effet de serre

Le Rassemblement national, climatosceptique !

Interrogée par terraeco en mars 2012, Marine Le Pen exprimait les prémices de sa pensée.

Selon vous, les changements climatiques n’existent pas ?

« Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène. »

Vous remettez en cause les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ?

« Ce ne sont pas les travaux du GIEC qui peuvent établir avec certitude que l’homme est la cause du changement climatique. Mon père m’expliquait quand j’étais petite que le Sahara gagnait déjà un kilomètre par an ».

Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. Soit les membres du parti sont climato-sceptiques et nient le problème, soit ils l’ignorent. En défendant uniquement le nucléaire, le RN propose une réponse extrêmement simpliste et populiste, qui caresse les électeurs dans le sens du poil en leur faisant croire que l’on peut enlever toutes les contraintes. Extrêmement simpliste et populiste. Faisons le tour de la question.

Nabil Wakim : Officiellement, le Rassemblement national ne remet plus en cause le réchauffement climatique. Mais la vieille garde du parti a tendance à rester climato-sceptique. De nombreux cadres du parti ont multiplié récemment les déclarations niant la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique. Et les élus RN votent presque toujours contre les politiques climatiques. Jordan Bardella a souvent semé le doute en répétant l’idée qu’il s’agit là de cycles naturels. Il donne des chiffres faux concernant les émissions de gaz à effet de serre de la France, ou en affirmant, à tort, que la France avait déjà fait sa transition énergétique. L e RN ne présente pas de projet pour atteindre la neutralité carbone. Jordan Bardella s’oppose quasiment à toutes les politiques visant à réduire les émissions de la France : la fin de la vente de véhicules thermiques, le soutien aux énergies renouvelables, la suppression des avantages fiscaux accordés au secteur aérien… Plus récemment, le président du RN a dit son opposition aux règles de soutien à la rénovation thermique des bâtiments. Marine Le Pen avait été très claire lors de la présidentielle :

« La question environnementale internationale par nature ne constituera pas l’alpha et l’oméga de ma politique étrangère. »…

Le point de vue des écologistes

Les députés RN élus en 2022 avaient fait le choix de ne pas assister à la formation proposée aux élus de l’Assemblée par des climatologues après les élections législatives de 2022 pour mieux comprendre les enjeux climatiques. La médiocrité intellectuelle de ces gens est sidérante, ils restent des crétins satisfait de leur ignorance. Interview la semaine dernière d’un candidat RN à qui la journaliste expliquait que les experts du GIEC sont des scientifiques climatologues : «  Il faut s’appuyer sur d’autres experts qui ne partagent pas le même avis. » Sans plus de précision de ce prétendant à la députation, on en reste encore aux dévoiements de Claude Allègre !

Beaucoup de sommités du RN s’exclament en cœur : « le GIEC a toujours été très, très alarmiste ». C’est exactement le contraire, à cause de l’obligation de consensus international, les fourchettes de prévisions du GIEC ont toujours été en dessous des mesures présentées dans le rapport suivant 7 ans après. Cette année la hausse de la température moyenne mondiale est tellement effrayante que le GIEC envisage de sortir un rapport intermédiaire. Chaque parti a son segment de marché électoral. Le RN s’adresse aux gens qui ne cherchent ou ne peuvent pas se former à la question. Ne pas changer les habitudes des électeurs est beaucoup plus facile à faire passer que demander des efforts en matière écologique.

Notre société thermo-industrielle fonce droit vers le ravin, et le RN veut prendre le volant pour appuyer sur l’accélérateur.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

L’écologie à la mode du Rassemblement national

extraits : En 2023, Marine Le Pen identifie l’environnement comme un axe de progression pour le RN. L’idée sous-jacente est d’opposer « le bon sens de la terre, du paysan », contre l’idéologie urbaine bobo et les “technos hors sol”. Cela parle sans doute aux artisans, aux agriculteurs, aux petits chefs d’entreprise qui subissent des normes administratives complexes. Mais cela ne résoudrait en rien les problèmes systémiques auxquels nous sommes confrontés….

En savoir encore plus

19 avril 2023, L’écologie, impensé du Rassemblement National

19 avril 2023, Projet de l’écologiste Marine Le Pen

14 mars 2021, L’écologie vert de gris de Marine Le Pen

3 octobre 2019, L’écologie selon Marion Maréchal Le Pen

19 avril 2019, Pour Marine Le Pen, l’écologie se résume au localisme

5 mai 2017, L’écologie n’était pas à la fête avec Macron et Le Pen

30 décembre 2016, Front National, un programme superficiellement écolo

27 décembre 2014, Le Front national écolo ? Son passé plaide contre lui

9 mars 2012 Marine Le Pen, l’écologie à la hache

19 janvier 2011, Marine Le Pen est-elle écolo ?

Le Rassemblement national, climatosceptique ! Lire la suite »

A69. Manifestation interdite, donc violente ?

Les États présentent un caractère double assez particulier, ils sont à la fois des formes institutionnalisées de pillage et des projets utopiques. Le dossier de l’A69 est celui qui illustre le mieux cette troublante dualité – entre l’Etat stratège soucieux du long terme et l’Etat pillard qui permet le saccage de l’avenir et des biens communs au bénéfice de quelques-uns. L’A69 est ce vieux projet d’autoroute entre Castres et Toulouse dont le tracé jouxte celui de la route nationale 126.  : de vingt à trente minutes gagnées pour relier les deux villes, et une vingtaine d’euros pour l’aller-retour. Pour se désenclaver, un travailleur castrais devra donc débourser chaque mois un peu plus d’un quart du smic.

Matthieu Goar et Audrey Sommazi : A partir du 7 juin 2024, les mouvements mobilisés contre le projet d’autoroute avaient prévu trois jours de réunions et d’actions sur le tracé de l’A69. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au préfet du Tarn d’interdire « cette nouvelle manifestation qui s’annonce extrêmement violente » où pourraient se rendre « 5 000 personnes dont 600 black blocs ». Le groupe des écologistes à l’Assemblée nationale a, pour sa part, évoqué le film Minority Report (2002) en décrivant un gouvernement prêt à « nous plonger en plein film d’anticipation où la violence s’invente avant même son existence éventuelle ».

Après s’être concertés, les principaux collectifs – Les Soulèvements de la Terre, La Voie est libre (LVEL), Extinction Rebellion Toulouse, la ZAD A69 – ont signé un communiqué où ils appellent quand même à « se rassembler massivement ». Autour du chantier de l’A69, des dégradations de matériels ont été constatées depuis plusieurs semaines, certaines revendiquées par le GIEC, le Groupe d’intervention pour l’extinction des chantiers….

Le point de vue des écologistes activistes

ExtinctionRebellion : Darmanin était plus humble et compréhensif face aux agriculteurs en tracteurs de 10 tonnes… Facile de faire le gros bras contre des familles en vélo cargo et quelques freluquets végétariens à capuche.

hapax : Le gouvernement cherche la confrontation. Ce sera donc violent : les luttes de défense de la Terre ne se font pas avec des caresses. Face à l’absurdité de ce projet dénoncé par tous les scientifiques et face à l’urgence climatique, il s’agit de légitime défense. Il s’agit de contre-violence. Il s’agit de défendre l’avenir.

Stchef : Soutien total a ces opposants dont je salue le courage. L’humanité doit RALENTIR et non pas accélérer comme ce qui est propose par ce type de projet complètement décalé par rapport aux enjeux climatiques actuels…

bruno81 : J’habite dans le coin et lors de la dernière manifestation, qui s’est très bien passé d’ailleurs, la police contrôlait les véhicules des personnes qui rentraient chez eux le soir. Ainsi, mon canif de pique-nique m’a été volé par les forces de l’ordre, et est devenu, dans les rapports, la preuve des ambitions violentes de tous les manifestants. Je suis assez fier du destin révolutionnaire glorieux de mon petit canif à fromage, même s’il me manque…

Tanith : Au lieu de construire une autoroute qui ne servira qu’aux quelques privilégiés qui pourront se payer le péage, on ferait mieux d’utiliser tout cet argent, coût de la construction mais aussi coût exorbitant du soi-disant maintien de l’ordre (qui aggrave plus le bordel qu’autre chose) à rendre résiliant nos campagnes et nos villes contre le changement climatique.

Paspourlongtemps : Mais qu’ils la construisent cette autoroute. Dans 10 à 20 ans ce sera une magnifique piste cyclable ! Enfin peut-être que les futurs décideurs la transformeront en ligne de tramways à pneus, ce sera facile et pas cher.

Slibo : A l’heure où tout indique une accélération du réchauffement climatique, Renaissance et le PS, gardent le cap: oui aux autoroutes, non aux arbres

en savoir plus grâce à notre blog biosphere

A69, État pillard et non État stratège ! (avril 2024)

extraits : En dépit des avis négatifs des instances d’expertise et des fortes oppositions locales, la volonté de l’État et des collectivités de construire cette autoroute censée désenclaver Castres semble inébranlable. A quel moment l’État pillard prend-il le pas sur l’État stratège ? Notons que le pillage n’existe que par le soutien des électeurs au pouvoir en place. Toute tentative d’avancée militante se heurte à des personnes qui vivent dans un monde où l’urgence écologique n’existe pas….

A69, entraves à la liberté de la presse (mars 2024)

extraits : Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, a demandé le 29 février 2024 à ce que le travail de la presse soit facilité sur le site occupé par les opposants au projet de l’autoroute A69….

A69, quand le futur combat le passé (novembre 2023)

extraits : Le 24 septembre 2023, deux cents scientifiques toulousains d’entre eux avaient réclamé l’abandon de l’A69 (une nouvelle autoroute) dans une lettre ouverte à Carole Delga, la présidente (socialiste) de la région Occitanie, qui soutient le projet. Le 4 octobre 2023, ils sont 1 500 scientifiques à signer une lettre ouverte, publiée par L’Obs, pour dénoncer ce même projet….

autoroute A69, inutile et imposée (octobre 2023)

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension….

A69. Manifestation interdite, donc violente ? Lire la suite »

CLIMAT. On ne peut que prévoir le pire

Lutte contre le changement climatique, ne risque-t-on pas de sacrifier injustement notre niveau de vie ? Une nouvelle étude estime qu’une hausse de 2 °C de la température mondiale à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 % ! Encore une hypothèse bien en dessous des réalités futures !

Adrien Bilal et Diego Känzig : La plupart des projections des macro-économistes – à commencer par le prix Nobel d’économie William Nordhaus – tablent en moyenne sur un impact du réchauffement climatique somme toute assez faible, de l’ordre d’un à deux points de PIB par degré supplémentaire à la surface du globe. Ils basent leurs évaluations à partir des changements de températures locales, dans un pays donné. Pourtant les événements climatiques (canicules, sécheresses, incendies, hausse de la température des océans, précipitations intenses, tempêtes) ont à la fois des répercussions au niveau local, mais aussi des effets de long terme à l’échelle globale. Une hausse de 2 °C à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 %. Cela se traduirait par une diminution moyenne du pouvoir d’achat de 31 %, soit un niveau équivalent à celui qui a été constaté au pic de la Grande Dépression américaine de 1929.

Stéphane Lauer : L’étude estime le coût économique de l’émission de 1 tonne de carbone aux environs de 1 000 euros, à comparer avec les 160 euros en moyenne habituellement avancés par les économistes. Le rapport coût-bénéfice de la lutte contre le changement climatique se retrouve donc complètement inversé. La décarbonation n’est plus regardée comme un coût net, mais comme un gain à long terme, même si le sujet de son financement reste entier.

Le point de vue des écologistes réchauffistes

Michel SOURROUILLE : William Nordhaus « prix Nobel d’économie » en 2018, estimait qu’un réchauffement climatique de 3 °C mènerait en 2100 à une perte de PIB de seulement 2,1 % et à une perte de 8,5 % pour une augmentation de 6 °C. La réalité est qu’à 6 °C d’élévation de la température de la Terre, la civilisation thermo-industrielle ne serait plus qu’un vague souvenir et il n’existerait plus aucune institution susceptible de calculer un quelconque PIB – notion qui n’aurait, du reste, plus le moindre intérêt.

