épuisement des ressources

Mathilde Gérard n’aime pas la démographie

La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé,

« un aveu d’échec terrible »,

C’est le titre de l’article de Mathilde Gérard  du 24/07/2024

extraits : « La faim a stagné en 2023 à un niveau très élevé, touchant 9,1 % de la population mondiale. Un signal d’alarme, alors que l’éradication de la faim est le deuxième des Objectifs de développement durable que s’est fixés la communauté internationale pour l’horizon 2030. Le réchauffement climatique s’impose enfin comme un des facteurs majeurs de l’insécurité alimentaire, dégradant les sols, l’accès à l’eau et faisant baisser la productivité agricole. L’insécurité alimentaire ne peut être réduite à un seul choc, comme la pandémie de Covid-19 ou le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine…)... »

Pas un mot sur la causalité démographique, c’est ce que font remarquer beaucoup de commentaires sur lemonde.fr

Marcel Proust : L’article réussit l’exercice de style de ne jamais citer le problème numéro un : la natalité galopante en Afrique.

Friday : L’éléphant dans la pièce, qui n’est même pas esquissé dans l’article, c est évidemment la démographie délirante dans certaines régions du monde. Du grand journalisme, assurément.

jan aimar : Chapeau, pas un mot sur la démographie galopante en Afrique ….plus de monde égal moins de ressources pour chacun. C’est quand même simple…mais c est sûrement tabou de dire cela …

Marie-C.D : Ne pourrait -on, ne devrait-on corréler cette hausse de la population mondiale sous-alimentée, avec la hausse, pour l’instant, de la population totale? Moins de terres cultivables, moins d’eau, et toujours plus de gens sur terre? Ne pourrait-on évoquer parallèlement l’échec également terrible du contrôle des naissances, cette volonté des gouvernements, et des populations elles-mêmes de ne pas s’y astreindre?

Michel SOURROUILLE : Depuis trois ans que je suis les articles de Mathilde Gérard sur la faim dans le monde, nombre de commentateurs lui font remarquer que la variable démographique est complètement absente de son discours. J’avoue que je ne sais pas si cela correspond à à une consigne éditoriale de la part du MONDE ou d’un parti-pris de Mathilde. Il est vrai que dans ce journal de référence, on n’emploie jamais le terme « surpopulation », sauf pour parler de « surpopulation carcérale » !

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Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri (2024)

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants… Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Sécurité ou souveraineté alimentaire ? (2024)

Mathilde Gérard : Le projet de loi (en France) ne définit pas la souveraineté alimentaire, il en fixe l’esprit à travers une liste de politiques y contribuant : assurer l’approvisionnement alimentaire, anticiper et s’adapter aux conséquences du changement climatique, contribuer à la décarbonation de l’économie….

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle (2023)

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat…

Les coûts cachés de la croissance agricole (2023)

Mathilde Gérard : A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres….

Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie (2023)

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire….

L’Afrique affamée par sa démographie délirante (2023)

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols….

Une normalité structurelle, la famine (2023)

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve (2023)

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité….

Tout savoir sur la famine et même plus (2023)

Mathilde Gérard : Près de 10 % de la population mondiale souffre de la faim, l’insécurité alimentaire grimpe en flèche, et a explosé ces trois dernières années sous les effets de la pandémie de Covid-19, des extrêmes climatiques et des répercussions de la guerre en Ukraine. 350 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en 2022, contre 80 millions en 2017. 158 millions de personnes ont reçu une aide du PAM en 2022….

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale (2023)

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien (2022)

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

Surexploitation, la terre nourricière en péril (2021)

Mathilde Gérard : « Surexploitation, dégradation, pollution et raréfaction croissante », un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé. L’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée… Les ressources en eau ne se portent pas mieux…. 

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

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Le pillage des fonds marins à l’étude

Nous, les privilégiés de la société de consommation, nous avons choisi de mourir riche quoiqu’il en coûte… s‘il y a du fric à se faire, ça se fera. Le capitalisme financier est un ogre qui mange tout, l’Arctique sera pillé, la forêt amazonienne, les océans, les sous-sols et maintenant les fonds marins. Mais nous votons pour des partis productivistes qui traitent les écologistes d’écoterroristes et accolent à l’écologie le terme de punitive. Assumons alors notre suicide collectif. Car où sont les hommes de paix pour guider cette humanité damnée vers le respect du vivant, notre seule voie de salut ?

Guillaume Delacroix : Les délégations des 168 Etats membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) face à TMC (The Metals Company), une société canadiennequi est le seul opérateur à livrer des données chiffrées sur l’exploitation des nodules polymétalliques par 4 000 à 6 000 mètres de profondeur. On veut « moissonner » ces concrétions composées pour l’essentiel de nickel (43 %), de manganèse (28 %), de cuivre (18 %) et de cobalt (11 %). Aucune vie ne semble réapparaître là où les nodules ont été prélevés par l’homme. L’ordre du jour du conseil porte sur la rédaction du code minier susceptible de définir les seuils d’impact à partir desquels l’exploitation du fond des océans serait un jour autorisée. Les débats techniques sont donc intenses. Le secrétaire général de l’AIFM, de parti pris, souhaite contre des actions de Greenpeace glisser dans le code minier une mesure interdisant d’approcher à moins de 500 mètres d’un navire opérant pour l’exploration et l’exploitation des fonds marins. De quoi rassurer les industriels. Jusqu’à présent, les militants de Greenpeace n’avaient pas été menacés d’exclusion, pas même quand ils tournaient autour des chasseurs de baleine ou des pêcheurs de thon. Le débat concerne le devenir de l’océan, patrimoine commun de l’humanité, ainsi que de l’ensemble des vivants. La France a pris position pour une interdiction totale de ce type d’activités. Mais des pays comme l’Inde, la Russie et la Chine considèrent que les nodules des grands fonds sont la solution à la transition énergétique en cours.

Aucune demande d’exploitation des abysses ne devrait être approuvée tant que le code minier international ne sera pas finalisé.

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L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : En 2023, The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large, qui a aspiré 3 000 tonnes de nodules et les a remontés à la surface, en les poussant dans une conduite à air comprimé, au rythme de 86 tonnes par heure. La firme ne génère aucun chiffre d’affaires et elle est poursuivie en justice par une action de groupe d’actionnaires qui lui reprochent d’avoir surestimé ses promesses d’activité.

Vider les océans jusqu’aux tréfonds du fond (2021)

extraits : Dans les années 1970, nous considérions déjà les étendues de nodules au fond des océans comme des eldorados, mais nous avons d’abord exploité à outrance le plus abordable, vidant les océans de ses poissons. Nous nous tournons maintenant vers les profondeurs océaniques, soi-disant pour mieux connaître, mais avec une telle envie d’exploiter les ressources jusqu’à la lie. Le président Macron ménage la chèvre et le chou : « 84 % de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance ET l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. »….

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Fermeture des frontières au Japon

Le Japon va passer de 125 millions de personnes aujourd’hui à 100 millions avant 2048 et 86 millions en 2060, la Biosphère s’en trouve soulagée. Comme l’immigration reste un sujet tabou dans le pays, il n’y aura pas d’accroissement de ce côté là ; chacun dans son écosystème, c’est mieux pour tous. Mais le vieillissement fait peur, il ne devrait pas.

Philippe Mesmer : « Pourquoi le Japon a-t-il des difficultés sur le plan économique ? Parce qu’ils sont xénophobes. Ils ne veulent pas d’immigrés », a dit le président américain Joe Biden. Or les grandes villes américaines ne sont plus en mesure d’accueillir le nombre croissant de migrants en raison du fardeau financier que représentent les coûts d’hébergement, de nourriture et d’éducation des enfants des migrants. L’immigration est un sujet sensible dans un Japon confronté à une baisse régulière de sa population. Le nombre de naissances en 2023 dans le pays, 758 631, était en baisse pour la huitième année consécutive. Mais dans le domaine de l’emploi, il y a 128 postes disponibles pour 100 chômeurs. Le taux de chômage n’est que de 2,6 %. Les économistes ne sont pas tous d’accord sur la question de savoir si l’immigration est économiquement positive ! Dans certains pays, les immigrés sont actifs, mais globalement, beaucoup posent problème.

Le nombre de travailleurs étrangers au Japon dépassait les 2 millions pour la première fois en 2023. Le statut de « travailleur à qualification spécifiée » est accessible aux personnes ayant une compétence dans un des onze secteurs d’activité définis, dont la santé, la construction ou l’agriculture. Le Japon reste très strict sur l’octroi du statut de réfugié. En 2023, seules 303 personnes – un record pour le Japon – l’ont obtenu sur 13 823 personnes qui l’avaient demandé.

Le point de vue des écologistes malthusiens

On comprend que le Japon surpeuplé ferme ses frontières aux migrants. En 1868, le Japon comptait 26 millions de personnes. Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire, contre 54 % pour la France. En 1980, la population était pourtant passée à 117 millions, 125 millions aujourd’hui. En 2020, le Japon était capable de produire moins de 40 % de la nourriture dont la population a besoin. La densité est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable. En résumé,le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes seulement.

Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement !!! De l’argent pour des bébés. Ainsi dixit le premier ministre japonais qui a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, « des mesures sans précédent pour enrayer la chute de la natalité… Nous sommes sur le point de ne plus pouvoir maintenir le fonctionnement de la société ». Pour relancer la natalité, le gouvernement prévoit de créer une agence des affaires familiales, le doublement des allocations familiales, la hausse de l’allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Instaurer une pyramide de Ponzi démographique n’est jamais une bonne idée !  La solution à un vieillissement de la population ne peut pas être l’augmentation de la proportion de jeunes, car ces derniers seraient vieux à leur tour un jour et réclameraient donc encore plus de jeunes : c’est la fuite en avant, la situation ne ferait que s’aggraver.

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Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé (juillet 2014)

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ? (octobre 2022)

Japon, le gouvernement devient nataliste (février 2023)

Surpopulation en France comme au Japon (mars 2023)

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Des insectes dans nos assiettes, berck

Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2014 : « Les grillons ont besoin de douze fois moins d’aliments que les bovins, et de moitié moins d’aliments que les porcs et les poulets pour produire la même quantité de protéines. » 2 kilos d’alimentation produisent 1 kilo de grillons. La start-up Cricket One s’est donc spécialisé dans la production de poudre de grillon, complément protéiné venant du Vietnam et proposée en Europe comme aux Etats-Unis. Plusieurs modes d’alimentation des insectes ont été mises au point à partir de cassaves de soja ou de maïs. Une seule ligne de production est pour l’instant installée : elle traite 150 tonnes par mois, pour produire environ 30 tonnes de poudre. La poudre, sous forme de sacs de 5 ou 20 kilos, revient aux importateurs entre 16 et 24 euros le kilo. Bruxelles avait élargi aux insectes la réglementation concernant les « nouveaux aliments » consommables par l’homme. 

Son seul concurrent européen sur ce segment est le néerlandais Protix, le français Ynsect propose des aliments à base de scarabées.

Le point de vue des écologistes végétariens mais presque

– Un beau publi-reportage du MONDE qui consacre deux pages à une toute petite et seule entreprise située au Vietnam.

– Le marché restera très confidentiel pour une raison première : on mangera de plus en plus local, le transport réchauffe le climat.

– On se croirait dans le film soleil vert, la pilule miracle qui permet de nourrir une surpopulation affamée.

– Nourrir des grillons avec du soja et du maïs est source de déforestation, d’épuisement de la ressources hydrique, etc.

– Pourquoi élever des bestioles alors que les protéines végétales sont d’accès plus direct : légumineuses (pois cassés, pois chiches, petits pois, haricots, lentilles, soja, fèves…). Oléagineux (arachide, noix, noisettes, amandes). Céréales (blé, riz, avoine, quinoa, sarrasin, épeautre).

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manger des insectes dans un environnement dégradé (2013)

extraits : Nous mangerons des insectes. Ils se reproduisent rapidement et « présentent des taux de croissance et de conversion alimentaire élevé tout en ayant un faible impact sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie », note l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En outre, les insectes « sont nutritifs, avec une teneur élevée en protéines, matières grasses et minéraux ». Ils peuvent « être consommés entiers ou réduits en poudre ou pâte et incorporés à d’autres aliments ». De grosses blattes OGM bien grasses nourries au lisier de porc… J’en salive d’avance, rien que du bonheur….

Après les insectes, vous mangerez nos enfants (2021)

extraits : La Commission européenne a autorisé le 12 novembre 2021 la mise sur le marché en tant qu’aliment le Locusta migratoria. C’est la deuxième autorisation par l’UE d’un insecte comme aliment – les larves du ténébrion meunier, aussi appelées « vers de farine » – remonte à juin. Un troisième insecte, le grillon domestique, pourrait suivre prochainement. D’un côté l’UICN établit des listes rouges pour la biodiversité en danger, même les insectes sont en voie de disparition ; de l’autre le gouvernement encourage la consommation d’insectes : après le vers de farine, le criquet migrateur est autorisé dans les assiettes des Européens. Ainsi va le système thermo-industriel qui détériore l’environnement et nous prie de nous adapter à l’insupportable….

Ensète ou insectes, pas de nourriture miracle (2022)

extraits : Demain pas de problème alimentaire, on mangera des algues et de la spiruline « si riches en protéines »… On pense même nous faire ingurgiter du krill, la nourriture des baleines, 500 millions de tonnes de matière vivante. Et maintenant la pulpe abondante et la racine de l’ensète ! On nous fait croire au miracle d’une source illimités de nourriture, ce qui n’empêche pas 800 millions de personnes de souffrir grave de la faim. On ne pense pas du tout au fait de limiter la fécondité humaine alors que nous sommes dorénavant 8 milliards de bouches à nourrir….

