cher.

Slibo : A l’heure où tout indique une accélération du réchauffement climatique, Renaissance et le PS, gardent le cap: oui aux autoroutes, non aux arbres

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A69, État pillard et non État stratège ! (avril 2024)

extraits : En dépit des avis négatifs des instances d’expertise et des fortes oppositions locales, la volonté de l’État et des collectivités de construire cette autoroute censée désenclaver Castres semble inébranlable. A quel moment l’État pillard prend-il le pas sur l’État stratège ? Notons que le pillage n’existe que par le soutien des électeurs au pouvoir en place. Toute tentative d’avancée militante se heurte à des personnes qui vivent dans un monde où l’urgence écologique n’existe pas….

A69, entraves à la liberté de la presse (mars 2024)

extraits : Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, a demandé le 29 février 2024 à ce que le travail de la presse soit facilité sur le site occupé par les opposants au projet de l’autoroute A69….

A69, quand le futur combat le passé (novembre 2023)

extraits : Le 24 septembre 2023, deux cents scientifiques toulousains d’entre eux avaient réclamé l’abandon de l’A69 (une nouvelle autoroute) dans une lettre ouverte à Carole Delga, la présidente (socialiste) de la région Occitanie, qui soutient le projet. Le 4 octobre 2023, ils sont 1 500 scientifiques à signer une lettre ouverte, publiée par L’Obs, pour dénoncer ce même projet….

autoroute A69, inutile et imposée (octobre 2023)

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension….

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CLIMAT. On ne peut que prévoir le pire

Lutte contre le changement climatique, ne risque-t-on pas de sacrifier injustement notre niveau de vie ? Une nouvelle étude estime qu’une hausse de 2 °C de la température mondiale à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 % ! Encore une hypothèse bien en dessous des réalités futures !

Adrien Bilal et Diego Känzig : La plupart des projections des macro-économistes – à commencer par le prix Nobel d’économie William Nordhaus – tablent en moyenne sur un impact du réchauffement climatique somme toute assez faible, de l’ordre d’un à deux points de PIB par degré supplémentaire à la surface du globe. Ils basent leurs évaluations à partir des changements de températures locales, dans un pays donné. Pourtant les événements climatiques (canicules, sécheresses, incendies, hausse de la température des océans, précipitations intenses, tempêtes) ont à la fois des répercussions au niveau local, mais aussi des effets de long terme à l’échelle globale. Une hausse de 2 °C à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 %. Cela se traduirait par une diminution moyenne du pouvoir d’achat de 31 %, soit un niveau équivalent à celui qui a été constaté au pic de la Grande Dépression américaine de 1929.

Stéphane Lauer : L’étude estime le coût économique de l’émission de 1 tonne de carbone aux environs de 1 000 euros, à comparer avec les 160 euros en moyenne habituellement avancés par les économistes. Le rapport coût-bénéfice de la lutte contre le changement climatique se retrouve donc complètement inversé. La décarbonation n’est plus regardée comme un coût net, mais comme un gain à long terme, même si le sujet de son financement reste entier.

Le point de vue des écologistes réchauffistes

Michel SOURROUILLE : William Nordhaus « prix Nobel d’économie » en 2018, estimait qu’un réchauffement climatique de 3 °C mènerait en 2100 à une perte de PIB de seulement 2,1 % et à une perte de 8,5 % pour une augmentation de 6 °C. La réalité est qu’à 6 °C d’élévation de la température de la Terre, la civilisation thermo-industrielle ne serait plus qu’un vague souvenir et il n’existerait plus aucune institution susceptible de calculer un quelconque PIB – notion qui n’aurait, du reste, plus le moindre intérêt.

Obéron : On ne peut que se réjouir que des études se mettent enfin à évaluer sérieusement les coûts de l’inaction climatique, et ceci à la seule échelle réaliste, celle de la planète. Les climato-sceptiques se contentent d’alarmer les gens en pointant les coûts, exorbitants selon eux, de la lutte contre le réchauffement climatique à présent qu’il leur devient difficile de nier celui-ci. L’étude porte ici sur un réchauffement « limité » à + 2 C, et cela n’est même pas garanti. Lutter contre le dérèglement climatique représente sans doute un effort encore supportable, tandis que l’inaction, elle, rendra la situation hors de contrôle et insupportable, aggravée de plus par de nouveaux conflits. Un réchauffement de seulement 2 degrés en 2100 devient donc une hypothèse optimiste…

Jacques Py : C’est l’unité de la machinerie du Vivant qui est concernée, tant le climat lui est fondateur et déterminant. Les climatologues ont intégré le principe d’une accélération de ces changements climatiques. Le prochain stade est l’emballement, stade où plus rien de connu ni prévisible devient possible. Le Covid fut ce Cygne noir, d’autres surgiront; complexité et fragilité, c’est la définition même de ces équilibres climatiques que nous avons rompu, pour entrer dans l’inconnu.

Le paraméen : 2 exemples récents: les conséquences sur la viticulture de la sécheresse de longue durée qu’ont connue les départements du Sud de la France et celles de l’excès de pluviométrie pour les agriculteurs, éleveurs et viticulteurs récemment. Quel coût économique ? Autre aspect : la répercussion sur le prix des assurances pour couvrir le coût des dégâts occasionnés par les canicules, les incendies, les inondations, les tempêtes dont les fréquences vont s’accroître ? Penser qu’une augmentation des températures sera quasiment sans effets sur la qualité et le niveau de vie des populations est aberrant.

Zahnstocher : Encore un article inutilement anxiogène. Si le PIB diminue de 50%, mais que dans le même temps les canicules et famines engendrées par les baisses de rendements agricoles nous débarrassent de la moitié de la population, tout reste tel quel pour les survivants. Pas de quoi fouetter un chat.

D accord : Certains sont tellement dans leur monde que même s’ils grillaient au soleil, ils accuseraient encore des martiens, un complot judéo-maçonnique, la gauche bobo ou l’ccident.

CM : Moi, ce qui m’épate, c’est cette phrase : « Bilal et Känzig estiment qu’entre 1960 et 2019, le réchauffement a déjà réduit le PIB par tête de 37 %. » Et dire qu’on ne s’en était même pas rendu compte. On pensait même plutôt l’inverse avec nos joujoux technologiques, nos voyages en avion à l’autre bout du monde, nos SUV, nos centrales nucléaires…

Lucy : Oui et c’est sans compter sur l’actuelle chute de la biodiversité. Lorsqu’il ne restera plus que les espèces domestiques et nous sur la planète, il y aura toujours ceux qu’on ne voit pas : les bactéries, champignons et virus…

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CLIMAT. S’adapter, c’est déjà trop tard !

extraits : Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait un point de vue similaire. La première ministre Margaret Thatcher avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Le ministre français de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé en 2023 « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle….

Croissance durable, un oxymore obtient le prix Nobel !

extraits : Un bon économiste est d’abord un bon écologiste. Mais la Banque de Suède, qui a attribué le « prix Nobel » d’économie aux Américains William Nordhaus et Paul Romer, ne le sait pas encore. Les colauréats ont paraît-il « mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la planète ». Comme chacun devrait savoir, une personne qui croit encore qu’une croissance à long terme est possible dans un système planétaire clos (dont on a déjà transgressé toutes les limites) est soit un fou, soit un économiste. Paul Romer vit encore dans l’illusion technologique, « demain on rasera gratis ». Il n’a aucune conscience des contraintes biophysiques. Pour lui, l’innovation permettra la croissance….

