épuisement des ressources

Surpopulation, réalité ignorée par LE MONDE

Ce n’est que si on nomme le problème qu’on peut commencer à prendre des mesures pour y remédier. Or la thématique de la surpopulation est étrangement absente des colonne du MONDE, journal  pourtant dit « de référence ». Voici quelques éléments tirés de leurs archives pour inciter à votre réflexion :

1) Les nombreux titres du MONDE depuis 2016 qui portent sur la surpopulation sont tous centrés sur la surpopulation « carcérale » sauf deux, l’un sur la surpopulation dans un camp migratoire, et l’autre sur l’Égypte (11 février 2020) : La surpopulation égyptienne a constitué ces dernières années un défi majeur pour les autorités, dont les timides politiques de limitation des naissances n’ont pas porté leurs fruits…. Le premier ministre Mostafa Madbouly a exprimé cette inquiétude : « La croissance de la population est le défi le plus grand de l’Etat (…) et cela affecte la sécurité nationale. »1

2) le journal LE MONDE analysait fin 2023 la situation afghane de manière très diverses mais ponctuelles sans jamais aborder le point de vue démographique.

12 décembre 2023 : La production du stupéfiant a chuté de 95 % en Afghanistan après l’interdiction de la culture du pavot par les talibans…

8 novembre 2023 : Un bus qui circulait dans un quartier de l’ouest de la capitale afghane, majoritairement peuplé par la communauté chiite hazara, a explosé…

25 octobre 2023 : Le régime de Kaboul détourne à son profit les fonds internationaux destinés à l’éducation…

18 octobre 2023 : Le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, détenu en Afghanistan, a été libéré…

3) LE MONDE n’accorde aucune importance à la démographie du Bangladesh ; ce quotidien « de référence » peut consacrer tout un article au cyclone Hamoon qui a tué deux personnes en 2023 (article du 25 octobre 2023), ou à la dengue qui en a tué 1628 (2 décembre 2023), mais il ne dira jamais que la population dépasse 170 millions et que c’est la cause principale de tous les problèmes. Ses journalistes ont besoin de recevoir un cours sur le malthusianisme…

4) LE MONDE ne s’intéresse jamais à la surpopulation du Ghana, on y relate seulement des faits complètement secondaires :

Au Ghana, les skateuses vivent leur passion en dépit des préjugés1

Au Ghana, Angel Maxine porte la voix d’une communauté LGBT+ stigmatisée2

Le Ghana, poubelle de la « fast fashion » mondiale3

5) Avec le quotidien LE MONDE, on sait tout sur tout à propos de l’assassinat le 7 juillet 2021 du président d’Haïti Moïse Jovenel, abattu chez lui d’une douzaine de balles dans le corps…4

Autre article sur l’état du pays en avril 2024 : « Cela fait huit ans que les Haïtiens n’ont pas été convoqués aux urnes. La chaise du premier ministre par intérim, Ariel Henry, est, elle aussi, vide depuis que son retour a été entravé par des bandes armées qui sèment la terreur dans le pays…  ».5  

On dit tout, mais on ne dit rien du défi démographique dans ces articles du MONDE, centrés sur la saga des incapables qui briguent le pouvoir.

6) Le journal LE MONDE accorde dans les évènements en Ouganda beaucoup d’importance à la problématique de l’homosexualité. Il est vrai que le gouvernement ougandais se polarise sur les questions sociétales plutôt que sur la maîtrise de la fécondité par ses ressortissants :

27/04/2023 : Le président ougandais a demandé aux parlementaires de « réexaminer » une loi anti-LGBT+ controversée dans une lettre lue, mercredi 26 avril, au Parlement, les enjoignant notamment de maintenir la criminalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe…

29/05/2023 : Le président ougandais, Yoweri Museveni, a promulgué une loi anti-LGBT+ prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles et la « promotion » de l’homosexualité, a annoncé, lundi 29 mai, la présidence…

15/06/2023 : Fin mai, le chef de l’Etat Yoweri Museveni a promulgué une loi d’une sévérité exceptionnelle, prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles et la « promotion » de l’homosexualité en Ouganda. Un crime d’« homosexualité aggravée » est même désormais susceptible d’entraîner une condamnation à mort…

07/12/2023 L’Ouganda avertit qu’il n’abrogera pas une loi anti-LGBT+ controversée.

Il faut remonter très loin dans les archives du MONDE, pour avoir une analyse démographique, « la longue marche du planning familial en Ouganda » :

« Le pays détient le troisième taux de fécondité le plus élevé au monde, avec 6,2 enfants par femme… Les écoles, les structures de soins, la couverture en eau potable ne peuvent suivre… Elle avait accès à la contraception, mais son mari n’était pas d’accord…. Je me suis mariée à 16 ans, j’avais hâte d’avoir un bébé, j’ai arrêté d’étudier… Un quart des adolescentes ougandaises de 15 à 19 ans ont déjà un enfant… La moitié de la population a moins de 15 ans… Les besoins de financements, pour le seul achat de contraceptifs, atteignent presque 18 millions d’euros par an, alors que le budget actuel est moitié moins élevé… »(article du 10 juillet 2012)6

7) Le quotidien LE MONDE ne parle jamais de surpopulation au Zimbabwe. Ses articles évoquent plutôt les écrivaines Tsitsi Dangarembga et NoViolet Bulawayo. La vie politique est vue par le petit bout de la lorgnette : « Sur la photo qui lui a valu son arrestation, le député de l’opposition Gift Ostallos Siziba arbore de larges lunettes de soleil et le maillot rayé noir et blanc de son équipe favorite de football… ». La vie économique au Zimbabwe se résumerait à des robes de mariées à la location pour quelques heures. Seul quelques rares articles tranchent avec cette superficialité :

Le Zimbabwe touché par une nouvelle vague d’hyperinflation (11 juillet 2022) : « L’hyperinflation attaque les revenus (192 % en juin), les taux d’intérêt minimaux ont atteint 200 %… la viande est devenue un luxe… l’économie du pays est plombée depuis une vingtaine d’années, marquée par des pénuries d’argent et de nourriture… »

– Le dernier article que j’ai lu, 10 avril 2024, fait ce terrible constat de réalité : « Pour faire face à l’inflation galopante, la nouvelle monnaie zimbabwéenne, le ZiG (pour Zimbabwe gold), a connu le 9 mars 2024 des débuts chaotiques. Le Zimbabwe est plombé depuis une vingtaine d’années par une profonde crise économique. Les quelque 16 millions de Zimbabwéens subissent une pauvreté généralisée et un chômage élevé… » Mais toujours rien sur la démographie galopante !

1 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/24/au-ghana-les-skateuses-vivent-leur-passion-en-depit-des-prejuges_6170839_3212.html

2 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/22/au-ghana-angel-maxine-porte-la-voix-d-une-communaute-lgbt-stigmatisee_6155432_3212.html

3 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/20/le-ghana-poubelle-de-la-fast-fashion-mondiale_6174083_3212.html

4 https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/12/en-haiti-l-enquete-impossible-sur-l-assassinat-du-president-jovenel-moise_6109184_3210.html

5 https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/13/en-haiti-de-quarante-ans-d-instabilite-politique-a-la-menace-d-une-guerre-civile_6221789_3210.html

6 https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/10/la-longue-marche-du-planning-familial-en-ouganda_1731596_3244.html

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Quel est le nombre idéal d’enfants ?

Selon une étude de l’INED, en France, les gens privilégient des familles plus petites.. la fécondité va probablement continuer de baisser.

l’article en résumé : selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (INED), le désir d’enfant a nettement reculé en vingt ans, ce qui laisse augurer d’une poursuite de la baisse de la fécondité à venir. Le nombre idéal d’enfants était de 2,3 en moyenne en 2024, contre 2,7 en 1998. Plus précisément, deux tiers (65 %) des 18-49 ans considèrent deux comme le nombre idéal d’enfants dans une famille. La baisse des intentions de fécondité s’observe dans tous les groupes sociaux, quels que soient le milieu, le revenu, le niveau de diplôme ou le sexe. La norme de la famille à deux enfants reste dominante, mais est de plus en plus considérée « comme un maximum et non plus comme un minimum ». Entre 2014 et 2024, la fécondité en France est passée de 2,0 à 1,6 enfant par femme.

Mais la chute de la natalité de 7 % en 2023 puis 2 % en 2024, dans un contexte de population qui vieillit, risque d’aggraver les difficultés de financement de la protection sociale. Le renouvellement de générations n’est assuré qu’à partir de 2,1 enfants par femme.

Le point de vue des écologistes

On ne peut s’en tenir aux statistiques des démographes qui se contentent de constater. S’inquiéter comme dans l’article du vieillissement de la population, c’est inciter à vouloir plus d’enfants pour « assurer le financement des retraites » alors qu’il s’agit là de mettre en place une pyramide de Ponzi (plus d’enfants aujourd’hui, encore plus de retraités demain, etc.). Insister sur le renouvellement des générations (2,1 enfants par femme) ne dit rien sur le fait qu’une France métropolitaine compte plus de 68 millions de personnes, moins d’un hectare pour chaque personne; c’est déjà le signe qu’on a largement dépassé les capacités de notre territoire.

La démographie n’est pas neutre par le discours qui en résulte. L’lNED a son origine avait me un objectif explicitement nataliste et les médias continuent de véhiculer le message traditionaliste : la baisse de fécondité, une abomination abominable !

Le point de vue ginky

– Je me réveille la nuit en me demandant sincèrement quel monde on va laisser à nos enfants.

La précarité n’incite pas à avoir des enfants.

– La croissance démographique n’a fait qu’entasser les gens dans des villes invivables.

– Aux problèmes financiers qui existaient déjà s’est ajoutée une incertitude forte sur notre sécurité.

– Le populisme et le fascisme triomphent partout.

– Bientôt la guerre à la poursuite de l’eau potable.

– Moins d’enfants, heureusement pour notre écosystème déjà bien abîmé.

– Une France «soutenable » aurait du rester à moins de 40 millions d’habitants comme en 1945.

– Il faut supprimer les allocations familiales, à chacun de prendre ses responsabilités.

Pour un GINK, le nombre d’enfant idéal c’est zéro, planète oblige.

Green Inclination No Kid…….

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La génération Z au Kenya… un avenir bouché

Le journal LE MONDE dont nous sommes un fidèle lecteur depuis plus de 50 années ne sait plus ce que veut dire une analyse structurelle des agissements dans un pays. Le service politique étouffe toutes les autres voix, que ce soit analyse économique, écologique ou démographique. On s’intéresse au président en place et à la lutte pour le pouvoir comme si rien d’autre n’avait d’importance. La génération Z regrouperait les personnes nées entre 1997 et 2011, âgées de 10 à 24 ans. Il s’agit principalement des enfants de la génération X (nés entre 1965 et 1980). Voici les derniers articles du MONDE sur le Kenya, complètement polarisés sur le Z :

25 juin 2025, Orwell, Ibsen, Sidang’… Au Kenya, la littérature inspire la génération Z

25 juin 2025, Au Kenya, la génération Z veut tout remettre en question, du politique jusqu’au religieux

6 janvier 2025, Au Kenya, la génération Z manifeste contre les « enlèvements policiers »

28 juin 2024, Au Kenya, la génération Z quitte la rue mais reste mobilisée en ligne

Le débat entre notre blog et un journaliste du MONDE

Biosphere : Au Kenya, le nombre d’habitants n’était que de 7,7 millions en 1960, la population a augmenté de 11 millions ces dix dernières années. C’est déjà ingérable. 54 millions de Kényans et Kényanes en 2023, 108 millions en 2058 ? Le taux de croissance de la population globale tourne en effet autour de 2 % soit un doublement tous les 35 ans ; la situation deviendra invivable. Quoi qu’on fasse politiquement.

Arthur Frayer-Laleix : Dans ce pays de plus de 53 millions d’habitants, 18 millions de personnes sont nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010.

Biosphere : Une telle proportion de jeunes bientôt en âge de procréer (34 %) veut dire que l’explosion démographique ne peut que se perpétuer dans le temps. En France, seulement 16,7 % a moins de 15 ans.

Arthur Frayer-Laleix : Mercredi 25 juin, des manifestations monstres secouent les grandes villes du Kenya. La génération Z est une cohorte très à l’aise avec les outils numériques. On suit ce qui se passe sur X et YouTube.

Biosphere : Les manifestations à l’heure du tout numérique ne sont plus l’expression de la révolte d’un peuple exploité, mais un phénomène issu des réseaux sociaux et de la simplification médiatique. La génération Z n’a d’existence propre que parce que LE MONDE lui donne une visibilité : il y a autant de manifestations de la crise d’adolescence qu’il y a de jeunes.

Arthur Frayer-Laleix : la génération Z manifeste contre le projet de loi de finances prévoyant des hausses de taxes et d’impôts. Des biens de consommation comme le pain et l’essence devaient être taxés.

Biosphere : La population se bat actuellement contre l’augmentation du prix du pain et de l’essence, vain combat. Le système scolaire du Kenya n’a pas appris à ses jeunes qu’en période de surpopulation, tous les prix des ressources vitales ne peuvent qu’augmenter…

Arthur Frayer-Laleix : Au-delà du budget, les manifestants dénonçaient la politique du président, William Ruto. Par rapport à ses promesses, la jeunesse éduquée et urbaine s’est sentie flouée alors que les emplois manquent dans le pays. Selon les statistiques officielles, le taux de chômage tournait aux alentours de 5,5 % en 2022. La vérité est plutôt aux alentours de 20 % .