Catastrophique, moins d’insectes sur nos pare-brise

extraits : « Mais où sont passés tous les insectes ? », s’interroge La revue Science. Cette question inquiète les automobilistes de plus de 40 ans qui se souviennent que, jusque dans les années 1990, leur pare-brise était constellé d’impacts de bestioles. Il est aujourd’hui, le plus souvent, immaculé. Le déclin des abeilles n’est, de toute évidence, que la (petite) partie émergée d’un immense iceberg….

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Au Sénégal : « Jeunes, restez en Afrique »

lemonde.fr avec AFP : Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais, a appelé samedi 6 juillet les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique vers l’Europe :

« Un énième naufrage s’est passé au large de nos côtes et qui aurait coûté, en attendant d’avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes. C’est dommage, c’est déplorable. Je lance encore un appel à la jeunesse : votre solution ne se trouve pas dans les pirogues. Les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu’ils sont eux-mêmes en crise ou en début de crise. L’avenir du monde est en Afrique, et vous devez en être conscients, vous, les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, c’est l’Afrique. »

le point de vue des écologistes malthusiens

PPDL : Il y a une quarantaine d’années l’ambassadeur du Sénégal en France disait déjà la même chose, il rajoutait que les émigrés formés devaient revenir dans leur pays pour aider à son développement. À l’époque ça allait tellement à l’encontre des idées «humanistes » que de tels propos faisaient scandales, pourtant tellement vrais.

Edgard Wibeau : Nous en sommes d’accord. Mais rester en Afrique, pour quoi faire ? C’est là la question. Si c’est pour continuer à participer à l’explosion démographique, au nom du respect de « valeurs » traditionnelles, culturelles et religieuses complètement absurdes, alors le « rêve sénégalais » va vite s’écraser contre le mur de la réalité : il n’y a pas de ressources naturelles pour une population doublant tous les dix ans : pas d’eau, pas de terres en état d’être utilement cultivées, pas de nourriture. Si la Russie et l’Ukraine toussent, l’Afrique de l’Ouest meurt de faim.

RVD : « L’avenir du monde est en Afrique ». Avec le réchauffement climatique, la hausse des inégalités et la déstabilisation géopolitique globale, personne n’y croit et encore moins les premiers concernés.

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Le Sénégal deviendra-t-il malthusien ?

Un Sénégalais, Mohamed Dia : « Au Sénégal, le taux de fécondité est de 4,77 enfants par femme. La fécondité : voilà un sujet qu’aucun candidat n’évoquera de peur de se faire lyncher par la population, surtout par les guides religieux. Selon les malthusiens et les néo-malthusiens, une population qui s’accroît d’une manière exponentielle, sans aucun contrôle, ne pourra jamais se développer. Thomas Malthus écrivait, « si une population n’est pas freinée, elle s’accroît selon une progression géométrique, alors que les subsistances augmentent selon une progression arithmétique ». Les néo-malthusiens nous disent que c’est primordial de freiner la croissance de la population pour qu’il y ait assez de ressources pour tous. En augmentant les personnes disproportionnellement à la création de richesses, on notera une stagnation du niveau de vie, ce qui explique qu’au Sénégal, depuis l’indépendance, à part quelques infrastructures dans la capitale, le développement humain ne peut pas prendre place. Des routes, des hôpitaux, la création d’emplois, tout cela ne sera pas visible si nous ne diminuons pas le taux de fécondité.…

 Nous savons tous que la fécondité est un sujet tabou au Sénégal, mais nous constatons que tout est lié. Nous devons aider l’État à nous aider. Si nous réduisons le taux de fécondité, l’État sera en mesure de faire sa part. Dieu nous dit dans son coran qu’Il parle aux doués d’intelligence, utilisons cette intelligence pour savoir que Dieu n’a pas obligé une personne qui n’en a pas les moyens de se marier. Si le mariage n’est pas forcé en Islam, croyez-vous qu’avoir beaucoup d’enfants soit forcé ?

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Surpopulation : 10,3 milliards en 2085 !?

Selon l’ONU, nous avons dépassé 8 milliards d’êtres humains en novembre 2022 et nous atteindrons 10,3 milliards en 2085. Enfer et damnation !

Delphine Roucaute : Selon les dernières estimations du département des affaires économiques et sociales des Nations unies (ONU), publiées le 11 juillet 2024, l’humanité va continuer à grossir pendant cinquante ans, atteignant un pic à 10,3 milliards d’individus au milieu des années 2080, pour ensuite décliner jusqu’à 10,2 milliards en 2100.

Bien entendu cet article du MONDE se termine par le sempiternel « La question centrale est peut-être moins celle du nombre que celle des modes de vie. » Or les deux variables sont intrinsèquement liées, le nombre de voitures dépend du nombre de conducteurs.

De plus l’article ne se pose la question de la compatibilité d’un tel niveau (plus de 10 milliards) avec les possibilités durables de la planète de supporter le poids de l’humanité. Or toutes les études scientifiques démontrent la raréfaction de nos ressources, tant renouvelables que non renouvelables. Le pic de la population humaine s’accompagne du pic des ressources fossiles, du pic des métaux, du stress hydrique, de la baisse des rendements agricoles dus au réchauffement climatique et, ce qu’on oublie trop souvent, de la chute drastique de la biodiversité suite à la destruction des milieux naturels par les humains. Une initiation au malthusianisme serait une bonne chose pour les journalistes du MONDE.

De plus ces prévisions reposent sur des hypothèses concernant l’indice synthétique de fécondité (ISF). Calculé à partir du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer à un instant T, cet indicateur est très dépendant des évolutions des comportements sociaux. Si la fécondité restait semblable à celle d’aujourd’hui dans tous les pays jusqu’à la fin du siècle, l’humanité atteindrait 18 milliards d’individus. Un phénomène d’inertie sous-tend la poussée démographique au niveau mondial : les femmes qui feront grossir les rangs de l’humanité dans les trente prochaines années sont déjà nées. Même un affaissement brutal de la fécondité ne permettrait pas d’enrayer le phénomène. Certes plus de la moitié des pays sont déjà passés sous le seuil de renouvellement des générations (en moyenne 2,1 enfants par femme). 126 pays ne devraient atteindre leur pic qu’après 2054. Neuf pays, tous sur le continent africain, verront pourtant leur population doubler en à peine trente ans, voire quadrupler d’ici à 2100. Ajoutons que le ralentissement de la croissance démographique n’éliminera pas la nécessité de réduire l’impact moyen attribuable aux activités de chaque personne. Car le nombre des humains doit être multiplié par l’empreinte économique (le niveau de vie) de chaque individu. Pourtant en France, on exige une hausse du pouvoir d’achat. Cherchez l’erreur.

La surpopulation humaine est avérée, et pourtant beaucoup de gouvernements veulent lutter contre la baisse de fécondité à l’intérieur de leurs frontières ! En définitive le diagnostic de Malthus devient une réalité : guerres, famines et épidémies accroissent déjà notre mortalité puisqu’on n’a pas mené une politique responsable de maîtrise de la fécondité humaine. 

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Baisse natalité, solution à la surpopulation

extraits : On veut nous faire penser que « la chute de la natalité est un problème plus préoccupant que la surpopulation ». C’est une ineptie, la baisse tendancielle (et non « la chute ») de la fécondité est au contraire une solution partielle (car trop tardive) à l’état de surpopulation que nous subissons. Nous sommes plus de 8 milliards, une augmentation d’un milliard ces onze dernières années. C’est invivable, c’est ingérable….

ESCOFFIER-LAMBIOTTE dénonce la surpopulation

extraits : Docteur ESCOFFIER-LAMBIOTTE (18 janvier 1972) : les dernières statistiques des Nations unies montrent clairement que pour bien des pays sinon pour l’espèce tout entière, la croissance incontrôlée de la population est un des pires dangers qui soient. La population mondiale est actuellement de 3 632 millions d’êtres. Il faut douze ans à l’heure actuelle, contre un siècle en 1800, pour produire un milliard d’hommes. La population terrestre doublera dans les trente prochaines années, alors qu’il lui avait fallu, depuis Jésus-Christ, dix-sept siècles pour y parvenir….

Surpopulation généralisée dans tous les pays

extraits : Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés. Pourtant les démographes se contentent des chiffres sans y voir nulle trace de surpopulation, les économistes s’intéressent au PIB et certainement pas au poids du nombre, les médias préfèrent parler de la surpopulation carcérale, les politiques analysent les enjeux géostratégiques du pays, pas les ravages entraînés par la démographie, etc. !

Sans planning familial, no future. Si vous êtes conscients du fait qu’il faut d’urgence promouvoir une autolimitation de la fécondité, vous pouvez rejoindre l’association Démographie Responsable.

https://www.demographie-responsable.fr/

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Guerre civile en France… au Kenya… partout

Le projet de budget 2024-2025 prévoyait l’instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers. Une manifestation contre ces projets de taxes a viré au chaos dans la capitale kényane, Nairobi, après que des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans l’enceinte du Parlement. La police a tiré à balles réelles il y a eu des morts. Des soldats ont été déployés pour soutenir la police « en réponse à l’urgence sécuritaire causée par les violentes manifestations en cours marquées par des destructions et intrusions dans des infrastructures cruciales », a déclaré le ministre de la défense. Le président kényan, William Ruto, a pris la parole dans un discours national quelques heures après qu’une partie du bâtiment du Parlement a été incendiée. Il a qualifié cet assaut de menace à la sécurité nationale et a promis que de tels troubles ne se reproduiraient plus « quel qu’en soit le prix ». 

La principale coalition d’opposition, Azimio, a accusé le gouvernement d’avoir « déchaîné sa force brute contre les enfants de notre pays » qui manifestaient : « Le Kenya ne peut pas se permettre de tuer ses enfants simplement parce qu’ils demandent de la nourriture, un emploi et une oreille attentive. »

Le point de vue des écologistes sur cet état de guerre

Les programmes de ses opposants aux législatives vont mener, selon Macron, « à la guerre civile » en France. En fait c’est l’augmentation de l’essence qui avait mené au chaos dans ce pays avec l’épisode des Gilets jaunes. Le Kenya offre aujourd’hui une image de notre avenir quand les gouvernements de tous les pays, vu la déplétion pétrolière et le réchauffement climatique, vont restreindre par des taxes importantes l’usage de la voiture et autres utilisations des ressources fossiles. On peut déjà envisager le blocage complet du pays par les chauffeurs routiers lorsque le prix du gazole explosera. Certains manifestants voudront même envahir l’Assemblée nationale. Le tir à balles réelles sera une réalité. Oui, ce sera la guerre civile, mais par absence de prévision du futur qui nous attend… Les populations ici et ailleurs ne sont pas du tout préparées à l’inéluctable sobriété énergétique. D’autant plus que le nombre de consommateurs en période de pénuries accroît les risques.

Au Kenya, le nombre d’habitants n’était que de 7,7 millions en 1960, mais la population a augmenté de 11 millions ces dix dernières années. Le taux de croissance de la population globale tourne encore autour de 2 % soit un doublement tous les 35 ans : 54 millions de Kenyans et Kenyanes en 2023, 108 millions en 2058 ? La situation actuelle est déjà ingérable, elle sera devenue invivable.

Au 1er janvier 2024, la France métropolitaine compte 66,1millions d’habitants. En 2023 la France était entrée en situation de dette écologique dès le 5 mai ; en d’autres termes, il faudrait 2,9 Terres pour subvenir à nos besoins si l’humanité vivait comme la population française… En 2070, il n’y aura plus de pétrole accessible à bas prix, le chômage explosera, nous connaîtrons le stress hydrique et les vagues de chaleur et tout cela pourtant on peut déjà le prévoir. Certains redoutent aujourd’hui le vieillissement de la population alors que ce pays est surpeuplé. La guerre civile s’installe aujourd’hui au Kenya, un jour ce sera aussi en France… et partout dans le monde.

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Nous préparons une planète à feu et à sang

extraits : Qu’importent les appels répétés du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « laisser le charbon, le pétrole et le gaz dans le sol, là où ils doivent être », le ministre norvégien du pétrole et de l’énergie a annoncé l’octroi de 62 nouvelles licences d’exploration… Le gouvernement a aussi annoncé qu’il souhaitait ouvrir une partie du plateau continental norvégien à l’exploration minière…

Contre le « droit individuel à la mobilité »

extraits : Jusqu’à présent, les politiques publiques avaient pour but d’encourager, de faciliter les mobilités. Elles doivent maintenant amener progressivement les citoyens à les envisager comme un bien commun, qu’il faut économiser, préserver, plutôt que comme un droit sans limites. Les outils existent. Ils peuvent être réglementaires : ZFE (zones à faible émission qui régulent l’entrée des véhicules dans les métropoles), normes d’émission, limites de vitesse… Ou financiers : taxes sur les carburants, péages, stationnement payant… .

le culte de la mobilité, irrationnel (2011)

extraits : Pourtant, le pic pétrolier a eu lieu en 2006 et la quantité de pétrole disponible par Terrien est même en diminution depuis 1979. Le baril du baril va augmenter, inexorablement, sans qu’aucun politicard ou routard ne puisse décider du contraire. Il n’y a rien à faire contre les limites bio-physiques… il faudra rouler plus lentement.Nous tremblons par avance de tous ces automobilistes en colère, rejoints par les pêcheurs, les chauffeurs routiers et autres roulants, qui agresseront leurs députés et tout ce qui ne va pas dans leur sens, toujours plus de mobilité.