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CLIMAT. Adaptation, Atténuation ou Rupture ? 

L’exploitation et la dégradation des biens communs par les uns ont nécessairement des répercussions sur les autres. Une situation propice à l’émergence de « passagers clandestins », c’est-à-dire d’Etats, d’entreprises et d’individus qui entendent profiter des efforts des autres, sans y contribuer en aucune manière. Il n’y a d’ailleurs guère d’intérêt pour trop de personnes à sacrifier son propre confort quand la plus grande partie de l’humanité aspire à plus et à mieux. Alors s’adapter à une planète transformée par nos soins en fournaise ? L’enfer sur Terre, les passagers clandestins l’auront bien voulu.

Serge Guérin, Philippe Naccache et Julien Pillot : Quel impact peuvent avoir les micro-efforts demandés aux populations en matière de tri, de recyclage, de consommation de viande, d’eau et d’électricité, ou encore d’électrification et de collectivisation de leurs déplacements… quand une grande partie du reste du monde continue de brûler quantité de combustibles fossiles. L’Arabie saoudite a accueilli une compétition de ski par des températures extérieures avoisinant les 25 ºC. Les organisateurs ont également mis un point d’honneur à rappeler qu’à l’horizon 2029, la station de ski parfaitement artificielle de Trojena pourra héberger les Jeux asiatiques d’hiver. Un projet pharaonique, contre-nature et, osons le dire, climaticide, qui vient s’ajouter à une longue liste, dont la mise à l’eau récente de Icon of the Seas, le plus grand paquebot de l’histoire. A l’heure de la promotion des écogestes et du « je baisse, j’éteins, je décale », le paradoxe ne peut que frapper les esprits. Des actions coordonnées et astreignantes seraient nécessaires pour contrer les pratiques des secteurs identifiés comme fortement émetteurs et consommateurs de ressources, tant à l’échelle planétaire qu’au niveau local.

A défaut d’un tel consensus, inexistant, le plus sage serait d’arrêter, dès à présent, de courir, tels des poulets sans tête, après la chimère des + 1,5ºC et de concentrer tous nos efforts sur l’adaptation à un monde à + 4ºC, chaque jour un peu plus probable.

Le point de vue des écologistes inadaptés

– S’adapter à + 4 degrés !? Je suggère à nos auteurs de regarder ce que cela signifie sur le plan de la physique et des conséquences sur la biosphère. Ils comprendraient que cette option est suicidaire.

– Quand par hypothèse nous nous serons « adaptés » à un monde à +4 degrés, eh bien nous continuerons à croître et à réchauffer la planète encore davantage.

– Propos de néo-climatosceptiques qui se veulent malins: « on y arrivera pas, donc continuons de balancer du CO2 comme avant »

– Même s’il le pouvait, le poisson rouge ne casserait pas son bocal, sachant qu’en dehors de l’eau, il est condamné.

– Après tout, après nous, il restera les insectes, moins stupides qu’Homo sapiens (sapiens ???!!!)

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CLIMAT : Atténuation ou adaptation ?

extraits : Alors que l’atténuation se concentre sur les mesures à prendre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation regroupe toutes les politiques nécessaires pour amortir les impacts et prévoir les coûts engendrés (construction d’une digue, réparation, santé publique, etc.) par le réchauffement. mais même les pays riches ne pourront pas s’adapter à 4 °C de hausse moyenne des températures… même si le gouvernement français dit s’y préparer ! L’adaptation devient un biais idéologique qui élimine toute idée d’atténuation par baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre….

CLIMAT, l’adaptation dessert la résilience

extraits : Appelant à « lutter contre » le dérèglement climatique en vivant avec, en exhortant chacun à prendre part de manière positive et citoyenne, la loi euphémise le fait que nous sommes dans la catastrophe, en tablant sur nos aptitudes à rebondir vers un « monde de demain » déjà là. Sortir de la prétention technologique de pouvoir répondre à des situations impossibles, c’est prendre conscience de l’impuissance et de ses causes de notre impuissance. La suite en découlera….

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Les voyages forment-ils la jeunesse ?

On disait encore, il y a peu, que les voyages forment la jeunesse. Mais le réchauffement climatique est passé par là. Doit-on alors se résigner à ce que nos enfants ne connaissent le lointain qu’à travers les images du monde ? La réponse est simple, c’est oui. Faire le tour de son jardin potager va bientôt devenir le passe-temps préféré des jeunes et des moins jeunes.

Clara Georges : Le taux de départ en vacances atteint 54 % en France. Si 72 % des plus aisés font leurs valises au moins une fois par an, c’est le cas de seulement 37 % des plus modestes. Nous parlons donc d’une minorité privilégiée. Mais quand on a traversé des dizaines de pays, comment ne pas devenir cynique et blasé ? Comment ne pas vomir le surtourisme et les files d’attente Instagram devant une statue ? Indéniable aussi qu’avec la montée de l’anxiété climatique nous y réfléchirions à deux fois avant d’émettre 15 tonnes équivalent CO2 pour un aller-retour à Bangkok. Alors, nos enfants sont-ils condamnés à vivre chaque voyage comme une transgression et une faute ? A ceux de ma génération, l’on a fourré dans les poches un Guide du routard, un billet low cost et une consigne : partez loin ! Et voici qu’un autre discours émerge : restez chez vous !

Le point de vue des écologistes sédentaires

Rappelons notre point de vue d’écologiste sur ce blog biosphere. Le tourisme de masse est en soi destructeur, dire qu’on ne peut pas le condamner au nom du social et de l’emploi est fantaisiste. L’explosion touristique dans beaucoup d’endroits de la planète a entraîné des dégâts considérables en termes d’urbanisme, de pression sur la ressource en eau, de rapports sociaux proches de l’esclavage, de dépendance des emplois envers l’afflux de touristes. On a vécu, à l’époque de la pandémie et de la limitation des déplacements, les lamentation des destinations touristiques : les opérateurs criaient famine, mais c’était un temps écolo. Aujourd’hui en 2023 les touristes sont  malheureusement revenus en nombre, mais ils ont été souvent accablés par la canicule et cernés par les flammes des incendies. On ne pourra pas longtemps vivre comme si on n’avait pas mis la planète au pillage…

Michel SOURROUILLE : Que les jeunes adultes partent à pied ou en vélo faire connaissance avec la brutalité uniformisée de notre monde, pourquoi pas. Ce sont des voyageurs, pas des touristes. Pour les hordes qui envahissent les « lieux de rêve », j’espère que les révoltes des habitants du cru pour les rejeter ou les rançonner prendra une juste ampleur…

Zahnstocher : Les voyages en avion vers la plage de Bangkok n’ont jamais formé la jeunesse. J’en connais par contre qui ont pris une année pour faire un tour du monde à vélo. Il va falloir se rendre compte que ce qui crame la planète n’est pas le voyage, mais le tourisme au loin en coup de vent.