Biosphere : La jeunesse éduquée devrait savoir que les promesse politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent. La jeunesse urbaine devrait savoir que la dépendance d’une ville aux ressources venant de l’extérieur est immense ; sans emploi rémunéré, tu n’es plus rien. Or l’état de la surpopulation empêche tout dividende démographique. Des jeunes en grand nombre représente un handicap quand la population active l’emporte sur la population « dépendante » (les plus jeunes et les plus âgés). En période de chômage structurel, tout le monde devient dépendant d’un système économique en faillite. Il n’y a de bonne politique que dans un système économique viable et durable.

Arthur Frayer-Laleix : David Maraga, l’ancien président de la Cour suprême, est le seul candidat potentiel à la présidentielle à être régulièrement cité par la Gen Z. Le possible candidat de la jeunesse a eu 74 ans le 12 janvier.

Biosphere : Exemple frappant de l’artificialité des manifestations actuelles au Kenya : aucun leader, mais aussi aucun programme, juste des revendications. A la violence a répondu la violence. En juillet 2024, la police a tiré à balles réelles, il y a eu des morts. Des soldats ont été déployés en réponse à l’urgence sécuritaire « causée par les violentes manifestations en cours marquées par des destructions et intrusions dans des infrastructures cruciales ». Ainsi se termine une démographie sans frein, dans le sang.

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Relance des naissances, étendard de la droite dure

Le problème du MONDE, c’est que les articles de ses journalistes insistent sur le natalisme sans jamais lui porter de contradiction. Or faire des enfants dans un monde qui connaît une raréfaction des ressources, c’est oublier le fondement du malthusianisme : pour assurer la paix sociale et le bonheur de tous, on ne peut avoir une expansion démographique qu’en fonction des ressources disponibles.

Valentine Faure : Après le combat contre l’avortement, le Parti républicain a fait de la famille nombreuse son cheval de bataille. L’idée est simple : pour lutter contre l’« hiver démographique » dans lequel est entré l’Occident, il faudrait faire, et vite, de grandes familles, avec de nombreux bébés. Il est vrai que l’heure est grave pour la démographie américaine. Le taux de fécondité a atteint un niveau historiquement bas de 1,62 naissance par femme en 2023. Mais pour résoudre la crise démographique, pas question de compter sur l’immigration. La relance des naissances est le nouveau ciment des droites aux Etats-Unis.

– Quelques semaines après son retour à la Maison Blanche, le 24 février, Trump avait déjà signé un décret promettant de soutenir la fécondation in vitro (FIV), décision pour laquelle il disait mériter l’élégant titre de « président de la fécondité ». Dans son projet actuel de loi budgétaire, « Big Beautiful Bill », Donald Trump a inclus un « baby bonus » de 1 000 dollars (environ 870 euros) placés sur un compte en banque pour chaque nouveau-né américain.

– Lors de son premier discours en tant que vice-président J. D. Vance pourfend la « culture de l’avortement à la demande » : « Je veux plus de bébés aux Etats-Unis d’Amérique ! » Ce contempteur des « femmes à chat sans enfant » avait déjà suggéré en 2021 que les parents puissent ajouter à leur vote celui de leurs enfants. La logique est la suivante : « Si vous n’investissez pas dans l’avenir de ce pays, vous ne devriez peut-être pas avoir la même voix. » J. D. Vance aime rappeler que « Dieu a créé l’homme et la femme pour une raison ».

– Elon Musk, père de 14 enfants est obsédé par l’effondrement de la natalité, qu’il considère comme « de loin le plus grand danger auquel la civilisation est confrontée ». Il partage le diagnostic d’une crise civilisationnelle – « si l’on ne s’attaque pas à la baisse des taux de natalité, la civilisation mourra en gémissant dans des couches pour adultes ». Plus d’enfants, c’est plus de solutions, y compris pour le climat, les ressources planétaires, etc. : ils sont « un vote pour l’avenir », dit Musk.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Si le nombre d’enfants par femme commence à baisser dans les années 1960, la grande peur de l’époque est encore celle de la surpopulation. Le livre de Paul Ehrlich La Bombe P, paru en 1968 (publié en français chez Fayard en 1970) domine alors la conversation. En 1970, le président Richard Nixon (1913-1994) nomme une commission – soutenue à l’unanimité par le Congrès – chargée de trouver des solutions pour réduire la natalité, en améliorant notamment l’accès à la contraception. Le Parti républicain est alors pro-avortement. En 1972, un sondage Gallup révèle que 68 % des républicains sont favorables à ce que l’avortement reste une décision privée entre la femme, sa famille et ses médecins. En 1973, l’arrêt Roe vs Wade, qui garantit le droit à l’IVG, est d’ailleurs rédigé par un juge de la Cour suprême nommé par Nixon.

Mais la composante chrétienne de la droite, qui va grignoter peu à peu le parti. Jusqu’à parvenir, en 2022, près de cinquante ans après le vote de Roe vs Wade, à abroger le droit constitutionnel à l’avortement avec l’arrêt Dobbs vs Jackson. Mais ce n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Une telle victoire annule tout sentiment de succès et compromet la situation à long terme du vainqueur. Trop de population dans un pays qui va connaître l’effondrement de la société thermo-industrielle court au désastre. Les citoyennes sont réalistes, de toute façon elle font moins d’efants qu’on qu’en disent les gouvernants.

Les commentaires sur lemonde.fr

René B. : La droite américaine, c’est la nostalgie des années 50 avec la femme dans des réunions tupperware. La natalité a également été une obsession du Mussolini, des nazis… et de la IIIème République..

Captain Obviouus : Drôle de paradoxe : on laisse avec Trump, Poutine et Benyamin Nétanyahou advenir l’apocalypse climatique et géopolitique, voire on précipite activement sa venue, et on demande aux gens de se reproduire. Pour quoi faire ? Alors que dans 20 ou 30 ans la seule solution pour survivre sera de se terrer dans des bunkers !

Charly hebdo : Le pays des obèses qui veulent devenir des onbèses, c’est pas gagné !

Hiro.Niké : Dans ma famille, on fait des enfants, lorsque le couple est en accord sur le désir profond d’en avoir, avec l’espoir de pouvoir les insérer correctement dans la vie avec l’assurance de les aimer. Visiblement, dans le monde trumpiste on fait des enfants parce que Monsieur en veut pour des raisons politiques, et que Madame obéit à Monsieur. Je me demande ce que deviennent les enfants issus d’une telle décision. Quoique, la famille Musk donne une première idée…

Pat Cartier : Laissons aboyer les chiens de garde, la caravane passe. La natalité va continuer à baisser, c’est structurel. Éco-anxiété, sortie de la religion, manque d’argent, statut des mères : tout cela pèse, bien sûr. Mais aussi, sans enfants la vie offre des possibilités plus vastes. Elle est plus libre, plus prospère, plus paisible. Il est devenu impossible de l’ignorer.

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Le tabou démographique dans les archives du MONDE

Quand on tape « surpopulation humaine » dans les archives,

voici le résultat  :

12 mars 2015, La surpopulation en prison n’enfreint pas nécessairement les droits humains

la Cour européenne des droits de l’homme estime que le manque d’espace individuel ne constitue pas systématiquement un traitement inhumain ou dégradant.

30 août 2019, Au Sénégal, deux détenus meurent dans la prison centrale de Dakar

Des ONG de défense des droits humains appellent les autorités à mettre fin à la surpopulation carcérale et la vétusté des établissements pénitentiaires.

19 février 2023, « Il existe un moyen d’avancer vers des prisons plus humaines : la régulation carcérale »

Face au scandale de la surpopulation des prisons françaises, les Etats généraux de la justice avaient proposé un mécanisme favorisant la remise en liberté de détenus en fin de peine. Une idée écartée en janvier par le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, déplore dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

23 juin 2023, Prisons : que faire face à la surpopulation carcérale ?

Le taux de suroccupation des prisons n’a jamais été aussi élevé. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dénonce une réalité invivable. Dans ce podcast, Abel Mestre, journaliste au « Monde », explique pourquoi la surpopulation carcérale ne cesse de s’aggraver et évoque des pistes pour y remédier.

11 juillet 2024, La « double peine » : les prisons françaises surexposées aux conséquences du dérèglement climatique

La totalité des établissements est soumise au risque de canicule, plus d’un sur quatre à celui d’inondations. Cette surexposition est aggravée par certains facteurs, comme la surpopulation carcérale ou la vétusté des bâtiments.

24 juillet 2024, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

Malgré l’accumulation des rapports sur l’indignité des conditions de détention dans les prisons françaises, rien ne bouge, dénoncent le rapporteur de la loi pénitentiaire de 2009, Jean-René Lecerf, et le sénateur Jean-Pierre Sueur dans une tribune au « Monde ».

10 février 2024, Robert Badinter, un « juste » pour la postérité

Le rappel de la rectitude et de l’intransigeance de l’ancien garde des sceaux apparaît salutaire au moment où le ministre de l’intérieur oppose la politique au droit, où le rôle du Conseil constitutionnel est contesté et où la surpopulation carcérale atteint des records inquiétants.

Il faut donc attendre longtemps pour lire un article sur la surpopulation humaine, mais avec une dévalorisation explicite de cette réalité.

10 novembre 2022, Face à la crise climatique, des humains trop nombreux ou qui consomment trop ?

Plutôt que d’accuser le trop grand nombre d’êtres humains, de nombreux démographes insistent sur la question des modes de vie et de consommation.

Ensuite il faut remonter à 1972 pour avoir enfin une idée claire grâce de la surpopulation humaine au MONDE

19 janvier 1972, II. – LE DÉSARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE

 ESCOFFIER-LAMBIOTTE : La progression numérique vertigineuse de l’espèce humaine, l’échec des procédés utilisés jusqu’à présent pour tenter de la restreindre à l’échelle nationale, les dangers du déséquilibre économique et démographique qu’entraîne la surpopulation relative des pays les moins favorisés ont incité l’Organisation mondiale de la santé à consacrer à l’étude de la régulation de la reproduction humaine le plus important programme de recherche qu’elle ait jamais entrepris. Un budget qu’elle juge considérable – 6.7 millions de dollars – doit être annuellement attribué à ce programme qui, pour être mené à bien, exigerait un investissement quarante fois plus élevé (voir  » le Monde, du 18 janvier 1972).

A l’exception de l’homme, toutes les espèces vivantes sont dotées d’un système qui règle subtilement et par des mécanismes endocriniens encore mal connus le taux de leur reproduction. Celle-ci se trouve ainsi strictement ajustée tantôt à l’étendue du territoire disponible, tantôt au climat, à l’alimentation ou, plus directement, et sans qu’aucun autre facteur semble jouer, à l’importance numérique de la population. L’environnement dans le premier cas, un processus purement psycho-physiologique dans le second, mettent en branle un système de rétroaction neuro-hormonal conduisant à une atrophie ou à une inhibition sexuelle. Ce système, remarquablement précis n’est mis en échec que lorsque l’intervention de l’homme vient modifier profondément les conditions écologiques.

En accédant à la conscience logique et au langage, l’espèce humaine a perdu cette régulation automatique ; l’humanité se doit de manière impérative d’y suppléer dans les délais les plus brefs – en fait, une génération, – soit par une percée technique, soit par le déclenchement de motivations nouvelles.

Tel est le sens des actions prioritaires et des programmes des  » task forces  » (groupes de travail lancés par l’Organisation mondiale de la santé, dans un effort ultime pour modifier la situation actuelle, également inquiétante sur le plan démographique et sur celui des perspectives scientifiques. Aux espoirs engendrés par les acquisitions prometteuses de cette dernière décennie a succédé, en effet, un sévère pessimisme : il paraît vraisemblable que, compte tenu des exigences bureaucratiques auxquelles sont soumises actuellement les recherches quasiment monopolisées par les Etats-Unis, aucune méthode nouvelle et efficace ne sera utilisable avant la fin de ce siècle : si le même climat avait prévalu il y a quinze ans, aucun des contraceptifs oraux (pilule) n’aurait pu être produit en série. (…)

Certains, qui mesurent l’étendue du péril que représente la conjugaison de la poussée démographique irrépressible et de l’impasse scientifique ou administrative actuelle, en viennent à penser que la solution ne peut venir en réalité, et à l’échelle mondiale, que de la découverte d’une substance qui administrée par exemple avec l’eau de boisson, inverserait l’état naturel de fertilité des êtres humains. L’infertilité deviendrait ainsi permanente, et c’est d’une décision personnellement motivée que résulterait alors la procréation, par l’absorption d’un médicament annulant l’effet du premier. Une telle conception, si elle ne paraît pas utopique sur le plan scientifique, impliquerait évidemment un profond bouleversement des consciences et des traditions. De la fertilité volontaire – étape positive dans l’évolution des libertés humaines – aux abus de la stérilité obligatoire, il pourrait, en effet, n’y avoir qu’un pas, qui risque de conduire au génocide, aussi longtemps que n’existerait pas une véritable conscience collective, fondée sur une éthique universelle et sur le partage mondial des informations scientifiques.

Il reste que l’abolition du droit immémorial à la procréation anarchique pourrait bien être le prix que devra payer l’homme pour la survie de sa civilisation.

Faute d’une double révolution éthique et biologique, et devant l’inflation démographique actuelle, le recours au régulateur barbare et par essence antisélectif qu’est la destruction guerrière paraît inévitable. L’histoire de ces vingt dernières années, le déplacement des guerres vers un continent – l’Asie – où la population croît plus vite que les ressources, montrent bien le caractère explosif de structures où la sous-alimentation et le chômage engendrent le désespoir et l’agressivité collective.

Au-delà de toute contrainte nationaliste, de tout intérêt particulier, de toute tradition ou législation locale ou temporelle, ne serait-ce pas un devoir pour l’O.M.S., qui seule peut le faire – de diffuser à la fois la vérité actuelle, la réalité des solutions possibles et l’importance de leurs implications morales ?