Obéron : On ne peut que se réjouir que des études se mettent enfin à évaluer sérieusement les coûts de l’inaction climatique, et ceci à la seule échelle réaliste, celle de la planète. Les climato-sceptiques se contentent d’alarmer les gens en pointant les coûts, exorbitants selon eux, de la lutte contre le réchauffement climatique à présent qu’il leur devient difficile de nier celui-ci. L’étude porte ici sur un réchauffement « limité » à + 2 C, et cela n’est même pas garanti. Lutter contre le dérèglement climatique représente sans doute un effort encore supportable, tandis que l’inaction, elle, rendra la situation hors de contrôle et insupportable, aggravée de plus par de nouveaux conflits. Un réchauffement de seulement 2 degrés en 2100 devient donc une hypothèse optimiste…

Jacques Py : C’est l’unité de la machinerie du Vivant qui est concernée, tant le climat lui est fondateur et déterminant. Les climatologues ont intégré le principe d’une accélération de ces changements climatiques. Le prochain stade est l’emballement, stade où plus rien de connu ni prévisible devient possible. Le Covid fut ce Cygne noir, d’autres surgiront; complexité et fragilité, c’est la définition même de ces équilibres climatiques que nous avons rompu, pour entrer dans l’inconnu.

Le paraméen : 2 exemples récents: les conséquences sur la viticulture de la sécheresse de longue durée qu’ont connue les départements du Sud de la France et celles de l’excès de pluviométrie pour les agriculteurs, éleveurs et viticulteurs récemment. Quel coût économique ? Autre aspect : la répercussion sur le prix des assurances pour couvrir le coût des dégâts occasionnés par les canicules, les incendies, les inondations, les tempêtes dont les fréquences vont s’accroître ? Penser qu’une augmentation des températures sera quasiment sans effets sur la qualité et le niveau de vie des populations est aberrant.

Zahnstocher : Encore un article inutilement anxiogène. Si le PIB diminue de 50%, mais que dans le même temps les canicules et famines engendrées par les baisses de rendements agricoles nous débarrassent de la moitié de la population, tout reste tel quel pour les survivants. Pas de quoi fouetter un chat.

D accord : Certains sont tellement dans leur monde que même s’ils grillaient au soleil, ils accuseraient encore des martiens, un complot judéo-maçonnique, la gauche bobo ou l’ccident.

CM : Moi, ce qui m’épate, c’est cette phrase : « Bilal et Känzig estiment qu’entre 1960 et 2019, le réchauffement a déjà réduit le PIB par tête de 37 %. » Et dire qu’on ne s’en était même pas rendu compte. On pensait même plutôt l’inverse avec nos joujoux technologiques, nos voyages en avion à l’autre bout du monde, nos SUV, nos centrales nucléaires…

Lucy : Oui et c’est sans compter sur l’actuelle chute de la biodiversité. Lorsqu’il ne restera plus que les espèces domestiques et nous sur la planète, il y aura toujours ceux qu’on ne voit pas : les bactéries, champignons et virus…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

CLIMAT. S’adapter, c’est déjà trop tard !

extraits : Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait un point de vue similaire. La première ministre Margaret Thatcher avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Le ministre français de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé en 2023 « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle….

Croissance durable, un oxymore obtient le prix Nobel !

extraits : Un bon économiste est d’abord un bon écologiste. Mais la Banque de Suède, qui a attribué le « prix Nobel » d’économie aux Américains William Nordhaus et Paul Romer, ne le sait pas encore. Les colauréats ont paraît-il « mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la planète ». Comme chacun devrait savoir, une personne qui croit encore qu’une croissance à long terme est possible dans un système planétaire clos (dont on a déjà transgressé toutes les limites) est soit un fou, soit un économiste. Paul Romer vit encore dans l’illusion technologique, « demain on rasera gratis ». Il n’a aucune conscience des contraintes biophysiques. Pour lui, l’innovation permettra la croissance….

CLIMAT. On ne peut que prévoir le pire Lire la suite »

CLIMAT. Adaptation, Atténuation ou Rupture ? 

L’exploitation et la dégradation des biens communs par les uns ont nécessairement des répercussions sur les autres. Une situation propice à l’émergence de « passagers clandestins », c’est-à-dire d’Etats, d’entreprises et d’individus qui entendent profiter des efforts des autres, sans y contribuer en aucune manière. Il n’y a d’ailleurs guère d’intérêt pour trop de personnes à sacrifier son propre confort quand la plus grande partie de l’humanité aspire à plus et à mieux. Alors s’adapter à une planète transformée par nos soins en fournaise ? L’enfer sur Terre, les passagers clandestins l’auront bien voulu.

Serge Guérin, Philippe Naccache et Julien Pillot : Quel impact peuvent avoir les micro-efforts demandés aux populations en matière de tri, de recyclage, de consommation de viande, d’eau et d’électricité, ou encore d’électrification et de collectivisation de leurs déplacements… quand une grande partie du reste du monde continue de brûler quantité de combustibles fossiles. L’Arabie saoudite a accueilli une compétition de ski par des températures extérieures avoisinant les 25 ºC. Les organisateurs ont également mis un point d’honneur à rappeler qu’à l’horizon 2029, la station de ski parfaitement artificielle de Trojena pourra héberger les Jeux asiatiques d’hiver. Un projet pharaonique, contre-nature et, osons le dire, climaticide, qui vient s’ajouter à une longue liste, dont la mise à l’eau récente de Icon of the Seas, le plus grand paquebot de l’histoire. A l’heure de la promotion des écogestes et du « je baisse, j’éteins, je décale », le paradoxe ne peut que frapper les esprits. Des actions coordonnées et astreignantes seraient nécessaires pour contrer les pratiques des secteurs identifiés comme fortement émetteurs et consommateurs de ressources, tant à l’échelle planétaire qu’au niveau local.

A défaut d’un tel consensus, inexistant, le plus sage serait d’arrêter, dès à présent, de courir, tels des poulets sans tête, après la chimère des + 1,5ºC et de concentrer tous nos efforts sur l’adaptation à un monde à + 4ºC, chaque jour un peu plus probable.

Le point de vue des écologistes inadaptés

– S’adapter à + 4 degrés !? Je suggère à nos auteurs de regarder ce que cela signifie sur le plan de la physique et des conséquences sur la biosphère. Ils comprendraient que cette option est suicidaire.

– Quand par hypothèse nous nous serons « adaptés » à un monde à +4 degrés, eh bien nous continuerons à croître et à réchauffer la planète encore davantage.

– Propos de néo-climatosceptiques qui se veulent malins: « on y arrivera pas, donc continuons de balancer du CO2 comme avant »

– Même s’il le pouvait, le poisson rouge ne casserait pas son bocal, sachant qu’en dehors de l’eau, il est condamné.

– Après tout, après nous, il restera les insectes, moins stupides qu’Homo sapiens (sapiens ???!!!)

en savoir plus grâce à notre blog biosphere

CLIMAT : Atténuation ou adaptation ?

extraits : Alors que l’atténuation se concentre sur les mesures à prendre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation regroupe toutes les politiques nécessaires pour amortir les impacts et prévoir les coûts engendrés (construction d’une digue, réparation, santé publique, etc.) par le réchauffement. mais même les pays riches ne pourront pas s’adapter à 4 °C de hausse moyenne des températures… même si le gouvernement français dit s’y préparer ! L’adaptation devient un biais idéologique qui élimine toute idée d’atténuation par baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre….

CLIMAT, l’adaptation dessert la résilience

extraits : Appelant à « lutter contre » le dérèglement climatique en vivant avec, en exhortant chacun à prendre part de manière positive et citoyenne, la loi euphémise le fait que nous sommes dans la catastrophe, en tablant sur nos aptitudes à rebondir vers un « monde de demain » déjà là. Sortir de la prétention technologique de pouvoir répondre à des situations impossibles, c’est prendre conscience de l’impuissance et de ses causes de notre impuissance. La suite en découlera….

CLIMAT. Adaptation, Atténuation ou Rupture ?  Lire la suite »

Les voyages forment-ils la jeunesse ?

On disait encore, il y a peu, que les voyages forment la jeunesse. Mais le réchauffement climatique est passé par là. Doit-on alors se résigner à ce que nos enfants ne connaissent le lointain qu’à travers les images du monde ? La réponse est simple, c’est oui. Faire le tour de son jardin potager va bientôt devenir le passe-temps préféré des jeunes et des moins jeunes.

Clara Georges : Le taux de départ en vacances atteint 54 % en France. Si 72 % des plus aisés font leurs valises au moins une fois par an, c’est le cas de seulement 37 % des plus modestes. Nous parlons donc d’une minorité privilégiée. Mais quand on a traversé des dizaines de pays, comment ne pas devenir cynique et blasé ? Comment ne pas vomir le surtourisme et les files d’attente Instagram devant une statue ? Indéniable aussi qu’avec la montée de l’anxiété climatique nous y réfléchirions à deux fois avant d’émettre 15 tonnes équivalent CO2 pour un aller-retour à Bangkok. Alors, nos enfants sont-ils condamnés à vivre chaque voyage comme une transgression et une faute ? A ceux de ma génération, l’on a fourré dans les poches un Guide du routard, un billet low cost et une consigne : partez loin ! Et voici qu’un autre discours émerge : restez chez vous !

Le point de vue des écologistes sédentaires

Rappelons notre point de vue d’écologiste sur ce blog biosphere. Le tourisme de masse est en soi destructeur, dire qu’on ne peut pas le condamner au nom du social et de l’emploi est fantaisiste. L’explosion touristique dans beaucoup d’endroits de la planète a entraîné des dégâts considérables en termes d’urbanisme, de pression sur la ressource en eau, de rapports sociaux proches de l’esclavage, de dépendance des emplois envers l’afflux de touristes. On a vécu, à l’époque de la pandémie et de la limitation des déplacements, les lamentation des destinations touristiques : les opérateurs criaient famine, mais c’était un temps écolo. Aujourd’hui en 2023 les touristes sont  malheureusement revenus en nombre, mais ils ont été souvent accablés par la canicule et cernés par les flammes des incendies. On ne pourra pas longtemps vivre comme si on n’avait pas mis la planète au pillage…

Michel SOURROUILLE : Que les jeunes adultes partent à pied ou en vélo faire connaissance avec la brutalité uniformisée de notre monde, pourquoi pas. Ce sont des voyageurs, pas des touristes. Pour les hordes qui envahissent les « lieux de rêve », j’espère que les révoltes des habitants du cru pour les rejeter ou les rançonner prendra une juste ampleur…

Zahnstocher : Les voyages en avion vers la plage de Bangkok n’ont jamais formé la jeunesse. J’en connais par contre qui ont pris une année pour faire un tour du monde à vélo. Il va falloir se rendre compte que ce qui crame la planète n’est pas le voyage, mais le tourisme au loin en coup de vent.

Miam : Avant même de parler de réchauffement, y’avait un truc qui me déplaisait hautement : le regard des pauvres et des esclaves saisonniers, qu’on pouvait croiser presque partout… sauf à rester dans son palace, mais à quoi bon ? Se déplacer dans des régions où la majorité des humains peinent pour manger et se mettent à terre pour grappiller ce qu’on veut bien lui jeter est (était, reste) pour moi une absurdité … Pour connaître il faut vivre au milieu, pour plusieurs mois, années, s’installer, travailler.

X.ARANUI : Il faut renoncer à tous ces voyages. Désormais, la prise de conscience de notre empreinte carbone est une priorité. On ne peut plus faire comme avant . Avant, c’est dépassé.

L Éveillée : Imaginez ce débat en Inde ou en Chine (3 milliards d’habitants) leur rêve étant de visiter Paris et Venise, et ils le font et le feront de plus en plus, c’est eux qu’il faut convaincre.

InG : Moi, quand j’étais petite dans les années 70, on ne voyageait pas tant que ça. Étions-nous pour autant des enfants moins heureux de vivre.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Les écolos, pour ou contre le tourisme ?

extraits : L’explosion du transport aérien depuis le premier vol « charter » en 1954, la baisse considérable des prix de vente des billets corrélée au développement du modèle « low cost » ont favorisé la croissance d’une forme de tourisme dite « de masse ». Ce modèle, basé sur des séjours de courte durée déconnectés de toute notion de distance, mettant les destinations en concurrence et contribuant à une surconsommation intenable de transports carbonés, qu’ils soient par avion ou par paquebot, est destructeur pour la planète et les populations d’accueil.…

Il est absolument nécessaire de supprimer un passe-temps créée au XIXe siècle pour les privilégiés qui faisaient leur tour d’Europe. Le  » droit au voyage » pour loisirs n’existe pas, c’est une revendication à consommer du voyage sans autre fin qu’un dépaysement temporaire et destructeur.

