L’écologie à la mode du Rassemblement national

Interrogée par terraeco en mars 2012, Marine Le Pen exprimait le fond de sa pensée.

Selon vous, les changements climatiques n’existent pas ? « Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène. »

Vous remettez en cause les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ? « Ce ne sont pas les travaux du GIEC qui peuvent établir avec certitude que l’homme est la cause du changement climatique. Mon père m’expliquait quand j’étais petite que le Sahara gagnait déjà un kilomètre par an ».

Parlons agriculture ? « Le bio est une dictature, avec des histoires de gros sous enrobées dans des bons sentiments. »

En 2023, Marine Le Pen identifie maintenant l’environnement comme un axe de progression pour le RN. L’idée sous-jacente est d’opposer « le bon sens de la terre, du paysan », contre l’idéologie urbaine bobo et les “technos hors sol”.

Cela parle sans doute aux artisans, aux agriculteurs, aux petits chefs d’entreprise qui subissent des normes administratives complexes. Mais cela ne résoudrait en rien les problèmes systémiques auxquels nous sommes confrontés.

Clément Guillou : L’extrême droite voit dans l’écologie et les inévitables mesures d’adaptation au réchauffement climatique un clivage majeur des années à venir et un sujet de fracture nationale à exploiter ; le monde rural et périurbain constitue le gros de son électorat. Jusqu’à présent, le « localisme » faisait figure d’élément de langage quasi unique pour le RN. Le terme devrait à présent passer au second plan derrière une « écologie du bon sens », que le parti oppose à la présumée écologie punitive. « L’idéologie [des écologistes], c’est la lutte contre l’humain », avançait Marine Le Pen le 1er mai 2023. La traduction concrète de cette formule est la suivante : le RN entend s’opposer à tout ce qui menace de perturber les modes de vie et de consommation des Français au nom de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, on revendique une posture technosolutionniste face au réchauffement climatique, en expliquant que la recherche résoudra le problème. Le RN vise à porter l’effort de recherche privée et publique à 5 % du produit intérieur brut (il est aujourd’hui de 2,2 %) et compte aussi sur des avancées considérables dans la recherche nucléaire.

A l’Assemblée nationale, la lutte contre l’écologie punitive passe par le combat contre les zones à faibles émissions, décidées au nom de la santé publique, contre la refonte des diagnostics de performance énergétique, ou contre le zéro artificialisation nette (ZAN). Ce qui est attaqué par le ZAN, c’est le modèle de la France pavillonnaire qui veut être tranquille, la France de la voiture individuelle. Andréa Kotarac* prend la relève du député européen Hervé Juvin, ancien « Monsieur Environnement » du RN.

Le point de vue des écologistes véritables

C’est tout simple  » il faut arrêter d’emm… les gens » ! C’est un argument politique qui marche à tous les coups ! Or les contraintes liées au rétablissement des équilibres naturels sont incontournables. Alors même que les questions écologiques sont complexes et écosystémiques, l’extrême droite martèle une pensée binaire. Ils savent où aller chercher la colère et la frustration. C’est facile d’opposer écologie de bon sens et écologie punitive, ce serait impossible à mettre en pratique si on était en responsabilité de gérer l’urgence écologique… sauf à se complaire dans le dogmatisme et préférer la fin du mois à la fin du monde.

Il semble que les problèmes auxquels l’espèce humaine est globalement confrontée dépassent les capacités d’intelligence des décideurs et des électeurs. Un peu partout dans le monde, le populisme au pouvoir fait prendre un retard colossal aux sociétés qui tombent sous sa coupe. Or tout retard accélère l’ampleur de la catastrophe environnementale en cours. Les efforts à faire sont désagréables aux yeux du citoyen moyen, et jugées inutiles au vu de ce que ne font pas « les autres ».

