Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »
Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 devrait nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature. Comme l’exprime LE MONDE, « à Noël, les massifs français seront projetés dans la situation que les stations sous 1 700 mètres connaîtront dans vingt à trente ans : des domaines skiables inexploitables, faute d’enneigement naturel suffisant. »
Voici quelques commentaires sur lemonde.fr qui expriment le point de vue des écologistes :
MLBRLyon : Et les consommateurs de loisirs tarifés découvrirent l’effort physique… il est fascinant de constater que la bulle médiatique autour des 8% de personnes allant l’hiver à la montagne, dont parmi eux pas plus de la moitié ne fait de ski alpin, existe toujours !
Jean Rouergue : La prise en charge des loisirs, le tout en un, voilà ce que notre société proposait et la pollution en était la conséquence. Des navettes déposaient des touristes au cœur d’un parc marin et ne ramassaient jamais les déchets abandonnés dans les fourrés… Qui connaissait la montagne sans le cliquetis des télésièges ? Le bruit de la neige s’affaissant sous la pression des raquettes ? Mais pour cela il fallait faire un effort, se lever tôt, marcher… Cela ne rapportait rien. Notre société préférait l’héliport pour lâcher ses clients loin des sentiers battus…
FDD : Le ski alpin est l’exemple paradigmatique du développement d’un tourisme complètement artificiel, qui détruit la nature qu’il exploite. Il n’y a qu’à voir l’état de la montagne l’été, avec les saignées des remonte-pente, la réduction des forêts comme peau de chagrin… Comme, de surcroît, le réchauffement climatique prive les stations de neige, on en vient à des aberrations écologiques comme le canon à neige ou le dépôt de neige par hélicoptère… Même les glaciers sur lesquels il y avait de la neige disparaissent. Bref, le modèle du ski alpin est en train de mourir. L’interdiction des remontées mécaniques de cette année n’est qu’un clou sur le cercueil. Il reste à inventer l’avenir, qui ne sera certainement pas un retour au passé glorieux des Bronzés « qui font du ski ».
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere
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