Parentalité, un métier qui s’apprend

Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Voici quelques éléments de réflexion.

Une parentalité en berne

1908. Anna A. Rogers, dans la revue The Atlantic Monthly : « Pourquoi les mères américaines échouent ». Elle dénonce le « surdéveloppement des émotions » dans les familles.

1928. Dans son livre Psychological Care of Infant and Child, John B. Watson regrettait que « des milliers de mères ne savent même pas qu’être parent devrait être listé parmi les métiers ».

1929. Création de l’École des parents en France… envers les parents pauvres, pour éviter la hausse de la délinquance.

1946. Benjamin Spock dans Comment soigner et éduquer son enfant : « Le fait est qu’élever des enfants est un métier, long et difficile. »

1983. Un livre de Procaccini et Kiefaver invente (avec succès) la notion de « burn-out parental »

1989. Le Children Act au RU permet aux services sociaux de retirer les enfants à leurs parents sur simple soupçon de maltraitance.

2006. Le Conseil de l’Europe publie un rapport intitulé « Evolution de la parentalité », dans lequel on peut lire : « Les parents doivent faire en sorte que les règles soient claires, s’efforcer de conserver une certaine organisation dans les horaires (sans les rendre rigides), poser des limites raisonnables et appropriées et tenir compte de l’avis et des réactions de l’enfant. »

2015, Shiva Shaffii crée « Parent épuisé » : « Je passe l’aspirateur avec un enfant qui me suit en mangeant une biscotte. Ça résume assez bien ma vie. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Soyons clair, les enfant n’ont pas choisi de naître, donc les parents sont entièrement responsables. Pour qu’il y ait moins d’enfants martyrisés, mieux vaut instituer un permis de parentalité : il y a passage par une école des parents, puis tests successifs avec des exigences socialement définies comme on le fait d’ailleurs déjà dans le cas d’une adoption. Dernière étape finale, un permis de procréer, ils pourront passer l’acte. Comme pour le bac, des années d’études et le passage terminal. Il faut un permis de conduire une voiture, il est vraiment étrange que pour l’énorme responsabilité parentale, on puisse faire dix enfants et ne pas pouvoir s’en occuper dignement.

Et c’est là le deuxième point analytique, Pourquoi faire des enfants, beaucoup d’enfants, sur une planète surpeuplée dont on a largement dépassé les limites de capacité pour faire vivre humainement une population de bipèdes qui a dépassé 8 milliards d’exemplaires depuis novembre 2022. Le constat de dépassement des limites devrait faire prendre conscience à tout citoyen qu’il est nécessaire d’agir pour une décroissance de la population, donc de ne jamais dépasser le nombre de un ou deux enfants.

Quelques commentaires sur la parentalité

Marc Piéplu : Nous avons bien créé un service public de l’instruction, l’éducation nationale, auquel nous confions nos enfants, pourquoi pas un service public de l’éducation parentale ? Car » l’instinct parental » n’existe pas et la transmission familiale de la parentalité laisse à désirer.

Gaspard : En général, quand on a été bien élevé, c’est à dire avec amour, attention et égalité de traitement par des parents à peu près équilibrés, on reproduit le schéma dans les grandes lignes et ça se passe globalement bien quand on devient parent à son tour.

Atchoum la houle : Montrer un mode de vie sain, donner confiance en la vie, apprendre à faire plaisir et se faire plaisir, apprendre à bosser en fonction des possibilités et des motivations de l’enfant, accompagner, écouter, ne pas vivre que pour l’enfant, parler un peu plus fort une fois de temps en temps pour rappeler des fondamentaux, éviter toute violence, aimer ces êtres pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’on aimerait qu’ils soient, se prendre la tête, quand, trop libres, ils nous feront suer à l’adolescence, qui peut durer pas mal de temps… A la fin, les détester, tout en sachant que ça a été notre plus belle histoire d’amour.

Kratos69 : Pour être à peu près sûr de ne pas se tromper dans la manière d’éduquer ses enfants, il faut avant tout être soi-même et accepter qu’ils soient eux-même.

marie theveniaud : Un bon parent dans les années 50 : enfants habillés correctement, nourris, vont à l’école. Dans les années 70 : tout cela, plus une activité le mercredi et des parents plus cool que la génération précédente. Dans les années 80 : pareil, mais 2 activités hebdomadaires et toujours plus de temps consacré à l’enfant. Un équilibre serait peut-être à trouver.

Un Bonveillant : Lorsque nos jumeaux sont arrivés, j’ai dit à ma femme : Le boulot des parents, c’est de mettre des barrières autour des enfants (pour les protéger). Et le boulot des enfants … c’est de sauter par dessus ces barrières (pour prendre leur autonomie). Ensuite, c’est un simple affaire de dosage.

Boucheta : En tant qu’enseignante, je rencontre régulièrement des parents d’enfants immatures et incapables de suivre un enseignement ; ils sont pourtant persuadés que leur progéniture est « haut potentiel » intellectuel. Haut potentiel pour pourrir la vie de leurs parents surtout.

CH57 : De l’enfant roi à l’ado qui fait la loi ?

Chouette96 : Le culte des enfants rois commence à faire de réels dégâts dans le monde de l’entreprise. Les nouvelles générations qui ne comprennent pas la nécessité du travail bien fait et dans les temps. On va dans le mur et on accélère….

Aguirre : Du coup, pourquoi ne pas limiter le nombre d’enfants par femme et par homme à deux ? Cela limiterait l’épuisement des parents et serait une première prise de conscience du nécessaire contrôle des naissances (8 Mds d’êtres humains et des ressources de la Terre incapables d’y faire face)

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Des émeutes urbaines par défaut de parentalité (2023)

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