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Pour mieux connaître Jean-Marc JANCOVICI

Bibliographie, les livres de Jean-Marc Jancovici 

Le plein s’il vous plaît (2006)

C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde (2009)

Le changement climatique expliqué à ma fille (2009)

Changer le monde, tout un programme (2011)

Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie (2015)

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Jean-Marc JANCOVICI devient malthusien

extraits : Résumé de sa dernière publication,  une BD (Le monde sans fin) : Depuis deux siècle, tu vois (sur le graphique) une augmentation de la population qui tient plus de l’hyperbole que de l’exponentielle. Début de la révolution industrielle, 0,5 milliards d’humains ; 1800, un milliard ; 1930, deux milliards ; 1960, trois milliards ; 1975, quatre milliards  ; 1985, cinq milliards ; 2000, six milliards ; 2019, plus de 7,5 milliards. Est-ce que cet accroissement spectaculaire aurait pu avoir lieu sans énergie abondante ? Et si on entre dans une décrue énergétique forte, va-t-on rester 7 ou 8 milliards ? Ce n’est pas complètement sûr. C‘est même assez certain que nous ne connaîtrons pas un monde qui prolongera la tendance que nous avons connu dans le passé…

Jean-Marc Jancovici, 1 milliard d’humains ?

extraits : L’espèce humaine peut s’adapter, il n’y a aucun doute. Mais de qui parle-t-on ? De chacun des 8 milliards d’individus qui composent aujourd’hui l’espèce humaine ? La bonne question consiste à se demander si nous sommes prêts à prendre le risque que l’espèce humaine survive avec juste 1 milliard de représentants. Si la réponse est oui, on peut totalement se désintéresser de la question du réchauffement climatique. Si la réponse est : « On aimerait quand même qu’il n’y ait pas trop de dégâts », alors on a raison de se faire des cheveux blancs.

Jean-Marc Jancovici, coming out malthusien

extraits : La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui. La seule question c’est comment va se faire la régulation. Ou bien on essaie de la gérer au moins mal nous-mêmes, ou bien ça se fera de manière spontanée par des pandémies, des famines et des conflits. Il vaudrait mieux s’en occuper et en discuter, même si c’est un débat difficile. La France a déjà commencé un peu à faire une réduction de la natalité, avec en moyenne moins de deux enfants par famille….

Jancovici nous pousse hors zone de confort

extraits : Pour ma génération, il y avait une certaine insouciance, et l’esprit – moi le premier – c’était plutôt : après l’X, à nous le monde et l’argent ! Les temps changent. Cette génération a une quête de sens, elle sait que même un diplôme de l’X ne les protégera pas des crises à venir… Normalement, la formation d’ingénieur apprend à tenir compte des limites, c’est-à-dire de ce qui ne dépend pas de nous. Dans les écoles de commerce, c’est parfois compliqué, car la finitude du monde vient tamponner toute la théorie économique mainstream enseignée dans ces institutions ; il est plus facile d’enseigner les bases physiques du changement climatique par un prof de mécanique en école d’ingénieurs que par un prof de finance en école de commerce. Les écoles sont prises en étau entre les enjeux d’attractivité et d’employabilité. Ce que veulent les étudiants est contradictoire avec ce que demandent les entreprises….

Tout savoir sur Jean-Marc Jancovici

extraits : Le monde dans lequel nous vivons est un monde fini, et croire que nous disposerons toujours des ressources énergétiques à notre disposition aujourd’hui, c’est se bercer d’illusions. L’alternative à ne pas imposer de contrainte, c’est que la contrainte arrivera d’une manière qu’on n’a pas choisie. Beaucoup de gens sous-estiment cruellement “le sang et les larmes” qu’il faudra pour parvenir à la neutralité carbone. Je vais vous donner un seul chiffre : 5 %. Il faut que les émissions de CO2 baissent de 5 % par an. Ce chiffre nous est imposé par la physique, il ne peut pas être négocié en votant une loi au Parlement…

Pour en savoir encore plus

6 octobre 2019, Jancovici, « sans pétrole t’es plus rien »

18 décembre 2017, Extraits du discours décapant de Jean-Marc Jancovici

14 février 2011, le pic pétrolier vu par JM Jancovici

4 janvier 2009, Jean-Marc Jancovici (ses opinons politiques)

Pendant 5 secondes, j’y ai cru. Pensez donc : c’est la première fois depuis que je suis né que nous avons à la fois un candidat (Sarkozy) qui a signé le pacte écologique, un n° 2 du gouvernement en charge de l’environnement, un Grenelle avec Greenpeace embrassant presque le Ministre sur la bouche, et enfin deux prix Nobel (Sen et Stiglitz) chargés de remplacer le PIB par quelque chose de plus djeun’s. C’est dire si la guettais, pendant les voeux, la petite phrase du locataire de l’Elysée expliquant qu’il n’y aura pas plus d’activités économiques sans ressources naturelles que de beurre sans lait. 

 Et bien j’en aurai été pour mes frais : rien ! nada ! nib ! peau-de-balle ! bernique ! Pas le moindre atome de carbone dans l’allocution ! Pas la moindre ressource environnementale dans la feuille de route ! Pas la moindre ambition de nous « sortir du fossile » alors que (presque) tout ce que la planète compte de pétroliers et de scientifiques du climat est pendu à la corde du tocsin ! Et à la place d’un plan qui ravirait les quelques millions d’enfants de notre pays, que nous concocte notre président ? Une « relance économique » basée sur ce qui a fonctionné au 20è siècle, en croyant que ça va continuer à fonctionner à l’avenir, avec force vente de voitures et kilomètres d’autoroutes, une pincée d’immobilier en banlieue étalée pour pimenter le tout !

Pour mieux connaître Jean-Marc JANCOVICI Lire la suite »

« Shifters », pour un monde climato-compatible

L’armée des bénévoles de Jean-Marc Jancovici nous rappelle : « On est à l’ère glaciaire et la moyenne des températures n’est que de 5 °C inférieure à celle des débuts de l’ère industrielle et c’est  une Europe inhabitable. Dans un monde à + 3 °C comme cela devient prévisible, la vie humaine ne tiendra plus qu’à un fil. »

Marilyne Baumard : évangéliser sur le dérèglement climatique, c’est « faire “shifter” ceux qui écoutent – du verbe anglais to shift qui signifie changer, déplacer. Il s’agit d’amener son prochain à réduire son empreinte carbone, actuellement de 10 tonnes annuelles en moyenne par Français. « Janco », c’est le nom magique, le surnom de l’ingénieur qui a inventé le bilan carbone. En 2010, il crée The Shift Project, un cercle de réflexion qui produit des travaux d’utilité publique sur la décarbonation : 57 comités locaux, 12 000 cotisants et 30 000 sympathisants. Les statuts de l’association imposent de se former ; on se repasse le rapport Meadows (1972) sur Les Limites de la croissance (dans un monde fini) et la bande dessinée Le Monde sans fin (2021) vendue à 1 million d’exemplaires que Janco a cosignée avec Christophe Blain. Le Shift Project cherche de l’argent par crowdfunding pour imposer le thème de la décarbonation dans la campagne présidentielle de 2027…

Le point de vue des écologistes qui shiftent

– Le shift project vient de battre le record européen de financement participatif sur la plateforme ulule avec 2,3 million récoltés pour peser sur la présidentielle 2027.

– Les shifters font partie des rares associations qui ont résisté au chants des sirènes de l’adaptation. Cette stratégie suicidaire de l’adaptation ne fait pas partie du discours ni des plans proposés.

– Ils ne travaillent pas avec les ministres et leurs cabinets. Donc pas de façon verticale, par le haut.

Il s’agit toujours d’agir avec les professionnels du domaine étudié. Pour les avions, avec les constructeurs et les compagnies. Pour l’agriculture, avec les agriculteurs Pour l’éducation, avec le personnel éducatif. Pour la finance, avec les financiers. Etc.

– Leurs rapports sont extrêmement documentés y compris par leurs propositions d’actions.

– Poser le débat, poser des questions c’est déjà apporter des débuts de réponses.

De toute façon les limites nous seront imposées par la matière, la biophysique.
– Je shifte, tu shiftes, nous shiftons… la seule solution viable
à long terme, celle dont personne ne veut parler, c’est de réduire drastiquement la population.

Un ping-pong sur lemonde.fr

Frogeater : La limite du truc, c’est que shifter la France n’aura quasi aucun impact. Si ces bénévoles voulaient vraiment faire une différence, il faut agir à l’international, auprès des gros pollueurs, des gros producteurs, des gros consommateurs, des plus grosses populations de la planète.

Jong @ Frogeeater : Pas mal cette solution à l’aspect de dissonance cognitive : « je pollue mais bcp moins que d’autres, c’est donc à eux de faire des efforts pour descendre à mon niveau, je peux continuer en conséquence a faire ce que je fais sans changer (donc conserver le même confort carboné) et le réconcilier avec ma compréhension du problème climatique (je ne suis pas bête), car mon cerveau est persuadé que je ne fais pas partie du problème, il s’est convaincu que je suis vertueux face à pire que moi ». Problème réglé ! Pas besoin de changer !

Mike : « il y a pire que nous ». C’est l’excuse commode des gens qui ne veulent rien changer à leur petite vie. En oubliant que la pollution des méchants autres, c’est en bonne partie celle qu’on a délocalisé mais qui sert nos intérêts.

Ours : Si on veut faire quelque chose, c’est de faire comprendre aux climato-réactionnaires que le monde change. En 2024 la chine a baissé de 7 % ses émissions de CO2 malgré une croissance que l’on n’ose même pas imaginer en Europe. En 2025, la puissance installé des ENR en Chine a dépassé pour la première fois celle des centrales au charbon. Mais c’est tellement confortable de penser que les autres ne font rien pour justifier sa propre irresponsabilité !

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Shift Project, les politiciens l’ignorent (2022)

extraits : Beaucoup de politiciens n’ont pas compris le côté systémique du problème climatique. Ce qui organise le monde aujourd’hui, ce sont des infrastructures qui ont des durées de vie très longues. Pour changer un réseau de transport ou d’électricité, il faut environ un siècle. Pour modifier l’urbanisme à large échelle, il faut plusieurs siècles. Donc si on veut changer ce système, on a besoin de voir loin sinon on déstabilise tout le système ; ça s’appelle planifier. La planification a un avantage, c’est qu’elle sécurise, et un inconvénient, c’est qu’elle contraint. Une fois qu’on a poussé au maximum les améliorations technologiques, on se rend compte que ça ne suffit pas pour atteindre la neutralité carbone, il faut donc avoir recours à la sobriété. Collectivement, nous avons intérêt à évoluer vers un système dans lequel on a un peu plus d’efforts à faire à court terme et beaucoup plus de sécurité à moyen terme. (Jancovici dixit)….

downshifters (2008)

extraits : Les désengagés (downshifters) travaillent moins et dépensent moins car ils veulent le faire de façon constructive. Ils déterminent ce qui est important et ce qui ne l’est pas dans leur vie. Même le Figaro s’y met (15.10.2007) : « Au diable l’avion (trop polluant), la télé, les fast-foods, les vêtements de marque, le dernier sac tendance… Vive Emmaüs, les légumes bio, le recyclage, le vélo, la vie à la campagne et le savon de Marseille ! Baptisés downshifters aux Etats-Unis, nos décroissants prônent la « slow life », refusant l’« étouffement de l’individu dans cette société dévorée par les objets et la technologie »…..

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Hadrien Goux travaille chez Bloom, bravo

L’attitude à l’égard de Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom (créée le 28 février 2005) est variée.

Il y a ceux qui la détestent : « Je suis hyperclivante. Les pêcheurs néerlandais m’appellent Hitler…  »

Il y a ceux qui la comprennent. « C’est une adversaire respectable, concède le président de la commission pêche au Parlement européen. Elle est attachante même si elle est parfois chiante. »

https://bloomassociation.org/

Voici le témoignage d’un des salariés de son association qui agit contre la destruction de l’océan, du climat et des pêcheurs artisans

Hadrien Goux : Je gagne 2 100 euros net par mois et cela me suffit amplement pour vivre. étudiant à l’Ecole des mines de Paris, on nous met en tête qu’on obtiendra des salaires mirobolants en sortie d’études. Aujourd’hui, deux ans après avoir obtenu mon diplôme, je suis salarié de l’organisation non gouvernementale française Bloom, qui se consacre à la sauvegarde des océans. Quand on m’interroge sur ma rémunération qui reste modérée, je réponds souvent : « A quoi ça sert de gagner 50K [50 000 euros] si c’est pour contribuer à un système qui s’autodétruit et fera perdre sa valeur à l’argent ? »

Évidemment, ça génère des discussions avec certains de mes camarades ingénieurs qui ne sont pas aussi conscients des crises en cours et à venir. Je ne crois pas au fait de changer les choses de l’intérieur comme nombre de mes camarades, je vois par contre très bien comment c’est le système qui les change.

Je n’ai pas toujours été aussi déterminé. Quand j’étais en prépa au lycée Hoche à Versailles, en 2019, je regardais un peu de loin les marches pour le climat. J’étais impliqué mais mon écologie n’était pas très politique, je voulais sauver les ours polaires. Puis je suis arrivée à l’Ecole des mines, et comme tous les étudiants fraîchement sortis de prépa, j’ai suivi le cours de Jean-Marc Jancovici sur l’énergie et le climat. Une claque. En tant qu’ingénieur on comprend bien la problématique scientifique, mais on nous laisse avec cette question : pourquoi est-ce qu’on est aussi apathiques ? Je suis passé de la perception d’une crise lointaine avec des ours polaires en danger à : ce sont des humains, – nous, en fait – qui vont subir les canicules, la montée des eaux, les sécheresses comme on le voit déjà bien en France, et pire ailleurs.J’ai fait un premier stage dans le nucléaire chez Orano. Je suis arrivé en pensant contribuer à la décarbonation de la production d’énergie et j’en suis ressorti avec le sentiment que je n’y ferai pas bouger les lignes.

