épuisement des ressources

Émaciation, cachexie et surpopulation

Il y a les conférences internationales et il y a la réalité

A Paris, s’est ouvert un sommet pour lutter contre la malnutrition. La rencontre organisée par la France, les 27 et 28 mars 2025, est le premier rendez-vous de solidarité internationale depuis l’annonce de l’arrêt de la majorité des financements américains pour l’aide humanitaire et le développement. Au ministère des affaires étrangères, il a fallu batailler pour imposer cette rencontre, parfois moquée en « sommet des biberons » . Selon une évaluation de la Banque mondiale, il faudrait investir 128 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans d’ici à 2035 pour couvrir les besoins en nutrition (soit 13 dollars par femme enceinte et 17 dollars par enfant de moins de 5 ans et par an).

Constatons que 45 millions d’enfants souffrent d’émaciation, à savoir une réduction du poids corporel en dessous de 80 % du poids normal. Sans élimination des causes, une émaciation entraîne rapidement des changements irréversibles. C’est alors la cachexie, un affaiblissement structurel de l’organisme et la fonte du tissu adipeux, le tout lié à une dénutrition trop importante. La cachexie réduit les personnes atteintes à un état d’immobilité par atrophie musculaire.

De la même manière que pour le climat ou la faim dans la monde, les sommets internationaux ne résolvent aucun des problèmes qu’ils sont censés résoudre. La malnutrition, première cause de mortalité infantile dans le monde, est chroniquement sous-financée, et ce même avant le revirement américain et la baisse des financements de plusieurs pays européens. La France a réduit son aide publique au développement de plus de 30 % en 2025. Pourtant la faim n’est pas une fatalité. Elle résulte principalement de l’état de surpopulation dans les pays frappés par la cachexie des plus jeunes. Et le monde développé n’est pas responsable de cet état de fait. Où sont les programmes de planning familial et de fécondité responsables dans les pays surpeuplés ? Soyons juste, ce n’est pas le seul élément à considérer. Les ONG type Actions contre la faim infantilisent les femmes et surtout déresponsabilisent les gouvernements concernés. Souvent il y a un état de guerre sans fin dans certains pays. Moins d’un pays africain sur cinq fait ce qu’il faut en matière de financement de l’éducation. Les femmes sont dans la majorité des cas infériorisées, leur fécondité ne valorise que la gente masculine. Le pouvoir est trop souvent autocratique, une infime minorité fait de la prédation sur son propre pays.

Autant dire que les morts de faim vont rester une constance de l’humanité. D’autant plus que le malthusianisme, la recherche de l’équilibre entre le nombre d’humains et la disponibilité des ressources, est considéré trop souvent en France comme une faute à ne pas commettre.

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Contre la faim, du fric ou un préservatif ?

Extraits : En assistant continuellement un pays l’aide t’on vraiment ? Si notre aide se résume à expédier en Afrique des céréales, on tue les cultures vivrières locales, en débarquant sur les quais des denrées à prix cassés provenant de nos stocks d’invendus, ce qui fait que les paysans désertent leurs champs et vont grossir les bidonvilles….

Surpopulation, sa perception en 1973 et 2021

L’idée de surpopulation en 1973 : La population du monde ne cesse de s’accroître. Bientôt les villes auront envahi la terre entière. La nourriture (du plancton) sera rationnée. Dans ce monde de béton sans arbres, ni fleurs, les hommes seront enserrés, prisonniers…

L’idée de surpopulation en 2021 : Alors que la population mondiale augmentera de 1,5 milliard d’habitants d’ici à 2030, la décroissance aggraverait davantage la situation des habitants réduits à la famine. Par contre, l’agriculture pourra produire davantage pour nourrir la planète…. (extraits)

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« extractivisme », synthèse de notre folie

Le mot extrativismo (sans c) est apparu au Brésil, dans les années 1930, pour désigner l’exploitation des plantations de caoutchouc. C’est avec une acception différente que le mot extractivismo (avec un c) s’est diffusé, à partir des années 1980 dans les pays voisins, avec comme contexte la résistance des peuples autochtones aux grands projets miniers.A la fin des années 2000, cette notion militante a été généralisée par des chercheurs engagés. Ce terme est devenu une caractéristique du capitalisme contemporain : la valeur y est “extraite” plutôt que “produite” par le travail. Deux traits majeurs le définissent : une exploitation des ressources qui ne se préoccupe pas de leur renouvellement et des externalités négatives (pollution, pauvreté…), et un contrôle par des réseaux oligopolistiques. Les bénéfices tirés de cette « capture de valeur » sont concentrés entre les mains de quelques-uns, tandis que les coûts sont légués au reste de l’humanité.

L’extractivisme imprègne les mentalités de nombreux dirigeants, ce que Donald Trump a confirmé avec son slogan de présidentiable : « Drill, baby, drill ! » (« fore, bébé, fore ! »)

Pascal Riché : Si tous les maux de la planète pouvaient être encapsulés dans un seul mot, quel serait-il ? « Extractivisme » ferait un bon candidat. La dénonciation de l’extractivisme est intersectionnelle : on la croise aussi bien dans les discours écologistes, décoloniaux ou anticapitalistes. L’extractivisme, c’est le vol, la prédation, l’exploitation du Sud, la pollution et le dérèglement climatique. On l’utilise désormais dans des contextes très divers : la surpêche, l’appropriation des savoirs indigènes, l’installation d’éoliennes, l’usage des données personnelles par les géants du numérique… « Extractivisme » propose une grille d’analyse totale du système économique, dans la lignée de l’« exploitation » de l’homme par l’homme. La résonance entre les deux concepts n’est pas fortuite. Avant d’être popularisé par Karl Marx (1818-1883), le mot Ausbeutung (« exploitation ») était utilisé pour évoquer l’extraction du charbon et des minerais.

Lire, Extractivisme d’Anna Bednik (2016)

extraits : Les nouveaux tenants du pouvoir en Amérique du sud ont en effet poursuivi la spécialisation primo-exportatrice historique de leurs pays car la rente extractive a permis à ces régimes les fonds qui leur permettaient de financer les politique sociales. Aux dires du président équatorien Rafael Correa, on construira une société plus juste et plus équitable «avec le même modèle». La lutte contre la pauvreté (entendu au sens occidental du terme) a pris le dessus. Derrière la notion de développement, il y a l’idée que vivre ne serait pas suffisant. Ceux qui nous disent pauvres, expliquent les paysans-ronderos d’Ayabaca au Pérou «ne voient pas nos richesses, ils comptent l’argent». En Australie, les Aborigènes interrogent : «Nous avons du soleil, du vent et des habitants, Pourquoi polluer notre environnement pour de l’argent?» Le buen vivir (ou vivir bien) n’est plus qu’un slogan utilisé à des fins de marketing politique qui se confond, selon les besoins de ceux qui les utilisent, avec «développement», «services de base», voire  «accroissement du pouvoir d’achat». Le seul fait d’intensifier l’extractivisme a enseveli tout espoir de renouveau….

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Extractivisme, l’inquiétante frénésie (2025)

extraits : L’extraction minière est considérée comme l’une des activités humaines ayant le plus lourd impact sur l’environnement. Pollution de l’eau, de l’air et des sols, déforestation, pression sur les ressources en eau… Une grande partie des mines sont illégales. La gestion des déchets est un autre défi : chaque année, l’industrie en produit des milliards de tonnes. Par exemple, produire 1 000 à 2 000 tonnes d’or par an nécessite, en raison de sa faible concentration, d’extraire 1,5 milliard de tonnes de minerai. Les éléments toxiques sont souvent naturellement présents dans la roche, où ils sont en quelque sorte enfermés. Le fait de les sortir et de les mettre dans un milieu oxydant au contact de l’air ou des eaux de pluie fait qu’on va libérer des substances comme l’arsenic, le plomb ou le chrome.

L’extractivisme se veut indispensable, à tort (2024)

extraits : La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre : « L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition, 1516)….

L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : Le fond des océans, ce monde du silence où règne l’obscurité la plus complète, abrite quantité de minerais. Les profiteurs, on n’ose pas dire les requins, salivent déjà. De jeunes sociétés testent des engins pour collecter, par 6 000 mètres de fond, des nodules polymétalliques qui pourraient satisfaire les besoins mondiaux en batteries. The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive (2016)

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate….

La fin programmée de l’extractivisme… en 2017 ? (2016)

extraits : Depuis deux siècles nous sommes une société extractiviste, charbon, pétrole, minerais, métaux… On a transformé la Terre en gruyère. Nous avons déjà prélevé plus de la moitié du pétrole et il faudrait en laisser une grande partie sous terre pour éviter l’emballement climatique. Les politiques n’en ont pas encore conscience, mais l’extractivisme est derrière nous. En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur….

Démence extractive, c’est-à-dire «Explosons la planète» (2015)

extraits : Nous traversons la dernière étape de l’exploitation à grande échelle des minéraux. En deux siècles à peine, au terme d’une guerre impitoyable, nous aurons remonté à la surface de la terre un trésor qui avait mis des millions, voire des milliards d’années à se constituer. Le point culminant de cette démence extractive est la décision des compagnies pétrolières d’exploiter certains combustibles non conventionnels comme le gaz de schiste, le pétrole en eaux profondes ou les sables bitumineux….

Dernière goutte de l’extractivisme, exemple en Equateur ? (2013)

extraits : L’Equateur de Rafael Correa n’indique pas au monde une voie exemplaire. Pourtant il jouissait d’une renommée indéniable auprès de la gauche française. Même les antiproductivistes ont célébré sa politique du buen vivir. Les termes de la constitution uruguayenne en faveur de Pacha Mama (la Terre Mère), la détermination apparente de Correa de sauvegarder un parc naturel (Yasuni) de tout forage pétrolier… n’étaient que du vent. Voici quelques extraits de la pensée productiviste de Correa : « Nous allons exploiter nos ressources naturelles comme le font tous les pays du monde. »… « Tant que je serai président, je profiterai au maximum, jusqu’au dernier gramme, jusqu’à la dernière goutte des ressources naturelles, afin de sortir le plus rapidement possible mon pays de la pauvreté. »…..

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

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« MSC World of America » et mégalomanie

Mégabateaux, mégabassines, mégamachines, mégalopoles, mégastructures, nous sommes devenus mégalomaniaques. Or la tour de Babel s’est effondrée, les monuments en Égypte avaient disparus dans le sable, les pyramides étaient enfouis dans la jungle au Mexique ou au Cambodge et aujourd’hui nos tours se veulent plus haute que le ciel, Elon Musk veut terraformer la planète Mars et tous les dictateurs se construisent des palais grandioses.

Plus les difficulté socio-économiques et/ou écologiques sont délétères, plus les dirigeants font dans la démesure … c’est la perte du sens des limites qui signera notre perte…

Jessica Gourdon : Le MSC World of America peut accueillir jusqu’à 6 700 passager et 2 000 salariés, il a largué les amarres le 27 mars 2025 à Saint-Nazaire. C’est un immeuble des mers de 22 étages avec machines à sous, expériences en réalité virtuelle, spectacles et concerts, boîte de nuit, toboggan pour passer d’un pont à un autre… Et surtout, une profusion de restaurants et de bars. On passe d’une piscine à une autre (il y en a six au total), on a la liberté du choix ! C’est « la magie de la croisière moderne », s’enthousiasme le directeur général de MSC. Le côté tout compris et tu n’as rien à faire, c’est assez attirant. » Les enfants sont les premiers prescripteurs, les parents suivent.

Et ce n’est pas fini : deux autres paquebots, de la même taille que le World-America, seront livrés en 2026 et 2027 à MSC, le World-Asia et le World-Atlantic. Chacun de ces bateaux MSC coûte 1,1 milliard d’euros, ce sont les temples du divertissement.

Le point de vue des écologistes pied à terre

– Une boite de 8000 sardines gavées et hypnotisées par de culture du divertissement

– Des hordes de touristes bas de gamme dans des villes transformées en magasins de bibelots chinois

– Démesure du capitalisme qui exploite les êtres humains et les ressources au nom de la rentabilité

– Furoncle flottant, cauchemar concentrationnaire et aberration écologique

– Trajectoire de +4°C, 6ème extinction de la biodiversité, ressources fossiles en déclin

– S’évader au milieu des océans pour consommer toujours plus

– La grande majorité des gens qui font une croisière n’ont qu’une envie, c’est recommencer

– Ça en dit long sur le niveau de conscience des masses

– Qui est le malade ? Le promoteur ou ceux qui vont sur ces bateaux ?

– Plus de 300 000 ans d’évolution pour finir badigeonné d’huile solaire sur un monumental fer à repasser

– Évitons la petite escapade de ski à La Plagne ou aux Menuires, vers ces autres paquebots de béton

– N’oublions pas tous ces bateaux de loisirs encombrants les marinas

– Comme dit Bolloré et Cgnies, c’est quand même mieux d’avoir son petit bateau à soi

– Il est là ce monde d’après, pire que le monde d’avant.

– Pour soutenir la bonne cause, il y aurait prise d’assaut du machin, les passagers seraient débarqués sur un petite île déserte, et le machin disparaîtrait dans la lueur de l’incendie final….

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l’effondrement programmé de la méga-machine

extraits : Dans nos sociétés complexes, toute notre vie quotidienne repose sur un système mondial de réseaux techniques interconnectés. Derrière une automobile, un grille-pain, un portable, il y a des centrales nucléaires, des lignes à haute tension, des oléoducs et gazoducs, des guerres menées pour assure l’approvisionnement en énergie… A partir du moment où cette méga-machine n’est plus alimentée par une énergie abondant et bon marché, doit-on s’attendre à un effondrement de civilisation ? Voici quelques réponses…

Méga-yachts, à couler d’urgence

extraits : Insupportable luxe ostentatoire. Le port d’Antibes abrite des méga-yachts où les magnats de la finance ou du pétrole créent leur propre univers. Le même pavillon de complaisance, celui des îles Caïmans, flotte à la poupe de presque tous les méga-yachts positionnés à la perpendiculaire du« quai des milliardaires ». La zone, surveillée par vingt caméras vidéo, est interdite au public et aucun drone n’a l’autorisation de la survoler. Quelques spécimens amarrés : le Barbara (88,50 mètres), propriétaire de l’oligarque russe Vladimir Potanin.. Deux fleurons de famille royale saoudienne jouxtent le Barbara, le Montkaj (78 m) et le Sarafsa (82 m). Le magnat russe Alicher Ousmanov est propriétaire du Dilbar ; coût ? Entre 500 et 700 millions de dollars….

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Impossible croissance pour sauver l’emploi

Impossible croissance ! En vertu de la politique de consolidation budgétaire visant à réduire le déficit public, le moteur de la dépense publique va s’éteindre. En agitant le chiffon rouge des droits de douane, le président Trump va provoquer un ralentissement des échanges internationaux. Les ménages ne manifestent pas une plus grande confiance en l’avenir, le taux d’épargne reste au-dessus de 18 % ; la consommation est en berne. L’année 2024 s’était achevée sur une hausse de 1,1 % du PIB (produit intérieur brut). Difficile de parvenir à 0,9 % sur l’année 2025, comme le prévoit le budget. Et pendant ce temps le taux de chômage grimpe, il devrait atteindre 7,6 % .