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Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri

Éradiquer la faim semble un objectif de moins en moins atteignable au fur et à mesure que les chocs climatiques, les inégalités économiques et les conflits font progresser l’insécurité alimentaire. On attend depuis longtemps que LE MONDE ajoute à ces déterminants le poids du nombre. On attend depuis trop longtemps que LE MONDE utilise le terme de surpopulation et des freins culturels et politiques à l’autolimitation de la fécondité. On attend avec impatience de savoir quelles sont les politiques de planning familial instaurées dans les différents pays cités par l’article suivant d’une journaliste du MONDE .

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants : un quart des enfants de moins de 5 ans dans le monde (181 millions) vivent dans une situation de pauvreté alimentaire sévère, c’est-à-dire qu’ils ne sont nourris exclusivement que par un ou deux groupes d’aliments – le plus souvent du lait maternel ou infantile et/ou des féculents –, se retrouvant privés d’aliments nutritifs et diversifiés indispensables à leur santé et leur développement, comme les fruits et légumes, les légumineuses ou les protéines animales. C’est le cas de 63 % des enfants en Somalie, de la moitié des enfants en Afghanistan, 40 % en Inde et 32 % en Afrique de l’Ouest. Selon une autre étude dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, la part des jeunes enfants (moins de 5 ans) consommant au quotidien des snacks ou des boissons sucrées se situe entre 25 et 45 %. Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Le point de vue des écologistes néomalthusiens

Qui ne peut nourrir ses enfants n’en fait pas… sinon on peut parler à propos de ces parents indignes « d’incitation à la malnutrition ». Cette réalité doit être perceptible depuis toutes les chambres à coucher du monde, sinon la famine ne peut que s’amplifier. Voici quelques donnés démographiques sur les pays cités par Mathilde Gérard :

Afghanistan : En 1950, l’Afghanistan compte environ 7,5 millions de personnes.En 2021 on atteint près de 40 millions d’habitants. En 2023, la population de l’Afghanistan aurait augmenté de 1 270 382 personnes et à la fin de l’année elle serait de 43 349 960 personnes.

Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) : La population en Afrique de l’Ouest (391 millions d’habitants en 2019) devrait doubler d’ici 2050 (796 millions d’habitants) et être multipliée par 3,8 à la fin du siècle (1,5 milliard d’habitants). »

Inde : Au recensement de 1921, la population comptait 300 millions d’habitants, on atteint 400 millions en 1955.  L’ Inde vient de dépasser la Chine en 2023, elle est devenue le pays le plus peuplé de la planète avec 1,4 milliard d’habitants. Comme plus de 40 % de sa population a moins de 25 ans, cela veut dire que la croissance démographique est loin d’être terminée. Notez que l’Inde a déjà une densité de 470 hab./km2.

Rwanda : Le nombre de Rwandais était de 4,8 millions en 1978 et déjà 8,1 millions en 2002 malgré le génocide des Tutsis. Nous arrivons à 13,3 millions en 2022 et 20 millions sont prévus en 2050. En 1965, le Rwanda avait une densité de 126 hab/km². En 1990, LE MONDE la densité avait atteint 760 personnes au km2 . Il est prévu une densité autour de 1 000 hab/km² en 2050, soit 10 habitants par hectare.

Somalie : En Somalie, 16 millions d’habitants, le taux de fécondité est de 5,98 enfants par femme (2019) et le taux de croissance annuel de la population de 2,9% de variation annuelle (2020) soit un doublement en 24 ans seulement.

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Démographie africaine et migrations vers l’Europe

extraits : Emmanuel Macron avait déclaré, en marge du Sommet du G20 en juillet 2017 : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » Il s’attira les foudres de l’ambassadrice de l’Unicef, Angélique Kidjo : « Moi ça ne m’intéresse pas qu’un Président, d’où qu’il vienne, dise à des millions [d’Africains] ce qu’ils doivent faire dans leur chambre à coucher ». Cette déclaration montre bien à quel point l’incompréhension demeure au niveau de l’Unicef sur les enjeux démographiques africains. …

Le péril noir menace aux portes de l’Europe

extraits : L’Agence française de développement (AFD) ne participe pas à des programmes de contrôle des naissances, seulement à des mesures de protection maternelle et infantile. C’est un tort. L’association « Démographie responsable » a demandé qu’un quart du budget actuel de l’Aide au Développement de l’UE soit affecté à la Planification Familiale. Cela nous semble la voie de la sagesse… car les migrations internationales ne peuvent plus servir d’exutoire dans un monde clos et saturé d’humains….

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Démographie galopante en Afrique

Enfin un article du MONDE qui met l’accent sur la problématique démographique

La croissance africaine encore bridée par sa démographie galopante

quelques extraits : En Tanzanie, l’ex-président John Magufuli priait les femmes de « libérer leurs ovaires », car, « lorsque la population est nombreuse, l’économie se développe ». Le président du Nigeria, Bola Tinubu devant un parterre d’entreprises réunies pour sonder les opportunités de ce pays de quelque 220 millions d’habitants :  « Nous avons la jeunesse la plus importante et la plus dynamique d’Afrique ». Sa population a déjà été multipliée par cinq depuis son indépendance en 1960. Au Niger, la population pourrait être multipliée par huit entre aujourd’hui et 2100. Dès 2050, un humain sur quatre sera africain et même un sur trois parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, d’après les Nations unies.

Un emballement susceptible d’amplifier la triple crise – économique, climatique et sécuritaire. Ce facteur démographique apparaît derrière presque toutes les grandes questions du moment, de la congestion des villes aux difficultés dans la provision d’électricité en passant par la migration, constate un démographe camerounais. Durant les années où la forte croissance (5 % en moyenne en Afrique subsaharienne entre 2004 et 2014) nourrissait les discours afro-optimistes, la jeunesse était perçue comme l’un des plus beaux actifs du continent. Depuis une décennie, l’activité progresse moins vite que la démographie. Ce qui signifie qu’en termes réels les ménages africains se sont appauvris. Pour les investisseurs, il est difficile de capitaliser sur un marché dont les consommateurs sont dotés de très faibles revenus. De fait, les perspectives manquent dans des économies où dominent l’informel et le secteur agricole. Ne reste souvent qu’une seule option : partir, migrer ailleurs…

Le point de vue des écologistes malthusiens

Edgard Wibeau : Cela fait des années que lorsque l’on souligne ce point essentiel, « la surpopulation », en commentaire des articles sur l’Afrique, on s’attire des remarques grossières et idéologiquement très marquées. Et voilà que cela fait l’objet d’un article complet, avec forces détails. Le titre montre la gêne (ce « encore », totalement surréaliste …), mais on progresse un petit peu. Avec des décennies de retard, et alors que la situation est pratiquement désespérée.

Michel SOURROUILLE : Ayant accès comme tout abonné aux archives du MONDE, j’avais constaté que le concept de surpopulation était absent des différents articles écrits sur les pays africains. Cet article ne fait pas exception, mais au moins il pose le problème du déséquilibre démographique par rapport aux ressources. J’ai écrit plusieurs livres, avec d’autres co-auteurs, sur la surpopulation, mais LE MONDE ne donne la parole qu’au Français Gilles Pison qui s’évertue à minimiser les problèmes. De plus cet article n’est pas très lisible car il mélange les données de plusieurs pays. Il en ressort néanmoins que l’Afrique noire est mal partie, mais c’est ce qu’écrivait déjà René Dumont en 1962. Comme l’action sur la fécondité est une tâche de longue période, la plupart des pays africains deviennent aujourd’hui des pays en voie de sous-développement. On n’a pas écouté le malthusien René Dumont, le temps perdu ne se rattrape pas…

Demokratos : La baisse de la natalité vient déjà de la volonté éducative, on le sait depuis des décennies. Si c’est pour s’accrocher à des traditions ancestrales, il est clair que ça ne va pas avancer très vite. Il existe des forces néo-conservatrices très puissantes en Afrique qui freinent une réduction rapide de la natalité. Mais on ne va pas imposer de manière coercitive une démarche malthusienne aux pays africains. C’est aux Africains eux-mêmes de se sentir responsables de leurs populations. Il y a malheureusement en Afrique un déficit de la réflexion intellectuelle sur ces sujets, souvent encouragé d’ailleurs par nos altermondialistes occidentaux qui considèrent que tous les problèmes de l’Afrique sont exogènes. La responsabilité est entre les mains des dirigeants africains, nulle part ailleurs.

KLP : Pour le bien de la Planète il serait absolument nécessaire de restreindre le développement des pays africains. Leur accès à un mode de vie du type occidental constituerait en effet une catastrophe en terme d’émissions de GES, réduisant ainsi à néant tous les efforts qui sont en train d’être déployés. Il faut également lancer une importante campagne de diffusion de la contraception et de l’avortement dans ces pays. Les moyens sont connus : arrêt immédiat de l’aide au développement industriel et de technologies d’origine occidentales, fin des livraisons de céréales importées qui concurrencent les cultures agricoles vivrières locales, lesquelles permettent le maintien des populations dans les campagnes, livraisons massives de moyens de contraception !

Mandar : A noter que les ONG américaines ont arrêter de soutenir des programme de planning familial suite aux remontrances des mouvements évangéliques.

Le11 : Dans les pays du Sahel, vouloir ralentir la natalité se heurte aux réalités socio-religieuses: en gros si la femme est enceinte, c’est la volonté de Dieu, et on ne doit pas chercher à aller contre. A ma connaissance les nouveaux dirigeants putschistes n’ont pris aucune mesure destinée à ralentir la démographie.

pierre guillemot : cet article démontre au moins une chose : l’émigration n’est pas une solution. Question de volume. L’effet des départs vers l’Europe et l’Amérique (quelques millions par an) est presque invisible dans les pays africains. Dans les chiffres, car dans les têtes c’est destructeur. Tous ceux qui ont quelques capacités et quelques ressources pensent à partir dans les pays riches au lieu de réussir chez eux.

Bulgroz : Les naïfs présentent l’Afrique et sa « jeunesse » comme l’avenir de l’humanité. Elle sera surtout son boulet…

le sceptique : Le développement, une redistribution pour la paix sociale et la circulation des élites, un passage du stade agraire au stade industriel, une forte classe moyenne ayant intérêt à la stabilité et à la reconnaissance du mérite individuel, un évitement du syndrome hollandais (vivre sur quelques rentes minières ou autres), etc. Or beaucoup de ces conditions manquent encore dans beaucoup de pays africains.

Hansi : Le véritable coupable est la médecine occidentale du XXe siècle. Le taux de mortalité des enfants en bas âge a très fortement chuté grâce aux progrès de la médecine mais comme le taux de natalité n’a pas baissé, on a une grosse augmentation de la population.

Camtaoij : Arrêtons de dire que la population du Niger va être multipliée par 8 d’ici 2100. Cette prévision n’a aucune chance de se réaliser parce qu’il n’y a pas au Niger un potentiel agricole suffisant pour nourrir tous ces gens (et de loin). Seulement 8% du territoire reçoit des précipitations suffisantes pour cultiver dans des conditions correctes. Le pays, comme le Mali et le Burkina (déjà sujets aux conflits d’accès aux terres), courent droit à la catastrophe. D’autre part Mali, Niger, Soudan, Soudan du Sud, Somalie, Congo, Centrafrique sont gangrenés par les conflits ethniques et religieux, comment voulez-vous que ces pays se développent ?

Odomos : Si on pense au bien de la planète et si on prend garde à ce que dit l’article : densité de 49 hab/km2 au sud du Sahara, 112 au sein de l’UE => il serait donc bien plus simple et efficace de diviser par deux la population européenne.

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Baisse natalité, solution à la surpopulation

D’ici à 2100, la plupart des pays auront un taux de natalité trop faible pour assurer le renouvellement de leur population. Le risque ? « Qu’il n’y ait plus suffisamment de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés » ose l’hebdomadaire “New Scientist” (18/04/24), article repris par Courrier International.

On veut nous faire penser que « la chute de la natalité est un problème plus préoccupant que la surpopulation ». C’est une ineptie, la baisse tendancielle (et non « la chute ») de la fécondité est au contraire une solution partielle (car trop tardive) à l’état de surpopulation que nous subissons. Nous sommes plus de 8 milliards, une augmentation d’un milliard ces onze dernières années. C’est invivable, c’est ingérable. Reprenons l’argumentation de cet article nataliste point par point .

– Comme la natalité baisse à mesure que les pays s’enrichissent, le véritable problème démographique pourrait finalement être la décroissance démographique.

=> La transition démographique est certes allé de pair avec le développement économique. L’amélioration culturelle dans un pays qui s’enrichit peut certes permettre une autolimitation de la fécondité. Mais l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique et bien d’autres facteurs préoccupants indiquent que nous allons entrer dans une période de récession économique qui sera particulièrement impactant pour les plus pauvres. Côté avancée culturelle, le plus extravagant est l’interdiction actuelle en Afghanistan de la scolarisation des filles. Beaucoup de pays y compris la France, ont une politique nataliste à l’inverse souvent des choix citoyens. Même la Chine auroudhui avec son soutien au troisième enfant !

– Les démographes prédisent que sous vingt-cinq ans trois quarts des États afficheront des taux de natalité trop bas pour renouveler leur population.

=> Les estimations sont variables, une prévision pour 2050 n’est qu’une hypothèse ; « Les démographes » n’existe pas en tant qu’entité unie. C’est l’ONU qui estime que le nombre de personnes habitant sur la planète devrait croître de 2 milliards d’ici à 2050, passant de 7,7 à 9,7 milliards, puis la fécondité étant en baisse, avoisiner les 11 milliards à la fin du siècle. Mais il ne s’agit là que du scénario moyen et ses pronostics évoluent avec le temps. Quant aux « taux de natalité trop bas pour renouveler leur population », en quoi se maintenir au même niveau serait-il un critère d’optimalité ?