Miam : Avant même de parler de réchauffement, y’avait un truc qui me déplaisait hautement : le regard des pauvres et des esclaves saisonniers, qu’on pouvait croiser presque partout… sauf à rester dans son palace, mais à quoi bon ? Se déplacer dans des régions où la majorité des humains peinent pour manger et se mettent à terre pour grappiller ce qu’on veut bien lui jeter est (était, reste) pour moi une absurdité … Pour connaître il faut vivre au milieu, pour plusieurs mois, années, s’installer, travailler.

X.ARANUI : Il faut renoncer à tous ces voyages. Désormais, la prise de conscience de notre empreinte carbone est une priorité. On ne peut plus faire comme avant . Avant, c’est dépassé.

L Éveillée : Imaginez ce débat en Inde ou en Chine (3 milliards d’habitants) leur rêve étant de visiter Paris et Venise, et ils le font et le feront de plus en plus, c’est eux qu’il faut convaincre.

InG : Moi, quand j’étais petite dans les années 70, on ne voyageait pas tant que ça. Étions-nous pour autant des enfants moins heureux de vivre.

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Les écolos, pour ou contre le tourisme ?

extraits : L’explosion du transport aérien depuis le premier vol « charter » en 1954, la baisse considérable des prix de vente des billets corrélée au développement du modèle « low cost » ont favorisé la croissance d’une forme de tourisme dite « de masse ». Ce modèle, basé sur des séjours de courte durée déconnectés de toute notion de distance, mettant les destinations en concurrence et contribuant à une surconsommation intenable de transports carbonés, qu’ils soient par avion ou par paquebot, est destructeur pour la planète et les populations d’accueil.…

Il est absolument nécessaire de supprimer un passe-temps créée au XIXe siècle pour les privilégiés qui faisaient leur tour d’Europe. Le  » droit au voyage » pour loisirs n’existe pas, c’est une revendication à consommer du voyage sans autre fin qu’un dépaysement temporaire et destructeur.

Le slogan publicitaire « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher » doit être remplacé par son inverse….

Les voyages forment-ils la jeunesse ? Lire la suite »

Les océanologues font de la politique

Malgré les menaces que l’humanité fait peser sur son environnement, le gouvernement tient des discours déconnectés du réel et pratique la course de lenteur, fustige un collectif de 260 scientifiques océnographes, dont le climatologue Jean Jouzel,

collectif d’océanographes : Depuis des décennies, notre communauté travaille à identifier et alerter la société sur les dangers que les pressions climatiques nous font courir. Nous observons depuis des années, comme nombre de nos concitoyens, le clivage entre annonces et (in)action publique. Les espoirs soulevés par les 149 propositions de la convention citoyenne sur le climat ont finalement été douchés : non-respect par le président de la République des engagements pris, propositions ignorées ou amoindries, et une loi Climat et résilience qui n’est à la hauteur ni du défi à relever ni des engagements initiaux. On pourra aussi citer l’annonce d’une planification écologique, en septembre 2023, après des demandes insistantes du Haut Conseil pour le climat. Six mois plus tard, aucun signe concret d’un changement de méthode. De plus, la présentation de la nouvelle loi de programmation pluriannuelle de l’énergie à l’Assemblée nationale est sans cesse repoussée.

Nous scientifiques, nous sommes soucieux d’éviter à notre société les tragédies combinées d’un emballement climatique et de dégradations écologiques de grande ampleur. Ne pas participer à la légitimation de discours déconnectés du réel est de notre responsabilité éthique.

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L’écologie scientifique, précurseur de l’écologie politique

extraits : Traditionnellement les politiques et les industriels imposent aux scientifiques leurs désirs de puissance ou de profit. Pour la première fois le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) risque de mettre les politiques et les industriels à l’écoute des scientifiques. Mais l’inquiétude grandit quand les carottages de glace en Antarctique révèlent, en 1985, que CO2 et réchauffement ont été corrélés dans le passé de la Terre. La politisation du débat se fait alors très rapidement : une conférence réunit en octobre 1985 à Villach (Autriche) des scientifiques et des fonctionnaires internationaux. Cela débouche sur la création du GIEC en 1988. Son premier rapport est publié en 1990….

GIEC et politique, l’incompatibilité demeure

extraits : Depuis l’ère préindustrielle, la température planétaire a déjà augmenté d’environ 1 °C. Le dernier rapport du GIEC du 8 octobre 2018 indique que le seuil de 1,5 °C sera franchi entre 2030 et 2052. « Ne pas dépasser 1,5 °C n’est pas impossible, mais cela demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société. Or les émissions mondiales de gaz à effet de serre, après deux années de stagnation, sont reparties à la hausse en 2017 et, selon les premières données, atteindront un nouveau record cette année. Les engagements pris par les États lors de la COP21 de Paris, à supposer qu’ils soient tenus, conduisent pour l’instant la planète vers un réchauffement de l’ordre de 3°C à la fin du siècle »…..

Les scientifiques font de la politique

extraits : Plus de 1 000 scientifiques : « Les propositions de l’exécutif sur l’agriculture sont une régression pour l’environnement et la santé ». Un collectif de chercheurs spécialistes des questions d’écologie et de santé, parmi lesquels la Société française d’écologie et d’évolution, le conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité et la réserve naturelle nationale du Val de Loire, s’alarme des décisions prises par le gouvernement pour mettre fin aux mobilisations des agriculteurs….

en 1971, Le Message de Menton

Ce message, signé par 2 200 hommes de science de 23 pays, a été remis à U Thant, alors Secrétaire général des Nations unies, le 11 mai 1971. Il est adressé aux « trois milliards et demi d’habitants de la planète Terre ».

« Nous savons que la Terre et tous ses habitants sont mal-en-point et que nos problèmes se multiplieront si nous négligeons de les résoudre. Que faire ? Dans les années 1940, quand fut décidée la fabrication de la bombe atomique en deux ans, les États-Unis ont investi deux milliards de dollars et mis à l’œuvre les spécialistes du monde entier. Dans les années 1960, les États-Unis ont dépensé entre vingt et quarante milliards de dollars pour gagner la course vers la lune. Il est certain que les recherches à propos de la survie de l’humanité l’emportent de loin sur la recherche atomique et spatiale. Il faut les entreprendre sans délai à la même échelle, et avec une conscience plus aiguë de leur caractère d’urgence. Nous en appelons à l’action en même temps qu’à la recherche.

Différer l’application des innovations technologiques dont nous ne sommes pas en mesure de prévoir les effets et qui ne sont pas indispensables à la survie de l’humanité. Ce qui inclurait les nouveaux types d’armement, les transports superfétatoires, les nouveaux pesticides dont les effets sont inconnus, la fabrication de nouvelles matières plastiques, l’implantation de grands complexes d’énergie atomique, etc. À quoi il faut ajouter les grands travaux dont les conséquences écologiques n’auraient pas été préalablement étudiées, les barrages, la « récupération » des jungles, les plans d’exploitation sous-marine, etc.

Il faut que de tels programmes soient assortis d’une baisse du niveau de la consommation des classes privilégiées, et que soit assurée une répartition plus équitable des ressources. Nous vivons en système clos, totalement dépendants de la Terre, et pour notre vie et pour la vie des générations à venir. Tout ce qui nous divise est infiniment moins important que ce qui nous lie et le péril qui nous unit. Nous croyons que l’homme ne gardera la Terre pour foyer que si nous écartons enfin ce qui nous divise. »

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Électrique ou thermique, NON aux voitures

Le dévoiturage, c’est l’abandon du véhicule individuel, c’est une nécessité avec l’augmentation prévisible du prix de l’énergie et les effets du réchauffement climatique Le covoiturage, le retour des transports collectifs, le vélo et surtout la marche à pied sont les prémices de l’abandon de la voiture, qu’elle soit électrique ou thermique.