On croit encore à la croissance pour résorber le chômage, l’aveuglement de nos dirigeants est sans limite. Avec 1% de croissance par an, la France aurait un PIB de 300 mille milliards d’euros en l’an 2500. Courage, on va y arriver ! On désespère de voir un jour un papier dans Le Monde expliquant patiemment que la croissance c’est fini et qu’il faut, d’urgence, mettre en place un plan avec un objectif de décroissance maîtrisée. Sinon, nous souffrirons ensemble. Sans doute pour mon cas moins que d’autres, ou moins longtemps, car je vais fêter ma 78ème année.

l’infernal triangle emploi/climat/croissance (2020)

extraits : L’infernale triangulaire des politiques, « stimuler la croissance tout en créant des emplois tout en éviter un rebond des émissions de CO2 ! »

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) résout le problème par « trente propositions pour une relance favorable au climat » ! L’AIE enfile les perles : efficacité énergétique (pour éviter de parle d’économiser l’énergie), rénovation des bâtiments (dans les bidonvilles?), moteurs électriques (sans s’interroger sur comment produire l’électricité), énergies renouvelables (qui ne seront jamais à la hauteur des énergies fossiles), développer les réseaux de trains à grande vitesse (et supprimer les lignes secondaires de chemins de fer), investir dans l’hydrogène (qu’il faudrait produire avec des énergies renouvelables!), etc. Précisons que l’AIE est une émanation du club des pays riches (l’OCDE) chargé de garantir l’approvisionnement en combustibles du monde développé. Les problèmes du tiers-monde, on s’en moque. …

L’impossibilité de créer des emplois par la croissance (2015)

extraits : L’UMPS est sur la même longueur d’onde que les syndicats, croissanciste. C’est la pensée unique de la solution unique. Le PS Manuel Valls a expliqué que « tant que nous n’avons pas une croissance plus forte, autour de 1,5 %, il est difficile de créer de l’emploi.» L’UMP Gérard Larcher estime que les chiffres du chômage « montre[nt] combien un changement de politique économique est indispensable et urgent afin de lever les freins à la croissance et à la création d’emplois ». Le syndicaliste Jean-Claude Mailly (FO) juge « indispensable » de « changer de politique économique afin de retrouver une croissance porteuse d’emplois ».

Ils attendent tous la croissance comme d’autres attendaient autrefois la pluie ; c’est la pensée magique ….

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Bientôt le survivalisme climatique obligé

« Il faut aménager et ménager la nature. L’écologie, c’est protéger les gens ». Belle phrase qui a pour inconvénient de ne porter à nulle conséquence. Le 10 mars 2025, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, a présenté la version finale du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). Ce document de 52 mesures est pensé à partir de la perspective, inquiétante mais très réaliste, d’un réchauffement de + 4 °C en France d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle.

Mais les entreprises ne devront plus être obligées d’« instaurer progressivement » des plans adaptation, mais seulement « incitée »s. Des conférences des parties (COP) régionales vont se pencher sur les besoins de leur territoire afin de « commencer à réfléchir ». Les discussions s’annoncent très compliquées avec le secteur agricole ou avec certaines filières touristiques dans les zones de montagne.

Le point de vue des écologistes réalistes

hapax : Le défaitisme est déjà un climatoscepticisme.

Christian Giusti : L’objectif de l’accord de Paris en 2015 était de +1,5 degrés. Se donner +4 comme objectif n’est-il pas l’aveu d’un renoncement total à tenir +1,5 ou +2 ? Or chaque dixième de degré compte ! Et là, on lâche d’un coup 2,5 degrés…

Calbot : Etant donnés les efforts (?) entrepris depuis des décennies et le résultat obtenu aujourd’hui, le temps qu’on mette au point une adaptation à 4°, le réchauffement aura déjà pris 6° au moins.

Hnaillon : Nous avons eu en 2024 en moyenne +1,54°C sur Terre. Et nous avons constaté que l’adaptation est une illusion. Alors +4°C…

Vieux : Donc on ne fait même plus semblant d’essayer de lutter contre le changement climatique.

le sceptique : On va payer des tas de bureaux d’études qui vont faire des tas de rapports sur l’adaptation de chaque territoire, rapports qui se seront discutés dans des tas de réunion. Puis on choisira quelques mesures, les moins chères faute d’argent. Puis on mettra le rapport dans un tiroir.

Michel SOURROUILLE : On veut faire des conférence des parties locales à l’image des COP climat internationales. On sait que ces conférence qui ont déjà 29 années derrière elles n’ont servi à rien, les émissions de gaz à effet de serre continent d’augmenter au niveau mondial. Ainsi va le système démocratique qui ne voit qu’à court terme et protège d’abord les dominants. Nous n’allons réagir collectivement que les pieds dans l’eau, trop tard pour ne pas souffrir. Il faudra s’adapter, ce que les riches savent mieux que les autres pratiquer.

Dan78 : S’adapter à vivre avec +4°C ? C’est un peu comme se préparer à vivre avec 1 mètre d’eau dans la maison sans même penser à colmater la fuite.

KonTiki : +4°C c’est le Sahara en France. S’adapter va être difficile. D’autant que le Sahara, le vrai, enverra des bouffées d’air à 60°C

Gh. Delaurens : Est-ce qu’en préparant le pays à une augmentation de 4°C on ne solde pas tout espoir de lutte contre l’effet de serre ?

Antwan : Les pouvoirs publics ne semblent (veulent) pas se rendre compte qu’à +4°C, la mer est 5m plus haute et donc tous les ports de commerces sous l’eau, plus rien ne pousse sur la moitié du territoire, la moitié de l’humanité est en migration climatique, les infrastructures et services publics inutilisables. +4°C, ce n’est pas de l’adaptation, c’est du survivalisme. Courage aux générations qui connaîtront cela.

Réaliste : La survie se jouera presque certainement à l’écart du monde actuel, dans des refuges qu’il faudra savoir aménager et défendre. Mon fils de 8 ans s’est progressivement transformé en survivaliste en culottes courtes ; son petit sac à dos, qu’il désigne lui-même comme son « kit de survie », doit permettre – en théorie – de parer à toute situation d’urgence, lampe de poche à manivelle, une paire de jumelles, une boussole, une mini-trousse de premiers soins, un sifflet, une bougie, un Opinel à bout rond, etc. Yves Cochet, effondriste assumé, est parti se réfugier dans une longère près de Rennes : « Il fallait ne pas être trop proche de la ville, parce que les citadins iront saccager ce qu’il y a autour. »

Quelques citations pour mieux comprendre le survivalisme

Je ne veux pas vous faire peur, mais je crois que la convergence des immenses problèmes auxquels l’humanité fait face et d’une culture et d’un leadership défaillants rend la catastrophe inévitable.

Au lieu de chercher à faire rouler une voiture avec autre chose que du pétrole, il serait temps de réfléchir à un mode de vie sans voitures.

Appréciez les vieilles technologies. Les outils d’antan qui fonctionnaient sans électricité et qui étaient inusables sont ceux dont vous avez besoin. Apprenez à faire les choses par vous-même. Soyez frugal et souvenez-vous du mode de vie de vos grands-parents. Apprenez à être en phase avec la nature et à suivre les saisons.

Une arme à fort impact psychologique dissuasif est le fusil à pompe : le clic-clac caractéristique de celui-ci lorsqu’on charge une cartouche est généralement suffisant pour que les agresseurs se calment et quittent la zone.

Ses amis milliardaires qui étaient restés à Saint Tropez se sont fait attraper par une horde de chômeurs affamés alors qu’ils essayaient de se rendre, par convoi de limousines, à l’aéroport de Nice. Il paraît que la vue de leurs corps pendus aux réverbères était terrifiante.

Un voleur de volaille s’est fait attraper et a été immédiatement jugé par le chef coutumier du village. Il a été lapidé. On ne plaisante pas avec la nourriture. C’est trop important.

Cette ferme est tenue par une communauté d’anciens babas cool écolos et leurs enfants. Ils ont tout ce qu’il faut, de l’eau, des panneaux solaires, un très grand potager, un élevage de chèvre. Ils ont recueilli une vingtaine de personnes. Le patriarche explique que la violence ne résout rien et que l’esprit est plus fort que les armes…. La ferme fut occupée par un gang de motards. Tous les habitants furent tués, les femmes furent violées, les stocks pillés et la ferme brûlée.

Bien qu’au moins 60 % de la population mondiale ait disparu en moins de deux ans, il reste de l’espoir.

« Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue. » (Victor Hugo)

Piero san Giorgo in Survivre à l’effondrement économique (édition le  Retour aux Sources, 2011)

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Devenir survivaliste ou résilient en cas de catastrophe

extraits : Pour se préparer à la fin du monde, du 23 au 25 mars 2018 s’est tenu le premier Salon du survivalisme : combat et survie en montagne, initiation à la permaculture, sensibilisation aux plantes sauvages comestibles, gestes de premiers secours, dépassement de soi, télécommunications en situation de crise, autonomie dans la vie quotidienne… Sur les 5 000 m2 d’exposition, une centaine de stands proposaient un éventail de produits allant du stage de survie au kit d’évacuation, en passant par le sac à dos, le couteau multifonction ou les systèmes de purification d’eau. L’organisateur s’enthousiasme, « Il y a un marché potentiel énorme…..

survivre aux survivalistes

extraits : Le mensuel La Décroissance (septembre 2008) nous présente un dossier «  survivre aux survivalistes ». Résumé : « Aux Etats-Unis, les survivalistes se donnent comme père fondateur Kurt Saxon, qui édite depuis 1974 une revue «le survivant ». Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Le survivaliste s’inquiète plus des futures pulsions de ses congénères que des possibilités de garder la terre fertile. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre, la ferronnerie, l’artisanat d’antan. Selon eux, l’entrée dans l’ère du pétrole rare et cher va se concrétiser par une grande famine, par une relocalisation très brutale et par le retour à un âge de fer où seuls les plus organisés survivront. »….

Etre ou ne pas être survivaliste face au chaos

extraits : Carolyn Baker : « La vérité est que je mourrai un jour, que j’ai des réserves de provisions ou non. Si je meurs à cause d’une chute de population qui survient pour compenser notre dépassement des capacités de la nature, eh bien c’est la vie également. Finalement, si ma mort fait partie de quelque chose qui sert la communauté élargie, qui aide à stabiliser et à enrichir le bout de terre dont je fais partie, c’est tant mieux. » in L’effondrement (petit guide de résilience en temps de crise) aux éditions écosociété, 154 pages pour 10 euros….

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Dépasser les limites amène à l’effondrement

Un roman de 482 pages qui parle de la réalité de l’effondrement à venir, « Cabane », d’Abel Quentin. Cet auteur a les même références que ce blog, le rapport Meadows sur les limites de la croissance, Arne Naess, Theodore Kaczynski, Alexander Grothendieck, etc.… et pourtant nous ne nous sommes pas concertés.

Tout au cours de ce livre, nous avons une bonne approche de la question démographique, un des cinq paramètres du rapport Meadows. En voici le contenu :

– Beaucoup de phénomènes agissent de façon différée. Prenez la baisse de la mortalité infantile. On sait qu’elle conduit les couples à faire moins d’enfants. Mais on sait aussi que cet effet n’est pas immédiat. Il faut a minima qu’une génération se passe. Donc il faut introduire des délais dans notre modèle statistique (Gros Bébé). Ils essayèrent de nouvelles hypothèses : et si la population se stabilisait rapidement, avec un enfant par femme? Et si l’on freinait drastiquement la production industrielle ? Et si l’on parvenait à endiguer les niveaux de pollution grâce à l’innovation technologique ? Et si l’on découvrait d’immenses gisements de ressources énergétiques facilement exploitables ? Gros Bébé était formel : aucun de ces mesures ne pouvait, seule, éviter l’effondrement. Pour espérer une issu favorable elles devaient être mises en œuvre SIMULTANÉMENT et IMMÉDIATEMENT. (page 51-52)

– Bien sûr l’humanité n’allait pas disparaître, l’effondrement serait d’ordre économique et démographique ; il y aurait quelques centaines de millions de gens qui disparaîtraient dans le processus, il y aurait une grande « régulation » (à défaut de trouver une meilleurs formule), mais après celle-ci, la population et la production seraient à nouveau adaptées à la capacité de charge de la planète. Ce n’était pas la fin du monde, mais la fin d’un monde. (87)

– Nous avons rédigé de préconisations. Par exemple, une politique d’enfant unique dans l’ensemble des pays ayant un taux de fécondité supérieur à la moyenne mondiale. Mildred a dit : on ne peut pas écrire ça. J’ai dit à Mildred que c’était pourtant la conséquence logique (du rapport Meadows). Elle a dit : oui, mais ça ne s’écrit pas. Ce n’est pas politique. J’ai dit que je ne connaissais pas la politique, que je ne connaissais que la vérité. (341)

– Je ne vois plus que les famines, les pénuries, les monstruosités que préparent nos orgies présentes. (344)

– janvier 1984, dispute à propos d’une famine en Éthiopie. J’ai dit que la régulation des populations humaines par la Nature était saine. Les famines sont une sorte de purge. Elles sont la réaction normale d’un organisme vivant. Il m’a traité de fanatique, de fou. Nous avons rompu. (349)

– Motifs récurrents dans ma tête, la suite de Fibonacci sur la multiplication exponentielle des lapins, la malédiction des villes, symbole de la bombe démographique, les grandes cités où pullulait l’espèce invasive, la race maudite, le super-prédateur qui déréglait l’ordre naturel. (357)

– Cher Gudsonn, on dirait que la question des populations a éclipsé toutes les autres. Oui. D’ailleurs, personne ne niera que c’est une bombe à retardement. Dans notre rapport, nous avions prévu que la population mondiale décroîtrait au milieu du XXIe siècle, conséquence de la fameuse transition démographique. Nos prévisions se sont avérées parfaitement exactes. L’usage du préservatif et de la pilule a permis des avancées significatives. Mais cette transition est lente. Avant de décroître, la population mondiale aura le temps d’atteindre 10 ou 11 milliards d’’humains. Pour pimenter le tout, les bassins de population explosent dans des zones qui risquent fortement de disparaître : le delta du Gange au Bangladesh, est un exemple particulièrement atroce. (438)

– La taille des populations humaines, peu d’écologistes osent brandir cette carte-là. Malthus est considéré unanimement comme un penseur ringard, un mélange de nazi et de professeur Nimbus. Et pis, on touche là à l’intime, au sacré. Pour beaucoup, décourager les naissances revient à s’attaquer à la vie même. Du coup les décroissants s’en tiennent à la dénonciation des habitudes de consommation et des modèles de production. Rares sont ceux qui osent l’ouvrir sur les habitudes de procréation et les allocations familiales. (439)