– Le vieillissement de la population est inévitable. Avoir moins de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés et subvenir aux besoins d’autres groupes qui n’ont pas d’activité économique présente un défi économique colossal.

=> Accroître les naissances pour verser des retraites est ce qu’on appelle une pyramide de Ponzi démographique : les futurs actifs feront encore plus de retraités plus tard, il faudrait donc faire encore plus d’enfants… jusqu’à ce que la pyramide s’écroule. Ensuite le chômage de masse qui s’amplifie va accroître la population à charge. Notez enfin que la retraite, qu’elle soit par capitalisation ou par répartition, n’est le privilège que d’une fraction de l’humanité. Dans beaucoup de pays c’est l’emploi informel qui prédomine et le statut de retraité n’existe que pour une minorité.

– Le monde va simultanément connaître un pic des naissances dans certains pays et une chute des naissances dans d’autres. Assurer la stabilité économique et sociétale dans ce contexte de vastes disparités constituera l’un des principaux défis du siècle. Que doivent donc faire les pays pour se préparer à cette bombe démographique à retardement ?

=> Que faire ? Pour simplifier, les pays riches doivent accepter une baisse importante de leur niveau de vie et les pays pauvres doivent soutenir un planning familial performant. Sinon les tensions socio-politiques ne peuvent que s’accroître.

– Nous sommes en voie d’atteindre le “pic démographique” entre 2060 et 2080, soit 9,5 à 10 milliards de Terriens – un chiffre qui diminuera ensuite.

=> 1 milliard d’humains en 1800, c’est déjà beaucoup ; 4 milliards en 1974 c’est beaucoup trop ; 8 milliards en 2022, c’est terrifiant. Les démographes professionnels, sauf rarissimes exceptions, ne portent pas de jugement de valeur sur une statistique, ils se contentent de constater. Or toutes les études scientifiques montrent que nous avons déjà dépassé largement les capacités de la planète à satisfaire les besoins actuels de l’humanité. Quand on sait aussi que la diminution « après un pic à 10 milliard » n’est même pas une certitude, il faut se poser la question : est-ce que toutes les personnes qui s’inquiètent de la baisse de fécondité dans certains pays ne sont pas en fait des natalistes convaincus ou des idéologues anti-malthusiens ?

– Les pays ont généralement besoin d’une natalité de 2,1 enfants par femme pour maintenir la stabilité de la population.

=> Pourquoi avoir « besoin » d’une stabilité de la population, à un niveau donné ? Le chiffre 2,1 (reproduction à l’identique d’une population) est devenu un mythe sans fondement réel. Il faut au contraire souligner qu’un taux inférieur à 2,1 enfant par femme est plutôt un signe de clairvoyance des femmes et des couples plutôt qu’un désastre ! Même la France est déjà surpeuplée, à plus forte raison l’Italie et bien d’autres pays où la fécondité est jugée « trop » faible… pour les gouvernements et certains médias.

– Pour ralentir la chute de la natalité, les pays riches doivent faciliter et rendre plus tentant le fait d’avoir plus d’enfants, par exemple en améliorant l’accès au logement et aux traitements contre l’infertilité.

=> En janvier 2024, Emmanuel Macron a voulu faire de la lutte contre l’infertilité son combat… pour relancer la démographie française. Il ose parler de réarmement démographique. Il ne s’est pas du tout interrogé pour savoir si une France métropolitaine de plus de 66 millions au 1er janvier 2024 n’est pas déjà signe de trop plein. Il ose même parler de lutte contre l’infertilité comme dans l’article“ New Scientist” que nous commentons alors que l’infertilité est un signe donné par la nature de s’abstenir de procréer. On ne fait pas un enfant parce qu’on a personnellement besoin d’avoir un enfant à tout prix, on fait un enfant à la fois pour son autonomie et pour la planète.

– La gestion d’une population vieillissante et d’un recul démographique passera aussi par la construction d’hôpitaux, la modernisation des transports et un nombre plus faible d’écoles

=> Il est infantile de se contenter de « yaka ». Dans un pays surpeuplé, les finances ne suivent pas les besoins en services. On le voit déjà en France où la dette dépasse déjà 3000 milliards d’euros et où il faudra bien se restreindre dans les domaines même essentiels, de gré ou de force.

– Les entreprises doivent aussi faciliter et prolonger le maintien au travail des seniors, par exemple avec des temps partiels.

=> Les droits acquis ne le sont jamais définitivement. C’est seulement en 1945 avec la création de la Sécurité sociale qu’est véritablement né le système français de retraite. Et je connais une personne de bientôt 94 ans qui est dans son jardin tous les jours à retourner la terre et à planter des légumes. Bien sûr on peut préférer des zombies dans des Ephad…

– L’émigration depuis les pays pauvres qui ont une natalité élevée a aussi toutes les chances de perdurer… cette approche ne fonctionnera que si un changement s’opère dans l’attitude politique et populaire qui prévaut actuellement vis-à-vis de l’immigration.

=> La langue de bois n’est pas que l’apanage de la caste politique…

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1 enfant ça va, 3 ou plus bonjour les dégâts

Lors des présidentielles récentes, la question de la maîtrise de la fécondité n’est toujours au programme d’aucun des candidats, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par EELV. Un présidentiable qui préparerait un avenir plus durable dirait pourtant deux ou trois choses. D’abord la France doit montrer l’exemple et rejeter toute sa législation actuelle soutenant une politique nataliste. On ne peut donner de leçons aux pays pauvres que si on s’applique à soi-même ce qu’on recommande pour les autres. Ensuite l’éducation de tous devrait permettre à chacun de maîtriser des notions comme malthusianisme, densité mondiale, population optimum, capacité de charge d’un territoire, choix éclairé du nombre d’enfant à désirer, etc.

Anna Villechenon : Les familles nombreuses représentent une famille sur cinq, avec en grande majorité trois enfants (15,7 %), et plus rarement quatre ou plus (5,7 %). Aux yeux de l’Etat, les familles creusent l’écart à partir du troisième enfant : congé postnatal presque deux fois plus long, part fiscale supplémentaire, doublement du montant des allocations familiales… Les avantages sociaux et fiscaux font un bond. Mais avec « trois, quatre ou cinq enfants », on se rend compte que « ce n’est pas possible ». « Quel monde vais-je leur laisser ? », s’interroge-t-on. Entre l’« absence de prise en compte de l’écologie par nos politiques » et la « montée de l’extrême droite et de l’intolérance en France et dans le monde », les couples commencet à être« inquiets » pour l’avenir de leurs enfants. Tant pis pour la famille nombreuse, la raison l’emporte sur le cœur ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

Gedeon42 : Une chose m’étonne toujours lorsque je lis de tels articles, c’est que si peu de personnes interrogées évoquent la responsabilité que représente le fait de mettre un enfant au monde, et par là même de le condamner à vivre. Lorsqu’on voit le nombre de jeunes qui se suicident, qui souffrent du divorce de leurs parents ou de l’absence d’un des parents, qui portent toute leur vie le poids d’une maladie chronique, qui souffrent d’état anxieux voire dépressif, ou qui seront chômeurs ou travailleurs pauvres, comment se fait- il que nous ne nous posons pas plus de questions avant d’en faire? Sans parler de tous les parents qui vous répondent un peu gênés et coupables: « c’est peut-être un futur Einstein ». Responsables mais pas coupables ?

Gbouvier : Avoir des enfants (cela commence dès le premier) est une agression de la Planète bien pire que de prendre l’avion, de manger du steak, d’imprimer ses relevés bancaires ou d’aller au ski (avec les enfants, en faisant une pause toute les deux heures au Mac Do). Il faut le dire.

Jan01 : Ne pas faire plus de 2 enfants est aussi un choix social (en plus d’être écologique et/ou économique). En effet, imposer à la collectivité les charges « famille nombreuse » des États qui, ne connaissant rien à l’économie, fondent la « croissance » sur une augmentation de la population… absurde. Aucune création de sens, simplement une nécessité de plus produire en pillant toujours plus…

Tourane : Une de mes connaissances vient d’avoir son troisième. Avec son mari ils vivent dans un 55 m². De plus la première a des problèmes comportementaux et nécessite beaucoup d’attention qu’elle ne peut plus avoir. Je trouve cette attitude immature et désolante .

Benmonkoko : Le problème ce n’est pas le nombre d’enfants, c’est qui les fait et quelle éducation ils donnent

boulbiba : Un enfant est heureux avec de l’AMOUR et du TEMPS. Deux conditions qui se perdent, alors évidemment qu’on ne fait plus d’enfants. Si c’est pour leur promettre une vie devant les écrans, à quoi bon ?

Michel SOURROUILLE : Il n’est pas compréhensible que l’État français reste antinataliste en incitant par ses largesses aux familles nombreuses alors que nous sommes plus de 8 milliards sur la planète et une densité de 124 hab./km² en France. Depuis le rapport sur les limites de la croissance de 1972, on prévoit que nous ferons face à un effondrement au cours de ce siècle. Notre taux d’urbanisés ne tiendra pas la route à la moindre crise d’importance. Puisque le choix des individus est le mantra de notre société dite moderne, alors allons jusqu’au bout de cette logique : laissons les couples et les mères solos face à leurs responblités ; aucune allocation, aucune aide dès le premier enfant. Un choix personnel doit s’assumer, mais pas aux frais de la collectivité…

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John Stuart Mill, familles nombreuses je vous hais

extraits : John Stuart Mill (1806-1873), arrêté à 17 ans pour avoir distribué des tracts en faveur de la contraception : « J’avoue que je ne suis pas enchanté par un idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que cette mêlée où l’on se foule aux pieds, où l’on se coudoie, où l’on s’écrase, et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus enviable pour l’humanité », écrit-il dans ses Principes d’économie politique de 1848….

Parentalité, un métier qui s’apprend

extraits : Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Voici quelques éléments de réflexion….

Un planning familial irresponsable

extraits : Selon la définition des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé, la planification familiale est « la capacité des individus et des couples à prévoir et à atteindre le nombre d’enfants qu’ils désirent ainsi que l’espacement et le moment de leurs naissances. » Rien sur l’intérêt collectif et la capacité des écosystèmes à supporter un nombre de naissances individuellement choisis. L’OMS ajoute : « Le planning familial est réalisé grâce à des méthodes contraceptives et au traitement de l’infertilité involontaire. L’avortement n’est généralement pas recommandé comme méthode primaire de planification familiale. » Mieux vaut donc une PMA (procréation médicalement assistée) qu’une IVG (interruption volontaire de grossesse)….

Faire un enfant quand tout est foutu

extraits : Marianne Durano : « Au moment où j’écris ces lignes, je suis enceinte de mon troisième enfant.Et moi, je rédige un article sur la fin du monde. N’est-il pas criminel d’enfanter dans un monde promis à la destruction ? On connaît le succès des discours néomalthusiens, justifiés par les rapports scientifiques et les chiffres qui s’accumulent depuis des dizaines d’années. Ce monde, c’est celui de la croissance sans limite et dénuée de sens. Les inégalités ne cessent d’augmenter, les ressources de s’épuiser, la biodiversité de décliner, la température d’augmenter, les glaces de fondre, les migrants de migrer….

1 enfant ça va, 3 ou plus bonjour les dégâts Lire la suite »

Dévoiturage, on commence juste à en parler

Sur ce blog biosphere, il y a bien longtemps que nous parlons de dévoiturage. Il faudrait dire aux élèves de sciences économiques et sociales que de leur vivant ils seraient obligé un jour ou l’autre de se passer de voiture personnelle. Sylvie Landriève reflète parfaitement ce discours, on devrait tous le tenir si on était vraiment écologiste, merci à elle…

Sylvie Landriève : L’empreinte environnementale de la production et de la destruction de la voiture électrique est moins bonne que celle de la voiture thermique, a fortiori si elle est réalisée et acheminée avec de l’énergie carbonée. Plus la batterie est petite, plus sa recyclabilité est faible, et moins la voiture est réparable. Pire, le passage à la voiture électrique justifie implicitement le renouvellement complet du parc existant et, par conséquent, la pérennisation du “système voiture”, modèle occidental problématique et inaccessible au reste de la planète. Pour atteindre notre niveau d’équipement (plus de 80 % des ménages), il faudrait passer de 1,5 milliards à 4 milliards de véhicules en circulation dans le monde. A ce niveau, et sans même évoquer les impacts environnementaux de leur extraction, on pressent que des matériaux vont manquer (lithium et cuivre sûrement, nickel, manganèse et cobalt peut-être). N’est-il pas paradoxal de chercher à électrifier le parc automobile tout en demandant aux Français… de moins utiliser leur voiture ?

On sait qu’elle contribue de façon protéiforme à la mauvaise qualité de la vie. La voiture a colonisé l’espace public et l’a reconverti en zone de circulation rapide et dangereuse. Sans même revenir sur le nombre d’accidents et de morts de la route, situation que l’on n’accepterait d’aucune autre politique publique. Et si le problème était… la voiture ? N’est-ce pas l’occasion d’être plus radical ? Passons-nous dès demain de ce formidable objet du siècle passé. Allons vers un autre système de mobilité intégrant marche et vélo pour les trajets courts, cars fréquents pour les distances moyennes, train pour les longues distances.

Nos réponses aux inconditionnels de la bagnole

Arnaud De MaNicos : Article très drôle, j’ai bien ri. Surtout les bus 24/24. Cette personne habite sans doute dans le centre de Paris. Je l’invite à passer un an au milieu de la campagne dans un désert médical et on reparle de l’universalité de son modèle.