Jean-Michel Normand : Pour certains, l’interdiction de commercialiser des moteurs thermiques à compter de 2035 n’est plus une donnée intangible. Porsche a engagé au début de 2023 une campagne de promotion des carburants de synthèse. Mais ce sont les citoyens qui risquent de mettre à mal l’objectif d’électrification du marché, observe Carlos Tavares, le patron de Stellantis : « Le choix devra s’effectuer entre « les progressistes dogmatiques », favorables à la promotion de la voiture électrique, et les « populistes », qui veulent freiner des quatre fers. » L’extrême droite et une partie de la droite mènent en effet une offensive contre le Green Deal de l’Union européenne. « L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 va avoir des conséquences très lourdes pour l’emploi en France », a lancé Jordan Bardella, président du RN. Donald Trump fait de la voiture électrique un repoussoir… »

Le point de vue des écologistes ? Le dévoiturage !

Voiture électrique

Ginkgo_Biloba : Article partial et dogmatique comme attendu de JM Normand qui ignore les deux interrogations majeures concernant les véhicules électriques : d’une part à puissance égale il faut plus d’énergie pour faire fonctionner un moteur électrique qu’un moteur thermique d’autre part, l’électricité n’est pas une source d’énergie et dans la plupart des pays en particulier la Chine, l’Inde ou l’Allemagne, l’électricité est produite par le charbon. Sans parler des batteries à durée de vie relativement courte.

Eugène : Une décision d’électrification prise par des fonctionnaires sans soupeser les conséquences. Car la voiture électrique est extrêmement polluante dans sa fabrication (batterie et tous les composants numériques), il n’existe à ce jour aucun procédé de recyclage de tous ces éléments (terres rares etc) et l’Europe est totalement dépendante de l’Asie pour son approvisionnement. C’est un boulevard offert à la Chine pour s’emparer du marché européen.

Pierre Angulaire : La voiture électrique pour 40 millions d’automobilistes français est impossible.

Alrabaqa : La meilleure voiture environnementale est celle dont on ne veut pas.

Voiture thermique

Isa : Moi ça me va que les gens achètent des véhicules thermiques…. du moment qu’ils acceptent de payer réellement tous les coûts induits par le réchauffement climatique et ce sur toute la durée de résidence en l’atmosphère de leurs émissions. La liberté ça va de paire avec la responsabilité d’assumer ses actes, autrement ce n’est que tyrannie.

Forza : Quand au carburant de synthèse, le bilan carbone est quasi aussi catastrophique que le pétrole.

Hotdog : Quoiqu’il arrive le véhicule thermique doit disparaître, que ce soit pour le climat, pour l’aspect sanitaire ou pour réduire la pollution sonore. Un jour nos descendants se demanderont ce qu’était ce monde fou où nous relâchions des échappements toxiques dans l’air que l’on respire.

Dévoiturage

Cendre : Tant que l’industrie automobile pourra polluer et laisser payer par d’autres les coûts sanitaires et environnementaux, pourquoi se priverait-elle?

sebastiannowenstein : Maintenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énetenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énergétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce

rgétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce qu’attendent les consommateurs : vers 1900 ils auraient répondu un bon cheval…

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Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé (2021)

extraits : Les énormes investissements réalisés dans les voitures électriques désignent clairement la nouvelle priorité des constructeurs. Mais la question de l’origine de l’électricité reste ouverte. La constitution d’un réseau de recharge dense et fiable pose problème. La voiture électrique soulève aussi la question de l’emploi, car sa fabrication réclame une main-d’œuvre environ trois fois moins nombreuse. L’automobile risque de redevenir un produit de luxe. »

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage ! (2019)

extraits : 100 citoyen·nes ont interpellé les députées le 4 juin 2019 en organisant un die-in devant l’Assemblée Nationale. “Nous n’en poumons plus” déclare la banderole placée devant le Palais Bourbon, tandis que les activistes brandissent des pancartes “Le fond de l’air effraie”. Les collectifs Respiraction, Action Climat, Alternatiba et Greenpeace Paris appellent les députés à écrire noir sur blanc la fin de la vente des voitures neuves d’ici à 2030. Ils demandent que soit généralisé le droit pour tous les salariés au « forfait mobilité durable » obligeant les employeurs à rembourser les déplacements à vélo et en co-voiturage.

Dévoiturage : l’urgence de sortir du tout routier (2016)

extraits : L’activité des transports, dans laquelle le secteur routier se taille la part du lion (89 % des déplacements de personnes et 80 % du trafic de marchandises) progresse en France deux fois plus vite que l’activité économique générale. En développant un système global fondé sur la mobilité, la prééminence du transport routier façonne désormais tout le fonctionnement de la société. Moteur du dynamisme économique et de la mobilité individuelle, le trafic routier se présente en même temps comme une des causes principales du fameux effet de double ciseau : raréfaction de la ressource pétrolière d’une part et aggravation de l’effet de serre d’autre part.

Ressource bibliographique

-Le dévoiturage ou la ville sans (sa) voiture : mobilités plurielles, services numériques et vie de quartier

dans Flux 2017/2 (N° 108), pages 80 à 87

– Le dévoiturage: une complexité sociale à ne pas négliger

Alter Échos n° 491 (03-03-2021)

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CLIMAT. La Suède, marche arrière toute

Au début des années 1990, la Suède avait été l’un des premiers à adopter une taxe carbone. Élue en septembre 2022, la coalition composée de la droite et de l’extrême droite mène une politique qui va provoquer la hausse des émissions de CO₂ sans expliquer comment elle compte tenir ses engagements au niveau européen.

Anne-Françoise Hivert : « La promesse de la coalition de renforcer le pouvoir d’achat des ménages a entraîné un virage à près de 180 degrés sur la politique climatique. Le novueau gouvernement a ainsi décidé de réduire la part de biocarburants incorporés à l’essence et au diesel, d’abandonner les critères climatiques dans l’attribution des marchés publics, d’éliminer le système de bonus favorisant les véhicules propres ou les crédits d’impôt pour l’achat de voitures électriques. La prime qui devait encourager le covoiturage et l’usage des transports en commun pour se rendre au travail disparaît,l es subventions accordées par l’Etat aux énergies fossiles ont augmenté de 10 % en 2023 , le gouvernement mise tout sur le nucléaire alors qu’aucune centrale ne va voir le jour avant dix ans au moins. 

La loi imposait à la Suède de présenter avant la fin de 2023 un plan d’action climatique. Mais le plan proposé contient uniquement des propositions qui doivent être soumises à un examen, sans garantir qu’elles seront un jour adoptées. En gros, on remeuble un peu le Titanic, mais le navire continue de couler. »

Le point de vue des écolos pas rassurés

PHT : C’est sympa de voter pour l’extrême droite. On vous promet la sécurité et moins d’immigration. Et on fait tout pour encourager les dérèglement climatique, les guerres, et donc les vagues de réfugiés. Enfin, c’est le jeu de la démocratie formelle.