– Un jour, pour la énième fois, Gudsonn m’avait dit qu’il fallait écrire dans le rapport que nous préconisions un contrôle strict des naissance. Et – je m’en souviendrais tout ma vie – il avait ajouté une phrase glaçante, il avait dit : « Dans un premier temps ». (440)

– Erika m’a dit qu’il fallait frapper le système en plein cœur. Elle parlait de charges explosives, de sabotage des trains, de fusis automatiques. Elle me parait de faire sauter la banque centrale, ou la raffinerie de Statoil. Je lui ai répondu : « A quoi sert de détruite les Machines si nous laissons des hommes pour les reconstruire ? » (457)

– Moi, Johannes Gudsonn, ce que je vais accomplir avec quelques autres ont une seule signification : montrer l’exemple, initier le grand mouvement pour desserrer notre empreinte funeste sur le vivant. Nous sommes une avant-garde, mais des milliers suivront et des millions imiteront les milliers. Laissons les maisons vides se faire dévorer par le lierre sauvage. Déserter la vie pour sauver la Vie. (472)

– Dan ouvre le coffre. Il décharge les packs de soda et le petit jerrican qui contient un mélange de cyanure de potassium, de Valium et d’hydrate de chloral. (475)

la recension d’Emmanuel Carrère

Le livre d’Abel Quentin, « Cabane », parle de l’effondrement. Les optimistes s’attendent à la fin du monde que nous connaissons et les pessimistes à la fin du monde tout court, mais aujour­d’hui cette peur millénariste est devenue une évidence à la fois scientifique et d’expérience quotidienne. Il est surprenant que tant de gens continuent à le faire comme si de rien n’était, comme si, au volant d’une voiture qui va dans quelques ­secondes s’encastrer dans un camion remorque, ils continuaient à régler l’autoradio à la recherche de leur playlist préférée. Abel Quentin part d’un rapport réel, le rapport Meadows, commandé par un think tank appelé le Club de Rome et paru en 1972 sous le titre « Les limites à la croissance (dans un monde fini) ». Il y a cinquante-deux ans, le rapport Meadows prévoyait très exactement tout ce qui nous arrive aujourd’hui. Il a troublé certains esprits. D’autres, plus nombreux, ont traité ses auteurs de Cassandres. On a haussé les épaules, on est passé à autre chose. Business as usual : l’éternelle histoire.Cabane s’ouvre sur cette « note de l’auteur » : « Le contenu du rapport 21 est librement inspiré du rapport sur les limites de la croissance de 1972. Quant aux auteurs du rapport 21, ils ont été inventés de toutes pièces pour les besoins de la cause. » Abel Quentin remplace les auteurs réels du rapport au Club de Rome Donella Meadows, Dennis Meadows et Jorgen Randers, par des auteurs fictifs de qui il peut faire ce qu’il veut. Le procédé gêne, pourquoi transformer en roman la réalité ?

Sur notre site de documentation quelques compléments d’analyse

Les limites de la croissance ou rapport Meadows au club de ROME (1972)

Arne Naess, Vers l’écologie profonde avec David Rothenberg (1992)

Ecologie, communauté et style de vie d’Arne Naess (1976)

L’effondrement du système technologique de Theodore J. Kaczynski (2008)

En savoir encore plus sur le rapport Meadows

Meadows prévoit la décroissance démographique

extraits : Voici une compilation des réponses en 2023 de Dennis Meadows à 21 des questions les plus récurrentes sur le rapport « Les limites de la croissance », publié en 1972. Si nous acceptons qu’une petite fraction de la population contrôle la plupart des richesses de la planète et exerce un contrôle central sur la majeure partie de l’humanité, qui vit dans la pauvreté matérielle, avec une mauvaise santé et peu de liberté, plusieurs milliards de personnes pourraient probablement survivre sur Terre plus ou moins indéfiniment. Si, au contraire, nous voulons que les peuples de la Terre vivent longtemps et en bonne santé, avec une relative aisance matérielle, une bonne santé et une liberté substantielle, et avec une équité en matière de bien-être et de pouvoir politique, le niveau de population durable sera certainement bien inférieur aux chiffres actuels…..

Le message actualisé du rapport Meadows

extraits : Le rapport sur les limites de la croissance avait observé que l’impact environnemental de la société humaine avait augmenté de 1900 à 1972 à cause de la croissance de la population mondiale, de l’utilisation des ressources et de l’impact environnemental par personne. Cette hausse s’est poursuivie depuis 1972, l’empreinte écologique humaine totale augmente encore, poussée par l’augmentation de la population mondiale et de la consommation matérielle. Nous savons aujourd’hui qu’aucune action réelle visant à prévenir le dépassement n’a été mise en place (dans le monde réel) en 1975. Aucun effort majeur n’était non plus en cours en 2000. Quand les limites approcheront, la société passera du temps à discuter de sa réalité mais pendant ce temps, la croissance continuera et mènera l’empreinte écologique en territoire insoutenable….

Dépasser les limites amène à l’effondrement Lire la suite »

Vers une démographie de l’extrême…

L’ urbanisation extrême de la planète

Un des moyens pour l’humanité de faire face à la croissance démographique mondiale serait-elle une intense urbanisation de la planète ? Historiquement inséparable de l’essor des civilisations, celle-ci semble toutefois de moins en moins accompagner un progrès économique et social. Quelques chiffres :

1950 2020 2050
Taux d’urbanisation mondial 30 % 56 % 68 %
Nombre total de citadins 751 millions 4,4 milliards 6,7 milliards
Nombres de villes

(> 10 millions d’hab.)

2 (New York + Tokyo =

24 millions)

34

(total de 557 millions)

48

(total de 862 millions)

Faudrait-il alors freiner l’urbanisation ? Cela semble bien difficile. Les autorités indiennes ont cherché à promouvoir les villes de taille moyenne. Cela n’a pas empêché la population de Kolkata (Calcutta) de passer de 5 millions à 15 millions d’habitants entre 1950 et 2020, celle de Mumbai (Bombay) de 3 millions à 20 millions d’habitants et celle de Dehli de 1 million à 30 millions. De leur côté, les autorités chinoises ont très tôt pratiqué un contrôle systématique des déplacements visant à mettre fin aux migrations vers les villes, sans grand succès non plus. Chongqing est passe de 2 millions à 16 millions entre 1950 et 2020, Beijing (Pékin) de 2 millions à 200 millions et Shanghai de 4 millions à 27 millions.

Un des fameux objectifs de développement durable des Nations unies concerne les villes qui doivent être « sûres, résilientes et durables ». Pareil objectif reste passablement ambitieux compte tenu des défis à relever. Parmi les dix villes les plus polluées au monde, sept sont situées en Inde. Chaque hiver, la capitale indienne s’assombrit au point que l’on se croirait au crépuscule. La concentration en particules fines est au début de 2024 trois fois supérieure à la limite définie par l’OMS. Les habitants sont invités à porter un masque ou à rester chez eux. Ce n’est pas un privilège des villes asiatiques. Mexico ou Santiago en souffrent tout autant, ce qui participe au fardeau sanitaire des maladies respiratoires. L’objectif zéro déchet devient aussi une utopie.

Les arguments permettant de parler de « crise des villes « ne manquent pas. Le mode de vie y encourage l’individualisme, le lien social se distend, les incivilités se multiplient, l’insécurité se développe. Le nombre de sans-abri ne cesse de s’étendre. La ségrégation socio-spatiale montre l’ampleur des inégalités. Encourageant une sédentarité délétère, l’urbanisation stimule dans le même temps une forte mobilité sur de plus longues distances, laquelle est préjudiciable à l’environnement. Les habitudes alimentaires en ville, plus tournée vers les produits agro-industriels, entraîne une transformation vers des systèmes agricoles productivistes. Et les produits ultra-transformés sont néfastes à la santé comme le montre la progression de l’obésité.

Comment lutter contre une pollution atmosphérique dommageable à la santé des citadins ? Comment gérer une production abondante de déchets ? Un impact sur l’environnement (I) est le produit d’un effet population (P), d’un effet consommation par tête (A, pour affluence en anglais) et d’un effet technologie (T), soit I = P xA xT. Il n’y a pas de petits gestes quand on est 8 milliards à les faire, mais encore faut-il être 8 milliards à les faire… et ne pas être entassés dans des villes.

Quelle conclusion en tirer ? Faut-il ou non avoir des enfants ?

Le marquis de Sade nous entraîne très au-delà du débat malthusien. De son point de vue, une situation de basse fécondité persistante et la dépopulation qui s’ensuivrait n’auraient rien de catastrophique : « Quand il n’y aurait pas un seul homme sur la Terre, tout n’en irait pas moins comme il va… » Comme notre présence n’est, pour Sade, que fortuite, l’avenir de l’humanité n’importe nullement : « La nature n’a pas le plus petit besoin de la propagation humaine ; et la destruction totale de la race l’affligerait si peu qu’elle n’en interromprait pas plus son cours que si l’espèce entière des lapins venait à manquer sur notre globe. »… En l’absence d’une démonstration de l’utilité du peuplement humain de la Terre, il ne saurait y avoir selon lui outrage chaque fois qu’on s’écarte de cette stupide propagation. Et ceux « qui n’ont jamais que cette idée de propagation dans la tête sont de purs imbéciles ». Sade nous situe dans le cadre d’une démographie de l’extrême. (page 123- 124)

L’examen fatal de Matheson (page 133)

Dans une nouvelle parue en 1954, intitulée L’Examen, Richard Matheson imagine qu’une loi impose aux personnes âgées de passer tous les cinq ans un examen visant à apprécier l’évolution de leurs aptitudes physiques et mentales. Si les personnes sont jugées « inaptes » à l’issue de cet examen, elles doivent se présenter au « centre administratif » afin d’y subir une injection qui mettra un terme à leur vie. L’objectif officiel de cette loi était de juguler la surpopulation, mais la véritable raison de son adoption était que « les gens voulaient être tranquilles » parce qu’il voulaient vivre à leur guise sans avoir la charge d’une personne âgée.

source : La démographie de l’extrême de Jacques Véron et Jean-Marc Rohrbasser

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Dénatalité : Moins nombreux, plus heureux

Martin Rott, Délégué régional Occitanie de l’association Démographie Responsable

Bien que la Terre n’ait jamais été aussi peuplée et aussi artificialisée, bien que ses autres habitants – les animaux, mais aussi les plantes, les forêts, les prairies et tout ce qui fait l’élégance de notre monde –  n’aient jamais été relégués à des territoires aussi réduits, la peur de la dépopulation vient désormais côtoyer l’angoisse écologique.  A en croire certains l’humanité serait presque en voie de disparition. La Chine tremble, l’Europe a peur et les autorités françaises appellent virilement au «  réarmement démographique » .

Dénatalité : une peur démentie par les chiffres

La peur de la dépopulation repose sur la constatation de la baisse de la fécondité (le nombre d’enfants par femme)  et même de la baisse de la natalité (le nombre de naissances) aussi bien dans une majorité de pays développés que, désormais, dans certains pays en voie de développement. Quoiqu’en croissance permanente, l’humanité a franchi en matière démographique plusieurs maxima. Elle se trouve désormais de l’autre côté de ces pics et ces franchissements qui, par nature, impliquent une redescente, sont seuls retenus pour alimenter les peurs.

Malgré ces baisses – dont rien ne permet de garantir la continuité- ce qui importe sur un plan écologique c’est la population mondiale qui, elle, augmente et n’a pas encore atteint son pic. D’après les chiffres et les prévisions fournis par l’ONU( 2024), notre planète qui comptait 3 milliards d’habitants en 1960, compte désormais 8,2 milliards et devrait en compter 9,7 milliards en 2050 pour atteindre un pic de 10,2 milliards en 2100.

Plus nous sommes nombreux, plus nous polluons

Ce constat de simple bon sens a été scientifiquement confirmée par le GIEC dans son rapport publié le 4 avril 2022 : «  Sur un plan global, le PIB par tête et la croissance de la population sont restés les plus forts accélérateurs de la combustion de pétrole. » Au delà du climat, une multitude de dégradations du « système Terre »trouvent leur origine dans la surpopulation humaine : perte de la biodiversité, pénurie des sources naturelles renouvelables et n on-renouvelables, artificialisations des sols, ravages de l’agriculture intensive qui est nécessaire pour nourrir un population toujours plus grande, etc.

Ce qui a fait avancer chaque année le jour du dépassement écologique mondiale, c’est l’adoption d’une consommation de masse par une population de plus en plus nombreuse, dans les pays développés – 1,2 milliard d’humains – mais également dans les pays émergents avec 4 milliards d’humains, et dans une moindre mesure et décalé dans le temps, des 3 milliards dans les pays les plus pauvres. Pour absorber le déficit écologique, l’ensemble de cette population devrait à la fois se détourner de la consommation de masse et bannir au plus vite l’utilisation d’énergies fossiles. Cela ne prend pas le chemin, comme montre le débat autour du maintien du pouvoir d’achat en France, pouvoir d’achat que voudrait atteindre le reste de l’humanité. Quant à la décarbonation de l’énergie , la fameuse croissance verte, c’est une illusion, dont la Tribune de Jean-Jacques Fresko ( La Gazette de Nïmes , du 13 février 2025, p.6 ) «  L’hydrogène, cela se dégonfle », fournit un exemple parmi d’autres.

Le jour du dépassement mondial, le 1er août 2024, il faudrait qu’on soit seulement 4,7 milliards pour que la Terre puisse régénérer notre consommation et absorber nos pollutions. En ce qui concerne la France, l’équilibre de l’empreinte écologique peut être atteint (à consommation individuelle moyenne constante) si la population redescend à 41 millions (le chiffre des années cinquante !), tout en conservant le 1,1 million de bio-producteurs(agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) nécessaires à l’exploitation maximale de la biocapacité de notre pays, qui ne peut plus augmenter.

Les baisses de fécondité et de natalité sont donc une excellente chose pour notre planète et pour la France et doivent continuer jusqu’à atteindre la taille d’une population écologiquement durable. C’est seulement à ce moment que la question de la survie de l’humanité se posera à frais nouveaux. Et les hommes et les femmes, libérées de l’éco-anxiété, trouveront la réponse.

Des problèmes d’inquiétude à surmonter

Certes, la baisse démographique pose des problèmes économiques, mais seulement dans les sociétés accro à une croissance perpétuelle. On s’alarme de l’évolution du ratio actifs/inactifs pesant sur l’équilibre du système des retraites et sur les dépenses médicales inévitablement en augmentation dans une population plus âgée. Face à cette inéluctable évolution, la solution consistant à augmenter les naissances constitue une véritable fuite en avant, une véritable Ponzi démographique, car les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain. Nous ne ferions que repousser le problème à plus tard et sur une plus vaste échelle encore.