Biosphere : Sylvie Landriève nous indique explicitement que l’universalisation de la voiture individuelle n’est pas matériellement possible, la pénurie des matériaux (et de l’énergie) vont rendre ce moyen de déplacement obsolète. Il y a moins d’un siècle, il n’y avait pas de voitures à la campagne, mais chaque village avait son petit commerce… et la relocalisation permettra bien d’autres services sur place.

Arnaud De Marseille : Encore un article hors-sol….la filière automobile a un poids majeur dans l’économie française. Avant la crise sanitaire, elle représentait, dans son ensemble, environ 400 000 salariés, plus de 10 % des exportations de biens et plus de 20 milliards d’euros de valeur ajoutée.

Biosphere : C’est un classique, l’économie contre l’écologie ! Mais une activité économique, surtout matérielle comme le système voiture, a besoin d’énormément de ressources de la planète ; or les ressources sont en voie d’épuisement comme indiquée par Sylvie Landriève. Ne pas voir cela, c’est se contenter d’un commentaire hors-sol.

Euskaraz : Chère Madame « l’experte de la mobilité », permettez moi de vous inviter à boire un verre dans ma bergerie au Pays Basque. Bon, il va falloir marcher un peu si l’on suit vos idées, mais c’est très beau.

Biosphere : Sans voiture, on sera obligé de marcher et cela, c’est très bon pour la force physique et la santé. Bien sûr il n’y aura plus de tourisme au loin dans des contrées de rêve, à chacun d’élever ses brebis chez soi.

Babylon300 : Revenir en arrière semble relever de l’utopie / dystopie sociale. La bagnole, ce n’est pas un phénomène français, c’est une réalité mondiale. Comment croire qu’il soit possible d’imposer des restrictions globales sans bouleversements politiques pas forcément contrôlables ? Pleurnicher ne sert à rien.

Biosphere : L’utopie, c’est ce qui n’est pas encore réalisé. Et madame Landriève nous montre qu’il nous faudra bien changer d’imaginaire quand les circonstances nous y obligeront. Une essence à 10 euros le litre comme cela arrivera, un kWh hors de prix, c’est là notre avenir. La société thermo-industrielle n’aura eu qu’un temps, et dilapidé les ressources de la planète. Alors on reprendra quelques recettes de l’ancien temps, que ce soit en France ou au niveau mondial, nous n’avons qu’une planète, la même pour tous. Et pleurnicheurs seront ceux qui ont fait de la voiture un objet d’adulation.

Tourouk.Makteux : Il conviendra quand même d’évoquer l’Histoire. Le déplacement était réservé aux heureux détenteurs de chevaux et de carrosses, jusqu’à l’arrivée de l’automobile, symbole de la liberté individuelle d’aller n’importe où. Convaincre l’humain d’y renoncer, électrique ou pas, va être tout simplement impossible, sauf établissement d’une dictature des comportements engendrant des réactions pas loin de violentes.

Biosphere : L’abondance actuelle pour ceux qui vivent à l’occidentale n’a été possible que grâce à l’utilisation des ressources fossiles ; or celles-ci ne sont pas renouvelables. Les esclaves énergétiques ont certes remplacé les manants, mais sans pétrole ni prise électrique, nous serons bien obligés de revenir à nos forces endosomatiques et sans doute malheureusement à des inégalités qui s’imposeront à tous malgré les violences de la plèbe dans la rue. La liberté du « plus vite, plus loin et plus souvent » sera remplacée par son contraire.

Dèmos : Pendant ce temps, le nationaliste Bardella est à 32% d’intentions de vote aux prochaines élections européennes….on se demande pourquoi. Il faudrait rappeler à l’autrice que nous sommes en démocratie et que c’est au peuple de décider, en matière de mobilité comme dans tous les autres domaines, et non aux experts.

Biosphere : Le peuple n’a pas décidé du passage à la voiture individuelle, ce sont les entreprises, leur marketing et le lobbying qui ont imposé la voiture individuelle au détriment du transport collectif. Le réseau ferré qui desservait autrefois énormément de localités a été déconstruit au profit des autoroutes. Oui, le peuple est en train de décider… de se foutre en l’air (et ses enfants avec). Super ! Vive la démocratie ! Vive le pouvoir à l’extrême droite puisque le peuple en a décidé ainsi !!!

GuiBeau : Un article dictée par l’idéologie plutôt que par la réalité. Renoncer à la capacité individuelle de déplacement c’est une privation de liberté et un appauvrissement par diminution de la capacité à de déplacer.

Biosphere : traiter le discours d’autrui d’idéologique est bien souvent dicté par une idéologie particulière. A chacun sa réalité, et la réalité d’aujourd’hui ne sera pas la réalité de demain. La « liberté » de se déplacer en voiture individuelle n’a qu’un siècle, depuis les premiers exemplaires de la Ford T. Les véhicules présents seront voués à la casse, il y en a déjà beaucoup, de ces cimetières de voiture. Et cette liberté historiquement temporaire de s’asseoir derrière un volant aura un lourd passé derrière elle, le réchauffement climatique, les marées noires, les morts sur la route, les particules fines dans nos poumons, etc.

munstead : La spécialiste ne s’interroge pas une seconde sur le besoin universel de mobilité, depuis que l’homme est apparu. Les chars romains, les voies romaines, le cheval (mobilité individuelle ou collective), tout cela à la trappe!

Biosphere : Contrairement à la conception commune selon laquelle la mobilité est une constante de la société humaine, nous constatons historiquement qu’il n’y a jamais eu libre circulation des personnes. Jusqu’au XVIIIe siècle, seule une minorité de personnes se déplaçait : les soldats, les marchands, les aventuriers et les brigands. Au XIXe siècle, seuls quelques riches anglais faisaient le tour de l’Europe, les ancêtres du tourisme !

G-L : Ouais, chouette, revenons aux trajets interminables comme la malle-poste Paris-Brest de 1840 en 44 heures. Vive le temps long ! Je précise que je n’ai pas lu l’article en entier, donc inutile de m’incendier sur des points de détail.

Biosphere : Moins vite, moins loin et moins longtemps, il faudra s’y faire. Sans énergie exosomatique (grâce aux ressources fossiles), nous ferons à nouveau l’éloge de la lenteur. Quant au fait de ne pas lire un raisonnement jusqu’au bout pour en rester à ses préjugés, c’est choisir la voie de la facilité et de l’impuissance intellectuelle.

pm22 : Je propose de remplacer la voiture par la charrette à âne. Heu, non, ce serait de l’exploitation animale…

Biosphere : Vous avez des idées. La première est encore très usitée dans les pays pauvres aujourd’hui. Quand au second, on peut voter pour le parti animaliste lors des prochaine européennes…

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Europe 2024, l’union sacrée pour la voiture

Dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024, la voiture électrise les débats. Pour ou contre le passage à l’électrique, autant dire que l’idée de dévoiturage n’effleure même pas les débats politiques.

Philippe Bernard : La dénonciation de l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035 par l’Union européenne (UE) tient lieu d’épouvantail pour l’extrême droite et la droite. « La fin du moteur thermique est un coup de canif dans le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a martelé le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti Les Républicains, prédit que « le continent européen va ressembler à Cuba avec des véhicules hors d’âge ». En Allemagne l’AfD (extrême droite) défile au cri de « Le diesel, c’est super », tandis que les conservateurs de la CDU-CSU promettent d’« abolir l’interdiction des moteurs thermiques pour préserver la technologie de pointe allemande ».

Le rejet de la technocratie écologiste s’ajoute au front anti-immigré pour devenir les deux matrices de l’offre électorale des droites européennes. Les politiques écologiques sont vécues comme remettant en cause des modes de vie, voire des identités .Moins on est ouvert à la diversité culturelle et progressiste sur les questions sociétales, plus on est relativiste, voire sceptique, sur le climat et réceptif à l’idée d’« écologie punitive ».

Le point de vue des écologistes sans voitures

Les populistes préfèrent faire semblant de croire que le thermique pourra continuer d’exister jusqu’à la fin des temps, sans aucune contrainte climatique ni fin des réserves pétrolières et envolée du prix baril. Quelle malhonnêteté ! Les technologues font semblant de croire que l’électricité tombe du ciel et de quelques centrales nucléaires sans se soucier du coût écologique de l’électricité et des batteries. Quelle malhonnêteté !

L’automobile en tant qu’objet de consommation de masse (1,2 milliards de voitures dans le monde) était devenue le cancer de notre civilisation thermo-industrielle. Elle casse les villes, dégrade l’espace, pollue la nature. Elle ronge toute nos infrastructures par sa prolifération effarante, anarchique et  dominatrice. Elle gaspille une énergie sans cesse plus rare et plus coûteuse à produire. Elle brise les cadres d’une vie communautaire, chacun de nous restant enfermé dans sa petite carapace qui exalte notre agressivité… ou cultive notre découragement dans les embouteillages. Alors pourquoi s’ingénier à vouloir donner par l’électrification une nouvelle vie à nos carrosses  ? La voiture électrique ne peut promouvoir une « transition juste » sur le plan écologique et social, car il faut fabriquer, distribuer et conserver l’électricité, tâche impossible à grande échelle.

Le plus paradoxal est que dans 20 ans on aura du mal à comprendre pourquoi tant de gens s’accrochaient à leurs voitures puantes et bruyantes. Pensez une minute à la complexité du système pour avoir de l’essence ou de l’électricité près de chez soi : extraction ou production, réseaux de distribution, etc. Vive le dévoiturage, le rapprochement du lieu de vie et du lieu de travail, la fin du tourisme au long cours… La trottinette et le vélo n’ont pas besoin de moteur pour être propulsé par notre seule force physique.

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Européennes. Des écologistes inaudibles

extraits : Interrogés sur la question de la transition écologique, plusieurs candidats ont critiqué l’interdiction prévue de la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Ainsi de Jordan Bardella (« un coup de canif porté au pouvoir d’achat de nos concitoyens ») ou de Marion Maréchal-Le Pen, qui y voit une mesure qui « favorise une fois de plus les importations chinoises ». Valérie Hayer a souligné qu’il ne s’agissait « pas de dire demain aux Français “vous ne pourrez plus utiliser votre voiture thermique” », mais que « vous pourrez continuer à utiliser des voitures thermiques de seconde main ». Raphaël Glucksmann a approuvé le développement « des filières européennes de voiture électrique »….

Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé

extraits : La vraie question que personne ne pose est avec quelle matière première produire la monstrueuse quantité l’électricité nécessaire pour alimenter tout le parc de voiture, camions, autobus ? Éoliennes, photo-voltaïque, bio-masse seront incapables de fournir les quantités requises. Je maintiens qu’il ne faut pas sous-estimer la filière de la voiture à pédale, la seule qui assure d’avoir de beaux mollets….

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage !

extraits : Sortir de la voiture individuelle ne sera pas une mince affaire. Pourtant ça urge, le climat et nos poumons sont à la peine. La loi d’orientation des mobilités (LOM) est discutée par nos députés depuis le 3 juin. Le projet inscrit dans la loi l’interdiction en 2040 de la vente des voitures utilisant des énergies fossiles (pétrole, essence, GPL, GNL).Un tel choix implique une massification de l’électro-mobilité, et donc la multiplication des centrales nucléaires. Or là-dessus le projet ne dit rien…. 

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Horrible, l’expression « décroissance »

Le mensuel « La Décroissance » occulte soigneusement des termes comme Démondialisation, Démilitarisation, Dépopulation, Désurbanisation… mais il donne souvent la parole a des spécialistes de la décroissance qui savent ce que raisonner veut dire. Exemple, sur cette question :

La décroissance semble plus que jamais provoquer un rejet radical, voire l’hystérie…

comment le comprendre ?

Serge Latouche : Il s’agit à l’origine de ne pas voir l’ampleur de la pollution généralisée de la Terre ; c’est le déni. Autrement dit, l’idée qu’une croissance économique infinie est incompatible avec une planète finie apparaissait comme « folklorique ». Dans un deuxième temps, comme les faits sont têtus, il devient impossible de nier qu’il se passait quelque chose avec la biodiversité, le climat, etc. Nous eûmes droit au développement durable. Lorsqu’il ne fit plus recette, nous passâmes à la croissance verte, l’économie circulaire, etc. Aujourd’hui, avec l’épuisement de ces stratégies de communication par l’écoblanchiment, la dernière cartouche : anathématisation des partisans d’un véritable changement. On crée des repoussoirs comme « l’écologie punitive », les Khmers verts, etc. Chacun est sommé de s’écrier de façon hystérique : « Non, non, je ne suis pas pour la décroissance. » Mais plus nous serons outrageusement diffamé, plus ce sera le signe que nous disons la vérité.

Luc Semal : Tantôt ce sont les membres du RN qui accusent les Macronistes de condamner la France à la décroissance, tantôt c’est Emmanuel Macron qui dénonce le projet du RN comme un projet de décroissance. De leur point de vue, la décroissance est considérée comme une proposition délirante. La nouveauté, c’est cette intensification de l’invective par un seul mot. Il est navrant de constater combien tout cela est déconnecté du débat scientifique sur les limites planétaires et leurs implications. Il est désormais bien tard sur l’horloge d’une décroissance en catastrophe, nous sommes au pied du mur. Le problème, c’est que cette décroissance abrupte sera seulement perçue comme une proposition encore plus délirante par les défenseurs de la croissance qui répondent toujours par une surenchère de promesses techniques.