Le slogan publicitaire « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher » doit être remplacé par son inverse….

Les voyages forment-ils la jeunesse ? Lire la suite »

Les océanologues font de la politique

Malgré les menaces que l’humanité fait peser sur son environnement, le gouvernement tient des discours déconnectés du réel et pratique la course de lenteur, fustige un collectif de 260 scientifiques océnographes, dont le climatologue Jean Jouzel,

collectif d’océanographes : Depuis des décennies, notre communauté travaille à identifier et alerter la société sur les dangers que les pressions climatiques nous font courir. Nous observons depuis des années, comme nombre de nos concitoyens, le clivage entre annonces et (in)action publique. Les espoirs soulevés par les 149 propositions de la convention citoyenne sur le climat ont finalement été douchés : non-respect par le président de la République des engagements pris, propositions ignorées ou amoindries, et une loi Climat et résilience qui n’est à la hauteur ni du défi à relever ni des engagements initiaux. On pourra aussi citer l’annonce d’une planification écologique, en septembre 2023, après des demandes insistantes du Haut Conseil pour le climat. Six mois plus tard, aucun signe concret d’un changement de méthode. De plus, la présentation de la nouvelle loi de programmation pluriannuelle de l’énergie à l’Assemblée nationale est sans cesse repoussée.

Nous scientifiques, nous sommes soucieux d’éviter à notre société les tragédies combinées d’un emballement climatique et de dégradations écologiques de grande ampleur. Ne pas participer à la légitimation de discours déconnectés du réel est de notre responsabilité éthique.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

L’écologie scientifique, précurseur de l’écologie politique

extraits : Traditionnellement les politiques et les industriels imposent aux scientifiques leurs désirs de puissance ou de profit. Pour la première fois le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) risque de mettre les politiques et les industriels à l’écoute des scientifiques. Mais l’inquiétude grandit quand les carottages de glace en Antarctique révèlent, en 1985, que CO2 et réchauffement ont été corrélés dans le passé de la Terre. La politisation du débat se fait alors très rapidement : une conférence réunit en octobre 1985 à Villach (Autriche) des scientifiques et des fonctionnaires internationaux. Cela débouche sur la création du GIEC en 1988. Son premier rapport est publié en 1990….

GIEC et politique, l’incompatibilité demeure

extraits : Depuis l’ère préindustrielle, la température planétaire a déjà augmenté d’environ 1 °C. Le dernier rapport du GIEC du 8 octobre 2018 indique que le seuil de 1,5 °C sera franchi entre 2030 et 2052. « Ne pas dépasser 1,5 °C n’est pas impossible, mais cela demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société. Or les émissions mondiales de gaz à effet de serre, après deux années de stagnation, sont reparties à la hausse en 2017 et, selon les premières données, atteindront un nouveau record cette année. Les engagements pris par les États lors de la COP21 de Paris, à supposer qu’ils soient tenus, conduisent pour l’instant la planète vers un réchauffement de l’ordre de 3°C à la fin du siècle »…..

Les scientifiques font de la politique

extraits : Plus de 1 000 scientifiques : « Les propositions de l’exécutif sur l’agriculture sont une régression pour l’environnement et la santé ». Un collectif de chercheurs spécialistes des questions d’écologie et de santé, parmi lesquels la Société française d’écologie et d’évolution, le conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité et la réserve naturelle nationale du Val de Loire, s’alarme des décisions prises par le gouvernement pour mettre fin aux mobilisations des agriculteurs….

en 1971, Le Message de Menton

Ce message, signé par 2 200 hommes de science de 23 pays, a été remis à U Thant, alors Secrétaire général des Nations unies, le 11 mai 1971. Il est adressé aux « trois milliards et demi d’habitants de la planète Terre ».

« Nous savons que la Terre et tous ses habitants sont mal-en-point et que nos problèmes se multiplieront si nous négligeons de les résoudre. Que faire ? Dans les années 1940, quand fut décidée la fabrication de la bombe atomique en deux ans, les États-Unis ont investi deux milliards de dollars et mis à l’œuvre les spécialistes du monde entier. Dans les années 1960, les États-Unis ont dépensé entre vingt et quarante milliards de dollars pour gagner la course vers la lune. Il est certain que les recherches à propos de la survie de l’humanité l’emportent de loin sur la recherche atomique et spatiale. Il faut les entreprendre sans délai à la même échelle, et avec une conscience plus aiguë de leur caractère d’urgence. Nous en appelons à l’action en même temps qu’à la recherche.

Différer l’application des innovations technologiques dont nous ne sommes pas en mesure de prévoir les effets et qui ne sont pas indispensables à la survie de l’humanité. Ce qui inclurait les nouveaux types d’armement, les transports superfétatoires, les nouveaux pesticides dont les effets sont inconnus, la fabrication de nouvelles matières plastiques, l’implantation de grands complexes d’énergie atomique, etc. À quoi il faut ajouter les grands travaux dont les conséquences écologiques n’auraient pas été préalablement étudiées, les barrages, la « récupération » des jungles, les plans d’exploitation sous-marine, etc.

Il faut que de tels programmes soient assortis d’une baisse du niveau de la consommation des classes privilégiées, et que soit assurée une répartition plus équitable des ressources. Nous vivons en système clos, totalement dépendants de la Terre, et pour notre vie et pour la vie des générations à venir. Tout ce qui nous divise est infiniment moins important que ce qui nous lie et le péril qui nous unit. Nous croyons que l’homme ne gardera la Terre pour foyer que si nous écartons enfin ce qui nous divise. »

Les océanologues font de la politique Lire la suite »

Électrique ou thermique, NON aux voitures

Le dévoiturage, c’est l’abandon du véhicule individuel, c’est une nécessité avec l’augmentation prévisible du prix de l’énergie et les effets du réchauffement climatique Le covoiturage, le retour des transports collectifs, le vélo et surtout la marche à pied sont les prémices de l’abandon de la voiture, qu’elle soit électrique ou thermique.

Jean-Michel Normand : Pour certains, l’interdiction de commercialiser des moteurs thermiques à compter de 2035 n’est plus une donnée intangible. Porsche a engagé au début de 2023 une campagne de promotion des carburants de synthèse. Mais ce sont les citoyens qui risquent de mettre à mal l’objectif d’électrification du marché, observe Carlos Tavares, le patron de Stellantis : « Le choix devra s’effectuer entre « les progressistes dogmatiques », favorables à la promotion de la voiture électrique, et les « populistes », qui veulent freiner des quatre fers. » L’extrême droite et une partie de la droite mènent en effet une offensive contre le Green Deal de l’Union européenne. « L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 va avoir des conséquences très lourdes pour l’emploi en France », a lancé Jordan Bardella, président du RN. Donald Trump fait de la voiture électrique un repoussoir… »

Le point de vue des écologistes ? Le dévoiturage !

Voiture électrique

Ginkgo_Biloba : Article partial et dogmatique comme attendu de JM Normand qui ignore les deux interrogations majeures concernant les véhicules électriques : d’une part à puissance égale il faut plus d’énergie pour faire fonctionner un moteur électrique qu’un moteur thermique d’autre part, l’électricité n’est pas une source d’énergie et dans la plupart des pays en particulier la Chine, l’Inde ou l’Allemagne, l’électricité est produite par le charbon. Sans parler des batteries à durée de vie relativement courte.

Eugène : Une décision d’électrification prise par des fonctionnaires sans soupeser les conséquences. Car la voiture électrique est extrêmement polluante dans sa fabrication (batterie et tous les composants numériques), il n’existe à ce jour aucun procédé de recyclage de tous ces éléments (terres rares etc) et l’Europe est totalement dépendante de l’Asie pour son approvisionnement. C’est un boulevard offert à la Chine pour s’emparer du marché européen.

Pierre Angulaire : La voiture électrique pour 40 millions d’automobilistes français est impossible.

Alrabaqa : La meilleure voiture environnementale est celle dont on ne veut pas.

Voiture thermique

Isa : Moi ça me va que les gens achètent des véhicules thermiques…. du moment qu’ils acceptent de payer réellement tous les coûts induits par le réchauffement climatique et ce sur toute la durée de résidence en l’atmosphère de leurs émissions. La liberté ça va de paire avec la responsabilité d’assumer ses actes, autrement ce n’est que tyrannie.

Forza : Quand au carburant de synthèse, le bilan carbone est quasi aussi catastrophique que le pétrole.

Hotdog : Quoiqu’il arrive le véhicule thermique doit disparaître, que ce soit pour le climat, pour l’aspect sanitaire ou pour réduire la pollution sonore. Un jour nos descendants se demanderont ce qu’était ce monde fou où nous relâchions des échappements toxiques dans l’air que l’on respire.

Dévoiturage

Cendre : Tant que l’industrie automobile pourra polluer et laisser payer par d’autres les coûts sanitaires et environnementaux, pourquoi se priverait-elle?

sebastiannowenstein : Maintenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énetenir la voiture privée (électrique ou pas) est une aberration comparable à celle qui veut sauver les agriculteurs en maintenant l’utilisation massive de pesticides.

Vampyroteuthis : La voiture électrique n’est qu’une tentative illusoire pour faire croire qu’il est possible de manière durable de faire se mouvoir des centaines de millions de tonnes de matière quotidiennement sur plusieurs km pour le transport individuel.

Firesnake : Ah la sobriété énergétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce

rgétique !…. Quand on a dépensé sans compter pendant des années ou des siècles ça semble impossible aux acheteurs de SUV ou de Porsche de changer de modèle. Ils ne sont pas sur la même planète que nous ? Leur air n’est pas le même ? Ils ne sentent pas les effets des canicules et inondations sur leur santé ? Le climat n’est pas aussi l’affaire de ceux qui ont le plus de moyens ? Incroyable.

Thiers.ry Catrou : Electrique ou thermique ? Ils ne prônent pas le développement du transport collectif. Le grand retour du train ! La sobriété heureuse et que sais-je …?! Ce qui devrait nous importer et occuper nos esprits c’est surtout quel type de mobilités nous souhaitons et pourquoi faire ! Mais là, c’est un peu plus compliqué ! Les enjeux sont colossaux Ils sont à la fois environnementaux, politiques, économiques, sociétales….et nécessaires ! Il est assez probable que dans peu de temps ce genre de débat apparaîtra pour ce qu’il est… une aberration, une absurdité. Nous nous approchons tranquillement du bord du gouffre et nous continuons de papoter comme si de rien n’était, incapables de réagir à la hauteur de la situation, de sa gravité. Pauvres humains !

Patrick02 : Quant à attendre de savoir ce qu’attendent les consommateurs : vers 1900 ils auraient répondu un bon cheval…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé (2021)

extraits : Les énormes investissements réalisés dans les voitures électriques désignent clairement la nouvelle priorité des constructeurs. Mais la question de l’origine de l’électricité reste ouverte. La constitution d’un réseau de recharge dense et fiable pose problème. La voiture électrique soulève aussi la question de l’emploi, car sa fabrication réclame une main-d’œuvre environ trois fois moins nombreuse. L’automobile risque de redevenir un produit de luxe. »

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage ! (2019)

extraits : 100 citoyen·nes ont interpellé les députées le 4 juin 2019 en organisant un die-in devant l’Assemblée Nationale. “Nous n’en poumons plus” déclare la banderole placée devant le Palais Bourbon, tandis que les activistes brandissent des pancartes “Le fond de l’air effraie”. Les collectifs Respiraction, Action Climat, Alternatiba et Greenpeace Paris appellent les députés à écrire noir sur blanc la fin de la vente des voitures neuves d’ici à 2030. Ils demandent que soit généralisé le droit pour tous les salariés au « forfait mobilité durable » obligeant les employeurs à rembourser les déplacements à vélo et en co-voiturage.