Bref, nous nous dirigeons donc à la fois impuissants et très tranquillement, en même temps vers plus 3 ou plus 4 degrés d’ici la fin du siècle et vers la fin des énergies fossiles qui étaient la base de notre confort actuel. Nos générations futures marcheront au pas pour se lancer dans des conflits interrégionaux sans fin, la guerre est la seule issue envisagée par une dictature…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Projet de l’écologiste Marine Le Pen

extraits : sur son site en 2023, le projet du RN (l’environnement pour une écologie française) : Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, notre projet tourne la page de l’écologie punitive… L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous sortirons du « Green deal » et de l’enfer administratif qu’il impose aux petites entreprises sous le nom de « taxonomie » au profit d’un plan d’autonomie stratégique fondé sur le développement durable… La France n’a pas à sacrifier le bien-être de sa population pour corriger les erreurs ou les abus des autres pays !… … Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël ! »

L’écologie, impensé du Rassemblement National

extraits : Ce parti d’extrême droite fait bloc avec la FNSEA et oppose la ruralité aux « talibans de la verdure », comme Marine Le Pen appelait les écologistes durant sa campagne présidentielle de 2022. Christophe Barthès, député Rassemblement national (RN) de l’Aude : « Il faudrait être idiot pour voir qu’il n’y a pas de changement climatique. Mais est-ce l’effet de l’homme ? Peut-être que oui, peut-être que non…

* Andréa Kotarac, né en 1989, commence en politique en s’engageant contre l’extrême droite. En 2016, il participe même à une manifestation appelant la région à accueillir des migrants. D’abord membre du Parti de gauche et de La France insoumise, il devient en 2019, assistant parlementaire du député européen Hervé Juvin (RN). Au début de l’année 2021, il lance le parti Les Localistes, avec Hervé Juvin. Le RN l’investit ensuite comme tête de liste aux élections régionales de 2021. Il prend la direction de la revue IDées, censée servir de réflexion aux parlementaires européens RN. Présenté comme le « nouveau visage de l’écologie version RN », il est chargé de préparer la plate-forme écologique du parti pour la présidentielle de 2027.

10 réflexions sur “L’écologie à la mode du Rassemblement national”

  1. L’écologie est nécessairement punitive en ce qu’elle est par nature contraignante, comme sont contraignantes les limitations de vitesse sur les routes et autoroutes ou l’interdiction de fumer dans les trains, les ascenseurs ou les restaurants. La différence est que l’écologie n’a pas pour objet la sécurité routière ou la santé publique mais la survie de l’espèce humaine. Sans écologie punitive, la punition risque d’être infiniment plus lourde.

  2. Il ne faut pas débattre avec l’extrême-droite, il faut la combattre, point barre !
    Et tout faire pour dissiper la Confusion, qui hélas ne porte pas que sur l’écologie.
    L’écologisme est une idéologie, point barre ! Aujourd’hui ON peut qualifier n’importe qui d’écologiste, voire de vrai écologiste etc. Et en même temps ON peut qualifier n’importe qui d’écotartufe, d’escrologiste, de grosse merde et j’en passe. Quant à l’écologue, il reste un scientifique. Or la science n’est ni de droite ni de gauche.

    – « Le fait que la Nouvelle Droite ait « gauchisé » son discours dans les années 1990, en recyclant des auteurs de gauche, entraîne ce qu’on appelle le confusionnisme. Mais il n’y a rien de confus : tout est réfléchi. L’extrême droite met en avant des références de gauche, écologiques, en gardant le même fond idéologique. »
    (L’extrême droite a regardé du côté de l’écologie dès la fin du XIXe siècle - humanite.fr)

  3. marcel duterte

    On pourrait qualifier de vrais écologistes , les (non-) scientifiques qui restaurent des sites pollués à l’ extrême, qui sauvent des espèces en danger, qui protègent et restaurent forêts, faune, et flore : chapeau bas à ces gens dignes d’ éloges
    Les soi disant verts autoproclamés (pastequistes, La France Soumise et autres crapules du même acabit) sont bel et bien des escrologistes appartenant à cette gauche mérule de nos sociétés à l’ odeur idéologique pestilentielle

  4. Sans être partisan de l’extrême droite, les autres partis font de même : (partis politiques) + écologie ET (partis politiques) + jeux olympiques ET (partis politiques) + immigration
    ET (partis politiques ) + dernier truc qui fait le buzz ET (partis politiques)…
    Vous pouvez remplacer (partis politiques) par le groupe politique que vous préférez ! Aucune vision structurelle des uns et des autres, que du cas par cas !