Agir est le meilleur remède à l’anxiété, sûrement pas un gros salaire, plutôt même le contraire ! Je n’ai pas ce rêve d’acheter une maison, de faire des voyages ou de fonder une famille, parce qu’au vu de la trajectoire actuelle du dérèglement climatique, mon temps est bien mieux utilisé à limiter la catastrophe que de faire des plans sur la comète qui nous arrive droit dessus ! J’essaie pour l’instant de changer le monde à mon échelle.

Le point de vue des écologistes contesté par des aveugles

On ne comprend pas pourquoi des commentateurs abonnés au MONDE se permettent de critiquer Hadrien…. à moins qu’ils ne soient payés par une officine de l’appareil thermo-industriel pour nous empêcher d’agir en faveur de nos générations futures.

lecteur assidu : Un gros salaire permet une solidarité sociale active tandis que le petit non-croissant, confit dans son individualisme, ne voit que le doigt de son confort égotique.

Ln49 : Si ça vous rassure… Cette personne paie des impôts et reste au dessus du niveau médian. Quant à l’individualisme, il s’est engagé dans un combat collectif puisque politique.

jea.vie : Le Monde a le chic pour dénicher dans une promotion de l’Ecole des Mines le seul ingénieur qui est raccord avec sa propre idéologie, ce qui lui permet d’en rajouter une couche. Ce jeune homme est un marginal dans la population à laquelle il appartient !

Olivier L. : Les commentaires négatifs montrent à quel point certaines personnes sont conditionnées par le « système » (libéralisme, efficacité économique, concurrence, performance, rentabilité, etc.) et, aussi, inconscients des problèmes environnementaux. Ce jeune homme est un modèle, ses parents peuvent être fiers de lui, la société lui est reconnaissante.

J. Dupont : C’est tellement plus facile de prôner la décroissance et s’afficher « anti-système » que de chercher des solutions. Tout cela c’est un concentré de paresse, de veulerie et de bêtise. Et encore plus consternant pour quelqu’un qui a eu la chance d’être diplômé d’une des plus prestigieuse école d’ingénieurs. Depuis que l’Homme existe il se bat contre la nature pour subsister. En étant imaginatif, en s’organisant, en cherchant à surmonter les difficultés. Mais il avait faim, il avait froid, il était en danger… et pas dans le confort douillet d’une « ecoanxiété » puérile .

yeux ouverts : « Paresse, veulerie, bêtise » : puis quoi encore ? Vous croyez qu’associatif rime avec inaction ? Qu’on ne peut pas faire preuve d’imagination et mettre ses talents au service d’une grande cause ? Au contraire il y a des tas de choses à penser et construire en sortant du système qui alimente la destruction de la planète. Il faut juste reconnaître le courage : de renoncer à un salaire confortable et d’accepter de se retrouver marginalisé par le regard des autres.

Jean-Charles D.. : Merci aux contribuables d’avoir financé les études d’Hadrien, et qui n’aura aucun retour sur investissement…

TTC : Bien au contraire, voilà de l’argent bien placé par le contribuable : quelqu’un qui cherche à ce que nous ayons un futur. N’est-ce pas ce que tout le monde devrait souhaiter ?

Jx : Oui alors c’est surtout les contribuables qui lui ont permis de ne pas faire de prêt étudiant en rendant les études quasi gratuites. Franchement ça saoule de payer des études d’ingénieurs pour des types qui vont glander dans des associations ou qui partent à l’étranger. Il faut changer le système et les forcer à rembourser.

Dark Knight : Ben oui vous avez raison, on devrait obliger chaque citoyen à être rentable et faire un bilan comptable individuel chaque année. Gare à ceux qui ne rempliraient par leurs objectifs, ils seraient virés de la citoyenneté française, ces flemmards. On pourrait créer une entreprise pour gérer ça, et l’ouvrir à l’actionnariat, qui permettrait un enrichissement sans fin et qui ferait à coup sûr ruisseler son indescriptible richesse vers les plus nécessiteux (s’ils font des efforts en contrepartie). Je propose même de nommer immédiatement B. Arnault président, l’homme de la situation! Bizarre qu’on y ait pas pensé plus tôt.

Bandera : Si les hurluberlus comme lui ne font pas d’enfants, c’est parfait. Dans une génération nous seront débarrassés des écolos.

On va tous crever du chgt climatique : Oui, Bandera, et on profitera pleinement du bonheur de vivre sur une planète saccagée par les industriels…

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Claire Nouvian, militantisme et désespoir

extraits : Claire Nouvian aujourd’hui (en 2020) : « J’ai toujours été un prophète de malheur : celle qui annonce la catastrophe afin que l’on puisse réagir et l’éviter. Mais aujourd’hui je regarde les faits, le dérèglement du climat, la disparition des espèces, le recul de la démocratie, la concentration inouïe des richesses dans les mains de quelques-uns, l’état de surveillance numérique, le divertissement qui a gagné contre la culture de la connaissance. Garder espoir relèverait de la profession de foi. Je ne suis pas croyante. Moi qui, plus jeune, pensais que les militants de Greenpeace étaient des extrémistes, j’ai compris que les vrais extrémistes étaient les capitalistes qui détruisaient la planète….

Bloom et Nicolas Hulot, même combat en mer

extraits : Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom vient de recevoir le prix Goldman, considéré comme la plus haute distinction internationale dans le domaine de l’environnement.* Bloom est une petite association de 8 salariés entièrement vouée « aux océans et à ceux qui en vivent », avec pour ambition d’établir « un pacte durable entre l’homme et la mer ». Si la madone des poissons se fait autant remarquer, c’est surtout parce qu’elle remporte les campagnes qu’elle mène. L’interdiction de la pêche profonde en dessous de 800 mètres décrétée par l’Union européenne en 2016 est très largement à mettre à son crédit….

Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche…..

La pêche industrielle dans l’impasse

extraits : Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs. Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches…

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Conférence des Nations unies sur l’océan, bof !

Du 9 au 13 juin, la Conférence des Nations unies sur l’océan doit réunir 70 dirigeants mondiaux et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG à Nice sur la côte d’une des mers les plus polluées du monde, la Méditerranée, qui a atteint à l’été 2024 la température record de 28,90 °C. La conférence doit déboucher sur l’adoption d’un « plan d’actions opérationnel ». Les Etats-Unis, premier domaine maritime au monde, ne devraient pas envoyer de délégation, comme aux négociations climatiques.

Enric Sala : Le chalutage de fond consiste à faire traîner de lourds filets – certains étant aussi grands que deux tours Eiffel – sur le fond marin, capturant tout ce qui se trouve sur son chemin, sans distinction. Après un seul passage de filet, des récifs riches et pleins de vie peuvent être transformés en terrains stériles. Les chalutiers de fond rejettent à la mer jusqu’à trois quarts des espèces capturées dans les filets. Les partisans du chalutage de fond l’affirment bénéfique pour la société : emplois, revenus et recettes. Les gouvernements européens subventionnent le chalutage de fond à hauteur de 1,2 milliard d’euros par an, soit presque l’équivalent de la valeur des emplois créés par ce secteur. Le chalutage de fond est pratiqué dans 77 % des zones Natura 2000 de la France. Seule l’élimination progressive du chalutage de fond et d’autres activités destructrices dans les aires marines protégées – et non la simple délocalisation de la pêche – permettrait de corriger le tir.

Le point de vue des écologistes de fond

Sans ces subventions, le chalutage de fond ne serait pas rentable dans de nombreux pays. En d’autres termes, les gouvernements utilisent l’argent des contribuables pour soutenir un secteur en faillite. Mais les solutions dépassent largement l’interdiction de certains filets.

soustraire aux pêcheurs les aires marines protégées…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

mettre fin aux subventions.

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One Ocean Summit, des mots, que des mots

extraits : Le sommet de l’océan, organisé à la va-vite par la France, s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022. Un flop ! La France demande un traité contraignant protégeant la haute mer ET en même temps refuse de signer le moratoire sur l’extraction minière des fonds marins. C’est du Macronisme tout craché. Quant à la suppression des subventions menant à la surpêche dans le monde… pas le moindre engagement a été pris. Pas un mot sur la prédation des ressources marines des pays en développement par nos flottes subventionnées, provoquant insécurité alimentaire et déstabilisation socio-économique. Les mesures qui pourraient avoir un impact direct sur le monde marin, comme la fin du chalutage qui racle les fonds, évoquée par le président de Colombie, n’ont pas trouvé d’écho. …

Comment représenter les forêts, les pôles et les océans ?

extraits : Nous les écologistes, nous voulons être les représentants des acteurs absents, ceux qui ne participent pas à nos délibérations démocratiques, c’est-à-dire les éléments de la biosphère, les générations futures, les non-humains. Si vous passez d’une carte administrative à une carte géologique, vous verrez clairement que de vastes pans de l’existence terrestre, dont pourtant les nations dépendent, ne sont représentés par personne : ni l’atmosphère, ni l’océan, ni les animaux, ni les forêts. S bien qu’on peut les piller comme s’ils ne formaient pas le socle de l’Europe, de la Chine ou de l’Ethiopie. Les États sont pensés hors sol et hors mer, à peu près comme on cultive des salades hydroponiques…

La pêche industrielle dans l’impasse

extraits : Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs. Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches…

Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

Conférence des Nations unies sur l’océan, bof ! Lire la suite »

La tragédie des horizons, ce qui nous pend au nez

Voir plus loin que le petit bout de notre nez est nécessaire si on ne veut pas s’écraser quelque part. L’écologie est une tentative scientifique qui envisage l’équilibre durable ou non d’une espèce par rapport à son milieu de vie. On mesure les effets des émissions de gaz à effet de serre sur le climat, on constate l’extinction de la biodiversité ou l’artificialisation des territoires, on soupèse l’avenir de la ressource halieutique ou hydrique, etc. Les conséquences à long terme peuvent être terribles pour l’espèce s’il y a un fort décalage entre population et ressources. L’écologie politique essayer d’en tirer des conséquences au niveau institutionnel. Mais pour le moment, sauf très rares exception, partis politiques, ménages , entreprises et État gardent une forte préférence pour le court terme. Il est paradoxal de constater que c’est le monde de la finance qui commence à s’inquiéter. Mark Carney, directeur de la banque d’Angleterre, a évoqué en 2015 ce qu’il appelle la tragédie des horizons qu’il nous faudrait briser :

« Nous n’avons pas besoin d’une armée d’actuaires pour nous dire que les conséquences catastrophiques du changement climatique se manifesteront bien après les horizons traditionnels de la plupart des acteurs, imposant un coût aux générations futures que les générations actuelles n’ont pas d’intérêt direct à régler. Cela est au-delà du cycle économique, du cycle politique, et de l’horizon des autorités technocratiques comme les banques centrales. Pour la stabilité financière, c’est un peu plus long, mais généralement jusqu’aux limites du cycle de crédit, environ une décennie. En d’autres termes, une fois que le changement climatique devient un sujet pour la stabilité financière, il est peut-être déjà trop tard… »

Les marchés financiers peuvent au mieux synthétiser l’information récente au regard du passé. Mais ils sont incapables de calculer le risque d’événements survenant à long terme. Même les investisseurs publics ne possèdent pas l’horizon nécessaire et les acteurs de ce secteur n’orientent pas spontanément les flux de capitaux vers l’économie « bas carbone ». Aujourd’hui Mark Carney, est devenu premier ministre au Canada, va-t-il se soucier du long terme ? Sa carrière politique est météorique. En septembre 2024, il est choisi pour diriger un groupe de travail du Parti libéral du Canada sur la croissance économique en vue des élections fédérales de 2025. Il se lance en dans la course à la direction du parti consécutive à la démission du premier ministre Justin Trudeau. Le 9 mars 2025, il remporte les élections internes avec 85 % des voix. Mark Carney est officiellement nommé premier ministre du Canada par la gouverneure générale Mary Simon, et assermenté le 14 mars 2025. On attend la suite quant à l’urgence écologique !

Comment surmonter « la tragédie de l’horizon » ? Les mutations du capitalisme provoquent des crises systémiques de longue durée parce que le croissancisme est vénéré par tous. Le mot sobriété est utilisé timidement dans certains discours politiques, mais l’idée de décroissance maîtrisée est encore tabou. Les questions du long terme ne sont pas encore l’horizon des préoccupations électorales. L’effondrement de notre mode de développement est donc programmé. Une tribune dans LE MONDE envisage cette perspective.

Eric Macé : « Il est maintenant bien établi que le mode de développement moderne déployé depuis plusieurs siècles, fondé sur un rapport extractiviste à la nature n’est pas durable. Les équilibres planétaires connus depuis les 11 000 dernières années au sein de l’holocène sont en train de vriller à un rythme dont la rapidité rend de plus en plus certaines des menaces aux conséquences incalculables. Alors que la modernité fondait sa légitimité historique sur le projet d’émanciper les humains de leur vulnérabilité originelle par le biais des bénéfices du progrès et de la croissance dans un futur illimité, le paradoxe tragique vient que ce mode de développement conduit à une vulnérabilité plus grande encore car non plus locale mais globale. Une pression anthropique exponentielle sur les équilibres planétaires menace les conditions mêmes d’existence des humains et des non-humains.