Dévoiturage : l’urgence de sortir du tout routier (2016)

extraits : L’activité des transports, dans laquelle le secteur routier se taille la part du lion (89 % des déplacements de personnes et 80 % du trafic de marchandises) progresse en France deux fois plus vite que l’activité économique générale. En développant un système global fondé sur la mobilité, la prééminence du transport routier façonne désormais tout le fonctionnement de la société. Moteur du dynamisme économique et de la mobilité individuelle, le trafic routier se présente en même temps comme une des causes principales du fameux effet de double ciseau : raréfaction de la ressource pétrolière d’une part et aggravation de l’effet de serre d’autre part.

Ressource bibliographique

-Le dévoiturage ou la ville sans (sa) voiture : mobilités plurielles, services numériques et vie de quartier

dans Flux 2017/2 (N° 108), pages 80 à 87

– Le dévoiturage: une complexité sociale à ne pas négliger

Alter Échos n° 491 (03-03-2021)

Électrique ou thermique, NON aux voitures Lire la suite »

CLIMAT. La Suède, marche arrière toute

Au début des années 1990, la Suède avait été l’un des premiers à adopter une taxe carbone. Élue en septembre 2022, la coalition composée de la droite et de l’extrême droite mène une politique qui va provoquer la hausse des émissions de CO₂ sans expliquer comment elle compte tenir ses engagements au niveau européen.

Anne-Françoise Hivert : « La promesse de la coalition de renforcer le pouvoir d’achat des ménages a entraîné un virage à près de 180 degrés sur la politique climatique. Le novueau gouvernement a ainsi décidé de réduire la part de biocarburants incorporés à l’essence et au diesel, d’abandonner les critères climatiques dans l’attribution des marchés publics, d’éliminer le système de bonus favorisant les véhicules propres ou les crédits d’impôt pour l’achat de voitures électriques. La prime qui devait encourager le covoiturage et l’usage des transports en commun pour se rendre au travail disparaît,l es subventions accordées par l’Etat aux énergies fossiles ont augmenté de 10 % en 2023 , le gouvernement mise tout sur le nucléaire alors qu’aucune centrale ne va voir le jour avant dix ans au moins. 

La loi imposait à la Suède de présenter avant la fin de 2023 un plan d’action climatique. Mais le plan proposé contient uniquement des propositions qui doivent être soumises à un examen, sans garantir qu’elles seront un jour adoptées. En gros, on remeuble un peu le Titanic, mais le navire continue de couler. »

Le point de vue des écolos pas rassurés

PHT : C’est sympa de voter pour l’extrême droite. On vous promet la sécurité et moins d’immigration. Et on fait tout pour encourager les dérèglement climatique, les guerres, et donc les vagues de réfugiés. Enfin, c’est le jeu de la démocratie formelle.

MachinBidule : Qui pourrait me donner un seul exemple de coalitions droite/extrême droite qui ne soient pas des fléaux pour l’humanité ?

Ricardo Uztarroz : Très sincèrement, y a-t-il une majorité dans un quelconque pays de cette planète disposée à faire des sacrifices pour que la vie humaine y demeure viable dans 1000 ou 2000 ans ? Alors préoccupons-nous de notre présent et laissons nos très lointains descendants le soin d’organiser leur survie. Il n’y a pas d’écologie acceptable, seulement punitive, car seule une dictature de fer pourrait imposer une décroissance car sans décroissance il n’y a pas de solution écologique.

Marius : Avant de jeter la pierre à la Suède, voyons ce qui se passe en France en janvier 2024 quand on demande aux agriculteurs de ne plus bénéficier des subventions pour leur gazole….

Michel SOURROUILLE : les choses changent, à toute vitesse, et presque jamais dans le bons sens ! En mai 2022, fort d’un bilan parmi les meilleurs en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre territoriales, la Suède s’apprêtait à adopter une loi climatique plus complète que la précédente. Elle couvrirait l’empreinte climatique globale des Suédois en y incluant l’impact des importations. En parallèle, le pays s’apprêtait à consolider son architecture institutionnelle de la planification… La droite arrive au pouvoir et on fait l’inverse.

CLIMAT. La Suède, marche arrière toute Lire la suite »

Démographie et climat ne font pas bon ménage

Contrairement à l’optimisme, parfois béat des responsables des Etats participants à cette COP 28, des réserves justifiées ont été émises. Pour la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte : «Les promesses, si elles se réalisent toutes, impliqueraient une baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, alors que pour limiter le réchauffement largement sous 2 °C il faudrait une baisse de 43 %». Pour le GIEC, «les émissions de CO2 doivent diminuer de 48 % d’ici à 2030, de 80 % d’ici à 2040 et de 99 % d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019. Les émissions totales, tout gaz à effet de serre inclus, doivent diminuer de 43 % d’ici à 2030, de 69 % d’ici à 2040 et de 84 % d’ici à 2050. Enfin, un futur compatible avec un scénario de réchauffement à +1,5 °C ne permet aucun développement des combustibles fossiles, car les émissions de CO2 prévues pour les infrastructures existantes dépassent déjà le budget carbone restant ». Cela signifie « mission impossible ».

Reste la question démographique, abordée par Daniel MARTIN et pas par la COP !

Daniel MARTIN : La COP 28 qui s’est déroulée du 30 Novembre au 12 Décembre 2023 à Dubaï s’est achevée par un accord au forceps pour aller vers une « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques ». Mais encore faudrait-il que ce fut possible, car la seule la question technologique ne suffira pas à y parvenir, tant que la question démographique sera exclue des débats.

Selon DATA population.fr, depuis 1960 où le taux moyen mondial de fécondité oscillait autour de 5 enfants par femme, la plupart des régions du monde ont vu leur taux de fécondité baisser à un niveau moyen oscillant entre 1,7 et 2,8 enfants par femme en 2023. Sauf l’Afrique subsaharienne, qui est actuellement à peine sous les 5 enfants par femme (4,7). Mais malgré cette baisse, en 1960 la population mondiale qui était de 3 milliards d’habitants est passée à 8,1 milliards en 2023 et ce n’est pas terminé…

Quelques exemples de croissance démographique dans certaines régions du monde de 1960 à 2023 : En 1960 l’Afrique comptait 300 millions d’habitants contre 1,3 milliards en 2023 et doublera très certainement d’ici une vingtaine d’années. La Chine comptait 670 millions d’habitants en 1960 et depuis, malgré une période de politique rigoureuse à 1 enfant par femme, en 2023 elle en a 1,412 milliards. L’inde avec 460 millions d’habitants en 1960 devance en 2023 son voisin Chinois avec 1,430 milliards. Sauf que son territoire de 2 287 264 km² est presque trois fois inférieur à celui de la Chine 9 600 000 km².

Si on y ajoute une perte à l’échelle mondiale de 275 km2 par jour de terres arables (100 375 km² par an) sous le béton et l’asphalte, auxquels il faut ajouter le dérèglement climatique et une population qui explose, on peut imaginer l’impact écologique et ses effets particulièrement désastreux… Ce qui ne peut que rendre impossible la baisse de 5 % des gaz à effet de serre à horizon 2030, prévue par la COP 28…

Faut-il rappeler que de nombreuses personnalités, telles que René Dumont (1904 – 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr Jean Briere (1933-2022), le professeur Philippe Lebreton, et bien d’autres encore, ont tiré le signal d’alarme sur la question démographique. Tous ont démontré que la croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital reste la problématique écologique fondamentale. C’est vrai quelle que soit l’espèce animale, mais surtout quand il s’agit de Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour les ressources et énergies naturelles, ainsi que pour le climat, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces, dont il est seul responsable, de même que la flore qu’il ne cesse de détruire pour ses besoins liés à son nombre en croissance constante, or exclure de toute réflexion et débat politique sa problématique démographique est un crime contre la planète

Où encore, comme ne cesse de le rappeler lors de conférences ou l’écriture dans ses livres, le journaliste-écrivain pour la nature et l’écologie, Michel Sourrouille, également membre de Démographie Responsable (DR). Il est rappelé dans le dernier livre collectif (à 23 auteurs) qu’il a coordonné, « Surpopulation… mythe ou réalité ? » : « Si beaucoup savent que nous sommes déjà 8 milliards depuis novembre 2022, peu de monde connaît le taux de croissance moyen de la population mondiale (1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans) et encore moins la densité moyenne au niveau planétaire (61 hab./km²). La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine sur cette planète et dans la plupart de ses territoires. La pression démographique s’accroît même si le taux de croissance est moindre. Il y a moins 10 000 ans, c’était le début du néolithique, nous n’étions que 1 à 10 millions sur cette petite planète. Maintenant il faut s’exprimer en milliards . Notre nombre qui s’est accru de 1 milliards en 130 années, puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile ».

Il est plus que regrettable que pendant ce temps les dirigeants politiques ne semblent guère se soucier de la question démographique. Dans la plupart des pays Européens, telle la France, on poursuit des politiques natalistes. La question se pose alors de savoir pourquoi cette problématique de croissance démographique incontestable et incontestée n’est jamais pris en compte par la quasi-totalité des conférences politiques nationales et internationales. Lorsqu’elles évoquent le dérèglement climatique ou les questions énergétiques et les pollutions en proposant des « solutions technologiques», ou simplement des recommandations, elles auront un effet comparable à un « cataplasme sur une jambe de bois », car, même si elles vont dans le bon sens, elles sont immédiatement contre-dites par des besoins nouveaux inhérent à la croissance démographique. Ce n’est pas la sortie des énergies fossiles par les seules énergies renouvelables qui résoudront les problèmes tant que la croissance démographique se poursuivra inexorablement.

Chaque jour, on compte un peu plus de 246 000 nouvelles personnes dans le monde ( quasiment la population de Bordeaux 249 712 ) soit 10 260 par heure, ou 2,85 habitants de plus par seconde. Autrement dit, la population mondiale s’accroît chaque année de près de 90 millions d’habitants.

Sortir des énergies fossiles, avec la croissance démographique cela signifie aussi nouveaux besoins en métaux rares pour produire de l’électricité qui restera la clé de voûte énergétique, que l’on utilise le vent avec les éoliennes ou le solaire avec le photovoltaïque, il faut des métaux rares extraits des terres dites rares (qui ne le sont pas toutes fort heureusement), dont la consommation mondiale est également étroitement liée à la croissance démographique. Par exemple, pour satisfaire les besoins inhérents au numérique. Elle était en 2018 de 3130 kW heure par habitant. La population mondiale était de 7,6 milliards d’habitants, soit 3130 kW heure X 7,6 milliards d’habitants = 23 788 milliards de kW heures. Avec la même consommation par habitant qu’en 2018, mais avec une population de 8,6 milliards d’habitants en 2030, cela ferait une consommation de 3130 kW/h X 8,6 milliards = 26 918 milliards de kW/heure, soit plus de 3130 milliards de kW/h.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Démographie et climat ne font pas bon ménage Lire la suite »

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle

Peut-on à la fois lutter contre la faim dans le monde tout en limitant le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme prévu dans l’accord de Paris sur le climat de 2015 ? Dimanche 10 décembre, lors de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28) à Dubaï, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a présenté une feuille de route d’actions à entreprendre pour répondre à ces deux enjeux. Encore des diplomates qui vont brasser du vent !

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat, représentant un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. L’agenda officiel des négociations des COP, a été jusqu’à présent terriblement faible en matière d’agriculture et d’alimentation. Le processus qu’enclenche la FAO s’étalera sur plusieurs années et doit conduire, dans deux ans, à l’élaboration de plans d’actions nationaux. Plusieurs objectifs chiffrés sont d’ores et déjà listés, avec des jalons intermédiaires conduisant jusqu’en 2050. Sur le plan de la sécurité alimentaire, d’ici deux ans, le nombre de personnes souffrant de faim chronique devra avoir diminué de 150 millions – selon l’ONU, environ 735 millions de personnes étaient dans cette situation en 2022 –, l’objectif étant que plus personne ne soit dans ce cas en 2030. Sur le plan de la lutte contre le dérèglement climatique, la FAO fixe comme objectifs de baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre issues des systèmes agroalimentaires en 2030.

Le point de vue des écologistes malthusiens

On est vraiment atterrés de lire des choses aussi vagues alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître et la population de dépasser 8 milliards … Rien pourtant avec la FAO sur la croissance exponentielle et incontrôlée de la population humaine ! L’expansion à l’infini dans un monde fini, ça ne marche tout simplement pas, que ce soit pour la croissance économique ou la croissance démographique. Alors quand les deux expansions conjuguent leurs efforts pour nous projeter encore plus vite dans le mur, c’est à désespérer.