MachinBidule : Qui pourrait me donner un seul exemple de coalitions droite/extrême droite qui ne soient pas des fléaux pour l’humanité ?

Ricardo Uztarroz : Très sincèrement, y a-t-il une majorité dans un quelconque pays de cette planète disposée à faire des sacrifices pour que la vie humaine y demeure viable dans 1000 ou 2000 ans ? Alors préoccupons-nous de notre présent et laissons nos très lointains descendants le soin d’organiser leur survie. Il n’y a pas d’écologie acceptable, seulement punitive, car seule une dictature de fer pourrait imposer une décroissance car sans décroissance il n’y a pas de solution écologique.

Marius : Avant de jeter la pierre à la Suède, voyons ce qui se passe en France en janvier 2024 quand on demande aux agriculteurs de ne plus bénéficier des subventions pour leur gazole….

Michel SOURROUILLE : les choses changent, à toute vitesse, et presque jamais dans le bons sens ! En mai 2022, fort d’un bilan parmi les meilleurs en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre territoriales, la Suède s’apprêtait à adopter une loi climatique plus complète que la précédente. Elle couvrirait l’empreinte climatique globale des Suédois en y incluant l’impact des importations. En parallèle, le pays s’apprêtait à consolider son architecture institutionnelle de la planification… La droite arrive au pouvoir et on fait l’inverse.

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Démographie et climat ne font pas bon ménage

Contrairement à l’optimisme, parfois béat des responsables des Etats participants à cette COP 28, des réserves justifiées ont été émises. Pour la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte : «Les promesses, si elles se réalisent toutes, impliqueraient une baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, alors que pour limiter le réchauffement largement sous 2 °C il faudrait une baisse de 43 %». Pour le GIEC, «les émissions de CO2 doivent diminuer de 48 % d’ici à 2030, de 80 % d’ici à 2040 et de 99 % d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019. Les émissions totales, tout gaz à effet de serre inclus, doivent diminuer de 43 % d’ici à 2030, de 69 % d’ici à 2040 et de 84 % d’ici à 2050. Enfin, un futur compatible avec un scénario de réchauffement à +1,5 °C ne permet aucun développement des combustibles fossiles, car les émissions de CO2 prévues pour les infrastructures existantes dépassent déjà le budget carbone restant ». Cela signifie « mission impossible ».

Reste la question démographique, abordée par Daniel MARTIN et pas par la COP !

Daniel MARTIN : La COP 28 qui s’est déroulée du 30 Novembre au 12 Décembre 2023 à Dubaï s’est achevée par un accord au forceps pour aller vers une « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques ». Mais encore faudrait-il que ce fut possible, car la seule la question technologique ne suffira pas à y parvenir, tant que la question démographique sera exclue des débats.

Selon DATA population.fr, depuis 1960 où le taux moyen mondial de fécondité oscillait autour de 5 enfants par femme, la plupart des régions du monde ont vu leur taux de fécondité baisser à un niveau moyen oscillant entre 1,7 et 2,8 enfants par femme en 2023. Sauf l’Afrique subsaharienne, qui est actuellement à peine sous les 5 enfants par femme (4,7). Mais malgré cette baisse, en 1960 la population mondiale qui était de 3 milliards d’habitants est passée à 8,1 milliards en 2023 et ce n’est pas terminé…

Quelques exemples de croissance démographique dans certaines régions du monde de 1960 à 2023 : En 1960 l’Afrique comptait 300 millions d’habitants contre 1,3 milliards en 2023 et doublera très certainement d’ici une vingtaine d’années. La Chine comptait 670 millions d’habitants en 1960 et depuis, malgré une période de politique rigoureuse à 1 enfant par femme, en 2023 elle en a 1,412 milliards. L’inde avec 460 millions d’habitants en 1960 devance en 2023 son voisin Chinois avec 1,430 milliards. Sauf que son territoire de 2 287 264 km² est presque trois fois inférieur à celui de la Chine 9 600 000 km².

Si on y ajoute une perte à l’échelle mondiale de 275 km2 par jour de terres arables (100 375 km² par an) sous le béton et l’asphalte, auxquels il faut ajouter le dérèglement climatique et une population qui explose, on peut imaginer l’impact écologique et ses effets particulièrement désastreux… Ce qui ne peut que rendre impossible la baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, prévue par la COP 28…

Faut-il rappeler que de nombreuses personnalités, telles que René Dumont (1904 – 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr Jean Briere (1933-2022), le professeur Philippe Lebreton, et bien d’autres encore, ont tiré le signal d’alarme sur la question démographique. Tous ont démontré que la croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital reste la problématique écologique fondamentale. C’est vrai quelle que soit l’espèce animale, mais surtout quand il s’agit de Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour les ressources et énergies naturelles, ainsi que pour le climat, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces, dont il est seul responsable, de même que la flore qu’il ne cesse de détruire pour ses besoins liés à son nombre en croissance constante, or exclure de toute réflexion et débat politique sa problématique démographique est un crime contre la planète

Où encore, comme ne cesse de le rappeler lors de conférences ou l’écriture dans ses livres, le journaliste-écrivain pour la nature et l’écologie, Michel Sourrouille, également membre de Démographie Responsable (DR). Il est rappelé dans le dernier livre collectif (à 23 auteurs) qu’il a coordonné, « Surpopulation… mythe ou réalité ? » : « Si beaucoup savent que nous sommes déjà 8 milliards depuis novembre 2022, peu de monde connaît le taux de croissance moyen de la population mondiale (1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans) et encore moins la densité moyenne au niveau planétaire (61 hab./km²). La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine sur cette planète et dans la plupart de ses territoires. La pression démographique s’accroît même si le taux de croissance est moindre. Il y a moins 10 000 ans, c’était le début du néolithique, nous n’étions que 1 à 10 millions sur cette petite planète. Maintenant il faut s’exprimer en milliards . Notre nombre qui s’est accru de 1 milliards en 130 années, puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile ».

Il est plus que regrettable que pendant ce temps les dirigeants politiques ne semblent guère se soucier de la question démographique. Dans la plupart des pays Européens, telle la France, on poursuit des politiques natalistes. La question se pose alors de savoir pourquoi cette problématique de croissance démographique incontestable et incontestée n’est jamais pris en compte par la quasi-totalité des conférences politiques nationales et internationales. Lorsqu’elles évoquent le dérèglement climatique ou les questions énergétiques et les pollutions en proposant des « solutions technologiques», ou simplement des recommandations, elles auront un effet comparable à un « cataplasme sur une jambe de bois », car, même si elles vont dans le bon sens, elles sont immédiatement contre-dites par des besoins nouveaux inhérent à la croissance démographique. Ce n’est pas la sortie des énergies fossiles par les seules énergies renouvelables qui résoudront les problèmes tant que la croissance démographique se poursuivra inexorablement.

Chaque jour, on compte un peu plus de 246 000 nouvelles personnes dans le monde ( quasiment la population de Bordeaux 249 712 ) soit 10 260 par heure, ou 2,85 habitants de plus par seconde. Autrement dit, la population mondiale s’accroît chaque année de près de 90 millions d’habitants.