Les logiques capitalistes, extractivistes, inégalitaires, impérialistes, sont redevenues la norme et menacent toutes les formes existantes de coopération internationales concernant une action concertée de réduction des gaz à effet de serre et de restauration de la biodiversité. Reste à savoir qui seront les acteurs capables de porter un projet de rupture socio-écologique.

Le point des vue des écologistes bien informés

Rien de nouveau dans ce constat de Macé, c’est ce qu’écrivait déjà le rapport de 1972 sur le limites de la croissance : l’effondrement aura lieu au cours de ce siècle si les tendances croissancistes ne sont pas inversées. En d’autres termes, nous avons perdu plus de 50 ans en nous goinfrant de ressources naturelles de plus en plus limitées et dégradées. La conclusion d’Eric Macé, est terrifiante : «  Les logiques extractivistes, inégalitaires… sont redevenues la norme. Reste à savoir qui seront les acteurs capables de faire autrement ». Aucun pays, aucun parti en France, aucune personnalité politique ne tient devant les citoyens un discours de vérité : dire entre autres que nous allons au désastre si nous râlons contre le prix de l’essence (jugé toujours trop cher) alors que notre avenir est à la disparition de la voiture individuelle.

Notre plus ancien article sur la considération du long terme

27.12.2005 Le dernier mot à la coopération

Le prix Nobel d’économie est habituellement décerné à d’ardents défenseurs de la microéconomie et de la compétition, ce qu’on appelle élégamment la « concurrence ». Mais cette année 2005 le prix a été décerné à R.Aumann « pour avoir amélioré notre compréhension du conflit et de la coopération ». Il y a d’abord la prise en compte du long terme : quand une interaction sociale se répète au cours du temps, le comportement agressif d’un acteur, même s’il lui est favorable à court terme, lui est défavorable à long terme s’il prend en considération la chaîne de réactions que son comportement va induire. Ensuite la vertu de la médiation qui favorise la coopération. Pour une fois l’économie se rapproche des fondements de l’écologie. Dans l’organisation symbiotique du vivant, ce n’est pas la compétition et la domination qui sont les stratégies les plus efficaces, mais les systèmes de coopération. Un naturaliste américain faisait remarquer qu’on ne trouve pratiquement pas d’individualisme dans la Nature, une communauté biotique fonctionne comme une république de plantes et d’animaux étroitement associés se rapprochant davantage d’un organisme autonome qu’aucune de ses parties constituantes. L’avantages des alliances biotiques, c’est que la coopération est totalement inconsciente, une interdépendance mutuelle automatique. C’est l’équilibre automatique du marché en dehors de toute présence humaine.

Le monde humain est chaotique et entraîne une fragmentation de l’être, alors que celui de la Nature est une communauté étroitement soudée, un organisme complexe unique qui transcende tous les conflits et toutes les mesquineries, un champ de matière parcouru de courants vitaux même si les relations entre proies et prédateurs ne sont pas de tout repos. L’intrusion de la volonté humaine ne peut que perturber cet équilibre dynamique sauf à construire le sens de la coopération non pas simplement entre humains, mais entre activité et humaine et respect des écosystèmes.

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Écologie, choix du long terme contre le CT (juin 2024)

extraits : La seule chose dont on peut être certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme. La catastrophe écologique actuellement en œuvre a pour cause essentielle l’incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur le long terme, à anticiper les drames à venir.Une des caractéristiques principales de l’écologisme est sa préoccupation du long terme, à savoir le sort des générations futures et de la biodiversité. Cette pensée du futur peut rendre optimiste. Certes la montée de l’extrême droite en France et dans beaucoup de pays fait en sorte que l’urgence écologique n’est pas du tout ressentie….

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Surpopulation, tout dépend du contexte

Avec plus 8 milliards d’habitants, la planète suffoque. Mais le problème de la surpopulation n’est pas qu’une question de nombre. La crise écologique vient aussi du mode de vie et de la surconsommation. A cela s’ajoute des considérations socio-politiques, exemple avec l’île de Malte.

Dans ce pays, la catégorie « surpopulation » a été mobilisée pour définir les populations perçues comme « de trop ». La forte densité de population à Malte – autour de 1 740 habitants par kilomètre carré – s’explique par le cumul entre étroitesse du territoire national (316 km²) et population (plus de 550 000 habitants). Mais la surdensité ne fait pas prise de conscience. Les femmes à Malte risquent une peine allant de dix-huit mois à trois ans d’emprisonnement si elles avortent. L’île de Malte, très catholique, fait passer ses convictions religieuses avant le libre choix des femmes même s’il y a surpopulation. En fait historiquement l’excès démographique a d’abord été attribué aux pauvres « locaux » qui ont été désignés comme indésirables. L’État (assisté de l’Eglise) encourage donc financièrement et diplomatiquement une émigration massive. Mais dans les années 1960 et 1970, la main-d’œuvre locale bon marché apparaît plutôt comme une « richesse nationale » : elle est une aubaine pour le développement d’industries sous-traitantes et du tourisme. La position géographique du pays en fait aussi une terre d’arrivée pour les migrants. Mais l’intégration à l’Union européenne oblige Malte à adopter une loi sur l’asile. L’argument de la surpopulation est alors brandi pour contourner les obligations diplomatiques et morales du pays, et pour justifier l’enfermement massif des étrangers, qui constituent désormais la figure centrale à exclure. Un langage censé rendre compte d’un excès devient le vecteur d’un rejet.

Cette thèse de Lucas Puygrenier (https://theses.fr/2024IEPP0001) occulte le fait que Malte a une capacité de charge insuffisante par rapport à son niveau de population. On s’égare dans des considérations morales sur les migrants alors que Malte constitue une seule zone urbaine, une cité-État. Or toute sur-concentration urbaine entraîne un décalage entre démographie et ressources. Objectivement il y a beaucoup trop de monde à Malte, que ce soit les locaux ou les étrangers. Le Parlement de Malte a adopté le 28 juin 2023 une loi autorisant pour la première fois l’avortement, mais dans un seul cas, très restrictif : si la vie de la femme est en danger et que le fœtus n’est pas viable.

Autant dire que la surpopulation n’est pas un problème à Malte. Comme il en est de même au niveau mondial. « La faim et la malnutrition se propagent plus vite que notre capacité à y faire face », s’indigne le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. En 2024, près de 300 millions de personnes dans 53 pays analysés étaient confrontées à une situation de crise alimentaire, en progression de 13,7 millions par rapport à 2023. En nombre absolu, comme en prévalence, c’est un niveau jamais atteint. Dans ce contexte où les besoins n’ont jamais été aussi élevés, la chute des financements dédiés à l’aide humanitaire et au développement menace la capacité de réponse aux crises.

Bien entendu les causes de la famine sont multiples. Mais si on n’attache pas au moins autant d’importance au planning familial et à la limitation de la fécondité (politique structurelle) qu’à l’assistance agricole d’urgence (politique conjoncturelle), il n’y aura jamais de solution pérenne à la faim dans le monde.. et à la future famine à Malte.

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Fin de vie et libre choix à l’Assemblée nationale

A la veille du lancement des débats le 12 mai dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la ministre de la santé Catherine Vautrin veut « compléter » la rédaction du texte sur l’aide à mourir pour un accès encore plus encadré, en définissant plus strictement le droit de recours par des malades en « phase avancée ». Comme « le discernement est absolument majeur », elle va aussi déposer « au nom du gouvernement un amendement pour rétablir le délai de réflexion incompressible de 48 heures à compter de l’accord des médecins ». Quant à savoir si cette réforme, qui divise jusqu’au sein du gouvernement et n’a eu de cesse d’être retardée, sera adoptée avant la fin du quinquennat, la ministre se veut « extrêmement prudente ».

Donc ce qui compte pour la ministre, c’est le pouvoir des médecins, l’obligation des soins palliatifs et un discernement des citoyens qui n’existe pas. Même LE MONDE va dans ce sens avec Sara Piazza.

Sara Piazza : « Liberté individuelle », « droit ultime », « avancée sociale » : la proposition de loi actuellement réexaminée, qui vise à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, est aujourd’hui portée par une partie de la gauche comme un combat progressiste. Et si elle relevait plutôt d’une fiction libérale, celle d’un individu autonome jusqu’à sa mort ? La « liberté individuelle » est vaine sans les conditions socio-économiques qui permettent de choisir. Un « choix » posé dans la précarité, l’isolement, le manque de soins n’est pas un vrai choix. Il est induit, parfois intériorisé. Des conditions de vie dégradées ou des représentations sociales délétères biaisent fondamentalement le prétendu choix libre et éclairé. Plutôt que d’ouvrir la porte à la mort médicalement administrée, consacrons nos moyens à nos services publics à combattre les inégalités d’accès au soin et à l’accompagnement.

Le point de vue des écologistes prêts à mourir

Michel Sourrouille : Sara, permettre l’aide à mourir n’est pas incompatible avec l’idée de donner des moyens aux soins palliatifs. Au contraire, ceux qui décident d’abréger leur vie laisse plus de moyens financiers pour ceux qui veulent finir comme des grabataires. Quant à ton argument d’une liberté de choix sous contrainte, rappelons qu’il n’y jamais de liberté absolue, mais de choix socialement orienté. Tu as l’air de défendre l’extension de clientèle pour alimenter ton job de psychologue en service de soins palliatifs, nous aimerions aussi savoir explicitement si ce sont des conceptions religieuses qui te poussent à vouloir nous empêcher de choisir notre mort ? Google nous indique que tu es chrétienne.

Alain29 : Les soins palliatifs sont une chose, le droit à mourir dignement en est une autre. Tout à fait d’accord pour développer les soins palliatifs dont l’accès doit être garanti à tous. Mais le choix de sa mort est un droit fondamental qui ne prive personne de ses convictions intimes, qui n’oblige personne, qui laisse intact le droit personnel de s’y refuser. Ce débat est un archaïsme renvoyant à l’époque où les religions dictaient la loi.

Phillhermite : En plus, le projet de loi est très restrictif, il faut être à l’article de la mort pour être éligible. Alzeimer/Parkinson ne rentre pas dans le cadre. Et là, c’est parti pour plusieurs années en ehpad (avec les inconvénients que l’on connaît). La personne perd la mémoire, la liberté de mouvement et on l’oblige à vivre avec sa maladie, sa prison jusqu’au bout. Ces politiques n’ont aucune humanité. Il faut leur dire aussi que ça permet aussi de réduire le déficit de la sécu et de la retraite.

Merle : Bon finalement la Suisse et la Belgique restent encore les 2 solutions, nos politiques cathos français sont tellement timorés sur ce sujet pourtant crucial. Nos ministres ont le droit d’être contre une telle mesure à titre personnel mais n’ont pas le droit moral d’imposer leur choix à toute une société.

Nos articles sur le libre choix

Euthanasie, éternel débat sur le libre choix

extraits : Notre mort nous appartient, c’est notre ultime liberté, elle n’appartient ni à dieu, ni aux religieux, ni aux médecins qui ont beaucoup trop de pouvoir et dont la consultation sur ce sujet devrait être purement technique. Parlons de décolonisation des esprits opprimés par le préjugé que notre liberté peut être contrainte par un pouvoir, religieux ou médical, paternaliste. Le choix revient au sujet. Personne n’est forcé….

Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

extraits : La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante. S’indigner au nom de grands principes, qu’est-ce d’autre sinon user d’autorité et, par paresse, se dispenser de donner des arguments ? La jurisprudence est préférable à la doctrine tant il est difficile de tenir le juste milieu entre « deux tentations de faire le bien : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ». Mais la jeunesse sera peut-être heureuse d’apprendre que lorsqu’elle ne sera plus en capacité de mourir toute seule, par elle-même, comme une grande, elle pourra bientôt compter sur une aide de l’Etat. Elle n’aura qu’à demander….

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre. Rappelons que dans un sondage Ifop d’octobre 2022, les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79 % des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82 % des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière…..

Fin de vie, les médecins n’ont rien à en dire

extraits : Il va y avoir, croit la présidente de la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs), des « conflits d’interprétation » entre médecins et malades à propos de l’aide à mourir. Pour qui se prennent ces médecins : de nouveaux prêtres ? La réponse de fond est la suivante : le médecin est au service du malade et ses états d’âme personnels, ses dogmes ou ses névroses n’ont pas à intervenir ! S’il y a des « conflits d’interprétation » entre les médecins et le patient, l’avis du patient doit prédominer….

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Fin de vie, démographie et écologie

Nous répondons à la question d’un de nos commentateurs, Michel : « Que viennent faire les écologistes (qui veulent en finir avec la vie) dans le débat politique sur le suicide assisté ?

Réponse : Le droit à la vie n’est pas un principe intangible, il est modulable selon l’évolution de la conscience sociale et écologique. Sur une planète de 8 milliards d’êtres humains, surpeuplée, on peut s’interroger aussi bien sur les conditions de donner la vie comme sur les modalités de sa mort. Le mouvement gink (pas d’enfant pour des raisons écologiques) est une option de départ. L’interruption volontaire de vieillesse (ou de maladie) une autre en fin de course. L’essentiel dans les deux cas est de respecter la liberté de choix des personnes. Mais si on ne limite pas la population en proportion des ressources disponibles, alors il y a mortalité non désirée, famine, guerre ou épidémie comme l’a montré Malthus et l’histoire humaine.

Le commandement « tu ne tueras point » est d’ailleurs mis à mal de tous temps sur des champs de bataille. Il s’agit en fait de suicide sur ordonnance « patriotique ». La guerre sert d’infanticide différé, ce n’est pas le choix de notre blog qui combat aussi pour le pacifisme…

Question : Pour sauver la planète… et bien entendu dans les règles de la Démocratie, et évidemment sur la base du Volontariat, ce qui est selon vous l’Essentiel … êtes-vous favorable à un référendum qui porterait sur un « Plan 75 » comme au Japon?