D’après certains il y aura en France à partir de 2060 plus assez de personnes pour travailler. Notons face à cette crainte que les pays les plus pauvres du monde sont ceux à forte fécondité avec une main-d’œuvre abondante. À l’inverse le Japon, dont la population vieillit et diminue depuis plus de vingt ans, reste l’un des pays les plus riches du monde, parce que la baisse démographique pousse partout dans le monde à l’innovation et à la productivité. Ce qui importe pour le bien-être matériel de l’individu n’est pas le PIB national total – qui augmente avec le nombre des consommateurs – mais le PIB par habitant qui augmente avec la baisse démographique !

Moins nombreux, plus heureux

Est-ce que ceux qui brandissent le spectre de la dénatalité sont conscient des ravages non seulement écologiques mais aussi humanitaires qu’une fertilité non maîtrisée peut causer ? C’est à cause d’elle que la population du continent africain augmentera d’un milliard de personnes d’ici 30 ans . Un milliard d’êtres humains dont la seule perspective réaliste de vie est la pauvreté, la faim, la violence ou encore la noyade en Méditerrané.

« Nous n’héritons pas la planète de nos parents ; nous l’empruntons à nos enfants », disait Saint-Exupéry. Devant le constat incontournable que la surpopulation abîme la planète de façon souvent irréversible, on doit en conclure lucidement que plus nos enfants seront nombreux, moins ils seront heureux.

C’est une révision déchirante d’un paradigme ancré profondément dans notre cerveau : la satisfaction de procréer. C’est pourtant seulement à ce prix qu’on pourra éviter des conflits armés pour s’accaparer les ressources naturelles en diminution, mécanisme décrit par la formule lapidaire d’Henri Bergson : « Laissez faire Vénus, et vous aurez Mars. »

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Angola, l’absence de pétrole entraînera la chute

En 1940, 3 738 010 habitants en Angola, en 2024 environ 37, 8 millions d’habitants, soit une multiplication par 10. Cela ne peut qu’être invivable et ingérable. Aujourd’hui près de 45 % de la population a moins de 14 ans, donc beaucoup de procréation à venir. Si la densité paraît faible, 29 hab./km² pour une moyenne mondiale de 62 hab./km², cela pourrait être un atout pour l’avenir si les structures socio-politiques étaient favorables. Ce n’est pas le cas.

Depuis l’indépendance du pays en 1975, le pays n’a connu que deux présidents, issus du MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola). Le président de la République concentre tous les pouvoirs. C’est lui qui nomme quasiment tous les responsables politiques, des gouverneurs de province aux maires. Blocage politique, blocage économique, les inégalités sont criantes. Les 50 % les plus pauvres se partageaient 9 % des revenus en 2023 et la situation empire. Le pour-cent le plus riche accapare 26 % des revenus du pays en 2023, contre 15,3 % en 2008. Alors que Luanda abrite des hôpitaux luxueux, les dispensaires des zones rurales ne sont que des murs vides. Seulement 10 % des 50 millions d’hectares de terres arables sont cultivés, le pays importe 95 % de sa consommation de riz et de blé.. Des millions de tonnes de café, de bananes, de maïs et de miel sortaient du pays chaque année avant que la guerre civile (1975-2002) n’y mette fin. Le conflit a fait fuir les paysans vers la capitale, Luanda, plus de 9 millions d’habitants qui abrite presque un quart de la population. L’Angola pourrait être une terre d’abondance, il manque d’antibiotiques et de médicaments pour soigner la tuberculose et le paludisme. Le remboursement des emprunts, qui atteint les 70 % du PIB, aspire la moitié des dépenses budgétaires.

Pire, l’économie est sous transfusion avec le pétrole comme circuit sanguin. Le secteur des hydrocarbures pèse aujourd’hui 30 % du produit intérieur brut, 95 % des revenus d’exportation, deux tiers des recettes fiscales et emploie seulement 35 000 Angolais. Les revenus du pétrole ont donné naissance à un Etat hégémonique qui n’avait plus besoin de l’argent des contribuables pour fonctionner ; les impôts sur le revenu n’existaient pas jusqu’à récemment. Derrière l’État et la corruption, une économie fantôme.

Mais l’Etat perd maintenant de sa puissance financière en raison de l’assèchement des revenus du pétrole. La production de l’or noir a quasiment diminué de moitié ces quinze dernières années, passant de 1,85 million de barils par jour en 2008 à 1 million de barils par jour environ en 2024. Les zones les plus accessibles, d’abord à terre, ont d’abord été épuisées. A l’orée des années 1980, le gisement (bloc 3) était situé à quelques encablures des côtes angolaises et à une profondeur d’une centaine de mètres. On a ensuite foré à 700 mètres. Aujourd’hui le bloc 17 produit de l’« huile » enfouie à 1 600 mètres sous la surface de la mer à une distance moyenne de 200 kilomètres des terres. Plus loin encore, il y a le bloc 32, à 260 kilomètres des terres. Il faut chercher le pétrole à une profondeur d’eau d’environ 2 000 mètres, à laquelle il faut ajouter une perforation de la couche terrestre qui peut atteindre 1 500 mètres. La folie humaine n’a pas de limites. Le bloc 48 est situé dans des eaux ultra-profondes, à 400 kilomètres de Luanda. Il y a une profondeur de 3 600 mètres d’eau et il s’agira du puits d’exploration le plus profond jamais réalisé. Autant dire que l’Angola, deuxième producteur africain d’hydrocarbures, se prépare à la fin du pétrole.

Notre plus ancien article sur l’Angola

25.04.2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception.

Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

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La sagesse des DÉ contre le règne des SUR

A chaque COP sur le climat, on dit qu’il faut sortir des énergies fossiles, mais s’en passer revient à complètement réinventer nos sociétés. Tout le travail de réflexion nécessaire n’est pas vraiment mené par les responsables politiques.

Anaïs Voy-Gillis : La lutte contre le réchauffement climatique oblige à se demander quelle réindustrialisation on veut promouvoir. la finalité de l’industrie aujourd’hui est largement liée à la surproduction et à la consommation de masse. Or, l’épuisement des ressources, la fast-fashion, etc., ne sont pas compatibles avec la question environnementale. Il faut donc réinterroger nos modes de production et de consommation, y compris au niveau industriel, mais on ne le fait pas vraiment car on craint un bouleversement total de nos modes de vie. On aborde trop souvent l’enjeu environnemental sous l’angle de la contrainte, de la perte, voire de la peur, mais jamais en se demandant ce que l’on peut construire de différent comme modèle de société. La question du récit et de l’imaginaire a un intérêt car elle permet de définir des alternatives, des contre-modèles. Le vrai sujet n’est pas tellement combien de voitures électriques on doit produire, mais quelle mobilité on veut demain. Et donc quelle politique d’aménagement du territoire, et quelles infrastructures énergétiques.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Ce discours d’Anaïs est proche de la nécessité d’une décroissance, mais le pas n’est pas franchi, dommage. Car soyons clair, surproduction et consommation de masse dans un contexte de réchauffement climatique et de déplétion des ressources, c’est carrément impossible dans la durée… Même les Trumistes et l’extrême droite de tous les pays vont s’en rendre compte un jour. Voici notre imaginaire, il faut être concret.

La démesure de la société thermo-industrielle entraîne le règne des « SUR » : SURabondance, SURactivité, SURcommunication, SURconsommation, SURdéveloppement, SURemballage, SURendettement, SURéquipement, SURmédicalisation, SURpâturage, pêche, SURproduction… Le SURtourisme s’ajoute dans cette liste encore incomplète.

Dans un contexte de pénurie globale des ressources naturelles, l’avenir n’est plus dans l’expansion, mais dans son inverse, les . A la croissance économique doit donc succéder la croissance conviviale, à l’effet rebond l’effet bond, à la mondialisation la mondialisation, à la pollution des sols et des esprits la pollution, au populationnisme la population, à l’urbanisation la surbanisation, à la voiture pour tous le voiturage, au réarmement actuel la DÉmilitarisation et au tourisme de masse la DÉmobilité. Mais le passage à la croissance socialement consentie ne peut se faire immédiatement. Certains articles du MONDE commencent juste à aborder la question de fond, c’est un bon signe.

Les réactionnaires sur lemonde.fr

Normalement les commentateurs sur lemonde.fr sont des personnes intelligentes puisqu’elles sont abonnées au MONDE. On peut en douter :

Xav30 : Présenter quelqu’un comme « chercheure » alors qu’elle travaille ou a travaillé pour des entreprises de la chimie ou au sein de cabinet de conseil et qu’elle n’a jamais publié de travaux scientifiques !

Kowloon75 : un regard militant, qui évite « l’angle technique » parce que c’est trop compliqué et pourtant central. Donc continuons les manifs, d’acheter du Shein, et pas besoin de penser plus loin.

Jealou : Beaucoup de formules floues, déjà bien souvent entendues et politiquement connotées, type il faut « complètement réinventer nos sociétés », « réinterroger nos modes de production et de consommation », etc. Merci beaucoup pour ces sages préceptes. Et surtout, évitons l’horrible consommation de masse. Pardon, je voulais dire, repensons la consommation de masse.

Pm42 : Si on doit parler de réindustrialisation, on demande à qui ? A une géographe militante forcément. Le discours « on ne peut pas », on l’a lu souvent ici. Ce journal, c’est comme les réseaux sociaux ou Fox News : ils vendent du biais de confirmation pour des gens qui ne veulent pas s’informer. Mais du haut de gamme : on n’a pas du troll ou du présentateur trumpiste, on a de l’universitaires en sciences humaines.

Le valet de ferme : L’imaginaire est disponible et les projets sont proposés. Ils font 5% aux élections.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Surtourisme et décroissance de la mobilité

extraits : Un éditorial du MONDE (5 octobre 2018) introduisait le terme surtourisme : « 90 millions de visites en France, 1,3 milliard de touristes sur cette petite planète dont la moitié à destination de l’Europe… Comme la plupart des destinations les plus courues, la France est désormais confrontée à un phénomène que les professionnels désignent désormais sous le néologisme de « surtourisme »… Mais en 2019, Valérie Pécresse , présidente du Conseil régional, pouvait encore s’exclamer : « Il n’y a pas de “surtourisme” en Ile-de-France, il faut y aller à fond. » Et en 2020, Colmar, vidée de ses visiteurs, en avait oublié les critiques sur le « surtourisme ». Mais un nouveau élément de langage social était né, il ne pouvait que prendre de l’ampleur étant donné les effets néfastes du tourisme de masse….

Pour une démondialisation des échanges

extraits : En économie les concepts, loin de former une intangible théorie scientifique issue de la modélisation des faits, précèdent généralement les évolutions de la réalité. Comme disait Keynes, une politique économique est bien souvent la mise en œuvre des idées d’un économiste déjà mort…La mondialisation est passée du registre de la solution à celui du problème, au grand dam des économistes convaincus des bienfaits pacificateurs du « doux commerce ». Car la multiplication des délocalisations tout au long de la chaîne de production fragilise l’ensemble : si l’un des maillons vient à manquer, c’est toute la chaîne qui s’effondre. Juste avant la pandémie, 70 % du commerce international était réalisé au travers de chaînes de valeur mondialisées. L’augmentation durable des prix des carburants va pousser les entreprises à favoriser les productions à proximité du consommateur. Bienvenue au circuit court !…

La Sobriété face à la SURconsommation ?

extraits : Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l’obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. Ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables pousse-au-crime. Sur le premier point, l’essentiel a déjà été dit par la récente conférence des citoyens mis en place par Macron et pourtant elle n’a pas été écoutée : «  Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. »….

La sagesse des DÉ contre le règne des SUR Lire la suite »

Nous tuons nos sols, nous tuons la vie

Le sol (ce système qui nous nourrit) fonctionne grâce à sa flore, à sa faune et à ses champignons. Ces êtres que l’on ne voit le plus souvent pas représentent 80 % de la biodiversité et de la biomasse terrestre. Le sol peut contenir jusqu’à 10 tonnes d’êtres vivants à l’hectare (sauf dans nos terres agricoles épuisées !). Or nos sols, en soixante ans, ont perdu 80 % de leur matière organique et entre 70 % et 90 % (pour les sols viticoles) de leur population bactérienne et fongique. Leur tassement s’est irrémédiablement accentué. Pourtant les politiciens ne tiennent pas compte des réalités.

Le Sénat, 18 février 2025 : Projet de loi agricole, les sénateurs renforcent l’orientation productiviste et gomment la plupart des références au réchauffement climatique, à la biodiversité et à la transition agroécologique. Les sénateurs ont supprimé du code rural l’objectif d’atteindre 21 % de surfaces agricoles en bio en 2030. Ils ont introduit une notion de « non-régression de la souveraineté alimentaire », qu’ils souhaitent mettre au même niveau que le principe de non-régression en matière de protection de l’environnement. Autre ajout, l’inscription dans la loi du principe, « pas d’interdiction sans solution », véritable mantra de la FNSEA, qui vise à empêcher de proscrire un produit phytosanitaire s’il n’est pas remplaçable par un autre produit, alors que les alternatives nécessitent le plus souvent de mettre en œuvre des combinaisons de techniques.

 

Xavier Planty : Les conditions d’une installation réussie et pérenne sont connues : il faut « recarboner » les sols de façon massive, et le seul moyen d’y parvenir est d’implanter des couverts végétaux puissants et variés à base de légumineuses. Pour cela, trois à quatre ans de couverts sans récolte sont nécessaires. Il faut dans le même temps relancer la vie microbienne des sols par l’introduction de bactéries (il en reste souvent dans les sols et leur recolonisation peut aller vite). Pour les champignons, les choses sont plus compliquées et le rôle des arbres est incontournable dans ce processus : il faut donc replanter haies et bosquets.

Notre plus ancien article sur la question agricole

21.01.2005 Un bilan agricole négatif

L’agriculture est une illustration parfaite de l’échange constant entre matière et énergie. Basée sur l’assimilation chlorophyllienne, elle devrait donner plus qu’elle ne coûte puisqu’elle transforme l’énergie du soleil et les éléments de la terre. C’est ce qui a été fait pendant plusieurs millénaires, ce n’est plus le cas aujourd’hui de l’agriculture productiviste : on doit investir directement sous forme d’hydrocarbures deux fois plus d’énergie que ce qu’on récolte avec la mécanisation, les engrais, l’irrigation, la culture sous serre. Un étude réalisée aux Etats-Unis montre même que l’énergie consommée par l’ensemble de la chaîne alimentaire, compte tenu du processus de transformation et de la distance parcourue par les produits agricoles, représente 10 fois l’énergie restituée sous forme de calories utilisées pour l’alimentation humaine. L’histoire de l’agriculture n’est en fait qu’une succession d’échecs. Pourtant depuis toujours les humains sont liés au bloc de nutrition constitué par l’ensemble des êtres vivants et c’est la famine et la mort qui est l’agent régulateur de cet édifice quand il n’est pas préservé avec soin.

L’agriculture affiche dorénavant un bilan énergétique négatif, on ne peut même plus parler de rendements décroissants, mais de fuite en avant qui appauvrit la Biosphère et amène les humains au désastre.