Sortir des énergies fossiles, avec la croissance démographique cela signifie aussi nouveaux besoins en métaux rares pour produire de l’électricité qui restera la clé de voûte énergétique, que l’on utilise le vent avec les éoliennes ou le solaire avec le photovoltaïque, il faut des métaux rares extraits des terres dites rares (qui ne le sont pas toutes fort heureusement), dont la consommation mondiale est également étroitement liée à la croissance démographique. Par exemple, pour satisfaire les besoins inhérents au numérique. Elle était en 2018 de 3130 kW heure par habitant. La population mondiale était de 7,6 milliards d’habitants, soit 3130 kW heure X 7,6 milliards d’habitants = 23 788 milliards de kW heures. Avec la même consommation par habitant qu’en 2018, mais avec une population de 8,6 milliards d’habitants en 2030, cela ferait une consommation de 3130 kW/h X 8,6 milliards = 26 918 milliards de kW/heure, soit plus de 3130 milliards de kW/h.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle

Peut-on à la fois lutter contre la faim dans le monde tout en limitant le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme prévu dans l’accord de Paris sur le climat de 2015 ? Dimanche 10 décembre, lors de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28) à Dubaï, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a présenté une feuille de route d’actions à entreprendre pour répondre à ces deux enjeux. Encore des diplomates qui vont brasser du vent !

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat, représentant un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. L’agenda officiel des négociations des COP, a été jusqu’à présent terriblement faible en matière d’agriculture et d’alimentation. Le processus qu’enclenche la FAO s’étalera sur plusieurs années et doit conduire, dans deux ans, à l’élaboration de plans d’actions nationaux. Plusieurs objectifs chiffrés sont d’ores et déjà listés, avec des jalons intermédiaires conduisant jusqu’en 2050. Sur le plan de la sécurité alimentaire, d’ici deux ans, le nombre de personnes souffrant de faim chronique devra avoir diminué de 150 millions – selon l’ONU, environ 735 millions de personnes étaient dans cette situation en 2022 –, l’objectif étant que plus personne ne soit dans ce cas en 2030. Sur le plan de la lutte contre le dérèglement climatique, la FAO fixe comme objectifs de baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre issues des systèmes agroalimentaires en 2030.

Le point de vue des écologistes malthusiens

On est vraiment atterrés de lire des choses aussi vagues alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître et la population de dépasser 8 milliards … Rien pourtant avec la FAO sur la croissance exponentielle et incontrôlée de la population humaine ! L’expansion à l’infini dans un monde fini, ça ne marche tout simplement pas, que ce soit pour la croissance économique ou la croissance démographique. Alors quand les deux expansions conjuguent leurs efforts pour nous projeter encore plus vite dans le mur, c’est à désespérer.

La COP28 vient de se terminer sur un échec, on ne fera rien si ce n’est se retrouver l’an prochain. Comme pour le climat avec les COP, le plan de la FAO pour l’alimentation consiste uniquement à se projeter dans des réunion futures pour savoir ce qu’il faudrait faire. En attendant on se fixe des objectifs chiffrés complètement hors sol puisqu’on ne met en place aucuns moyens pour parvenir à les atteindre. La FAO chiffrait les besoins, dans un rapport publié le 6 novembre 2023, à au moins 10 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Des chiffres, toujours des chiffres, mais aucun moyen de les atteindre. Le Programme alimentaire mondial disait avoir un besoin urgent de 426 millions de dollars pour les six prochains mois pour éviter la famine au Soudan du Sud où plus des deux tiers des habitants ont besoin d’une aide humanitaire. Le PAM annonçait le 19 juin 2022 devoir réduire les rations des réfugiés en Afrique.

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Une normalité structurelle, la famine (juillet 2023)

extraits : Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population…

345 millions de personnes au bord de la famine (novembre 2022)

extraits : Après le Yémen, l’Afghanistan, l’Ethiopie et le Soudan du Sud, la Somalie pourrait rejoindre la liste des pays en famine. Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), l’Américain David Beasley, le nombre de personnes au bord de la famine a atteint 276 millions de personnes avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, et s’élève désormais à 345 millions. Son approche de la famine ignore complètement la cause démographique !…

Famine Et pauvreté au programme alimentaire mondial (juin 2022)

extraits : Les prévisions de Malthus se confirment, la progression limitée des ressources alimentaires ne suivent plus la forte hausse de la population dans plusieurs pays. Rappelons la loi de Malthus : « Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (exponentielle). On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire. En effet, l’agriculture étant soumise à la loi des rendements décroissants, les moyens de subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique (linéaire). D’où un décalage croissant entre population et alimentation ». Ajoutons que les tendances structurelles montrent qu’on ne peut plus miser sur le développement économique pour entraîner une baisse de la fécondité. L’accès à l’électricité et à l’énergie fossile devenant de plus en plus difficile, on ne peut plus prétendre avoir des solutions viables en termes de croissance économique. Devenons malthusiens, maîtrisons la fécondité humaine…

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle Lire la suite »

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

La proposition de tribune suivante a été refusé par LE MONDE, ce qui n’est pas étonnant puisqu’il n’y a plus d’analyse de fond dans ce quotidien depuis longtemps. Mais au moins ils ont répondu à l’envoi. Ce n’est pas le cas de Reporterre qui est aux abonnés absents quand Michel Sourrouille leur propose ce genre de texte…

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Quand on a bien conscience de cette donnée de base, la prophétie du Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï jusqu’à sa mort en 1990, ne peut que se réaliser :

« Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau. » 

Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne.

Comme ce constat de réalité est inaccessible à la population qui vit à l’occidentale, voiture personnelle, chauffage à volonté, voyage en avion, etc, les 28 années de négociations internationales sur le climat (les COP) ne sont qu’une parodie. Les États négocient dans l’intérêt de leurs ressortissant et de leur pouvoir d’achat, pas du tout pour une lutte réelle contre les émissions de gaz à effet de serre. Le blocage actuel n’est pas du principalement aux manœuvres des lobbies pétroliers, mais à l’inertie politique. A Dubaï, rien ne garantit que la réduction de l’usage des combustibles fossiles – et encore moins leur élimination à une date précise – sera entérinée. Et même si c’était le cas, une telle décision ne constituerait qu’un signal, qu’il reviendrait aux pays de mettre réellement en œuvre. On peut donc déjà prévoir l’impuissance de la COP28.

Il faut regarder ailleurs. En diminuant leur production de pétrole, les exportateurs luttent (quoique involontairement pour le moment) contre le réchauffement climatique. L’alliance informelle dite « OPEP+ », treize États membres de l’OPEP et leurs dix alliés, représente plus de la moitié de la production mondiale, soit environ 55 % sur un total de près de 94 millions de barils par jour en 2022. Ce club se tient prêt à intégrer un vingt-quatrième pays dès janvier 2024, le Brésil. Le ministre brésilien des mines et de l’énergie a déjà pris part à la réunion en visioconférence du 30 novembre. Le même jour – il faut rapprocher les évènements– que l’ouverture de la COP28 aux Émirats arabes unis. Pour maintenir sous tension les prix de l’or noir et, partant, garantir ses revenus, le groupe des 24 continuera à restreindre périodiquement une partie de sa production pétrolière. Au fur et à mesure de l’épuisement de leurs réserves d’or noir, ces pays vont privilégier leur demande intérieure et le prix du baril ne peut qu’augmenter. D’où des conséquences très néfastes sur des pays comme la France, dépendante de ressources naturelles externes.