  5. La France va donc sauver la planète grâce à une série de recettes miracles dont elle seule a le secret et que nous appelons fièrement « taxes ». Leur nécessité, vu le dernier « conseil de crise » climatique, ne saurait à l’évidence être contestée par aucun contribuable.
    Avec l’Umps et ses supplétifs vert rouge modem, voici ce qui vous attend à la rentrée :
    taxe canicule ;
    taxe autoroute ;
    taxe trajet avion ;
    taxe climatisation ;
    taxe sur l’arrosage ;
    taxe véhicule thermique ;
    taxe sur alcools et tabac…
    … et pour finir en beauté, cette ultime touche de quintessence du génie français : une taxe sur la maladie (hausse du tarif de consultation, du forfait hospitalier, déremboursement des médicaments) !

    1. Avec l’argent récolté de ces taxes, pensez vous vraiment que les UmPs vont réparer l’environnement sur le terrain et sauver des espèces ? Rembourser les dettes publiques ? Que nenni ! Tout le pognon servira à créer des planques dans les administrations et arroser d’argent public ses clients électoraux !

      Parce que taxer les pauvres et les classes moyennes c’est plus facile que de réclamer les dus fiscaux auprès des exilés fiscaux ou taxer les yachts ! (voir liste de taxes ci-dessus en comparaison)

      1. C’est marrant ce besoin que t’as d’être systématiquement hors-sujet.
        Comme si tes conneries pouvaient nous faire oublier ce que vaut ta blonde chérie en matière d’écologie. C’est à dire rien. Plus exactement rien du tout.
        Nada ! Zéro pointé ! Encore moins qu’en économie. Autant que Toi en génétique, c’est pour dire. Bref, plus nul ou plus nulle que ça tu meurs.
        Maintenant faut quand même lui voir quelques circonstances atténuantes à cette pauvre Marine, qui elle non plus n’a pas choisi de naître là et pas ailleurs. Ses seules connaissances en la matière elle les doit à son vieux borgne de père. Qui quand elle était petite, lui expliquait que le Sahara gagnait déjà un kilomètre par an.
        Et qu’est-ce que c’est qu’un kilomètre par an, hein ?
        Oserais-tu nous dire, Toi aussi, que ce n’est qu’un détail ?

  6. Les mêmes qui dénoncent à tort et à travers les « khmers verts » et les « pastèques », verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur » (pas toujours à tort il est vrai) , sont en train de nous fabriquer une nouvelle espèce : brune à l’intérieur avec une très fine peau verte : un truc pas très ragoûtant et déjà un peu pourri dès le départ.

  7. marcel duterte

    « Andréa Kotarac, né en 1989, commence en politique en s’engageant contre l’extrême droite. En 2016, il participe même à une manifestation appelant la région à accueillir des migrants.

    Inutile d’ en dire plus, un escrologiste qui pousse à accueillir dans un pays déjà surpeuplé des migrants dont on connaît l’ immmmmmmmmense utilité en France .
    On admirera l’ énorme courage de ce triste sire devant combattre la terrrrrrible extrême droite de la mère Le Pen qui nous dit , cette cagole, que l’ islam fait partie du modèle français .
    A pleurer de bêtise
    De plus , le GIEC (groupement intergouvernemental d’ escrologistes confirmés) ne possède pas la vérité révélée et est sûrement lié au gros business éolienophotovoltaique

    1. Comme les sociologues, comme les philosophes, les historiens, les agronomes, les démographes et j’en passe… voilà donc que le GIEC n’est qu’un ramassis de gôôchistes, la pire race qui soit, une bande de menteurs, d’escrocs et j’en passe.
      Eh ben… quand je pense que certains se demandent encore si l’écologie est de droite ou de gauche… ou plutôt au-dessus, au-delà ou je ne sais où … En attendant il en existe une qui est en dessous de tout. Celle là c’est l’ “écologie” à la mode de la fachosphère.
      C’est marrant (pitoyable, misérable) cet acharnement de la fachosphère à nier la réalité, tout autant qu’à revisiter l’histoire etc. Misère misère !

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