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La biodiversité aux abonnés absents

extraits : Si les services rendus par la nature sont surexploités, c’est que personne n’en assure le coût. La nature ne se fait pas payer quand elle nous donne son eau, son pétrole, ses forêts, ou quand elle gère et digère nos déchets. Elle n’envoie pas d’avocat pour les préjudices qu’elle subit quand on dérégule le climat ou qu’on détruit la biodiversité. Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à des mécanismes impliquant la puissance publique. Autrement dit, la gestion de la biodiversité en tant que bien collectif doit devenir une mission régalienne.

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La liberté comme choix en situation contrainte

Un réfugié en France se pose d’abord cette question : « Que vais-je faire de ma liberté retrouvée maintenant que je ne cherche plus à savoir ce que les autorités pensent de moi ? » Bienvenu dans un pays où on ne sait plus quoi faire de sa liberté. Dans la société thermo-industrielle, on ne choisit pas, on utilise son smartphone pour savoir ce qu’il faut penser. Alors, qu’est-ce que la liberté véritable ?

Sophia Rosenfeld : « Notre conception moderne de la liberté est calquée sur le modèle consumériste »

Thèse : Dans le passé, en Occident, la liberté a pu être envisagée comme le fait de faire bon usage de sa volonté pour rester dans le droit chemin. Hercule, déchiré entre deux femmes, l’une représentant la vertu et l’autre le vice, atteint une forme de liberté en décidant de suivre la première malgré les tentations de la seconde. Hercule est libre parce qu’il mène une vie morale, il maîtrise ses désirs. En optant pour le vice, il n’aurait pas choisi librement, ses désirs auraient choisi pour lui. Autrement dit, seul le choix de la vie morale est un choix libre qui n’a pas besoin d’une pseudo liberté de choix. Notre degré de liberté se mesure alors par notre maîtrise de soi et la rationalité de nos décisions.

Antithèse : Grâce à l’expansion du croissancisme et de la société d’abondance se sont développées, à partir du XVIIIe siècle, de nouvelles notions : liberté politique (choix de ses gouvernants), liberté d’éducation (choix de son cursus scolaire), liberté matrimoniale (choix du conjoint et divorce)… La conception contemporaine de la liberté est calquée sur le modèle du choix consumériste et s’étend à toutes les sphères de la vie. Aujourd’hui, la sensation de liberté s’éprouve dans une expérience spécifique : celle de pouvoir faire des choix pour soi-même parmi un ensemble d’options – partir en vacances ici ou là, acheter ce pull-ci ou ce pull-là, voter pour ce candidat-ci ou ce candidat-là. Apogée dans le discours d’investiture du président Donald Trump : « Vous pourrez acheter la voiture que vous voulez. »

Synthèse : L’idée de liberté de choix a certes rendu possible l’essor de toutes sortes de projets d’émancipation, du mouvement abolitionniste au XIXe siècle jusqu’aux mouvements féministes modernes. Mais il y a indéniablement des risques. Cet accent mis sur le choix individuel affaiblit notre capacité et notre résolution à prendre des décisions collectives dans l’intérêt général. Les oligarques de la tech nous garantissent une grande liberté de s’exprimer et de consommer. Ils ont compris qu’ils pouvaient utiliser le « libre » choix de consommer dans l’immédiat pour mobiliser l’opinion contre toute considération du long terme.

Il sera donc difficile de résoudre les crises globales car cela implique de trouver tous ensemble un moyen de garantir l’épanouissement de tous en situation contrainte. Résultat actuel, un libertarisme à la Elon Mosk juxtaposé à un discours autoritaire, voire fasciste, sur le pouvoir. La liberté qu’on réduit à la liberté de choix permet de garder un semblant d’ethos démocratique, alors que le système économique et politique est devenu, pour l’essentiel, autoritaire.

Le point de vue des écologistes libérés

Le mot liberté est polysémique et donc instrumentalisable. Un slogan comme « liberté » est en réalité un soporifique. Certains mots comme celui-là sont prononcés à tout-va, mais la « profondeur de l’intention » derrière ces mots n’est souvent pas bien grande. Il n’y a pas d’autres mots qui distinguent la liberté dans son sens noble, liberté de penser, d’expression… et la liberté individualiste de faire et d’agir sans autre visée que son intérêt individuel et sans en envisager les conséquences pour autrui. C’est le piège. La liberté de consommer est-elle une liberté digne de porter le nom de liberté ? Est-ce de pouvoir faire ce que je veux quand je veux ? Certainement pas. Sinon en tant que parents, vous n’avez plus besoin de vous fatiguer à inculquer des règles à vos enfants.

Mais cette liberté très utile pour le système marchand de faire des choix par soi-même pour soi même a complètement gangrené la notion de vérité. Cette vérité subjective justifie un choix qui se veut individuel uniquement motivé par nos désirs, nos intérêts. En réalité c’est une liberté manipulée par le système publicitaire et les slogans politiques. Le mensonge à la Trump fait plaisir, alors on vote Trump.


Un autre article du MONDE se pose la question : « Faut-il encore emmener les enfants au ski ? » Bien sûr que non, cela accroît le réchauffement climatique et la disparition de la neige. La véritable liberté, c’est d’être conscient des contraintes, savoir qu’on ne peut agir qu’en fonction de choses qui nous sont extérieures, avoir le sens des imites. Donc en définitive avoir un sens moral, comme Hercule !

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Liberté de la presse et démocratie en lambeau

extraits : Guerres économiques, guerres idéologiques, guerres de propagande, nous sommes en guerre et pas seulement en Ukraine ou à Gaza. Le chemin vers une intelligence collective que nous recherchons sur ce blog biosphere est de plus en plus escarpé, la vérité est marginalisée, les journalistes de plus en plus écrasés par les différents pouvoirs. Le 3 mai, c’était la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’organisation Reporters sans frontières a noté que plus de 50 % de la population mondiale vit sur un territoire « où exercer le métier de journaliste revient à risquer sa vie ou sa liberté »….

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Éditorial du MONDE, idéologiquement nataliste

Éditorial : Le modèle social au défi de la baisse de la natalité. En résumé :

– La France est entrée à son tour dans un hiver démographique.

– La baisse régulière du taux de fécondité n’est plus capable d’assurer le renouvellement des générations.

– La situation doit alerter, car une démographie déclinante et vieillissante menace la stabilité socio-économique du pays.

– Un cercle vicieux est à l’œuvre : la baisse du nombre des actifs fait que les efforts qu’ils fournissent pour financer la protection sociale (retraites et santé) sont de plus en plus importants.

– Le vieillissement amenuise la prise de risque ; le rythme de la croissance et de la productivité ralentit.

– Le « réarmement démographique » de Macron était ciblé sur des mesures trop limitées pour provoquer le sursaut espéré.

– Le désir d’enfant a besoin d’un environnement propice pour se concrétiser. Allocations et exonérations sont nécessaires.

– Fonder une famille nécessite de rééquilibrer les politiques publiques en direction des actifs et de la jeunesse : logement adapté, modes de garde, pouvoir d’achat.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Michel SOURROUILLE : Cet éditorial nataliste ne se pose pas la question : est-ce qu’une population de 66,3 millions de personnes (1er janvier 2025) en France métropolitaine, c’est juste ce qu’il faut ou c’est déjà beaucoup trop. LE MONDE fait automatiquement la réponse que ce n’est pas assez uniquement pour des considérations secondaire de financement du grand âge. La question du surnombre mérite pourtant d’être posée.

Rémi P. : Éditorial un peu court…. Ainsi les nouvelles générations feraient moins d’enfants car les cotisations sociales sont trop élevées ? que les logements sont chers ? que le travail paye moins ? Mais c’était déjà le cas lors des décennies précédentes où le taux de fécondité français était satisfaisant. Un journal sérieux devrait d’abord enquêter avant d’informer, au lieu de cela nous avons une opinion genre ‘Moi je pense que…’ Évidemment que les difficultés financières sont un frein mais je le redis cela a toujours été le cas. Ce qui est nouveau, et indiqué dans les sondages auprès des jeunes, c’est l’angoisse écologique et l’impression que le monde va au devant de catastrophes majeures avec la montée des dictatures nationalistes et des guerres afférentes (actuelles et à venir).

Gros Miko : Est il vraiment nécessaire de relancer la natalité? Non d’un point de vue environnemental. Il y a trop de monde sur cette planète, qui détruit la biodiversité, artificialise les et épuise les terres, dépeuple les océans, et émet de plus en plus de GES pour essayer d’atteindre un niveau de vie décent, tout en épuisant des ressources fossiles non renouvelables. Au delà de + 2°C selon le Giec, et cela sera atteint rapidement, le climat pourrait ne plus être contrôlable et une boucle dramatique pourrait se développer.

Jean Kaweskars : LM perdu dans un monde qu’il ne comprend pas. La population ne peut pas croître indéfiniment. Et surtout elle ne peut pas croître juste pour assurer les retraites. Mentalité de petit matérialiste boutiquier.

BMPS : La quasi totalité des problèmes mondiaux est liée à la surpopulation. Quant aux courbes d’âge, elles sont par essence transitoires. Et si on s’adaptait ?

Caipy Bara : Le GIEC dit qu’on n’est pas sûr.e.s que la planète sera vivable dans 30 ans. Pourquoi faire des enfants

Dance Fly : L’impossibilité à comprendre et à analyser une révolution extraordinaire, celle d’une transition démographique planétaire, comme il ne s’en est jamais produite auparavant, est fascinante. Rien ne pourra renverser la vapeur, et c’est tant mieux car cela devrait nous aider à limiter la crise environnementale qui menace bien plus les humains que la baisse de la natalité. Pour préserver notre modèle social il nous faudra donc globalement travailler davantage et prélever davantage de cotisations sociales proportionnellement aux nombres de machines utilisées dans les entreprises.

Toutdroitdanslemur : Il est toujours fascinant de voir que l’on s’inquiète du poids de la démographie humaine planétaire (huit milliards d’êtres humains soit quatre fois plus qu’il y a un siècle) et de ses conséquences désastreuses sur la biodiversité et une nature réduite au rang d' »environnement » alors qu’en même temps, comme dirait certain, on préconise un peu partout (France, Chine, Japon…) des politiques natalistes nationales. Comme si la question de la démographie humaine n’était pas aussi un problème global.

Chardon Marie : La croissance c’est has been. Et beaucoup de jeunes ne veulent pas d’enfants du tout. Au lieu de se lamenter, il faudrait inventer un nouveau modèle économique en phase avec la réalité de la société.

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Baisse des naissances, LE MONDE est contre ! (janvier 2024)

extraits : Lors de sa conférence de presse le 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a promis un « réarmement démographique » en évoquant notamment la création d’un « congé de naissance » proposé aux deux parents, qui serait plus court, mais mieux rémunéré que le congé parental actuel, ainsi qu’un plan de lutte contre l’infertilité. Le quotidien LE MONDE salue cette initiative, son éditorial s’inquiète de la baisse de la natalité ! Ce journal « de référence » ne sait pas que la France est surpeuplée et semble ignorer ce que les Malthusiens appellent pyramide de Ponzi démographique : plus d’enfants aujourd’hui pour payer les retraites, c’est encore plus de retraités demain….

Des médias natalistes, même LE MONDE

extraits : Ces journaleux du MONDE n’ont de la complexité de la question démographique qu’une pensée unique : « La natalité ne repart pas cette année, cette situation fragilise l’équilibre social et financier du pays… Plus grave encore, le phénomène s’est installé dans le temps depuis plusieurs décennies, l’objectif du renouvellement des générations ne semble plus qu’une chimère… Le système de retraite ne pourra pas tenir … Le déclin de la population active limite le dynamisme du marché du travail et plombe le potentiel de la croissance de long terme… » Aucun contre-poids de ces affirmations idéologiquement orientées, ce qui est très rare dans les articles du MONDE qui ménagent habituellement la chèvre et le chou….

LE MONDE, obsédé par la baisse de fécondité.

extraits : Le quotidien LE MONDE possède une rubrique population :

https://www.lemonde.fr/demographie/

Son approche de la démographie est biaisée. LE MONDE utilise deux manières de nier la réalité de la surpopulation humaine.

  • Soit ne pas en parler, sauf s’il s’agit de « surpopulation carcérale ». Ainsi notre analyse précédente :
  • Soit envisager l’évolution de la population uniquement sous l’angle de la baisse de fécondité…………….

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Un enfant de plus dans le monde, ça ne se discute pas

Le rapport sur la population de l’ONU pour 2024 révèle sur l’état de la population mondiale révèle que 44 % des femmes en couple sont « incapables d’exercer leur autonomie corporelle », ce qui signifie, en termes simples, qu’elles sont incapables de prendre leurs propres décisions concernant leurs soins de santé, leur contraception et leur désir d’avoir des rapports sexuels ou non. Un demi-million de naissances chaque année concernent des jeunes filles de 10 à 14 ans ; près de la moitié des grossesses ne sont pas désirées ; et seulement 25 à 30 % des femmes des régions à revenu faible et intermédiaire ont le nombre d’enfants qu’elles avaient prévu, au rythme qu’elles avaient prévu (« si elles avaient même prévu d’en avoir », indique le rapport).

Par ailleurs, 4,7 millions de bébés, soit environ 3,5 % de toutes les naissances dans le monde, sont nés de mères de moins de 18 ans. Environ 340 000 sont nés de filles de moins de 15 ans, avec tous les risques et conséquences graves que cela comporte pour la santé et le bien-être des jeunes mères et de leurs enfants.

« La reproduction humaine devrait être un choix, mais les dernières données nous montrent que, tragiquement, ce n’est souvent pas le cas », déclare un porte-parole du Fonds des Nations Unies pour la population. « Face aux changements ou aux préoccupations démographiques, nous voyons souvent la rhétorique et les décideurs politiques se tourner vers les taux de fécondité comme solution privilégiée. À quelle fréquence les personnes qui proposent ces solutions prennent-elles en compte les désirs de fécondité des femmes et des filles ? Pas assez souvent. »

Ce rapport 2024 de l’ONU était sans équivoque dans ses conclusions, notant que « la discrimination et les obstacles juridiques limitent l’accès des femmes et des adolescentes aux services de santé sexuelle et reproductive. » Le relèvement de l’âge légal du mariage et l’intégration de la planification familiale dans les soins de santé primaires sont, selon le rapport, essentiels pour améliorer l’éducation et la participation économique des femmes, et réduire la procréation.

(Geographical Magazine du 3 janvier 2025)

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UNFPA, rapport 2012 sur l’état de la population mondiale

extraits : Le rapport de l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) a pour sous-titre : « Oui au choix, non au hasard : planification familiale, droits de la personne et développement. La capacité de décider du nombre de ses enfants et de l’espacement de leurs naissances est tenue pour acquise par un grand nombre de gens du monde développé et de membres des élites des pays en développement. Néanmoins, pour la majorité de la population des pays en développement, et notamment des pays les plus pauvres, les capacités et les moyens de déterminer la taille de sa famille sont rares ou insuffisants. Nous lançons un appel aux pays en développement et développés, aux organisations internationales pour accroître radicalement leur appui financier et leur engagement politique, promouvoir la planification familiale en tant que droit….

