Tour de France, polluant et inutile

Tour de France  cycliste, un petit tour et puis s’en va. Le sport-spectacle n’incite pas les gens à pédaler pour la planète, chacun devrait percevoir l’absurdité du sport-spectacle et quitter son fauteuil et sa télé pour s’activer par soi-même. L’écologie, c’est rendre aux hommes leurs capacités humaines, c’est reconnaître nos limites, ne pas vouloir les dépasser. Nous ne voulons pas de forçats du bitume et de surhommes dopés à mort sur une grande boucle qui tourne en rond. Personne ne peut plus ignorer l’importance du dopage dans le sport de haut niveau. LE MONDE du 18 juin 2009 pouvait même écrire que sur le dossard des coureurs qui vont bientôt prendre le départ du Tour de France, il faudrait mentionner « Nuit gravement à la santé ». Entre 1903 et 1939, l’espérance de vie des vainqueurs de la Grande Boucle était de 74 ans, largement supérieure à celle des Français (60 ans à l’époque). Aujourd’hui les ex-champions vivent vingt ans de moins que la moyenne nationale. Mais il est vrai que l’édition 2021 du Tour de France fait un tout petit effort d’écoblanchiment.

Les deux principaux pôles de pollution du Tour, événement itinérant et grand public, sont les transports et les déchets. Entre les équipes, les organisateurs, les médias ou la caravane publicitaire, plusieurs centaines de véhicules suivent le tracé de l’épreuve. En marge du 107e Tour de France en 2020, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet dénonçait un événement « machiste et polluant ». Pour cette 108e édition, 85 % de la flotte de l’organisation est équipée de motorisations hybrides, et sur la question des déchets, les organisateurs misent sur la responsabilisation du public. Écoblanchiment facile ! En toile de fond reste cette problématique de préserver la dimension populaire de la Grande Boucle, rendez-vous familial et gratuit de l’été. Peut-on imaginer un Tour sans sa caravane – présente depuis 1930 – ? NON quand on sait que 47 % des gens qui viennent sur le bord des routes lors d’une étape le font en priorité pour voir passer le défilé publicitaire. OUI quand on sait que notre consumérisme qui consume la planète repose sur les incitations publicitaires.

Une course cycliste ordinaire, c’est se rendre d’un point A et y revenir sans avoir fait quelque choses de réellement utile. Mais on peut en dire autant pour tous les autres sports spectacles : course à pieds dans un stade, natation dans une piscine, etc. etc. Il y a une contradiction flagrante entre les termes activité physique et sport professionnel, entre épanouissement personnel et industrie du divertissement… Ce n’est pas seulement le Tour de France qui devient obsolète dans une société qui s’écologise, c’est aussi tous les sports-spectacles, football, tennis, athlétisme… et leurs grands événements sponsorisés : Euro du foot, Roland Garros, Jeux Olympiques, etc.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

4 janvier 2020, Le sport-spectacle, on tourne en rond

30 juin 2017, Le Tour de France sera le sauveur de la biodiversité

13 juillet 2013, Il ne faut croire ni au surhomme, ni au Tour de France

12 juin 2013, La démesure du sport qu’un écologiste devrait dénoncer

18 juin 2009, la Grande Boucle, out

4 réflexions sur “Tour de France, polluant et inutile”

  1. J’en connais au moins un sur Biosphère qui ne souhaite pas voir disparaître le Tour de France. Cette ânée pour aller encourager son champion dans les cols des Pyrénées, je lui recommande toutefois de mettre le Masque. Ou mieux, de se faire vacciner. Même à l’insu de son plein gré. En attendant, vive le vélo et les beaux paysages ! 🙂

    1. Didier BARTHES

      C’est moi !
      Vive le Tour de France et ses belles épopées, vive ce spectacle gratuit où le public est dans l’ensemble dix fois moins chauvin que dans les autres sports, vive ce sport qui fait l’éloge d’un effort fabuleux, dans des paysages magnifiques, vive les commentaires de Franck Ferrand qui nous font découvrir l’Histoire.
      Je regarde passionnément le Tour de France et je fais énormément du vélo, j’ai même longtemps fait les cyclosportives en montagne, donc il n’y a pas opposition.
      L’écologie est importante mais on arrivera à rien en voulant à toute force tout supprimer. Les gens ne passeront pas leur vie à rêver de manger des haricots verts vapeur et des betteraves rouges crues tout en discutant autour d’une table de questions citoyennes, il y a aussi besoin de moments d’exaltation, nous sommes comme ça, et parmi ceux là le Tour est un des plus sympathique.

      1. Eh oui, et je suis content de vous faire courir un peu mon cher Didier. 🙂
        Moi aussi j’ai pédalé pas mal, et moi aussi je peux dire «j’ai fait les cols des Pyrénées». Mais ça c’était avant, bien avant le Coronacircus. Maintenant je pédale beaucoup moins, juste pour aller chercher le pain et faire courir un peu le chien. Mais bien sûr, je pédale toujours autant dans la semoule.
        Mais pourquoi donc avais-je autant besoin de FAIRE les cols des Pyrénées ? Et tant qu’à faire, bien faire, de me faire la face Nord du Vignemale et Jean Passe. Je suppose que c’était juste pour être moi aussi un con quérant de l’inutile. Mais bon.

        1. Didier BARTHES

          Oui bien sûr je n’ai pas résisté au plaisir, oh c’était une réaction courue de ma part, évidemment.
          Allez, encore une fois : Vive le Tour de France, je vous quitte la retransmission va bientôt commencer, c’était super l’étape du Ventoux hier et fabuleuse celle l’autre jour sous la pluie. Bravo aux champions

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