La COP28 vient de se terminer sur un échec, on ne fera rien si ce n’est se retrouver l’an prochain. Comme pour le climat avec les COP, le plan de la FAO pour l’alimentation consiste uniquement à se projeter dans des réunion futures pour savoir ce qu’il faudrait faire. En attendant on se fixe des objectifs chiffrés complètement hors sol puisqu’on ne met en place aucuns moyens pour parvenir à les atteindre. La FAO chiffrait les besoins, dans un rapport publié le 6 novembre 2023, à au moins 10 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Des chiffres, toujours des chiffres, mais aucun moyen de les atteindre. Le Programme alimentaire mondial disait avoir un besoin urgent de 426 millions de dollars pour les six prochains mois pour éviter la famine au Soudan du Sud où plus des deux tiers des habitants ont besoin d’une aide humanitaire. Le PAM annonçait le 19 juin 2022 devoir réduire les rations des réfugiés en Afrique.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Une normalité structurelle, la famine (juillet 2023)

extraits : Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population…

345 millions de personnes au bord de la famine (novembre 2022)

extraits : Après le Yémen, l’Afghanistan, l’Ethiopie et le Soudan du Sud, la Somalie pourrait rejoindre la liste des pays en famine. Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), l’Américain David Beasley, le nombre de personnes au bord de la famine a atteint 276 millions de personnes avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, et s’élève désormais à 345 millions. Son approche de la famine ignore complètement la cause démographique !…

Famine Et pauvreté au programme alimentaire mondial (juin 2022)

extraits : Les prévisions de Malthus se confirment, la progression limitée des ressources alimentaires ne suivent plus la forte hausse de la population dans plusieurs pays. Rappelons la loi de Malthus : « Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (exponentielle). On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire. En effet, l’agriculture étant soumise à la loi des rendements décroissants, les moyens de subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique (linéaire). D’où un décalage croissant entre population et alimentation ». Ajoutons que les tendances structurelles montrent qu’on ne peut plus miser sur le développement économique pour entraîner une baisse de la fécondité. L’accès à l’électricité et à l’énergie fossile devenant de plus en plus difficile, on ne peut plus prétendre avoir des solutions viables en termes de croissance économique. Devenons malthusiens, maîtrisons la fécondité humaine…

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle Lire la suite »

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

La proposition de tribune suivante a été refusé par LE MONDE, ce qui n’est pas étonnant puisqu’il n’y a plus d’analyse de fond dans ce quotidien depuis longtemps. Mais au moins ils ont répondu à l’envoi. Ce n’est pas le cas de Reporterre qui est aux abonnés absents quand Michel Sourrouille leur propose ce genre de texte…

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Quand on a bien conscience de cette donnée de base, la prophétie du Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï jusqu’à sa mort en 1990, ne peut que se réaliser :

« Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau. » 

Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne.

Comme ce constat de réalité est inaccessible à la population qui vit à l’occidentale, voiture personnelle, chauffage à volonté, voyage en avion, etc, les 28 années de négociations internationales sur le climat (les COP) ne sont qu’une parodie. Les États négocient dans l’intérêt de leurs ressortissant et de leur pouvoir d’achat, pas du tout pour une lutte réelle contre les émissions de gaz à effet de serre. Le blocage actuel n’est pas du principalement aux manœuvres des lobbies pétroliers, mais à l’inertie politique. A Dubaï, rien ne garantit que la réduction de l’usage des combustibles fossiles – et encore moins leur élimination à une date précise – sera entérinée. Et même si c’était le cas, une telle décision ne constituerait qu’un signal, qu’il reviendrait aux pays de mettre réellement en œuvre. On peut donc déjà prévoir l’impuissance de la COP28.

Il faut regarder ailleurs. En diminuant leur production de pétrole, les exportateurs luttent (quoique involontairement pour le moment) contre le réchauffement climatique. L’alliance informelle dite « OPEP+ », treize États membres de l’OPEP et leurs dix alliés, représente plus de la moitié de la production mondiale, soit environ 55 % sur un total de près de 94 millions de barils par jour en 2022. Ce club se tient prêt à intégrer un vingt-quatrième pays dès janvier 2024, le Brésil. Le ministre brésilien des mines et de l’énergie a déjà pris part à la réunion en visioconférence du 30 novembre. Le même jour – il faut rapprocher les évènements– que l’ouverture de la COP28 aux Émirats arabes unis. Pour maintenir sous tension les prix de l’or noir et, partant, garantir ses revenus, le groupe des 24 continuera à restreindre périodiquement une partie de sa production pétrolière. Au fur et à mesure de l’épuisement de leurs réserves d’or noir, ces pays vont privilégier leur demande intérieure et le prix du baril ne peut qu’augmenter. D’où des conséquences très néfastes sur des pays comme la France, dépendante de ressources naturelles externes.

Actuellement le groupe des 24 n’est pas parvenu à s’entendre sur une stratégie partagée et a dû s’en remettre à des réductions volontaires unilatérales. De son côté, les États-Unis veulent contrecarrer les baisses de l’offre annoncées par l’OPEP + pour satisfaire la demande des automobilistes américains. Or rappelons que le pic du pétrole conventionnel aux États-Unis a été atteint entre 1971 et 1972 (pic de Hubbert), il y a trente ans. Autant dire que les USA (et d’ailleurs les autres pays non OPEP ) arrivent à la fin de leurs réserves, les prix vont flamber. Les pays de l’OPEP+ voudront valoriser au maximum leurs dernières ressources, le prix du baril va s’envoler. En fin de compte, c’est la disponibilité ou non des ressources physiques qui dicte sa propre loi aux marchés de l’offre et de la demande.

Pour résumer, c’est la hausse des prix des différents carburants entraînée par la raréfaction des ressources qui va entraîner la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Michel Sourrouille

COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre Lire la suite »

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

28 années que la diplomatie international fait semblant de s’agiter.

Nous en sommes toujours au même point !

Nos émissions de gaz à effet de serre augmentent.

Global Carbon Project : Les émissions mondiales de CO2 liées à la production et à la consommation d’énergies fossiles seront de 36,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (soit 36,8 gigatonnes – GtCO2) en 2023. Ce total dépasse encore de 1,4 % les niveaux de 2019, juste avant la baisse temporaire liée à l’épidémie mondiale de Covid-19. Et si l’on prend en compte le déficit lié au changement d’usage des terres (la déforestation par exemple), le résultat est de 40,9 GtCO2. Le niveau de CO2 atmosphérique devrait atteindre une moyenne de 419,3 ppm [parties par million] en 2023, soit 51 % de plus que les niveaux préindustriels.

C’est comme quand un mur arrive et que vous êtes à 180 km/h, on devrait freiner mais on se contente de continuer à 130. Pourquoi ? Parce que la guerre des ressources a déjà commencé.

Pire, les pays pétroliers ont démoli la crédibilité du multilatéralisme onusien sur la question climatique

Stéphane Foucart : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique !

Mais une brève mention des « combustibles fossiles », en simple légende d’une figure, a été considérée comme inacceptable par l’Arabie saoudite. Et finalement biffée.

Et les pays développés continuent de faire confiance au fossile

La production de l’électricité en Allemagne a été permise à 36,42% au cours de ces derniers 30 jours par l’utilisation de la lignite (plus 16,49% par le gaz). Et encore, considérant ses difficultés à produire de l’électricité bon marché, la pollution par le charbon et le gaz ne se limite pas à la production électrique : les usines ou le chauffage fonctionnent massivement à la lignite ou au gaz, contribuant à des émissions massives de CO².

Ce qui peut se comprendre pour l’Inde (qui longtemps été mise à l’écart des profits d’une industrie forte) ne devrait pas être admissible pour un pays comme l’Allemagne qui s’est gavée depuis 150 ans.

Alors pourquoi se gêner quand on se veut pays émergent ?

La Chine fait toujours figure de mauvais élève. Ce pays dégage quasiment un tiers des émissions mondiales de CO2 (31 %) pour 17,5 % de la population mondiale. Il est même sur une pente ascendante, avec + 4 % en 2023, notamment à cause d’une utilisation préoccupante du charbon. Quant à l’Inde, même si son empreinte est beaucoup moins forte (8 % du total mondial) pour 18 % de la population mondiale, elle a des trajectoires encore plus mauvaises (+ 8,2 % au total, + 9,5 % pour le charbon).

Comme quoi on peut être « en voie de développement » et vouloir sortir de la pauvreté avec beaucoup de carbone.

Et peut-on être contre le développement des pays pauvres ?

« Baleine », le nom donné au gisement de pétrole brut découvert en 2021 au large de la Côte d’Ivoire est aussi imagé que révélateur. L’inauguration du gisement est survenue une semaine avant l’ouverture de la COP28, alors même que la Côte d’Ivoire s’est engagée à verdir son mix énergétique. Le champ offshore situé à 60 kilomètres au large et à quelque 1 200 mètres de profondeur, a commencé à être exploité. Ce gisement va permettre au pays de renforcer l’offre intérieure d’électricité, de renforcer son rôle de hub énergétique dans la sous-région, d’engranger des devises pour l’État.

Même si la Côte d’Ivoire restera très loin des poids lourds nigérian et angolais (plus d’un million de barils par jour), « Baleine » devrait amener la Côte d’Ivoire à des niveaux proches du Ghana ou du Gabon (autour de 200 000 barils par jour).

CONCLUSION : Séparer pauvreté et développement ainsi que démographie et niveau de vie est un complet non sens. Il faudrait agir drastiquement dans tous les domaines, c’est-à-dire sobriété tous azimuts, et nous faisons le contraire de ce qu’il faudrait faire.

L’intelligence humaine n’existe pas quand il s’agit de grands groupes. La sagesse d’un philosophe oui, la sagesse des nations, non.

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir Lire la suite »

COP28, le pape François au secours du climat !

Le christianisme doit se faire pardonner un péché écologique originel inscrit dans La Genèse : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la, enjoint le Créateur. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Ce qui avait autorisé le médiéviste américain Lynn Townsend White Jr de conclure, dans un retentissant article de Science (1967) sur « Les racines historiques de notre crise écologique », que « le christianisme est la religion la plus anthropocentrique que le monde a connu », puisqu’il considère que l’être humain créé à l’image de Dieu peut exploiter la nature à sa guise.

Dans l’histoire de l’Église, seul François d’Assise (1182-1226) avait contesté cette domination et remis l’homme sur un pied d’égalité avec les autres espèces, une vision irénique balayée par la révolution industrielle. Le dernier pape a choisi son nom de « François », explicitement en référence à ce saint. Selon son point de vue, les textes bibliques « nous invitent à “cultiver et garder” le jardin du monde », ce qui implique « une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature ». C’est totalement nouveau, c’est signe que des croyants peuvent encore réfléchir.

Lire, Laudato Si, lettre encyclique du pape François (2015)

Dans son message à la COP28 du 2 décembre 2023, le pape François confirme cette évolution. Rien de nouveau par rapport à sa lettre encyclique Laudato si, sur la sauvegarde de la maison commune, si ce n’est que la situation a empiré depuis sa publication en 2015, s’alarme le pape François. Pour le chef de l’Eglise catholique, « la dévastation de la création est une offense à Dieu ». Mais « l’heure est grave » et son discours s’est vite orienté vers une critique du système productiviste, dans une attaque à peine voilée contre le libéralisme : « La volonté de produire et de posséder s’est transformée en obsession et a conduit à une avidité sans limite, qui a fait de l’environnement l’objet d’une exploitation effrénée. » Elle justifie plus que jamais l’« écologie intégrale » de Laudato si, dans laquelle « tout est intimement lié », l’économie et l’écologie, la défense des laissés-pour-compte et la protection de la planète. Une démarche « associant le cri des pauvres au cri de la Terre ».