Fonds des nations Unis pour la population (2023)

extraits : Selon le rapport 2023 de l’UNFPA (Fonds des nations Unis pour la population) du 19 avril 2023, l’optimisme règne : « Huit milliards d’humains : un horizon infini de possibilités ». Le rapport 2023 laisse entrevoir que les indicateurs ont progressé dans le vert, à l’exemple de l’espérance de vie au Cameroun qui est passé de 54 à 61 ans. Donc beaucoup de jeunes au chômage pour s’occuper d’un nombre croissant de vieux… Super ! Le contenu vaut son pesant de cacahuètes. La tendance est anthropentrique d’une part, et complètement ignorante de l’incapacité de la planète à répondre durablement à nos besoins….

L’UNFPA en 2023 déconstruit le mythe de la surpopulation

extraits : Alors que la population mondiale a franchi le cap des 8 milliards d’individus, dans son dernier rapport « Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités : défendre les droits et la liberté de choix », le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) appelle à cesser l’alarmisme croissant face aux changements démographiques. Le rapport déconstruit dans un premier temps les discours sur la « surpopulation », selon lesquels le monde serait au bord de l’explosion car submergé par un taux démographique hors de contrôle….

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Un enfant de plus, en France ça se discute

Les parents d’un enfant unique font encore face à la pression sociale. Alors ceux et celles qui n’en ont pas ! Mais la situation est en train de s’inverser, ce sont les familles nombreuses qui vont être bientôt clouées au pilori.

Solène Cordier : Près de 20 % des femmes, soit près d’une sur cinq, sont mères d’un seul enfant. Les parents concernés subissent le « regard négatif » porté sur leur modèle familial : « Alors, le deuxième, c’est pour quand ? Il serait temps là… »… « Fille unique ! Elle sera malheureuse, égoïste, enfant roi »… « Il faudra penser à faire le deuxième, parce que, dans une voiture, il y a quatre places ! »… « avoir un seul enfant, c’est presque une pub pour donner aux autres l’envie d’en faire »… « lorsque le premier arrive « c’est quand le deuxième ? » et, après avoir eu mes deux garçons : « il faut faire la fille ! » »…, etc.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Entre 12h02 et 21h16 le 14 novembre 2023, déjà 125 commentaires sur lemonde.fr. Très peu de natalistes sur le forum, c’est une très bonne nouvelle. S’inquiéter du libre choix des personnes d’avoir fait le moins d’enfants possibles dans un monde fini ne peut être le fait que d’un irresponsable ou d’un démographe.

Le débat se déchaîne sur lemonde.fr (extraits)

Brice R. : Vu la trajectoire et le mode de gestion de retraite, il serait pertinent de taxer ceux qui ont moins de deux enfants .. comme contribution à l’effort collectif pour l’équilibre des transferts entre générations …

citoyenne @Brice R : Au contraire ceux qui ont le plus d’enfants doivent payer encore plus d’impôts car ils utilisent beaucoup plus les services publics, écoles,crèches…

Ra00f @Brice R : vu la pression environnementale exercée par chaque nouvelle vie humaine, il serait pertinent de taxer ceux qui ont plus d’un enfant, comme contribution à l’effort de préservation des milieux qui assurent nos modes de vie.

Nom_de_plume : Il est capital d’avoir plusieurs enfants, c’est une contribution au MONDE de demain. Et puis, c’est offrir le « cadeau de la vie » à ceux qui vont naître, nous qui avons eu cette chance de naître et de contribuer au monde.

Michel SOURROUILLE : Un regard négatif porté sur les femmes qui sont mères d’un seul enfant ? Mais c’est de l’inquisition de la part de natalistes en dehors des temps présent. Car pourquoi faire un enfant de plus dans un monde qui va au désastre pour les générations futures, toutes les études scientifiques le démontrent : réchauffement climatique, stress hydrique, épuisement des ressources, sans oublier famines dans certains pays et épidémies pour tous. Le vrai modèle à suivre si on est réaliste, c’est de ne pas faire du tout d’enfant. C’est ce que désirent les childfree, les ginks (green inclination, no kids) qui font passer l’urgence écologique avant les traditions pro-berceaux des religions et de la presque totalité des gouvernants.

Glapon : Si une majorité décide de ne pas avoir d’enfant, l’impact sur la démographie obligera la collectivité à faire des choix drastiques, à assumer une immigration massive d’adultes n’ayant pas forcément la même culture et les mêmes valeur. Si la majorité décide du déclin démographique, alors il faudra assumer les conséquences à tous les niveaux

ICILA : Si les perturbateurs endocriniens, les polluants, le stress et la paupérisation nous permettent encore de nous reproduire : 1 chance sur 10 d avoir un tdah ou un enfant autiste : good luck !

Glapon : Depuis la nuit des temps, la vie en groupe améliore la qualité de vie du plus grand nombre. D’ailleurs l’espèce humaine n’est pas la seule à avoir adopté ce type de comportement, qui a probablement été un élément essentiel à son développement. Du coup, la contribution au maintien de la démographie est particulièrement essentielle. Les déclinistes n’ont pas tous conscience de la violence qu’imposerait un retour à l’âge des cavernes.

Merle : Nous avons 2 enfants. Aucun ne veut d’enfant, pourtant ils ont de belles situations et ne manquent de rien. Mais ils sont inquiets vu la situation internationale et le climat qui se dégradent.

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Bientôt un seul enfant de – 14 ans au Japon !

Si la baisse de sa natalité se poursuivait à sa vitesse actuelle, l’archipel de 123 millions d’habitants ne compterait plus, en l’an 2720, qu’un seul enfant de moins de 15 ans dans sa population. Hiroshi Yoshida, un professeur au Centre de recherche sur l’économie et la société des personnes âgées à l’Université Tohoku, se projette dans sept siècles ; ce n’est donc pas un constat, mais un simple fantasme d’un nataliste qui ne sait plus à quel saint se vouer. Voici ce qu’il faut réellement penser du Japon au présent, un pays extrêmement surpeuplé qui a besoin d’une décroissance démographique.

Analyse du Japon faite par le dernier livre de Michel Sourrouille

https://www.edilivre.com/surpopulation-michel-sourrouille.html/

Japon, une densité de 346 hab./km²

Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré d’une surpopulation, quelle est la menace la plus grande ? Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Aujourd’hui dans les médias, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mise en avant, mais le vieillissement. Selon les données publiées par le gouvernement japonais le 17 septembre 2023, un Japonais sur trois a plus de 65 ans, un sur dix est âgé de plus de 80 ans, presque autant de personnes que les moins de 14 ans. Certains parlent de « suicide démographique ». Le traitement des malades très âgés est devenu un problème qui taraude non seulement les dirigeants et le corps médical mais aussi l’opinion japonaise.

Le Japon est donc par obligation devenu le champion mondial de l’adaptation au déclin démographique. Version douce, les entreprises proposent à leurs salariés âgés de rester après 65 ou même 70 ans, mais les conditions de travail sont aménagées. Plus radical, le Japon a même décidé au début des années 2000 de transférer partiellement de l’hôpital au domicile le traitement des patients en fin de vie. Dans son ouvrage « La Belle Mort. Vivre sa mort à domicile au Japon », le docteur Ochiro Kobori estime qu’il ne sert à rien de garder à l’hôpital des patients qui sont au-delà de toute thérapie. Version dure, la science-fiction s’est emparée du sujet. On peut penser au film La Ballade de Narayama (1983), de Shohei Imamura, qui décrit l’abandon consenti d’une vieille mère encore valide porté par son fils au sommet d’une montagne. De façon plus globale comme en témoigne le film « Plan 75 » de la cinéaste Chie Hayakawa, présenté mi-mai 2022 à Cannes, on envisage le fait de hâter la fin de vie : dans un futur proche et face au vieillissement, le gouvernement japonais estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société. Il met en place le programme « Plan 75 », lequel permet aux plus de 75 ans de se faire euthanasier s’ils le souhaitent pour ne plus être un « fardeau » pour la société.

En fait, le gouvernement japonais cherche aujourd’hui à enrayer le déclin de la natalité, et offre « de l’argent pour des bébés ». Le premier ministre, Fumio Kishida a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, la création d’une agence des affaires familiales, une hausse des allocations familiales et une allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait pourtant d’encourager la natalité. On mettrait en place une pyramide de Ponzi démographique. Et cela dans un monde aux ressources raréfiées et à l’environnement saccagé. C’est cela qui est suicidaire. À ce type d’interrogations, « nos pays vieillissent, qui s’occupera des personnes âgées » ou « à cause de ce vieillissement, nos pays seront moins dynamiques », l’association DR (Démographie Responsable), répond :

« Rien n’indique qu’un pays ayant une moyenne d’âge plus élevée soit moins dynamique. En effet, ce sont souvent les pays développés qui réussissent le mieux alors que leur population est généralement plus âgée. D’autant qu’il s’agirait là d’un avantage bien provisoire puisque les jeunes d’aujourd’hui sont nécessairement les vieux de demain (qui donc, à leur tour, nécessiteront des soins en plus grand nombre). Il est illusoire de vouloir lutter contre le passage du temps par une fuite en avant nataliste qui ne conduirait à terme qu’à l’aggraver. Dans un contexte de chômage chronique, il ne manque pas de travailleurs pour s’occuper des personnes âgées, il s’agit seulement d’un problème de coût et d’attribution des ressources. »

Le vieillissement fait peur, mais il ne devrait pas l’être. Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique, les échanges intrafamiliaux l’emportaient sur les forces du marché. La coutume de la retraite socialement financée a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires. Car on ne peut lutter contre la surpopulation par plus de naissances. Et le Japon est surpeuplé, gravement surpeuplé sur une planète close et saturée d’humains. Voici quelques données chiffrées pour le démontrer.

Le caractère montagneux du Japon fait en sorte que les parties habitables sont entièrement urbanisées. La capitale nippone est la première métropole mondiale par le nombre d’habitants. Constituant une mégalopole géante, Tokyo compte près de 15 millions d’habitants intra-muros en 2018 et 43 millions dans la conurbation. Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire (contre 54 % pour la France). La densité en 2020 est en moyenne de 346 hab./km². Comparée aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable, désespérant. En 1960, le taux d’autosuffisance en base calorique n’était déjà que de 79 % pour atteindre le très faible niveau de 37 % en 2018. La population est pourtant passée à 117 millions en 1980 et à 126,2 millions en 2020. Pourquoi ? L’ère Meiji (1868-1912) marque la fin de la politique d’isolement volontaire. Elle a favorisé la révolution industrielle, l’ouverture au commerce international et donc les importations de nourriture. En 1721, l’archipel japonais ne pouvait compter que sur ses seules forces internes, il était considéré comme surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes. La maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. Cet exemple historique montre que le Japon ne pourrait nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes. Le Japon profite actuellement du reste du monde pour (sur) vivre. Or les difficultés mondiales de tous ordres poussent aujourd’hui à la désindustrialisation, à la démondialisation et à l’autonomie alimentaire et énergétique des différents territoires de la planète.

En définitive, le Japon montre la voie à suivre mondialement, une décroissance démographique pour en arriver à équilibrer population et ressources internes. En 2020, ce pays comptait 126 millions d’habitants ; il est prévu de descendre à 95 millions en 2050, 86 millions en 2060 et 48 millions en 2100. Le Japon est sur la bonne voie, en espérant que c’est assez rapide, que ce n’est pas déjà trop tard comme tendance…

notre commentaire

Le livre de Michel Sourrouille est médiatiquement marginalisé car notre société préfère les fantasmes qu’il tourne en boucles :

https://www.courrierinternational.com/article/demographie-natalite-dans-six-cents-ans-le-dernier-enfant-du-japon_226354

https://sciencepost.fr/un-chercheur-a-calcule-la-date-a-laquelle-le-japon-ne-comptera-plus-quun-seul-enfant/

https://www.cnews.fr/monde/2025-01-10/japon-il-pourrait-ne-rester-quun-seul-enfant-de-moins-de-14-ans-en-2720-selon-une

https://www.parents.fr/actualites/enfant/voici-lannee-ou-le-japon-ne-comptera-plus-quun-seul-enfant-selon-un-chercheur-1109403

https://www.slate.fr/monde/chercheur-calcule-date-japon-comptera-un-seul-enfant-declin-demographique-natalite-mariages-diminution-population-chute-application-rencontres

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/naissance-ce-scientifique-calcule-date-naitra-dernier-enfant-japon-cest-preoccupant-118743/

https://www.dailymotion.com/video/x9c2lbi

https://www.tiktok.com/@cnews/video/7458324326975016224

Bientôt un seul enfant de – 14 ans au Japon ! Lire la suite »

Les balançoires vides, l’espoir peut naître

Un point de vue critique sur « Les balançoires vides, le piège de la dénatalité » de l’économiste Maxime Sbaihi.

Celui-ci fait comme tout le monde médiatique actuel, il alerte sur l’ampleur et les conséquences économiques et sociales de la dénatalité : « Les naissances baissent tellement que nous sommes au bord de la décroissance démographique. Dans les pays riches, les générations ne se renouvellent plus. En France, les maternités et les salles de classe se vident au moment où les maisons de retraite se remplissent. »

Selon cet auteur, ce bouleversement inédit fait vaciller les fondations mêmes de notre modèle social et économique. Mais pourquoi s’inquiéter d’une contraction de la population quand on a déjà dépassé les capacités de charge de la planète ou de son propre territoire ?

Maxime Sbaihi dans l’Express : En 2017, nous avons déjà atteint ce que le statisticien suédois Hans Rosling a nommé « peak child« , soit le pic mondial d’enfants. Nous nous dirigeons donc vers la décroissance démographique, elle est enclenchée mais encore invisible, et se matérialisera dans les prochaines décennies. Même l’ONU, dans ses dernières projections, estime que le pic de population sera atteint vers 2084, avec 10,3 milliards de personnes. Dans tous les cas, le XXIe siècle sera celui où la bombe démographique annoncée par des néomalthusiens, comme Paul Ehrlich, a fait pschitt.

Le point de vue des écologistes malthusiens

6,144 milliards en 2000, et 8,156 milliards au 1er janvier 2025, soit deux milliards de plus en 25 ans. On ne peut pas dire que la bombe démographique a fait pschitt au XXIe siècle. Et Sbaihi ne s’interroge jamais sur la fait de déterminer si 8 milliards d’humains aux appétits considérables c’est trop peu, juste suffisant ou bien trop élevé. Il est vrai que la mode intellectuelle aujourd’hui est de dénigrer l’idée de surpopulation, en faire un épouvantail alors que c’est une sinistre réalité.