Réponse : Le film « Plan 75 », présenté mi-mai 2022 à Cannes  émet hypothèse que dans un futur proche et face au vieillissement, le gouvernement japonais estime que les seniors deviennent une charge trop lourde pour la société. Il met en place le programme « Plan 75 », lequel permet aux plus de 75 ans de se faire euthanasier s’ils le souhaitent pour ne plus être un « fardeau » pour la société.

Une démocratie véritable repose sur le positionnement de citoyens éclairés. Un référendum en France sur un « Plan 75 » est certes toujours possible dans un avenir lointain. Comme le montre le débat parlementaire sur la fin de vie, on commence à faire en sorte que l’aide à mourir soit facilité. D’autres pays sont déjà allés beaucoup plus loin dans le libre choix que la France.

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La vraie tragédie, ce serait que l’humanité survive

extraits : « Faudra-t-il demain exterminer totalement l’espèce humaine pour préserver la Terre ? Nous avons enquêté dans les méandres de ces « fous » de Gaïa. L’ Eglise d’Euthanasia (The Church of Euthanasia – COE) est le groupe antihumain le plus influent. Elle a son siège social à Somerville (USA) et revendique officiellement un statut religieux. Elle est implantée depuis 1991 aux Etats-Unis, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, etc.… Son premier service « religieux » s’est tenu, en octobre 1995, sous un portrait du « bon » docteur Kevorkian, connu aux Etats-Unis pour être le champion du suicide assisté puisqu’il fournit aux « candidats » une « machine à suicide ». La COE ne propose cependant pas (contrairement à d’autres groupes) l’extinction totale de l’Humanité, sauf si les efforts entrepris pour restaurer rapidement l’équilibre devaient finalement échouer (sic)….(Paul Ariès, texte de 2002)

Les deux associations prenant pour objectif une limitation drastique de la population.

– Le Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité, ou VHEMT (de l’anglais Voluntary Human Extinction Movement), est un mouvement écologiste qui appelle tous les humains à s’abstenir de se reproduire. Le VHEMT prône l’extinction de l’être humain principalement parce qu’il estime que cela permettrait d’éviter la détérioration de l’environnement. Le VHEMT est fondé en 1991 par U. Knight, un militant américain qui s’engage dans le mouvement écologiste dans les années 1970. Une étude de 1995 révèle que 36 % des adhérents du VHEMT se considèrent également membres de l’organisation Earth First! 

Knight indique que l’idéologie de son groupe va à contre-courant du natalisme de la société contemporaine. Il pense que cette pression a empêché de nombreuses personnes de soutenir, ou même de débattre du contrôle démographique. Il reconnaît que les chances de succès de son groupe sont maigres, mais maintient qu’essayer de réduire la population de la planète est la seule option morale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_pour_l%27extinction_volontaire_de_l%27humanit%C3%A9

– L’Église de l’Euthanasie (Church of Euthanasia) est un groupe religieux fondé par Chris Korda en 1992. Il prône la réduction de la population humaine dans le but de préserver l’environnement. Son unique commandement est « Tu ne procréeras point » (« Thou shalt not procreate »). Il prône entre autres le suicide et l’avortement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_l%27Euthanasie

Nos textes antérieurs sur la fin de vie

janvier 2025, Fin de vie : François Bayrou dit non

juillet 2024, Éducation thérapeutique et fin de vie

mars 2024, Fin de vie, un historique synthétique de wiki

mars 2024, Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

mars 2024, Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

février 2024, Fin de vie, Macron invite encore les religions

janvier 2024, Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

janvier 2024, Fin de vie, le lobbying religieux

décembre 2023, Fin de vie, la procrastination de Macron

novembre 2023, Fin de vie. Les élucubrations d’une juriste

septembre 2023, Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

juin 2023, Blocage palliatif sur la fin de vie

avril 2023, Convention sur la fin de vie, le manifeste

mars 2023, Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

mars 2023, Oregon, paradis de la fin de vie

mars 2023, Fin de vie, vive l’anorexie finale

février 2023, Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

février 2023, La zone grise tragique de la fin de vie

décembre 2022, Fin de vie, ma mort m’appartient

décembre 2022, Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

décembre 2022, Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

octobre 2022, L’ADMD et la Convention « fin de vie »

octobre 2022, Fin de vie et suicide, un débat actuel

octobre 2022, Fin de vie, le débat confisqué

octobre 2022, Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes

septembre 2022, Dilemme, mettre fin à la vie d’un proche

novembre 2021, Fin de vie, comparaison internationale

mai 2021, 297 députés veulent choisir leur fin de vie

avril 2020, Covid-19, comment gérer la fin de vie

janvier 2020, Fin de vie à domicile, la galère

janvier 2020, Fin de vie, prendre du midazolam ?

décembre 2014, Fin de vie, encore une mesurette de François Hollande

novembre 2014, L’engagement 21 de François Hollande sur la fin de vie

juin 2014, Acceptons la fin de vie, par nature notre lot commun

janvier 2014, Vincent Lambert, qui peut décider de sa fin de vie ?

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Chute du brut, l’inverse de ce qu’il faudrait

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP +) continue à desserrer le robinet de leur production. Pour Donald Trump, dont le flot de parole est constamment ouvert à haut débit, la rengaine c’est devenu « drillBabydrill ». Or qui dit flux de barils supplémentaires dit reflux des cours. En début de séance le 2 mai 2025, le prix du baril de brent de la mer du Nord glissait légèrement aux alentours de 61,80 dollars. En juin 2022, le baril valait 125 dollars, après avoir atteint 140 dollars au début de la guerre en Ukraine. La Banque mondiale table maintenant sur un prix moyen du Brent de 60 dollars en 2026. L’institution anticipe en effet un ralentissement de la demande mondiale de pétrole et un coup de frein au commerce mondial secoué par des tarifs douaniers erratiques.

Michel Sourrouille : Le prix du baril comme l’indique l’actualité pétrolière découle du jeu de l’offre et de la demande, un mécanisme de marché qui n’envisage que le court terme. Or nos réserves fossiles (non renouvelables) sont à terme en voie d’épuisement inéluctable. Ce qui veut dire que le prix du pétrole devrait augmenter constamment. Car soyons clair par rapport aux quantités physiques. Un baril par jour correspond à peu de chose près à 50 tonnes par an. La consommation mondiale de pétrole est proche de 100 millions de barils par jour soit 5 milliards de tonnes par an. Nous sommes plus de 8 milliards de parasites sur cette Terre qui continuent à se multiplier et à surconsommer, plus de 600 litres par personne et par an. Mais tout parasite qui tue son hôte (fossile) voit son existence abrégée. Sans pétrole, même les végétaux seront un jour hors de prix.

Devinez ce qui va se passer…

Une réponse dystopique de biosphere

Les pays arabes, aidés par Poutine, ont décidé finalement de garder le plus possible de réserves fossiles pour leurs générations futures. Le GIEC approuve, c’est la bonne méthode pour combattre le réchauffement climatique, laisser le pétrole sous terre. L’or noir quintuple, passant de 60 dollars le baril à 300 dollars en trois mois.

La facture pétrolière française a en effet explosé, la France est importatrice de brut, plus de 47 Mtep (millions de tonne équivalent pétrole). Le gouvernement réagit à bon escient. Nécessité fait loi, il programme le fait que le prix du baril va impacter nos activités en proportion du choc pétrolier. L’État met en place une intense campagne de sensibilisation de la population aux enjeux géophysiques. Dans les médias et les écoles, on insiste sur la fragilité extrême de notre société thermo-industrielle, devenue trop complexe et malade de son croissancisme. Pour faciliter l’acceptation sociale des immenses efforts à accomplir, on lutte contre les inégalités sociales. Par un vote presque unanime du Parlement, il y a instauration d’un revenu maximum autorisé, bonus et revenus du capital compris ; il est fixé à dix fois le salaire minimum. Au delà, l’État prend tout.

L’essentiel du plan gouvernemental est centrée sur les mesures d’économies d’énergie dans tous les domaines. Gaspiller devient source de culpabilité. Les municipalités suppriment complètement l’éclairage public, les dépenses d’infrastructures sont complètement repensées. Les citoyens commencent à bouder volontairement les escalators pour faire de l’exercice physique dans les escaliers. Prendre son vélo ou marcher est devenu tendance, rouler en voiture est désormais ressenti comme exceptionnel, si ce n’est condamnable. Il y a réduction de la vitesse à 80 km/h sur toutes les routes sans exception, 20 km/h en ville. Comme le prix de l’essence est passé assez rapidement de moins de 2 euros le litre à 10 euros, les déplacements se font au minimum de frais. Les transports en commun deviennent indispensables.

L’État prône les quatre D, Démondialisation, Désurbanisation, Dévoiturage et Décentralisation. Pour la Dépopulation, les élus commencent seulement à y réfléchir. Le citoyen a compris que la résilience à un choc pétrolier structurel ne pourra s’effectuer que par l’autonomie alimentaire et énergétique acquise au niveau local. L’État décide d’abandonner la plupart de ses prérogatives au bénéfice des entités territoriales.  Se rendre personnellement autonome devient un leitmotiv. Les couples restent plus longtemps en couple, partageant difficultés… et appartement. Ils décident de faire moins d’enfants, et les enfants partagent la même chambre dans des maisons plus petites, plus faciles à chauffer. On garde les personnes âgées dans le foyer familial le plus longtemps possible. Les familles élargies, source de solidarité intergénérationnelle se généralisent. Le suicide assisté se banalise.

Les habitants des villes se demandent ce qu’ils vont manger, ils commencent à s’organiser. Les jardins partagés se multiplient au milieu des HLM, les tomates poussent sur les balcons. Les pelouses deviennent des potagers, les jardins d’ornement font place à des arbres fruitiers. L’œuf sera pondu dans le poulailler familial, le lait produit dans une économie communautaire et le miel récolté dans des ruchers collectifs. Il y a de moins en moins d’employés et de cadres, moins d’emplois surnuméraires. Avoir fait des études longues est devenu un handicap, l’intelligence manuelle est revalorisée. Les artisans, petits commerçants, et paysans se multiplient dans tous les domaines. La reconversion des tâches effectuées par nos esclaves mécaniques est ressentie comme nécessaire. Des techniques douces sont mises en place, la force physique et l’ingéniosité humaine permet de suppléer l’obsolescence de la thermodynamique industrielle. On recycle un peu partout les grosses machines qui ont produites le chômage de masse, car avec moins d’énergie, il y moins de métaux disponibles.

Chacun comprend qu’aller moins vite, moins loin et moins souvent pouvait procurer le vrai bonheur. Les voitures rouillent, les rotules se dérouillent : marcher dans la forêt devient le nec plus ultra, plus besoin de paradis artificiels. La France est devenue le pays que le monde entier va imiter… le Bonheur national brut a remplacé le PIB. Puisse le rêve devenir réalité !

Précisions : Pétrole de schiste américain : 1) pas rentable en dessous de 65 $ ; 2) : durée de vie d’un puits : 3 ans maximum ; 3) en 2030 tout le territoire forable l’aura été ; d’où : 4) : effondrement de la production américaine avant 2035. Pour le pétrole «  conventionnel, le pic de production mondial a été atteint en 2008 ; nous sommes actuellement sur un plateau qui va commencer à décliner après 2030 et dont la pente du déclin va s’accélérer : aucun mécanisme de marché ne pourra l’arrêter. La civilisation thermo-industrielle c’est terminé, peu avant ou bien après 2050, peu importe la date. Les réalités biophysiques sont plus fortes que les sentiments humains…

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Surpopulation : le grand impensé écologique ?

Virginie Martin : « Depuis des décennies, la question de la surpopulation hante les débats écologiques. Claude Lévi-Strauss alertait déjà sur ses effets dévastateurs : non seulement sur les ressources naturelles, mais aussi sur l’équilibre culturel et écologique. Pourtant, si l’on parle sans cesse de changement climatique, de déforestation ou de pollution plastique, la démographie mondiale reste un angle mort, un sujet tabou. Car derrière cette question se cachent des enjeux éthiques, politiques et économiques explosifs. Dans un monde aux ressources limitées, un modèle basé sur la croissance infinie est, par essence, insoutenable.

Nous savons que le monde est sous pression. Avec 8 milliards d’habitants en 2023, la planète suffoque. Chaque individu a besoin de nourriture, d’eau, d’énergie, de logement. Résultat ?
• Des forêts rasées à un rythme effréné pour nourrir une population croissante.
• Un stress hydrique mondial : près de 2 milliards de personnes vivent déjà avec des ressources en eau insuffisantes.
• Une dépendance aux énergies fossiles : même avec les renouvelables, l’explosion démographique pousse à toujours plus de consommation.

Surpopulation ou surconsommation ?

Mais le problème n’est pas qu’une question de nombre. Un habitant des États-Unis consomme bien plus de ressources qu’un habitant du Bangladesh. La croissance démographique est souvent pointée du doigt dans les pays en développement, alors que la véritable crise écologique vient du mode de vie des pays riches. Autrement dit, le problème n’est pas seulement combien nous sommes, mais comment nous vivons.

Nous sommes face à un double tabou : éthique et politique. Limiter la croissance démographique ? Impossible à imposer sans heurter des principes fondamentaux. Le droit à la reproduction est un droit fondamental, et toute restriction évoque immédiatement des souvenirs de politiques brutales, comme l’enfant unique en Chine. Mais dans un monde où les inégalités explosent, comment demander aux pays les plus vulnérables de limiter leur croissance démographique, alors que les pays industrialisés pillent déjà la planète ?

Nous devons adopter une approche globale

Si la surpopulation est un défi, elle ne peut être isolée des autres enjeux.