Martin Steffans : Si la décroissance est à ce point dénigrée, c’est que le débat politique ne procède plus tout simplement du réel. La croissance économique est impossible, voilà la seule analyse ajustée à un réel fondé sur des savoirs scientifiques. Car s’il y a bien une chose de certaine, c’est que le système Terre est insensible à la communication politique. Pendant des siècles, on a pu définir la politique comme l’instance qui définissait le réel contre la fatalité des dieux ou de la nature. C’est maintenant le réel qui doit redéfinir la politique ! Voyez notre président de la république faisant des vidéos à destination des jeunes sur des questions écologiques sans, à aucun moment, évoquer des savoirs scientifiques. Voyez ce sujet récent au bac de sciences économiques et sociales : « Vous montrerez la façon dont l’innovation permet de repousser les limites écologiques de la croissance. » Je pense malgré tout que, dans quelques temps, la décroissance deviendra un évidence et une réalité.

Nathanaël Wallenhorst : Selon Aristote, un être vivant passe par trois périodes : naître, croître et dépérir. C’est un seul et même mouvement. Est-ce triste ? Oui, si on considère l’arrêt de la croissance comme un mal. Pourtant décroître est un moment de la vie à moins de considérer la vieillesse comme une maladie. Et il y a beaucoup de morts dans le fait de vouloir croître sans cesse : on désole la terre pour les générations qui suivent. Pourquoi a-t-on tant de mal avec ce mot décroissance? Parce que nul n’a envie de céder sa place. Mais qui a envie de ne vivre que pour soi ?

source : La Décroissance n° 209 de mai 2024, page 14 et 15

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Horrible, limiter la liberté d’expression

extraits : Le philosophe John Stuart Mill (1806-1873) avait défini la portée de la liberté d’expression : lorsqu’il est libre, le débat contradictoire peut conduire à une forme d’autorégulation spontanée de la parole. Les contre-vérités, les propos aberrants ou loufoques finissent toujours normalement par être critiqués et neutralisés. Mais à son époque, peu de personnes avaient accès à la parole publique et toutes partageaient les mêmes codes de langage. Le débat éclairé était encore possible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ….

Horrible, je suis un affreux malthusien

extraits : J’adore James Lovelock quand il déclare que « ceux qui ne voient pas que la surpopulation mondiale et le changement climatique sont les deux faces d’une même pièce, sont des ignorants ou des menteurs. Ces deux énormes problèmes environnementaux sont inséparables et discuter de l’un en ignorant l’autre est irrationnel »….

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Aide au développement, on coupe les vivres

Faut-il continuer à aider les pays pauvres quand on constate historiquement que cela n’a servi à rien ? Le fonds de l’Association internationale de développement (AID) est réservé aux 75 pays les plus pauvres de la planète, 2,5 milliards d’habitants. Elle est la première source d’aide au développement au monde. Mais les donateurs se raréfient…

Julien Bouissou : Le tiers des pays les plus pauvres est plus pauvre qu’en 2020. La moitié est en situation de surendettement, avec hémorragie de capitaux en sus, sans oublier les conséquences du réchauffement climatique. Malgré cette situation, les nations les plus riches coupent dans leurs budgets d’aide au développement. La France a annoncé le 22 février 2024 une coupe de 742 millions d’euros de son aide publique au développement pour 2024. Il s’agit de la ligne budgétaire qui a enregistré la baisse la plus importante (13 %). Signe des temps, les donateurs ne veulent plus entendre parler d’« aide » mais d’« investissement solidaire », comme si l’aide sans contrepartie ne suffisait plus à justifier les efforts financiers. Il est vrai que la faillite des pays pauvres n’aurait quasiment aucune conséquence sur le système financier mondial.

Le point de vue des écologistes malthusiens

solon01 : Les aides sans contrepartie pouvant conduire à l’autonomie ne peuvent qu’accélérer la démographie des pays bénéficiaires, ce qui conduit à encore plus d’aides et ainsi de suite. Exemple, la population de Gaza ne vit ou survit que grâce à l’aide internationale. Sa démographie a explosé. Taux de fécondité d’environ 4.

Le 11 : Je suis surpris que le sujet de la démographie soit souvent oublié ou à peine abordé lorsqu’on parle de développement. A t-on peur de choquer en disant que pour s’en sortir, les pays pauvres devraient commencer par faire moins de gosses ?

pm42 : Question : cela fait combien de décennies qu’on aide ces pays ? Question suivante : est ce que cela a servi à quelque chose ?

Edgard Wibeau : Il se trouve que dans une vie professionnelle antérieure, j’ai bossé dans le développement. La démographie était l’impensé de ce secteur. Tout au plus nous expliquait-on doctement, qu’avoir beaucoup d’enfants, c’est l’assurance vieillesse des pauvres. Au fil des ans, je me suis rendu compte que c’était exactement le contraire. Les pays pauvres s’écroulent sous le poids de leur population et de leur jeunesse. Il n’est tout de même pas difficile de comprendre que lorsque la population double en dix ans, quadruple en vingt ans, etc.. TOUS les efforts faits pour améliorer l’alimentation, l’éducation, l’équipement du pays se perdent comme l’eau dans le sable. TOUT est absorbé et détruit par cette malédiction. La diminution drastique du taux de natalité est une condition préalable indispensable, mais non suffisante, de la sortie de la misère. Pour des pays tels que le Mali, le Niger et le Burkina, il n’y a plus rien à faire. Ils sont en train de s’enfoncer dans le chaos et l’involution économique.

jan aimar : la seule aide moralement acceptable, c’est celle du caoutchouc et de la pilule….le reste est inutile….

Laromolle : Les pays les plus riches développent leur armement . Ce n’est pas moral mais personne ne proteste, de l’extrême gauche à l’extrême droite !

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Tout savoir sur l’aide au développement

extraits : Aide financière au développement, seulement 19 % des soutiens français affichent une volonté de réduction de la pauvreté, 10,9 % soutiennent l’agriculture familiale. La France investit presque deux fois plus dans des projets agro-industriels que dans des projets d’agroécologie. Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré….

Arrêtons l’aide alimentaire structurelle

extraits : Disons-le alors tout net, tout pays qui ne fait pas l’effort de maîtriser sa fécondité, et subit en conséquences des problèmes économiques et socio-politiques structurels, n’a pas droit à une aide alimentaire continue. Malthus était très clair sur ce point :

« N’oublions pas que l’humanité et une vraie politique requièrent impérieusement que dans des circonstances de famine, les pauvres reçoivent tous les secours que la nature des choses permet de leur donner. Il est donc de notre devoir de leur donner dans les années de détresse quelques secours temporaires. »….

aide au développement, nouvelle formule

extraits : C’est seulement en 1949 qu’un discours du président américain Truman invente la notion de sous-développement : « Nous devons nous engager dans un nouveau programme audacieux et utiliser notre avancée scientifique et notre savoir-faire industriel pour favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance économique dans les régions sous-développées ».  La société thermo-industrielle devenait ainsi une référence universelle, il fallait passer obligatoirement par les cinq étapes de la croissance économique, c’est-à-dire dépasser l’état de société traditionnelle, faire son décollage économique pour aboutir à l’ère de la consommation de masse. Cette théorie du parcours obligé a merveilleusement servi les intérêts des grandes puissances….

APD, l’aide au développement, une illusion

extraits : Le développement n’a été que la poursuite de la colonisation par d’autres moyens . Ce n’est qu’une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises. L’aide au développement est même devenue une menace pour le pays en difficulté. Il sera entraîné dans une série de dépendances qui en feront un instrument entre les mains de l’institution « donatrice ». Ce n’est pas sans raison que le gros des dépenses va à l’aide militaire, l’aide pour les infrastructures du « développement » et l’aide financière pour sauver des institutions bancaires de la faillite….

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Extractivisme, l’inquiétante frénésie 

Des quantités croissantes de cuivre, de lithium, de nickel et de cobalt sont nécessaires à la décarbonation du système énergétique. Mais difficile de qualifier un site minier de « vert », de « propre » ou même de « durable ». On extrait des ressources qui ont mis des centaines de millions d’années à se former, il n’y a pas de retour en arrière. Et les mines génèrent tellement de déchets…

Perrine Mouterde : Il n’y a pas suffisamment de projets pour faire face à la demande en métaux et minéraux attendue dans le scénario net zéro carbone de l’AIE à l’horizon 2030. Les Etats doivent donc ouvrir de nouvelles mines, mais à quel prix ? L’extraction minière est considérée comme l’une des activités humaines ayant le plus lourd impact sur l’environnement. Pollution de l’eau, de l’air et des sols, déforestation, pression sur les ressources en eau… Une grande partie des mines sont illégales.

La gestion des déchets est un autre défi : chaque année, l’industrie en produit des milliards de tonnes. Par exemple, produire 1 000 à 2 000 tonnes d’or par an nécessite, en raison de sa faible concentration, d’extraire 1,5 milliard de tonnes de minerai. Les éléments toxiques sont souvent naturellement présents dans la roche, où ils sont en quelque sorte enfermés. Le fait de les sortir et de les mettre dans un milieu oxydant au contact de l’air ou des eaux de pluie fait qu’on va libérer des substances comme l’arsenic, le plomb ou le chrome. Le Groupe international d’experts de l’ONU sur les ressources appelle aussi très clairement les pays développés à réduire de manière conséquente leur consommation, notamment de métaux.

Le point de vue des écologistes qui ne veulent pas violer la Terre-mère

– Quand j’étais petit, on nous prédisait que l’Humanité allait mourir de faim parce que nous étions trop nombreux. Un peu plus tard, on a prétendu que nous allions mourir de chaud à cause d’un réchauffement climatique. Aujourd’hui on nous informe que nous allons plutôt mourir empoisonnés. C’est mieux. C’est plus rapide. On souffre moins longtemps.

– Bon, la transition écologique ne va pas être possible pour au moins 7 milliards d humains. Reste 1 milliards de nantis qui vont acheter des légumes bio et des vélos électriques, et prendre l’avion pour les vacances.

La tentation d’être Prométhée, Midas ou automobiliste est la plus forte, alors on y va, droit dans le mur.

– Tout ce qui compose les objets qui nous entourent a été à un moment donné extrait du sol par l’exploitation minière ou pétrolière. Dur dur de se contenter des ressources renouvelables.

– Le besoin en ressources minières est directement proportionnel à la demande. Corolaire : la demande est proportionnelle aux nombre d’être humains, corrigée par le niveau de vie de ces derniers. Et comme le modèle est le niveau de vie d’un riche occidental…

conclusion : Lire et relire l’étude du MIT sur les limites de la croissance (1972). 50 ans plus tard, le scénario central « Business as usual » est celui que nous poursuivons. La vitesse des exponentielles et les lois de la thermodynamique impliquent un inéluctable « effondrement » dans la seconde moitié du XXIème siècle. Les autres scénarios permettent de repousser l’échéance de l’effondrement : aucun ne prédit de l’éviter.

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L’extractivisme se veut indispensable, à tort

extraits : La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate….

La fin programmée de l’extractivisme… en 2017 ? (écrit en 2016)

extraits : Depuis deux siècles nous sommes une société extractiviste, charbon, pétrole, minerais, métaux… On a transformé la Terre en gruyère. Nous avons déjà prélevé plus de la moitié du pétrole et il faudrait en laisser une grande partie sous terre pour éviter l’emballement climatique. Les politiques n’en ont pas encore conscience, mais l’extractivisme est derrière nous. En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur….

Démence extractive, c’est-à-dire «Explosons la planète» (2015)

extraits : Nous traversons la dernière étape de l’exploitation à grande échelle des minéraux. En deux siècles à peine, au terme d’une guerre impitoyable, nous aurons remonté à la surface de la terre un trésor qui avait mis des millions, voire des milliards d’années à se constituer. Le point culminant de cette démence extractive est la décision des compagnies pétrolières d’exploiter certains combustibles non conventionnels comme le gaz de schiste, le pétrole en eaux profondes ou les sables bitumineux….

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

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Malthus, un précurseur de la décroissance

Compte-rendu de la conférence-débat organisée par les Amis de la décroissance » de Belle-Île-en-mer le 26 avril 2024 .

Thème : « Malthus est-il ou non un précurseur de la décroissance ? »

Intervenant : Michel Sourrouille

Introduction

La population mondiale augmente de façon exponentielle, 1 milliards d’êtres humains en 1800, 2 milliards en 1930, 4 milliards en 1974 et 8 milliards selon l’ONU en novembre 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et lui offrir quelques commodités. Juger qu’un tel niveau de croissance dans un monde fini est acceptable n’est le fait que des natalistes ou des démographes. La densité moyenne mondiale est conséquente, 61 hab./km² actuellement. La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine, une situation ingérable et invivable dans la plupart des territoires.

Michel Sourrouille a publié trois livres sur la surpopulation, le premier en 2014 avec 13 auteurs (Moins nombreux, plus heureux) et le dernier en 2023 avec 23 contributeurs (Surpopulation… mythe ou réalité ? ». Il se situe explicitement comme un ami de la décroissance démographique, regrettant seulement que le mensuel « La décroissance » se refuse encore à aborder cette thématique. Malthus fait-il donc peur ? Bien qu’inconnu du grand nombre, le terme malthusien est pourtant entré dans le dictionnaire. Mais pas dans l’éducation nationale ! Il est rare qu’un patronyme devienne un élément de langage, l’approche malthusienne devrait être connue de tout élève. Malthus a publié à partir de 1798 son « Essai sur le principe de population ». C’est à la fois une explication de l’origine du surnombre et une solution à y apporter.