Voici les résultats en tête d’une recherche Google ce jour où on cause du concept de « surpopulation » (on a écarté la thématique « surpopulation carcérale », qui se pose en concurrente sérieuse à la surpopulation humaine):

https://www.nationalgeographic.fr/environnement/surpopulation-ou-extinction-en-2030-nous-serons-85-milliards-sur-terre

Les chiffres de l’augmentation de la population en eux-mêmes ne sont pas alarmants, nous serions d’ailleurs « en voie de stabilisation » selon Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM)…. (11 juillet 2022)

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/demographie-et-climat-lonu-refute-les-risques-lies-a-la-surpopulation-mondiale-1936329 (19 avril 2023)

Les 8 milliards d’êtres humains que compte la planète sont tenus pour responsables de crises, en particulier celle du réchauffement climatique. Les Nations unies dénoncent les principaux fantasmes qui y seraient liés.

https://www.greenpeace.fr/population-quel-impact-sur-lenvironnement/

On entend parfois dire que la surpopulation est l’une des principales causes de la crise climatique et qu’il serait nécessaire de contrôler la croissance démographique. Cette idée est fausse et dangereuse, car elle rejette la faute de problèmes sociétaux sur le dos notamment de populations qui n’en sont aucunement à l’origine. Le “contrôle de la population mondiale” est une idée aux origines racistes… (faqs)

https://focus2030.org/Le-FNUAP-deconstruit-le-mythe-de-la-surpopulation-et-la-responsabilite-des

Alors que la population mondiale a franchi le cap des 8 milliards d’individus, dans son dernier rapport « Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités : défendre les droits et la liberté de choix », le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) appelle à cesser l’alarmisme croissant face aux changements démographiques. Le rapport déconstruit dans un premier temps les discours sur la « surpopulation », selon lesquels le monde serait au bord de l’explosion car submergé par un taux démographique hors de contrôle…. (27 avril 2023)

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Les guerres du climat d’Harald Welzer

Présentation : C’est un livre angoissant car il montre de façon argumentée la violence potentielle contenue dans l’être humain ; les solutions sont extrêmes quand on se retrouve en situation de péril extrême. Fini la démocratie, place aux ploutocrates. L’ère des Lumières pourrait s’achever définitivement avec les guerres des ressources amplifiés au XXIe siècle par la donnée climatique.

1/7) Introduction

L’implacable brutalité avec laquelle les premiers pays industrialisés s’efforcèrent d’assouvir leur fringale de matières premières, de territoires et de puissance, rien n’en montre plus les traces aujourd’hui dans les pays occidentaux. Le souvenir de l’exploitation, de l’esclavage et de la destruction a été gommé par une amnésie démocratique, comme si les Etats de l’Occident avaient toujours été tels qu’ils sont à présent, alors que leur richesse et leur prépondérance se sont bâties sur une histoire meurtrière. On se targue d’avoir inventé, de respecter et de défendre les droits de l’homme, on engage des actions humanitaires, on décide des interventions militaires pour étendre la démocratie. Pourtant le réchauffement climatique, résultat de l’insatiable faim d’énergies fossiles dans les pays les plus anciennement industrialisés, frappe le plus durement les régions les plus pauvres du monde : il y a là une ironie amère qui dément cruellement tout espoir que la vie soit juste. Tout cela traduit cette asymétrie qui détermine l’histoire du monde depuis 250 ans.

Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Si du moins il y a encore des historiens au XXIIe siècle. Ce modèle de société, si implacablement efficace qu’il ait été pendant 250 ans, parvient maintenant à une limite de son fonctionnement, une limite que personne ou presque n’avait soupçonnée si proche et si nette, au moment même où les pays communistes succombent eux aussi à l’ivresse d’un mode de vie impliquant voitures, écrans plats et voyages au loin. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines.

Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien. Ses conséquences marqueront la fin du rationalisme des Lumières et de sa conception de la liberté. Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés. Il est des livres qu’on écrit dans l’espoir de se tromper.

2/7) dissonances et action

Point de vue et comportement sont deux choses dont la corrélation n’est que très lâche, à supposer même qu’elle existe. Les points de vue peuvent varier alors que les actes ont généralement lieu sous pression et sont déterminés par ce qu’exigent les situations :  c’est pourquoi il est fréquent que les hommes commettent des actes qui sont en contradiction avec leur point de vue. Mais il est intéressant de constater qu’ils n’éprouvent alors que rarement de notables difficultés à intégrer de telles contradictions. On compare son comportement à celui d’autrui, bien pire, on trouve que la chose est d’une importance dérisoire dans le cadre d’une problématique d’ensemble… Tout cela vise à réduire une dissonance entre comportement effectif et comportement dont on est moralement partisan.

Des meurtriers dans une guerre d’extermination agissent en groupe, loin de leurs réseaux sociaux habituels, et du coup les normes qui se développent parmi eux et qu’ils se confirment mutuellement ne sont contestées par aucune sorte de critique extérieure. C’est pourquoi même des actes qui, de l’extérieur, paraissent complètement irrationnels, contre-productifs et absurdes peuvent apparaître à celui qui les commet comme extrêmement sensés, et même lorsqu’il se nuit à lui-même. Ce n’est nullement la pure objectivité d’un événement qui détermine les réactions des intéressés, mais c’est le cadre référentiel dans lequel est classée la perception de cet événement. L’irrationalité des mobiles n’a pas d’influence sur la rationalité des actes. L’holocauste est la preuve la plus dérangeante de l’exactitude du théorème de William Thomas : « Quand les hommes considèrent une situation comme réelle, alors elle l’est dans ses conséquences. » Même s’agissant de la survie de l’individu, les facteurs culturels, affectifs et symboliques jouent souvent un plus grand rôle que l’instinct de conservation. Il suffit de songer à la culture de l’attentat-suicide pour trouver un parallèle avec le présent.

Dans les sociétés modernes, où les fonctions sont différenciées, les enchaînements longs et les interdépendances complexes, il est par principe difficile à un individu de faire le rapport entre ce qu’il déclenche et ce dont il peut assumer la responsabilité personnelle. La disparition de la responsabilité est donc un problème qui est posé par la modernisation des processus sociaux. De plus comment se poser le problème lorsque ceux qui sont à l’origine d’une série d’actes ne peuvent en être rendus responsables parce qu’ils ne sont plus en vie. Dans le cas de l’évolution du climat, les causes des problèmes qui se profilent à l’horizon se situent à un demi-siècle en arrière pour le moins.

3/7) shifting baselines

Les politiciens, a dit un jour Henry Kissinger, qui était bien placé pour le savoir, « n’apprennent rien de plus, dans l’exercice de leurs fonctions, par rapport à leurs convictions antérieures. Elles sont leur capital intellectuel, acquis avant leur prise de  fonctions et dépensé pendant qu’ils les exercent. » Mais les hommes politiques ne sont pas les seuls ; les managers, les scientifiques ou les enseignants s’en tiennent eux aussi aux recettes qu’ils appliquent depuis longtemps et souvent avec succès, même quand les conditions d’application de ces modèles de comportement ont complètement changé. Les changements rapides dans la perception de l’environnement expliquent pourquoi la plupart des gens assistent au déclin de la biodiversité sans s’émouvoir outre mesure ; dans leur perception quotidienne, peu de choses changent en effet. Dans une étude sur les lieux de pêche, alors que les vieux se souvenaient qu’autrefois l’on n’avait pas besoin de s’éloigner de la côte pour faire bonne pêche, les jeunes n’avaient même plus l’idée qu’on ait jamais pu pêcher là, et aucun d’entre eux ne pensait que ces zones côtières avaient été victimes de la surpêche. Autrement dit, dans leur cadre référentiel, il n’y avait tout simplement pas de poisson près des côtes.

Un tel immobilisme intellectuel n’est pas le seul aspect dramatique de la politique révélé à propos des escalades de violences faisant suite à des changements de système. En tant que membre d’une société dont les normes changent, on ne remarque pas que ses propres normes sont soumises à ce changement, parce qu’on se maintient constamment en accord avec ceux qui vous entourent. On peut parler à ce propos de shifting baselines ou de lignes de références fluctuantes.

Les êtres humains sont capables de s’ajuster à une vitesse surprenante dans leurs orientations morales, leurs valeurs, leurs identifications. C’est en particulier le cas quand des menaces, ressenties ou réelles, rétrécissent le spectre d’action qui est perçu et paraissent exiger des décisions rapides. Le degré de concrétisation ou d’abstraction d’une menace joue là un grand rôle. Les changements ne sont pas perçus dans l’absolu, mais toujours de façon relative à leur point d’observation. C’est pourquoi les générations présentes  conçoivent tout au plus vaguement et abstraitement que non seulement le monde cultivé et bâti des générations précédentes était différent, mais que l’était aussi l’environnement qu’ils croient naturel. L’idéologie, par rapport à des transformations de l’espace social, ne joue guère de rôle. Les gens changent leurs valeurs parce que leur monde change, et non l’inverse.

4/7) « Nous », qui est-ce ?

L’usage du « nous »suppose une perception collective de la réalité qui n’existe pas car les conséquences du réchauffement climatique frappent les hommes de façon variable. Pendant que « nous tous », décidons de vivre à partir de demain en ménageant le climat, nos efforts sont sabotés par un autre « nous », disons la Chine et chacune des centrales thermiques mise en service chaque semaine. D’un côté se trouvent des gens appartenant à la classe mondiale, qui ont des connaissances d’anglais, ont accès au fax et à la télévision par satellite, sont munis de dollars ou de cartes de crédit et peuvent partir en voyage où ils veulent ; de l’autre côté l’on trouve ceux qui sont exclus des processus mondiaux ; dont la capacité de déplacement est limitée par des barrages routiers, des visas, et qui sont menacés d’être affamés délibérément, victimes de mines, et autres.

Une étude de l’UNEP (United Nations Environment Programme) de juin 2007 résume ainsi la situation au Darfour : les problèmes liés à l’environnement, combinés avec un accroissement exorbitant de la population, créent les conditions-cadre de conflits violents qui éclatent le long de frontières ethniques. C’est-à-dire que des conflits qui ont des causes écologiques sont perçus comme ethniques. Le déclin social est déclenché par un effondrement écologique, mais la plupart des acteurs ne le voient pas. Ce qu’ils voient, ce sont des attaques, des pillages, bref l’hostilité d’un groupe « eux » contre leur groupe « nous ». L’UNEP constate d’ailleurs froidement qu’on ne parviendra pas à une paix durable au Soudan tant que les conditions d’environnement et de survie resteront telles qu’elles sont, caractérisées par les sécheresses, les désertifications, la déforestation. On peut décrire cela comme la dynamique autodestructrice qui fait naître et occupe des espaces ouverts à la violence, lesquels aggravent la désétatisation et la fragilité des Etats, ce qui à son tour provoque l’intervention d’acteurs internationaux, lesquels accroissent la violence autour des ressources, etc. Il s’agit dans tout cela de tentatives humaines d’adaptation à des situations environnementales, et la manifestation de telles adaptations, c’est l’apparition de marchés de la violence, de spécialistes de la violence, de réfugiés, de camps, de morts.

Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « nous » et « eux » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. On constate, de la part des Etats-Unis en position d’attaqués, que les mesures de sécurité prennent de plus en plus le pas sur les libertés : torture de prisonniers, création de camps censés jouir de l’exterritorialité, stratégie d’arrestations illégales ; le déséquilibre entre liberté et sécurité s’accroît progressivement. Or de tels glissements ne sont pas l’apanage de l’Amérique. Une radicalisation des conséquences du changement climatique pourrait entraîner un changement radical des valeurs. Quelle sera la réaction d’un Etat le jour où augmentera le nombre de réfugiés chassés par leur environnement et où ils causeront aux frontières des problèmes massifs de sécurité ?

5/7) La guerre aux frontières

Il n’est pas question de déplacer la moitié de la population de l’Afrique, et encore moins, en matière de changement climatique les gens du Bangladesh qui auront perdu leur biotope. Les catastrophes sociales sapent les certitudes sociales. Tous les pays occidentaux, à l’exception de la Suisse, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne, doivent leur forme actuelle d’Etats-nations à une politique d’homogénéisation ethnique dont l’envers est la purification ethnique ; c’est le côté caché de la démocratisation. L’Union européenne réagit déjà à l’afflux croissant de migrants.

Les conflits d’espace vital et de ressources auront, dans les décennies à venir, des effets radicaux sur la forme que prendront les sociétés occidentales. En 2005 a été créée une « Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne ». L’agence s’appelle désormais Frontex. Entrée en vigueur en mars 2006, l’accord de Schengen a repoussé les frontières des Etats membres aux bords de l’Europe. Frontex n’est qu’un petit signe avant-coureur. Un règlement du 26 avril 2007 a prévu la mise sur pied d’équipes d’intervention rapide aux frontières, Rapid Border Intervention Teams, RABITs. En réaction aux attentats terroristes du 11 septembre 2001, les Etats-Unis se sont  dotés d’un ministère de la sécurité du territoire qui est depuis lors responsable de la protection des frontières. Depuis lors, même les contrôles des entrées légales n’ont cessé de se durcir. Fin septembre 2006, le sénat finit par approuver l’installation d’une clôture de 1123 km le long de la frontière du Mexique. En 2006, plus d’un million de personnes se sont déjà fait arrêter sur la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. Comme les Européens, les Américains s’efforcent également d’arrêter les immigrants avant même qu’ils n’arrivent aux frontières de leur territoire. Vu le chiffre probable des réfugiés, on peut parler d’un nouveau type de conflit,  caractérisé par la délégation de la violence et aboutissant à une déculpabilisation technique. La puissance politique et économique de l’UE est employée pour faire de pays comme le Maroc ou la Libye des partenaires coopérant à la délocalisation de la violence.

Car il y a un lien direct entre l’évolution du climat et la guerre. En termes de psychosociologie, la question se pose aussi de savoir dans quelle mesure l’augmentation de la pression migratoire provoque chez la population européenne des sentiments de menace et des besoins de sécurité, qui entraîneraient des exigences d’une politique de sécurité plus rigoureuse. Les restrictions apportées à l’Etat de droit affaibliront les moyens qu’aura la civilisation pour s’opposer à l’arbitraire et à la violence, et les tentatives pour résoudre les problèmes des sociétés ne pourront que se radicaliser.

6/7) vers des conflits généralisés

Les tribunaux internationaux qui pourraient instruire des cas d’infractions aux principes de respect de l’environnement n’existent pas. Il faudrait pourtant se demander si la justice consiste à offrir à chacun la même possibilité de saper par son mode de vie les bases de la survie à long terme de l’humanité. La poursuite de la croissance économique, donc la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles importées et autres matières premières, aboutira à ce qu’on limite systématiquement l’aide aux sociétés confrontées à des difficultés toujours plus grandes.