Actuellement le groupe des 24 n’est pas parvenu à s’entendre sur une stratégie partagée et a dû s’en remettre à des réductions volontaires unilatérales. De son côté, les États-Unis veulent contrecarrer les baisses de l’offre annoncées par l’OPEP + pour satisfaire la demande des automobilistes américains. Or rappelons que le pic du pétrole conventionnel aux États-Unis a été atteint entre 1971 et 1972 (pic de Hubbert), il y a trente ans. Autant dire que les USA (et d’ailleurs les autres pays non OPEP ) arrivent à la fin de leurs réserves, les prix vont flamber. Les pays de l’OPEP+ voudront valoriser au maximum leurs dernières ressources, le prix du baril va s’envoler. En fin de compte, c’est la disponibilité ou non des ressources physiques qui dicte sa propre loi aux marchés de l’offre et de la demande.

Pour résumer, c’est la hausse des prix des différents carburants entraînée par la raréfaction des ressources qui va entraîner la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Michel Sourrouille

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COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

28 années que la diplomatie international fait semblant de s’agiter.

Nous en sommes toujours au même point !

Nos émissions de gaz à effet de serre augmentent.

Global Carbon Project : Les émissions mondiales de CO2 liées à la production et à la consommation d’énergies fossiles seront de 36,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (soit 36,8 gigatonnes – GtCO2) en 2023. Ce total dépasse encore de 1,4 % les niveaux de 2019, juste avant la baisse temporaire liée à l’épidémie mondiale de Covid-19. Et si l’on prend en compte le déficit lié au changement d’usage des terres (la déforestation par exemple), le résultat est de 40,9 GtCO2. Le niveau de CO2 atmosphérique devrait atteindre une moyenne de 419,3 ppm [parties par million] en 2023, soit 51 % de plus que les niveaux préindustriels.

C’est comme quand un mur arrive et que vous êtes à 180 km/h, on devrait freiner mais on se contente de continuer à 130. Pourquoi ? Parce que la guerre des ressources a déjà commencé.

Pire, les pays pétroliers ont démoli la crédibilité du multilatéralisme onusien sur la question climatique

Stéphane Foucart : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique !

Mais une brève mention des « combustibles fossiles », en simple légende d’une figure, a été considérée comme inacceptable par l’Arabie saoudite. Et finalement biffée.

Et les pays développés continuent de faire confiance au fossile

La production de l’électricité en Allemagne a été permise à 36,42% au cours de ces derniers 30 jours par l’utilisation de la lignite (plus 16,49% par le gaz). Et encore, considérant ses difficultés à produire de l’électricité bon marché, la pollution par le charbon et le gaz ne se limite pas à la production électrique : les usines ou le chauffage fonctionnent massivement à la lignite ou au gaz, contribuant à des émissions massives de CO².

Ce qui peut se comprendre pour l’Inde (qui longtemps été mise à l’écart des profits d’une industrie forte) ne devrait pas être admissible pour un pays comme l’Allemagne qui s’est gavée depuis 150 ans.

Alors pourquoi se gêner quand on se veut pays émergent ?

La Chine fait toujours figure de mauvais élève. Ce pays dégage quasiment un tiers des émissions mondiales de CO2 (31 %) pour 17,5 % de la population mondiale. Il est même sur une pente ascendante, avec + 4 % en 2023, notamment à cause d’une utilisation préoccupante du charbon. Quant à l’Inde, même si son empreinte est beaucoup moins forte (8 % du total mondial) pour 18 % de la population mondiale, elle a des trajectoires encore plus mauvaises (+ 8,2 % au total, + 9,5 % pour le charbon).

Comme quoi on peut être « en voie de développement » et vouloir sortir de la pauvreté avec beaucoup de carbone.

Et peut-on être contre le développement des pays pauvres ?

« Baleine », le nom donné au gisement de pétrole brut découvert en 2021 au large de la Côte d’Ivoire est aussi imagé que révélateur. L’inauguration du gisement est survenue une semaine avant l’ouverture de la COP28, alors même que la Côte d’Ivoire s’est engagée à verdir son mix énergétique. Le champ offshore situé à 60 kilomètres au large et à quelque 1 200 mètres de profondeur, a commencé à être exploité. Ce gisement va permettre au pays de renforcer l’offre intérieure d’électricité, de renforcer son rôle de hub énergétique dans la sous-région, d’engranger des devises pour l’État.

Même si la Côte d’Ivoire restera très loin des poids lourds nigérian et angolais (plus d’un million de barils par jour), « Baleine » devrait amener la Côte d’Ivoire à des niveaux proches du Ghana ou du Gabon (autour de 200 000 barils par jour).

CONCLUSION : Séparer pauvreté et développement ainsi que démographie et niveau de vie est un complet non sens. Il faudrait agir drastiquement dans tous les domaines, c’est-à-dire sobriété tous azimuts, et nous faisons le contraire de ce qu’il faudrait faire.

L’intelligence humaine n’existe pas quand il s’agit de grands groupes. La sagesse d’un philosophe oui, la sagesse des nations, non.

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COP28, le pape François au secours du climat !

Le christianisme doit se faire pardonner un péché écologique originel inscrit dans La Genèse : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la, enjoint le Créateur. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Ce qui avait autorisé le médiéviste américain Lynn Townsend White Jr de conclure, dans un retentissant article de Science (1967) sur « Les racines historiques de notre crise écologique », que « le christianisme est la religion la plus anthropocentrique que le monde a connu », puisqu’il considère que l’être humain créé à l’image de Dieu peut exploiter la nature à sa guise.

Dans l’histoire de l’Église, seul François d’Assise (1182-1226) avait contesté cette domination et remis l’homme sur un pied d’égalité avec les autres espèces, une vision irénique balayée par la révolution industrielle. Le dernier pape a choisi son nom de « François », explicitement en référence à ce saint. Selon son point de vue, les textes bibliques « nous invitent à “cultiver et garder” le jardin du monde », ce qui implique « une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature ». C’est totalement nouveau, c’est signe que des croyants peuvent encore réfléchir.

Lire, Laudato Si, lettre encyclique du pape François (2015)

Dans son message à la COP28 du 2 décembre 2023, le pape François confirme cette évolution. Rien de nouveau par rapport à sa lettre encyclique Laudato si, sur la sauvegarde de la maison commune, si ce n’est que la situation a empiré depuis sa publication en 2015, s’alarme le pape François. Pour le chef de l’Eglise catholique, « la dévastation de la création est une offense à Dieu ». Mais « l’heure est grave » et son discours s’est vite orienté vers une critique du système productiviste, dans une attaque à peine voilée contre le libéralisme : « La volonté de produire et de posséder s’est transformée en obsession et a conduit à une avidité sans limite, qui a fait de l’environnement l’objet d’une exploitation effrénée. » Elle justifie plus que jamais l’« écologie intégrale » de Laudato si, dans laquelle « tout est intimement lié », l’économie et l’écologie, la défense des laissés-pour-compte et la protection de la planète. Une démarche « associant le cri des pauvres au cri de la Terre ».