1) le message de Malthus

Rappelons d’abord la loi de Malthus ainsi définie par lui-même :

« Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (exponentielle). On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire. En effet, l’agriculture étant soumise à la loi des rendements décroissants, les moyens de subsistance ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique (linéaire). D’où un décalage croissant entre population et alimentation ».

Il en déduisait qu’il était nécessaire de limiter sa fécondité pour essayer de garder un niveau de population en concordance avec l’état des ressources.

« Les obstacles à la population qui maintiennent le nombre des individus au niveau de leurs moyens de subsistance, peuvent être rangés sous deux chefs. Les uns agissent en prévenant l’accroissement de la population, et les autres en la détruisant. La somme des premiers compose ce qu’on peut appeler l’obstacle privatif ; celle des seconds, l’obstacle destructif. Pour les obstacles privatifs, l’abstinence du mariage, jointe à la chasteté, est ce que j’appelle contrainte morale. Les obstacles destructifs sont d’une nature très variée. Ils renferment toutes les causes qui tendent de quelque manière à abréger la durée naturelle de la vie humaine. Ainsi on peut ranger sous ce chef l’insalubrité des grandes villes, toutes les espèces de maladies et d’épidémies, la guerre, la famine. »

Notez que Malthus n’est pas antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Il indique seulement qu’on ne peut avoir une niveau de fécondité acceptable qu’en rapport avec les ressources naturelles. C’est en ce sens qu’il est non seulement un précurseur de la décroissance, mais aussi un précurseur de l’écologie scientifique, l’étude du rapport d’une espèce avec le milieu qui la fait vivre. Notez aussi qu’il privilégie l’autolimitation de la fécondité, mettant les pauvres face à leurs responsabilités. Si on ne fait pas preuve d’une conscience éclairée en matière de procréation, le fait d’être victime d’un accroissement de la mortalité par des obstacles destructifs n’est pas de son fait. Nulle trace d’autoritarisme dans ses écrits.

2) les critiques et leur dépassement

Le rapport sur les limites de la croissance de 1972 reprenait l’idée de l’impossibilité d’une croissance exponentielle durable dans un monde fini. Sauf qu’il ne considérait pas seulement 2 variables, population et alimentation, mais y ajoutait 3 autres variables, industrie, ressources naturelles non renouvelables et pollution. Cette étude scientifique prévoyait un effondrement au cours du XXIe siècle. Bien d’autres études depuis ont montré que nous avons largement dépassé les limites de la planète. La pensée malthusienne est donc une réalité actuelle. Pourtant bien des critiques sont adressées au malthusianisme. Elles étaient bien présentes dès la parution de son livre :

« La plupart des attaques contre mon essai sont moins des réfutations que des déclamations ou des injures qui ne méritent aucune réponse. Je suis donc appelé à relever seulement des objections qui ont été faites en simple conversation. »

Malthus doit être réhabilité aujourd’hui.

opposition marxiste 

Karl Marx et Engels au XIXe siècle ont été très opposés aux thèses malthusiennes. Engels qualifiait les thèses de Malthus de « déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat». Marx dénonçait «la sottise de Malthus sur la progression géométrique et arithmétique, qui n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique». Il suffirait pour Marx et Engels de faire la révolution et de mettre le prolétariat au pouvoir pour que chacun puisse vive l’abondance sans se soucier de l’état des ressources. Ce programme a complètement échoué.

Marx exprimait déjà quelques craintes dans sa Critique du programme de Gotha : « Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. »

opposition du complexe agro-industriel

Certains pensent aujourd’hui qu’on pourrait nourrir 10 milliards de personnes et plus. Mais la famine est encore bien présente dans le monde actuel alors que nous sommes au summum de la richesse produite. En outre, les statisticiens calculent de façon très superficielle la productivité agricole. Il ne faut pas seulement tenir compte des rendements à l’hectare, mais de tous les intrants qui permettent le forçage de la terre. Si on transforme le numérateur (la production) et le dénominateur (les facteurs de production) en calories pour les rendre comparable, on se rend compte que la productivité baisse. On a aussi voulu ignorer la loi des rendements décroissants bien connue de Malthus, on a épuisé la terre, il y a une stérilisation des sols par agriculture thermo-industrielle.

Le prix Nobel de la paix 1970, Norman Borlaug, initiateur des semences à haut rendement, reconnaissait lui-même lors de son discours de réception de son prix que si la révolution agricole ne s’accompagnait pas d’une maîtrise de la fécondité, on ne pouvait aboutir à aucun équilibre durable.

opposition socialiste

Malthus écrivait : « Les lois sur les pauvres tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ainsi les lois y créent les pauvres qu’elles assistent. » Ce constat semble irréfutable, pourtant le rejet de Malthus par une certaine gauche actuelle résulte du fait d’y voire là une dénonciation des pauvres par les riches. Malthus ne faisait qu’essayer de responsabiliser : « Le peuple doit s’envisager comme étant lui-même la cause principale de ses souffrances… » Contrairement aux idéologues, Malthus avait le sens de la nuance : « Ce que je propose, c’est l’abolition graduelle des lois sur les pauvres, assez graduelle pour n’affecter aucun individu qui soit actuellement vivant. » Une aide ne peut qu’être temporaire, sinon elle entretient la misère.

Voici la dernière phrase du long essai de Malthus : « Tout lecteur équitable doit, je pense, reconnaître que l’objet pratique que l’auteur a eu en vue par dessus tout, est d’améliorer le sort et d’augmenter le bonheur des classes inférieures de la société. »

Bien d’autres oppositions au malthusianisme existent. Les capitalistes se réjouissent d’un surcroît de naissance qui leur permet d’exploiter une main d’œuvre surnuméraire à bas prix. Les politiciens font preuve d’une volonté de puissance par le nombre, la France est restée depuis les lois répressives de 1920 dirigé par des natalistes. Mais l’opposition contemporaine qui se veut plus subtile regrette la baisse de fécondité qui est le fait de pays de plus en plus nombreux : qui va payer nos retraites ? Il est pourtant absurde de mettre en place une pyramide de Ponzi démographique : faire des enfants pour payer les retraites, c’est faire dans l’avenir encore plus d’enfant pour des retraités encore plus nombreux…, jusqu’à se rendre compte que c’est là une voie sans issue. Reconnaissons d’ailleurs que du temps de Malthus, la notion de « retraité » n’existait pas.

Conclusion

Malthus est un pragmatique réaliste qui s’est explicitement positionné contre les idéalistes de son temps. Il pouvait écrire :

« L’ouvrage de Condorcet, intitulé Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, est un exemple remarquable de l’attachement qu’un homme peut vouer à des principes démentis par l’expérience de chaque jour… Godwin, dans son ouvrage sur la justice politique, se repose avec trop de confiance sur des propositions abstraites et générales…. »

Contre les idées généreuses mais hors sol, Malthus préfère dire que chacun est responsable de son destin et ne doit pas trop compter sur l’État. A une époque où l‘école pour tous n’existait pas, il préconisait d’éduquer le peuple afin qu’il comprenne les réalités de notre monde. De l’avis de Michel Sourrouille, Malthus est non seulement un précurseur de la décroissance, mais son message sur le nécessaire équilibre entre un niveau de population et l’état des ressources devrait être connu de tous. D’autant plus que l’autolimitation de la fécondité est d’abord un choix individuel des femmes et des couples. On a besoin d’une démocratie éclairée, même dans les chambrées.

Pour en savoir plus, Biosphere-Info, les textes de MALTHUS

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Pour l’autolimitation de la fécondité

Le fait d’inciter, comme le demande l’association Démographie Responsable, à la diminution sur le long terme de la population humaine, implique de déterminer les moyens à utiliser. Comme l’exprime le principe démocratique d’une « l‘autolimitation de la natalité », il s’agit de valoriser tout ce qui a trait à la libre détermination des personnes. En conséquence cela implique un soutien aux différentes méthodes de maîtrise de la fécondité humaine, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et la stérilisation librement choisie. L’idée générale, c’est de respecter la liberté d’une femme ou d’un couple de procréer (ou non) en toute connaissance de cause.

On peut donc juger du caractère plus ou moins démocratique d’un pays en regardant son évolution juridique en matière d’avortement. Même aux Etats-Unis, pays qui se dit libéral, une dizaine d’Etats ont aujourd’hui interdit l’avortement, obligeant des cliniques à fermer ou à déménager. Les pro-life ont un tempérament de type dictatorial. De leur côté les pro-choice, en faveur de l’IVG, n’empêchent pas les croyants de s’interdire pour eux-même l’avortement.

L’exemple de la loi « incroyablement extrême » de l’Idaho en 2020 sur l’avortement est un cas d’école. Avant même la décision de la Cour suprême de mettre fin à la protection constitutionnelle de l’IVG en juin 2022, les conservateurs de cet Etat du nord-ouest avaient fait adopter une loi interdisant tout avortement … sauf dans le cas où la mort de la mère est une certitude absolue. Si vous avez un fœtus qui n’a ni cerveau, ni aucune chance de survie, la loi de l’Idaho vous oblige à le porter pendant neuf mois ! Les médecins risquent cinq ans de prison et la suspension de leur autorisation d’exercer s’ils pratiquent un avortement. Beaucoup préfèrent partir. L’Idaho a perdu un quart de ses gynécologues et plus de la moitié des spécialistes des maternités à risque. Les élus sont confrontés aux conséquences de leur intrusion législative dans le domaine médical : dans certaines parties de l’Etat, les femmes doivent parcourir 250 kilomètres pour consulter un gynécologue, non pas pour un avortement mais pour une visite de routine !!!

Fortement remis en cause aux Etats-Unis depuis l’annulation par la Cour suprême de l’arrêt Roe vs Wade – qui accordait aux Américaines un droit d’avorter au niveau fédéral –, l’accès à l’IVG est devenu l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle actuelle. Bien que catholique pratiquant, Joe Biden est devenu l’un des plus vigoureux défenseurs du droit à l’interruption volontaire de grossesse. Le 23 avril 2024, il a attaqué son rival à la présidentielle de novembre, Donald Trump : « Une personne est responsable de ce cauchemar, ramener les Américaines cent soixante ans en arrière. Elle le reconnaît et s’en vante. C’est Donald Trump. L’électorat va lui demander des comptes. Il ne s’agit pas des droits des Etats, mais des droits des femmes… »

La position démocratique est claire, laisser la liberté de choix ! L’IVG sécurisée sauve des vies. Si un gouvernement interdit l’avortement, des femmes le font quand même, mais de façon clandestine. Chaque année dans le monde selon l’OMS, 585 000 femmes meurent de complications liés à la grossesse, à l’accouchement, aux suites de couche et à l’avortement (ce dernier contribuant pour 13 % des décès maternels). Trop de pays et trop de croyants interdisent encore de différentes manières l’avortement. Ce sont des natalistes qui n’ont aucune conscience de ce que veulent dire des mots comme surpopulation ou malthusien. Ce sont des barbares qui ne respectent ni les choix individuels, ni le bien commun. Notre niveau de population est si élevé (8 milliards depuis 2022) qu’un État éclairé devrait nécessairement favoriser l’IVG pour diminuer la pression du nombre.

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant…..

la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat à majorité de droite s’est prononcé mercredi 1er février 2023, par 166 voix contre 152, pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ».

C’est donc à la loi de déterminer les modalités de l’IVG, mais on ne voit pas la différence avec la situation actuelle sauf à croire faussement que l’inscription dans la constitution » protège le droit à l’avortement. Mais si l’Assemblée nationale décide plus tard de restreindre l’accès l’IVG en y mettant des « conditions », on sera toujours dans le nouveau cadre constitutionnel…..

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

extraits : Une femme sur trois en France connaît dans sa vie une interruption volontaire de grossesse. C’est un choix, mais plus encore une liberté, et pourtant cela est encore et partout un droit fragile. S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi de la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés…..

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement….

Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

extraits : Les gouvernements, ivres de chair à canon ou de main d’œuvre servile, ont mené toutes étiquettes politiques confondues une lutte anti-malthusienne qui s’est traduit par la loi de 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle était interdit, le crime d’avortement était passible de la cour d’Assises. La contrainte n’est donc pas du côté des malthusiens, mais des natalistes. Pour un néo-malthusien, la liberté de contraception (loi de 1967) et d’avortement (loi Veil de 1975) sont des avancées sociales qui permettent le libre choix entre faire l’amour par plaisir ou faire l’amour pour procréer. Voici l’état actuel de la législation française…..

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Le groupe III du GIEC ignore la décroissance

Les économistes utilisent ce qu’on appelle des « modèles d’évaluation intégrés » (integrated assessment models, IAM en anglais) : « intégrés », car ils combinent des éléments venant de disciplines différentes, de l’économie, des systèmes énergétiques, des sciences du système Terre… Le groupe III du GIEC, chargé d’étudier les solutions face au réchauffement utilise ces IAM sans jamais aborder la possibilité d’une décroissance. Comme si croître indéfiniment dans un monde fini était possible ! L’idéologie de la croissance est devenue une religion, non basée sur les réalités biophysiques.

Jean-Baptiste Fressoz : Dans son dernier rapport, le groupe III du GIEC disposait d’une bibliothèque de 3 131 scénarios générés par plus de 50 familles de modèles. Aucun scénario n’avait inclus d’hypothèses de décroissance. Même pas concernant les pays les plus riches, qui, avec leurs infrastructures, ont contribué de manière disproportionnée au réchauffement climatique. C’est seulement dans Economic Systems Research que neuf jeunes chercheurs explorent en avril 2024 l’hypothèse de la décroissance d’un pays riche, en l’occurrence l’Australie. Les auteurs ont généré 51 scénarios avec des taux de croissance allant de + 3 % par an à – 5 % par an. La décroissance est conçue comme un abaissement du revenu par habitant. Le simple arrêt de la croissance du produit national brut (PNB) australien réduit de 40 % les besoins en énergie renouvelable.