Publié à dessein avant la COP28, Laudate Deum dénonce les climatosceptiques et « les opinions méprisantes et déraisonnables qu’[il] rencontre au sein même de l’Eglise catholique ». Il pourfend surtout la domination d’un « paradigme technocratique [qui] nous isole de ce qui nous entoure » et fait des technologies (même s’il ne les exclut pas) le seul remède aux maux de la planète. Il s’agit là d’un « pragmatisme homicide »Jusqu’à comprendre « les groupes fustigés comme “radicalisés” », qui « comblent un vide de la société », et à prôner « un changement généralisé du mode de vie irresponsable du modèle occidental ».

lire, Laudate Deum contre les climatosceptiques (2023)

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Un pape écologiste ? Son nom l’indique, mais… (mars 2013)

extraits : Alors que nous nous acharnons à détériorer les conditions de vie sur notre planète, le pape précédent Jean-Paul II avait fait semblant d’écouter les gémissements de la Création. Benoît XVI était resté quasiment inaudible sur le réchauffement climatique, la sixième extinction des espèces, la stérilisation des sols, etc. Le miracle peut-il exister avec l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu « pape François » le 13 mars 2013 ? Ce pape voudra-t-il, pourra-t-il réconcilier les croyants avec la Création ? Le choix du nom du pape garde une charge symbolique importante. Le nom de « François », choisi pour la première fois dans la longue histoire de l’Eglise, fait référence à saint François d’Assise, le premier religieux à s’intéresser vraiment à la nature. Jean Paul II en avait fait le patron de l’écologie. Le pape François sera-t-il capable de plonger l’esprit chrétien dans les verts pâturages de l’ancien et du Nouveau Monde ?…

Laudato Si, lettre encyclique du pape François

extraits : L’encyclique papale sur l’environnement, Laudato Si (loué sois-tu, sur la sauvegarde de la maison commune) est importante, même pour les non-croyants : « Aujourd’hui, croyants et non-croyants sont d’accord sur le fait que la Terre est essentiellement un héritage commun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. ». C’est d’ailleurs le premier texte de ce type exclusivement consacré par un pape à la crise écologique…

L’écologie intégrale du pape… et de Delphine Batho

extraits : L’expression « écologie intégrale » est utilisé par le pape François dans son encyclique Laudato si’. Elle signifie qu’« il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux ». Il faudrait préserver l’intégrité de la Création : « L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. La nature est un don de Dieu, il faut la préserver, de la pollution. » En 2014, de jeunes traditionalistes publie un manifeste, Nos limites. Pour une écologie intégrale qui s’appuie sur le message papal. Aujourd’hui Delphine Batho laïcise l’écologie intégrale…

COP28, le pape François au secours du climat ! Lire la suite »

Responsabilité des riches… ET des pauvres

Plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements. Vous n’avez pas besoin d’une deuxième voiture, de vacances à l’étranger ou… d’investir dans une usine à gaz. C’est une évidence. Mais pas pour les riches, bien  protégés par un système ou réussir, c’est s’enrichir. Prôner la sobriété partagée reste inaudible. Ne dénoncer que la sur-richesse et pas la sur-fécondité, c’est une erreur de raisonnement. Nous n’avons qu’une  seule planète, nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre.

rapport Oxfam : Si la lutte contre le changement climatique est un défi commun, certains en sont plus responsables que d’autres. Les 1 % les plus riches de la planètes, soit 77 millions de personnes, émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population la plus pauvre, soit environ 5 milliards de personne. Le seuil de revenu pour faire partie des 1 % les plus riches a été ajusté par pays en fonction de la parité de pouvoir d’achat – par exemple, aux Etats-Unis, le seuil est de 140 000 dollars et l’équivalent kényan est d’environ 40 000 dollars.

Le point de vue des écologistes IPAT

 Sacré programme, polarisé sur 1 % de la population. Le danger de ce genre d’études, c’est de déresponsabiliser tout le monde. C’est la faute des riches, point final !  La condamnation de  la sur-richesse remonte au manifeste du parti communiste (1848) et depuis les écarts de richesse n’ont fait que s’agrandir. Que faire quand les riches veulent continuer de prendre l’avion malgré le réchauffement climatique et quand le cours de la bourse sert de boussole aux médias ? Aucun politicien ne veut (ni ne peut) écorner le mythe du ruissellement et de la Rolex au poignet.

Si on veut parcourir tout l’éventail des possibles acceptables, il faudrait que les plus riches diminuent drastiquement leur train de vie… !  Oxfam ne pointe le doigt que sur une partie de la réalité. Or le Kenya est passé de 8 millions d’habitants en 1960 à 55 millions aujourd’hui. Regardons les statistiques, toutes les statistiques, celles qui concernent les riches et celles qui ont trait aux pauvres. Et Elon Musk avec ses voitures et ses fusée et ses onze enfants, coche toutes les cases perdantes.

Il faudrait que les plus pauvres fassent un peu moins d’enfant… et pourtant  les femmes des milieux défavorisés continuent de faire des enfants à la chaîne bien malgré elles. On ne peut passer sous silence la responsabilité des pauvres quand on veut souligner la responsabilité des riches. Les gauchistes qui ne voient que les inégalités de revenu s’empêchent trop souvent d’aborder la problématique malthusienne ; la plupart d’entre eux ne savent même pas que Malthus a existé.

Dans toutes les écoles du monde, hommes et femmes mélangés, riches et pauvres sur le même pied d’égalité, il faudrait qu’il y ait une véritable initiation à l’urgence écologique, à la sobriété des comportements et donc à la baisse du niveau de vie des riches, mais aussi à la sobriété démographique et ce quel que soit son niveau de revenu. Surtout il faudrait apprendre la complexité des interdépendances. Connaître tous et toutes la formule IPAT permet d’avoir une approche simple de notre réalité socio-économique.

IPAT, soit I = P x A x T, désastre en vue

Entre décroissance économique, décroissance démographique ou enterrement des technologies nouvelles, que choisir ? L’équation d’Ehrlich, dite IPAT, nous donne une approche globale. I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03). L’amélioration de l’intensité énergétique des techniques est difficile à estimer, si ce n’est par le rapport entre tonnes équivalent pétrole et PIB. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, neutre par rapport à la croissance démographique et l’explosion consumériste.

L’impact environnemental est donc de 1,01×1,03×1, soit environ 4 % (pour simplifier, l’approximation 1 % + 3 % + 0 % = 4% est assez bonne pour ce genre de taux assez proches). On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ? L’équation nous montre la voie, il faut agir en même temps sur P, A et T. Aucun des termes ne peut être considéré indépendamment des deux autres. La population est un multiplicateur des menaces tout comme la croissance économique, l’automobile ne peut pas se concevoir sans son conducteur ni le nombre de chevaux de son moteur.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Notre responsabilité démographique

extraits : Le problème de nos sociétés modernes, c’est qu’elles ont annihilé la nécessité de la responsabilité individuelle, c’est toujours la faute des autres: c’est la faute au gouvernement, le coût de mon hospitalisation la sécurité sociale y pourvoira …  L’innovation technologique viendra bien un jour à notre secours, gaspillez comme vous voudrez, le camion-poubelle passera, etc. Dans cette société d’irresponsables, il faut espérer qu’il n’est pas trop tard pour une approche qu’on pourrait appeler social-libérale, reposant sur la prise de responsabilité individuelle. La remise en question de l’irresponsabilité en matière de fécondité est un élément crucial de cette évolution culturelle nécessaire. Pour éclairer l’avenir collectif, devenons malthusien…

Totale Responsabilité en procréant

extraits : L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, l’acte de procréation ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. » …

Responsabilité des riches… ET des pauvres Lire la suite »

COP28. La sortie des énergies fossiles, tabou

Fin octobre, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. Tous les changements évoqués convergent vers un affaiblissement de nos capacités de production alimentaire. Une refonte de nos modes de vie est nécessaire. L’urgence est telle qu’il faut confirmer sans attendre une suggestion de l’ONU formulée le 20  septembre 2023 : l’arrêt immédiat de tout nouveau projet d’extraction de tous les combustibles fossiles. Il faut également que la COP28 appelle à engager dès que possible la fin définitive de l’extraction des énergies fossiles. De toute façon, avec la déplétion des ressources énergétiques, la prophétie du Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï jusqu’à sa mort en 1990, se réalisera nécessairement :

« Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau. » (in Pétrole, la fête est finie de Richard Heinberg – 2008)

 Perrine Mouterde : Les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont à l’origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui leur confère le rôle de principaux responsables de la crise climatique qui menace l’humanité. Et pourtant, au cours des trois dernières décennies, par un incroyable tour de passe-passe, ils ne se sont jamais retrouvés sur le devant de la scène des négociations climatiques. Preuve de ce tabou, le mot « fossile » n’apparaît dans aucune décision adoptée à l’issue des COP jusqu’en 2021. L’option d’envisager la baisse de l’usage de tous les fossiles n’a figuré dans aucun des textes soumis à discussion pendant la COP27. Fin octobre 2023, lors de la pré-COP28 à Abou Dhabi, Riyad a de nouveau appelé à « éviter de cibler des sources d’énergie ». C’est la société civile qui a multiplié les mouvements de protestation contre des pipelines ou des mines de charbon et intenté des procédures judiciaires. Ce sont les scientifiques qui ont porté l’idée que limiter le réchauffement impliquait de sortir des énergies fossiles, de laisser des réserves dans le sol.

Le point de vue des écologistes inquiets

Le PDG de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company préside la COP28, c’est mettre le loup dans la bergerie. Commencer à parler fossile seulement après 27 années de COP à ne rien dire de tangible, c’est irréel. Mais sortir des énergies fossiles, c’est totalement irréaliste. La Chine autorise en moyenne deux nouvelles centrales au charbon par semaine, c’est cela la réalité. L’exhortation à agir se heurte à une réalité sociale : dans leur très grande majorité, les peuples ne veulent pas remettre en question leurs habitudes et modes de vie. Il suffit de constater les positions prises par la plupart des électeurs, en marche toute vers l’extrême droite climato-sceptique. Ça rassurer. En conséquence les gouvernements ne peuvent prendre de décisions à la hauteur du problème.

Pourtant la réalité du réchauffement climatique est incontestable, pourtant les conséquences sont déjà désastreuses dans le vécu d’un nombre de plus en plus important de personnes… A ne pas vouloir préparer la décroissance économique et démographique, nous préparons un avenir proche où la décroissance sera imposée par les réalités biophysiques. Dire autrement, c’est être aveugle.

La porte de sortie nous semble apocalyptique. Mais quand la plus grande partie de l’humanité aura été éliminée par des famines, des guerres et des épidémies, ça ira beaucoup mieux…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

après le pic pétrolier, le pic charbonnier ! (6 novembre 2010)

extrait : Peu après 2030, la stagnation puis le déclin de la production de charbon, combinée avec le déclin accéléré de la production de gaz et de pétrole touchera toutes les économies thermo-industrialisées. Entre 2040 et 2050, le commerce du charbon cesse totalement et la production de pétrole est devenue marginale et essentiellement consommée sur place. Les coupures d’électricités deviennent la norme et l’activité industrielle disparaît progressivement. Les infrastructures mal entretenues s’effondrent tandis que le manque de carburant bloque les communications. Les investissements dans les énergies renouvelables sont devenus impossibles, faute de moyens financiers et matériels. Le niveau de vie baissera de manière dramatique. Seules les nations disposant de ressources fossiles ou d’une solide agriculture de subsistance pourront survivre. Partout ailleurs, l’ordre social disparaît et la plupart des gouvernements sont en cessation de paiement…

COP28. La sortie des énergies fossiles, tabou Lire la suite »

COP28, blocage du G17 à Dubaï ?

La COP28 ouvre ses portes le 30 novembre à Dubaï dans les Emirats arabes unis, un des membres du G17. Vous ne connaissez pas le G17 ? Normal, il n’a pas d’existence formelle : il s’agit des pays dont les économies sont les plus dépendantes de la production et de l’exportation d’énergie fossile. Certains sont au Proche-Orient, mais pas tous. On en trouve en Afrique (Nigeria, Algérie, Afrique du Sud, Libye), dans les pays développés (Australie, Norvège), sans oublier la Russie, le seul membre du G17 à exporter à la fois du pétrole, du gaz et du charbon.

Christian de Perthuis : « Le président de la COP28, Sultan Ahmed Al-Jaber est le PDG de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), l’une des grandes compagnies nationales du Proche-Orient ; il prévoit d’accroître d’ici à 2028 sa capacité d’extraction de pétrole de 4 millions à 5 millions de barils/jour. Les membres du G17 s’illustrent par leur capacité de freinage et d’obstruction car l’énergie fossile constitue l’ossature de leur économie. Il suffit de voir l’état catastrophique des économies rentières lorsqu’elles sont affectées par l’effondrement de cette rente. Au Venezuela, le niveau de vie par habitant s’est contracté des trois-quarts et l’espérance de vie a reculé de 2,5 ans. L’espoir est que cette COP28 aux relents de pétrole provoque un électrochoc au sein du G17. La COP26 s’était accordée sur l’objectif de sortie du charbon utilisé sans captage et stockage du CO2. L’enjeu principal de la COP28 est d’obtenir un engagement similaire pour le pétrole et le gaz. Mission impossible ?