Lorsqu’on constate la vitesse avec laquelle se sont déroulés les processus d’ethnisation en Yougoslavie, entraînant toute une société dans une guerre d’une brutalité extrême, avec purification ethnique et massacre de masse, ou lorsqu’on note dans quel délai incroyablement bref la société allemande s’est nazifiée, après janvier 1933, on se rend compte combien est manifestement faible l’hypothèse d’une inertie des sociétés modernes. Les menaces extérieures sont une cause de cohérence interne. Percevoir l’acte de tuer comme un acte de défense est, pour tous les coupables de génocides, un élément important de la légitimation qu’ils se confèrent et des pleins pouvoirs qu’ils s’attribuent. Répandre des fantasmes de menace comme au Rwanda a pour corollaire de créer une disposition à se défendre chez ceux qui se croient menacés, de sorte que toute forme d’extermination systématique peut dès lors être perçue comme une mesure de défense nécessaire.

Un regard sur le Soudan est un regard d’avenir. Dans ce pays, on dénombre 5 millions de réfugiés, appelés Internal displaced Persons (IDPs). Le Darfour compte deux autres millions de IDPs. Avec le réchauffement, les migrations transnationales se multiplieront, tout comme le nombre de réfugiés intérieurs, entraînant des violences au plan local comme régional. Les estimations varient entre 50 et 200 millions de réfugiés dits « climatiques » en 2050, alors qu’ils sont déjà environ 25 millions actuellement.

7/7) conclusion

Un individu  qui ne voit pas le moindre problème à gagner 70 fois plus que tous les autres, tout en consommant leurs matières premières et rejetant 9 fois plus de substances nocives dans l’environnement devient une personnalité pathologique. Cette personnalité psychopathologique se désintéresse de surcroît aux conditions de vie de ses enfants et petits-enfants. Un être pareil serait considéré, selon tous les critères normatifs, comme un dangereux parasite qu’il faudrait empêcher de nuire. Là où la tolérance est pratiquée sans tenir compte des déséquilibres des pouvoirs existants, elle profite par principe à ceux qui en détiennent le plus. Dans une société basée sur l’inégalité, Marcuse explique que la tolérance devient répressive, elle ne fait que figer la position des plus faibles.

Et naturellement ce sont, dans une perspective internationale, les intérêts complètement disparates qui empêcheront qu’on mette par une résolution commune un frein au réchauffement. Les processus de rattrapage du retard industriel dans les pays émergents, l’insatiable appétit énergétique des pays tôt industrialisés et la diffusion mondiale d’un modèle de société fondé sur la croissance et l’épuisement des ressources font apparaître comme irréaliste qu’on limite à deux degrés seulement le réchauffement d’ici le milieu du siècle. Et c’est là un résumé qui s’appuie seulement sur l’aspect linéaire des choses, sans tenir compte des processus non linéaires susceptibles d’aggraver radicalement le problème climatique – si, par exemple, le dégel du permafrost dégage du méthane en quantités énormes. Il peut y avoir des effets de dominos encore insoupçonnables.

De même la logique des processus sociaux n’est pas linéaire. Comme les conséquences climatiques les plus dures frappent les sociétés disposant des possibilités les plus réduites d’y faire front, les migrations mondiales augmenteront dramatiquement au cours du XXIe siècle et pousseront à des solutions radicales les sociétés où la poussée migratoire est perçue comme une menace. Le corollaire de la sécurisation des frontières extérieures de l’Europe et de l’Amérique du Nord est la sévérité constamment accrue des mesures de sécurité intérieure. Tout cela se trouve dans un rapport d’interaction vitale avec la montée du terrorisme au sein du monde moderne globalisé. La pression pour résoudre les problèmes va s’accentuer et l’espace mental se rétrécir ; la probabilité augmente de stratégies irrationnelles et contre-productives. A la lumière de l’histoire, il est hautement probable que des êtres humains qui sembleront menacer les  besoins de prospérité des gens bien établis recevront le statut de superflus et mourront en grand nombre ; que ce soit par manque d’eau et de nourriture, que ce soit par une guerre aux frontières, par des guerres civiles ou par des confits entre Etats. Quand des hommes interprètent des problèmes comme menaçants leur propre existence, ils tendent à prendre des solutions radicales, telles qu’ils n’y avaient jamais pensé avant.

Les cultures occidentales n’ont pas appris cette leçon du XXe siècle, mais tiennent très fort à l’Humanisme, à la Raison et au Droit, bien que ces trois régulations de l’action humaine aient historiquement succombé à chaque attaque, dès qu’elle fut un peu  rude. De fait la culture n’a de sens qu’en elle-même, en tant que technique pour accroître les chances de survie des groupes sociaux. La variante occidentale ne dure que depuis 250 ans seulement, et au cours de cette minuscule période il s’est trouvé plus de ressources détruites que pendant les 39 750 années précédentes. Or ces ressources ne sont pas perdues que pour le présent, mais aussi pour l’avenir. L’histoire de l’Occident libre, démocratique et éclairé écrit aussi sa  contre-histoire, faite de non-liberté, d’oppression et du contraire des Lumières. De cette dialectique, l’avenir des conséquences du climat montre que le rationalisme des Lumières ne pourra s’exempter. Il y connaîtra son échec.

Sur notre site d’information, Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard 2009)

Les guerres du climat d’Harald Welzer Lire la suite »

La guerre des ressources a déjà commencé

Alors que les Occidentaux ne cessent de perdre du terrain dans l’exploitation minière au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les entreprises chinoises profitent de la réorganisation du secteur afin d’extraire or, lithium et uranium. Une tendance adoubée par les juntes militaires au pouvoir. La guerre des ressources a déjà commencé, une colonisation chasse l’autre.

Benjamin Roger : « Le chef malien de la junte, Assimi Goïta, déambule à Goulamina devant les concasseurs, les tapis roulants et plusieurs tonnes de gravats d’une roche blanchâtre contenant un métal très convoité à travers le monde : le lithium. Il inaugure le 15 décembre 2024 une nouvelle usine de production de ce minerai qui sert notamment à produire des batteries électriques. Sous pression financière croissante, les militaires au pouvoir voient en ce nouveau site industriel une aubaine, un moyen de faire rentrer l’argent qui manque dans leurs caisses. Derrière ce projet, une société chinoise, cotée aux Bourses de Shenzhen et de Hongkong, qui utilisera ce minerai pour fabriquer des batteries en Chine. Assimi Goïta a qualifié Pékin de « partenaire stratégique et sincère, qui est resté aux côtés du Mali dans sa lutte pour sa souveraineté économique et politique ».

Au Niger, troisième pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel, la Chine espère aussi profiter de l’éviction de la France pour pousser ses pions dans un secteur stratégique pour son développement : l’uranium. Désireuse d’accroître son parc nucléaire qui, d’ici à 2030, pourrait dépasser celui des Etats-Unis et de la France, Pékin a des besoins exponentiels de « yellow cake ». »

le point de vue des écologistes anticolonialistes

Ce serait presque drôle tellement c’est triste… en gros les « putschistes » d’aujourd’hui font exactement la même chose que ceux des années 70 avec les occidentaux : tout vendre quelle qu’en soit les conséquences pour la population dans la mesure où l’argent n’arrive que dans leurs poches. Rien n’a changé en Afrique depuis la décolonisation à part le nom du pays colonisateur.

L’implacable brutalité avec laquelle les premiers pays industrialisés s’efforcèrent d’assouvir leur fringale de matières premières, de territoires et de puissance, rien n’en montre plus les traces aujourd’hui dans les pays occidentaux. Le souvenir de l’exploitation, de l’esclavage et de la destruction a été gommé par une amnésie démocratique, comme si les Etats de l’Occident avaient toujours été tels qu’ils sont à présent, alors que leur richesse et leur prépondérance se sont bâties sur une histoire meurtrière.

La variante occidentale ne dure que depuis 250 ans seulement, et au cours de cette minuscule période il s’est trouvé plus de ressources détruites que pendant les 39 750 années précédentes. Les pays dits émergents dont principalement la Chine, reconduisent le pillage de la planète. Or ces ressources minières ne sont pas perdues que pour le présent, mais aussi pour l’avenir. L’histoire de l’Occident libre, démocratique et éclairé, écrit aussi sa contre-histoire, faite de non-liberté et d’oppression. De cette dialectique, l’avenir des conséquences du climat montre que le rationalisme des Lumières ne pourra s’exempter. Il y connaîtra son échec.

Référence : Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard 2009)

La guerre des ressources a déjà commencé Lire la suite »

S’ouvrir aux flux migratoires, irresponsable ! 

Lorsque la France prend possession de l’île de Mayotte, la population comptabilisée en 1843 ne dépassait pas 3 000 habitants. Elle est passée de 11 000 habitants en 1911 à 320 000 en janvier 2024, sans compter les clandestins. De 2012 à 2017, la population s’accroît de 3,8 % par an en moyenne, soit un doublement en 18 ans seulement. La densité de population est particulièrement élevée, avec 690 habitants au km² en 2017, et déjà 829 hab./km² en 2023, c’est-à-dire plus de 8 personnes sur un carré de 100 mètres de côté. En fait cette situation résulte surtout d’un flux migratoire ingérable. Plus de 40 % de la population est de nationalité étrangère en 2018, essentiellement comorienne en situation irrégulière…

Macron à Mayotte, jour 2 après le cyclone. Ce vendredi 20 décembre 2024, l’eau manque et l’électricité fonctionne cahin-caha, « De l’eau, de l’eau, de l’eau ! », entend-on au passage du président, qui s’avance dans la rue principale de Tsingoni. à Pamandzi, une commune de Petite-Terre, Emmanuel Macron a eu pour se défendre ce propos malheureux, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux : « Si vous opposez les gens, vous êtes foutus parce que vous êtes contents d’être en France ! Si c’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! Il n’est pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens. Emmanuel Macron aura acquis la conviction que régler les problèmes de Mayotte implique de se pencher sur le sujet de l’immigration clandestine. « Malgré les investissements, malgré l’engagement de l’Etat, les services publics ont été calibrés pour une population, et cette population, elle a augmenté vite, et elle est aussi sous une pression migratoire qui fait exploser tous les services. Donc il faut qu’on se dise la vérité. »

Bayrou à Mayotte. Interrogé dans le cadre de son déplacement, François Bayrou a estimé que « quiconque prétendrait qu’il n’y a pas de problème d’immigration brûlant à Mayotte était irresponsable ». Selon le premier ministre, « notre devoir, c’est de poser la question et tenter d’apporter des réponses. » Revenir par exemple sur le droit du sol dans l’archipel – un projet de loi constitutionnelle sur sa suppression à Mayotte devait être présenté en conseil des ministres en juillet, avant la dissolution de l’Assemblée nationale –. « C’est une question qu’il faut poser », a ajouté M. Bayrou.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Pour ceux qui ne savent pas ce que « immigration massive » veut dire, voici quelques données sur Mayotte :

– Pour rejoindre l’île, des dizaines de Comoriens risquent leur vie tous les jours

– Coût de l’inlassable surveillance. Leurs bateaux utilisent plus de 100 litres d’essence par heure.

– 40 % des 212 000 habitants de Mayotte sont désormais d’origine comorienne. (+ 25 % en 2007)

– Système de santé proche de l’effondrement.

– Pénuries d’eau,  territoire sous perfusion par aide de la métropole.

– L’éducation nationale ne suit plus : 25 % à 40 % des élèves sont issus de familles sans papiers.

– Désarroi des associatifs et fonctionnaires qui tentent de maintenir à flot le territoire.

– Prostitution sauvage, etc., etc.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Droit du sol ou droit du sang ?

extraits : Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé en février 2024 à Mayotte une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol dans l’archipel de l’océan Indien, confronté à une grave crise migratoire et à une situation sociale et sécuritaire explosive. Mayotte connaît en effet depuis plusieurs années une forte immigration, principalement venue de l’archipel voisin des Comores. L’archipel de l’océan Indien, qui est aussi le 101e département français, est régi par des règles plus strictes qu’en métropole. Pour qu’un enfant soit reconnu comme français, il faut notamment que ses parents aient été en situation régulière au moment de sa naissance….

discours d’un sénateur de Mayotte

Saïd Omar Oili : « Pour tout de suite, l’urgence est claire, c’est la crise de l’eau. Sans eau il n’y a pas de vie et nous le touchons durement du doigt au quotidien. on a touché le fond, on ne peut plus s’adapter. L’autre priorité pour laquelle il faut absolument que l’on s’attelle, c’est la gestion des naissances. Dès l’école, il faut que les élèves réalisent ce qu’engendre, en termes de responsabilités et de coût financier, le fait d’avoir un enfant. Il faut que les prises de conscience s’amorcent dès le plus jeune âge. C’est bien ce facteur culturel qui détermine cette dynamique des nombreuses naissances. La notion de pauvreté en Hexagone n’est pas la même que celle rencontrée à Mayotte. Nous ne sommes pas sur les même standards et il faut, encore une fois, conscientiser la population sur ce que coûte réellement un enfant.

Second point, notamment pour les jeunes filles approchant de leur majorité : avoir un enfant c’est synonyme d’obtention de la nationalité française et d’une régularisation de sa situation. Il faut que les choses soient plus claires en ce sens et que le systématisme soit désancré des mentalités. Si les gens viennent d’autres pays pauvres environnants, bien entendu que cela ne les dérangera pas outre-mesure de vivre dans des bangas; quelque part, c’est quelque chose de tristement commun pour eux. Mais si nous luttons efficacement contre ces habitats insalubres et que nous nous alignons réellement dans cette volonté des standards métropolitains, les gens se rendront compte qu’il y a des choses qui ne peuvent plus être et que tout à un coût bien au delà du bricolage adaptatif qu’ils ont connus par le Passé. Pauvreté et développement ne peuvent aller de pair.

Je pense sincèrement que lorsque la démographie et le recensement ne sont pas clairement définis, on ne peut avoir une vision claire de la consommation et donc des besoins à anticiper. Je prends pour exemple le quartier de la Vigie, en Petite-Terre ; on ne sait combien de personnes utilisent le réseau d’adduction d’eau qui lui est affilié. Aujourd’hui, la base de tout, c’est la démographie. Chaque année, on doit produire approximativement 2 000 m3 d’eau en plus, c’est juste ingérable. »

Mayotte, l’eau manque et tout le reste

extraits : Les quelque 320 000 habitants du département français situé dans le canal du Mozambique n’en ont pas fini avec les pénuries d’eau. La situation perdurera jusqu’à la mi-2026. A cette date, espère le syndicat mixte Les Eaux de Mayotte, doit entrer en service la seconde usine de dessalement d’eau de mer de l’île. Cette usine, d’un coût de 94 millions d’euros, doit produire plus de 10 000 mètres cubes d’eau potable par jour. Les installations actuelles produisent péniblement 39 500 mètres cubes par jour. Mais l’usine va rejeter de l’eau plus que salées à l’intérieur d’un lagon presque fermé, et qui est l’un des plus beaux du monde. Autre critique mise en avant : les tuyaux reliant l’usine au lagon passeront dans la mangrove, qui va devoir être coupée. Le collectif « Un lagon sans poison ! » a lancé une pétition en ligne contre ce projet qualifié d’« écocide ».

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