Au fur et à mesure que les années passent et que le CO2 s’accumule dans l’atmosphère, les hypothèses de décroissance – au moins de certains pays riches – vont devenir de plus en plus indispensables

Le point de vue des écologistes décroissancistes

La décroissance n’est pas une possibilité théorique, toutes les civilisations antérieures se sont effondrées après une période de faste plus ou moins longue. La révolution industrielle a certes permis depuis deux siècles une croissance tendancielle, mais celle-ci est cyclique et les périodes d’expansion sont toujours suivies de période de récession ponctuelles, voire de dépression comme en 1929. L’urgence écologique implique à pus forte raison une inéluctable décroissance, c’est ce qui est déjà envisagé au début des années 1970.

1972 est l’année durant laquelle a émergé une conscience écologique mondiale, avec plusieurs publications : le rapport Meadows, commandé par le Club de Rome, dont le titre français était « Halte à la croissance ». Moins connue, la lettre ouverte au président de la Commission européenne de Sicco Mansholt remettait en cause l’orientation vers la croissance de ladite Commission. En avril de la même année, Gorz a publié dans Le Nouvel Obs un article en défense de ces deux textes. Pour lui, ces publications montraient que le capitalisme n’est tout simplement pas compatible avec la survie de l’humanité. Il faut donc engager l’économie dans une logique de décroissance. Il a montré comment une « décroissance productive », par opposition à la « croissance destructive » actuelle, pouvait à la fois enrichir la vie et préserver la planète. Œuvrer à la création d’une société post-capitaliste, c’est faire le choix de vivre mieux avec moins, en travaillant et en consommant moins, mais en s’impliquant davantage socialement.

Le terme de décroissance ne se trouve pas dans le livre-clé de Nicholas Georgescu-Roegen, The Entropy Law and the Economic Process publié en 1971. Mais l’idée de décroissance ou d’après-croissance venait souvent dans les discussions qu’il avait avec Jacques Grinevald. C’est en 1979, que le titre « Demain la décroissance », fut adopté par Jacques Grinevald pour la traduction de plusieurs textes que Georgescu-Roegen lui avait envoyés entre 1976 et 1977.

La critique principale de la prophétie décroissanciste vient aujourd’hui de tous ceux qui mettent en avant l’inacceptabilité sociale de sa mise en œuvre.

Le point de vue des Gilets jaunes

G RICH : La décroissance selon Fressoz ne sera soutenue que par les quelques bobos repus de la capitale. Il faudra de l’acceptation sociale large de la transition, c’est un peu plus sophistiqué que les recettes simplistes inapplicables socialement.

FuturEx : C’est bien beau. Mais il faut quand même avoir en tête que la décroissance va avoir des conséquences sociétales majeures. Qui crée la valeur ajoutée ? Que faire des bullshit jobs (emplois à la con) qui occupent une part non négligeable de la population ? Comment contenir la révolte des masses ?

verst : Deux questions que je me pose. Les électeurs australiens seraient ils d’accord ? Une Australie en décroissance serait elle indépendante ou assujettie ?

Eric.Jean : Il faut appeler un chat un chat. La décroissance vécue au niveau individuel, c’est un appauvrissement, une perte de pouvoir d’achat. S’il faut moins produire on a besoin de moins d’énergie. C’est aussi basique que ça. L’économie ce n’est rien d’autre que de la transformation avec de l’énergie. Maintenant il faut trouver les volontaires pour s’appauvrir pour la planète. Ou les désigner sans provoquer de révoltes. Bonne chance!

Le serpent : Voyons, voyons ! Comment vous les décroissants allez financer votre crédit bagnole, votre appartement, les travaux de chauffage et d’isolation de votre copropriété, la dette des Etats, les études du petit dernier, les énergies renouvelables, et j’en passe ? La décroissance, c’est la mort de l’économie mondiale.

XBG : Le scénario de décroissance pour s’adapter aux exigences écologiques n’est pas une surprise, il a été prévu depuis longtemps, ainsi qu’un appauvrissement général des populations. Ce phénomène ne peut durer qu’un temps, le temps des reconversions nécessaires et des adaptations qui mettent du temps. Un tel chamboulement est difficile à imaginer dans la douceur, à moins qu’on l’accepte étalé sur une longue période. Le réaliser rapidement, dans l’urgence, ne sera pas accepté par la majorité des gens.

Jacques_81 : Il est facile d’intégrer une courbe de décroissance dans un modèle même très complexe. Mais il faut d’abord dire comment convaincre des milliards de citoyens de l’accepter. Or les pays les plus pollueurs sont des démocraties (sauf la Chine), aussi des mesures autoritaires se heurteront à un changement de gouvernement au profit d’une majorité moins « écologique » (les Gilets Jaunes n’étaient qu’un échauffement).

Le point de vue des Décroissants

Où-atterrir : Il y a 50 ans, les Meadows et leur « Limits to growth » avaient déjà construit un modèle systémique simulant la dynamique démographique mondiale. Les conclusions étaient déjà claires… il y a 50 ans. Malgré tout on continue d’ergoter alors qu’on en est arrivé au point d’inflexion de la parabole démographique (et de celle du PIB).

Michel S. : Quand les conditions climatiques et les tensions dans les pays seront devenues ingérables, le citoyen lambda sera bien obligé d’accepter de réduire sa consommation et par conséquence, sa production, donc son niveau de vie !

Vieux : On ne veut pas organiser la décroissance ? Très bien. Elle se fera de manière contrainte et donc bien plus douloureuse. C’est juste une question de temps.

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La Décroissance dans les colonnes du MONDE

extraits : « La marée qui monte soulève tous les bateaux. » Pendant des décennies, cette phrase de John Fitzgerald Kennedy a exprimé le consensus autour de la croissance économique. C’est ne pas connaître le fonctionnement de notre planète que d’ignorer qu’après la marée haute, il y a la marée basse… c’est ignorer la réalité économique que croit que la croissance peut perdurer alors qu’elle aboutit nécessairement à….

Le scénario SSP 1, la décroissance en marche ?

extraits : Le mot décroissance, qu’elle soit économique ou démographique, est encore un tabou merdiatique. Pour éviter d’envisager le pire, on a utilisé tous les subterfuges sémantiques possibles, invention du développement durable, remplacé par croissance verte ou aujourd’hui par « pacte vert de relance ».le scénario dit « SSP 1 » (Shared Socio-Economic Pathway 1) du GIEC, qui fait du bien-être humain et de la réduction des inégalités sociales les deux piliers du développement en lieu et place de la croissance économique. Ce « récit climatique », finalisé en janvier 2017, implique…

L’habituel déni du mot « décroissance »

extraits : Les militants de la décroissance subissent un ostracisme généralisé de la part des politiques et des médias. C’est un fait. Il y a pourtant une réalité biophysique : il est absolument impossible de continuer à croître dans un monde fini. Le cerveau de beaucoup d’humains est socialement programmé pour ne se rendre compte qu’on va dans le mur qu’après qu’on ait heurté le mur ! Le mensuel La Décroissance (novembre 2023) a listé les idioties dites par des gens qui se croient intelligents….

Bibliographie de la Décroissance sur notre site biosphere

2015 Décroissance, vocabulaire pour une nouvelle ère (collectif)

2013 Politiques de la décroissance (pour penser et faire la transition) de Michel Lepesant

2013 Les précurseurs de la décroissance, Epicure, Charles Fourier (nouvelle collection au passager clandestin)

2013 Penser la décroissance (politiques de l’Anthropocène) par collectif

2011 La décroissance heureuse (la qualité de la vie ne dépend pas du PIB) de Maurizio Pallante

2011 Décroissance versus développement durable (ouvrage collectif)

2010 ENTROPIA n° 9, contre pouvoirs et décroissance

2010 L’avenir est notre poubelle (l’alternative de la décroissance) de Jean-Luc Coudray

2010 ENTROPIA n° 8, Territoires de la décroissance

2010 La décroissance (10 questions pour comprendre et en débattre)

de Denis Bayon, Fabrice Flipo et François Schneider

2009 La décroissance économique (pour la soutenabilité écologique et l’équité sociale) par collectif

2008 La décroissance, Rejets ou projets ? (croissance et développement durable en questions) de Frédéric Durand

2008 Le choc de la décroissance de Vincent Cheynet

2007 Demain, la décroissance ! (penser l’écologie jusqu’au bout) d’Alain De Benoist

2007 petit traité de la décroissance sereine de Serge Latouche

2006 Le pari de la décroissance de Serge LATOUCHE

2003 objectif décroissance (vers une société harmonieuse) par collectif

2003 carnets de campagne de Clément Wittmann,

candidat de la décroissance à la présidentielle 2002

1979 La décroissance (entropie, écologie, économie) de Nicholas GEORGESCU-ROEGEN

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Tout savoir sur le débat démographique actuel

Selon les dernières projections de l’Organisation des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre un pic dans les années 2080, avec environ 10,4 milliards d’habitants et se maintenir à ce niveau jusqu’en 2100. Les uns s’inquiètent et parlent de surpopulation, d’autres considèrent au contraire qu’il faut faire encore plus d’enfants.

Elsa Conesa : « Moins de naissances, c’est moins de travail et moins de consommation, c’est un affaiblissement économique, un déclin, considère Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat.

« En dehors de l’équilibre des régimes de retraite, la démographie n’est pas une variable essentielle au bon fonctionnement d’une économie capitaliste, explique au contraire l’économiste Jean Pisani-Ferry. « Il y a eu beaucoup d’études réalisées sur la relation entre croissance économique et croissance démographique, et on n’a jamais pu mettre en évidence la moindre causalité, expliquait récemment le démographe Hervé Le Bras. L’Allemagne en fournit la preuve : le pays a mieux réussi économiquement que la France en ayant une fécondité, pendant près de cinquante ans, d’un demi-enfant de moins qu’en France. Le cas du Japon illustre bien qu’un pays peut être en récession démographique sans que cela induise de catastrophe économique. A l’inverse, les pays dont la démographie explose ne sont en effet pas nécessairement les plus prospères. »

Pour Sandrine Rousseau, députée Nupes, les perspectives démographiques qui projettent une population de plus de 10 milliards d’êtres humains sur la terre en 2050 sont une « catastrophe écologique absolue ». Défendant l’idée d’une économie en « état stationnaire » plutôt qu’en « croissance infinie », elle juge qu’« il n’y a pas absolument besoin de relancer la natalité ». L’ancienne candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en 2022 dit observer chez les partisans de la décroissance une réhabilitation des thèses de l’économiste britannique Thomas Malthus. Celui-ci voyait les naissances multiples comme un facteur d’appauvrissement dans un monde aux ressources finies.

lemonde.fr : Le spectre du déclin démographique revient hanter les discours politiques. Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. »

L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le débat est lancé, et il ne rencontre pour le moment qu’une réponse ténue parmi les macronistes. Au grand dam du MoDem de François Bayrou, qui dans une note du Haut-Commissariat au plan soutenait, en mai 2021, ​​que « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social ». La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des familles de François Hollande, se décrit quand même comme une féministe « familialiste »: « Quand un pays n’a plus envie de faire des enfants, c’est un indicateur de perte de confiance de la jeunesse dans son avenir »  Pour le reste, la sénatrice fustige les immuables relents « pétainistes » du discours de la droite : « Faire des enfants pour la France, pour le régime de retraites ou pour faire des soldats, toujours la même histoire… »

La députée écologiste Sandrine Rousseau : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! »

Le démographe Hervé Le Bras. « Ce n’est pas pour la patrie qu’on fait des enfants, ni pour la planète qu’on n’en ferait pas, mesure-t-il. Et contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, explique-t-il, c’est les jeunes le problème de la nation. » C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

Raphaëlle Besse Desmoulières : Persuadés que notre espèce est en train de disparaître, Malcom et Simone Collins, un couple en attente de son quatrième enfant, appellent depuis leur demeure cossue de Pennsylvanie à faire le plus d’enfants possible.  Les époux ont des problèmes de fertilité. Ils ont eu recours à des fécondations in vitro (FIV).

Dans le sillage d’Elon Musk, ces pronatalistes admirateurs de Donald Trump prônent aussi une sélection génétique des embryons. Les Collins ne veulent pas simplement beaucoup d’enfants, ils les souhaitent les plus optimaux possible. « Nous avons des raisons de croire que beaucoup de choses sont héréditaires et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux »Ils en espèrent au moins sept. Pour l’enfant que Simone attend, ils prétendent être allés plus loin encore. « A ma connaissance, il s’agit du premier bébé qui sera sélectionné pour son intelligence. »

Corine Lesnes : La plus haute juridiction américaine se penche sur le droit de prescrire la pilule abortive par télémédecine, un recours notamment pour de nombreuses femmes dont l’Etat a interdit les interruptions volontaires de grossesse.

En 2000, la Food and Drug Administration (FDA) avait approuvé la mise sur le marché de la mifépristone (aussi connue sous le nom de RU 486). En décembre 2021, elle a supprimé l’exigence selon laquelle le médicament devait être délivré lors d’une visite médicale en personne. Cette décision a facilité la commercialisation du médicament par télémédecine avec expédition par la poste, suscitant l’indignation du mouvement conservateur. Depuis la pandémie de Covid-19, l’avortement chimique, à base de deux médicaments (mifépristone et misoprostol), est devenu la procédure d’interruption de grossesse la plus courante aux Etats-Unis (63 % des procédures en 2023).

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