Le virage écolo de l’administration Biden n’a nullement freiné les investissements dans le pétrole et le gaz. Norvège et Royaume-Uni ont distribue à nouveau généreusement des permis d’exploration. Les grandes banques européennes continuent par ailleurs de financer l’économie pétro-gazière. N’oublions pas nos propres responsabilités dans le prolongement de l’aventure pétro-gazière. »

Le point de vue des écologistes catastrophés

Michel SOURROUILLE : Encore une tribune défaitiste, aucune solution n’est envisageable selon Christian de Perthuis. Selon ses propres dires, il est aussi vain de penser que le G17 va sortir de la rente fossile comme il est impensable que les pays riches se passent de l’abondance due au pétrole. A l’impossible nul n’est tenu ? La seule tribune qui aurait un impact, c’est de dire que de toute façon, si on ne maîtrise pas volontairement la décroissance économique et démographique, les calamités naturelles et la raréfaction des ressources vont nous obliger à nous limiter de force puisque nous refusons le plein gré. La planète ne négocie pas et se rie de nos 28 années de circonvolutions verbales. De la sueur, du sang et des larmes comme en état de guerre, voilà le seul discours cohérent sur l’avenir que nous devons prendre en main.

Grôme : Dubaï, c’est comme si on demandait à Bayer comment sortir du glyphosate 🙂

YannBreton : Comme pour la sortie du glyphosate… Paroles et paroles et paroles. Si engagements il y a, ce sera encore de la poudre aux yeux. Ils ne sont jamais respectés et les lobbyistes du pétrole sont parmi les plus efficaces donc…

Fitzcarraldo : l’évolution du climat n’est pas quelque chose de contrôlable. Ça va devenir invivable d’ici 10, max 20 ans, ces Cop et l’industrie de l’énergie n’apportent aucune solution crédible. L’humanité devrait avoir une priorité, coloniser la Lune pour ensuite terraformer Mars et ensuite Vénus. Il faudrait déjà réfléchir à des organisations pour ne pas commettre les mêmes erreurs que sur Terre.

Pm22 : La France, phare de l’humanité, doit interdire charbon, pétrole et nucléaire. Pesticides et antibiotiques aussi. Une production locale de tisane remplacera l’industrie pharmaceutique. La charrette à bras, la trottinette et le pédalo remplaceront voiture, camion et avion. La permaculture de topinambour et de quinoa remplacera avantageusement l’agriculture industrielle gavée d’engrais. Le monde entier nous enviera.

amiliajc : Pas assez de cancer, pas assez de catastrophe climatique pour être courageux face à une météo démente ? Ils ont des enfants : veulent-ils sauver l’avenir de leurs enfants ou les laisser mourir de faim et de canicule ?

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

27 novembre 2023, COP28, le moment d’une vérité édulcorée

25 octobre 2023, COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

Dans nos archives, article écrit le 29.09.2008 par Michel Sourrouille

La démocratie bafouille. Qui est plus puissant que le président des Etats-Unis ? Qui est plus puissant que les sept présidents des principales puissances du monde réunis en G8 ? Personne ! Pourtant la démocratie est ainsi faite que ce surcroît de puissance ne sert à rien car un problème ne commence à chercher sa solution que si on arrive à le formuler.

Si l’on reprend le texte des communiqués officiels des réunions du G7 depuis leur début en 1975, on constate que le réchauffement climatique émerge très lentement au niveau diplomatique, trop lentement. Ce n’est qu’en 1983 que l’environnement est évoqué au détour d’une phrase alors que la conférence de Stockholm dans le cadre de l’ONU en a fait un élément majeur dès 1972. L’expression réchauffement climatique est mentionnée en 1987 et 1988. Il faut attendre 1989 pour évoquer « la limitation des émissions de dioxyde de carbone ». La Convention sur le changement climatique est signée en 1992, le protocole de Kyoto en 1997. Mais en 2002, le G8 (avec la Russie) ne parle pas du tout du changement climatique puisque G.Bush vient d’accéder à la présidence des USA. Ce n’est qu’en 2005 que Tony Blair parvient à imposer un « plan d’action » sur le climat et l’énergie, plan dont on a du mal à cerner aujourd’hui la réalité. L’idée de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre est clairement exprimée en 2007, confirmée en 2008. Mais il s’agit d’un objectif global sans moyens. De plus la réduction d’ici à 2050 n’a pas d’année de référence (1990 comme le protocole de Kyoto, 2000 comme le suggère le GIEC, 2008 comme le propose le Japon ?). Comment cet effort sera-t-il partagé entre les pays riches et les pays pauvres ? On n’en sait rien.

Peut-être qu’en 2050 on accélérera les débats, la biosphère nous envoyant sécheresses et inondations, tempêtes et typhons à foison. Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie.

COP28, blocage du G17 à Dubaï ? Lire la suite »

COP28, le moment d’une vérité édulcorée

Elle s’annonce comme « la COP des fossiles ». A Dubaï, les Etats réunis pour la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), du 30 novembre au 12 décembre, tenteront de négocier une formule appelant à une réduction de l’usage du charbon, du pétrole et du gaz, principaux responsables du dérèglement climatique. « La COP28 sera un moment de vérité pour l’industrie pétrolière et gazière, qui devra montrer si elle veut être un partenaire sérieux pour accélérer la réponse au dérèglement climatique », affirme Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Un rapport de l’AIE souligne que le secteur n’est, pour le moment, pas un « partenaire sérieux » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Perrine Mouterde : Les entreprises pétrolières et gazières jouent aujourd’hui un rôle plus que marginal dans la transition énergétique. Un chiffre résume ce manque d’engagement : leurs investissements dans les énergies bas carbone ne représentent que 1 % des investissements totaux (1 800 milliards de dollars en 2023).

Fatih Birol : « Aujourd’hui, le monde produit environ 100 millions de barils de pétrole par jour, explique En 2050, il faudra être passé à 25 millions. Quand vous parlez aux entreprises, elles vous disent toutes : “Je suis prête à produire ces 25 millions de barils.” est-ce la baisse de la consommation d’hydrocarbures qui doit être à l’origine de la transition, ou faut-il d’abord mettre un terme à la production ? Aucune des deux approches n’est satisfaisante face à l’ampleur des défis, et aucun des acteurs ne devrait attendre que l’autre agisse en premier. L’idée que les producteurs d’hydrocarbures peuvent continuer comme avant et qu’ils vont réduire leurs émissions à zéro grâce à un déploiement massif du captage et stockage de carbone est, selon moi, un fantasme. »

Le point de vue des écologistes climato-compatibles

COP28, 28 années que ça dure, la mascarade. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de la gnôle. Un moment de vérité en effet. Appeler une mascarade récurrente « un moment de vérité » est l’actualisation parfaite de la novlangue du très regretté Georges Orwell ! Accepter d’organiser une COP à Dubaï, il fallait le faire ! Cet émirat représente le club de ceux qui aident à le plus polluer la planète. Le thème captage/stockage du CO2, ne doit pas être mis à l’Ordre du Jour. C’est un attrape nigaud.

La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, c’est de valoriser socialement la sobriété. Il faut que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faut qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Tant qu’on n’aura pas tout ça, nous irons au désastre. Les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Ce sont nos petits-enfants qui reviendront deux siècles en arrière, dans un monde détérioré grave. Une société basée sur l’hyper-consommation est vouée à la disparition.

Nous attendons le moment de vérité. Enfin le vrai, pas celui qui revenait régulièrement depuis Kyoto avec mecs en costards et larmes de joie en agitant au final un bout de papier qui ne correspondait à rien. Le vrai moment. Celui où on dit : c’est foutu, bonne chance à tous. En attendant cette révélation, les 0,01% vont continuer à se gaver grave en se faisant lécher le derrière par la classe politique.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou ! (25 octobre 2023)

extraits : La première priorité pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, c’est la sobriété énergétique. Aucune trace de cette urgence dans le rapport de l’AIE. Les deux autres leviers à mettre en œuvre, les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique, ne sont que des leurres. L’expérience montre que jusqu’à présent les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles, mais s’ajoutent pour répondre à notre boulimie énergétique. Quand à la technologie sur laquelle repose l’efficacité énergétique, non seulement il y a l’effet rebond qui annule les progrès possibles quand on évite la sobriété, mais croire que remplacer une automobile thermique par une voiture électrique est une avancée est idiot car l’électricité, il faut la fabriquer…

Boycott de la COP28, la seule option ? (3 octobre 2023)

extraits : Nous appelons les pouvoirs publics, associations et dirigeants d’entreprises à ne pas cautionner par leur présence cette mise en scène dans un pays qui ne prospère que grâce à l’extraction d’énergies fossiles. Abou Dhabi prévoit même d’augmenter sa production de barils de 25 % d’ici à 2027 ! A Dubaï, la dérive devient caricature : l’événement sera présidé par le patron de la plus grande entreprise d’énergies fossiles des Emirats arabes unis – Sultan Ahmed Al-Jaber – quelques semaines après des révélations de la presse britannique nous apprenant que les Émirats mentent depuis dix ans sur leurs émissions de méthane…

COP28, le moment d’une vérité édulcorée Lire la suite »

Climatosceptiques ? Plutôt climatonégationnistes

Gilles Barroux regrette que le déni du réchauffement climatique soit toujours assimilé à une forme de doute, alors qu’il s’agit plutôt d’une forme de défiance. Le terme de « climatoscepticisme » devrait-il être abandonné ?

Gilles Barroux : « On peut préférer le terme de « dénialistes » pour qualifier les climatosceptiques car n’est-ce pas faire trop d’honneur à ces négationnistes refusant les conclusions issues de la science. Le fait de mettre en doute peut exprimer une attitude intellectuelle dénuée de tout a priori : l’on peut mettre en doute parce que l’on attend des arguments plus convaincants, parce que l’on attend une clarification des hypothèses proposées ou une contre-expertise. Loin d’exprimer une défiance systématique, le doute engage à un examen rigoureux et propre à produire un jugement en toute connaissance de cause. Parce que le sceptique prend très au sérieux les fondements de la connaissance, la quête des méthodes pour élaborer un raisonnement fiable, il ne se ridiculise pas dans le déni du réel. Le sceptique n’oppose pas de manière dogmatique et à coups d’intimidations une « vérité » ou un ensemble de « faits » alternatifs, il questionne, il s’interroge, il compare.

Là où le doute exprime la prudence dans l’exercice du jugement, le soupçon illustre la défiance envers une autorité ou une communauté scientifique. Ce soupçon, comme l’énoncent régulièrement les chercheurs, objets des attaques des climatosceptiques, vise à saper la crédibilité des travaux entrepris, à ramener au stade de l’opinion, de la croyance, ce qui est pourtant fondé sur des dizaines et des dizaines d’années de relevés, d’observations, d’hypothèses et de conclusions, tout cela à chaque fois dans le cadre de protocoles dûment vérifiés.

Nos climatosceptiques, à rebours d’une telle démarche, introduisent une autre histoire du climat, à coups d’arguments ficelés tel un puzzle flirtant bien souvent avec telle ou telle théorie complotiste : l’homme n’y est pour rien, la Terre se réchauffe régulièrement, les scientifiques sont enfermés dans des laboratoires, ils ne vivent pas dans le « réel »… Loin d’exprimer une quelconque exigence scientifique, ils parient sur l’ignorance de leurs auditeurs pour jeter le trouble, le soupçon et, dans les mailles de leurs filets fallacieux, introduisent un récit alternatif sans fondement.

Leur climatoscepticisme relève bien d’une entourloupe, et des termes comme « climatodénialistes »

ou bien « climatonégationnistes » siéraient nettement mieux à leur démarche. »

Le point de vue des écologistes insoupçonnables

Nous vivons malheureusement dans un monde où beaucoup de mots ont perdu de leur sens et où la réalité peut être niée sans aucune preuve. Les gens ne croient plus en la science, ne savent même plus ce que ce mot signifie, le confondant en effet bien souvent avec une opinion. Voici pour en savoir plus quelques articles climatocompatibles sur notre blog biosphere.