 • L’éducation et l’émancipation des femmes : plus de scolarisation, c’est souvent moins de natalité.
• Un changement de modèle : réduire l’empreinte des pays riches avant d’accuser les pays émergents.
• Une réflexion sur nos limites : car la question n’est pas juste combien nous sommes, mais comment nous partageons les ressources.

En réalité, la surpopulation n’est pas une cause unique, mais un facteur amplificateur des déséquilibres écologiques. Mais tant qu’on refusera d’ouvrir ce débat, la planète continuera à payer le prix du tabou. Peut-on encore ignorer cette question, ou est-il temps de l’intégrer pleinement aux politiques environnementales ?

En conclusion, la surpopulation est bien une cause structurelle des problèmes écologiques. Cependant, toute solution doit être pensée dans une perspective globale, éthique et équitable, intégrant démographie, consommation et justice sociale.

Publié le mercredi 16 avril 2025 par Xerficanal

https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Virginie-Martin-Surpopulation-le-grand-impense-ecologique-_3753805.html

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Trump dans les abysses, il touche le fond

Nous, les privilégiés de la société de consommation, nous avons choisi de mourir riche quoi qu’il en coûte… sil y a du fric à se faire, ça se fera. Le capitalisme financier est un ogre qui mange tout, l’Arctique sera pillé, la forêt amazonienne, les sous-sols et maintenant les fonds marins. Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux États-Unis ou ailleurs. Certains États ont, en revanche, déjà octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon. D’autres se refusent à ce pillage. Trump déconne à nouveau.

AFP : Donald Trump a signé, jeudi 24 avril, un décret destiné à ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales. Cette décision remet en cause l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui a juridiction sur les fonds marins en haute mer.

L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans. Le gouvernement Trump estime que l’extraction minière en eaux profondes pourrait créer 100 000 emplois et augmenter de 300 milliards de dollars (264 milliards d’euros environ) le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, sur dix ans. L’extraction concerne principalement les nodules polymétalliques, des sortes de galets posés sur les fonds marins, riches en minéraux, comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares. le ministère des affaires étrangères chinois avait estimé qu’aucun pays ne devait passer outre à l’avis de l’AIFM et autoriser unilatéralement l’exploitation minière sous-marine.

Le point de vue des écologistes les pieds sur terre

Claude.B : La croissance, la compétition pour manger la concurrence…. pour devenir le plus grand groupe, le patron le mieux payé… qu’importe si cela conduit dans le mur, aux limites de la planète…. il n’y a pas que Trump, il est la face émergée de l’iceberg… tous rêvent d’avoir le yacht le plus grand sur un océan de plastique…..

RDF : Le président de la première puissance mondiale donne le signal de la curée sur les ressources. La  guerre mondiale prend de nouvelles formes.

FDV75 : En tant que promoteur, l’exploitation sans limite de la planète, fut ce en la dégradant rapidement, est le vrai combat de Trump.Il a déjà commencé en ouvrant à la pêche le plus grand sanctuaire marin par l’ amputation de moitié de certains parcs nationaux……

rm : Parce que l’être humain ne peut pas résister à un bénéfice de court terme, parce qu’il est matérialiste et technophile, il détruira tout, exploitera, transformera, tuera jusqu’à ce qu’il ne reste rien qu’il puisse mettre à son profit immédiat.C’est vrai pour les fonds marins, et pour tous les autres écosystèmes que nous avons ravagés en quelques années, alors qu’il en a fallu des millions pour les construire.

Paris13 : Trump aime les chiffres ronds: 100 000 emplois, 20 milliards de tonnes, 1 500 milliards de dollars. 1 000 000 d’émigrants à expulser… il a péniblement fait repartir quelques milliers… Les discours sont ronflants et la réalité modeste s’impose.

Hervé Corvellec : Un décret ne vaut pas concrétisation. Les derniers mois ont démontré que Trump prend ses désirs pour des réalités. Cela est fréquent chez les personnes qui vivent dans des réalités imaginées  !

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cervelle d’or, biosphère pillée (2010)

extraits : Il suffit de lire une semaine du Monde pour mesurer à quel point notre planète se vide : Les prélèvements non durables d’eau sont passés de 126 km3 par an à 283 km3 de 1960 à 2000 dans le monde… Pénurie des éléments rare, gallium, hafnium, indium, rhodium … Un cinquième des espèces de vertébrés de la planète est menacé d’extinction… Nous sommes à l’image de l’homme à la cervelle d’or, nous puisons dans les tréfonds de notre planète pour en arracher les derniers morceaux : « Du train dont il menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable… Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, la joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, le malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot. Il était temps de s’arrêter. » (La Légende de l’homme à la cervelle d’or d’Alphonse Daudet in Lettres de mon moulin – 1866) ….

gratter l’écorce de la Terre jusqu’aux dernières limites (2013)

extraits : Nous sommes comme dans la légende de l’homme né avec un cerveau empli d’or qui, tout au cours de sa courte vie, puise dans son crâne de quoi se croire riche jusqu’à gratter les dernières poussières d’or dans le sang et les larmes et en mourir vidé de sa substance. De même la France veut puiser ses ressources pétrolières, minières et minérales dans le sol sous-marin grâce à l’extension du plateau continental français. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son avis oublie son étiquette environnementale : « Cette possibilité d’extension du plateau est une chance et un atout à ne pas négliger. Dans un contexte de crise économique, quel pays côtier ne saisirait pas l’opportunité d’accéder à des droits sur des ressources naturelles vitales pour ses industries ? »….

Vider les océans jusqu’aux tréfonds du fond (2021)

extraits : Dans les années 1970, nous considérions déjà les étendues de nodules au fond des océans comme des eldorados, mais nous avons d’abord exploité à outrance le plus abordable, vidant les océans de ses poissons. Nous nous tournons maintenant vers les profondeurs océaniques, soi-disant pour mieux connaître, mais avec une telle envie d’exploiter les ressources jusqu’à la lie. Le président Macron ménage la chèvre et le chou : « 84 % de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance ET l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. »….

L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : En 2023, The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large, qui a aspiré 3 000 tonnes de nodules et les a remontés à la surface, en les poussant dans une conduite à air comprimé, au rythme de 86 tonnes par heure. La firme ne génère aucun chiffre d’affaires et elle est poursuivie en justice par une action de groupe d’actionnaires qui lui reprochent d’avoir surestimé ses promesses d’activité.

Le pillage des fonds marins à l’étude (2024)

extraits : Les délégations des 168 Etats membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) face à TMC (The Metals Company), une société canadienne qui est le seul opérateur à livrer des données chiffrées sur l’exploitation des nodules polymétalliques par 4 000 à 6 000 mètres de profondeur. L’ordre du jour du conseil porte sur la rédaction du code minier susceptible de définir les seuils d’impact à partir desquels l’exploitation du fond des océans serait un jour autorisée. Les débats techniques sont donc intenses….

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« greenblaming », l’écologie c’est l’ennemie

Après le greenwashing, voici venu le temps du « greenblaming » : l’écologie serait devenue l’ennemie du pouvoir d’achat, l’obstacle aux libertés, la source de la crise agricole : à l’heure de l’emballement climatique, on affaiblit les normes, on dévoie la science, on neutralise les contre-pouvoirs.

COLLECTIF : Le projet de loi dit « de simplification de la vie économique » constitue une étape totalement décomplexée dans ce backlash (retour de bâton) écologique. Ce texte supprime ou fragilise les piliers de la démocratie environnementale que sont l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Office français de la biodiversité (OFB) ou la Commission nationale du débat public (CNDP). Il généralise des dérogations au nom de l’industrialisation rapide. Data centers et infrastructures énergétiques ou minières pourront désormais s’implanter au mépris de la sobriété foncière, de la biodiversité ou de la loi Littoral. La priorité n’est plus à la protection du vivant, mais à l’obsession de la compétitivité, dictée par des lobbys bien en place. Dernier exemple en date : la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) : polluer plus, au nom d’une idéologie anti-écolo qui défie la science comme le bon sens. L’histoire nous jugera. En 2025, à l’heure où la France a connu son début d’année le plus chaud, où les canicules s’intensifient, où les sols s’effondrent et les espèces disparaissent, le pays désarme petit à petit ses propres outils de protection.

Le point de vue des écologistes de rupture

Bertig : Comme le notait Konrad Lorenz, les fourmis sont individuellement idiotes et collectivement intelligentes. Les hommes, c’est le contraire.

Une arlésienne : On cherche en vain ce qui a été jusqu’ici « punitif », pour reprendre le vocabulaire de l’extrême droite et de la FNSEA réunies. En revanche, ce qui est déjà punitif, c’est le dérèglement climatique, la pollution, la malbouffe, la disparition des glaciers, l’explosion des cancers, etc. Mais ça, ce serait beaucoup moins grave que la détresse des actionnaires.

Terl-F : L’excès c’est celui des températures et des catastrophes, c’est les maladies de la pollution, c’est la maladie de Parkinson des agriculteurs due aux pesticides, c est l’effondrement de la biodiversité, c’est l’agressivité contre les fonctionnaires de l’OFB, c’est la cour faite à la FNSEA, c’est la médiocrité de ceux qui invoquent avec des tremolos dans la voix la dette financière laissée aux générations futures, mais jamais la dette écologique etc. Ministres, parlementaires et contempteurs des écologistes, vous n’avez rien à cirer du monde dans lequel nos enfants vont vivre.

Laurent Libert : Sandrine Rousseau nous expliquait qu’il était normal de s’opposer à la construction d’une usine de turbines d’avions par Safran car « l’aviation n’est pas une industrie d’avenir »…

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25 février 2024, Écologie / Économie, les frères ennemis

extraits : Le 6 mars 2010, Sarkozy au Salon de l’agriculture : « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire. » A un peu plus de trois mois des élections européennes de juin 2024, à nouveau « l’écologie, ça commence à bien faire ». Normal, pour être élu il faut faire plaisir aux citoyens. En Europe, les gouvernements réduisent leurs dépenses « vertes ». En France, face à la crise agricole, à laquelle le gouvernement a reculé sur des normes environnementales, mis en pause le plan Ecophyto, et les économies budgétaires annoncées par l’exécutif puisent largement dans les « crédits verts ». L’enveloppe du dispositif MaPrimRénov’ sera amputée de 1 milliard d’euros…

2020. Le faux clivage entre économie et écologie

extraits : Économie et écologie sont-elles définitivement irréconciliables ? Oui, si l’on entend par économie la croissance et la négation que les ressources de cette planète sont limitées ; mais non, si l’on envisage un autre modèle économique.La théorie économique dominante considère les activités humaines uniquement comme un circuit économique d’échange entre la production et la consommation. Pourtant il y a une continuelle interaction entre ce processus et l’environnement matériel. Non seulement les ressources naturelles se raréfient, mais les économiste oublient une loi écologique fondamentale, l’entropie : toute activité économique est en soi un processus de dégradation de l’énergie….

2013. l’économie comme succursale obligée de l’écologie

extraits : L’économie orthodoxe s’est transformée en religion de la croissance, une chose abstraite dénuée de fondements matériels. Cette croyance est relayée politiquement aussi bien par la droite ou la gauche. Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec les dents, Hollande n’a  que le mot croissance à la bouche, Macron aussi. Il est difficile de changer mentalement de paradigme quand une période s’achève. Avant 1850, il n’y avait pas de croissance. Les progrès de ces 175 dernières années, principalement basés sur l’abondance relative des hydrocarbures, touche à sa fin… mais il est tellement plus facile de changer notre façon de penser que de changer notre comportement. Les sans-limites ont donc inventé les raisons pour ne pas changer de comportement….

2011. bioéconomie : l’économie comme sous-partie de l’écologie

extraits : D’un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 12 mai 2011, il ressort qu’une croissance mondiale viable, impliquant un retour aux consommations de ressources naturelles de l’année 2000, exigerait une division par trois des consommations actuelles de ces ressources pour les pays industrialisés, et une stabilisation pour les autres. Les auteurs de l’étude soulignent eux-mêmes que cela ne pourrait être obtenu que moyennant une quantité de contraintes qui « peut être difficilement envisagée ». Il nous faut réhabiliter les économies de proximité, assurer le droit des peuples à satisfaire par eux-mêmes leurs besoins fondamentaux. En un mot, réinventer le monde dans un temps limité. « There is no alternative… »….

2008. l’économie, filiale de l’écologie

extraits : Le New Green Deal d’Obama ne fonctionnera pas si l’on se contente par exemple de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables. L’économie doit être pensée comme une filiale à 100 % de l’environnement. Le prix que nous donnons aux choses doit être réévalué. Si nous prenions en compte les coûts véritables de l’eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde comme nous le faisons coûte très cher. En 2009, l’influence des citoyens sera cruciale. C’est ainsi que s’exprime Jacqueline McGlade, directrice de l’Agence européenne pour l’environnement…

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Émaciation, cachexie et surpopulation

Il y a les conférences internationales et il y a la réalité

A Paris, s’est ouvert un sommet pour lutter contre la malnutrition. La rencontre organisée par la France, les 27 et 28 mars 2025, est le premier rendez-vous de solidarité internationale depuis l’annonce de l’arrêt de la majorité des financements américains pour l’aide humanitaire et le développement. Au ministère des affaires étrangères, il a fallu batailler pour imposer cette rencontre, parfois moquée en « sommet des biberons » . Selon une évaluation de la Banque mondiale, il faudrait investir 128 milliards de dollars supplémentaires sur dix ans d’ici à 2035 pour couvrir les besoins en nutrition (soit 13 dollars par femme enceinte et 17 dollars par enfant de moins de 5 ans et par an).