Publié à dessein avant la COP28, Laudate Deum dénonce les climatosceptiques et « les opinions méprisantes et déraisonnables qu’[il] rencontre au sein même de l’Eglise catholique ». Il pourfend surtout la domination d’un « paradigme technocratique [qui] nous isole de ce qui nous entoure » et fait des technologies (même s’il ne les exclut pas) le seul remède aux maux de la planète. Il s’agit là d’un « pragmatisme homicide »Jusqu’à comprendre « les groupes fustigés comme “radicalisés” », qui « comblent un vide de la société », et à prôner « un changement généralisé du mode de vie irresponsable du modèle occidental ».

lire, Laudate Deum contre les climatosceptiques (2023)

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Un pape écologiste ? Son nom l’indique, mais… (mars 2013)

extraits : Alors que nous nous acharnons à détériorer les conditions de vie sur notre planète, le pape précédent Jean-Paul II avait fait semblant d’écouter les gémissements de la Création. Benoît XVI était resté quasiment inaudible sur le réchauffement climatique, la sixième extinction des espèces, la stérilisation des sols, etc. Le miracle peut-il exister avec l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu « pape François » le 13 mars 2013 ? Ce pape voudra-t-il, pourra-t-il réconcilier les croyants avec la Création ? Le choix du nom du pape garde une charge symbolique importante. Le nom de « François », choisi pour la première fois dans la longue histoire de l’Eglise, fait référence à saint François d’Assise, le premier religieux à s’intéresser vraiment à la nature. Jean Paul II en avait fait le patron de l’écologie. Le pape François sera-t-il capable de plonger l’esprit chrétien dans les verts pâturages de l’ancien et du Nouveau Monde ?…

Laudato Si, lettre encyclique du pape François

extraits : L’encyclique papale sur l’environnement, Laudato Si (loué sois-tu, sur la sauvegarde de la maison commune) est importante, même pour les non-croyants : « Aujourd’hui, croyants et non-croyants sont d’accord sur le fait que la Terre est essentiellement un héritage commun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. ». C’est d’ailleurs le premier texte de ce type exclusivement consacré par un pape à la crise écologique…

L’écologie intégrale du pape… et de Delphine Batho

extraits : L’expression « écologie intégrale » est utilisé par le pape François dans son encyclique Laudato si’. Elle signifie qu’« il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux ». Il faudrait préserver l’intégrité de la Création : « L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. La nature est un don de Dieu, il faut la préserver, de la pollution. » En 2014, de jeunes traditionalistes publie un manifeste, Nos limites. Pour une écologie intégrale qui s’appuie sur le message papal. Aujourd’hui Delphine Batho laïcise l’écologie intégrale…

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Responsabilité des riches… ET des pauvres

Plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements. Vous n’avez pas besoin d’une deuxième voiture, de vacances à l’étranger ou… d’investir dans une usine à gaz. C’est une évidence. Mais pas pour les riches, bien  protégés par un système ou réussir, c’est s’enrichir. Prôner la sobriété partagée reste inaudible. Ne dénoncer que la sur-richesse et pas la sur-fécondité, c’est une erreur de raisonnement. Nous n’avons qu’une  seule planète, nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre.

rapport Oxfam : Si la lutte contre le changement climatique est un défi commun, certains en sont plus responsables que d’autres. Les 1 % les plus riches de la planètes, soit 77 millions de personnes, émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population la plus pauvre, soit environ 5 milliards de personne. Le seuil de revenu pour faire partie des 1 % les plus riches a été ajusté par pays en fonction de la parité de pouvoir d’achat – par exemple, aux Etats-Unis, le seuil est de 140 000 dollars et l’équivalent kényan est d’environ 40 000 dollars.

Le point de vue des écologistes IPAT

 Sacré programme, polarisé sur 1 % de la population. Le danger de ce genre d’études, c’est de déresponsabiliser tout le monde. C’est la faute des riches, point final !  La condamnation de  la sur-richesse remonte au manifeste du parti communiste (1848) et depuis les écarts de richesse n’ont fait que s’agrandir. Que faire quand les riches veulent continuer de prendre l’avion malgré le réchauffement climatique et quand le cours de la bourse sert de boussole aux médias ? Aucun politicien ne veut (ni ne peut) écorner le mythe du ruissellement et de la Rolex au poignet.

Si on veut parcourir tout l’éventail des possibles acceptables, il faudrait que les plus riches diminuent drastiquement leur train de vie… !  Oxfam ne pointe le doigt que sur une partie de la réalité. Or le Kenya est passé de 8 millions d’habitants en 1960 à 55 millions aujourd’hui. Regardons les statistiques, toutes les statistiques, celles qui concernent les riches et celles qui ont trait aux pauvres. Et Elon Musk avec ses voitures et ses fusée et ses onze enfants, coche toutes les cases perdantes.

Il faudrait que les plus pauvres fassent un peu moins d’enfant… et pourtant  les femmes des milieux défavorisés continuent de faire des enfants à la chaîne bien malgré elles. On ne peut passer sous silence la responsabilité des pauvres quand on veut souligner la responsabilité des riches. Les gauchistes qui ne voient que les inégalités de revenu s’empêchent trop souvent d’aborder la problématique malthusienne ; la plupart d’entre eux ne savent même pas que Malthus a existé.

Dans toutes les écoles du monde, hommes et femmes mélangés, riches et pauvres sur le même pied d’égalité, il faudrait qu’il y ait une véritable initiation à l’urgence écologique, à la sobriété des comportements et donc à la baisse du niveau de vie des riches, mais aussi à la sobriété démographique et ce quel que soit son niveau de revenu. Surtout il faudrait apprendre la complexité des interdépendances. Connaître tous et toutes la formule IPAT permet d’avoir une approche simple de notre réalité socio-économique.

IPAT, soit I = P x A x T, désastre en vue

Entre décroissance économique, décroissance démographique ou enterrement des technologies nouvelles, que choisir ? L’équation d’Ehrlich, dite IPAT, nous donne une approche globale. I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03). L’amélioration de l’intensité énergétique des techniques est difficile à estimer, si ce n’est par le rapport entre tonnes équivalent pétrole et PIB. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, neutre par rapport à la croissance démographique et l’explosion consumériste.

L’impact environnemental est donc de 1,01×1,03×1, soit environ 4 % (pour simplifier, l’approximation 1 % + 3 % + 0 % = 4% est assez bonne pour ce genre de taux assez proches). On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ? L’équation nous montre la voie, il faut agir en même temps sur P, A et T. Aucun des termes ne peut être considéré indépendamment des deux autres. La population est un multiplicateur des menaces tout comme la croissance économique, l’automobile ne peut pas se concevoir sans son conducteur ni le nombre de chevaux de son moteur.

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Notre responsabilité démographique

extraits : Le problème de nos sociétés modernes, c’est qu’elles ont annihilé la nécessité de la responsabilité individuelle, c’est toujours la faute des autres: c’est la faute au gouvernement, le coût de mon hospitalisation la sécurité sociale y pourvoira …  L’innovation technologique viendra bien un jour à notre secours, gaspillez comme vous voudrez, le camion-poubelle passera, etc. Dans cette société d’irresponsables, il faut espérer qu’il n’est pas trop tard pour une approche qu’on pourrait appeler social-libérale, reposant sur la prise de responsabilité individuelle. La remise en question de l’irresponsabilité en matière de fécondité est un élément crucial de cette évolution culturelle nécessaire. Pour éclairer l’avenir collectif, devenons malthusien…

Totale Responsabilité en procréant

extraits : L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, l’acte de procréation ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. » …

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