Serge Galam, négationnisme climatique (2008)

extraits : Le livre de « réflexions » sur le réchauffement climatique de Serge Galam est éreinté par Le Monde du 8 octobre 2008… Ce pseudo-spécialiste fait partie de ce qu’André Lebeau (in L’enfermement planétaire, 2008) appelle les négationnistes, ceux qui tendent à empêcher la prise en compte de la menace. Les négationnistes-climatiques ont en commun deux caractéristiques : ils n’appartiennent pas à la communauté des climatologues, ce sont des spécialistes d’autres disciplines, et ils s’expriment non dans la littérature scientifique, mais directement dans les mass media, quotidiens en mal de lecteurs ou chaînes de télévision en quête d’Audimat…

négationnisme climatique (2009)

extraits : Il y a des négationnistes partout, même parmi nos élites. Mais les négationnistes les plus dangereux pour l’avenir de nos enfants, ce sont les négationnistes du climat. Ainsi une brève du Monde (11 février 2009) parle de Sammy Wilson, ministre nord-irlandais de l’environnement, qui a interdit une publicité appelant à réduire la consommation d’énergie et donc l’émission de CO2 (…)

Dans la rubrique Vu&commenté du Monde du 20 mai 2008, le faux écolo Claude Allègre ne croyait pas lui aussi à un réchauffement climatique d’origine anthropique. Il parlait même d’une escroquerie scientifique menée par des centaines de spécialistes du climat dans le cadre du GIEC. Pourquoi donc Le Monde a-t-il donné tant de fois la parole à cet égocentrique cultivant une notoriété malfaisante grâce à ses jugements personnels à l’emporte-pièce ?…

CLIMAT : des négationnistes criminels

extraits : Bonjour l’armée du doute. Les négationnistes du climat se font encore entendre ! Les spécialistes du climat sont attaqués sur les réseaux sociaux par des comptes anonymes qui remettent en cause la réalité du réchauffement ou sa gravité. Un discours qui diffuse autant parmi les élites politiques et économiques que parmi le peuple.

Un membre du GIEC : « Parfois je rêve que la bêtise soit un facteur aggravant du risque de décès prématuré lié au réchauffement… » (texte d’un dessin)…

climatocrétinisme, la triste loi de Brandolini

extraits : Le discours climatosceptique des années 1980 tendait à nier la réalité du dérèglement climatique ; aujourd’hui, face à l’indéniable, il cherche plutôt à contester son origine anthropique, autrement dit liée à l’activité humaine. Il ne s’agit plus d’experts en marge mais de citoyens imprégnés de défiance, complotistes, antivax et poutinolâtres. La raison pour laquelle il y a encore autant de climato-sceptiques, c’est qu’en matière de changement climatique, il faut dix secondes pour sortir une ânerie, et dix minutes pour expliquer pourquoi c’est une ânerie. Être libre (la « liberté de la presse »), ce n’est pas – en tous cas pas dans mon esprit – avoir le droit de raconter n’importe quoi au motif qu’il n’y a pas de sanction pécuniaire ou légale à court terme. Cela, ce n’est pas être libre, c’est être, au choix, paresseux, cynique, ou immoral.

Soyons clairs : nous ne perdrions pas une seconde à contribuer à un débat portant sur le fait de savoir si la Terre tourne autour du Soleil ou l’inverse. Car à force de se construire des mensonges, les humains s’empêchent de réagir et demain il sera trop tard…

Climatosceptiques ? Plutôt climatonégationnistes Lire la suite »

Pétrole et charbon, des lobbies très sales

« Pétrole, un lobby tout-puissant », sur Arte : à la recherche du temps perdu

Le 26 mars 1979, la compagnie pétrolière Exxon produit une petite note truffée de grandes ambitions. L’objectif de cette lettre de mission ? Lancer des recherches scientifiques afin d’examiner la « probabilité d’un effet de serre global ». La conclusion de l’étude était sans appel : « concentration du CO2 », « montée des températures », « élévation des mers », « modification de la biosphère »… Le documentaire décrit en deux parties – Le Déni et Le Doute – les mille stratégies utilisées par le lobby pétrolier pour entraver la lutte contre le réchauffement climatique. Le très puissant American Petroleum Institute mobilise des chercheurs dont la mission est de semer le doute ; financer des fondations aux doux noms, Americans for Prosperity ou Clean Skies ; cibler les politiques élus dans des Etats très dépendants de cette industrie, comme l’Oklahoma… Les compagnies précipiteront l’échec de la taxe British Thermal Unit de Bill Clinton et de son vice-président, Al Gore, et l’enlisement de la politique environnementale de Barack Obama. Depuis, les compagnies promettent de développer la technologie du captage de carbone et le climatoscepticisme continue de prospérer. 

On ne réglera pas la crise du climat si on ne règle pas la crise de la désinformation.

FutureCoal : Alliance mondiale pour un charbon durable

Les charbonniers continuent d’utiliser les méthodes du lobby pétrolier alors qu’on sait qu’il faudrait déjà laisser le charbon sous terre. Notre messagerie biosphere a reçu aujourd’hui le message suivant :

Calcutta, Inde – Après 38 ans d’existence, la World Coal Association (WCA) – Association mondiale du charbon – va cesser ses activités et entrer dans une nouvelle ère sous une marque qui change la donne : FutureCoal – The Global Alliance for Sustainable Coal (Alliance mondiale pour un charbon durable).

En présentant le nouveau logo et la nouvelle identité de la marque lors d’une conférence de presse prévue à cet effet, à Delhi, Michelle Manook, directrice générale de FutureCoal, a expliqué que ce changement répondait à une demande des secteurs du charbon et des secteurs connexes de se moderniser et de se rassembler autour d’un objectif commun. L’organisation défend les droits souverains de tous les pays producteurs et consommateurs de charbon

« Pendant trop longtemps, notre chaîne de valeur mondiale du charbon a laissé l’hostilité à l’égard du charbon nous dominer et nous diviser, ce qui a entraîné une détérioration de l’image du charbon à l’échelle mondiale. Cela a diminué les capacités et les progrès potentiels de nombreux pays en développement vulnérables et de pays émergents, mais aussi, nous le constatons maintenant, ceux de certains pays développés. »

(1) Qu’est-ce que FutureCoal ? L’Alliance mondiale informe sur la ressource essentielle qu’est le charbon et sur le rôle considérable et continu que celui-ci joue dans l’amélioration de la vie et des moyens d’existence de notre communauté mondiale.

(2) Qu’est-ce que la gestion durable du charbon ? La gestion durable du charbon (SCS selon l’anglais Sustainable Coal Stewardship) offre une voie qui permet d’extraire plus de valeur par tonne de charbon. La valeur est déterminée et mesurée à l’aune des avantages qu’elle apporte à l’économie et à l’environnement.

(3). Au-delà de la combustion. Les futures opportunités commerciales s’étendent à la transformation du charbon en de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée, comme la liquéfaction du charbon (CTL), ce qui crée des hydrocarbures liquides synthétiques, de l’hydrogène, du méthanol et des produits agrochimiques…

La noirceur de ce charbon-là fait peur, et dire que la COP28 va être présidée par un pétrolier… dès fois je comprends les écoguerriers.

Pétrole et charbon, des lobbies très sales Lire la suite »

CLIMAT : Atténuation ou adaptation ?

Alors que l’atténuation se concentre sur les mesures à prendre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation regroupe toutes les politiques nécessaires pour amortir les impacts et prévoir les coûts engendrés (construction d’une digue, réparation, santé publique, etc.) par le réchauffement. De toute façon, on ne fera rien qui soit à la hauteur des périls à venir.

Matthieu Goar : La puissance d’impact des catastrophes naturelles est renforcée par le changement climatique d’origine humaine. Les politiques mises en place « nous mettent sur la voie d’une température de 2,4 °C à 2,8 °C d’ici la fin du siècle ». Dans son nouveau rapport sur ce sujet, l’Adaptation Gap Report, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) souligne que les sommes nécessaires « pour l’adaptation sont dix à dix-huit fois plus importantes que les flux financiers publics internationaux actuels ».

Les besoins de financement, rien que pour préparer les sociétés des pays en développement, les plus touchés, sont compris dans une fourchette de 215 à 387 milliards de dollars (203 à 365 milliards d’euros) par an au cours de cette décennie. Face à ce constat, les sommes mises sur la table par les Etats apparaissent dérisoires, le montant des flux du Nord vers le Sud sur le dossier climatique n’était que de 21,3 milliards de dollars en 2021. Les dégâts dans les cinquante-cinq économies les plus vulnérables au climat ont dépassé à eux seuls 500 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Le PNUE ne s’intéresse qu’aux pays en voie de sous-développement, mais même les pays riches ne pourront pas s’adapter à 4 °C de hausse moyenne des températures… même si le gouvernement français dit s’y préparer ! L’adaptation devient un biais idéologique qui élimine toute idée d’atténuation par baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre.

Il est vrai que l’immense majorité du peuple qui vit à l’occidentale est incapable de se désintoxiquer du modèle croissanciste qui nous a menés là où nous sommes. L’effondrement de ce modèle sera donc imposé par l’épuisement des ressources dont il se nourrit. Puisque le pédagogie de la catastrophe n’a pas fonctionné, c’est la catastrophe qui nous servira de punition. Car ce sera trop tard pour parler pédagogie. Vivement la carte carbone, le rationnement énergétique !

Le problème de fond repose sur notre capacité à se projeter dans le futur. Pourquoi payer maintenant quand on peut laisser ses enfants payer beaucoup plus cher un peu plus tard. C’est le raisonnement tenu non seulement par les milieux financiers, mais aussi par tout possesseur d’une voiture individuelle. Les individus sont caractérisés par leur capacité plus ou moins grande à se projeter dans le futur. Pour les économistes, la « préférence pour le présent », très répandue parmi la population occidentale, reflète une impatience à consommer cultivée par la publicité. Au niveau écologique, les gens ne se projettent pas dans un avenir où la planète brûle, ils s’accrochent d’autant plus au présent…. Les politiciens, même réunis dans une conférence internationale sur le climat, ne raisonnent pas beaucoup plus loin que les intérêts immédiats de leurs électeurs… car la prochaine élection arrive bientôt. Et les médias cultivent l’événementiel du faits divers, pas la compréhension du monde à venir.

Notre perception du temps est conditionné par un apprentissage… ou par un bourrage de crâne. L’éducation au long terme manque cruellement aujourd’hui !

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Des chefs d’État bien d’accord pour le déni

extraits : Le ridicule ne tue pas ! La déclaration de Joe Biden, Ursula von der Leyen, Lula, Emmanuel Macron et consorts n’est qu’une litanie de trois mots répétés en boucle, « transition… investissement… croissance-développement »…

+ 4°C, rupture civilisationnelle en vue

extraits : Jean Jouzel, paléoclimatologue : « Au départ de ma carrière, on mettait l’accent sur l’atténuation. A titre personnel, j’hésitais à parler d’adaptation car j’espérais que la baisse du CO2 serait plus efficaces. L’adaptation devient indispensable à mesure qu’on ne prend pas les mesures pour lutter contre le réchauffement. »…

responsabilité présente et générations futures

extraits : La base essentielle du travail de Dieter Birnbacher en 1988 est la suivante : comment fonder une éthique du futur autrement que sur de vaines déclarations d’intentions. Après avoir noté d’immenses problèmes de définition des générations futures et de son horizon temporel, trois obstacles apparaissent :

la préférence temporelle, qui amène à sous-estimer le profit futur ;
– la
préférence de l’ego qui entraîne le fait que le coût et le profit qui concernent d’autres personnes nous touchent moins que ceux qui nous concernent personnellement ;
– la
distance morale qui implique que notre intérêt aux individus décroît avec l’éloignement

+4°C en perspective, le commencement de la fin

extraits : L’adaptation nécessaire au changement climatique à venir fait l’objet d’un nouveau cap gouvernemental : se préparer à une hausse de 4 °C de la température. Autant dire que la messe est dite, ou mieux la terre est cuite !…

CLIMAT : Atténuation ou adaptation ? Lire la suite »