Constatons que 45 millions d’enfants souffrent d’émaciation, à savoir une réduction du poids corporel en dessous de 80 % du poids normal. Sans élimination des causes, une émaciation entraîne rapidement des changements irréversibles. C’est alors la cachexie, un affaiblissement structurel de l’organisme et la fonte du tissu adipeux, le tout lié à une dénutrition trop importante. La cachexie réduit les personnes atteintes à un état d’immobilité par atrophie musculaire.

De la même manière que pour le climat ou la faim dans la monde, les sommets internationaux ne résolvent aucun des problèmes qu’ils sont censés résoudre. La malnutrition, première cause de mortalité infantile dans le monde, est chroniquement sous-financée, et ce même avant le revirement américain et la baisse des financements de plusieurs pays européens. La France a réduit son aide publique au développement de plus de 30 % en 2025. Pourtant la faim n’est pas une fatalité. Elle résulte principalement de l’état de surpopulation dans les pays frappés par la cachexie des plus jeunes. Et le monde développé n’est pas responsable de cet état de fait. Où sont les programmes de planning familial et de fécondité responsables dans les pays surpeuplés ? Soyons juste, ce n’est pas le seul élément à considérer. Les ONG type Actions contre la faim infantilisent les femmes et surtout déresponsabilisent les gouvernements concernés. Souvent il y a un état de guerre sans fin dans certains pays. Moins d’un pays africain sur cinq fait ce qu’il faut en matière de financement de l’éducation. Les femmes sont dans la majorité des cas infériorisées, leur fécondité ne valorise que la gente masculine. Le pouvoir est trop souvent autocratique, une infime minorité fait de la prédation sur son propre pays.

Autant dire que les morts de faim vont rester une constance de l’humanité. D’autant plus que le malthusianisme, la recherche de l’équilibre entre le nombre d’humains et la disponibilité des ressources, est considéré trop souvent en France comme une faute à ne pas commettre.

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Contre la faim, du fric ou un préservatif ?

Extraits : En assistant continuellement un pays l’aide t’on vraiment ? Si notre aide se résume à expédier en Afrique des céréales, on tue les cultures vivrières locales, en débarquant sur les quais des denrées à prix cassés provenant de nos stocks d’invendus, ce qui fait que les paysans désertent leurs champs et vont grossir les bidonvilles….

Surpopulation, sa perception en 1973 et 2021

L’idée de surpopulation en 1973 : La population du monde ne cesse de s’accroître. Bientôt les villes auront envahi la terre entière. La nourriture (du plancton) sera rationnée. Dans ce monde de béton sans arbres, ni fleurs, les hommes seront enserrés, prisonniers…

L’idée de surpopulation en 2021 : Alors que la population mondiale augmentera de 1,5 milliard d’habitants d’ici à 2030, la décroissance aggraverait davantage la situation des habitants réduits à la famine. Par contre, l’agriculture pourra produire davantage pour nourrir la planète…. (extraits)

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« extractivisme », synthèse de notre folie

Le mot extrativismo (sans c) est apparu au Brésil, dans les années 1930, pour désigner l’exploitation des plantations de caoutchouc. C’est avec une acception différente que le mot extractivismo (avec un c) s’est diffusé, à partir des années 1980 dans les pays voisins, avec comme contexte la résistance des peuples autochtones aux grands projets miniers.A la fin des années 2000, cette notion militante a été généralisée par des chercheurs engagés. Ce terme est devenu une caractéristique du capitalisme contemporain : la valeur y est “extraite” plutôt que “produite” par le travail. Deux traits majeurs le définissent : une exploitation des ressources qui ne se préoccupe pas de leur renouvellement et des externalités négatives (pollution, pauvreté…), et un contrôle par des réseaux oligopolistiques. Les bénéfices tirés de cette « capture de valeur » sont concentrés entre les mains de quelques-uns, tandis que les coûts sont légués au reste de l’humanité.

L’extractivisme imprègne les mentalités de nombreux dirigeants, ce que Donald Trump a confirmé avec son slogan de présidentiable : « Drill, baby, drill ! » (« fore, bébé, fore ! »)

Pascal Riché : Si tous les maux de la planète pouvaient être encapsulés dans un seul mot, quel serait-il ? « Extractivisme » ferait un bon candidat. La dénonciation de l’extractivisme est intersectionnelle : on la croise aussi bien dans les discours écologistes, décoloniaux ou anticapitalistes. L’extractivisme, c’est le vol, la prédation, l’exploitation du Sud, la pollution et le dérèglement climatique. On l’utilise désormais dans des contextes très divers : la surpêche, l’appropriation des savoirs indigènes, l’installation d’éoliennes, l’usage des données personnelles par les géants du numérique… « Extractivisme » propose une grille d’analyse totale du système économique, dans la lignée de l’« exploitation » de l’homme par l’homme. La résonance entre les deux concepts n’est pas fortuite. Avant d’être popularisé par Karl Marx (1818-1883), le mot Ausbeutung (« exploitation ») était utilisé pour évoquer l’extraction du charbon et des minerais.

Lire, Extractivisme d’Anna Bednik (2016)

extraits : Les nouveaux tenants du pouvoir en Amérique du sud ont en effet poursuivi la spécialisation primo-exportatrice historique de leurs pays car la rente extractive a permis à ces régimes les fonds qui leur permettaient de financer les politique sociales. Aux dires du président équatorien Rafael Correa, on construira une société plus juste et plus équitable «avec le même modèle». La lutte contre la pauvreté (entendu au sens occidental du terme) a pris le dessus. Derrière la notion de développement, il y a l’idée que vivre ne serait pas suffisant. Ceux qui nous disent pauvres, expliquent les paysans-ronderos d’Ayabaca au Pérou «ne voient pas nos richesses, ils comptent l’argent». En Australie, les Aborigènes interrogent : «Nous avons du soleil, du vent et des habitants, Pourquoi polluer notre environnement pour de l’argent?» Le buen vivir (ou vivir bien) n’est plus qu’un slogan utilisé à des fins de marketing politique qui se confond, selon les besoins de ceux qui les utilisent, avec «développement», «services de base», voire  «accroissement du pouvoir d’achat». Le seul fait d’intensifier l’extractivisme a enseveli tout espoir de renouveau….

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Extractivisme, l’inquiétante frénésie (2025)

extraits : L’extraction minière est considérée comme l’une des activités humaines ayant le plus lourd impact sur l’environnement. Pollution de l’eau, de l’air et des sols, déforestation, pression sur les ressources en eau… Une grande partie des mines sont illégales. La gestion des déchets est un autre défi : chaque année, l’industrie en produit des milliards de tonnes. Par exemple, produire 1 000 à 2 000 tonnes d’or par an nécessite, en raison de sa faible concentration, d’extraire 1,5 milliard de tonnes de minerai. Les éléments toxiques sont souvent naturellement présents dans la roche, où ils sont en quelque sorte enfermés. Le fait de les sortir et de les mettre dans un milieu oxydant au contact de l’air ou des eaux de pluie fait qu’on va libérer des substances comme l’arsenic, le plomb ou le chrome.

L’extractivisme se veut indispensable, à tort (2024)

extraits : La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre : « L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition, 1516)….

L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : Le fond des océans, ce monde du silence où règne l’obscurité la plus complète, abrite quantité de minerais. Les profiteurs, on n’ose pas dire les requins, salivent déjà. De jeunes sociétés testent des engins pour collecter, par 6 000 mètres de fond, des nodules polymétalliques qui pourraient satisfaire les besoins mondiaux en batteries. The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive (2016)

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate….

La fin programmée de l’extractivisme… en 2017 ? (2016)

extraits : Depuis deux siècles nous sommes une société extractiviste, charbon, pétrole, minerais, métaux… On a transformé la Terre en gruyère. Nous avons déjà prélevé plus de la moitié du pétrole et il faudrait en laisser une grande partie sous terre pour éviter l’emballement climatique. Les politiques n’en ont pas encore conscience, mais l’extractivisme est derrière nous. En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur….

Démence extractive, c’est-à-dire «Explosons la planète» (2015)

extraits : Nous traversons la dernière étape de l’exploitation à grande échelle des minéraux. En deux siècles à peine, au terme d’une guerre impitoyable, nous aurons remonté à la surface de la terre un trésor qui avait mis des millions, voire des milliards d’années à se constituer. Le point culminant de cette démence extractive est la décision des compagnies pétrolières d’exploiter certains combustibles non conventionnels comme le gaz de schiste, le pétrole en eaux profondes ou les sables bitumineux….

Dernière goutte de l’extractivisme, exemple en Equateur ? (2013)

extraits : L’Equateur de Rafael Correa n’indique pas au monde une voie exemplaire. Pourtant il jouissait d’une renommée indéniable auprès de la gauche française. Même les antiproductivistes ont célébré sa politique du buen vivir. Les termes de la constitution uruguayenne en faveur de Pacha Mama (la Terre Mère), la détermination apparente de Correa de sauvegarder un parc naturel (Yasuni) de tout forage pétrolier… n’étaient que du vent. Voici quelques extraits de la pensée productiviste de Correa : « Nous allons exploiter nos ressources naturelles comme le font tous les pays du monde. »… « Tant que je serai président, je profiterai au maximum, jusqu’au dernier gramme, jusqu’à la dernière goutte des ressources naturelles, afin de sortir le plus rapidement possible mon pays de la pauvreté. »…..

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

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« MSC World of America » et mégalomanie

Mégabateaux, mégabassines, mégamachines, mégalopoles, mégastructures, nous sommes devenus mégalomaniaques. Or la tour de Babel s’est effondrée, les monuments en Égypte avaient disparus dans le sable, les pyramides étaient enfouis dans la jungle au Mexique ou au Cambodge et aujourd’hui nos tours se veulent plus haute que le ciel, Elon Musk veut terraformer la planète Mars et tous les dictateurs se construisent des palais grandioses.

Plus les difficulté socio-économiques et/ou écologiques sont délétères, plus les dirigeants font dans la démesure … c’est la perte du sens des limites qui signera notre perte…

Jessica Gourdon : Le MSC World of America peut accueillir jusqu’à 6 700 passager et 2 000 salariés, il a largué les amarres le 27 mars 2025 à Saint-Nazaire. C’est un immeuble des mers de 22 étages avec machines à sous, expériences en réalité virtuelle, spectacles et concerts, boîte de nuit, toboggan pour passer d’un pont à un autre… Et surtout, une profusion de restaurants et de bars. On passe d’une piscine à une autre (il y en a six au total), on a la liberté du choix ! C’est « la magie de la croisière moderne », s’enthousiasme le directeur général de MSC. Le côté tout compris et tu n’as rien à faire, c’est assez attirant. » Les enfants sont les premiers prescripteurs, les parents suivent.

Et ce n’est pas fini : deux autres paquebots, de la même taille que le World-America, seront livrés en 2026 et 2027 à MSC, le World-Asia et le World-Atlantic. Chacun de ces bateaux MSC coûte 1,1 milliard d’euros, ce sont les temples du divertissement.

Le point de vue des écologistes pied à terre

– Une boite de 8000 sardines gavées et hypnotisées par de culture du divertissement

– Des hordes de touristes bas de gamme dans des villes transformées en magasins de bibelots chinois

– Démesure du capitalisme qui exploite les êtres humains et les ressources au nom de la rentabilité

– Furoncle flottant, cauchemar concentrationnaire et aberration écologique

– Trajectoire de +4°C, 6ème extinction de la biodiversité, ressources fossiles en déclin

– S’évader au milieu des océans pour consommer toujours plus

– La grande majorité des gens qui font une croisière n’ont qu’une envie, c’est recommencer

– Ça en dit long sur le niveau de conscience des masses

– Qui est le malade ? Le promoteur ou ceux qui vont sur ces bateaux ?

– Plus de 300 000 ans d’évolution pour finir badigeonné d’huile solaire sur un monumental fer à repasser

– Évitons la petite escapade de ski à La Plagne ou aux Menuires, vers ces autres paquebots de béton

– N’oublions pas tous ces bateaux de loisirs encombrants les marinas

– Comme dit Bolloré et Cgnies, c’est quand même mieux d’avoir son petit bateau à soi

– Il est là ce monde d’après, pire que le monde d’avant.

– Pour soutenir la bonne cause, il y aurait prise d’assaut du machin, les passagers seraient débarqués sur un petite île déserte, et le machin disparaîtrait dans la lueur de l’incendie final….

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l’effondrement programmé de la méga-machine

extraits : Dans nos sociétés complexes, toute notre vie quotidienne repose sur un système mondial de réseaux techniques interconnectés. Derrière une automobile, un grille-pain, un portable, il y a des centrales nucléaires, des lignes à haute tension, des oléoducs et gazoducs, des guerres menées pour assure l’approvisionnement en énergie… A partir du moment où cette méga-machine n’est plus alimentée par une énergie abondant et bon marché, doit-on s’attendre à un effondrement de civilisation ? Voici quelques réponses…

Méga-yachts, à couler d’urgence

extraits : Insupportable luxe ostentatoire. Le port d’Antibes abrite des méga-yachts où les magnats de la finance ou du pétrole créent leur propre univers. Le même pavillon de complaisance, celui des îles Caïmans, flotte à la poupe de presque tous les méga-yachts positionnés à la perpendiculaire du« quai des milliardaires ». La zone, surveillée par vingt caméras vidéo, est interdite au public et aucun drone n’a l’autorisation de la survoler. Quelques spécimens amarrés : le Barbara (88,50 mètres), propriétaire de l’oligarque russe Vladimir Potanin.. Deux fleurons de famille royale saoudienne jouxtent le Barbara, le Montkaj (78 m) et le Sarafsa (82 m). Le magnat russe Alicher Ousmanov est propriétaire du Dilbar ; coût ? Entre 500 et 700 millions de dollars….

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